2.1.3.2. Caractéristiques socio-économiques
v
Organisation sociale
Du fait de l'hétérogénéité
ethnique du milieu, on trouve une organisation sociale diversifiée.
Cependant bien que chaque ethnie ait sa chefferie et son système, on
peut dire que le système nomade peulh domine à Djibo. Ceci
s'explique par le fait que les rimaïbés seraient les esclaves des
peulhs qui auraient également dominé les fulcés
autochtones après les gourmantchés au XVIIIème
siècle. Quant aux mossés, ils seraient des migrants venus du
Yatenga ou du Sanmatenga.
v L'organisation peulh
Elle repose sur les clans et lignages. Elle distingue les
classes de chefs (Amirou), de nobles, de citoyens et autrefois de captifs. Bien
que cette stratification s'applique à tous les peulhs du Sahel, elle
reste théorique et n'entraîne pas un système
centralisé, de sorte que le peulh dans la pratique villageoise reste
assez individuel et autonome. Dans le village peulh, le chef n'a pas beaucoup
d'importance, sauf comme représentant de la communauté à
l'égard des groupes extérieurs. Autrefois, il exerçait
avec ses paires (notables, aînés de chaque famille étendue)
et décidait de la gestion du village et des rapports avec
l'extérieur: collecte de l'impôt, participation aux
règlements des différends avec d'autres villages.
v L'organisation rimaïbé
Les rimaïbés ne sont pas considérés
en réalité comme une ethnie, mais une classe d'anciens esclaves
affranchis des peulhs qui se sentent encore attachés aux classes ou
ethnies d'origine de leurs chefs. Le chef de village rimaïbés n'est
que le représentant des esclaves auprès de leurs seigneurs, les
peulhs.
v L'organisation mooga
Les mossés ont une organisation sociale très
hiérarchisée et centralisée, très liée
à la terre et aux ancêtres. En ce qui concerne les mossés
de Djibo, qui sont des émigrés, ils se conforment aux
règles coutumières de la zone d'accueil.
v L'organisation fulga
Les foulcés, historiquement originaires d'Arbinda ont
une organisation semblable à celle des mossés. Mais du fait de
leur domination au cours du XVIII siècle par les gulmanceman, puis des
peulhs qui leur ont imposé d'autres organisations sociales, le
système fulga a considérablement évolué. Ils ont
toujours des chefs dont le pouvoir se limite aux villages fulcés.
De l'organisation sociale traditionnelle à Djibo, on
peut retenir qu'il n'existe pas d'organisation sociale homogène dans le
vrai sens du terme.
En effet, ce sont les aînés de lignage, de clans,
de tribus et les chefs spirituels (Imam) qui se trouvent investis de
pouvoir religieux ou politique. C'est eux qui assurent l'organisation de la vie
collective des quartiers. C'est également à ce niveau que
s'organise l'entraide, basée sur la parenté et la
réciprocité intra ethnique.
Traditionnellement, chaque village de la commune est sous
l'autorité d'un chef coutumier, garant des traditions. Ils sont
entourés d'un conseil d'anciens. La plupart de ces chefs coutumiers sont
placés sous l'autorité suprême de sa majesté le
chef de Djibo.
L'organisation moderne de la commune indique l'existence de
plusieurs structures constituées par des groupements, des organisations
de communautés religieuses et des associations. Ces organisations
entretiennent entre elles des relations mais aussi des liens avec des
partenaires externes dont elles bénéficient d'importants
appuis.
Notre étude a révélé qu'il
existe:
§ une union départementale des éleveurs;
§ cent vingt et un (121) groupements
d'éleveurs;
§ quatre (04) communautés religieuses;
§ vingt six (26) Associations des Parents d'Elèves
(APE);
§ vingt six (26) Associations des Mères
Educatrices (AME).
v
Structures d'appui au développement
Parmi les structures d'appui au développement, on peut
citer :
§ les services déconcentrés de l'Etat tels
que : le Haut-commissariat, la Préfecture, la Mairie, la Police, la
première Compagnie d'Infanterie Commando, la compagnie de Gendarmerie de
Djibo, la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Djibo, la Direction
Provinciale du Plan, le bureau de Poste (SONAPOST), la Division Fiscale,
la Perception, le poste de Douane, l'Office National des
Télécommunications (ONATEL), la Direction Provinciale des
Ressources Animales, la Direction Provinciale de l'Agriculture, la Direction
Provinciale de l'Environnement et du Cadre de Vie, le Service Provincial de
l'Action Sociale et de la Famille, le District Sanitaire, le Centre
Médical avec antenne chirurgicale, le Dispensaire de la Croix Rouge, le
Lycée Provincial de Djibo, la Direction Provinciale de l'Enseignement de
Base et de l'Alphabétisation, le Guichet de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale, l'officine pharmaceutique provinciale et 26
écoles primaires réparties dans toute la commune.
§ les projets composés du PDES II, du Liptako
Gourma (PDEL-LG) basé à Dori mais intervenant à Djibo,
PSA/RDT, PSA/Croix Rouge, le PDZA et le Projet de Lutte Contre les Effets du
Criquet Pèlerin ;
§ les ONG composées du Comité
Régional des Unités du Sahel (CRUS), de l'Office du
Développement des Eglises Evangéliques (ODE) ;
§ les associations composées des AME, des
APE ;
§ les institutions de micro-finance telles que les
structures de caisse populaire, le Fonds d'Appui aux Activités
Rémunératrices des Femmes (FAARF).
v
Infrastructures socio-économiques
Les infrastructures socio-économiques de la commune de
Djibo se résument à:
§ deux (02) marchés à
bétail ;
§ onze (11) magasins de stockage de SPAI;
§ soixante dix neuf (79) parcs de vaccination dont
soixante treize (73) en barres métalliques et six (06) en
béton;
§ onze (11) aires d'abattage;
§ deux (02) mini-laiteries;
§ un (01) barrage;
§ un (01) centre médical avec antenne
chirurgicale;
§ deux (02) CSPS;
§ trois (03) lycées dont deux (02) privés
et un étatique;
§ vingt six (26) écoles primaires réparties
sur l'étendue de la commune;
§ les routes sont peu nombreuses. Il y a la route
nationale Ouaga-Djibo-Baraboulé et la route Djibo-Arbinda-Dori.
Outre ces infrastructures, il y a aussi des infrastructures
religieuses telles que les mosquées, les Eglises et chapelles
catholiques et protestantes.
v
Les activités économiques
Le tiers (1/3) des superficies du département est
consacré à l'agriculture. Les principales cultures de
spéculation sont le petit mil cultivé un peu partout, le sorgho
et le maïs dans les bas-fonds. On peut adjoindre d'autres cultures telles
que le riz et les cultures de rentes (arachides, sésame,
niébé et voandzou).
Le cheptel se compose de caprins, d'ovins et de bovins. Il y a
aussi des asins, des camélins, des équins, des porcins et enfin
de la volaille (poules, pintades et canards). Cependant, les caprins sont
élevés pour la vente et la consommation locale. Les ovins sont
vendus pour leur prix rémunérateurs surtout lors du sacrifice du
mouton ou des baptêmes. Et quant aux bovins, animaux de prestige dans la
localité, ils sont également des animaux utilitaires à
travers leur lait utilisé pour la consommation familiale. Enfin, les
asins, les camelins et les équins sont aussi des animaux utilitaires:
les asins sont utilisés par les Bellas comme moyens de transport tandis
que les camelins et les équins servent souvent à la culture
attelée. Les activités industrielles n'existent pas encore
à Djibo. Le tableau suivant présente l'effectif du cheptel.
Tableau 4: Effectif du cheptel de la commune de Djibo
en 2006
Espèces
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Porcins
|
Equins
|
Camelins
|
Asins
|
Volaille
|
Effectif
|
29 233
|
35 863
|
84 673
|
339
|
86
|
711
|
2 837
|
55 703
|
Source: DPRA Soum (2007)
Par ailleurs, l'artisanat est assez développé.
On confectionne dans cette zone des nattes tressées, des objets à
partir des peaux et du cuir (chaussures, matériel de couchettes etc.) et
on y fait également la poterie.
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