Introduction d'une société à la Bourse des valeurs mobilières de Douala( Télécharger le fichier original )par Félix ZOGNING NGUIMEYA Université de Douala - DESS en gestion financière et bancaire 2006 |
2. Influences stratégiquesL'influence stratégique, que nous entendons dans un sens de concurrence, va aussi influer sur l'entreprise d'une manière importante et forcer cette dernière à rechercher en permanence des avantages stratégiques. Ces derniers permettent une différenciation claire vis-à-vis de ses concurrents. De plus, l'influence stratégique peut aussi influer sur la volonté des entreprises concurrentes de s'associer sous diverses formes (holding, joint Venture, alliance, acquisition, fusion...) et cela pour bénéficier d'une meilleure assise face à leurs concurrents. Du fait de la globalisation, de l'internationalisation et par voie de conséquence de l'exacerbation de la pression concurrentielle directe et indirecte commandant à l'entreprise une recherche ininterrompue de compétitivité, elle est amenée à une logique de croissance. Cette croissance interne ou externe va être financée par l'autofinancement, les emprunts et le marché. L'entreprise va aussi chercher à augmenter ses parts de marché ou tout du moins à les conserver. Tous ces facteurs amènent l'entreprise à faire des choix plus ou moins risqués. Ils vont aussi conduire l'entreprise à une situation où la menace que représente l'influence stratégique, obligera peut-être celle-ci à réaliser des investissements. 3. Influences juridiquesLes influences juridiques sont nombreuses dans des domaines variés et interviennent à plusieurs niveaux dans l'entreprise. Au niveau comptable, au niveau salarial, au niveau des matériaux et des produits ou encore au niveau environnemental. Les règles de Droit forment un véritable écrin autour de l'entreprise. Soutenues par un contexte de globalisation, il existe de surcroît une imbrication des normes nationales, communautaires et internationales. Un renforcement des règles comptables cherche, au même titre que la gouvernance d'entreprise, à retrouver la confiance des investisseurs. L'ensemble de ces règles de droit, que doivent respecter les entreprises, est autant de limitations qu'elles subissent. Elles sont aussi les garantes d'une équité inter entreprises et de la protection des salariés et des consommateurs. Les normes comptables sont en train d'être renforcées. En Afrique, les décisions sont orientées vers le développement de normes communes et partagées par l'ensemble des entreprises. Le but est de faciliter le contrôle des comptes et la comparaison entre les différentes entreprises qui utilisent le même système comptable. 4. Conséquences sur l'entrepriseComme le prouve ce qui précède, les entreprises cotées subissent diverses influences qui concourent toutes à des actions différentes menées par les sociétés. Les démarches actuelles mettent l'accent sur la gouvernance d'entreprise et la convergence des normes comptables afin d'éviter de nouveaux scandales. Cependant même si ces systèmes veulent faciliter la comparaison des entreprises, il n'en demeure pas moins que les outils d'estimation des sociétés, visant la réalisation d'un investissement et l'obtention d'un rendement important, tournent principalement autour de deux méthodes que sont l'analyse financière de l'entreprise et l'analyse boursière des cours. Ces deux méthodes vont aider les investisseurs quant à la prise d'une décision réfléchie d'investissement. En effet, la pertinence de celles-ci vient de la combinaison dividende et plus-value. *** L'entreprise cotée, s'inscrit dans un environnement complexifié par nombres d'influences qui n'empêche pour autant le développement des marchés financiers. L'interface visible qu'offrent ces entreprises au public et à leurs actionnaires se résume alors à des rapports de gestion et la publication des comptes annuels ou des prévisions (ventes, licenciement...). Ces informations, même si leur crédibilité peut parfois être interrogée, vont servir de soubassement à l'analyse fondamentale. CHAPITRE IV : L'INTRODUCTION DE LA SEMC AU DOUALA STOCK EXCHANGE SECTION I. PRESENTATION GENERALE DE SEMC 1. Renseignements à caractère général Dénomination sociale : Société des eaux minérales du Cameroun Siège social : 77 Rue Prince BELL, BP 4036 Douala Forme juridique : Société anonyme avec conseil d'administration, soumise aux dispositions de l'acte uniforme OHADA relatif au Droit des sociétés commerciales et du GIE. Date de constitution : 16 Janvier 1979 Durée de vie : 99 ans à compter de la date de constitution, soit jusqu'au 15 Janvier 2078. Registre de commerce : DLA/1979/B/06568 N° de contribuable : M017900000314-L Capital social : 460 000 000 Francs CFA Objet social : La SEMC a pour objet social selon les termes de l'article 2 de ses statuts. · La recherche, l'étude et la mise en exploitation de toute réserve naturelle d'eau de source, minérale ou thermale ; · L'étude et la réalisation de tout ensemble industriel approprié pour le captage, le traitement et le conditionnement de cette eau ainsi que des produits dérivés ; · La commercialisation tant à l'importation que sur le marché intérieur de l'ensemble des produits ; · L'étude, la recherche, l'acquisition, l'apport, le dépôt, la cession et l'exploitation directe ou indirecte de tous les brevets, procédés, marques et licences en rapport direct ou indirect avec son activité. 2. Renseignements sur le capital de SEMC Le capital actuel de SEMC est de 460 000 000 Francs CFA, représenté par 46 000 titres d'une valeur nominale unitaire de 10 000 Francs CFA. Le capital est intégralement souscrit et entièrement libéré en numéraires. Le capital peut être augmenté par tous les modes et manières autorisés par l'acte uniforme. L'assemblée générale des actionnaires peut aussi, sur le rapport du commissaire aux comptes et sous réserve des droits des créanciers, autoriser ou décider la réduction du capital dans les conditions prévues par l'acte uniforme, mais en aucun cas, la réduction du capital ne peut porter atteinte à l'égalité des actionnaires. Aucune augmentation du capital n'est survenue au cours des cinq dernières années. Répartition du capital et des droits de vote
Tableau 1 : Structure du Capital et des droits de vote avant l'opération
Tableau 2 : Structure du Capital et des doits de vote après l'opération 3. L'assemblée des actionnaires L'assemblée générale est convoquée par le conseil d'administration, ou à défaut, par les commissaires aux comptes, soit par un mandataire désigné par le Président de la juridiction compétente, statuant à bref délai, à la demande, soit de tout intéressé en cas d'urgence, soit d'un ou de plusieurs actionnaires réunissant au moins le dixième du capital. Tout actionnaire a le droit d'assister ou de se faire représenter par le mandataire de son choix aux assemblées générales. Dans les assemblées générales ordinaires ou extraordinaires, le quorum est calculé sur l'ensemble des actions composant le capital social et dans les assemblées spéciales, sur l'ensemble des actions de la catégorie intéressée, le tout déduction faite des actions privées du droit de vote en vertu des disposition de l'acte uniforme. Chaque action de capital ou de jouissance donne droit à une voix. 4. Les organes d'administration et de contrôle a) Le conseil d'administration La SEMC est administrée par un conseil d'administration composé de quatre à douze membres. Il peut comprendre au maximum un tiers des membres non actionnaires. Le mandat d'administrateur est de six ans. b) Les commissaires aux comptes A la suite de l'option pour l'introduction en bourse de SEMC et donc pour l'appel public à l'épargne, la société est contrôlée légalement par deux commissaires aux comptes titulaires depuis le 11 Janvier 2006 et qui peuvent être suppléés par deux autres. Le mandat de chaque commissaire aux comptes est de six ans. Ils sont nommés par l'assemblée générale ordinaire des actionnaires. Les commissaires aux comptes doivent figurer dans une liste publiée par la Commission des Marchés Financiers. Le commissariat aux comptes est actuellement
5. Les organes de direction Les principaux dirigeants (un Directeur général, un Directeur du process et qualité, un Directeur financier et un responsable des ressources humaines) sont mis à la disposition de la SEMC par la SABC (actionnaire majoritaire, (56,84 % du capital) dans le cadre d'une convention d'assistance administrative, juridique et de gestion signée le 14 Juin 1990. SECTION II. ACTIVITE DE SEMC 1. Historique de SEMC La holding Société des Brasseries et Glacières Internationales « BGI », actionnaire de référence de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun propose en Novembre 1976 au Ministère de l'économie d'examiner pratique de production et de commercialisation d'une eau à capter au Cameroun. Une étude hydraulique alors ordonnée par BGI effectue entre Février et Mars 1977, un sondage de reconnaissance près du village de Tangui, au Nord-est de Mbanga. L'autorisation d'exploiter une eau minérale est obtenue par décret du 02 Mars 1981 et c'est en 1983 que débutent l'exploitation et la mise en bouteille de l'eau minérale Source TANGUI par la Société des Eaux Minérales du Cameroun, une société au capital de F.CFA 260 000 000, filiale à 56,84% de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun. En 1990, le groupe CASTEL rachète BGI au groupe AXA : CASTEL-BGI devient le principal actionnaire de SABC. SEMC a procédé en 1998 à la mise en place d'une nouvelle ligne de production, laquelle a été modifiée en 2005 par l'achat d'une nouvelle souffleuse, à l'occasion du lancement sur le marché d'une nouvelle bouteille avec design rénové. 2. Activité de SEMC Les autorisations d'exploiter et d'embouteiller l'eau produite au Cameroun sont délivrées par le Ministère de l'eau et de l'énergie. Le contrôle de leur qualité est assuré par le Ministère de la Santé publique8(*). La SEMC est chargée de l'extraction et de la mise en bouteille de l'eau minérale au Cameroun. Cette production est commercialisée sous la marque « TANGUI » sous des conditionnements de 1,5 litre et 0,5 litre. La production est réalisée à un rythme constant, avec des périodes de pointe en fin d'année (Décembre). SEMC est leader dans cette branche d'activité avec 75% de part de marché. Un marché qui est sollicité par au moins cinq concurrents. 3. Stratégie de développement La démarche de développement de SEMC est orientée vers le maintien d'un outil de travail permettant d'assurer la satisfaction de la demande, un niveau de qualité et de présentation de classe internationale, le maintien des ratios d'exploitation (énergie, main d'oeuvre, etc.) de niveau compatible avec la bonne rentabilité de la société. Au cours des trois dernières années, les investissements principaux ont été axé sur la rénovation de la chaîne de conditionnement datant de 1998, par la mise en route d'une nouvelle chaîne d'embouteillage de 12 800 bouteilles/heure. SECTION III. PRESENTATION DE L'OPERATION9(*) 1. Cadre de l'opération La création et l'organisation au Cameroun d'un Marché Financier par la loi N° 99/015 du 22 Décembre 1999, a donné l'opportunité à la Société Nationale d'Investissements (SNI) du Cameroun de céder certains titres du portefeuille de l'Etat par appel public à l'épargne. Conformément aux statuts de la SNI, toute cession des titres du portefeuille de l'Etat doit suivre la procédure d'une privatisation. Face à cette exigence, la décision du gouvernement, approuvée par la Président de la République a été notifiée au Directeur Général de la SNI le 22 Octobre, puis le 12 Novembre 2004 par le Ministre des Finances et du Budget, agissant au nom du gouvernement, et autorisant la SNI a lancer une Offre publique de vente de 9 200 actions sur les 17 243 détenues sur la Société des Eaux Minérales du Cameroun, représentant 20% du capital de celle-ci. Le conseil d'administration de SEMC, lors de sa session du 22 Décembre 2005 à Douala, a pris acte de la décision du gouvernement et de la SNI de céder 20% des actions détenues dans le capital de SEMC par introduction en bourse et a mandaté la Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) comme organisme conseil et chef de file de l'opération, afin de conduire toutes les diligences nécessaires notamment, auprès de la Commission des Marchés Financiers et du Douala Stock Exchange pour sa bonne réussite. Le 11 Janvier 2006, l'assemblée générale mixte a nommé un second commissaire aux comptes titulaire de la société, Experts-comptables Associés (ECA), ainsi qu'un second commissaire aux comptes suppléant, Monsieur Elias PUNGONG, afin de se conformer à l'obligation issue de l'article 702 relatif au Droit des sociétés commerciales et du GIE. Cette assemblée a également procédé aux modifications des statuts nécessaires à la mise en oeuvre de l'offre publique de vente de 9 200 actions détenues par la SNI par introduction en bourse. Le conseil d'administration de SEMC, lors de sa session du 10 Mars 2006 a formellement approuvé l'introduction en bourse de 9 200 actions de la société, en tenant compte des obligations renforcées de transparence financière et d'information du marché qui pèseront sur la SEMC lorsqu'elle sera réputée faire appel public à l'épargne. Le conseil d'administration a également, après examen, approuvé la note d'information dans son intégralité. L'assemblée générale ordinaire des actionnaires de SEMC, en date du 28 Mars 2006 a autorisé l'introduction en Bourse des actions de la Société à la cote du Douala Stock Exchange. 2. Objectifs de l'opération S'il est vrai que l'introduction en bourse d'une entreprise relève souvent de la volonté de l'écrasante majorité ou de la quasi-totalité des actionnaires, le cas de SEMC relève plutôt de la décision d'un actionnaire (SNI) de céder une partie de c'est actions au public, et ce, sur haute instruction de l'Etat du Cameroun. Il ne fait aucun doute qu'en procédant à la cession d'une partie de son portefeuille d'actions détenues sur la Société des Eaux Minérales du Cameroun, la SNI, Initiateur de l'offre publique de vente a clairement indiqué que son objectif premier était d'expérimenter la cession des titres du portefeuille de l'Etat par appel public à l'épargne, dans le cadre du Marché Financier camerounais nouvellement créé. 3. Structure de l'offre et renseignements relatifs aux titres à émettre Les titres émis par SEMC sont des actions nominatives de catégorie ordinaire, donnant chacune droit à une voix lors des votes en assemblée générale. Pour leur admission à la cote, les actions cédées font l'objet d'une dématérialisation décidée par l'assemblée générale mixte du 11 Janvier 2006. Les 9 200 actions cédées représentent 20% du capital de SEMC (Capital constitué de 46 000 actions). Leur valeur nominale unitaire est de F. CFA 10 000, pour un prix de souscription unitaire de F. CFA 54 000, fixé au terme des travaux de valorisation menés par l'organisme conseil et validés par SEMC. Le montant global de l'opération s'élève donc à F. CFA 496 800 000 (Prix de souscription multiplié par le nombre de titres cédés). Ces titres seront admis au premier marché du Douala Stock Exchange au compartiment actions. Les actions SEMC sont sous une forme dématérialisée, donc qui donne lieu à une simple inscription en compte dans les conditions et selon les modalités prévues par les dispositions législatives et règlementaires en vigueur. Concrètement, les PSI teneurs de comptes gèreront les portefeuilles individuels des investisseurs tandis que la Caisse Autonome d'Amortissement, en sa qualité de dépositaire central gérera la position titres globale de l'émetteur pour les actions qui seront inscrites à la cote. Ces actions qui sont entièrement libérées et libres de tout engagement sont négociables à la bourse des valeurs de Douala et transmissibles conformément à la règlementation en vigueur. Elles portent jouissance à la date de la première cotation et donnent droit au dividende proportionnel qui pourraient être distribué par la société. Elles ne donnent cependant droit à aucun autre privilège spécifique. Le régime de négociabilité de ces titres est clairement défini : Les actions qui font l'objet de l'entrée en bourse de SEMC sont négociables exclusivement auprès du Douala Stock Exchange. Les échanges de gré à gré auprès entre les PSI et les propriétaires desdits titres ne sont pas autorisés. En cas de transfert de la gestion d'un portefeuille d'un PSI vers un autre à l'initiative du propriétaire, le dépositaire central du DSX doit être avisé pour entériner dans ses livres le transferts des titres entre les deux PSI et de remettre à jour leurs nouvelles positions titres respectives. Les actes de cession gratuite de titres doivent être réglés conformément aux lois en vigueur en matière de dons d'héritage et/ou de succession. Les PSI doivent être notifiés desdits actes. 4. Eléments d'appréciation du prix de souscription Le prix de souscription ou d'acquisition des actions retenu pour cette opération d'introduction à la cote a été déterminé sur la base de travaux d'évaluation de l'entreprise émettrice. Des travaux qui ont été menés par la SGBC, en collaboration et en parfait accord avec l'émetteur (SEMC) et l'initiateur (SNI). Trois méthodes d'évaluation ont été utilisées : · La méthode patrimoniale basée sur la valeur bilancielle · La méthode de capitalisation du résultat attendu ou constaté · La méthode d'actualisation des flux futurs rapportés par l'entreprise (Discounted Cash-flow) Etant entendu que c'est désormais le futur qui compte pour une entreprise qui accède à la bourse de valeurs mobilières, la méthode d'évaluation patrimoniale qui affiche l'inconvénient de présenter une situation statique, ne tenant pas compte des flux financiers futurs s'est donc vue écarter, au profit des méthodes prospectives d'évaluation, et notamment celle du Discounted cash-flow, qui consiste à évaluer une entreprise comme somme actualisée des cash-flow libres générés par l'actif d'exploitation avant prise en compte des éléments de la structure financières. Le cash-flow libre généré par l'entreprise se définit alors ainsi : Cash-flow libre = Résultat d'exploitation - Impôt sur les sociétés + Dotation aux amortissements - Investissements - Variations du besoin en fonds de roulement Ou encore Cash-flow classique - Variations du besoin en fonds de roulement + cessions d'actifs nets d'IS - Investissements. Le taux d'actualisation adopté a été de 10,5 %, se décomposant en : · Taux de base bancaire 7,70 % · Taux de marge bancaire sur le risque SEMC 2,80 % La durée de l'horizon de prévision est fonction de la période au terme de laquelle on obtient un cash-flow libre normatif pouvant servir de référence au calcul de la valeur terminale, donc celle de l'entreprise à l'issue de l'horizon de prévision. L'horizon choisi pour la projection échoit en 2010 et les actions sont valorisées à fin 2004, l'année au cours de laquelle la décision d'introduction été prise, et le mandat remis à la SGBC pour mener l'opération. Les données historiques utilisées à cet effet sont celles du tableau ci-après :
Tableau 3 : Détermination du prix de souscription La valeur de l'entreprise ici déterminée s'élève donc à 2 485 744 000 F.CFA et induit une valeur mathématique de 54 038 F.CFA pour chacune des 46 000 actions qui constituent le capital de SEMC. Cette valeur mathématique s'est donc vue arrondie à 54 000 F.CFA par action. 5. Syndicat de placement et intermédiaires financiers La souscription des actions SEMC diffusées dans le public lors de l'opération d'introduction à la cote du DSX s'est faite auprès de quatre établissements de crédits, PSI agréés qui constituaient à l'occasion un syndicat de placement dans le souci de respecter la volonté de la SNI (Initiateur de l'offre) et tenant compte de la volonté propre de la SGBC de promouvoir une réelle animation du marché secondaire géré par DSX. Les PSI placeurs ont été : SGBC, CBC, BICEC et CLC. 6. Modalités de souscription et d'allocation des titres
Intervenant un mois après le visa de la CMF, la période de souscription qui a duré sept jours allait du 12 au 19 Juin 2006. Cette période aurait été renouvelée une et une seule fois si les titres n'avaient pas été entièrement souscrits au terme des sept premiers jours. En cas de récidive, cela aurait marqué le fiasco de l'opération. L'initiateur et l'Emetteur n'ayant donné aucune indication aux établissements placeurs quant à un placement prioritaire des titres à une catégorie particulière d'investisseurs, la souscription s'est faite sans droit préférentiel. Après la période des souscriptions le DSX qui en assurait la centralisation a procédé à une allocation équitable des quantités définitives des titres aux souscripteurs, suivant la règle suivante : · Priorité aux personnes physiques (Cela pourrait s'expliquer par leur caractère versatile qui les amène à opérer très souvent des transactions, et donc à animer le marché) · La quantité servie à chaque souscripteur a été fonction de la demande totale du public et n'a été allouée qu'après la clôture de la période de souscription. Sur environ 16 000 actions souscrites, les 9 200 prévues ont été allouées à 347 investisseurs, hors mis la prise ferme de 460 actions, faite par la SGBC dans le cadre du contrat d'animation de marché qui la lie à la SEMC. Les résultats des allocations ont été notifiés aux autres établissements placeurs par la SGBC (Chef de file de l'opération) et ces derniers se sont chargés d'informer leur clients des quantités allouées et d'opérer le règlement y afférent par virement bancaire exclusivement. (Mesure de lutte contre le blanchiment de capitaux) 7. Cotation en Bourse Les titres émis par la SEMC, libellés « Action SEMC» ont été admis à la cote conformément au règlement de parquet du DSX et la première cotation faite selon la procédure de vente à prix déterminé a eu lieu le 30 Juin 2006. Le titre « Action SEMC » s'est vu coté à Fcfa 55.000 F.CFA par rapport à son prix ferme de souscription de 54. 000 F.CFA, soit une variation à la hausse de 1,85%. 50 actions ont été échangées pour une valeur totale de 2.750.000 F.CFA. Depuis lors, sa cotation qui a lieu pour l'instant tous les mercredis après-midi a évolué comme suit :
Tableau 4 : Evolution de la cotation des titres SEMC
8. Charges relatives à l'opération Conformément aux accords de place du DSX, les frais boursiers relatifs à l'introduction des actions cédées se décomposent ainsi :
Tableau 5 : Frais d'introduction en bourse Au terme des travaux de valorisation, le montant brut de cession ressort à F.CFA 496 800 000 (9200 × 54000). Les frais relatifs à l'introduction ressortent alors pour un montant de F.CFA 17 718 000 HT, dont F.CFA 2 484 000 de commission de centralisation, revenant au DSX, F.CFA 250 000 de droit d'adhésion annuel revenant au dépositaire central, donc à la Caisse Autonome d'Amortissement, F.CFA 2 484 000 de frais de visa revenant à la CMF, et F.CFA 12 500 000 de rémunération globale des intermédiaires financiers engagés dans l'opération. Ceci en dehors du budget de la communication relative à l'opération. Après l'introduction en bourse, la SEMC aura en charge des frais annuels additionnels facturés par le DSX et le dépositaire central. Ces charges concerneront les frais annuels de cotation facturés par DSX au taux de 0,75% de la capitalisation moyenne des titres cotés ; ainsi que les frais sur les opérations sur titres (Paiement de dividendes, identification d'actionnaires) facturés par la CAA. CONCLUSION GENERALE Les entreprises, dans leurs cycles de vie ont constamment besoin d'argent pour leurs investissements et pour leur cycle d'exploitation : achat de locaux, de voitures, de matières premières, rémunération des employés, renouvellement des machines usées ou obsolètes, publicité, etc. Lorsque l'entreprise croît, elle investit pour favoriser sa croissance. La banque généralement accompagne l'entreprise mais, elle n'ira jamais au-delà des capacités d'endettement de l'entreprise. Or, la capacité d'endettement est déterminée par les fonds propres c'est-à-dire par les capitaux investis par les actionnaires et l'argent gagné par elle-même. En s'adressant à l'épargne publique par la voie du marché financier, les entreprises peuvent emprunter à des taux réduits. Ce qui est avantageux par rapport aux banques dont les prêts ne sont pas aussi moins coûteux, leur taux étant compris dans la fourchette de 10 à 20%. Les investisseurs sont alors en mesure de diversifier leurs risques, de réduire la charge fiscale et de tirer parti de leur placement. Le marché financier à travers la bourse permet à tout le monde de placer ses économies dans toutes les branches de l'industrie ou du commerce, suivant qu'il juge que l'une plutôt que l'autre est susceptible de connaître un développement rapide ; de modifier la composition de son patrimoine en valeurs mobilières. Aux entreprises, il permet d'allonger l'échéance de leurs dettes, d'obtenir de meilleurs conditions d'emprunt en ayant accès à des financements moins onéreux et de toucher à un éventail plus large d'investisseurs. Le Marché Financier constitue alors une alternative intéressante pour le financement des entreprises qui, au delà du critère de solvabilité financière de l'entreprise, tient aussi compte de la qualité de la gestion, de la personnalité des dirigeants et de la spécificité des activités. Même si l'introduction est, convient-il de le rappeler, une occasion pour la société de lever des capitaux, Il ne faudra pas non plus rechercher le prix d'introduction le plus élevé. L'introduction n'étant en effet qu'une étape pour la société, l'enjeu principal étant d'aboutir à un marché secondaire efficient permettant de d'instaurer un climat de confiance entre la société et ses actionnaires, mais également entre la société et les épargnants qui, ne l'oublions pas, sont susceptibles d'apporter un jour leurs capitaux. Une fois la lumière faite sur les méandres, tant réglementaires que financiers, de la route menant à la cotation, il semble que les résultats soient finalement assez partagés sur le sujet. Il y a en effet beaucoup de paramètres entrant en ligne de compte. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'histoire économique du Cameroun retiendra que la première société admise à la bourse des valeurs mobilières de Douala a été la SEMC, qui a cédé par là 9 200 de ses actions, constitutives de 20 % du capital. Il n'en demeure tout de même pas moins que c'est assez tardif pour une bourse des valeurs créée depuis cinq ans, et qui amorce ainsi sa phase active. Plusieurs raisons pourraient être avancées pour justifier cette absence d'enthousiasme de la part des entreprises à prendre le train du marché financier, notamment la rigidité des critères d'éligibilités des titres de capital à la bourse, le niveau élevé des taxes, les enjeux de transparence et l'absence de culture boursière chez les entreprises. Il faut bien noter que, Si les entreprises à capitaux privés filiales des grands groupes internationaux sont suffisamment outillées pour entrer en bourse, il n'en est pas de même pour les entreprises à capitaux privés détenus par les nationaux. L'introduction en bourse des entreprises locales se heurte en effet à plusieurs inconvénients : Le premier est la réticence des actionnaires et administrateurs qui sont peu enclins à partager avec les nouveaux arrivants les résultats d'une entreprise qui a multiplié la valeur de ses investissements et qui apporte aux nouveaux venus 100 à 150% de la mise initiale. La plupart du temps, notamment lorsque les actionnaires de l'affaire sont les personnes physiques, le délai qui sépare la décision de principe et la réalisation effective de l'opération sera de plusieurs années. Le second et le plus important est le risque d'éparpillement supplémentaire de l'actionnariat et d'une dilution conséquente du "noyau dur", car augmenter le capital en cédant 20% au marché conduit mécaniquement à diluer le poids de ce noyau dur. En troisième lieu, la présence d'une société en Bourse la contraint à une préparation au lourd devoir d'information et de transparence d'un coût non négligeable. Cette préparation consiste à peaufiner le projet stratégique de l'entreprise de façon à être prêt à l'expliquer de manière transparente, ainsi qu'à mettre en place des dispositifs de rationalisation des flux d'informations interne, et une cellule de communication externe. Il s'agit enfin de préparer l'équipe de direction à un nouveau mode de gestion (Corporate Governance) ou gouvernance d'entreprise et de communication. Au regard de tout ceci, on peut bien comprendre pourquoi les introductions à la Bourse des valeurs mobilières de Douala ont du plomb dans l'aile. La bourse peut devenir un réservoir d'épargne et surtout un moyen de financement de l'Etat et des entreprises si l'on peut amener les offreurs et demandeurs potentiels de capitaux à adopter une véritable culture boursière, et en promouvant une politique fiscale attractive. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Textes de référence
Ouvrages ADDA, J. La mondialisation de l'économie : Tome 2,, La Découverte, Paris, 1998 BABISSAKANA, Les débats économiques du Cameroun et d'Afrique, Prescriptor, Yaoundé, 2001 BOUTON, D. Pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées, Paris, 2002. FAMA E. Efficient Capital Market, journal of business janv 1965 GILLET P. les marchés financiers efficients, Economica, Paris, 1999. KEYNES J.M., The general theory of employment interest and money, collection writing, London, 1973. PELTIER, F. Introduction en Bourse par augmentation de capital, RD Com, Paris, 1993. CABRILLAC, H. La responsabilité civile des banques dans le placement et l'émission des titres, RTD com, Paris, 1931 Mémoires
* 8 Source : Pharmacien d'Afrique, N° 48 Année 1990. * 9 Cf. Note d'information SEMC visée le 12 Mai 2006 par la CMF |
|