UNIVERSITE DE DOUALA
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
*****************
***************
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
PAIX - TRAVAIL - PATRIE
ET DE GESTION APPLIQUEE
MEMOIRE PROFESSIONNEL
INTRODUCTION D'UNE SOCIETE A LA BOURSE DES VALEURS
MOBILIERES DE DOUALA - ENJEUX ET PROCEDURES :
CAS DE LA SOCIETE DES EAUX MINERALES DU
CAMEROUN
Présenté et soutenu par
ZOGNING NGUIMEYA Joseph Félix,
Maîtrise en sciences de gestion, option Finance et
Comptabilité
En vue de l'obtention du Diplôme d'Études
Supérieures Spécialisées (DESS)
en Gestion Financière et Bancaire.
Sous la Direction du Pr. KAMDEM David
Maître de conférences
Chef du département Finance et Comptabilité
Année académique 2005/2006
DEDICACES
A
Mon père et à Ma mère.
L'arbre que vous avez planté commence à
donner des fruits ; ce résultat est le vôtre.
Je vous souhaite longue vie afin que vous puissiez
bénéficier du fruit de vos efforts.
A
Mes frères et soeurs.
Ce travail est le résultat de tous les sacrifices
que vous avez bien voulu consentir pour moi.
Vos encouragements et conseils m'ont été
d'un grand réconfort tout au long de ma formation et de la
rédaction de ce travail.
Je vous remercie du fond du coeur.
REMERCIEMENTS
Sincères remerciements à :
Pr. David KAMDEM
Chef du Département Finance et Comptabilité,
Faculté des sciences économiques et de gestion
appliquée de l'Université de Douala
Dr. Louis BANGA NTOLO
Trésorier central, Chef du Département
Marché,
Société Générale de Banques au
Cameroun
Gérard BOUTELOUP
Directeur Financier,
Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
Alex DAGO NGODJI
Chef du Département trésorerie,
Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
François KANA NGUIMEYA
Chef des services administratif et comptable,
Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
Agence de l'Ouest
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Structure du Capital et des droits de
vote avant l'opération Page 67
Tableau 2 : Structure du Capital et des droits de
vote après l'opération Page 67
Tableau 3 : Détermination du prix de
souscription Page 79
Tableau 4 : Evolution de la cotation des titres SEMC
Page 77
Tableau 5 : Frais d'introduction en bourse
Page 78
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Détermination de la valeur d'une
entreprise Page 48
Figure 2 : Influences sur les analystes financiers
Page 62
LISTE DES ABREVIATIONS
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale
BGI : Boissons et Glacières Internationales
BICEC : Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et
le Crédit
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
CAA : Caisse Autonome d'Amortissement
CBC : Commercial Bank of Cameroon
CLC : Crédit Lyonnais Cameroun
CMF : Commission des Marchés Financiers
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CPA : Caisse Populaire d'Assurance
DSX : Douala Stock Exchange
F CFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
FCP : Fonds Communs de Placements
IDE : Institut du Développement Economique
IS : Impôt sur les Sociétés
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires
ONECCA : Ordre National des Experts-comptables du
Cameroun
OPA : Offre Publique d'Achat
OPCVM : Organisme de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières
OPE : Offre Publique d'échange
OPV : Offre Publique de Vente
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PSI : Prestataires de Services d'Investissement
SA : Société Anonyme
SAAR : Société Africaine d'Assurances et
de Réassurances
SARL : Société A Responsabilité
Limitée
SEMC : Société des Eaux Minérales du
Cameroun
SGBC : Société Générale de
Banques au Cameroun
SICAV : Société d'Investissement à
Capital Variable
SNC : Société à Nom Collectif
SOMMAIRE
|
|
|
|
|
Avant-propos
|
1
|
Introduction générale
|
2
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre préliminaire : ORGANISATION ET
CADRE DU TRAVAIL DE RECHERCHE
|
5
|
|
|
I. De la Société Anonyme des Brasseries du
Cameroun
|
5
|
|
|
II. De la Société Générale des
Banques au Cameroun
|
6
|
|
|
III. Du Douala Stock Exchange
|
7
|
|
|
|
|
|
PREMIERE PARTIE - CRITERES D'ELIGIBILITE DES
TITRES DE CAPITAL A LA BOURSE DES VALEURS MOBILIERES DE DOUALA
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CHAPITRE 1er : RAPPEL DU CADRE
REGLEMENTAIRE RELATIF A L'INTRODUCTION EN BOURSE
|
9
|
|
|
|
|
|
I. La loi cadre
|
9
|
|
|
II. Organisation du marché financier camerounais
|
14
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CHAPITRE II : INTERET ET AMENAGEMENTS LIES A
L'INTRODUCTION EN BOURSE
|
24
|
|
|
|
|
|
|
|
I. Avantages de l'introduction en bourse
|
24
|
|
|
II. Enjeux et aménagements liés à
l'introduction en bourse
|
28
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DEUXIEME PARTIE - PROCESSUS D'INTRODUCTION DES SOCIETES EN BOURSE
|
33
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CHAPITRE III : INTRODUCTION EN BOURSE ET VIE D'UNE SOCIETE COTEE
|
34
|
|
|
|
|
|
|
|
I. De l'obtention du visa de la CMF à la première
Cotation
|
35
|
|
|
II. La vie d'une société cotée
|
47
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CHAPITRE IV : L'INTRODUCTION DE LA SEMC AU DOUALA
STOCK EXCHANGE
|
65
|
|
|
|
|
|
|
|
I. Présentation générale de SEMC
|
65
|
|
|
II. Activité de SEMC
|
69
|
|
|
III. Présentation de l'opération d'introduction en
bourse
|
70
|
|
|
|
|
|
Conclusion générale
|
79
|
Bibliographie
|
82
|
Tables des annexes
|
85
|
AVANT-PROPOS
Objet du décret présidentiel N° 93/026 du
19 Janvier 1993, la réforme universitaire portant réorganisation
des Universités au Cameroun a été suivie de l'institution
de l'Université de Douala, en lieu et place du Centre Universitaire de
Douala, et de la création en son sein de la Faculté des sciences
économiques et de gestion appliquée.
Laquelle Faculté a en 1999, dans le souci d'une plus
grande professionnalisation des enseignements et l'optique d'une formation de
cadres directement opérationnels, aptes à faire face au contexte
financier essentiellement mouvant de notre ère, créé en
son sein le cycle de DESS (Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées) en gestion financière et bancaire. Ce
programme qui inclut une formation théorique et empirique est
couronné par la rédaction d'un mémoire qui s'inscrit en
droite ligne d'une contribution partielle à l'obtention du
Diplôme.
Notre thème de mémoire portant sur
« L'introduction d'une société à la Bourse des
valeurs mobilières de Douala - Enjeux et procédures »
est légitimé par la nouveauté d'un marché financier
organisé au Cameroun, l'absence de culture boursière et les
difficultés rencontrées par les entreprises devant
procéder à un appel public à l'épargne via le
marché financier camerounais.
La perfection étant une valeur asymptotique,
l'indulgence de nos lecteurs est implorée quant aux éventuelles
erreurs ou omissions, et nous restons ouverts à toute remarque ou
critique constructive susceptible d'améliorer ce travail.
Félix ZOGNING NGUIMEYA
zogning@hotmail.com
Tél. (237) 77 71 15 93
INTRODUCTION GENERALE
Au sein des pays de la zone franc, le Cameroun, dont le PIB
représente pratiquement la moitié de celui de la zone
BEAC1(*), a connu une grave
crise financière en 1986/87, ce qui a amené les banques à
limiter leurs engagements. C'est en fait une inversion de tendance un peu
brutale par rapport au passé où elles avaient au contraire trop
prêté, et surtout sans effectuer de sélection ni de suivi
des projets. Pour éviter un effondrement de tout le système
bancaire, un plan de restructuration a été mis en place en 1989.
Grâce à ces réformes et au changement de politique
monétaire, les banques sont redevenues plus liquides, mais elles n'ont
pas pour autant accordé plus de crédit à
l'économie.
Le crédit bancaire se trouvant ainsi fortement
rationné et limité dans le temps (crédits à long
terme quasi-inexistants) et conditionné par certaines dispositions
relatives au système bancaire, le recours au Marché Financier
pourrait être une alternative. Par l'appel public à
l'épargne, il permet de mobiliser d'importantes ressources qu'il met
à la disposition des entreprises.
La Bourse, fournissant un accès plus facile au capital
des entreprises souhaitant se financer par l'émission de titres, devient
alors incontournable. Dans un sens général, la Bourse est un lieu
de rencontre entre les investisseurs (institutionnels, particuliers,
entreprises, banques,... ayant les liquidités à investir contre
une certaine rémunération) d'une part, et les entreprises
à besoin de financement d'autre part (les banques et l'état
jouant respectivement des rôles d'intermédiaire et d'arbitre).
L'introduction en bourse de titres de capitaux est une
opération financière complexe se déroulant en deux phases.
Il faudra dans un premier temps obtenir une décision d'admission
positive de la part de l'entreprise de marché. Dans un second temps, il
faudra diffuser dans le public une quantité minimale de titres et
obtenir la première cotation.
Il serait illusoire de penser que l'introduction pourra
être réalisée sans une importante préparation
préalable. Il serait encore plus illusoire de s'imaginer qu'elle
consiste simplement en l'inscription de la valeur sur une des lignes de
cotation du système de négociation mis en place par l'entreprise
de marché.
Avant de pouvoir obtenir la première cotation, la
société devra en effet réussir deux tests. Dans un premier
temps, elle devra convaincre les autorités de marché de
l'opportunité d'une telle introduction. Dans un second temps, c'est le
marché lui-même qu'il conviendra de séduire. Il faudra en
effet persuader les investisseurs et les épargnants d'apporter leurs
capitaux, d'entrer dans la société et surtout d'y rester. S'il
est exact que ce souci va devenir une préoccupation permanente de
l'équipe dirigeante, il ne faut pas oublier que l'introduction en bourse
sera pour eux la première expérience de cet exercice
délicat. Dans de nombreux cas, la société souhaitant
s'introduire en bourse est inconnue du public. Il lui faudra donc faire sa
promotion, se présenter au marché sous son meilleur jour.
Par ailleurs, les mesures permettant de mettre en place une
politique de communication financière et d'assurer la transparence de la
société devront être prévues en amont de
l'introduction. La bonne évolution du cours du titre introduit est en
grande partie dépendante de la qualité de la préparation
de la société. Cette préparation implique en
général une profonde restructuration juridique qui peut durer
plusieurs mois.
C'est en réalité tout l'environnement de la
société qui va en être affecté : sa situation
financière, ses relations avec son actionnariat, son statut juridique...
L'admission aux négociations d'une bourse des valeurs est en effet
constitutive d'une opération par appel public à l'épargne.
La société va donc être amenée à
épouser le statut d'émetteur faisant appel public à
l'épargne. La société sera dorénavant tenue de
respecter les obligations légales des sociétés
cotées mais également de se soumettre aux usages des
marchés financiers. Les exigences des investisseurs étant souvent
plus contraignantes et difficiles à réaliser que les obligations
légales issues du droit des sociétés et du droit boursier.
Le recours à des conseils spécialisés
apparaît donc comme nécessaire. On voit mal en l'état
actuel des choses en effet comment les dirigeants d'une société
pourraient seuls parvenir à réaliser cette opération,
étant étrangers aux usages du marché et aux règles
de droit applicables à cette matière. Parmi ces conseils et
prestataires de services, les intermédiaires financiers vont jouer un
rôle majeur.
Ils pourront en effet jouer un rôle de coordination
entre les différents conseils spécialisés (agence de
communication financière, commissaires aux comptes, cabinet
d'avocat ...) et mettre au service de la société leurs
compétences en matière d'ingénierie financière.
Le visa de la CMF (Commission des Marchés Financiers)
apposé le 12 Mai 2006 à la demande de la
Société des Eaux Minérales du Cameroun pour
introduction au Douala Stock Exchange enclenche après cinq
années d'attente depuis la création du marché financier
camerounais, le véritable décollage de la bourse des valeurs
mobilières de Douala. Le Marché Financier étant en
émergence en Afrique francophone et notamment au Cameroun, bon nombre
d'entreprises ignorent encore les avantages inhérents à la
Bourse, ainsi que les procédures d'introduction à la cote. Une
situation qui légitime notre thème :
« Introduction d'une société à la Bourse
des valeurs mobilières de Douala - Enjeux et procédures :
Cas de la Société des Eaux Minérales du
Cameroun ».
Dans le cadre de notre étude, il sera tout d'abord
question pour planter le décor, de rappeler le cadre
réglementaire qui régit l'introduction en bourse et plus
largement, les opérations d'appel public à l'épargne, de
ressortir l'intérêt et les enjeux d'une introduction à la
bourse, avant de se recentrer en seconde partie sur toute la procédure
et l'ingénierie qui entoure l'introduction des titres de capital
à la cote d'une bourse, avec en filigrane le cas de la
Société des Eaux Minérales du Cameroun. Il sera
également question, pour sortir, de faire des projections sur la vie de
la société cotée.
Première partie :
CRITERES D'ELIGIBILITE DES TITRES DE CAPITAL A LA
BOURSE DES VALEURS MOBILIERES DE DOUALA
CHAPITRE 1er
RAPPEL DU CADRE REGLEMENTAIRE RELATIF A L'INTRODUCTION
EN BOURSE
L'opération d'introduction en bourse se déroule
dans le cadre d'un environnement essentiellement organisé qui est celui
du marché financier. Il est donc nécessairement important pour
une entreprise candidate à l'introduction en bourse, de connaître
tous les acteurs intervenants sur la marché financier et leurs
diligences, mais aussi et surtout, de comprendre assez clairement les textes
de référence qui régissent les activités et les
rapports entre intervenants sur le marché financier.
Il sera donc question dans ce chapitre de ressortir toutes les
lois et règlements qui encadrent une opération d'introduction en
Bourse au Douala Stock Exchange d'une part, et de présenter le
schéma d'organisation du marché financier Camerounais d'autre
part.
SECTION I. LA LOI CADRE
A. Critères définis par l'acte uniforme
OHADA relatif au Droit des
sociétés
commerciales
Indépendamment et sans préjudice des
dispositions pouvant régir la Bourse des valeurs et l'admission des
valeurs mobilières à cette Bourse, l'acte uniforme OHADA relatif
au Droit des sociétés commerciales préconise pour les
sociétés constituées ou en cours de formation, faisant
appel public à l'épargne par émission de titres, une
double réglementation axée sur les règles
générales gouvernant la société anonyme et les
dispositions particulières de son titre portant sur les
sociétés anonymes faisant appel public à l'épargne.
Les dispositions de ce titre prévalant sur les dispositions
générales gouvernant la forme de la société anonyme
en cas d'incompatibilité entre ces deux corps de règles.
Ainsi, l'acte uniforme prescrit pour ces
sociétés les conditions générales
ci-après :
· Le capital minimum de la société dont les
titres sont inscrits à la bourse des valeurs ou faisant publiquement
appel à l'épargne pour le placement de ses titres est de cent
millions (100.000.000) de francs CFA.
· Les fondateurs publient avant le début des
opérations de souscription des actions une notice dans les journaux
habilités à recevoir les annonces légales de l'Etat partie
du siège social et, le cas échéant, des Etats parties dont
l'épargne est sollicitée.
· Les sociétés faisant appel public
à l'épargne pour le placement de leurs titres dans un ou
plusieurs Etats parties ou dont les titres sont inscrits à la bourse des
valeurs d'un ou plusieurs Etats parties sont obligatoirement dotées d'un
conseil d'administration.
· Les sociétés faisant appel public
à l'épargne pour le placement de leurs titres sont tenues de
publier dans les journaux habilités à recevoir les annonces
légales un avis contenant les principales caractéristiques de la
société:
· Une copie du dernier bilan, certifiée conforme par
le représentant légal de la société, est
publiée. Si le dernier bilan a déjà été
publié dans des journaux habilités à recevoir les annonces
légales, la copie de ce bilan peut être remplacée par
l'indication de la référence de la publication antérieure.
Si aucun bilan n'a encore été établi, la notice en fait
mention.
B. Criteres definis par la CMF
Le règlement général de la Commission des
Marchés Financiers indique bien en son article 4 que sont
réputées faire appel public à l'épargne au
Cameroun, les entités :
a) dont les titres sont inscrits à l'un quelconque des
compartiments de la Bourse du Cameroun, à dater de l'inscription de ces
titres ;
b) dont les titres sont disséminés au travers
d'un cercle de 100 personnes, au moins, n'ayant aucun lien juridique entre
elles ;
c) qui, pour offrir aux investisseurs locaux des produits de
placement, ont recours à des procédés de sollicitation du
public quelconques, au titre desquels figurent notamment la publicité et
le démarchage.
Ce règlement précise bien que tout appel public
à l'épargne en vue de procéder au Cameroun, à
l'émission, l'exposition, la mise en vente ou l'introduction sur l'un
quelconque des compartiments de l'entreprise de marché, de produits de
placement de quelque nature ou provenance qu'ils soient, est soumis au visa de
la CMF, lequel ne constitue pas une appréciation de l'opération
proposée puisqu'il porte seulement sur la qualité de
l'information fournie et sa conformité à la législation et
la réglementation en vigueur.
Ainsi, tout émetteur qui entend faire appel public
à l'épargne doit établir une note d'informations, qui est
un document destiné à l'information du public et portant sur
l'organisation, la situation juridique et financière ; et
l'évolution de son activité. La teneur de ce document doit
être soumise au visa de la CMF préalablement à sa diffusion
dans le public. Lorsqu'une note d'information et les documents qui
l'accompagnent sont diffusés plus de trois (3) mois après la date
d'apposition du visa, l'information juridique et financière contenue
dans l'ensemble de ces documents devra être actualisée et soumise
à la CMF pour actualisation des visas.
L'émetteur ou son mandataire est tenu de rendre compte
à la commission du déroulement des opérations.
Il est à noter que sont admis aux négociations
sur des compartiments de la bourses, d'une part les titres émis par
l'Etat et des personnes morales de droit publics, et, d'autre part, les titres
des sociétés ayant satisfait aux conditions définies par
l'entreprise de marché.
S'il impératif comme nous l'avons précisé
plus haut que la décision de l'entreprise de marché d'admettre
les titres à l'un quelconque de ses compartiments est subordonné
à l'obtention du visa des documents d'information par la CMF, il n'en
demeure pas moins que l'entreprise de marché a tout de même son
mot à dire quant à l'inscription des titres à sa cote.
C'est pourquoi certains documents peuvent être réclamés
spécifiquement par l'entreprise de marché en fonction de ses
propres critères d'examen des dossiers.
C. Critères definis par le
DSX
La Bourse des valeurs mobilières
représente le marché secondaire d'un marché financier.
Elle-même est scindée en deux principaux compartiments : Le
compartiment Actions et le compartiment Obligations.
Le grand compartiment Actions qui intéresse notre
étude d'introduction à la bourse (Les obligations faisant
plutôt l'objet d'un listage) se subdivisent en deux compartiments :
Le premier compartiment et de second compartiment.
Les entreprises cotées au premier compartiment sont les
plus importantes en termes de taille et de diffusion de leurs titres dans le
public, dans la mesure où elles doivent mettre au moins 20% de leur
capital à la disposition des investisseurs et présenter trois ans
d'historique de comptes.
Le second compartiment accueille les entreprises de taille
plus modeste. Il permet aux moyennes entreprises performantes de faire appel au
marché financier pour obtenir de nouveaux financements. Les conditions
d'accès à ce compartiment sont facilitées ; les
sociétés peuvent ne diffuser que 15% de leur capital dans le
public et ne présenter que deux ans d'historique de comptes.
L'admission des titres à la cote du DSX est
subordonnée au respect des conditions suivantes2(*) :
Premier compartiment :
- Etre constitué en société
anonyme ;
- Présenter une capitalisation boursière
à l'introduction de plus de 500 millions de FCFA ;
- Distribuer les titres émis à au moins 100
actionnaires distincts ;
- Présenter trois années de comptes annuels
sociaux consolidés, le cas échéant et certifiés par
un commissaire aux comptes agrée par l'ONECCA ;
- Avoir réalisé une marge nette d'au moins 3% du
chiffre d'affaires sur chacune des trois dernières
années ;
- Avoir distribué au moins deux dividendes au cours des
trois derniers exercices ;
- S'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours
toutes les trois séances ;
- Diffuser dans le public au moins 20% de son capital
dès l'introduction en bourse.
Douala Stock Exchange se réserve le droit d'examiner,
en fonction de la qualité des dossiers, tout autre critère de
profitabilité.
Second compartiment :
La société doit présenter ici :
- Etre constitué en société
anonyme ;
- Présenter une capitalisation boursière
à l'introduction de plus de 200 millions de FCFA ;
- Distribuer les titres émis à au moins 100
actionnaires distincts ;
- Présenter deux années de comptes annuels
sociaux consolidés, le cas échéant et certifiés par
un commissaire aux comptes agrée par l'ONECCA ;
- Avoir distribué au moins un dividendes au cours des
deux derniers exercices ;
- S'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours
toutes les cinq séances ;
- Diffuser dans le Public au moins 15% de son capital
dès l'introduction en bourse.
Douala Stock Exchange se réserve le droit d'examiner,
en fonction de la qualité des dossiers, tout autre critère de
profitabilité.
Le soin est laissé aux entreprises compte
tenu de leur volume d'affaires de demander leur inscription sur l'un ou l'autre
des compartiments. L'agrément de cette demande est conditionné
par le respect de règles très strictes du marché par les
entreprises. La cotation permet aux sociétés de faire largement
appel à l'épargne en procédant à des augmentations
de capital.
SECTION II. ORGANISATION DU MARCHE FINANCIER
CAMEROUNAIS
A. HISTORIQUE DU MARCHE FINANCIER CAMEROUNAIS
Les réformes du secteur financier entreprises depuis
quelques années dans divers pays africains (Cameroun,
Sénégal, Côte d'ivoire, Congo, Burkina Faso, entre autres)
ambitionnaient de restaurer à la fois ; les équilibres
nécessaires à leur efficacité et la confiance des agents
économiques envers les institutions financières. Les premiers
bilans de ces reformes ne s'étant guère avérées
favorables (l'objectif d'un système financier solide et dynamique
demeurant un voeu pieu pour la plupart des pays considérés), il
devenait donc nécessaire d'adopter une autre approche.
Le Cameroun, comme toute l'Afrique centrale souffre
profondément d'un problème de circuit de financement qui
handicape et hypothèque entre autres facteurs, une croissance
économique soutenue et durable qui autoriserait les espoirs d'un recul
notable de la misère des populations. Comme l'a si bien
diagnostiqué le séminaire de Libreville, organisé du 24 au
26 Mars 1997 par la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et l'Institut
de Développement Economique (IDE) de la Banque mondiale sur le
thème : « La mobilisation de l'épargne longue
et le financement des investissements en Afrique centrale ».
En Octobre 1997, le Président Paul BIYA annonce
à Douala, la création d'une bourse des valeurs du cameroun. Une
déclaration faite certes dans une foulée électoraliste,
mais sûrement prescrite par les états majors économiques du
Président qui croyaient en ce projet ; puisqu'il faut rappeler
qu'en 1994, le gouvernement camerounais avait initié une étude
sur la création d'une bourse des valeurs et dont le rapport final avait
été remis en Juin 1995.
Après maintes études de facticité et
réformes annoncées dans cette optique, le Président Paul
BIYA promulgue le 22 Décembre 1999, après
délibération et adoption de l'assemblée nationale, la loi
N° 99/015 portant création et organisation d'un marché
financier au Cameroun. En Décembre 2001, Le Douala Stock Exchange,
Bourse des valeurs mobilières est mise sur pied. L'inauguration
officielle de cette Bourse se fera par le Premier Ministre Peter MAFANY MUSONGE
le 16 Avril 2003.
B. INTERVENANTS SUR MARCHE FINANCIER
CAMEROUNAIS
Pour permettre une bonne prestation sur le Marché
financier camerounais, deux grands ensembles d'intervenants coexistent. Il
s'agit des :
- intervenants institutionnels;
- intervenants commerciaux.
1. Intervenants institutionnels
Ils sont constitués de la Commission des
Marchés Financiers (CMF), du Douala Stock Exchange (DSX), du
Dépositaire Central et de la Banque de Règlement.
a. Commission des Marchés Financiers
La CMF est une autorité administrative chargée
de vérifier la régularité de tout ce qui se passe sur le
marché. Il garantit la sécurité de l'épargne
boursière. En outre, il est chargé d'organiser et de
contrôler l'appel public à l'épargne. Il est
habilité à contrôler les intervenants sur le Marché
Financier. Ainsi, tout appel public à l'épargne doit être
autorisé par la CMF.
La CMF peut formuler un veto sur l'émission et le
placement par appel à l'épargne publique de nouveaux produits
financiers susceptibles d'être négociés en bourse, ainsi
que la création de marchés financiers nouveaux.
La CMF réglemente le fonctionnement du marché
notamment:
- en édictant une réglementation
spécifique au marché boursier régional ;
- en instruisant les plaintes de toute personne
intéressée, relatives aux fautes, omissions ou manoeuvres
préjudiciables aux droits des épargnants et au fonctionnement
régulier du marché ;
- en prenant des décisions particulières pour
l'application de mesures individuelles, de mesures disciplinaires devant
sanctionner les comportements qui portent atteinte aux intérêts
des épargnants ;
- en conciliant et en arbitrant les différends pouvant
survenir à l'occasion des relations professionnelles entre les
intermédiaires financiers, ou entre ces derniers et les structures de
gestion du marché.
La CMF est composée d'un Président et de huit
membres de nationalité camerounaise, nommés par décret du
Président de la République, pour un mandat de cinq ans
renouvelable une fois, dont :
· Deux représentants du ministère
chargé des finances ;
· Deux personnalités qualifiées, choisies
en raison de leur compétence juridique, sur proposition du Ministre
chargé de la justice ;
· Un représentant des entreprises d'investissement
en valeurs mobilières, sur proposition de leur association
professionnelle ;
· Un représentant des établissements de
crédit, sur proposition de leur association professionnelle ;
· Deux personnalités qualifiées, choisies
en raison de leur compétence financière, sur une liste conjointe
arrêtée par le Ministre chargé des finances et les
organisations professionnelles du secteur privé.
La voix du Président est prépondérante en
cas de partage des voix.
b. Le Douala Stock Exchange
C'est l'entreprise de marché, concessionnaire du
service public ayant la qualité d'établissement financier et dont
les partenaires sont les prestataires de services d'investissement en valeurs
mobilières. Elle a pour objet l'organisation du marché boursier
et la diffusion des informations boursières.
C'est une société anonyme au capital de Un
milliard huit cent millions (1 800 000 000 FCFA) reparti ainsi
qu'il suit dans l'actionnariat:
· 63.7% par les banques (10) et les
sociétés financières (02)
AMITY BANK
|
AFRILAND FIRST BANK
|
BICEC
|
CITIBANK
|
COMMERCIAL BANK OF CAMEROON
|
CREDIT LYONNAIS
|
ECOBANK
|
SOCIETE GENERALE DE BANQUES AU CAMEROUN
|
STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON.
|
UNION BANK
|
CREDIT FONCIER DU CAMEROUN
|
FMO
|
· 23% par les démembrements de l'Etat
· 13,3% par les Compagnies d'Assurances
ACTIVA ASSURANCES
|
CAMEROON INSURANCE
|
PRO ASSUR
|
CPA
|
SAAR
|
SATELLITE INSURANCE
|
Son siège est à Douala.
Il veille au fonctionnement réguliers des
négociations et à ce titre, elle fixe les règles
régissant :
- l'accès au marché ;
- l'admission à la cotation ;
- l'organisation des transactions et des
marchés ;
- la suspension des négociations d'une ou de plusieurs
valeurs mobilières ;
- l'enregistrement et la publicité des
négociations ;
- la livraison des titres et le règlement des
fonds ;
- la conservation des valeurs.
c. Dépositaire Central
/Banque de Règlement
Selon la loi3(*) portant création du marché financier
camerounais : « un département
spécialisé de l'entreprise de marché assure la
surveillance des positions et de l'appel des marges, la liquidation d'office
des positions concernant les valeurs mobilières. Il supervise
également la circulation des valeurs mobilières entre les
partenaires par des opérations de virement de compte à compte et
assure la conservation de ces valeurs... »
« ...Les fonctions de dépositaire central
des valeurs mobilières et de banque de règlement peuvent
être confiées à des opérateurs
spécialisés après avis de la commission des
marchés » Cette deuxième hypothèse a
été privilégiée dans le cadre du marché
financier camerounais et c'est la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA) et la
Société Générale de Banque au Cameroun (SGBC) qui
assurent respectivement les fonctions de Dépositaire central et de
Banque de règlement.
2. Intervenants commerciaux
Sur le Marché financier, le pôle des
intervenants commerciaux comprend les Prestataires de Services
d'Investissement, les apporteurs d'affaires, les Sociétés
Mobilières de Conseil et les Démarcheurs.
a. Apporteurs d'affaires,
Sociétés Mobilières de Conseils et
Démarcheurs
Les apporteurs d'affaires, Sociétés
Mobilières de Conseil et Démarcheurs n'ont pas
véritablement commencé à exercer leurs activités
sur notre marché. Ils auront pour but de promouvoir les
opérations sur le Marché Financier pour leur propre compte ou
pour celui de tierces personnes, de débusquer de potentiels
investisseurs, convaincre les indécis, orienter leurs clients vers
l'achat de telles ou telles valeurs mobilières.
Les apporteurs d'affaires permettent à leurs clients
de bénéficier de leur expertise dans le domaine boursier. Il
offre l'opportunité à leurs clients de se positionner sur le
marché et d'élargir ainsi leur gamme de produits, sans
nécessiter de leur part de gros investissements ou une connaissance
pointue des mécanismes financiers.
Les Sociétés Mobilières de Conseil
donnent des avis, des conseils et incitent leurs clients, titulaires de compte
à acquérir les valeurs mobilières qui sont les plus
susceptibles de leur apporter des gains.
Les Démarcheurs sont quant à eux, sont des
personnes qui font pratiquement du porte à porte, se rendent sur les
lieux de travail ou les lieux publics. Ils ont également recours
à l'envoi de lettres, du téléphone ou de dépliants
ou de tout autres documents en vue de proposer la souscription ou l'acquisition
de valeurs mobilières.
b. Les Prestataires de services
d'investissement
L'intervention sur le Marché Financier du DSX se fait
de façon indirecte en passant par des intermédiaires : Les
Prestataires de Services d'Investissement (PSI). Ce sont des
sociétés de droit commun qui présentent des garanties
suffisantes pour exercer leurs activités (Composition et montant de leur
capital ; moyens techniques et financiers, honorabilité et
expérience de leurs dirigeants); dispositions propres à assurer
la sécurité des opérations de leur clientèle.
Les PSI sont des sociétés de Bourse, des
sociétés de gestion et d'investissement. Elles ont le monopole
des négociations. Ils tiennent les comptes - titres et s'occupent de
toutes les interventions sur le Marché Financier. Ils sont
agréés par la CMF.
Les PSI sont des sociétés commerciales ayant le
statut d'établissement financier. En tant que sociétés de
négociation, ils sont habilités à être
connectés à la Bourse et à pouvoir présenter les
ordres sur le marché.
***
Le financement par le Marché Financier est un
phénomène assez récent dans les pays africains ; a
fortiori celui du Cameroun. Il concerne aussi bien les entités publiques
que privées. Il existe à l'évidence, toutefois un certain
nombre de contraintes à respecter avant de pouvoir pleinement
bénéficier des opportunités offertes par ce nouveau moyen
de mobilisation de l'épargne.
C. ACTEURS DU MARCHE FINANCIER
Les acteurs du Marché Financier sont les
émetteurs de titres, les offreurs de capitaux et les
intermédiaires.
Les règles d'organisation et de fonctionnement d'un
Marché Financier diffèrent selon les pays et les places
financières mais, elles obéissent généralement
à des principes communs :
- les transactions portent sur des titres cotés;
- les transactions sont assurées par des
intermédiaires professionnels;
- les opérations de Bourse sont effectuées sur
ordre;
- les règles de fonctionnement sont souvent
établies par une institution indépendante qui possède un
pouvoir de contrôle et de sanction.
a. Emetteurs de titres
Les objectifs des agents économiques qui
émettent des titres sur le Marché Financier sont de :
- se procurer des capitaux nouveaux par recours à
l'épargne publique
- financer un investissement productif ou de croissance de
l'entreprise,
- financer la réalisation d'une innovation,
- se conférer une image de solidité et renforcer
les capitaux permanents ainsi que le pouvoir de négociation dans les
milieux financiers notamment par rapport aux banques.
Les émetteurs de titres se composent des entreprises
privées ou publiques, du Trésor public, des collectivités
locales et des institutions financières.
b. Offreurs de capitaux (Investisseurs)
Il s'agit des agents
économiques qui sont à la recherche d'une plus grande
rentabilité de leurs épargnes. Ils procèdent par
l'acquisition de titres à partir de leurs épargnes. Ils sont
également désignés sous le vocable de demandeurs de
titres.
Les principaux demandeurs de titres sont :
- les particuliers ;
- les entreprises qui ont pour activités la gestion des
portefeuilles de titres ;
- les Organismes de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières (OPCVM) qui sont constitués spécialement pour
gérer des portefeuilles de titres et qui regroupent :
· Les Sociétés d'Investissement à
Capital Variable (SICAV),
· Les Fonds Communs de Placements (FCP).
- les institutions financières
spécialisées et les banques ;
- les institutionnels : cette catégorie est
constituée par les compagnies d'assurance, les caisses de retraites et
les mutuelles qui collectent d'abondantes ressources sous forme de cotisations
et doivent les rentabiliser sur les marchés financiers afin de pouvoir
assurer dans les meilleures conditions possibles les primes, les prestations et
les retraits prévus.
D. MOYENS DE FINANCEMENT SUR LE MARCHE FINANCIER
CAMEROUNAIS
Deux grandes familles de valeurs mobilières existent :
les actions et les obligations. Une valeur mobilière peut être
définie comme un titre négociable. Il est émis par des
sociétés publiques ou privées et représente soit
une fraction du capital social (action), soit un prêt à long terme
qui leur est consenti (obligation).
Les actions et obligations sont toutes des titres. Cependant,
elles ne possèdent pas les mêmes caractéristiques. En
outre, elles n'engendrent pas les mêmes effets.
1. Les actions
Une action est un titre cessible,
dématérialisé et librement négociable en Bourse.
Elle est émise par les sociétés anonymes. Elle
confère à son détenteur un droit de
propriété d'une fraction du capital social.
a. Effets de l'action pour
les sociétés
Les sociétés privées qui émettent
des actions, le font lors de la constitution des sociétés ou lors
d'une augmentation de capital. Leur objectif est la collecte de fonds nouveaux.
L'émission d'actions a ainsi pour contrepartie le drainage par
l'entreprise de ressources apportées par les actionnaires. Elles
permettent, selon le cas, soit de réunir, soit d'accroître le
capital de l'entreprise.
Très souvent, les Etats encouragent les entreprises
à émettre des actions par des incitations fiscales. En effet, le
taux de l'impôt sur les sociétés peut être
réduit pour les sociétés qui procèdent à
l'admission de leurs actions à la cote.
b. Effets de l'action pour l'actionnaire
La possession d'une action confère à un
actionnaire deux attributs :
- une participation au bénéfice (dividende),
- un droit de regard dans la gestion de l'entreprise.
L'action donne droit à une rémunération,
le dividende qui est une partie prélevée sur le
bénéfice de l'entreprise. Cette rémunération
constitue ainsi un revenu doublement variable : il dépend des
bénéfices de la société d'une part et de la
politique d'affectation de ce bénéfice d'autre part.
L'actionnaire participe aux assemblées générales des
actionnaires et dispose d'un droit de vote.
L'action n'à pas une durée de vie
limitée à l'avance et elle n'est remboursable qu'à la
dissolution de la société : les actionnaires ont, à
cet effet, un droit sur le reliquat de l'actif net de l'entreprise.
Les échanges d'actions cotées en bourse
engendrent pour les détenteurs des plus values lorsque le cours de vente
est supérieur au cours d'achat. La possession d'une action est donc
particulièrement avantageuse en période de croissance des
activités de l'entreprise car le revenu de l'action varie avec les
profits de celle-ci.
2. Obligations
Une obligation est un titre de
créance négociable émis par les entreprises privées
ou publiques, les Etats, les collectivités publiques ou les institutions
financières. Elle représente un emprunt contracté pour un
montant et une durée déterminés. L'acquisition d'un tel
titre procure un revenu fixe à son détenteur
indépendamment des résultats de la société. Chaque
obligataire se trouve ainsi dans la situation d'un prêteur, titulaire
d'une créance productive d'un intérêt fixe mais ne lui
donne pas le droit de participer à la gestion de la
société.
a. Effets de l'obligation pour les
sociétés
L'émission d'obligations, pour les
sociétés est moins coûteuse que celle d'actions. La raison
est principalement d'ordre fiscale. En effet, les charges d'emprunt qui sont
constituées par le règlement des intérêts sur les
obligations émises sont soustraites du bénéfice avant le
paiement de l'impôt sur les sociétés tandis que les
dividendes acquis du fait de la possession d'une action sont
prélevés sur les bénéfices de la
société après paiement de l'impôt.
b. Effets de l'obligation pour le
porteur
Le porteur de l'obligation reçoit, pendant toute la
durée de l'emprunt, une rémunération fixe qui ne
dépend pas des résultats de l'entreprise. Il se constitue un
patrimoine pour l'avenir et place ainsi ses économies à long
terme.
CHAPITRE II
ENJEUX ET AMENAGEMENTS LIES À L'INTRODUCTION EN
BOURSE
Une société qui décide de faire
une introduction en bourse s'attend toujours à bénéficier
de nombreuses retombées. En revanche, l'opération ne se
réalise pas sans le respect de certaines règles.
L'intérêt d'une intervention et les avantages à gagner sur
le Marché Financier Camerounais ainsi que et les influences de
l'introduction en Bourse sur l'environnement de l'entreprise cotée font
l'objet de cette partie de notre étude.
SECTION
I. AVANTAGES DE L'INTRODUCTION EN BOURSE
« Lorsqu'on améliore l'accès
d'entreprises solides aux capitaux pour soutenir un accroissement de leurs
activités (...) on favorise du même coup la création
d'emplois durables, ce qui peut conduire à une réduction de la
pauvreté »4(*)
La plupart des sociétés de la sous
région sont sous capitalisées et en général
financent leur besoin à long terme par des financements à court
terme. Cela constitue une erreur et engendre plus de problèmes que de
solutions. A la Bourse, les sociétés privées ou publiques
et les Etats peuvent obtenir des financements adéquats selon leurs
besoins.
Mais, l'introduction sur le marché boursier ne permet
pas seulement de lever des capitaux, mais aussi et entre autre, de promouvoir
l'expansion des entreprises. Il en résulte une croissance plus
générale des économies nationales sur le continent.
Les attraits que représentent la bourse
concernent, non seulement les entreprises
cotées mais aussi les investisseurs.
1. Au niveau des entreprises
a.
Source de capitaux permanents et ultérieurs
Les entreprises vont principalement recourir au marché
dans un souci de financement. En effet, d'une manière
générale, les entreprises peuvent se financer de trois
manières. Elles peuvent en premier lieu contracter un emprunt
auprès d'un organisme de crédit ou d'une banque contre une
rémunération avec un certain taux d'intérêt.
En second lieu, elles peuvent choisir l'escompte de leurs
créances clients auprès d'une tierce partie. Et enfin, elles
peuvent recourir au marché pour se financer en émettant soit des
actions, soit des obligations. Les obligations sont elles aussi
rémunérées selon le principe d'un emprunt avec un certain
taux d'intérêt.
Les actions quant à elles ne coûtent quasiment
rien dans la mesure où ce mode de financement n'exige, en soi, aucune
rémunération définie à l'avance. Cependant, les
investisseurs s'attendent à recevoir des dividendes qui sont une
redistribution du résultat de la société.
Une société cotée ne rembourse pas
vraiment les investisseurs mais plutôt les rémunèrent en
leur versant des dividendes (actions). Tous ceux qui achètent des
titres, qu'il s'agisse des actions ou des obligations, s'attendent à une
augmentation de leurs valeurs en Bourse pour ensuite pouvoir les revendre au
dessus de leur prix d'achat.
Ainsi, tant que les sociétés cotées
seront rentables et que la valeur de leurs titres augmentera, la Bourse
soutiendra leurs ambitions. Dans le même temps, les investisseurs seront
satisfaits et conserveront leurs titres. Les sociétés pourront
par la suite plus facilement augmenter leur capital en attirant d'autres
investissements par l'émission de nouveaux titres pour poursuivre leur
développement.
La Bourse permet de pérenniser l'entreprise car on n'a
plus à craindre la dissolution ou l'éclatement de la
société suite au départ d'un actionnaire majoritaire. Il
peut alors être remplacé par l'entrée de nouveaux
partenaires via le Marché Financier.
b. Soutien à la
croissance
Le second avantage présenté ici, est la
conséquence du financement des entreprises. En effet, les investisseurs
entrant dans le capital des sociétés et surtout la
facilité d'accès qu'offre le marché aux investisseurs,
sont autant d'éléments qui favorisent la stabilité des
sociétés cotées en tant que source de financement.
Néanmoins, il est important de souligner, que ces éléments
peuvent également participer à l'instabilité de
l'entreprise par le jeu de fixation du cours et des variations de cours.
Il paraît ainsi logique que le recours au marché
soit un élément de stabilité et de soutien à la
croissance des entreprises.
c. Notoriété et crédibilité
accrues pour l'entreprise
Lorsqu'une société effectue une offre publique
de vente de titres, elle bénéficie dans le même temps d'un
moyen privilégié de publicité et de communication.
Par la publication de ses résultats trimestriels et
annuels dans les pages financières de la presse, la
société ainsi que ses produits font l'objet d'une attention plus
soutenue et par conséquent bénéficient d'un label de
prestige. Cette publicité peut lui apporter de nouvelles
opportunités et des clients potentiels en la personne des
actionnaires.
La crédibilité et l'image des entreprises
augmentent et s'affirment auprès des fournisseurs, banquiers et clients
en raison de la confiance qu'inspirent les entreprises bien capitalisées
dont la proportion de fonds propres est élevée. Cela peut se
traduire par de meilleures conditions de crédit auprès des
banques ou des fournisseurs ; emprunts plus importants et moins
onéreux. Avec un capital plus important et donc un meilleur ratio de
solvabilité, le taux d'emprunt des entreprises cotées
peut-être négocié à la baisse.
2. Au niveau des investisseurs
L'attrait que représente le marché peut
être symbolisé par un vase communicant entre deux entités,
qui chacune ayant ses propres avantages. D'un côté se trouvent les
entreprises et de l'autre se trouvent les investisseurs. Aussi, sur ce point
traitant des investisseurs, il apparaît nécessaire de
décrire les raisons pour lesquelles on investit en Bourse. Il ne sera
fait aucune différence entre les investisseurs particuliers
(investissement de portefeuille) et les investisseurs institutionnels. Une
focalisation est opérée sur les déterminants principaux
à l'investissement.
a. Rendement
Le rendement est le principal motif d'investissement. Les
investisseurs vont entrer dans le capital des entreprises cotées
uniquement pour cette raison. Contre une partie de leurs liquidités
qu'ils consentent à investir dans les sociétés
cotées, ils vont attendre une rémunération de leur
capital, supérieure à ce qu'elle serait, si ces liquidités
restaient sur un compte épargne rémunérée à
taux fixe. Une comparaison sur un même principe peut aussi être
faite avec les taux directeurs des banques centrales.
Ainsi, les investisseurs vont espérer recevoir des
dividendes, proportionnellement supérieurs à ce qu'ils pourraient
recevoir lors d'un investissement sans risque. Car c'est bien ce que le
rendement d'un investissement rémunère : le risque pris par
l'investisseur. Cependant, d'autres investisseurs vont préférer
au dividende, la plus-value.
Sur le marché obligataire, par exemple, les taux
proposés aux investisseurs sont corrélés aux
capacités de remboursement des sociétés, à leur
degré d'endettement... Plus une entreprise sera apte à faire
face à ces créanciers, et moins le poids de l'emprunt sera
important, et inversement.
En somme, le rendement est le premier élément
déterminant l'investissement. Il peut donc avoir deux formes pour le
marché actions. D'une part les dividendes et de l'autre
l'éventuelle plus-value réalisée sur la cession de
titres.
b. Contrôle
L'autre élément entrant en ligne de compte dans
le processus d'investissement est le contrôle sur la
société que peut apporter une participation. Dans le cas d'un
investissement de type majoritaire, ou entrant dans le capital d'une
société à plus de 10%, l'investisseur ne va plus seulement
chercher le rendement. Il souhaite alors participer à la gestion de
l'entreprise, à la détermination de ses orientations
stratégiques et à ses diverses politiques. Son pouvoir sera
proportionnel à sa participation, et il deviendra un acteur
incontournable pour la société.
La Bourse se constitue donc de différents segments sous
le contrôle d'autorité de marché. Elle conserve cependant
de nombreux avantages, tant pour les entreprises que pour les particuliers,
induisant une augmentation probable des flux échangés. C'est la
synthèse entre les besoins en financement et les investisseurs qui
doivent alors estimer les entreprises cotées.
SECTION II. LES AMENAGEMENTS NECESSAIRES AU SUCCES DE
L'INTRODUCTION
1. Les changements juridiques et managériaux
à opérer
La société devra remplir les conditions
d'admission communes à tous les marchés
réglementés à savoir : il doit
s'agir d'une société par action. Il sera donc parfois
nécessaire de transformer une SNC ou une SARL en SA. De plus, les titres
admis aux négociations sur un marché réglementé ne
doivent être assujettis à aucune clause restreignant leur libre
négociabilité. Ces clauses qui consistent le plus souvent en des
pactes d'agréments et des clauses de préemptions sont en effet
incompatibles avec le souci de liquidité et doivent par
conséquent être supprimée. Les actionnaires peuvent
néanmoins organiser le contrôle de la société par
des pactes ou des protocoles d'actionnaires extra statutaires par lesquels ils
s'obligent mutuellement à respecter des droits de préemption ou
d'agrément en cas de sortie. La licéité de ces pactes
n'est pas mise en cause, mais la jurisprudence ne leur accorde pas toujours une
totale efficacité. Enfin, tous les titres de capital appartenant
à une même catégorie doivent avoir les mêmes
droits.
L'introduction en bourse implique en outre de présenter au
marché une entreprise dotée d'une structure simple et claire. La
poursuite de cet objectif nécessitera parfois d'opérer une
restructuration du groupe auquel appartient la société de
manière à présenter un groupe homogène
intégrant les entités qui participent au résultat. Les
résultats consolidés permettront de tenir compte des
bénéfices de l'ensemble du groupe. Cette restructuration
juridique qui peut durer plus d'un an, consistera en des prises de
participations, en la constitution d'une holding coiffant l'ensemble des
filiales, parfois en des échanges de titres de la société
introduite contre des titres de filiales détenus par des actionnaires.
Plus l'intégration sera forte, plus les filiales pourront
bénéficier de l'introduction de la société
mère.
La dénomination sociale devra dans certains cas
être révisée afin d'être rendue plus compatible avec
une politique de communication financière à caractère
fortement international. Il s'agira alors de simplifier la raison sociale par
la suppression des termes SA, en privilégiant le nom de la marque
commerciale, ou tout simplement en choisissant un nom facile à
mémoriser et à prononcer.
La liquidité du titre peut être optimisée en
augmentant le nombre d'actions et en diminuant leur valeur nominal. Ce
résultat peut être obtenu par des opérations de division de
titre ou d'augmentation de capital par incorporation de réserve.
Afin de séduire le marché, la
société aura intérêt à adopter les principes
du gouvernement d'entreprise5(*). Dans cette perspective, elle pourra être
amenée à modifier ses organes de gestion et à adopter le
système du directoire et du conseil de surveillance. Des comités
indépendants peuvent êtres mis en place. Ainsi un comité
financier émettant des avis sur les opérations financières
de la société, contrôlant les procédures et
méthodes comptables appliquées ainsi que les procédures
d'information et de « reporting », un comité des
rémunérations faisant des recommandations relatives à la
fixation des rémunérations et aux avantages consentis aux
principaux salariés et mandataires sociaux, un comité
d'investissement se prononçant sur tout projet d'investissement, un
comité des nominations, sont autant de mesures visant à garantir
une certaine transparence au sein de la société.
La CMF peut demander le changement des commissaires au compte
de la société en faveur d'un cabinet dont la signature est
internationalement reconnue ou qu'elle a agréé. La
société devra également mettre en oeuvre un contrôle
de gestion et un contrôle interne si elle n'en est pas déjà
dotée.
Par ailleurs, la société doit posséder les
actifs incorporels nécessaires à son activité. Il
conviendra donc d'organiser la cession au bénéfice de la
société des brevets et marques possédés par les
anciens actionnaires lorsque ceux-ci constituent un élément
important de l'exploitation. A l'inverse, la détention par la
société d'actifs superflus et pénalisants en terme de
rentabilité pourrait avoir une conséquence négative sur la
valorisation de l'entreprise. Des sorties d'actifs par voie de cession à
un actionnaire, ou d'attribution par voie de réduction du capital
peuvent donc s'avérer avantageuses pour la société.
2. Aménagements anti-OPA
Plusieurs dispositifs permettent de se prémunir dans
une certaine mesure des OPA et OPE agressives6(*). Il convient néanmoins de rappeler que ces
procédés ont généralement un impact négatif
sur la valorisation de l'entreprise. Leur mise en place doit donc être
mûrement réfléchie.
Les statuts pourront prévoir l'adoption du régime
des titres au porteur identifiables. L'assemblée des actionnaires peut
également voter une autorisation permettant d'utiliser l'autorisation de
procéder à des augmentations de capital non
réservée en période d'offre public.
3. Mise en place de pactes d'actionnaires
Certains pactes extrastatutaires peuvent voir le jour
après que les statuts de la société auront
été purgés des clauses restreignant la libre
négociation des titres. Des pactes de préemption et de
préférence peuvent faciliter la constitution d'un noyau dur. Ces
pactes doivent êtres transmis à la CMF et à l'entreprise de
marché qui en assure la publicité. Il peut également
s'agir de droit de sortie conjointe permettant de céder ses titres aux
mêmes conditions de prix et de garantie que l'autre partie au pacte, ou
encore des pactes de limitations de participation et de concertation avant
toute nouvelle prise de participation, de manière à se
prémunir de certains effets de dilution des droits de vote. Ces pactes
peuvent constituer une action de concert.
Les personnes agissant de concert sont tenues solidairement
aux obligations qui leurs sont faites par les lois et les règlements et
sont réputées n'en former qu'une au regard des obligations de
déclaration de franchissement de seuil et des réglementation
relatives aux offres publiques.
Il s'agit en l'occurrence des obligations de déclaration
de franchissements de seuils auprès du CMF et de la
Société concernée, des déclarations d'intentions
pour les douze mois à venir requises par le règlement
général de la CMF.
*****
L'inscription des sociétés à la cote
constitue une décision statique à long terme qui ne doit pas
être appréhendée avec légèreté.
L'introduction en bourse suppose le respect de conditions
précises contrôlées par la CMF, en termes de montant du
capital social, de chiffres d'affaires, de bénéfice, de volume
minimal d'actions mises sur le marché, d'informations sur la situation
économique et financière de la société et de
garanties à offrir.
Lorsqu'une société s'inscrit en Bourse, elle
s'expose au jugement de cette dernière. Si les tendances sont
favorables, elle bénéficiera d'une bonne appréciation du
cours de ses titres. Dans le cas contraire, elle constatera l'état de
morosité de ses titres.
Informée sur le cadre réglementaire du
marché financier et des enjeux et contraintes liés à une
introduction en Bourse, les entreprises candidates devront alors, pour une
réussite de l'opération d'introduction, mener un certain nombre
d'actions en s'entourant de partenaires, dans le cadre d'un long processus tel
que l'illustre la seconde partie de notre travail.
Deuxième partie :
PROCESSUS D'INTRODUCTION DES SOCIETES EN
BOURSE
CHAPITRE III
INTRODUCTION EN BOURSE ET VIE D'UNE SOCIETE COTEE
L'introduction en bourse est une étape majeure dans la
vie d'une entreprise. La vie boursière peut être influencée
pendant plusieurs mois ou années si l'introduction n'a pas
été réalisée dans de bonnes conditions. C'est
pourquoi participer à une introduction en bourse peut être un
exercice complexe et nécessite dans tous les cas une bonne connaissance
des procédures d'introductions, de la motivation des entreprises, mais
aussi des conditions d'admissions.
La demande d'admission d'un instrument financier aux
négociations sur le Marché Financier est présentée
conjointement par la société postulante à l'introduction
au Marché et par le ou les Prestataires de Services d'Investissement
(PSI) qu'elle a mandaté.
La première cotation des instruments financiers admis
aux négociations en bourse est annoncée par un avis de la CMF
faisant connaître la date de l'introduction, l'identité de la
société émettrice et les intermédiaires qu'elle a
chargés de suivre les opérations d'admission, d'introduction et
de tenue de marché, le nombre, la nature et les caractéristiques
des instruments financiers admis, le prix stipulé par la
société émettrice ou par les vendeurs, la procédure
de première cotation choisie, le mode de négociation des
instruments financiers et, d'une manière générale, toutes
les procédures nécessaires à l'information du public.
SECTION I. DE L'OBTENTION DU VISA DE LA CMF A LA
PREMIERE COTATION
A. Le choix de la procédure d'introduction
Les procédures d'introduction ont pour objectif de
remplir deux fonctions : assurer la diffusion des titres dans le public et
permettre d'aboutir à la première cotation. Les procédures
dites "de marché" sont centralisées par l'entreprise de
marché et donnent lieu à une réduction proportionnelle des
ordres. Elles permettent en outre de réaliser ces deux opérations
de manière concomitante.
Le choix de la procédure d'introduction dépend
principalement de l'état du marché. Le marché des
introductions en bourse a en effet tendance à suivre des cycles : des
phases où la demande de titre est très forte (« hot
market ») alternent avec des phases ou les sociétés
émettrices de titres ont du mal à placer leur titre à un
prix raisonnable (« cold market »). La température du
marché a ainsi une influence non seulement sur le nombre d'introductions
en bourse réussies, mais aussi sur le montant et la variance de la sous
évaluation (« underpricing ») du prix de
l'introduction.
Lorsque aucun placement n'a été effectué,
la première cotation des instruments financiers à la cote du
Marché secondaire est assurée selon l'une des procédures
suivantes :
- La procédure d'offre publique de vente à un prix
déterminé ;
- La procédure de mise en vente à un prix minimal
;
- La procédure ordinaire.
S'agissant des titres de créance, l'offre publique de
vente est la procédure habituelle.
· La procédure d'offre publique de
vente
Elle consiste à mettre à la disposition du
marché une quantité de titres à un prix fixé
à l'avance. Elle se distingue des autres modes d'introduction par
l'importance donnée au prix. La répartition des titres s'effectue
sur la quantité. Avec ce mode d'introduction, les futurs actionnaires
ont tendance à accroître sensiblement leur demande.
La Bourse peut décider d'une répartition des
titres offerts selon la catégorie des donneurs d'ordres, si l'Avis
initial ouvrait cette possibilité. Elle le fait selon des
critères qui lui sont propres, qu'elle détermine avec
l'émetteur et le PSI négociateur - compensateur
spécialiste et dont le public a connaissance par Avis.
· La procédure de mise en vente à
un prix minimal
L'Offre à Prix Minimal est une procédure plus
complexe que la précédente. En effet, les souscripteurs
intéressés par l'introduction doivent cette fois fixer le prix et
le nombre de titres qu'ils souhaitent acquérir.
Pour guider les différents souscripteurs tentés
par l'opération d'introduction, un prix minimal est fixé et en
dessous duquel ils ne sont pas servis. Si les demandes sont encore trop
importantes, ce qui est le cas en général, il est
procédé à une répartition des demandes par tranches
de niveau de prix offert, et à une réduction des ordres par
tranche. Le taux de réduction de chaque tranche est
d'autant plus important que le cours de la tranche est faible. Le premier cours
coté correspond dans ce cas de figure à la limite
inférieure de la dernière tranche servie. Cette procédure
est celle qui est la moins utilisée du fait de sa complexité et
du nombre minimum de titres à servir assez élevé pour des
valeurs de croissance.
Dans le cas de la procédure de mise en vente, la Bourse
n'accepte que des ordres à cours limité. Elle à la
faculté d'éliminer les ordres dont la limite s'éloigne
anormalement du prix d'offre minimal. Elle détermine donc, en accord
avec l'émetteur, une fourchette de prix à l'intérieur de
laquelle les ordres sont répondus éventuellement de
réduction peut être inférieur au minimum prévu en
dehors des procédures de première cotation. Le cours
d'introduction est égal à la borne basse de la fourchette.
· La procédure ordinaire
Son principe est simple : l'introduction des actions est
réalisée dans les conditions de négociation et de cotation
habituellement pratiquées sur le marché. Un prix minimum de vente
est fixé, mais les ordres d'achat ne sont pas centralisés. La
cotation est possible avec un cours au maximum égal en principe à
110% du prix minimum. Les ordres d'achat peuvent être servis au
minimum à hauteur de 6% (4% exceptionnellement). Si cela n'est pas
possible, l'introduction est, comme précédemment, reportée
avec un prix minimum plus élevé, en bloquant
éventuellement les fonds (ce qui décourage les
spéculateurs), ou bien une autre technique d'introduction est
utilisée.
Les PSI négociateurs - compensateurs, dans le cadre
d'un contrat de prise ferme, peuvent présenter le premier jour de la
cotation une quantité de titres déterminée.
L'existence de différentes procédures
d'introduction est spécifique à la France et à l'Europe en
général. Au Etats Unis le problème du choix de la
méthode ne se pose pas, puisque la quasi totalité des
introductions sont réalisées en utilisant la technique du
placement garanti ou « book-building », où un
syndicat bancaire choisi par la banque chef de file, elle-même choisie
par la société qui s'introduit en bourse, se charge pour le
compte de l'entreprise de placer les titres auprès d'investisseurs
institutionnels. Cette procédure permettant à la
société de disposer d'un actionnariat solide, mais aussi
d'éviter aux institutionnels la détention de lignes trop
petites.
Le premier problème qui se pose est la
définition des critères de base permettant de dire qu'une des
procédures d'introduction est efficiente. La sous-évaluation du
prix retenu lors des introductions est une caractéristique largement
admise des introductions en bourse. Du point de vue de la société
qui s'introduit, cette sous évaluation a un coût et doit donc
être minimisée tout en restant positive.
Une étude réalisée en France par
François Derrien et Kent L.Womack s'est attachée à
analyser ce problème en prenant comme base 264 sociétés
qui se sont introduits sur le Second et le Nouveau Marché entre janvier
1992 et décembre 1998. Il est à noter que les 72
sociétés de cette étude qui se sont introduits au Nouveau
Marché ont utilisé la procédure de Placement garanti.
Une des raisons avancées pour expliquer ce choix est le
montant des frais d'introduction. Les sociétés qui s'introduisent
au Nouveau Marché étant en général relativement
petites, elles n'offrent pas suffisamment de compensations à
l'introducteur financier à moins que la méthode du Placement
garanti, beaucoup plus coûteuse, ne soit utilisée.
Les auteurs de cette étude, après avoir
calculé la performance du premier jour (sous-évaluation) et la
volatilité sur plusieurs périodes, concluent que la
procédure d'Offre à prix ferme offre un meilleur contrôle
de la sous-évaluation du prix de l'introduction. La volatilité de
cette sous-évaluation est aussi réduite dans le cas de «
hot market ».
Il faut cependant modérer ce jugement par le fait que
la méthode de placement garanti étant la plus utilisée
dans le monde et notamment aux Etats Unis, la société a
intérêt à choisir cette méthode si elle veut attirer
des investisseurs étrangers qui ne sont souvent pas très au fait
des méthodes d'Offre à prix ferme ou à prix ouvert
utilisées localement pour les introductions en bourse.
B. Les partenaires de la société
émettrice et leurs diligences
Toute introduction en bourse implique la présence de
deux types de partenaires :
- un établissement financier Prestataire de Services
d'Investissement (PSI) ;
- une agence de communication financière.
1. Le rôle des partenaires avant
l'introduction
· Le Prestataire de Services d'Investissement
Le PSI va, préalablement à l'introduction,
effectuer, pour le compte de la société émettrice, les
travaux suivants :
- établir le calendrier d'introduction ;
- préparer le dossier d'introduction (prospectus et
business plan) avec les dirigeants ;
- proposer une évaluation de l'entreprise et une
estimation du cours d'introduction ;
- gérer les relations avec l'autorité de
marché (CMF) ;
- organiser les rencontres avec les investisseurs et garantir
l'opération.
· l'agence de communication
financière
L'agence de communication financière va,
préalablement à l'introduction, effectuer, pour le compte de la
société émettrice, les travaux suivants :
- élaborer la stratégie de communication
financière ;
- préparer les documents destinés au public ;
- étudier de la publicité financière ;
- diffuser les documents d'information ;
2. Le rôle des partenaires après
l'introduction
Le rôle des partenaires financiers (PSI et agence de
communication financière) de la société qui désire
s'introduire en bourse ne se limite pas à mener à bien les
différentes étapes de la préparation
générale du dossier d'introduction. En effet, une fois
l'introduction en Bourse réalisée, ces partenaires vont
également réaliser, pour le compte de la société
nouvellement émise sur le Marché Financier, un certain nombre de
prestations afin d'assurer le succès de l'introduction.
· Le Prestataire de Services
d'Investissement
Le PSI va, une fois l'introduction terminée, effectuer,
pour le compte de la société émettrice, les travaux
suivants :
- assurer la liquidité du titre et permettre aux
investisseurs français ou étrangers d'échanger des blocs
;
- publier et diffuser régulièrement des notes
d'analyse sur la société.
· l'agence de communication
financière
L'agence de communication financière va, une fois
l'introduction terminée, effectuer, pour le compte de la
société émettrice, les travaux suivants :
- élaborer les documents destinés au public ;
- proposer la publicité financière ;
- diffuser des documents d'information.
En conclusion, ces deux partenaires privilégiés
permettent aux sociétés désirant s'introduire en bourse
dans de bonnes conditions en effectuant, avant et après cette
introduction, de nombreuses missions essentielles à la réussite
de l'opération.
C. Principaux éléments d'une introduction
réussie en bourse
Il est indéniable qu'un certain nombre
d'éléments sont primordiaux pour réussir une introduction
en bourse dans de bonnes conditions.
En effet, certaines décisions, bonnes ou mauvaises,
prises par la société émettrice sont susceptibles de
provoquer la réussite ou l'échec de l'admission de ses
instruments financiers à la cote.
Les éléments nécessaires à une
bonne introduction sur le Marché sont les suivants :
1. la préparation de l'introduction
Cette phase est très fortement consommatrice de temps
et peu de personnes l'anticipent avec réalisme. Le plan de
développement (le business plan), pièce essentielle du
processus d'introduction à la cote, nécessite une attention toute
particulière et est souvent l'occasion de faire un point utile sur la
stratégie et sur la mise en place d'une organisation propre à
assurer une bonne maîtrise des facteurs clés de succès et
de risque.
En effet, avant de penser à l'introduction à la
cote, il est nécessaire de rédiger l'orientation et la
stratégie de l'activité de son entreprise au sein d'un document
appelé plan de développement (ou business plan).
Un bon plan de développement, solide et bien
conçu, est en effet l'une des clés de la réussite de
l'opération d'introduction. Il permettra ainsi de présenter
clairement aux investisseurs futurs les avantages que la société
souhaite retirer de son introduction en Bourse. Le business plan va
permettre à la société émettrice d'avoir une vision
en profondeur des objectifs stratégiques de la société,
non seulement dans l'optique d'une introduction au en bourse, mais
également à plus long terme pour la poursuite de la
stratégie de croissance de la société.
Le business plan, s'il peut différé sur
certains aspects selon les sociétés introduites, ne doit pas
moins respecter un certains nombres de règles, aussi bien sur le fond
que sur la forme.
Les étapes les plus importantes de la
réalisation d'un business plan adapté à la
préparation de l'introduction d'une société au
Marché financier sont, par ordre chronologique, les suivantes :
- les différentes motivations de la
société ;
- l'historique de la société ;
- l'identité de la société ;
- la position de la société sur son
marché ;
- les axes de croissance de la société ;
- la segmentation stratégique de la
société ;
- la stratégie générale de la
société ;
- les prévisions et les risques futurs pour la
société ;
- les stratégies concernant les produits et les
marchés de la société ;
- l'analyse de la concurrence ;
- le diagnostic de la situation financière de la
société ;
- l'analyse de la trésorerie de la
société.
La société émettrice va donc devoir, avec
le ou les PSI qu'elle aura désignés au préalable,
réaliser l'ensemble de ces étapes afin de parvenir à
réaliser un business plan complet et susceptible d'attirer un
nombre important d'investisseurs institutionnels et particuliers lors des
road - shows. Dans ce contexte, il est important de s'entourer de
conseils capables d'accompagner le projet et de défendre les
intérêts de l'entreprise tout au long de cette étape durant
laquelle le chef d'entreprise découvre souvent pour la première
fois les méandres parfois tortueux de la bourse. Enfin, quelle que soit
la nature de son activité, la société émettrice
doit se présenter de façon simple et accessible. Il est à
souligner pour finir que la préparation du dossier d'introduction peut
durer plusieurs mois selon les sociétés émettrices et la
complexité du dossier.
2. le choix des Prestataires de Services
d'Investissements (PSI)
Aucune équipe ne possède au Cameroun
l'expérience nécessaire pour couvrir l'ensemble des secteurs
économiques. Le PSI doit donc être choisi après que sa
connaissance des valeurs de l'entreprise ait été validée
afin de ne pas commettre d'erreurs au niveau de la sélection du ou des
PSI.
Tout aussi important est sa capacité de placement,
c'est à dire sa maîtrise des réseaux d'investissement
nationaux et internationaux qui achèteront les titres. Cette
maîtrise passe par une solide connaissance de chaque intermédiaire
de façon à ce que la sélection rendue possible par le
système de la garantie de placement protège l'entreprise à
la fois sur la qualité de ses futurs actionnaires mais aussi contre le
risque d'un retour de papier trop rapide perturbant le marché
secondaire, s'il est trop important, ce qui se produit dans certains cas.
Le choix du PSI est primordial et ses conséquences vont
bien au-delà de l'introduction au sens strict. Ce choix ne doit par
exemple pas se faire sur le seul critère de la valorisation promise et
suppose une mise en concurrence des différents PSI présents et
disponibles sur le marché, doublée d'une forte proportion de
recherche de motivation.
Il ne faut choisir que des PSI avec qui une véritable
relation de partenariat semble possible. En effet, les dirigeants des
sociétés déjà introduites sur le Nouveau
Marché soulignent tous l'importante du lien d'affinité qui doit
exister avec le ou les PSI pour garantir le succès de
l'opération. Il est en effet difficile d'imaginer que l'opération
soit un succès si le ou les PSI désignés par la
société émettrice ne sont pas eux - mêmes optimistes
sur le potentiel de cette société et sur le bien fondé de
son introduction à la bourse des valeurs mobilières. Son
rôle consiste à assister le chef d'entreprise dans la
rédaction du plan de développement, à préparer une
note d'analyse financière proposant une fourchette d'évaluation
et à entreprendre les démarches nécessaires auprès
des autorités du marché. C'est également lui qui
supervisera le placement des titres et assurera pendant une certaine
durée la tenue du marché secondaire.
3. la stratégie de valorisation
Conseil essentiel et particulièrement significatif, la
valorisation est perçue comme obsédante avant l'introduction et
mal préparée avec le recul. Les valorisations proposées au
marché peuvent apparaître élevées, voire très
élevées. En effet, il n'est pas rare de constater aujourd'hui des
prix basés sur des multiples de 50 ou 100 fois les résultats nets
de l'année en cours, là ou des opérations de capital
risque classiques se traitent sur des bases souvent plus faibles pour des
entreprises de taille voisine. La raison de cet écart se trouve dans les
méthodes d'évaluation pratiquées par les PSI.
Principalement basée sur l'actualisation des
cash-flows, celles-ci consistent à valoriser l'entreprise sur
la somme des cash-flows qu'elle sera susceptible de
générer dans le futur (en général 6 à 8 ans
plus une valeur résiduelle), chaque montant annuel futur étant
ramené à une valeur actuelle par le biais d'un taux
d'actualisation prenant en compte à la fois la valeur du temps et du
risque. Le choix d'un taux d'actualisation représente aujourd'hui la
clé de la valorisation et explique à lui seul les
différences évoquées.
La prudence semble donc s'imposer, et ce, d'autant plus que
les meilleurs parcours boursiers, et donc les meilleures valorisations, sont
directement liés à la qualité du traitement
préparatoire de l'analyste chargé de proposer une fourchette de
prix.
Enfin, la valorisation sur le Marché n'est pas qu'une
simple étape préliminaire à prendre à la
légère. En effet, de nombreuses sociétés
introduites à la cote feront à nouveau appel au marché
pour financer d'autres étapes de leur croissance et, dans ce cas,
l'historique du parcours boursier et son évolution seront sans doute le
principal facteur de succès de ces nouvelles opérations
financières. Il est donc important de réaliser une bonne
valorisation afin de permettre à la société de donner
d'elle une image positive et claire aux professionnels des marchés
(analystes et gérants).
4. la rédaction du prospectus
d'introduction
Le prospectus d'introduction qui sera présenté
aux autorités et aux investisseurs doit également être
réalisé avec soin. Il doit être honnête et objectif.
Le moindre écart par rapport aux prévisions est
immédiatement sanctionné par une baisse du titre et ce dans des
proportions souvent sans commune mesure avec la réalité de cet
écart. Ce travail de rédaction nécessite donc du temps et
une qualité d'information importante qui requiert parfois l'utilisation
d'experts. L'environnement économique de l'entreprise et son
positionnement stratégique doivent y être soigneusement
présentés en insistant sur quatre facteurs : la position
concurrentielle du marché, le risque de nouveaux entrants ou de
nouvelles technologies, la maîtrise des sous-traitants et la
maîtrise des clients. L'aide de cabinets conseils en stratégie
peut être dans certains cas essentiel en permettant aux dirigeants de
réaliser une réflexion en profondeur.
5. le road show
La présentation officielle aux investisseurs se fait
selon les choix sur plusieurs places, d'ou le nom anglo-saxon de road
show.
La communication doit être adaptée aux objectifs
de ce placement et à la cible d'investisseurs. Elle doit être
travaillée avec soin, notamment par des préparations
audiovisuelles permettant d'anticiper les bonnes et les mauvaises questions,
mais également de vérifier que les messages clés et la
motivation de l'introduction passent bien auprès des différentes
catégories d'investisseurs.
Le choix de l'agence de communication est donc à cet
égard primordial. Une étude réalisée par le Cabinet
Ernst&Young a mis en lumière une grande disparité
dans la satisfaction des chefs d'entreprise s'agissant de ces agences. Leur
coût a pu semblé ici ou là sans rapport avec le service
rendu. Les références doivent donc être clairement visibles
par les sociétés émettrices afin que celles-ci fassent
appel dès le départ aux partenaires financiers les plus
appropriés.
6. les techniques de placement sur le
marché
Faire confiance à son PSI est la règle. La
Placement Garanti favorise la sélection des investisseurs, l'Offre
à Prix Ferme étant plutôt recommandée lorsque le
placement s'annonce facile et peu risqué. Un mix entre ces deux
solutions est largement la règle dans des proportions
privilégiant cependant le Placement Garanti.
Pour éviter toute mauvaise surprise au moment de
l'introduction, et ce, compte tenu d'un coût supplémentaire
important, il peut apparaître prudent de recommander la signature
effective du contrat de Placement Garanti avant l'introduction. Cette
précaution permettra lors de conjonctures difficiles d'avoir une
assurance renforcée sur l'issue de l'opération d'introduction.
7. la tenue du titre sur le marché
Si deux PSI valent mieux qu'un, ce choix n'assure pas d'office
une liquidité satisfaisante au titre. Là encore, les
références passées seront les meilleures garanties contre
les mauvaises surprises. Certains dirigeants s'avouent avec le recul un peu
pris au dépourvu devant des techniques de marché qu'ils
connaissent mal. Certains conseillent donc un suivi plus proche et plus direct,
par des contrats plus fréquents avec les teneurs de marché afin
d'éviter certains problèmes. Des objectifs doivent être
discutés avant l'introduction et ce d'autant plus qu'il existe deux
visions assez différentes du rôle de la tenue du marché.
Assurer une liquidité minimum du titre par la fixation
journalière d'une fourchette achat/vente dans des volumes fixés
à l'avance et intervenir quels que soient les volumes pour tenir la
valeur (jusqu'à un certain point, néanmoins) sont les
différences essentielles entre les teneurs de marché.
Certaines questions méritent donc d'être
posées avant la signature du mandat d'introduction et de tenue de
marché, et ce, d'autant plus que celui-ci porte sur les années
qui suivent la cotation.
8. le suivi de l'introduction en bourse
L'introduction fait changer l'entreprise d'environnement et
beaucoup de dirigeants ne le perçoivent pas. L'information devient quasi
permanente et le succès du marché secondaire dépend en
grande partie des rencontres régulières de ces dirigeants avec
les nouveaux actionnaires et les analystes. Un responsable pour cette fonction
est donc une nécessité, qu'il s'agisse du dirigeant, s'il en a
les compétences et le goût, ou d'un collaborateur. Certaines
sociétés optent pour le recours aux services de conseils
spécialisés.
D. La synthèse du processus d'introduction
à la cote
La volonté d'introduction des valeurs mobilières
en bourse peut émaner de l'entreprise émettrice ou de son PSI,
qui généralement est son banquier et qui, de part cette position
connaît toute sa structure financière. Dans ce cas, le processus
s'articule comme suit :
· Le PSI fait la démarche à l'entreprise et
lui dresse un pitch. Si ce pitch est approuvé par le conseil
d'administration, mandant est donné au PSI de mener la réflexion
et pousser l'analyse plus loin.
· Le PSI procède donc à une valorisation de
l'entreprise ou alors, effectue un pricing. La valorisation se fera selon plus
méthodes usuelles et son résultat sera soumis à
l'entreprise pour approbation. S'il s'agit d'une émission d'obligations,
le PSI réalise un pricing avec un accent sur la garantie, le coupon au
taux d'intérêt, le taux général de sortie et le taux
de rémunération.
· Dès lors que le pricing ou la valorisation est
validée par le conseil d'administration et l'assemblée
générale extraordinaire de l'entreprise, le PSI qui est
désormais chargé de l'introduction de l'entreprise en bourse,
rédige la note d'information, un document détaillé qui
présente l'entreprise et son environnement sur tous les plans
(Historique, structure, organisation, Conseil d'administration,
assemblée générale, commissaires aux comptes, états
financiers, perspectives etc.). C'est ce document qui recevra le visa de
l'autorité du marché financier. Au Cameroun, cette note
d'information se rédige conformément à l'instruction
N° 002 du règlement de la Commission des Marchés Financiers
et doit être annexée conformément à cette
instruction.
· L'obtention du visa de l'autorité de
Marché consacre l'émission des titres
· Après le visa de l'autorité de
Marché, le PSI introducteur et l'entreprise émettrice passe
à une campagne de communication où il faudra présenter la
note d'information et des plaquettes. Au Cameroun, cette campagne dure 15 jours
au minimum.
· Une fois la campagne de communication achevée,
c'est la période de souscription qui s'amorce et le PSI introducteur et
chef de file est accompagné dans cette tâche par d'autres PSI
placeurs.
· A la suite de la période de souscription, la
nouvelle phase est celle de l'allocation des titres où sera
déterminé le nombre de titres à attribuer à chaque
souscripteur.
· Une fois les titres alloués et payés par
les investisseurs, le PSI introducteur - teneur de marché remet
à l'émetteur le produit de la vente des titres déduit des
commissions. A ce niveau, se referme le marché primaire et les titres
émis peuvent alors être introduits à la cote sur le
marché secondaire.
· Au niveau du marché secondaire, les PSI
introducteur fait une demande d'introduction à la côte
auprès de la Bourse des valeurs mobilières. Le conseil
d'administration de la Bourse statue sur la requête et donne ou non son
autorisation sur la base de son règlement général.
· Si le Conseil d'administration de la Bourse est
favorable à une cotation du titre, la Bourse informe le public par un
avis d'admission du titre à la cote.
· La cotation du titre intervient selon le calendrier
prévu par l'émetteur et son PSI Introducteur après la
souscription et le paiement de tous les titres émis. La première
cotation se fait généralement à un prix supérieur
au prix de souscription du titre, de manière à atteindre le seuil
de la capitalisation boursière attendue de l'opération.
· Suivant les accords de place, la Bourse va
désormais coter les titres en fonction des ordres des PSI intervenant
sur le marché pour le compte de leurs clients.
SECTION II. LA VIE D'UNE SOCIETE COTEE
La performance des introductions en bourse à court et
à long terme est un problème dont nombre d'études ont fait
l'objet. Certains auteurs pensent que la performance des sociétés
introduites est inférieure à celle des autres firmes (Loughran et
Ritter, 1995), ce qui ne facilite pas la décision pour une entreprise de
s'introduire. D'autres études soulignent le fait que les
résultats des études diffèrent sensiblement en fonction de
la méthodologie employée et qu'on ne peut arriver à la
conclusion que la sous performance observée est effective (Brav,
2000).
Il faut tout de même reconnaître qu'en fonction de
l'approche adoptée, la valeur de l'entreprise peut se
révéler différente, les sociétés
fermées (non cotées) n'étant pas évaluées
sur les mêmes critères que les sociétés ouvertes
(cotées) comme l'indique le schéma ci-après :
Valeur d'une société
BOURSIÈRE
COMPTABLE
SECTEUR & ECONOMIE
Objectif :
ü Ratios & Chiffres Clefs
ü Actif Net
ü Cash-Flows
Estimation du goodwill : le haut du bilan (souvent pour
vente de société)
Le bas du bilan.
Subjectif :
ü Management
ü Leadership
Mathématique (Méthode de Bates, de
Gordon-Shapiro)
ü Liquidité
ü Transparence
ü Bénéfice par action
ü Proportion de la distribution des dividendes par rapport
au résultat
ü Price earning ratio
ü Rating
ü Analyse graphique
ü Activité générale
ü Consommation des ménages ou des entreprises
ü Performance de l'entreprise vis à vis de celles du
secteur ou du pays
ü Cours de la devise si l'entreprise travaille à
l'international
ü Avantages comparatifs et stratégiques
Schéma 1 :
Détermination de la valeur d'une entreprise
Aujourd'hui une introduction sur un marché financier
constitue une étape majeure dans la vie d'une entreprise. Ses dirigeants
en attendent, une fois passés les obstacles réglementaires et
financiers incontournables, des retombées très
conséquentes dans l'un ou l'autre des domaines suivants.
Certains souhaitent en priorité améliorer le
dynamisme de l'entreprise en remobilisant ses salariés et en
acquérant un prestige, une notoriété et une image de
marque plus grands.
D'autres cherchent l'accroissement des possibilités de
financement, en renforçant les fonds propres de la
société, et en ayant une stratégie financière plus
stable, soit un soutien à leurs programmes de développement.
D'autres encore y voient la possibilité d'avoir une
plus grande liquidité des titres et un renouvellement, voire un
élargissement de l'actionnariat.
Enfin les motivations peuvent également être de
favoriser les opérations de croissance externe, ainsi que
d'améliorer la valeur ajoutée des sociétés
introduites.
Toutefois, la valeur de la société cotée
sera désormais sa capitalisation boursière, et sera donc
tributaire de son cours en bourse. C'est pourquoi il sera important de
comprendre comment s'opère la cotation sur la plateforme
boursière de Douala et d'inventorier les actions que la
société devrait mener pour envoyer un signal positif au
marché financier et maintenir ainsi ses cours à des seuils
profitables ; car il ne faudrait pas perdre de vue que si la bourse offre
l'opportunité de se procurer de nouvelles sources de financement et
d'accroître sa notoriété, elle a également le revers
de sanctionner immédiatement tout dysfonctionnement en provenance de la
société dont les titres sont admis à la cote.
A. Cotations et transactions
boursières
La cotation des valeurs mobilières est une
opération consécutive à celle de la négociation qui
elle, consiste sur une plateforme informatisée, à insérer
les ordres dans la mémoire centrale qui gère les
procédés de cotation.
1. Le système de négociation du
DSX
La négociation sur la plateforme du DSX est le fait des
PSI, qui agissent généralement pour le compte des donneurs
d'ordres, qui se trouvent être leur clientèle.
Douala Stock Exchange met à la disposition des
Prestataires de Services d'Investissement un système de
négociation assisté par ordinateur. L'introduction des ordres sur
le système de négociation par les Prestataires de Services
d'Investissement s'effectue par une saisie manuelle sur des équipements
dits stations de négociation. Ces équipements sont
implantés actuellement dans les locaux de la Bourse.
L'ordre transmis au système de négociation par
un PSI fait l'objet d'une prise en charge manifestée par un message
horodaté d'acquittement qui transfère à la Bourse la
responsabilité de l'exécution. Le système attribue
à tout ordre saisi un numéro d'ordre séquentiel par
valeur.
Le négociateur doit indiquer :
· Le sens de l'ordre (achat ou vente) ;
· la quantité des titres ;
· le prix (ordre au mieux ou à prix
limité) ;
· la validité de l'ordre.
Les ordres introduits dans le système de cotation,
peuvent être valables soit à date déterminée, soit
à validité fin de mois par défaut. A
l'échéance de sa validité, l'ordre est
éliminé automatiquement du système de
négociation.
Les ordres paramétrés au DSX sont des ordres
à prix fermés, encore appelés ordres à cours limite
et les ordres au mieux.
Les ordres à cours limites comprennent une indication
de cours.
- S'il s'agit d'une vente, cette limite s'exprime comme le
minimum de FCFA par titre que le vendeur souhaite recevoir pour le
dessaisissement de ses actifs financiers.
- Si c'est un ordre d'achat, c'est le prix maximum par titre
que I'acheteur est disposé à payer pour acquérir ces
titres.
Les ordres au mieux : les ordres sans limitation de cours ne
spécifient pas de cours minimal à la vente ou maximal à
I'achat. Le client accepte de se voir appliquer le cours qui sera
calculé sur le marché. Cet ordre s'analyse comme « au mieux
des capacités du marché » et non pas comme « au mieux
des intérêts du client ». Ainsi, le client est certain de
voir son ordre exécuté mais pas forcement en totalité,
pour autant qu'un cours ait pu être calculé sur le marché.
Les ordres d'achat au mieux ont priorité sur les ordres d'achat dont la
limite est strictement supérieure ou égale au cours coté.
Les ordres de vente au mieux ont priorité sur les ordres de vente dont
la limite est strictement inférieure ou égale au cours
coté.
2. Les systèmes de cotation
La cotation (Détermination du cours d'une valeur par le
jeu de l'offre et de la demande des investisseurs) peut se faire suivant quatre
modèles :
a) La criée
C'est un mode de cotation manuel où la bourse joue un
rôle semblable à celui d'un commissaire priseur et adjuge le titre
au plus offrant.
b) Le gré à gré
C'est un marché non organisé où les deals
se concluent en bilatéral.
c) Le fixing
Ce mode de cotation entièrement informatisé
calcule le prix d'équilibre sur la base des ordres enregistrés en
mémoire et retient comme cours, le prix qui rapproche le maximum de
quantités, qui maximise les transactions.
d) La cotation assisté en continu
C'est un autre mode de fixing ininterrompu, en continu.
3. Le processus de cotation du DSX
Le processus de cotation mis en place par Douala Stock
Exchange est une cotation informatisée par Fixing dont les principes
pratiques de détermination des cours sont successivement
appliqués à I'ensemble des ordres centralisés sur la
feuille de marché, et concernent :
- Maximisation des échanges ;
- Minimisation de la quantité résiduelle ;
- Minimisation de I'écart de cours.
· La maximisation des échanges
Dans I'intérêt du marché, des clients et
des opérateurs, il conviendra de rechercher le niveau de cours qui
permet d'échanger le maximum de titres, parmi les cours possibles et
compte tenu des règles de gestion d'écart de cours entre deux
séances. Le premier critère ne permettant pas de
déterminer le cours, il convient d'analyser le deuxième
critère.
· La minimisation de la quantité
résiduelle
La quantité résiduelle est la quantité de
titres non satisfaite à un niveau de cours donné. Elle est
obtenue en soustrayant du cumul des titres à I'achat le cumul des titres
à la vente. Ce faisant, plus le résultat est élevé,
plus le nombre de titres non satisfaits est important. Le deuxième
critère ne permettant pas non plus de déterminer le cours. II
convient donc de recourir au troisième critère.
· La minimisation de I'écart de cours
Les deux premiers critères n'ayant pas permis la
détermination d'un cours de cotation, il faut donc considérer que
les deux cours sont équivalents, et de même qualité. On
retiendra par conséquent le cours le plus proche du cours de
référence, puisque rien ne permet de justifier un écart de
cours plus important.
Au début de chaque processus de cotation, il y a un
transfert automatique des ordres vers la boîte de cotation. Cette
boîte de cotation, qui est en fait un fichier informatique, sert de
support à la confrontation des ordres d'achat et de vente, ce qui permet
la détermination du cours d'équilibre. Durant ce processus de
cotation, aucun ajout d'ordre, ni annulation, ni modification n'est possible.
Le cours ayant été déterminé selon
les principes ci dessus, les clients peuvent en vérifier les conditions
d'exécution, notamment :
- le cours appliqué,
- le nombre de titres répondus.
Les trois cas de figure suivants pourront se présenter
:
· Les ordres totalement
exécutés
Sont réputés totalement exécutés
les ordres suivants :
- les ordres à I'achat présentant une limite
supérieure au cours coté ;
- les ordres à la vente présentant une limite
inférieure au cours coté.
· Les ordres partiellement exécutés
Les ordres peuvent éventuellement être
partiellement exécutés :
- soit certains ou tous les ordres d'achat exactement
limités au cours coté;
- soit certains ou tous les ordres de vente exactement
limités au cours coté.
· Les ordres non exécutés
Sont réputés non exécutés les
ordres suivants :
- les ordres à I'achat présentant une limite
strictement inférieure au cours coté ;
- les ordres à la vente présentant une limite
strictement supérieure au cours coté.
B. La communication financière des
entreprises cotées
La communication financière des entreprises
cotées revêt une importance croissante. De plus en plus
étroitement mêlée à la communication
institutionnelle, elle fait partie de la stratégie globale des
entreprises et répond, dans la majorité des cas, à un
objectif de valorisation du titre. Cette communication financière doit
faire face à un environnement socioéconomique essentiellement
mouvant. Elle a pour but de favoriser l'appréciation du cours du titre
de sa société et de diversifier son actionnariat. Au sein d'un
cadre réglementaire défini, cohérence et
dynamisme sont nécessaires à son
efficacité.
Elle est confiée à des spécialistes
dotés d'une double compétence en finance et communication. Le
service chargé de cette mission est souvent méconnu. Il occupe
néanmoins une place fondamentale dans la structure des multinationales.
C'est une interface entre la présidence du groupe et tous les
partenaires financiers de ce dernier : actionnaires, investisseurs
institutionnels, analystes financiers, médias
spécialisés.
Toutefois, la communication financière est
généralement très centralisée afin de mieux
contrôler la diffusion de l'information et d'assurer l'unicité du
message délivré. L'ensemble de ces démarches,
conjugué à la volonté politique de fidéliser leur
actionnariat, conduit les sociétés à identifier des cibles
de la communication, présentant des besoins spécifiques qu'elles
s'efforcent de satisfaire en adaptant et en segmentant les supports de leur
communication.
La communication financière doit donc s'adapter aux
différents publics socioprofessionnels. Le but est de susciter les
paramètres selon lesquels l'entreprise veut être
appréciée par les marchés. L'information économique
a un impact certain sur le comportement du marché et doit par
conséquent être pesée et distillée.
Une fois de plus, et dans un souci d'information et de
protection de l'investisseur, la Commission des Marchés Financiers
indique la nature et la périodicité des publications qui doivent
être faites par les entreprises cotées sur la plateforme
boursière, ceci à la lumière des prescriptions de l'acte
uniforme OHADA relatif au Droit des sociétés commerciales.
Ces publications peuvent être annuelles, semestrielles
ou ponctuelles.
Les publications annuelles
Les sociétés dont les titres sont inscrits
à la bourse des valeurs doivent publier au journal habilité
à recevoir les annonces légales dans les quatre mois de la
clôture de l'exercice et quinze jours au moins avant la réunion de
l'assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires,
sous un titre faisant clairement apparaître qu'il s'agit de projets non
vérifiés par les commissaires aux comptes :
1°) les états financiers de synthèse
(bilan, compte de résultats, tableau financier des ressources et emplois
et état annexé) ;
2°) le projet d'affectation du résultat ;
3°) pour les sociétés ayant des filiales ou
des participations, les états financiers de synthèse
consolidés, s'ils sont disponibles.
Dans les quarante-cinq jours suivant l'approbation des
états financiers de synthèse par l'assemblée
générale ordinaire des actionnaires les documents suivants
doivent être publiés:
1°) les états financiers de synthèse
approuvés, revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes
;
2°) la décision d'affectation du résultat
;
3°) les états financiers de synthèse
consolidés revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes.
Toutefois, si ces documents sont exactement identiques
à ceux publiés précédemment, seul un avis, faisant
référence à la première insertion et contenant
l'attestation du commissaire aux comptes, est publié dans un journal
habilité à recevoir les annonces légales.
Les publications semestrielles
Les sociétés dont les titres sont inscrits
à la bourse des valeurs doivent, dans les quatre mois qui suivent la fin
du premier semestre de l'exercice, publier dans un journal habilité
à recevoir les annonces légales de ces Etats parties un tableau
d'activités et de résultat ainsi qu'un rapport d'activité
semestriel accompagné d'une attestation du commissaire aux comptes sur
la sincérité des informations données.
Le tableau d'activité et de résultat indique le
montant net du chiffre d'affaires et le résultat des activités
ordinaires avant impôt. Chacun des postes du tableau comporte
l'indication du chiffre relatif au poste correspondant de l'exercice
précédent et du premier semestre de cet exercice.
Le rapport d'activité semestriel commente les
données relatives au chiffre d'affaires et au résultat du premier
semestre. Il décrit également l'activité de la
société au cours de cette période ainsi que
l'évolution prévisible de cette activité jusqu'à la
clôture de l'exercice. Les événements importants survenus
au cours du semestre écoulé sont également relatés
dans ce rapport.
Les sociétés établissant des états
financiers de synthèse consolidés sont tenues de publier leurs
tableaux d'activité et de résultat et leurs rapports
d'activité semestriel sous forme consolidée accompagnés
d'une attestation du commissaire aux comptes sur la sincérité des
informations données.
Les publications ponctuelles
Ces publications concernent notamment les franchissements de
seuils.
En effet, toute personne physique ou morale qui se trouve,
à un montant ou une autre, détenir seul ou de concert, une
certaine fraction du capital ou de droit de vote d'une société
cotée doit déclarer le montant de sa participation au tiers.
Ces seuils de capital ou des droits de vote sont fixés
respectivement à 5%, 10%, 20%, 33,33% 50% et 66,67%.
Le détenteur des titres objet par ces franchissements
doit fournir une information claire, précise et sincère des
éléments suivants :
a) le nombre de titres précédemment
détenus par lui et leur nature ;
b) le nombre de titres ayant provoqué le franchissement
d'un des seuils fixés supra ;
c) s'il agit seul, de concert ou de bénéfice de
son groupe de société ;
d) ses objectifs sur les 12 mois à venir concernant la
société dont les titres sont détenus.
Le défaut de déclaration d'un franchissement de
seuil à la hausse ou à la baisse entraîne la privation,
pour 1 an, des droits de vote attachés aux actions ayant
entraîné le franchissement du seuil.
Toutes les informations visées ci-dessus doivent
être portées à la connaissance du public sous la forme d'un
communiqué de presse dont l'auteur s'assure de la diffusion effective et
intégrale, à ses frais et qui transmis à la CMF
préalablement à sa publication.
C- Le gouvernement d'entreprise
cotée
Tout comme il est requis pour les sociétés
faisant appel public à l'épargne d'être dotées d'un
Conseil d'administration, l'introduction en bourse constitue pour elles
l'accession à une plus grande démocratie et une plus grande
surveillance de la façon dont elle sont pilotées.
Le conseil d'administration des sociétés est
obligatoirement composé de trois membres au moins et de quinze membres
au plus lorsque les actions de la société sont admises à
la bourse de valeurs.
Les sociétés sont désormais
invitées par leurs actionnaires individuels à mieux communiquer
sur leurs administrateurs, notamment sur :
- les principaux mandats détenus ;
- le nombre d'actions détenues ;
- leur expérience ;
- leur rémunération.
Les actionnaires individuels préfèrent
généralement que les administrateurs se consacrent principalement
à leurs fonctions en limitant leur nombre de mandats exercés. Ils
désirent également que les sociétés fassent preuve
de transparence en matière d'informations relatives aux avantages
financiers des administrateurs, sous forme d'actions (stock options) ou de
rémunération (jeton de présence).
La première qualité d'un Conseil
d'administration se trouvant selon eux dans sa composition : des
administrateurs bien entendu intègres, comprenant correctement le
fonctionnement de l'entreprise, soucieux de l'intérêt de tous les
actionnaires, s'impliquant suffisamment dans la définition de la
stratégie et dans les délibérations pour participer
effectivement à ses décisions, qui sont collégiales, pour
ensuite les soutenir valablement.
Un Conseil doit ainsi être un savant dosage de
compétence, d'expérience et d'indépendance au service de
l'intérêt de la société et de ses actionnaires. On
ne saurait trop insister sur la compétence et l'expérience qui
sont les qualités premières des administrateurs. Ils doivent
maîtriser les enjeux stratégiques des marchés où
intervient l'entreprise, ce qui implique qu'ils aient une réelle
connaissance de ses métiers. La qualification d'administrateur
indépendant n'entraîne pas de jugement de valeur. Les
administrateurs indépendants n'ont pas de qualités
différentes de celles des autres administrateurs, qui feraient qu'ils
agiraient davantage dans l'intérêt des actionnaires. La
qualification d'indépendant ne vise que la situation objective d'un
administrateur qui est réputé ne pas avoir de conflit
d'intérêts potentiel avec la société.
La participation de plus en plus active sur le marché
camerounais d'investisseurs privés et le développement de
l'actionnariat grand public issu des privatisations ont obligé les
sociétés à une plus grande transparence sur le mode de
management. Cette demande est aujourd'hui relayée par les actionnaires
individuels.
Pour leur part, les sociétés n'ont pas encore
pris toute la mesure de l'influence de la pratique du gouvernement d'entreprise
sur l'opinion des marchés financiers. Certaines sociétés
estiment que la manière dont les représentants des actionnaires
exercent le pouvoir n'a pas à être connue.
D. INFLUENCES DE L'ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES
COTÉES
La complexité de l'environnement de l'entreprise
cotée est le fruit de l'imbrication de diverses influences qu'elle
subit.
Ainsi, cet environnement non seulement oriente les
démarches stratégiques de l'entreprise, mais conduit aussi, d'une
manière plus insidieuse, certaines sociétés à des
pratiques de communication financière plus accrue et à plus
grande transparence dans leur gestion. C'est pour tenter de comprendre ces
procédés et les variations des cours, qu'il faut
considérer les différentes influences qui jonchent le sentier
économique que parcourt l'entreprise quotidiennement. Chaque
événement touchant de peu ou de loin l'entreprise aura
potentiellement un impact sur sa valorisation boursière.
Par environnement interne, il faut entendre les
stratégies de l'entreprise et ses caractéristiques internes.
Ainsi, la personnalité des équipes de management et de
gérance, la motivation salariale, les produits et services
proposés, la localisation des locaux, l'atmosphère de travail,
sont autant de facteurs qui influencent le fonctionnement des
sociétés et leurs stratégies. Il est souvent
nécessaire de considérer tous ces facteurs dans des processus
d'investissement. Par exemple, la création d'entreprise où
l'environnement interne peut prendre une importance toute relative, tout autant
que le projet lui-même.
Par environnement externe, on intègre l'environnement
gravitant autour de l'entreprise. En effet, toutes les entreprises s'inscrivent
dans un secteur, des normes, des règles et des procédures qui
leurs sont propres. Bien qu'à un instant donné, certaines
méthodes donnent une photographie de la réalité
économique d'une entreprise, elle ne sera pas forcément
corrélée à la rationalité des investisseurs, ni aux
incertitudes de marché. C'est pour cette raison et pour encore mieux
comprendre et appréhender les influences que l'analyse de
l'environnement externe reste inévitable.
1. Influences
financières et droit de gestion
L'influence financière est corrélée
à l'influence de gestion sous forme de droit de vote (pouvoir
politique). Elles sont toutes deux dues, entre autres, à la
présence de l'entreprise sur les marchés boursiers. Le fait de
recourir aux marchés va amener la société à
connaître une double influence. La première est d'ordre financier
et la seconde d'ordre politique. Elles correspondent toutes deux à
l'influence interne. L'influence externe est, quant à elle, relative
à la pression de marché exercée par les investisseurs, les
analystes et les différentes analyses de courbes.
En effet, il faut opérer une distinction entre les
investissements majoritaires et minoritaires. Les investissement majoritaires
correspondant à une entrée dans le capital de la
société à hauteur de 10% minimum, jusqu'à la
totalité des titres, vont concourir à la dilution du pouvoir
politique des entreprises, tandis que les investissements minoritaires vont
simplement influer sur le cours et les tendances du sous-jacent sans exercer
une réelle influence sur le fonctionnement de l'entreprise.
a. Influence interne
Les groupes s'introduisent en bourse en émettant des
actions et/ou des obligations. Les actions d'une manière
générale, ouvrent droit à des dividendes (par nature
instables) et donnent aussi un droit de vote. Il s'agit pour une action d'une
quote-part de propriété sur la dite société. Par
opposition, les obligations, dettes de la société, offrent un
rendement déterminé à l'avance mais aucun pouvoir de
gestion.
En acquérant des actions et par conséquent des
droits de vote, les investisseurs majoritaires ont accès au Conseil
d'Administration et vont participer au déroulement de l'activité
économique de l'entreprise. Le Conseil d'Administration possède,
par nature, un caractère collégial.
On comprend ainsi l'enjeu qui s'établit entre les
actionnaires et les entreprises. En accédant au Conseil
d'Administration, les actionnaires majoritaires vont élire le
Président Directeur Général, en charge au nom des
actionnaires de la gestion de la société, de son contrôle,
de la définition de ses stratégies. Il régit le tout en
veillant à une ventilation correcte du résultat, entre dividendes
et mises en réserve. Le Conseil d'Administration vise donc une
transparence concernant la gestion financière de l'entreprise.
Et, les entreprises, elles comptent sur le marché pour
leur apporter une source de financement autre que les emprunts bancaires. C'est
donc un besoin pour les entreprises cotées d'être bien
placées attirant ainsi les investisseurs qui représentent une
manne financière non négligeable.
La boucle est donc bouclée. Les entreprises
désireuses de se financer par ce biais vont tout mettre en oeuvre pour
rester attractives en terme d'investissement et, pour ce faire, vont opter pour
une redistribution importante des bénéfices. Il faut cependant
ajouter que la distribution de dividende n'est pas le seul outil dont disposent
les entreprises. En effet, elles peuvent dans le cas d'une augmentation de
capital réserver cette dernière en priorité à leurs
actionnaires. De plus l'autre attrait de ce système est de limiter
l'entrée de nouveaux actionnaires dans le cercle de gouvernance.
b. Influence externe
L'influence externe se définit quant à elle par
rapport à la pression de marché exercée par les
investisseurs, les analystes indépendants ou les agences de notation
ainsi que les différentes analyses de courbes. L'influence
financière externe se base d'une part sur les investisseurs minoritaires
et de l'autre sur le marché dans son aspect plus global. Cependant,
l'ensemble des logiques de marché énoncées
précédemment demeure vraie (demande conditionnée par
l'attrait de l'action et donc de l'entreprise).
Mais, il s'agit ici d'un aspect plus global du marché,
moins inhérent aux démarches de l'entreprise elle-même,
bien qu'elles soient les déterminants principaux de
l'appréciation des cours.
i. Les
actionnaires
Dans une démarche d'investissement de type
spéculatif, les critères entrant en ligne de compte sont nombreux
et dépendent de la connaissance du secteur, de l'entreprise ou de
méthodes graphiques d'estimation des tendances de cours. Toutes ces
techniques sont utilisées par un grand nombre d'investisseurs qui
cherchent lors de leurs investissements à obtenir une information
fiable, qui sera source d'un taux de rendement élevé. Ils vont
alors sanctionner le cours en achetant ou vendant les actions. Même s'ils
n'entrent pas majoritairement dans le capital des sociétés, ces
investisseurs jouent également un rôle dans le fixing du prix de
l'action en infléchissant le cours à la hausse ou à la
baisse. Ainsi, les entreprises vont aussi tenter d'être les plus
attractives possibles.
ii.
L'économie
L'économie exerce aussi une influence non
négligeable sur l'entreprise dans la mesure où elle
détermine par son fonctionnement la demande des consommateurs, leurs
propensions à consommer, les politiques d'investissement des entreprise
ou encore la santé de l'économie. Quand les taux
d'intérêt baissent, les cours de la bourse augmentent et
inversement. Il faut ajouter à cela tous les critères politiques,
diplomatiques, culturels, sociaux ou encore démographiques...
iii. Rating et
analystes financiers
Les agences de notation des entreprises cotées, ainsi
que les analystes financiers jouent aussi un rôle non moins important
dans la détermination de la valeur des placements en attribuant une note
ou une estimation financière à chaque société qui
va influencer l'attrait des produits financiers émis par cette
entreprise. Pour ce faire, ils vont estimer les entreprises sur plusieurs
plans. Sur le plan comptable (bilan et compte de résultat, ratio
d'endettement...), et le plan économique et sectoriel. Cela va
influencer par exemple le taux d'intérêt offert en rendement pour
l'achat d'obligations, mais aussi la demande, ainsi que le cours des actions.
Cependant, l'objectivité de ces agences et des analystes est remise en
cause dans le rapport Bouton sur la gouvernance d'entreprise, puisque ces
intervenants sont financés par les entreprises qu'elles notent.
Clients particuliers
Sociétés commerciales
Etablissement financier
Banque d'investissements
Banque d'affaires
Sociétés de Bourse
Analystes financiers
(Sell side)
Vendeurs actions
Clients institutionnels
Sociétés de gestion
Analystes financiers
(Buy side)
Gérant de FCP et Sicav
Compagnies d'assurances
Fonds de pension
Analyses financières
Animations de marché
Fusions & acquisitions
Offres publiques
Introduction en Bourse
Conseils boursiers
Informations
Schéma 2 : Influences sur les analystes
financiers7(*)
2. Influences
stratégiques
L'influence stratégique, que nous entendons dans un
sens de concurrence, va aussi influer sur l'entreprise d'une manière
importante et forcer cette dernière à rechercher en permanence
des avantages stratégiques. Ces derniers permettent une
différenciation claire vis-à-vis de ses concurrents. De plus,
l'influence stratégique peut aussi influer sur la volonté des
entreprises concurrentes de s'associer sous diverses formes (holding, joint
Venture, alliance, acquisition, fusion...) et cela pour
bénéficier d'une meilleure assise face à leurs
concurrents.
Du fait de la globalisation, de l'internationalisation et par
voie de conséquence de l'exacerbation de la pression concurrentielle
directe et indirecte commandant à l'entreprise une recherche
ininterrompue de compétitivité, elle est amenée à
une logique de croissance. Cette croissance interne ou externe va être
financée par l'autofinancement, les emprunts et le marché.
L'entreprise va aussi chercher à augmenter ses parts de marché
ou tout du moins à les conserver.
Tous ces facteurs amènent l'entreprise à faire
des choix plus ou moins risqués. Ils vont aussi conduire l'entreprise
à une situation où la menace que représente l'influence
stratégique, obligera peut-être celle-ci à réaliser
des investissements.
3. Influences juridiques
Les influences juridiques sont nombreuses dans des domaines
variés et interviennent à plusieurs niveaux dans l'entreprise. Au
niveau comptable, au niveau salarial, au niveau des matériaux et des
produits ou encore au niveau environnemental. Les règles de Droit
forment un véritable écrin autour de l'entreprise. Soutenues par
un contexte de globalisation, il existe de surcroît une imbrication des
normes nationales, communautaires et internationales. Un renforcement des
règles comptables cherche, au même titre que la gouvernance
d'entreprise, à retrouver la confiance des investisseurs.
L'ensemble de ces règles de droit, que doivent
respecter les entreprises, est autant de limitations qu'elles subissent. Elles
sont aussi les garantes d'une équité inter entreprises et de la
protection des salariés et des consommateurs.
Les normes comptables sont en train d'être
renforcées. En Afrique, les décisions sont orientées vers
le développement de normes communes et partagées par l'ensemble
des entreprises. Le but est de faciliter le contrôle des comptes et la
comparaison entre les différentes entreprises qui utilisent le
même système comptable.
4. Conséquences sur
l'entreprise
Comme le prouve ce qui précède, les entreprises
cotées subissent diverses influences qui concourent toutes à des
actions différentes menées par les sociétés. Les
démarches actuelles mettent l'accent sur la gouvernance d'entreprise et
la convergence des normes comptables afin d'éviter de nouveaux
scandales. Cependant même si ces systèmes veulent faciliter la
comparaison des entreprises, il n'en demeure pas moins que les outils
d'estimation des sociétés, visant la réalisation d'un
investissement et l'obtention d'un rendement important, tournent principalement
autour de deux méthodes que sont l'analyse financière de
l'entreprise et l'analyse boursière des cours.
Ces deux méthodes vont aider les investisseurs quant
à la prise d'une décision réfléchie
d'investissement. En effet, la pertinence de celles-ci vient de la combinaison
dividende et plus-value.
***
L'entreprise cotée, s'inscrit dans un environnement
complexifié par nombres d'influences qui n'empêche pour autant le
développement des marchés financiers. L'interface visible
qu'offrent ces entreprises au public et à leurs actionnaires se
résume alors à des rapports de gestion et la publication des
comptes annuels ou des prévisions (ventes, licenciement...). Ces
informations, même si leur crédibilité peut parfois
être interrogée, vont servir de soubassement à l'analyse
fondamentale.
CHAPITRE IV :
L'INTRODUCTION DE LA SEMC AU DOUALA STOCK
EXCHANGE
SECTION I. PRESENTATION GENERALE DE
SEMC
1. Renseignements à caractère
général
Dénomination sociale : Société des
eaux minérales du Cameroun
Siège social : 77 Rue Prince BELL, BP 4036
Douala
Forme juridique : Société anonyme avec
conseil d'administration, soumise aux dispositions de l'acte uniforme OHADA
relatif au Droit des sociétés commerciales et du GIE.
Date de constitution : 16 Janvier 1979
Durée de vie : 99 ans à compter de la date
de constitution, soit jusqu'au 15 Janvier 2078.
Registre de commerce : DLA/1979/B/06568
N° de contribuable : M017900000314-L
Capital social : 460 000 000 Francs CFA
Objet social : La SEMC a pour objet social selon les
termes de l'article 2 de ses statuts.
· La recherche, l'étude et la mise en exploitation
de toute réserve naturelle d'eau de source, minérale ou
thermale ;
· L'étude et la réalisation de tout
ensemble industriel approprié pour le captage, le traitement et le
conditionnement de cette eau ainsi que des produits
dérivés ;
· La commercialisation tant à l'importation que
sur le marché intérieur de l'ensemble des produits ;
· L'étude, la recherche, l'acquisition, l'apport,
le dépôt, la cession et l'exploitation directe ou indirecte de
tous les brevets, procédés, marques et licences en rapport direct
ou indirect avec son activité.
2. Renseignements sur le capital de SEMC
Le capital actuel de SEMC est de 460 000 000 Francs
CFA, représenté par 46 000 titres d'une valeur nominale
unitaire de 10 000 Francs CFA. Le capital est intégralement
souscrit et entièrement libéré en numéraires.
Le capital peut être augmenté par tous les modes
et manières autorisés par l'acte uniforme. L'assemblée
générale des actionnaires peut aussi, sur le rapport du
commissaire aux comptes et sous réserve des droits des
créanciers, autoriser ou décider la réduction du capital
dans les conditions prévues par l'acte uniforme, mais en aucun cas, la
réduction du capital ne peut porter atteinte à
l'égalité des actionnaires. Aucune augmentation du capital n'est
survenue au cours des cinq dernières années.
Répartition du capital et des droits de vote
Actionnaires
|
Nombres d'actions détenues
|
Pourcentage du capital
|
Nombre de droits de vote
|
Pourcentage des droits de vote
|
Adolphe ABESSOLO ABENELANG
|
2
|
0,004
|
2
|
0,004
|
Aïssatou YAOU
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
André SIAKA
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Jean-Claude PALU
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Michel PALU
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Pierre CASTEL
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Guy de CLERCQ
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Pierre AMBERT
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
SABC
|
26 148
|
56,841%
|
26 148
|
56,841%
|
SNI
|
17 243
|
37,483%
|
17 243
|
37,483%
|
Société NESTLE WATER France
|
2 600
|
5,652%
|
2 600
|
5,652%
|
Total
|
46 000
|
100%
|
46 000
|
100%
|
Tableau 1 : Structure du Capital et des droits de
vote avant l'opération
Actionnaires
|
Nombres d'actions détenues
|
Pourcentage du capital
|
Nombre de droits de vote
|
Pourcentage des droits de vote
|
Adolphe ABESSOLO ABENELANG
|
2
|
0,004
|
2
|
0,004
|
Aïssatou YAOU
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
André SIAKA
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Jean-Claude PALU
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Michel PALU
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Pierre CASTEL
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Guy de CLERCQ
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
Pierre AMBERT
|
1
|
0,002
|
1
|
0,002
|
SABC
|
26 148
|
56,841%
|
26 148
|
56,841%
|
SNI
|
8 043
|
17,483%
|
8 043
|
17,483%
|
Société NESTLE WATER France
|
2 600
|
5,652%
|
2 600
|
5,652%
|
Autres (Offre publique de vente)
|
9 200
|
20,00
|
9 200
|
20,00
|
Total
|
46 000
|
100%
|
46 000
|
100%
|
Tableau 2 : Structure du Capital et des doits de
vote après l'opération
3. L'assemblée des actionnaires
L'assemblée générale est convoquée
par le conseil d'administration, ou à défaut, par les
commissaires aux comptes, soit par un mandataire désigné par le
Président de la juridiction compétente, statuant à bref
délai, à la demande, soit de tout intéressé en cas
d'urgence, soit d'un ou de plusieurs actionnaires réunissant au moins le
dixième du capital.
Tout actionnaire a le droit d'assister ou de se faire
représenter par le mandataire de son choix aux assemblées
générales. Dans les assemblées générales
ordinaires ou extraordinaires, le quorum est calculé sur l'ensemble des
actions composant le capital social et dans les assemblées
spéciales, sur l'ensemble des actions de la catégorie
intéressée, le tout déduction faite des actions
privées du droit de vote en vertu des disposition de l'acte uniforme.
Chaque action de capital ou de jouissance donne droit à une voix.
4. Les organes d'administration et de
contrôle
a) Le conseil d'administration
La SEMC est administrée par un conseil d'administration
composé de quatre à douze membres. Il peut comprendre au maximum
un tiers des membres non actionnaires. Le mandat d'administrateur est de six
ans.
b) Les commissaires aux comptes
A la suite de l'option pour l'introduction en bourse de SEMC
et donc pour l'appel public à l'épargne, la société
est contrôlée légalement par deux commissaires aux comptes
titulaires depuis le 11 Janvier 2006 et qui peuvent être
suppléés par deux autres. Le mandat de chaque commissaire aux
comptes est de six ans. Ils sont nommés par l'assemblée
générale ordinaire des actionnaires. Les commissaires aux comptes
doivent figurer dans une liste publiée par la Commission des
Marchés Financiers. Le commissariat aux comptes est actuellement
5. Les organes de direction
Les principaux dirigeants (un Directeur général,
un Directeur du process et qualité, un Directeur financier et un
responsable des ressources humaines) sont mis à la disposition de la
SEMC par la SABC (actionnaire majoritaire, (56,84 % du capital) dans le cadre
d'une convention d'assistance administrative, juridique et de gestion
signée le 14 Juin 1990.
SECTION II. ACTIVITE DE SEMC
1. Historique de SEMC
La holding Société des Brasseries et
Glacières Internationales « BGI », actionnaire de
référence de la Société Anonyme des Brasseries du
Cameroun propose en Novembre 1976 au Ministère de l'économie
d'examiner pratique de production et de commercialisation d'une eau à
capter au Cameroun. Une étude hydraulique alors ordonnée par BGI
effectue entre Février et Mars 1977, un sondage de reconnaissance
près du village de Tangui, au Nord-est de Mbanga.
L'autorisation d'exploiter une eau minérale est obtenue
par décret du 02 Mars 1981 et c'est en 1983 que débutent
l'exploitation et la mise en bouteille de l'eau minérale Source
TANGUI par la Société des Eaux Minérales du Cameroun,
une société au capital de F.CFA 260 000 000, filiale
à 56,84% de la Société Anonyme des Brasseries du
Cameroun.
En 1990, le groupe CASTEL rachète BGI au groupe
AXA : CASTEL-BGI devient le principal actionnaire de SABC.
SEMC a procédé en 1998 à la mise en place
d'une nouvelle ligne de production, laquelle a été
modifiée en 2005 par l'achat d'une nouvelle souffleuse, à
l'occasion du lancement sur le marché d'une nouvelle bouteille avec
design rénové.
2. Activité de SEMC
Les autorisations d'exploiter et d'embouteiller l'eau produite
au Cameroun sont délivrées par le Ministère de l'eau et de
l'énergie. Le contrôle de leur qualité est assuré
par le Ministère de la Santé publique8(*).
La SEMC est chargée de l'extraction et de la mise en
bouteille de l'eau minérale au Cameroun. Cette production est
commercialisée sous la marque « TANGUI » sous des
conditionnements de 1,5 litre et 0,5 litre. La production est
réalisée à un rythme constant, avec des périodes de
pointe en fin d'année (Décembre). SEMC est leader dans cette
branche d'activité avec 75% de part de marché. Un marché
qui est sollicité par au moins cinq concurrents.
3. Stratégie de développement
La démarche de développement de SEMC est
orientée vers le maintien d'un outil de travail permettant d'assurer la
satisfaction de la demande, un niveau de qualité et de
présentation de classe internationale, le maintien des ratios
d'exploitation (énergie, main d'oeuvre, etc.) de niveau compatible avec
la bonne rentabilité de la société.
Au cours des trois dernières années, les
investissements principaux ont été axé sur la
rénovation de la chaîne de conditionnement datant de 1998, par la
mise en route d'une nouvelle chaîne d'embouteillage de 12 800
bouteilles/heure.
SECTION III. PRESENTATION DE
L'OPERATION9(*)
1. Cadre de l'opération
La création et l'organisation au Cameroun d'un
Marché Financier par la loi N° 99/015 du 22 Décembre 1999, a
donné l'opportunité à la Société Nationale
d'Investissements (SNI) du Cameroun de céder certains titres du
portefeuille de l'Etat par appel public à l'épargne.
Conformément aux statuts de la SNI, toute cession des titres du
portefeuille de l'Etat doit suivre la procédure d'une privatisation.
Face à cette exigence, la décision du gouvernement,
approuvée par la Président de la République a
été notifiée au Directeur Général de la SNI
le 22 Octobre, puis le 12 Novembre 2004 par le Ministre des Finances et du
Budget, agissant au nom du gouvernement, et autorisant la SNI a lancer une
Offre publique de vente de 9 200 actions sur les 17 243
détenues sur la Société des Eaux Minérales du
Cameroun, représentant 20% du capital de celle-ci.
Le conseil d'administration de SEMC, lors de sa session du 22
Décembre 2005 à Douala, a pris acte de la décision du
gouvernement et de la SNI de céder 20% des actions détenues dans
le capital de SEMC par introduction en bourse et a mandaté la
Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC)
comme organisme conseil et chef de file de l'opération, afin de conduire
toutes les diligences nécessaires notamment, auprès de la
Commission des Marchés Financiers et du Douala Stock Exchange pour sa
bonne réussite.
Le 11 Janvier 2006, l'assemblée générale
mixte a nommé un second commissaire aux comptes titulaire de la
société, Experts-comptables Associés (ECA), ainsi qu'un
second commissaire aux comptes suppléant, Monsieur Elias PUNGONG, afin
de se conformer à l'obligation issue de l'article 702 relatif au Droit
des sociétés commerciales et du GIE. Cette assemblée a
également procédé aux modifications des statuts
nécessaires à la mise en oeuvre de l'offre publique de vente de
9 200 actions détenues par la SNI par introduction en bourse. Le
conseil d'administration de SEMC, lors de sa session du 10 Mars 2006 a
formellement approuvé l'introduction en bourse de 9 200 actions de
la société, en tenant compte des obligations renforcées de
transparence financière et d'information du marché qui
pèseront sur la SEMC lorsqu'elle sera réputée faire appel
public à l'épargne. Le conseil d'administration a
également, après examen, approuvé la note d'information
dans son intégralité.
L'assemblée générale ordinaire des
actionnaires de SEMC, en date du 28 Mars 2006 a autorisé l'introduction
en Bourse des actions de la Société à la cote du Douala
Stock Exchange.
2. Objectifs de l'opération
S'il est vrai que l'introduction en bourse d'une entreprise
relève souvent de la volonté de l'écrasante
majorité ou de la quasi-totalité des actionnaires, le cas de SEMC
relève plutôt de la décision d'un actionnaire (SNI) de
céder une partie de c'est actions au public, et ce, sur haute
instruction de l'Etat du Cameroun.
Il ne fait aucun doute qu'en procédant à la
cession d'une partie de son portefeuille d'actions détenues sur la
Société des Eaux Minérales du Cameroun, la SNI, Initiateur
de l'offre publique de vente a clairement indiqué que son objectif
premier était d'expérimenter la cession des titres du
portefeuille de l'Etat par appel public à l'épargne, dans le
cadre du Marché Financier camerounais nouvellement créé.
3. Structure de l'offre et renseignements relatifs aux
titres à émettre
Les titres émis par SEMC sont des actions nominatives
de catégorie ordinaire, donnant chacune droit à une voix lors des
votes en assemblée générale. Pour leur admission à
la cote, les actions cédées font l'objet d'une
dématérialisation décidée par l'assemblée
générale mixte du 11 Janvier 2006.
Les 9 200 actions cédées
représentent 20% du capital de SEMC (Capital constitué de
46 000 actions). Leur valeur nominale unitaire est de F. CFA 10 000,
pour un prix de souscription unitaire de F. CFA 54 000, fixé au
terme des travaux de valorisation menés par l'organisme conseil et
validés par SEMC. Le montant global de l'opération
s'élève donc à F. CFA 496 800 000 (Prix de
souscription multiplié par le nombre de titres cédés). Ces
titres seront admis au premier marché du Douala Stock Exchange au
compartiment actions.
Les actions SEMC sont sous une forme
dématérialisée, donc qui donne lieu à une simple
inscription en compte dans les conditions et selon les modalités
prévues par les dispositions législatives et
règlementaires en vigueur. Concrètement, les PSI teneurs de
comptes gèreront les portefeuilles individuels des investisseurs tandis
que la Caisse Autonome d'Amortissement, en sa qualité de
dépositaire central gérera la position titres globale de
l'émetteur pour les actions qui seront inscrites à la cote. Ces
actions qui sont entièrement libérées et libres de tout
engagement sont négociables à la bourse des valeurs de Douala et
transmissibles conformément à la règlementation en
vigueur. Elles portent jouissance à la date de la première
cotation et donnent droit au dividende proportionnel qui pourraient être
distribué par la société. Elles ne donnent cependant droit
à aucun autre privilège spécifique.
Le régime de négociabilité de ces titres
est clairement défini : Les actions qui font l'objet de
l'entrée en bourse de SEMC sont négociables exclusivement
auprès du Douala Stock Exchange. Les échanges de gré
à gré auprès entre les PSI et les propriétaires
desdits titres ne sont pas autorisés. En cas de transfert de la gestion
d'un portefeuille d'un PSI vers un autre à l'initiative du
propriétaire, le dépositaire central du DSX doit être
avisé pour entériner dans ses livres le transferts des titres
entre les deux PSI et de remettre à jour leurs nouvelles positions
titres respectives. Les actes de cession gratuite de titres doivent être
réglés conformément aux lois en vigueur en matière
de dons d'héritage et/ou de succession. Les PSI doivent être
notifiés desdits actes.
4. Eléments d'appréciation du prix de
souscription
Le prix de souscription ou d'acquisition des actions retenu
pour cette opération d'introduction à la cote a été
déterminé sur la base de travaux d'évaluation de
l'entreprise émettrice. Des travaux qui ont été
menés par la SGBC, en collaboration et en parfait accord avec
l'émetteur (SEMC) et l'initiateur (SNI). Trois méthodes
d'évaluation ont été utilisées :
· La méthode patrimoniale basée sur la
valeur bilancielle
· La méthode de capitalisation du résultat
attendu ou constaté
· La méthode d'actualisation des flux futurs
rapportés par l'entreprise (Discounted Cash-flow)
Etant entendu que c'est désormais le futur qui compte
pour une entreprise qui accède à la bourse de valeurs
mobilières, la méthode d'évaluation patrimoniale qui
affiche l'inconvénient de présenter une situation statique, ne
tenant pas compte des flux financiers futurs s'est donc vue écarter, au
profit des méthodes prospectives d'évaluation, et notamment celle
du Discounted cash-flow, qui consiste à évaluer une entreprise
comme somme actualisée des cash-flow libres générés
par l'actif d'exploitation avant prise en compte des éléments de
la structure financières.
Le cash-flow libre généré par
l'entreprise se définit alors ainsi :
Cash-flow libre = Résultat
d'exploitation
- Impôt sur les
sociétés
+ Dotation aux amortissements
- Investissements
- Variations du besoin en fonds de roulement
Ou encore Cash-flow classique - Variations du besoin
en fonds de roulement + cessions d'actifs nets d'IS -
Investissements.
Le taux d'actualisation adopté a été de
10,5 %, se décomposant en :
· Taux de base bancaire 7,70 %
· Taux de marge bancaire sur le risque SEMC 2,80 %
La durée de l'horizon de prévision est fonction
de la période au terme de laquelle on obtient un cash-flow libre
normatif pouvant servir de référence au calcul de la valeur
terminale, donc celle de l'entreprise à l'issue de l'horizon de
prévision.
L'horizon choisi pour la projection échoit en 2010 et
les actions sont valorisées à fin 2004, l'année au cours
de laquelle la décision d'introduction été prise, et le
mandat remis à la SGBC pour mener l'opération. Les
données historiques utilisées à cet effet sont celles du
tableau ci-après :
CASH-FLOWS LIBRES HISTORIQUES ET
PREVISIONNELS
|
En milliers de F.CFA
|
Juin 02
|
Déc 02
|
Déc 03
|
Déc 04
|
Déc 05
|
Déc 06
|
Déc 07
|
Déc 08
|
Déc 09
|
Déc 10
|
Résultat d'exploitation
|
490 904
|
252 185
|
520 480
|
577 788
|
618 000
|
551 000
|
573 000
|
597 000
|
619 000
|
|
Impôt sur le résultat d'expl.
|
197 272
|
116 688
|
289 624
|
416 100
|
207 000
|
238 000
|
247 000
|
259 000
|
271 000
|
|
Taux de l'IS théorique
|
42,30
|
46,55
|
43,55
|
42,06
|
45,30
|
43,19
|
43,11
|
43,38%
|
43,78%
|
|
Dotations aux amortissements
|
252 027
|
133 538
|
262 682
|
264 000
|
381 000
|
384 000
|
408 000
|
410 000
|
410 000
|
|
Dotations aux provisions nettes
|
96 833
|
76 545
|
59 054
|
-13 000
|
-57 000
|
-57 000
|
-57 000
|
-57 000
|
-57 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cash-flow classique
|
617 943
|
343 964
|
697 143
|
624 788
|
574 000
|
649 000
|
677 000
|
691 000
|
702 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Investissements
|
155 768
|
60 821
|
117 068
|
1 903 493
|
100 000
|
100 000
|
100 000
|
100 000
|
100 000
|
|
Variation de BFR
|
1 016
|
748 011
|
-1 098 262
|
-8 556
|
-2 242
|
-12 945
|
-17 671
|
-18 882
|
-20 014
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cash-flow libre
|
461 159
|
-464 868
|
1 678 337
|
-1 270 149
|
476 242
|
561 945
|
594 671
|
609 822
|
622 014
|
668 685
|
Coefficients d'actualisation
|
|
0,9O5
|
0,819
|
0,741
|
0,671
|
0,607
|
0,549
|
Cash-flow libre actualisé
|
430 999
|
460 233
|
440 651
|
409 191
|
377 562
|
367 108
|
Coefficients d'actualisation =
|
1 / (1+t)n
|
Valeur actualisée des cash-flows
|
2 118 636
|
Valeur terminale en 2010
|
367 108
|
Valeur de l'entreprise
|
2 485 744
|
Tableau 3 : Détermination du prix de
souscription
La valeur de l'entreprise ici déterminée
s'élève donc à 2 485 744 000 F.CFA
et induit une valeur mathématique de 54 038
F.CFA pour chacune des 46 000 actions qui
constituent le capital de SEMC. Cette valeur mathématique s'est donc vue
arrondie à 54 000 F.CFA par action.
5. Syndicat de placement et intermédiaires
financiers
La souscription des actions SEMC diffusées dans le
public lors de l'opération d'introduction à la cote du DSX s'est
faite auprès de quatre établissements de crédits, PSI
agréés qui constituaient à l'occasion un syndicat de
placement dans le souci de respecter la volonté de la SNI (Initiateur de
l'offre) et tenant compte de la volonté propre de la SGBC de promouvoir
une réelle animation du marché secondaire géré par
DSX. Les PSI placeurs ont été : SGBC, CBC, BICEC et CLC.
6. Modalités de souscription et d'allocation
des titres
Intervenant un mois après le visa de la CMF, la
période de souscription qui a duré sept jours allait du 12 au 19
Juin 2006. Cette période aurait été renouvelée une
et une seule fois si les titres n'avaient pas été
entièrement souscrits au terme des sept premiers jours. En cas de
récidive, cela aurait marqué le fiasco de l'opération.
L'initiateur et l'Emetteur n'ayant donné aucune
indication aux établissements placeurs quant à un placement
prioritaire des titres à une catégorie particulière
d'investisseurs, la souscription s'est faite sans droit
préférentiel.
Après la période des souscriptions le DSX qui
en assurait la centralisation a procédé à une allocation
équitable des quantités définitives des titres aux
souscripteurs, suivant la règle suivante :
· Priorité aux personnes physiques (Cela pourrait
s'expliquer par leur caractère versatile qui les amène à
opérer très souvent des transactions, et donc à animer le
marché)
· La quantité servie à chaque souscripteur
a été fonction de la demande totale du public et n'a
été allouée qu'après la clôture de la
période de souscription.
Sur environ 16 000 actions souscrites, les 9 200
prévues ont été allouées à 347
investisseurs, hors mis la prise ferme de 460 actions, faite par la SGBC dans
le cadre du contrat d'animation de marché qui la lie à la SEMC.
Les résultats des allocations ont été notifiés aux
autres établissements placeurs par la SGBC (Chef de file de
l'opération) et ces derniers se sont chargés d'informer leur
clients des quantités allouées et d'opérer le
règlement y afférent par virement bancaire exclusivement. (Mesure
de lutte contre le blanchiment de capitaux)
7. Cotation en Bourse
Les titres émis par la SEMC, libellés
« Action SEMC» ont été admis
à la cote conformément au règlement de parquet du DSX et
la première cotation faite selon la procédure de vente à
prix déterminé a eu lieu le 30 Juin 2006.
Le titre « Action SEMC » s'est vu
coté à Fcfa 55.000 F.CFA par rapport à son prix ferme de
souscription de 54. 000 F.CFA, soit une variation à la hausse de 1,85%.
50 actions ont été échangées pour une valeur totale
de 2.750.000 F.CFA. Depuis lors, sa cotation qui a lieu pour l'instant tous les
mercredis après-midi a évolué comme suit :
Dates
|
Cours
|
Variations (en valeurs)
|
Variations (en %)
|
Capitalisation boursière
|
30 Juin 2006
|
55 000
|
1 000
|
1,85 %
|
2 530 000 000
|
05 Juillet 2006
|
56 650
|
1 650
|
3 %
|
2 605 900 000
|
12 Juillet 2006
|
58 349
|
1 699
|
3 %
|
2 684 054 000
|
19 Juillet 2006
|
60 099
|
1 750
|
3 %
|
2 764 554 000
|
26 Juillet 2006
|
61 900
|
1 801
|
3 %
|
2 847 400 000
|
02 Août 2006
|
61 900
|
0
|
0 %
|
2 847 400 000
|
09 Août 2006
|
61 900
|
0
|
0 %
|
2 847 400 000
|
16 Août 2006
|
61 900
|
0
|
0 %
|
2 847 400 000
|
23 Août 2006
|
61 900
|
0
|
0 %
|
2 847 400 000
|
30 Août 2006
|
61 899
|
- 1
|
- 0,0016%
|
2 847 354 000
|
06 Sept 2006
|
|
|
|
|
Tableau 4 : Evolution de la cotation des
titres SEMC
8. Charges relatives à l'opération
Conformément aux accords de place du DSX, les frais
boursiers relatifs à l'introduction des actions cédées se
décomposent ainsi :
Organismes
|
Libellés
|
Assiette
|
Taux de base HT
|
Douala Stock Exchange
|
Commission de centralisation
|
Montant de la Cession
|
0,5 %
|
CAA-Dépositaire central
|
Droit d'adhésion manuel
|
Montant de la Cession
|
0,5%(minimum 250 000 F.CFA)
|
CMF
|
Frais de visa
|
Montant de la Cession
|
0,5 %
|
PSI
|
Commission de placement
|
Montant de la Cession
|
0,8 %
|
PSI
|
Commission d'arrangeur et chef de file
|
Montant de la Cession
|
1,7 %
|
Tableau 5 : Frais d'introduction en
bourse
Au terme des travaux de valorisation, le montant brut de
cession ressort à F.CFA 496 800 000 (9200 ×
54000). Les frais relatifs à l'introduction ressortent alors
pour un montant de F.CFA 17 718 000 HT, dont F.CFA
2 484 000 de commission de centralisation, revenant au DSX, F.CFA
250 000 de droit d'adhésion annuel revenant au dépositaire
central, donc à la Caisse Autonome d'Amortissement, F.CFA 2 484 000
de frais de visa revenant à la CMF, et F.CFA 12 500 000 de
rémunération globale des intermédiaires financiers
engagés dans l'opération. Ceci en dehors du budget de la
communication relative à l'opération.
Après l'introduction en bourse, la SEMC aura en charge
des frais annuels additionnels facturés par le DSX et le
dépositaire central. Ces charges concerneront les frais annuels de
cotation facturés par DSX au taux de 0,75% de la capitalisation moyenne
des titres cotés ; ainsi que les frais sur les opérations
sur titres (Paiement de dividendes, identification d'actionnaires)
facturés par la CAA.
CONCLUSION GENERALE
Les entreprises, dans leurs cycles de vie ont constamment
besoin d'argent pour leurs investissements et pour leur cycle
d'exploitation : achat de locaux, de voitures, de matières
premières, rémunération des employés,
renouvellement des machines usées ou obsolètes, publicité,
etc. Lorsque l'entreprise croît, elle investit pour favoriser sa
croissance. La banque généralement accompagne l'entreprise mais,
elle n'ira jamais au-delà des capacités d'endettement de
l'entreprise. Or, la capacité d'endettement est déterminée
par les fonds propres c'est-à-dire par les capitaux investis par les
actionnaires et l'argent gagné par elle-même. En s'adressant
à l'épargne publique par la voie du marché financier, les
entreprises peuvent emprunter à des taux réduits. Ce qui est
avantageux par rapport aux banques dont les prêts ne sont pas aussi moins
coûteux, leur taux étant compris dans la fourchette de 10 à
20%. Les investisseurs sont alors en mesure de diversifier leurs risques, de
réduire la charge fiscale et de tirer parti de leur placement.
Le marché financier à travers la bourse permet
à tout le monde de placer ses économies dans toutes les branches
de l'industrie ou du commerce, suivant qu'il juge que l'une plutôt que
l'autre est susceptible de connaître un développement
rapide ; de modifier la composition de son patrimoine en valeurs
mobilières. Aux entreprises, il permet d'allonger
l'échéance de leurs dettes, d'obtenir de meilleurs conditions
d'emprunt en ayant accès à des financements moins onéreux
et de toucher à un éventail plus large d'investisseurs. Le
Marché Financier constitue alors une alternative intéressante
pour le financement des entreprises qui, au delà du critère de
solvabilité financière de l'entreprise, tient aussi compte de la
qualité de la gestion, de la personnalité des dirigeants et de la
spécificité des activités.
Même si l'introduction est, convient-il de le rappeler,
une occasion pour la société de lever des capitaux, Il ne faudra
pas non plus rechercher le prix d'introduction le plus élevé.
L'introduction n'étant en effet qu'une étape pour la
société, l'enjeu principal étant d'aboutir à un
marché secondaire efficient permettant de d'instaurer un climat de
confiance entre la société et ses actionnaires, mais
également entre la société et les épargnants qui,
ne l'oublions pas, sont susceptibles d'apporter un jour leurs capitaux.
Une fois la lumière faite sur les méandres, tant
réglementaires que financiers, de la route menant à la cotation,
il semble que les résultats soient finalement assez partagés sur
le sujet. Il y a en effet beaucoup de paramètres entrant en ligne de
compte.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'histoire
économique du Cameroun retiendra que la première
société admise à la bourse des valeurs mobilières
de Douala a été la SEMC, qui a cédé par là
9 200 de ses actions, constitutives de 20 % du capital. Il n'en demeure
tout de même pas moins que c'est assez tardif pour une bourse des valeurs
créée depuis cinq ans, et qui amorce ainsi sa phase active.
Plusieurs raisons pourraient être avancées pour justifier cette
absence d'enthousiasme de la part des entreprises à prendre le train du
marché financier, notamment la rigidité des critères
d'éligibilités des titres de capital à la bourse, le
niveau élevé des taxes, les enjeux de transparence et l'absence
de culture boursière chez les entreprises.
Il faut bien noter que, Si les entreprises à capitaux
privés filiales des grands groupes internationaux sont suffisamment
outillées pour entrer en bourse, il n'en est pas de même pour les
entreprises à capitaux privés détenus par les nationaux.
L'introduction en bourse des entreprises locales se heurte en effet à
plusieurs inconvénients :
Le premier est la réticence des actionnaires et
administrateurs qui sont peu enclins à partager avec les nouveaux
arrivants les résultats d'une entreprise qui a multiplié la
valeur de ses investissements et qui apporte aux nouveaux venus 100 à
150% de la mise initiale. La plupart du temps, notamment lorsque les
actionnaires de l'affaire sont les personnes physiques, le délai qui
sépare la décision de principe et la réalisation effective
de l'opération sera de plusieurs années.
Le second et le plus important est le risque
d'éparpillement supplémentaire de l'actionnariat et d'une
dilution conséquente du "noyau dur", car augmenter le capital en
cédant 20% au marché conduit mécaniquement à diluer
le poids de ce noyau dur.
En troisième lieu, la présence d'une
société en Bourse la contraint à une préparation au
lourd devoir d'information et de transparence d'un coût non
négligeable. Cette préparation consiste à peaufiner le
projet stratégique de l'entreprise de façon à être
prêt à l'expliquer de manière transparente, ainsi
qu'à mettre en place des dispositifs de rationalisation des flux
d'informations interne, et une cellule de communication externe.
Il s'agit enfin de préparer l'équipe de
direction à un nouveau mode de gestion (Corporate Governance) ou
gouvernance d'entreprise et de communication. Au regard de tout ceci, on peut
bien comprendre pourquoi les introductions à la Bourse des valeurs
mobilières de Douala ont du plomb dans l'aile.
La bourse peut devenir un réservoir
d'épargne et surtout un moyen de financement de l'Etat et des
entreprises si l'on peut amener les offreurs et demandeurs potentiels de
capitaux à adopter une véritable culture boursière, et en
promouvant une politique fiscale attractive.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Textes de référence
§ Acte uniforme OHADA relatif au Droit des
sociétés commerciales et du GIE
§ Décret présidentiel N° 99/015 du 22
décembre 1999, portant création et organisation d'un
marché financier au Cameroun.
§ Règlement Général de la
Commission des marchés financiers
§ Règlement de Douala Stock Exchange
§ Règlement du parquet de Douala Stock
Exchange
Ouvrages
ADDA, J. La mondialisation de
l'économie : Tome 2,, La Découverte, Paris,
1998
BABISSAKANA, Les débats économiques du
Cameroun et d'Afrique, Prescriptor, Yaoundé, 2001
BOUTON, D. Pour un meilleur gouvernement des
entreprises cotées, Paris, 2002.
FAMA E. Efficient Capital Market, journal of business
janv 1965
GILLET P. les marchés financiers efficients,
Economica, Paris, 1999.
KEYNES J.M., The general theory of employment interest and
money, collection writing, London, 1973.
PELTIER, F. Introduction en Bourse par augmentation de
capital, RD Com, Paris, 1993.
CABRILLAC, H. La responsabilité civile des banques
dans le placement et l'émission des titres, RTD com, Paris, 1931
Mémoires
§ Le marché financier comme moyen de
financement des entreprises : Cas du marché financier sous -
régional de l'UEMOA, Parfait M'BENZE MOUANOU, 2002.
§ Conséquences de la non fiabilité des
informations comptables sur les pratiques d'investissement, Jean-Michel
Manceau, Octobre 2003.
§ Les contrats lies aux introductions en
bourse, Gilles Rossmann, 2000.
§ Evaluation Financière des
sociétés innovantes lors de leur introduction au Nouveau
Marché, Pierre-Alexandre REUCHERON et Erwan PIROU, Octobre 2000
Revues et autres publications
§ Note d'information SEMC visée le 12 Mai 2006 par la
CMF
§ « OPA, OPE et autres offres
publiques », Alain VIANDIER, Editions Francis Lefebvre n°320s
§ Pharmacien d'Afrique, N° 48 Année 1990.
Sites Internet
Afrique Relance en
ligne
http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/vol14no3/stocksfr.htm
BMVT
Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis
www.bvmt.com.tn
Bourse de
Casablanca www.casablanca-bourse.com
BRVM
Site officiel de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
http://www.brvm.org/fr/index.htm
Comprendre la Bourse
La bourse c'est la vie !
http://www.comprendrelabourse.com/index.php3
DSX
Bourse de valeurs mobilières de Douala
http://www.douala-stock-exchange.com
IZF
Investir en Zone Franc
http://www.izf.net/izf/brvm/sgi.htm
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
Sommaire
Résumé et mots clés
Introduction générale
PREMIERE PARTIE - CRITERES D'ELIGIBILITE DES
TITRES DE CAPITAL A LA
BOURSE DES
VALEURS MOBILIERES DE DOUALA
CHAPITRE 1er : RAPPEL DU CADRE
REGLEMENTAIRE
Critères définis par l'acte uniforme relatif au
Droit des sociétés commerciales
Critères définis par la CMF
Critères définis par le DSX
Organisation du Marché financier
camerounais
CHAPITRE II : INTERET ET ENJEUX DE L'INTRODUCTION
EN BOURSE (DSX)
Avantages de l'introduction en bourse
Au niveau des entreprises
Au niveau des investisseurs
Aménagement liés à l'introduction en
bourse
DEUXIEME PARTIE - PROCESSUS D'INTRODUCTION DES SOCIETES
EN BOURSE
CHAPITRE 1ER : INTRODUCTION EN BOURSE ET VIE D'UNE
SOCIETE COTEE
I- DE L'OBTENTION DU VISA DE LA CMF A LA PREMIERE
COTATION
Le choix de la procédure d'introduction
Les partenaires de la société
émettrice et leurs diligences
Principaux éléments d'une introduction
réussie en bourse
La synthèse du processus d'introduction à
la cote
II- LA VIE D'UNE SOCIETE COTEE
Cotations et transactions boursières.
La communication financière
Le gouvernement d'entreprise
CHAPITRE II : L'INTRODUCTION DE LA SEMC AU DOUALA
STOCK EXCHANGE
I. PRESENTATION GENERALE DE SEMC
Renseignements à caractère
général
Renseignements sur le capital de SEMC
Assemblées des actionnaires
Organes d'administration
Organes de direction
II. ACTIVITE DE SEMC
Historique de SEMC
Activité de SEMC
Stratégie de développement
III. PRESENTATION DE L'OPERATION
Cadre de l'opération
Objectifs de l'opération
Intention des actionnaires
Structure de l'offre
Renseignements relatifs aux titres à émettre
Eléments d'appréciation du prix de souscription
Syndicat de placement et intermédiaires financiers
Modalités de souscription et d'allocation des
titres
Cotation en Bourse
Charges relatives à l'opération
Conclusion générale
Tables des matières
Bibliographie
Annexes
* 1 La politique
monétaire de cette zone est dirigée par la Banque des Etats
d'Afrique Centrale. Elle comprend le Cameroun, la République de
Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.
* 2 Source : Le
règlement du Douala Stock Exchange
* 3 Décret
présidentiel N° 99/015 du 22 Décembre 1999
* 4 M. Alan KYEREMATEN,
Directeur du Programme Afrique du Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD)
Source : Afrique Relance en ligne
http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/vol14no3/stocksfr.htm
* 5 Acte uniforme OHADA relatif
au Droit des sociétés commerciales, Art. 828 à 831
* 6 Sur l'ensemble de la
question voir « OPA, OPE et autres offres publiques »,
Alain Viandier, Editions Francis Lefebvre n°320s
* 7 La vie Financière,
février 2003, p 19, « Peut-on refaire confiance aux
analystes »
* 8 Source : Pharmacien
d'Afrique, N° 48 Année 1990.
* 9 Cf. Note d'information SEMC
visée le 12 Mai 2006 par la CMF
|