UNIVERSITE NATIONALE DU RWANDA
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE LANGUE ET LITTERATURE
FRANÇAISES
OPTION : SCIENCES DU LANGAGE
ETUDE LEXICO- SEMANTIQUE DES NOMS DES JOURNAUX AU
RWANDA
Mémoire
présenté en vue de l'obtention du grade de Licencié
(Bachelor's Degree) ès Lettres
Présenté par : P. Canisius
MUTSINZI
Directeur : Dr. Evariste
NTAKIRUTIMANA
Butare, Octobre 2007
DEDICACE
A Dieu tout puissant
A mon regretté père
A ma chère mère
A mes frères et soeurs et les leurs
A tous mes amis.
Remerciements
Le présent travail a été
élaboré grâce au concours de nombreuses personnes qui
méritent nos vifs remerciements, du fait qu'elles ont contribué,
d'une façon ou d'une autre, à sa réalisation.
Nos remerciements s'adressent principalement au Docteur
Evariste NTAKIRUTIMANA qui n'a cessé de nous faire des suggestions, des
remarques et des conseils judicieux dans le but de bien mener à terme ce
travail. Pour sa disponibilité, sa rigueur scientifique, nous lui
adressons nos remerciements. Qu'il trouve dans ce travail l'expression de notre
plus grande reconnaissance.
Nous tenons à remercier aussi tous les enseignants de
la faculté des Lettres et Sciences Humaines et ceux du
Département de Langue et Littérature françaises en
particulier qui tous leur possibles, afin de faire de nous ce que nous sommes
aujourd'hui.
Monsieur Désiré BAZIMAZIKI, chargé de la
gestion des journaux de la presse écrite au MININFOR et Monsieur Eric
BAZIREMA secrétaire au HCP, sont également à remercier
pour leur contribution à l'enrichissement de notre documentation. Nous
pensons aussi à Monsieur J. Claude MUGIRIMANA, Monsieur Alphonse
NSHIMIYIMANA pour leur soutien lors de la saisie de ce travail et Monsieur
Sarto MUNYANEZA qui nous a aidé beaucoup dans l'impression.
Nos hommages sont rendus enfin à toutes les personnes
qui se sont données pour la réalisation de ce mémoire en
nous fournissant des informations, ou par leur aide morale et/ou
matérielle. Nous pensons plus particulièrement à tous les
membres de notre famille qui se sont sacrifiés pour la réussite
de notre formation. Que tous nos amis qui ont contribué à la
réalisation de ce travail, trouvent ici l'expression de notre plus
grande reconnaissance.
MUTSINZI Pierre Canisius
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
TABLE DES MATIERES
III
LISTE DES TABLEAUX
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
VI
0. INTRODUCTION
1
0.1. DEFINITION DE LA PRESSE
1
0.2. ETAT DE LA QUESTION ET PROBLEMATIQUE
2
0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
4
0.3.1. Objectif général
4
0.3.2. Objectifs spécifiques
5
0.4 HYPOTHÈSE DU TRAVAIL
5
0.5 LIMITE DU SUJET
5
0.6. MÉTHODOLOGIE
5
0.6.1 Constitution du corpus
5
0.6.2. Analyse des données et
interprétation des résultats
6
0.6.2.1. Approche lexicologique
6
0.6.2.2 Analyse lexico- sémantique
7
0.7. ARTICULATION DU TRAVAIL
7
CHAP. I PANORAMA DE LA PRESSE RWANDAISE
8
1.0. INTRODUCTION
8
1.1. VUE PANORAMIQUE DE LA PRESSE RWANDAISE
8
1.1.1. La presse rwandaise avant la
colonisation
8
1.1.2 La presse rwandaise pendant et
après la colonisation
9
1.1.2.1. La presse rwandaise pendant la
colonisation
9
1.1.2.2. La presse rwandaise après la
colonisation
12
1.1.3. La presse rwandaise après le
génocide
16
1.2. LES GRANDES PÉRIODES DE LA PRESSE
ÉCRITE RWANDAISE
17
CONCLUSION
19
CHAP II : REPERTOIRE DES JOURNAUX
RWANDAIS
20
2.0. INTRODUCTION
20
2.1. CLASSIFICATION DES JOURNAUX
21
CONCLUSION
30
CHAP III : ANALYSE LEXICO-SEMANTIQUE
DES NOMS DES JOURNAUX RWANDAIS
31
3.0. INTRODUCTION
31
3.1. LA NÉOLOGIE MORPHOLOGIQUE
31
3.1.1. La composition
31
3.1.2. La dérivation
32
3.1.2.1. Préfixation nominale
33
3.1.2.2. Dérivation suffixale
36
3.1.2.3. Dérivation déverbative
38
3.2. LA NÉOLOGIE SÉMANTIQUE
39
3.2.1. La synonymie
39
3.2.2. La polysémie
40
3.2.3. La métaphore
40
3.3. LE CONTEXTE DE DÉNOMINATION DES JOURNAUX
AU RWANDA
42
3.4. LA MOTIVATION DANS LA DÉNOMINATION DES
JOURNAUX AU RWANDA
45
3.4.1. Motivation politique
46
3.4.2. Motivation religieuse
47
3.4.3. Motivation liée à la
pérennité ou la beauté de la Nation
48
3.4.4. Motivation liée aux valeurs
culturelles/ universelles
48
3.4.5. La motivation liée au renouveau ou
au changement
49
3.4.6. Usage des langues dans la presse
écrite rwandaise
51
CONCLUSION
52
CONCLUSION GENERALE
53
BIBLIOGRAPHIE
55
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Parution des journaux selon les 4
périodes
19
Tableau 2: Liste des journaux fonctionnels
21
Tableau 3: Liste des journaux non- fonctionnels
25
Tableau 4: Classes nominales
33
Tableau 5: Présentation synthétique
des procédés morphologiques
38
Tableau 6: Synthèse des
procédés sémantiques relevés dans ce travail
41
Tableau 7: Présentation des thèmes de
motivation dégagés
50
Tableau 8: Fréquence des langues dans la
presse écrite rwandaise
52
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGEUNR : Association Générale des Etudiants de
l'Université Nationale du Rwanda
APROSOMA : Association pour la Promotion Sociale de la
Masse
CDR : Congrès Démocratique pour le Rwanda
CNUR : Commission Nationale d'Unité et
Réconciliation
COK : Collège Officiel de Kigali
CEPR : Conférence Episcopale du Rwanda
EJC : Ecole de Journalisme et de Communication
FPR : Front Patriotique Rwandais
G.S : Grand Séminaire
HCP : Haut Conseil de la Presse
IPN : Institut Pédagogique National
JAC : Jeunesse Agricole Catholique
JDR : Jeunesse Démocratique Rwandaise
JEC : Jeunesse Estudiantine Catholique
JOC : Jeunesse Ouvrière Catholique
LDGL : Ligue des Droits de la personne dans la Région
des Grands Lacs
LIPRODHOR : Ligue pour la Promotion des Droits de l'Homme au
Rwanda
MDR : Mouvement Démocratique Rwandais
MINADEF : Ministère de la Défense
MINIJUST : Ministère de la Justice
MININFOR : Ministère de l'Information
MRND : Mouvement Révolutionnaire National pour le
Développement
ORINFOR : Office Rwandais d'Information
PL : Parti Libéral
PSD : Parti Social Démocratique
RDF : Rwanda Defense Force (les forces rwandaises de
défense)
RIMEG : Rwanda Independant Media Group (groupe rwandais des
médias indépendants)
RTLM : Radio Télévision Libre des Mille
Collines
S.N : Syntagme Nominal
SNR : Service National de Recensement
TRAFIPRO : Travail Fidélité Progrès
TVR : Télévision Rwandaise
ULCO : Unité Lexicale Complexe
ULK : Université Libre de Kigali
ULS : Unité Lexicale Simple
UNAR : Union Nationale Rwandaise
UNR : Université Nationale du Rwanda
0. INTRODUCTION
0.1. DEFINITION DE LA PRESSE
La presse est la plus ancienne des médias. Au fil des
siècles, le même mot a désigné d'abord l'outil,
cette machine à imprimer qu'a inventée Gutenberg, et puis l'usage
que les hommes en ont fait, l'utilité qu'ils lui ont trouvée.
Comme nous le précise Balle, (2004 :6), « Entre 1830
et 1870, la presse invente l'information d'actualité, en même
temps qu'elle assigne leur mission aux journalistes : dire ` ce qui
se passe, ce qui vient de se passer, ce qui va se passer'. De la double
révolution industrielle et libérale, elle est, depuis cette date,
à la fois l'acteur et le témoin. »
Selon Bellinger, (1968 :78), la presse est
« l'ensemble des imprimés répandus dans le public,
destinés à faire connaître les événements du
jour, à donner des nouvelles politiques, littéraires, etc. et
ayant en principe, un numéro, une date, une parution à cadence
régulière. »
A partir de toutes les conceptions, ce qui nous semble
important est cet effort de tout un chacun de nous fournir les détails
possibles qui éclaircissent mieux le bien- fondé de la presse
écrite : les objectifs, les démarches et
méthodologie. De plus, nous en tirons cet élément que la
presse écrite unit le public de près et de loin par le biais soit
des livres, des journaux, des affiches, etc., justement en partageant la
connaissance, les informations qu'ils renferment.
Somme toute, comme l'explique la Grande Encyclopédie
(1975 :9832), « il est très difficile de
délimiter la presse écrite et de différencier exactement
sa nature de celle des autres moyens d'information qui sont soit ses
compléments, soit ses concurrents. Ensuite, n'importe quel type de
publication doit s'attendre aux publics ou récepteurs de trois sortes.
Il s'agit, à la première extrême, des personnes de haut
niveau culturel, riches d'ordinaire mais peu nombreuses. A l'autre
extrême, les pauvres, sous- éduqués. Enfin s'intercalent
entre les deux, les classes moyennes, plus importantes par leur nombre que par
leurs revenus. »
Dans son acception la plus étendue, la presse
écrite est définie comme la manifestation de la pensée et
sa publication par voie de l'impression. Il y a lieu alors de distinguer deux
catégories dans la presse écrite, à savoir la presse
publique et la presse privée. La première dite publique
appartient au gouvernement. Elle est appelée
également « presse officielle » et elle est
issue de l'initiative des autorités administratives.
La seconde est le produit des particuliers, des individus, des
groupes et des associations. C'est dans celle-ci que nous retrouvons la presse
des églises qui fut au début l'oeuvre des missionnaires
chrétiens qui se sont introduits au Rwanda et fondé des missions
dites « civilisatrices » dont la principale tâche
était l'évangélisation. Actuellement, la presse des
églises appartient aux différentes confessions religieuses
présentes au Rwanda.
Cependant on retrouve, toujours à côté de
ces deux grandes catégories, la presse dite « pro-
gouvernementale » qui, par son caractère, appartient aux
privés mais avec une ligne éditoriale et des idéologies
gouvernementales de façon, bien entendu non officielle.
0.2. ETAT DE LA QUESTION ET
PROBLEMATIQUE
Le Rwanda a été longtemps
caractérisé par une communication de type traditionnel.
L'échange de l'information se faisait soit de bouche à oreille,
soit à l'aide de divers instruments à percussion comme le
tambour, la trompette, la flûte. La presse, quant à elle,
n'apparaît au Rwanda que vers les années 30.
Etant donné que la presse constitue un des moyens
essentiels de l'action non seulement culturelle mais aussi économique,
sociale, politique, etc., elle a comme mission principale d'informer,
d'éduquer, de cultiver, de distraire, de susciter la curiosité,
d'élargir les horizons dans tous les domaines, auprès de tous les
publics. C'est sous cet angle que la prolifération des journaux, au
Rwanda, dès 1991, est attachée aux familles ou aux partis
politiques qui venaient de voir le jour. Certains journaux ont
étés créés pour soutenir le gouvernement en place,
les autres pour renforcer l'opposition qui venait de naître.
Selon les informations tirées de la revue
« Dialogue » (1991 :70), on comptait dans cette
même année vingt-deux nouveaux journaux. Tandis que
Chrétien (1995 :44) explique que « ce sont au moins
quarante-deux titres qui apparaissent en cette seule année.
Malgré l'étroitesse du lectorat, l'instauration du multipartisme
et la nouvelle loi sur la presse ont donné un formidable coup
d'accélération aux journaux».
A partir de ce moment, beaucoup d'autres raisons ont
contribué et contribuent encore à l'émergence (ou à
la croissance) de nouveaux journaux. Seulement, même si l'on s'accorde
sur cet accroissement de la presse écrite, l'on dénombre pas mal
de contraintes ou d'obstacles. En réalité, la presse
écrite exige beaucoup de travail dans la rédaction, l'impression,
la diffusion et la distribution des journaux ; ce qui fait qu'elle a moins
d'adeptes que la presse parlée ou audio-visuelle. De plus,
l'analphabétisme constitue un grand handicap à cet égard
dans ce sens que, compte tenu du taux d'analphabétisme, ces journaux
sont mal achetés.
La culture de non- lecture est un autre obstacle majeur que
rencontrent les journaux. En fait, à coté de la faiblesse du
pouvoir d'achat au sein du public rwandais, les problèmes les plus
dangereux restent le poids de la tradition orale et l'apathie du citoyen
rwandais à la lecture. On remarque jusqu'aujourd'hui, et surtout dans
les villes où l'on accède facilement aux journaux, que bon nombre
de gens ne manifestent aucun souci d'acheter ces journaux, non pas parce qu'ils
en sont incapables, mais à cause de cette mauvaise habitude de beaucoup
de Rwandais qui, au lieu de lire, préfèrent des racontars. Enfin
la conséquence en devient la disparition ou la fermeture de certains
journaux.
Contrairement au discours oral, le texte écrit est
toujours beaucoup plus dense. Et l'attention exigée pour la lecture est
plus forte que celle qui est demandée par l'écoute de la radio ou
par la réception du spectacle télévisé.
L'analphabétisme constitue à son tour un grand handicap à
cet égard. Tous les Rwandais peuvent bien écouter la radio, mais
peu sont capables de lire un article de journal. Sur la base des données
du SNR (Service National de Recensement), le taux d'alphabétisation,
pour la population âgée de 15 ans et plus est estimé
à 60% dans l'ensemble du pays, contre 40% d'analphabètes.
Précisons ici, que cette tranche d'âge est globalement
considérée comme étant adulte. A tout cela, s'ajoute enfin
la culture de l'oralité et le problème financier qui freine non
seulement les lecteurs quant à l'achat des journaux, mais aussi les
producteurs de ces derniers.
Vu tous ces phénomènes qui se produisent dans le
domaine de la presse et considérant son rôle et son impact sur
toute la société, plusieurs mémoires de licence ont
été écrits à ce propos, les uns traitant la presse
sous l'aspect journalistique et communicationnel, d'autres cadrant avec son
influence sur la vie politique et administrative ; d'autres encore
s'attardant sur le droit et la liberté de la presse. C'est le cas des
travaux comme ceux de Ihunge, (1993), Kayira Muvunyi, (2001), Mulinda,
(2000), Mundere, (1980), Museruka, (2001), Niyitegeka, (2001), Rutabara Longo,
(2001), Rwumbuguza, (2000), Sibomana, (2000), etc.
Cependant, nous remarquons que l'aspect linguistique reste
jusqu'ici non exploité surtout du point de vue lexical et
sémantique. Seuls Nyirindekwe, (1999), Twagiramariya (1979) et
Twiringiyimana Biraro (2000) ont traité la presse écrite sous un
angle purement linguistique.
Quant à nous, emboîtant le pas à Niklas -
Salminen, (1997 :86) qui dit que « comme la vie ne
s'arrête jamais, des mots nouveaux sont toujours indispensables pour
exprimer les changements qui surviennent, les découvertes scientifiques,
les progrès industriels, les modifications de la vie sociale, etc. en
même temps, il y a des mots qui s'usent qui perdent de leur force et de
leur expressivité et qui finissent par
disparaître », nous allons répertorier tous les
noms des journaux rwandais. C'est une tâche qui s'avère
nécessaire du fait que la prolifération des journaux traduit les
diverses réalités au sein de la société rwandaise.
En réalité, depuis la genèse de la presse rwandaise,
plusieurs journaux paraissent et disparaissent quelques temps, en laissant
derrière eux, leurs noms dans la mémoire des gens. Et puis cette
étude apportera bien d'éclaircissements sur ces noms, à
tous ceux qui en auront besoin.
0.3. Objectifs du travail
0.3.1. Objectif général
Ø Répertorier tous les journaux qui ont
été écrits et/ou qui s'écrivent au Rwanda depuis la
naissance de la presse écrite rwandaise afin d'étudier les
aspects lexicologiques et sémantiques qui interviennent dans leur
dénomination.
0.3.2. Objectifs spécifiques
Dans cette étude nous proposons de :
Ø Dégager les facteurs qui influent sur
l'évolution de la presse rwandaise, et qui influencent sa
dénomination ;
Ø Dégager les structures formelles et les champs
sémantiques des noms des journaux.
Ø Relever les procédés de création
terminologique les plus utilisés dans la dénomination des
journaux rwandais.
0.4 Hypothèse du travail
Ø Les noms des journaux au seraient motivés par
les réalités sociales du milieu.
0.5 Limite du sujet
Notre recherche concerne tous les journaux qui ont paru et/ou
qui paraissent encore au Rwanda, depuis la naissance de la presse écrite
rwandaise jusqu'en 2006. Elle touche toute l'étendue de la presse
écrite, aussi bien privée que publique.
Cependant, cette étude n'a pas manqué de
difficultés, surtout en matière d'identification et
d'accès à d'autres informations. Elles sont liées en
grande partie à un temps limité et aux moyens financiers. C'est
pour cette raison que nous n'avons pas pu recenser toutes les publications
produites en abondance, dans ces derniers temps, au niveau des districts, des
écoles, des associations et des commissions, mais qui ne sont pas encore
officielles.
0.6. Méthodologie
0.6.1 Constitution du corpus
Cette étude est essentiellement basée sur un
ensemble de noms donnés aux différents journaux écrits au
Rwanda. Elle recense essentiellement des noms tirés de l'oeuvre de
Chrétien (1995 :44) c'est-à-dire par la liste de 80 noms de
journaux qui paraissaient au Rwanda avant 1994. D'autres noms sont tirés
de la Revue « Dialogue » n°147 de juillet - août
1991 et du rapport de la Caritas Diocésaine de Kigali sur la situation
de la presse écrite privée dans la ville de Kigali. Nous avons
aussi consulté la thèse de Bart, (1982). Enfin, l'essentiel de
notre corpus est constitué de trois autres listes reçues de
Monsieur Désiré Bazimaziki, chargé de la gestion des
journaux de la presse écrite au Mininfor, et de Monsieur Eric Bazirema,
secrétaire au HCP (Haut Conseil de la Presse) qui nous en a offert
deux : une de 77 journaux fonctionnels jusqu'en 2006 et une autre de 31
journaux qui ont cessé de paraître. Enfin, c'est de la
confrontation de toutes ces listes que ressortit une liste définitive,
plus ou moins exhaustive, des journaux qui ont paru ou qui paraissent encore au
Rwanda depuis l'introduction de la presse écrite et qui forment notre
corpus. Bref, nous avons en tout 236 journaux dont 77 sont fonctionnels et 169
ont cessé de paraître.
0.6.2. Analyse des données et interprétation des
résultats
L'analyse des données et l'interprétation des
résultats de notre recherche seront basées sur deux approches,
à savoir l'approche lexicologique et l'analyse lexico-
sémantique.
0.6.2.1. Approche lexicologique
Cette approche est centrée sur les unités
lexicales ou les mots. Le lexique étant l'ensemble des mots au moyen
desquels les membres d'une même communauté linguistique
communiquent entre eux, l'unité lexicale ou le mot se définit
à son tour comme un élément de base de cet ensemble.
Par l'approche lexicologique, nous allons pouvoir distinguer
les unités lexicales simples des unités lexicales complexes. Pour
tester le caractère lexical de ces unités, on a recours à
deux procédés qui se situent sur le plan syntaxique : il
s'agit du procédé d'inséparabilité et du
procédé de commutation. Le critère
d'inséparabilité fonctionne pour les unités lexicales
morphologiquement et graphiquement simples ainsi que pour les unités
morphologiquement composées mais graphiquement simples. Il joue aussi le
rôle primordial de tester le caractère lexical des unités
graphiquement complexes.
Selon Ntakirutimana (2006 :21), « les
unités lexicales simples (ULS) correspondent aux mots simples tandis que
les unités lexicales complexes (ULCO) sont des unités
lexicales graphiquement complexes mais qui fonctionnent comme des unités
lexicales simples. »
Exemples :-Urumuri rwaa demokarasi, ULCO
-Umurwaanashyaka, ULS
-Ijaambo, ULS
-Ijîisho ryaa rubaanda, ULCO
Bref, cette approche nous permettra de relever et de
présenter les unités lexicales à analyser.
0.6.2.2 Analyse lexico- sémantique
Au cours de cette analyse, nous allons insister sur l'approche
dite relationnelle qui consiste à mettre en relation les unités
de sens les unes avec les autres. Partant de ce que dit Gaudin,
(2003 :151) : l' « approche relationnelle
présente un avantage, celui de faciliter l'appréhension du
lexique comme ensemble, ou comme système, or l'une des
caractéristiques les mieux assurées des termes, c'est sans doute
qu'ils prennent toute leur valeur une fois situés dans un ensemble
terminologique pertinent. », cette approche nous conduira
à une analyse lexico- sémantique des noms des journaux rwandais.
Dans la même analyse, l'approche sémasiologique
nous sera très utile. Il s'agit d'une approche qui part du signe pour
aller vers la détermination du concept. Elle est beaucoup plus
utilisée en lexicologie car elle vise à représenter des
structures rendant compte d'une unité lexicale. Elle nous empêche
ainsi, dans notre étude, de penser à l'onomasiologie, l'approche
contraire, qui part du concept et recherche les signes linguistiques qui lui
correspondent.
0.7. Articulation du travail
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, notre travail est subdivisé en trois chapitres.
Le premier chapitre porte sur une vue panoramique de la presse au Rwanda. Le
deuxième est réservé à la présentation
détaillée des noms des journaux qui constituent notre corpus.
Enfin, le troisième et dernier chapitre est consacré à
l'analyse lexico- sémantique de la dénomination des journaux et
la motivation qui la sous-tend.
CHAP. I PANORAMA DE LA PRESSE RWANDAISE
1.0. INTRODUCTION
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il nous est indispensable
de parler dans ce premier chapitre, de la presse. Etant donné qu'elle
est une culture nouvelle au Rwanda, il est question non pas de traîner
dans de nombreuses théories et définitions, mais de passer en
revue l'avènement de la presse au Rwanda, et son évolution. Il
nous sera également possible de spécifier les grandes
périodes qui l'ont marquée et qui se définissent à
leur tour par les traits marquants de notre histoire.
1.1. Vue panoramique de la presse rwandaise
1.1.1. La presse rwandaise avant la colonisation
L'histoire nous apprend que le congrès de Berlin de
1885 assura le partage de l'Afrique entre trois grandes puissances coloniales
déjà établies, auxquelles s'ajoutèrent les Belges
et les Allemands. Avant cette date, au Rwanda comme partout en Afrique, la
transmission de l'information se faisait d'une façon traditionnelle. On
ne pouvait se transmettre l'information ou le message que de bouche à
oreille ou à l'aide de quelques instruments à percussion. Ce
moyen leur était imposé en raison d'une population totalement
analphabète. Il persista alors, jusqu'au moment où le
missionnaire évangélisateur introduisit l'alphabet, ce qui a
permis une ouverture d'esprit de la masse paysanne à d'autres valeurs
socio- culturelles.
a) La transmission orale ou de bouche à
oreille
Cette façon de communiquer que l'on peut appeler
« presse conversationnelle » consistait à recevoir
une information de la bouche d'une personne et la transmettre aux autres
à son tour, créant ainsi une chaîne de communication. Elle
n'était pas, cependant, sans risque. La plupart du temps, de cette
circulation de l'information pouvait naître des rumeurs, à cause
soit des oublis, des malentendus, ou même des grossissements
d'information.
b) La presse basée sur les instruments à
percussion
La seconde manière de communication dont disposaient
les Rwandais était celle des instruments traditionnels comme le tambour,
la flûte, la corne, etc. Ceux-ci interviennent surtout :
§ Dans certaines cérémonies royales (la
mort du roi par exemple)
§ Lors de la chasse
§ Lors des expéditions guerrières
§ Au cours des veillées, etc.
1.1.2 La presse rwandaise pendant et après la
colonisation
1.1.2.1. La presse rwandaise pendant la colonisation
Cette période se caractérise par une
« nouvelle presse » ou « presse
moderne » communément appelée « mass
communication ». Elle recouvre sans aucun doute la presse
écrite, la radio, la télévision, etc. Signalons ici que le
Rwanda n'a connu, pendant toute la période coloniale que la presse
écrite. C'est à peine après l'indépendance qu'il
dispose de la radio nationale. Quant à la télévision,
elle ne vit le jour qu' en 1993.
a) Sous la domination allemande
Il est à souligner que pendant la domination allemande,
la situation de la presse demeura comme avant. En lisant BART, A.
(1982 :23), nous nous rendons compte que « non
seulement les Allemands se sont préoccupés davantage (au premier
plan) de l'organisation administrative et politique du pays, mais aussi leur
effectif était trop insignifiant pour justifier la création d'un
journal propre dans un pays tout entier de civilisation orale où il n'y
avait nul autre lecteur même potentiel. »
A côté des Allemands, le pays était
occupé également par les missionnaires qui avaient comme
principal objectif d'enseigner la parole de Dieu et de convertir le plus grand
nombre de gens possible. Bart, ajoute
que : « débordés par des questions
spirituelles et matérielles de l'installation dans le pays, les
missionnaires n'ont pas réalisé de journal pendant la
période d'administration allemande. »
Tout bien considéré, le souci de l'information
persistait chez les Pères Blancs. A travers leurs écrits
apparaissent quelques éléments sur leur information surtout dans
leur correspondance. En citant la Lettre de Léon Delmas, Bart,
(1982 : p50) nous donne l'exemple de ce qu'écrivait le père
Léon Classe le 10 mars 1910 : « Mgr (Hirth) demande
quand je commencerai le journal pour le Rwanda. Si nous ne trouvons pas une
presse. J'ai répondu que le vicariat de suite la presse, les
confrères m'aideront et je chercherai au dehors, nous rendrons au
Vicariat ses avances. » Cette soif n'a cessé de hanter
les missionnaires catholiques, qui finirent par être, plus tard, à
l'origine de la presse rwandaise. Ils finirent par créer bon nombre de
journaux comme l'affirme Tudesq (1999 : 53) « Les
Pères Blancs ont créé les premiers journaux aux pays des
mille collines : L'Echo du Kivu puis en 1923, le Petit Echo au Rwanda et
surtout en 1933, un mensuel en kinyarwanda devenu le Kinyamateka. Il est
créé aussi en 1954, le journal « Temps Nouveaux
d'Afrique » qui traitait les nouvelles de la région
environnant le Rwanda : le Burundi et l'Est du Congo- Belge. Le petit
journal des enfants « Hobe » vit le jour en 1955 sous
l'initiative de Mgr Bigirumwami, devançant ainsi
« Imvaho » l'aîné de la presse publique qui
débuta en 1960. »
Il convient d'ajouter à cette liste d'autres journaux
de l'église catholique qui datent de la même
période bien qu'il ne nous est pas facile d'inventorier toutes les
revues parues à cette époque. Nous parlons par exemple de
L'Echo du Séminaire de 1938, qui fut un bulletin de liaison
entre les anciens du Séminaire à l'époque ;
L'Ami, en 1945, revue des anciens élèves du
Séminaire ; Théologie et Pastorale au Rwanda, paru
en 1946. Il s'agit de revue du Clergé écrit en français et
en kinyarwanda. Il y avait également Kurerera Imana en 1949,
Cor Unum en 1955 qui était un bulletin de l'amicale des anciens
du Séminaire, Agisiyo Gatolika mu Rwanda paru depuis 1958 et
bien d'autres.
b) Pendant la domination Belge
Les Belges, à leur arrivée, ont entrepris des
initiatives dans le secteur social, d'enseignement, de santé publique,
etc. L'enseignement aura servi de base à l'existence de la presse.
L'alphabétisation préoccupe ainsi le gouvernement colonial belge,
mais les publications concernant le Rwanda restent minimes. Toujours en lisant
Bart, (1982 : 30) qui cite cette fois- ci Durieux « ce
régime très sévère en matière de presse
faisait suite aux incidents assez sérieux, dus à une propagande
pan- nègre originaire d'Amérique et à l'introduction dans
la colonie des pamphlets et des journaux émanant de la même source
tous susceptibles de provoquer l'insubordination, voire la révolte des
indigènes contre les Blancs, à les exciter contre eux, et
à détruire leur autorité morale
indispensable.... ». Un peu plus loin, le même auteur nous
fait part de la réflexion qu'a faite Dryepont, après une
étude minutieuse de la situation au Congo, et précise que :
«il n'y a pas de presse coloniale indigène pour la bonne raison
que le nombre des lettrés de couleur y est encore infime. Quoi qu'il en
soit, il ne nous paraît pas contestable qu'elle ne pourra être
utile que si elle est rédigée, par les
Européens, très prudents, très avertis,
très expérimentés et ayant énormément de
doigté. Laissée aux mains des gens de couleur, elle ne pourra
manquer de devenir dangereuse et subversive ... » (Dryepont,
cité par Bart, 1982 :31).
En réalité, cette réflexion est
partagée par BART, (1982 :127) « les Belges qui
reconnaissaient très bien la puissance de la presse comme arme dont les
indigènes pouvaient se servir pour demander leur liberté et leur
indépendance n'eurent pas le souci de l'encourager, par contre ils
prirent des mesures draconiennes afin d'étouffer dans l'oeuf la
naissance et la conception de pareilles idées ». Ces
mesures eurent aussi comme objectifs d'empêcher aux colonisés tout
contact avec la presse écrite étrangère qui, à
leurs yeux, constituerait un handicap à l'oeuvre déjà
entreprise. Ce qui est clair, poursuit Bart (1982 :128), c'est qu'
« il fallait tout simplement une presse produite par les Belges
eux-mêmes et qu'ils devaient suivre à la loupe pour éviter
le pire éventuel ». Au cours des dernières
années de la colonisation et surtout depuis août 1956,
l'évolution de la presse d'inspiration indigène s'est
caractérisée par la présentation et la défense des
programmes politiques.
c) Naissance de la presse politique au
Rwanda
Depuis sa naissance en 1933, la presse rwandaise était
monopolisée par les missionnaires Pères Blancs, pour des raisons
déjà évoquées. Les années 50 ont vu
naître des idées nouvelles qui furent à la base de la
naissance de ce que l'on appelle « la presse politique ou la presse
révolutionnaire». Les élites de l'époque,
appelés « évolués », avaient besoin
d'un organe de presse dans lequel ils pouvaient exprimer leurs opinions sans
passer par la presse catholique. C'est ainsi que Grégoire Kayibanda
avait, le premier exprimé dans l'Ami, son désir en ces
termes : «il faut une presse pour les évolués,
réalisée par eux et pour eux, pour qu'elle soit correspondante
à leurs aspirations. Mais loin de la remplacer, la presse des
évolués confirme la nécessité de celle
destinée à éclairer les masses. Il faut que celles-ci
soient préparées à recevoir l'éventuelle action des
élites, il faut qu'elles soient réceptives, aux problèmes
ou en voie de l'être sainement par les cercles ou les périodiques
d'évolués. » (Kayibanda, cité par Bart,
1982 :162)
Les principaux journaux de ce courant sont :
Soma, lancé le 31 Août 1955 et qui devait être le
porte- parole du peuple et plus tard, celui du premier parti politique :
APROSOMA. Ijwî ryaa rubaanda rugufî, le 2ème
journal, paru à Astrida en 1958 appartenant lui aussi à
APROSOMA et remplace plus tard Soma. En troisième lieu, vient
Rwaanda nzîizâ, propriété de l'UNAR, depuis
le 15 juillet 1959 et devait ainsi faire face aux articles incendiaires de
Soma et Ijwî ryaa rubaanda rugufî. Il y eut
enfin, l'Unité, journal créé à son tour
par Africa, Rutsindintwarane et Rwagasana, membres de l'UNAR qui étaient
restés au Rwanda. Il fut en fait un prolongement de Rwaanda
nzîizâ dont l'arrêt est daté de novembre 1959
suite à l'exil de son comité de rédaction.
1.1.2.2. La presse rwandaise après la colonisation
a) Sous la première
république
Kayibanda, ancien journaliste du Kinyamateka,
prit le pouvoir et devint le premier Président de la République
du Rwanda. Il avait lutté à cor et à cri pour la
création d'une presse indigène, capable de constituer un pont
entre les élites et les masses. Il avait donc les atouts pour
développer la presse rwandaise. Néanmoins, on a perdu tout
l'espoir qu'on avait en lui, car, arrivés au pouvoir, les premiers
dirigeants se sont contentés de multiplier uniquement les textes
officiels dans le souci de contrecarrer le pouvoir royal d'hier. Quant au
domaine de la presse, on n'a rien changé.
En effet, comme le croit Bart, (1982 :161) «il
semble donc que le Président, qui était arrivé au
pouvoir grâce à la presse et qui, de ce fait, en connaissait la
puissance, ne voulait pas qu'elle joue le même rôle, à ses
dépends cette fois-là. (...) Mais il ne voulait pas se
dédire et multiplia- ou laissa se multiplier- les grandes
déclarations tout en veillant à ce qu'une presse
étroitement contrôlée par le gouvernement occupe le devant
de la scène et que la presse catholique, ne soit plus un foyer de
contestation .»
On se rend compte que parfois le président avait peu de
confiance aux moyens de communication privée. Dans sa lettre aux
responsables du pays datée du 12 octobre 1968, le président
Kayibanda affirmait : «l'information des masses sur le programme
national est une nécessité. Presse écrite, radios,
cinémas, photos, réunions et meetings des populations qui
n'insisteraient que sur le coté négatif de la vie au lieu de
montrer l'objectif et d'indiquer les moyens, même modestes d'y arriver,
seraient des saboteurs pour le développement de la Nation. Tous ceux,
dans le pays, qui disposent de ce genre de moyens de communication
(d'information et de formation) sont responsables de la stagnation du
progrès du peuple. » (Bart, 1982 :162)
De tout cela, on peut conclure que pendant la première
République, l'autorité a su imposer son ton, la doctrine
prêchée par le pouvoir était de mise. A part les journaux
catholiques dont Kinyamateka, Dialogue et la revue des
jeunes, Hobe, aucune autre entreprise de presse privée n'a vu
le jour.
b) Sous la deuxième
république
Depuis le début de la deuxième république
jusqu'en 1990, il n'y a pas eu de grands changements en matière de
presse et particulièrement de presse privée. Les conceptions
souvent implicites chez Kayibanda ont été explicitées chez
son successeur.
On se rend compte même que parfois le Président
voulait se servir de la presse comme auxiliaire du gouvernement et, dans ce
cas, elle était destinée à conscientiser les masses
à bien accueillir les décisions prises. Le même auteur le
souligne quand il cite l'extrait de déclaration du Président
Habyarimana du 9 août 1974 qui développe d'ailleurs celle du
1er août 1973. « ...on ne peut pas se passer de
la presse puisque c'est un intermédiaire entre le chef et ceux qui
doivent exécuter les décisions qui ont été
prises... le chef connaît les desseins de ses subordonnés par la
presse et il communique sa pensée profonde par ce canal »
(Bart, 1982 :163).
De même, le Président Habyarimana avait
déclaré : « j'ai dit ailleurs que
l'information servira de trait d'union entre les gouvernants et les
gouvernés. C'est-à-dire que les gouvernants ont aussi un grand
besoin d'être éclairés et positivement critiqués.
Mais cette critique ne doit pas se faire dans notre pays, synonyme d'irrespect
et d'offense voulus. » (Dialogue N°79 1980 :2.)
En réalité, à travers ses
différents messages, le Président voulait montrer à
l'opinion publique son attachement à la déclaration universelle
des droits de l'homme tout en les limitant par des termes obscurs ou mal
définis. Cette pensée est accentuée un peu plus loin quand
il ajoute « c'est pourquoi, dans notre pays, mon gouvernement
s'attelle, autant que ses moyens le lui permettent, à développer
une information saine, répondant aux objectifs et à l'esprit de
notre programme d'action, louant, sans chauvinisme, mais fièrement,
l'âme de notre peuple... » (J. Habyarimana, Message
à Dialogue N°79, 1980 :2.)
Il est regrettable cependant, que toutes les initiatives qui
avaient été prises dans le cadre de la presse, ont
été freinées, à partir de l'Indépendance,
conséquence d'un régime dictatorial qui a marqué les deux
Républiques. La preuve en est que seuls trois journaux ont vu le jour
durant plus de 30 ans. Il s'agit de :
§ « Urumuri rwa
Demokarasi », journal du Parti MDR Parmehutu né en
1963 ; il s'arrêta en 1973 pour réapparaître en 1991,
avec la renaissance du Parti en question.
§ « Le coopérateur
- Umunyamuryango » créé en 1965 par la
coopérative TRAFIPRO et fermé en 1985.
§ En 1963, apparaît le journal
« Rwanda carrefour de l'Afrique » écrit en
trois langues : français, anglais, swahili. Il fut remplacé
par « Le Relève » en 1973, connu
aujourd'hui sous le nom de « La Nouvelle
Relève ».
On remarque alors que de 1973 à 1989, aucun journal n'a
été créé. Au contraire, les journaux ont
été découragés, ceux qui existaient
déjà ont été arrêtés, sans oublier la
persécution des journalistes d'alors. A partir des années 90, on
assiste à une prolifération des journaux de telle sorte qu'en
1993, on dénombre plus de 80 journaux. En plus, des radios furent
créées : « Radio Télévision des
Milles Collines (RTLM), et « radio Muhabura »,
propriété du FPR-INKOTANYI dans le temps.
c) La naissance de la presse contestataire
Depuis l'avènement de la deuxième
république, la presse rwandaise a été
représentée, à part la presse publique, surtout par les
titres catholiques dont Kinyamateka, tenu par la conférence
Episcopale, la revue Dialogue, un mensuel fondé par
l'abbé Massion en 1967 et dirigé, depuis lors par les
Pères Blancs, et Hobe, journal destiné à la
jeunesse. A côté de cette presse catholique, évoluait
Umunyamuryaango Trafipro, mensuel de la coopérative- Trafipro,
qui fut obligé d'arrêter ses parutions en 1985 à cause de
multiples pressions qu'il subissait de la part du régime.
Le déclic se produisit en 1987 avec le lancement du
journal Kanguka (Réveille- toi), un nouveau mensuel
indépendant. Son initiateur est Vincent Rwabukwisi, très
opposé au régime. « Rompant avec le ton
compassé de Kinyamateka et le discours ennuyeux des
médias officiels, Kanguka et le tout premier journal à faire
connaître au Rwanda les Øfaits diversØ,
en dénonçant de moins en moins timidement les abus du
régime et les affaires de corruption. » (Chrétien,
1995 :21)
Après Kanguka, d'autres nouveaux journaux inondent la
capitale en 1990, année que l'on considère comme Øle
printemps de la presse au RwandaØ. Cette prolifération aurait
aussi un rapport avec la politique générale du Rwanda
caractérisée par les violences dont Guichaoua nous donne les
explications suivantes : « parmi les explications de ces
excès de violence, on indiquera bien entendu, sur le plan historique,
les effets de mémoire, peurs et fantasmes légués par
l'histoire contemporaine, la ségrégation ethnique diffusée
et officialisée, sur le plan socio- économique, la violence
quotidienne des rapports sociaux dans un contexte de lutte pour la survie(...).
Sur le plan idéologique ensuite, peuvent être invoqués la
crise de la transmission des valeurs des aînés sur les collines
qui ne sont plus en mesure de proposer à leurs descendants,
l'enfermement culturel, la modification du ` Père de la Nation'. Au
niveau politique enfin, on insistera sur la cristallisation des appartenances
partisanes. » (Guichaoua, 1995 :36). Tous ces journaux
adoptent un ton nouveau, une liberté d'expression sans
précédent. Ils provoquent ainsi une grande panique chez certains
Rwandais comme l'écrit toujours Chrétien, et la réaction
répressive du pouvoir est alors considérée comme
légitime.
« Pour contrecarrer l'audace et quelques
débordements de la presse privée, l'autorité essaie
d'utiliser la presse officielle qui Ø pèche par
trop de sympathie aux pouvoirs établis Ø »
(Nubahumpatse, 1991 :6). Chrétien (1995 :44) ajoute à
ceci : « Et comme cette officielle n'a plus de crédit
aux yeux de tous, le régime se cherche d'autres porte-
voix ».
Le Président Habyarimana encouragea la création
de journaux concurrents, fortement engagés dans l'ethnisme et dans la
lutte contre l'ØennemiØ, aussi bien intérieur
qu'extérieur. A ce propos, Vidal (1995 :22) dit
que « l'état- major de l'armée rwandaise
définissait ainsi les ennemis et les complices : l'ennemi principal
est le Tutsi de l'intérieur et de l'extérieur extrémiste
et nostalgique du pouvoir, qui n'a jamais reconnu et ne reconnaît pas
encore les réalités de la révolution sociale de 1959.
Quant à ses complices, ils se recruteraient dans divers groupes sociaux
parmi lesquels figurent notamment les réfugiés tutsis, les tutsis
de l'intérieur, les hutus mécontents du régime en place,
les sans- emploi de l'intérieur et de l'extérieur du Rwanda, les
étrangers mariés aux femmes tutsi ». L'objectif du
Président Habyarimana est « de parler plus haut et plus
fort que les autres médias, d'où l'apparition des journaux
extrémistes qui vont relayer et amplifier cette définition de
l' Ø ennemiØ » (Rutembesa,
1999 : 6-7). C'est enfin ce que justifie Chrétien (1995 :45)
quand il précise que : « parmi les 41 titres
nouveaux qui voient le jour en 1991, le régime suscite la
création d'au moins 11 journaux à la dévotion du
régime »
1.1.3. La presse rwandaise après le génocide
a) La presse écrite
Au lendemain du génocide, la presse privée qui
avait joué le rôle prépondérant dans la politique et
la vulgarisation de l'idéologie divisionniste a eu du mal à se
relancer suite à de nombreuses pertes tant humaines que
matérielles. Il est vrai qu'une cinquantaine de journalistes de la
presse écrite ont perdu la vie, d'autres ont pris le chemin de l'exil,
d'autres encore ont été emprisonnés pour avoir
participé au génocide.
Il fallait donc une presse différente de celle d'hier
où le discours ethnique, régionaliste, devait céder la
place au dialogue. Les journaux créés à cette
époque ont comme objectifs de dénoncer l'idéologie
divisionniste véhiculée depuis la colonisation, et entretenue par
les deux régimes successifs pour expliquer leur politique qu'on dirait
machiavélique. C'est pour cette raison que les articles publiés
ont, pour la plupart, comme thèmes, la paix, la réconciliation,
la justice, etc. A titre d'exemple nous donnons quelques titres parmi ceux qui
ont paru dans cette période : Rwanda -Renaître
(1996), The New Thinking (1995), Ingabo (1995),
Ibuka (1998), Rwanda Libération
(1996), The New Times (1995), Rushyaâshya (1996),
Inkîiko Gacaâca (-), et j'en passe.
b) La presse audiovisuelle
En ce qui concerne la presse parlée / audio- visuelle,
l'on assiste à de nombreuses initiatives des investisseurs rwandais ou
étrangers quant à la fondation des radios privées. On
dénombre 12 stations de radiodiffusion dont la Radio Rwanda et
« Radio z'abaturage » de Butare, Gisenyi et Cyangugu
régies par le Gouvernement rwandais, et le reste des
propriétés de certains particuliers, des institutions comme
l'Eglise Catholique, Eglise Adventiste du 7e jour,
L'université Nationale du Rwanda, etc. On ne passerait pas sous silence
les trois autres projets de radiodiffusion qui ne sont pas encore
réalisés : Radio Africa Ltd, Medical Assistance radio, FM
radio Station. Quant à la télévision, l'on ne compte
jusqu'aujourd'hui que la seule Télévision Rwandaise (TVR).
1.2. Les grandes
périodes de la presse écrite rwandaise
La presse rwandaise a traversé, dès sa
naissance, au moins quatre grandes périodes ayant chacune un apport
particulier ou une influence quelconque sur sa dénomination et son
évolution.
Il s'agit en premier lieu de la période d'avant les
années 60. C'est la genèse de la presse rwandaise, dominée
surtout par le goût des Blancs (colonisateurs et
évangélisateurs), ce qui fait que le contenu voire la
dénomination de la plupart des publications de ce temps reflète
la vision et la mission, politiques et/ou religieuses qu'ils avaient non
seulement sur le Rwanda mais aussi sur les pays environnants (Congo- Belge et
Urundi). Nous citons à titre d'exemples les journaux comme :
L'Echo du Kivu (1920), Le petit Echo au Rwanda (1923),
Kurerera Imâana (-), Kinyâmatêekâ
(1933), Temps Nouveau d'Afrique (1954), etc.
La deuxième période se situe entre les
années 60 et 90. Elle est ainsi délimitée pour les raisons
suivantes : la date de départ correspond aux débuts de
l'Indépendance. Le Rwanda sort du colonialisme et la presse de cette
période reflète l'acharnement de quelques leaders dans la lutte
pour l'indépendance et l'influence qu'ils ont exercée sur la
population. C'est ainsi que certains journaux sont tenus par les partis
politiques. Ensuite, le Rwanda connaît à deux reprises le
monopartisme c'est -à -dire la première et la deuxième
Républiques sous lesquelles la parole était accordée au
seul parti dirigeant, ne favorisant en aucun cas l'évolution de la
presse. Ceci se justifie par la parution de très peu de nouveaux
journaux tenus par l'Etat ou l'Eglise et quelquefois par la disparition de ceux
qui existaient. Parlons de : Soma (1955) qui deviendrait
« Ijwî ryaa Rubaanda Rugufî » du
premier parti politique APROSOMA, Rwaanda Nziizâ (1959) du parti
UNAR, Urumuri rwaa Demokarasi (1963) journal
du parti MDR Parmehutu, Le Coopérateur- Umunyamuryaango paru en
1965 et qui disparaît en 1985, La Relève (1973) qui
remplace Rwanda Carrefour de l'Afrique créé en 1963,
etc.
La troisième période, quant à elle, va de
1990 jusqu'en 1994. Elle est marquée surtout par le multipartisme et
beaucoup d'autres changements politiques. La presse de cette période est
dominée en général par l'idéologie divisionniste,
le mécontentement, l'oppression, ce qui a favorisé le
génocide de 1994. On assiste, au cours de cette période, à
une montée extraordinaire de la presse rwandaise et à la parution
des journaux en nombre considérable. Nous avons parmi eux :
Kaangura (1990), Le Démocrate (1990),
Ijîisho ryaa Rubaanda (1990), Umurwaanashyaka (1991)
Rwaanda rushyâ (1991), Le Patriote (1991), L'Ere de
la Liberté (1991), Intwâari Ijwî ryaa J.D.R.
(1991), Intêerahâmwe (1992), Ikinâni
(1992), Power-Pawa (1993), Paix et Démocratie
(1993), L'Emancipation (1994).
La quatrième et dernière période, celle
de 1994 à nos jours, se caractérise par une presse aux
débuts difficiles du lendemain du génocide : pas mal de
journalistes ont perdu leur vie, d'autres ont été
emprisonnés ou exilés. Les destructions matérielles sont
aussi innombrables. Toutefois, cette presse est, contrairement à la
précédente, caractérisée par une volonté de
participer à la reconstruction du pays, de rétablir
l'unité et la réconciliation des Rwandais, de contribuer au
développement, ainsi de suite. Les noms suivants témoignent de ce
contexte : Renaissance (1995), The New Thinking (1995),
Ukurî gacaâca (1995), Inkîiko Gacaâca
(1997), Kumekucha Nyota Yenu (2000), Umucô
(2002), Population et Développement (2002),
Education Forum bite mu burezi (2005),
Umuvûgizi (2006), Tribune
sport (2006), Echo du Réseau des Femmes
(-), et bien d'autres.
Tableau 1: Parution des
journaux selon les 4 périodes
PERIODE
|
NOMBRE DE PARUTIONS
|
FONCTIONNELLES
|
NON FONCTIONNELLES
|
TOTAL
|
] 1960
|
3
|
10
|
13
|
[1960-1989]
|
3
|
47
|
50
|
[1990-1994]
|
2
|
73
|
75
|
[1995-2006]
|
70
|
28
|
98
|
TOTAL
|
78
|
158
|
236
|
Conclusion
Comme la presse forme le noeud de notre étude, nous
avons jugé bon d'attirer notre attention sur sa situation au Rwanda
depuis son introduction. C'est dans ce sens qu'un accent a été
mis sur les différentes étapes qu'a franchies la presse rwandaise
dans son ensemble. Nous avons évoqué quelques difficultés
qu'elle a rencontrées au cours de son chemin, les réalités
sociales et politiques qui l'ont influencée, ce qui nous a permis
à la fin de subdiviser son histoire en périodes significatives
résumées dans un petit tableau précisant le nombre de
journaux qui ont paru au cours de chaque période.
CHAP II : REPERTOIRE DES JOURNAUX RWANDAIS
2.0. Introduction
Ce deuxième chapitre consiste en une
présentation d'un glossaire des noms des journaux rwandais obtenu
grâce à la compilation des informations tirées des
différents documents écrits. Ces noms sont
présentés dans un tableau qui nous renseigne sur la date de
publication du premier numéro de chaque journal, sur le
propriétaire ou directeur du journal et, selon les possibilités,
l'information sur son orientation ou sa tendance politique.
Toutes ces informations sont jugées nécessaires
dans ce sens qu'elles nous préparent à une analyse qui fera
l'objet du troisième chapitre et aideront également à
réfléchir sur la motivation qui se trouve derrière la
dénomination de ces journaux. La date du premier numéro nous
précise particulièrement dans quelle période et contexte
socio- politique est né le journal. Quant au propriétaire et
orientation, ils nous donnent une idée sur l'idéologie qui
prédomine dans ce journal et, partant, sous-tend sa dénomination.
2.1. CLASSIFICATION DES JOURNAUX
Tableau 2: Liste des journaux
fonctionnels
N°
|
Titre du journal
|
Date du 1er N°
|
Propriétaire
|
Orientation
|
|
1. Kinyâmatêeka
|
1933
|
Conférence Episcopale
|
Propagation de la foi chrétienne
|
|
2. Hoobe
|
1954
|
Conférence Episcopale
|
Enseignement des valeurs humaines à l'enfant
|
|
3. Civitas Mariae
|
1958
|
Evêché de Nyundo
|
Spiritualité
|
|
4. Imvâahô (nshya)
|
1960
|
ORINFOR
|
Exprimer le point de vue du gouvernement
|
|
5. La Nouvelle Relève (ex-La Relève)
|
1973
|
Idem
|
Exprimer le point de vue du gouvernement
|
|
6. Unis dans la Charité
|
1977
|
Evêché de Butare
|
Spiritualité
|
|
7. Urumuli rwaa Kriîstu
|
1991
|
G. S. de Nyakibanda
|
Spiritualité
|
|
8. Ubumwê
|
1992
|
John Sendanyoye
|
Info générale
|
|
9. Amani
|
1995
|
LDGL
|
Promotion des droits de l'Homme
|
|
10. Ingabo
|
1995
|
MINADEF
|
Faire connaître RDF
|
|
11. The new Times
|
1995
|
David Kabuye
|
Améliorer l'image de marque du Rwanda
|
|
12. Rushyaâshya (Ex Rwaanda Rushyâ)
|
1996
|
J.G. Burasa
|
Info générale
|
|
13. Urunâanâ
|
1996
|
G.S. de Nyakibanda
|
Pastorale
|
|
14. Grands Lacs hebdo
|
1997
|
Center for research and documentation
|
Analyses
|
|
15. Huguuka
|
1998
|
Huguka asbl
|
Formation et information en milieu rural
|
|
16. Podium
|
1998
|
Groupe de journalistes de sport de la TVR
|
Information sportive
|
|
17. Rwaanda Newsline
|
1999
|
RIMEG
|
Analyse indépendante de l'actualité nationale et
internationale
|
|
18. Arboretum
|
1999
|
AGEUNR
|
Information sur la vie académique et divers
|
|
19. Urubûga rw'Abagorê
|
1999
|
Conférence Episcopale
|
Promotion de la femme rwandaise
|
|
20. Aréopage
|
2000
|
G.S. de Nyakibanda
|
Théologie
|
|
21. Le réveil Ikôonderâ
|
2000
|
Sam Gody Nshimiyimana
|
Info générale
|
|
22. Umuseeso
|
2000
|
RIMEG
|
Fournir l'autre information opposée aux médias
officiels
|
|
23. Gasaabo
|
2001
|
Capiton Uwitonze
|
Info Générale
|
|
24. Les points focaux (revue de presse)
|
2001
|
Jovin Ndayishimiye
|
Analyses
|
|
25. The New Butarean
|
2002
|
UNR-EJC
|
La vie académique
|
|
26. Le verdict & Umukîindo
|
2002
|
LIPRODHOR
|
Justice et droit de l'Homme
|
|
27. Population & Développement
|
2002
|
|
Développement à la base
|
|
28. Umucô
|
2002
|
Bonaventure Bizumuremyi
|
Info générale
|
|
29. Umuragê
|
2002
|
François Ntarugera
|
Info générale
|
|
30. Imbârutso
|
2003
|
Lucie Umukundwa
|
Info générale
|
|
31. Dialogue (édité au Rwanda)
|
1969
|
Dialogue asbl
|
Analyse et réflexion
|
|
32. Impaanda
|
2004
|
Association « ami des jeunes »
|
Campagne de prévention anti-sida
|
|
33. La voie de Radio Marie - Rwanda
|
2004
|
Jean Paul Kayihura
|
La foi chrétienne
|
|
34. ULK- Magazine
|
2004
|
ULK
|
Actualité académique
|
|
35. Rwaanda Championi
|
2004
|
RIMEG
|
Sports et loisirs
|
|
36. Umwêezi
|
2004
|
Théodore Ntarindwa/J.B. Nzaramba
|
Info générale
|
|
37. Education Forum, Bitê mu Burezi?
|
2005
|
Grâce Sumwiza
|
Info générale
|
|
38. Football Imaanzi
|
2005
|
Die Nsabimana
|
Actualité sportive
|
|
39. Hozanah Magazine
|
2005
|
Zion Temple
|
Evangélisation
|
|
40. Ingeenzi
|
2005
|
Alphonse Munyankindi
|
Info générale
|
|
41. Itwaararike
|
2005
|
François Ntagungira
|
Info générale
|
|
42. Journal rugari urubuga rw'ibitêekerezo byuubaka
|
2005
|
Assumani Niyonsaba
|
Info générale
|
|
43. Le réveil, Ikinyâmakûru gikorera mu
mucyô
|
2005
|
Robert Bond Umuhoza
|
Info générale
|
|
44. Objectif
|
2005
|
Jules Barasa
|
Info générale
|
|
45. The Rwanda weekly review
|
2005
|
Maalim Rashid
|
Economique
|
|
46. Umuhanuuzi
|
2005
|
Claude Ndamage
|
Info générale
|
|
47. Umurâbyo
|
2005
|
Agnès Nkusi Uwimana
|
Info générale
|
|
48. Umuriinzi,
|
2005
|
J.B. Gatete
|
Préoccupation écologique
|
|
49. Urumuli
|
2005
|
Frank Tanganika
|
Info générale
|
|
50. Focus
|
2006
|
Shyaka Kanuma
|
Info générale
|
|
51. Ihûuriro Amakurû mu mitwê ya
Politiîki ?
|
2006
|
Forum de concertation des formations politiques
|
Idéologie et politique des partis politiques
|
|
52. Impâmo
|
2006
|
Jean Claude Mwitende
|
Info générale
|
|
53. Iriba
|
2006
|
Laetitia Kayisengerwa
|
Info générale
|
|
54. Isiîmbi -
|
2006
|
Emmanuel Nduwayo
|
Info générale
|
|
55. L'Entrepreneur
|
2006
|
Didace Gasana
|
Info générale
|
|
56. Media plus
|
2006
|
Kennedy J.B. Ndahiro
|
Info générale
|
|
57. Police magazine
|
2006
|
Commissariat général de la police
|
Faire connaître le rôle de la police
|
|
58. Regards croisés
|
2006
|
Jovin Ndayishimiye
|
Info générale
|
|
59. Tribune Sport
|
2006
|
J.M. Mutesa
|
Info sportive
|
|
60. Umusaânzu urûkwiiye
|
2006
|
Léon Nkusi
|
Info générale
|
|
61. Umuvugîzi
|
2006
|
J.B. Gasasira
|
Info générale
|
|
62. Igorora
|
|
CNUR
|
Unité et réconciliation des Rwandais
|
|
63. Isoonga
|
|
J. Claude Nkubito
|
Info générale
|
|
64. Haguruka
|
|
Haguruka asbl
|
Promotion du genre féminin
|
|
65. Twêese hamwê
|
|
Pro- femme Twese hamwe (ONG)
|
Revue Féministe
|
|
66. Echo du réseau des femmes
|
|
Réseau des femmes
|
Promotion de la femme
|
|
67. Inkîiko Gacaâca
|
|
MINIJUST
|
Justice participative
|
|
68. Trait d'Union
|
|
Evêché de Kabgayi
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
69. Stella Matutina
|
|
Evêché de Kibungo
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
70. Croisée des chemins
|
|
Archevêché de Kigali
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
71. Notre Lien
|
|
Evêché de Ruhengeri
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
72. Bulletin de la Conférence des Evêques
Catholiques du Rwanda
|
|
C.EP.R.
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
73. Partageons
|
|
Evêché de Byumba
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
74. Unanimeter
|
|
Evêché de Cyangugu
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
75. La Vigne du seigneur
|
|
Evêché de Gikongoro
|
La foi chrétienne et spiritualité
|
|
76. Intêeko
|
|
Parlement rwandais
|
Point de vue du parlement
|
|
77. Ubutâbeerâ
|
|
MINIJUST
|
Réforme judiciaire
|
Tableau 3: Liste des journaux
non- fonctionnels
N°
|
Titre du journal
|
Date du 1er N°
|
Propriétaire
|
Tendance Politique
|
|
1. L'Echo du séminaire
|
1938
|
Conférence épiscopale
|
Bulletin de liaison entre les anciens du séminaire
|
|
2. L'ami
|
1945
|
Diocèse Kabgayi
|
Spiritualité
|
|
3. Théologie et pastorale
|
1946
|
Eglise catholique
|
Revue du clergé
|
|
4. Kurerera Imâana
|
1949
|
Pères Blancs
|
Pour les enseignants
|
|
5. Temps Nouveau d'Afrique
|
1954
|
Pères Blancs
|
La mission chrétienne
|
|
6. Cor unum
|
1955
|
Pères Blancs
|
Bulletin de l'amicale des anciens séminaristes
|
|
7. Soma devient Ijwî ryaa rubaanda rugufî
|
1955
|
Parti APROSOMA
|
Mobilisation politique
|
|
8. Agisiyo gatorika mu Rwaanda
|
1958
|
Eglise catholique
|
Catéchèse
|
|
9. Ijwî ry'urubyiruko
|
1958
|
JOC
|
Occupation de la jeunesse catholique
|
|
10. Rwaanda nzîizâ
|
1959
|
Parti UNAR
|
Actualité politique
|
|
11. Actualités
|
1962
|
Gouvernement
|
Point de vue du gouvernement
|
|
12. Journal officiel de la République Rwandaise
|
1962
|
Gouvernement
|
Publication des articles de lois
|
|
13. Umutaanguha
|
1962
|
Soeurs Benebikira
|
Préoccupation des Religieuses
|
|
14. Etudiants en vacances
|
1963
|
Les étudiants
|
La vie estudiantine
|
|
15. Rwanda Carrefour de l'Afrique
|
1963
|
Gouvernement
|
Actualité du gouvernement
|
|
16. Urwêego
|
1964
|
JAC
|
Activités cotidiennes de la jeunesse
|
|
17. La voie des étudiants
|
1964
|
JEC
|
Préoccupation estudiantine
|
|
18. Bulletin du service géologique
|
1964
|
Gouvernement
|
La géologie
|
|
19. Alleluia
|
1965
|
Pueri cantores
|
Information et publication des champs religieux
|
|
20. Jeunesse nouvelle
|
1965
|
JEC
|
Vie féminine
|
|
21. Umubâano
|
1965
|
Collège Nyamasheke
|
la vie scolaire
|
|
22. Urumuri rw'imitîma yâacu
|
1966
|
Soeurs Bizeramariya
|
Spiritualité
|
|
23. Ubucâamaânza
|
1966
|
Gouvernement
|
Suivie de la justice dans les tribunaux
|
|
24. Ingaanzo
|
1967
|
Séminaire de Nyundo
|
Revue scolaire
|
|
25. La cordée
|
1968
|
Séminaire st Paul de Kigali
|
Revue scolaire
|
|
26. Intâambwê
|
1968
|
Scouts
|
Revue des jeunes
|
|
27. Jeunesse Eclose
|
1968
|
Xaveri
|
Préoccupation des jeunes chrétiens
|
|
28. Bulletin Agricole du Rwanda
|
1968
|
Gouvernement
|
Agriculture
|
|
29. Revue médicale Rwandaise
|
1968
|
Gouvernement
|
Médecine
|
|
30. Lu pour vous
|
1969
|
Gouvernement
|
Info générale
|
|
31. COK Journal
|
1970
|
Collège Officiel de Kigali
|
Revue scolaire
|
|
32. Nouvelle Etoile
|
1970
|
Séminaire st Léon- Kabgayi
|
Revue scolaire
|
|
33. La source
|
1971
|
Etudiants Catholiques
|
Revue scolaire
|
|
34. Outre Mer
|
1971
|
Collège Christ Roi
|
Revue scolaire
|
|
35. Le mois
|
1971
|
Gouvernement
|
Info générale
|
|
36. Vie Familiale
|
1971
|
Gouvernement
|
Problèmes familiaux
|
|
37. Sinakwîibagiwe
|
1973
|
Ecole catéchistes Ruhengeri
|
Catéchèse
|
|
38. Bulletin de l'Agence Rwandaise de Presse
|
1975
|
Gouvernement
|
Informations, nouvelles
|
|
39. Umuhiinzi- mwoorozi
|
1975
|
Gouvernement
|
Agri- élevage
|
|
40. Umunyarwaandakazi
|
1975
|
Gouvernement
|
Gender
|
|
41. Flash Région
|
1976
|
Pères Blancs
|
Spiritualité
|
|
42. Collycé
|
1977
|
Collège Gisenyi-Nyundo
|
Revue scolaire
|
|
43. L'éveil
|
1977
|
Collège Rilima
|
Revue scolaire
|
|
44. Umurwa w'abâkozi
|
1978
|
JOC
|
Préoccupation des jeunes catholiques
|
|
45. Don Bosco
|
1978
|
Salésiens
|
la vie des jeunes religieux
|
|
46. Education et culture
|
1978
|
Gouvernement
|
Education
|
|
47. Servir
|
1979
|
Groupe scolaire de Butare
|
La vie scolaire
|
|
48. Longtemps après
|
1979
|
JEC Kabgayi
|
Revue de la jeunesse catholique
|
|
49. Famille Dominicaine
|
1979
|
Dominicains
|
Revue des religieux
|
|
50. La pléiade
|
1980
|
Fraternité de la Salle
|
Revue scolaire
|
|
51. Grands Lacs
|
1980
|
Gouvernement
|
Actualité politique
|
|
52. Echo from Ruhande
|
1980
|
AGEUNR
|
La vie des Etudiants
|
|
53. Etudes Rwandaises
|
1980
|
UNR
|
Revue scientifique
|
|
54. Le Périscope
|
1980
|
Etudiants de l'IPN
|
La vie des Etudiants
|
|
55. Rencontre
|
1980
|
IPN
|
Revue scientifique
|
|
56. Revue Juridique du Rwanda
|
1980
|
UNR- faculté de droit
|
Revue scientifique
|
|
57. Kigali Info
|
1985
|
Ntagara Alois
|
Apolitique Libéral
|
|
58. Kaanguka
|
1987
|
V.Rwabukwisi
|
Démocrate
|
|
59. Intêerâ
|
1989
|
S.Rwabukumba/ A.Nkurunziza
|
Extrémiste du hutuisme
|
|
60. Amakurû ki i Butâre ?
|
1990
|
A.Rutsindura
|
Information sur la Préfecture de Butare
|
|
61. Ijaambo
|
|
F.X. Hngimana
|
Extrémiste hutu
|
|
62. Ijîisho ryaa Rubaanda
|
1990
|
T.N.Mbarute
|
Extrémiste hutu
|
|
63. Isibo
|
1990
|
S.Musangamfura
|
Extrémiste hutu
|
|
64. Kaangura
|
1990
|
Hassan Ngeze
|
Extrémiste hutu
|
|
65. Kaangurwa
|
1990
|
T.Muberantwari
|
Apolitique
|
|
66. Le Démocrate
|
1990
|
asbl-Libertés
|
Parti MDR
|
|
67. Rwaanda rw'eêjo
|
1990
|
|
Organe du FPR
|
|
68. Rwandese Review
|
1990
|
|
Organe du FPR
|
|
69. Umuraânga-Magazine (publicitaire)
|
1990
|
F. Semusambi
|
Hutu power
|
|
70. Urumuri rwaa Demokarasi
|
1990
|
B.Shyirambere
|
Parti MDR
|
|
71. Agataâshya
|
1991
|
|
Info générale
|
|
72. Akanyaânge
|
1991
|
|
Info générale
|
|
73. Business contacts
|
1991
|
agence intercontact
|
Apolitique-publicitaire
|
|
74. Dusanâasane imitimâ tudahushûra
|
1991
|
H.B.Habyarimana
|
Extrémiste hutuisme
|
|
75. Echo des mille collines
|
1991
|
T.Kabonabake
|
Extrémiste hutuisme
|
|
76. Ijabo
|
1991
|
Twibumbe Bahinzi
|
Extrémiste hutuisme
|
|
77. Icyiîkigihe
|
1991
|
J.Uwimana
|
Marxiste
|
|
78. Ikiîndi
|
1991
|
T.Nsengiyaremye
|
Info générale
|
|
79. Imbagâ
|
1991
|
asbl-Imbaga
|
Extrémiste hutuisme
|
|
80. Imbôni
|
|
Hon.Isaie Sagahutu
|
Info générale
|
|
81. Info - selecte
|
1991
|
A.Ntagara
|
Apolitique
|
|
82. Intwâari - Ijwî ryaa J.D.R
|
1991
|
Jeunesse MDR
|
Parti MDR
|
|
83. Inyâbutâtu
|
1991
|
|
Info générale
|
|
84. Iwaâcu
|
1991
|
|
Apolitique
|
|
85. Jyambere
|
1991
|
T.Hahozayezu
|
Info générale
|
|
86. Kamârampâka
|
1991
|
B.Hategekimana
|
parti MRND
|
|
87. Kibeerinkâ
|
1991
|
V.Shabakaka
|
Opposition au régime en place
|
|
88. L'ère de la liberté
|
1991
|
I.Mpayimana
|
Parti MDR
|
|
89. L'étoile
|
1991
|
L.Karekezi
|
Apolitique
|
|
90. L'opinion
|
1991
|
N.Harerimana
|
Opposition au régime
|
|
91. La griffe
|
1991
|
C.Segushimwa
|
Satirique PSD
|
|
92. La Médaille Nyiramacibiri
|
1991
|
F.Rwabutogo
|
Extrémiste hutuisme
|
|
93. La Victoire - Turatsîinze
|
1991
|
Ministère de la défense nationale
|
journal des forces armées rwandaises
|
|
94. La voix des Grands Lacs
|
1991
|
Kajyibwami
|
Apolitique
|
|
95. Le Matin uruyaânge
|
1991
|
Mohamed Muguru
|
Défense des musulmans
|
|
96. Le messager - Intumwâ
|
1991
|
Edouard Mutsinzi
|
Critique du gouvernement
|
|
97. Le Partisan
|
1991
|
C.A.Nyandwi
|
Apolitique
|
|
98. Le Patriote
|
1991
|
|
Opposition au régime
|
|
99. Le Soleil
|
1991
|
A.Mbarushimana
|
Proche du PSD
|
|
100. Le tribun du Peuple
|
1991
|
J.P.Mugabe
|
Proche du FPR
|
|
101. Libéral ishyire wiizâne
|
1991
|
Justin Mugenzi
|
Parti libéral
|
|
102. Liberté d'Afrique
|
1991
|
Noel Rugerinyange
|
Critique du gouvernement en place
|
|
103. Nyabâroongo
|
1991
|
T.Muberantwari/E.Mpayimana
|
Satirique
|
|
104. Panorama
|
1991
|
Tito Mongi
|
Info générale
|
|
105. Rafiki journal
|
1991
|
Club Rafiki
|
Apolitique
|
|
106. Repubulika
|
1991
|
J.B.Dusabeyezu
|
Parti MDR
|
|
107. Rubyîruko - Rubâanda
|
1991
|
E.D.Rukundo
|
Apolitique
|
|
108. Rwaanda Rushyâ
|
1991
|
André Kameya
|
Défense de la minorité tutsie
|
|
109. Umubwiîriza Magazine
|
1991
|
J.B.Byumvuhore
|
journal religieux
|
|
110. Umuhaanzi
|
1991
|
B.Ntawuyirushintege
|
Apolitique
|
|
111. Umuraangi
|
1991
|
B.Ntawuyirushintege
|
Apolitique puis MDR
|
|
112. Umuraava Magazine
|
1991
|
J.Afrika/E.Sambasambizi
|
Pro régime-Habyarimana, puis critique
|
|
113. Umurwaanashyaka
|
1991
|
|
Extrémiste Hutuisme
|
|
114. Iby'iki gihe
|
1992
|
J.Uwimana
|
Parti MDR
|
|
115. Ikinâni
|
1992
|
P.Simbikangwa
|
Extrémiste Hutuisme
|
|
116. Intêerahâmwe
|
1992
|
R.Kajuga, T.Hahozayezu
|
Extrémiste Hutuisme
|
|
117. Kanyarwaanda
|
1992
|
Ignace Ruhatana
|
Modéré
|
|
118. Umutuûrage
|
1992
|
E.Mbongebuke
|
Parti MDR
|
|
119. Vérités d'Afrique impamo
|
1992
|
Epa Habimana
|
Tendance MDR power
|
|
120. Zirikana
|
1992
|
P.C.Rwagafirita
|
Hutu-power CDR
|
|
121. Amakurû y'û Rwaanda
|
1993
|
|
Info générale
|
|
122. Inteego
|
1993
|
N.Mureramanzi/A.Nyimbuzi
|
Opposition au régime de Habyarimana
|
|
123. L'observateur
|
1993
|
A.Nyimbuzi
|
Apolitique
|
|
124. La Nation
|
1993
|
A.Nyimbuzi
|
Opposition au régime de Habyarimana
|
|
125. Le courrier du peuple
|
1993
|
MDR
|
MDR Hutu power
|
|
126. Le flambeau
|
1993
|
Adrien Rangira
|
Proche du FPR
|
|
127. Le modérateur
|
1993
|
Eugène Twahirwa
|
Opposition
|
|
128. Paix et Démocratie
|
1993
|
E.Gapyisi
|
Modéré puis power
|
|
129. Power - Pawa
|
1993
|
F.Karamira
|
Opposition
|
|
130. L'Emancipation
|
1994
|
André Ndahimana
|
Extémiste du hutu power
|
|
131. Indôrerwâmo
|
1998
|
Az-Média
|
information générale.
|
|
132. Inkiîngi
|
2000
|
|
Info générale
|
|
133. Rwaanda - Renaître
|
1996
|
|
Info générale
|
|
134. Kadogo
|
1995
|
Amiel Nkuriza
|
Enfant- soldats
|
|
135. Renaissance
|
1995
|
Unesco
|
Education
|
|
136. The New Thinking
|
1995
|
Tom Ndahiro
|
Info générale
|
|
137. Ibuka
|
1998
|
Ibuka asbl
|
Mémoire du génocide Tutsi de 1994
|
|
138. Le Diapason
|
1967
|
AGEUNR
|
Problèmes académiques
|
|
139. Business daily
|
2002
|
|
Commercial
|
|
140. Intâremâra
|
2000
|
Charles Nkurunziza
|
Info générale
|
|
141. Rwaanda Libération
|
1996
|
Eustache Rutabingwa
|
Info générale
|
|
142. Amêerekezo
|
2001
|
Immaculée Ingabire
|
Info générale
|
|
143. Rwaanda voice
|
2002
|
Karemera
|
Info générale
|
|
144. Burakêeye iwaâcu ex-Burakêeye i
Nyaânza
|
1999
|
|
Info générale
|
|
145. Ukurî
|
1995
|
Casimir Kayumba
|
Info générale
|
|
146. Ukurî Gacaâca
|
1995
|
Charle Gakumba
|
Justice participative
|
|
147. L'enjeu
|
1998
|
Donat Mushayija
|
Info générale
|
|
148. Umurwaanashyaka
|
1991
|
Parti MRND
|
Critique polique
|
|
149. Ingoboka
|
1999
|
Goboka asbl
|
Info générale
|
|
150. Umusekê
|
1995
|
|
Info generale
|
|
151. Kumekucha nyota yenu
|
2000
|
J. Gakuba
|
Apolitique
|
|
152. Messager Intumwâ
|
1999
|
Edouard Mutsinzi
|
Info générale
|
|
153. Umuseemburo
|
1991
|
Nkaka Raphael
|
Info générale
|
|
154. Umuyobôke - Le Partisan
|
1991
|
Parti MDR
|
Critique du gouvernement en place
|
|
155. Umuravuumba
|
1999
|
Appolo Hakizimana
|
Info générale
|
|
156. Rwanda Messenger
|
2000
|
Marc Ramba
|
Info générale
|
|
157. Wîiriwe
|
2000
|
|
Publicité commerciale
|
|
158. Urwaâtubyaaye
|
1996
|
|
Info générale
|
|
159. Ishaakwe y'î Rwaanda
|
|
|
La culture
|
Conclusion
Au cours de ce chapitre, nous avons essayé de
répertorier dans la mesure du possible, les noms des journaux rwandais.
Ces journaux ont été classés dans les deux tableaux dont
le premier contient les journaux fonctionnels et le deuxième, les
journaux non fonctionnels. Etant donné que « le lexique est
structuré », nous avons organisé le corpus dans un
ordre chronologique au sein de chaque tableau. De même nous avons
indiqué la date de création, le propriétaire de chaque
journal et son orientation.
CHAP III : ANALYSE LEXICO-SEMANTIQUE DES NOMS DES
JOURNAUX RWANDAIS
3.0. INTRODUCTION
Le troisième et dernier chapitre de ce travail consiste
en une analyse lexico- sémantique des noms des journaux rwandais, qui se
fait sur un corpus de 200 journaux recensés dans différents
documents écrits. Cette analyse suppose une étude des relations
existant entre les différents termes qui constituent les unités
lexicales relevées dans la dénomination journalistique. Ainsi,
puisqu'ils sont considérés comme des mots de la langue, nous
allons dégager leurs structures et les mécanismes ou les
procédés de création lexicale mis en valeur. Dans ce
cadre, nous parlerons de la néologie sémantique et de la
néologie morphologique. Enfin, ce chapitre nous donne l'occasion de
revenir sur les objectifs et hypothèse que nous nous sommes fixés
au début de ce travail, et nous examinons les facteurs motivationnels
liés à la dénomination journalistique rwandaise.
3.1. La néologie morphologique
3.1.1. La composition
Différents linguistes ont discuté de la
composition lexicale. Ainsi pour Baylon et Mignon (1995 :101), la
composition est définie comme « juxtaposition de deux
éléments qui peuvent exister à l'état
libre. » Tandis que Niklas-Salminen (1997 :72),
écrit que « la composition peut être définie
comme juxtaposition de deux éléments qui peuvent servir de base
à des dérivés. » En un mot, il s'agit de la
conjonction de deux ou de plusieurs unités lexicales simples et
autonomes pour former une unité lexicale complexe. Une fois
entrées en composition, elles perdent leur autonomie pour avoir une
signification nouvelle. Dans le cadre de la dénomination des journaux,
les formes de composition les plus fréquentes que nous avons pu
relevér sont : celle du verbe +nom (umurwaanashyaka), nom
ou S.N. + S.N. (le matin uruyaânge), S.N. + conjonction + S.N.
(-Ijîisho ryaa Rubaanda), indéfinit+ nom
(Ibyiîkigihe), verbe+locatif
(Indôrerwâmo :). Dans l'ensemble de
tout le corpus, les noms composés sont au nombre de 65 journaux sur 236,
soit 27,5%
3.1.2. La dérivation
La dérivation est un procédé par lequel
on forme des mots nouveaux en modifiant la racine ou le radical. Elle
opère ainsi par préfixation c'est- à -dire par adjonction
d'un affixe qui précède immédiatement la racine ou le
radical et par suffixation c'est- à- dire par adjonction d'un affixe qui
suit le radical ou la racine.
En d'autres mots, « la dérivation est une
agglutination d'éléments lexicaux en une forme unique continue,
un radical d'une part, un élément adjoint ou affixe d'autre part
appelé préfixe, s'il est placé devant le radical ou
suffixe, s'il est placé derrière le radical. »
(Guilbert 1975 :34). Quant à Polguere, (2003 :62)
« la dérivation est dans le cas le plus standard un
mécanisme morphologique qui consiste en combinaison d'un radical et d'un
affixe -appelé affixe dérivationnel - ayant les trois
propriétés suivantes :
1. Son signifié est moins général et
moins abstrait que celui d'un affixe flexionnel, il s'apparente au
signifié d'une lexie
2. L'expression de son signifié correspond
normalement à un choix libre du locuteur qui décide de
communiquer le signifié en question
3. La combinaison avec le radical d'une lexie donne un mot
forme qui est associé à une autre lexie. »
3.1.2.1. Préfixation nominale
Voici quelques exemples relevés dans la
dénomination des journaux au Rwanda.
Tableau 4: Classes
nominales
Base
|
Classe
|
Noms dérivés
|
-mwê
-cô
-baanga
-ingabo
-kiîngi
-nâanâ
-seeso
-vâaho
-seemburo
-sekê
-êezi
-tâbeerâ
-bârutso
-yobôke
-jabo
-bâga
-bwiîriza
-raava
-raangi
-nyaânge
-nâni
-taâshya
-bôni
-râbyo
-haanda
-hâmo
-riba
-muri
-geenzi
-tuûrage
-ragê
-goboka
-teera
|
14
3
5
9/10
9/10
11
3
9
3
3
3
14
9/10
1
5
9/10
1
3
3
12
7
12
9/10
3
9/10
9/10
5
11
9/10
1
3
9/10
9/10
|
Ubumwê : u-bu-mwê
Umucô : u-mu-cô
Ibaanga : i-ø-baanga
Ingabo : i-n-gabo
Inkiîngi : i-n-kiîngi
Urunâanâ : u-ru-nâanâ
Umuseeso : u-mu-seeso
Imvâahô : i-n-vâahô
Seemburo: u-mu-seemburo
Umusekê: u-mu-sekê
Umwêezi: u-mu-êezi
Ubutâbeerâ: u-bu-tâbeerâ
Imbârutso: i-n-bârutso
Umuyobôke: u-mu-yobôke
Ijabo: i-ø-jabo
Imbâga: i-n-bâga
Umubwiîriza: u-mu-bwiîriza
Umuraava: u-mu-raava
Umuraangi: u-mu-raangi
Akanyange: a-ka-nyaânge
Ikinâni: i-ki-nâni
Agataâshya: a-ka-taâshya
Imbôni: i-n-bôni
Umurâbyo: u-mu-râbyo
Impaanda: i-n-haanda
Impâmo: i-n-hâmo
Iriba: i-ø-riba
Urumuri:u-ru-muri
Ingeenzi: i-n-geenzi
Umutuûrage: u-mu-tuûrage
Umuragê: u-mu-ragê
Ingoboka: i-n-goboka
Înteera: i-n-teera
|
D'après le tableau ci-dessus, il est à souligner
que l'usage des différents classificateurs (marques de classes
nominales) assigne un sens différent d'une classe à l'autre.
Néanmoins, les unités lexicales dans la dénomination des
journaux gardent un rapport sémantique direct avec la base
concernée.
a) Classificateur « Bu » (Classe
14)
Les noms de cette classe peuvent représenter certains
êtres concrets, ou les mots abstraits. En général, la
classe 14 comprend des dérivés qui expriment le fait ou la
capacité de faire quelque chose. Comme l'écrit Iyamuremye,
(1982 :39), « des substantifs qui désignent
généralement l'état d'une personne ou d'une chose ou le
fait même d'acquérir cet état ». Dans notre
cas, les noms qui sont inclus dans cette classe concernent la catégorie
des mots abstraits. Ils ne sont pas du tout fréquents car ils sont
seulement au nombre de trois : ubumwê, ubutâbeera,
ubucaâmaânza.
b) Classificateur « Mu » (Classe 1
ou 3)
Le classificateur « mu » est souvent
employé dans la dérivation restrictive dont plusieurs types
s'emploient librement. Cette dérivation s'applique à la plupart
des substantifs. Le classificateur « mu » s'emploie
toujours pour le singulier, soit dans la classe 1 et ayant comme son pluriel le
classificateur « ba » de la classe 2, soit dans la classe
3, ayant cette fois-ci « mi » de la classe 4 comme son
pluriel. D'après Uwiringiyimana (200 :17) « le
préfixe -mu- de la cl.1, semble être le substitut de `umuuntu'
(personne) car dans des doublets savants où il apparaît, il ajoute
la notion de personne spécialiste de l'action prônée par le
thème de base ». Autrement dit, la première et
deuxième classe comprend les dérivés qui ont le sens
d'auteur, ce qui ne contredit pas l'idée d'Iyamuremye, (1982 :32)
qui explique que : « dans le couple 1,2 on trouve des
dérivés de formation libre avec le sens régulier de la
personne qui se trouve dans tel ou tel état dont il est l'auteur ou non.
(...) Dans le couple 3,4 on trouve des substantifs qui désignent
l'état final d'une personne ou d'un objet, et d'autres ont pour sens
général l'objet ou l'état qui résulte de l'action
contenue par le verbe.»
Dans notre corpus, nous avons un bon nombre d'exemples de
cette catégorie dont :
« Umubwiîriza » (umuuntu ugîira
abaândi inâama zibayobôra= conseiller). Umucô,
Umuseeso, Umuseemburo, Umwêezi, Umuragê, Umuyobôke, Umuraava,
Umuraangi, Umurâbyo, Umutuûrage... au total,
on dénombre 25 noms de ces deux classes sur 236 titres de tout le corpus
soit 10,6%.
c) Classificateur « Ka » (Classe
12)
Il s'agit d'une classe entièrement consacrée aux
diminutifs et dans la dénomination des journaux, le classificateur
« ka » a gardé le même sens. On note
également qu'il renvoie à une certaine appréciation des
êtres représentés par les noms de cette classe. Selon
COUPEZ (1980 :225), « le classificateur -ka- forme librement
des dérivés de sens diminutif généralement avec une
connotation élogieuse ». Dans la dénomination des
journaux, cette classe n'est pas fréquente car nous n'en
dénombrons que deux : Akanyaânge
et Agataâshya.
d) Classificateur « n » (classe
9-10)
Dans la dénomination des journaux, le classificateur
« n » représente à son tour un bon nombre
d'exemples. Il concerne les noms de la classe 9 et/ou 10 qui peuvent être
soit des êtres concrets ou des abstraits. Iyamuremye, (1982 :11)
nous fait savoir que « le couple des classes 9,10 comprend des
dérivés qui ne présentent pas de régularité
sémantique ». Il ajoute plus loin que « la
majorité des dérivés de classes 9,10 ayant -à pour
terminaison accompagnée du morphotonème grammaticale P'
désignent la personne à laquelle on attribue une action ou une
qualité. (...) les autres ne présentent pas de
régularité sémantique et ont des sens
spécialisés. » (Iyamuremye, 1982 :15-16) Nous
citons parmi eux : Ingabo, Inkiîngi, Imvâaho,
Imbârutso, Imbôni, Impaanda, Ingeenzi, Ingoboka, etc. Ce
couple totalise, dans la dénomination des journaux rwandais, 20 termes
sur 236 équivalent de 8.4%.
e) Classificateurs
« ki »/ « bi » (classes
7-8)
Comme l'écrit Coupez, (1980 :225)
« le classificateur -ki- s'emploie normalement avec le
classificateur -bi- et forment librement des substantifs de sens augmentatif
(grand nombre, ou grande quantité) généralement avec
connotation péjorative ». Il est complété
par Iyamuremye, (1982 :15) qui ajoute que «les
dérivés du couple 7,8 ont généralement le sens
d'auteur ou de cause ». Dans d'autres cas, renchérit
Iyamuremye (1982 :35), dans le même couple, « quand il
s'agit d'une personne on a le sens régulier de quelqu'un qui a telle ou
telle qualité (bonne ou mauvaise) mais avec une notion d'emphase ou
alors l'état final qui est le résultat d'une action. D'autres
enfin n'offrent aucune régularité sémantique et ont chacun
un sens spécialisé». Les exemples de ce couple dans la
dénomination des journaux sont seulement au nombre de 3, à savoir
ikinâni, icyiîkigihe, ibyiîkigihe...
f) Le négateur
« ta »
D'après Shimamungu, (1984 : 4) «la
négation elle-même est l'essence du non-être, un refus
d'existence. Par mouvement d'éloignement, elle apporte
l'inexistant ». Ainsi, le négateur -ta- s'emploie avec un
verbe de sens négatif, pour former les noms dont la connotation est
positive comme le montre les noms Ubutâbeera et
Intâremara.
3.1.2.2. Dérivation suffixale
La dérivation suffixale nous semble rarissime dans la
dénomination des journaux. Il convient toutefois de noter quelques
suffixes du kinyarwanda qui y sont opérationnels, aussi bien que les
exemples illustratifs.
· Suffixe passif -w- : il montre que l'action est
appliquée au sujet
Ex: kaangurwa (kaang-ur-w-a)
· Suffixe réversif actif -ur- : selon
Bizimana, (1998 :403) « ce suffixe montre que l'action
existante est changée »
Ex : kaangura (kaang-ur-a)
· Suffixe -ir- :
Ex: kibeerinka (ki-ba-ir-a-i-n-ka);
Umuvûgizi (u-mu-vûg-ir-yi)
· Suffixe -uk- :
Ex: kaanguka (kang-uk-a); Huguuka
(hug-uk-a)
Nous avons dénombré, au cours de cette
étude, 12 noms des journaux résultant de la dérivation
suffixale, équivalents à 5,08%.
3.1.2.3. Dérivation déverbative
Il s'agit d'un procédé néologique dans
lequel les noms sont formés à partir d'un verbe,
considéré comme élément de base dans cette
formation. Dans la dénomination des journaux, nous en avons noté
deux sortes, qui totalisent 19 noms sur 236 soit 8,05%. Il s'agit de :
a) verbe + complément
-Kamârampâka: referendum (ka-mâr-a+
(i) mpâka)
-Intêerahâmwe: personnes qui s'entendent
fort bien (i-n-têer-a +hâmwe)
-Urwaâtubyaye: ce (Rwanda) qui nous a
engendré (u-ru-aâ-tu-byaar-ye)
b) Formes hypostasiées
La forme hypostasiée, comme le dit Coupez
(1978 :24), « consiste à transposer dans la
catégorie du substantif des formes qui n'en ont pas la
structure. » A son avis, DUBOIS et al. (2001 :236) disent
que l'on appelle hypostase « le passage d'un mot d'une
catégorie grammaticale dans une autre. » Les exemples
tirés de notre corpus sont les suivants : Kaanguka, Kaangura,
Jyambere, Kibeerinkâ, Ibuka, Huguuka, Haguruka, Itwaararike, Zirikana,
Kangurwa etc.
Tableau 5: Présentation
synthétique des procédés morphologiques
Procédé
|
Nombre
|
%
|
Composition
|
65
|
27,5
|
Dérivation
|
Préfixation nominale
|
65
|
27,5
|
Dérivation déverbative
|
19
|
8,05
|
Dérivation suffixale
|
12
|
5,08
|
3.2. La néologie sémantique
3.2.1. La synonymie
Dans l'usage courant, on appelle
synonymes : « des mots de forme différente mais
de sens identique ou semblable et de même statut
morphosyntaxique.»(Tamba-Mecz, 1988 :80-81). Cependant, au fil
du temps bon nombre de linguistes ont été
intéressés par la synonymie. Pour Gaudin et Guespin (2000 :
176) « c'est la relation qu'entretiennent deux signes que l'on
peut utiliser l'un pour l'autre. Dans beaucoup de cas, cela signifie que l'on
peut s'en servir pour désigner les mêmes classes de
référents. »
A ce propos, Dubois (2001 :465) s'exprime en ces
termes : « la synonymie peut avoir deux acceptions
différentes : ou bien deux termes sont dits synonymes quand ils ont
la possibilité de se substituer l'un à l'autre dans un seul
énoncé isolé ; ou bien deux termes sont dits
synonymes quand ils sont interchangeables dans tous les
contextes. »
Sans pouvoir épuiser tous les points de vues de ceux
qui ont réfléchi sur la synonymie, nous allons relever, dans
notre corpus, quelques termes y relatifs, peut-être qui n'ont pas
toujours les mêmes emplois, mais qui présenteraient des valeurs
très proches. Dans ce cadre, les noms comme Umuseeso
(l'aurore), Kumekucha (il fait jour), Umusekê (l'aube),
Burakêeye iwaâcu (il fait jour chez
nous), Urumuri (la lumière), Umwêezi
(clarté) etc. renvoient à un même champ notionnel dont le
sens est la lumière, le passage de l'obscurité
à la clarté. Un autre ensemble synonymique est formé
par : Temps Nouveaux, The New Times, Renaissance, The New
Thinking, Rwanda Renaitre, qui renferment une idée de
nouveauté. Ukurî
(vérité), Impâmo (toute vérité),
Imvâahô (certitude, vérité),
Vérité d'Afrique... ramènent tous à la
notion de vérité. Tout bien considéré, le
procédé synonymique est très fréquent dans la
dénomination des journaux rwandais d'autant plus que nous avons pu
dénombrer 64 termes sur 236, soit 27,11%.
3.2.2. La polysémie
Un signe est polysémique quand il a plusieurs sens.
Niklas-Salminen (1997 :122) l'explique en disant
que : « ce terme est utilisé pour décrire
le fait qu'une unité correspond à deux ou plusieurs
significations. » Le recours à la polysémie est
l'un des moyens utilisés pour faire face à la difficulté
causée par l'abondance de réalités à
dénommer par rapport aux mots disponibles dans la langue. Ce
phénomène est expliqué d'ailleurs par Baylon et Mignot
(2000 :56) quand ils disent que : « sont diverses les
réalités à dénommer alors que le nombre des mots
dont on dispose dans une langue est forcément très
inférieur. » Dans la dénomination des journaux,
les exemples de ce procédé sont légion. Si nous prenons
l'exemple du journal Ubumwê qui signifie dans
notre contexte l'unité, l'entente, nous constatons aussi qu'il
dénote, un notre sens polysémique qui est « le
singulier ». Ingabo, est un journal
qui fait connaître RDF pour dire qu'il nous fait penser aux guerriers,
militaires, soldats, alors qu'ailleurs le même mot signifie
« sujet par rapport au chef »ou encore
le « bouclier ». Le journal Umuseeso
dans le contexte du Rwanda qui sort de la nuit du génocide a un sens
(aussi métaphorique) de « l'aurore, l'aube
nouveau ». Cependant, on peut songer également à
un autre sens qu'il dénote dans un autre contexte, qui est
« longueur d'un vêtement qui pend jusqu'aux
pieds ». Beaucoup d'autres titres fonctionnent de la même
façon et ils sont au nombre de 47 sur 236 c'est -à- dire
19.9%.
3.2.3. La métaphore
La métaphore est « un
procédé qui consiste à donner à un objet un nom qui
désigne déjà un autre objet auquel on le
compare. » (Baylon et Fabre, 1978 :209). Et, Le Guern
(1972 :87) ajoute que « la métaphore consiste
à donner à un mot un sens qui ne lui convient qu'en vertu d'une
comparaison sous - entendue. »
Dans la dénomination des journaux, les termes
métaphoriques sont innombrables et notre intention ne sera que d'en
présenter quelques exemples. Les termes Imbôni et
Ijîisho ryaa rubaanda sont utilisés
métaphoriquement tous les deux en comparaison avec l'oeil, organe de la
vue pour dire que le public doit se servir de ces journaux pour
découvrir certaines réalités qui leurs sont
cachées. Umuravuumba, ordinairement est une plante
médicinale très amère, et son utilisation dans notre
contexte est très significative vu la situation dans laquelle le journal
est créé. Si Umuseemburo est couramment utilisé
pour la fermentation de bière, du pain etc., ce n'est pas par hasard que
le journaliste choisit le même titre. C'est qu'il a en tête cette
comparaison avec un changement positif qu'il doit viser. Bien d'autres
métaphores inondent notre corpus, mais nous énumérons
simplement en passant : Kibeerinkâ (ce qui est
agréable), Le Tribun du peuple (magistrat chargé de
défendre la classe populaire ou le bas peuple), Umuvûgizi
(porte-parole),... Somme toute, il reste à remarquer que la grande
partie des noms des journaux rwandais a un usage métaphorique relatif au
contexte dans lequel ils ont été créés, et à
l'histoire rwandaise en général. Au total les métaphores
dans la dénomination des journaux rwandais occupent 51.2%
de tout le corpus c'est-à-dire 121 noms sur 236.
Tableau 6: Synthèse des
procédés sémantiques relevés dans ce
travail
Procédé
|
Nombres
|
%
|
Métaphore
|
121
|
51.2
|
Synonymie
|
64
|
27,11
|
Polysémie
|
47
|
19,9
|
D'après ce tableau, on note la prédilection de
la métaphore parmi d'autres procédés sémantiques
dégagés dans la dénomination de journaux rwandais. En
principe, la métaphore est une figure de comparaison qui joue un grand
rôle dans la rhétorique. Ses effets linguistiques consistent
à transférer quelques qualités d'un élément
A à un élément B, afin d'attirer l'attention de
l'auditoire ou du public.
Il ne serait donc pas étonnant que les Rwandais, dans
les contextes variés, recourent à cette figure, surtout dans le
domaine de la presse pour attirer à eux le plus possible de
clientèle. Ceci montre également que les Rwandais comprennent
bien la valeur de la parole et son impact sur la psychologie des gens. Cette
concurrence à trouver les meilleurs des noms, touchant davantage les
sentiments du public agrandit la fréquence de la métaphore dans
la dénomination des journaux rwandais. On souligne par exemple dans le
contexte des années 90, où le courant politique était de
grande ampleur, les journaux comme : Le Tribun du peuple
(comparaison entre le magistrat qui était chargé de
défendre les intérêts des plébéiens dans la
Rome antique et le journal qui se prête ces qualités et se donne
comme mission de plaider pour le peuple rwandais), Ijiîsho ryaa
rubaanda : comparativement à l'oeil qui est
un organe de la vue et qui doit être vigilant pour guider la personne sur
son chemin, ce journal prétend, par son titre, d'être un guide de
la population qui était aveuglée par le pouvoir.
Dans un contexte d'après génocide, beaucoup
d'autres journaux recourent toujours à cette figure et on enregistre des
titres comme Izûuba, Umucyô, Umuseeso, qui s'approprient
les qualités du soleil, de l'aube, bref de la lumière en
général pour convaincre le public de la fiabilité ou de la
qualité de l'information qu'ils fournissent.
3.3. Le contexte de dénomination des journaux au
Rwanda
Nous entendons par « contexte de
dénomination » la situation sociale concrète et
précise durant laquelle le journal a été
créé et dénommé. Quand les Rwandais disent :
« izina ni ryo muntu » (le nom c'est la personne),
ils veulent exprimer que toute personne et, partant, toute chose ou tout
être ne reçoit que le nom qui lui est propre, qui renseigne sur sa
raison d'être sur son aspect tant moral que physique de même que
sur la situation et la vie de son entourage.
En ce qui concerne la dénomination des journaux au
Rwanda, nous avons constaté que les journaux rwandais reçoivent
toujours les noms relatifs à la situation sociale dans laquelle ils sont
créés. Au cours du premier chapitre, nous avons subdivisé,
en connaissance de cause, l'histoire de la presse rwandaise en périodes
distinctes car les réalités de chacune d'elles transparaissent
à travers les noms des journaux.
Toujours en parlant du contexte, il nous semble impossible de
séparer le nom du journal avec la personne ou groupe de personnes-
dénommeur- qui contribue au choix de ce nom. Lors de la
dénomination, cette personne, que nous avons indiquée au
deuxième chapitre par une rubrique de
« propriétaire », ne peut se passer d'être
influencée par différentes motivations liées à sa
personnalité, ses expériences personnelles et/ou sociales
etc. ; on choisit donc un nom qui véhicule un message quelconque,
adressé implicitement ou explicitement à un destinataire
collectif. Dans le cas qui nous concerne, le message que renferme le nom du
journal s'éclaircit également dans sa ligne éditoriale que
nous avons caractérisée au deuxième chapitre par
« l'orientation du journal ».
Bref, la bonne dénomination consiste
nécessairement à exprimer la finalité, la fonction ou le
but ultime que le nom sous- entend. Elle peut aussi consister à
décrire la société et ses différentes
réalités, ce qui fait que cette dénomination recourt aux
différentes figures de style dont la plus fréquente est la
métaphore. Avant de dégager dans notre corpus les exemples
illustratifs de cette analyse, nous nous permettons d'affirmer que pour choisir
le nom, l'on prend en considération l'aspect de la vie de son entourage.
Nous abondons ainsi dans le même sens que Kampayana (1984 :92), qui
dit que : « c'est un art de trouver un bon nom. C'est un
véritable apprentissage social qui exigeait un nom bien fait et se
référent à un contexte bien particulier. »
Kurerera Imaana, c'est un titre qui
est traduit littéralement par « éduquer pour
Dieu » et date de 1949. Il s'agit d'une oeuvre des Pères
Blancs qui s'adressaient particulièrement aux enseignants. On lit alors
à travers ce titre, la mission principale des Pères Blancs. Leur
première préoccupation était de civiliser le peuple
rwandais que l'on considérait comme primitif et païen, de lui faire
connaître Dieu et son Fils Jésus Christ, et cela devait être
intensifié surtout dans la jeunesse, par les éducateurs.
Beaucoup d'autres titres, révélateurs de cette période
où la prédominance des missionnaires, surtout catholiques,
s'exerçait dans des oeuvres caritatives, éducatives, etc. voient
le jour. Nous citons parmi eux, L'Echo du
Séminaire : comme le montre
« écho », les premières élites du pays
ont été formés dans les séminaires et d'autres
écoles catholiques. Leur voix devait alors retentir, et leur influence
se faire sentir sur tout le territoire. Agisiyo Gatorika mu Rwanda,
Théologie et Pastorale, Cor unum, sont des
journaux qui entre dans ce cadre.
Le journal Kaanguka, vient de « -
kanguuk -», qui signifie « s'éveiller, se
réveiller ou avoir un esprit éveillé ». Ce nom
est attribué au premier journal contestataire créé en
1987. En effet, les Rwandais avaient été dirigés
aveuglement depuis l'indépendance par les gouvernements dictatoriaux. La
liberté d'expression n'existait presque pas au Rwanda, peu de journaux
qui existaient étaient sous le contrôle du gouvernement ou de
l'Eglise Catholique qui ne s'opposait pas du tout à la volonté de
l'autorité publique. C'est dans ce climat de peur et de timidité
qu'un certain Rwabukwisi se permit de créer un journal qui osa
dévoiler les défaillances du gouvernement et incite le peuple
à se lever contre l'injustice intronisée jusque là. Ce nom
donc, compte tenu de son contexte de création, ne s'écarte pas de
son étymologie, comme le font d'ailleurs la plupart d'autres journaux. A
côté de Kaanguka, on assiste en 1990 à la
création de Kaangura. Ce nouveau nom qui vient
du verbe « gukaangura », (réveiller,
instruire) a été choisi par les extrémistes proches
du pouvoir en place. Ils considéraient en principe l'influence qu'avait
eu Kaanguka sur l'opinion du peuple et, en réaction contre lui,
ils trouvèrent un nom très proche au premier pour semer la
confusion auprès des lecteurs.
Il est très difficile d'analyser de A à Z tous
les noms du corpus par rapport au contexte. Cependant il reste pertinent
d'insister sur certains titres qui marquent les deux dernières
périodes. Si nous prenons Rwaanda rw'eêjo, il est
créé en 1990. Dans cette année, il surgit au Rwanda une
guerre menée par le FPR contre le gouvernement de Habyarimana. Cette
guerre occasionna tant de changements à l'intérieur du pays,
aussi bien sur le plan politique que social. Le plus significatif, c'est celui
de la naissance du multipartisme. Rwaanda rw'eêjo, qui veut dire
« Rwanda de demain », est un journal créé
dans cette période et attaché au FPR. Le contexte nous permet de
dire qu'en choisissant ce nom, les nommeurs pensaient aux lendemains
meilleurs ; ils véhiculent à travers le journal leur
objectif, leur espoir de revoir le pays dans lequel règne le respect de
la personne, contrairement au Rwanda d'hier où la vie de toute la
population dépendait de la volonté d'un individu ou d'un groupe
d'individus.
Parmi les partis politiques reconnus dans l'histoire du Rwanda
l'on compte le MDR, MRND, PSD, PL etc. Le MDR fut le plus populaire, et bat le
record dans la mobilisation de la population rwandaise contre le pouvoir du
MRND. L'une des armes qu'il a utilisées est la presse écrite.
Quand il crée « Urumuri rwaa Demokarasi »
en 1990 (la lumière de la démocratie), il rappelle à la
masse rwandaise les événements des années 60 où le
même parti a joué un grand rôle dans la lutte pour
l'indépendance. Dans ce contexte, on remarque que plusieurs journaux qui
ont été créés ont reçu les noms qui incitent
directement le public à s'insurger contre l'autorité.
Contrairement aux multiples journaux qui traduisent le
contexte et la vague des événements d'entre 1990 et 1994,
d'innombrables journaux naissent et laissent transparaître le nouveau
climat qui règne au Rwanda après le génocide. A travers
les titres, les journaux suivants en font l'illustration :
Urwaâtubyaaye, dans ce titre
le préfixe -ru- qui représente le Rwanda, fait que le
titre en soi traduise le sentiment d'un bon nombre des rapatriés
rwandais qui vivaient depuis longtemps en exil et qui ont aujourd'hui le
plaisir du retour au bercail. Il est créé en 1996, juste au
lendemain du génocide.
The New Times (les temps nouveaux),
créé lui aussi en 1995 au moment où le Rwanda avait perdu
son image aux yeux des nations, ce journal traduit le souci des Rwandais
d'améliorer l'image de marque de leur pays, de se reconstruire
malgré la situation critique qu'ils venaient de traverser. Publié
en anglais, ce journal montre également l'ouverture du pays aux
différents horizons. Un autre journal qui attire notre attention est
Ibuka. Ce nom vient du verbe kwiibuka
(se souvenir, se rappeler) et date de 1998. Au fait,
après le génocide, il n'a pas été facile de
redresser la situation. Au moment où les rescapés du
génocide tentaient de se réconforter, un autre groupe dont la
majorité des planificateurs du génocide ne voulait pas renoncer
à leur plan d'exterminer les Tutsis, niant ainsi l'existence du
génocide. C'est dans ce contexte qu'il a été
créé l'association « Ibuka asbl »
pour expliquer au monde entier et aux Rwandais en particulier, ce qui s'est
passé. Le journal
« Ibuka », dans ce cadre, vit le
jour et eut comme objectif de fonctionner comme un outil de sensibilisation
qu'utilise cette association. D' après ces exemples, nous pouvons dire
que presque tous les noms attribués aux journaux rwandais sont conformes
à leur contexte de création et donnent directement un message
à son public.
3.4. La motivation dans la
dénomination des journaux au Rwanda
En opposition avec la conception saussurienne selon laquelle
le signe linguistique est arbitraire, donc immotivé, bien de linguistes
ont discuté la motivation et de sa problématique. Nous
commençons par Dubois et al. (2001 :313) d'après
qui : « on appelle motivation la relation de
nécessité qu'un locuteur met entre un mot et son signifié
(contenu), ou entre un mot et un autre signe. » La même
idée est soutenue par Dubuc (1992 :107) qui écrit :
« un terme est motivé quand il laisse transparaître
la notion qu'il recouvre, soit par son étymologie, soit par le sens de
ses composantes. »
Quand on nomme son journal
« Inyâbutâtu » par exemple, on songe
d'abord à la signification première qui est une corde
tressée au moyen de trois liens, pour aller enfin plus loin et faire
allusion aux trois groupes ethniques qui habitent le Rwanda. De même, par
le nom « Ibyiîkigihe » (i-bya-i-ki-gihe) qui
se traduit littéralement par « les choses d'aujourd'hui ou les
événements actuels », créé en 1992,
laisse transparaître de nombreux changements politiques qui se
produisaient dans le pays, de la guerre qui venait de surgir entre le
gouvernement en place et le Front Patriotique Rwandais, etc.
Un signe est également dit phoniquement motivé
« quand la liaison entre son signifiant et son signifié
paraît naturelle, logique ou analogique, ou plus exactement quand il y a
un rapport de solidarité étroite entre la forme du signe et la
réalité à laquelle il renvoie. »(Baylon et
Fabre, 1978 :144). Retenons tout de même ce qu'ajoute Bigirumwami,
(1994 :132) : « le nom est une instruction ou un
indice donné à l'entourage pour interpréter la situation
dans une direction donnée. »
Comme nous l'avons souligné dans l'introduction
générale et appuyé par la conception de ces
différents linguistes sur la motivation, la dénomination des
journaux au Rwanda ne se fait pas au hasard. C'est ainsi que la partie suivante
consiste à analyser quelques réalités qui sont à la
base de la prolifération de ces journaux d'abord, et qui motivent
ensuite leur dénomination
3.4.1. Motivation politique
Depuis sa naissance, la presse rwandaise a été
contrôlée par l'autorité politique. Sauf l'autorité
religieuse qui possédait la grande partie des publications, le reste des
journaux que l'on trouve au Rwanda colonial était sous la
dépendance de l'administration publique. Ce monopole n'allait pas sans
conséquence directe sur l'efficacité de la presse, car on
enregistre l'emploi des journalistes non professionnels qui exerçaient
par contre d'autres activités soit administratives, économiques,
ou religieuses.
Ensuite, au fur et à mesure qu'il y avait des
changements politiques, chaque régime adoptait ses mesures de
gérer la presse favorablement ou défavorablement. Si l'on jette
un coup d'oeil sur les quatre périodes qui ont marqué la presse
rwandaise, on remarque que la période d'entre 1960-1990 est la plus
défavorable à l'évolution de la presse du fait que les
journaux qui ont paru dans cette période de 30 ans sont très
limités et souvent subordonnés à la volonté de
l'autorité ou du parti détenteur du pouvoir. La plupart des
publications de cette période ne sont que des revues ou des bulletins
d'information publiés au sein des ministères et d'autres Cellules
spécialisés ayant l'objectif de faire connaître leurs
programme d'activités voire le programme du gouvernement, comme le
montrent les tableaux du deuxième chapitre. Cette délimitation
est également liée à la dictature qui a
caractérisé les deux républiques et dont le principe
fondamental était de faire taire la population, autrement dit
d'empêcher toute liberté d'expression. Ceci n'étant que
pour protéger l'intérêt de certains individus ou groupes
d'individus.
Un autre effet de la politique sur la presse, contrairement au
précédent, est la prolifération des journaux. Au Rwanda,
ce phénomène se produit à partir des années 90, au
moment où le grand changement politique, provoqué au fond par
l'attaque du FPR-Inkotanyi (Front Patriotique Rwandais), a conduit le pays au
multipartisme. Il y eut dès lors une parution intense des journaux, les
uns soutenant le régime en place et propageant son idéologie, les
autres, en opposition, luttant pour le changement politique, et les autres
encore, s'occupant de la situation sociale.
Ainsi donc, la majorité des noms des journaux
créés dans un tel climat traduisent, il est vrai, les
réalités ou les sentiments politiques du temps. Ce
phénomène n'est pas une particularité de notre pays. Il
est commun à bien des pays en voie de développement, des pays
récemment décolonisés dans lesquels la presse est souvent
utilisée comme une arme à double tranchant, ou bien en faveur du
régime au pouvoir, ou bien en faveur des groupes en opposition. C'est le
cas des journaux comme Umurwaanashyaka (qui vient de kurwana
ishyaka : militer pour une cause, une idéologie
quelconque), Urumuri rwaa
Demokarasi, journal du parti
MDR, Intêerahâmwe, pour
MRND etc. Toutefois, l'ensemble de tout le corpus comprend 67 noms de journaux
sur 236 c- à- d 28.3%.
3.4.2. Motivation religieuse
Après la motivation politique, l'autre critère
motivationnel qui intervient dans la dénomination des journaux est celui
qui est liée à la religion. En effet, nous l'avons
évoqué dans les parties précédentes, les religieux,
et l'Eglise Catholique en particulier furent les principaux promoteurs et
fondateurs de la presse écrite rwandaise. Leur influence était et
reste importante depuis l'origine de la presse rwandaise. Non seulement ils ont
créé les premiers journaux, mais aussi ils ont financé
l'implantation d'une imprimerie en 1945. D'ailleurs, ce sont eux qui firent un
premier pas dans le cadre de l'alphabétisation. Les principales
écoles qui ont été bâties au Rwanda appartiennent
aux confessions religieuses et on y a développé ce goût de
presse. C'est pour toutes ces raisons qu'un nombre raisonnable des journaux
sont en rapport direct avec des idéaux religieux, ce qui
transparaît à travers leurs titres, ou encore par le fait qu'ils
sont tenus par les organismes ou confessions religieuses. Dans cette rubrique,
on rencontre les titres comme La Vigne du Seigneur,
Urumuri rwaa Kristu, Kurerera Imaana, L'Echo du
Séminaire et j'en passe. Ils totalisent dans l'ensemble du corpus
46 titres sur 236 pour dire 19,4%.
3.4.3. Motivation liée à la
pérennité ou la beauté de la Nation
L'une des caractéristiques les plus
particulières des Rwandais partout où ils sont, dans tout ce
qu'ils font, c'est l'amour de leur patrie. Sans se soucier du tout de sa
petitesse, de ses problèmes historiques, les Rwandais considèrent
leur nation comme étant la plus belle du monde, la plus puissante et
éternelle.
Cette réalité s'exprime à travers une
multitude de formes littéraires telles que les contes, les proverbes,
les mythes, les devinettes, les dictons, les chansons et autres expressions
langagières aussi bien orales qu'écrites. Egalement, à
travers la presse écrite, le même sentiment pousse les
journalistes à dépasser les problèmes (économiques,
politiques, sociaux.), les conflits, etc. qu'a connus le pays, pour susciter
dans l'esprit de leurs lecteurs cette marque indélébile du
Rwanda. Dans ce cadre, des journaux comme :
Urwaâtubyaaye, Rwaanda Nziizâ, Rushyaâshya, La
Nation, etc. suscite le sentiment et les
souhaits que nous devons porter envers le Rwanda. Les journaux de ce genre
totalisent le nombre de 27 sur 236 c- à- d 11,4%.
3.4.4. Motivation liée aux valeurs culturelles/
universelles
La plus grande richesse que possède en commun le peuple
rwandais est une même langue, une même culture et une même
histoire. Le kinyarwanda, la langue nationale, tout comme la culture dont elle
est le véhicule et l'expression, est une langue très riche
d'images et de nuances.
La presse écrite rwandaise dans son évolution,
bien qu'elle soit une culture nouvelle, et à l'instar de bien d'autres
institutions, doit assumer la fonction de maintenir et de préserver
l'ensemble de valeurs culturelles et historiques qui ont été,
depuis la nuit des temps, à la base de la paix et de l'harmonie qui ont
caractérisé le Rwandais. C'est en connaissance de cause que les
responsables de différents journaux leurs trouvent les noms y relatifs.
Le sociologue Rwandais SEBASONI S. (2000 :44) écrit à ce
sujet : « outil de communication et véhicule des
références communes à l'intérieur d'un groupe de
personnes ou d'un groupe de populations, la langue (kinyarwanda) est
également un objet de consommation quotidienne. On l'utilise pour
apprécier la saveur des mots, et pour créer la
poésie. » Dans le même contexte, nous n'aurions pas
tort si nous nous convenions à ce que « la langue n'est
pas qu'un moyen de communication, elle permet de pénétrer en
profondeur la pensée humaine et donne accès à des valeurs
centrales sur les traditions familiales et sociales. » (UNESCO,
1996 : 6).
Les exemples que nous avons relevés dans notre corpus
montrent bien que le kinyarwanda contient les mots qui expriment mieux que les
langues étrangères, le fond culturel rwandais, le sens de
l'homme, le sens de l'Etre au monde etc. parmi les titres reflétant ces
valeurs, nous citons à titre exemplatif les journaux comme
Ubumwê, Ukurî, Ibaanga, Umucô,
Umuragê, tout en signal qu'au total, on
dénombre 24 noms c- à- d 10,1%.
3.4.5. La motivation liée au renouveau ou au
changement
Le changement est un autre point très remarquable dans
la dénomination des journaux. En fait le Rwanda a connu pas mal de
changements, des perturbations d'ici et là ayant chaque fois des
conséquences sur la vie sociale de la population. Ainsi les
journalistes, comme traducteurs des réalités de la vie
quotidienne et porte- parole du peuple, essaient toujours d'en faire un petit
résumé à travers les titres de leurs écrits. Ils
essaient de réconforter leurs compatriotes en leur promettant un
lendemain meilleur, malgré la souffrance et différents maux de la
vie d'aujourd'hui. C'est tout ce que nous pouvons interpréter dans les
titres comme Imvâahô Nshya, La (Nouvelle) Relève, The
New Thinking, Umuseeso, The New Times, Kumekucha... En
réalité, depuis la naissance de la presse, chaque changement
politique inspirait en quelque sorte la dénomination des journaux. Si
par exemple Imvâahô et La Relève ont existé
sous la première et deuxième républiques, on les rencontre
après le génocide sous l'appellation d' Imvâaho
Nshya et La Nouvelle Relève. De même quand on
parle de kumekucha et d'Umuseeso, considérant aussi la
période dans laquelle ils sont créés, on songe d'office
à l'aube nouvelle qui succède à la nuit du
génocide. Nous avons recensé sous cette rubrique un ensemble de
39 termes équivalent de 16,5 %.
Tableau 7: Présentation
des thèmes de motivation dégagés
Thème de motivation
|
Fréquences
|
%
|
Politique
|
67
|
27,3
|
Religion
|
46
|
19,4
|
Le renouveau / le changement
|
39
|
16,5
|
Pérennité / Beauté de la Nation
|
27
|
11,4
|
Valeurs culturelles
|
24
|
10,1
|
Considérant les données statistiques que nous
retrouvons dans le tableau ci-dessus, nous constatons que le domaine politique
prédomine dans la dénomination des journaux. La logique est que
la vie politique transcende tous les autres aspects de la vie du pays. La bonne
marche de la politique du pays favorise son développement, assure la
bonne relation entre la population etc. Dans le cas contraire, on assiste
à la misère prononcée qui s'abat sur le pays. C'est dans
ce sens que, le voulant ou non, la politique intervient dans tous les secteurs
de la vie. La presse en particulier, étant l'expression du peuple et
ayant l'objectif de corriger les défauts de la société
pour assurer sa bonne marche, s'y rattache fortement. Elle peut influencer la
vie politique et jouer ainsi le rôle du quatrième pouvoir ;
comme on a communément tendance à le dire, ou être
influencée par la politique et se détourner de sa mission
principale comme cela s'est produit au Rwanda dans les années 90. Tout
bien considéré, les titres liés à la vie politique
occupent la première place dans la presse écrite rwandaise que
ça soit dans le sens positif ou négatif.
A côté de l'aspect politique, il convient aussi
de dire quelque chose sur l'aspect religieux. Celui-ci abonde dans la presse
pour deux raisons principales. D'abord, les missionnaires ont été
les premiers à développer l'alphabétisation et à
initier la presse au Rwanda. Ensuite, comme le disent les philosophes
« la religion est l'opium du peuple », devant les maux de
la vie, le peuple trouve son refuge dans la religion. C'est pour ces raisons
que les journaux relatifs à la religion et aux institutions religieuses
occupent la 2ème place dans la presse écrite
rwandaise.
D'autres aspects ont été évoqués
suivant leur degré de fréquence dans la dénomination des
journaux. Ces aspects révèlent en quelque sorte ce qui
préoccupent les Rwandais, leur conception de la vie quotidienne etc. Les
aspects comme valeurs culturelles et pérennité de la nation
montrent que les Rwandais restent toujours attachés à la culture,
aux bonnes relations sociales, et qu'ils pensent à la bonne image et
réputation que leur pays doit garder aux yeux de tous.
3.4.6. Usage des langues dans la presse écrite
rwandaise
Il nous est impossible, au cours de cette analyse, de passer
sous silence un élément linguistique. Celui-ci est très
important dans la presse rwandaise écrite qui, aujourd'hui, est
diffusée essentiellement en trois langues, à savoir le
kinyarwanda, le français et l'anglais. En effet, l'usage de ces trois
langues, reconnues comme langues officielles au Rwanda par la Constitution
depuis 1996, devient de plus en plus monnaie courante, le kinyarwanda tenant
bien sûr la première place. Etant la langue maternelle et
nationale, la mieux connue et la plus répandue sur tout le territoire
national, la domination de cette dernière dans la presse écrite
en général s'explique par le souci de toucher un public beaucoup
plus large.
Les publications en langues étrangères, quant
à elles, visent un public plus restreint de francophones et
d'anglophones qui s'est étendu considérablement depuis les
rapatriements successifs des réfugiés de 1959 et de 1994 ;
la généralisation de l'enseignement primaire à presque
tous les enfants en âge scolaire, l'accroissement en nombre
d'écoles secondaires et la multiplication des universités et
d'instituts supérieurs, et leurs extensions. Signalons enfin que les
journaux édités dans ces langues étrangères
envahissent de plus en plus le marché et ont un autre avantage plus que
ceux qui sont publiés en kinyarwanda, celui de s'étendre au
niveau international. Cependant, au cours de ce travail, nous avons pu recenser
85 titres en français (36,01%). Citons : Grands Lacs Hebdo, La
(Nouvelle) Relève, Dialogue, Renaissance etc. et 18 titres en
Anglais soit 7,6% dont The New Times, The Rwanda Weekly Review, The New
Thinking.
Tableau 8: Fréquence des langues dans la presse
écrite rwandaise
Langue
|
Nombre de journaux
|
%
|
Kinyarwanda
|
133
|
56,3
|
Français
|
85
|
36,01
|
Anglais
|
18
|
7,6
|
Conclusion
A travers l'analyse lexicologique et sémantique de la
dénomination des journaux au Rwanda, cette étude a
révélé les procédés qui interviennent dans
la création des noms des journaux entre autre la synonymie, la
polysémie, la métaphore. Ceux-ci caractérisent la
néologie sémantique à laquelle la dénomination des
journaux se réfère contrairement à la néologie
morphologique qui met en scène la composition et dérivation.
L'analyse de facteurs motivationnels, qui n'a pas
été laissée de coté dans ce chapitre, nous fait
part des réalités sociales qui sous tendent la
dénomination des journaux et sa prolifération.
CONCLUSION GENERALE
A la fin de cette étude, nous tenons à rappeler
que notre intention primordiale était de répertorier tous les
journaux qui ont paru au Rwanda depuis la naissance de la presse écrite
rwandaise pour étudier, à la fin, les aspects lexicologiques et
sémantiques qui interviennent dans leur dénomination. Les
objectifs spécifiques que cette étude s'était fixés
étaient de dégager les facteurs qui influent sur
l'évolution de la presse rwandaise, de dégager les structures
formelles et les champs sémantiques des noms des journaux, et enfin de
relever les procédés de création terminologique les plus
usités dans la dénomination des journaux au Rwanda.
Après une analyse sémantique des noms des
journaux effectuée sur un corpus de 200 unités lexicales, nous
avons pu saisir les différents mécanismes de création
lexicales mis en évidence à savoir la néologie
sémantique dont la synonymie, la polysémie et la
métaphore, sans pour autant négliger la néologie
morphologique dont principalement la composition et la dérivation.
La présentation des différents journaux a
révélé également que l'acte de dénommer un
journal n'est pas du tout un fait du hasard. A travers un nom
quelconque, celui qui confère un nom à un journal a
sûrement une information à communiquer à ses compatriotes
voire au monde entier. Ainsi notre hypothèse qui dit que, Øles
noms des journaux au Rwanda sont motivés par les réalités
sociales du paysØ, trouve ici sa confirmation. Certaines
réalités ont été mises en évidence, entre
autre, la situation politique représentée par les noms
comme : Umurwaanashyaka, Repubulika, Kamârampakâ,
Intêerahâmwe, et bien d'autres titres qui
sont, soit liés aux différents partis politique, soit qui
laissent transparaître, à travers la ligne éditoriale, leur
orientation ou leur idéologie, la date de leur création
étant aussi un élément très important dans ce
cadre. D'autres facteurs motivationnels qui ont été
analysés sont la situation religieuse, linguistique, culturelle, le
renouveau ou changement, la motivation liée à la
pérennité de la nation, etc.
Toutefois, l'importance de cette étude ne
s'arrête pas là car l'on note également que les noms des
journaux nous renseignent sur les pensées de ceux qui les donnent. Quand
on nomme son journal, Ubutâbeerâ, Ukuri gacaaca,
ubumwê, et d'autres qui pourraient réaliser ou rappeler ce
souhait, on nous révèle implicitement son espoir, son
désir, que l'on partage d'ailleurs avec toute la population rwandaise,
d'assister encore une fois à la réussite de la justice, de
l'unité et la réconciliation des Rwandais qui viennent de sortir
du génocide. D'autres comme Kurerera Imâana, Urumuri rwaa
kristu, Agisiyo Gatolika mu Rwanda, etc. tenus par l'Eglise catholique
nous renseignent sur sa mission principale, sur l'objectif qu'elle se fixe et
s'efforce d'atteindre. Ceci nous fait revenir sur l'idée que le nom en
général a un message communicatif. « Pour le
Munyarwanda, le nom a une puissance qu'il faut exploiter en choisissant le nom
favorable à l'objectif visé ou à la situation
attendue. » (NTAWIYANGA, S. 2006 :108).
Pour clore, le présent travail ne prétend pas
avoir épuisé la richesse du sujet. Il a été
mené, à vrai dire, dans un domaine assez vaste et qui se
renouvelle sans cesse. Cependant, ce travail est une contribution à la
recherche et pourra inspirer des recherches ultérieures étant
donné que le domaine de la presse comprend tant de champs
d'investigation qu'il faudrait explorer davantage avec un temps suffisant et
des moyens financiers à l'appui. Ainsi, compte tenu de la place de la
presse et de la communication en général, dans la
société, d'autres recherches pourront être menées
sur le même sujet tout en adoptant d'autres approches comme par exemple
l'approche sociolinguistique, l'approche ethnolinguistique, etc.
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