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La gestion de l'eau et le tourisme durable, cas de la ville de Marrakech

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par EL MOUTIA ABOURMANE
CADI AYYAD - DESS 2005
  

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Section 2 : les ressources en eau à Marrakech (5(*)).

Tous les experts s'accordent sur l'avènement d'une crise hydrique dans les régions à contexte aride ou semi-aride; plusieurs facteurs y concourent dont certains ont un caractère plus rude que d'autres:

· Si les ressources en eau douce ne représentent que 3% des ressources hydriques mondiales globales, leur disponibilité sera de plus en plus limitée à long terme.

· L'accroissement de la demande en eau, plus rapide que jamais, dénote une forte croissance démographique et une amélioration des conditions de vie des populations, dont l'accès à l'eau potable à domicile.

· L'importante croissance de la pollution est alarmante. En effet, la pollution générée par les activités humaines est actuellement telle qu'elle entraîne la dégradation de la qualité de l'eau augmentant le risque sanitaire et surenchérissant le coût de l'aménagement hydraulique.

· L'érosion des sols rapetisse le total mobilisé. En effet, l'ampleur des transports solides pénalise les performances techniques et économiques des aménagements hydrauliques entravant la gestion optimale du stock hydrique.

· La réalisation des projets hydrauliques prend de plus en plus de retard. D'une part, car l'aménagement hydraulique coûte de plus en plus cher, et d'autre part, parce que la contraction de prêts est le siège d'une compétition exacerbée par les pays en développement auprès de bailleurs de fonds dont les conditionnalités environnementales sont de plus en plus sévères.

Pour ce concerne la ville de Marrakech, plusieurs contraintes et constats mettent en relief la fragilité de son système, dont:

· Des ressources en eau limitées, L'indicateur "ressources en eau naturelles par habitant" ne dépasse guère actuellement 618 m3/hab/an et se situera autour de 475m3/hab/an à l'horizon 2020 en tenant compte des eaux transférées du bassin de l'Oum Er Rbia, passant ainsi sous le seuil critique indiquant l'apparition de pénurie et de la crise de l'eau.

· Une grande variabilité des apports en eau dans le temps, engendrée par la récurrence des périodes de sécheresse qui s'ajoute à la répartition spatiale inégale des ressources en eau de la région. Les précipitations varient à cet effet entre 800 mm sur les hautes montagnes de l'Atlas de 190 mm à Chichaoua, le potentiel des ressources en eau superficielle utilisable est estimé à près de 877 Mm3 et variant entre 120 Mm3 et 2800 Mm3.

· Une surexploitation des ressources en eau souterraine accentuée par les cycles de sécheresse qu'a connu le bassin du Tensift. Le déstockage de la nappe du Haouz s'élève à 173 Mm3 annuellement.

· Une forte érosion à l'échelle du bassin. La dégradation spécifique y varie de près de 200 t/km2/an dans le sous bassin de Rhéraya à plus 3000 t/km2/an environ dans le bassin de R'dat. Cette érosion accentue l'envasement des ouvrages hydrauliques existants ou prévus. Le barrage Lalla Takerkoust a vu sa capacité de régularisation diminuer de 33 Mm3 en 28 ans.

· Des techniques d'irrigation non économes d'eau. L'utilisation de l'eau en agriculture est dominée par l'irrigation traditionnelle; sur les 228000 ha irrigués dans le bassin, 75% le sont d'une façon traditionnelle et consomment plus de 65% du potentiel mobilisé. Les techniques d'irrigation pratiquées dans ces zones conduisent à des pertes importantes en eau.

· Forte croissance de la demande en eau. La pression croissante de la demande en eau des différents secteurs d'activité portera son volume à 1480 Mm3/an à l'horizon 2020.

· Grand impact des aménagements hydrauliques sur l'environnement. La majorité des sites pouvant abriter des barrages se situent dans des zones connaissant un développement important des secteurs agricole et touristique. La réalisation de ces ouvrages engendrera l'inondation d'une grande partie de ces zones.

· Vulnérabilité des ressources à la pollution. Les eaux usées des différents centres et villes de la Région sont rejetées sans traitement dans le milieu naturel; pour la ville de Marrakech, 10 Mm3/an sont actuellement utilisés sans traitement préalable pour l'irrigation de 1500ha à l'aval de la ville de Marrakech

· Enfin, une utilisation des ressources en eau déjà bien avancée. Actuellement, et grâce aux efforts consentis dans le secteur de l'eau, sur les 1628Mm3 d'eau disponible dans le bassin, près de 1350Mm3 sont utilisés dont 300Mm3 en eaux de surface transférées à partir du bassin de l'Oum Erbia, soit 83% du potentiel en eau.

* 5 Journée d'étude sur l'eau, Agence de bassin hydraulique de Tensift, décembre 2003

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille