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La gestion de l'eau et le tourisme durable, cas de la ville de Marrakech

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par EL MOUTIA ABOURMANE
CADI AYYAD - DESS 2005
  

Disponible en mode multipage

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Ecole Doctorale Internationale de Tourisme

Université Cadi Ayyad Université de Perpignan 

Faculté des Lettres et des Sciences Faculté des Sport, Tourisme,

Humaines Marrakech Hôtellerie Internationale

Mémoire présenté pour l'obtention du

Diplôme des Etudes Supérieures Spécialisées

La gestion de l'eau et le tourisme durable :

Cas de la ville de Marrakech

 
 
 
 
 

Préparé par : El Moutia ABOURMANE

Sous la direction de Monsieur le Professeur : Omar IBOURK

Année universitaire : 2004- 2005

DEDICACE

A l'âme de mon père

A ma mère, pour son courage et sa patience

A mes frères et mes soeurs pour leurs soutiens et encouragements

REMERCIEMENTS

Je remercie vivement mon professeur Omar IBOURK pour sa patience, ses encouragements et ses conseils avisés.

Je tiens à remercier Madame Fatima ARIB et Monsieur Said BOUJROUF pour leurs contributions et ses conseils.

Mes remerciements vont également à tous les professeurs du DESS Tourisme et Développement Durable pour la qualité des enseignements dont nous avons pu bénéficier.

Enfin, un grand merci à tous ceux qui ont de près ou de loin contribué à l'élaboration de ce mémoire, et notamment mes collèges de travail à RESING.

Sommaire 

Introduction générale : 8

Partie I : les ressources en eau dans la ville de Marrakech: entre l'insuffisance des ressources et l'augmentation de la demande. 12

Chapitre 1 : Les ressources en eau à Marrakech 13

Section 1- l'histoire de l'eau dans la ville de Marrakech 13

1- L'origine de l'eau : Le cycle de l'eau () 14

2- L'eau dans l'histoire de Marrakech 15

Section 2 : les ressources en eau à Marrakech (). 16

Section 3- La loi 10-95 19

Chapitre 2 : l'alimentation de la ville en eau potable 21

Section 1 : les différentes ressources en eau : 21

1- Ressources souterraines : 22

2 - Ressources de surface : 22

Section 2 : les différents acteurs. 23

Section 3 : l'infrastructure hydraulique à Marrakech () 24

A- Conduites principales : 24

B- Station de traitement 24

C- Stockage : 24

D- Distribution : 24

Section 4 : l'analyse de la consommation en eau et tendances d'évolution 25

1. Origine des données 26

2. structure de la consommation 26

3- taux de branchement 26

4. dotation des particuliers branchés : 27

5-Dotation administrative 28

6- dotation industrielle et touristique 29

Section 5 : Les espaces verts 30

Section 6 : Marrakech et perspective d'aménagement 33

Partie II : une gestion de l'eau pour un tourisme durable à Marrakech 35

Chapitre 1 : le tourisme à Marrakech et l'enjeu de la durabilité 37

Section 1 : le secteur touristique à Marrakech 37

A-L'infrastructure touristique à Marrakech () : 38

B- Les nouveaux projets touristiques à Marrakech : 40

Section 2 : Le tourisme durable : 42

A-la notion du tourisme durable : 42

B-La gestion du tourisme durable : 43

C- les ratios d'évaluation du développement touristique durable : 43

Section 3 : l'eau et le tourisme : quelle relation ? 45

Chapitre 2 : la gestion des ressources en eau 46

Section 1 : la cadre théorique. 46

Section 2 : La gestion de l'offre 46

Section 3 : La gestion de la demande 47

Section 4 : les intervenants 49

1- La gestion des eaux au vue de la loi 10-95 49

2- Gestion de l'eau et l'aménagement du territoire : 52

3- Gestion des eaux et mise en valeur agricole : 52

4- Gestion des eaux et alimentation en eau potable 53

5- Gestion des eaux et collectivités locales 54

6- administration du domaine hydraulique et association des usagers de l'eau et de la société civile : 55

7. Gestion de l'eau et les opérateurs privés : 56

Chapitre 3 : la gestion de l'eau par le secteur de tourisme 56

Section 1 : la situation actuelle. 56

Section 2 : Analyse des résultats de l'enquête: 64

Section 3 : les perspectives d'avenir et recommandations. 65

1- les perspectives d'avenir : 65

2 : quelques recommandations : 66

Section 4 : quelques expériences : 66

A- Le groupe Accor : 66

B. Le guide : mon hôtel et l'environnement 68

Conclusion générale : 69

ANNEXES 70

ANNEXE 1 71

ANNEXE 2 72

ANNEXE 3 73

La bibliographie : 74

Liste des tableaux

Tableau 1: les grands et moyens barrages 21

Tableau 2: les ressources mobilisées par l'ONEP 22

Tableau 3: Evolution antérieur du taux de branchement à Marrakech (%) * 26

Tableau 4: Prévisions du taux de branchement à Marrakech (%) 27

Tableau 5: Evolution de la dotation des particuliers branchés (l/j/ha) 27

Tableau 6: Evolution de la dotation administrative (l/j/ha) 28

Tableau 7 : Evolution de la dotation industrielle et touristique (l/j/ha) 29

Tableau 8: liste des principaux hôtels classés dans la ville de Marrakech 31

Tableau 9: Espaces verts publics dans la ville de Marrakech (*) 31

Tableau 10: liste des principaux établissements pour les oeuvres sociales 32

Tableau 11: Evolution des nuitées à Marrakech ..............................................41

Tableau 12: liste des projets touristiques en cours...........................................42

Tableau 13: consommations des hôtels de grands calibres à Marrakech.............58

Tableau 13: résultats de l'enquête...............................................................63

Liste des figures

Figure 1: Evolution du taux de branchement dans la ville de Marrakech 27

Figure 2: Evolution de la dotation des particuliers branchés dans la ville de Marrakech 28

Figure 3 : Evolution de la dotation administrative dans la ville de Marrakech 29

Figure 4: Evolution de la dotation industrielle et touristique dans Marrakech...... 31

Figure 5: Evolution de la consommation en eau par rapport à des nuitées réalisées en mois d'octobre 61

Figure 6: Evolution de la consommation d'eau par rapport à des nuitées réalisées dans le mois d'avril 61

« Le temps est venu pour nous pour changer radicalement notre perception et notre attitude à l'égard de l'eau, à travers la gestion de la demande de cette ressources et la rationalisation de sa consommation....

« .... » La gestion de l'eau de manière solidaire est un gage de progrès uniforme car l'eau, ou qu'elle soit, appartient à tous les Marocains »

Extrait du discours de sa Majesté le Roi Mohamed VI lors de la tenue de 9ème session du conseil de l'eau et du climat à Agadir le 21 juin 2001

Introduction générale :

Le tourisme est l'un des secteurs économique les plus importants pour les pays du sud (après le pétrole). Il représente à lui seul 11% du produit national brut mondial, emploi 200 millions de personnes et déplaces quelque 700 millions de voyageurs par ans, un nombre qui devait doubler d'ici 2020. Il est considéré comme l'une des plus importantes, si ce n'est la plus importante industrie mondiale, il est donc un facteur de développement économique fondamental.

De ce fait, nombreux payes considèrent le tourisme comme une solution simple et rapide pour surmonter leurs difficultés économiques et choisissent de promouvoir leurs ressources naturelles afin d'attirer d'avantage plus de touristes dans un marché très concurrentiel.

Cette situation pose plusieurs défis d'ordre d'éthique, notamment au niveau de la destruction de l'environnement, de la pollution, de l'épuisement des ressources naturelles, de l'impérialisme économique et de l'exploitation sexuelle.

L'eau constitue l'un des principaux biens qu'exploite le tourisme mondiale et dont dépend, puisqu'elle apporte une valeur ajoutée essentielle du point de vue paysager. Aussi, La quantité et la qualité de l'eau posent très souvent des contraintes au niveau de l'offre touristique.

Mais, selon les régions, les ressources hydriques peuvent ne pas suffire ce qui, inévitablement, conduit à des conflits entre acteurs autour de l'usage de l'eau, ce sont le plus souvent les communautés locales qui sont lésés.

Il faut savoir que, sous les tropiques, un touriste use en moyenne 7 à 10 fois plus d'eau qu'un paysan pour arroser ces champs et nourrir sa famille. C'est 16 fois plus lorsqu'il s'agit d'un client d'hôtel de luxe avec terrain de golf (1). un autre exemple, c'est le cas des oasis tunisiennes de Tozeur, Nefta et Douz qui attirent un nombre croissant de touristes et les hôtels qui les hébergent offrent de l'eau courant, chaud et froide : 600 litre par jour et par personne. Cette eau est extraite à l'aide de puissantes pompes, de telle sorte que le niveau de la nappe phréatique ne cesse de baisser et comme résultat, les nomades et les paysans voient les puits s'assécher graduellement.

Aussi, il ne faut pas oublier que certains établissements hôteliers constituent de véritables gouffres à eau, C'est le cas d'un hôtel à Abidjan, qui était le grand du continent africain avec ses 750 chambre et 212 000 nuitées, centre commercial, cinéma, bars, mais aussi un patinoire, deux piscine et canaux, mais ce qui malheureux c'est que la nuitée revenait à quelque 1000 litres d'eau.

De plus, de nombreux hôtels possèdent leurs terrain de golf, c'est ainsi qu'un 18 trous peut consommer autant qu'une petite ville locales de 10 000 voire 60 000 habitant (2millions L/jour) (1(*)).

Le Maroc, comme la majorité des pays de sud, a considéré le tourisme comme la locomotive vers le développement. En effet, depuis son indépendance, le Maroc a érigé le tourisme en priorité nationale de développement. Bien que représentant 15,8 % dans le marché touristique continental, le Maroc n'attire que 0,7 % des arrivées internationales. Pour remédier à cette situation, l'Etat a mis en place des codes d'investissements, comprenant un arsenal d'exonérations fiscales à la faveur des intervenants de ce secteur.

Cette orientation a permis d'attirer des investissements nationaux et étrangers et a insufflé une dynamique nouvelle à l'industrie touristique marocaine, plus précisément après l'abrogation de la marocanisation à la fin des années quatre-vingt. Actuellement, le secteur touristique constitue la deuxième source de devises du pays, drainant en 2002 près de 24,7 milliards MAD de recettes et contribuant à hauteur de 6,2 % à la formation du PIB. Cette industrie emploie un peu plus de 600 000 salariés, soit 6,0 % de la population active marocaine.

En outre, le Maroc est officiellement engagé dans une nouvelle politique qui s'est concrétisée par la signature de l'Accord Cadre entre le Gouvernement et la Confédération Général des Entreprises au Maroc, et la signature de l'accord d'application de l'accord cadre en octobre 2001.

Cet Accord a pour but la réalisation de 160.000 nouveaux lits, la création de 600.000 nouveaux emplois, l'augmentation des recettes annuelles en devises de 20 à 80 milliards de dirhams et une contribution au PIB de l'ordre de 2 à 3 points par an.

Mais si le tourisme a des impacts négatives sur l'environnement, et notamment sur les ressources en eau, quant est il pour le Maroc ?

Aujourd'hui, plus que le passé, la question de l'eau se pose avec acuité au Maroc. L'appartenance du pays aux domaines arides et la croissance soutenue de la demande en eau concourent à expliquer l'insuffisance des ressources disponibles.

Face à ce constat, Chaque année des milliers des visiteurs viennent apprécier la richesse et la qualité de notre patrimoine naturel. Notre environnement est en ce sens une forme d'attraction que l'on peut considérer à bien des égards comme de matière première pour l'industrie hôtelières et touristique Marocaine.

Parmi les villes qui connaissent ce problème, Marrakech, la première destination touristique, qui avec sa taille critique d'un million touriste et le développement touristique qu'elle connaîtra dans les années avenir, interpelle tous les acteurs, opérateurs et partenaire locaux à réfléchir sur la préservation de son environnement et notamment ses ressources en eau.

Questions générales et spécifiques :

La gestion et l'utilisation actuelle de l'eau par le secteur de tourisme à Marrakech est- elle durable ?

Afin de répondre à cette question générale, nous avons identifié trois questions spécifiques que voici :

- Quels sont les besoins en matières d'eau pour le secteur de tourisme à Marrakech ?

- Marrakech possède - t- elle des ressources suffisantes pour faire face à ce besoin ?

- Est-ce que les acteurs du tourismes sont t- ils conscient du problème d'eau ? Élaborent t'ils des méthodes, des pratiques pour bien gérer cette ressource ?

Dans ce qui suis, on va essayer de répondre à ces différents questions en traitant dans une première partie les ressources en eau à Marrakech, pour aborder dans une deuxième partie les ressources en eau et le secteur de tourisme.

Partie I : les ressources en eau dans la ville de Marrakech: entre l'insuffisance des ressources et l'augmentation de la demande.

Introduction :

L'eau est une pièce maîtresse dans le développement socio-économique, toutes les activités s'articulent autour de cette substance et ressources naturelle : alimentation en eau potable, irrigation, unités industrielle, infrastructures touristique.

Mais cette ressource connaît plusieurs problèmes et plusieurs contraintes dans la ville de Marrakech.

Dans un premier point nous analyserons les ressources en eau qui alimentent la ville de Marrakech, pour finir par analyser la demande de l'eau dans cette ville.

Chapitre 1 : Les ressources en eau à Marrakech

La ville de Marrakech fait partie du la région de Marrakech Tensift Al Haouz. Cette dernière est caractérisé par Le bassin hydraulique du Tensift est qui un espace qui s'étend sur une superficie de l'ordre de 24800 Km2, abritant une population totale de 3102652 habitants, dont 843575 habitants à Marrakech..

Les ressources hydriques de cette région, vu la présence de l'Atlas, sont relativement importantes. Mais malgré cet atout, ces ressources connaissent une raréfaction de plus en plus accrue en raison d'une gestion peu rationnelle et d'une surexploitation du potentiel hydraulique.

Section 1- l'histoire de l'eau dans la ville de Marrakech

La Ville de Marrakech est faite de contrastes, surtout du contraste entre le vert de sa végétation et l'ocre rouge de sa terre et de ses murs. Elle est née de ces dualités grâce à l'eau qui lui a permis de devenir une véritable cité de jardins.

A Marrakech, l'histoire de son art, celle de la foi et celle de l'eau symbole de purification et source de vie, sont indissociables et s'articulent dans de purs joyaux de la civilisation Islamique. En effet, pour que palais, fontaines, mosquées, jardins,... existent, il fallait de l'eau, beaucoup d'eau. Les puits creusés dans l'abondante nappe phréatique s'avéraient insuffisants. Un procédé ingénieux, la Khettarats , qui avait déjà fait ses preuves en Mésopotamie et en Perse, fut développé par un ingénieur du nom Ubayd Allah ibn Yûnus al Mouhandiss originaire d'AI-Andalus.(2(*))

Ainsi, ce réseau de Khettart, développé sous le règne de Ali Ben Youssef Almoravide, assurait à Marrakech et à son environnement de l'eau en permanence nécessaire au développement de la vie urbaine et à l'irrigation des jardins, vergers et propriétés agricoles Masmoudas qui formaient la ceinture verte de la cité .

Mais, l'arrêt du bon fonctionnement de ce système ancestral et la rupture d'une logique d'acheminement depuis le bas de la montagne jusqu'à la plaine ont contribué au changement du visage de Marrakech, et donc cette dernière s'est vue obligée de trouver un nouveau moyen pour s'alimenter en eau potable.

1- L'origine de l'eau : Le cycle de l'eau (3(*))

Durant des siècles et jusqu'à ces dernières années l'eau, cette substance indispensable à la vie, se trouvait rangée parmi les cadeaux de la nature au même titre que l'air et le soleil. Bien sûr, certains en avaient plus que d'autres, mais on faisait intervenir des « forces supérieures », et il ne serait venir à l'esprit de personne de se préoccuper outre mesure de cette richesse considérée comme inépuisable, sinon pour l'exploiter au mieux. Au vrai, le cycle de l'eau donnait raison à cette attitude fataliste de l'homme.

Venue du ciel, recueillie par les rivières, les fleuves, les lacs, pénétrant dans le sol, l'eau était consommée par les hommes, les animaux et les plantes, le surplus retournant à la mer, d'où elle s'évaporait pour constituer les nuages qui, en donnant naissance à la pluie, recommençaient inlassablement le même cycle.

Consommée, l'eau retournait également à la terre, prête à être à nouveau utilisée et les plantes, après avoir puisé dans le sol cette ressource vitale, en renvoyaient par leurs feuilles la majeure partie dans l'atmosphère.

Durant quatre milliards d'années, grâce à ce cycle éternel, la quantité d'eau présente sur terre ne s'est pas modifiée d'un litre. Certes, il y avait cependant des failles: l'eau ne tombe pas toujours où il le faut et dans la quantité souhaitable, parfois elle tombe trop, d'où des inondations, parfois elle fait défaut, d'où des sécheresses.

C'est pourquoi l'on a construit des aqueducs, des canaux d'irrigation, des réservoirs et des barrages, mais plus pour domestiquer cette ressource que pour gérer rationnellement un bien que l'homme croyait définitivement acquis car le cycle était maintenu.

Aujourd'hui, il s'avère que dans de nombreux pays, cet équilibre est rompu et que l'humanité voit poindre devant elle une de ses plus grandes peurs: la pénurie d'eau.

2- L'eau dans l'histoire de Marrakech

La relation entre l'eau et Marrakech est d'abord une relation entre l'eau et l'homme avant quelle soit une relation entre l'eau et la ville. En effet, Dieu a crée tous êtres vivants à partir de l'eau après avoir séparé la terre et les cieux (.Et nous avons créé, à partir de l'eau, toute chose vivante»

Bien entendu les Marrakchis s'attachent d'abord à la fonction purificatrice de l'eau pour les ablutions et la détermination de la pureté rituelle.

Mais, l'eau est aussi symbole de fécondité et la Sounna (traditions du prophète) ainsi que le Coran ne manquent pas de le rappeler «  Nous faisons descendre du ciel une eau bénie grâce à laquelle nous faisons croître des jardins, le grain que l'on moissonne»4(*).

Section 2 : les ressources en eau à Marrakech (5(*)).

Tous les experts s'accordent sur l'avènement d'une crise hydrique dans les régions à contexte aride ou semi-aride; plusieurs facteurs y concourent dont certains ont un caractère plus rude que d'autres:

· Si les ressources en eau douce ne représentent que 3% des ressources hydriques mondiales globales, leur disponibilité sera de plus en plus limitée à long terme.

· L'accroissement de la demande en eau, plus rapide que jamais, dénote une forte croissance démographique et une amélioration des conditions de vie des populations, dont l'accès à l'eau potable à domicile.

· L'importante croissance de la pollution est alarmante. En effet, la pollution générée par les activités humaines est actuellement telle qu'elle entraîne la dégradation de la qualité de l'eau augmentant le risque sanitaire et surenchérissant le coût de l'aménagement hydraulique.

· L'érosion des sols rapetisse le total mobilisé. En effet, l'ampleur des transports solides pénalise les performances techniques et économiques des aménagements hydrauliques entravant la gestion optimale du stock hydrique.

· La réalisation des projets hydrauliques prend de plus en plus de retard. D'une part, car l'aménagement hydraulique coûte de plus en plus cher, et d'autre part, parce que la contraction de prêts est le siège d'une compétition exacerbée par les pays en développement auprès de bailleurs de fonds dont les conditionnalités environnementales sont de plus en plus sévères.

Pour ce concerne la ville de Marrakech, plusieurs contraintes et constats mettent en relief la fragilité de son système, dont:

· Des ressources en eau limitées, L'indicateur "ressources en eau naturelles par habitant" ne dépasse guère actuellement 618 m3/hab/an et se situera autour de 475m3/hab/an à l'horizon 2020 en tenant compte des eaux transférées du bassin de l'Oum Er Rbia, passant ainsi sous le seuil critique indiquant l'apparition de pénurie et de la crise de l'eau.

· Une grande variabilité des apports en eau dans le temps, engendrée par la récurrence des périodes de sécheresse qui s'ajoute à la répartition spatiale inégale des ressources en eau de la région. Les précipitations varient à cet effet entre 800 mm sur les hautes montagnes de l'Atlas de 190 mm à Chichaoua, le potentiel des ressources en eau superficielle utilisable est estimé à près de 877 Mm3 et variant entre 120 Mm3 et 2800 Mm3.

· Une surexploitation des ressources en eau souterraine accentuée par les cycles de sécheresse qu'a connu le bassin du Tensift. Le déstockage de la nappe du Haouz s'élève à 173 Mm3 annuellement.

· Une forte érosion à l'échelle du bassin. La dégradation spécifique y varie de près de 200 t/km2/an dans le sous bassin de Rhéraya à plus 3000 t/km2/an environ dans le bassin de R'dat. Cette érosion accentue l'envasement des ouvrages hydrauliques existants ou prévus. Le barrage Lalla Takerkoust a vu sa capacité de régularisation diminuer de 33 Mm3 en 28 ans.

· Des techniques d'irrigation non économes d'eau. L'utilisation de l'eau en agriculture est dominée par l'irrigation traditionnelle; sur les 228000 ha irrigués dans le bassin, 75% le sont d'une façon traditionnelle et consomment plus de 65% du potentiel mobilisé. Les techniques d'irrigation pratiquées dans ces zones conduisent à des pertes importantes en eau.

· Forte croissance de la demande en eau. La pression croissante de la demande en eau des différents secteurs d'activité portera son volume à 1480 Mm3/an à l'horizon 2020.

· Grand impact des aménagements hydrauliques sur l'environnement. La majorité des sites pouvant abriter des barrages se situent dans des zones connaissant un développement important des secteurs agricole et touristique. La réalisation de ces ouvrages engendrera l'inondation d'une grande partie de ces zones.

· Vulnérabilité des ressources à la pollution. Les eaux usées des différents centres et villes de la Région sont rejetées sans traitement dans le milieu naturel; pour la ville de Marrakech, 10 Mm3/an sont actuellement utilisés sans traitement préalable pour l'irrigation de 1500ha à l'aval de la ville de Marrakech

· Enfin, une utilisation des ressources en eau déjà bien avancée. Actuellement, et grâce aux efforts consentis dans le secteur de l'eau, sur les 1628Mm3 d'eau disponible dans le bassin, près de 1350Mm3 sont utilisés dont 300Mm3 en eaux de surface transférées à partir du bassin de l'Oum Erbia, soit 83% du potentiel en eau.

Section 3- La loi 10-95 

Depuis l'indépendance, l'intervention massive de l'Etat dans le secteur de l'eau a permis un développement important grâce à la mise en oeuvre de techniques modernes d'aménagement et d'utilisation des eaux.

L'accroissement de l'offre qui a constitué la réponse traditionnelle à une demande grandissante a atteint ses limites. La gestion du secteur devra désormais se faire à travers une gestion intégrée de l'offre et de la demande.

La loi 10-95, en introduisant le concept de planification aspire, à cet effet, à la préservation de la ressource à travers:

- Une gestion participative de la demande.

- Une responsabilisation des usagers et opérateurs du secteur dans la prise de décision.

La loi 10-95 constitue à cet effet un renouveau pour la gestion des ressources en eau au Maroc, elle fournit certes les éléments d'encadrement du secteur mais ne consacre pas explicitement une démarche opérationnelle globale. Une stratégie du secteur, basée sur les options fondamentales de cette législation, est à construire avec les principaux acteurs.

La mise en place d'une telle stratégie est tributaire de la maîtrise du secteur de l'eau sur les plans de :

· L'évaluation des ressources en eau

· L'introduction de techniques nouvelles d'acquisition et d'analyse de données.

· La prospection des nappes profondes

· La vulnérabilité des ressources hydriques aux aléas climatiques.

En plus de loi 10-95, le plan National de l'Eau constitue le recueil de base de l'ensemble des orientations relatives à la planification du développement et de la gestion intégrée des ressources en eau. Ce plan repose lui même sur les plans directeurs de développement des ressources en eau, approuvés par le Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat; le PDAIRE du Tensift a été approuvé lors de la 9ème session du Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat, tenue en juin 2002.

La mise en oeuvre du plan directeur d'aménagement des eaux du bassin du Tensift approuvé, comprend la réalisation des principales infrastructures hydrauliques suivantes :

· Réalisation de 8 nouveaux barrages de régularisation avec une capacité totale de près de 508 Mm3 pour régulariser près de 234 Millions de m3/an ;

· Réalisation de 7 petits barrages à intérêt local avec une capacité totale de l'ordre de 12 Millions de m3 ;

· Réalisation de 3000 points d'eau et des projets d'adduction d'eau potable pour satisfaire la demande en eau potable du monde rural.

· Equipement ou modernisation de près de 33 756 ha supplémentaires dont 16.940 ha en grande hydraulique du Haouz central;

· Réalisation de près de 190 Km d'adductions pour l'alimentation en eau potable et industrielle des villes et centres de la zone du plan,

Les sites et les caractéristiques des ouvrages programmés sont donnés dans le tableau ci-après:

Tableau 1: les grands et moyens barrages

Les grandes et moyens barrages

Oued

Barrage

Volumes de la retenue en Mm3

Volumes régularisé en Mm3

Date de mise en service

Iguezoullen

ElMal

N'fis

Ksob

Zat

Seksaoua

Lahr

Tensift

Iguezoullen

Taskourt

Wirgan

Zerrar

Ait Ziat

Boulaouane

Herissane

Talmest

17

25

72

70

45

10

19

250

7

24

17

28

70

14

8

66

2004

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Chapitre 2 : l'alimentation de la ville en eau potable

La ville de Marrakech est alimentée en Eau potable au moyen d'adductions appartenant à l'office National d'eau potable, (ONEP), à partir de ressources de surfaces et souterraines. Une fois traitée, cette eau est déversée dans les réservoirs de la RADEEMA. Les ressources mobilisées actuellement par l'ONEP, de l'ordre de 2 400 l/s, devrait couvrir les besoins en eau de la ville jusqu'à 2010. Au-delà de cette date, l'ONEP devra mobiliser d'autres ressources pour satisfaire les besoins futurs de la ville.

Section 1 : les différentes ressources en eau :

On distingue les ressources souterraines et les ressources de surface.

1- Ressources souterraines :

Les ressources actuellement mobilisées par l'ONEP sur l'ensemble des captages souterrains sont de l'ordre de 1000 l/s. il s'agit de 36 champs captant dont deux (2) drains, seize (16) puits et dix-huit (18) forages.6(*)

2 - Ressources de surface :

Devant la croissance rapide des besoins en eau et du fait de développement de l'agglomération de Marrakech, l'ONEP a fait appel aux eaux de surface.

Tableau 2: les ressources mobilisées par l'ONEP

Ressources

Situation

Capacité de production l/s

1- Ressources souterrains

- Nfis (13 firages)

- Bahja (2puis)

- Iziki (1 puis)

- Ménara (2 puis)

- Ourika (3 puis)

- Aguedal ( 8 puits)

- Issil( 5 forages)

- Khattart Agudel

- Bouzougar

- 30 km au sud de Marrakech

- 10 km au sud est de Marrakech

- Région Iziki

- Région Ménara

- 3 km au sud de Marrakech

- 3 km à l'est de Marrakech

- 7 km à l'est du Marrakech

10 km au sud est de Marrakech

10 km au sud de Marrakech

360

40

20

60

100

240

60

40

80

Total 1 (l/s)

-

1000 l/s

Ressources de surfaces

- station de traitement

10 km au sud de la ville de Marrakech, (route d'ourika)

1400

Total 2

-

1400 l/s

Production Total l/s

-

2400 l/s

Source : ONEP

Section 2 : les différents acteurs.

La gestion de des ressources en eau est assurée par plusieurs organismes qui ont des compétences propres dans le cycle de production, de gestion et en fonction des types d'usages :

· L'agence du bassin hydraulique de Tensift, instituée par la loi 10-95 qui concerne une décentralisation de la gestion des ressources en eaux dans un cadre concerté, gère le domaine hydraulique public (nappe et oueds) et assure la coordination technique des études en matière d'épuration des eaux usées et de traitement des déchets solides.

· l'office Régional de misse en valeur agricole du Haouz (ORMVAH) est chargé de la gestion de l'eau dans le périmètre irrigué, il est à ce titre concerné par la réutilisation des eaux usées après traitement à des fins agricoles. L'office assure les fonctions de maintenance du réseau d'irrigation, de collecte des redevances de l'eau d'irrigation et de l'encadrement.

· l'ONEP assure la mobilisation de l'eau potable qu'il commercialise à la régie directement à un nombre réduit des abonnés. Il est chargé de la réalisation des ouvrages de captages et de traitement de l'eau. Il est responsable de la planification de l'approvisionnement en eau potable, de la réalisation et de la gestion des adductions et du contrôle de la qualité de l'eau.

· La RADEEMA assure la distribution de l'eau potable aux différents usages : particuliers, industries et administration. Elle est chargée de l'installation du réseau, de son entretien, de son extension, et de la gestion et de l'assainissement.

Si globalement la coordination entre ces organisme s'opéré d'une manière continue pour assurer la mobilisation des ressources en eau et leur disponibilité pour les différents usages, il reste beaucoup à faire pour assurer une optimisation dans l'allocation des ressources, la rationalisation de leur gestion est la mise en place de dispositions pour leurs protection.

L'effort mené en matière de coordination et de mise en cohérence des interventions des acteurs concernés par la question de l'eau est manifeste pour la mobilisation et l'affectation des ressources. Il reste cependant insuffisant dans la gestion et la protection de ce bien commun

Section 3 : l'infrastructure hydraulique à Marrakech (7(*))

A- Conduites principales :

Une conduite ? 800 longeant la route Marrakech- Essouira est raccordée directement au réseau de distribution de la RADDEMA au niveau de l'avenue de France reçoit les eaux de 13 forages du champs captant de N' Fis et des puits Bahja et Iziki.

Les deux autres secteurs Marrakech Est et Marrakech Sud regroupent les autres puits qui injectent leur production de manière directe dans le réseau de distribution de même que les forages Issil.

B- Station de traitement

Elle est située 11 km au sud de Marrakech, elle traite les eaux provenant du Canal de Rocade long de 118 km et de la seguia Tassoultante. La capacité de traitement est de 1.2 m3/s.

Une station de Chloration est placée en aval des 13 forages de N'Fis avant raccordement au réseau. Une station de Chloration est placée à l'entrée des réservoirs d'eau potable.

C- Stockage :

Capacité total : 92500m3 dont un réservoir de 55000 m3 sur la route de l'Ourika et un réservoir de 37500 m3 avec une autonomie de 16 heures.

D- Distribution :

Le réseau comprend deux étages de pression :

Le premier étage est alimenté gravitairement par les réservoirs. Cet étage comprend l'ensemble de la ville de Marrakech.

Le deuxième étage constitué par une petite zone au sud de Sidi Youssef Ben Ali alimentés à partir de la station de surpression de Sidi Youssef Ben ALI.

Quant au prix de l'eau, les tarifs e vente par la RADEEMA aux consommateurs applicables depuis de 1er octobre 1995 sont comme suit :

Consommateur

Tarifs (TTC)

1ère tranche 0 - 24 m 3/trimestre

1,37 dh/m3

2ieme tranche 25-60 m3/trimestre

5,95 dh / m3

3ieme tranche +60 m3/trimestre

8,93 dh/m3

4ieme tranche

8,98 dh/m3

En matière de tarification, les prix actuels restent relativement faibles en comparaison avec ceux pratiquées dans les centre et grandes villes (Casablanca et Rabat). Il semble que une légère augmentations des tarifes peut amener a réduire la consommation des abonnées et à constituer des fonds supplémentaire à la RADEEMA à procéder des nouveaux investissement.

Section 4 : l'analyse de la consommation en eau et tendances d'évolution

La ville connaît actuellement une grande pression sur les ressources en eau, cette demande va s'accroître davantage et de manière accrue dan les 5 années à venir pour les raisons suivantes :

· Création de la nouvelle ville de Harbil (Tamansourte) à 7 km de Marrakech dont les travaux viennent de démarrer. Il s'agit en fait d'une ville moyenne dont les besoins en eau seront assurés par le réseau de la RADEEMA.

· Développement touristique de la ville en terme de nombre de touristes et infrastructures d'accueil surtout si on tient compte du défi de 10 millions de touristes à l'horizon 2010.

· Beaucoup de secteurs dans le périmètre de Marrakech et qui était autrefois des zones villas, sont entrain de se transformer en zone immeubles, il en découle une pression de plus en plus forte sur le réseau d'eau potable et d'assainissement.

1. Origine des données 

Les sources de données utilisées sont les suivantes :

· Les résultats des RGPH 1994 et 2004

· Les statistiques d'exploitation d'eau potable en milieu urbain récupérées auprès de l'ONEP

· Les statistiques d'exploitation d'eau potable en milieu urbain récupérées auprès de la RADEEMA

L'étude a porté sur :

· l'analyse détaillé de la consommation de chaque catégorie d'abonné.

· L'analyse de l'évolution du taux de branchement.

· L'analyse de l'évolution des rendements de distribution et de production.

2. structure de la consommation

Entre 1995 et 2004, la part de la consommation des particuliers branchés a augmenté de 3 %, alors que celle des administrations a diminué de 0,26 % et celle des industries a diminué de 1,7 %.

3- taux de branchement

Ce taux s'est accru en moyenne de 1,6 %.

Tableau 3: Evolution antérieur du taux de branchement à Marrakech (%) *

Année

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Marrakech

75

76

76

77

81

81

83

84

86

87

Source : RADEEMA

Figure 1: Evolution du taux de branchement dans la ville de Marrakech

On peut retenir que le taux de branchement à Marrakech a varié faiblement autour de 75 % entre 1995 et 1997 et augmenté pour atteindre 87 % en 2004.

Pour les projections futures, nous retenons en variante moyenne les valeurs communiquées par l'ONEP.

Tableau 4: Prévisions du taux de branchement à Marrakech (%)

Année

2005

2010

2015

2020

2025

2030

Marrakech

88

92

96

98

98

98

4. dotation des particuliers branchés :

La dotation des particuliers branchés affiche une légère tendance à la baisse comme le montre les valeurs consignées dans le tableau n°37 :

Tableau 5: Evolution de la dotation des particuliers branchés (l/j/ha)

Année

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Marrakech

107

98

99

103

101

98

91

91

91

91

Figure 2: Evolution de la dotation des particuliers branchés dans la ville de Marrakech

Pour l'estimation future des besoins en eau, nous proposons de considérer pour la variante moyenne la dotation moyenne enregistrée entre 1995 et 2004 soit 100 l/j/ha.

5-Dotation administrative

La dotation administrative a évolué comme suit :

Tableau 6: Evolution de la dotation administrative (l/j/ha)

Année

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Marrakech

18

18

16

17

15

13

13

14

15

15

Source : Fiches demande en eau ONEP

Figure 3 : Evolution de la dotation administrative dans la ville de Marrakech

Les projections futures des besoins en eau seront faite sur la base de la dotation administrative moyenne stabilisée sur la période des dernières années à savoir 15 l/j/ha.

6- dotation industrielle et touristique

Tableau 7 : Evolution de la dotation industrielle et touristique (l/j/ha)

Année

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Industrie

6

5

4

3

2

3

4

5

6

6

Tourisme

3

3

3

3

3

3

4

6

7

10

Source : Délégation du tourisme

Figure 4 : Evolution des dotations touristiques et industrielles dans la ville de Marrakech

La dotation touristique et la dotation industrielle ont l'air d'augmenter les quatre dernières données puisque ces activités se sont accrues. Ces demandes sont satisfaites conjointement par la RADEEMA et par des systèmes de production d'eau autonomes.

Section 5 : Les espaces verts 

Les espaces verts sont constituées de grands parcs au sud et au sud ouest de Marrakech (Menara, Oliverie Bab Jdid, Aguedal), au centre de la ville à l'hivernage (Jnane El Harti, Arssat My Abdessalam) , le long des remparts entre Bab Doukkala et Bab Lakhmiss, le long de l'avenue de la Mamounia, le Jardin de la Koutoubia, le long de l'avenue Mohamed VI, Ouahat Hassan II au sud de l'arrondissement de Sidi Youssef Ben Ali et la palmeraie à l'est.

Signalons que les grands complexes hôteliers ainsi que les établissements relevants des oeuvres sociales disposent d'espaces verts assez étendus. Les Tableaux n°23 et 25 énumèrent ces établissements :

Tableau 8: liste des principaux hôtels classés dans la ville de Marrakech

HOTELS

Sémiramis

Atlas Assni

Hivernage & Spa

Tichka Salam

Les Idrissides

Riad Mogador Opération Menara

Tropicana

Mansour Eddahbi

Riad Mogador Agdal 1,2,3

Amine

Royal Mirage

Impérial Borj

Le Tafilalet

Le Méridien N'fis

Sofitel Marrakech

Saharaine

Riad Mogador

Chems

Kenzi Farah

Andalouss

Le Marrakech

Ibis Moussafir

Farah

Royal Mirage de Luxe

Atlas Médina

Es Saadi

Oudaya

La Mamounia

Marrakech Médina Club

Amnjenna

Les Jardins de la Koutoubia

El Dorador

Kenzi club Oasis

Club Méditerranéen

Palmariva

Dar Djena

Les Almorvides

Club Issyl

Ezzahia

Menara

Campa ville

Les deux tours

Tikida Garden

Golf palace

Sublimes ailleurs

Tableau 9: Espaces verts publics dans la ville de Marrakech (*)

DENOMINATION

LOCALISATION

SUPERFICIE

JARDIN HARTI

Quartier hivernage

5 ,5 Ha

JARDIN DES REMPARTS

Rempart Oued Issyl

03 Ha

JARDIN SIDI AHMED ZAOUIA

Ancien cimetière Bab Lakhmiss

5,5 Ha

JARDIN DES REMPARTS BAB LAKHMISS

Porte Bab Lakhmiss et entrée souk Lakhmiss

01 Ha

JARDIN SIDI BOU AMER

Ancien cimetière Sidi Bouamer-Riad laarouss

01 Ha

JARDIN ROUTE MEKNES

Quartier Ain Itti

01 Ha

JARDIN BAB GHMAT SOUK R'BIA

Bab Ghmat

02 Ha

JARDIN BAB DOUKKALA

Face de la gare routière Bab Doukkala

2,6 Ha

JARDIN BAB GHMAT SOUK R'BIA

Bab Ghmat

02 Ha

JARDIN BAB DOUKKALA

Face de la gare routière Bab Doukkala

2,6 Ha

JARDINS DE L'AVENUE MÉNARA

Les plantations qui se trouvent entre Bab jdid et jardin ménara y compris le triangle saadi

6 Ha

JARDINS DE L'AVENUE YARMOUK

Ce sont toutes les plantations existantes le long des remparts de l'avenue Yarmouk

7 Ha

JARDINS LALLA HASNA

Prés de la mosquée Koutoubia face de l'hôtel maamounia

4.18 Ha

JARDIN KOUTOUBIA

Proximité Minarat Koutoubia

3 Ha

JARDIN SIDI MASSOUD

Ancien cimetière Laggza

0,3 Ha

HOTEL DE VILLE ARST HAMED ET CONSERVATOIRE

Tout l'espace planté autour de l'hotel de ville.

5.5 Ha

JARDINS ABDELKRIM EL KHATTABI

Av. Abdelkrim el khattabi entre Place d'Armes et MC DONALDS

2 Ha

JARDINS ROUTE D'ESSAOUIRA

Route Essaouira entre dr Laskar et Azli

5 Ha

JARDINS ROUIDATE

C'est le jardin existant sur l'Avenue allal el fassi à côté de la faculté de longue arabe

2.5 Ha

JARDINS AL ANBAR

Massira II

3 Ha

JARDINS JNANE AFIA

Au sein du Quartier Jnane Afia

2 Ha

JARDINS DE L'AVENUE KINIDY

Toutes la plantation sur l'Avenue Kinidy a partir de jardin al Hartu jusqu'au l'Avenue Ménara

1.5 Ha

JARDINS LALLA R'KIA

EX terminus de bus au Quartier Lalla R'Kia

Ha

JARDIN AÏN ITTI ET ROUTE MÉKNES

Route de Fès au niveau Ain Itti

1.5 Ha

JARDIN DES REMPARTS BAB ROB

Entre Bab Ighli et Bab Errob

0.5 Ha

JARDIN RIAAD LAÂROUSS

EX Cimetière Riad Laarouss

1 Ha

JARDIN DAR TAKAFA

Hay Hassani

1 Ha

JARDIN CASTOR

Avenue HASSAN II

0.9 Ha

JARDIN CADI AYAD

Quartier ISSIL

1 Ha

JARDIN MAGHREB

Avenue Mohamed V

1.5 Ha

TOTAL

 

76,78 Ha

· Source : Service des espaces verts de la municipalité de Marrakech

Tableau 10: liste des principaux établissements pour les oeuvres sociales

Etablissements OEuvres sociales

ONE/COS

CNSS

Club du Maroc Télécom

KAHRAMA Marrakech

Club de la Banque Populaire

Club Banque Al-Maghreb

Tous ces espaces verts sont irrigués à partir des prélèvements des eaux souterraines.

Il y a lieu de signaler aussi que d'innombrables résidences et villas haut et moyen standing disposent d'ouvrages de prélèvement pour l'irrigation voir besoins domestiques.

Tous ces prélèvements à partir des eaux souterraines ne sont pas comptabilisés dans les statistiques de fourniture d'eau de la ville de Marrakech, alors qu'ils constituent une demande en eau au sein de la ville.

Section 6 : Marrakech et perspective d'aménagement 

De la lecture du schéma d'urbanisme et de l'état du développement actuel émerge un constat important : l'expansion actuelle de la ville de Marrakech a atteint les limites de son cadre naturel, en d'autres termes, au rythme actuel, la poursuite de l'occupation de la périphérie immédiate de la ville reste certes possible, mais se ferait au détriment d'espaces vitaux tels que la Palmeraie, l'Ouahat Hassan II, le périmètre irrigué et les espaces touristiques.

Dans un passée récent, l'exode rural massif et les impératives de développement socio-économique se souciaient peu des préoccupations environnementales. Actuellement, la capitale du Tensift a acquis un rayonnement touristique impressionnant basé autant sur son patrimoine historique que sur sa qualité de vie et d'accueil. Cette urbanité particulière s'est forgée autour de son cadre naturel :

- La palmeraie fournit une haute valeur ajoutée aux installations hôtelières, de loisirs et aux résidences qu'elle abrite.

- Les routes menant vers le Sud constituent l'ouverture à de nombreux circuits de découverte et de loisirs en haute montagne et au sud du Maroc et permettent l'implantation le long de ces axes de complexes touristiques d'envergure.

- Le périmètre irrigué constitue la réserve vivrière de la métropole.

Selon la prévision du plan d'aménagement, le développement urbanistique de la ville de Marrakech devrait être stoppé au périmètre urbain actuel, au profit de la restructuration et la reconversion pour de nouvelles fonctions de certains quartiers (Camp Ghoul, quartier industriel ancien) et au profit de la création de nouveaux pôles urbains dits « villes satellites »

C'est pour cette raison que la recherche d'autres espaces urbanisables s'est imposée. Aussi l'alternative du concept de ville nouvelle et le choix du plateau de Harbil ont représenté les réponses aux contraintes exposées.

Conclusion :

Par le rôle qu'elle joue dans l'agriculture, l'industrie l'énergie, le tourisme et l'alimentation, l'eau est une des bases du développement que nous devons tous sauvegarder. Nul n'est actuellement insensible à la grande pénurie d'eau qui se fait sentir avec acuité non seulement dans notre pays, mais dans tous les pays de la planète. Incontestablement, les ressources en eaux sont limitées, alors que les besoins augmentent et ne feront que croître encore davantage.

il faut penser dès maintenant à une utilisation rationnelle de l'eau disponible dans notre pays en vue d'un avenir plus ou moins lointain qui risquerait, si tous les abus et gaspillages n'étaient pas évités, de devenir, du point de vue de l'eau.

Le tourisme est parmi les secteurs qui consomment trop d'eau et notamment à Marrakech. En effet, comme c'est indiqué en haut, le secteur de tourisme connaîtra le plus grand taux de progression qui est du à l'expansion et le développement de se secteur.

De ce fait, il nous parait utile de penser à une meilleure gestion des ressources en eau de la part de secteur de tourisme pour garantir sa pérennité et sa durabilité.

Partie II : une gestion de l'eau pour un tourisme durable à Marrakech

Introduction :

La disponibilité des ressources en eau est extrêmement importante pour le développement du tourisme à Marrakech. L'accroissement continu des besoins en eau d'une part, et la limitation des ressources et son inégal répartition dans le temps et dans l'espace, ont placé la problématique de ressources en eau et de son coût parmi les priorités les plus urgents.

Les solutions dans ce domaine sont orientées autour de deux axes importants. Le premier consiste à planifier et organiser la mobilisation des ressources en eau disponibles. Le deuxième concerne la conservation de la ressource et son utilisation rationnelle dans tous les secteurs, et notamment le tourisme.

La prise de conscience collective de la nécessité de faire des économies d'eau dans plusieurs pays méditerranéens est liée à plusieurs facteurs parmi lesquels on cite :

· Les épisodes de sécheresse qui ont mis en évidence la limitation des ressources en eau.

· L'augmentation continue du coût de l'eau

· La préoccupation environnementale grandissante et l'intégration des politiques de développement durable.

· La limitation des moyens d'investissement des pouvoirs publics.

Dans cette partie, on analysera dans un premier chapitre le tourisme durable à Marrakech pour ensuite traiter dans un point la gestion des ressources en eau pour enfin terminer par la gestion de ressources en eau par le tourisme dans un dernier chapitre.

Chapitre 1 : le tourisme à Marrakech et l'enjeu de la durabilité

Section 1 : le secteur touristique à Marrakech 

La ville de Marrakech constitue la première destination touristique au Maroc, appréciée pour sa qualité de vie et ses paysages, la richesse de son patrimoine historique et des conditions d'accès faciles. Elle est perçue comme une destination de confiance.

Le tourisme constitue la locomotive du développement et joue un rôle moteur dans le développement économique de la ville par ses effets d'entraînement sur d'autres secteurs. Il contribue à diversifier les activités de la ville et à préserver le patrimoine.

La capacité d'hébergement est de 21 096 lits, majoritairement dans les hôtels classée, chiffre qui semble dépassé, si en prend en compte les maisons d'hôtes et les appartements meublés ainsi que les projets en cours. Une vingtaine d'unités d'hébergement ont ouvert au cours de la saison 2003-2004, soit une capacité additionnelle de 5000 lits.8(*)

En 2004, le nombre des nuites a atteint 3.6 million, soit 25% de plus qu'en 2003, dont 90 % dans des établissement classés, les nuitées classées (4 étoiles) constituent le segment le plus important.

En outre, Marrakech accueille 1 million de touristes et 20% de l'activité émane du Marché intérieur qui se révèle très dynamique et permet de faire face à l'instabilité du marché international. Le nombre de visiteurs nationaux est en progression, ce qui appelle une adaptation et une diversification des produits pour répondre à cette demande.

Le développement du secteur appelle plusieurs mesures portant sur le renforcement des infrastructures, la libéralisation du transport aérien, l'amélioration de la formation professionnelle et l'assainissement du secteur (réglementation des maisons d'hôtes, instauration d'un label qualité pour les établissement hôteliers et de service) ainsi que l'amélioration de l'environnement urbain (assainissement de la gestion de la ville).

Il faut signaler que des efforts sont entrepris pour la promotion du secteur touristique à la fois en termes d'aménagement de zones touristiques ( Agdal par exemple), d'amélioration de la qualité e l'espace public, et de promotion des produits et de la destination.

C'est ainsi et pour assurer son rôle de métropoles régionale et de première destination touristique au Maroc, Marrakech doit gagner le pari de préserver son environnement et son patrimoine qui constitue sa première richesse.

A- L'infrastructure touristique à Marrakech (9(*)) :

Bien que de petits établissements hôteliers étaient présents lors du protectorat français, l'apparition de grands établissement correspond à la période entre les années 1965 et 1972, période ou le gouvernement investissait massivement dans le tourisme, la première zone hôteliers voit le jour dans l'Hivernage, un quartier de villa luxueuses.

En 1973, Marrakech tombe sous la désignation de ZAP10(*) de premier niveau, ce qui favorisera son développement touristique. Lors de la même année, un deuxième noyau hôtelier (établissement de grande taille) voit le jour dans le quartier Semlalia.

A cette époque, la tendance à la multiplication hôtelière se concrétisait. Semlalia était de fait la première intrusion hôtelière en palmeraie. Et ce n'est pas tout, car cette période vit aussi l'implantation d'hôtes d'envergure dans le quartier du gueliz. Ces gros bâtiments se démarquaient des petits établissements urbains et contribuaient au remodelage des gabarits de certaines avenues.

La palmeraie était un attrait puissant pour les promoteurs. Comme de fait, le milieu des années 80 voit l'implantation du complexe « jardins de la palmerai ». un nouveau concept sera donc introduit, et à grande échelle, celui des appartements de loisir et des villas secondaires, le tout en relation avec un complexe touristique dans lequel on retrouve un club de golf, un centre équestre.

Dans les années allant de 1986 à 1992, Marrakech accueillit trois village vacances qui, bien que demandant beaucoup d'espace, amenèrent des thématiques nouvelles dans l'établissement à Marrakech avec l'usage, entre autres, de l'eau dans le concept articulés autour des glissades et bassins nautiques ( aquaparc). Le complexe des jardins de la palmeraie offre quant à lui, un éventail très large d'équipements sportifs. Cette diversification est complétée par le Mansour Eddahbi auquel se greffe un centre de congrès de 5000 places.

Dans le sud de la Médine, il y a présence d'établissement non classé. Ces derniers localisés dans les derbs sont souvent d'anciennes résidences transformées en hôtel.

Un autre endroit où se concentrent les implantations touristiques est le quartier de guéliz. Elles sont en majorité située dans le secteur des rues de Med V et Med Zerktouni. Il est en même pour la majorité des infrastructures secondaires.

Pour ce qui de l'Hivernage, c'est vraiment une zone hôtelière puisque cette fonction a été reconnue dans les plans d'aménagement. Les établissements de l'Hivernage sont implantes sur des terrains de tailles beaucoup plus grande que les établissements de gueliz.

L'autre noyau hôtelier d'importance dans Marrakech est Semlalia. Les bâtiments hôteliers de ce secteur ont des caractéristiques semblables à ceux de l'Hivernage : catégorie de luxe, clientèle internationale, architecture diverses.

En 1980, le développement touristique, surtout celui de type village de vacance, était vu comme un élément de protection du palmier. En tant que structure, on croyait qu'il permettrait la conservation et la protection du palmier : l'hôtelier dans l'ensemble était présenté dans le schéma comme un acteur régénérateur de la palmeraie qui plante et entretien des palmiers.

Une des raisons qui attirent les promoteurs dans la palmeraie est que cette dernière valorise les établissements qui s'y trouvent. D'ailleurs ce qui les caractérise, c'est dans un premier temps leur dispersion dans l'espace, deuxièmement leur grande consommation d'espace et troisièmement la diversité des visages et concepts qu'il présentent, souvent basés sur l'eau.

B- Les nouveaux projets touristiques à Marrakech :

Marrakech a connaît un développement touristique remarquable. En effet, les nuitées réalisées dans les établissements touristiques dans la ville évoluent de plus en plus comme nous montre le tableau suivant :

Tableau 11 : Evolution des nuitées à Marrakech

 
 

Les nuitées

Variation en %

2000

 

3394661

-

2001

 

3297405

-3,40

2002

 

3004276

-8,38

2003

 

3375011

12

2004

 

4185014

24

Source CRT

En plus, plusieurs projets qui sont en cours de réalisation, et qui ne peuvent que augmenter la capacité d'hébergement de la ville, ces projets sont comme suis :

 

Tableau 12 : LISTE DES 54 PROJETS EN COURS DE REALISATION

 
 
 
 
 
 
 
 

Intitulé du projet

Chambres

lits

 
 

HOTELS

 

 

 

 
 

Rids Mogador Ménara 5*

 

240

480

 
 

Riad Mogador 5*

 

272

544

 
 

Ali ben fellah

 

69

138

 
 

Fram Agdal 5*

 

286

572

 
 

Saadi 5*(extension)

 

32

264

 
 

Green palm suisse 4*

 

220

442

 
 

Ryad Mogador Opéra 4*

 

140

280

 
 

Capucine 4*

 

75

160

 
 

Millenium 4*

 

 

54

 
 

Fashion hotel 3*

 

60

120

 
 

Erry 3*

 

45

90

 
 

Renaissance 3* (rénovation)

 

54

108

 
 

hotel benfdil 3*

 

24

48

 
 

Wafa 2*

 

63

126

 
 

Atlas Aourir 2*

 

60

120

 
 

VILLAGES DE VACANCES TOURISTIQUES

 

 

 
 

Alkaram

 

10

40

 
 

Al Majal - palmadouar

 

40

120

 
 

Holidays club

 

60

120

 
 

RESIDENCES TOURISTIQUES

 

 

 

 
 

Goumassine II

 

38

114

 
 

Ghouroub Achams

 

 

80

 
 

Ksbah Place

 

94

192

 
 

PGP

 

16

64

 
 

Maniss

 

66

198

 
 

Al ouidane

 

18

36

 
 

Tariq

 

50

120

 
 

larbi

 

45

90

 
 

MAISONS D'HOTES

 

 

 

 
 

28 projets

 

216

432

 
 

TOTAL Général

 

2293

5152

 
 

Sours : CRT- Marrakech

 
 
 
 

Notons que Marrakech offre actuellement une capacité d'hébergement de 34 486 lits.

Section 2 : Le tourisme durable :

Le tourisme durable est lié à la notion de « développement durable » qui provient du terme « sustainable » qui exprime le caractère soutenable du développement, c'est à dire un développement qui ne remet pas en couse l'environnement naturel et social.

A-la notion du tourisme durable :

Le tourisme durable est un développement touristique qui associe à la fois la notion de durée et celle de pérennité des ressources naturelle (eau, air, sol, diversité biologique) et des structures sociales et humaines. L'objectif du développement durable est ainsi de rendre compatibles l'amélioration des conditions et des niveaux de vie qui résultent du développement et le maintien des capacités de développement des générations futures.

Le développement touristique durable s'inscrit dans le cadre de la mise en place d'une planification qui du point de vue touristique a pour but d'éviter des atteintes pouvant remettre en causes les fondements même du développement durable, tel que :

· la dégradation des écosystèmes.

· La remise en cause du patrimoine culturel.

· Les bouleversements des traditions et modes de vie.

· La concurrence pour l'accès aux équipements collectifs et aux infrastructures.

Dans ces conditions, l'objectifs du développement durable peut-être considéré comme particulièrement essentiel pour le secteur du tourisme de tous les pays et spécialement dans les pays en développement. Cette notion de tourisme durable est directement déduite de celle de celle de développement durable. Il s'agit d'une forme de développement touristique qui doit permettre de répondre aux besoins des touristes tous en préservant les chances du future.

C- La gestion du tourisme durable :

Le tourisme est une activité qui peut contribuer à atteindre un haut niveau de développement économique et social. Cependant, pour atteindre ce but, le développement touristique doit être correctement planifier et géré, sans quoi les effets bénéfiques peuvent ce transformer en conséquences préjudiciables pour l'homme et pour son milieu naturel.

Le tourisme durable peut être considéré aujourd'hui comme un des enjeux majeurs de la politique touristique. En effet, à coté des aspects économiques bénéfiques, le développement touristique engendre très souvent des conséquences défavorables avec en premier lieu le risque d'une forte dégradation du milieu naturel, du cadre de vie et du patrimoine culturel et social dans les pays récepteurs. Ce risque est largement lié au phénomène de la concentration des flux touristiques sur quelque destination.

C- les ratios d'évaluation du développement touristique durable11(*) :

De nombreux rations d'évaluation du développement touristique durable ont été recensés par le Conseil de l'Europe (1997), l'O.M.T. (1997-1999) et l'U.E. dans le cadre d'un programme spécifique conduit par le Groupe Développement (2001) portant sur une grille de lecture des projets touristique à partir du développement durable.12(*)

C'est ainsi qu'il est possible de définir deux catégories principales de rations (rations d'environnement et ration sociaux économiques).

Les indicateurs socio- économique sont :

· L'indicateur de pression économique.

· L'indicateur d'impact social

· L'indicateur de satisfaction des populations locales

· L'indicateur de sécurité

· L'indicateur de santé publique.

Les indicateurs d'environnement sont :

· L'indicateur de fragilité des écosystèmes et de bio-diversité.

· L'indicateur de traitement des déchets.

· L'indicateur d'intensité d'utilisation du sol.

· L'indicateur de protection de l'atmosphère.

· L'indicateur d'utilisation de l'eau.

Dans le cadre de notre sujet, nous allons mettre l'accent sur le dernier indicateur, qui est l'indicateur de l'utilisation de l'eau. En effet, l'utilisation de l'eau dans le cadre des projets d'investissement touristique est particulièrement importante parce qu'elle concerne à la fois les ressources naturelle et la compatibilité des besoins des touristes avec ceux des population locales.

L'indicateur d'utilisation de l'eau doit permettre d'évaluer l'impact de la planification touristique sur les ressources en eau à la fois de point de vue quantitatif et de point de vue qualitatif.

Plusieurs indicateurs permettent d'évaluer l'impact d'un projet touristique sur les ressources en eau, il s'agit :

1- Indicateurs quantitatifs :

· Pourcentage du volume d'eau utilisé par les touristes par rapport au volume d'eau utilisé par la population locale.

· Pourcentage du volume d'eau utilisé par rapport aux disponibilité d'eau douce (réserve ou autre types de capacité).

2- Indicateur qualitatif :

· Indicateur de Salubrité de l'eau disponible dans les installations touristique, c'est a dite est ce que l'eau est potable ou non ?

· Indice du nombre de polluant (numérotation des coliformes et concentration des métaux lourd).

3- Indicateur de Prix :

· Coût de l'approvisionnement en eau / nombre de touristes.

· Coût de l'approvisionnement en eau potable / nombre de touriste.

Ces différents indicateurs permettent de fournir une bonne évaluation de l'utilisation de l'eau dans la mesure ou l'ensemble des données peut être disponible.

Section 3 : l'eau et le tourisme : quelle relation ?

L'eau constitue l'un des principaux biens qu'exploite le tourisme mondiale et dont dépend, puisqu'elle apporte une valeur ajoutée essentielle du point de vue paysager. En outre, La quantité et la qualité de l'eau posent très souvent des contraintes au niveau de l'offre touristique.

En général, le tourisme amène d'autres problèmes à Marrakech. En effet, il a une pression qui est exercée sur les ressources d'eau. Car n'oublions pas que notre pays est souvent frappé de sécheresses.

Le plus grave, c'est lorsque l'on sait qu'en Méditerranée, un touriste vivant à l'Hôtel consomme trois fois plus d'eau par jour qu'un habitant local. Il engloutit entre 300 et 850 litre d'eau par jour pendant l'été, sans compter ce qu'on peut appeler les facilités touristiques : piscines, pelouses verdoyantes et, dans le pire des cas, terrains de golf. Un green entre 50 et 150 hectares a besoin de 1 million de m3 d'eau par an, Soit l'équivalent de la consommation d'une ville de 12 000 d'habitant13(*).

Il est donc facile de comprendre que la situation est inquiétante à Marrakech à couse de développement que connaît le secteur, la multiplication des terrains de golf et des parcs aquatiques alors que la ville souffre déjà d'un manque d'eau.

Chapitre 2 : la gestion des ressources en eau

L'eau est une pièce maîtrise dans le développement socio-économique en que toutes les activités s'articulent autour de cette substance et ressources naturelle : alimentation en eau potable, irrigation, unités industrielles, infrastructure touristique etc. de ce concept, l'eau doit être considérée comme un bien économique et sa gestion doit être en tant que telle.

Section 1 : la cadre théorique.14(*)

La gestion de l'eau concerne toutes les pratiques techniques, économiques et sociopolitiques de nature à contribuer à une utilisation efficiente de l'eau.

Elle concerne les actions prises au quotidien pour suivre et évaluer les ressources disponibles, contrôler leur utilisation et veiller à leur protection et à leur conservation en quantité et en qualité.

Une utilisation efficiente de l'eau suppose une gestion correcte tant de l'offre que de la demande en eau

Section 2 : La gestion de l'offre

Elle concerne l'identification, la mobilisation et l'exploitation des ressources en eau; et fait appel à :

· Des outils techniques (modèles de simulation pour la gestion conjointe des ressources en eau tant superficielles que souterraines...) ;

· Des mesures structurelles (barrages de garde, ouvrages de dérivation..., plans de gestion des pénuries conjoncturelles...).

Elle comprend également la valorisation des ressources non conventionnelles dont :

· La réutilisation des eaux usées qui représentent un potentiel non négligeable. Pour la ville de Marrakech ce potentiel est estimé à 45 Mm3 à l'horizon 2020.

· L'utilisation des eaux de pluie, dans les régions où la ressource se fait rare;

· Ainsi que la recharge artificielle des nappes en tant que mesure structurelle d'accroissement des ressources.

· Elle comprend également toutes les mesures de lutte contre la pollution, la stratégie adoptée pour contenir ce problème est centrée autour de :

1. Une surveillance permanente de la qualité des eaux et de leur évolution dans le temps;

2. Un inventaire précis des principales sources de pollution associé à une évaluation de leur impact sur la qualité du milieu récepteur.

3. La mise en oeuvre d'outils techniques de gestion de la qualité de l'eau;

4. Enfin, l'élaboration d'une législation adéquate permettant de préserver la qualité des ressources hydrauliques en fonction des principaux usagers auxquels elles sont destinées.

Section 3 : La gestion de la demande

Le besoin global en eau correspond à la quantité d'eau d'une certaine qualité nécessaire et suffisante à une utilisation particulière pour assurer avec une efficacité la fonction assignée à cet usage.

La demande est dans cette optique la quantité d'eau d'une certains qualité à mettre en distribution à chaque instant pour faire face à la couverture des différents besoin, ou plus simplement la quantité d'eau qu'il faut mobiliser pour satisfaire un besoin.

La gestion de la demande concerne les pratiques et les mesures non structurelles visant à accroître l'efficience de l'utilisation de l'eau par les usagers et à lutter contre son gaspillage.

Elle s'appuie sur la réglementation de l'usage de l'eau (loi 10-95) :

· Qui institue la domanialité publique des ressources en eau

· Et introduit des dispositions nouvelles relatives à la mobilisation optimale des ressources en eau, à leur protection quantitative et qualitative et à la réglementation des prélèvements

Elle s'appuie sur des dispositions d'ordre économique dont:

· Le recouvrement du coût de l'eau et les tarifications; aucune politique tarifaire sectorielle ne prend en compte les coûts de mobilisation de l'eau

· Les incitations économiques pour l'utilisation de techniques d'irrigation économes d'eau...

Par ailleurs, la gestion de la demande au niveau des usagers diffère d'un secteur à l'autre:

· Au niveau du secteur de l'eau potable, la gestion de la demande est orientée vers l'amélioration des rendements des adductions et des réseaux de distribution et vers la sensibilisation de l'usager, surtout le gros consommateur d'eau, en vue d'influer sur son comportement. La hausse tarifaire a aussi contribué au fléchissement de la demande en eau durant les dix dernières années.

· Pour le secteur industriel, un plan d'action s'impose pour les industries isolées pour contenir leur impact à l'aval, et pour les industries desservies par les réseaux d'au potable et d'assainissement pour les inciter à l'économie de l'eau

· Pour le secteur de l'irrigation, la valorisation de l'approvisionnement en eau se présente comme une option stratégique pour une gestion optimale des ressources en eau et appelle à:

- Une évaluation de la gestion des ORMVA ;

- Une bonne connaissance de la PMH et de l'irrigation privée;

- La mise en place d'une tarification qui reflète le coût d'opportunité du service de l'eau au profit des agriculteurs.

La demande en eau de la part des différents secteurs a eu tendance à croître ces dernières décennies créant des situations de déficit, temporaire ou chroniques, en quantité ou en quantité, résultant d'une inadéquation entre la demande et l'offre. La stratégie de la plupart des pays a été d'adapter l'offre à cette demande en perpétuelle croissance, avec des conséquences parfois néfastes sur le niveau des nappes, sur les débits des cours d'eau ou sur la qualité générale des eaux. Partant du principe que cette inadéquation entre l'offre et la demande peut être le résultat autant d'une pénurie d'eau (déficit de l'offre) que d'un excès de la demande (gaspillage par les différentes utilisateurs).

Section 4 : les intervenants

1- La gestion des eaux au vue de la loi 10-95

Constituant le texte de base de la politique de l'eau, la loi 10-95 met en place un nouveau cadre institutionnel de la gestion et de la planification des ressources en eau. Elle positionne la problématique, précise la signification réelle de ce qu'est appelé communément « la gestion intégré des ressources en eau et leur préservation ». Elle définit clairement le domaine public hydraulique, les comportements, les attitudes et le soin dont il doit faire l'objet. Elle précise les objectifs, renseigne sur les voies à suivre, réglemente l'utilisation du domaine hydraulique par le biais de textes législatifs.

En tant que bien public, les eaux souterraines doivent être rendues disponibles en quantité et qualité satisfaisante au profit de tous les usagers. Cette disponibilité doit être assurée sans dégrader la ressource et le milieu naturel.

La loi 10-95 sur l'eau fixe dans ses articles 16 à 19 l'objectif principal : parvenir à assurer quantitativement et qualitativement les besoins en eau, présents et futurs, des divers usagers de l'eau. En clair, les ressources en eau doivent être parcimonieusement utilisées et efficacement protégées pour garantir leur répartition équitable entre tous les usagers et assurant un développement durable.

La mise en oeuvre de cette loi a nécessité l'adoption et la publication de plus d'une cinquantaine de textes d'application. L'ensemble de l'arsenal juridique mis en place constitue l'essentiel de l'espace et de l'environnement législatif et réglementaire. Cependant, d'autres textes, non moins importants doivent être pris en considération en raison de l'impact de leur mise en oeuvre sur les eaux souterraines. Il s'agit notamment des lois relatives à la protection et à la mise en valeur de l'environnement, aux études d'impacts, aux établissements insalubres, incommodes ou dangereux, aux investissements agricoles et aux textes relatifs aux collectivités locales.

La loi 10-95 a comme fondement les principes suivants :

- la décentralisation de la gestion des ressources en eau en instituant le concept du bassin hydraulique,

- la domanialité publique des eaux, qui stipule que toutes les eaux font partie du domaine hydraulique à l'exception des droits acquis et reconnus tout en limitant ces droits,

- la planification de l'aménagement et de la répartition des ressources en eau basée sur une concertation entre les usagers et les opérateurs publics et une implication de tous les acteurs intervenant dans le domaine,

- la gestion intégrée des ressources en eau avec décentralisation de la décision,

- l'adoption de redevances basées sur les principes « préleveurs - payeurs » et « pollueur - payeur ».

La loi sur l'eau vise les finalités suivantes :

- mettre en place une politique nationale de l'eau basée sur une vision prospective qui tient compte de l'évolution des ressources et des besoins en eau,

- rationaliser l'utilisation de l'eau,

- généraliser l'accès à l'eau,

- renforcer et promouvoir la solidarité inter-régionale,

- réduire les disparités entre la ville et la campagne

- satisfaire la demande en eau sur l'ensemble du territoire du Royaume et assurer sa sécurité.

La loi sur l'eau vise ces finalités à travers la concrétisation des objectifs suivants :

- une planification cohérente, souple et dynamique de l'utilisation des ressources en eau tant à l'échelle du bassin qu'à l'échelle nationale,

- une mobilisation optimale et une gestion rationnelle de toutes les ressources en eau en tenant compte des priorités fixées par le Plan National de l'eau,

- une protection et une conservation quantitative et qualitative du domaine public hydraulique dans son ensemble,

- Une administration adéquate de l'eau associant les pouvoirs publics et les usagers de l'eau à toutes prise de décision relative à l'eau et

- La valorisation de l'eau et la rentabilisation des investissement y afférant tout en prenant en considération les intérêts économiques et sociaux des populations pour la sauvegarde des droits acquis.

Pour ce faire, un cadre institutionnel a été crée tant au niveau national qu'au niveau régional: le Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat (CSEC), l'Agence du bassin hydraulique et la commission provinciale de l'eau.

Le CSEC élabore la stratégie nationale pour le secteur de l'eau à travers le « Plan National de l'Eau ». Le conseil se compose des représentants de l'Etat et des établissements publics intervenant directement tels que les ABH, l'ONEP, L'ONE et les ORMVA, ainsi que les partenaires tels que les usagers de l'eau, les élus et collectivités locales et les assemblées préfectorales et provinciales.

Au niveau régional, les agences de bassins, établissements publics dotés de la personnalité morale et de l'autonomie financière, ont pour mission d'évaluer, de planifier et de gérer les ressources en eau au niveau du bassin hydraulique. Elles gèrent le DPH en matière de sauvegarde quantitative et qualitative, de développement et de valorisation des ressources hydrauliques.

Au niveau provincial, une commission provinciale formant un espace de débat où l'expression des besoins, les orientations et les priorités sont formulées.

2- Gestion de l'eau et l'aménagement du territoire :

Les débats régionaux relatifs à l'aménagement du territoire et l'environnement ont mis en exergue trois aspects prépondérants : la régionalisation, la gestion durable des ressources naturelles, notamment l'eau, et la solidarité sociale qui s'exprime en particulier à travers l'accès des population aux services de base.

Dans le domaine de l'eau, la Loi 10/95 comble le déficit qui régnait en matière de protection de l'eau. Cependant, les évaluations environnementales accompagnant la planification sont faibles tandis que la police environnementale est inopérante. Parallèlement, les études d'impacts sur l'environnement restent faibles, insuffisantes, voire facultatives, et n'obéissent pas aux règles procédurales qui doivent assurer leur impartialité et leur publicité.

A la création du Ministère de l'Aménagement du Territoire de l'Eau et de l'Environnement (MATEE) , des inspections régionales sont mises en place ayant pour rôle de:

- représenter le MATEE en ce qui concerne le secteur de l'environnement : à ce titre, l'Inspection instruit les études d'impact environnemental,

- constituer un rôle consultatif en ce qui concerne les investissements économiques et l'aménagement du territoire.

Les préoccupations majeures, en synergie avec l'agence du bassin, touchent aux aspects de la sauvegarde des ressources en eau et aux origines de la dégradation de cette ressource naturelle.

3- Gestion des eaux et mise en valeur agricole :

La mise en valeur agricole utilise plus de 80% des eaux mobilisées, elle constitue l'essentiel des préoccupations de la politique de l'eau aussi bien dans les zones de grande hydraulique que celles de la PMH.

Dans les grands périmètres, la gestion des eaux souterraines est effectuée par les ORMVA dans le cadre d'une délégation de l'Etat. Les missions de ces établissements publics, à caractère administratif doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, portent sur la création et l'exploitation des ouvrages hydrauliques nécessaires à l'irrigation et à la mise en valeur agricole de leurs périmètres ainsi que la gestion des ressources en eau à usage agricole qui leur sont confiés dans leurs zones d'action.

Toutefois, la loi 10-95 sur l'eau, cherchant à atteindre une gestion intégrée des ressources en eau, a exclu les ORMVA de la procédure de concession étant donné que la création des périmètres irrigués impose les réservations de l'allocation de la ressource. Mais par contre, les ORMVA exercent en lieu et place des agences de bassin les attributions en matière de prélèvement des eaux souterraines par l'octroie des autorisations des prélèvements et l'exercice de la police de l'eau dans leur périmètre d'action.

4- Gestion des eaux et alimentation en eau potable

La planification dans le secteur de l'eau potable et industrielle relève des prérogatives de l'ONEP depuis sa création en 1972 pour le milieu urbain et depuis 2004 pour le milieu rural.

Placé sous la tutelle du Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement, l'ONEP (organisme public à caractère industriel et commercial et doté de l'autonomie financière) est chargé de :

- la planification du secteur de l'eau potable, à savoir :

- la détermination des besoins en eau et la réservation des ressources en eau correspondantes dans le temps et dans l'espace,

- la coordination de tous les programmes d'investissement relatifs aux adductions d'eau potable,

- l'étude, la réalisation et la gestion de l'AEP en milieu rural,

- la distribution dans les centres que les communes lui confient sous forme de concession ou de gérance,

- le contrôle de la qualité des eaux qu'il produit et le contrôle de la pollution des ressources en eau susceptibles d'être utilisées pour l'alimentation humaine.

Au niveau de la production, l'ONEP est dans une situation de monopole pour ce qui concerne l'aire de l'étude. L'ONEP est aussi distributeur sauf pour la ville de Marrakech où la distribution est assurée par la RADEEMA qui agit pour le compte de la collectivité urbaine.

En matière de détermination des besoins, le principe retenu consiste en une planification dynamique avec une analyse comparative annuelle entre les données statistiques réelles de consommation et celles des prévisions.

La direction régionale de l'ONEP assure la gestion des prélèvements d'eaux souterraines destinée à l'alimentation en eau potable, le suivi quantitatif et qualitatif de ses unités de production d'eau ainsi que les moyens de leur protection.

Améliorer la connaissance, valoriser l'eau à travers la gestion de la demande et son économie, garantir la durabilité des investissements et des moyens mis en place dans le secteur, réduire la pollution, optimiser les investissements constituent manifestement les préoccupations majeures de l'ONEP et de l'ABHT.

5- Gestion des eaux et collectivités locales

Une nouvelle réalité est apparue depuis la promulgation de la charte communale de 1976 qui fait des collectivités de véritables décideurs de l'aménagement local du territoire et particulièrement dans les secteurs des équipements communaux : alimentation en eau, assainissement, protection contre les inondations, protection de l'environnement.

La décentralisation et la déconcentration des institutions, le transfert des attributions et des ressources confient aux collectivités locales des responsabilités accrues.

La promotion et le développement du monde rural passe par l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie visant à le doter d'infrastructures hydrauliques de base nécessaires à la valorisation des ressources en eau.

L'alimentation en eau du milieu rural et le développement local est de l'entière responsabilité des communes, ce qui les implique institutionnellement dans la gestion des eaux souterraines.

La coopération de l'ABHT avec les collectivités locales s'opère à travers les études, le conseil, l'assistance technique et les aides financières pour la mise en valeur des eaux souterraines.

6- administration du domaine hydraulique et association des usagers de l'eau et de la société civile :

Un nombre croissant d'acteurs du secteur associatif (usagers de l'eau, ONG, etc.) prennent des responsabilités qui appartenaient au secteur public. C'est en irrigation que les associations d'usagers de l'eau ou irrigants s'érigent de par les prérogatives que leur procure la loi 02-95. Ces groupes prennent en charge la mise à jour de l'eau souterraine et la gestion des réseaux d'irrigation. Ils contribuent à leur entretien, à leur maintenance et représentent l'interlocuteur des opérateurs publics chargés de la mise en valeur agricole.

Les associations offrent un espace pour tout ce qui concerne les actions d'économie d'eau et de recouvrement des redevances.

Les associations d'usagers de l'eau devraient s'accroître en nombre et en importance les années à venir à mesure qu'augmente la pression sur l'eau souterraine.

Les organisations non gouvernementales s'investissent dans toute une série d'activités liées à l'eau qui vont du développement des projets pour l'approvisionnement en eau potable en zones rurales, la petite irrigation à la protection de l'environnement.

Les ONG pourraient constituer un véritable espace de sensibilisation et d'encadrement pour améliorer la gestion de l'eau, concrétiser les actions d'économie et de valorisation de l'eau.

7. Gestion de l'eau et les opérateurs privés :

Les nappes d'eau souterraine, de part leur extension et leur disponibilité ponctuelle sont exploitées, dans le bassin du Tensift, par une infinité d'agents économiques privés. Ces agents gèrent leur exploitation selon leur propre critère de gestion économique mais pas la ressource en eau, leurs actes s'interfèrent.

Pour les nappes du Haouz-Mejjat et d'Ouled Bou Sbaa, on dénombre ainsi plus de 12 500 unités de production d'eau agricole gérées individuellement. Depuis quelques années, on assiste aussi à une concurrence poussée entre gros opérateurs touristiques et industriels qui exercent une forte pression sur les eaux souterraines.

Chapitre 3 : la gestion de l'eau par le secteur de tourisme

Section 1 : la situation actuelle.

Avant d'examiner la situation actuelle de la gestion des ressources en eau par le secteur du tourisme à Marrakech, il faut signaler que en juin 2004, le CRT, conseil régional du tourisme à Marrakech à initié un opération unique au Maroc. Il s'agissait de réunir au tour de la même table, sur un sujet lié au tourisme durable, des professionnels de Marrakech, des représentants de l'association des tour-opérateurs français (CETO) et des acteurs locaux tel que : le conseil de la ville, l'inspection régionale de l'aménagement du territoire ; de l'eau et de l'environnement, la coordination du programme Agenda 21 local de Marrakech, l'ONEP, la RADEEMA et l'université.

L'objectif de cette réunion portait sur « la discussion sur la problématique de la gestion par le secteur du tourisme des ressources en eau à Marrakech et de dégager une approche conceptuelle d'un tourisme durable avec des actions concrètes permettant se sensibiliser tous les acteurs à sa préservation. »15(*)

Cette initiative « citoyenne » a permis d'échanger des idées sur la problématique de l'eau entre les opérateurs français et leurs homologues marrakchi, et de dégager certaines actions qui vont permettre « petit à petit d'installer la démarche tourisme durable dans le processus de développement de Marrakech.

Ces actions s'articulent autour de trois axes : sensibilisation, information, communication.

Il s'agit de :

· Sensibilisation par les TO français de leurs clients à la préservation de l'eau à Marrakech à travers une information communicative dans les brochures, carnets de voyages et Internet à l'instar de grandes destination touristiques y compris européennes.

· Sensibilisation des hôteliers pour rationaliser de l'eau dans un secteur ou il reste un grand consommateur (forages de puits, utilisation d'économiseurs d'eau, affichettes dans les chambre avec logo CRT, conseil de la ville, ets.)

· Proposition pour toute nouvelle construction hôtelière de mettre en place des installations économisatrice d'eau voire la construction de mini stations de traitement des eaux usées pour les grandes unités.

· Elaboration d'une charte des hôteliers dans laquelle ces derniers s »engagent à moyen terme à arroser leurs espaces verts avec les eaux de puits, soit avec des eaux usées traitées au préalable.

Pour conclure, une convention de partenariat était prévu à être signée par le CRT et le CETO lors d'une cérémonie qui sera organisée en marge du congrès de l'association internationale de l'eau (IWA) qui s'est tenu à Marrakech en septembre 2004. Malheureusement cette convention n'a pas vu le jour et ce pour des raison diverses selon le Directeur de CRT :

· Les professionnelles ne sont pas sensibilisées pour cette notion de tourisme durable, et ce qui prime pour eux c'est la rentabilité économique et financière.

· Pour le CRT, le suivi d'une telle opération nécessite des apports financiers très importantes.

Pour dresser un bilan de la situation actuelle de la gestion de l'eau et le tourisme, il me parait utile dans un premier lieu d'analyser les données chiffré dont on dispose, et notamment celle de la RADEEMA, Régie Autonome et Distribution de l'eau et l'électricité et ceux de ministère de Tourisme.

L'objectif est d'analyser la consommation d'eau selon les hôtels et selon la saisons, c'est pour cela nous avons choisi le mois de Avril comme un mois de haute de saison et octobre comme mois de basse de saison, même si Marrakech connaît une haute saison toute au long de l'année.

Tableau 13 : Consommation des hôtels gros calibre en m3

 
 
 
 
 
 
 

2001

2002

2003

2004

HOTEL

avril

octobre

avril

octobre

avril

octobre

avril

octobre

CASINO

9

12

7

1

10

7

16

24

ESSAADI

3772

6982

0

8

0

0

 

13

SHERATON

10231

8979

11117

12525

6348

14031

19870

9468

TAFILALET

3114

3463

4921

2738

3126

2591

2764

2935

MARRAKECH

6340

8873

7518

5523

5132

5603

2555

4715

AGUEDAL

789

3365

1312

1880

281

1260

1647

1395

SOFITEL

5686

5596

4737

4128

4010

3591

5813

5365

AMINE

4610

2043

3294

3206

3443

2066

2377

2726

SIAHA

5271

2406

4724

6259

6318

4635

3721

3988

SAMIRAMISSE

5780

3741

3114

3336

2660

2778

3129

4497

IMILCHIL

507

1490

1224

1357

1268

1041

1270

98

TACHEFINE

55

60

54

484

406

268

706

481

N'FIS

1948

3043

3783

5522

3065

4781

5908

4665

SAHARA-INN

2199

2425

1673

1961

829

2144

2048

1415

KENZA

2878

1014

220

2979

3844

2915

4364

3247

TROPICANA

3217

3662

3496

2796

2857

2605

2617

2561

ANDALOUSSE

3787

3247

2715

2417

3237

2188

4484

3129

TICHKA

3229

3009

3473

3418

3699

2840

3129

3170

ATLAS ASNI

8611

9289

7653

7645

6197

5353

7859

10687

CENTRE DE VACANCE BP

3271

3120

1003

2046

2893

2017

2754

1505

LES IDRISSIDES

3991

4878

3436

2486

6921

2486

5060

4213

LOUDAYA

1727

2029

1825

1544

2007

351

47

357

PALAIS CONGRES

13021

8076

3836

2716

871

1087

3613

244

EL BORJ

7420

6425

5114

5607

3948

2908

5346

5059

MOUSSAFIR

2276

2906

1482

2806

1474

1629

2041

1377

RAOUD ENNASSIME

1626

1513

1647

1211

1488

594

1496

1345

JNANE EL HARTI

1033

823

790

731

768

576

903

742

MERYEME

1920

1893

1410

1680

1665

1510

595

704

TOUBKAL

126

282

581

6867

6288

10573

9254

7571

SARSAR

1685

744

1101

915

461

696

 

 

RESIDENCE YASMINA MJJAT2N°79

 

186

34

68

153

162

507

225

STE ERIMAR KASBAH

 

664

649

533

721

522

830

911

CLUB MEDITERRANE

864

37

635

3245

1024

3705

4059

5324

CHEMS

2906

3048

2606

2350

2515

692

601

2215

LA MAMONIA

5809

3110

7933

6652

9100

3414

7603

5935

LA MAMONIA

10087

4681

2978

5258

4967

5214

5373

5205

ARSET JNANE LAKHDAR

44

 

2471

2172

2568

1562

2740

2450

DAR TIZNIT N°6,RUE SIDI MIMOUN

390

292

280

373

263

307

605

562

JARDIN DE LA KOUTOUBIA

 

 

0

1274

1431

292

102

1694

DAR DMANA

1047

1011

1067

1104

1040

233

1009

847

PALMARIVA

6818

10511

2431

10115

11753

5341

6864

5430

CLUB SANGHO

2345

6091

887

9793

6223

9141

5640

6463

JARDIN DE LA PALMERAIS

 

30174

119

31596

8637

24049

5026

369

CLUB VALTUR

8461

2607

2009

3833

4761

5479

7434

5542

TAJ MAHAL DE LA PALMERAIE

9792

9406

8987

9157

7070

12679

9717

10930

CLUB HAOUZ

2510

930

537

1019

696

792

570

702

AMENJANA

4943

3981

5794

5016

5532

3086

4759

7336

PALMERIS GOLF PALACE

10737

 

 

 

 

 

 

 

PISCINE DE LA PAMERIE

 

1303

1133

1409

1272

1858

2163

1387

CLUB TIKIDA

5039

3534

255

3159

5566

3104

4231

4978

ISSIL

6754

3619

6651

3092

5849

3335

5942

2537

OZOUD N°30 AV MY RCHID

 

 

 

931

 

 

1521

1568

LA GHAZELLE

 

 

 

 

2629

960

 

 

LA GHAZELLE

 

 

 

 

2627

1816

 

 

ROYAL MIRAGE

 

 

 

 

 

 

 

689

DR NAKHIL EL MAJJAL TAFRATA

 

 

 

 

 

 

160

145

DR NAKHIL EL MAJJAL TAFRATA

 

 

 

 

 

 

678

559

CLUB MEDITERRANEE PALMERAIE

 

 

 

 

 

 

167

14676

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

TOTAL

188675

190573

134716

198941

171911

172867

183687

176375

Source : la RADEEMA

 

2001

2002

2003

2004

HOTEL

avril

octobre

avril

octobre

avril

octobre

avril

octobre

5 étoiles

103954

55683

74111

80997

75804

84724

109115

97280

4 étoiles

147767

115319

142182

133636

133481

115410

144558

133365

3 étoiles

46403

28543

39904

36724

41714

28174

45130

27322

2 étoiles

12425

7198

8814

6643

8179

5125

9550

4842

1 étoile

1479

1220

968

1276

1282

1139

1348

1103

Village de vacance touristique

70561

52843

59768

64552

85225

63195

88060

87564

Résidence touristique

6709

4190

5344

4417

6052

3046

5592

2363

total général

389298

264996

331091

328245

351737

300813

403353

353839

Source : ministère de tourisme

D'après les statistiques des deux tableaux précédents, on peut déduire les tableaux suivants :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2001

2002

2003

2004

mois

avril

octobre

avril

octobre

avril

octobre

avril

octobre

consommation d'eau

188675

190573

134716

198941

171911

172867

183687

176375

Nuitées

389298

264996

331091

328245

351737

300813

403353

353839

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Haute saison :

avril

 
 
 
 
 
 

2001

2002

2003

2004

 
 
 
 

consommation eau en m3

188675

134716

171911

183687

 
 
 
 

Nuitées

389298

331091

351737

403353

 
 
 
 

consommation eau/ nuites

0,4847

0,40689

0,48875

0,4554

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

basse saison :

octobre

 
 
 
 
 
 

2001

2002

2003

2004

 
 
 
 

consommation eau en m3

190573

198941

172867

176375

 
 
 
 

nuites

264996

328245

300813

353839

 
 
 
 

consommation eau/ nuites

0,7192

0,60607

0,57467

0,4985

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 4: Evolution de la consommation en eau par rapport à des nuitées réalisées en mois d'octobre

Figure 5: Evolution de la consommation d'eau par rapport à des nuitées réalisées dans le mois d'avril

À partir de ces deux graphiques, on peut déduire que la consommation d'eau varie proportionnellement avec les nuitées réalisées quelque sois la saison touristique.

Aussi on peut dire la consommation d'eau dans l'hôtellerie est lié directement par l'activité touristique.

il faut signaler que les hôtels disposent d'autres ressources d'eau, en effet, chaque hôtels dispose d'où moins d'un puit, d'un forages pour l'approvisionner en eau, de ce fait les statistique de la RADEEMA ne sont pas suffisantes. De plus, ni l'agence de bassin hydraulique de Tensift, ni l'ONEP (office national de l'eau potable) dispose des données sur les différents forages existantes dans la ville de Marrakech et notamment dans les établissements touristiques.

De ce fait, une enquête sur terrain devienne obligatoire en raison de manque des données. Pour cela un questionnaire était établi pour répondre à notre problématique.

L'enquête a concernée un échantillon de 10 hôtels, et ci- après le tableau qui

Résume les différents résultats que nous avons obtenus :

Tableau 14 : des résultats de l'enquête

Num Questionnaire

1-Type

2-Catégorie

3-Personne enquêtée

7-Superficie de jardin en m²

8-existance de piscine

Si oui, combien?

Total de volume en m3

9-le remplissage de la piscine se fait par

10-l'eau de la piscine est recyclée

11-l'eau recyclée est utilisée pour

12-l'eau de la piscine soumis à un traitement régulier

13-Dispoez vous d'un terrain de golf

si oui, superficie

14-L'établissement est t-il lié à un réseau d'alimentation en eau potable

15-L'établissement est t-il lié à un réseau d'assainissement

1

Hôtel

4 Etoile

Technicien

50

Oui

2

60

12 mois

oui

arrosage

oui

non

 

oui

oui

2

Hôtel

3

salarié

400

Oui

1

160

6 mois

oui

rien

oui

non

 

oui

oui

3

Hôtel

3

salarié

60

Oui

1

40

6 mois

oui

rien

oui

non

 

oui

oui

4

Hôtel

2

salarié

10

non

0

0

0

0

0

0

non

 

oui

oui

5

Hôtel

3

salarié

30

Oui

1

50

12 mois

oui

rien

oui

non

 

oui

oui

6

Hôtel

2

salarié

15

non

0

0

0

0

0

0

non

 

oui

oui

7

Hôtel

3

salarié

50

Oui

0

0

0

0

0

0

non

 

oui

oui

8

Hôtel

3

salarié

10

non

0

0

0

0

0

0

non

 

oui

oui

9

Hôtel

4

technicien

500

Oui

2

150

6 mois

oui

arrosage

oui

non

 

oui

oui

10

Hôtel

3

technicien

100

Oui

1

80

6 mois

oui

rien

oui

non

 

oui

oui

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Num Questionnaire

17-avez-vous des puits / forages?

si oui, combien?

18-la nature de l'équipement utilisé

20- En quoi l'eau des puits est utilisée ?

21-l'établissement dispose il d'un service technique

22-l'établissement dispose t'il d'un réservoire d'eau?

23- selon vous la facture de l'eau est t-elle?

24- Quels sont les services les plus consomateurs d'eau selon vous?

25-pencez vous que les touristes consomment beaucoup d'eau?

Si oui, disposez vous d'une politique pour les sensibiliser?

26- pensez vous que le personnel gère bien l'utilisation de l'eau ?

si non, est ce que vous avez essayé de les sensibiliser?

Si oui, comment ?

27-utiltisez vous des techniques économisatrices de l'eau ?

 

1

oui

1

électrique

piscine- lingerie -arrosage

oui

oui

m cher

piscine- lingerie -arrosage

oui

non

non

oui

affiches

non

 

2

oui

1

électrique

cuisine- lingerie- piscine

non

non

chère

cuisine- lingerie- piscine

non

non

non

non

 

non

 

3

oui

1

électrique

piscine- arrosage- chambre

non

non

m cher

piscine- arrosage- chambre

oui

non

non

non

 

non

 

4

oui

1

électrique

arrosage- cuisine chambre

non

non

chère

arrosage- cuisine chambre

non

non

non

non

 

non

 

5

oui

1

électrique

cuisine- piscine - arrosage

non

non

m cher

cuisine- piscine - arrosage

non

non

non

non

 

non

 

6

oui

1

électrique

arrosage- cuisine chambre

non

non

m cher

arrosage- cuisine chambre

non

non

non

non

 

non

 

7

oui

1

électrique

cuisine- piscine - arrosage

oui

non

m cher

cuisine- piscine - arrosage

non

non

non

non

 

non

 

8

oui

1

électrique

arrosage- cuisine chambre

non

non

m cher

arrosage- cuisine chambre

non

non

non

non

 

non

 

9

oui

2

électrique

cuisine- lingerie- piscine

oui

oui

m cher

cuisine- lingerie- piscine

non

non

non

oui

affiches

non

 

10

oui

1

électrique

piscine- arrosage- chambre

non

non

m cher

piscine- arrosage- chambre

non

non

non

non

 

non

 

Section 2 : Analyse des résultats de l'enquête:

1. 70 % des hôtels enquêtés disposent des piscines.

La piscine est parmi l'offre touristique qui valorise les hôtels à Marrakech.

2. 100% de l'eau des piscines est recyclée.

3. Le remplissage des piscines se fait au moins une fois par semestre ce qui explique la procédure de recyclage de l'eau.

4. 100% de l'eau des piscines soumis à un traitement.

5. 100% des hôtels sont liés à un réseau d'alimentation en eau potable.

6. Les hôtels enquêtés se trouvaient dans le périmètre urbain, ce qui explique qu'ils sont liés à un réseau de l'eau potable et d'assainissement.

7. 100% des hôtels ont au moins un puit/ forage

8. 70% des hôtels ne dispose pas d'un service technique / responsable technique permanant..

9. Nous avons remarqué que les grands hôtels 4 étoiles et plus disposent d'un service technique, et des techniciens spécialisés dans la maintenance. Aussi certains hôtels 3 étoiles.

10. 80% des hôtels affirment que la facture d'eau est moyennement chère, alors qu'elle est chère pour 20%. le recours à des ressources propres (les puits) est expliqué par la cherté de l'eau.

11. 80% des hôteliers affirment que les touristes consomment beaucoup d'eau. Cela est dû à une absence de sensibilisation vis-à-vis aux touristes.

12. 100% des hôtels pensent que le personnel ne gère pas bien l'utilisation de l'eau.

13. L'absence de sensibilisation, la non motivation des personnels, la situation salariales que connaît le secteur de tourisme provoque chez le personnel un sentiment d'irresponsabilité.

14. 100% des hôtels n'utilisent pas des techniques économisatrices de l'eau. En effet, les responsables de se secteurs ne sont pas sensibilisé par ce volet, et avec l'existence des puits et forages, cela n'engendre aucune charges supplémentaire pour les hôtels.

Il faut signaler que c'était difficile d'accrocher des rendez vous avec les responsables techniques des hôtels ainsi que les gérants.

Plusieurs entre eux ont refuser de me communiquer les informations sujet de questionnaire, et il y a certains qui ont refusé de me voir sous prétexte qu'ils n'ont pas du temps.

Ce qui est à mon avis normal, puisque la majorité des hôtels utilise et exploite l'eau des puits et des forages sans aucun contrôle de la part de l'Etat.

Section 3 : les perspectives d'avenir et recommandations.

1- les perspectives d'avenir :

D'ici 2010, le Maroc espère recevoir 10 millions de touriste, pour y arriver des chantiers énormes sont entrain d'êtres inaugurer, ainsi que plusieurs hôtels et établissement touristiques ont vus le jour, et Marrakech n'est à l'abri de ce développement comme on a constaté en haut.

De ce fait, les besoins en eau vont augmenter, face à une offre limiter. De plus, les données sur les points d'eau (puits) sont jusqu'a maintenant sont inexistantes et échappes de tout contrôle de la part de l'Etat.

Vu cette situation, il me parait urgent de mener une étude générale sur le tourisme et l'eau, et je propose que cette étude doit être en partenariat avec le conseil régional de tourisme, le ministre de tourisme, la fédération nationale de l'hôtellerie. L'agence de bassin hydraulique de tensift, Onep, et l'inspection régionale de l'aménagement de territoire.

2 : quelques recommandations :

Pour une gestion durable des ressources en eau dans le secteur du tourisme, il me parait que la sensibilisation reste le meilleur moyen pour y arriver. En effet, il faut sensibiliser les responsables de gestion des complexes touristiques et résidentiels sur l'utilisation rationnelle de l'eau dans ces établissements.

De ce fait, plusieurs action peuvent être envisagé, tel que :

· Réaliser des affiches et de brochures sur le thème de l'eau.

· Organiser des journées de sensibilisations des gérants des établissements touristiques sur la nécessité de faire appel à des techniciens spécialisés dans la maintenance de réseaux sanitaires et de recourir aux techniques économes d'eau.

· Organiser des campagnes de sensibilisation à l'occasion des manifestations organisées par le secteur de tourisme.

· Prendre en compte la composante d'économie d'eau dans les critères de classements des établissements touristiques.

· Intégrer un module sur l'économie d'eau dans le programme de formation des écoles et institue hôteliers.

Section 4 : quelques expériences :

A- Le groupe Accor :

Le groupe Accor affiche une politique de développement durable volontariste. Les divers éléments de cette politique peuvent être abordés à travers la présentation qu'en fait le groupe lui même sur son site Internet et dans son rapport d'activité. En effet, le site décline l'objectif de croissance durable et rentable en cinq volet : l'environnement, le mécénat, les ressources humaines, les achats et le gouvernement d'entreprise.

Depuis 1999, date de la signature du premier accord-cadre entre Accor et ADEME ( Agence de l'Environnement de la Maîtrise de l'Energie)16(*), une vingtaine d'opération ont été menées conjointement. Les principales réalisations sont :17(*)

· Le développement d'un outil informatique pour la maîtrise de la consommation d'électricité dans un hôtel.

· L'audit des consommations d'eau et d'énergie en chauffage, en climatisation et en éclairage dans un hôtel afin de les réduire.

· Les installations de panneaux solaires thermiques- chauffe-eau dans 16 hôtels représentant une surface totale de plus de 1700 m2, pour développer l'utilisation des énergies renouvelables.

· Une étude sur les sources de rejets de gaz à effet de serre d'un hôtel.

· La sensibilisation de l'ensemble du personnel hôtelier de Accor par l'élaboration de deux documents « A l'hôtel comme à la maison, quelque geste simples pour préserver l'environnement » et « bien comprendre et maîtriser l'eau, l'énergie et les déchets dans votre hôtel »

En se fondant sur l'idée que « l'environnement est la matière premiers de nos métiers », Accor est un des rares groupes privés du secteur touristique à promouvoir une politique environnementale, nous allons ici nous centrer sur un élément de cette politique environnementale : la charte environnement de l'hôtelier. Voir annexe1.

Les gérants d'hôtel choisissent librement le nombre et le type d'actions qu'il souhaitent réaliser, leurs engagement est ensuite contrôler pat les services qualité. En 2002, selon les données Accor, 2048 hôtels ont adopté cette charte.

Rapporté aux 3800 hôtels du groupe, le pourcentage de pénétration de la charte est donc de 55%. En fait, ce taux est assez trompeur puisque la charte ne s'applique qu'à l'Europe, l'Asie, l'Australie, la Nouvelle Zélande, le Brésil et l'égypt. Ainsi au niveau européen, elle est très largement appliquée puisque le taux de pénétration atteint 92%.18(*)

B. Le guide : mon hôtel et l'environnement

La région d'Aquitaine, avec la participation de l'ADEME, a élaboré un outil didactique et pratique qui permette de mettre en place une démarche environnementale dans les établissements hôteliers.

Il s'agit d'un ouvrage qui répond à une attente en fournissant à l'hôtelier restaurateur des repères méthodologique pour réussir la mise en ouvre d'une démarche environnementale dans son établissement, accompagnés de nombreux conseils pratique, d'exemples concrets et de recommandations qui l'aiderons dans la construction de son premier plan d'action environnemental.

Ce guide se décompose de 3 parties 19(*) :

· La première « connaître » est dédiée à la sensibilisation et à la conduite d'un état des lieux environnementale simplifié.

· La seconde « agir » propose pour chaque domaine d'intervention des solutions pratiques.

· Le classeur « évaluer » permet de mesurer les résultats obtenus.

Conclusion générale :

La perspective du développement touristique à l'horizon 2010 implique la mise en place d'une stratégie intégrée qui préserve les grands équilibres économiques et environnementaux.

Face à un contexte physique dont l'offre en ressources en eau demeure malgré tout limitée et confrontée à des menaces de dégradation et d'épuisement, des efforts doivent être fournis par tous les acteurs afin de permettre une utilisation rationnelle des ressources en eau et de maintenir un niveau de développement des ressources en eau compatible avec l'accroissement des besoins.

La ville de Marrakech connaît actuellement un développement touristique remarquable qui a un impact positif sur l'économie de la région toute entiere, cependant, ce tourisme engendre en parallèle une dégradation des ressources naturelle et notamment l'eau.

Un meilleur usage de l'eau da la part de secteur de tourisme ne peut que développer et promouvoir la notion de tourisme durable dans la ville Marrakech.

L'étude a montré que le secteur de tourisme n'est pas sensibilisé pour une meilleure gestion de l'eau. À mon avis tant que il y a toujours de l'eau dans les puits et forages, tant qu'il y a de l'eau qui coule dans les robinets, toutes les recommandations et solutions préconisées n'aboutiront pas à cet objectif, d'où la nécessiter de réaliser des études très détaillées sur l'eau et le tourisme.

ANNEXES

ANNEXE 1

ANNEXE 2

ANNEXE 3

La bibliographie :

A- ouvrages :

· LANQUAR (R), Tourisme et environnement en Méditerranée. Edition economica, 2002.

· ESCOUROU (P), Tourisme et environnement, Edition SEDES, 1993

· OLIVA (J.C), l'eau et le développement durable, Edition Presse de l'école nationale des ponts et chaussées. 2002.

· DIDIER (S), Développement durable et performances de l'entreprise. Edition Liaisons, 2003.

· ELFAIZ (M), Marrakech : patrimoine en péril, Actes SUD/EDDIF, juin 2002.

· LORRAIN (D), Gestion urbaine de l'eau, Edition Economica, Paris, 1995.

· MOULIN (S), Repère de la mémoire : Marrakech, Ministère de l'Habitat, Rabat, 1993.

· WWF, Freshwater and tourism in the mediterranean, rapport june 2004.

· ALAMI (A), Le tourisme marocain l'éternel espoir, Editions Media Ten, 1ère édition, Février 2004,247 pages

· HILALI Mimoun, Le tourisme international vu du sud, Presses de l'Université du Québec, Québec, 2003, 228 pages

· DEBBI (F). Profil environnemental de Marrakech. Agenda 21 locaux pour la promotion de du développement durable en milieu urbain. Avril 2004.

· GOUZROU (A), l'eau dans la région de Marrakech Tensift Al haouz. L'agence de bassin hydraulique du tensift. Janvier 2005.

· Droit de l'eau, Publication de la revue Marocaine d'administration locale et de développement. Edition 2005.

· ABOUFIRASS (M) et NARJISS (H). Plan national pour l'environnement, pour le compte du ministère de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de l'environnement. 2002

· CAMAGANI (R), CRISTINA (M), Développement urbain durable- défis et réponses, l'aube Edition de 10/1997

· KELLER (P), Tourisme et environnement vers une nouvelle culture touristique, Conseil de l'Europe Edition de 04/1998

B- Thèses et mémoires :

· CASTELLAU & ELGHRARI, Marrakech : contribution à la description et l'analyse du tissu urbain, INAU, Rabat, Maroc, Décembre 1972.

· GHODFI, (S), La problématique de la gestion déléguée au Maroc : vers un nouveau modèle des services de l'eau potable, Université Cadi Ayyad, Faculté de droit Marrakech, 1999-2000.

· LAKHAL, (A), Etude de la demande de l'eau potable : instrument efficace pour une gestion intégrée de l'eau, Université Cadi Ayyad, Faculté de droit, Marrakech, 1999-2000.

· LOUBAD, (M), La tarification de l'eau à usage domestique : cas de la ville de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Faculté de droit, Marrakech, 1999-2000.

· TOUHMI (F), Evolution des services urbaine : les espaces verts, l'eau et l'assainissement dans a ville de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Faculté de droit, Marrakech, 2001-2002.

· FRANCOIS- TOURISME- CONSULTATS, Opération de développement de la gestion environnementale dans les entreprises du tourisme, soutenue par le conseil régional de Provence- Alpes- Cote d'Azur et à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie.2000.

· Ministère du tourisme, Délégation régionale de Marrakech, Tensift Al Houaz, Fiche Technique sur le tourisme, Wilaya de la région de Marrakech Tensift Al Haouz au 31/12/2003.

C. Les articles :

· THAMEUR CHAIBI, CHENINI, EPP, TONDII, Une approche intégrée pour la gestion durable des ressources en eau dans le bassin méditerranéen

· PNUE, Tourisme et développement, plan d'action pour la Méditerranée, Athènes, Sofia Antipolis, 1999

· JELLALI. M. La gestion décentralisée de l'eau au Maroc, situation actuelle et perspective

· Journée d'étude sur la gestion intégrée des ressources en eau, agence de bassin hydraulique de Tensift, décembre 2003

D. Sites web:

§ www.oieau.fr

§ www.ademe.fr

§ www.accor.com

§ www.tourmag.com

§ www.tourisme.gov.ma

§ www.world-tourism.org

§ www.afd.fr.

* 1 Source Rafael Matos-wasem du groupe de compétence Economique et Touristique

* 2 EL FAIZ (M), Marrakech patrimoine en péril, ACTES SUD/EDDIF, juin 2002, P.179

* 3 CHAMI, (M), « l'eau cette richesse .... » in Lamalif , Août - septembre 1970, P27-28

* 4 Sourat « QAF », Aya 9).

* 5 Journée d'étude sur l'eau, Agence de bassin hydraulique de Tensift, décembre 2003

* 6 Source ONEP

* 7 GOUZROU (A), l'eau dans la région de Marrakech Tensift Haouz. Agence e bassin hydraulique du Tensift.

* 8 CRT Marrakech

* 9 Frederick Brault, Le tourisme et la transformation du territoire et du paysage au Maroc, Université Montéreal. www.unesco-payge-umontreal.ca

* 10 Zone d'aménagement prioritaire.

* 11 Fançois Vellas in Economie et politique du tourisme international, Economica 2002

* 12 idem.

* 13 Marsoud 2004, www.gouche.net article 1430

* 14 Agence du bassin hydraulique de Tensift, journée d'étude sur la gestion de l'eau. décembre 2004

* 15 Communiquer de presse CRT. Marrakech 2004

* 16 L'ADEME, établissement public national à caractère industriel et commercial, est forte de 850 collaborateurs présents dans ses 3 services centraux, ses 26 délégations régionales, ses représentations dans les Territoires d'outre-mer et son bureau à Bruxelles. Elle est placée sous la tutelle des ministères chargés de la recherche, de l'écologie et de l'énergie.

* 17 Site Internet Accor

* 18 Gilles Caire, une évaluation critique de la politique de développement durable d'Accor.

* 19 Voir annexe 1






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