Multinationales et Développement local: cas de cablage automobile dans la région de Sousse( Télécharger le fichier original )par BEN AICHA Akram & Ayoub Hatem ISG sousse - Maitrise 0000 |
CH I :Les déterminants de la multinationalisation :Introduction : La multinationalisation des firmes est l'aspect le plus remarquable de l'investissement direct étranger (IDE), qui a pris d'ampleur dans le contexte actuel de l'économie globalisée. Or pour étudier ce phénomène il paraît évident de commencer par le définir ; « L'investissement direct étranger représente l'investissement qui permet à un investisseur de prendre un contrôle significatif dans la gestion d'une entreprise opérante en dehors de son économie »FMI. Alors qu'une Firme Multinationale (FMN), a été définie par le même organisme somme suit ; « Il s'agit d'une firme possédant ou contrôlant des entreprises implantées dans plusieurs pays et en mesure d'élaborer une stratégie qui s'appuie sur les différences socio-économiques de ces pays ». D'après les définitions susmentionnées, deux acteurs majeurs sont concernées par la multinationalisation, c'est sont les firmes multinationales et les pays d'accueil. À partir de l'analyse des caractéristiques de ces intervenants, on peut dégager les déterminants les plus influents sur l'internationalisation des firmes. Dans ce cadre plusieurs théories ont été élaborées à partir des années 50 avec Bye (1957) sous le vocable « Grande unité Interterritoriale » (GUI). Mais toutes ces théories expliquaient le phénomène de multinationalisation à travers deux principales catégories des facteurs, la première qualifiée de macroéconomique et l'autre microéconomique. Tous ces déterminants seront étudiés en détail au cours de présent chapitre. SECTION 1 : Déterminants d'ordre macroéconomiqueP1 : Avantages comparatifs:1)Avantage comparatif d'offre : Coût des facteursL'objectif majeur d'une firme locale ou multinationale est de gagner de l'argent et de maximiser ses gains, et cela ne peut avoir lieu qu'en maîtrisant ses coûts, en prenant des mesures de cost cutting surtout si on ait dans une phase avancée (maturité) de cycle de vie de produit. Or tant qu'on ait sur le territoire local cela sera absurde. La solution réside dans la délocalisation vers des pays abondants en facteur de production dont les produits de la firme sont intensifs. Le principe de l'avantage comparatif, d?nomm? aussi le principe des co?ts compar?s, s'?nonce ainsi : ö la condition n?cessaire et suffisante qu'il existe une diff?rence entre les co?ts compar?s constat?s en autarcie dans plusieurs pays, chacun d'eux trouvera avantage ö se sp?cialiser et ö exporter les biens pour lesquels il dispose du plus fort avantage compar? ou du moindre d?savantage compar?, en important en ?change les autres biens de ses partenaires é. Il existe deux modèles de base de l'avantage comparatif, qui correspondent ö deux th?ories de la valeur : le modèle classique et le modèle Ricardien. Nous nous limiterons ö une brève pr?sentation du modèle Ricardien. Dans th?orie des co?ts compar?s de Ricardo ; l'?change international de deux biens entre deux pays fournira un gain r?ciproque après la sp?cialisation sous deux conditions : -les structures de prix (co?ts compar?s) sont diff?rentes en autarcie dans les deux pays ; -le taux d'?change international est compris entre les limites des co?ts compar?s internes. Le gain Ricardien est factoriel. Il correspond à l'obtention d'une certaine quantité d'importation en contrepartie de l'exportation des produits les moins coûteux en travail. è la suite de l'ouverture et de la sp?cialisation, une r?allocation des mêmes ressources permet d'instaurer une structure de production optimale pour les deux pays et d'augmenter la consommation de leurs habitants. Dans cette configuration, la sp?cialisation est complète ; chacun des pays utilise la totalit? du facteur travail dans la production du bien pour lequel il est le plus avantag? ou le moins d?savantag? et importe l'autre bien. Critique de la théorie Ricardienne-La distribution des gains à l'échange est inégalitaire, l'un devrait tout gagner et l'autre rien. -Jamais aucun pays n'a produit qu'un seul bien. -Le modèle permet d'expliquer le commerce interbranche mais pas le commerce intra-branche. - le modèle rend impossible le changement de sp?cialisation dans un pays ce qui n'est pas v?rifi? dans la r?alit? (on assiste ö une sp?cialisation dynamique). Afin de d?passer ces limites une autre th?orie a vu le jour au d?but de XXe siècle. C'est la th?orie fond?e par les trois principaux ?conomiste de l'?cole su?doise de commerce international : E. Heckscher, B. Ohlin et P. Samuelson (c'est pour ça la théorie a été nommée HOS). En fait, cette théorie constitue un approfondissement de l'oeuvre de Ricardo en expliquant plus précisément l'origine et le choix de la spécialisation d'un pays et en raisonnant explicitement sur plusieurs facteurs de production (le travail, mais aussi le capital et la terre) dont les différentes qualités sont prises en compte. Cette théorie peut s'énoncer ainsi « lorsqu'un pays est relativement abondant en travail et un autre relativement abondant en capital, les flux d'échange entre eux sont tels que le pays relativement abondant en travail exporte des biens relativement intensifs en travail et que le pays relativement abondant en capital exporte des biens intensifs en capital » conclusion centrale de modèle HOS3(*) Ce modèle représentait le cadre théorique des déterminants macroéconomiques de la multinationalisation des firmes et sur lequel Robert Mundell a fondé sa théorie qualifiée de plus réaliste. En fait, la conclusion précitée supposait l'immobilité des capitaux entre les pays objet d'échange, une chose qui n'est pas vraie dans la réalité. À partir de cette limite, Mundell a insister sur la mobilité internationale des capitaux, malgré que parfois il existait des restrictions sur la mobilité des produits et des services. En effet, un pays où les firmes bénéficient d'un avantage en termes de coût des facteurs de production, il vaut mieux s'y installer pour prendre avantage de différentiel de coût salarial ou d'une meilleure rémunération de capital, afin de minimiser les coûts de l'entreprise d'une part et de s'aligner avec les firmes en provenance de ce pays à avantage comparatif d'autre part (renforcer la compétitivité globale de l'entreprise). Donc d'après Mundell les barrières commerciales sont la variable déterminante de l'IDE (de prendre le pays d'accueil comme une base pour l'exportation des biens ou des services de la firme). * 3 Cours Relations économiques internationales (Dr. ABDELHAFIDH Samir : ISGS) |
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