REPUBLIQUE
TUNISIENNE
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
UNIVERSITE DE JENDOUBA
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES, ECONOMIQUES ET DE
GESTION DE JENDOUBA
Mémoire pour l'obtention du diplôme de
Mastère Banque Finance
Le Risque de crédit : évaluation
à partir des engagements des banques auprès des grands groupes
tunisiens
Elaboré par :
Encadré par :
Mlle Ilhem Zorgui
Mr Abdessattar Ati
Année universitaire 2005 - 2006
Dédicace
Je dédie ce travail :
A mon père Abdelkarim
Qui m'a donné toute l'aide et l'encouragement.
A ma mère Zina
Qui n'a pas cessé de m'entourer de son affection et de
son Amour tout au long de mes études.
A mes frères et soeur, Ramzi, Sidki et
Imen ; c'est à eux que j'exprime mon profond respect et
remerciement pour tout le soutien qu'ils n'ont cessé de m'apporter.
A ma tante Riahi Mounira pour sa
présence remarquable tout au long de l'élaboration de ce
travail.
A toute ma famille ainsi que toutes mes amies
en particulier Karima et Noura.
Ilhem.
Remerciement
Je tiens à exprimer mes gratitudes et
mes remerciements les plus sincères à mon encadreur de recherche
Mr Abdessattar Ati pour ses précieuses
directives, ses judicieux conseils et ses critiques constructives qu'il n'a
cessé de me prodiguer le long de ce travail.
Mes plus vifs remerciements s'adressent aussi
aux membres du Jury qui ont eu la gentillesse et l'amabilité de bien
vouloir accepter d'évaluer ce travail.
A tous ceux qui m'ont aidée, de
prés ou de loin, à l'élaboration de ce travail.
Sommaire
Introduction générale :
4
CHAPITRE I : LE RISQUE
BANCAIRE
8
Section I : L'activité bancaire entre
instabilité et risques.
8
Section II : Risque bancaire et
évolution réglementaire.
16
CHAPITRE II :
L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT
32
Section I : Le risque de crédit :
une multiplicité d'approche
32
Section II : Les modèles
d'évaluation du risque de crédit :
45
CHAPITRE III : LE
SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT
61
Section I : Le système bancaire
tunisien : fragilité et stabilité
62
Section II : Evaluation de risque de
défaut
80
Conclusion
générale :
95
Bibliographie
98
Annexes
103
Table des matières
107
Introduction générale :
La mondialisation et ses divers corollaires véhiculent
une pluralité de nouvelles contraintes aux systèmes bancaire et
financier. De la déréglementation et de l'accentuation de la
concurrence, surgissent les prémisses de l'essoufflement du
modèle actuel, et s'imposent la nécessité de repenser les
perspectives de ces systèmes en termes de nouveaux
référents de capacités et aptitudes à subsister
dans cette dynamique de transition vers une économie plus
libéralisée.
Les récentes crises bancaires et financières ont
ébranlé les vertus de la libéralisation et du
développement financier et appelé à une
déréglementation prudentielle. La surfinanciarisation a
amplifié l'instabilité potentielle et a présagé
d'une volatilité accrue des grandeurs économiques.
L'intensification de la concurrence et la généralisation de la
compétitivité financière ont conduit les
établissements de crédit à observer une conduite
imprudente en s'exposant davantage aux risques, mettant ainsi en péril
leur pérennité.
Un tel comportement fut à l'origine de la
prolifération des crises bancaires et a interpellé les
principales sphères de décision, ces dernières se sont
ainsi employées à repenser leurs stratégies. Dans les pays
en développement, le crédit bancaire constitue la principale
modalité de financement. Ce statut recommande un traitement particulier
à cette activité d'intermédiation, en imposant la
résolution d'un dilemme complexe. Il est en effet, question d'une
nécessaire optimisation de l'activité bancaire ; les
établissements de crédit se doivent dans cette perspective de
maximiser leur rentabilité sous contrainte de minimisation des risques
encourus.
Dans ces économies, la marge d'intermédiation
s'érige en composante fondamentale de cette rentabilité, et le
crédit constitue l'essentiel des produits et services offerts par la
banque. Dans ces conditions, les recherches portant sur les déterminants
de la stabilité du système bancaire, se ramènent en
dernière analyse à optimiser l'octroi des crédits. Or de
tels crédits sont fondamentalement consentis aux grandes entreprises et
groupes, les petites et moyennes entreprises se trouvent relativement exclus de
cette activité, de par diverses considérations.
La stabilité du système bancaire demeure, dans
cette optique conditionnée, voire déterminée par les
performances et par l'aptitude de ces groupes à honorer leurs
engagements auprès des leurs principaux bailleurs de fonds, les banques.
Les risques de crédit découlent, par voie de conséquence
du comportement et des résultats de ces entreprises. Les
éventualités de défaut de remboursement de ces groupes,
s'érigent donc en éléments explicatifs de
l'évaluation de ces risques, ce qui conduit à identifier les
probabilités de défaillance des tels groupes.
La gestion de risque et parant l'appréciation de la
firme bancaire dépendent des performances et estimations que l'on se
fait des firmes impliquées dans l'essentiel de l'engagement bancaire. La
gestion des risques est devenue incontestablement l'un des domaines les plus
important pour toute institution financière, afin de maintenir la
confiance et d'en assurer la pérennité de cette dernière.
C'est dans cette perspective de recherche d'évaluation et de gestion des
risques de crédits et ses effets sur la stabilité du secteur
bancaire, que s'inscrit ce travail.
Les premières dispositions réglementaires
concernant l'activité de gestion de risque bancaire, ont
été émises par le comité de Bâle qui a
fixé dès 1988 le cadre réglementaire de l'activité
de l'ensemble des banques des pays signataires1(*). Ce comité
répond à une logique d'adéquation des capitaux propres des
banques aux risques encourus ; ces fonds doivent être suffisants
pour couvrir les pertes que les banques sont susceptibles d'enregistrer. Ainsi
les établissements de crédit cherchent-ils à mettre en
place des outils efficaces quant à la mesure de risque et qui permettant
de déterminer le capital économique nécessaire pour leur
activité.
La distribution des crédits est toutefois,
génératrice d'une multitude de risques déterminés
soit, par la qualité de l'emprunteur, soit, par la vicissitude des
marchés monétaires et financiers des banques suite aux
fluctuations des taux d'intérêts. Ce qui rend le risque de
crédit, défini comme étant le risque de pertes
consécutives au défaut d'un emprunteur sur un engagement de
remboursement de dettes qu'il a contracté2(*), le risque majeur
encouru par un établissement bancaire. L'évaluation et la
couverture de ce risque se sont articulées dans les travaux et
études ayant traité du même sujet, sur un effort analytique
soutenu ainsi que sur un recours intensif à l'outil mathématique
et économétrique, pour la formalisation et la quantification des
problèmes posés.
La tendance actuelle est à l'élaboration des
méthodes équivalentes pour le traitement du risque de
contrepartie, de l'examine de la littérature afférente à
cette question, il ressort quatre approches fondamentales, l'approche
structurelle, l'approche économétrique, l'optique par les spreads
ou par intensité et enfin l'approche actuarielle. Cette dernière
repose sur les notations d'agences de rating, telle que Moody's, Standards et
Poor's.
Dans ce travail, les limites relatives des trois
premières nous ont recommandé de privilégier l'approche
actuarielle, cette démarche constitue d'ailleurs la première
référence en matière d'évaluation et
d'appréciation des risques des crédits. Elle fut introduite pour
la première fois en 1994 par JP Morgan dans un célèbre
document technique intitulé CreditMetrics.
Le cadre analytique est empirique propre à cette fin
est constitué d'une pluralité de modèles conçus
afin d'appréhender le risque du crédit et de définir le
comportement optimal d'une banque face à un tel risque. Les
modèles, les plus usités à cette fin d'évaluation
sont les modèles, CreditMetrics, CreditPortfolioView, KMV et le
modèle CreditRisk+. .
Les banques tunisiennes, de par le mouvement de
libéralisation financière, se doivent d'observer un comportement
similaire, en matière d'appréciation et de gestion des risques de
défaut de paiement. Cette nouvelle contrainte renvoie à une
refonte des politiques d'octroi des crédits et à une
reconsidération des relations avec les groupes, car le risque de
crédit, dont la provenance majeure est les grandes firmes, continue
d'occuper une position axiologique dans les préoccupations de la
banque. Il convient alors pour ces banques d'évaluer cette
catégorie de risques afin d'optimiser l'activité
d'intermédiation, tout s'astreignant aux nouvelles normes de prudence.
L'ensemble de ces considérations s'est voulu le cadre
d'investigation de cette recherche. L'objectif assigné ici est
d'envisager une démarche évaluative de la fragilité
bancaire à partir des engagements des banques commerciales auprès
des principaux groupes tunisiens. Il s'agit d'apprécier, à
travers le recours aux modèles économétriques
supra-avancés, les capacités palliatives des banques tunisiennes
des risques de défaut d'un ou de plusieurs groupes de la place.
Une telle entreprise nous a amené à opter pour
un plan trisequentiel. Le premier chapitre s'attachera à identifier les
déterminants de l'instabilité des systèmes bancaire et
financier et leurs effets sur les risques systémiques et de contagion.
Le second chapitre, quant à lui, se livrera la présentation des
différents types d'approches et des principaux modèles
d'évaluation du risque de crédit.
A la lumière de ces développements
théoriques, une investigation empirique sera envisagée dans le
chapitre trois. Il sera question de confronter les enseignements majeurs des
deux premiers chapitres, à l'épreuve des banques tunisiennes
pour apprécier le degré de leur fragilité.
CHAPITRE I : LE RISQUE
BANCAIRE
Introduction :
Ces dernières années ont étaient
marquées par des bouleversements et des changements, qui menacent le
bien être du système bancaire et financier dans des
différents pays du mondes. En effet divers vagues des faillites et des
crises bancaires et financiers, qui déstabilisent l'activité
bancaire en multipliant le volume des risques supportés par cette
dernière qui représente la principale cause de sa
défaillance. Ainsi du point de vue de l'importance des
établissements bancaires dans le tissu économique comme le
principale moyen de financement d'investissement, tout problème bancaire
ou financier freine l'économie dans son ensemble.
Du faite une vue d'ensemble sur l'évolution de
l'activité bancaire ainsi que les principaux déterminants qui
expliquent l'instabilité vécu dans la plupart des pays de monde
et la monté des risques, c'est ce qu'ont va l'étudier dans la
première section, ensuite et dans la deuxième section, on va
présenter les typologies des risques ainsi que l'apport du nouvelle
cadre règlementaire proposé par la comité du
Bâle.
Section I : L'activité bancaire entre
instabilité et risques :
Depuis 1970 le système bancaire et financier n'a pas
cessé d'évoluer et de subir divers chocs que ce soit micro ou
macroéconomique et même avant, ce système était en
générale instable, il était aggravé par le
lancement de la libéralisation financière qui malgré ses
apports bénéfiques en matière de restructuration et de
reformes bancaires et financières, n'a pas duré longtemps pour
qu'elle puisse être un sujet de critique qui fait apparaître ses
faiblesses.
Ce phénomène de libéralisation
financière, déjà cité, à partir des
années quatre-vingt, a dépassé les frontières des
pays développés pour devenir un phénomène
international touchant tout les pays même ceux envoi de
développement. Il a pris trois formes principales, l'une se manifeste
par la libéralisation du marché de change ce qui signifie que la
valeur du monnaie n'est pas soumise au contrôle de l'Etat, l'autre a pris
la forme d'une libre circulation des capitaux et la dernière se
résume par le phénomène de 3D
(déréglementation, décloisonnement et
désintermédiation), dont le but que les activités
bancaires de chaque nation deviennent plus étroites à
l'économie mondiale. Donc la libéralisation financière
dans sa triple dimension a joué un rôle important dans
l'amélioration de la croissance économique, elle vise le passage
d'une économie réglementée et contrôlée
à une autre plus libéralisée.
Malgré son bon trajet, plusieurs études se sont
réunis afin de présenter les mal faits de la
libéralisation financière, d'après Aglitta.M, cette
dernière constitue l'une des facteurs qui fragilisent le système
bancaire, elle crée un bouleversement des structures qui ont
étaient auparavant contrôlées par les autorités
publiques dans des nombreux pays. D'une manière générale
la libéralisation a augmenté l'exposition des économies
émergentes aux perturbations externes (crises, faillites) et a rendu
vulnérable l'économie national, ce qui faisant des banques
locales « le maillon faible »3(*).
Alors que les études menées par Motti et Plihon
(2001)4(*),
identifient qu'il existe une relation de causalité entre la
libéralisation financière et le déclenchement des crises,
ce qui signifie que la monté de l'instabilité est liée
à la politique de mise en place de la libéralisation
financière.
De même A. Demirgùc-Kunt et E. Detragiache (1998)
ont mis en place une étude sur 53 pays pour la période 1980-95
qui prouve que les crises bancaires se sont produit dans un environnement
libéralisé, du fait que ce dernier à des coûts en
terme de fragilité financière accrue, particulièrement
dans les pays en voie de développement.5(*) Mais ce qui est
évidant que cette instabilité n'est pas liée uniquement
à la libéralisation du fait qu'il y à d'autre facteurs qui
l'expliquent.
I- Les déterminants de
l'instabilité bancaire :
I-1-
L'environnement macroéconomique :
L'instabilité bancaire, peut être
identifiée par l'existence des facteurs macro-économiques qui ont
souvent joué un rôle non négligeable dans le
déclenchement des crises bancaires et financières
particulièrement dans les pays émergents tel que les fluctuations
des taux d'intérêt, la volatilité des flux de capitaux
étrangers, le régime du taux de changes et la volatilité
domestique des taux de croissances et d'inflations.
Du fait les fluctuations que subissent les taux
d'intérêts internationaux, ont un impact sur les flux des capitaux
vers les pays émergents, ainsi que la capacité d'emprunter en
devises étrangers et ses conséquences, ce facteur là a
joué un rôle primordial dans l'évolution de volume des
crédits dans certains pays Asiatiques aux années 90 c'est ce
qu'on appelle problème d'endettement. De même les banques
empruntent à court terme et prêtent à plus et long terme,
ce qui signifie qu'elles sont sensibles aux variations des taux, en plus en ce
qui concerne les collectes de dépôts qui peuvent
vulnérabiliser le système bancaire en cas du retrait massif de la
part des déposants qui résulte de ce qu'on appelle la perte de
confiance sur le marché.
Ainsi, parmi les intervenants touchant l'instabilité
bancaire suite à la volatilité de l'environnement
macroéconomique, on peut citer le taux de croissance et d'inflation qui
et suite à une considérable fluctuation pouvant influencer sur
l'activité bancaire. Prenant l'exemple de l'Argentine qui a vécu
le déclenchement de crise en 1990, dans un environnement marqué
par une croissance favorable et une évolution du concurrence bancaire,
ce qui a donné lieu à la naissance « des bulles
spéculatives » qui prennent la forme de retrait des
dépôts de la part des épargnants, d'où la
création automatique de la faillite bancaire.
Au Japon, Finlande et Norvège, l'application d'une
politique des taux très libérés permettant de
développer des bulles financières ainsi que le
déclenchement des crises. De plus les régimes de taux de change
fixe ont fragilisé le système bancaire aux chocs externes, ce
dernier conduit à un déficit de la balance de paiement, à
un déclin de l'offre de monnaie et à des taux
d'intérêts domestiques plus élevés.
D'une manière générale l'activité
bancaire est considérée comme sensible aux conditions
macro-économiques qui sont souvent liées au retournement de la
conjoncture, turbulences et chocs financières tel que les faillites
bancaires.
I-2- L'environnement institutionnel,
réglementaire et légal :
La faiblesse de l'environnement institutionnel et
réglementaire rend le système bancaire sensible au
déclenchement de la crise, cela se réalise dans les pays
où les règles d'application des lois sont faibles, la
bureaucratie inefficace et les mécanismes d'application des contrats
sont peu performants.
L'inefficacité du cadre institutionnel peut toucher la
solidité bancaire et surtout s'il y a un manque de transparence dans les
informations disponibles sur la situation réelle des institutions en
difficultés, ceci peut préparer au monté de
l'instabilité puisque la qualité et la fiabilité des
documents publiés sont essentielles afin de différencier les
bonnes banques de celles mauvaises , ainsi que leurs clients pour pouvoir faire
face au mauvais crédits et mettre en place les provisions
nécessaires pour couvrir les engagements.
Plusieurs études ont montré l'impact de cette
environnement institutionnel sur l'amplification et la durée de la crise
Asiatique (1997) tel que les études mené par Hussain et
Wihlborg6(*).
Le système bancaire, et avant les reformes mise en
place par la libéralisation, était fragile et refermé,
c'est-à-dire qu'il était développé dans un
régime très réglementé. D'où, il souffre de
la non adaptabilité à ces nouveautés qui sont dus à
une très mauvaise qualité des actifs des portefeuilles bancaires
ainsi que des créances irrécouvrables qui représentent une
part non négligeable de ces actifs cela signifie que les banques ont
trouvé une difficulté à mettre en place les
précautions nécessaires pour s'adapté à un
environnement libéralisé.
Ainsi les crises des années 90 apparus dans les
marchés émergents ont révélé les lacunes
dans la régulation prudentielle, ce qui signifie que la
réglementation reste insuffisante et si elle existe elle soufre du non
respect de ces règles. Ces insuffisances dans les systèmes
réglementaires et les mécanismes institutionnels se sont souvent
combinés à certaines déficiences dans les
procédures de contrôle et de supervision, sont tous réunis
pour la création de l'instabilité financière ainsi que la
naissance des crises.
En ce qui concerne le cadre légal il était
incomplet, du fait que les textes juridiques et comptables n'ont pas
était toujours en cohérence avec les besoins des banques et des
superviseurs ainsi que son adaptabilité avec un système financier
libéralisé. Ainsi en absence de contrôle sur une base
consolidée, les banques peuvent facilement transférer leurs
problèmes à l'étranger ou à d'autres
établissements locals. De ce fait les autorités prudentielles ne
disposent pas des moyens adéquats en matière de surveillance,
ainsi que l'application de la réglementation, surtout pour le
système bancaire des pays émergents qui souffrent d'une
fragilité qui est liée essentiellement à une insuffisance
de supervision.
D'après Godlewiski. C. J7(*) certaines études
montrent que l'efficacité juridique constitue un déterminant
crucial des taux d'intérêts bancaires. Ainsi l'amélioration
de l'environnement juridique est un élément critique pour la
diminution du coût de l'intermédiation financière.
I-3- L'intervention des autorités
gouvernementales :
Dans certains pays émergents, le fonctionnement de
leurs systèmes bancaires était intimement lié à la
politique et au comportement du gouvernement, cette intervention de la part des
autorités publiques prend diverses formes telles que la participation de
l'Etat dans le capital ainsi que l'intervention dans la décision
d'octroi de crédit. De ce fait, il y a une influence majeure
gouvernementale sur le comportement décisionnel des banques peut
conduire à des situations médiocres touchant la solidité
et la profitabilité des établissements de crédits.
Les banques publiques, comme leur raison d'être,
facilitent l'accès aux crédits pour des secteurs particuliers de
l'économie, qui ont les plus soumis à ce genre d'intervention de
la part des autorités. Ce qui est évident que l'octroi du
crédit à des secteurs moins rentables peut transformer les
financements bancaires à des subventions gouvernementales, et minimiser
la solvabilité de l'établissement prêteur.
Certaines crises bancaires ont étaient marquées
par une forte proportion de prêts improductifs dans le total de
prêts bancaires, or ses créances douteuses sont surtout
concentrées dans le secteur public, à titre d'exemple en
Argentine et à la fin de 1994 les créances douteuses
représentent 10% du total des prêts dans le secteur bancaire
privé et 1/3 dans le secteur public. L'influence gouvernemental peut
toucher aussi le secteur bancaire privé, qui se trouve obliger parfois
à prêter à certains emprunteurs de mauvaise qualité
ou s'engage dans des activités économiques non performantes.
Tout ces facteurs, institutionnels, réglementaires,
légaux, gouvernementaux et macro économiques ont un impact sur la
défaillance des banques dans les pays émergents, du fait que la
qualité de ces facteurs peut favoriser l'excès du risque
bancaire.
II-La montée des
risques
Dans cet environnement instable marqué par diverses
crises et faillites suite aux chocs macroéconomiques, il existe d'autres
chocs qui sont plus graves, hors de contrôle et qui peuvent toucher le
système bancaire dans son ensemble, c'est la montée des risques
désignée sous les noms, risque systémique et le risque de
contagion.
II-1- Le risque systémique :
Le risque systémique correspond à un
événement soudain, et généralement inattendu qui
empêche l'acheminement efficace des flux des capitaux et le
déroulement de l'activité bancaire. D'après la banque des
règlements internationaux, un choc systémique est à
l'origine des pertes économiques importantes ou d'une perte de
confiance, ce qui suscite des inquiétudes sur la situation d'une partie
importante du système financier suffisamment sérieuses pour avoir
des effets négatifs sur l'économie réelle.
En effet la publication des mauvaises nouvelles sur la
situation de certaines institutions financières, qui peuvent aller
jusqu'à l'annonce de sa faillite, conduit à des réactions
en chaîne. L'effet de l'information et son traitement à un impact
très important sur les autres institutions qui sont en relation directe
ou indirecte avec celles risquées, tel que le secteur financier
où les banques jouent le rôle de l'intermédiaire par la
collecte des dépôts et l'octroi des crédits.
Les crises des années 90 sont consécutives
à des défaillances privées et à des baisses de
confiance des investisseurs, qui déstabilisent les économies
nationales, à titre d'exemple les crises financières au
Etats-Unis ont commencé par la détérioration du bilan des
banques, une hausse du taux d'intérêt, une chute importante du
marché boursier et un accroissement de l'incertitude qui découle
de la faillite d'un établissement financier occupant une place
importante. Donc le risque systémique croit avec la taille de la banque
qui subie la faillite, cela pourrait amener les autorités à
sauver à tout prix une grande banque afin d'assurer la stabilité
du système c'est la notion « too big to fail ». La
transmission du risque systémique et son danger dépendre donc de
la taille de l'institution en faillite et de son importance sur le
marché financier, de même pour l'absorption des pertes
engendrées par ces risques qui dépendent du capital de la banque
réservé pour ce genre de situation.
Ainsi la panique bancaire est considérée comme
l'une des principaux manifestations du risque systémique du fait qu'un
premier établissement fait faillite les clients des autres banques ont
souvent tendance à retirer leurs dépôts ce qui provoque une
ruée sur les banques , d'ailleurs le retrait massif des
dépôts par les déposants peut conduire d'autre
établissements bancaires à la faillite d'où l'effet de
boule de neige qui peut menacer le bien être du système bancaire
local et même internationale. Cette menace est due à
l'interrelation des institutions financières entre eux et avec les
autres secteurs, même avec d'autres pays suite à la
libéralisation, l'ouverture commerciale, l'investissement
étranger ainsi que l'endettement envers l'extérieurs d'où
le risque qui commence en événement, se traduit rapidement
à un choc, vite partagé dans l'économie pour devenir en
fin une crise si on ne trouve pas le mécanisme adéquat pour
l'absorber.
II-2-
Le risque de contagion :
La contagion se définie comme la probabilité de
déclenchement de crise dans un pays, suite à un
événement similaire dans un autre pays. En outre la transmission
des chocs externes vers les pays émergents s'accompagne d'une
amplification des perturbations, d'où un changement mineur dans les pays
industriels peut influencer les autres pays du monde, du fait que les flux des
capitaux vers les pays émergents sont sensibles aux fluctuations des
taux d'intérêts pratiqués sur les marchés financiers
internationaux, ce mécanisme joue un rôle important dans le
déclanchement des crises par contagiosité.
En ce qui concerne le déséquilibre
macroéconomique cumulé en Mexique entre 1994-1995 ainsi que
l'ancrage du taux de change sur le dollar, a un processus de contagion
très important en Amérique Latine (pression sur les changes) et
particulièrement en Argentine (inquiétude sur le système
bancaire), de même pour la situation déstabilisante vécue
en Asie (tension aux Japon 1997)8(*).
En effet, si la transmission des crises s'opère par
contagion alors l'ouverture financière peut être
considérée par les pays contaminés comme un facteur
prépondérant d'exposition au risque des chocs externes, elle
conduit l'ensemble de l'économie nationale et même internationale
à des situations instables.
Ce qui est évidant c'est que dans la plupart des pays
la raison principale de contagion, se résume dans la mode de financement
des investissements qui se base sur l'endettement privé à court
terme puisque les régimes de change fixe ont constitué une
incitation pour les agents privés à s'endetter en devises sans
prendre en considération le risque de change. Ainsi l'évolution
d'une dette extérieure à court terme constitue un
déterminant crucial dans la fragilisation des systèmes
bancaires.
Section II : Risque bancaire et évolution
réglementaire.
La réglementation bancaire dite
« prudentielle » à pour objectif majeur d'assurer la
sécurité et la stabilité du système bancaire par
l'adoption de certaines normes prudentielles qui s'appliquent aux
établissements bancaires.
Mais ce qui est évidant que ces réglementations
prudentielles ont vue le jour suite aux perturbations dans le paysage financier
et bancaire (crise et faillite) afin de faire face au monté de risque,
la protection des déposants, la sécurité du système
de paiement ainsi que la prévention du risque systémique. Alors
les instances réglementaires à l'échelle internationale,
dans ce monde globalisé et instable cherchent à mettre en place
certaines règles de sécurité « loi
bancaire » pour limité l'évolution massive des risques
et réguler les conditions de la concurrence entre les banques.
I- Le risque bancaire :
I-1-
Typologies du risque bancaire :
Les établissements financiers, et bancaires en
particulier, dans cette situation actuelle marquée par divers
bouleversements, sont soumis aux différentes catégories des
risques.
Ø Le risque de crédit :
Appelé aussi risque de contrepartie ou risque de
défaut, c'est le principal risque qui menace le bien être des
établissements de crédit, d'où il désigne le risque
de défaut des clients ainsi que la dégradation de la situation
financière d'un emprunteur face à ces obligations. D'après
Godlewiski C. J.9(*) « le risque de crédit peut
être défini comme une non performance de la contrepartie
engendrant une perte probable au niveau de la banque » De plus ce
risque dépend de la probabilité de défaillance de
contrepartie que ce soit un pays, un particulier, une entreprise ou un
établissement de crédit avec laquelle la banque est
engagée.
Ø Le risque de
solvabilité :
Désigne l'insuffisance des fonds propres afin
d'absorber les pertes éventuelles par la banque, en effet, ce risque ne
découle pas uniquement d'un manque de fonds propres mais aussi des
divers risques encourus par la banque tel que, le risque de crédit, du
marché, du taux et de change. L'exposition des banques à ce type
de risque peut mettre en danger son activité, d'où l'objectif
recherché par les institutions financières c'est d'essayer
d'ajuster les fonds propres aux risques afin de faire face à ce genre de
risque d'insolvabilité.
Ø Le risque de
liquidité :
Ce type de risque désigne l'insuffisance de
liquidité bancaire pour faire face à ces besoins inattendus. En
effet, ce risque peut conduire à la faillite de la banque suite à
un mouvement de panique des déposants, qui peuvent demander leurs
dépôts au même temps. Le recoure aux retraits massifs des
fonds par les épargnants, ainsi que leurs inquiétudes sur la
solvabilité de l'établissement bancaire, peut aggraver la
situation de cette dernière et entraîne ce qu'on appelle
« une crise de liquidité brutale »10(*).
Ø Le risque de taux
d'intérêt :
C'est un risque qui concerne essentiellement les
opérations de crédits ainsi que celle du marché, ce type
de risque concerne tout les catégories d'intervenants que ce soit
financier ou autre, tant qu'ils sont préteurs ou emprunteurs sur le
marché. Selon Joël Bessis, ce risque est identifié par le
fait de voir les résultats affectés défavorablement, par
les mouvements des taux d'intérêt. En outre, une banque supporte
un risque de hausse des taux si elle prête à un taux fixe et se
refinance au taux variable et vise versa pour le cas de baisse des taux. De
même toute évolution inattendue du taux d'intérêt
peut influencer négativement sur l'activité bancaire, en
affectant la crédibilité de la banque et provoquant des retraits
des dépôts de la part des clients.
Ø Le risque du marché :
Il correspond à la baisse de la valeur du portefeuille
d'actifs (obligation, action, ...) détenu par la banque à la
suite d'une évolution défavorable de la valeur des cours sur le
marché, en d'autre terme ce risque provient de l'incertitude de gains
résultant de changement dans les condition du marché. Ce type de
risque découle principalement de l'instabilité des
paramètres du marché (taux d'intérêt, indices
boursiers et taux de change), d'où l'effet des marchés volatils,
de la libéralisation, et des nouvelles technologies sont
accompagnés par un accroissement remarquable de risque de
marché.
Ø Le risque de change :
Ce type de risque trouve sa naissance dans les
établissements financiers, à partir des opérations de
prêts et d'emprunts à plus d'un an, en monnaie
étrangère. En d'autre terme la banque supporte cette
catégorie de risque lorsqu'elle se trouve face à une
évolution défavorable du taux de change. En outre, il est aussi
remarquable qu'il existe une interaction entre le risque du taux et celui de
change.
Ø Le risque
opérationnel :
Le nouvel accord de Bâle (développé dans
la section II) défini les risques opérationnels « comme
le risque de perte provenant de processus internes inadéquats ou
défaillants, de personnes et système, ou
d'événements externes ». D'une manière
générale c'est le risque qui résulte d'un
événement externe qui perturbe la réalisation des
objectifs de l'établissement (catastrophes naturelles, incendies,
changements de loi ou de réglementation) ou erreur humaine (fraude,
erreur), ainsi que au dysfonctionnement de système d'information.
Ø Le risque pays :
D'après Mikdashi Z. (1998)11(*) « le
risque pays, s'applique aux différente formes d'endettement qu'il
s'agissent de créances non négociables (bancaires ou non
bancaires), ou de titres de portefeuille d'investissement ou de négoce
et provient de l'incapacité ou de refus d'un pays à fournir des
devises nécessaires pour satisfaire les engagements financiers de l'Etat
ou des agents économiques privés opérant dans ce
pays ».
Ce risque constitue un autre aspect du risque bancaire, il est
appelé aussi le risque souverain puisqu'il se manifeste suite au non
remboursement de la créance étrangère, qui est due
à la condition économique, politique, sociales et
financière de pays débiteur. Il trouve son origine dans deux
principaux phénomènes, une incapacité de paiement et le
refus de remboursement des dettes, qui sont liées aux opérations
internationales. On d'autre terme ce risque représente tout les
éléments d'incertitudes qui se matérialisent par une
volatilité spécifique de l'investissement international par
apport à un investissement domestique.
I-2- La concurrence bancaire et
risque de crédit :
Le premier type de risque est traditionnel, c'est le risque de
crédits, ce risque se manifeste dans la défaillance de la
contrepartie et peut provoquer des crises financières dues à un
surendettement. Du fait l'excès de risque peut être
considéré comme le résultat d'une décision de
crédit qui peut engendrer un risque de défaut de
l'établissement financier qui est supérieur au niveau acceptable
désigné par les partenaires de la banque.
En effet le risque de crédit a été le
principal risque pris en compte par la réglementation prudentielle,
puisqu'il aggrave la situation de la banque et le conduit à
l'instabilité ainsi que l'illiquidité, ce genre de risque peut
être généré par la concurrence. De ce fait, la
suppression de l'encadrement de crédit, le décloisonnement
financier ainsi que la libre circulation des capitaux, ont fais perdre au
banque sa position monopolistique d'où il y a recoure au finance du
marché (finance direct).
Du fait un besoin de financement de la part des clients sera
réglé sur le marché direct, ce qui représente un
déclin dans la fonction traditionnelle des banques. En d'autre terme une
concurrence intense peut entraîner à la fois une baisse de la
rentabilité des opérations traditionnelles (effet prix) et le
recoure d'un nombre important des clients vers le marché financier, ces
doubles effets ont poussé les banques à supporter un niveau de
risque élevé. Un environnement très concurrentiel, on
particulier sur le marché de crédit, peut incité les
banques à accepter des mauvais risques qui ne correspondent pas à
la politique de crédit de l'établissement.
D'après les études menées par Diesch M.
(2005)12(*), il existe deux grandes raisons de douter du
caractère souhaitable de la concurrence (trop forte) dans l'industrie
bancaire. D'une part une forte concurrence, en affectant les marges bancaires,
peut détériorer l'instabilité et accroître le risque
systémique, d'autre part, une genèse de l'application de
certaines techniques bancaires notamment en matière de gestion du risque
et une entrave du processus de répartition des revenus et des pertes qui
conduisent à une allocation efficiente du capital dans
l'économie. En effet il existe des modèles qui
s'intéressent à cette relation entre l'excès du risque et
le niveau de concurrence, d'où Hellmann et al. (2000) mettent en
évidence la possibilité d'un comportement de risque excessif sur
un marché fortement concurrentiel.
En outre la banque occupe la position pivot entre l'emprunteur
et le prêteur, cette position pousse l'établissement de
crédit à concurrencer à la fois sur le marché de
dépôt et celui du prêts, cette double concurrence
réduit la marge bancaire et le rend plus exposer au risque.
I-3-
L'asymétrie d'information :
L'octroi du crédit ainsi que l'information sont
considérés comme les deux inputs fondamentaux de
l'activité bancaire, en matière d'intermédiation
financière. Du fait que chaque problème lié au
crédit (évaluation de risque de défaut) découle
essentiellement de l'asymétrie informationnelle, qui existe entre
prêteurs et emprunteurs qui engendre des conséquences
néfastes, et qui se traduit par un rationnement de crédit ou du
taux d'intérêt très élevé .
En effet, accorder un crédit est une décision
qui est à la fois irréversible et risquée puisque la
qualité et la profitabilité de l'investissement sont liées
à un futur incertain, ainsi que à la situation actuelle.
D'où l'asymétrie d'information sur le comportement de
l'emprunteur est particulièrement préjudiciable au moment de
l'octroi de crédit, puisqu'elle réduit la capacité du
prêteur à distinguer les bons clients de ceux mauvais, donc les
banques, et pour garder leurs stabilités, sont appelées à
collecter et exploiter efficacement les informations disponibles afin
d'évaluer correctement leur risque crédit.
Divers auteurs ont montré que cette asymétrie
d'information est à la source du phénomène de
sélection adverse et de l'aléa moral.
Ø La sélection
adverse :
D'après les études de G. Akerlof (1970) qui est
presque le premier à mis en évidence ce phénomène
de sélection adverse (information cachée), suite à son
célèbre exemple du marché des voitures d'occasion, selon
laquelle l'incertitude sur la vraie qualité de produit crée la
possibilité de fraudes, en d'autre terme c'est l'incapacité
à obtenir une information correcte et exacte sur les
caractéristiques des biens.
En ce qui concerne le secteur bancaire, l'anti selection ou la
selection adverse apparaît lorsque certaines informations pertinentes sur
la situation de l'emprunteur ne sont pas connues ou publiées aux
prêteurs, ce type d'asymétrie d'information conduit à une
allocation inefficace du crédit et notamment à un
phénomène de rationnement de crédit (J. Striglitz A. Weiss
(1981))13(*). Ce dernier trouve sa naissance en cas de
manque de transparence afin de différencier les projets d'emprunts.
En effet, en appliquant des taux d'intérêts
élevés, la banque se trouve face à des demandeurs de
crédit de mauvaise qualité, ce qui pénalise les individus
dont les projets sont moins risqués. D'après Stiglitz et Weiss un
taux d'intérêt élevé peut pousser les
établissements de crédit à entreprendre les projets dont
la probabilité de succès est faible du fait cet effet
d'évolution du taux peut inciter les emprunteurs les moins
risqués de quitter le marché de crédit, alors qu'un taux
inférieur les attirera. Ce type d'information (ex-ante) est au centre de
genèse de risque découlant de l'octroi de crédit.
Ø L'aléa moral :
Appelé aussi le risque de moralité
(asymétrie ex-post) il est identifié par l'incomplétude de
l'information qui provient du comportement non observable susceptible
d'être entrepris suite à la signature du contrat.
A la suite de l'octroi de crédit, le préteur se
trouve dans un cadre d'insuffisance d'information à propos des actions
prises par l'emprunteur et surtout la situation exacte du projet, en effet
l'établissement de crédit est appelé à
contrôler l'activité de l'investisseur pour vérifier qu'il
ne cherche pas à dissimuler les rendements réels découlant
de son projet d'investissement, pour ne pas avoir rembourser sa dette qui peut
se manifester par la probabilité de défaut et un surcroît
de risque crédit.
En d'autre terme les problèmes liés à
l'aléa moral apparaissent lorsqu'un individu, une entreprise, ou un
particulier entreprend une action inefficace ou reçoit une information
impertinente, par ce que est simplement son intérêt individuel se
trouve incompatible avec celui du collectifs, d'où un comportement de
surendettement de la part des emprunteurs peut être
considéré comme un choit favorable en matière de
solvabilité de l'entreprise mais au détriment des prêteurs
qui peut créer un excè de risque crédit en cas de non
remboursement.
D'après H. E. Leland et D. H. Pyle (1977),
l'intermédiation financière reste insuffisante pour qu'elle
puisse résoudre le problème d'aléa moral et de
sélection adverse, puisque le savoir bancaire reste d'une part
incomplet, tant que le rendement du projet d'investissement est lié
à l'évolution de l'environnement, et d'autre part
asymétrique dans le sens où l'information est inégale
entre prêteur et emprunteur. D'où, cette distribution
informationnelle inéquitable entre l'établissement et les
demandeurs de crédit encourage le recourt au financement direct en
générant des coûts de transactions.
En présence de ces deux type d'information (ex-ante, et
ex-post) la banque se trouve incapable d'offrir des contrats pertinents qui
répondent au même temps aux exigences de prêteur ainsi que
la sienne, en effet la collecte d'information sur l'emprunteur est très
coûteuse ce qui peut engendrer un excès de risque
crédit.
II- L'évolution de la
réglementation bancaire :
La naissance du comité de Bâle en 1974
était comme l'une des réactions le plus importantes dans cette
période à partir du lancement des documents qu'elle propose en
matière de réglementation prudentielle.
Ce comité mis en place par les gouverneurs des banques
centrales du G1014(*)
sa principale réussite était par la construction
et l'adoption d'un ratio international de solvabilité (ratio Cooke), son
évolution était pour mieux prendre en compte les mutations de la
finance mondiale marquées par les reformes (Bâle II) dans laquelle
l'approche qualitative vient compléter celle quantitative.
II-1-
L'accord du Bâle I
Les accords de Bâle ont pour objectif de recommander aux
banques, de structurer leur bilan d'une certaine façon que le ratio qui
doit être respecté appelé le Ratio Cooke.
L'accord de Bâle sur les fonds propres de 1988, est
considéré comme un résultat de la montée des
risques bancaires ainsi que de la dégradation des fonds propres, dans
les grandes banques internationales. Elle encadre le risque de crédit
par le respect d'un ratio unique et simple appelé le « ratio
Cooke ». Ce ratio a pour objectif principal l'amélioration de
la solidité du système bancaire à l'échelle
national et international, ainsi que de réduire les
inégalités concurrentielles entre les banques.
Le principe de ce ratio, c'est le rapport entre les fonds
propres (composé du capital et réserve) et les
éléments complémentaires, tel que les provisions , les
titres subordonnés et les engagements hors bilan pondérés
aux risques, du fait qu'il ne dépasse pas le 8%.
Echelle de pondérations prévues par
le comité de Bâle :
Pondérations
|
Contreparties
|
0%
|
Actifs sans risque (liquidité, créances
vis-à-vis des Etats et des banques centrales de l'OCDE).
OCDE : Organisation pour la coopération et le
développement économique
|
20%
|
Créances sur des banques et collectivités
locales de l'OCDE, créance sur les banques dont le siège social
est situé dans un pays de l'OCDE.
|
50%
|
Engagements garantie par des hypothèques ou un
crédit bail mobilier.
|
100%
|
Toute les autres éléments d'actifs, dont les
crédits à la clientèle (entreprises et particulier), la
dette des PVD et des pays hors OCDE.
|
Source : Joël Bessis (1995) «gestion des
risques et gestion Actif-Passif des banques » Edition DALLOZ.
Afin de s'adapter aux innovations financières et faire
face au apparition des nouveaux risque qui n'étaient pas prises en
considération par la première configuration puisque ce ratio
couvrait uniquement le risque de crédit, des nouveaux travaux ont
été entrepris en 1996 pour la prise en compte du risque de
marché (risque de change, risque de taux).
Malgré les apports bénéfiques de ce
comité dés son commencement en 1988 a était un sujet de
critique à cause de certaines limites. Si ce ratio a permit de
définir un minimum réglementaire commun des fonds propres en
adoptant un système simplifier d'évaluation du risque, il n'est
pas évidant qu'il présente certaines faiblesses.
On ce qui concerne les pondérations forfaitaires
uniquement basés sur une logique institutionnelle, ne prennent pas en
considération les probabilités de défaut qui peuvent
être élevé se qui signifie que la pondération des
risques s'effectue selon la nature juridique de l'emprunteur et non pas au
risque réel supporté par la banque, du fait que toute les
entreprises sont considérées comme ayant le même risque de
crédit. De plus ce ratio ne prend pas en considération les autres
catégories des risques (sauf risque de marché) qui peuvent
influencer négativement sur l'activité bancaire, puisqu'ils sont
considérés comme les principaux facteurs des crises
récentes dans les pays émergents.
La simplicité de l'application de ce ratio a eu pour
conséquence une appréciation erronée des risques, un
écart entre le capital réglementaire et le capital
économique (capital calculer par les banques pour mesurer les risques
réels) ainsi que sa non adaptabilité aux nouveaux instruments
financiers tel que la titrisation. Compte tenu de l'impact du ratio Cooke sur
le processus de décision interne des banques, une sérieuse
correction apparaissait nécessaire.
II-2- Le nouvel accord du Bâle :
Actuellement, l'accord de Bâle est encours
d'évolution et de renégociation, d'où pour combler les
lacunes ainsi que les différentes critiques subies par la Bâle I,
le ratio Cooke devrait laisser la place en 2004 au nouveau ratio appeler
« Mac Donough » qui ne change pas l'esprit de l'accord
initial mais l'enrichit, et repose sur une exigence du type :
Ratio MacDonough
Ni la définition des fonds propres et des fonds propres
complémentaires, ni la limite des 8% ne changent. Seul le
dénominateur varie car il faudra prendre en compte trois types de
risques : le risque de crédit et le risque de marché, ainsi
que le risque opérationnel. Le nouveau projet de l'accord est
conçu pour permettre de sortir de schéma « un ratio
unique pour tous et tous les engagements »15(*)
Cette réglementation prudentielle imposera aux banques
de couvrir leurs risques de crédit et de marché, mais
également leur risque opérationnel .En termes quantitatifs c'est
la couverture du risque de crédit qui revêtira la plus grande
importance. L'objectif essentiel de lancement de cet accord c'est de contenu
à promouvoir la sécurité et la solidité du
système financier, assurer des meilleurs condition de concurrence (au
niveau international), développer une approche que tienne compte de
niveau réel de risque, propre a chaque institution financière, et
surtout créer une méthode plus sophistiquée pour le
traitement des risques, ainsi que rendre les fonds propres plus sensibles aux
risques.
Tous ces objectifs déjà cité pour
assuré la stabilité financière des établissements,
ne sauraient pas donc réaliser, uniquement à travers les
exigences minimales on fonds propres, d'où il y aura une prise en compte
des trois piliers de reformes mise en place par cette comité tel que,
l'exigence minimale en fonds propre, (pilier1), la surveillance prudentiel
(pilier 2) et finalement un processus d'examen individuel par le
contrôleur et discipline de marché (pilier3).
II-3-
Les trois piliers de la reforme :
Ø Exigences minimales en fonds
propres :
Cette premier reforme vise à corréler la charge
des fonds propre avec le risque de crédit des actifs et de mettre
en place d'autre exigences concernant les risques qui n'ont pas étaient
prise en compte, tel que le risque opérationnel nouvellement entrepris,
en ce qui concerne le risque de crédit, il a était
étudié selon deux approches, l'une quantifiée de
méthode standard et l'autre fondée sur la notation interne des
banques. L'objectif de ces nouvelles approches est d'affiner les
éléments de calcul et de pondération en fonction de
risque.
- L'approche standard :
Qui consiste à classer les emprunteurs en tenant compte
de leur type, ainsi que de leur probabilité de défaut en
recourant aux agences de notation externe. En adoptant cette approche il y aura
un passage d'une méthode quantitative à une autre à la
fois quantitative et qualitative. Donc une nouvelle matrice de
pondération a été élaborés, elle se fonde
non seulement sur le critère institutionnel mais également sur la
probabilité de défaut apprécier par les agences
spécialisées (agences de rating externe).
-L'approche de notation
interne :
Vise à calculer les fonds propres selon une
méthode qui prend en considération les notes de crédits
internes donnés par la banque. La méthode de notation interne
retenu par la banque devra lui permettre de mesurer ces risques (risque de
crédit, risque du marché) et de définir sa propre
provision, en d'autre terme la banque est appelée à estimer par
ses propres moyens, et leurs informations internes, la charge en capital
c'est-à-dire le montant de fond propre nécessaire pour couvrir le
risque de crédit.
Ø La surveillance
prudentielle :
L'objectif principal de la surveillance prudentielle est de
s'assurer que les banques évaluent d'une manière efficace
l'adéquation de leurs fonds propres au regard de leur profil de risque
du fait que la réalisation de l'objectif visé par les instances
de réglementation nécessite la mise en place d'un niveau de
contrôle interne lié au engagement de chaque banque, des
procédures et de certaines méthodes en ce qui concerne
l'affectation en matière de fond propre, pour évaluer les risques
de crédit. De plus il était remarquable que cet Bâle II,
défini les prérogatives du comité, en matière de
contrôle en ce qui concerne la possibilité d'intervention sur les
exigences et les processus de gestion de risque afin de garantir le respect des
normes.
En d'autre terme, un processus rigoureux de surveillance doit
être mis en oeuvre comprenant notamment :
ú La surveillance par le conseil d'administration et la
direction générale, de fait que celle-ci a la
responsabilité de déterminer les objectifs et les limites de la
banque par rapport aux risques. Il doit s'assurer que la direction met en place
un système de mesures permettant d'évaluer les différents
risques.
ú L'évaluation complète des risques,
d'où les divers types de risques auxquels la banque est exposée
,doivent être pris en compte dans le processus d'évaluation des
fonds propres nécessaires.
ú Le suivie et le reporting, a cet égard les
banques doivent mettre en place un système adéquats pour suivre
et rendre compte de l'exposition aux risques et de la façon dont une
modification du profil de risque de la banque affecte les besoins en fonds
propres.
ú La surveillance par le contrôle interne,
puisque le dispositif de contrôle interne d'une banque reste un
élément essentiel dans le processus d'évaluation des fonds
propres .La banque doit examiner périodiquement son processus de gestion
des risques pour garantir son intégrité, son exactitude et son
caractère raisonnable.
Ø La discipline du
marché :
Appelé aussi exigences en matière d'information
publiée, ce pilier vise à rendre l'information bancaire que ce
soit quantitative ou qualitative sur la nature de leurs risques, transparente
ainsi les exigences de communication financière qui sont basés
sur la structure du capital, les politiques et les méthodes de mesurer
les divers type de risques.
D'après les documents publiés par la
comité du Bâle (document soumis à consultation) janvier
2001 « les banques doivent mettre en place une politique de
communication adoptée à leur conseil d'administration de plus les
banques sont appelées à réfléchir à la
qualité de transparence et de fréquence de leur
communication ».
Les investisseurs et les acteurs de marché ont toujours
besoin d'une information comparable, fiable et pertinente afin d'évaluer
les banques en se basant sur des critères d'importance de leur
activité et de la couverture de leurs risques par des fonds propres.
Il s'agit également pour les banques de publier des
informations générales sur la méthodologie et les
données utilisées dans le modèle interne de risque de
crédit :
ú Notification d'acceptation de l'approche
fondée sur la notation interne par les autorités de
contrôle.
ú Pour chaque portefeuille, préciser si une
estimation propre ou un vecteur réglementaire pour les
probabilités de défaut (et les expositions en cas de
défaillance) est utilisé.
ú Pour chaque portefeuille, les méthodes
utilisées pour l'estimation et la validation des probabilités de
défaut.
ú Les informations nécessaires pour
l'évaluation du modèle , l'usage fait en interne par la banque
des estimations outre les besoins en fonds propres fixés par l'approche
de notation interne, la responsabilité et l'indépendance du
processus de notation .
ú Les rapports entre les notations internes et
externes.
ú Le processus de gestion et de reconnaissance des
techniques de réduction du risque de crédit.
Conclusion :
L'environnement macroéconomique défavorable, la
non adaptabilité des banques à la libéralisation
financière, ainsi que le non respect du cadre réglementaire et
légal, sont au centre de multiplication de nombre des crises
déclenché dans divers pays du monde.
En effet les établissements de crédit, et dans
ce contexte national et même international instable, se trouvent face
à divers types de risques qui menacent leurs performance et les
fragilises, mais le risque de crédit reste toujours au coeur de la
défaillance bancaire à cause de la montée de la
concurrence, et le déséquilibre informationnelle entre
prêteur et emprunteur.
Dans cet égard le nouveau cadre réglementaire
présenté par le comité du Bâle représente
l'une des principaux travaux pour faire face au risque bancaire et limite son
évolution, en proposant des différentes méthodes de
mesurer les risques et surtout le risque crédit. Donc une
évaluation de risque de contrepartie (crédit) devient
nécessaire pour mieux maîtriser les probabilités de
défaut que doivent supporter les établissements de crédit.
CHAPITRE II :
L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT
Introduction :
L'octroi du crédit par une institution
financière est toujours une opération risquée car
l'événement de non remboursement des dettes de la part d'un
emprunteur défaillant devenu réalité et fait
fréquent induit des effets pervers sur la situation financière de
l'établissement de crédit.
De ce fait, un programme de maîtrise et de gestion du
risque de crédit devient une nécessitée et un objectif
recherché par les banques pour remédier à telle
défaillance. Cette entreprise exige au préalable, si ne qua non
une bonne identification du risque et l'élaboration d'un système
viable de son suivie et de sa mesure.
La plupart des modèles a été ainsi
conçue par des spécialistes d'horizon divers, à savoir les
statisticiens et les superviseurs afin d'évaluer le risque lié au
crédit. Ces modèles se sont assignés comme fiable et
primordiale pour mesurer le risque de défaut d'une manière plus
sophistiqué et quantifiable.
C'est dans ces conditions, le risque de contrepartie s'est
ainsi exigé une principale préoccupation des banques, sa gestion
ne s'est toutefois pas opérée sous les mêmes angles et
s'est appuyée sur une multitude d'approches privilégiant
notamment la modélisation.
L'étude de l'évaluation du risque de
crédit objet de ce chapitre se fera ainsi en deux temps, on
présentera au départ les divers types d'approches ensuite on
avancera les principales modèles d'évaluation du concept.
Section I : Le risque de crédit : une
multiplicité d'approche
Le risque de crédit ainsi que son rôle important,
mettant en danger l'activité des établissements financiers, sont
au coeur des innovations et de développement des divers modèles
afin de mieux maîtriser et gérer ce risque de défaut d'une
manière plus efficace.
En effet cette nécessité de mesurer le risque de
crédit, mise en place et impulsée par les marchés
financiers et les autorités de supervision tel que les travaux
proposés par la Bâle II, a fortement stimulé la
modélisation de ce risque, en transformant la conception qualitative et
subjective de défaut, en une évaluation quantitative et
probabiliste de ce risque.
Dans ce cadre plusieurs méthodes sont destinées
à mesurer le risque de contrepartie , à côté de
celle statistique appelée aussi l'approche quantitative , on peut
trouver l'approche structurelle présentée par le modèle de
Merton , l'approche actuarielle connu sous le nom de rating, l'approche
macroéconomique et d'autre par le spread .
Tout ces approches là, avec une diversité au
niveau de démarche théorique, ainsi que leur mise en oeuvre, sont
caractérisées par différents types de modèle qui
ont pour objectif unique la maîtrise du risque de crédit. En effet
la modélisation de risque de défaut est considérée
comme une innovation en matière de gestion de risque, d'où
malgré les avantages découlant de ses approches , il y a une
complexité et des limites qui restent toujours présentes.
I - Le risque de
crédit :
I-1- Identification :
Le risque de crédit ce défini traditionnellement
comme le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur
sur un engagement de remboursement du dette (obligations, prêts
bancaires, créances commerciales, ...) qu'il à
contracté.
Ce type de risque est sans doute le plus important de tout les
risques auxquels sont exposées les institutions financières, dans
la mesure où il met le plus en cause la survie de l'organisation, il
résulte à la fois des facteurs liés à la
santé de l'économie (récession/expansion) et des facteurs
spécifiques aux emprunteurs.
En outre ce genre de risque lié au crédit, peut
être décomposé en trois compartiments :
Ø Le risque de défaut, de défaillance, ou
de contrepartie qui correspond à tout manquement ou tout retard sur le
versement du principale de la dette contractée, selon l'agence de
notation Moody's.
Ø Le risque de dégradation de la qualité
du crédit qui correspond au risque que la qualité de
crédit perçue de l'emprunteur se détériore, cette
dégradation se traduit par une hausse de la prime du risque
(crédit spread) liée à l'emprunteur qui se définie
comme l'écart entre le rendement exigé d'un emprunteur
risqué sur le marché et le taux sans risque (rendement des titres
de la dette souveraine). En effet, le risque de dégradation et de
défaut ,sont corrélés dans la mesure où la
détérioration de la qualité peut être poursuivie
d'une défaillance.
Ø L'incertitude liée au taux de recouvrement
qu'il est possible d'obtenir après survenance de défaut (à
la suite de procédures judiciaires).
Le risque de crédit pose des problèmes
délicats de mesures du fait que les pertes possibles sur une
contrepartie dépendent non seulement des engagements mais aussi de la
probabilité de défaut des contreparties, qui n'est pas facilement
mesurables.
I-2- La gestion du risque de
crédit :
La gestion et le contrôle des risques, conduit à
améliorer la solidité financière des établissements
de crédit, c'est une fonction de pilotage indispensable, son objectif
est d'optimiser les risques et les performances ainsi que d'assurer son
financement.
En effet la gestion du risque de crédit, à pour
objectif de mesurer et de contrôler le risque lié au contrepartie
afin de :
Ø Assurer la pérennité de
l'établissement en évaluant le risque.
Ø Facilité la prise de décision pour les
opérations nouvelles par la connaissance des risques, et surtout
permettre de les facturer aux clients.
Cette fonction de maîtrise de risque s'effectue
« à priori » au moment de prendre des
décisions d'engagement et « à posteriori »
une fois les décisions prises pour suivre les engagements et estimer les
risques sur les portefeuilles d'actifs.
La mesure du risque de crédit est l'une des
priorités stratégiques de la banque, du fait qu'il existe
plusieurs méthodes quantitatives considérées comme des
techniques traditionnelles de mesure de risque.
A titre d'exemple le scoring , qui est parmi les plus vieux
modèles de décision en matière de crédit
d'après Mester 199715(*) « le crédit scoring
est une méthode statistique afin de prédire la probabilité
qu'un demandeur de prêt ou un debiteur existant fasse
défaut »
Cette technique « scoring » à vue
le jour suite aux travaux pionniers de Beaver(1966) et d'Altman (1968),
d'où le premier utilise une méthode de classification
dichotomique et observe la capacité de méthode de classification
dichotomique et la capacité de six ratios à classer correctement
les entreprises , il s'agis d'un modèle d'analyse discriminante, alors
qu'Altman (1968) , a mis au point la première fonction score , à
partir de l'utilisation d'une analyse discriminante multi variée , connu
sous le nom ; la fonction Z.
La construction de cette fonction nécessite, dans un
premier temps, d'identifier dans un èchontillon deux groupes
d'entreprises (entreprises défaillantes, entreprises non
défaillantes), ensuite la sélection des ratios les plus
représentatifs de la rentabilités, la structure financière
et la liquidités, afin de déterminer la fonction discriminante
et enfin la validation des résultats trouvés.
En effet le principe consiste à déterminer
empiriquement la combinaison linéaire de ces variables qui permettent de
distinguer les entreprises qui ont fait faillite de celle saine.
Cette combinaison linéaire se présente par la
fonction suivante :
Zn =
Z : score représentatif du risque de faillite
Xi : facteur quantitatif
Wi : poids respectifs de chaque secteur
En outre le crédit scoring est une méthode qui
est destinée à détecter préventivement les
difficultés des entreprises en se basant sur des données
historiques, afin de déterminer une fonction Z ou score utilisé
comme indicateur de difficulté des défaillances des
entreprises.
Dans le cadre de la réglementation bancaire actuelle ,
les modèles de prévision des faillites des entreprises , d'une
manière quantitative tel que la fonction score , perdent leur
intérêt du fait que cette technique est utilisé dans des
cas particuliers ,par des professionnels et des petites entreprises.
A cet égard le crédit scoring est
considéré comme un outil d'aide à la décision et de
délégation mais ne doit pas prendre la décision, de plus
la non prise en compte de l'aspect qualitatifs (utilisé uniquement des
variables quantitatives). Encore, l'utilisation d'un score peut être
considéré comme dangereux, à cause de sa non
adaptabilité à certains secteurs d'activités, en d'autre
terme les fonctions discriminantes sont différentes d'un secteur
à un autre.
D'un autre côté la fonction score
nécessite des actions d'actualisation ainsi que la création et
l'entretien d'un score par une banque sont coûteux et nécessitent
des bases de données de crédits de taille élevée,
que les petites banques ne peuvent pas les atteindrent facilement. Ce qui
entraîne l'évolution et l'apparition des nouvelles techniques, tel
que la titrisation, et les produits dérivés de crédits,
afin de se protéger contre le risque de crédit.
I-3-Le capital économique
et le value at risk (VAR) :
Le capital économique, c'est le montant du capital que
la banque décide d'allouer afin d'absorber ses pertes, il permet de
faire face aux potentiels défauts de crédits d'un portefeuille
résultant d'aléas non anticipables, ainsi que de se
protéger contre des pertes potentiels mesurées d'une façon
subjective du fait que ce capital est considéré comme une mesure
de risque qui permet de faire face au perte inattendue dans une institution
financière , d'où il agit comme un tampon pour ce type de
perte.
Ainsi, le terme capital économique se
réfère au montant des fonds propres qu'une banque alloue
à une opération ou à un portefeuille ,de telle sorte qu'en
cas des pertes, la probabilité que ces dernières restent
inférieurs aux fonds propres, soit compatible avec les objectifs de
notation de la banque .Cette notion est utiliser par les banques lors de
l'allocations du capital aux différentes activités et dans la
prise en compte du couple rendement /risque , du fait que les fonds propres
réglementaires et le capital économique ne peuvent être
totalement alignés.
La mesure du capital économique trouve un obstacle dans
l'évaluation du montant des pertes, ainsi et pour déterminer
cette évaluation on peut procéder de la même façon
que pour les risques du marché, en divisant les pertes en deux
catégories, la moyenne des pertes et la volatilité de ces pertes
autour de la moyenne. En d'autre terme en peut commencer par la construction de
la distribution des portefeuilles de crédit, cette dernière prend
une forme particulière et différente de la loi normale, qui est
la même pour le risque du marché.
En effet, si la banque cherche à couvrir les pertes
attendues c'est au capital économique le rôle d'absorber les
pertes supplémentaires appelées aussi « pertes
inattendues » celles ci sont déterminées par la
différence entre la value at risk et les pertes attendues. Ainsi pour
mesurer ces pertes, plusieurs recherches sont mis en place, en transposant du
risque de marché au risque de crédit, tel que la notion value at
risk(VAR) qui permet de synthétiser en une valeur de risque de pertes
qu'encours une institution financière du fait de son exposition au
risque de crédit.
Perte prévue
Niveau de confiance
(p. ex. 99,9%)
Montant des pertes
Perte imprévue
Volatilité
Pertes prévues et
imprévues, fonds propre économiques
Distribution de fréquence du montant des pertes
|
Source : crédit suisse.
II - Les divers types
d'approches :
Il existe quatre théories du défaut, qui
permettent de conditionner les modèles internes, d'ou on trouve
l'approche par les actifs ou structurelle initiée par Merton (1974),
l'approche économétrique appelée aussi
macroéconomique, l'approche actuarielle et celle par le spread.
Pour les deux premières approches déjà
citées, celles créent une relation de causalité
théorique entre l'événement de crédit et les
facteurs de risque, en effet l'évolution de ces derniers va influencer
le niveau de la probabilité de défaut, ainsi que la
théorie des options relie la probabilité de défaut
à l'évolution de la valeur des actifs d'une firme.
Alors que pour l'approche économétrique
où le défaut est lié à l'effet du cycle, ce sont
les variables macroéconomiques ainsi que leur volatilité qui
expliquent le défaut. En ce qui concerne l'utilisation des matrices de
ratings qu'on l'appelle approche actuarielle, elle procure des
probabilités moyennes de défaut historique, en ce qui concerne
l'approche par le spread, le modélisateur déduit la
probabilité de défaut des données obligataires.
II-1-L'approche
structurelle : modèle de la firme
L'approche structurelle du risque de crédit à
vue le jour suite au travaux de Merton(1974), qui sont fondés sur la
théorie d'évaluation des options développés par
Black&Scholes(1973).
D'après Elizalde. A
(2005)16(*), le modèle de Merton (1974)
était le premier modèle moderne de défaut ainsi que le
premier modèle structurel, du fait qu'il relie directement le risque de
crédit à la structure financière de la firme, d'où
qu'une possibilité de faire défaut se manifeste lorsque le prix
des actifs se trouve au dessous d'un certain seuil, qui est situé
à proximité inférieurs de la valeur des dettes. A titre
d'exemple, une entreprise ayant une structure du capital, composée de
capitaux propre (actions) et d'une unique dette sous la forme d'une obligation
à zéro coupon du nominal M, et échéance T, en se
qui concerne le défaut, il ne survient qu'en cas de non remboursement du
nominal de la dette à l'échéance.
Ce type d'approche est développé aussi par
divers travaux autres que celle de Merton (1974) en essayant de
présenter le défaut comme un processus endogène
directement lié à la structure du capital d'une firme, en d'autre
terme le profil de gains des actionnaires et des créanciers, est
comparable à celui des options.
On outre, les models structurels saisissent le risque de
crédit comme la probabilité d'insolvabilité, en d'autre
terme le risque que la valeur des actifs d'un débiteur ne couvre plus le
montant de ses dettes, de même cette approche conduit
théoriquement à une évaluation de la dette risqué
et des produits dérivés de crédit qui correspond à
la valeur des actifs de l'entreprises.
Cette approche qui trouve son application dans les
modèles bancaires d'analyse de portefeuille de crédit, son
avantage majeur est d'articuler le risque de crédit et la performance de
la firme, permettant une évaluation intégrée et
cohérente des divers titres émis par l'entreprise qu'ils
s'agissent des actions ou d'obligations convertibles, ou encore des dettes
risquées. Ainsi les modèles structurels sont
considérés comme une approche systématisée qui
remplacerait une démarche traditionnelle d'évaluation au cas par
cas du risque crédit de chaque firme à partir de
l'évolution de son comportement.
Pour les limites qui découlent de ces modèles de
la firme sont d'ordre conceptuel et pratique, du fait qu'il est difficile
à mettre en place la procédure d'évaluation de la
structure complexe des priorités de remboursement, en fonction de la
séniorité de toutes les dettes du passif et du hors bilan. De
plus ils trouvent généralement des difficultés à
rendre compte d'une manière convenable de la structure des spreads de
crédit observée, et de leurs sensibilités à
certaines variables (taux d'intérêts), d'où ils ne prennent
pas en compte de la non convergence vers zéro des spreads de
crédit pendant une échéance courte même pour les
entreprises moins endettés.
II-2-L'approche
macroéconomique :
Ce type d'approche d'ordre macroéconomique
considère le défaut comme une fonction de la position d'un
secteur dans le cycle économique. En d'autre terme cette approche
consiste à évaluer la manière dont les différents
scénarios macroéconomiques peuvent affecter le risque d'un
portefeuille, d'où celui-ci est considéré comme une
agrégation « bottom-up » du risque propre à
chaque entreprise, et d'autre de type « top-down » qui
évalue des déterminants communs et applicables à
différentes catégories des débiteurs.
A ce stade, l'approche macroéconomique a pour objectif
majeur de transformer les matrices inconditionnelles de transition à un
autre conditionnelles à la position de l'économie dans l'ensemble
du cycle, d'où en période de chute d'activité les
probabilité de défaut augmentent et la situation des emprunteurs
s'aggrave, alors que dans la période de maturité on se trouve
dans une situation inverse.
Ainsi une nécessité d'un modèle
multifactoriel afin de simuler les probabilités de distribution de
défaut et de migration pour les débiteurs dans différentes
industries pour chaque pays, ces probabilités sont
déterminées d'une manière conditionnelle en fonction des
facteurs macroéconomique, comme le taux de croissance, le taux de
chômage, le taux de change, les taux d'intérêts,...
La probabilité de défaut est
présentée comme suit :
P,t j = F(Yj,t ; Vj,t)
Où : Pj,t : la probabilité
conditionnelle d'un débiteur classé dans le segment j (pays,
industries, catégorie de rating) au temps t.
Yj,t : indice macroéconomique spécifique au
segment j (pays, industries, catégorie de rating) construit sur la base
d'un modèle multifactoriel de la forme suivante :
Yj,t = G(Xi,t ; Vj,t) et Vj,t ~ N(0,j)
Où Xi,t=(X1,t ; X2,t ; .......Xn,t)
Les différentes variables macroéconomiques, dont
dépend le segment j sont en période t, et Vj,t
considérées comme un terme d'erreur qui suit une démarche
aléatoire et représente les divers chocs et innovations ,
indépendamment des Xi,t.
Ce modèle se partage en deux compartiments, les
variables macroéconomiques qui caractérisent le cycle, et les
innovations (systémiques et spécifiques aux secteurs), qui
créent l'incertitude sur la distribution des pertes dans les simulations
de Monte Carlo.
En ce qui concerne les corrélations de défaut
entre divers segments de risque, elles ne sont pas modélisées,
car elles sont déterminées d'une manière implicite
à travers la réactivité de chacune d'elles ,et à
travers des variables communes ce qui est contradictoire avec les deux autres
approches.
En effet le modèle met en évidence les effets de
diversification et les facteurs systémiques non diversifiables,
d'où plus le portefeuille sera diversifié moins les chocs non
systématiques seront importants. Ainsi son avantage se manifeste dans
l'utilisation des sources d'information plus diverses par apport à
celles utilisées par les autres modèles, mais l'existence d'une
certaine relation de causalité dans le passé, qui est
utilisé comme un outil statistique de régression peut ne pas
être vérifiée dans le futur, puisque une information sur
les taux de défaut par pays ou par industrie est relativement rare,de
plus il peut être considéré comme délicat la
réalisation de certaine estimations en se basant sur des variables
macroéconomiques sélectionnées arbitrairement.
II-3-L'approche
actuarielle :
Une nouvelle approche s'est développée
grâce au recours aux « rating » appelée aussi
notation de crédit, c'est l'approche actuarielle qui est similaire
à celle de management du risque de marché où aucune
hypothèse n'est faite sur la cause des mouvements de prix de
marché, d'où le risque de défaut n'est pas
nécessairement relié à la structure capitalistique de
l'emprunteur ni à la situation économique du secteur auquel il
appartient.
En effet les ratings ne mesurent pas directement des
probabilités de défaut, mais ils se constituent comme une base
pour les estimer, du faite que les agences de notation attribuent des notes
concernant des échantillons d'entreprises suffisamment large dont
l'objectif recherché, et que ces données historiques de
défaut soient significatifs pour les prendre en considération ,
en d'autre terme les données statistiques de défaut historique
peuvent être utilisées comme l'estimation des probabilités
futures de défaut.
Ce type d'approche actuarielle des événements de
crédit par les ratings nécessite de bien définir les
caractéristiques de ces derniers sous certains aspects, l'horizon
d'estimation, la dépendance par apport aux cycles économiques et
l'homogénéité sectorielle. Ainsi, des tables de
défaut sont mise en place par les agences de notation, appelées
aussi (de mortalités), qui consistent à rassembler les
séries historiques ceux de défaut passées comportant des
taux de mortalités marginales (pour un horizon d'un an) et ceux
cumulés (horizon de plusieurs années) par classe de rating. De
plus l'existence d'une matrice de transition qui est considérée
comme « la matrice qui définit pour un crédit, une
classe de crédit ou encore tout un portefeuille, l'ensemble de
migrations c'est-à-dire des probabilités de passer d'une classe
de crédit à une autre (y compris la probabilité de faire
défaut à partir de chaque classe de
crédit)17(*).
L'approche par les ratings, est en ce qui concerne sa
méthodologie est utilisée d'une manière fréquente
dans la filière crédit des banques, pour la matrice de
transition, qui se base sur des données établies sur une longue
période, peut entraîner l'extrait d'une probabilité moyenne
et très approximatifs, en d'autre terme il y a une supposition que ces
probabilités de transition sont les même au cours du temps et
elles sont indépendantes des événements passés,
alors que la situation financière d'un emprunteur se trouve
conditionnée par sa situation au cours des périodes
présidentes. D'une manière générale ce matrice se
trouve stable dans l'espace, puisqu'il décrit le risque d'une
façon identique quels que soient le secteur et la localisation
géographique, de plus toutes les entreprises de même rating ont la
même probabilité de défaut quelque soit leurs taux de
recouvrement.
II-4-L'approche par les
spreads :
La naissance de ce type d'approche est pour résoudre
les difficultés des modèles de Merton, ainsi que pour tarifier
les produits dérivés de crédit, son rôle majeur est
de partager le taux d'intérêt nécessaire pour le
financement d'une contrepartie entre le taux sans risque et une prime de risque
appelée « spread », ce dernier incorpore
diverse informations sur la qualité de l'emprunteur, ainsi que la
liquidité de la transaction sous jacente ou plus générale
du marché.
Du faite qu'une autre méthode se manifeste par le
lancement d'une nouvelle approche qui consiste à calculer la
probabilité de défaut et les extraire directement des spreads ,
d'où ce type d'approche est fondée sur un processus
exogène qui caractérise la probabilité de
défaut.
Duffie et Lando(1999), qui mettent en évidence que la
sous évaluation des modèles structurels ne prennent pas en compte
la manque d'information sur les investisseurs , d'où les données
comptables publiées restent toujours insuffisantes et incomplètes
, alors que dans les modèles sous forme réduite , le temps de
défaut est défini d'une manière exogène et donne
plus d'importance au processus stochastique basé sur des informations de
marché au lieu d'information comptable.
Alors en ce qui concerne l'hypothèse d'absence
d'opportunité d'arbitrage est centrale, ce qui implique que
l'espérance du rendement des actifs est égale au taux sans
risque, en faite on peut déduire des taux , à la période t la probabilité de défaut
appelée aussi risque neutre en supposant un taux de perte en cas
de défaut noté L, ce qui implique :
Avec : taux sans risque
:le spread , qui permet de mesurer la perte anticipée
Section II : Les modèles d'évaluation du
risque de crédit :
La mesure du risque de crédit est devenue aujourd'hui
l'une des priorités des institutions financières, puisque ce
risque de défaut est considéré comme une notion plus
complexe qui recouvre des réalités différentes, selon le
contexte dans lequel il est évoqué et selon le caractère
négociable des engagements considérés.
A cet égard plusieurs méthodes, ou
modèles sont mis en place afin d'évaluer le risque lié au
contrepartie d'une manière plus représentative, du fait que
plusieurs recherches théoriques ainsi que des testes empiriques sont au
centre de développements des modèles pour évaluation
exacte de risque, parmis les modèles les plus connus on peut trouver, le
crédit Metrics, les modèle KMV, le credit portfolioview, le
credit risk+,...
I- Diversités des
modèles d'évaluation :
I-1- Le Credit
Metrics :
« Le credit Metrics , est
considéré comme le premier modèle de portefeuille
destinée à évaluer le risque de
crédit »18(*) , il à été mis en place
par J. P. Morgan (1997), qui le considère comme un modèle de
référence pour les années avenir .
Ce modèle permet une première
appréciation individualisée des grands risques d'un portefeuille
de crédit, du fait que les variations liées à la
qualité du dossier de crédit ne sont pas
déterminées uniquement par des événements
liés au défaut de l'entreprise comme le retard des paiements, la
faillite, les difficultés financières, mais également aux
fluctuations (appréciation ou détérioration) de la cote du
crédit de la firme.
Ainsi cette méthode estime la value at risk de
crédit sur la base d'une modélisation du risque de spread
associée au rating des actifs d'un portefeuille du fait qu'il part des
notion liées au marché (rating), ou des données
statistiques tel que celles publiées par les agences de notation
(matrice de transition, taux de défaillance), c'est la méthode
la plus opérationnelle.
En d'autre terme ce modèle est considéré
comme l'une des représentation de la valeur des actifs qui part de
nouveau des travaux de Merton (1974) ,et porte sur le rapport entre les
capitaux permanents d'une compagnie et le risque
d'insolvabilité.19(*)
Le credit Metrics comporte essentiellement trois
composantes qui se présentent comme suit :
Ø Une méthodologie conduisant à la
détermination d'un value at risk (VAR) du portefeuille de crédit
d'une institution financière ou d'une entreprise qui est fondée
sur l'étude des probabilités de transaction entre les classes de
notations et les corrélations entre ces probabilités.
Ø La collecte des données financières
historiques.
Ø Une application informatique (credit Manager) qui
permet de mettre en oeuvre la methodologie « credir
Metrics ».
Le modèle déjà cité ce
procède de la manière suivante :
Dans un premier temps, il permet d'évaluer l'exposition
de l'institution financière à chaque risque de crédit
individuel qui existe dans le portefeuille, par la suite il modélise le
comportement spécifique à chacun de ces actifs ainsi que les
risques de corrélation, d'où sur un horizon donné (un an
par exemple) ce crédit Métrics crée des distributions
d'événements de crédit , estimés à son tour
en fonction statistiques historiques , du fait que ces événements
de crédit sont correspondants aux migrations des emprunteurs entre les
classes de notation , puisque ce modèle construit une matrice de
transition de rating (y compris le défaut) , à un an pour les
divers catégories des actifs composant le portefeuille
étudié.
Il calcule ensuite des différentes variations de la
valeur de marché du portefeuille en fonction de chaque distribution
d'événement , du fait que cet analyse là s'enrichie par
les fluctuations de la valeur potentielle due aux évolutions des marges
de crédit et à la volatilité des taux de recouvrement au
situation de défaut, de plus le credit Metrics agrège ces
distributions qui existent entre les crédits , en essayant d'obtenir une
autre distribution de perte potentielle pour le portefeuille global
d'actifs.
D'après Gupton(1997)20(*), le credit
Metrics comporte certaines bénéfices qui consistent
à :
Ø Quantifier le risque de crédit
agrégé, d'autre terme les pertes potentielles dues aux
événements de crédit.
Ø Identifier les sources de risque et donc mesurer le
risque spécifique à chaque situation de crédit.
Ø Calculer le risque supplémentaire
apporté par une position au portefeuille total.
Ø Identifier le risque maximal acceptable, en d'autre
terme mettre en place des limites de risque.
Ø Détermine le montant du capital
économique que l'institution financière doit conserver en cas des
pertes non anticipées.
Le concept de ce modèle ce voit pratique et facile
à appréhender, alors que la méthode utilisée celle
de (Monte Carlo) est considérée comme consommatrice du temps de
calcul.
A coté de ces avantages plusieurs critiques de la
méthode credit Metrics proviennent de l'utilisation des matrices
de transition qui génèrent les probabilités de migration
de chaque catégorie de titre de crédit , puisque les statistiques
des agences de notation, afin de déduire les matrices de transition ,
ont souvent du retard sur l'évolution des spreads et rien ne prouve que
les corrélations et les taux de migrations utilisés par ce
modèle se produisent à l'identique au cours des prochaines
années.
I-2- Le modèle
KMV :
Un nouveau modèle est conçu afin de mesurer la
fréquence de défaut espérer (expected default frequency ou
EDF), la compagnie KMV offre une méthode spécialisée'
credit montor' qui identifie de façon périodique les
probabilités de défaut, ensuite comme méthode de gestion
de risque du crédit d'un portefeuille, KMV offre le portfolio
Manager qui serve à déterminer les caractéristiques
de risque et de rendement des portefeuilles de titre à revenue fixe.
Ces modèles de type KMV, se basent sur des valeurs du
marché et non pas des valeurs comptables, elles se procèdent
ainsi d'une modélisation prospective de la valeur de la firme, alors que
les autres méthodes se contentent d'établir des
corrélations statistiques entre les différentes variables, et qui
peuvent ne pas persister dans le futur.
Ainsi ces méthodes sont basées sur le
modèle de Merton (1974), d'où d'une part ils relient la valeur de
marché des capitaux propres de la société à celle
de ses actionnaires, de l'autre part ils comparent cette dernière
à la valeur de ses passifs. En effet la modélisation stochastique
de la probabilité de défaut, c'est développée dans
les années 90 par l'agence KMV, qui s'appuis sur des fondements
théoriques reconnus, celles proposées par Merton «
l'analyse de défaut de la firme », selon ce modèle les
actions d'une société endettée sont
considérées comme des options d'achats (call) avec un niveau
d'exercice égale à la valeur faciale de la dette.
De ce fait le KMV utilise le modèle d'évaluation
d'option afin d'arriver à des valeurs du marché individuelles des
actifs pour chaque emprunteur , les relations entre ces valeurs sont ensuite
reparties selon des facteurs spécifiques et communs , ces facteurs de
relation représentent la base du modèle de KMV.
En d'autre terme la modélisation stochastique de la
probabilité de défaut développée dans les
années 90 par l'agence KMV, en se basant sur le modèle de
Black&Sholes afin de déterminer la valeur de l'option, montre
qu'à tout instant 't' la différence entre la valeur du
marché notée Va, et le montant de la dette à rembourser
noté , qui représente la distance par rapport au défaut (DD)
est s'exprime comme suit :
Une fois (DD) obtenue, elle va être comparée par
KMV avec d'autres entreprises ayant une DD égale et dont on
connaît le taux de défaut historique afin d'obtenir PD (ou
expected default frequencier pour KMV).
Un obstacle pratique dans l'utilisation de ces modèles
se manifeste par la complexité de la structure du capital d'une
société, puisqu'elle comprend plusieurs types de dette à
échéance différente.
I-3- Credit
portfolioview :
C'est un modèle multifactoriel, qui est utilisé
pour simuler la distribution conditionnelle commune de défaut et des
probabilités de migration des différentes groupes, il est aussi
considérés comme le modèle de mesure de risque de
défaut développé par Wilson (1987-1997) et proposé
par McKinsey (1998)21(*).
D'où il propose une méthodologie afin de lier
les facteurs macroéconomiques (taux de chômage, taux de
croissance, PNB, ..) au probabilité de défaut et de migration,
à condition que les données soient disponibles, cette
méthodologie peut être appliquer dans chaque pays et aux
différents secteurs.
Ce type de modèle était considéré
aussi comme un modèle marked-to market qui se caractérise par la
recherche à mettre en évidence la conditionnalité de la
distribution de défaut obtenu à des facteurs
macroéconomiques externes.
L'établissement de ce modèle commence au
départ par l'attribution d'une note à chaque type d'exposition
dans le portefeuille. Par la suite, la sélection des divers variables
macroéconomiques qui représentent le risque systémique de
chaque secteurs et pays, d'après McKinsey22(*) ce risque
systémique non diversifiable par élimination des concentrations
sectorielles, peut être étudié avec profit , du fait que le
poids relatif des principaux facteurs macroéconomiques communs
apparaît très variable d'un pays à l'autre , de plus peu de
variables sont identifiées afin d'expliquer les fluctuations des taux de
défaut pour chaque secteur.
L'indice macroéconomique, qui désigne
l'état de l'économie dans chaque pays est déterminé
par le modèle à facteurs multiples suivant noté
=
Où est un indice de valeur dans la période t pour la
catégorie d'industrie ou de pays.
, coefficients à estimer pour chaque catégorie
d'industrie, pays...
Qui sont en période t, et désigne la valeur des variables
macroéconomique pour j (secteur ou pays)
Terme d'erreur
Où le suit une distribution normale
Ainsi pour le secteur j, chaque variable, suit un processus AR autre régression :
X : suit une distribution normale
: Coefficient à estimer
: Terme d'erreur
Ces simulations seront automatiquement transmises à une
probabilité de défaut noté, PDj,t où j
désigne soit le pays ou l'industrie à un temps t qui se
présente comme suit :
Cette équation qui est marquée par une
transformation de logit s'assure que la probabilité prend une valeur
entre 0 et 1.
Ce modèle permet d'évaluer le risque de
portefeuille comme le crédit Metrics, mais en ce
bénéficiant de la dépendance des événements
de défaut et la situation de l'économie, ainsi il peut être
mis en place pour toute sorte d'exposition, puisque les variables
macroéconomiques sont considérées comme les principaux
facteurs qui influencent la solvabilité de contrepartie.
Mais ce modèle se trouve inapplicable en pratique
puisqu'il y a une dépendance des événements de
défaut avec des facteurs macroéconomiques, du fait que certaines
études indiquent que l'indépendance qui existe entre la situation
de l'économie et celle de défaut , reste insuffisante pour
présenter la qualité des contreparties.
D'une manière générale, le crédit
portfolioview est en raison de sa complexité par rapport aux autres
types de modèles, afin de moduler les taux de défaut d'un secteur
spécifique, il se trouve besoin d'un nombre illimité des
données historiques.
II- Les méthodes choisi
pour évaluer le risque de crédit :
II-1- Le modèle
CreditRisk+ :
Appelé aussi le modèle actuariel du risque,
cré par le crédit suisse First Boston (1997), ce modèle a
était développé par les produits financiers de
crédit suisse, il se diffère du crédit Metrics de J. P.
Morgan, puisqu'il utilise une approche actuarielle pour présenter dans
les termes de probabilité les pertes des crédits de portefeuille,
résultés des défauts de crédit23(*) .
Le creditrisk+ consiste en une approche moderne de
problème de mesure et de gestion du risque de crédit, il permet
un meilleure compréhension du risque liée au portefeuille
d'actifs, en mesurant les pertes liés au crédit celles
espérés et non espérés, ainsi que la
détermination du niveau de capital requis afin de supporter le risque
de contrepartie, et en essayant d'identifier les actifs qui contribuent le plus
au risque du portefeuille.
En d'autre terme, il est considérés comme le
modèle du taux de défaut en ce basant sur les techniques
utilisées dans l'industrie de l'assurance, du fait que chaque emprunteur
possède une probabilité de défaut qui varie dans le temps
à cause des facteurs macroéconomiques.
D'après le crédit suisse First Boston
(1997)24(*), le modèle creditrisk+ est un
modèle statistique de risque de défaut lié au
crédit, il considère les taux lié au défaut comme
des variables aléatoires continues et incorpore la volatilité des
défauts afin de faire face à l'incertitude lié a ce
dernier.
Par rapport aux autres types de modèles, le creditrisk+
permet de déterminer la distribution des expositions de crédit
entre les différentes secteurs, il est plutôt
considéré comme le modèle le plus représentatif de
risque crédit d'un portefeuille, ainsi la probabilité de
défaut peut être estimée à partir des données
historiques, ou auprès des institutions statistiques.
- Présentation :
Le creditrisk+ se base sur des modèles statistiques, du
fait que deux événements qui peuvent exister simultanément
pour chaque contrepartie, l'une se présente par défaut avec une
probabilité PA, l'autre de non défaut avec une probabilité
(1-PA) .
En effet pour un portefeuille de N engagements, le nombre de
défaut sur une période donnée suit une loi de poisson.
PA : La probabilité de défaut pour un
débiteur A.
Ainsi la fonction génératrice de la variable
aléatoire désignant le nombre de défaut est donnée
par :
(1)
Pour chaque contrepartie A, (défaut ou non
défaut) on a la relation suivante :
Z (2)
On déduit de l'hypothèse d'indépendance
que :
(3)
Ou encore :
= (4)
En suppose ainsi que les probabilités individuelles du
défaut soient faibles, leur pouvoirs peuvent être ignorer et faire
ainsi l'approximation suivante :
(5)
Un développement de l'équation (5) nous
donne :
(6)
Où est considéré comme l'espérance du nombre de
défauts (7)
est transformé en :
(8)
Est par conséquent la loi du nombre de défaut
est une loi de poisson de paramètre
(9)
-Les avantages et les limites du
modèle :
Le CreditRisk+, présente l'avantage de devenir
relativement facile à exécuter, ainsi les formes des expressions
fermées sont dérivées de la probabilité de
défaut de crédit, qui font de ce modèle plus au moins
attractive, en plus la contribution marginale du risque par obligation doit
être facilement compter .Ce modèle est basé uniquement
sur les défauts et il nécessite moins d'entrés dans les
estimations. En outre c'est une méthode de calcul de type analytique et
rapide, du fait que pour chaque instrument seul les probabilités de
défaut sont prises en compte.
Pour les limites, ils sont les même concernant la
méthodologie des crédits Metrics et KMV, qui assument la non
prise en compte du risque de marché, le CreditRisk+ ignore la migration
de risque, d'où l'exposition de chaque obligation est fixée, et
ne dépend pas des changements éventuelles dans la qualités
des crédits, de même pour la variabilité des taux
d'intérêt futurs. En d'autre terme les taux de défaut , qui
sont basés sur des données historiques restent constantes et
négligent les changements que peuvent subir les facteurs liés au
marché de crédit,à titre d'exemple les évolutions
et les perturbations économiques(récession/dépression).
D'une manière générale ce modèle
est caractérisé par la complexité des modélisations
et la difficulté à évaluer l'impact des approximations
mathématiques, qui rendent délicat l'utilisation du
modèle, opacité du calcul, faible capacité à
expliquer les résultats.
II-2- L'approche de
déviation standard :
Pour le risque de crédit, et en cas de défaut
les pertes sont calculées en fonction des expositions des contreparties
ainsi que leurs probabilité de défaut et leur taux de
couverture.
Cette méthodologie qui est fondée sur le couple
moyenne/variance afin de décomposer la distribution des pertes
liés au portefeuille de crédit, connue sous le nom, l'approche
des pertes inattendues .Ainsi l'estimation des pertes attendues (EL) et celles
inattendues(UL) du portefeuille devient nécessaire.
-Les pertes attendues (EL)
Appeler aussi pertes moyennes, qui peuvent
également être vues comme le niveau ex ante de provisionnement
moyen correspondant au portefeuille de la banque, ainsi dans le cadre du risque
de crédit ces pertes attendues (expected loss), correspondent au produit
de l'exposition de la probabilité et du taux de défaut.
Supposant qu'un portefeuille, de N expositions, désigne la probabilité de défaut d'une
contrepartie ayant une exposition notée, et comme le taux de couverture au moment de défaut ( ).
Les pertes (L) sont exprimées par la fonction suivante,
d'une variable binaire :
Alors (1)
Dans ce cadre les pertes attendues (EL) sont exprimées
comme suit :
(2)
Les pertes inattendues (UL) :
L'unexpected loss (UL) est destiné à capter le
risque non anticipé de perte, il correspond à l'écart type
de la perte .Pour la modélisation du risque de crédit, les pertes
inattendues sont considérées comme l'estimateur de base du niveau
de perte probable mais non prévisible.
La déviation standard de la distribution des pertes
mentionne ce type des pertes par la volatilité des pertes (VL), ainsi et
suite à la détermination de probabilité de défaut
on s'intéresse seulement aux événements de
défaut.
Au départ on commence par la supposition de
probabilité de défaut, pour chaque exposition notée, par la suite on note comme la volatilité des pertes pour chaque exposition , le
défaut est présenté par l'expression suivante :
(3)
Supposant que la corrélation entre les
événements de défaut des expositions individuelles est
nulle, la volatilité des pertes devient :
(4)
(5)
Si le nombre des expositions notées k, est fixe,
alors (compris entre 0 et 1) plus la concentration du portefeuille est
grande, plus ce rapport sera proche de l'unité, ainsi ce rapport peut
être considéré comme le degré de concentration ou de
diversification du portefeuille qu'on note (CF)
(6)
Supposons maintenant, pour le sous portefeuille noté k,
que les événements de défaut entre les expositions ayant
la même notation mais différentes expositions sont
corrélés.
Soit : la corrélation entre les événements de
défaut des expositions i et j d'où
(7)
Où (8)
=
=
= (9)
On désigne par le facteur de concentration étendu.
Ainsi les coefficients de concentration (CF) et (ExCF) ne
peuvent pas être traiter séparément, en effet plus le
portefeuille est diversifier plus (CF) est proche de zéro, mais si au
même moment la corrélation entre les événements de
défaut est égale à l'unité alors ExCF
égalisera toujours l'unité, d'où pour un portefeuille
ordinaire où la corrélation n'est pas nulle, il est
nécessaire d'évaluer le degré de concentration ou de
diversification du portefeuille en utilisant ExCF.
La corrélation entre les
événements de défaut :
Pour un nombre important d'expositions, il est difficile de
déterminer le coefficient de corrélation. Ce coefficient est
supposé donné par
(10)
§ Cas de portefeuille homogène
A ce contexte, on suppose que
l'homogénéité du portefeuille composé de n
expositions égales. L'équation (10) devient :
(11)
A partir de cette équation, on peut déduire que
la concentration est une fonction croissante de la corrélation et
décroissante du nombre des expositions, ainsi si n=1 dans ce cas le
portefeuille est détenu par une seule contrepartie , de plus le
coefficient ExCF sera aussi égal à l'unité.
Avec une forte corrélation et un nombre important
d'expositions ( et n assez grand) ExCF tend vers 1.En d'autre terme plus la
corrélation entre les événements de défaut est
élevée moins l'effet de diversification mesuré par ExCF
sera prévalant.
§ Cas de portefeuille
hétérogène :
Dans le cas d'un portefeuille hétérogène
on utilise le coefficient (CF) afin d'exprimer la concentration lorsque les
corrélations qui existent entre les expositions ne sont pas prisent en
compte, ainsi ExCF ce présente comme suit :
(12)
Ce coefficient nécessite deux paramètre,
à savoir (CF) et de, ainsi dans le cas d'un portefeuille hétérogène,
la valeur de ExCF sera comprise entre et 1, alors que le CF entre et 1.
Conclusion :
La multiplicités des modèles, celles d'ordre
structurelles, actuarielles, macroéconomiques et par les spreads, sont
toutes mis en place et développées afin d'évaluer le
risque lié au crédit, en estimant les pertes qui découlent
d'un comportement de défaut d'une ou de plusieurs contreparties, avec la
prise en compte et la modélisation de la probabilité de
défaut qui représente l'une des composante fondamentale du risque
de crédit. Ainsi les institutions financières, et pour faire face
à ce type de risque, se trouvent obliger d'investir et de mettre en
place le modèle le plus représentatif et le mieux mesurable de ce
risque de défaut.
A cet égard l'approche actuarielle, qui se base sur le
rating est considérée comme l'unique méthode la plus
pratique , et le meilleur , applicable pour le cas tunisien , puisque les
autres modèles sont basés sur la position de l'emprunteur dans le
cycle économique , ce genre d'information concernant les entreprises
tunisiennes se voit difficile et même impossible de les avoirs , de ce
fait pour évaluer le risque du crédit, dans le contexte des
institutions financière tunisien on a choisi le CreditRisk+ pour
déterminer la probabilité de défaut, ainsi que les divers
types de pertes (attendues et non attendues) en appliquant l'approche de
déviation standard.
CHAPITRE III : LE
SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT
Introduction :
La Tunisie, comme la majorité des pays en
développement, se trouve depuis environ quinze années
engagée dans une dynamique transition vers une économie plus
ouverte suite au processus de libéralisation financière.
L'instabilité bancaire internationale qu'ont connue certains pays
appelle le système bancaire tunisien à garder sa solidité
ainsi que la prudence face à l'importation de certains chocs externes
qui peuvent le mettre en danger.
Le système bancaire, joue un rôle crucial dans le
domaine de paiement ainsi que celui de la collecte des disponibilités et
de l'épargne en vue de les affecter aux crédits et
investissement, ce qui explique l'exposition des banques aux divers risques qui
les rendent fragiles, mais le risque de crédits reste toujours parmi les
risques les plus graves, et surtout face au volume de l'endettement envers les
grands groupes tunisiens. Ces derniers sont classés parmi les clients,
qui sont lourdement endettés, tous refus de remboursement par ces
clients, met le système bancaire national dans une situation
délicate. De ce fait, une évaluation de ce type de risque
liée à la contrepartie est devenue nécessaire, en
utilisant des nouvelles techniques pour déterminer la probabilité
de défaut lié aux grands groupes ainsi que les pertes attendues
et celle inattendues.
Pour ce faire, on a consacré la première
section, à tracer les grandes lignes du plan d'ajustement structurel, et
la restructuration du système bancaire tunisien, ainsi que la
présentation des signes de la stabilité sur le plan
réglementaire et macroéconomique, avec une vue d'ensemble sur la
situation de nos banques. La deuxième section, elle présente une
évaluation du risque de crédit en appliquant le modèle
CreditRisk+, pour déterminer les probabilité de défaut
ainsi que les divers pertes liées à l'activité bancaire
celles attendues et inattendues.
Section I : Le système bancaire tunisien :
Fragilité et risque
Le système bancaire et financier tunisien a connu
divers changements que se soit sur le plan structurel ou conjoncturel, depuis
1987, à partir de la mise en place d'un plan d'ajustement structurel qui
vise le passage d'une économie basée sur le financement bancaire
au financement de marché financier, ainsi l'amélioration et la
modernisation de l'activité bancaire afin d'avoir un système
performant et compétitif.
A ce stade, et dans cet environnement internationale instable
marqué par les crises, le système bancaire tunisien et suite au
processus de libéralisation financière, peut être victime
de ces chocs externes, et le rend fragile, se qui nous pousse de
vérifier la stabilité de notre environnement
macroéconomique où les banques se trouvent implanter, ainsi que
le programme de restructuration bancaire que connu notre système, ainsi
que la nécessité d'évaluation de la fragilité
bancaire.
I- Restructuration et
stabilité bancaire :
I-1-Les réformes
financières et nouveau cadre réglementaire :
Le paysage bancaire mondial a connu une évolution
accrue, ainsi la restructuration du système bancaire tunisien est
devenue une nécessité dans cette mouvance mondiale. De ce fait
cette mutation engendrée par des causes liées à
l'échelle internationale et d'autre liée à
l'économie tunisien doit être mise en place par le système
bancaire tunisien.
Depuis 1987, le système bancaire national a vécu
la naissance d'un ensemble de reforme qui est à l'origine de
l'amélioration, la consolidation ainsi que la modernisation de
l'activité bancaire. Ces reformes financières se résument
comme suit :
· La libéralisation du taux d'intérêt
débiteur et créditeur (1996).
· Le levé de l'encadrement de
crédit : les autorités monétaires ont
procédé à un abandon progressif du contrôle de
crédit, marqué par l'élimination de l'autorisation
préalable et l'accord de refinancement qui ont été abolis
en 1988.
· Les nouvelles modalités de financement du
déficit budgétaire, ce type de reforme à pris deux grandes
lignes : la suppression progressive des emprunts nationaux et des bons
d'équipement, et l'intégration des nouveaux instruments à
des prix de marché (les bons de trésors).
· L'ouverture du marché monétaire :
depuis 1989 la banque centrale de Tunisie (BCT) a encouragé les banques
à se refinancer sur le marché monétaire, en
éliminant d'une manière progressive les privilèges de
réescomptes accordés à certains types de crédits
octroyés au activité prioritaires. En 1996 l'abondon de
réescompte qui est considéré comme une technique de
refinancement et les échanges de liquidités entre banques se
réalisent en totalité sur le marché monétaire.
La libéralisation de l'activité bancaire en
Tunisie s'est justifiée par la mise en place d'un ensemble des
règles prudentielles qui doivent prévaloir en matière de
division et de couverture de risques et opérer une classification des
créances par ordre croissant de degré d'insolvabilité.
Les règles prudentielles introduites par la circulaire
91-24 du 17/12/91 comporte principalement 5 parties :
Ø La division et la couverture des
risques :
Ratio des bénéficiaires les plus
engagés : le montant total des risques encourus sur les
bénéficiaires dont les risques sont supérieurs ou
égaux à 5% des fonds propres nets, ne doit pas dépasser
dix fois ces fonds propres nets.
Ratio du risque plafond : les risques encourus
sur un même bénéficiaires ne doivent pas excéder 40%
des fonds propres nets de la banque, sont considérés comme
« même bénéficiaire » les emprunteurs
affiliés à un même groupe interconnectés entre eux
soit par une gestion commune, une interdépendance commerciale ou
financière directe ou par un pouvoir de contrôle.
Ratio de solvabilité : les fonds propres
nets de chaque banques doivent représenter en permanence au moins 5% du
total de son actif du bilan ou hors bilan, pondéré en fonction
des risques encourus.
Ø Suivi des engagements et classification
des actifs :
Chaque banque doit exiger pour le suivi de ses concours
financiers aux entreprises ayant auprès d'elles des risques
dépassant 10% de ses fonds propres nets, un rapport d'audit externe.
Ainsi les banques sont appelées à la
classification de l'actif détenu quelle qu'en soit la forme (bilan ou
hors bilan) de même elles doivent faire la distinction entre deux
catégories d'actifs, celle classée et l'autre courante.
L'actifs courants : Ce sont les actifs
dont le recouvrement inégal parait assuré.
L'actifs classés : Il
représente les actifs dont le niveau de risque d'insolvabilité,
d'immobilisation de conjoncture, etc, sont variés.
Ces actifs sont divisés en quatre classes :
Classe 1 : c'est un actif détenu sur les
entreprises dont le secteur est en difficulté et le retard de paiement
ou actif en suspens nécessite un suivi particulier.
Classe 2 : détenus sur les entreprises
connaissant des difficultés pouvant mettre en cause leur
viabilité et nécessitant la mise en oeuvre de redressement, les
actifs incertains sont ceux dont la réalisation ou le recouvrement
intégral dans les délais est incertain.
Classe 3 : ce sont des actifs préoccupants,
dont la réalisation ou le recouvrement est menacé et qui sont
détenus sur des entreprises dont la situation suggère un
degré de perte éventuelle appelant une action vigoureuse de la
part de la banque pour les limiter au minimum.
Classe 4 : actifs compromis, représente les
créances pour les quelles les retards de paiements des
intérêts ou du principal sont supérieurs à 360
jours.
Ø La constitution des provisions :
Les banques sont appelées à constituer des
provisions au moins égales à 20% pour les actifs de classe 2,
d'autre de 50% pour les actifs de classe 3, et 100% pour les actifs de
classe4.
Ces provisions doivent être affectés
spécifiquement à tout actif classé égale ou
supérieur à 50 milles dinars ou à 5% des fonds propres
nets.
I-2-l'assainissement du
système bancaire :
En 1999, une accélération de la reforme du
secteur bancaire, qui était entamée au début des
années 90, est mis en place. La phase d'assainissement bancaire a
été renforcée par certaines mesures de la loi de finance
1999, ainsi que l'effort pris par les banques en matière de
capitalisation et de constitution de provisions.
La loi de finance déjà citée, a
prévus plusieurs mesures importantes pour le secteur bancaire, ayant
pour objectif l'amélioration de la qualité des actifs des
banques, et une nouvelle couverture des créances `accrochées'.
§ Rééchelonnement de créances
détenues par les banques sur les entreprises et les
établissements publics.
La loi de finance a prévus que ces créances,
détaillées par entreprise et par montant dans la loi, en
principal non payé et encours non échu à la date du
31/12/1997 dans la limite de 171 millions de dinars tunisiens, feront l'objet
d'un rééchelonnement de remboursement sur 25 ans avec la garantie
de l'Etat. En conséquence, les banques supprimeront de leurs comptes les
intérêts et agios réservés relatifs à ces
créances.
§ Prise en charge de l'Etat de créances
détenues par les banques sur les entreprises à participation
publiques qui sont en liquidation ou qui seront privatisées.
La loi de finance prévoit que ces créances (dont
la liste est annexée à la loi) dans la limite de 549 millions de
dinars tunisiens, feront l'objet d'un rééchelonnement sur 25 ans,
sans intérêt. Les banques supprimeront de leurs comptes les
intérêts et agios réservés relatifs à ces
créances.
§ Abondons de créances sur les entreprises en
difficulté :
La loi de finance prévoit que les créances
détenues sur les entreprises en difficulté dans le cadre de
l'arrangement amiable ou judiciaire tel que prévu par la loi
n°95-34 en date du 17 avril 95, seront intégralement
déductibles du bénéfice des banques.
§ Elimination du bilan des créances
irrécouvrables et couvertes par les provisions
nécessaires :
Les créances totalement irrécouvrables et
couvertes par les provisions nécessaire, ainsi que ces provisions
peuvent être éliminés du bilan, moyennant certaines
conditions (créances ayant fait l'objet d'un jugement, aucun montant n'a
été récupéré depuis 4 ans, la
décision de suppression est prise par le conseil d'administration).
§ Déductibilité des provisions :
Les dotations aux provisions sur créances douteuses et
pour dépréciation de titres sont déductibles des
bénéfices réalisés à partir du 1 janvier
1998 au 31 décembre 2001, dans la limite de 75% de l'assiette possible
(contre 50% auparavant).
§ Création d'un fond de couverture du risque de
charge :
Ce fond a été crée pour couvrir les
pertes de change subisses par les banques (et les autres institutions
financières) lors de crédits extérieurs. Ce fond est
notamment alimenté par une commission sur les crédits, et son
fonctionnement est fixé par décret.
D'autres mesures de restructuration étaient mises en
place sous forme de fusion bancaire. Ainsi, une cession de quotité de la
participation publique au capital de la banque du sud, réalisée
en 1997, une fusion-absorption de la Banque de Développement Economique
de Tunisie (BDET), et de la banque nationale de développement
touristique (BNDT) par la société tunisienne de banque (STB) en
2000, la liquidation de la banque de coopération de Magreb-Arabe (BCMA)
établie en 2001, ainsi la privatisation de l'union internationale de
banque (UIB). La fusion de certaines banques va de pair avec l'évolution
récente du secteur bancaire à travers le monde et constitue une
naissance de la banque de demain caractérisée par
l'universalité, ce qui est justifié par la transformation des
banques de développements mixtes en banques universelles en 2002.
I-3-l'environnement
macroéconomique :
Un système bancaire en bonne santé ne peut
prospérer que dans une économie vigoureuse ainsi un
équilibre monétaire intérieur et extérieur, une
politique fiscale saine et une souplesse des marchés, son les conditions
préalables au fonctionnement harmonieux de tout les secteurs de
l'économie.
Suite à l'adoption du processus de reforme financier
ainsi que le programme de restructuration, la Tunisie se trouve confronter
à un processus d'amélioration de ses résultats
économiques, puisque l'efficacité ainsi que la solidité du
système bancaire dépend de la stabilité de contexte
macroéconomique.
Après une période caractérisée par
des taux de croissances élevés de 5.26% en moyenne de (1997
à 2001) ; une combinaison des chocs internes et externes à
fait que l'augmentation de PIB, à était faible d'un taux de 1.7%
en 2002.
En 2004, il y a eu l'assistance à une reprise de
l'économie qui peut être due à l'exportation ainsi que par
l'accroissement de la production agricole, pour réaliser un PIB de
6%.
Grâce à sa gestion macroéconomique
prudente la Tunisie connaît une stabilité des prix assez
élevée, avec des taux d'inflation nettement inférieur
à 5% depuis 1997, pour atteindre le 3.6% en 2004, puisque
l'assouplissement des conditions monétaires et la reprise
macroéconomique ont aggravé les tensions sur les prix.
En se qui concerne la politique budgétaire suivie par
les autorités est acceptable, grâce à laquelle le
déficit budgétaire en pourcentage du PIB, est passé de
4.2% en 1997, pour devenir 2.3% de PIB en 2004, les principaux indicateurs de
la stabilité macroéconomique sont présentés dans le
tableau suivant :
Tableau 1 : Evolution des principaux indicateurs
économiques de la Tunisie
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Taux de croissance du PIB (en %)
|
5.4
|
5.0
|
6.2
|
4.7
|
5.0
|
1.7
|
5.6
|
6
|
Taux d'inflation
|
3.75
|
3.1
|
2.7
|
2.9
|
1.9
|
3.1
|
3.3
|
3.6
|
Déficit budgétaire (en % du PIB)
|
4.2
|
1.3
|
3.5
|
2.4
|
3.5
|
1.9
|
3.2
|
2.3
|
Taux de couverture(X/M) en %
|
69.91
|
68.68
|
69.18
|
68.19
|
69.58
|
72.2
|
73.7
|
75.5
|
Déficit du compte courant en % du PIB
|
3.1
|
3.4
|
2.1
|
4.2
|
4.3
|
3.5
|
2.9
|
2
|
Dettes extérieures (%du PIB)
|
60.7
|
56.8
|
59.7
|
59.6
|
60.2
|
61.0
|
60.3
|
58.5
|
Source : calculs statistiques de la BCT et rapports de
l'APBT
Les évolutions récentes semblent indiquer une
nouvelle amélioration en 2004, du taux de couverture qui passe de 69.91%
en 1997, pour continuer à évoluer afin d'atteindre le 75.5% en
2004, cette croissance est due à une amélioration de
exportations.
En ce qui concerne le déficit courant, il subit une
réduction en 2004, avec un taux de 2%, après un taux de 3.1%en
1997 et ce en raison de l'amélioration du solde déficitaire de la
balance commerciale, alors que la dette extérieur en pourcentage de PIB,
semble être restée stable (60.7% en 1997, 58.5% en 2004).
Cette stabilité a été basée sur
des politiques macroéconomiques appropriées marquées par
l'ouverture graduelle de l'économie à travers notamment l'accord
d'association avec l'Union Européenne et des politiques sociales
cohérentes, sans négliger certaine période de
difficulté que connaît l'économie tunisienne, et qui sont
liée nécessairement au problème climatique
(Sécheresse), ralentissement des exportations (l'Union Européenne
comme l'unique partenaire commerciale) et déficit budgétaire.
II- Les indicateurs de la
fragilité bancaire :
II-1- Présentation de
l'échantillon
Le système bancaire tunisien en fin de 2003, est
composé essentiellement de quatorze banques de dépôts, cinq
banques de développements, huit banques offshore et deux banques
d'affaire. A ce stade les banques de dépôts se trouvent implanter
dans tout le territoire tunisien, avec un nombre de 738 agences en 1993
à 896 agences en 2004, ce qui justifie la position dominante de ce type
de banques dans le système, que se soit en matière de collecte de
dépôts ou bien en matière de crédit.
Ce qui explique le choit de banques de dépôts
comme un échantillon de notre étude :
ü La banque nationale agricole (BNA)
ü La société tunisienne des banques
(STB)
ü L'union internationale des banques (UIB)
ü La banque international arabe de Tunisie (BIAT)
ü La banque d'habitat (BH)
ü La banque de sud (BS)
ü L'arabe tunisen banque (ATB)
ü L'amen banque (AB)
ü L'union bancaire pour le commerce et l'industrie
(UBCI)
ü La banque de Tunisie (BT)
II-2-Concentration et concurrence
bancaire :
Suite au phénomène de décloisonnement
bancaire, la frontière qui sépare le domaine d'activité
des établissements de crédits tel que celui des assurances ainsi
que du marché financier, devient de plus en plus floue. En d'autre
terme, il y a une élimination des barrière qui distinguent
certaines banques des autres.
L'étude de la concentration peut nous informe sur la
situation des banques face à la concurrence, d'où plusieurs
indices sont utilisés afin d'appréhender le degré de
concurrence tel que l'indice de la part de marché, l'indice de
concentration Herfindhal-Hirschman (IHH) et l'indice de concentration (IT), qui
sont considérés comme les principaux indicateurs qui sont les
plus utilisés.
L'indice de concentration Herfindhal-Hirschman (IHH, sous le
nom de deux économistes américains qui l'ont conçu), est
désigné par la somme des carrés de la part de chaque
établissement de crédit dans un marché particulier, cet
indice peut s'écrire comme suit :
, où c'est la part du marché de la banque de rang i.
Afin de mesurer le degré de la concurrence entre les
banques de notre échantillon (banques de dépôts), on va
utilisé l'indice IHH, déjà cité, son
évolution est présenter comme suit :
Tableau 2 : Indice de concentration
Hirshman-Hirfindhal (IHH)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
IHH=
|
0.138
|
0.136
|
0.133
|
0.129
|
0.120
|
0.120
|
0.113
|
0.120
|
0.120
|
0.120
|
0.118
|
0.118
|
IHH=
|
0.117
|
0.121
|
0.119
|
0.117
|
0.115
|
0.115
|
0.112
|
0.112
|
0.113
|
0.114
|
0.114
|
0.115
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
Il est remarquable qu'au début des années 90,
les banques de dépôts soufrent d'un rythme de concurrence faible
avec une concentration élevée. Ainsi en 1993, l'indice de
concentration est de 0.138 pour le marché d'actifs et de 0.117 pour le
marché de dépôts, il commence à baisser suite
à l'ouverture des frontières national devant l'implantation des
banques étrangères ainsi que le recoure au marché
financier comme un créateur du moyens de financement direct, pour
devenir de 0.118 pour le cas du marché de dépôts et de
0.115 pour celui d'actifs en 2004. La tendance à la baisse de cet
indice, implique l'amélioration de la concurrence au sein du
système bancaire, avec un niveau de concentration faible.
Les banques de dépôt ont enregistré, un
glissement vers la concurrence avec l'existence des quelques opérations
de concentrations.
II-3-Rentabilité et
risques :
Ø La rentabilité
bancaire :
L'aspect fondamental de la solidité d'un
établissement de crédit est sa capacité à produire
des bénéfices. En effet la première ligne de
défense d'une banque contre les pertes est sa capacité de
gain.25(*)
Ainsi un système bancaire sain est basé sur des
banques profitables et adéquatement capitalisées, de ce fait
l'indicateur de rentabilité bancaire révèle la position
compétitive d'une banque dans le marché bancaire et la
qualité de gestion, ainsi qu'un indicateur de stabilité constitue
un facteur qui contribue à la maintenance de la confiance des
déposants, d'où un niveau de rentabilité
élevé permettrait à la banque de développer son
capital et améliora sa viabilité économique.
Ainsi il existe plusieurs façons à fin
d'apprécier la rentabilité bancaire, d'où parmi les ratios
les plus connus on peut citer :
Le coefficient de rentabilité ou « return on
equity » appelé encore la rentabilité financière
(ROE), qui désigne le rapport bénéfices /fonds
propres, ce ratio permet de mesurer la capacité
bénéficiaire d'une banque ainsi que la rentabilité des
capitaux investis par les actionnaires puisqu il met en évidence la
profitabilité de leur investissement. Ce ratio pour les banques de
dépôts n'a pas cessé d'évoluer avec un rythme
croissant pendant la période (1993- 2001), (voir figure 1), d'où
il passe de 11.07% en 1993 pour atteindre le 13.68% en 2001, mais cette
croissance du taux (ROE) ne peut être due uniquement à une
rentabilité satisfaisante ainsi qu'un niveau de bénéfices
élevés, mais plutôt à une insuffisance des fonds
propres qui peut aggraver la situation des banques des dépôts.
Dès le 2002, ce ratio a connu une baisse remarquable
tout au long de la période (2002- 2004) qui baisse de 8.25% pour devenir
plus de 6% en 2004, ce qui peut être du à une évolution des
risques encours des banques à une rythme plus rapide que celui des fonds
propre net.
Le coefficient de rendement ou « return on
assets » appelé encore le (ROA), c'est le rapport
bénéfices/actifs, c'est un étalon fondamentale de la
profitabilité d'une banque, qui permet d'évaluer par
référence aux périodes antérieures ou par
référence aux concurrents, la capacité de l'administration
d'un établissement de crédit à bien gérer les
ressources et sa disposition, il mesure ainsi la rentabilité globale.
Ainsi on se propose d'étudier l'évolution de la
rentabilité bancaire en se basant sur le ROA, ce ratio est plus
représentatif du rendement global d'un établissement tout en
intégrant les risques. Ce qui est remarquable que ce ratio à
connu une tendance à la hausse pour la période (1993-2000)
d'où il passe de 0.64% en 1993, à 1.26%en 2000, ce qui indique
que la qualité d'actifs du secteur bancaire tunisien s'est
améliorée dans cette période, à partir de 2002, ce
ratio commence à décroître, il passe de 0.77% en 2002,
à 0.609% en 2004(voir figure 2).
de ROA (en %)
Cette chute de la rentabilité revient à un recul
au niveau des bénéfices pour cette période qui sont dus
à leur tour à l'augmentation de poids de provisions et donc
à un niveau de risque élevé, sans oublier qu'un niveau de
bénéfice acceptable ne signifie pas nécessairement qu'une
banque soit saine.
De même l'année 2002, à été
marquer par un taux de croissance de 1.7% (section1, I-3) qui est le plus
faible taux enregistrer depuis ces années, avec la défaillance de
paiement des groupes les plus engagés auprès de ce
système.
Tableau 3 : Moyennes de ROA et de ROE (en %) par
banque
|
BNA
|
STB
|
BIAT
|
UIB
|
BH
|
BS
|
BT
|
UBCI
|
AB
|
ATB
|
ROA
|
0.86
|
0.73
|
0.61
|
0.71
|
0.88
|
0.83
|
1.36
|
1.52
|
0.9
|
1.09
|
ROE
|
7.17
|
9.13
|
13
|
5.52
|
11.8
|
8.8
|
15.2
|
15.8
|
11.8
|
13.73
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
En terme de ROA, l'UBCI et BT représentent les
meilleurs actifs en terme de qualité, de plus ils gardent la meilleur
position pour le ROE, qui présente respectivement 15.8% et 15.2% sur 12
ans, alors que la BNA, et l'UIB sont considérés les moins
rentables selon le critère de ROA, et ROE.
Ø Le risque de
liquidité :
Les banques sont appelées à rassurer leur
clientèle en démontrant leur capacité à
répondre à tout moment aux exigences inattendues de ses
engagements vis-à-vis des déposants, ainsi les
établissements de crédit se trouvent obliger de se
prévenir et de faire face au risque d'illiquidité qui peut
menacer leur solidité en conservant un montant suffisant d'actif pour
puisse répondre à toute demande de liquidité de la part
des épargnants.
A cet égard, le risque de liquidité peut
être considéré comme l'un des indicateurs de la
fragilité bancaire, puisque toute faiblesse au niveau de
liquidité peut aggraver et vulnérabiliser le système
bancaire dans son ensemble.
Ainsi et pour mesurer l'évolution du risque de
liquidité, on a fait recourt à deux type de ratios ,le premier
est présenté pour le rapport dépôt/total passif,
qui indique la part du dépôt dans le total de passif.
Le second ratio c'est le rapport
crédits/dépôt, ce ratio permet de mesurer les
crédits consentis par la banque par référence à la
principale source de financement de ces crédits autrement dit les
dépôts.
L'application de ces ratios sur notre échantillon
(banques de dépôts), pour une période étalant entre
(1993-2004), présente les résultats suivants :
Tableau 4 : Evolution des
risques de liquidité (en %)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
RL1=
Dépôt/total passif
|
54.37
|
53.93
|
52.50
|
56.50
|
56.05
|
58.76
|
93.14
|
92.56
|
91.28
|
92.61
|
93.62
|
94.44
|
RL2=
Crédit/dépôts
|
255
|
128.2
|
133.2
|
121.5
|
114.2
|
114.13
|
82.25
|
87.03
|
87.83
|
90.14
|
88.63
|
86.42
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
En ce qui concerne le premier ratio (RL1), sa tendance est
à la hausse pour toute les banques de notre échantillon,
d'où il passe de 54.37% en1993 pour atteindre plus de 94% en 2004. Cette
évolution est due essentiellement au position de monopole qu'occupe les
banques commerciales en matière de collecte de dépôts, de
fait que la part des dépôts en total passif est importante suite
au recourt des épargnants à ce type de banques, même en
présence d'un marché financière, et d'autre
établissement financier qui viennent concurrencer le système
bancaire.
Pour le deuxième ratio (RL2), il a connu une
tendance à la baisse avec un taux moyen du secteur de 66%, d'où
il décroît depuis (1993), 255% pour devenir 86.042% en 2004. Ceci
signifie que les banques de dépôts, à partir de 1999, ont
connu un contrôle de leur crédits suite à
l'évolution de ce ratio entre 1993-1998, qui est dû à un
volume de crédit octroyé qui dépasse même le volume
de dépôt. Ceci résulte du processus de
libéralisation financière que connu notre système bancaire
par l'élimination de l'encadrement de crédit ainsi que
l'évolution du degré de concurrence entre les
établissements de crédits d'où le pic que connu ce ratio
en 1993, reste tributaire d'un mouvais contrôle de crédit, et
surtout pour certaine banque public comme (BNA) qui se trouve parfois obliger
d'octroyer des crédits qui dépassent sa capacité en
dépôts.
D'une manière générale les banques
tunisiennes contrôlent adéquatement leur risque de
liquidité, comme elles peuvent connaître une situation de rupture
de liquidité sans que sa solidité soit mise en cause.
Néanmoins, en absence d'actifs facilement mobilisables auprès de
la banque centrale ou négociables dans la place financière, cette
rupture peut être dommageable à cause :
ú Des moins values éventuelles lors de
liquidation précipitée de certains actifs.
ú Des sur coûts de refinancement auprès
d'autres établissements financiers afin d'obtenir instantanément
les ressources dont la banque a besoin.
De plus les innovations financières de ces
dernières années modifient le risque d'illiquidité de la
banque :
ú En l'accroissant avec par exemple, le
développement des engagements de crédit.
ú En le mineront grâce au développement
des marchés secondaires des créances négociables, ainsi la
titrisation des crédits.
Ø Le risque d'insolvabilité :
Le risque d'insolvabilité est celui propre à la
banque et concerne la survie de l'entreprise bancaire, il est en
générale la conséquence de la manifestation d'un ou
plusieurs types des risques et que la banque n'a pu prévenir. L'analyse
de ce risque consiste pour l'essentielle à étudier les fonds
propres de la banque sur lesquels viennent s'imputer les pertes.
Ainsi le niveau des fonds propres accumulés par les
banques joue un rôle majeur dans l'absorption des pertes
éventuelles, et fait face aux divers risques, comme il peut constituer
un indicateur sur la capacité des banques à prêter.
Afin de mesurer le degré de capitalisation des banques
de dépôts tunisiennes, en d'autre terme la situation des banques
face au risque d'insolvabilité, le ratio le plus connu s'est
identifié par le rapport capitaux propre/total actifs,
l'évolution de ce ratio se présente comme suit :
Tableau 5 : Evolution de risque
d'insolvabilité (en %)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
RI = Capitaux Propre / Total actif
|
5.55
|
6.62
|
7.83
|
8.46
|
8.31
|
8.51
|
10.44
|
10.27
|
9.92
|
10.19
|
10
|
9.74
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
Ce ratio n'a pas cessé d'évoluer entre
1993-2004, il passe de 5.55% en 1993 à 9.74% en 2004, la croissance
contenue de (RI), revient au recours des banques au respect des règles
prudentielles ainsi que le recours aux marchés des capitaux afin
d'améliorer leur situation financière, d'où un niveau
élevé des capitaux propres présente un coussin pour
absorber les chocs, et diminuer la probabilité de faire faillite.
Tableau 6 : Evolution du risque
d'insolvabilité par banque (en%)
|
BNA
|
STB
|
BIAT
|
UIB
|
BH
|
BS
|
BT
|
UBCI
|
ATB
|
AB
|
Moyenne (RI)
1993-2004
|
10.09
|
7.63
|
7.34
|
7.05
|
6.73
|
9.73
|
10
|
12
|
8.79
|
9.4
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
D'après ce graphique, on remarque que l'UBCI, BNA, AB
et ATB, présentent un niveau de capitalisation élevé par
apport au autre banques, ayant respectivement en moyenne 12% ,10.09%, 9.4%
et 8.79% comme ratio de capitalisation, alors que le BH, représente le
niveau le plus faible de capitaux propre dans l'ensemble du système, qui
dépasse le 6% entre 1993-2004.
Ø Le risque de crédit :
C'est le risque de ne pas être remboursé à
l'échéance du crédit, ainsi la solidité des banques
tunisiennes se trouve corréler à la détérioration
de la qualité de l'actif, ce qui rend de ce risque la principale cause
des faillites bancaires.
Le secteur bancaire tunisien est considéré comme
le principale moteur de l'économie en matière d'octroi de
crédit d'où les crédit à l'économie total en
1993 est de 7.514.755 millier TND pour devenir 18.977.049 milliers TND, en
200326(*).
A cet égard l'octroi des crédits est l'une des
fonctions principales des banques, ce qui justifie ce volume
élevé des crédits, et qui témoigne l'exposition des
banques au risque de défaut. Un ratio représentatif de ce genre
de risque qui est le rapport crédit/ total actifs, permet
d'étudier la part des crédits dans le total d'actifs.
Tableau 7 : Evolution du risque
de crédit (en %)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
RC=
Crédit/
Total actifs
|
63.87
|
65.85
|
66.67
|
65.9
|
65.69
|
65.3
|
68.43
|
72.04
|
72.01
|
74.83
|
74.5
|
73.30
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
Ce ratio, et comme il a était mentionné dans le
tableau si dessus, a subie une évolution successive d'une année
à l'autre, d'où il passe de 63.87% en 1993 pour devenir plus de
72% en 2000, afin d'atteindre un taux de 73.3% en 2004. Cette évolution
est due automatiquement à un niveau de crédits
élevé qui dépasse le volume d'actifs, ainsi le total des
prêts octroyés par les banques de notre échantillons est
très important, puisque et comme on l'a déjà
mentionné que la fonction des banques commerciales tourne autour de
l'octroi de crédit.
De plus un non respect des règles de devisions de
risque par quelque banques, crée une croissance massive des
crédits ainsi que leur concentration sur un nombre limité de
contreparties. Une étude de croissance des crédits
octroyés par chaque banque par apport au volume d'actifs, pendant 12
ans, se résume dans le tableau suivant :
Tableau 8 : Variation des crédits et
d'actifs par banque (en%)
Type de banques
|
Variation des crédits
(1993 - 2004)
|
Variation d'actifs
(1993 - 2004)
|
la moyenne de RC1
(1993 - 2004)
|
BNA
|
+35.79
|
+29.04
|
75.49
|
STB
|
+197.39
|
+139.92
|
59.65
|
BIAT
|
+187.63
|
+136.21
|
60.47
|
UIB
|
+135.110
|
+93.32
|
67.85
|
BH
|
+246
|
+268.21
|
79.58
|
BS
|
+158.45
|
+120.79
|
75.70
|
BT
|
+167.53
|
+101.28
|
67.33
|
UBCI
|
+74.76
|
+63.76
|
73
|
AB
|
+254.71
|
+232.37
|
64.24
|
ATB
|
+214.59
|
+128.64
|
67.08
|
Source : calculs effectués à partir des
rapports de l'APBT.
Le volume de crédit n'a pas cessé
d'accroître pour toute les banques, pendant la période
(1993-2004), d'où les crédits accordés par UIB,
dépassent le 135% qui représente presque le 3/2 de son actifs, de
même pour les autre banques qui se trouvent face à une variation
de crédit bien remarquable contre celle des actifs, sauf le cas de BH,
qui se trouve dans une situation inverse, où l'actifs dépassent
légèrement les crédits.
Pour l'évolution du moyenne de ratio RC, sur 12 ans,
est important pour tout le système où il dépasse le 50%
avec un taux très élevé pour le BNA, BH, et BS qu'il
dépasse le 70%, ainsi que plus de 60% pour le reste des banques sauf la
STB, avec un taux plus de 50%.
L'expansion de volume de crédit, crée non
seulement une réduction de liquidité mais aussi une
possibilité d'augmentation des créances douteuses. Puisque un
volume élevé des prêts rend les banques plus sensible
à l'exposition au risque de crédit, qui le rend vulnérable
puisque le remboursement de crédit était toujours lié au
comportement de l'emprunteur, d'où tout retard de versement des
engagements à leur échéances avec un non provisionnement
de la part des banques sera soumise à une détérioration de
sa rentabilité.
Section II : Evaluation de risque de
défaut
Les banques, étant données la nature de leur
activités, sont considérées comme les entreprises les plus
vulnérables et fragiles, pour deux principales raisons, l'une se
manifeste par la sensibilité aux engagements dont la valeur nominale est
fixée, avec des créances peu liquides et difficiles à
valoriser, l'autre est liée aux opérations interbancaires puisque
l'état de chaque banque dépend de l'état des autres.
L'appréciation du risque de crédit, inhérent à
l'activité d'octroi de prêts bancaires, relève de la
responsabilité essentielle du métier du banquier.
En fait, les crédits peuvent être classés
par nature de la clientèle, tel que les crédits accordés
aux particuliers caractériser par un montant et un risque relativement
faible, d'autre destinées aux entreprises sont aussi plus divers, qui
repose à leurs tour sur un montant plus élever et sont assortis
d'un risque plus important, ce qui justifie la gravitée des expositions
des banques tunisiennes au risque de défaut envers les engagements des
grands groupes tunisiens. L'évaluation d'un tel risque devient
nécessaire en appliquant le modèle CreditRisk+, comme estimateur
de la probabilité de défaut et l'utilisation d'approche de
déviation standard afin d'étudier la capacité des banques
tunisiennes à absorber ces pertes attendues et celles inattendues.
I- Le modèle
CreditRisk+ :
I-1-Présentation de
l'échantillon :
Afin d'évaluer le risque de crédit lié au
contrepartie, on a choisis un échantillon de 100 groupes d'entreprises
tunisiennes évoluant dans des secteurs d'activité divers
(tourisme, industrie, textile....). Ces groupes sont considérés
comme les plus endettés auprès du système bancaire
tunisien, d'où le montant des engagements de chacun de ces groupes
auprès des banques pour l'années 2003, dépasse les 20
millions de dinars, en d'autre terme ces engagements varie entre les 20
millions de dinars et plus de 300 millions de dinars.
A ce stade on peut partager les groupes d'entreprises en se
basant sur leurs montants d'engagement :
Tableau 9 :
Répartition des groupes selon leur montant
d'engagement
Intervalles des Engagements
(en millions de dinars)
|
Plus de 300
|
[200 ,300]
|
[100,200]
|
[50,100]
|
[20,50]
|
Nombre des groupes
|
2
|
1
|
13
|
22
|
62
|
Source : la liste des engagements des grands groupes
d'entreprises tunisiennes.
Le nombre le plus important des groupes se trouvent endetter
avec des montants qui varient entre les 20 millions de dinars et les 50
millions de dinars. Face à l'importance du montant de ces engagements
les banques se voient sensibles au risque de non remboursement ainsi qu'au
défaillance de l'un de ces groupes, tel que le cas de BATAM, avec un
montant d'endettement qui dépasse le 107 millions de dinars27(*), ce qui rend nécessaire
l'évaluation du risque de défaut lié au groupes et
l'étude de la capacité du système bancaire à
subsister dans un contexte marqué par l'existence de la
possibilité de faire faillite.
Une répartition du montant des engagements des groupes
sur le système bancaire tunisien28(*) est importante, afin de tester la part de
ces crédits accordés aux groupes dans le montant de crédit
et d'actif total de chaque banque.
La liste d'engagement contient le montant total de
crédit de chaque groupe ainsi que leur engagement auprès de la
première et la deuxième banque créancière, face
à l'importance du montant restant non repartie29(*) on l'a
distribué sur l'ensemble du système en se basant sur leur part de
marché.
Tableau 10 : La part des crédits
au groupes dans le crédit et l'actif total.
|
STB
|
UIB
|
BNA
|
BT
|
ATB
|
AB
|
UBCI
|
BIAT
|
BS
|
BH
|
Total du
système
|
Montant du Crédit accordé aux groupes
(en MD)
|
1 170.6
|
564.6
|
699.5
|
516.1
|
286.6
|
552.4
|
260.8
|
840.1
|
636.2
|
443.8
|
5 971.2
|
Crédit à la clientèle
(en MD)
|
2 998.5
|
1 199.6
|
2 826.8
|
1 169.7
|
776.4
|
1.558.0
|
750.4
|
2 024.8
|
1 434.2
|
2.215.2
|
16 954.0
|
Actifs total
(en MD)
|
4 005.2
|
1 681.6
|
3 474.3
|
1 556.1
|
1 202.3
|
1 982.9
|
1 029.0
|
3 063.0
|
1 734.1
|
2 862.4
|
22 591.5
|
Part du crédit aux groupes dans le total
crédit30(*) (en %)
|
39
|
38
|
24.7
|
44.1
|
36.9
|
35.4
|
34.7
|
41.4
|
44.3
|
20
|
35.2
|
Part du crédit aux groupes dans le total
actifs31(*) (en %)
|
29.2
|
33.5
|
20.1
|
33.1
|
23.8
|
27.8
|
25.3
|
27.4
|
36.6
|
15.5
|
26.4
|
Source : calculs effectués à partir des
données de la liste d'engagement et rapport de l'APBT.
Il est très bien lisible que le volume de crédit
accordé aux groupes d'entreprises est fortement élevé, il
dépasse les 5 971 millions de dinars pour l'ensemble du système,
d'où la part de ces crédits aux groupes dans le total
crédits représente 35.2% et 26.4% de l'actifs total. Une telle
situation peut rendre les banques fragiles et sensibles à un
comportement de défaut et surtout si elles se trouvent comme dans notre
cas engager avec des groupes dont la majorité travaille dans le secteur
tourisme qui est considéré comme le secteur le plus
risqué.
Une vue d'ensemble sur la répartition des
crédits aux groupes sur les banques de dépôts nous permet
de classer la STB comme la banque la plus engagée auprès de ces
groupes, suivie par la BIAT avec un montant qui dépasse les 840 millions
de dinars.
En terme relatifs, la part des crédits accordés
aux groupes dans le crédits total est important pour la BS et la BT qui
sont considérées comme fortement engagées avec des taux
respectivement de 44.3% et 44.1%, alors que la BH et la BNA se trouvent dans
une situation moyennement bonne par apport aux autres avec une part de
crédit dans l'actifs total de 15.5% et 20.1%.
I-2-
Méthodologie :
Pour évaluer le risque de défaut lié aux
groupes, on a choisis le modèle CreditRisk+, du groupe Credit Suisse
First Boston, qui procède à une approche actuarielle
basée sur la notation32(*). L'objectif essentiel de ce modèle
c'est la détermination de la probabilité de défaut en se
basant sur l'équation (9) :
: L'espérance du taux de défaut pour une
période du temps données.
: Le nombre de défaut.
La probabilité recherchée se base sur
l'attribution d'une notation à chaque contrepartie33(*) ainsi que la
détermination du taux de défaut qui convient à chaque
notation, afin de calculer la moyenne, avec l'estimation du nombre de défaut en se basant sur les
types de notation. Sans oublier que ce nombre de défaut à
survenir suit une loi de poisson du paramètre.
· La notation :
La notation financière ou encore le rating (terme
anglais) est une méthode d'analyse permettant d'évaluer le risque
de non paiement en temps et en heure de la totalité du principale et des
intérêts relatifs à une obligation financière. Elle
analyse à la fois la capacité et la volonté de
l'emprunteur de remplir ses obligations contractuelles. La notation concerne
à la fois des émetteurs (entreprises, établissements de
crédit, établissements publics, collectivités locales ,
compagnies d'assurance et pays), des opérations de titrisation, tous les
types de dette financière (certificats de dépôt, billets de
trésorerie, etc...) et des prêts bancaires. Les notes peuvent
être obtenus par une analyse statistique de données historiques de
défaillance ou de défaut par un suivi des différentiels de
taux pour les prêts aux entreprises.
Aux Etats-Unis dans la première moitié du
siècle, cette notation financière à connu un
développement rapide favorisé par l'importance du marché
obligataire américain, alors que pour l'Europe, au cour des dix
dernières années, les totalités des émetteurs
bancaires et la majorité des émetteurs industriels et commerciaux
ont recours à la notation, cet indicateur contribue fortement à
la détection du risque de défaut d'un émetteur.
Standard et Poor's qui comptent parmi les agences de notation
les plus renommées, proposent un échelle de rating qui utilise
des majuscules, AAA correspondent à la meilleure évaluation et D
à la moins bonne. Le travail de ces agences consiste à donner un
repère suffisamment stable aux investisseurs pour leur permettre de
décider d'acheter ou non un emprunt en évaluant leurs chances
d'être remboursés à l'échéance.
Tableau 11 : Echelle de
notation
Note Standard et Poor's, et autres
|
Note Mood's
|
Signification
|
AAA
AA+
AA
AA-
|
Aaa
Aa1
Aa2
Aa3
|
Meilleur et haute qualité, très forte
capacité à faire face aux obligations
de paiement et risque faible.
|
A+
A
A-
|
A1
A2
A3
|
Catégorie supérieure, des obligations de
qualité moyenne, forte capacité de
l'emprunteur à faire face à ses obligations.
|
BBB+
BBB
BBB-
|
Baa1
Baa2
Baa3
|
Qualité moyenne avec une capacité satisfaisante de
l'emprunteur à faire face
à ses obligations.
|
BB+
BB
BB-
|
Ba1
Ba2
Ba3
|
Capacité incertaine à terme de l'emprunteur
à faire face à ses obligations.
|
B+
B
B-
|
B1
B2
B3
|
Faible capacité de l'emprunteur à faire face
à ces obligations.
|
CCC+
CCC
CCC-
|
Caa1
Caa2
Caa3
|
Qualité médiocre, danger quant aux
paiement des intérêts et aux
remboursement du capital.
|
CC
|
Ca
|
Proche de la défaillance.
|
C
D
|
C
-
|
Proche du dépôt de bilan, en faillite.
|
Source : CreditMetrics, technical document JP Morgan
(1997).
Pour notre échantillon on a fait recours à la
répartition des groupes selon leurs secteurs d'activité pour
attribuer la notation qui lui convient, en se basant sur l'échelle de
notation sectorielle établie par Coface34(*), cette
dernière à déterminer la notation à partir de
l'étude d'un nombre important d'entreprises appartenant à 151
pays dans le monde afin de préciser comment un secteur d'activité
donnée, les perspectives conjoncturelles ainsi que la situation
financière des entreprises, influencent négativement sur le
comportement de remboursement.
· La matrice de
défaut :
Cette matrice consiste à donner pour chaque niveau de
notation la probabilité de passer dans chacune des autres notes
existantes. Les agences de notations publient régulièrement des
informations relatives à l'évolution de la notation des
émetteurs dans le temps.
Les tableaux décrivent l'évolution dans le temps
de la notation d'un panel d'émetteurs, sont appelés matrices de
transition et constituent un outil d'estimation des probabilités
conditionnelles de défaut. La matrice annuelle de défaut
présente le taux de défaut sur un horizon d'un an, comme
l'indique le tableau suivant :
Tableau 12 : Matrice de taux de
défaut par notation
Notation
|
Taux de défaut (en %)
|
A
BBB
BB
B
C
|
0.06
0.18
1.06
5.20
19.79
|
Source : CreditMetrics, technical document JP Morgan
(1997).
I-3-Resultats et
interprétations :
Après avoir identifier notre échantillon, les
100 groupes d'entreprises selon leurs secteurs
d'activité35(*), pour attribuer la notation qui convient
à chaque secteurs, il est possible de distinguer les groupes par
notation (A, BBB, BB, B et C) et par banque.
Tableau 13 : Répartition
des groupes selon leur notation
|
A
|
BBB
|
BB
|
B
|
C
|
STB
|
10
|
13
|
10
|
12
|
13
|
BNA
|
3
|
4
|
6
|
11
|
4
|
UIB
|
2
|
4
|
7
|
5
|
2
|
BS
|
3
|
3
|
8
|
4
|
5
|
ATB
|
3
|
5
|
2
|
6
|
2
|
BT
|
3
|
5
|
3
|
7
|
5
|
AB
|
3
|
7
|
3
|
5
|
4
|
UBCI
|
2
|
4
|
3
|
4
|
2
|
BH
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
BIAT
|
8
|
15
|
7
|
10
|
3
|
Total
|
39
|
62
|
51
|
66
|
42
|
Source : la liste des engagements des groupes et
l'enquête auprès de l'UTICA.
NB : Le nombre total des
contreparties dans ce tableau se voie supérieur à 100 parce qu'un
même groupes peut être engager auprès de plusieurs
banques.
Si on considère la dernière notation
identifiée par C , on peut remarquer que la STB garde toujours la
position dominante avec un nombre élevé de contrepartie les plus
risqués, d'après l'échelle de notation, c'est la
catégorie proche de faillite . La majorité de ces groupes
engagés auprès de la STB travaillent dans le secteur tourisme, ce
dernier est considéré comme l'un des secteurs qui a subi de plein
fouet à partir de 2002, qui est due à une conjoncture
internationale très troublée marquée par les crises et les
guerres. En 2003 la guerre en Irak a influencé négativement sur
le secteur tourisme tunisien avec un recul supplémentaire de 1.4% des
nuitées réalisées et de 4.6% des recettes en
devises36(*), ce secteur d'activité se trouve dans
une situation financière inquiétante, la STB qui est la plus
importante banque tunisienne regroupe seule un montant d'engagement
auprès de ces groupes qui dépasse les 228 millions de dinars.
Pour l'ensemble du système la majorité des groupes est
notée B, en d'autre terme les banques se trouvent engager avec des
contreparties caractérisées par une faible capacité de
paiement d'obligation.
La détermination de la probabilité de
défaut consiste à utiliser les ratings réalisés par
les agences de notation et à s'intéresser à la relation
entre le niveau de rating et le taux de défaut observé
historiquement pour chaque niveau de note. L'estimation du nombre de
défaut devient nécessaire puisque ce dernier reste toujours baser
sur la prévision et lier à plusieurs indicateurs que se soient
macroéconomiques, conjoncturelles ou microéconomiques.
La notion de probabilité de défaut (expected
default frequency) se trouve lier au nombre de réalisation de
défaut, ce dernier recouvre à trois approches :
ð Une approche binaire : défaut/non
défaut.
ð Une approche graduée : la migration par
pallier vers le défaut.
ð Une approche contenue : la migration continue vers
le défaut.
Après avoir identifier les divers types de notation
présentées dans le tableau 11, il est remarquable que chaque fois
que la notation décroît la qualité ainsi que la situation
financière des contreparties notés baissent et deviennent de plus
en plus médiocre, donc il y aura automatiquement une évolution de
la possibilité de faire défaut.
En se basant sur la troisième approche, on peut
considérer qu'il y aura une migration continue des groupes vers la
réalisation de défaut, dans notre échantillon, on a cinq
catégories de notations, d'où pour la catégorie
notée :
A : Créances pour lesquelles
l'aptitude au paiement en temps et en heure du principal et des
intérêts est forte, loin de faire faillite et solvable.
BBB : Créances pour lesquelles
l'aptitude au paiement en temps et en heure du principal et des
intérêts est adéquate avec leurs qualités moyennes
il y aura une possibilité très faible de faire défaut.
BB : Créances pour lesquelles il
existe une incertitude quant à l'aptitude au paiement en temps et en
heure du principal et des intérêts, avec la diminution de la
capacité des contreparties à faire face à ces
obligations.
B : Créances pour les quelles il
existe une forte incertitude quant à l'aptitude au paiement en temps et
en heure du principale et des intérêts.
C : Créances dont le
défaut de paiement est constaté, c'est la catégorie la
plus mauvaise, proche de dépôt de bilan, avec l'existence d'une
grande possibilité de faire faillite.
En se basant sur les taux de défaut de chaque notation
identifiée dans le tableau 12 ainsi que le nombre des contreparties
notés dans le tableau 13, afin de déterminer le
paramètre, intégrant le nombre de défaut déjà
estimé pour chaque type de notation, pour calculer les
probabilités de défaut pour les 100 groupes d'entreprises par la
méthode CreditRisk+ par notation, présentée dans le
tableau suivant :
Tableau 14 : Les probabilités de
défaut par notation (en%)
Les notations
|
Les probabilités de défaut.
|
A
BBB
BB
B
C
|
97.68
9.98
8.51
21.77
4.88
|
Source : calcul de l'auteur.
Ce qu'on peut remarquer que les contreparties notées B,
travaillant dans le secteur textile et confection, ont une probabilité
de défaut assez élevée de 21.7%, alors que les groupes
travaillant dans le secteur mécanique, papier, construction et grande
distribution, ont une probabilité moyenne de faire défaut, sans
oublier ceux notés A travaillant dans l'industrie chimique qui se trouve
dans une situation bonne avec une probabilité élevée
d'avoir zéro défaut.
II- Les pertes liées au
risque de crédit :
II-1- Méthodologie :
L'échantillon va être le même, ces les 100
groupes d'entreprises tunisiennes déjà présentés
précédemment. En se basant sur les probabilités de
défaut , ainsi que le montant des expositions des groupes afin de
déterminer les pertes liées au risque de défaut , en
appliquant l'approche de déviation standard.
Les pertes attendues sont déterminées à
partir de l'équation suivante37(*) :
Avec : La probabilité de défaut de la contrepartie i.
: Le montant de l'exposition de la contrepartie i.
: Le taux de recouvrement supposé nul.
Cette perte attendue (EL) est définie comme le montant
exposé au défaut, multiplié par la probabilité de
défaut multiplié par le taux de perte en cas de défaut.
C'est une perte aléatoire, il convient pour les banques de mesurer les
pertes attendues et à partir de ces données, d'appréhender
la volatilité, donc la perte inattendue (UL) qui doit être
couverte par les fonds propres.
Dans notre cas, on va commencer par diviser le portefeuille de
crédit en sous portefeuille en se basant sur les notations des
contreparties, pour chaque banque. Ce qui nous donne un ensemble de cinq sous
portefeuilles par banque notée respectivement, A, BBB, BB, B et
C.
Chaque sous-portefeuille est composé de contrepartie
notée k, d'où la volatilité sera donnée par
l'équation suivante :
Avec : La probabilité de défaut de la contrepartie
notée k.
: L'exposition de la contrepartie i notée k.
II-2- Résultats et
interprétations :
On peut commencer par calculer le rapport qui est considéré comme le degré de concentration
ou de diversification du portefeuille.
Tableau 15 : Indice de
concentration (CF)
|
A
|
BBB
|
BB
|
B
|
C
|
STB
|
0.38
|
0.31
|
0.42
|
0.39
|
0.37
|
BNA
|
0.66
|
0.6
|
0.62
|
0.39
|
0.47
|
UIB
|
0.7
|
0.51
|
0.45
|
0.45
|
0.71
|
AB
|
0.65
|
0.43
|
0.62
|
0.56
|
0.51
|
BS
|
0.61
|
0.59
|
0.38
|
0.56
|
0.49
|
UBCI
|
0.76
|
0.57
|
0.64
|
0.63
|
0.81
|
ATB
|
0.63
|
0.48
|
0.7
|
0.45
|
0.7
|
BT
|
0.76
|
0.56
|
0.61
|
0.42
|
0.45
|
BH
|
0.79
|
0.79
|
0.74
|
0.8
|
0.79
|
BIAT
|
0.19
|
0.12
|
0.42
|
0.15
|
0.67
|
Source : Calcul de l'auteur.
Les sous portefeuilles de l'UBCI et de BH sont marqués
par un niveau de concentration très élevé. Si on fait
recours aux divers types de notation, il est remarquable que les sous
portefeuille notés A et B sont à haute niveau de concentration
pour la BH, sans oublier la diversification des sous portefeuilles pour la STB.
La détermination des pertes attendues et celles inattendues se
résume dans le tableau suivant :
Tableau 16 : Les pertes liées au risque de
défaut par banque en millions de dinars.
|
Pertes attendues
|
pertes inattendues
|
Pertes total
|
provisions
|
Capitaux propres
|
STB
|
214.402
|
105.659
|
320.061
|
18.079
|
422.902
|
BNA
|
108.048
|
65.108
|
173.156
|
24.353
|
346.158
|
UIB
|
121.775
|
71.410
|
193.186
|
10.381
|
165.409
|
AB
|
70.077
|
54.690
|
124.767
|
27.347
|
198.569
|
BS
|
113.412
|
69.392
|
182.805
|
31.167
|
152.275
|
UBCI
|
38.685
|
27.628
|
66.313
|
7.817
|
151.278
|
ATB
|
81.018
|
39.601
|
120.619
|
14.197
|
103.962
|
BT
|
165.993
|
73.389
|
239.383
|
12.307
|
267.715
|
BH
|
64.761
|
48.223
|
112.985
|
27.012
|
203.443
|
BIAT
|
268.556
|
55.960
|
324.516
|
43.463
|
244.451
|
Source : calculs effectués à partir du
montant d'engagement et rapport de l'APBT.
A Partir de ces résultats on peut étudier la
situation des banques de dépôts tunisiennes en se referant aux
pertes attendues et celles inattendues, ainsi que la capacité de ces
banques à absorber ces pertes en recourant aux provisions et aux fonds
propres.
En ce qui concerne la STB, et la BIAT leurs pertes attendues
dépassent les 200 millions de dinars. Ce type des pertes doit faire
l'objet des provisions des banques, mais, ce qu'on remarque que le niveau de
provisionnement est très faible pour couvrir les pertes
considérées comme attendues pour l'ensemble du système.
Les pertes attendues pour la STB et L'UIB dépassent 11
fois ses provisions, tandis que ces derniers ne recouvrent que le deux
cinquième des pertes prévues pour l'AB et la BH, alors que le
reste des banques tel que la BNA, UBCI et l'ATB leur niveau de provisionnement
se voie insuffisant pour faire face à leurs pertes attendues, celles-ci
dépassent 4 fois les provisions pour chacune de ces banques.
Les banques de dépôts ne respectent plus les
normes en matière de provisionnement afin de couvrir leurs pertes
considérées comme attendues, ce qui rend leurs situations
inquiétantes et surtout avec la présence d'une autre
catégorie des pertes du inattendues qui se trouvent avec des montants
élevés surtout pour la STB, l'UIB et la BT respectivement de plus
de 105 millions de dinars, 71 millions de dinars et 73 millions de dinars.
Les capitaux propres restent toujours l'unique solution pour
les banques à faire face au montant total des pertes, dans notre cas
l'UIB, la BS, l'ATB et la BIAT se trouvent tous avec des capitaux propres
insuffisants pour absorber leurs pertes total ce qui leurs rendent sensibles au
risque de défaut des groupes. La STB et même en présence
d'un niveau de capital qui couvre leur perte total reste fragile et sensible au
risque et surtout si la part de ces pertes dans leurs capital est de 75%. Pour
le reste des banques elles sont les moins exposées au risque de
crédit tel que le cas de l'UBCI avec un montant de pertes total de
l'ordre de plus de 66 millions de dinars.
Conclusion :
Les apports des mutations bancaires en Tunisie, malgré
ces modifications profondes en terme de restructuration et
réglementation, restent insuffisants et souffrent de la non respect de
certaines règles prudentielles, ce qui justifie l'existence des signes
de fragilité dans le tissu bancaire en terme de rentabilité, et
l'exposition au divers types de risque qui menacent le bien être des
établissements de crédits.
Les banques de dépôts tunisiennes avec un niveau
de concurrence très timide, se trouvent plus au moins rentables avec un
risque de crédit élevé qui les rend sensibles au
défaillance des emprunteurs et surtout si elles se trouvent
engagées auprès des grands groupes tunisiens travaillant la
majorité dans un secteur très risqué, c'est le secteur
tourisme noté d'après l'échelle de notation Moody's,
Standard et Poor's « C », qui sont proches de
défaillance. En effet la probabilité de faire défaut reste
toujours une estimation, qui correspond à chaque rating, et elle est
tributaire aux certaines facteurs macroéconomiques (Sectoriels,
conjoncturels...), ainsi le niveau de probabilité le plus
élevé concerne les groupes travaillant dans le secteur
mécanique papier et construction.
Pour faire face au risque de défaut lié aux
groupes d'entreprises, les banques de dépôts doivent recourir au
provision afin d'absorber les pertes considérés prévues,
mais le problème existant c'est l'insuffisance même du montant des
provisions à absorber une telle perte. Pour certaines banques, le
montant des pertes totales qui regroupent celles attendues et inattendues,
dépasse leurs capitaux propres, ce qui leur rend très
exposés au risque de contrepartie.
Conclusion
générale :
Les transformations macroéconomiques, la
dérégulation accélérée, l'accentuation de la
concurrence, la déconsidération des cadres réglementaire
et légal et l'inadaptabilité des banques aux nouveaux
impératifs de la globalisation, définissent les
éléments qui tiennent lieu de principes explicatifs de
l'instabilité persistante des marchés des capitaux et des
systèmes financiers.
Une telle globalisation et ses corollaires,
déréglementation, compétitivité financière
et décloisonnement visaient en fait, dans les pays en
développement, un rééquilibrage entre les principales
composantes de ces systèmes. Ce rééquilibrage se veut une
atténuation de l'hégémonie de la banque en tant que
bailleur de fonds quasi-unique, il ainsi est recommandé au
système bancaire de se repositionner, afin de ne pas perdre en termes de
compétitivité financière, tout en continuant d'apporter
son concours à l'économie en finançant notamment les
entreprises.
Cette nouvelle contrainte a induit un comportement
chargé en risques, les banques, évoluant désormais dans un
environnement financier volatil, voire instable, tendent à prendre des
risques souvent excessifs. Des refontes introduites de la
libéralisation, il a résulté une
réhiérarchisation de ces risques, le risque de crédit
occupe une place axiologique dans le cadre interprétatif de la
défaillance de la banque. D'où la nécessité de
repenser les stratégies de gestion des risques de crédit.
C'est dans ces conditions, qu'une littérature portant
sur la question des risques de crédit s'est proliférée. Il
s'agit notamment de travaux prédictifs des défaillances de
établissements de crédit, souscrivant à des approches
appréciatives de tels risques et faisant un usage intensif à
l'outil mathématique et probabiliste, ainsi qu'aux divers modèles
économétriques afférents à cette
problématique.
En dépit des rapports et études ayant
présagé, par référence à certains
indicateurs et signes, de sa fragilité et de son instabilité, et
en dépit les nombreuses transformations et réformes, le
système bancaire tunisien a échappé aux crises et
instabilités qu'ont connues d'autres systèmes similaires. Il ne
s'agit toutefois là que d'un sursis ou moratoire, car les
prémisses de la fragilité sont réelles du fait de
l'ampleur du risque crédit qu'encourent les banques tunisiennes.
Les banques commerciales ont certes, un niveau de
rentabilité acceptable, des risques de liquidité, et de
solvabilité limités, mais l'exposition au risque de crédit
demeure très élevée. Ce dernier risque s'est
aggravé par un niveau d'engagement excessif auprès des grands
groupes, lequel engagement est à même de transformer tout
défaut de remboursement, de la part de ces clients, en situation
fragilisant les banques créancières et intensifiant son risque de
défaillance.
Pour étudier l'étendue de tel risque, une
pluralité de méthodes a été envisagée. Dans
ce travail nous avons privilégié l'approche actuarielle
basée sur la notation, à savoir le modèle CreditRisk+.
Nous pensons pouvoir ainsi esquisser une estimation des probabilités de
défaut liées aux grands groupes tunisiens, de même, il
serait possible, à travers l'application de l'approche de
déviation standard pour calculer les pertes découlant de ce
risque de crédit, d'apprécier sur la capacité des banques
à absorber et à faire face à des telles pertes.
Au terme de nos investigations, il ressort que les banque se
sont engagées auprès des groupes notés, dans leur
majorité, C, évoluant dans le secteur du tourisme, secteur
jugé le plus risqué, où la possibilité de faire
défaut peut augmenter fortement.
Face aux pertes escomptées, les banques disposent d'un
niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir ces pertes, d'autant que ces
dernières constituent un pourcentage considérable des fonds
propres. Une telle situation traduit en fait un comportement non astreint aux
normes en matière de provisionnement, ce qui rend les banques plus
exposées au risque de crédit. Cette situation est d'autant
préoccupante que les engagements sont très importants et le
montant de chacun d'eux dépasse les 20 millions de dinars, pire encore,
certaines banques se trouvent avec un niveau de perte totale qui dépasse
leurs capitaux propres. Le système bancaire tunisien est
considéré comme fragile, à l'exposition au risque de
défaut découlant de ce genre d'engagement auprès des
grands groupes.
Il convient de préciser que notre recherche contient
des limites : en terme de nombre et de structure de l'échantillon.
Ce dernier est composé de 100 groupes, et n'a pris en
considération que les engagements auprès des groupes. Les limites
de ce travail sont aussi intrinsèques à une insuffisance de mes
acquis, à un manque de maîtrise de l'outil
économétrique ainsi qu'à l'indisponibilité des
données publiées et le manque de transparence des banques.
Tous ces facteurs limitent la portée de nos résultats et
appellent à un approfondissement des recherches portant sur le
même thème.
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www.csfb.com/creditrisk : crédit suisse (1997)
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www.defautrisk.com
Annexes
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Annexe 1
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépots
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
BNA
|
929322
|
973038
|
989731
|
1130856
|
1247016
|
1213433
|
1740010
|
1937417
|
2293409
|
2178444
|
2530676
|
2866005
|
STB
|
1047283
|
1189872
|
1209819
|
1316082
|
1569738
|
1706108
|
1920614
|
2200431
|
2159787
|
2349748
|
2315687
|
2686177
|
BIAT
|
808204
|
908044
|
1011470
|
1143914
|
1320123
|
1402372
|
1677743
|
1940604
|
2275976
|
2360569
|
2619549
|
2789644
|
UIB
|
448198
|
487860
|
510473
|
613647
|
845672
|
750507
|
1033695
|
1159370
|
1253558
|
1379437
|
1304509
|
1352631
|
BH
|
395505
|
440354
|
505171
|
580874
|
748332
|
834741
|
1155596
|
1496008
|
1883624
|
1664543
|
1765441
|
1893879
|
BS
|
475327
|
550668
|
560557
|
591364
|
627629
|
698805
|
928073
|
1091050
|
1272175
|
1293388
|
1428826
|
1621195
|
BT
|
460295
|
482226
|
484950
|
537746
|
654145
|
675736
|
784300
|
916858
|
970862
|
982472
|
1006801
|
1035469
|
UBCI
|
386580
|
362350
|
362887
|
442457
|
526618
|
591252
|
702429
|
829142
|
777553
|
714322
|
739684
|
805984
|
AB
|
363200
|
432287
|
447668
|
600785
|
793563
|
947454
|
1220185
|
1384208
|
1523063
|
1532176
|
1604064
|
1648350
|
ATB
|
461501
|
323103
|
377378
|
438484
|
483189
|
522203
|
743012
|
810472
|
858945
|
830416
|
1026269
|
1366650
|
total
|
5775415
|
6149802
|
6460104
|
7396209
|
8816025
|
9342611
|
11905657
|
13765560
|
15268952
|
15285515
|
16341506
|
18065984
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Crédits
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
BNA
|
2274442
|
2275422
|
2374615
|
2093076
|
1983424
|
2047650
|
2091712
|
2245413
|
2527223
|
2577047
|
2826835
|
3088506
|
STB
|
1077232
|
1191498
|
1154614
|
1199178
|
1278154
|
1346143
|
1218408
|
2532859
|
2649527
|
2944102
|
2998574
|
3203612
|
BIAT
|
741547
|
780720
|
875234
|
958251
|
1091616
|
1245131
|
1296002
|
1489501
|
1700000
|
1961210
|
2024876
|
2132908
|
UIB
|
528754
|
635617
|
678213
|
730775
|
904316
|
928605
|
954830
|
1078941
|
1150789
|
1184655
|
1199637
|
1243158
|
BH
|
678128
|
733349
|
878133
|
999943
|
1182805
|
1220208
|
1385740
|
1684616
|
2041900
|
2134509
|
2215210
|
2346622
|
BS
|
603696
|
692807
|
663870
|
695978
|
874704
|
913259
|
948412
|
1099439
|
1186986
|
1300821
|
1434258
|
1560262
|
BT
|
455967
|
492807
|
583012
|
635968
|
664478
|
690798
|
722766
|
940545
|
1083883
|
1173695
|
1169736
|
1219855
|
UBCI
|
459101
|
455258
|
517269
|
543915
|
638623
|
681396
|
647524
|
828823
|
874835
|
769971
|
750459
|
802343
|
AB
|
429081
|
461729
|
520790
|
625242
|
798776
|
961443
|
1089334
|
1266583
|
1445737
|
1494590
|
1558043
|
1522035
|
ATB
|
293923
|
341578
|
402348
|
445855
|
439848
|
445758
|
402978
|
497163
|
597954
|
715702
|
776393
|
924674
|
Total
|
7541871
|
8060785
|
8648098
|
8928181
|
9856744
|
10480391
|
10757706
|
13663883
|
15258834
|
16256302
|
16954021
|
18043975
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Actifs
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
BNA
|
3042508
|
2997535
|
3046002
|
3181031
|
2824358
|
3004572
|
2625038
|
2897107
|
3293334
|
3255413
|
3474340
|
3926116
|
STB
|
1787036
|
2109687
|
2189639
|
2350719
|
2744989
|
2975668
|
2418588
|
3817080
|
3917981
|
4228823
|
4005271
|
4287610
|
BIAT
|
1411080
|
1467905
|
1610387
|
1717954
|
1947233
|
2104389
|
1988982
|
2281380
|
2657302
|
2800339
|
3063090
|
3333126
|
UIB
|
869786
|
978092
|
1013374
|
1104256
|
1380601
|
1323059
|
1380732
|
1540162
|
1706308
|
1746973
|
1681690
|
1681486
|
BH
|
827186
|
935260
|
1055199
|
1175927
|
1422691
|
1590719
|
1744963
|
2153504
|
2725009
|
2684726
|
2862403
|
3045814
|
BS
|
884261
|
980478
|
975945
|
987622
|
1100731
|
1174595
|
1175842
|
1433387
|
1584357
|
1648329
|
1734145
|
1952400
|
BT
|
800032
|
832620
|
921873
|
984045
|
1134971
|
1219329
|
1069167
|
1256447
|
1387557
|
1518514
|
1556163
|
1610333
|
UBCI
|
666618
|
636756
|
754105
|
748394
|
902357
|
980645
|
929387
|
1033354
|
1092562
|
998933
|
1029097
|
1091684
|
AB
|
611605
|
665812
|
754589
|
892542
|
1118351
|
1348542
|
1396098
|
1585835
|
1834830
|
1913713
|
1982939
|
2032787
|
ATB
|
666251
|
579813
|
642072
|
776283
|
796458
|
763427
|
902862
|
968417
|
1039657
|
1010078
|
1202364
|
1523368
|
Total
|
11566363
|
12183958
|
12963185
|
13918773
|
15372740
|
16484945
|
15631659
|
18966673
|
21238897
|
21805841
|
22591502
|
24484724
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evolution de la ROA entre 1993 - 2004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ROA
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Total Système
|
0,0647815
|
0,0809417
|
0,0924105
|
0,1084858
|
0,090674
|
0,1007361
|
0,1166881
|
0,12257
|
0,1181933
|
0,0779426
|
0,0745545
|
0,0609644
|
MOY
|
0,0064781
|
0,0080942
|
0,009241
|
0,0108486
|
0,0090674
|
0,0100736
|
0,0116688
|
0,012257
|
0,0118193
|
0,0077943
|
0,0074554
|
0,0060964
|
Taux
|
0,6478146
|
0,8094172
|
0,9241047
|
1,0848576
|
0,9067401
|
1,0073605
|
1,1668812
|
1,2257004
|
1,1819329
|
0,7794262
|
0,7455449
|
0,6096444
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evolution de la ROE entre 1993 - 2004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ROE
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Total Système
|
1,1070044
|
1,2164693
|
1,1433853
|
1,2603173
|
1,1431823
|
1,3635011
|
1,3114138
|
1,3841861
|
1,3689315
|
0,8255869
|
0,8243398
|
0,6756142
|
MOY
|
0,1107004
|
0,1216469
|
0,1143385
|
0,1260317
|
0,1143182
|
0,1363501
|
0,1311414
|
0,1384186
|
0,1368931
|
0,0825587
|
0,082434
|
0,0675614
|
TAUX
|
11,070044
|
12,164693
|
11,433853
|
12,603173
|
11,431823
|
13,635011
|
13,114138
|
13,841861
|
13,689315
|
8,2558694
|
8,2433981
|
6,7561422
|
Annexe 4 : Montant des
engagements des grands groupes tunisiens par banque (en MD)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
STB
|
BIAT
|
BNA
|
BT
|
BS
|
UIB
|
AB
|
UBCI
|
ATB
|
BH
|
11 838
|
101 522
|
19 212
|
4 155
|
12 886
|
37 159
|
6 984
|
6 932
|
17 378
|
34 118
|
9 827
|
1 906
|
6 384
|
83 882
|
23 732
|
35 326
|
20 790
|
23 391
|
29 684
|
10 951
|
9 676
|
10 641
|
33 239
|
28 464
|
32 185
|
20 773
|
7 961
|
14 013
|
9 095
|
17 236
|
31 629
|
6 718
|
6 384
|
7 411
|
23 723
|
37 159
|
6 166
|
5 018
|
11 972
|
10 303
|
14 360
|
31 626
|
19 212
|
21 454
|
12 850
|
20 277
|
26 008
|
12 569
|
16 122
|
|
12 248
|
5 044
|
2 503
|
54 468
|
23 882
|
27 677
|
11 799
|
2 836
|
15 410
|
|
15 861
|
13 381
|
8 240
|
7 281
|
15 500
|
39 176
|
10 005
|
11 473
|
15 842
|
|
1 256
|
31 626
|
86 978
|
20 386
|
14 410
|
12 451
|
6 371
|
1 331
|
10 016
|
|
6 869
|
25 168
|
14 222
|
7 868
|
9 616
|
14 755
|
21 164
|
2 836
|
16 122
|
|
3 242
|
13 381
|
11 914
|
17 742
|
11 689
|
68 044
|
14 875
|
16 016
|
2 469
|
|
32 476
|
34 937
|
8 836
|
25 510
|
17 241
|
8 805
|
62 745
|
4 618
|
11 244
|
|
14 360
|
3 226
|
9 010
|
17 366
|
9 478
|
15 403
|
17 437
|
17 146
|
|
|
15 861
|
5 058
|
15 747
|
40 802
|
23 522
|
23 835
|
18 859
|
|
|
|
34 029
|
7 608
|
14 222
|
31 357
|
24 267
|
18 982
|
10 144
|
|
|
|
27 774
|
12 331
|
2 632
|
14 002
|
42 845
|
12 040
|
10 189
|
|
|
|
6 869
|
19 826
|
4 271
|
5 767
|
6 643
|
15 747
|
5 070
|
|
|
|
13 044
|
8 283
|
41 088
|
21 454
|
42 845
|
|
|
|
|
|
8 626
|
11 425
|
30 008
|
11 626
|
49 978
|
|
|
|
|
|
10 479
|
16 116
|
14 132
|
19 093
|
27 937
|
|
|
|
|
|
28 439
|
23 097
|
6 396
|
16 051
|
7 580
|
|
|
|
|
|
28 197
|
19 825
|
8 240
|
13 620
|
27 859
|
|
|
|
|
|
2 566
|
10 687
|
12 013
|
|
|
|
|
|
|
|
10 928
|
36 410
|
9 010
|
|
|
|
|
|
|
|
54 888
|
25 168
|
6 396
|
|
|
|
|
|
|
|
42 245
|
16 999
|
11 632
|
|
|
|
|
|
|
|
41 789
|
3 155
|
10 760
|
|
|
|
|
|
|
|
18 847
|
3 578
|
13 429
|
|
|
|
|
|
|
|
4 451
|
14 670
|
8 405
|
|
|
|
|
|
|
|
8 716
|
7 903
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12 830
|
10 929
|
|
|
|
|
|
|
|
|
27 953
|
8 283
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16 484
|
17 034
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2 749
|
8 096
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10 194
|
16 118
|
|
|
|
|
|
|
|
|
40 431
|
41 099
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6 841
|
22 767
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8 969
|
6 046
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8 626
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20 039
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
63 033
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3 242
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
23 870
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14 738
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
21 150
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
38 664
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13 044
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
6 460
|
|
|
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|
|
|
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|
|
9 062
|
|
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|
|
|
|
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|
20 788
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
1 580
|
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|
|
|
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|
6 112
|
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|
6 869
|
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Table des matières
Sommaire
3
Introduction générale :
4
CHAPITRE I : LE RISQUE BANCAIRE
8
Introduction :
8
Section I : L'activité bancaire entre
instabilité et risques.
8
I-Les déterminants de l'instabilité
bancaire :
10
I-1- L'environnement
macroéconomique :
10
I-2- L'environnement institutionnel,
réglementaire et légal :
11
I-3- L'intervention des autorités
gouvernementales :
12
II-La montée des risques
13
II-1- Le risque systémique :
14
II-2- Le risque de contagion :
15
Section II : Le risque bancaire et
évolution réglementaire.
16
I- Le risque bancaire :
16
I-1- Typologies du risque bancaire :
16
I-2- La concurrence bancaire et risque de
crédit :
19
I-3- L'asymétrie d'information :
21
II- L'évolution de la réglementation
bancaire :
23
II-1- L'accord du Bâle I
23
II-2- Le nouvel accord du Bâle :
25
II-3- Les trois piliers de la reforme :
27
Conclusion :
31
CHAPITRE II : L'ÉVALUATION DU RISQUE DE
CRÉDIT
32
Introduction :
32
Section I : Modélisation du risque de
crédit : une multiplicité d'approche
32
I-Le risque de crédit :
33
I-1- Identification :
33
I-2- La gestion du risque de
crédit :
34
I-3-Le capital économique et le value at
risk (VAR) :
37
II - Les divers types d'approches :
38
II-1-L'approche structurelle : modèle
de la firme
39
II-2-L'approche macroéconomique :
40
II-3-L'approche actuarielle :
42
II-4-L'approche par les spreads :
43
Section II : Les modèles
d'évaluation du risque de crédit :
45
I- Diversités des modèles
d'évaluation :
45
I-1- Le Credit Metrics :
45
I-2- Le modèle KMV :
48
I-3- Credit portfolioview :
49
II- Les méthodes choisi pour évaluer
le risque de crédit :
51
II-1- Le modèle CreditRisk+ :
51
II-2- L'approche de déviation
standard :
55
Conclusion :
60
CHAPITRE III : LE SYSTÈME BANCAIRE
TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT
61
Introduction :
61
Section I : Le système bancaire
tunisien : Fragilité et risque
62
I- Restructuration et
stabilité bancaire :
62
I-1-Les réformes financières et
nouveau cadre réglementaire :
62
I-2-l'assainissement du système
bancaire :
65
I-3-l'environnement
macroéconomique :
67
II- Les indicateurs de la fragilité
bancaire :
69
II-1- Présentation de
l'échantillon
69
II-2-Concentration et concurrence
bancaire :
69
II-3-Rentabilité et risques :
71
Section II : Evaluation de risque de
défaut
80
I- Le modèle CreditRisk+ :
80
I-1-Présentation de
l'échantillon :
80
I-2- Méthodologie :
83
I-3-Resultats et interprétations :
86
II- Les pertes liées au risque de
crédit :
90
II-1- Méthodologie :
90
II-2- Résultats et
interprétations :
91
Conclusion :
94
Conclusion générale :
95
Bibliographie
98
Annexes
103
_Toc136785310
* 1 Basel Committee on Banking
Supervision (1988) «International convergence of capital measurement and
capital standards «July.
* 2 Roncalli T.
(2004) « la gestion des risques financiers »,
Economica, Paris.
* 3 Aglietta M.
(1998) « réguler la globalisation
financière » Edition la découverte, collection
repères, Paris.
* 4 Miotti L. et Plihon D.
(2001) « libéralisation financière,
spéculation et crises bancaires »économie
international, n°85, première trimestre.
* 5 Demirgùç-Kunt
A. et Detragiache E. (1998) «financial liberalization and financial
fragility » the World Bank WP n°1917-Avril.
* 6 Godlewski
C.J.(2004) «le rôle de l'environnement réglementaire ,
légal et institutionnel dans la défaillance des banques : le
cas des pays émergents » banque et marché n° 73.
* 7 Godlewski C. J.
(2004) ; op. cit.
* 8 Aglietta M.
(1998) « réguler la globalisation
financière » Edition la découverte, collection
repères, Paris.
* 9Godlewski C.J.
(2003) « modélisation de la prévision de la
défaillance bancaire une application aux banques des pays
émergents » WP 70, LARGE, université Robert schuman.
* 10 Bessis J.
(1995) «gestion des risques et gestion Actif-Passif des
banques » Edition DALLOZ.
* 11 Mikdashi Z.
(1998) «les banques à l'ère de la
mondialisation »Economie -Paris
* 12 Diesch M. (2005)
«la place de la concurrence dans l'organisation et le fonctionnement
du secteur bancaire » droit, économie et justice dans le
secteur bancaire-Avril.
* 13 Basu S. (1992)
«Asymetric information, credit rationing and the Stiglitz and Weiss
model » review of economic and finance.
* 14 Aujourd'hui 13
pays :L'Allmagne, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis, la France,
l'Italie, le Japon , le Luxembourg, les pays Bas, le Royaume-Uni,la
Suède,Espagne et la Suisse.
* 13 De Servigny A. (2003)
« le risque de crédit : nouveau enjeux
bancaires »2éme édition, DUNOD -Paris.
* 15 Altman E..I ,&
Anthony S. (1998)»credit risk measurement developments over the last 20
years» journal of banking and finance ,vol 21 -n° 11-12 pp 1721-1742.
* 16 Elizalde A.
(2005) « credit risk models II: structural models »
CEMFI and univdrsidad publica de Novarra-november.
* 17 De servigny A.
(2003) « le risque de crédit : nouveau enjeux
bancaires » 2 ème édition, DUNOD-Paris.
* 18 Morgan J.P.
(1997) « CreditMetrics » Technical document.
* 19 Kern M. et Rudolph
B.(2001) « Comparative analysis of alternative credit risk
models-an application on German Middle Market Loan Portfolios-» CFS
Working paper n° 03 , january.
* 20 Champagne C. (1999)
« Modèle d'évaluation du risque de
crédit : credit Metrics » Basé sur le
document technique de JP.Morgan- école des hautes études
commerciales-
* 21 Crouhy M., Galai D. et
Mark R.(2000) « A comparative analysis of current credit risk
models » journal of banking and finance n°24-pp 59-117.
* 22 Wilson
T.C.(1998) « portfolio credit risk »FRBNY economic
policy review, october.
* 23 Gaal A. et Plank M.
(1998) « credit risk model and credit
derivatives »focus on Austia 4.
* 24 Credit Suisse Financial
Products(1997) « creditrisk+, a credit risk management»
Framwork
* 25 Mikdashi Z.
(1998) « les banques à l'ère de la
mondialisation » Economie-Paris.
* 26 Rapport de l'APBT
(2003).
* 27 La liste des engagements
des grands groupes tunisiens.
* 28 On conserve le même
échantillon à savoir les dix banques de dépôts
listées précédemment dans la section I de ce chapitre.
* 29 Ce montant est égal
à la différence entre l'engagement total du groupes auprès
du système et les engagements auprès des deux premières
banques créancières.
* 30 Crédit
accordés au groupes/ crédits total.
* 31 Crédit
accordés au groupes/ actifs total.
* 32 Le modèle bien
détailler dans le chapitre II section 2.
* 33 Dans notre
échantillon les contreparties se sont les groupes d'entreprises.
* 34 Notation sectorielle mises
à jour sur le site www.cofacerating.com
* 35 Enquête faite
auprès de l'UTICA (Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de
l'Artisanat).
* 36 Rapport de la FMI de
2003.
* 37 Bien présenter dans
le chapitre II section 2.