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Etude retrospective sur le traitement de l'asthme chez l'adulte au centre hospitalier universitaire de Butare

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par Claudien HABUMUREMYI
Université nationale du Rwanda - Pharmacie (A0) 2007
  

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CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

Ce chapitre a pour but de présenter les résultats obtenus qui répondent aux objectifs de l'étude. La discussion de ces résultats est basée sur la théorie existante ainsi que sur d'autres travaux effectués ailleurs.

3.1. Caractéristiques sociodémographiques de la population d'étude

Les données recueillies sur les caractéristiques sociodémographiques de la population d'étude concernaient l'âge et le sexe.

Tableau 4. L'âge moyen de la population

 

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

Age du patient N=255

17

112

41,29

17,68

 

La population étudiée avait l'âge qui varie de 17 à 112 ans comme c'est marqué dans le tableau 4. L'âge moyen était de 41,29 #177; 17,68 ans. Koffi et ses collaborateurs (2001), dans une étude visant à évaluer le profil de l'asthmatique adulte à Abidjan, avaient obtenu une population d'étude qui avait l'âge moyen de 27 ans. El kamel et ses collaborateurs (1998) en Tunisie, avaient travaillé sur une population dont l'âge moyen était de 31,2#177; 18,6 ans. Nous trouvons que notre population d'étude avait l'âge supérieur par rapport à celle de ces études ci-dessus. A l'âge adulte, la fréquence élevée de l'asthme est liée surtout aux facteurs déclenchants comme les irritants du milieu professionnel.

La figure 1 montre la répartition de la population d'étude en fonction du sexe.

200 180 160 140 120 100 80 60 40 20

0

 
 
 
 

Fréquence Pourcentage

 
 
 

Féminin Masculin

 
 
 

Figure 1. Répartition de la population de l'étude en fonction du sexe

Il ressort de la figure1, que le sexe féminin représente 173 cas (soit 67,8%) de la population d'étude, le reste c'est-à-dire 82 cas (soit 32,2%) sont de sexe masculin. Ces résultats sont presque comparables à ceux de Mboussa et ses collaborateurs (1990) qui avaient trouvé que les femmes souffrent d'asthme trois fois plus que les hommes (26,13% pour les hommes et 73,78% pour les femmes). El kamel et ses collaborateurs (1998) avaient trouvé 58% des cas de sexe féminin. Koffi et ses collaborateurs (2001) avaient trouvé 59% de sujets de sexe féminin et 41% d'asthmatiques de sexe masculin.

En comparant l'âge et le sexe, comme il a été discuté dans la littérature, c'est pendant l'enfance que la fréquence élevée de l'asthme est observée chez le sexe masculin que chez le sexe féminin. A l'âge adulte on observe l'inverse, le sexe féminin souffre d'asthme plus que le sexe masculin, ce qui est vrai pour notre cas d'étude.

3.2. Les pathologies associées à l'asthme au sein de la population d'étude

Les pathologies associées à l'asthme retrouvées chez les asthmatiques pendant la période d'étude sont représentées dans le tableau 5.

Tableau 5. Répartition de la population d'étude selon la (les) pathologie(s) associée(s)

Pathologie

Fréquence

Pourcentage

Sans pathologie associée

239

93,7

Hypertension

7

2,7

Paludisme

3

1,2

Ulcère

3

1,2

Diabète

1

0,4

Rhinite allergique

1

0,4

Cirrhose hépatique+Insuffisance

 
 

rénale+Insuffisance cardiaque

1

0,4

Total

255

100,0

 

La majorité de notre population d'étude (93,7%) n'avaient pas de pathologie associée à l'asthme. Une pathologie associée à l'asthme à type d'hypertension est présente dans 2,7% des cas, l'ulcère dans 1,2% des cas, le paludisme dans 1,2% des cas, le diabète dans 0,4% des cas, rhinite allergique dans 0,4% des cas et un cas (soit 0,4%) avec cirrhose hépatique associée à une insuffisance rénale ainsi que l'insuffisance cardiaque.

El kamel et ses collaborateurs (1998) avaient trouvé le diabète associé à l'asthme dans 4,3% des cas, l'hypertension dans 5,2% et les dilatations des bronches dans 2%.

En effet, dans des états pathologiques, la sensibilité des organes cibles et le devenir des
médicaments dans l'organisme peuvent être modifiés. En cas d'insuffisance rénale, il faut
être attentif à une diminution de l'excrétion rénale des médicaments. En cas

d'insuffisance hépatique, la biotransformation des médicaments peut être ralentie, mais dans une proportion difficile à prévoir (Répertoire commenté des médicaments, 2004).

3.3. Les catégories des patients en fonction de la sévérité de l'asthme

Tableau 6. Répartition de la population d'étude en fonction de la sévérité de l'asthme

Degré de sévérité de l'asthme

Fréquence

Pourcentage

Non signalé

177

69,4

Persistant sévère

35

13,7

Persistant modéré

34

13,3

Persistant léger

5

2,0

Intermittent

4

1,6

Total

255

100,0

 

Comme le montre le tableau 6, le degré de la sévérité de l'asthme n'a pas été mentionné à un taux de 69,4% pour la population de notre étude. L'asthme persistant sévère occupait une place de 13,7%, suivi de l'asthme persistant modéré (13,3%). L'asthme persistant léger a été retrouvé chez 2% des patients constituant notre échantillon tandis que l'asthme intermittent était de 1,6%.

Par ailleurs, dans une étude sur l'asthme de l'adulte en milieu tropical réalisée à Brazzaville, le degré de la sévérité de la maladie pour chaque malade avait été signalé (intermittent : 42,85%, persistant léger:34,28%, persistant modéré : 14,28%, persistant sévère : 8,5%) (Mboussa et al., 1990). El kamel et ses collaborateurs (1998) ont trouvé en Tunisie que plus de la moitié (55,2%) avaient un asthme modéré, 22% avaient un asthme léger et 22,8% avaient un asthme sévère.

Cette étape de précision du degré de sévérité de l'asthme constitue le point central de la
prise en charge thérapeutique de l'asthme. En effet, les décisions d'un traitement sont
prises sur base de la sévérité de la maladie (GINA, 2002). La classification de la sévérité

de l'asthme est fondée sur une évaluation associant les symptômes et les mesures de la fonction respiratoire (GINA, 2002). Au CHUB, nous avons pu constater que cette classification n'est effectuée que sur une évaluation des symptômes, la mesure de la fonction respiratoire n'était pas pratiquée.

Comme le montre le tableau 6, le degré de la sévérité de l'asthme n'a pas été précisé chez la grande population de notre étude avant de recevoir les médicaments. Ceci peut avoir un impact négatif sur la prise en charge thérapeutique des patients. En effet, il peut y avoir une prescription non appropriée surtout au niveau du traitement de fond qui doit tenir compte du degré de sévérité. Si par exemple le patient avait un asthme persistant léger et que le traitement prescrit était destiné à un patient dont l'asthme était intermittent, le contrôle de la maladie ne serait pas atteint.

Ces résultas montrent que le degré de sévérité de l'asthme n'est pas précisé chez la majorité des patients (69,4%) lors des consultations.

3.4. La conformité des prescriptions des antiasthmatiques avec le stade de la maladie

3.4.1. Présentation de l'état du traitement de l'asthme intermittent au CHUB

Le tableau 7 montre le traitement reçu par des patients dont l'asthme était intermittent au cours de l'étude.

Tableau 7. Traitement de l'asthme intermittent

Prescription faite

Fréquence

Pourcentage

â2-mimétique par voie orale à action brève

2

50,0

Aminophylline à action brève - Corticoïde en iv

2

50,0

Total

4

100,0

 

des intermittents (5 0%) a été traité par l'aminophylline à action brève avec un corticoïde en intraveineuse. En effet, la corticothérapie par voie générale est aussi indiquée pour faire disparaître les crises (Godard et al., 1996 ; Vidal, 2001). Donc le traitement à ce niveau d'asthme a visé de soulager les crises comme c'est recommandé.

Selon le GINA (2002), le traitement de l'asthme intermittent ne nécessite pas du traitement de fond (en utilisant les anti-inflammatoires stéroïdiens) mais on peut donner les â2-mimétiques inhalés à action rapide en fonction des symptômes pour calmer les crises. La voie inhalée agit plus rapidement et est plus efficace que la voie orale. Les autres niveaux de sévérité doivent associer un traitement de fond et les traitements bronchodilatateurs à action rapide.

3.4.2. Présentation de l'état du traitement de l'asthme persistant léger au CHUB

Le tableau 8 montre les traitements prescrits pour les patients ayant présenté un asthme persistant léger pendant la période d'étude.

Tableau 8. Traitement de l'asthme persistant léger

Prescription faite

Fréquence

Pourcentage

â2-mimétique par voie orale à action brève

2

40,0

â2-mimétique inhalé à action brève

2

40,0

Aminophylline à action brève - Corticoïde en iv

1

20,0

Total

5

100,0

 

Comme le montre le tableau 8, les cinq patients dont le stade était l'asthme persistant léger, ont reçu un traitement différent. Les deux patients (soit 40%) ont reçu les â2- mimétiques inhalés à action brève, une autre partie de deux patients (40%) a reçu les â2- mimétiques par voie orale à action brève et le reste (20%) a reçu l'aminophylline à action brève plus un corticoïde en intraveineuse.

L'usage des f32-mimétiques seuls à action rapide, l'aminophylline par voie injectable, n'est indiqué que pour soulager les crises d'asthme (Godard, 1996 ; Vidal, 2001 ; GINA, 2002). Le traitement de fond de l'asthme persistant léger recommandé par le GINA (2002) n'a pas été prescrit et ceci entraîner le contrôle inadéquat de la maladie.

3.4.3. Présentation de l'état du traitement de l'asthme persistant modéré au CHUB

Tableau 9. Traitement de l'asthme persistant modéré

Prescription faite

Fréquence

Pourcentage

Aminophylline à action brève - Corticoïde en iv

17

50

f32-mimétique par voie orale à action brève - Corticoïde par voie orale

4

11,76

f32-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde par voie orale

3

8,82

f32-mimétique inhalé à action brève

2

5,88

f32-mimétique par voie orale à action brève

1

2,94

f32-mimétique par voie orale - Corticoïde inhalé

1

2,94

f32-mimétique inhalé à action brève -Théophylline longue action

1

2,94

f32-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde inhalé- Corticoïde en iv

1

2,94

f32-mimétique par voie orale à action brève -Théophylline longue action

1

2,94

f32 mimétique inhalé à action brève- Corticoïde en iv

1

2,94

f32 mimétique inhalé à action brève -Théophylline à action brève- Corticoïde en iv

1

2,94

f32-mimétique par voie orale à action brève - Corticoïde par voie orale -Théophylline longue action

1

2,94

Total

34

100

 

Le tableau 9 présente les prescriptions faites chez les patients ayant présenté l'asthme persistant modéré au cours de l'étude.

Parmi les 34 cas, 17 patients (soit 50%) ont reçu l'aminophylline à action brève plus un corticoïde par voie intraveineuse. Il s'agissait d'un traitement des crises sans traitement de fond. Quatre cas (soit 11,76%) ont reçu un traitement associant les f32-mimétiques par voie orale à action brève avec des corticoïdes par voie orale, trois patients (8,82%) ont reçu les f32-mimétiques inhalés à action brève avec des corticoïdes par voie orale. Pour ces cas le traitement de fond et celui de crises a été tenu en considération. La corticothérapie par inhalation est plus recommandée pour le traitement à long cours, car celle-ci présente peu d'effets secondaires par rapport à la corticothérapie par voie orale. L'usage au long cours de cette dernière, peut entraîner une hypertension, un diabète, une inhibition de la fonction surrénalienne et une obésité (GINA, 2002).

Les deux patients (5,88%) ont été traités par les f32-mimétiques inhalés à action brève, un patient (2,94%) a reçu un f32- mimétique par voie orale à action brève et un autre patient (2,94%) a reçu un f32-mimétique inhalé à action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse. Pour ces cas, ce sont des crises qui ont été traitées, l'association du traitement de fond que recommande le GINA n'a pas été faite.

Un patient (2,94%) a reçu un f32-mimétique inhalé à action brève avec théophylline longue action et un autre patient (2,94%) a reçu un f32- mimétique par voie orale à action brève plus théophylline longue action. Pour ces cas, l'association d'un corticoïde inhalé à cette théophylline est recommandée par le GINA pour augmenter l'efficacité du traitement de fond.

Un autre patient (2,94%) a reçu un f32-mimétique inhalé à action brève plus un corticoïde par voie intraveineuse et un corticoïde inhalé; pour ce cas d'asthme modéré, le GINA recommande d'ajouter à ce corticoïde inhalé soit la théophylline à longue action soit un f32-mimétique longue action par voie orale pour un traitement de fond.

Un patient (soit 2,94%) a reçu un f32-mimétique inhalé à action brève plus la
théophylline à action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse et un autre patient a
reçu un f32-mimétique par voie orale à action brève plus la théophylline à action brève

avec un corticoïde par voie orale. Selon le GINA (2002), la théophylline n'est pas recommandée si elle est administrée en complément de f32-mimétiques car elle n'améliore pas l'efficacité du traitement bronchodilatateur mais augmente le risque d'effets secondaires. Cependant, on peut utiliser la théophylline en remplaçant des f32- mimétiques inhalés s'ils ne sont pas disponibles.

3.4.4. Présentation de l'état du traitement de l'asthme persistant sévère au CHUB Tableau 10. Traitement de l'asthme persistant sévère

Prescription faite

Fréquence

Pourcentage

Aminophylline à action brève - Corticoïde iv

23

65,71

f32 mimétique inhalé à action brève -Théophylline à action brève- Corticoïde iv

5

14,28

f32-mimétique inhalé à action brève

1

2,85

f32-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde par voie orale

1

2,85

f32 stimulant d'action prolongée par voie orale - Corticoïde par voie orale

1

2,85

Théophylline à action brève

1

2,85

f32-mimétique par voie orale à action brève -Théophylline longue action

1

2,85

Théophylline à action brève- Corticoïde en iv - Corticoïde par voie orale

1

2,85

f32-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde inhalé

1

2,85

Total

35

100

 

Le tableau 10 montre les prescriptions faites au cours de l'étude chez les patients ayant présenté l'asthme persistant sévère.

Au cours de notre étude nous avons obtenu 35 cas d'asthme sévère, dont 23 cas

(soit 65,7 1%) ont reçu l'aminophylline à action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse. Ce traitement est recommandé pour soulager les crises et non pour le traitement de fond. Le traitement de l'asthme persistant sévère doit associer un traitement de fond et celui des crises comme c'est recommandé par le GINA (2002).

Nous avons obtenu cinq patients (14,2 8%) dont leurs prescriptions contenaient un f32- mimétique inhalé à action brève plus la théophylline à action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse, un patient (2,85%) qui a reçu un f32-mimétique inhalé à action brève et un autre patient (2,85%) qui a reçu la théophylline à action brève. Ces traitements sont indiqués pour faire disparaître les crises (Godard et al., 1996 ; GINA, 2002), le traitement de fond qui doit y être associé n'a pas été prescrit. L'association de la théophylline avec les f32-mimétiques inhalés à action brève n'est pas recommandée (GINA, 2002).

Un patient (2,85%) a reçu un f32-stimulant d'action prolongée par voie orale avec un corticoïde par voie orale. Les f32-stimulants d'action prolongée ne doivent pas être confondus avec les f32-mimétiques d'action brève ; contrairement à ces derniers, ils ne constituent pas un traitement curatif des crises d'asthme (Vidal, 2001). Dans le cadre d'une stratégie thérapeutique, on ajoute à ces f32-stimulants d'action prolongée par voie orale un corticoïde inhalé et un f32- mimétique inhalé longue action en cas de l'asthme persistant sévère pour établir un traitement de fond (GINA, 2002).

Un patient (2,85%) dans cette catégorie d'asthme persistant sévère a reçu un f32 mimétique par voie orale à action brève plus la théophylline longue action. Pour ce cas le traitement prescrit a visé les crises d'asthme et le traitement de fond ; mais le GINA recommande d'associer à cette théophylline à longue action un corticoïde inhalé et un f32- mimétique inhalé longue action lors de l'asthme persistant sévère pour augmenter l'efficacité du traitement de fond. Pour un patient (2,85%) qui a reçu un f32- mimétique inhalé à action brève plus un corticoïde par voie orale, le GINA (2002), recommande d'y ajouter un corticoïde inhalé (>1000ug de béclométasone par exemple) et un f32- mimétique inhalé longue action pour augmenter l'efficacité du traitement de fond.

Nous avons obtenu un patient qui a reçu la théophylline à action brève plus un corticoïde par voie intraveineuse avec un corticoïde par voie orale. A ce traitement, le GINA (2002) recommande d'ajouter à ce corticoïde par voie orale un corticoïde inhalé et un f32- mimétique inhalé longue action en cas de l'asthme persistant sévère pour augmenter l'efficacité du traitement de fond. En fin, un autre patient a reçu un f32-mimétique inhalé à action brève plus un corticoïde inhalé. Comme c'est un cas d'asthme persistant sévère, sur ce traitement prescrit, il faudrait ajouter un f32- mimétique inhalé longue action à ce corticoïde inhalé pour le traitement de fond (GINA, 2002).

3.4.5. Présentation de l'état du traitement de l'asthme à degré de sévérité non signalé au CHUB

Le tableau 11 présente les prescriptions faites chez les asthmatiques dont le degré de sévérité n'a été pas signalé au cours de l'étude.

Les patients dont le niveau de sévérité n'a pas été précisé (177 patients), ont bénéficié d'un traitement varié qu'on peut classer en trois catégories. La première catégorie de traitement n'avait qu'un intérêt pour les crises, la deuxième catégorie visait un traitement de fond au long cours et la dernière combinait les deux précédentes.

Pour la première catégorie, ils ont été traités comme s'ils avaient un asthme intermittent. Il s'agit de 66 cas (soit 37,28%) dont leur prescription était constituée par l'aminophylline à action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse, 36 cas (20,34%) traités par un f32-mimétique par voie orale à action brève et 10 cas (5,65%) qui ont reçu un f32-mimétique inhalé à action brève.

Dans cette catégorie nous retrouvons cinq patients (2,82%) qui ont reçu la théophylline à action brève, quatre patients (2,25%) qui ont été traités par un f32-mimétique inhalé à action brève plus un corticoïde en intraveineuse, trois patients (1,69%) qui ont reçu un f32- mimétique inhalé à action brève plus théophylline à action brève avec un corticoïde en intraveineuse et les deux patients (1,13%) qui ont reçu un corticoïde en intraveineuse.

Tableau 11. Traitement de l'asthme à degré de sévérité non signalé

Prescription faite

Fréquence

Pourcentage

Aminophylline à action brève - Corticoïde iv

66

37,28

132-mimétique par voie orale à action brève

36

20,34

132-mimétique par voie orale à action brève- Corticoïde par voie orale

15

8,47

132-mimétique inhalé à action brève

10

5,65

132-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde par voie orale

7

3,95

132-mimétique par voie orale - Corticoïde inhalé

6

3,39

Théophylline à action brève

5

2,82

132-mimétique inhalé à action brève -Théophylline longue action

4

2,25

132 mimétique inhalé à action brève- Corticoïde iv

4

2,25

132 stimulant d'action prolongée par voie orale - Corticoïde par voie orale

3

1,69

132 mimétique inhalé à action brève -Théophylline à action brève- Corticoïde iv

3

1,69

132-mimétique inhalé à action brève - Kétotifène

2

1,13

Théophylline longue action

2

1,13

132-mimétique inhalé à action brève -Théophylline à action brève - Corticoïde inhalé

2

1,13

132-mimétique inhalé à action brève - 132-mimétique par voie orale à action brève

2

1,13

Théophylline longue action - Corticoïde par voie orale

2

1,13

Corticoïde iv

2

1,13

132-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde inhalé

2

1,13

Théophylline longue action - Kétotifène

1

0,56

132-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde par voie orale- Kétotifène

1

0,56

132-mimétique inhalé à action brève - Corticoïde inhalé-

Corticoïde en iv

1

0,56

132 stimulant d'action prolongée

1

0,56

Total

177

100

 

On a relevé encore dans cette catégorie deux cas (1,13%) avec un traitement associant un â2-mimétique inhalé à action brève plus un â2-mimétique par voie orale à action brève ; ces classes ont un même effet pharmacologique sauf que la première présente moins d'effets secondaires.

La deuxième catégorie de traitement observée n'envisageait que des classes constituant un traitement de fond au long cours sans prise en charge thérapeutique des crises. On peut citer les trois patients (1,69%) qui ont reçu un â2 stimulant d'action prolongée par voie orale avec un corticoïde par voie orale, deux patients (1,13%) qui ont reçu la théophylline longue action et les deux patients (1,13%) qui avaient une prescription contenant la théophylline longue action plus un corticoïde par voie orale.

La dernière catégorie observée constituant le reste des patients, dont le degré de sévérité n'avait pas été mentionné, avait une prescription avec des molécules appartenant à des classes destinées à soulager des crises et d'autres molécules recensées dans des classes utilisées pour le traitement de fond au long terme. On ne peut pas juger du traitement de fond prescrit, sans avoir le degré de sévérité de l'asthme.

Il ressort de ces résultats sur le profil de la prescription des antiasthmatiques en fonction du stade de la maladie que le traitement de fond là où c'est recommandé reste insuffisant. Comme conséquence, chez le patient la maladie ne sera pas bien contrôlée. Par ailleurs, c'est ce contrôle, lorsqu'il est atteint, qui fait l'objet du traitement.

3.5. Les classes de médicaments antiasthmatiques utilisés au CHUB au cours de l'étude

Le tableau 12 présente les classes des médicaments utilisés.

Tableau 12. Répartition des classes de médicaments antiasthmatiques utilisés

Classe

Fréquence

Pourcentage

Les corticoïdes en intraveineuse

129

28,04

Les xanthines à action brève

127

27,61

Les f32-mimétiques par voie orale à action brève

74

16,08

Les f32-mimétiques inhalés à action brève

59

12,83

Les corticoïdes par voie orale

36

7,83

Les xanthines à action prolongée

14

3,04

Les corticoïdes par inhalation

13

2,83

Kétotifène

5

1,08

Les f32-stimulants d'action prolongée

3

0,65

Total

460

100

 

Il ressort du tableau 12 qui présente les classes de médicaments antiasthmatiques utilisés au CHUB pour la population de notre étude, 3 8,68% des corticoïdes (avec 28,04% en intraveineuse, 7,82% par voie orale et 2,82% par inhalation), 30,64% des xanthines (avec 27,60% à action brève et 3,04% à action prolongée), 28,90% des f32-mimétiques (avec 16,08% par inhalation et 12,82% par voie orale), le Kétotifène a été prescrit à un taux de 1,08% et les f32-stimulants d'action prolongée ont été utilisés à un taux de 0,65%.

Par ailleurs, dans une étude effectuée à Abidjan sur le profil de l'asthmatique adulte suivi en consultation, Koffi et ses collaborateurs (2001) ont trouvé que des f32-mimétiques étaient les plus utilisés soit par aérosol (63,87%) doseurs soit par nébulisation (49,61%). Une corticothérapie a été administrée par voie orale dans 55,12% et par voie intraveineuse dans 17,32%. Hamizi et ses collaborateurs (2000), ont trouvé que des f32- mimétiques étaient toujours utilisés dans 60 - 80% et que la corticothérapie par voie injectable était rarement utilisée devant une crise d'asthme.

De ces résultas du tableau 12, les classes pharmacologiques destinées à soulager les crises d'asthme sont les plus utilisées comparativement à celles destinées au traitement de fond. Les corticoïdes par inhalation sont peu prescrits, soit 2,83%, alors qu'ils sont préférables pour les traitements au long cours. La fréquence élevée des corticoïdes en iv et des xanthines à action brève explique la raison pour laquelle la grande partie de la population de notre étude a été hospitalisée. En effet, la corticothérapie en iv (hydrocortisone) et l'aminophylline injectable sont le plus souvent utilisées dans les cas d'hospitalisation.

Les médicaments utilisés dans le contrôle de l'asthme au CHUB sont repris dans le tableau 13 suivant :

Tableau 13. Médicaments antiasthmatiques utilisés au CHUB

Médicaments anti-asthmatiques

Fréquence

Pourcentage

Hydrocortisone injectable

132

28,38

Aminophylline injectable

128

27,52

Salbutamol (VENTOLINE®) comprimé

75

16,13

Salbutamol (VENTOLINE®) aérosol

51

10,96

Prednisolone comprimé

36

7,74

Béclométasone (BECOTIDE®) aérosol

13

2,79

Aminophylline comprimé

12

2,58

Fénotérol (BEROTEC®) aérosol

8

1,72

Kétotifène (ZADITEN®) sirop

5

1,07

Terbutaline (BRICANYL LP®) comprimé

5

1,07

Total

465

100

 

Il ressort du tableau 13 qui présente les médicaments utilisés au cours de l'étude, 28,38% prescriptions d'hydrocortisone injectable, 27,52% prescriptions d'aminophylline injectable. Ensuite vient 16,13% prescriptions de salbutamol (VENTOLINE®) comprimé, 10,96% prescriptions de salbutamol (VENTOLINE®) aérosol et 1,72% de fénotérol (BEROTEC®) aérosol. Tous ces médicaments prescrits appartiennent à des classes destinées à soulager des crises. Le reste est constitué par des médicaments de fond à un

faible pourcentage dont 7,74% de prednisolone comprimé, 2,79% de béclométasone (BECOTIDE®) aérosol, 2,58% d'aminophylline comprimé et 1,07% de terbutaline (BRICANYL LP®) comprimé.

Sur la Liste Nationale des Médicaments Essentiels (LNME) de 2002 et 2005 on ne trouve pas le fénotérol et le terbutaline. Mais les hôpitaux de référence peuvent utiliser d'autres médicaments ne figurant pas sur la LNME pour des recherches.

Ces résultats montrent que le traitement de crises est d'une grande importance par rapport au traitement de fond vu que les médicaments de crise sont les plus prescrits.

Tableau 14. Nécessité de l'oxygénothérapie chez la population étudiée

Oxygénothérapie

Fréquence

Pourcentage

Sans oxygénothérapie

240

94,1

Avec oxygénothérapie

15

5,9

Total

255

100,0

 

Il ressort du tableau 14, que 94,1% des patients n'ont pas nécessité une oxygénothérapie au cours de leur traitement tandis que le reste de la population en a bénéficié. En effet, selon le GINA (2002), une oxygénothérapie est indiquée chez certains patients asthmatiques présentant des crises graves avec un état d'asphyxie.

3.6. Association d'antiasthmatiques avec d'autres médicaments au sein de la population d'étude

Tableau 15. L'état de l'association des antiasthmatiques avec d'autres médicaments

Association des anti-asthmatiques avec d'autres médicaments

Fréquence

Pourcentage

Sans association avec d'autres médicaments

116

45,49

Aminophylline iv - Hydrocortisone iv - Erythromycine cé

36

14,12

Salbutamol cé - Erythromycine cé

20

7,84

Salbutamol aé- Aminophylline cé - Erythromycine cé

5

1,96

Salbutamol cé - Doxycycline cé

5

1,96

Salbutamol cé - Prednisolone cé - Erythromycine cé

5

1,96

Aminophylline iv - Hydrocortisone iv - Amoxycylline cé

4

1,57

Salbutamol cé - Polaramine cé

3

1,18

Salbutamol cé - Hydrocortisone iv - Erythromycine cé

3

1,18

Salbutamol cé - Erythromycine cé - Polaramine cé

2

0,78

Salbutamol cé - Erythromycine cé -Hydroxyde d'aluminium cé

2

0,78

Salbutamol cé - Béclométasone aé -Hydroxyde d'aluminium cé

2

0,78

Salbutamol aé -Erythromycine cé

2

0,78

Salbutamol cé -Bactrim cé

2

0,78

Aminophylline iv-Hydrocortisone iv -Ampicilline cé

2

0,78

Aminophylline iv-Hydrocortisone iv - Hydroxyde d'aluminium

2

0,78

Aminophylline iv - Hydrocortisone iv - Bactrim®

2

0,78

Aminophylline iv-Hydrocortisone iv - Doxycycline cé

2

0,78

Aminophylline iv - Erythromycine cé - Quinine cé

2

0,78

Salbutamol aé - Prednisolone cé - Bactrim®

2

0,78

Salbutamol cé - Erythromycine cé - Paracétamol cé

1

0,39

Salbutamol aé -Béclométasone aé -Doxycycline cé

1

0,39

Salbutamol aé-Kétotifène sirop-Erythromycine cé-Polaramine

1

0,39

Salbutamol cé - Prednisolone cé -Doxycycline cé -Bisolvan cé

1

0,39

 

Salbutamol cé - Prednisolone cé - Bactrim® cé - Polaramine cé

1

0,39

Salbutamol cé - Béclométasone aé -Erythromycine cé

1

0,39

Terbutaline cé - Prednisolone cé - Erythromycine cé

1

0,39

Aminophylline cé - Cimétidine cé -Metronidazole céAmoxycilline cé

1

0,39

Salbutamol cé - Glibénclamide cé -Hydroxyde d'aluminium cé

1

0,39

Salbutamol cé-Béclométasone aé-Hydrocortisone iv - Erythromycine cé

1

0,39

Aminophylline iv -Erythromycine cé -Polaramine cé

1

0,39

Aminophylline iv -Hyrdrocortisone iv -Arinate cé

1

0,39

Aminophylline iv- Hydrocortisone iv- Erythromycine cé - Digoxine cé- Lasix®

1

0,39

Fénotérol aé -Aminophylline iv -Béclométasone aé- Erythromycine cé

1

0,39

Salbutamol cé-Prednisolone cé -Doxycycline cé

1

0,39

Fénotérol aé- Salbutamol aé - Erythromycine cé - Bisolvan cé

1

0,39

Fénotérol aé -Erythromycine cé

1

0,39

Terbutaline cé-Erythromycine cé

1

0,39

Terbutaline cé-Prednisolone cé -Moduretic®

1

0,39

Salbutamol cé- Vibramycine cé

1

0,39

Salbutamol aé -Paracétamol cé

1

0,39

Salbutamol cé -Doxycycline cé -Paracétamol cé

1

0,39

Aminophylline iv-Hydrocortisone iv -Lasix® ce- Adalate®

1

0,39

Aminophylline iv- Hydrocortisone iv- Erythromycine cé - Hydrox d'aluminium

1

0,39

Aminophylline iv-Hydrocortisone iv-Erythromycine céBiscopan

1

0,39

Salbutamol cé-Prednisolone cé - Amoxicilline cé

1

0,39

Salbutamol aé- Prednisolone cé -Erythromycine cé

1

0,39

Hydrocortisone iv-Erythromycine cé - Paracétamol cé

1

0,39

 

Aminophylline iv-Erythromycine cé

1

0,39

Salbutamol aé -Hydrocortisone iv -Digoxine cé-Adalate® céLasix®

1

0,39

Aminophylline iv-Hydrocortisone iv -Cimétidine céAmoxicilline cé

1

0,39

Salbutamol cé - Aspirine cé

1

0,39

Aminophylline iv -Adalate capsule -Lasix cé

1

0,39

Salbutamol aé -Hydrocortisone iv-Erythromycine cé -Lasix cé -Aldomet®

1

0,39

Salbutamol cé -Prednisolone cé -Polaramine cé

1

0,39

Salbutamol cé -Aminophylline iv -Erythromycine cé -Lasix cé

1

0,39

Total

255

100

 

Il ressort du tableau 15 qui présente le profil de l'association des médicaments antiasthmatiques avec d'autres médicaments, que 45,49% des cas sont sans association à d'autres médicaments. Le reste de la population d'étude a reçu au moins un autre médicament. Cette association était à l'origine de pathologie associée diagnostiquée lors de la consultation comme par exemple le diabète, l'hypertension etc.

Au cours de notre travail, comme le montre le tableau 15, nous avons obtenu des associations qui nécessitent des commentaires. Ces associations sont les suivantes :

Celle constituée par Salbutamol cé-Daonil®cé-Hydroxyde d'aluminium cé (0,39%). Selon Vidal (1999), le Salbutamol provoque une élévation de la glycémie lorsqu'il est associé aux antidiabétiques. En effet, le daonil® (glibénclamide) est un antidiabétique qui a été associé au salbutamol chez un patient faisant partie de la population d'étude. Comme précaution d'emploi, il faut renforcer une surveillance sanguine et urinaire et passer éventuellement à l'insuline (Vidal, 1999).

Il faut prendre en compte l'association Terbutaline cé-Prednisolone cé -Moduretic cé (amiloride : un antihypertenseur). L'ajout du prednisolone à l'amiloride provoque une diminution de l'effet antihypertenseur du fait de la rétention hydrosodique (Vidal, 1999).

L'association Salbutamol aé- Aminophylline cé- Erythromycine cé a été retrouvée dans 5 cas (soit 1,96%). En effet, l'érythromycine est un inhibiteur enzymatique qui diminue l'effet du métabolisme hépatique de l'aminophylline accompagné par une augmentation des concentrations plasmatiques de l'aminophylline. Il s'agit d'une association déconseillée (Vidal, 1999).

L'association Aminophylline cé-Cimétidine cé-Metronidazole cé-Amoxicilline cé qui a été retrouvée chez un patient (soit 0,39%) ; C'est une association nécessitant des précautions d'emploi. La cimétidine augmente la théophyllinémie avec risque de surdosage. Une surveillance clinique de la théophyllinémie se révèle nécessaire, pour adapter la posologie de la théophylline pendant le traitement par la cimétidine et après son arrêt (Vidal, 1999). La concentration sérique en théophylline doit être maintenue dans un intervalle variant de 10 à 20 ug/l (Page et al., 1999).

Nous avons obtenu un patient qui a reçu une association contenant l'aspirine (Salbutamol cé - Aspirine cé). En effet, l'aspirine est un des médicaments qui entre dans les facteurs déclenchants de l'asthme. L'aspirine inhibe la voie de la cyclo-oxygènase avec synthèse massive de leucotriènes au niveau des voies aériennes (Porth et al., 1994 ; Godard et al., 1996 ; GINA, 2002).

Il ressort de ces résultats sur l'association d'antiasthmatiques avec d'autres médicaments, des associations irrationnelles. Celles-ci peuvent entraver l'effet thérapeutique recherché chez le patient.

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