UNIVERSITE NATIONALE DU RWANDA
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE PHARMACIE
ETUDE RETROSPECTIVE SUR LE TRAITEMENT DE L'ASTHME CHEZ
L'ADULTE AU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE BUTARE
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
grade de Pharmacien
par Claudien HABUMUREMYI
Directeur : Phn Eric NYILIGIRA
Codirecteur : Dr Emmanuel NKERAMIHIGO
Huye, novembre 2006
i
RESUME
L'asthme est une maladie chronique dont le contrôle sur
sa prise en charge thérapeutique reste insuffisant. Ceci ne permet pas
à un asthmatique de mener une vie active tout au long de sa vie. Au
cours de cette étude, nous avons bien voulu évaluer la
conformité du traitement de l'asthme chez l'adulte au Centre Hospitalier
Universitaire de Butare (CHUB) par rapport aux recommandations du Global
Initiative for Asthma (GINA).
Il s'agit d'une étude rétrospective, descriptive
et qualitative qui a consisté à l'analyse de 255 dossiers
d'asthmatiques adultes suivis en ambulatoire et en hospitalisation au CHUB.
Elle a couvert une période de 6 ans allant du début janvier 2000
à fin décembre 2005.
L'âge moyen des patients était de 41,29#177;
17,68 ans et 63,5% de la population d'étude ont été
hospitalisé alors que 3 6,5% ont été suivi en ambulatoire.
La population se composait de 67,8% de sujets de sexe féminin et de
32,2% d'asthmatiques de sexe masculin. La grande partie des patients à
93,7% n'avait pas de pathologie associée, l'hypertension a
été observée à un taux de 2,7% suivie de
l'ulcère et du paludisme à un taux de 1,2%. Le degré de
sévérité de l'asthme n'a pas été
signalé à un taux de 69,4%, ensuite vient l'asthme persistant
sévère à 13,7% traité par l'aminophylline à
action brève avec un corticoïde en intraveineuse à un taux
de 65,7 1%. L'asthme persistant modéré représentait 13,3%
dont le traitement était constitué par l'aminophylline à
action brève avec un corticoïde en intraveineuse à 50%.
L'asthme persistant léger représentait 2,0% de la population et
était traité par des â2-mimétiques par voie orale
à action brève à 40% et des â2-mimétiques
inhalés à action brève à 40%. L'asthme intermittent
se trouvait à un taux de 1,6% traité par les
â2-mimétiques par voie orale à action rapide à un
taux de 50%. Les corticoïdes en intraveineuse sont prescrits à
28,04% suivi par les xanthines à action brève à 27,61%.
Partant de ces résultats, nous pouvons conclure que la
prise en charge thérapeutique de l'asthme au CHUB par rapport aux
recommandations du GINA reste insuffisante surtout au niveau du traitement de
fond qui doit tenir en considération le degré de
sévérité.
DEDICACE
A Dieu Tout Puissant
A tous les miens.
iii
REMERCIEMENTS
Le présent travail est le résultat de multiples
efforts d'un grand nombre de personnes auxquelles nous devons exprimer nos
remerciements et nos sentiments de reconnaissance.
Nous tenons à remercier plus particulièrement
Phn Eric NYILIGIRA qui, malgré ses multiples responsabilités, a
bien accepté de nous diriger. Ses conseils, ses suggestions, sa
disponibilité et sa patience nous ont été d'une grande
utilité et ont permis l'aboutissement de ce travail.
Nous adressons nos remerciements au Dr Emmanuel NKERAMIHIGO
qui, malgré ses multiples tâches, a accepté d'assurer la
codirection de ce mémoire. Nous reconnaissons ses efforts, ses conseils
et sa disponibilité pour la réalisation de ce travail.
Nos reconnaissances s'adressent aussi aux membres du corps
professoral de la Faculté des Sciences, en l'occurrence ceux du
Département de Pharmacie, pour leur contribution à notre
formation universitaire.
Il nous revient de remercier également les
autorités du Centre Hospitalier Universitaire de Butare et en
particulier les responsables du Service de Médecine Interne pour
avoir.
Nos vifs remerciements s'adressent à mes parents, ma
tante Théresie, à la famille Antoine NDIKUMANA et à la
famille Samuel NSANZIMANA pour leur soutien. Nous remercions également
Mlle Béatrice MUKANEZA, Mr François UWINKINDI, Mr Jean Baptiste
TABARO BARABONA, Mr Jonas MAJYAMBERE sans oublier Mlle Christine UWAMAHORO de
leur contribution dans la réalisation de ce travail. Merci à
toutes les personnes, qui de près ou de loin, ont contribué
à la réalisation de ce mémoire.
Claudien HABUMUREMYI
TABLE DES MATIERES
RESUME i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
TABLE DES MATIERES iv
LISTE DES TABLEAUX vii
FIGURE viii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTERATURE 5
1.1. Asthme 5
1.1.1. Définition de l'asthme 5
1.1.2. Signes et manifestations clin ques de l'asthme
5
1.2. Physiopathologie de l'asthme 7
1.2.1. L'obstruction bronchique 8
1.2.2. L 'hyperréactivité bronchique non
spécifique 8
1.2.3. L'inflammation 9
1.3. Etiologie 11
1.3.1. Les facteurs déclenchants 11
1.3.2. Les facteurs favorisants 11
1.4. L'asthme aux différentes étapes de la vie
11
1.5. Classification de la sévérité de
l'asthme 11
1.6. Traitement de l'asthme 13
1.6.1. Les objectifs du traitement de l'asthme 13
1.6.2. Education thérapeutique d'un asthmatique
14
1.6.3. Amélioration du contrôle 14
1.6.4. Le choix des traitements 14
1.6.5. Etude analytique des différents traitements
15
1.6.6. Traitement par paliers de l'asthme chez l'adulte
recommandé par le Global Initiative for Asthma 21
1.6.7. Interactions des antiasthmatiques avec d'autres
médicaments 22
1.7. Etudes faites ailleurs sur le traitement de l'asthme 24
1.8. Contexte de notre étude 25
CHAPITRE 2: METHODOLOGIE 26
2.1. Nature et période de l'étude 26
2.2. Lieu et délimitation de l'étude 26
2.3. Outil de collecte des données 26
2.4. Population d'étude 27
2.4.1. Critères d'inclusion : 27
2.4.2. Critères d'exclusion : 27
2.5. Procédé d'analyse des données 27
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION 28
3.2. Les pathologies associées à l'asthme au sein
de la population d'étude 30
3.3. Les catégories des patients en fonction de la
sévérité de l'asthme 31
3.4. La conformité des prescriptions des antiasthmatiques
avec le stade de la 32
maladie 32
3.4.2. Présentation de l'état du traitement de
l'asthme persistant léger au CHUB 33
3.4.3. Présentation de l'état du traitement
de l'asthme persistant modéré au CHUB 34 3.4.4.
Présentation de l'état du traitement de l'asthme persistant
sévère au CHUB 36 3.4.5. Présentation de
l'état du traitement de l'asthme à degré de
sévérité non signalé au CHUB 38
3.5. Les classes de médicaments antiasthmatiques
utilisés au CHUB au cours de
l'étude 41
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 48
REFERENCES 50
ANNEXES 54
vi
SIGLES ET ABREVIATIONS
AMPc: Adénosine monophosphate cyclique
CHUB: Centre Hospitalier Universitaire de Butare
CREDES: Centre de Recherche d'Etude et de Documentation en
Economie de la Santé DEP: Débit Expiratoire de Pointe
GINA : « Global Initiative for Asthma »
HRB: Hyperréactivité Bronchique
ICAS: « International Control of Asthma Symptoms »
IMAO: Inhibiteurs de la Monoamine Oxydase VEMS: Volume Expiratoire Maximal en
une Seconde
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Classification de la sévérité de
l'asthme selon le Global Initiative for Asthma
(2002) 12
Tableau 2. Facteurs qui influencent la clairance de la
théophylline 17
Tableau 3. Les médicaments utilisés dans l'asthme
selon le Global Initiative for Asthma
(2002) 20
Tableau 4. L'âge moyen de la population 28
Tableau 5. Répartition de la population d'étude
selon la (les) pathologie(s) associée (s) 30
Tableau 6.
Répartition de la population d'étude en fonction de la
sévérité de l'asthme. 31
Tableau 7. Traitement de l'asthme intermittent 32
Tableau 8. Traitement de l'asthme persistant léger 33
Tableau 9. Traitement de l'asthme persistant modéré
34
Tableau 10. Traitement de l'asthme persistant
sévère 36
Tableau 11. Traitement de l'asthme à degré de
sévérité non signalé 39
Tableau 12. Répartition des classes de médicaments
antiasthmatiques utilisés 41
Tableau 13. Médicaments anti-asthmatiques utilisés
au CHUB 42
Tableau 14. Le profil de l'oxygénothérapie chez la
population étudiée 43
Tableau 15. L'état de l'association des antiasthmatiques
avec d'autres médicaments 44
FIGURE
Figure 1. Répartition de la population de l'étude
en fonction du sexe 29
ix
Annexe 1 : Fiche de collecte des données
Annexe 2 : Fiche signalétique consultation : Evolution
dans le temps : Asthme : 2003. Annexe 3 : Fiche signalétique
consultation : Evolution dans le temps : Asthme : 2004 Annexe 4 : Fiche
signalétique consultation : Evolution dans le temps : Asthme : 2005
Annexe 5 : Fiche signalétique hospitalisation : Evolution dans le temps
: Asthme : 2003 Annexe 6 : Fiche signalétique hospitalisation :
Evolution dans le temps : Asthme : 2004 Annexe 7 : Fiche signalétique
hospitalisation : Evolution dans le temps : Asthme : 2005
INTRODUCTION GENERALE
L'asthme est une maladie fréquente qui touche environ
300 millions de personnes dans le monde entier. Tous les âges, tous les
milieux sociaux sont atteints. C'est une maladie en progression et le nombre
d'asthmatiques augmente avec l'urbanisation et le mode de vie occidental. Si
l'on considère que la population urbaine en 2004 représentait 45%
de la population mondiale et que la projection en 2025 sera de 59%, il est
estimé que 100 millions d'asthmatiques supplémentaires pourraient
être attendus en 2025. Environ 10% de la population canadienne souffrira
d'asthme au cours de leur vie. En France, la prévalence est de 6.8% (
www.gsk.fr/gsk/mediasgp/dp/2005/1201.html).
Les études épidémiologiques indiquent que
la mortalité augmente. En France près de 2000 asthmatiques
meurent chaque année du fait de leur maladie (Godard et al., 1996). Elle
atteint principalement les sujets de plus de 65 ans, mais l'augmentation
concerne surtout les moins de 15 ans (
http://www.anaes.fr).
L'asthme ne peut pas se guérir, les principaux
objectifs du traitement sont de permettre une vie active normale, minimiser les
symptômes et éviter les crises en maintenant une fonction
pulmonaire optimale. Il faut tenter de prévenir l'augmentation de la
sévérité de l'asthme, la morbidité et la
mortalité associées à l'asthme, et ceci tout en
évitant les effets secondaires des traitements (GINA, 2002).
Le contrôle de l'asthme reste globalement insuffisant en
Europe même s'il existe des traitements efficaces. Plusieurs
études réalisées au cours de ces dernières
années montrent que le contrôle de l'asthme demeure insuffisant,
alors qu'il constitue paradoxalement un objectif central de la prise en charge
selon les recommandations internationales. L'enquête sur
l'évaluation du niveau de contrôle de l'asthme,
réalisée par ICAS « International Control of Asthma
Symptoms » en novembre 2003, a montré que la majorité
des patients (82%) considéraient que leur asthme n'était pas
contrôlé (
www.gsk.fr/gsk/mediasgp/dp/2005).
On considère qu'il y a à l'origine de cette
insuffisance du contrôle de cette maladie, une utilisation parfois un peu
désordonnée de certaines thérapeutiques en pratique
médicale qui favorise la gravité de la maladie (Chretien, 1980).
Curieusement, ces faits sont observés à un moment où la
physiopathologie de la maladie est de mieux en mieux comprise et alors que,
depuis quelques années, les médecins disposent de nouvelles armes
thérapeutiques théoriquement beaucoup plus efficaces que dans le
passé. Ceci suggère que dans l'ensemble, les patients
asthmatiques sont soit insuffisamment traités, soit traités de
façon inadéquate (
www.samu.org/JAMU2003/jamu98/ASTHME%20-%20didi).
Compte tenu de cette insuffisance du contrôle de
l'asthme, le Global Initiative for Asthma (GINA) a été
créé pour améliorer les connaissances sur l'asthme parmi
les professionnels de la santé, les représentants de la
santé et le grand public et pour améliorer la prévention
et la prise en charge grâce à une concertation mondiale. Les buts
du GINA sont de préparer des rapports scientifiques sur le traitement et
la prévention de l'asthme, encourager la distribution et l'adoption de
ces rapports, et assurer la promotion d'une collaboration internationale pour
la recherche sur l'asthme (GINA, 2002).
Au Rwanda, l'asthme existe selon les rapports issus des
consultations médicales. En 2006, le MINISANTE estime qu'il y avait
901/9064761 (soit 0,010%), 1009/9291379 (soit 0,011%) et 1527/9573544 (soit
0,016) cas d'asthmatiques lors des consultations dans les hôpitaux de
districts dans les années 2003, 2004 et 2005.
Au Centre Hospitalier Universitaire de Butare (CHUB), 181 cas
ont été diagnostiqués en 2003 lors des consultations
ambulatoires dont 76,24% étaient d'enfants. Dans la même
année il y avait 43 cas d'hospitalisation et la mortalité
liée à cette maladie était de 0,3 1%. En 2004 dans les
consultations externes, il y avait 164 cas avec 84,15% d'enfants, 53 cas
d'hospitalisation et une mortalité de 0,58%. En 2005, 156 cas ont
été enregistrés en ambulatoire avec 51 cas
d'hospitalisation. La mortalité liée à l'asthme
était de 0,87% (Archives et statistiques du CHUB, 2006).
On ne trouve pas d'études sur l'asthme au Rwanda visant
l'aspect de sa prise en charge thérapeutique. En plus de cela, il
n'existe pas des recommandations nationales pour le contrôle de l'asthme.
C'est ainsi qu'une étude rétrospective sur le traitement de
l'asthme chez l'adulte au CHUB s'avère nécessaire afin de
comparer ce qui se fait par rapport aux recommandations internationales sur le
traitement de l'asthme.
Les objectifs de l'étude sont les suivants :
Objectif général
Evaluer la conformité du traitement de l'asthme chez
l'adulte au CHUB par rapport aux recommandations du « Global
Initiative for Asthma ».
Objectifs spécifiques
· Identifier les caractéristiques
sociodémographiques de la population d'étude ;
· Inventorier les pathologies associées à
l'asthme au sein de la population d'étude ;
· Montrer les différentes catégories de
patients en fonction de la sévérité de l'asthme ;
· Evaluer la conformité des prescriptions des
antiasthmatiques avec le stade de la maladie ;
· Montrer les classes de médicaments
antiasthmatiques les plus utilisées au CHUB pour le traitement de la
crise d'asthme et pour le traitement de fond ;
· Montrer les associations des antiasthmatiques avec
d'autres médicaments au sein de la population d'étude.
Questions guides de l'étude
Pour atteindre nos objectifs, nous nous sommes fixé des
questions guides, relatives à chaque objectif.
1. Quelles sont les caractéristiques
sociodémographiques (âge et sexe) de la population d'étude
?
2. Quelles sont les pathologies associées à
l'asthme au sein de la population d'étude ?
3. Est-ce que les patients ont été classés
suivant le stade de la sévérité de l'asthme avant de
recevoir des médicaments ?
4. Quels sont les médicaments recommandés à
chaque stade ?
5. Quelles sont les classes des médicaments
antiasthmatiques utilisées ?
6. Quelles sont les associations des antiasthmatiques avec
d'autres médicaments au sein de la population d'étude ?
Intérêt du sujet
Selon le Centre de Recherche d'Etude et de Documentation en
Economie de la Santé en France (CREDES), l'asthme entraîne une
charge importante des soins ambulatoires et hospitaliers ainsi qu'une perte de
productivité. Comme pour beaucoup de patients atteints de maladie
chronique, l'essentiel des dépenses engendrées par une personne
asthmatique est consacré aux traitements médicamenteux, souvent
prescrits à long terme et aux consultations
répétées. Cependant ce sont les hospitalisations qui,
lorsqu'elles sont nécessaires, représentent la part la plus
importante du coût (CREDES, 1997).
L'asthme mal contrôlé perturbe la vie de la
personne elle-même ainsi que celle de sa famille sur le plan social et
économique. Les résultats de cette étude sur le traitement
de l'asthme chez l'adulte vont contribuer à l'amélioration de la
prise en charge thérapeutique de cette maladie au niveau des
prescripteurs.
CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre a pour but de décrire la théorie
existante sur la maladie de l'asthme. Nous allons passer en revue des
généralités sur l'asthme, les médicaments
utilisés pour son contrôle et ceux dont l'association avec ces
derniers nécessitent l'attention.
1.1. Asthme
1.1.1. Définition de l'asthme
L'asthme est un désordre inflammatoire des voies
aériennes; cette inflammation est secondaire à un infiltrat
inflammatoire polymorphe, comprenant des mastocytes et des éosinophiles.
Sur un terrain particulier, cette inflammation entraîne des
symptômes qui sont en général en rapport avec une
obstruction bronchique diffuse et variable, réversible
spontanément ou sous l'effet du traitement. Par ailleurs, cette
inflammation est la cause d'une hyperréactivité bronchique
à de nombreux stimuli (Godard et al., 1996).
1.1.2. Signes et manifestations clin ques de
l'asthme
Les signes caractéristiques de l'asthme sont les suivants
:
> L'essoufflement anormal ou dyspnée : la personne a
des difficultés à respirer ;
> La toux : le plus souvent sèche, elle survient la
nuit ou lors d'un exercice ;
> Les sifflements: l'air a du mal à passer à
cause du rétrécissement des bronches ; >
L'oppression thoracique: sentiment d'avoir un poids sur les poumons ;
> Les réveils nocturnes: l'asthme survient surtout la
nuit
(
www.asthmeacademy.com/asthmeacademy/prevention.htm).
A. La crise d'asthme : en l'absence d'un traitement
adapté, l'asthme se manifeste par la survenue de crises d'asthme
répétées, dont la gravité et la fréquence
varient selon la personne et les situations. La crise d'asthme correspond
à l'aggravation des signes. Elle
se manifeste par la survenue rapide ou brutale d'une gêne
respiratoire, d'une oppression des poumons ou d'un essoufflement avec des
sifflements et une toux (GINA, 2002).
B. L'attaque d'asthme .
· elle se
définit comme la succession de crises, pendant plusieurs jours ; entre
les crises la dyspnée peut être absente ou présente
(Ridgway, 1994).
C. L'asthme à dyspnée continue
.
· celle-ci combine les deux modes de présentation
précédents. Il y a des crises qui peuvent se
répéter plus ou moins régulièrement; mais entre les
crises, il y a toujours un état dyspnéique (Ridgway, 1994 ;
Godard et al., 1996).
D. L'asthme aigu grave ou état de mal asthmatique
.
· les crises se répètent en s'intensifiant
progressivement ; elles résistent aux différents traitements. Un
état asphyxique s'installe, ce qui impose un séjour hospitalier,
éventuellement en réanimation (Ridgway, 1994).
E. L'asthme instable : il est défini
typiquement par la variabilité du débit expiratoire de pointe
(DEP) qui doit être supérieur ou égal à 20% entre le
matin et le soir. Il existe une corrélation étroite entre le
degré de variabilité du DEP, donc l'instabilité et
l'hyperréactivité bronchique. C'est un signe d'activité de
l'asthme qui impose une intensification du traitement (Godard et al., 1996).
Le DEP est le débit expiratoire maximal atteint lors
d'une expiration forcée maximale, après une inspiration
également maximale. Ce test permet d'apprécier globalement la
fonction respiratoire. Sa valeur moyenne chez l'adulte est de 10 l/seconde (600
l/min). La dispersion autour de la valeur de référence est de
15-20 %. La variabilité du DEP (en %) est la différence entre la
valeur la plus haute (en soirée) et la valeur la plus basse (le matin)
de la journée divisé par la moyenne de ces valeurs,
multipliée par cent (
www.mediflux.fr/fiche-mini-wright.html).
DEPsoir - DEPmatin
Variabilité (en%) = × 100
1
(DEPsoir + DEPmatin)
2
On notera une instabilité si la variabilité est
supérieure ou égale à 20%
Le DEP varie avec l'âge, il est plus bas chez les
enfants que chez les adultes et il est plus élevé chez le jeune
adulte que chez l'adulte âgé. Le DEP est proportionnel à la
taille. Enfin, l'homme a un débit expiratoire plus élevé
que la femme à taille et âge égaux. Chez l'enfant le DEP ne
dépend que de la taille (
www.mediflux.fr/fiche-mini-wright.html).
F. L'asthme nocturne : la survenue des crises
s'installe le plus souvent pendant la nuit. Ces crises pourraient constituer un
signe de sévérité plus important que les crises diurnes
(Charpin et al., 1984).
G. L'asthme hypersécrétant : qui est
une bronchite chronique, l'expectoration signe la fin de la
crise. Cependant, dans certains cas, le malade signale spontanément une
expectoration plus ou moins abondante et met ce signe au premier plan de ses
plaintes (Colloque et al., 1980).
H. L'asthme cardiaque : il est typiquement un asthme
survenant sur une cardiopathie gauche. Le mécanisme physiopathologique
associe un oedème bronchique et une hyperréactivité
bronchique. Le plus souvent le traitement cardiaque améliore les
symptômes sans qu'il soit nécessaire de recourir aux traitements
spécifiques de l'asthme (Godard et al., 1996).
1.2. Physiopathologie de l'asthme
La physiopathologie de l'asthme est la clé permettant
de mettre en place tous les éléments de la stratégie
thérapeutique. Elle implique trois phénomènes complexes
à savoir le bronchospasme, la réaction inflammatoire de la
muqueuse bronchique et l'hypersécrétion des glandes à
mucus (Pein et al., 1992 ; Radenne et al., 2003).
1.2.1. L'obstruction bronchique
Lorsque les voies aériennes sont exposées
à divers stimuli ou facteurs déclenchants, elles deviennent
obstruées et le reflux d'air est limité par une
bronchoconstriction, des bouchons muqueux et une augmentation de l'inflammation
(Pein et al., 1992).
La contraction du muscle lisse bronchique est responsable d'un
trouble ventilatoire obstructif diffus, d'intensité variable selon le
degré de réponse du muscle au stimulus. Elle est
réversible soit spontanément soit sous l'effet de drogues comme
les â2- sympthicomimétiques, la théophylline et ses
dérivés. L'obstruction bronchique se manifeste par les crises
d'asthme et son instabilité est définie par la variabilité
du DEP (Godard et al., 1996).
1.2.2. L 'hyperréactivité bronchique
non spécifique
L'hyperréactivité bronchique non
spécifique (HRB) ou hyperexcitabilité bronchique non
spécifique, se définit comme une constriction anormale des
muscles lisses bronchiques se traduisant par un bronchospasme (Molinier, 1999).
Cette bronchoconstriction apparaît chez certains individus lors de
l'exposition à des stimuli naturels tels le froid et l'exercice ou
à des agents agonistes tels l'acétylcholine, la
méthacholine ou l'histamine (Colloque et al., 1980). Ce muscle lisse est
sous la commande du système nerveux autonome ; parasympathique d'action
constrictive ayant pour médiateur l'acétylcholine et pour
inhibiteur l'atropine et le système sympathique dont l'action est
dilatatrice
(Lebeau, 1994).
Le paramètre fonctionnel le plus communément
utilisé pour la mesure de l'hyperréactivité bronchique est
le volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS). Une chute de 20% est
considère comme la réponse seuil. La mesure de l'HRB permet de
faire une évaluation indirecte de la sévérité de
l'asthme et d'évaluer l'effet de certains médicaments (Savoy et
Junod, 1998).
1.2.3. L'inflammation
Il s'agit d'une réaction inflammatoire au niveau de la
muqueuse bronchique, riche en mastocytes et en éosinophiles. Cette
réaction entraîne un oedème de la muqueuse et une
hypersécrétion bronchique (Molinier, 1999). Selon Lebeau (1994),
ces cellules libèrent des médiateurs chimiques inducteurs du
bronchospasme par une double réaction :
* directe sur la muqueuse bronchique elle-même, avec
création d'un état inflammatoire ; * indirecte par la stimulation
des récepteurs parasympathiques.
Quelques médiateurs de l'inflammation impliqués
dans l'asthme sont les suivants :
1. Histamine : l'histamine est
synthétisée et stockée dans les granules des mastocytes.
Elle a un effet sur l'hypersécrétion de la muqueuse bronchique,
l'oedème de la muqueuse, la contraction du muscle lisse et
l'augmentation de la perméabilité vasculaire (Porth et al.,
1994).
2. Leucotriènes : LTB4, LTC-4, LTD4,
LTE4 (ancien SRS-A)
Les leucotriènes (synthétisées par la
voie de la lipo-oxygénase) sont des métabolites de l'acide
arachidonique synthétisé à partir des phospholipides des
membranes cellulaires par l'intermédiaire d'une enzyme la phospholipase
A2. Le plus anciennement connu était la SRS-A (Slow
reactive substance) rebaptisé LTE4. LTC-4, LTD4 et
LTE4 augmentent la perméabilité vasculaire et sont
bronchoconstricteurs. Le LTB4 est chemotactique pour les
polynucléaires neutrophiles et éosinophiles. Les corticoïdes
inhibent la phospholipase A2 (Godard et al., 1996).
3. Prostaglandines : PGD2, PGF2 á, PGE2
Les prostaglandines et tromboxanes sont
synthétisées par la voie de la cyclo-oxygénase. PGD2
et PGF2 á sont bronchoconstricteurs alors que
PGE2 est bronchodilatateur et augmente la perméabilité
vasculaire. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens inhibent la
cyclo-oxygénase (Godard et al., 1996).
4. PAF: le PAF (Platelet activating
factor) induit l'agrégation plaquettaire, il provoque une
hypertrophie musculaire lisse et un infiltrat inflammatoire mixte (mastocytes
et éosinophiles) (Godard et al., 1996).
5. IFN ã : l'interféron
gamma agit sur la plupart des cellules, en particulier sur les lymphocytes B
responsables de la sécrétion d'Ig E et sur les lymphocytes T.
6. GM-CSF : le granulocyte
macrophage Colony Stimulating Factor a les propriétés
d'attirer, d'activer et de prolonger la survie des éosinophiles.
C'est un facteur de croissance des mastocytes des globules blancs
(Godard et al., 1996).
7. TNF á : le Necrosing Factor alpha
active les polynucléaires, les monocytes et les cellules
épithéliales et induit la prolifération des
fibroblastes.
6. Interleukines : IL-1, IL-3, IL-4, IL-5, IL-6
L'IL-1 et IL-3 provoquent une
histaminolibération des basophiles. IL-4 active les lymphocytes
B responsables de la libération d'immunoglobulines (IgE), et les
lymphocytes T et de nombreuses autres cellules. IL-5 provoque une
prolifération des lymphocytes B et une libération d'Ig E et Ig A,
elle différencie les lymphocytes T en lymphocytes cytotoxiques et
provoque une libération des éosinophiles. IL-6 provoque
une prolifération des lymphocytes B et une libération d'Ig E
(Godard et al., 1996)
8. Sérotonine : la sérotonine comprise
dans les granules des plaquettes induit la contraction du muscle lisse.
9. ECFA : l 'ECFA ou facteur chimiotactique
(facteur attirant sur le lieu de l'inflammation) des éosinophiles attire
les éosinophiles au contact du mastocyte.
10. NCFA : le NCFA ou facteur chimiotactique
des polynucléaires neutrophiles attire les polynucléaires
neutrophiles.
1.3. Etiologie
1.3.1. Les facteurs
déclenchants
Les facteurs habituels de déclenchement de l'asthme ou
facteurs qui aggravent l'asthme sont : les allergènes tels que les
acariens de la poussière de maison, les animaux à fourrure, les
blattes, les pollens et les moisissures, les irritants du milieu professionnel,
la fumée de cigarette, la pollution de l'air, les infections virales,
l'exercice physique, de fortes émotions, des médicaments
(aspirine et bêtabloquants) et des agents chimiques irritants (Porth et
al., 1994). Chaque asthmatique doit bien connaître les facteurs
déclenchants auxquels il est sensible, pour pouvoir les éviter au
maximum et limiter les risques de crises (
www.asthmeacademy.com/asthmeacademy/prevention.htm).
1.3.2. Les facteurs favorisants
La composante génétique est indiscutable dans
l'asthme. Il est bien connu qu'il existe des familles d'asthmatiques
(Israël et al., 1980 ; Godard et al., 1996).
1.4. L'asthme aux différentes étapes de la
vie
Pendant l'enfance, l'asthme est un peu plus fréquent
chez le garçon, mais les filles pourraient être plus sensibles, en
particulier aux allergènes. Cette différence pourrait être
liée au fait que le calibre des bronches est plus petit chez le jeune
garçon que chez la fille de même âge. Au contraire, c'est
à partir de l'adolescence que l'asthme devient plus fréquent chez
la femme que chez l'homme (
www.remcomp.com/asmanet/asthme/ai27).
1.5. Classification de la sévérité
de l'asthme
La sévérité de l'asthme peut se modifier
avec le temps. Certains asthmes sont déclenchés occasionnellement
dans des conditions bien précises : lieux de travail, contact avec un
animal, promenade à la campagne au moment où les pollens sont
dans l'air. Il s'agit d'un asthme intermittent. Dans d'autres cas l'asthme est
présent tout au long de l'année. Il est alors persistant
(
www.asmanet.com/asthme/quest-ce.html).
L'asthme peut être intermittent, persistant
léger, persistant modéré ou persistant
sévère. La sévérité de l'asthme varie selon
les individus, elle n'est pas nécessairement associée à la
fréquence ou la sévérité des symptômes, et,
elle peut changer chez un même individu avec le temps. Les
décisions d'un traitement sont prises sur la base de la
sévérité de l'asthme. La classification se fait selon une
évaluation associant les symptômes et les mesures de la fonction
respiratoire. Lorsque le patient reçoit un traitement lors de
l'évaluation de la sévérité, la classification de
cette dernière doit être basée sur les
caractéristiques cliniques et le traitement administré au patient
le jour de l'évaluation (GINA, 2002).
Tableau 1. Classification de la
sévérité de l'asthme selon le Global Initiative for Asthma
(2002)
|
Symptômes
|
Symptômes nocturnes
|
DEP ou VEMS
|
Varibilité du DEP
|
PALIER 1 Intermittent
|
<1 fois par semaine
asymptomatique et DEP normal entre les crises
|
= 2 fois par mois
|
= 80%
|
< 20%
|
PALIER 2 Léger
Persistant
|
= 1 fois par semaine mais <1 fois par jour les crises
peuvent altérer les activités normales
|
>2 fois par mois
|
= 80%
|
20 à 30%
|
PALIER 3 Modéré
Persistant
|
Quotidiens
Les crises perturbent les activités normales
|
>1 fois par
semaine
|
-
60 80%
|
> 30%
|
PALIER 4 Sévère
Persistant
|
Permanents
Activité physique limitée
|
Fréquents
|
= 60%
|
Variabilité > 30%
|
La présence de l'une des caractéristiques de
sévérité suffit à placer un patient dans cette
catégorie. Les patients à n'importe quel niveau de
sévérité, même en cas d'asthme intermittent, peuvent
présenter des crises graves.
1.6. Traitement de l'asthme
Selon le GINA (2002), on utilise un approche par palier pour
la classification de l'asthme en fonction de la gravité et pour
établir un guide de traitement. Le nombre et la fréquence de
prises de médicament augmentent (augmentation de la thérapeutique
: palier supérieur) lorsque c'est nécessaire en fonction de la
sévérité, ils diminuent (diminution de la
thérapeutique : palier inférieur) lorsque l'asthme est sous
contrôle.
Un asthme persistant est contrôlé plus
efficacement par un traitement au long cours, pour supprimer et faire
rétrocéder l'inflammation qu'en administrant un traitement pour
réduire seulement une bronchoconstriction aiguë et les
symptômes associés. Les médicaments anti-inflammatoires, en
particulier les corticoïdes inhalés, sont
généralement les traitements préventifs les plus efficaces
à long terme et sont efficaces pour réduire les crises d'asthme
(GINA, 2002).
1.6.1. Les objectifs du traitement de
l'asthme
Le but du traitement d'après le GINA (2002) est le
contrôle de l'asthme justifié par :
· Peu (idéalement aucun) de symptômes
chroniques, y compris les symptômes diurnes ;
· Peu de crises d'asthme (ou rarement) ;
· Pas d'admission dans un service d'urgence ou de
consultation médicale imprévue (en urgence) ;
· Faible besoin de â2-sympathomimétiques
à la demande ;
· Aucune limitation de l'activité physique,
même à l'effort ;
· Fonction respiratoire normale ou quasi-normale ;
· Peu ou pas d'effets indésirables induits par le
traitement.
1.6.2. Education thérapeutique d'un
asthmatique
Cette démarche est importante car l'observance
thérapeutique des asthmatiques, particulièrement mauvaise, est
responsable d'échecs thérapeutiques. Les buts sont de proposer au
patient (et à sa famille) une information simple et
compréhensive. Cette information le rend capable d'autogérer en
liaison avec son médecin, son traitement. Ensuite, elle le module et le
fait savoir à quel moment une aide médicale lui sera
nécessaire pour éviter des crises sévères (Godard
et al., 1996 ; Molinier, 1999).
1.6.3. Amélioration du
contrôle
Il existe deux types d'approche pour améliorer le
contrôle de l'asthme :
· Etablir rapidement le contrôle par une dose
élevée de médicament (par exemple ajouter une brève
cure de prednisolone ou une dose plus élevée de corticoïdes
inhalés au traitement qui correspond au degré de gravité
de l'asthme), puis revenir au palier inférieur ;
· Ou commencer le traitement au palier le plus
approprié au degré de gravité de l'asthme et passer au
palier supérieur si nécessaire (GINA, 2002).
On utilise le palier supérieur si le contrôle
n'est pas atteint et stabilisé. On obtient généralement
une amélioration dans un délai d'un mois de traitement. Mais on
doit revoir en premier lieu la technique de traitement du patient, la
compliance et l'éviction des facteurs déclenchants. On utilisera
le palier inférieur si le contrôle est stable pendant 3 mois au
moins. Il s'ensuit une réduction graduelle par palier du traitement. Le
but est de réduire le traitement jusqu'à la dose
nécessaire au maintien du traitement (GINA, 2002).
1.6.4. Le choix des traitements
Il existe deux types de traitement qui aident à
contrôler l'asthme : les traitements
préventifs au long cours
(en particulier les agents anti-inflammatoires) qui
préviennent
l'apparition et l'aggravation des crises d'asthme, et les
traitements bronchodilatateurs à
action rapide qui traitent rapidement les crises ou soulagent
les symptômes (Porth et al., 1994 ; GINA, 2002).
Les médicaments inhalés représentent le
traitement de choix à cause de leur rendement thérapeutique
élevé : des concentrations élevées de produit sont
distribuées directement dans les voies aériennes avec une
efficacité thérapeutique puissante et peu d'effets secondaires
systémiques. Les systèmes disponibles pour distribuer un
médicament inhalé comprennent les aérosols doseurs
pressurisés, les aérosols doseurs déclenchés par
l'inspiration, les aérosols de poudre sèche et les
nébuliseurs. Les chambres d'inhalation facilitent l'utilisation des
aérosols. Elles réduisent l'absorption systémique et les
effets secondaires des corticoïdes inhalés (GINA, 2002).
1.6.5. Etude analytique des différents
traitements
L'asthme est caractérisé par sa
chronicité, sa variabilité et sa réversibilité ;
c'est également un syndrome multifactoriel. Tous ces
éléments justifient que l'on parle de stratégie
thérapeutique plutôt que de traitement (Godard et al., 1996).
A. Les bronchodilatateurs
Ils sont définis par leur aptitude à corriger
rapidement l'obstruction bronchique. D'une façon générale
ils sont capables de soulager la dyspnée, voire la toux, du malade en
crise. Le muscle lisse bronchique est le site d'action
préférentiel de cette classe médicamenteuse ; il faut
également savoir que ces médicaments peuvent avoir d'autres
effets (Savoy et Junod, 1998).
A. 1. Les â2-mimétiques
Les â2-mimétiques sont les bronchodilatateurs les
plus puissants. Ils relâchent le muscle
lisse par activation de
récepteurs couplés à la protéine G. Il en
résulte une stimulation de
l'adénylcyclase et la formation
d'adénosine monophosphate cyclique (AMPc). Ils sont
d'excellents antagonistes fonctionnels de la
bronchoconstriction due à une large gamme de stimuli (Page et al.,
1999).
Ils existent sous diverses formes permettant l'administration
:
· par voie locale : aérosol (aé)
doseur pressurisé (spray), solutions pour nébulisation,
poudre pour inhalation ;
· par voie orale: comprimé (Cé)
à libération normale ou retardée, sirop à usage
pédiatrique ;
· par voie injectable : pour injection
sous-cutanée, pour injection intraveineuse (iv).
L'effet par inhalation ou par injection est très
rapide (quelques minutes), il reste maximal pendant environ une heure. La
durée d'action est de l'ordre de quatre à six heures. Les formes
orales présentent moins d'intérêt dans la crise, car
l'effet est trop tardif et les effets secondaires plus importants qu'avec les
formes inhalées. La forme intraveineuse est exclusivement
réservée aux formes sévères, prises en charge en
milieu hospitalier, avec surveillance cardiovasculaire (
www.documentation.ledamed.org/IMG/html/doc-18).
A.2. La théophylline
La théophylline est le plus ancien médicament
de l'asthme ; il a été introduit dans la pharmacopée
française en 1937. C'est un inhibiteur non spécifique des
différentes phosphodiestérases (dont il existe 5 iso-enzymes :
PDE I à V). L'inhibition des PDE III et IV entraîne l'accumulation
intracellulaire de l'AMPc, d'où le relâchement du muscle lisse
(Page et al., 1999 ; Bertram, 2001).
La théophylline est un bronchodilatateur, moins
puissant que les â2-mimétiques. Elle a aussi d'autres actions :
augmentation de clairance mucociliaire, amélioration de la contraction
musculaire striée (diaphragme), stimulation de la respiration (Bertram,
2001). Donc les effets de la théophylline sont les suivants :
· Bronchodilatateur (taux sérique compris entre 10
et 20 ug) ;
· Réduction de la bronchoconstriction (histamine,
métacholine) ;
· Suppression de la réaction non immédiate
induite par l'inhalation d'allergène ;
· Effets anti-inflammatoires : inhibition de
l'exsudation plasmatique, inhibition de l'activité des cellules
inflammatoires (inhibition de la phosphodiestérase IV
prédominante dans ces cellules) et l'immunomodulation ;
· Amélioration de la contraction diaphragmatique
(Godard et al., 1996).
Ces effets sont dépendant de la concentration
sérique avec un intervalle thérapeutique qui se situe entre 10 et
20 ug, puisque des concentrations plus élevées entraînent
assez souvent des effets secondaires. Il s'agit de nausées, d'arythmies
cardiaques et de convulsions. La mesure des concentrations plasmatiques des
xanthines est donc nécessaire pour vérifier qu'on se situe dans
l'intervalle thérapeutique (Page et al., 1999). Les interactions
médicamenteuses sont une question importante, car les concentrations
sériques de la théophylline peuvent être augmentées,
ou diminuées, par une variété des médicaments (Page
et al., 1999).
Tableau 2. Facteurs qui influencent la clairance de la
théophylline
Augmentée par :
- activation enzymatique : rifampicine, phénobarbital,
alcool ;
- tabagisme
- alimentation (riche en protéine, pauvre en sucre) ;
- cuisson au barbecue ;
- jeune âge.
|
Diminuée par :
- inhibition enzymatique : cimétidine,
érythromycine, ciprofloxacine ;
- allopurinol
- insuffisance cardiaque congestive ;
- maladies hépatiques ;
- pneumonie ;
- infections virales, vaccination ;
- alimentation riche en sucres ;
- grand âge.
|
A.3. Les atropiniques de synthèse
(anticholinergiques)
Ils exercent un effet bronchodilatateur en se fixant sur les
récepteurs muscariniques du muscle lisse bronchique et en antagonisant
ainsi l'acétylcholine libérée par les nerfs
parasympathiques (Jordan, 2002). Ces médicaments ne préviennent
pas tous les types de bronchospasmes, mais sont particulièrement
efficaces sur les modifications de la fonction respiratoire induites par les
stimuli irritants. De plus ils diminuent la sécrétion du mucus
(Page et al., 1999).
Cette classe est surtout efficace chez le bronchitique
chronique ; chez l'asthmatique elle est proposée dans certaines
préparations en association avec les mimétiques
(Bérodual® ou Bronchodual®)
(Godard et al., 1996).
La voie d'administration est essentiellement orale : sous
forme de sirop, d'utilisation simple chez le petit enfant; de comprimés,
en particulier les formes à libération prolongée
intéressantes dans le traitement au long cours. L'utilisation de la
forme injectable est devenue rare et reste réservée à
l'usage hospitalier (
www.documentation.ledamed.org/IMG/html/doc-10618).
B. Les médicaments anti-inflammatoires et
prophylactiques
Les médicaments anti-inflammatoires résorbent
l'inflammation bronchique existante et/ou préviennent, dans l'asthme,
l'inflammation ultérieure. La plupart des anti- inflammatoires sont
classés parmi les médicaments prophylactiques, car ils
préviennent le développement de la réaction inflammatoire.
Mais ils ne sont pas bronchodilatateurs et ne sont donc pas recommandés
dans le traitement des crises d'asthme (Page et al., 1999).
B. 1. Les corticoïdes
Ils ont été utilisés pour la
première fois au début des années 1950. Les
corticoïdes sont un des traitements majeurs de l'asthme. Ils doivent
être utilisés largement car ils sont très efficaces. Mais
il faut respecter au moins quatre règles importantes :
* le choix du corticoïde doit tenir compte d'un compromis
entre l'effet anti- inflammatoire et les effets secondaires ;
* il faut apprécier leur efficacité le plus
précisément possible ; lors d'un traitement au long cours, il
convient toujours de rechercher la posologie minimale efficace ;
* les corticoïdes inhalés sont
préférables pour les traitements au long cours ;
* en cas de traitement par les â2-mimétiques
à longue action, ils doivent être prescrits en association (Godard
et al., 1996).
Ils inhibent l'infiltration cellulaire inflammatoire dans les
bronches et diminuent la formation d'oedème en agissant sur
l'endothélium vasculaire (Bertram, 2001 ; Jordan, 2002).
La voie d'administration peut être: locale:
corticothérapie inhalée, dont l'efficacité peut être
améliorée par l'utilisation d'une chambre d'inhalation ;
orale: en cure courte en traitement d'attaque (moins de 1 5jours), ou
en traitement de long cours (prise matinale de préférence);
intraveineuse: réservée au traitement d'urgence
(
www.documentation.ledamed.org/IMG/html/doc-10618).
B.2. Les cromones
Les cromones (Cromoglycate de sodium et Nédocromil Na)
sont des inhibiteurs de la dégranulation mastocytaire ; ils s'opposent
à la libération des médiateurs intervenant dans la
bronchoconstriction et dans l'inflammation bronchique. Ils sont utiles dans les
asthmes à composante allergique ainsi que dans la prévention des
asthmes professionnels et des asthmes induits par l'exercice (Marsac et Chabot,
1986).
B.3. Kétotifène
Le kétotifène appartient au groupe des
molécules du type benzocycloheptathiophène. Il a
un certain
pouvoir anti-inflammatoire et permet une réduction au moins partielle
de
l'hyperréactivité bronchique. Il inhibe également la
libération des médiateurs chimiques ;
tels que les leucotriènes et histamine par les basophiles,
les mastocytes et les neutrophiles (Savoy et Junod, 1998).
N.B : les anti-inflammatoires non stéroïdiens
n'ont pas d'indication dans le traitement de l'asthme. En effet, Il a
été supposé que le déclenchement d'une crise
d'asthme par les anti-inflammatoires non stéroïdiens a était
lié à l'inhibition de la cyclo-oxygènase avec
synthèse massive de leucotriènes au niveau des voies
aériennes (Porth et al., 1994 ; Godard et al., 1996 ; GINA, 2002).
Tableau 3. Les médicaments utilisés dans
l'asthme selon le Global Initiative for Asthma (2002)
Classe pharmacologique
|
Molécules
|
Les â2-mimétiques à action brève
|
Albutorol, Biltolterol, Fenoterol, Isoetharine Metaproterenol,
Salbutamol, Terbutaline
|
Les â2-mimétiques à action
prolongée
|
Inhalés :
Formoterol Salmeterol
|
Comprimés à libération prolongée
:
Terbutaline
|
Corticoïdes
|
Inhalés : Béclométhasone
Budésonide Fluticasone Flunisolide Triamcinolone
|
Comprimés ou sirop : Méthylprednisolone
Prednisolone
Prednisone
|
Cromones
|
Cromoglycate de sodium, Nédocromil
|
Théophylline à action prolongée
|
Aminophylline, Méthylxantine, Xanthine
|
Théophylline à action brève
|
Aminophylline
|
Anti-leucotriènes Modificateurs des leucotriènes
|
Montelukast, Pranlukast, Zafirlukast, Zileuton
(antagonistes des récepteurs aux leucotriènes LTC4
et LTD4)
|
Anticholinergiques
|
Ipratropium bromure, Oxitropium bromure
|
Les â2-mimétiques inhalés à action
brève, les â2-mimétiques par voie orale à action
brève, la théophylline à courte durée d'action et
les anticholinergiques inhalés sont destinés à soulager
les crises.
1.6.6. Traitement par paliers de l'asthme chez
l'adulte recommandé par le Global Initiative for Asthma
Selon les recommandations du GINA (2002), à tous les
niveaux de sévérité en plus du traitement de fond, les
â2-mimétiques inhalés à action rapide peuvent
être administrés en fonction des symptômes, sans
dépasser 3 à 4 prises. Lorsque le contrôle de l'asthme est
obtenu et maintenu pendant au moins 3 mois, une réduction progressive du
traitement de fond doit être tentée pour obtenir le traitement
jusqu'à la dose nécessaire au maintien du contrôle. Ces
recommandations sont les suivantes :
Palier 1 : Asthme intermittent
Pour ce palier, le traitement de fond n'est pas
nécessaire.
Palier 2 : Asthme persistant léger
· Traitement de fond journalier au long terme :
corticoïdes inhalés (= 500 ug de béclométhasone ou
équivalent)
· Autres options de thérapeutiques :
1. théophylline longue action ;
2. cromone ;
3. ou anti-leucotriènes.
Palier 3 : Asthme persistant modéré
· Traitement de fond journalier au long terme :
corticoïdes inhalés (200-1000 ug de
béclométhasone
ou équivalent) plus â2-mimétique inhalé à
action prolongée.
· Autres options de thérapeutiques :
1. corticoïde inhalé (500-1000 ug de
béclométhasone ou équivalent) plus théophylline
longue action ;
2. corticoïde inhalé (500-1000 ug de
béclométhasone ou équivalent) plus
â2- mimétique longue action par voie orale ;
3. corticoïde inhalé à plus forte dose
(>1000 ug de béclométhasone ou équivalent) ;
4. corticoïde inhalé (500-1000 ug de
béclométhasone ou équivalent) plus
anti-leucotriène.
Palier 4 : Asthme persistant sévère
~ Traitement de fond journalier au long terme :
corticoïde inhalé (>1000 ug de béclométhasone ou
équivalent) plus â2- mimétique inhalé longue action
plus un des traitements suivants si nécessaire :
1. théophylline longue action ;
2. â2- mimétique longue action par voie orale ;
3. glucocorticoïde oral.
N.B : Les doses de glucocorticoïdes sont proposées
pour la béclométhasone. Les autres molécules ont un effet
comparable, mais il faut ajuster les doses car les glucocorticoïdes n'ont
pas un effet équivalent par ug ou par bouffée (GINA, 2002).
1.6.7. Interactions des antiasthmatiques avec
d'autres médicaments
Les interactions des antiasthmatiques avec d'autres
médicaments selon vidal (1999) sont les suivantes :
A. Sympathomimétiques bêta : Salbutamol,
Terbutaline
Interaction d'ordre cinétique :
* Synergique, avec : IMAO (sauf aérosol).
Interactions d'ordre dynamique :
* Antagoniste, avec : antidiabétiques, sulfamides et
métformine notamment dont l'action hypoglycémiante peut
être entravée.
* Complexe, avec : cardiotoniques ; antiarythmiques
B. Bases xanthiques :
théophylline
Interaction d'ordre cinétique .
* Synergique, avec inhibiteurs enzymatiques :
antihistaminiques H2 (cimétidine, ranitidine) ; macrolides à
l'état d'esters (troléandomycine, érythromycine) ;
antiparasitaires (métronidazole) ; antifongiques (miconazole).
C. Anti-inflammatoires stéroïdiens :
Prednisolone, Méthylprednisolone
Interaction d'ordre cinétique .
* Synergique :
· Du fait de la rétention hydrosodique, avec : les
amines pressives.
· Du fait de l'hypokaliémie : + Avec tous les
médicaments ayant un impact sur le K+ : antiarythmiques de classe IA
(quinidine) III (amiodarone, sotalol), IV (bépridil) ;
coronarodilatateurs (lidoflazine, prénylamine) ; vasodilatateurs
(fénoxédil, vincamine).
+ Avec les médicaments augmentant l'excrétion
de potassium : laxatifs irritants ; diurétiques thiazidiques et de
l'anse ; minéralocorticodes ; corticostimuline naturelle
(acétylcholine) et de synthèse (tétracosactide) ;
amphotécine B (i.v).
* Antagoniste :
· avec les inducteurs enzymatiques : barbituriques ;
primidone ; phénytone ; carbamazépine ; rifampicine ;
griséofulvine
· Du fait de la rétention hydrosodique, avec :
antihypertenseurs et diurétiques.
Interactions d'ordre dynamique .
* Synergique, avec : héparine et AVK, chez des patients
présentant une fragilité capillaire.
* Antagoniste, avec : antidiabétiques (insuline,
sulfamides, biguanides), du fait de l'action hyperglycémiante.
* Complexe, avec : vaccins vivants atténués
1.7. Etudes faites ailleurs sur le traitement de
l'asthme
Il y a une étude faite en Côte d'Ivoire, dont
l'objectif était d'analyser le profil des asthmatiques adultes suivis
dans le secteur de la consultation de pneumologie du CHU de Cocody. Les auteurs
ont fait une étude rétrospective descriptive sur 127 asthmatiques
pendant une période de 38 mois. L'âge moyen des patients
était de 27 ans et la population se composait de 59 % de sujets de sexe
féminin et de 41 % d'asthmatiques de sexe masculin. Les bêta2
agonistes par voie inhalée ont été les plus
utilisés soit par aérosol doseur (63,87 %), soit par
nébulisation (49,61 %). Ce traitement a permis de juguler la crise dans
la majorité des cas. Une corticothérapie a été
administrée par voie orale dans 55,12 % et par voie intraveineuse dans
17,32 % (Koffi et al., 2001).
Une autre étude sur l'asthme de l'adulte a
été faite à Brazzaville (Congo), dont l'objectif principal
était de présenter des particularités
épidémiologiques, étiologiques et évolutives. Il
s'agissait d'une étude rétrospective descriptive, allant de mai
1986 en septembre 1987 où 35 dossiers d'asthmatiques hospitalisés
ont été entrés dans cette étude. L'âge moyen
de la population était de 39 ans ; les extrêmes étant de 18
ans et 76 ans. Les auteurs avaient trouvé que les femmes souffrent
d'asthme trois fois plus que les hommes (26,13% pour les hommes, 73,78% pour
les femmes). L'asthme intermittent a été retrouvé à
un taux de 42,85% suivi de l'asthme persistant léger à un taux de
34,28%. L'asthme persistant modéré représentait 14,28%
tandis que l'asthme persistant sévère était de 8,5%. Les
médicaments couramment prescrits étaient les
â2-mimétiques, les théophyllines et les corticoïdes
(Mboussa et al., 1990).
Il y a une étude faite en Tunisie, dont l'objectif
était dresser le profil de l'asthme chez les patients suivis dans le
service de pneumologie de Monastir. Il s'agissait d'une étude
rétrospective descriptive portant sur 777 dossiers de patients où
58% étaient de sexe masculin et 42% de sexe masculin. . L'âge
moyen des patients était de 31,2#177;18,6 ans. Une pathologie
associée à l'asthme à type de diabète était
présente dans 4,3% des cas, l'hypertension dans 5,2% et les dilatations
des bronches dans 2%. L'exploration
fonctionnelle respiratoire montrait dans 47% des cas un VEMS
inférieur à 80% de la théorie à l'état de
base. La classification de la sévérité avait
révélé que plus de la moitié (55,2%) ont un asthme
modéré, 22% ont un asthme léger et 22,8% ont un asthme
sévère (El Kamel et al., 1998).
1.8. Contexte de notre étude
La revue de la littérature nous a montré ce
qu'est l'asthme, son mécanisme physiologique permettant de comprendre le
traitement à établir et son étiologie. Elle nous a
montré aussi les différentes thérapeutiques
utilisées pour le contrôle de l'asthme et les médicaments
dont l'usage nécessite l'attention chez les asthmatiques. Elle donne
également un aperçu sur les études faites dans d'autres
pays. Il ressort de cette partie ce qui doit se faire pour le contrôle de
l'asthme enfin d'améliorer la vie des asthmatiques.
Les études effectuées dans d'autres pays
contribuent à la prise en charge de l'asthme dans ces pays. Pour le cas
de notre pays, en particulier au CHUB, il est important de connaître
l'état de conformité du traitement de l'asthme chez l'adulte, les
médicaments utilisés pour son contrôle et la situation de
l'association de ces antiasthmatiques avec d'autres médicaments. Ces
études nous permettrons de faire une comparaison pour notre cas. C'est
ainsi que cette littérature a été utilisée pour
confronter les résultats obtenus au cours de cette étude.
CHAPITRE 2: METHODOLOGIE
Le but principal de ce chapitre est de décrire la
méthodologie utilisée pour la collecte des données
jusqu'à l'obtention des résultats en vue d'atteindre les
objectifs que nous nous sommes fixés.
2.1. Nature et période de
l'étude
Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive
et qualitative. Elle a concerné l'analyse des dossiers des asthmatiques
suivis en ambulatoire et en hospitalisation. Cette étude a couvert une
période de 6 ans allant du début janvier 2000 au fin
décembre 2005.
2.2. Lieu et délimitation de
l'étude
Ce travail a été réalisé dans le
service de Médecine Interne du CHUB pour pouvoir confronter des
données des asthmatiques adultes. Le CHUB a été choisi du
fait qu'il est parmi les hôpitaux de référence et compte
tenu de son accessibilité.
2.3. Outil de collecte des données
Une fiche de collecte des données que nous avons
remplie nous même a été utilisée pour recueillir les
informations utiles. Elle a été constituée sur base du
cadre théorique, les recommandations internationales
élaborées par le GINA et les objectifs visés par
l'étude. Les paramètres étudiés sont les suivants :
l'âge, le sexe, le stade de la maladie, le DEP/VEMS, la (les)
pathologie(s) associée (s), les médicaments anti-asthmatiques
prescrits (dose, posologie, forme galénique, mode d'administration et
leurs classes) et autres médicaments prescrits.
2.4. Population d'étude
2.4.1. Critères d'inclusion
:
Tout patient admis en consultation pour asthme dans le service
de médecine interne.
2.4.2. Critères d'exclusion
:
Tous les patients asthmatiques dont les dossiers sont
inexploitables (dossiers ne contenant pas d'informations utiles pour notre
travail).
Ainsi, seuls 255 sur 433 dossiers de malades asthmatiques ont
été retenus comme échantillon de notre travail. 162
patients (soit 63,5%) ont été hospitalisés tandis que 93
patients (soit 36,5%) ont été suivis en consultation externe. La
dose et la posologie des médicaments n'ont pas pu être
analysées au cours de cette étude.
2.5. Procédé d'analyse des
données
Les logiciels Ms Excel, Ms Word, EpiData 3.1 et SPSS 11.5 ont
été utilisés à cet effet. En effet, le Microsoft
Word a été utilisé pour la conception des textes. La
saisie des données a été faite au moyen du logiciel
Epidata 3.1. Le traitement de ces dernières, la présentation des
tableaux et des figures des résultats ont été mis au point
par le logiciel Ms Excel et SPSS 11.5.
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
Ce chapitre a pour but de présenter les résultats
obtenus qui répondent aux objectifs de l'étude. La discussion de
ces résultats est basée sur la théorie existante ainsi que
sur d'autres travaux effectués ailleurs.
3.1. Caractéristiques sociodémographiques
de la population d'étude
Les données recueillies sur les caractéristiques
sociodémographiques de la population d'étude concernaient
l'âge et le sexe.
Tableau 4. L'âge moyen de la
population
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Age du patient N=255
|
17
|
112
|
41,29
|
17,68
|
|
La population étudiée avait l'âge qui
varie de 17 à 112 ans comme c'est marqué dans le tableau 4.
L'âge moyen était de 41,29 #177; 17,68 ans. Koffi et ses
collaborateurs (2001), dans une étude visant à évaluer le
profil de l'asthmatique adulte à Abidjan, avaient obtenu une population
d'étude qui avait l'âge moyen de 27 ans. El kamel et ses
collaborateurs (1998) en Tunisie, avaient travaillé sur une population
dont l'âge moyen était de 31,2#177; 18,6 ans. Nous trouvons que
notre population d'étude avait l'âge supérieur par rapport
à celle de ces études ci-dessus. A l'âge adulte, la
fréquence élevée de l'asthme est liée surtout aux
facteurs déclenchants comme les irritants du milieu professionnel.
La figure 1 montre la répartition de la population
d'étude en fonction du sexe.
200 180 160 140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
|
|
|
Fréquence Pourcentage
|
|
|
|
Féminin Masculin
|
|
|
|
Figure 1. Répartition de la population de
l'étude en fonction du sexe
Il ressort de la figure1, que le sexe féminin
représente 173 cas (soit 67,8%) de la population d'étude, le
reste c'est-à-dire 82 cas (soit 32,2%) sont de sexe masculin. Ces
résultats sont presque comparables à ceux de Mboussa et ses
collaborateurs (1990) qui avaient trouvé que les femmes souffrent
d'asthme trois fois plus que les hommes (26,13% pour les hommes et 73,78% pour
les femmes). El kamel et ses collaborateurs (1998) avaient trouvé 58%
des cas de sexe féminin. Koffi et ses collaborateurs (2001) avaient
trouvé 59% de sujets de sexe féminin et 41% d'asthmatiques de
sexe masculin.
En comparant l'âge et le sexe, comme il a
été discuté dans la littérature, c'est pendant
l'enfance que la fréquence élevée de l'asthme est
observée chez le sexe masculin que chez le sexe féminin. A
l'âge adulte on observe l'inverse, le sexe féminin souffre
d'asthme plus que le sexe masculin, ce qui est vrai pour notre cas
d'étude.
3.2. Les pathologies associées à l'asthme
au sein de la population d'étude
Les pathologies associées à l'asthme
retrouvées chez les asthmatiques pendant la période
d'étude sont représentées dans le tableau 5.
Tableau 5. Répartition de la population
d'étude selon la (les) pathologie(s) associée(s)
Pathologie
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Sans pathologie associée
|
239
|
93,7
|
Hypertension
|
7
|
2,7
|
Paludisme
|
3
|
1,2
|
Ulcère
|
3
|
1,2
|
Diabète
|
1
|
0,4
|
Rhinite allergique
|
1
|
0,4
|
Cirrhose hépatique+Insuffisance
|
|
|
rénale+Insuffisance cardiaque
|
1
|
0,4
|
Total
|
255
|
100,0
|
|
La majorité de notre population d'étude (93,7%)
n'avaient pas de pathologie associée à l'asthme. Une pathologie
associée à l'asthme à type d'hypertension est
présente dans 2,7% des cas, l'ulcère dans 1,2% des cas, le
paludisme dans 1,2% des cas, le diabète dans 0,4% des cas, rhinite
allergique dans 0,4% des cas et un cas (soit 0,4%) avec cirrhose
hépatique associée à une insuffisance rénale ainsi
que l'insuffisance cardiaque.
El kamel et ses collaborateurs (1998) avaient trouvé le
diabète associé à l'asthme dans 4,3% des cas,
l'hypertension dans 5,2% et les dilatations des bronches dans 2%.
En effet, dans des états pathologiques, la
sensibilité des organes cibles et le devenir des
médicaments
dans l'organisme peuvent être modifiés. En cas d'insuffisance
rénale, il faut
être attentif à une diminution de
l'excrétion rénale des médicaments. En cas
d'insuffisance hépatique, la biotransformation des
médicaments peut être ralentie, mais dans une proportion difficile
à prévoir (Répertoire commenté des
médicaments, 2004).
3.3. Les catégories des patients en fonction de
la sévérité de l'asthme
Tableau 6. Répartition de la population
d'étude en fonction de la sévérité de
l'asthme
Degré de sévérité de l'asthme
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Non signalé
|
177
|
69,4
|
Persistant sévère
|
35
|
13,7
|
Persistant modéré
|
34
|
13,3
|
Persistant léger
|
5
|
2,0
|
Intermittent
|
4
|
1,6
|
Total
|
255
|
100,0
|
|
Comme le montre le tableau 6, le degré de la
sévérité de l'asthme n'a pas été
mentionné à un taux de 69,4% pour la population de notre
étude. L'asthme persistant sévère occupait une place de
13,7%, suivi de l'asthme persistant modéré (13,3%). L'asthme
persistant léger a été retrouvé chez 2% des
patients constituant notre échantillon tandis que l'asthme intermittent
était de 1,6%.
Par ailleurs, dans une étude sur l'asthme de l'adulte
en milieu tropical réalisée à Brazzaville, le degré
de la sévérité de la maladie pour chaque malade avait
été signalé (intermittent : 42,85%, persistant
léger:34,28%, persistant modéré : 14,28%, persistant
sévère : 8,5%) (Mboussa et al., 1990). El kamel et ses
collaborateurs (1998) ont trouvé en Tunisie que plus de la moitié
(55,2%) avaient un asthme modéré, 22% avaient un asthme
léger et 22,8% avaient un asthme sévère.
Cette étape de précision du degré de
sévérité de l'asthme constitue le point central de
la
prise en charge thérapeutique de l'asthme. En effet, les
décisions d'un traitement sont
prises sur base de la
sévérité de la maladie (GINA, 2002). La classification de
la sévérité
de l'asthme est fondée sur une évaluation
associant les symptômes et les mesures de la fonction respiratoire (GINA,
2002). Au CHUB, nous avons pu constater que cette classification n'est
effectuée que sur une évaluation des symptômes, la mesure
de la fonction respiratoire n'était pas pratiquée.
Comme le montre le tableau 6, le degré de la
sévérité de l'asthme n'a pas été
précisé chez la grande population de notre étude avant de
recevoir les médicaments. Ceci peut avoir un impact négatif sur
la prise en charge thérapeutique des patients. En effet, il peut y avoir
une prescription non appropriée surtout au niveau du traitement de fond
qui doit tenir compte du degré de sévérité. Si par
exemple le patient avait un asthme persistant léger et que le traitement
prescrit était destiné à un patient dont l'asthme
était intermittent, le contrôle de la maladie ne serait pas
atteint.
Ces résultas montrent que le degré de
sévérité de l'asthme n'est pas précisé chez
la majorité des patients (69,4%) lors des consultations.
3.4. La conformité des prescriptions des
antiasthmatiques avec le stade de la maladie
3.4.1. Présentation de l'état du
traitement de l'asthme intermittent au CHUB
Le tableau 7 montre le traitement reçu par des patients
dont l'asthme était intermittent au cours de l'étude.
Tableau 7. Traitement de l'asthme
intermittent
Prescription faite
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
â2-mimétique par voie orale à action
brève
|
2
|
50,0
|
Aminophylline à action brève - Corticoïde en
iv
|
2
|
50,0
|
Total
|
4
|
100,0
|
|
des intermittents (5 0%) a été traité
par l'aminophylline à action brève avec un corticoïde en
intraveineuse. En effet, la corticothérapie par voie
générale est aussi indiquée pour faire disparaître
les crises (Godard et al., 1996 ; Vidal, 2001). Donc le traitement à ce
niveau d'asthme a visé de soulager les crises comme c'est
recommandé.
Selon le GINA (2002), le traitement de l'asthme intermittent
ne nécessite pas du traitement de fond (en utilisant les
anti-inflammatoires stéroïdiens) mais on peut donner les
â2-mimétiques inhalés à action rapide en fonction
des symptômes pour calmer les crises. La voie inhalée agit plus
rapidement et est plus efficace que la voie orale. Les autres niveaux de
sévérité doivent associer un traitement de fond et les
traitements bronchodilatateurs à action rapide.
3.4.2. Présentation de l'état du
traitement de l'asthme persistant léger au CHUB
Le tableau 8 montre les traitements prescrits pour les patients
ayant présenté un asthme persistant léger pendant la
période d'étude.
Tableau 8. Traitement de l'asthme persistant
léger
Prescription faite
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
â2-mimétique par voie orale à action
brève
|
2
|
40,0
|
â2-mimétique inhalé à action
brève
|
2
|
40,0
|
Aminophylline à action brève - Corticoïde en
iv
|
1
|
20,0
|
Total
|
5
|
100,0
|
|
Comme le montre le tableau 8, les cinq patients dont le stade
était l'asthme persistant léger, ont reçu un traitement
différent. Les deux patients (soit 40%) ont reçu les â2-
mimétiques inhalés à action brève, une autre partie
de deux patients (40%) a reçu les â2- mimétiques par voie
orale à action brève et le reste (20%) a reçu
l'aminophylline à action brève plus un corticoïde en
intraveineuse.
L'usage des f32-mimétiques seuls à action
rapide, l'aminophylline par voie injectable, n'est indiqué que pour
soulager les crises d'asthme (Godard, 1996 ; Vidal, 2001 ; GINA, 2002). Le
traitement de fond de l'asthme persistant léger recommandé par le
GINA (2002) n'a pas été prescrit et ceci entraîner le
contrôle inadéquat de la maladie.
3.4.3. Présentation de l'état du
traitement de l'asthme persistant modéré au CHUB
Tableau 9. Traitement de l'asthme persistant
modéré
Prescription faite
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Aminophylline à action brève - Corticoïde en
iv
|
17
|
50
|
f32-mimétique par voie orale à action
brève - Corticoïde par voie orale
|
4
|
11,76
|
f32-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde par voie orale
|
3
|
8,82
|
f32-mimétique inhalé à action
brève
|
2
|
5,88
|
f32-mimétique par voie orale à action
brève
|
1
|
2,94
|
f32-mimétique par voie orale - Corticoïde
inhalé
|
1
|
2,94
|
f32-mimétique inhalé à action brève
-Théophylline longue action
|
1
|
2,94
|
f32-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde inhalé- Corticoïde en iv
|
1
|
2,94
|
f32-mimétique par voie orale à action
brève -Théophylline longue action
|
1
|
2,94
|
f32 mimétique inhalé à action
brève- Corticoïde en iv
|
1
|
2,94
|
f32 mimétique inhalé à action brève
-Théophylline à action brève- Corticoïde en iv
|
1
|
2,94
|
f32-mimétique par voie orale à action
brève - Corticoïde par voie orale -Théophylline longue
action
|
1
|
2,94
|
Total
|
34
|
100
|
|
Le tableau 9 présente les prescriptions faites chez les
patients ayant présenté l'asthme persistant modéré
au cours de l'étude.
Parmi les 34 cas, 17 patients (soit 50%) ont reçu
l'aminophylline à action brève plus un corticoïde par voie
intraveineuse. Il s'agissait d'un traitement des crises sans traitement de
fond. Quatre cas (soit 11,76%) ont reçu un traitement associant les
f32-mimétiques par voie orale à action brève avec des
corticoïdes par voie orale, trois patients (8,82%) ont reçu les
f32-mimétiques inhalés à action brève avec des
corticoïdes par voie orale. Pour ces cas le traitement de fond et celui de
crises a été tenu en considération. La
corticothérapie par inhalation est plus recommandée pour le
traitement à long cours, car celle-ci présente peu d'effets
secondaires par rapport à la corticothérapie par voie orale.
L'usage au long cours de cette dernière, peut entraîner une
hypertension, un diabète, une inhibition de la fonction
surrénalienne et une obésité (GINA, 2002).
Les deux patients (5,88%) ont été
traités par les f32-mimétiques inhalés à action
brève, un patient (2,94%) a reçu un f32- mimétique par
voie orale à action brève et un autre patient (2,94%) a
reçu un f32-mimétique inhalé à action brève
avec un corticoïde par voie intraveineuse. Pour ces cas, ce sont des
crises qui ont été traitées, l'association du traitement
de fond que recommande le GINA n'a pas été faite.
Un patient (2,94%) a reçu un f32-mimétique
inhalé à action brève avec théophylline longue
action et un autre patient (2,94%) a reçu un f32- mimétique par
voie orale à action brève plus théophylline longue action.
Pour ces cas, l'association d'un corticoïde inhalé à cette
théophylline est recommandée par le GINA pour augmenter
l'efficacité du traitement de fond.
Un autre patient (2,94%) a reçu un
f32-mimétique inhalé à action brève plus un
corticoïde par voie intraveineuse et un corticoïde inhalé;
pour ce cas d'asthme modéré, le GINA recommande d'ajouter
à ce corticoïde inhalé soit la théophylline à
longue action soit un f32-mimétique longue action par voie orale pour un
traitement de fond.
Un patient (soit 2,94%) a reçu un f32-mimétique
inhalé à action brève plus la
théophylline
à action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse et
un autre patient a
reçu un f32-mimétique par voie orale
à action brève plus la théophylline à action
brève
avec un corticoïde par voie orale. Selon le GINA (2002),
la théophylline n'est pas recommandée si elle est
administrée en complément de f32-mimétiques car elle
n'améliore pas l'efficacité du traitement bronchodilatateur mais
augmente le risque d'effets secondaires. Cependant, on peut utiliser la
théophylline en remplaçant des f32- mimétiques
inhalés s'ils ne sont pas disponibles.
3.4.4. Présentation de l'état du
traitement de l'asthme persistant sévère au CHUB Tableau 10.
Traitement de l'asthme persistant sévère
Prescription faite
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Aminophylline à action brève - Corticoïde
iv
|
23
|
65,71
|
f32 mimétique inhalé à action brève
-Théophylline à action brève- Corticoïde iv
|
5
|
14,28
|
f32-mimétique inhalé à action
brève
|
1
|
2,85
|
f32-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde par voie orale
|
1
|
2,85
|
f32 stimulant d'action prolongée par voie orale -
Corticoïde par voie orale
|
1
|
2,85
|
Théophylline à action brève
|
1
|
2,85
|
f32-mimétique par voie orale à action
brève -Théophylline longue action
|
1
|
2,85
|
Théophylline à action brève-
Corticoïde en iv - Corticoïde par voie orale
|
1
|
2,85
|
f32-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde inhalé
|
1
|
2,85
|
Total
|
35
|
100
|
|
Le tableau 10 montre les prescriptions faites au cours de
l'étude chez les patients ayant présenté l'asthme
persistant sévère.
Au cours de notre étude nous avons obtenu 35 cas d'asthme
sévère, dont 23 cas
(soit 65,7 1%) ont reçu l'aminophylline à
action brève avec un corticoïde par voie intraveineuse. Ce
traitement est recommandé pour soulager les crises et non pour le
traitement de fond. Le traitement de l'asthme persistant sévère
doit associer un traitement de fond et celui des crises comme c'est
recommandé par le GINA (2002).
Nous avons obtenu cinq patients (14,2 8%) dont leurs
prescriptions contenaient un f32- mimétique inhalé à
action brève plus la théophylline à action brève
avec un corticoïde par voie intraveineuse, un patient (2,85%) qui a
reçu un f32-mimétique inhalé à action brève
et un autre patient (2,85%) qui a reçu la théophylline à
action brève. Ces traitements sont indiqués pour faire
disparaître les crises (Godard et al., 1996 ; GINA, 2002), le traitement
de fond qui doit y être associé n'a pas été
prescrit. L'association de la théophylline avec les
f32-mimétiques inhalés à action brève n'est pas
recommandée (GINA, 2002).
Un patient (2,85%) a reçu un f32-stimulant d'action
prolongée par voie orale avec un corticoïde par voie orale. Les
f32-stimulants d'action prolongée ne doivent pas être confondus
avec les f32-mimétiques d'action brève ; contrairement à
ces derniers, ils ne constituent pas un traitement curatif des crises d'asthme
(Vidal, 2001). Dans le cadre d'une stratégie thérapeutique, on
ajoute à ces f32-stimulants d'action prolongée par voie orale un
corticoïde inhalé et un f32- mimétique inhalé longue
action en cas de l'asthme persistant sévère pour établir
un traitement de fond (GINA, 2002).
Un patient (2,85%) dans cette catégorie d'asthme
persistant sévère a reçu un f32 mimétique par voie
orale à action brève plus la théophylline longue action.
Pour ce cas le traitement prescrit a visé les crises d'asthme et le
traitement de fond ; mais le GINA recommande d'associer à cette
théophylline à longue action un corticoïde inhalé et
un f32- mimétique inhalé longue action lors de l'asthme
persistant sévère pour augmenter l'efficacité du
traitement de fond. Pour un patient (2,85%) qui a reçu un f32-
mimétique inhalé à action brève plus un
corticoïde par voie orale, le GINA (2002), recommande d'y ajouter un
corticoïde inhalé (>1000ug de béclométasone par
exemple) et un f32- mimétique inhalé longue action pour augmenter
l'efficacité du traitement de fond.
Nous avons obtenu un patient qui a reçu la
théophylline à action brève plus un corticoïde par
voie intraveineuse avec un corticoïde par voie orale. A ce traitement, le
GINA (2002) recommande d'ajouter à ce corticoïde par voie orale un
corticoïde inhalé et un f32- mimétique inhalé longue
action en cas de l'asthme persistant sévère pour augmenter
l'efficacité du traitement de fond. En fin, un autre patient a
reçu un f32-mimétique inhalé à action brève
plus un corticoïde inhalé. Comme c'est un cas d'asthme persistant
sévère, sur ce traitement prescrit, il faudrait ajouter un f32-
mimétique inhalé longue action à ce corticoïde
inhalé pour le traitement de fond (GINA, 2002).
3.4.5. Présentation de l'état du
traitement de l'asthme à degré de sévérité
non signalé au CHUB
Le tableau 11 présente les prescriptions faites chez les
asthmatiques dont le degré de sévérité n'a
été pas signalé au cours de l'étude.
Les patients dont le niveau de sévérité
n'a pas été précisé (177 patients), ont
bénéficié d'un traitement varié qu'on peut classer
en trois catégories. La première catégorie de traitement
n'avait qu'un intérêt pour les crises, la deuxième
catégorie visait un traitement de fond au long cours et la
dernière combinait les deux précédentes.
Pour la première catégorie, ils ont
été traités comme s'ils avaient un asthme intermittent. Il
s'agit de 66 cas (soit 37,28%) dont leur prescription était
constituée par l'aminophylline à action brève avec un
corticoïde par voie intraveineuse, 36 cas (20,34%) traités par un
f32-mimétique par voie orale à action brève et 10 cas
(5,65%) qui ont reçu un f32-mimétique inhalé à
action brève.
Dans cette catégorie nous retrouvons cinq patients
(2,82%) qui ont reçu la théophylline à action
brève, quatre patients (2,25%) qui ont été traités
par un f32-mimétique inhalé à action brève plus un
corticoïde en intraveineuse, trois patients (1,69%) qui ont reçu un
f32- mimétique inhalé à action brève plus
théophylline à action brève avec un corticoïde en
intraveineuse et les deux patients (1,13%) qui ont reçu un
corticoïde en intraveineuse.
Tableau 11. Traitement de l'asthme à
degré de sévérité non signalé
Prescription faite
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Aminophylline à action brève - Corticoïde
iv
|
66
|
37,28
|
132-mimétique par voie orale à action
brève
|
36
|
20,34
|
132-mimétique par voie orale à action
brève- Corticoïde par voie orale
|
15
|
8,47
|
132-mimétique inhalé à action
brève
|
10
|
5,65
|
132-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde par voie orale
|
7
|
3,95
|
132-mimétique par voie orale - Corticoïde
inhalé
|
6
|
3,39
|
Théophylline à action brève
|
5
|
2,82
|
132-mimétique inhalé à action brève
-Théophylline longue action
|
4
|
2,25
|
132 mimétique inhalé à action
brève- Corticoïde iv
|
4
|
2,25
|
132 stimulant d'action prolongée par voie orale -
Corticoïde par voie orale
|
3
|
1,69
|
132 mimétique inhalé à action brève
-Théophylline à action brève- Corticoïde iv
|
3
|
1,69
|
132-mimétique inhalé à action brève
- Kétotifène
|
2
|
1,13
|
Théophylline longue action
|
2
|
1,13
|
132-mimétique inhalé à action brève
-Théophylline à action brève - Corticoïde
inhalé
|
2
|
1,13
|
132-mimétique inhalé à action brève
- 132-mimétique par voie orale à action brève
|
2
|
1,13
|
Théophylline longue action - Corticoïde par voie
orale
|
2
|
1,13
|
Corticoïde iv
|
2
|
1,13
|
132-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde inhalé
|
2
|
1,13
|
Théophylline longue action - Kétotifène
|
1
|
0,56
|
132-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde par voie orale- Kétotifène
|
1
|
0,56
|
132-mimétique inhalé à action brève
- Corticoïde inhalé-
Corticoïde en iv
|
1
|
0,56
|
132 stimulant d'action prolongée
|
1
|
0,56
|
Total
|
177
|
100
|
|
On a relevé encore dans cette catégorie deux
cas (1,13%) avec un traitement associant un â2-mimétique
inhalé à action brève plus un â2-mimétique
par voie orale à action brève ; ces classes ont un même
effet pharmacologique sauf que la première présente moins
d'effets secondaires.
La deuxième catégorie de traitement
observée n'envisageait que des classes constituant un traitement de fond
au long cours sans prise en charge thérapeutique des crises. On peut
citer les trois patients (1,69%) qui ont reçu un â2 stimulant
d'action prolongée par voie orale avec un corticoïde par voie
orale, deux patients (1,13%) qui ont reçu la théophylline longue
action et les deux patients (1,13%) qui avaient une prescription contenant la
théophylline longue action plus un corticoïde par voie orale.
La dernière catégorie observée
constituant le reste des patients, dont le degré de
sévérité n'avait pas été mentionné,
avait une prescription avec des molécules appartenant à des
classes destinées à soulager des crises et d'autres
molécules recensées dans des classes utilisées pour le
traitement de fond au long terme. On ne peut pas juger du traitement de fond
prescrit, sans avoir le degré de sévérité de
l'asthme.
Il ressort de ces résultats sur le profil de la
prescription des antiasthmatiques en fonction du stade de la maladie que le
traitement de fond là où c'est recommandé reste
insuffisant. Comme conséquence, chez le patient la maladie ne sera pas
bien contrôlée. Par ailleurs, c'est ce contrôle, lorsqu'il
est atteint, qui fait l'objet du traitement.
3.5. Les classes de médicaments antiasthmatiques
utilisés au CHUB au cours de l'étude
Le tableau 12 présente les classes des médicaments
utilisés.
Tableau 12. Répartition des classes de
médicaments antiasthmatiques utilisés
Classe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Les corticoïdes en intraveineuse
|
129
|
28,04
|
Les xanthines à action brève
|
127
|
27,61
|
Les f32-mimétiques par voie orale à action
brève
|
74
|
16,08
|
Les f32-mimétiques inhalés à action
brève
|
59
|
12,83
|
Les corticoïdes par voie orale
|
36
|
7,83
|
Les xanthines à action prolongée
|
14
|
3,04
|
Les corticoïdes par inhalation
|
13
|
2,83
|
Kétotifène
|
5
|
1,08
|
Les f32-stimulants d'action prolongée
|
3
|
0,65
|
Total
|
460
|
100
|
|
Il ressort du tableau 12 qui présente les classes de
médicaments antiasthmatiques utilisés au CHUB pour la population
de notre étude, 3 8,68% des corticoïdes (avec 28,04% en
intraveineuse, 7,82% par voie orale et 2,82% par inhalation), 30,64% des
xanthines (avec 27,60% à action brève et 3,04% à action
prolongée), 28,90% des f32-mimétiques (avec 16,08% par inhalation
et 12,82% par voie orale), le Kétotifène a été
prescrit à un taux de 1,08% et les f32-stimulants d'action
prolongée ont été utilisés à un taux de
0,65%.
Par ailleurs, dans une étude effectuée à
Abidjan sur le profil de l'asthmatique adulte suivi en consultation, Koffi et
ses collaborateurs (2001) ont trouvé que des f32-mimétiques
étaient les plus utilisés soit par aérosol (63,87%)
doseurs soit par nébulisation (49,61%). Une corticothérapie a
été administrée par voie orale dans 55,12% et par voie
intraveineuse dans 17,32%. Hamizi et ses collaborateurs (2000), ont
trouvé que des f32- mimétiques étaient toujours
utilisés dans 60 - 80% et que la corticothérapie par voie
injectable était rarement utilisée devant une crise d'asthme.
De ces résultas du tableau 12, les classes
pharmacologiques destinées à soulager les crises d'asthme sont
les plus utilisées comparativement à celles destinées au
traitement de fond. Les corticoïdes par inhalation sont peu prescrits,
soit 2,83%, alors qu'ils sont préférables pour les traitements au
long cours. La fréquence élevée des corticoïdes en iv
et des xanthines à action brève explique la raison pour laquelle
la grande partie de la population de notre étude a été
hospitalisée. En effet, la corticothérapie en iv (hydrocortisone)
et l'aminophylline injectable sont le plus souvent utilisées dans les
cas d'hospitalisation.
Les médicaments utilisés dans le contrôle de
l'asthme au CHUB sont repris dans le tableau 13 suivant :
Tableau 13. Médicaments antiasthmatiques
utilisés au CHUB
Médicaments anti-asthmatiques
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Hydrocortisone injectable
|
132
|
28,38
|
Aminophylline injectable
|
128
|
27,52
|
Salbutamol (VENTOLINE®) comprimé
|
75
|
16,13
|
Salbutamol (VENTOLINE®) aérosol
|
51
|
10,96
|
Prednisolone comprimé
|
36
|
7,74
|
Béclométasone (BECOTIDE®)
aérosol
|
13
|
2,79
|
Aminophylline comprimé
|
12
|
2,58
|
Fénotérol (BEROTEC®)
aérosol
|
8
|
1,72
|
Kétotifène (ZADITEN®) sirop
|
5
|
1,07
|
Terbutaline (BRICANYL LP®) comprimé
|
5
|
1,07
|
Total
|
465
|
100
|
|
Il ressort du tableau 13 qui présente les
médicaments utilisés au cours de l'étude, 28,38%
prescriptions d'hydrocortisone injectable, 27,52% prescriptions d'aminophylline
injectable. Ensuite vient 16,13% prescriptions de salbutamol
(VENTOLINE®) comprimé, 10,96% prescriptions de
salbutamol (VENTOLINE®) aérosol et 1,72% de
fénotérol (BEROTEC®) aérosol. Tous ces
médicaments prescrits appartiennent à des classes
destinées à soulager des crises. Le reste est constitué
par des médicaments de fond à un
faible pourcentage dont 7,74% de prednisolone
comprimé, 2,79% de béclométasone
(BECOTIDE®) aérosol, 2,58% d'aminophylline
comprimé et 1,07% de terbutaline (BRICANYL LP®)
comprimé.
Sur la Liste Nationale des Médicaments Essentiels
(LNME) de 2002 et 2005 on ne trouve pas le fénotérol et le
terbutaline. Mais les hôpitaux de référence peuvent
utiliser d'autres médicaments ne figurant pas sur la LNME pour des
recherches.
Ces résultats montrent que le traitement de crises est
d'une grande importance par rapport au traitement de fond vu que les
médicaments de crise sont les plus prescrits.
Tableau 14. Nécessité de
l'oxygénothérapie chez la population
étudiée
Oxygénothérapie
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Sans oxygénothérapie
|
240
|
94,1
|
Avec oxygénothérapie
|
15
|
5,9
|
Total
|
255
|
100,0
|
|
Il ressort du tableau 14, que 94,1% des patients n'ont pas
nécessité une oxygénothérapie au cours de leur
traitement tandis que le reste de la population en a
bénéficié. En effet, selon le GINA (2002), une
oxygénothérapie est indiquée chez certains patients
asthmatiques présentant des crises graves avec un état
d'asphyxie.
3.6. Association d'antiasthmatiques avec d'autres
médicaments au sein de la population d'étude
Tableau 15. L'état de l'association des
antiasthmatiques avec d'autres médicaments
Association des anti-asthmatiques avec d'autres
médicaments
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Sans association avec d'autres médicaments
|
116
|
45,49
|
Aminophylline iv - Hydrocortisone iv - Erythromycine
cé
|
36
|
14,12
|
Salbutamol cé - Erythromycine cé
|
20
|
7,84
|
Salbutamol aé- Aminophylline cé - Erythromycine
cé
|
5
|
1,96
|
Salbutamol cé - Doxycycline cé
|
5
|
1,96
|
Salbutamol cé - Prednisolone cé - Erythromycine
cé
|
5
|
1,96
|
Aminophylline iv - Hydrocortisone iv - Amoxycylline
cé
|
4
|
1,57
|
Salbutamol cé - Polaramine cé
|
3
|
1,18
|
Salbutamol cé - Hydrocortisone iv - Erythromycine
cé
|
3
|
1,18
|
Salbutamol cé - Erythromycine cé - Polaramine
cé
|
2
|
0,78
|
Salbutamol cé - Erythromycine cé -Hydroxyde
d'aluminium cé
|
2
|
0,78
|
Salbutamol cé - Béclométasone aé
-Hydroxyde d'aluminium cé
|
2
|
0,78
|
Salbutamol aé -Erythromycine cé
|
2
|
0,78
|
Salbutamol cé -Bactrim cé
|
2
|
0,78
|
Aminophylline iv-Hydrocortisone iv -Ampicilline cé
|
2
|
0,78
|
Aminophylline iv-Hydrocortisone iv - Hydroxyde d'aluminium
|
2
|
0,78
|
Aminophylline iv - Hydrocortisone iv - Bactrim®
cé
|
2
|
0,78
|
Aminophylline iv-Hydrocortisone iv - Doxycycline cé
|
2
|
0,78
|
Aminophylline iv - Erythromycine cé - Quinine
cé
|
2
|
0,78
|
Salbutamol aé - Prednisolone cé -
Bactrim® cé
|
2
|
0,78
|
Salbutamol cé - Erythromycine cé -
Paracétamol cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol aé -Béclométasone aé
-Doxycycline cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol aé-Kétotifène
sirop-Erythromycine cé-Polaramine
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé - Prednisolone cé -Doxycycline
cé -Bisolvan cé
|
1
|
0,39
|
|
Salbutamol cé - Prednisolone cé -
Bactrim® cé - Polaramine cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé - Béclométasone aé
-Erythromycine cé
|
1
|
0,39
|
Terbutaline cé - Prednisolone cé - Erythromycine
cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline cé - Cimétidine cé
-Metronidazole céAmoxycilline cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé - Glibénclamide cé
-Hydroxyde d'aluminium cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé-Béclométasone
aé-Hydrocortisone iv - Erythromycine cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv -Erythromycine cé -Polaramine
cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv -Hyrdrocortisone iv -Arinate cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv- Hydrocortisone iv- Erythromycine cé -
Digoxine cé- Lasix® cé
|
1
|
0,39
|
Fénotérol aé -Aminophylline iv
-Béclométasone aé- Erythromycine cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé-Prednisolone cé -Doxycycline
cé
|
1
|
0,39
|
Fénotérol aé- Salbutamol aé -
Erythromycine cé - Bisolvan cé
|
1
|
0,39
|
Fénotérol aé -Erythromycine cé
|
1
|
0,39
|
Terbutaline cé-Erythromycine cé
|
1
|
0,39
|
Terbutaline cé-Prednisolone cé
-Moduretic® cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé- Vibramycine cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol aé -Paracétamol cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé -Doxycycline cé -Paracétamol
cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv-Hydrocortisone iv -Lasix® ce-
Adalate® cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv- Hydrocortisone iv- Erythromycine cé -
Hydrox d'aluminium
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv-Hydrocortisone iv-Erythromycine
céBiscopan
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé-Prednisolone cé - Amoxicilline
cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol aé- Prednisolone cé -Erythromycine
cé
|
1
|
0,39
|
Hydrocortisone iv-Erythromycine cé - Paracétamol
cé
|
1
|
0,39
|
|
Aminophylline iv-Erythromycine cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol aé -Hydrocortisone iv -Digoxine
cé-Adalate® céLasix®cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv-Hydrocortisone iv -Cimétidine
céAmoxicilline cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé - Aspirine cé
|
1
|
0,39
|
Aminophylline iv -Adalate capsule -Lasix cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol aé -Hydrocortisone iv-Erythromycine cé
-Lasix cé -Aldomet® cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé -Prednisolone cé -Polaramine
cé
|
1
|
0,39
|
Salbutamol cé -Aminophylline iv -Erythromycine cé
-Lasix cé
|
1
|
0,39
|
Total
|
255
|
100
|
|
Il ressort du tableau 15 qui présente le profil de
l'association des médicaments antiasthmatiques avec d'autres
médicaments, que 45,49% des cas sont sans association à d'autres
médicaments. Le reste de la population d'étude a reçu au
moins un autre médicament. Cette association était à
l'origine de pathologie associée diagnostiquée lors de la
consultation comme par exemple le diabète, l'hypertension etc.
Au cours de notre travail, comme le montre le tableau 15, nous
avons obtenu des associations qui nécessitent des commentaires. Ces
associations sont les suivantes :
Celle constituée par Salbutamol
cé-Daonil®cé-Hydroxyde d'aluminium cé
(0,39%). Selon Vidal (1999), le Salbutamol provoque une élévation
de la glycémie lorsqu'il est associé aux antidiabétiques.
En effet, le daonil® (glibénclamide) est un
antidiabétique qui a été associé au salbutamol chez
un patient faisant partie de la population d'étude. Comme
précaution d'emploi, il faut renforcer une surveillance sanguine et
urinaire et passer éventuellement à l'insuline (Vidal, 1999).
Il faut prendre en compte l'association Terbutaline
cé-Prednisolone cé -Moduretic cé (amiloride : un
antihypertenseur). L'ajout du prednisolone à l'amiloride provoque une
diminution de l'effet antihypertenseur du fait de la rétention
hydrosodique (Vidal, 1999).
L'association Salbutamol aé- Aminophylline cé-
Erythromycine cé a été retrouvée dans 5 cas (soit
1,96%). En effet, l'érythromycine est un inhibiteur enzymatique qui
diminue l'effet du métabolisme hépatique de l'aminophylline
accompagné par une augmentation des concentrations plasmatiques de
l'aminophylline. Il s'agit d'une association déconseillée (Vidal,
1999).
L'association Aminophylline cé-Cimétidine
cé-Metronidazole cé-Amoxicilline cé qui a
été retrouvée chez un patient (soit 0,39%) ; C'est une
association nécessitant des précautions d'emploi. La
cimétidine augmente la théophyllinémie avec risque de
surdosage. Une surveillance clinique de la théophyllinémie se
révèle nécessaire, pour adapter la posologie de la
théophylline pendant le traitement par la cimétidine et
après son arrêt (Vidal, 1999). La concentration sérique en
théophylline doit être maintenue dans un intervalle variant de 10
à 20 ug/l (Page et al., 1999).
Nous avons obtenu un patient qui a reçu une association
contenant l'aspirine (Salbutamol cé - Aspirine cé). En effet,
l'aspirine est un des médicaments qui entre dans les facteurs
déclenchants de l'asthme. L'aspirine inhibe la voie de la
cyclo-oxygènase avec synthèse massive de leucotriènes au
niveau des voies aériennes (Porth et al., 1994 ; Godard et al., 1996 ;
GINA, 2002).
Il ressort de ces résultats sur l'association
d'antiasthmatiques avec d'autres médicaments, des associations
irrationnelles. Celles-ci peuvent entraver l'effet thérapeutique
recherché chez le patient.
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Ce travail avait comme objectif principal d'évaluer la
conformité du traitement de l'asthme chez l'adulte au CHUB par rapport
aux recommandations du GINA.
Au vu des résultats de notre étude, nous pouvons
tirer les conclusions suivantes :
+ Les asthmatiques suivis dans le service de médecine
interne du CHUB sont à prédominance féminine ;
+ L'hypertension, le diabète, le paludisme et
l'ulcère sont des pathologies associées à l'asthme mais
à une faible fréquence ;
+ Le degré de sévérité de l'asthme
n'est pas précisé chez la majorité des asthmatiques dans
les consultations ;
+ La conformité des prescriptions des antiasthmatiques
avec le stade de la maladie s'observe à l'asthme intermittent, les
autres niveaux de sévérité le traitement de fond reste
à améliorer ;
+ Les classes pharmacologiques destinées à
soulager les crises d'asthme sont les plus utilisées comparativement
à celles destinées au traitement de fond ;
+ L'association des inhibiteurs enzymatiques avec
l'aminophylline et l'usage de l'aspirine chez les asthmatiques sont des
associations déconseillées qu'on a observées chez la
population de notre étude. Celles-ci peuvent entraver l'effet
thérapeutique recherché chez le patient.
Il ressort de ces résultats une nécessité
d'améliorer le traitement de l'asthme chez l'adulte au CHUB et nous
formulons des recommandations suivantes :
Au Ministère de la Santé
· De mettre en place un programme chargé de la prise
en charge de l'asthme ;
· D'élaborer un guide thérapeutique national
de l'asthme ;
· De mettre en place une fiche spéciale de
consultation des asthmatiques contenant tous les éléments
obligatoirement à remplir pour un bon suivi.
Aux médecins prescripteurs
· De mesurer de la fonction respiratoire pour renforcer le
diagnostic du degré de sévérité de l'asthme ;
· De prescrire les médicaments en fonction du
degré de sévérité de l'asthme.
Aux chercheurs
· De faire des études prospectives sur la prise
en charge thérapeutique de l'asthme de l'adulte dans le but d'explorer
d'autres aspects que ce travail n'aurait pas eu la chance d'explorer ;
· D'étudier le traitement de l'asthme chez
l'enfant.
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ANNEXES