II- LA MICROFINANCE AU SEIN DE LA BCB
A la faveur de la mise en oeuvre de l'organigramme
adopté en décembre 2002, les premiers responsables de la BCB ont
décidé de développer la microfinance à la BCB.
L'intérêt manifeste de la direction générale
à développer cette approche d'une part et sa volonté de
faire de la BCB une banque de proximité d'autre part, ont abouti
à la création en septembre 2003, la direction du réseau et
de la microfinance
II.1- Mission de la direction et du réseau
microfinance BCB
La direction du réseau et de la microfinance (DRMF) se
voit attribuée deux grandes missions : l'extension géographique
du réseau bancaire et la diversification des produits offerts à
la clientèle.
II.1.1- Une extension géographique du
réseau bancaire
La stratégie pour le développement de la
microfinance à la BCB passe par une extension de son réseau sur
l'étendue du territoire national en privilégiant les zones les
plus rentables.
II.1.2- La diversification des produits offerts à
la clientèle
Une politique de diversification des produits offerts avec
une volonté affichée de développement des produits de la
micro finance en fonction des zones d'activités en vue d'accroître
la part de marché de la banque sur certains créneaux.
II.1.3- Les tâches du service de la microfinance
BCB
- l'accueil des clients : consiste à donner de plus
amples informations sur les activités et les services financiers offerts
à la population.
- L'ouverture de compte : la microfinance BCB dispose de
plusieurs comptes en fonction de l'activités exercée par le
client.
- Le traitement des dossiers de service financier : c'est
l'étude des projets qui prend en compte plusieurs facteurs avant
d'autoriser leur accord ou leur refus.
- Le traitement des chèques
- Le suivi de l'échéancier des prêts : en
cas d'accord, le client se voit remettre un échéanciers.
- Les commandes et remises de chéquier : les clients
titulaires d'un compte courant doivent passer la commande de
chéquier.
- Les régularisations sur livret
- L'établissement trimestriel de la situation des
comptes
- L'établissement des frais de chéquier.
II.2- La compréhension de la microfinance BCB
La restructuration du système bancaire de l'espace UEMOA
des années 1990 a provoqué la liquidation des banques de
développement et une éclosion des structures de microfinance.
L'engagement suscité par ses structures a
été remarquable dans tout l'espace UEMOA, à tel point que,
il a fallu légiférer sur ce secteur émergent. Une loi
réglementant l'activité de la microfinance a été
élaborée et adoptée en 1996 (loi parmec).
La mise en oeuvre de cette loi a marqué le secteur de la
micro finance
La loi a entraîné l'apparition de trois structures
de micro finance
- les mutuelles de coopérative d'épargne et de
crédit : ces structures font du crédit à partir de
l'épargne préalable faite par les membres.
- Les structures de crédits directes (solidaires) : les
crédits sont faits à partir du refinancement à partir des
banques ou partenaires financiers
- Les projets à volets crédits : ces projets
font d'autres activités de crédit. Suite à la mise en
application de la loi, les autorités de tutelles (BCEAO) ont par
ailleurs définies des ratios prudentiels pour sécuriser
l'activité de la microfinance
A ce la, s'ajoutent les multiples études, les
séminaires, les ateliers et les conférences qui ont
également entraîné une mutation du concept de la
microfinance
* pour ce faire une idée de l'environnement globale de
la microfinance, la BCEAO a commandité courant 2000, une étude
sur la viabilité et la pérennité des institutions de
microfinance. Une des conclusions remarquables de cette étude est la
nécessité de professionnalisation des IMF avec la recommandation
de reléguer aux fonds nationaux de l'Etat et aux ONG la distribution de
microcrédits aux plus démunis. L'option de cette étude est
claire, l'objectif premier des IMF est de gagner de l'argent en faisant de la
microfinance
Il ressort qu'aujourd'hui, on constate une mutation du
secteur de la microfinance, le respect des contraintes des ratios prudentiels
ayant des objectifs d'institutionnalisation et de pérennisation. Les
meilleures pratiques de microfinance sont en passe de devenir des institutions
financières à part entière sans sensibilité au
genre, c'est-à-dire que les IMF s'orientent de plus en plus vers l'offre
de services financiers (épargne et crédit), l'accompagnement (la
formation, la sensibilisation, l'animation, ...) étant du domaine des
ONG, des projets et autres structures sans esprit d'entreprenariat. En effet,
le volet accompagnement nécessite beaucoup de ressources, surtout
d'origine subvention, pour les participants de cette approche. Une IMF qui
s'investit dans le volet accompagnement sur ressources propres ne peut
équilibrer son compte d'exploitation et met en péril sa
viabilité. La microfinance devient une activité d'offre de
services financiers vers les exclus du système financier bancaire.
Nous voyons la microfinance comme une armoire à
plusieurs tiroirs ou chaque tiroir du bas en haut correspondant à une
couche sociale de la société avec ses besoins spécifiques.
Le plus bas niveau des tiroirs étant le rang des couches sociales les
plus démunies, les plus pauvres. A ce niveau, la microfinance est
aperçue comme un puissant instrument de la lutte contre la
pauvreté.
Au plus haut niveau, la microfinance devient une
activité d'offre de service financier rentable pour l'institution qui
l'exerce. La BCB étant dans une contrainte de rentabilité va
viser à toucher les couches sociales du haut niveau dans son approche de
microfinance
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