III- DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA BANQUE
La plupart des opérateurs économiques nationaux
est composé de microentreprises, de petites et moyennes entreprises,
oeuvrant dans le majorité dans le secteur informel. Ils ont peu
d'accès au service bancaire.
III.1- Les raisons de la non-participation des banques au
secteur informel
Plusieurs raisons sont avancées par les banques pour ne
pas intervenir dans le financement du secteur non structuré.
Les banques doivent remplir six (06) conditions pour avoir un
accès durable au marché de la micro finance
- l'engagement : la vocation des banques commerciales pour la
micro entreprise est souvent fragile et dépend
généralement d'uns ou de deux membres visionnaires de la micro
finance
Les banques ont une méconnaissance de ce secteur du
fait de l'inexistence de normes régissant ce milieu. Elles ont des
difficultés pour attirer l'investissement dans les zones rurales et
urbaines qui sont les régions de prédilection du secteur
informel. Le manque d'infrastructure, les populations dispersées, les
activités économiques limitées et peu rentables font des
zones rurales un milieu très risqué pour un investissement
bancaire.
En effet, la qualité des dossiers introduits par les
entreprises est jugée insatisfaisante. Ces dossiers comportent des
informations financières incomplètes, voire indisponibles, ce qui
ne permet pas à la banque d'apprécier leur qualité
financière. Les banques ne sont pas autorisées à
subventionner les prêts sans garanties, si bien qu'elles se limitent aux
emprunteurs qui ont une capacité de mobiliser en moyenne de 10 à
20% du montant des prêts.
Au plan politique, les obstacles les plus importants qui barrent
l'accès du marché de la MF aux banques commerciales sont :
- la déréglementation des dépôts et
des taux de prêts.
- Les exigences de réserve.
Les banques considèrent que le financement de projets
informels est très risqués et trop coûteux :
l'incapacité des clients à faible revenu de fournir des garanties
acceptables, faible niveau des bénéfices sur l'investissement.
La vocation des banques commerciales pour la micro entreprise
est souvent fragile et dépend généralement d'un ou de deux
membres visionnaires de la micro finance Ce qui entraîne souvent une
insuffisance des fonds alloués au portefeuille de micro finance et une
ressource humaine non spécialisées.
III.2- Les handicaps du secteur
Le secteur informel en dépit des raisons
avancées par les structures habilitées au financement,
possède lui-même des contraintes, bon nombre de ces entreprises
n'ont pas d'existence légale, puisqu'elles n'ont pas de
personnalité juridique et ne tiennent pas de comptabilité pouvant
laisser des traces de leurs activités financières.
L'inadéquation des compétences techniques et de
marketing, de l'incapacité de gestion, de l'inexpérience des
entrepreneurs et le problème de garantie sont autant des contraintes qui
poussent la banque à rationner.
De plus, l'inadéquation des crédits, l'objet de
financement et le délai de remboursement font que l'on assiste parfois
au détournement des crédits consentis à d'autres fins.
Par ailleurs, les accidents, les vols, les catastrophes naturels
peuvent entraîner la disparition des garanties apportées en gage
pour l'octroi du prêt.
De telles situations ne font que rendre les projets de
financement très risqués.
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