Je dédie le présent mémoire :
· A mon feu père, Sébastien
ADADJA, pour le soutien et le profond
investissement dont Vous nous avez fait preuve. Vous
auriez tant aimé
être à mes côtés en ces
moments ci. Que la terre Vous soit légère.
· A ma mère, Philomène
AGBANNANHIN, pour Votre soutien maternel et moral durant tout mon
cursus scolaire et universitaire. Puisse Dieu Vous accorder longue vie afin que
Vous puissiez jouir du fruit de vos efforts.
· A mes frères Albert, Raymond,
Enoc et à ma soeur Rosine, que ce travail
aiguise vos ambitions et vous incite à mieux faire.
· A tous mes oncles, principalement
à Célestin Z. ADADJA, pour tout votre appui et
votre compréhension.
· A tous mes cousins et cousines, principalement à
Cyriaque, Olivier, Denise, Pélagie, Didier, Florence,
Gisèle, Eugène et Pamphile, pour votre soutien
indéfectible.
· A tous mes amis de Cotonou et de
Parakou, pour votre apport
Antoine ADADJA
· Tous nos professeurs de la FASEG, qu'ils
trouvent ici le témoignage de notre reconnaissance pour la
qualité de l'enseignement que nous avons reçu d'eux.
· Au Professeur Magloire LANHA, mon maître de
mémoire, pour ses nombreux conseils et pour tout le temps qu'il a
consacré avec rigueur et bienveillance à ce travail malgré
ses multiples occupations.
· Les membres du jury, qui ont bien voulu
apporter à ce document, les orientations nécessaires à son
amélioration.
· Madame Charlotte LOKO, Chef Service du
Budget et de la Comptabilité de la Mairie de Cotonou, pour nous avoir
ouvert la voie vers les informations nécessaires à
l'accomplissement de ce travail.
· Monsieur Léonard ADJOVI, Chef
Division Préparation du Budget de la Mairie de Cotonou, pour ses
nombreux conseils et services.
· A tous les autres agents de la Mairie de
Cotonou, qui ont oeuvré pour faciliter la réussite de ce
travail.
· Tous ceux qui, de près ou de loin,
ont contribué à la réalisation de cette modeste oeuvre.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
|
ANCB : Association Nationale des Communes
du Bénin
BBZ : Budget Base Zéro
CA : Chef d'Arrondissement
CGSM : Contrôle Général
des Services Municipaux
DCB : Division de Contrôle
Budgétaire
DPB : Division de Préparation du
Budget
DPDM : Direction de la Prospective et du
Développement Municipal
DSEF : Direction des Services Economiques
et Financiers
DSF : Département des Services
Financiers
DST : Direction des Services Techniques
MAD : Mean Absolute Deviation
MDGLAT : Ministère de la
Décentralisation de la Gouvernance Locale et de l'Aménagement du
Territoire
MMCO : Méthode des Moindres
Carrés Ordinaires
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PDC : Plan de Développement
Communal
PGUD : Projet de Gestion Urbaine
Décentralisé
SBC : Service du Budget et de la
Comptabilité
Tableau n°1 : Tableau de bord de l'étude
.................................. 17
Tableau n°2 : Récapitulation des charges
.................................. 41
Tableau n°3 : Récapitulation des produits
................................. 42
Tableau n°4 : Comparaison des prévisions aux
réalisations
d'investissement
.............................................. 44
Tableau n°5 : Evolution de l'excédent net des
recettes sur
les dépenses
................................................... 45
Tableau n°6 : Comparaison des excédents
définitifs des
recettes sur les dépenses
.................................... 46
Tableau n°7 : Synthèse des taux de
réalisation ........................... 48
Tableau n°8 : tableau de présentation de la
tendance générale par
la MMCO
...................................................... 52
Tableau n°9 : tableau de calcul de l'erreur moyenne et
de l'écart
moyen absolu
................................................. 53
Graphique n°1 : Evolution des charges de 2003 à
2007 ............... 41
Graphique n°2 : Evolution des produits de 2003 à
2007 ............... 43
Graphique n°3 : Evolution de l'investissement de 2003
à 2007 ...... 44
Graphique n°4 : Evolution de l'excédent net des
Recettes
sur les Recettes
Réalisées .............................. 45
Graphique n°5 : Evolution des situations finales de
trésorerie ........ 46
INTRODUCTION
GENERALE ................................................ 1
Première partie : LA MAIRIE DE COTONOU
ET SON SYSTEME
BUDGETAIRE
................................................. 4
Chapitre I : Cadre théorique de l'étude
du système budgétaire ................ 5
Section 1 : Présentation de la
Mairie de Cotonou ........................ 5
Section 2 : Les préalables de
l'étude .......................................12
Chapitre II : Présentation du système
budgétaire de la Mairie de Cotonou... 27
Section 1 : Les organes et les
documents utilisés ........................ 28
Section 2 : Fonctionnement du
système ................................... 30
Deuxième partie : ANALYSE DU SYSTEME
ET SUGGESTIONS..... 36
Chapitre I : Evaluation du système
................................................ 38
Section 1 : Mise en évidence des
écarts ................................... 38
Section 2 : Forces et Faiblesses du
système budgétaire de la Mairie
de Cotonou
...................................................... 56
Chapitre II : Propositions d'amélioration et
recommandations ................ 59
Section 1 : Propositions
d'amélioration .................................... 60
Section 2 : Recommandation
................................................ 65
CONCLUSION GENERALE
..................................................... 69
A la veille des années 1990, les entités
territoriales au Bénin possédaient un statut hydride. La
conférence des forces vives de la nation tenue en février 1990 au
Bénin et la constitution du 11décembre 1990 qui a suivi ont
consacré, à travers les articles 150 à 153 la
nécessité et l'urgence de créer des collectivités
locales décentralisées avec comme rôle majeur d'impulser le
développement local.
L'exercice de la démocratie à la base à
travers la décentralisation est devenu une réalité depuis
l'installation des premiers conseils communaux et municipaux en février
2003.
La décentralisation est en effet le système
d'administration qui consacre le partage du pouvoir, des compétences,
des responsabilités et des moyens entre l'Etat et les
collectivités territoriales.
Les lois N° 97-029 et 98-005 du 15 janvier 1999 en leur
3ème chapitre énoncent clairement sur les missions
et attributions des communes en général et celle à statut
particulier : infrastructures, environnement, hygiène,
salubrité, santé, transport, sécurité et
communication.
La démocratie et le développement
économique au niveau local constituent donc les principaux indicateurs
de succès de la décentralisation. Par ailleurs une
démocratisation au niveau local n'a de sens que si elle est
accompagnée de la bonne gouvernance. Cela exige une administration
locale performante, attachée aux principes de rigueur, de transparence,
de probité et d'honnêteté dans l'exécution des
taches relevant de ses compétences. Pour mener à bien leurs
missions, les municipalités doivent choisir et préparer l'avenir
sur des bases scientifiques afin de ne plus subir les effets néfastes de
l'évolution de l'environnement économique dans lequel elles
opèrent. Elles doivent maîtriser au mieux l'environnement pour en
tirer tout ce dont elles ont besoin en vue de se garantir un succès
développement. Pour cela, il leur est nécessaire de se doter
d'outils leur permettant de faire des prévisions à court, moyen
voire long terme pour ne pas naviguer à vue et assurer à leurs
administrés un développement local durable. L'un des outils
primordial à la portée des municipalités se trouvent
être le budget ; d'où l'importance à accorder à
la mise en place d'un système budgétaire efficient dans toute
municipalité qui se veut être performante.
La situation géographique et le pole économique
qu'est la ville de Cotonou font drainer vers elle un important nombre de
trafic. Cette dernière se trouve désormais confronter à
des problèmes de gestion performante et à des difficultés
d'atteinte de ses objectifs.
Eu égard à tout ce qui précède, il
est impérieux de s'assurer que la municipalité de Cotonou
utilise le budget comme un véritable instrument de gestion
indispensable, lui permettant de promouvoir ses activités, d'atteindre
de bons résultats et de disposer d'un système budgétaire
efficace.
C'est dans cette perspective que nous avons choisi de
réfléchir sur la dimension budgétaire de la gestion
à la mairie de Cotonou, à travers le thème :
« Contribution à
l'amélioration du système budgétaire de la Mairie de
Cotonou ».
Ce thème sera traité en deux parties :
- la première sera consacrée au cadre
théorique de l'étude du système budgétaire et
à sa présentation ;
- la deuxième s'intéressera à
l'évaluation de ce système et à la formulation de
propositions d'amélioration.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE DU
SYSTEME
BUDGETAIRE
Ce chapitre sera consacré d'une part à la
présentation de la mairie de Cotonou et d'autre part, aux
préalables de l'étude.
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA MAIRIE DE
COTONOU
Paragraphe 1 : Cadre historique et institutionnel.
Le cadre administratif et juridique de la gestion
des collectivités qui a prévalu jusqu'à la veille des
élections municipales de décembre 2002 faisait
référence à la loi organique n° 81-009 du10 Octobre
1981. Cette loi portait organisation, attribution et fonctionnement des organes
locaux du pouvoir d'Etat de leurs organes exécutifs. Elle a
été abrogée par les lois n° 90-006 et 90-007 du 15
mai 1990. Durant la période de transition, c'est la loi 90-008 du 13
Août 1990 qui a fixé le cadre juridique des Circonscriptions
Administratives
La mairie de Cotonou est une administration publique locale.
Divers changements politiques lui ont valu au fil du temps, les appellations de
Commune de Cotonou (1956 à 1961 et 1964 à 1966), Administration
Urbaine de Cotonou (1966 à 1967 et 1974), District Urbain de Cotonou
(1974 et 1990) et Circonscription Urbaine de Cotonou (1990 à 2003).
Aujourd'hui, régie par un statut particulier à la faveur de la
décentralisation (Loi N° 97 029 du 15 janvier 1999), elle
vient de connaître une nouvelle appellation : Ville de Cotonou.
Capitale économique du Bénin, la commune de Cotonou avec ses
665 100 habitants et ses 75km2 compte treize (13) arrondissements et cent
quarante quatre (144) quartiers de villes (Recensement de 2002).
L'une des principales implications découlant de
l'application des lois de décentralisation au Bénin est la
répartition des pouvoirs entre l'Etat et les nouvelles entités
autonomes. Cette question demeure permanente dans les rapports entre l'Etat et
les collectivités locales à cause de l'épineux
problème lié au transfert de ressources et de
compétences.
Dans ce cadre, la loi N° 97-028 du 15 janvier 1999
portant Organisation de l'Administration Territoriale en République du
Bénin dispose en son article 3 : « Des lois et
règlements, dans leurs domaines respectifs, déterminent notamment
la répartition des compétences entre l'Etat et les Communes,
ainsi que la répartition des ressources publiques, les garanties
statutaires accordées aux personnes des collectivités
territoriales, le mode d'élection et le statut des élus, les
conditions d'exercice de la tutelle par le représentant de l'Etat, le
statut des grandes villes ».
La loi 97-029 du 15 janvier portant Organisation des Communes
à Statut Particulier, dans son 3ème chapitre traite
des compétences des communes. Cette dernière distingue en son
article 82, trois (03) séries de compétences : les
compétences propres de la commune, les compétences de l'Etat
qu'elle a sous son contrôle et les compétences qu'elle partage
avec l'Etat.
Paragraphe 2 : Missions de la Mairie de Cotonou
La Municipalité de Cotonou en tant que
collectivité territoriale décentralisée, se
caractérise par ses missions de conception, de programmation et de mise
en oeuvre des actions de développement économique, social et
culturel.
La Mairie de Cotonou, à travers le conseil municipal et
le maire est assignée des missions en matière :
v du développement local, de l'aménagement de
l'habitat et l'urbanisme ;
v des infrastructures, de l'équipement et des
transports ;
v de l'environnement, de l'hygiène et de la
salubrité ;
v de l'alphabétisation des adultes ;
v de la santé, l'action sociale et culturelle ;
v de services marchands et d'investissement
économique.
Elle a à charge la construction, les réparations
et l'équipement des établissements publics d'enseignement
secondaire et des centres publics de formation de niveau communal. Elle
élabore son plan de circulation urbaine, organise les transports urbains
collectifs, installe et entretien les feux de signalisations. Elle a
également à charge l'information de la population sur la vie de
la cité. Les responsables de la sécurité soumettent au
conseil municipal le plan de sécurité publique et de lutte contre
la délinquance et la criminalité.
Paragraphe 3 : Structure organisationnelle de la Mairie
de Cotonou.
L'un des principaux objectifs de la
décentralisation est de rapprocher l'administration de
l'administré afin de favoriser le développement. A cet effet la
commune a le choix entre l'organigramme proposé par la maison des
collectivités locales et l'adoption d'un organigramme propre compte
tenue de sa spécificité.
L'Administration municipale de Cotonou s'est
dotée d'une structure organisationnelle qui répond au mieux
à ses aspirations de développement.
La description de cette structure permettre de cerner les
différents services de la Municipalité de Cotonou (voir annexe
1), leurs attributions respectives de même que les relations qui existent
entre eux.
A- Les Attributions du Maire
Les attributions du maire sont définies par la loi
N° 97-029 du 15 janvier 1999 en sa sous-section 2. Le Maire est le
premier responsable de la commune.
A ce titre, il exerce diverses fonctions
d'intérêt communal et des fonctions d'intérêt
national. Il est chargé d'exécuter les
délibérations du conseil communal. Il exerce d'importantes
attributions à savoir :
ü représenter la commune dans les actes de la vie
civile ;
ü élaborer et exécuter le budget de la
commune ;
ü gérer les biens de la commune ;
ü recruter et gérer le personnel de la
commune ;
ü délivrer certaines autorisations
d'urbanisme ;
ü représenter la commune en justice et dans la
passation des contrats ;
ü veiller à la bonne organisation des
élections ;
ü publier les lois et règlements et veiller
à leur application ;
ü assurer la police administrative, la
tranquillité, l'ordre public,
ü assurer le recouvrement des impôts, taxes et
droits communaux.
Il est l'officier d'Etat civil ; il reçoit les
déclarations de naissance, de décès, célèbre
les mariages, délivre les actes, les jugements de naissance, de
décès. Le Maire est assisté dans l'exercice de sa mission
par un assistant et trois adjoints.
B- Les attributions du Contrôleur
Général des Services Municipaux.
Il exerce :
ü un contrôle à priori sur toute
décision à incidence budgétaire, financière et
comptable immédiate ou différée ;
ü un contrôle concomitant sur l'exécution
des engagements contractuels des tiers envers la commune ainsi que les
diligences relevant des services.
C- Les Attributions du cabinet du
maire
Le cabinet du maire dispose à sa tête un
directeur qui a pour rôle de :
ü diriger le cabinet du maire ;
ü anticiper et suivre la mise en oeuvre du projet de
ville ;
ü aider à assurer la cohésion de la
majorité municipale ;
ü assurer la coopération de la ville avec les
autres villes nationales et internationales.
Il doit également de façon permanente et
spécifique soutenir l'action du Maire et des élus, assurer les
relations avec la presse, préparer les diverses interventions du Maire,
suivre les affaires réservées, représenter le Maire
à l'extérieur ou au sein de la collectivité, organiser
l'agenda du Maire, suivre le fonctionnement des services municipaux et assurer
le suivi de la mise en oeuvre des décisions du Maire. Le directeur de
cabinet a sous sa responsabilité le chef de cabinet et le chef de
protocole.
D- Les Attributions du Secrétariat
Général.
Ce service dispose à sa tête d'un
Secrétaire Général qui est le chef de l'administration
municipale. Il assure sous l'autorité du Maire, la gestion, l'animation
des services administratifs communaux et veille à leur bon
fonctionnement. A ce titre, il assure :
ü la coordination de l'avancement des grands
projets ;
ü le suivi et la coordination de l'action des services
extérieurs mis à sa disposition ;
ü l'organisation, l'impulsion et la coordination des
services communaux.
Le secrétaire général est assisté
d'un adjoint. Il a sous sa responsabilité les directions
suivantes : la Direction des Services Administratifs et Juridiques (DSAJ),
la Direction des Services à la Population (DSAP), la Direction des
Services Economiques et Financiers (DSEF), la Direction de la Prospective et du
Développement Municipal (DPDM), la Direction des Services Techniques
(DST) et la Direction de la Sûreté Municipale (DSM).
1- Les attributions
de la Direction des Services Administratifs et Juridiques
(DSAJ)
La Direction des Services Administratifs et Juridiques
rassemble les services fonctionnels à l'interne, elle a pour principale
attribution la gestion du personnel (le regroupement des agents, la gestion de
leur carrière, les congés et repos, le mouvement du
personnel,...)
2- Les attributions de la Direction des
Services à la Population (DSAP)
La Direction des Services à la Population constitue un
regroupement des services en relation permanente avec la population communale.
A cet effet, elle assure les actes de l'état civil, le contrôle du
secrétariat des arrondissements, la gestion des dossiers des chefs de
quartier. Elle s'occupe également de la délivrance
d'autorisations pour des manifestations à caractère politique,
religieux, culturel et sportif. Elle s'occupe par ailleurs de l'assistance aux
couches sociales en difficulté (handicapés, démunis,
sinistrés et autres).
3- Les attributions de la Direction de la
Prospective et du Développement Municipal (DPDM).
La Direction de la Prospective et du Développement
Municipal a en charge :
ü la gestion des assistants chargés de la
prospective et du développement des arrondissements ;
ü l'animation des comités de développement
des quartiers (CDQ) ;
ü l'appui aux initiatives communautaires ;
ü la gestion des indicateurs de développement
notamment, l'élaboration des questionnaires, le traitement et l'analyse
des données recueillies ;
ü l'assainissement et la promotion des
localités ;
ü la détermination des grands projets de
développement pour la ville ;
ü l'aide aux autres acteurs chargés du
développement à réaliser un diagnostic participatif et
ascendant.
4- Les Attributions de la Direction des
Services Techniques (DST)
La Direction des Services Techniques est chargée
de :
ü l'animation de l'équipe des cadres
techniques ;
ü l'assainissement et la propreté
urbaine ;
ü l'aménagement, la réfection et
l'entretien des voies urbaines ;
ü le suivi de l'eau, de l'électricité et de
l'éclairage public ;
ü l'urbanisme, l'architecture et les
constructions ;
ü la circulation urbaine et les transports ;
ü la prévention des risques, l'aménagement
et l'entretien des espaces verts et du cadre de vie ;
ü la gestion opérationnelle des équipements
et des infrastructures de la ville.
5- Les attributions de la Direction des
Services Economiques et Financiers (DSEF).
La Direction des Services Economiques et Financiers constitue
l'une des directions clés de l'administration municipale. Elle a pour
attributions :
ü l'élaboration des procédures de
contrôle de gestion ;
ü l'élaboration des tableaux de bord
financiers ;
ü le suivi du patrimoine de la commune ;
ü le suivi des affaires domaniales ;
ü la mobilisation des ressources de la ville ;
ü l'organisation des conférences
budgétaires ;
ü la préparation et l'exécution du budget
communal après son vote par le conseil municipal et son approbation par
l'autorité de tutelle ;
ü l'assurance des relations avec les organismes
financiers et les prestataires.
Elle est composée de deux départements à
savoir le Département des Services Financiers (DSF) et le
Département des Services Economiques (DSE).
Les départements ensemble sont composés de sept
(7) services.
SECTION 2 : LES PREALABLES DE L'ETUDE
Dans cette section, il sera procédé d'une part
à l'exposé des problèmes de gestion budgétaire de
la Mairie de Cotonou, à la formulation des objectifs et des
hypothèses de travail, et d'autre part, à la réalisation
d'une revue de littérature et à la description de la
démarche à suivre pour effectuer notre travail.
Paragraphe 1 : problématique, objectifs et
hypothèses.
A- Problématique
Depuis l'historique Conférence des Forces Vives de la
Nation de février 1990, le Bénin a opté pour le
libéralisme économique.
Dès lors, la réduction des
déséquilibres macro-économiques insoutenables
hérités de la décennie 80, amorcée depuis la mise
en oeuvre des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS), est devenue une
priorité du gouvernement béninois .Ce nouveau cap, marqué
par la libéralisation de l'activité économique, n'est pas
sans conséquences sur l'administration en général et en
particulier celle territoriale.
Avant les premières élections communales et
municipales du 15 décembre 2002, la gestion et l'administration des
collectivités locales relevaient des sous- préfets ou des chefs
de circonscriptions urbaines nommées par l'Etat central. Le
décret N°906-309 du 27 octobre 1990 a créé à
cet effet 67 Sous Préfectures et 10 Circonscriptions Urbaines. L'auto
administration des collectivités locales et l'abandon au profit de ces
dernières de certaines prérogatives par le pouvoir central
nécessitent de leur part des compétences techniques,
institutionnelles et surtout financières. Dans un contexte
marqué par les transferts de compétences et de ressources parfois
difficiles voire tumultueux, la municipalité de Cotonou est
confrontée à un défit majeur : celui d'offrir un
service public de qualité à des administrés de plus en
plus exigeants face à la nouvelle politique d'émergence
désormais affichée comme vision par le Bénin.
Les nouvelles collectivités territoriales ne sauraient
rester en marge de l'effectivité et de la réussite d'une telle
vision. La Mairie de Cotonou étant une commune à statut
particulier et de surcroît la première ville du Bénin est
concernée à plus d'un titre par l'amélioration de ses
services.
Dans le but d'apporter un remède approprié aux
organisations du secteur public, des travaux ont été menés
tels que F. Adekounté (1996) dans « Entreprises publiques
Béninoises : la descente aux enfers ») en vue de
diagnostiquer les maux qui les minent. Les résultats issus de ces
travaux ont permis de relever entre autres insuffisances :
ü le non respect du profil dans le choix des dirigeants
ou des organisations ;
ü la gestion peu orthodoxe des organisations publiques
(malversations, détournements, décaissement
anarchiques) ;
ü la mauvaise fixation des objectifs lors de
l'élaboration du budget ;
ü l'inexistence d'un suivi rigoureux de
l'exécution du budget.
La Municipalité de Cotonou, en tant que
collectivité locale donc une organisation publique dont le principal
outil de base est le budget n'est pas à l'abri de ces différents
problèmes de gestion, surtout ceux relevant du domaine
budgétaire. Ces problèmes se rapportent essentiellement
à :
- l'inexistence à l'avance d'un calendrier
budgétaire de façon permanente
- l'absence d'un système de contrôle
budgétaire ;
- la non exploitation rigoureuse des directives contenues dans
le budget lors de la phase d'exécution des ordonnancements des
dépenses.
A tous ces problèmes, s'ajoutent les difficultés
de recouvrement des recettes et l'hostilité de l'environnement. De plus,
la domiciliation du compte de
la Mairie de Cotonou à la Recette Perception n'est
toujours pas un atout pour saisir à temps les opportunités
nouvelles.
Au regard de ces différents problèmes que
rencontre la Mairie de Cotonou dans
sa gestion quotidienne, un certain nombre de questions
méritent d'être posées :
o les normes en matière d'élaboration,
d'exécution et de contrôle budgétaire sont-elles
respectées à la Municipalité de Cotonou ?
o la procédure budgétaire de la Mairie de
Cotonou favorise t-elle l'amélioration de ses performances ?
Ces questions nous amènent naturellement
à réfléchir sur le thème :
« Contribution à
l'amélioration du système budgétaire de la Mairie de
Cotonou ».
Pour examiner toutes ces préoccupations, notre
étude s'appesantira sur son aspect général et
spécifique à partir des objectifs de recherche et des
hypothèses de travail. Mais au préalable, nous allons faire part
de l'intérêt de notre étude.
B- Intérêt de
l'étude
Pour la plupart des dirigeants d'entreprise ou d'organisation,
le système de gestion se limite à l'enregistrement des
opérations courantes effectuées avec les tiers et à la
tenue des documents comptables tels que le grand-livre, le livre journal, la
balance, les états financiers et pour notre cas précis le compte
administratif et les pièces justificatives. Ainsi, nous remarquons
qu'une faible importance est accordée au budget. Ce constat est fait
dans presque toutes les entreprises, en particulier celles privées.
Celle qui sont dans le portefeuille de l'Etat l'établissent par
obligation légale et de ce fait, ne le considèrent pas comme un
véritable instrument de gestion, mais plutôt comme une
formalité. Notre but à travers ce thème est de nous
intéresser à l'importance qui est accordée au budget
à la municipalité de Cotonou à travers son système
budgétaire. Pour ce faire, nous allons analyser ce système. Cette
analyse nous permettra de faire des suggestions pouvant favoriser son
amélioration et donner au budget, sa place dans le système de
gestion de la Mairie de Cotonou.
C- Objectifs et hypothèses
L'objectif général de notre étude est de
contribuer à l'amélioration du système budgétaire
de la Mairie de Cotonou.
Pour ce faire, trois (03) problèmes spécifiques
ont été identifiés dans la gestion budgétaire. A
ces problèmes seront associés des objectifs et des
hypothèses spécifiques.
Problème spécifique
1 : Insuffisances dans la procédure
budgétaire.
Objectif spécifique
1 : Proposer des solutions pour améliorer la
procédure budgétaire.
Hypothèse spécifique
1 : l'Absence d'un calendrier budgétaire permanent et
les méthodes d'évaluation prévisionnelles non
harmonisées expliquent les insuffisances dans la procédure
budgétaire.
Problème spécifique
2 : Absence d'un bon système de contrôle
budgétaire.
Objectif spécifique
2 : Proposer une approche de solutions pour renforcer le
système de contrôle budgétaire.
Hypothèse spécifique
2 : Le manque de moyens humains et d'outils pertinents de
contrôle budgétaire empêchent la Mairie de Cotonou d'avoir
un bon système de contrôle budgétaire.
Problème spécifique
3 : Baisse du niveau des performances
Objectif spécifique
3 : Examiner l'impact du budget sur les performances de la
Mairie de Cotonou
Hypothèse spécifique
3 : Le budget de la Mairie de Cotonou ne favorise pas
l'amélioration de ses performances.
Tableau n° : TABLEAU DE BORD DE
L'ETUDE
Niveau de l'étude
|
Problèmes
|
Objectifs
|
Causes
supposées
|
Hypothèses
|
Général
|
La gestion du système budgétaire.
|
Contribuer à l'amélioration du système
budgétaire.
|
Insuffisance de moyens et manque de volonté des
dirigeants dans l'application des principes budgétaires.
|
|
Spécifique
S
P
é
c
i
f
i
q
u
e
|
1
|
Insuffisances dans la procédure budgétaire
|
Proposer des solutions pour améliorer la
procédure budgétaire
|
Absence d'un calendrier budgétaire permanent et les
méthodes d'évaluation prévisionnelles non
harmonisées.
|
Absence d'un calendrier budgétaire permanent et les
méthodes d'évaluation prévisionnelles non
harmonisées expliquent les insuffisances dans la procédure
budgétaire.
|
2
|
Absence d'un bon système de contrôle
budgétaire.
|
Proposer une approche de solutions pour renforcer le
système de contrôle budgétaire.
|
Le manque de moyens humains, d'outils pertinents de
contrôle budgétaire.
|
Le manque de moyens humains et d'outils pertinents de
contrôle budgétaire empêchent la Mairie de Cotonou d'avoir
un bon système de contrôle budgétaire.
|
3
|
Baisse du niveau des performances.
|
Examiner l'impact du budget sur les performances de la Mairie
de Cotonou.
|
_
|
Le budget de la Mairie de Cotonou ne favorise pas
l'amélioration de ses performances.
|
Paragraphe 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche.
A- Revue de
littérature
Toute recherche suppose la maîtrise de quelques savoirs
dans un domaine. Il nous est donc indispensable de faire recours aux
études antérieures ayant trait à notre thème. Mais
au préalable, nous apporterons quelques précisions conceptuelles
et sémantiques concernant les notions fondamentales utilisées
dans ce travail.
1- Clarification de concepts
a) Gestion
budgétaire
De nombreuses définitions ont été
formulées par les auteurs, mettant chacune l'accent sur un ou plusieurs
aspects du concept.
Le plan comptable définit la gestion budgétaire
comme « le mode de gestion consistant à traduire en programmes
d'action chiffrés appelés budgets, les décisions prises
par la direction avec la participation des responsables ». Il parait
nécessaire d'ajouter un aspect supplémentaire à cette
définition : celui de la comparaison à posteriori des
réalisations avec ces mêmes prévisions, par la mise en
évidence d'écarts significatifs qui doivent entraîner des
actions correctives.
Pour Meheut (1994), la gestion budgétaire est
« l'ensemble des méthodes permettant de définir les
objectifs chiffrés de l'entreprise, de fixer aux différentes
fonctions des objectifs cohérents, d'établir les budgets et tout
au long de l'année, de détecter au plus tôt les risques de
déviation afin de déclencher les mesures
appropriées ».
b) Gestion
prévisionnelle
Selon les auteurs du Plan Comptable
Général, « la gestion prévisionnelle est le
mode de gestion qui repose sur un modèle représentatif des
activités futures de l'entreprise ». Ce modèle exprime
le choix des moyens retenus pour atteindre les objectifs fixés.
Cependant, il faut noter que le processus conduisant à ce choix n'est
pas expliqué.
Pour combler cette insuffisance, Deprez et Duvant (1994)
diront que « la gestion prévisionnelle est un système
de gestion orienté vers le futur, qui va permettre aux responsables de
disposer d'une information préalable à la prise de
décision et qui va les aider dans la définition et la fixation de
leurs objectifs ».
Pour ces auteurs, la gestion prévisionnelle inclut le
plus souvent la planification et la gestion budgétaire. Ainsi, à
la prévision à long et moyen terme, correspond une estimation
à court terme souvent d'un an, de l'activité
prévisionnelle de l'entreprise.
c) Système
Selon le dictionnaire Larousse, « un système
est un ensemble ordonné de principes formant un corps de
doctrines ».
Cette définition est une définition d'ordre
général et ne fait pas ressortir l'aspect économique du
concept. Dans le contexte économique, Labourier (1994), définit
le système comme « un ensemble complexe
d'éléments hétérogènes, combinés de
manière à produire un résultat ».
De cette définition, il ressort trois idées
principales :
§ Un système est un ensemble ;
§ Un système est composé
d'éléments hétérogènes ;
§ Les éléments constitutifs d'un
système concourent à la réalisation d'un
même objectif.
Cette définition parait plus complète et met
l'accent sur l'atteinte d'un objectif. Il faut noter qu'il existe plusieurs
types de système parmi lesquels figure le système
budgétaire.
d) Le système
budgétaire
Pour M. Fatoké, le système budgétaire est
défini comme « une méthode de gestion
prévisionnelle à court terme, fondée sur les moyens
à mettre à la disposition des responsables, pour atteindre les
objectifs fixés conformément au plan stratégique
défini par la direction ».
Cette définition parait incomplète car elle ne
met pas l'accent sur le contrôle qui est un élément
indispensable dans tout système budgétaire.
Pour combler cette insuffisance, nous allons prendre la
définition de Gervais (1994) qui définit le système
budgétaire comme « un système de gestion
prévisionnelle à court terme comprenant des budgets et un
processus de contrôle budgétaire ».
e) Budget
Le mot « budget vient du vieux français
« bougette ». Au moyen âge, la bougette était
la bourse dans laquelle le marchand entassait ses écus lorsqu'il avait
à se déplacer. Avoir la bougette, signifiait se préparer
à partir en voyage (en quelque sorte entreprendre), mais
également programmer ses dépenses et réunir la somme
d'argent dont on aurait besoin pour faire face aux nécessités de
la route.
Ce premier sens donné au budget, l'identifie à
un objet que l'on utilise pour garder l'argent nécessaire dont on se
servirait pour faire un voyage ou un déplacement.
Mais au fil du temps, le concept évoluera et fera
l'objet de plusieurs interprétations. Ainsi, il ne sera plus
considéré comme un objet, mais plutôt comme un plan
d'action conçu pour atteindre un objectif donné, sur une
période déterminée.
C'est ainsi que Christiane et Christian Raulet (1994), dira
que « le budget est l'expression quantitative et
financière d'un programme d'action envisagé pour une
période donnée ».
Cette définition diffère de la première,
en ce sens qu'elle prend en compte non seulement l'aspect financier, mais aussi
l'aspect quantitatif et le facteur temps, qui sont des éléments
non négligeables dans la réalisation de tout objectif.
Cependant, il faut noter que la définition de Raulet
est incomplète dans la mesure où elle ne fait pas ressortir les
notions de coordination et de résultats qui constituent d'importants
facteurs dans le concept du budget.
Pour corriger cette imperfection, Bénoît (1982)
dira que « le budget est un ensemble coordonné de
prévisions qui permet de connaître par anticipation, quelques
résultats considérés comme les résultats
clés recherchés par le chef d'entreprise ».
Il ressort de cette définition deux idées
principales à partir de certains mots clés qui y
figurent :
- le mot « coordonné », marque la
nécessité d'éviter des actions individuelles ou
parcellaires divergentes ne respectant pas la ligne de conduite tracée
par le budget ;
- le mot « résultat », qui
sous-entend l'idée d'une sélection au niveau des objectifs et des
tests d'efficacité.
f) Le contrôle de
gestion
Le Plan Comptable de 1982 définit le contrôle de
gestion comme « l'ensemble des dispositions prises pour fournir aux
dirigeants et aux divers responsables, des données chiffrées,
périodiques, caractérisant la marche de l'entreprise. Leur
comparaison avec des données passées ou prévues peut, le
cas échéant inciter les dirigeants à déclencher
rapidement les mesures correctives appropriées ».
Cette approche limite le contrôle de gestion à
des procédures mécaniques de rétroaction, sans tenir
compte des orientations stratégiques, ni du management de
l'organisation.
Pour combler cette insuffisance, Antony (1998) dira que
« le contrôle de gestion est le processus par lequel les
dirigeants s'assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec
efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience (par rapport aux
moyens employés) pour réaliser les objectifs de
l'organisation ».
Cependant, il faut noter que depuis la seconde guerre
mondiale, avec l'évolution de l'environnement, des comportements et des
besoins nouveaux sont apparus et les entreprises ont donnés des
dimensions supplémentaires au concept : celle de conseil et de
pilotage de l'organisation
g) Le contrôle
budgétaire
Pour H. Court et J. Leurion (1982), le contrôle
budgétaire est « un contrôle de gestion
caractérisé notamment par la comparaison périodique des
données prévues dans les budgets ».
Au fil du temps, le concept va évoluer et sera
défini par Gervais (1994) comme « une
comparaison permanente des résultats réels et des
prévisions chiffrées figurant aux budgets afin de :
- rechercher la (ou les) cause(s) d'écarts ;
- informer les différents niveaux
hiérarchiques ;
- prendre les mesures correctives éventuellement
nécessaires ;
- apprécier l'activité des responsables
budgétaires ».
En ce sens, le contrôle budgétaire est une
fonction partielle du contrôle de gestion dont dépend la
qualité de ses interventions. Il pourrait être pleinement
perçu par les responsables opérationnels comme un service qui les
aide à maîtriser et à améliorer leur gestion. Il
incitera au dialogue et à la communication.
2- Etudes empiriques sur la gestion
budgétaire des entreprises publiques
Plusieurs auteurs ont réalisé des études
sur la gestion budgétaire des entreprises en mettant en exergue les maux
de son dysfonctionnement.
C'est ainsi que Hounsa (1993), dans son
mémoire intitulé « Diagnostic financier et
comptable de la COBENAM », en voulant s'intéresser au
système budgétaire de la compagnie, a révélé
que le budget n'est pas réellement mis à la disposition de ses
responsables opérationnelles. Ce qui fait que ces derniers ne
l'exploitent pas et le considèrent comme une pure formalité.
Aussi a-t-il constaté que malgré l'existence du budget, la
gestion de la Compagnie reste improvisée.
Pour remédier à ces problèmes, il a
suggéré la conception d'objectifs précis, la mise en place
d'une unité de contrôle de gestion et de planification et d'une
organisation fondée sur la délégation des pouvoirs.
Choukpa (2004), dans son étude sur
« Le diagnostic du système budgétaire de
l'ORTB », a constaté que l'Office ne dispose pas d'un
manuel de procédures budgétaires ; cet état de chose
entrave le suivi efficient des normes d'élaboration du budget et des
instruments de mesures de l'activité. Il a également
souligné que les méthodes de prévision sont peu fiables et
celles qui sont appliquées ne reposent pas sur des bases scientifiques.
Il en résulte alors des écarts injustifiés entre les
réalisations et les prévisions budgétaires.
Afin d'apporter des solutions appropriées à ces
différents problèmes, il a suggéré que
l'élaboration des budgets soit axée sur une méthode
rigoureuse de détermination des objectifs et des moyens
nécessaires pour atteindre ces objectifs. De plus, il a proposé
la mise en place d'un système de contrôle budgétaire
adapté à la structure de l'ORTB.
Gervais (1994), dans son ouvrage
« Contrôle de Gestion », pour
remédier aux problèmes de gestion budgétaire que
rencontrent les entreprises, a mis l'accent sur les principales étapes
d'élaboration du budget à savoir :
· le rappel ou la détermination des objectifs de
la firme pour l'année à venir ;
· la réalisation d'études
préparatoires ;
· la construction de projet de budgets ;
· le choix de l'un d'entre eux : le pré
budget ;
· l'élaboration des prévisions
définitives.
Dans la perspective d'aider les responsables en charge de la
gestion budgétaire dans les entreprises, Chidikofan
(2005), du Centre de Perfectionnement et d'Assistance en Gestion des
Entreprises (CE.P.A.G), lors de la formation sur « la
gestion budgétaire », a souligné que
l'élaboration du budget découle surtout d'une bonne
planification.
Aussi, a-t-il ajouté que le budget, après
adoption, doit faire l'objet d'une exécution rigoureuse et d'un
contrôle permanent.
Ces différentes études montrent qu'il faut
encore beaucoup de recherches sur les difficultés que rencontrent les
organisations publiques, en général et la Mairie de Cotonou en
particulier.
C'est dans cette optique que s'inscrit notre étude sur
le système budgétaire de la Mairie de Cotonou.
B- Méthodologie de recherche
Il s'agira pour nous, d'indiquer ici la démarche suivie
pour la collecte des données nécessaires à la
réalisation de l'étude ainsi que les outils d'analyse
utilisés.
1- Outils de collecte des données
La collecte des données a été faite
à travers la recherche documentaire et les entretiens directs.
v La recherche documentaire
Cette recherche a consisté en l'exploitation des
ouvrages, mémoires et tout document pouvant faciliter la
rédaction de notre mémoire. Elle a été
complétée par les informations issues des états
financiers, des budgets et rapports d'activités des années
antérieures de la Mairie de Cotonou.
v Les entretiens directs
Cet outil a été très déterminant
dans cette étude pour une bonne qualité des
informations spécifiques recherchées ou détenues par les
personnes ressources. Les entretiens ont été
réalisés avec les responsables en charge de la conduite de la
procédure budgétaire de la Mairie de Cotonou. Ces entretiens
ont été conduits sur la base du guide d'entretien dont le
modèle figure à l'annexe 2 ci-joint.
2- Outils d'analyse des données
Les données ainsi collectées ont
été analysées en vue d'une synthèse
générale de l'étude.
Pour ce faire, les budgets et les documents relatifs à
leur exécution, les rapports d'activités ainsi que les
états financiers seront examinés. Sur la base de ces documents,
nous aurons à confectionner des tableaux comparatifs des
prévisions et réalisations. Cette démarche nous
amènera à dégager les écarts qui feront l'objet
d'analyse et d'interprétation. Cette analyse sera approfondie par le
calcul de quelques ratios. Nous aurons également à tracer des
graphiques afin de mettre en relief les résultats obtenus et de suivre
aisément leur évolution.
C- Cadre opératoire
Ici, nous fixerons les bases qui nous permettrons de confirmer
ou
d'infirmer nos hypothèses.
· La première hypothèse sera testée
en prenant comme base, les prévisions
des recettes des trois (03) premières années
d'étude. Nous allons dégager la tendance générale
de ces prévisions par la Méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MMCO) et déterminer par cette tendance les prévisions
de recettes des deux (02) dernières années.
Nous allons ensuite, calculer l'erreur moyenne (e). En
observant l'écart entre les prévisions par la MMCO et celles de
la Mairie de Cotonou, si (e) tend vers zéro (0) le système
budgétaire est correct. Dans le cas contraire, le système
budgétaire de la Mairie de Cotonou comporte des insuffisances et est
défaillant.
· La deuxième hypothèse sera testée
en calculant l'indicateur de signal
d'alerte (Ai).Si le signal d'alerte dépasse quatre (04)
en valeur absolue
(car 3. = 4.MAD), alors le système budgétaire
est hors contrôle.
Avec MAD = l'écart moyen absolu ou Mean Absolute
Deviation.
· La troisième hypothèse trouvera sa
vérification sur la base des entretiens réalisés avec les
agents à divers niveaux du système de gestion budgétaire
de la Mairie de Cotonou.
D- Limites de
l'étude
Lors de la réalisation de ce travail, nous avons
rencontré un certain nombre de difficultés.
Les difficultés rencontrées sont de plusieurs
ordres. En effet nous avons commencé notre stage à une
période où le budget 2009 était à sa phase
d'adoption de même, le stage est terminé avant la période
pré budget 2010, ce qui n'a pas permis de poser le maximum de questions
et de vivre l'opération pour pouvoir mieux l'apprécier.
Pour ce qui est de l'information au sein de la Mairie, nous
avons observé une réticence au niveau de certains agents à
les fournir. Nous avons constaté qu'il n'y a pas assez de d'outils en
matière de prévision budgétaire dans le domaine de
l'administration territoriale.
Par ailleurs, nous avons été confrontés
au problème de non disponibilité des informations de l'exercice
2008. Ce qui ne nous a pas permis d'étendre notre étude jusqu'en
2008 et de la limiter en 2007.
Ces difficultés ainsi énumérées
apportent certainement des limites et insuffisances à certains de nos
résultats.
CHAPITRE II : PRESENTATION DU SYSTEME BUDGETAIRE
DE LA
MAIRIE DE COTONOU
Il sera question dans ce chapitre d'étudier les
éléments du système budgétaire
de la Mairie de Cotonou d'une part et son mode de fonctionnement
d'autre part.
SECTION 1 : LES ORGANES ET LES DOCUMENTS
UTILISES
Pour confectionner des budgets, il faut identifier les
responsables et cerner avec soin l'étendue de leur pouvoir ainsi que les
objectifs qui leur sont assignés. Ce qui revient à
déterminer clairement et sans ambiguïté les attributions des
centres de responsabilités recensés.
Dans cette section, nous essayerons de préciser les
organes chargés de la gestion budgétaire et nous examinerons par
la suite les différentes procédures suivies en la
matière.
Paragraphe 1 : Les organes chargés
de la gestion budgétaire à la Mairie de Cotonou
La gestion budgétaire de la Municipalité de
Cotonou est assurée par les structures de décisions
stratégiques et les directions techniques. La direction
des services économiques et financiers (DSEF) est la structure
chargée de l'élaboration et de l'exécution du budget. Elle
comprend deux (02) départements à savoir : un
Département des Services Economiques (DES) et un Département des
Services Financiers (DSF). Chaque département comporte des services.
Pour le département des services économiques on peut citer :
- le Service des Gares et Parkings ;
- le Service des Marchés ;
- le Service Micro Entreprise et Tourisme.
Quant au département des Services Financiers, il
comprent :
- le Service des Affaires Domaniales ;
- le Service de la Fiscalité ;
- le Service de la Recette Propre ;
- le Service du Budget et de la Comptabilité.
Notre stage s'est déroulé au sein du Service du
Budget et de la Comptabilité.
Le Service du Budget et de la Comptabilité
comprend :
· un Secrétariat ;
· une Division de la Préparation du
Budget ;
· une Division de l'Exécution du Budget ;
· une Division de la gestion du matériel et de la
Comptabilité matière ;
et est chargé de quatre catégories de
mission : missions générales, missions permanentes, missions
spécifiques et missions particulières.
A travers la division de la préparation du budget ce
service est chargé :
? de l'élaboration des documents budgétaires
constitués des textes des projets de budget (primitif et rectificatif),
de la synthèse des propositions budgétaires et de la
rédaction de la lettre de présentation des projets de budget et
de tous les autres documents nécessaires et à sa
présentation ;
? de l'élaboration des comptes administratifs.
? du suivi de l'exécution du budget primitif et du
budget rectificatif.
Paragraphe 2 : Les documents utilisés dans la
gestion budgétaire
Les documents budgétaires à la Mairie de Cotonou
comprennent :
Le projet de budget primitif qui autorise d'une part, la
perception des impôts redevances, taxes et droits constitutifs des
recettes propres et d'autre part, l'exécution des
dépenses ;il comporte :
- dans sa première partie les dispositions relatives
aux ressources, aux charges et aux opérations de trésorerie et
l'équilibre des ressources et charges.
- dans sa deuxième partie, les moyens des services
c'est-à-dire les crédits ouverts par nature de dépense.
? Le projet de budget rectificatif ou collectif
budgétaire est pris en cours d'année,en cas de besoin ,pour
modifier,corriger,ajuster le budget primitif en tenant compte des missions
nouvelles et de la conjoncture économique,des annulations de
crédits ou des ouvertures de crédits supplémentaires
survenus en cours d'année.
? Il faut signaler que le projet de budget primitif et le
projet de budget rectificatif deviennent respectivement budget primitif et
budget rectificatif à partir de leur adoption en conseil municipal.
? La lettre de présentation est un document qui
indique les
Caractéristiques et les prévisions du budget
municipal pour l'année à venir en présentant en amont, le
point d'exécution du budget de l'année en cours et en aval les
prévisions de recettes et de dépenses et l'équilibre
général du budget.
? Les détails des recettes et des dépenses
qui présentent, selon la nomenclature budgétaire, les
libellés et les montants des recettes et dépenses avec les
prévisions de l'année pour chaque ligne ou libellé.
L'Ensemble de tous ces documents constituent le budget de la
municipalité décrivant pour une année les
opérations de recettes et de dépenses de la
municipalité.
SECTION 2 : FONCTIONNEMENT DU SYSTEME
Dans cette section, nous examinerons les différentes
étapes suivies depuis l'élaboration du budget de la Mairie de
Cotonou jusqu'à son contrôle.
Paragraphe 1 : l'Elaboration du budget primitif
Le processus d'élaboration du budget primitif à la
Mairie de Cotonou part généralement du projet de planning des
travaux budgétaires de l'année n+1.
La réception de la note d'orientation (lettre de cadrage)
du budget municipal pour l'année n+1 préparée par la DSEF
et signée par le Maire ; La préparation d'un projet de
lettre circulaire à la signature du Maire demandant d'une part aux
services de la fiscalité et de la régie des recettes propres,
à la recette perception et à la direction départementale
des impôts du littoral des propositions de recettes et de mesures
nouvelles à insérer dans le projet de budget primitif de
l'année n+1 ou dans le projet de budget rectificatif, d'autre part, aux
services dépensiers (Direction de l'Administration Municipale,
Circonscriptions Scolaires, Centre de Santé, Commissariat,
Arrondissement, Recette Perception et autres services) des propositions de
dépenses.
L'Exploitation de ces diverses informations collectées
auprès des services de recettes et de dépenses en vue de
l'estimation des recettes d'une part et des dépenses d'autre part pour
élaborer une première mouture de l'avant -projet de budget
conforme aux indicateurs de performance du PGUD et aux repères
éventuels arrêtés avec les partenaires au
développement dans le cadre de la coopération
décentralisée ;
L'Organisation des arbitrages budgétaires au niveau du
comité de direction, sous la présidence du Secrétaire
Général.
Suite à cette organisation des arbitrages
budgétaires,une conférence budgétaire est convoquée
au cours de laquelle sont discutés les problèmes sur lesquels il
n'y a pas eu d'accord avec le Secrétaire Général et les
moyens supplémentaires que les directeurs, les chefs des arrondissements
estiment indispensables à la réalisation de leurs missions. Il
est élaboré la lettre de présentation qui découle
sur l'élaboration du projet de budget qui comprend
généralement les dispositions relatives aux ressources (les taxes
et impôts nouveaux, les modifications de tarifs...), les dispositions
relatives aux charges (les services votés et les mesures nouvelles).Il
peut y avoir des dispositions diverses éventuellement.
Ce projet de budget est soumis premièrement, à
l'assentiment du Maire. Après son avis favorable, le Maire convoque le
conseil municipal pour le vote du projet de budget qui, devient dès lors
le budget primitif de la municipalité de Cotonou, deuxièmement
à l'approbation de l'autorité de tutelle (le préfet du
département de l'Atlantique et du Littoral). Après cette
approbation qui doit intervenir au plus tard le 31 Décembre de
l'année n, le budget primitif devient exécutoire à partir
du 1er Janvier de l'année n+1.
Il importe de rappeler ici que le document faisant objet de
budget de la MCOT comprend deux (02) grandes parties :
- Le budget de fonctionnement qui prévoit les charges et
les produits.
- Le budget d'investissement qui retrace les prévisions en
acquisitions, leur réfection, leur coût et leur période
d'exécution.
A ces deux budgets, s'ajoutent les états financiers
exigés par les instances territoriales et le SYSCOA (Système
Comptable Ouest Africain) à savoir : le livre journal, la balance
d'inventaire et principalement le compte administratif.
Paragraphe 2 : L'exécution et le contrôle
budgétaire
A- L'exécution du budget
Elle est assurée par les responsables à divers
niveaux de la Municipalité de Cotonou principalement ceux de la
Direction des Services Economiques et Financiers (DSEF)
Le Maire est l'ordonnateur du budget. A cet effet, il ordonne les
dépenses en visant les factures des différents prestataires de la
municipalité et en signant :
- les lettres de commande ;
- les bons de commande ;
- les bons de réparation ;
- les contrats de bail ;
- les contrats de marché ;
- les mandats.
En ce qui concerne les recettes, il délègue une
partie de ses pouvoirs aux directeurs concernés pour assurer la
rapidité des encaissements.
La DSEF autorise l'engagement de toute dépense. Pour ce
faire, chaque direction exprime ses besoins au Directeur des Services
Economiques et Financiers. Celui-ci vérifie si la dépense a fait
l'objet de prévision au préalable. Dans le cas
échéant, il demande au Chef Service du Budget et la
Comptabilité (CSBC) d'organiser la consultation des prestataires. Ces
derniers adressent les factures proforma au Maire qui les transmet au Directeur
des Services Economiques et Financiers pour exploitation.
Le Directeur des Services Economiques et Financiers en
collaboration avec le Chef Service du Budget et de la Comptabilité
procède au choix du prestataire dont l'offre présente le meilleur
rapport qualité-prix et ceci lorsque le montant de la prestation
à fournir est inférieur à Dix millions
(10 000 000) de francs CFA, dans le cas contraire la prestation doit
faire objet d'appel d'offres (selon le code général des
marchés publics).C'est à ce dernier qu' bon de commande est
adressé. Il faut signaler que le bon de commande est établi en
trois (03) exemplaires : une copie pour le prestataire, une copie pour le
Directeur et la dernière pour le Secrétariat du Service du Budget
et de la Comptabilité.
La fourniture de prestation est matérialisée par un
bordereau de livraison et sanctionnée par un procès verbal de
réception signés par le prestataire, le receveur percepteur et
l'agent responsable de la Division de la gestion du Matériel à la
Mairie de Cotonou. Ce bordereau accompagne la facture établie en trois
(03) exemplaires (un exemplaire pour l'agent responsable de la Division de la
gestion du Matériel, un autre exemplaire accompagne le mandat au montant
du règlement et le dernier au secrétariat).
Par ailleurs, il faut signaler que des dépenses non
prévues peuvent être engagées au sein de la Mairie de
Cotonou lorsque celles-ci ont d'emprises sur son fonctionnement normal.
B- Le contrôle budgétaire
Il est assuré par le Contrôle Général
des Services Municipaux (CGSM) en général et plus
particulièrement par la Division de Contrôle Budgétaire
(DCB). Le contrôle qu'effectue la DCB est un contrôle à
posteriori et se limite à la constatation des écarts et à
la formulation de propositions.
Par manque de réseau informatique entre la Cellule de
Mandatement et la DCB, cette dernière attend tout simplement la
période où la Cellule de Mandatement lui envoie les mandats
déjà établis. La DCB donne son avis qui dans tous les cas
n'empêche pas l'encaissement du mandat parce que, c'est le Maire seul qui
peut limiter ou non les crédits. Sur la base des situations
périodiques, elle fait un enregistrement chronologique des
opérations ayant fait objet de mandatement.
A partir de ces informations, elle établit l'état
des réalisations, compare ces réalisations aux prévisions
pour éventuellement en dégager les écarts.
Le contrôle au niveau des autres directions comme la
Directions des Services Techniques ne fonctionne pas comme cela se doit. Il
faut signaler que la DCB a un véritable problème de local ce
l'empêche de se doter en moyens matériels et humains
adéquats pour son fonctionnement normal.
Le système budgétaire de la Mairie de Cotonou tel
que décrit ci-dessus, mérite d'être analysé en vue
d'y apporter quelques suggestions. Telle sera la substance de la
deuxième partie de notre mémoire.
DEUXIEME PARTIE
ANALYSE DU SYSTEME ET SUGGESTIONS
Cette deuxième partie sera
consacrée à l'analyse du système budgétaire actuel
de la Mairie de Cotonou. Cette analyse consistera d'une part, à
évaluer le système, et d'autre part à distinguer les
atouts et les faiblesses que renferme ce système en vue de formuler des
propositions de solutions pour son amélioration.
CHAPITRE I : EVALUATION DU SYSTEME
Il s'agira dans ce chapitre de mettre en évidence les
écarts, d'étudier leur évaluation et de relever les forces
et faiblesses du système.
SECTION 1 : MISE EN EVIDENCE DES ECARTS
Pour apprécier l'exécution du budget, nous allons
procéder au calcul des écarts et à l'examen des
difficultés rencontrées par les acteurs du système.
Paragraphe 1 : Calcul des écarts et
étude de leur évolution.
L'écart représente la différence
entre les Réalisations et les Prévisions et obtenu par la
formule : Ecart = Réalisations - Prévisions
Son interprétation se fera comme suit :
Eléments
|
Ecart (-) Négatif et T<100
|
Ecart (+) Positif et T>100
|
Charges
|
Favorable
|
Défavorable
|
Produits
|
Défavorable
|
Favorable
|
Investissements
|
Manque
|
Surplus
|
Encaissements
|
Défavorable
|
Favorable
|
Décaissements
|
Favorable
|
Défavorable
|
Réalisations
Avec T = Taux de Réalisation =
Prévisions
NB : Notre étude portera sur
cinq (5) ans ; c'est-à-dire de 2003 à 2007.Ceci parce que
les données de l'année 2008 ne sont pas encore disponibles.
A- Budget de fonctionnement
1- Le concept de budget
«Un budget est la prévision d'une situation à
venir, il représente les buts élaborés par l'entreprise,
approuvés par la Direction et le Conseil d'Administration comme le
résultat qui donne satisfaction ». Dans cette même
vision, le Plan Comptable Général définit le
budget comme « synthèse de ce que l'entreprise souhaite faire
ou estime pouvoir faire ». Le budget est donc la traduction en terme
monétaire du plan d'action de l'entreprise.
Les Cerveaux Réunis viennent appuyer cette approche en
écrivant que « un budget est un plan à court terme
comportant assignation de responsabilité et affectation de ressources.
Cette définition associe deux concepts ayant des contenus
opposés : plan et court terme. Un plan, pour le manager est un
schéma d'organisation de l'activité sur une longue période
bien déterminée. La considération du court terme limite le
plan à l'année ou l'exercice». Ainsi, le budget se
révèle comme un outil important de la gestion au quotidien du
long terme de l'entreprise.
Notons qu'outre le budget classique qui permet la gestion au
quotidien de l'entreprise, il existe un autre type de budget qui, tout en
gérant l'entreprise au quotidien, nous permet d'avoir une vision sur le
moyen terme et de procéder si possible aux aménagements, pour que
l'objectif du moyen terme soit atteint : c'est le budget pluriannuel ou le
budget triennal. Ainsi, en résumant les Cerveaux Réunis, nous
pouvons dire que le budget pluriannuel n'est pas que la traduction
monétaire du plan à moyen terme, qui permet d'organiser
l'activité au quotidien tout en ayant une vue sur l'avenir.
2- Les principes budgétaires
Dans le cadre de l'élaboration des budgets, les
responsables à divers niveaux de la gestion budgétaire respectent
les principes de la comptabilité publique suivant :
ü Le principe de l'annuité : le budget est
voté pour un an et s'exécute au cours de l'année pour
laquelle il a été voté. Il n'y a pas de report de
crédits d'une année sur l'autre. A la Mairie de Cotonou, c'est
l'année civile (du 1er Janvier au 31 décembre) qui est
retenue ;
ü Le principe de l'unité : ce principe veut que
toutes les recettes et toutes les dépenses d'un budget figurent sur un
même document ;
ü Le principe de l'universalité : il interdit
l'affectation des recettes identifiées à des dépenses
déterminées. Ce sont les recettes prises globalement qui doivent
servir à couvrir toutes les charges dans leur globalité ;
ü Le principe de l'équilibre budgétaire :
il interdit de présenter un budget déséquilibré.
Les charges ne doivent jamais être supérieures aux produits
attendus.
Le budget de fonctionnement de la Mairie de Cotonou est le
budget qui présente les prévisions des charges et produits.
· Les charges
Nous allons, à présent, examiner
l'ensemble des charges de fonctionnement. Pour ce faire, nous allons
récapituler dans le tableau ci-dessous, les réalisations, les
prévisions et les écarts pour l'ensemble des charges et par
année.
Tableau n°2 : Récapitulation des
charges
Rubriques
|
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Taux
|
Charges
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
9 200 673 208
|
7 878 661 857
|
-1 322 011 351
|
85,63
|
|
2004
|
9 804 170 003
|
8 367 817 392
|
-1 436 352 611
|
85,35
|
|
2005
|
10 416 397 010
|
8 112 529 661
|
-2 303 867 349
|
77,88
|
|
2006
|
10 807 778 764
|
6 712 557 390
|
-4 095 221 374
|
62,11
|
|
2007
|
10 892 178 363
|
7 144 311 080
|
-3 747 867 283
|
65,59
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°1 : Evolution
des charges de 2003 à 2007
Lorsqu'on examine l'ensemble des charges de la Mairie de Cotonou,
on constate que les écarts vont grandissant d'année en
année et que les réalisations atteignent pratiquement le
même niveau que les prévisions. Ceci à cause :
ü du manque de rigueur dans les objectifs lors de
l'élaboration du budget ;
ü du non respect scrupuleux du budget dans
l'exécution ;
ü de l'absence de contrôle budgétaire permanent
et efficace.
· Les Produits
Nous examinerons comme suit, l'ensemble des produits par
année à partir
du tableau récapitulatif des réalisations, des
prévisions et des écarts suivant :
Tableau n°3 : Récapitulation des
produits
Rubriques
|
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Taux
|
Produits
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
9 200 673 208
|
7 872 278 709
|
-1 328 394 499
|
85,56
|
|
2004
|
9 804 170 003
|
8 321 728 380
|
-1 482 441 623
|
84,88
|
|
2005
|
10 416 397 010
|
7 352 682 887
|
-3 063 714 123
|
70,59
|
|
2006
|
10 807 778 764
|
8 674 847 187
|
-2 132 931 577
|
80,26
|
|
2007
|
10 892 178 363
|
9 211 164 875
|
-1 681 013 488
|
84,57
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°2 :
Evolution des produits de 2003 à 2007
On remarque à partir de l'examen de l'ensemble des
produits de la Mairie de Cotonou que les écarts sont en dent de scie et
ont atteint leur grand niveau en 2005 pour ne plus revenir jusqu'en 2007 au
même niveau de 2003. Comme causes principales de cette situation, nous
pouvons citer :
ü l'hostilité de l'environnement ;
ü une mauvaise politique ou une politique d'excitation pas
très efficace
B- Budget d'investissement
Tableau n°4 : Comparaison des
prévisions aux réalisations d'investissement
Rubriques
|
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Taux
|
Investissement
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
2 819 591 682
|
2 110 284 391
|
- 708 307 291
|
74,84
|
|
2004
|
6 178 766 960
|
2 335 999 212
|
-3 842 767 748
|
37,81
|
|
2005
|
3 124 919 103
|
1 330 460 580
|
-1 794 458 523
|
42,58
|
|
2006
|
3 242 333 629
|
1 767 803 227
|
-1 474 530 402
|
54,52
|
|
2007
|
3 261 268 935
|
2 213 064 520
|
-1 048 204 415
|
67,86
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°3 : Evolution
de l'investissement de 2003 à 2007
A ce niveau, on note des écarts défavorables
très élevés entre les réalisations et les
prévisions surtout en 2004 et 2006 où ils sont respectivement de
62,19% et de 57,42%. Cette situation peut s'expliquer par le manque de
volonté des dirigeants à divers niveaux de la Mairie de Cotonou
de mettre en application les différentes instructions du PDC
étant que le développement municipal ou communal est
essentiellement l'investissement.
Tableau n°5 : Evolution de
l'excédent net des recettes sur les dépenses
Eléments
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Excédents
Définitifs
|
48 843 758
|
2 754 748
|
4 917 029
|
199 403 599
|
65 625 781
|
Recettes
réalisées
|
9 982 563 100
|
10 657 727 592
|
7 352 682 887
|
8 674 847 187
|
9 223 597 782
|
Excédents/
recettes
|
0,49
|
0,03
|
0,07
|
2,30
|
0,71
|
Avec Excédents Définitifs = Total Recettes
Effectuées - Total Dépenses
Effectuées
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°4 :
Evolution de l'excédent net des
Recettes sur les Recettes Réalisées
On remarque sur toute la période d'étude que le
Ratio Excédent Définitif ne représente qu'une infirme
partie des Recettes Réalisées et inférieur à un
(01) sauf en 2006
Tableau n°6 : Comparaison des
excédents définitifs des recettes sur les
dépenses
Rubriques
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Situations
Initiales
|
55 226 906
|
48 843 758
|
2 754 746
|
4 917 029
|
199 403 599
|
Encaissements
|
9 982 563 100
|
10 657 727 592
|
7 352 682 887
|
8 674 847 187
|
9 223 597 782
|
Décaissements
|
9 988 946 248
|
10 703 816 604
|
7 345 603 575
|
8 480 360 617
|
9 357 375 600
|
Situations
Finales
|
48 843 758
|
2 754 746
|
4 917 029
|
199 403 599
|
65 625 781
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de Cotonou
Graphique n°5 : Evolution des
situations
finales de
trésorerie
Pour aller plus en profondeur sur ces différents constats,
nous nous sommes proposés de comparer les taux d'exécution
année par année et ce pour les différentes composantes des
produits, des charges et des investissements.
Tableau n°7 : Synthèse des taux
de réalisation (en pourcentage).
Rubriques
|
Eléments
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Charges
|
|
|
|
|
|
|
|
Achats et variations de stocks
|
90,08
|
81,19
|
65,10
|
77,78
|
90,78
|
|
Transports
|
88,87
|
92,17
|
70,89
|
72,99
|
98,61
|
|
Services extérieurs A
|
90,08
|
81,19
|
84,78
|
93,32
|
95,03
|
|
Services extérieurs B
|
71,46
|
23,48
|
74,58
|
90,67
|
69,62
|
|
Autres charges
|
79,20
|
80,19
|
72,26
|
77,26
|
87,26
|
|
Charges de personnel
|
97,71
|
89,19
|
91,47
|
95,54
|
96,99
|
|
Dotations aux provisions
|
_
|
_
|
83,52
|
67,76
|
0
|
Produits
|
|
|
|
|
|
|
|
Produits des services du domaine et ventes
diverses
|
28,04
|
90,01
|
65,50
|
79,69
|
89,75
|
|
Impôts et taxes
|
87,85
|
85,22
|
70,37
|
80,66
|
86,97
|
|
Autres produits
|
32,33
|
40,20
|
19,64
|
14,97
|
84,68
|
|
Revenus financiers et produits
assimilés
|
34,26
|
50,28
|
_
|
0
|
0
|
|
Produit des cessions
d'immobilisations
|
-
|
-
|
04,29
|
0
|
-
|
Investissements
|
|
|
|
|
|
|
|
Charges immobilisées
|
-
|
-
|
15,06
|
42,15
|
80,56
|
|
Acquisitions mobilières et
immobilières
|
67,15
|
50,74
|
19,10
|
13,00
|
67,55
|
|
Bâtiments, installations et
agencements
|
61,79
|
81,34
|
44,80
|
55,32
|
68,09
|
|
Matériels
|
94,59
|
28,26
|
82,88
|
73,45
|
63,54
|
Source : Etabli par nous-même
à partir des comptes administratifs de la Mairie de
Cotonou
A partir de ce tableau, nous pouvons faire les constats
généraux suivants en ce qui concerne :
§ Premièrement les charges
- Sur la période d'étude
considérée, les réalisations atteignent pratiquement les
prévisions en ce qui concerne les achats et variations de
stocks. Les écarts favorables sont très moindres surtouts en
2OO3 et 2007 et sont dus à la non maîtrise des dotations en
carburants, en fourniture de bureau et en produits d'entretien.
- Les dépenses en transports
effectuées sont considérables par rapport aux prévisions
et dépassent les 90% en 2004 et surtout en 2007 nous avons près
de 99%. Ceci est du aux frais de missions trop élevés. Par
contre, les autres années où le taux est moindre et
résultant de la réduction des missions à
l'étranger.
- Des économies ont été
réalisées sur quelques années sur les dépenses
relatives aux services extérieurs. Ceci s'explique par la
réduction des honoraires, des frais de personnel et le reversement des
ristournes aux Chefs d'Arrondissement et les unités des forces de
l'ordre. Les années 2006 et 2007 où les réalisations sont
élevées, s'expliquent par l'augmentation du frais de mission du
personnel et les indemnités des maires, adjoints et conseillers.
- Pour les autres charges, les écarts
favorables sont moindres à cause surtout des dépenses qui font
l'objet de réalisation sans être prévues au
préalable.
- En ce qui concerne les charges de personnel,
les écarts favorables très moindres enregistrés
principalement en 2003, 2006 et 2007 s'expliquent par le recrutement de
contractuels qui n'était pas prévu.
- Aucune prévision n'est faite pour les dotations aux
provisions en 2003 et 2004, la prévision de 2007 n'a connue aucune
réalisation. Mais les prévisions de 2005 et 2006 sont
supérieures aux réalisations. Cette situation résulte du
fait que toutes les dotations prévues ne font pas l'objet de
réalisation à cause des quelques difficultés de
disponibilités. Ce qui ne permet de procéder au renouvellement et
à l'acquisition des immobilisations prévues.
§ Deuxièmement les produits
-Les réalisations
issues des produits des services du domaine et ventes
diverses sont largement inférieures aux attentes, principalement en
2003 et 2005.
Ces écarts défavorables sont dus à la baisse
du niveau des activités de la municipalité.
-Les impôts et
taxes ont été réalisés au-delà de 70%
mais n'ont jamais dépassé la barre de 90% sur toute la
période d'étude. Ce qui s'explique par la réticence de la
population (source de ces revenus) et à la non amélioration des
politiques d'excitation.
-Pour les autres produits, les écarts
défavorables importants constatés, surtout en 2006
résultent de la baisse des revenus de la vente des biens saisis par la
mairie et les recettes des exercices antérieurs.
-En ce qui concerne les revenus financiers et produits
assimilés, en 2005 rien n'a été prévu, en 2006
et 2007 aucune réalisation n'est faite de ce qui était
prévu. Les autres années, les écarts sont très
défavorables.
-Il n'y a pas eu de prévisions sur les produits
des cessions d'immobilisations sur les deux (02)
premières années d'étude et la dernière. En 2005,
l'écart est défavorable après de 95% et en 2006, aucune
réalisation n'est faite. Ce qui est du au non fonctionnement de la
commission chargée de la constatation de l'amortissement des
immobilisations et leur cession.
Paragraphe 2 : Les difficultés
rencontrées par les acteurs du système et la vérification
des hypothèses.
A- Les difficultés rencontrées par les acteurs
du système
Les difficultés que rencontrent les responsables de la
Mairie de Cotonou dans la gestion du système budgétaire se
retrouvent tant au niveau de l'élaboration, de l'exécution que du
contrôle du budget.
Comme difficultés principales rencontrées sur le
plan de l'élaboration du budget nous pouvons noter :
- absence d'un calendrier budgétaire permanent et
généralisé ;
- la non harmonisation des méthodes d'évaluation
prévisionnelles ;
- insuffisance de moyens ;
- la mauvaise fixation des objectifs lors de l'élaboration
du budget.
Dans le domaine de l'exécution, ils sont confrontés
essentiellement :
- la baisse du niveau des recettes par rapport à
l'augmentation des recettes ;
- la réticence de l'environnement ;
- le faible niveau des activités ;
- la non exploitation rigoureuse des directives contenues dans le
budget lors de la phase d'exécution des ordonnancements des
dépenses.
Quant au contrôle, le manque de local adéquat
ne lui permet pas d'avoir tous les autres moyens surtout matériels et
humains) pour son bon fonctionnement ce qui retarde la production des
données et ne facilite pas du tout cette tâche de
contrôle.
B- Vérification des hypothèses
Vérification de l'hypothèse
1
Hypothèse spécifique 1 : Absence d'un
calendrier budgétaire permanent et les méthodes
d'évaluation prévisionnelles non harmonisées expliquent
les insuffisances dans la procédure budgétaire.
Dans un premier temps, nous allons procéder à
la détermination de la droite
de régression en comparant les résultats et au
calcul de l'erreur moyenne.
Tableau n°8 : tableau de
présentation de la tendance générale par la MMCO (en
million de francs CFA)
Xi
|
Yi
|
Xi.Yi
|
X2
|
1
|
9 201
|
9 201
|
1
|
2
|
9 804
|
19 608
|
4
|
3
|
10 416
|
31 248
|
9
|
6
|
29 421
|
60 057
|
14
|
Avec Xi les trois (03) premières années
d'étude, Yi les prévisions de recettes des trois
premières années d'étude, a = coefficient directeur, b la
variable constante, x = moyenne arithmétique du nombre total
d'année et y = moyenne arithmétique de recette totale.
ü La droite de régression a pour
équation : Y = aX + b
Ó Xi.Yi - x.ÓYi
a =
Ó X2 - xXi
60 057 - (2*29 421)
a = = 607,5
Soit a = 607 500 000
14 - (2*6)
b = y - ax, b =9 807 - (2*607,5) = 8 592 Soit b =
8 592 000 000
Y = 607 500 000X + 8 592 000 000
ü Prévision des deux dernières
années :
2006 : 607 500 000*4 +
8 592 000 000 = 11 022 000 000
2007 : 607 500 000*5 +
8 592 000 000 = 11 629 500 000
Avec un écart sur les deux années de :
2006 : 11 022 000 000 -
10 816 000 000 = 206 000 000
2007 : 11 629 500 000 -
10 892 000 000 = 737 500 000
Il ressort donc un écart de 206 000 000 et
737 500 000 ce qui parait élevé comme écart.
Calculons maintenant l'erreur moyenne (e) sur ces
prévisions :
Tableau n°9 : tableau de calcul de
l'erreur moyenne et de l'écart moyen absolu (en million de francs
CFA)
Années
|
Ri
|
Pi
|
(Ri - Pi)
|
Ri - Pi
|
2003
|
7 872
|
9 201
|
-1 329
|
1 329
|
2004
|
8 322
|
9 804
|
-1 482
|
1 482
|
2005
|
7 353
|
10 416
|
-3 063
|
3 063
|
2006
|
8 675
|
10 816
|
-2 141
|
2 141
|
2007
|
9 211
|
10 892
|
-1 681
|
1 681
|
Total
|
-
|
-
|
-9 696
|
9 696
|
Avec e = l'erreur moyenne, n = le nombre d'observations, Ri =
Recettes réalisées et Pi = Prévision des recettes
Ó (Ri - Pi)
e =
n
-9 696
e = = -1 939,2 soit e = -1 939 200
000
5
Les écarts des deux dernières années de
prévision étant très élevés et
supérieurs à plus de 100 000 000 et l'erreur moyenne e
étant totalement inférieure zéro, donc trop faible. Il en
ressort que le système budgétaire de la Mairie de Cotonou est
insuffisant et défaillant.
Aussi, des entretiens réalisés avec les
différents responsables de la Mairie de Cotonou, nous notons :
- l'absence d'un calendrier budgétaire permanent et
généralisé, ce qui justifie les retards parfois
observés dans l'adoption des budgets
- les méthodes dévaluation prévisionnelles
ne sont pas harmonisées, ce qui ne permet pas d'avoir de concordance
entre les données de prévision et fausse les calculs.
De plus l'analyse des différentes informations
recueillies des états financiers et comptes administratifs, montre que
certains centres de responsabilités ont toujours dépassé
ou du moins atteint leurs objectifs, alors que d'autres sont tantôt en
dessous, tantôt au dessus.
Ainsi l'hypothèse 1 se trouve justifiée.
Vérification de l'hypothèse 2
Hypothèse spécifique 2 : Le manque
de moyens humains et d'outils pertinents de contrôle budgétaire
empêchent la Mairie de Cotonou d'avoir un bon système de
contrôle budgétaire.
Avec le Tableau n°9, calculons à présent le
signal d'alerte (Ai)
(Ri - Pi)
Ai =
MAD
Ri - Pi 9 696
Avec MAD = = = 1 939,2
Soit MAD = 1 939 200 000
n 5
9 696 000 000
Ai = = 4,97 Soit Ai = 4,97
1 939 200 000
Le signal d'alerte Ai = 4,97 est supérieur à 4,
ce qui nous permet de conclure que le système budgétaire de la
Mairie de Cotonou est hors contrôle.
Nous pouvons alors conclure que l'hypothèse 2 est
entièrement confirmée.
Notre séjour à la Direction des Services
Economiques et Financiers et les entretiens avec le Chef Service
Contrôle Budgétaire nous a permis de constater l'immensité
des tâches que seul le contrôle doit accomplir. Le contrôleur
a une mission d'ordre stratégique et par conséquent, doit
s'occuper des questions d'ordre stratégique. Ainsi, pour d'autres
problèmes plus importants, certaines tâches sont laissées
au profit au profit d'autres. Il faut ajouter que depuis toujours, le Service
du Contrôle n'a jamais eu de local fixe. C'est un service qui se
déplace tout le temps et le dernier local qui l'abrite n'est pas du tout
suffisant pour lui permettre d'avoir le personnel et les moyens qu'il faut.
Compte tenu de tout ce qui précède, nous pouvons
dire que l'hypothèse 2 est
entièrement confirmée.
Vérification de l'hypothèse 3
Hypothèse spécifique 3 : Le budget de
la Mairie de Cotonou ne favorise l'amélioration de ses performances.
Nous avons aussi remarqué, au cours de notre séjour
que, le contrôle budgétaire se limite seulement à la
constatation des écarts et ne dispose d'aucun moyen pour faire des
propositions judicieuses. Il en résulte une évolution croissante
d'écarts défavorables pour la plupart des rubriques sur la
période considérée. Ce qui ne favorise pas en
conséquence l'amélioration de des performances de la Mairie de
Cotonou.
D'où l'hypothèse 3 est vérifiée.
SECTION 2 : FORCES ET FAIBLESSES DU SYSTEME
BUDGETAIRE DE LA MAIRIE DE COTONOU
Paragraphe 1 : Les forces
Notre analyse ici portera sur l'élaboration du budget, son
exécution et son contrôle.
A- Déconcentration du système
L'un des avantages du système réside dans sa
déconcentration. Cette déconcentration qui se dessine à
travers l'organigramme de la Mairie de Cotonou permet au Maire, l'ordonnateur
du budget, de déléguer des pouvoirs à ses collaborateurs
directs, qui à leur tour, font de même jusqu'au niveau
hiérarchique le plus bas. Elle facilite la libre circulation des
informations au sein de la municipalité et une maîtrise de la
communication. Elle permet aussi de prendre en compte les problèmes
humains du personnel, le budget étant élaboré par chaque
Direction avant d'être synthétisé.
La déconcentration du système favorise
également la participation de tous les responsables aux activités
budgétaires en ce sens qu'elle permet que le budget soit l'oeuvre d'une
seule Division. Ainsi, les analyses et les amendements faits des avant-projets
de budget lors de la conférence budgétaire permettent
d'éliminer toutes les prévisions fictives et d'aider les
responsables à mieux prévoir leurs charges, produits et leurs
investissements.
B- Rationalisation des dépenses
L'autorisation de la DESEF avant tout engagement de
dépenses est atouts pour le système. Elle permet d'éviter
des dépenses anarchiques dans la mesure où la DSEF ne peut
autoriser aucune dépense si cette dernière n'est pas
prévue ou n'est indispensable pour la Municipalité. De plus, la
procédure d'engagement des dépenses et celle de mandatement
adoptée permet réduire les dépenses inutiles ou
imprévues vu le nombre de personnes y intervenant.
Le système budgétaire de la Mairie de Cotonou bien
que détenant des forces, recèle de nombreuses distorsions qu'il
urge de relever afin de rechercher les causes et de proposer des solutions
adéquates. Tel sera le développement du paragraphe suivant.
Paragraphe 2 : Les faiblesses
Le système budgétaire de la Mairie de Cotonou
comporte de nombreuses insuffisances qu'il urge de déceler afin d'y
trouver les remèdes appropriés.
Il s'agit essentiellement :
- du manque de rigueur dans la planification et insuffisance de
moyens adéquats pour une meilleure
élaboration budgétaire;
- du non respect du budget et l'inefficacité du
contrôle budgétaire.
A- Manque de rigueur dans la planification et insuffisance de
moyens adéquats pour une meilleure élaboration
budgétaire
La prévision est faite sur la base des
réalisations du premier semestre de l'année en cours et le budget
de l'année précédente. Cette méthode ne repose pas
sur une base fiable. La Mairie de Cotonou se base sur des données
internes pour élaborer son budget. Les analyses du macro-environnement
(démographiques, économiques, technologiques
politico-légales et socio culturelles) et celles du micro-environnement
(Prestataires, usagers, partenaires) qui affectent les principales
activités de la Municipalité ne sont pas rigoureusement pris en
compte. Il en est de même des opportunités et menaces de
l'environnement qui doivent être appréciées avant toute
élaboration du budget.
B- Non respect du budget et inefficacité du
contrôle budgétaire
Le budget une fois approuvé, doit être mis en
application et faire l'objet d'un suivi rigoureux et permanent. Mais force est
de constater que la structure organisationnelle de la Mairie de Cotonou n'ait
rien prévu à cet effet. Le budget, après adoption, est mis
à la disposition de chaque responsable ; cependant, la
majorité d'entre d'eux ne l'exploite pas comme cela se doit ou
même pas du tout dans l'exécution de leurs tâches.
De plus, au sein de la DSEF, les fiches de suivi des
immobilisations, les
fiches de stocks et les fiches de suivi des prestataires qui
rendent compte quotidiennement de l'exécution du budget ne sont pas bien
tenues comme cela se doit. Ce qui occasionne d'importantes pertes d'argent sans
qu'on ne s'en rende compte aussi rapidement.
Il est également constaté qu'il n'existe
pas de tableaux de bord au sein de toutes les directions. Ce qui entraîne
la non réalisation de certaines charges très importantes. Cette
situation affecte le contrôle budgétaire et ne permet pas aux
responsables de vite cerner les écarts. La conséquence
immédiate est que certains écarts sont perçus tardivement
et ne plus faire l'objet d'actions correctives. Cela ne favorise pas aussi le
contrôle de l'activité par rapport aux objectifs, ni de disposer
d'informations permanentes pour faciliter l'exercice des responsabilités
au sein de la municipalité de Cotonou.
Si les rapports trimestriels rédigés par
l'Inspection Général constituent un atout, il faudrait noter que
la périodicité retenue pour le faire ne peut lui permettre de
vite cerner les insuffisances au sein des Directions. De plus, après la
constatation des écarts, il n'est pas procéder à
l'initiation d'actions correctives pour permettre aux agents d'améliorer
leur rendement et leur performance. Le contrôle, dont le processus est
ainsi décrit, ne peut être efficace pour favoriser l'atteinte des
objectifs.
Les insuffisances relevées ci-dessus
méritent d'être prises en compte pour améliorer le
système budgétaire de la Mairie de Cotonou. C'est dans ce cadre,
que nous formulons quelques suggestions le chapitre suivant.
CHAPITRE II : PROPOSITIONS D'AMELIORATION ET
RECOMMANDATIONS
Dans le présent chapitre, nous proposons des
solutions pour corriger les faiblesses relevées ci-dessus sans oublier
de préciser les conditions de leur mise en oeuvre.
SECTION 1 : PROPOSITIONS D'AMELIORATION
Il sera question ici, de fait part à la Mairie de
Cotonou des actions à entreprendre et les dispositions de
méthodes pour un meilleur système budgétaire. Elles visent
non seulement à rendre plus performants certains éléments
du système, mais aussi à inciter les responsables à plus
de rigueur dans l'exécution et le contrôle.
Paragraphe 1 : Dynamisation de la Division de
Préparation du Budget et établissement d'un plan
opérationnel
La Mairie de Cotonou doit procéder à une
réorganisation de la Division de Préparation du Budget existant
tant sur le plan structurel que fonctionnel. Cette Division sera
composée du Directeur ses Services Economiques et Financiers, du Chef
Service du Budget et de la Comptabilité, d'un Contrôleur de
Gestion et quelques agents ayant des compétences en matière de
gestion, de marketing et de management. Elle travaillera sous la supervision du
Directeur des Services Economiques et Financiers et aura pour responsable le
contrôleur de gestion. Cette Division pour permettre une
élaboration budgétaire idoine, devra procéder à un
suivi strict et rigoureux des différentes étapes du processus de
planification à savoir :
- la définition de la finalité de la
Municipalité de Cotonou et ses politiques ;
- l'étude de l'environnement (surtout de perception des
recettes) et son évolution prévisible ;
- l'étude diagnostique de la Municipalité ;
- la fixation des objectifs et choix des
stratégies ;
- la programmation des actions ou planification
opérationnelle ;
- la synthèse de la planification.
Ainsi elle pourra assurer une bonne coordination des
activités budgétaires et alléger la tâche à
la DSEF.
Cette Division aura également pour tâche la
conception d'un plan opérationnel pour la Municipalité.
Grâce à ce plan, les responsables pourront avoir une vue globale
de chacune des activités à effectuer au cours de l'année,
leur coût et leur réalisation. Cela leur permettra de
préparer les négociations avec les partenaires ; ils
pourront ainsi éviter une gestion improvisée. Pour cela la
Direction des Services Techniques, la Direction Services A la Population, la
Direction Services Administratifs et Juridiques, la Direction de la
Sureté Municipale et la Direction Prospective et du
Développement Municipal vont établir chacune une proposition de
plan qu'elles transmettront à la DSEF qui s'en servira pour
établir le sien. La Division de Préparation Budgétaire se
chargera par la suite de l'étude de ces propositions pour évaluer
le résultat d'ensemble qu'elle consolidera en vue d'obtenir le plan
opérationnel de la Mairie de Cotonou.
Par ailleurs, les responsables de la Municipalité
doivent procéder à
l'établissement d'un tableau de bord des
procédures budgétaires afin de combler le vide observé
à ce niveau. Ce tableau sera mis au point par le Contrôleur de
Gestion et devra contenir les instructions et les renseignements
nécessaires à l'établissement du budget au niveau de
chaque section, de chaque service et de chaque direction ainsi que la
description des postes de tous les services de la compagnie. Il devra
détailler également les règles et méthodes fiables
à suivre pour élaborer et mettre en oeuvre le budget.
Pour plus d'efficacité dans l'élaboration
du budget, la Mairie peut utiliser la méthode du Budget Base Zéro
(BBZ) pour la préparation et l'approbation de ses budgets. Cette
méthode permet d'introduire le changement dans l'organisation et de se
remettre en cause pour aller vers une plus grande efficacité. Elle offre
également l'avantage de disposer d'informations actualisées toues
les fois. Pour l'appliquer, la Mairie de Cotonou peut adopter le schéma
ci-après :
- le découpage de la Municipalité en centres de
décisions. Cela existe déjà. Il s'agit des directions
techniques ;
- l'analyse par chaque centre de sa situation actuelle pour
améliorer les performances et examiner les forces, les faiblesses, les
opportunités et les menaces afférentes ;
- l'établissement des propositions budgétaires
par centre qui feront ensuite l'objet de dialogue entre supérieurs et
subordonnés ;
- la tenue d'une réunion de coordination pour discuter
des projets de budget et préparer chacun des chefs à informer ses
collaborateurs.
Cette méthode leur permettra de disposer des
informations actualisées toutes les fois. En dehors de celle-ci,
d'autres techniques d'analyse telles que la méthode indiciaire, la
méthode basée sur le flair et la méthode du rapprochement
peuvent être également utilisées.
La méthode indiciaire consiste à faire les
prévisions en se fondant sur le niveau de réalisation des deux
années précédentes et les tendances
dégagées.
La méthode basée sur le flair consiste
à se fonder sur certains paramètres pour fixer le niveau de
prévision budgétaire.
Quant à celle du rapprochement, elle consiste à
collecter des informations auprès des municipalités ou communes
soeurs pour faire des prévisions.
Paragraphe 2 : Rigueur dans l'exécution des
tâches et
instauration de mesures de
contrôle permanent
Pour remédier au problème de
décaissements hors budget, la Mairie peut créer une ligne
budgétaire pour réalisation des imprévus. Elle doit
veiller néanmoins à ce que ces dépenses soient
effectuées dans la limite fonds prévus.
Par ailleurs, pour éviter le retard
constaté dans le traitement des données comptables, une
simplification du processus de traitement de ces données à
travers des délégations de pouvoirs s'avère indispensable.
Une pression de la part des responsables sur les agents intervenant au niveau
dudit processus est également souhaitable. Cependant, il faut noter que
pour permettre une bonne exécution du budget, il est important
d'effectuer un recyclage du personnel, ceci à travers des
réunions, des séminaires et des formations. Le personnel sera
ainsi formé à la stratégie propice à
l'exécution des tâches dans les délais exigés. La
Mairie doit également prendre des mesures nécessaires pour
encourager et motiver ceux qui respectent la limite budgétaire
(augmentation de salaire, octroi de primes et indemnités).
Il serait aussi souhaitable que certaines
dépenses soient particulièrement suivies notamment les
dépenses dont les montants réels excèdent
considérablement les prévisions.
Pour un contrôle budgétaire efficace, il
faut nécessairement un Contrôleur de Gestion qui doit faire une
exploitation judicieuse des rapports d'activités mensuels
rédigés par les directions techniques. Ces rapports doivent faire
l'objet d'étude en vue d'une synthèse faisait ressortir les
écarts, qui feront ensuite l'objet d'analyse et d'initiation d'actions
correctives. Le Contrôleur de Gestion pourra ainsi suivre correctement
l'exécution du budget dans les sections, les services et de ce fait,
amener le personnel à mieux s'occuper des tâches qui sont les
siennes. Il en résultera alors une prise de conscience de la part de
chaque responsable et une amélioration des rendements de la
Municipalité de Cotonou ; les écarts les écarts
seront moindres en fin d'année et l'objectif de l'entreprise pourrait
être atteint.
En outre, il importe de signaler que le Contrôleur de
Gestion doit jouer le rôle de conseiller auprès des directeurs
techniques et opérationnels dans l'accomplissement de leurs
tâches.
Il faut noter également l'utilisation de
tableaux de bord sera d'un grand recours pour le contrôle
budgétaire. A cet effet, le Contrôleur de Gestion devra
établir une liste des points clés de décisions de chacun
des responsables pour choisir les indicateurs caractéristiques des
tableaux de bord qu'il aura à élaborer. Ces tableaux de bord
doivent être mis à jour le plus fréquemment possible (de
préférence de façon hebdomadaire). Il importe aussi de
signaler que ces tableaux de bord servent à informer les responsables
à divers niveaux sur :
- leur performance (rendement par exemple) ;
- leur situation par rapport aux objectifs (écarts,
indicateurs de performance) ;
- les caractéristiques et les origines des anomalies
(surconsommation de
matières, allongement des délais
d'encaissement);
- les mesures correctives à prendre et leur incidence
possible.
Les informations fournies par les tableaux de bord
doivent être expressives et succinctes pour faciliter la lecture et la
compréhension.
Outre le tableau de bord, d'autres outils peuvent être
utilisés pour assurer un meilleur suivi dans la Mairie. Il s'agit de la
mensualisation budgétaire et du contrôle budgétaire
spécifique et intégré.
Les mesures ainsi proposées ne pourront
être pleinement efficaces que si certaines conditions sont
réunies.
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS
Il sera question, dans la présente section, d'initier
les mesures pouvant rendre plus efficaces les solutions proposées
ci-dessus. Ces mesures peuvent s'énumérer comme suit :
- le diagnostic de la Municipalité et la description
des postes et profils ;
- la qualité intrinsèque du système de
contrôle et la compétence des dirigeants.
Paragraphe 1 : le diagnostic de la Municipalité
et la description
des postes et
profils
Il s'agit d'analyser d'une part, les forces et faiblesses de
la Mairie de Cotonou à travers son diagnostic interne,
puis les opportunités et menaces qu'offre l'environnement à
travers son diagnostic externe. La division de préparation du budget,
pour bien accomplir les tâches d'élaboration du budget à
l'obligation de faire cette analyse pour avoir une parfaite maîtrise de
ces facteurs externes et internes, car ceux-ci ont une forte emprise sur la
municipalité et affecte considérablement ces résultats
lorsqu'ils ne sont pas pris compte.
Une fois, le budget élaboré, il importe qu'il
soit bien exécuté pour que les objectifs soient atteints. A cet
effet, les postes doivent être clairement définis avec des
tâches bien précises. Chaque responsable doit avoir le profil du
poste qu'il occupe et le maîtriser correctement. Il doit être
capable d'accomplir efficacement la mission qui lui est confiée. Pour ce
faire, il faudrait qu'il soit doté d'un esprit d'équipe,
d'initiation, de créativité et qu'il soit entouré de
collaborateurs compétents, motivé et soucieux de la
réussite de l'organisation (la Mairie de Cotonou) à laquelle ils
appartiennent. Cependant, il faut noter que l'exécution doit faire
l'objet de contrôle permanent pour éviter les risques d'erreurs et
les dérapages. Mais ce contrôle ne peut être efficace que si
les conditions nécessaires sont réunies.
Paragraphe 2 : la qualité intrinsèque du
système de contrôle et la
compétence des
dirigeants.
Le système de contrôle doit être
doté de moyens de perception des problèmes et de mise en oeuvre
rapide et efficace de solution nouvelle.
La condition première pour bien percevoir les
problèmes, est de disposer suffisamment de données brutes d'une
fiabilité satisfaisante. Ensuite, partant de celles-ci, le
système de contrôle doit être en mesure de détecter
consciemment les indices anormaux de la situation. A cet effet, il faudrait
qu'il soit en mesure de mettre en évidence les anomalies (par des
écarts pertinents, des indicateurs d`écoute, etc) et de susciter
leur interprétation dans l'univers des évènements (par
référence à des normes ou des standards.
En ce qui concerne la mise en oeuvre rapide et efficace de
solutions nouvelles, elle dépend de l'esprit de créativité
et d'imagination des agents qui assurent le contrôle. Cependant, il
faudrait veiller à ce que la structure de la Municipalité rende
possible le changement, l'adaptation, et favorise la communication et s prises
de décisions rapides. De plus, le système ne doit pas induire
l'organisation dans la routine, mais plutôt permettre à la
capacité créative de s'exprimer.
L'efficacité du contrôle dépend aussi de
la compétence des dirigeants. Cette compétence s'exprimera au
travers :
- de leur faculté d'analyse (c'est-à-dire de
leur aptitude à discerner les facteurs clés au sein d'une
situation donnée, de leur capacité à établir les
véritables relations entre ces facteurs clés) et de leur
faculté d'imagination (c'est - à -dire de leur aptitude à
proposer des solutions nouvelles face à des situations non encore
rencontrées);
- De leur aptitude à motiver le personnel (en
choisissant des normes qui ne démobilisent pas les exécutants, en
veillant à ce que la politique du personnel soit adaptée à
la logique du contrôle effectué) et de leur faculté de
communication (c'est-à-dire de la façon dont les dirigeants se
comportent avec le personnel, et des moyens qu'ils emploient pour parvenir
à leurs fins).
CONCLUSION GENERALE
A travers notre étude sur le système
budgétaire de la Mairie de Cotonou, nous avons pu remarquer que
l'élaboration du budget, son exécution et son contrôle ne
répondent pas totalement aux normes requises. Le système mis en
place par la Mairie de Cotonou en la matière laisse apparaître
plus d'insuffisances que d'atouts.
En effet, l'absence d'un calendrier budget permanent et
généralisé à toutes les directions, d'un plan
opérationnel et l'insuffisance de moyens adéquats pour une
meilleure élaboration, exécution et de contrôle font partir
du chapelet de faiblesses que nous avons relevé au sein de la
Municipalité à l'issue de cette étude.
Pour pallier à ces insuffisances, la Mairie de Cotonou
se doit de revoir son mécanisme budgétaire et de
développer de nouvelles méthodes de prévisions.
A cet effet, nous avons proposé la dynamisation de la
division de préparation de budget existant, le contrôle permanent
de l'exécution du budget, l'établissement d'un tableau de bord et
d'un plan opérationnel pour permettre au budget de retrouve sa place
dans le système de gestion de la Municipalité de Cotonou et de
favorise la continuité dans le travail.
Nous avons recommandé également un certain
nombre d'actions à savoir :
- Le diagnostic interne et externe de la
Municipalité ;
- La description des postes et profils ;
- La motivation du personnel ;
- La mise en place de moyen de perception des problèmes
au sein du système et la mise en oeuvre rapide et efficace de solutions
nouvelles.
Toutes ces mesures, pour être efficaces, doivent
être complétées par l'adaptation du personnel aux
changements éventuels qui interviendront au niveau de la gestion de la
Municipalité. La compétence des hommes et de même que la
prise en compte de leurs aspirations seront d'une importance capitale pour
éviter que les carences d'encadrement de conflits ne naissent avec la
mise en application des actions proposées.
I- Ouvrages, Rapports et Articles
o C. PEROCHON et J. LEURON, Analyse Comptable et Gestion
Prévisionnelle.
o Christian et Christiane RAULET, Comptabilité
Analytique, Tome 2, Edition DUNOD 1994.
o A. COURTOIS, C. M. BONNEFOUS et M. PILLET, Gestion de
Production, Les éditions d'Organisation
o Claude ALAZARD et Sabine SEPAR, DECF, Manuel &
Applications, Contrôle de Gestion, Epreuve n°7, DUNOD,
4ème édition, 688 pages.
o D. Michel, J. L. ARDION, J. SCHMIDIT, Contrôle de
Gestion,
Publi-Union 1985.
o FATOKE Miftaou, Gestion Prévisionnelle,
Sciences Economiques, 3ème année, FASEG 2006-2007.
o Henri BOUQUIN, Le Contrôle de Gestion, PUF,
Paris, 1997, 3ème édition, 406 pages.
o Raymond MUZELLEC, Finances Publiques, SIREY, Paris,
Septembre 2002, 12ème édition, 572 pages.
o Michel GERVAIS, Contrôle de Gestion, Paris,
ECONOMICA, 1994, 5ème édition, 660 pages.
o M. Petit Jean, Gestion Analytique et Budgétaire,
LITEC, Paris, 3ème édition conforme au Plan Comptable
Général 1982.
o M. DEPREZ et M. DUVANT, Contrôle de Gestion et
Gestion Prévisionnelle, édition DUNOD.
o Mission de Décentralisation, Le guide à
l'usage du Maire, Novembre 2007.
o Mission de Décentralisation, Le guide à
l'usage du receveur-percepteur comptable de la commune, Janvier2003.
o Mission de Décentralisation, Le guide à
l'usage du Maire ordonnateur de la Commune, Janvier 2003.
o Mission de Décentralisation, Décrets
d'application des lois de la décentralisation, Juin 2007.
o Rapport de formation sur la gestion budgétaire des
Communes, du 20 au 31 Octobre 2008, au Centre ANOUARITE à
Abomey-Calavi.
o Atelier de formation sur les indicateurs de gouvernance
locale, ANCB-BS du 19 au 20 Avril 2007.
II- Mémoires
o Analyse de la gestion budgétaire de l'Africaine des
Assurances, Kévin
ADANMENOUKON et Marcel AMOUZOUN, IUT (2006)
o Contribution à l'amélioration des performances
financières de BENIN TELECOMS S.A, Fortuné AMOUSSOU et Francine
L. HOUNPKEHEDJI, ENEAM (2007).
III- Sites internets
o www.credaf.org
o www.memoireonline.com
o www.google.fr
ANNEXES 1 : ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE
COTONOU
ANNEXE 2 : GUIDE D'ENTRETIEN
- Quelle est la démarche suivie lors de
l'élaboration du budget ?
- Est-ce que l'exécution du budget est respectée
au niveau de votre direction ?
- Au cours de l'exercice, est-ce qu'il y a un suivi de cette
exécution ? Si oui, quelle est la procédure ? Y-a-t-il
un document qui matérialise cela ?
- Confrontez-vous les prévisions aux
réalisations ?
- Analysez-vous les écarts ? Si oui, quand et
comment ?
- Quelles actions envisagez-vous après
l'analyse ?
- Cette analyse, a-t-elle une influence sur
l'élaboration du budget de l'exercice suivant ?
- Existe-t-il un système de contrôle
budgétaire ? Si oui, arrive-t-il à jouer efficacement son
rôle ?
ANNEXE 3 : DIAGNOSTIC DE LA
MUNICIPALITE
Diagnostic de la
Municipalité
Interne
Externe
(Environnement)
Forces
Opportunités
Faiblesses
Menaces
Dédicaces
I
Remerciements
II
Liste des tableaux
III
Liste des graphiques
IV
Liste des sigles et abréviations
V
Sommaires
VI
INTRODUCTION GENERALE
1
Première partie : LA MAIRIE DE COTONOU ET SON SYSTEME
BUDGETAIRE
4
Chapitre I : Cadre théorique de l'étude du
système budgétaire 5
Section 1 : Présentation de la Mairie de Cotonou
5
Paragraphe 1 : Cadre historique et
institutionnel 5
Paragraphe 2 : Missions de la
Mairie de Cotonou 6
Paragraphe 3 : Structure organisationnelle de la
Mairie de Cotonou 7
C- Les Attributions du Maire
8
D- Les attributions du contrôleur général
des services municipaux 8
E- Les Attributions du cabinet du maire
9
F- Les Attributions du Secrétariat
Général 9
1- Les attributions de la Direction des Services
Administratifs
et Juridiques (DSAJ)
10
2- Les attributions de la Direction des Services à la
Population
(DSAP)
10
3- Les attributions de la Direction de la Prospection et du
Développement Municipal (DPDM)
11
4- Les Attributions de la Direction des Services
Techniques(DST)
11
5- Les attributions de la Direction des Services
Economiques
et Financiers (DSEF)
12
Section 2 : Les préalables de l'étude
12
Paragraphe 1 : problématique, objectifs et
hypothèses 13
D- Problématique
13
E- Intérêt de l'étude
15
F- Objectifs et hypothèses
16
Paragraphe 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche 18
A- Revue de littérature
18
1- Clarification de concepts
18
a) Gestion budgétaire
18
b) Gestion prévisionnelle
19
c) Système
19
d) Le système
budgét
20
e) Budget
20
f) Le contrôle de gestion
21
g) Le contrôle budgétaire
22
2- Etudes empiriques sur la gestion budgétaire des
entreprises
publiques.
23
B- Méthodologie de recherche
25
1- Outils de collecte des
données 25
2- Outils d'analyse des données
25
C-Cadre opératoire
26
D- Limite de notre étude
27
Chapitre II : Présentation du système
budgétaire de la Mairie de Cotonou 27
Section 1 : Les organes et les documents utilisés
28
Paragraphe 1 : les organes chargés de la
gestion budgétaire à la Mairie de Cotonou
28
Paragraphe 2 : Les documents utilisés dans
la gestion budgétaire 29
Section 2 : Fonctionnement du système
30
Paragraphe 1 : l'Elaboration du budget primitif
30
Paragraphe 2 : L'exécution et le contrôle
budgétaire 32
A- L'exécution du budget
32
B- Le contrôle budgétaire
34
Deuxième partie : ANALYSE DU SYSTEME ET SUGGESTIONS
36
Chapitre I : Evaluation du système
38
Section 1 : Mise en évidence des écarts
38
Paragraphe 1 : Calcul des écarts et
étude de leur évolution 38
A- Le budget de fonctionnement
39
1- Le concept de budget
39
2- Les principes budgétaires
40
B- Le budget d'investissement
43
Paragraphe 2 : Les difficultés rencontrées par
les acteurs du système et la vérification des hypothèses
50
A- Les difficultés rencontrées par les acteurs du
système 50
B- Vérification des hypothèses
51
Section 2 : Forces et faiblesses du système
budgétaire de la Mairie de
Cotonou.
56
Paragraphe 1 : Les forces
56
A- Déconcentration du système
56
B- Rationalisation des dépenses
57
Paragraphe 2 : Les faiblesses
57
A- Manque de rigueur dans la planification et insuffisance de
moyens
adéquats pour une meilleure élaboration
budgétaire 58
B- Non respect du budget et inefficacité du contrôle
budgétaire 58
Chapitre 2 : Propositions d'amélioration et
recommandations 59
Section 1 : Propositions d'amélioration
60
Paragraphe 1 : Dynamisation de la Division de
Préparation du Budget
et établissement d'un plan opérationnel
60
Paragraphe 2 : Rigueur dans l'exécution des
tâches et instauration de
mesures de contrôle permanent
63
Section 2 : Recommandations
65
Paragraphe 1 : le diagnostic de la
Municipalité et la description
des postes et profils
66
Paragraphe 2 : la qualité intrinsèque
du système de contrôle et la
compétence des dirigeants.
66
CONCLUSION GENERALE
69
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
|