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Déterminants de la Performance Financière des Firmes Bancaire

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par Ali Sougui Ousmane
Université Privée Montplaisir - Tunis - Maà®trise 2008
  

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    Déterminants De La Performance Financière Des

    Firmes Bancaires

    Ousmane Ali SOUGUI

    Université Privée Montplaisir-Tunis
    E-mail : alisherdami@ yahoo.fr

    Résumé :

    La finance a été au centre des recherches économiques depuis l'époque des classiques jusqu'à nos jours. Elle fascine tous genre de personne de tous âge, qu'ils vivent dans les rues de Manhattan ou au fond de villages. L'objectif de ce mémoire est d'analyser les déterminants de la performance des firmes bancaires en Tunisie entre 2000 et 2007. Suivant une méthodologie de panel avec modèle à effets individuels fixes, nous montrons la diversité des réponses du système bancaire tunisien face aux variations de certains déterminants. Après une étude économétrique sur un échantillon de huit banques de dépôts tunisiennes, nos résultats révèlent que les mécanismes de déterminants de la performance financière des firmes étudiées (le frais de personnel, le ratio de liquidité et le ratio de capital) jouent un rôle déterminant dans le processus de création de la valeur de marché des banques tunisiennes.

    Mots clés : Banque, Rentabilité, Déterminants, Méthodologie, Tunisie

    INTRoDUCTION GENERALE :

    L

    a Finance peut être défini comme « science de la gestion des patrimoines individuels, des patrimoines d'entreprises, ou des deniers publics » [le petit la rousse 2007]. Depuis les temps les plus anciens, elle a fait partie intégrante de

    l'économie. Elle a connu un bon nombre de changement en allant de la grande révolution industrielle du 1 9ème siècle, à la globalisation et la mondialisation du système en passant par les grandes crises financières qu'a connues l'humanité.

    Dans le système bancaire, l'activité traditionnelle consiste à collecter les fonds (dépôts) auprès des agents excédentaires pour le mettre à la disposition de ceux qui sont dans le besoin (prêter). Cette manière classique de faire a été rendue encore plus complexe par la création de la bourse, par la mondialisation financière et sans parler des multiples crises qu'à connu le monde depuis la grande crise de 1924.

    Le décloisonnement qui conduit de plus en plus à la déspécialisation des activités bancaires par l'élimination des barrières aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du secteur bancaire, fait perdre à la banque une partie de ses positions privilégiées J.M. Sahut, (2000).

    Quignon (2005), montre que les nouveaux changements dans l'environnement ont eu un effet négatif et ont causé de difficultés aux institutions financières et particulièrement aux banques. Pour faire face à ces changements, des nouvelles technologies ont vu le jour.

    Selon Tufano (2002), le développement technologique a détruit les barrières existantes entre les pays et les différents secteurs de l'économie, le phénomène de « désintermédiation » s'instaure, via le quel les entreprises se financent à partir du marché et non à partir des banques. Eu égard à cette façon de faire, les banques ont été obligées de changer leurs fonctions d'une manière partielle et leurs outils afin de survivre. Les banques entament d'autres fonctions génératrices de profits et qui sont risquées (pratique d'arbitrage de taux sur le marché monétaire, gestion des portefeuilles de titres pour son compte et celui de ses clients...) afin de lui permettre d'accroître sa performance et à survivre dans ce nouvel environnement. Comme l'activité bancaire comporte un nombre

    impressionnant des risques. Plusieurs méthodes et théories ont vu le jour pour protéger la firme bancaire contre ces risques.

    Plusieurs moyens de gestion de risque bancaire on été mis en place, tels que les assurances de dépôts et les règles prudentielles (Bâle I&II) mis en place, ces deux modes de contrôle ne son pas exclusifs l'un de l'autre, ils se complètent et ils sont tous le deux élémentaire dans un environnement caractérisé par l'incertitude découlant de l'asymétrie d'information et de l'imperfection Barth, Caprio et Levine (2001). Malgré ces moyens de gestion de risque et par souci de profitabilité ou par difficulté d'adaptation de leurs techniques à des activités de plus en plus sophistiquées, complexes et risquées dans un environnement de globalisation, les banques prennent des positions importantes sur le marché. Elles sont animées par l'enjeu de maximisation de valeurs de marché à la recherche de couple idéal rentabilité-risque.

    La performance des firmes bancaires et leurs déterminants deviennent un enjeu important, dans ce contexte de différentes mutations qui imposent la restructuration des systèmes bancaires qui fragilisent de nombreux établissements financier. En effet, les systèmes bancaires méritent une attention particulière, car les problèmes bancaires qui surviennent sont de nature à générer des risques systématiques importants, qui auront des répercussions non seulement sur l'environnement économique local, mais également dans d'autres pays et cela dû à l'intégration croissante des marchés financiers. L'exemple le plus récent de cet état de fait est la crise immobilière de l'été 2007 (subprime).

    C'est dans cette optique que nous allons étudier les déterminants de la performance des firmes bancaire d'une manière générale, et en particulier le cas des banques de dépôts tunisiennes. La problématique de notre travail est la suivante : les banques de dépôts tunisiennes sont-elles performantes malgré la rude concurrence, et l'évolution sans relâche de l'environnement économique ? Pour ce faire, notre travaille sera reparti en deux grands chapitres.

    Dans un premier chapitre, nous allons exposer les déterminants de la rentabilité et du risque bancaire, dans lequel nous développerons des différentes études théoriques de la littérature financière. La première section sera réservée aux déterminants de la rentabilité bancaire. Quant à la section deux, elle relatera les outils de mesure du risque bancaire.

    Dans un deuxième chapitre, nous allons nous intéresser à l'analyse empirique des déterminants de la performance de la firme bancaire. Le quel sera reparti en trois sections. La première section présentera l'architecture actuelle du système bancaire tunisien, la deuxième section sera réservée au secteur bancaire tunisien et ses perspectives d'avenir, quant à la section trois, elle sera consacrée à la validation empirique qui déterminera si les banques tunisiennes sont performantes par les biais des ratios ROA et ROE.

    Premier Chapitre

    LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE ET DU

    RISQUE BANCAIRE

    INTRDUCTION :

    D

    epuis toujours la Finance en générale et le secteur bancaire en particulier ont été au coeur de l'activité économique et de ses divers niveaux d'évolution. A cet égard, il y a eu un bon nombre de théories et de méthodes pour illustré

    cet état de fait. Au cours des trente dernières années, les recherches consacrées à la relation entre le rendement d'un actif et celui de son risque ont pris une extension considérable. Les prix Nobel (1990) en économie comme H. Markowitz et W. Sharpe leurs travaux portent essentiellement sur la relation entre le rendement et le risque. Par la même occasion on peut citer les études telles que Levine (1996) montrent que l'efficacité des intermédiaires financiers peut aussi influencer la croissance économique. En outre on trouve également certaines études établissent une relation entre la rentabilité des banques et les taux d'intérêts. Mise à part ces théories et méthodes précédemment citées, on a aussi un nombre conséquent d'études qui se sont penchées sur la question des déterminants de rentabilité des banques. On a entre autres : Ryan (1972) a analysé les banques de taille moyenne ; Short (1979) s'intéressa à la relation entre le profit des banques commerciales et la concentration au Canada, en Europe de l'Est et au Japon et quant à Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992), ils se sont penchés sur le cas des banques de grande taille.

    Notre travail sera reparti en trois sections : la section première parlera des déterminants de la performance et de la rentabilité bancaire sous tout ses aspects ; la section deux sera réservée aux différents risques bancaire qui peuvent influencer la

    rentabilité et enfin la troisième section sera consacré à la validation empirique des données recueillies au niveau des banques et du modèle théorique retenu.

    SECTION 1 : LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE

    BANCAIRE

    La rentabilité est un rapport entre les gains et les fonds engagés. Elle mesure l'aptitude d'une opération économique à produire un flux de revenus actualisé supérieur aux dépenses engagées. Quant à la rentabilité financière, elle est une évaluation de la rentabilité qui tient compte seulement des capitaux propres de l'institution en question (une banque, une entreprise...).

    1.1.APPROCHE THEORIQUE

    Le secteur financier est indispensable pour toute nation afin de lui assurer une économie en bonne santé qui répond aux besoins et ambitions des principaux acteurs économique qui constitue cette économie. Il remplit un bon nombre de fonctions importantes pour l'économie. Les exigences des acteurs économiques ont conduit à de nombreuses mutations au niveau des prestations.

    La rentabilité d'un établissement de crédit représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Elle est issue du processus de transformation au sens large (telles que sur les contreparties, les taux d'intérêt, les devises ou les échéances) mis en oeuvre par les établissements de crédit dans le cadre de leur fonction d'intermédiation.

    1.2. LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE

    Dans le jargon de la finance et celle de la littérature économique, les déterminants de la rentabilité bancaire sont regroupés en facteurs externes et internes à la banque. L'estimation de la plupart des facteurs internes indiqués par la littérature se fait à partir de données difficilement généralisables. En effet l'on peut trouver des données pour une zone donnée qui ne sont pas comparables de façon internationale Haslam (1968).

    D'autres variables dont les données sont disponibles et suggérées par la littérature sont les ratios de capital et de liquidité, les prêts / Dépôts, les pertes sur emprunts d'exploitation et certains frais généraux Short (1979. Ce sont en général des facteurs liés à la gestion. Quant aux facteurs externes, ils ne sont pas sous le contrôle direct de la gestion mais sous celui d'autres institutions. La littérature suggère plusieurs facteurs susceptibles d'influencer la rentabilité des banques (comme : la taille, le risque bancaire, la concurrence...).

    1.3. MESURE DE LA RENTABILITE

    Les autorités prudentielles utilisent plusieurs instruments d'appréciation de la rentabilité. Ces derniers se répartissent en trois grandes catégories Nouy D. (1992). Une première approche consiste à mettre en évidence les soldes intermédiaires de gestion. Cela permet d'identifier les éléments ayant concouru à l'obtention du résultat final. Ces soldes sont globalement le produit net bancaire, le produit global d'exploitation, le résultat brut d'exploitation, le résultat d'exploitation et le résultat net. La seconde approche de mesure de rentabilité consiste à analyser les coûts, les rendements et les marges. Cela est essentiellement motivé par la nécessité de prendre en compte l'ensemble de l'activité bancaire, y compris les activités de service et de hors-bilan, et le souci de calculer un indicateur simple et facilement utilisable dans les comparaisons internationales. La troisième approche comprend l'ensemble des ratios d'exploitation calculés afin de mettre en évidence les structures d'exploitation. Il s'agit notamment du coefficient global d'exploitation qui montre de façon synthétique la part des gains réalisés qui est absorbée par les coûts fixes; Le coefficient de rentabilité (return on equity, ROE) qui exprime le rendement du point de vue de l'actionnaire et ne recoupe pas forcement les besoins de l'analyse financière; Le coefficient de rendement (return on assets, ROA) qui exprime de façon assez globale le rendement des actifs. L'inconvénient de sa référence au total de bilan est qu'elle ne fait aucune différence entre les actifs malgré les risques non convergents; l'indicateur de fragilité financière qui doit être relativisé comme indicateur de poids des risques; et, du ratio de solvabilité (Ratio de Cooke) qui est destiné à mesurer la solvabilité.

    janvier 1993 les banques doivent respecter un ratio de 8% entre le total de leurs actifs (pondérés par le risque de non recouvrement des créances) et leur fonds propres. Il s'agit d'un ratio de solvabilité qui contraint les banques à réduire leur crédit et/ou à augmenter leur fonds propres. Un nouveau ratio prudentiel est en cours d'adoption : il s'agit du ratio Mac Donough.

    1.4. LES PRINCIPAUX RESULTATS DE L'ACTIVITE BANCAIRE 1.4.1. LE PRODUIT NET BANCAIRE PNB :

    Le produit net bancaire (PNB) est un indicateur qui rend compte de l'ensemble des activités de la banque (dans ses différentes fonctions, d'intermédiation, de marché, etc.) et détermine sa marge brute. Le PNB s'obtient donc en soustrayant à la somme des produits d'exploitation la somme des charges d'exploitation.

    Les principaux composants du PNB sont :

    - Les intérêts perçus sur la clientèle et ceux versés aux tiers,

    - Les produits du portefeuille titres et des participations,

    - Les autres produits d'exploitation bancaire (essentiellement les commissions de services).

    PNB

    BT

    BIAT

    Amen B.

    UBCI

    BH

    BNA

    STB

    2000

    69.914.000

    135.457.997

    64.660.000

    62.268.000

    80.312.081

    124.460.000

    140.216.000

    2001

    74.548.000

    149.148.724

    77.699.000

    66.190.000

    84.484.297

    131.060.000

    135.686.000

    2002

    83.380.000

    157.791.000

    72.125.000

    64.655.000

    93.620.279

    133.416.000

    124.236.000

    2003

    83.475.000

    158.306.000

    77.976.000

    62.670.000

    86.416.901

    131.781.000

    116.916.000

    2004

    81.519.000

    168.525.000

    78.926.000

    64.780.000

    104.892.114

    135.619.000

    124.236.000

    2005

    89.908.000

    178.509.000

    92.414.000

    68.836.000

    123.270.286

    147.937.000

    143.637.000

    2006

    110.326.000

    212.067.000

    98.519.000

    73.481.000

    145.260.582

    175.948.000

    182.727.000

    2007

    115.894.000

    228.627.000

    114.921.000

    81.982.000

    168.931602

    191.231.000

    206.548.000

    Graphique I :

    Comme on peut le constater sur le graphique ci-déçus, la BIAT affiche le PNB moyen le plus élevé de ses homologues avec un maximum de 173553965,1 dinars en 2007, contrairement de l'UBCI qui a le PNB moyen le plus bas c'est-à-dire 68107750 dinars.

    Graphique II :

    Cette figure retrace l'évolution du produit net bancaire du secteur de la période allant de 2000-2007. Le produit net bancaire a connu une évolution significative pendant ces huit dernières années. Il est passé de 96755439,71 dinars en 2000 à 158304943,1 dinars en 2007.

    Les commissions sur services sont de plus en plus recherchées par les banques pour améliorer leur rentabilité et parce qu'elles ne sont pas sensibles aux variations de taux.

    A noter que le produit global d'exploitation (PGE) agrège au PNB des produits et des charges relatives à des activités qui ne relèvent pas d'opérations bancaires au sens de la loi de 1984 (locations d'immeubles par exemple).

    1.4.2. LE RESULTAT : BRUT D'EXPLOITATION, COURANT AVANT IMPOT, NET - Pour les banques, le résultat brut d'exploitation (RBE) est égal au PNB (le cas échéant au PGE) diminué des charges de structure. Il est un indicateur de référence de l'activité bancaire proprement dite (hors provisions et éléments exceptionnels). Le coefficient net d'exploitation est un ratio important qui rapporte les charges de structure au PNB (il mesure la part du PNB qui est consommée par ces charges : il est préférable qu'il soit nettement inférieur à 70%).

    - Le résultat courant avant impôt est égal au RBE diminué des dotations aux provisions et des pertes sur créances irrécupérables, il prend donc en compte le risque de contrepartie.

    - Enfin, le résultat net tient compte des produits et charges exceptionnels, des dotations ou des reprises au fonds pour risques bancaires généraux, et de l'impôt sur les sociétés.

    1.4.3. LA RENTABILITE : ROE, ROA :

    Pour exprimer l'évolution de la rentabilité, deux critères sont les plus souvent utilisés : le coefficient de rentabilité financière (Return on Equity ROE) et le coefficient de rentabilité économique (Return on Asset ROA).

    - Le retour sur fonds propres (Return on Equity, ROE) est un ratio qui mesure la rentabilité des fonds propres de la banque. C'est le résultat net rapporté aux fonds propres.

    Une autre manière de calculer le ROE est la suivante :

    Avec :

    > MP = Marge de profit = Bénéfices nets après impôt / Revenus totaux > RA = Rendement de l'actif= Revenus totaux / Actifs totaux moyens > LF = Levier financier = Actifs totaux moyens/ Fonds propres moyens

    Le ROE exprime la rentabilité de point de vue des actionnaires puisqu'il met en évidence le rendement de leurs investissements. Cependant cet indicateur, peut donner une fausse image de la rentabilité, car un fort coefficient de rentabilité financière peut provenir d'un faible niveau de fonds propres.

    - Le retour sur actifs (Return on Assets, ROA) est l'expression de la rentabilité des actifs de la banque. Il rapporte le résultat net au total du bilan.

    L'inconvénient de cet indicateur est, d'une part qu'il place la totalité des actifs sur un même plan, alors que les risques correspondant à chaque actif sont différents. D'autre part, il néglige les activités hors bilan qui prennent de plus en plus de l'ampleur ces dernières années.

    Pourquoi cette référence récurrent aux « fonds propres » ? C'est que l'activité de banque est affectée par des risques, pour elle-même et pour ses clients : les profits de la banque doivent servir non seulement à rémunérer ses actionnaires, mais aussi à renforcer les dits fonds propres, dernier recours en cas de réalisation du risque.

    1.5. LES NORMES DE GESTION : LES RATIOS DETERMINANTS DE LA

    RENTABILITE BANCAIRE

    La réglementation bancaire fait obligation aux banques de respecter des normes de gestion sous forme notamment de ratios (liquidité, solvabilité,...). Ces normes sont destinées à sécuriser l'ensemble du système bancaire, ainsi que l'amélioration de la performance des banques.

    1.5.1. LE RATIO DE LIQUIDITE

    Son respect doit permettre aux banques de faire face à leurs exigibilités à court terme avec leurs utilisations (ou emplois) de même durée. L'ensemble des crédits inférieurs à un mois doit être supérieur aux ressources de la même durée.

    1.5.2. LE RATIO DE SOLVABILITE (ou Cooke)

    Il concerne le renforcement des fonds propres et leur solvabilité. Les fonds propres et les fonds assimilés doivent être supérieurs à 8 % des risques crédit de la banque (engagements pondérés par les risques crédit et pays plus équivalent risque crédit hors bilan).

    1.6. LE RATIO D'EXPLOITATION

    1.6.1. LE RATIO DE RENTABILITE ECONOMIQUE (ROA)

    C'est la rentabilité de l'actif total de la banque. Ce ratio est un indicateur du rendement et de la profitabilité de la banque.

    ROA

    BT

    BIAT

    Amen Bank

    UBCI

    BH

    BNA

    STB

    2000

    1,91

    1,28

    1,42

    1,6

    0,95

    0,81

    1,20

    2001

    2,08

    1,26

    1,47

    1,67

    0,77

    0,73

    1,06

    2002

    2,1

    0,8

    0,83

    0,71

    0,63

    0,46

    0,46

    2003

    2

    0,73

    1,39

    0,69

    0,57

    0,43

    0,46

    2004

    2

    0,48

    0,91

    0,93

    0,61

    0,080

    0,12

    2005

    2,1

    0,52

    0,91

    0,58

    0,66

    0,19

    0,82

    2006

    2,3

    0,51

    0,82

    0,96

    0,76

    0,36

    0,46

    2007

    3,1

    0,44

    1,06

    1,16

    1,30

    0,56

    0,62

    Données collectées auprès de l'APBT et de chaque banque

    Le rendement de l'actif des banques Tunisiennes tourne autours de 0.99% en 2007. Cette moyenne est en dessous des normes prudentielles qui sont de 2%.

    La tendance générale du secteur est à la baisse. Sauf la BT qui essaye de s'aligner autour des normes européennes. On peut conclure que la BT sait bien exploiter la croissance de ses actifs. Cela peut être expliqué par la composition du PNB, qui montre que la part des commissions est très faible.

    Cette figure représente l'évolution moyenne du ratio de rentabilité économique du secteur bancaire en Tunisie, on constate qu'il est une très grande différence entre le ROA moyen des banques. La tendance du secteur est très bien illustrée par le graphique, l'unique banque qui à un ratio de rentabilité économique raisonnable est la Banque de Tunisie (BT). Via ce graphique on peut affirmer que l'unique banque en Tunisie qui à la maitrise du ratio de rentabilité économique et qui sait bien exploiter la croissance de ses actifs est bien la Banque de Tunisie (BT).

    1.6.2. LE RATIO DE RENTABILITE FINANACIERE (ROE)

    Le Return on Equity (ROE) est devenu un ratio de communication financière pour attirer les investisseurs. Le ROE se définit de manière très simple :

    Cependant cet indicateur peut donner une fausse image de la rentabilité parce qu'un fort coefficient de rentabilité financière peut provenir d'un faible niveau des fonds propres.

    ROE

    BT

    BIAT

    Amen Bank

    UBCI

    BH

    BNA

    STB

    2000

    15,07

    12,7

    17,18

    12,33

    11,90

    6,70

    11,50

    2001

    16,07

    14,7

    16,63

    12,35

    11,43

    6,76

    9,76

    2002

    16,2

    9,45

    9,33

    4,80

    8,85

    4,22

    4,60

    2003

    13,9

    9,04

    14,52

    4,75

    8,57

    4,22

    4,32

    2004

    13,4

    6,57

    9,31

    6,74

    9,11

    0,90

    1,25

    2005

    13,4

    6,71

    9,23

    4,70

    9,57

    2,29

    8,48

    2006

    14,4

    5,54

    8,85

    8,47

    11,47

    4,41

    4,97

    2007

    20,1

    5,06

    10,79

    10 ,65

    15,85

    7,27

    6,87

    Données collectées auprès de l'APBT et de chaque banque

    On constate d'après le tableau 2 que le rendement des fonds propres des banques de dépôt est encore faible. La tendance générale du secteur est à la baisse depuis 2002. La BT est la seule banque qui a pu garder un niveau de rendement des fonds propres qui la rapproche un peu des banques européennes dont le rendement des fonds propres est d'environ 25% . Quant à la BNA, elle accuse une stagnation en 2002-2003 avec un rendement sur fonds propres de 4,22% et enchaine les baisses pour les années qui suivent et avec une très forte baisse en 2004 pour reconnaitre ensuite une hausse significative en 2007. Cependant, le rendement moyen des fonds propres des autres banques à la fin de l'exercice 2007 est de 8.45%. Graphiquement on aura :

    Cette figure nous montre une fois de plus à quel point les banques on du mal à avoir la maîtrise des ratios, l'unique banque qui a un niveau acceptable du Return on Equity ROE moyen sur la période 2000-2007 est la Banque de Tunisie. Les restes des banques n'ont pas seulement attient le niveau requis, mais ils en sont très loin de ce niveau.

    1.7. LE RATIO DE COUVERTURE DES RISQUES (RCR) OU RATIO Mc

    DONOUGH

    Le ratio de couverture des risques fait un rapport entre les fonds propres, composés d'un noyau dur (capital et réserves) et d'éléments complémentaires tels que les provisions et les titres subordonnés, et l'actif du bilan et les engagements hors bilan pondérés aux risques. Ce rapport ne doit, en principe, pas excéder 8% c'est-à-dire que pour un actif total de 100, la banque doit avoir au moins 8 de fonds propres.

    Il est possible de constater que dans le tableau qui suit nous nous limitons à six banques au lieu de sept et la période sera de 2000-2005 au lieu de 2000-2007. Ceci est indépendant de notre volonté, car les données qui servent à la détermination du ratio de couverture des risques ne sont pas disponible dans leur totalité.

    RCR

    Amen Banque

    BT

    BIAT

    UBCI

    BNA

    STB

    2000

    10

    12,33

    10,3

    10,5

    11,9

    10,85

    2001

    10,50

    13,36

    9,40

    11,3

    9,94

    11,23

    2002

    9,50

    16,21

    9,20

    14

    9,01

    11,27

    2003

    9,40

    17,33

    8,90

    15,83

    9,38

    10,35

    2004

    9,06

    18,14

    7,725

    14,39

    10,32

    9,83

    2005

    9,51

    18,79

    8,01

    13,02

    9,84

    9,106

    Source : Rapports annuels de l'APBT et de chaque banque

    Graphique V :

    Il est évident que la tendance générale du secteur est à la baisse depuis 2003. Malgré cela, on constate que le ratio de couverture des risques est en moyenne sur ces six dernières années et pour ces six banques égales à 12%, supérieur à la norme prudentielle fixée par la banque centrale, soit 8%.

    banque paraît la plus stable, et ses excellents résultats réalisés au cours de ces dernières années sont le fruit d'un respect de plus en plus affirmé des règles et normes prudentielles, en plus de sa maîtrise bien planifiée des risques qu'elle encoure. Graphiquement on aura :

    Graphique VI :

    Ce graphique illustre très bien à quel point les banques sont vulnérables vis-à-vis du risque encouru. Parmi ces six banques, ya une qui sort un peu du lot, c'est la Banque de Tunisie. C'est l'unique banque qui gère très bien son risque de crédit et c'est aussi la plus stable parmi les restes.

    SECTION 2 : LES OUTILS DE MESURE DU RISQUE

    La stabilité et la solvabilité du système bancaire sont une condition sine qua non pour le bon fonctionnement du système financier. Le risque peut se définir comme un danger éventuel plus ou moins prévisible. La caractéristique propre du risque est donc l'incertitude temporelle d'un évènement ayant une certaine probabilité de survenir et de mettre en difficulté la banque. Le risque inhérent au secteur bancaire se distingue par sa multiplicité et par son caractère multidimensionnel ne pouvant être mesuré par un seul indicateur. Les banques gèrent les risques de crédit et de taux par des opérations sur les marchés de produits dérivés où elles échangent différents instruments (contrats financiers à terme, options sur instruments de dette, swaps de taux d'intérêt, etc.). Elles effectuent aussi divers types d'opérations, certaines de nature spéculative sur le marché des changes.

    Toutes ces activités de marché, bien que hautement profitables sont dangereuses, un problème spécifique à la gestion de ces activités réside dans le fait que les courtiers qui effectuent des opérations sur les marchés peuvent être incités à prendre des risques excessifs. Parmi ces risques on peut citer le risque de la liquidité, le risque de marché, le risque de taux d'intérêt, les risque de change, le risque systématique, le risque de crédit et celui opérationnel.

    2.1. LE RISQUE DE LIQUIDITE

    Le risque de liquidité est le risque auquel s'expose un opérateur, dont la situation économique peut être saine, mais qui n'est pas en mesure de faire face à ses obligations en raison d'une perturbation du marché ou d'une profondeur insuffisante de ce marché.

    « La liquidité, c'est la confiance. Si la confiance des investisseurs est particulièrement mise à mal, le manque de liquidité lié à un choc peut se révéler particulièrement imprévisible » (Gouverneur de la FED de New York, Kevin Warsh.).

    Durant une période de stress sur le marché, déclenchée par une forte baisse des prix, selon Andrew Large, il n'est pas certain que le système bancaire sera capable de faire face à une augmentation temporaire de la demande de liquidité sans entraîner des perturbations.

    La manière la plus naturelle de justifier l'existence des banques est leur rôle dans l'assurance de liquidité. Néanmoins, cette structure fragile de capital n'est pas stable, car le service de transformation de maturité est une source de vulnérabilité, notamment quand un grand nombre de déposants décident d'un coup de retirer. Habituellement, les banques sont capables de répondre aux retraits à travers leurs liquidités. Les retraits quotidiens sont généralement bien anticipés et une réserve de fonds adéquate est conservée. Le risque de liquidité n'est donc pas le risque qu'il y ait beaucoup de retraits, mais le risque que ces retraits soient non anticipés.

    Car les besoins de liquidité ne sont pas parfaitement corrélés entre les banques, la satisfaction des demandes de retrait justifie la mise en place du marché interbancaire. Au niveau microéconomique, c'est par le biais de ce marché que les institutions financières redistribuent leur surplus de liquidité vers les banques en déficit. Au niveau

    macroéconomique, le marché interbancaire contribue au développement de l'intermédiation financière et à l'amplification des interdépendances entre les banques.

    La contribution du marché interbancaire au renforcement de la stabilité financière est incontestable, mais il faut toutefois remarquer qu'il favorise la propagation des difficultés expérimentées par une banque à d'autres institutions financières.

    C'est ce qu'on appelle le mécanisme de la boule de neige ou du petit choc qui se propage dans toute l' 'economie bancaire.

    2.2. LE RISQUE DE MARCHE

    Le risque de marché est le risque de pertes auquel s'expose une banque sur un marché du fait des variations des cours. Ce risque est donc lié à la volatilité des cours et à l'importance des positions prises par les opérateurs.

    Les risques généraux d'exploitation : les résultats d'une banque sont sensibles à différents facteurs parmi les quels les plus significatifs sont le prix du pétrole généralement exprimé en dollar, le taux de change, notamment celui du dollar par rapport à l'euro. Toutes les activités de la banque sont sensibles à des titres divers et dans des proportions variables aux évolutions de la parité du dollar contre l'euro.

    Les risques relatifs aux activités de trésoreries : la gestion des risques relatifs aux activités de trésorerie et aux instruments financiers de taux et change obéit à des règles strictes définies par la direction de la banque et qui prévoient la centralisation systématique en direction centrale des liquidités, des positions et de la gestion des instruments financiers. La gestion s'organise autour des services spécialisés d'intervention sur les marchés et de contrôle des opérations de trésorerie. Le service contrôle assure la surveillance quotidienne des limites, des propositions et effets de variation des résultats. Il procède à la validation des instruments financiers et le cas échéant, effectue des analyses de sensibilité. Pour limité les risques, les banques utilisent la plus du temps des instruments dérivés simple.

    La gestion du risque de change : les banques on pour politique de couvrir systématiquement leurs positions de change bilancielle par rapport au monnaies fonctionnelles de chacune des entités concernées qui sont principalement l'euro, le dollar

    U.S.A, la livre sterling, le yen, la couronne norvégienne... Pour les activités commerciales, la couverture de revenu et coûts en devises étrangères s'effectue essentiellement par des opérations de changes au comptant et parfois à terme. Quant à la couverture des flux prévisionnels on aura recours à des options.

    2.3. LE RISQUE DE TAUX D'INTERÊT

    La principale source de rentabilité d'une banque réside dans le taux d'intérêt qu'elle applique à sa clientèle. Plus ce taux est élevé plus est élevé le rendement, mais il reste néanmoins un problème de maintien de la clientèle et de faire face à la concurrence. Pour que les clients restent fidèles, il faudra leur accorder un taux d'intérêt sur les prêts inférieurs à celui des concurrents et un taux supérieur sur leurs placements. Pour pouvoir faire des bénéfices et rester maître du jeu, les banques offres plus d'avantage sur les placements des comptes courants et ainsi elles arrivent à maximiser leur profit tout en gardant leur clientèle. Le risque de taux d'intérêt se défini comme l'éventualité pour un établissement de crédit de voir sa rentabilité affectée par l'évolution des taux d'intérêts.

    L'évolution des taux d'intérêt présente la particularité d'avoir potentiellement des impacts micro et macroéconomiques importants. La connaissance de leurs effets sur les intermédiaires financiers est déterminante pour l'appréciation de la stabilité financière. Mais cette indispensable analyse globale du risque de taux d'intérêt et son intégration dans une réglementation quantitative, à l'instar de ce qui existe pour d'autres types de risque, est rendue extrêmement délicate, voire impossible, par le lien étroit entre la mesure de ce risque et les caractéristiques financières (type d'activité, mode de financement) et stratégiques (couverture des expositions ou prise de positions volontaires) spécifiques à chaque établissement de crédit et donc peu propices à un traitement uniformisé. Il n'en demeure pas moins que l'importance relative de ce risque au sein de chaque établissement et l'incidence potentielle d'une éventuelle propagation à l'ensemble de l'économie appellent naturellement les superviseurs bancaires et, plus généralement, l'ensemble des autorités en charge de la stabilité financière à suivre ces questions de très près. Cet intérêt est accru aujourd'hui dans la mesure où l'évolution de l'environnement financier, réglementaire et comptable est susceptible d'accroître la sensibilité de certains établissements à ce risque. Outre l'enrichissement des informations disponibles sur la

    gestion actif-passif (Assets Liabilities Management - ALM) des établissements concernés (organisation, systèmes d'évaluation du risque, stratégies de couverture), les analyses réalisées ont consisté à apprécier, à partir de simulations ad hoc (stress tests), leur capacité de résistance à un retournement soudain et de grande ampleur des taux d'intérêt, scénario dont la probabilité ne peut pas être totalement écartée, en raison du niveau historiquement bas de ces taux. L'éventualité d'une matérialisation plus fréquente et plus large de ce risque via le développement de valorisations comptables qui favorisent l'utilisation de valeurs de marché justifie, toutefois, un besoin d'amélioration, de rationalisation et d'harmonisation du suivi interne du risque de taux, en particulier dans le cadre de la mise en oeuvre du pilier 2 du nouveau ratio de solvabilité.

    2.3.1. PERTINENCE DU RISQUE DE TAUX

    2.3.1.1. UN RISQUE INHERENT A L'ACTIVITE BANCAIRE

    Le rôle d'intermédiaire financier des établissements de crédit les expose structurellement au risque de transformation ou de taux, en finançant des actifs à long terme avec des dépôts ou d'autres formes de financements souvent libellés à court terme. Cette situation s'explique par deux catégories d'arguments (réexaminés par Maes, 2004). En premier lieu, les intermédiaires financiers subissent naturellement, du fait de leur activité, des impasses de maturité et/ou de taux car les acteurs non financiers sont adverses au risque (ils sont structurellement prêteurs à court terme et emprunteurs à long terme) et ont aussi, traditionnellement, peu facilement accès à l'information sur la qualité des emprunteurs à long terme. Ils doivent passer par des intermédiaires, les banques, mieux à même de gérer les problèmes résultant de l'information imparfaite sur les emprunteurs (Jaffe et Stiglitz, 1990), d'arbitrer différentes demandes de prêts et d'assurer un suivi des projets d'investissement. Cela permet de limiter le risque de voir mis en oeuvre un projet «déviant» par rapport à celui qui a été originellement contracté, et de protéger ainsi les fonds des déposants (agents prêteurs). En outre, les déposants disposent, en théorie, de moyens de pression sur la façon dont les banques sélectionnent et gèrent les projets d'investissement: ils sont en mesure de retirer leurs fonds à tout moment (« paniques bancaires »). Ainsi, entre les activités de crédit, d'une part, et la collecte des dépôts, d'autre part, il existe une réelle complémentarité économique

    (Diamond et Dybvig, 1983). En second lieu, les banques peuvent choisir de s'exposer volontairement à des impasses de taux potentiellement annulées ou réduites par une utilisation d'instruments de couverture, soit parce que leur prévision d'évolution de la courbe des taux d'intérêt diffère de celle du marché, soit parce qu'ils jugent la prime de risque attractive. Il est intéressant de noter que, bien que le risque de taux d'intérêt ait toujours existé, puisqu'intrinsèque à la fonction de transformation des banques, la gestion de ce risque n'a été introduite qu'à une date relativement récente dans les pratiques de gestion interne de ces dernières. En effet, l'ampleur de ce risque s'est accrue en raison de la plus grande volatilité des taux d'intérêt depuis la fin du système de taux de change fixes de Bretton Woods et la libération des mouvements de capitaux. La matérialisation du risque de taux dans le compte de résultat intervient par le biais des marges d'intérêt sur les opérations bancaires.

    En outre, la valeur actuelle des actifs, passifs et éléments de hors bilan est modifiée du fait de l'impact de l'évolution des taux sur les valeurs des flux futurs de ces différents éléments. Aussi une gestion efficace et prudente du risque de taux est-elle un facteur essentiel de la qualité de la gestion interne et, concomitamment, de la solidité des banques et de la stabilité du système bancaire. Ce suivi interne est d'autant plus important que la complexité du sujet, qui trouve son origine dans la diversité des produits (options « cachées ») et des hypothèses comportementales (l'échéance effective d'un dépôt à vue), ne permet pas de mettre en oeuvre une réglementation relative au risque de taux harmonisée au niveau européen ou international. Or, aujourd'hui, l'environnement de la gestion de ce risque est susceptible d'évoluer rapidement et justifie une attention accrue de la part des superviseurs bancaires et, d'une manière plus générale, des autorités en charge de la stabilité financière.

    2.3.2. UN ENVIRONNEMENT NON STABILISE : UN

    CONTEXTE DE TAUX D'INTRÊT BAS

    La situation actuelle est marquée par des taux historiquement encore très bas dans bon nombre de pays du G 10. Cette configuration est inhabituelle ; les établissements doivent donc bien apprécier leur capacité à absorber les effets d'un éventuel retournement de tendance. Le déclenchement d'un mouvement de hausse pourrait avoir des

    conséquences immédiates sur les marges de transformation en augmentant les coûts de refinancement généralement plus rapidement que les rendements des actifs, en raison de la transformation de maturité effectuée par les banques. Or, les concours à taux fixe ou à taux variable avec une période de révision supérieure à un an représentaient 66 % de l'ensemble des concours (accordés aux résidents et au bilan) au 30 septembre 2004. Surtout, la composante principale et la plus dynamique de ces concours était constituée par les crédits à l'habitat (50 % du total) et, de mi-2003 à mi-2004, les nouveaux crédits de ce type ont été octroyés à des taux bas, situés généralement dans une fourchette allant de 4,20 % à 4,30 %, contre des taux moyens de 4,76 % pour la zone euro en septembre 2004. Dans ce contexte, en l'absence d'une gestion ALM adaptée permettant de mesurer finement leur exposition et de couvrir le risque de taux, les établissements de crédit pourraient, en cas de retournement des taux, subir un effet de ciseaux puisque le coût des ressources augmenterait alors que les produits d'intérêt seraient pour une large part figés.

    2.3.2.1 UN CADRE REGLEMENTAIRE EVOLUTIF :

    Tout comme leurs homologues européennes, les banques françaises financent une proportion importante de leurs actifs par des dépôts à vue et à terme. Les dépôts (hors ceux des autres institutions financières et des administrations centrales et hors zone euro) représentaient, au 31 octobre 2004, 24,1 % du total de bilan agrégé des institutions financières et monétaires (IFM) en France et 30,1 % de celui des I FM dans la zone euro. Dans les deux cas, ce pourcentage est relativement stable depuis 1999. Cette stabilité peut toutefois être amenée à changer, notamment en raison d'évolutions structurelles touchant les dépôts comme, par exemple, le volume de ces derniers ou l'écart de rémunération entre les taux de marché et ceux des dépôts. Si la nouvelle formule d'indexation des taux réglementés offre une visibilité accrue, l'effet d'une éventuelle rémunération des comptes courants exige un effort de modélisation sur au moins deux aspects : les montants en cause, d'une part, la fixation de leur rémunération, d'autre part. Ainsi, une conséquence éventuelle de l'introduction de la rémunération des comptes courants pourrait être l'augmentation du montant des dépôts à vue.

    niveau général de taux d'intérêt, ainsi que de l'intensité de la concurrence sur ces produits. L'indexation des taux de l'épargne réglementée et la levée de l'interdiction de rémunérer les dépôts à vue pourraient toutefois ne pas significativement modifier les conditions de la gestion ALM en France. Si la rémunération proposée était modérée, compte tenu du niveau actuel des taux d'intérêt et de la volonté déclarée de certains groupes de ne pas rémunérer ou de rémunérer faiblement les dépôts à vue, l'effet serait relativement faible au regard du composant « taux fixe » représentée par le coût de collecte (réseau d'agences, moyens alloués de façon générale). En outre, il est probable que la rémunération sera le plus souvent fixée par niveaux ajustables de taux fixes, et non par référence automatique à un indice externe, totalement variable, de taux. Il reste que la façon dont la rémunération des dépôts sera mise en oeuvre par les acteurs bancaires est encore incertaine. Des comportements trop dé-corrélés des contraintes de maîtrise du risque de taux global pourraient modifier sensiblement les caractéristiques, voire l'ampleur, de celui-ci.

    2.3.3. UN SUIVI POUR LE RISQUE DE TAUX

    La préoccupation première des superviseurs bancaires et, d'une manière générale, des autorités en charge de la stabilité financière est de s'assurer que les banques ont suffisamment de fonds propres pour se protéger d'une matérialisation éventuelle du risque de taux qu'elles supportent et que ce risque est correctement suivi et géré. Cette préoccupation s'inscrit aujourd'hui dans un contexte comptable et réglementaire renouvelé (cf. supra). En effet, le développement de valorisations comptables qui favorisent l'utilisation de données de marché, et donc l'éventualité d'une matérialisation plus fréquente et plus large du risque de taux, justifie un souci d'amélioration, de rationalisation et d'harmonisation du suivi interne de ce risque, par exemple dans le cadre de la mise en oeuvre du pilier 2 du nouveau ratio de solvabilité.

    2.3.3.1. LES EXIGENCES ACTUELLES

    L'amendement de Bâle I sur les risques de marché de 1996 n'avait introduit d'exigences en fonds propres que sur le risque de taux du portefeuille de négociation. L'hétérogénéité des pratiques des établissements en matière de risque de taux sur leur portefeuille bancaire reflète naturellement la diversité de leurs stratégies et de leurs structures de financement. La multiplicité des méthodes, notamment quant à l'évaluation

    du risque de taux sur les produits non échéancés comme les dépôts à vue, avait conduit les superviseurs à ne pas demander de charge en capital réglementaire sur le risque de taux du portefeuille bancaire. Le Comité de Bâle reste néanmoins convaincu de l'importance du risque de taux d'intérêt sur le portefeuille bancaire. L'attention des autorités de surveillance s'est donc portée sur la définition de principes de gestion de ce risque (Comité de Bâle, 1997). Ces principes ont été mis en oeuvre dans les réglementations nationales, notamment en France dans le règlement du CRBF n° 97-02 relatif au contrôle interne ; seules quelques autorités de contrôle ont institué une remise d'informations plus détaillées, dont l'Office of Thrift Supervision (OTS) aux États-Unis, la Commission bancaire et financière belge ou bien encore la Commission fédérale des banques suisses.

    2.3.3.2. APPORTS DU NOUVEAU RATION DE SOLVABILITE

    (RATIO Mc DONOUGH)

    Le nouveau ratio de solvabilité (Bâle II) améliore la prise en compte des risques (Thoraval et Duchateau, 2003), mais n'exige pas, au titre du pilier 1, de fonds propres réglementaires pour la couverture du risque de taux d'intérêt. En revanche, il inclut le suivi de ce risque de taux sur le portefeuille bancaire dans le pilier 2, dont l'objectif est de prendre en compte les risques dont le traitement reste difficilement harmonisable ou formalisable dans le cadre du pilier 1, avant d'aboutir, sous le contrôle du superviseur concerné, à un calcul de capital économique regroupant l'ensemble des risques, ceux couverts de manière harmonisée dans le cadre du pilier 1, et les autres risques appréhendés au titre du pilier 2. Dans ce cadre, les établissements financiers devront fournir à leurs superviseurs les résultats produits par leurs systèmes d'évaluation interne en anticipant un choc de taux d'intérêt standard, en l'occurrence une translation parallèle immédiate de 200 points de base. Aujourd'hui, 30 % des groupes bancaires appliquent l'approche recommandée par le Comité de Bâle, à savoir mesurer la sensibilité de leur capital économique à des chocs de taux d'intérêt.

    2.3.4. UNE SURVEILLANCE MACRO PRUDENCIELLE DU

    RISQUE DE TAUX

    d'indicateur universellement adopté pour la gestion ALM, alors qu'en matière de risques de marché il existe un consensus assez large, notamment pour utiliser des modèles de type VaR et de stress scenarii. Il semble toutefois indispensable, dans un environnement marqué par une volatilité certaine des valeurs financières, que les superviseurs bancaires et, d'une manière plus générale, les autorités en charge de la stabilité financière aient la vision la plus précise possible de la sensibilité du système bancaire au risque de taux, et de sa capacité à transmettre les évolutions de taux à l'ensemble de l'économie.

    Dans ce contexte, l'intérêt du dispositif Bâle II pour le suivi macro prudentiel du système bancaire est de fournir une méthodologie qui permet des analyses comparatives pertinentes relatives à la variation de la valeur économique des établissements de crédit suite à l'application d'un choc standard de taux d'intérêt. Il faut toutefois avoir conscience de ce que les résultats obtenus par ce type de calcul dépendent très largement des hypothèses sous-jacentes, elles-mêmes fonction des choix stratégiques retenus par les établissements. Il en est ainsi, par exemple, des conventions d'écoulement de certains produits (dépôts à vue, prêts épargne-logement), des modalités de prise en compte des options cachées ou encore des choix de modélisation. Aussi la standardisation des paramètres et la mise en place d'une fonction détaillée destinée au superviseur afin qu'il calcule le risque de taux sur le portefeuille bancaire ne font pas l'unanimité au sein des contrôleurs bancaires. Cette standardisation pourrait, certes, donner une mesure, homogène pour le système bancaire mais beaucoup moins fine, voire éloignée de la situation individuelle des banques. En effet, l'estimation des paramètres et le choix des modèles comportementaux sont fondés sur des études étayées par des données historiques adaptées à la situation individuelle des établissements et à leurs relations clientèle. La détermination et l'évolution de ces paramètres internes doivent être évaluées périodiquement par le contrôle interne des établissements.

    2.4. LE RISQUE DE CHANGE

    Crise des Subprime, marchés volatiles, accélération des changements : dans un contexte économique de plus en plus incertain, les banques doivent gérer des risques financiers croissants. Celles qui dépendent directement du commerce mondial sont notamment exposées à des risques de change qui ont un impact direct sur leurs résultats.

    Une banque est en situation de risque de change lorsqu'elle est en position de change ouverte. Le marché de change international se tien tout les jours ouvrable 24h/24 par téléphone entre les banques de la place. Soit directement de banque à banque soit par les intermédiaires. Les banques peuvent agir pour leur propre compte ou pour celui de leurs clients. Lorsqu'elles interviennent pour leur propre compte, elles peuvent agir soit pour se couvrir contre le risque de change soit pour réaliser des opérations d'arbitrage et de spéculation sur des horizons de court terme. L'intervention des banques sur le marché de changes se fait par l'intermédiaire des spécialistes appeler « combistes ». Dans ce cas en effet, elle peut subir une perte ou bénéficier d'un gain en raison d'une modification des taux de change (dévaluation ou réévaluation en changes fixes, appréciation ou dépréciation en changes flottants). Le 07 juillet 1997, les autorités tunisiennes franchissent le pas de la libéralisation de la politique de change et instaurent le marché de change à terme (forward). Ce nouveau mécanisme qui n'est plus le monopole de la BCT permettra aux opérateurs tunisiens et étrangers de couvrir leur risque de change inhérent aux opérations commerciales et financières internationales.

    2.4.1 LES OPERATIONS SUR LES MARCHES DES CHANGES

    · Couverture : protéger les créances et les dettes commerciales et financières contre les risques de baisse ou de hausse des cours des devises dans lesquelles elles sont libellées.

    · Spéculation : tirer profit d'une évolution anticipée du taux de change

    · Arbitrage : tirer profit d'une divergence non justifiée dans l'évolution des taux (réservées aux opérateurs qui peuvent accéder directement au marché)

    2.4.2 LA GESTION DES RISQUES DE CHANGE Les risques

    · On distingue 3 risques de change

    - Transaction : effets des variations du cours de devises sur des dettes/prêts commerciaux ou financier) effet sur le résultat de l'entreprise exposée

    - Consolidation : spécifique aux sociétés qui consolident les résultats de filiales étrangères dans leurs comptes ; s'effectuent au cours au comptant au moment o `u le bilan est établi) déforme `a la hausse ou `a la baisse les résultats des filiales

    Economique : englobe les 2 précédents + effets des fluctuations des changes sur les recettes (prix de vente) et les dépenses (prix d'achat des inputs) ; effets immédiats et sur long terme si mouvements longs des devises) affecte la valeur de l'entreprise

    · La gestion du risque de change est un processus qui comporte 5 étapes - détermination de la position de change

    - surveillance en temps réel de la position

    - évaluation de la probabilité de variation du taux de change

    - calcul des coefficients de risque

    - mise en oeuvre des techniques de couverture adéquates

    1. Détermination de la position de change : conversion dans une monnaie de référence des avoirs et engagements libellées en devises

    · Monnaie de référence : - si entreprise cotée en bourse, la monnaie dans laquelle les actions sont libellées

    - si cotation sur plusieurs places financières, la monnaie du marché où se réalise la majorité des transactions, ou celle des actionnaires contrôlant l'entreprise

    - si pas de cotation en bourse, monnaie du pays o`u l'entreprise est implantée, ou monnaie de la société mère si multinationale

    2. Surveillance de la position en temps réel :

    · nécessite d''etablir un tableau de la position de change - facturations commerciales (clients & fournisseurs) - opérations financières (prêts & emprunts en devises)

    - autres opérations commerciales et financières (redevances brevets/licences, soumissions aux appels d'offre, versements/perceptions d'intérêts/dividendes,. . .)

    - activité de négoce

    - commandes signées mais pas encore facturées, flux prévisionnels

    · établie chaque semaine/mois/année selon l'activité de la firme


    · lorsque plus de dettes que d'actifs dans une devise, la position de l'entreprise sur cette devise est qualifiée de courte

    · l'entreprise subit une perte en cas d'appréciation de la devise

    · inversement, lorsque la firme possède plus d'actifs que de dettes dans une devise, sa position est dite longue sur cette devise

    · l'entreprise enregistre un gain lorsque la devise s'apprécie

    · les positions diffèrent selon les devises et selon les horizons ; par ex, une entreprise peut-être en position courte sur le dollar `a 3 mois et longue `a 1 an et inversement sur le yen.

    3. Evaluation des risques auxquels l'entreprise est exposée

    · estimation de la variation probable du cours de chacune des devises constituant le tableau de position de change : `a 1 mois, le dollar devrait se déprécier de 10%, le yen s'apprécier de 15%, . . .

    · estimation de la probabilité avec laquelle ces évènements risquent de se produire (10%, 5%,. . .)

    4. Calcul des coefficients de risque = pourcentage de variation anticipée × probabilité affectée `a cet évènement

    5. Mise en oeuvre des opérations de couverture si coûts de l'opération sont en proportion < coefficients de risque.

    2.5. LE RISQUE SYSTEMATIQUE

    Selon D. Plihon, le risque systématique est la « possibilité que les difficultés rencontrées par un acteur ou marché financier dans un pays se propagent à l'ensemble du système et entraînent son effondrement ». M. Aglietta (la maîtrise du risque systématique international, 1998), souligne que le risque systématique résulte de l'agrégation des réponses rationnelles des agents économiques aux risques qu'ils perçoivent. Dans certaines conditions, l'agrégation de ces réponses accroît l'insécurité financière et monétaire au lieu de la réduire : on se trouve alors en situation de crise systématique. Le krach financier et bancaire de 1929 et celui de 2008 aux Etats-Unis est un exemple de

    crise systématique. Quant à F. Mishkin «un événement soudain et généralement inattendu qui secoue les marchés financiers et les empêche d'acheminer efficacement le flux de capitaux là où les opportunités d'investissement sont les meilleures ». Lorsque cela se produit, les entreprises et les investisseurs particuliers, à court de fonds, cessent d'investir ou de dépenser, et il s'ensuit un ralentissement de l'activité économique voire même une récession (c'est ce qui est en traine de se passé dans les économies développées et causé par la crise immobilière et bancaire de 2008 connu sous le nom de « subprime »).

    Dans un article qui sert aujourd'hui de référence sur le sujet, Olivier De Bandt et Phillip Hartman (2002) passent en revue les nombreuses définitions qui en sont données dans les travaux théoriques et empiriques des économistes. Cela les conduits à proposer une distinction entre :

    - le risque systémique au sens étroit correspondant à la probabilité d'un choc idiosyncrasique publication de « mauvaises nouvelles » sur une institution financière, voire même l'annonce de sa faillite ; chute des cours sur un marché financier à l'origine d'un phénomène de contagion avec des effets négatifs sur une ou plusieurs autres institutions financières ou marchés ;

    - le risque systémique au sens large correspondant à la probabilité d'un choc macroéconomique publication d'informations déclenchant un effet sur l'ensemble de l'économie ayant des effets sur un nombre important d'institutions financières et de marchés.

    2.5.1. LES EVENEMENTS SYSTEMATIQUES

    « Un événement systémique, au sens étroit du terme, consiste dans la publication de mauvaises nouvelles sur la situation d'une institution financière, pouvant même aller jusqu'à l'annonce de sa faillite, ou dans un krach sur un marché financier ce qui conduit à des réactions en chaîne avec des effets négatifs considérables sur une ou plusieurs autres institutions ou sur des marchés financiers, c'est-à-dire leur faillite ou leur krach » (De Bandt et Hartman, op. cit.). L'histoire économique nous apprend que la plupart des crises financières aux États-Unis ont commencé par la détérioration du bilan des banques, une forte hausse des taux d'intérêt (souvent provoquée par une hausse des taux d'intérêt à l'étranger), une chute importante du marché boursier et un accroissement de l'incertitude

    résultant de la faillite d'une importante firme financière ou non financière (Ohio Life Insurance & Trust Company en 1857, Northern Pacific Railroad et Jay Cooke & Company en 1873, Grant & Ward en 1884, National Cordage Company en 1893, Knickerbocker Trust Company en 1907, Bank of the United States en 1930). Des cas comparables se sont produits également dans les autres pays (par exemple, en Angleterre Overend Gurney en 1866 et Barings en 1890 et, en France, Union générale en 1882 et Banque nationale de crédit en 1932 en France). Aujourd'hui, différentes raisons non exclusives peuvent être à l'origine d'une crise bancaire généralisée : une libéralisation excessive du secteur, un choc négatif spécifique (par exemple, un choc boursier ou l'éclatement d'une bulle immobilière « le cas le plus récent est celui du subprime » aux Etats-Unis) ou une ruée sur les dépôts (plus rarement dans les pays développés).

    2.5.2. LES PANIQUES BANCAIRES EXPLIQUEES PAR LA THEORIE
    ECONIMIQUE

    On distingue dans la théorie économique deux grandes catégories de modèles pour expliquer les paniques bancaires. Dans la lignée de Diamond et Dybvig (1983), une première catégorie de modèles s'intéresse à l'instabilité des banques individuelles dans un système de réserve fractionnaire. Les banques y transforment des dépôts à court terme en investissements à long terme, avec une prime de liquidité, alors que les déposants font face à une externalité de remboursement en raison de l'existence due à une contrainte de service séquentiel (les retraits de dépôts se font conformément à une règle, premier arrivé, premier servi) et il n'y a pas de marché pour les investissements effectués par les banques. Une partie des clients des banques enregistrent un choc de liquidité et souhaitent retirer leurs dépôts rapidement. L'élément important ici est que la crainte de la multiplication de retraits préventifs par un nombre très important de déposant soit à l'origine d'une ruée aux guichets qui constitue une prophétie auto-réalisatrice. En raison du caractère aléatoire des retraits préventifs, une autre interprétation possible de ce type de modèles est que les ruées bancaires constituent des phénomènes aléatoires (dans le modèle de Diamond et Dybvig, la fonction des banques est de fournir des services de liquidité aux déposants en cas de chocs). Dans la seconde catégorie de modèles, les ruées aux guichets sont causées par la publication de nouvelles informations sur la viabilité des investissements effectués par les banques. Gorton (1985) montre que, dans une situation où l'information est

    complète, des ruées aux guichets peuvent être rationnelles et efficientes. Dans une situation d'information imparfaite, un bruit peut parfois être à l'origine de ruées rationnelles mais inefficientes.

    2.6. LE RIQUE DE CREDIT

    Le risque de crédit est le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur face à ses obligations, ou à la détérioration de sa solidité financière ou de sa situation économique au point de dévaluer la créance que l'établissement de crédit détient sur lui. On comprend clairement qu'il existe donc deux types de risque de crédit :

    - Un risque de défaut : C'est le risque qu'un emprunteur ne soit pas en mesure de faire face à ses engagements de paiement (incapacité d'honorer ses obligations de paiement des intérêts et/ou du principal d'une créance) ;

    - Un risque de dépréciation de la qualité de crédit : Ce risque est dû à la détérioration de la solidité financière de la contrepartie et par conséquent la qualité de la signature.

    En face de ce risque crédit, nous sommes en présence de deux natures de débiteur :

    - Un risque émetteur : Il s'agit d'un risque lié à un instrument "cash" : (obligations, billets de trésorerie, prêts bancaires, certificats de dépôts...).

    - Un risque de contrepartie : Ce risque est lié à un instrument "non cash" : (produits dérivés, garanties...)

    Le risque de crédit et la codification des relations entre prêteurs et emprunteurs étaient déjà au coeur des préoccupations des rois des premières civilisations. Il y a de cela 3800 ans, Hammourabi, roi de Babylone, au paragraphe 48 de son Code des lois, énonçait que, dans l'éventualité d'une récolte désastreuse, ceux qui avaient des dettes étaient autorisés à ne pas payer d'intérêt pendant un an. En fait, ce paragraphe 48, qui est souvent attribué par erreur au philosophe grec Thalès, qui a vécu 1200 ans après Hammourabi, est le premier, contrat d'option qui n'ait jamais été écrit. Le risque d'une mauvaise récolte était transféré de l'emprunteur au prêteur, créant ainsi un risque de crédit pour le prêteur.

    Dans l'industrie bancaire, à l'aube du XXIe siècle, le risque majeur demeure toujours et encore le risque de crédit. Il est important de garder à l'esprit que c'est l'absence de diversification et, pire encore, l'illusion de la diversification, qui sont à l'origine des problèmes éprouvés par les banques. Les mesures du risque de crédit sur des portefeuilles de prêts ont considérablement progressé, notamment avec la méthode de la VaR (Valu at Risk) qui représente la valeur en risque, transposée de l'univers des marchés à celui du portefeuille bancaire.

    2.7. LE RISQUE OPERATIONNEL a été officiellement défini et pris en compte dans le document soumis à consultation par le comité de Bâle (2001) comme le risque de pertes pouvant résulter de procédures internes inadéquates ou non appliquées, des personnes, des systèmes ou d'évènements externes. Ces évènements de risque sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou partielle des systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution de certains processus qu'ils soient internes ou externes à la banque.

    CONCLUSION:

    La croissance notable des PNB depuis 2007, grâce notamment au développement des produits bancaires aux particuliers et aux bonnes perspectives économiques, a permis à la majorité des banques de soutenir leurs efforts de provisionnement. Cette croissance est contrebalancée par la nécessité de moderniser les systèmes d'information des banques et densifier leurs réseaux d'agences pour certaines d'entre elles. Le rendement de l'actif (ROA) des banques tunisiennes tourne autour de 0,99% qui sont très loin aux normes prudentielles qui sont de 2%. Le rendement des fonds propres (ROE) des banques tunisiennes est de 8,45% qui sont d'une différence significative par rapport à celui des banques européennes qui est de 25%. Quand au ratio de couverture de risque, la tendance générale du secteur est à la baisse depuis 2003. Parmi toutes les banques qui constituent le secteur bancaire tunisien, seule la Banque de Tunisie qui essaye de s'aligner autour des normes européenne en ce qui concerne le ROA, c'est aussi la Banque de Tunisie qui à le ROE qui la rapproche des banques européennes. De même pour le ratio de couverture des risques, c'est la Banque de Tunisie qui gère très bien son risque de crédit et c'est aussi la plus stable parmi les restes. De ce fait, nous pouvions dire que la performance du secteur repose principalement sur la performance de la banque de Tunisie. Nous devrions assister à une amélioration notable des indicateurs de rentabilité dans le secteur,

    une fois que les niveaux de couverture requis seront atteints en 2009.

    Deuxième Chapitre

    ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DE LA

    PERFORMANCE DE LA FIRME BANCAIRE

    L

    e système bancaire tunisien n'a cessé de progresser en réponse aux changements de l'environnement et ce au moyen de la réforme des marchés des capitaux (comme par exemple la nouvelle loi no 2001-65 du 10 juillet 2001), la

    redéfinition de la profession bancaire et la restructuration des banques afin de consolider le secteur, améliorer la qualité des actifs, assainir le portefeuille des créances non performantes et faire face à la baisse des taux et à la faiblesse de l'activité économique. Ces deux derniers pèsent énormément sur la rentabilité du secteur. Le secteur bancaire tunisien compte à nos jours une vingtaine de banques, dont 11 cotées sur la place de Tunis. Les banques d'investissement créées conjointement avec des pays du Golfe dans les années 70 et 80 se sont transformées en banques universelles.

    A cela vient s'ajouter la mondialisation et la globalisation du monde de la Finance moderne, ce qui ne laisse point indifférent le secteur bancaire tunisien. Comme tout pays en voie de développement et enquête d'être sur le même diapason que les pays émergents voir développés, la Tunisie fait de son mieux pour maintenir ce cape en se dotant des normes et matériels plus performants dans la mesure de ses moyens. Notre travail sera reparti comme suit : la première section sera consacrée à l'architecture Actuelle du système bancaire tunisien, la deuxième section sera réservée au secteur bancaire tunisien et ses perspectives d'avenir et dans une dernière section on parlera de la mondialisation de l'activité bancaire.

    SECTION 1 : ARCHITECTURE ACTUELLE DU

    SYSTEME BANCAIRE TUNISIEN

    A la lumière de la nouvelle loi no 2001-65 du 10 juillet 2001, le système bancaire se compose essentiellement de la Banque Centrale, les Etablissements de Crédits, des Banques de Développements Mixtes et les Banques Offshore.

    1.1LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE (BCT)

    Elle est l'autorité de tutelle des banques. C'est la Banque des banques et aussi la Banque de l'Etat en définissant et en mettant en oeuvre la politique monétaire, elle assure la tenue du compte courant des banques, le service de compensation, le service information par le biais des centrales des chèques impayés et des risques. La fonction du prêteur en dernier ressort fût abandonnée avec le développement de l'économie de marché qui en assurera l'essentiel du besoin de refinancement du système bancaire.

    1.2 LES ETABLISSEMENTS DE CREDITS

    Les Etablissements de Crédits en activité sont constitués par les banques et les établissements financiers.

    - Les banques referment les banques dites auparavant banque commerciale agréées sous la loi no 67-51 réglementant la profession bancaire en qualité de banque de dépôt et les banques de développement transformées en banques Universelles. A la fin de 2004, les banques sont au nombre de dix sept : Banque Nationale Agricole (BNA), Société Tunisienne de Banque (STB), Union Internationale de Banques (UIB), Banque de l'Habitat (BH), Banque Franco-Tunisienne (BFT), Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), Banque du Sud (BS), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI), Banque de Tunisie (BT), Arab Tunisian Bank (ATB), Amen Bank (AB), CitiBank.NA et l'Arab Banking Corporation (ABC). La Tunisian Quatarian Bank (TQB), la Banque Tuniso-Koweitienne de Développement (BTKD) et la Banque de Tunisie et des Emirats d'Investissement (BTEI) ont réalisées leur transformation en banque commerciale, respectivement en mois d'avril et mai 2004.

    - Les établissements financiers regroupent les banques d'affaires, les établissements financiers de Leasing et les établissements financiers de Factoring. Toute fois les banques d'affaires agréées avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi bancaire no 2001-65 du 10 juillet 2001, sont autorisées à utiliser le terme « banque » dans leur dénomination sociale, documents et publicité, à condition d'ajouter, dans tous les cas, le terme « banque d'affaire ». Elles ont pour activité d'assurer des services de conseil et d'assistance en matière de gestion du patrimoine, de gestion financière et d'ingénierie financière et d'une manière générale tous les services destinés à faciliter la création, le développement, la restructuration et la privatisation des entreprises. Elles sont au nombre de deux : la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT) et l'International Maghreb Merchant Bank (IMMB). Les établissements financiers comprennent les établissements de leasing (10 établissements) et les établissements de Factoring (3 établissements).

    1.3 LES BANQUES DE DEVELOPPEMNT MIXTES

    Elles ont été créées pour la plus part, au début des années 80 dans le but d'assurer le financement de l'économie sous forme d'octroi de crédit à moyen et long terme à partir de leurs fonds propres et sur ressource d'emprunts interne te externe, à moyen et long terme. Elles ont pour activité d'octroyer de crédit à moyen et long terme et sous certaines conditions, des crédits à court terme, participer au capital de l'entreprise, collecter des dépôts dont la durée est supérieur à un (1) an, aussi, collecter des dépôts à vue de leur personnel et des entreprises dont elles détiennent la majorité du capital. Eu égard à leur vocation particulière d'instrument privilégié de mobilisation des ressources extérieurs au profit de la Tunisie, les banques mixtes de développement ne reçoivent pas des dépôts des résidents. Elles ont été au nombre de cinq (5) et récemment il n'en reste que deux : Banque Arab Tuniso-libyenne de Développement et de Commerce extérieur (BTL) et la Société Tuniso-saoudienne d'Investissement et de Développement (STUISID). Cette dernière sera transformée en un établissement de crédit en qualité de banque en 2005 avec un capital de 100 MDT. La BTL a assaini sont portefeuille suite à la création d'une société de recouvrement et l'émission d'un emprunt international de 30 millions de dollar. Ces décisions constituent un premier pas vers la transformation en banque universelle.

    1.4 LES BANQUES OFFSHORE

    L'activité des banques offshore consiste à collecter des dépôts auprès des non- résidents, quelle qu'en soit la forme et la durée. Accorder tout concours aux non-résidents et de souscription aux emprunts émis par ces derniers. Assurer les opérations de change manuel au profit de la clientèle. Effectuer en qualité d'intermédiaire agréé les opérations de change et de commerce extérieur de leur clientèle résidente. Elles sont soumises à ce titre aux même obligations que les intermédiaires agréés résidents. Il s'agit de : la CITIBANK (branche offshore), l'Union Tunisienne de Banque (UTB), Loan Investment company (LINC), Tunis International Bank (TIB), Beit Ettamouil Saoudi Ettounsi (NAIB), International Bank (ALUBAF), Arab Banking Corporation (ABC).

    Organigramme du Système Bancaire

    Source : Loupe sur le Secteur Bancaire en Tunisie par Elachaâl Mohyeddine de mars 2005

    S ECTION 2 : LE SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN ET

    SES PERSPECTIVES D'AVENIR

    1.2 LES PARTS DE MARCHES

    Il est clair que le nombre toujours élevé des banques en Tunisie empêche l'émergence d'une banque dominante sur la place de tunis. Mais, si l'on prend en considération le pôle détenu par l'État à savoir, la STB, la BNA, et la BH, celui-ci représente plus de 47% du marché en terme de crédits. Cette part de Parts de marché en termes de marché s'est maintenue en 2006 puisqu'elle se chiffrait à 46% en 2005. Pour ce qui est des autres banques, aucune n'est parvenue à augmenter sensiblement sa part de

    marché, et un statu quo quasi général a été observé dans le secteur bancaire entre 2005 et 2006.

    Parts de marché en termes
    d'encours de crédit

    2006

    2005

    STB

    17.6%

    17.0%

    BNA

    16.0%

    15.9%

    BH

    13.7%

    13.1%

    BIAT

    12.3%

    12.3%

    Amen Bank

    8.5%

    8.3%

    BT

    7.1%

    6.9%

    ATB

    5.4%

    4.9%

    UBCI

    4.7%

    4.5%

    BTE

    1.1%

    1.1%

    Source : Tunisie valeurs

    2.2 LES CREDITS

    L'encours total des crédits du secteur bancaire a enregistré une croissance de 7.5% en 2006, principalement due au développement des crédits aux particuliers. Plusieurs banques ont en effet procédé à un redéploiement de leurs équipes sur ce nouveau métier bancaire. La palme du secteur revient à l'ATB qui a vu ses crédits croître de plus de 17%.

    Le créneau des crédits aux particuliers présente un bon relais de croissance pour les banques dans un contexte où l'on assiste à un ralentissement important de l'investissement privé, et à la fragilité de certains grands groupes industriels tunisiens souffrant de sous-capitalisation. Il convient de signaler que cette nouvelle activité nécessite un réseau d'agences important, exigeant de lourds investissements dans les systèmes d'information. Les banques d'investissement récemment converties en banques commerciales auront du mal à concurrencer des banques à réseau déjà établi et opérationnel.

    3.2 LES RESSOURCES

    Du coté des ressources, les banques tunisiennes restent toujours très dépendantes des dépôts de la clientèle qui continuent de représenter près de 46% de leurs ressources.

    Les dépôts des banques ont enregistré une hausse de 11%, et les dépôts à vue une croissance de 15% par rapport à 2005. Cette composante des ressources reste très convoitée puisqu'elle n'est pas rémunérée. Ainsi, la croissance de cette ressource a permis aux banques de maîtriser leur coût des ressources qui s'est situé en 2006 à 3.36% (contre 3.31% en 2005).

    Source : Tunisie Valeurs

    La bonne performance des banques en terme de croissance des dépôts est principalement due au développement de leurs efforts commerciaux vers le démarchage des particuliers. Ces efforts ont notamment permis à l'ATB de se distinguer en décrochant la première place du secteur en terme de croissance des dépôts (+18%). Deux autres grandes banques ont aussi enregistré une croissance des dépôts supérieure à la moyenne sectorielle, il s'agit de la BH et la BIAT, respectivement 3ème et 4ème banques de la place.

    3.1.2 LE PROBLEMES DES CREANCES ACCROCHEES

    Il est évident que le niveau de créances classées des banques tunisiennes reste le principal souci des autorités monétaires. Il faut tout de même rappeler que les banques tunisiennes subissent à l'instar d'autres pays émergents, un lourd héritage.

    En effet, au lendemain de l'indépendance, les banques étaient appelées à financer la création d'un tissu économique et entrepreneurial quasi inexistant à l'époque. C'est ainsi que des piliers économiques comme le tourisme et l'industrie textile ont été développés.

    Aujourd'hui, la culture de crédits est toujours aussi forte. Les entreprises tunisiennes sont principalement des PME familiales sous capitalisées, très endettées et peu transparentes. Les différents opérateurs sur la place sont conscients de la menace que peut représenter le problème des créances accrochées sur la marche du développement du secteur.

    Les banques tunisiennes se sont clairement focalisées sur ce problème. La priorité a été donnée au renforcement des provisions, au détriment des bénéfices. Malgré l'amélioration du taux de créances accrochées qui est passé de 24% en 2003 à 19% en 2006, celui-ci reste à un niveau relativement élevé. Un réel effort de provisionnement est en train d'être fourni par les banques afin de se conformer aux exigences de la Banque Centrale.

    A deux ans de l'échéance fixée, seules la BH, l'UBCI, et la BT ont déjà atteint le niveau de couverture requis. Alors que la moyenne du secteur en termes de taux de couverture s'établit à seulement 54%, la BT se distingue par un taux de 95% à la clôture de l'exercice précédent, et vise les 100% en 2009. Quant à la STB, plus grande banque du pays, elle affiche un taux de 38%.

    Source : Tunisie Valeurs

    3.2.2 LES REVENUS BANCAIRE

    Le Produit Net Bancaire moyen du secteur a enregistré une croissance de 17% en 2006. Cette amélioration est essentiellement due à une croissance notable de la marge d'intérêt de près de 30 points de base, de 3.15% en 2005 à 3.46% en 2006. Cet accroissement de la marge d'intérêt s'explique essentiellement par :

    3.2.1.2 Le développement des services bancaires aux particuliers: Cette niche longtemps délaissée au profit du 'Corporate' permet aux banquiers d'appliquer des taux supérieurs à ceux des crédits accordés aux entreprises.

    3.2.2.2 L'importance des dépôts à vue dans les ressources des banques : Ces ressources sont quasi-gratuites, ce qui permet de diminuer les coûts de ressources, et conséquemment d'augmenter les marges.

    3.3.2 LA STRUCTURE DU PNB

    Le graphique ci-dessous montre un quasi statu quo dans la structure des PNB du secteur bancaire entre 2005 et 2006 : Aujourd'hui, malgré le développement des services bancaires à commissions, les intérêts génèrent toujours le plus gros des revenus des banques.

    Source : Tunisie Valeurs

    5.2 LA RENTABILITE

    La croissance notable des PNB en 2006 a permis aux banques de la place de soutenir leurs efforts de provisionnement. Cet assainissement se fait au détriment des principaux indicateurs de rentabilité, ce qui relègue les banques tunisiennes derrière leurs consoeurs étrangères en termes de profitabilité. La Rentabilité des actifs (ROA) du secteur s'établit à 0.7%, de même pour la rentabilité des fonds propres (ROE) qui se chiffre à 7.17%.

    Le paradoxe entre le bon niveau de croissance des PNB et les niveaux relativement bas des indicateurs de rentabilité s'explique par l'importance des montants affectés au titre des dotations aux provisions. Ce qui explique un coût du risque moyen du secteur élevé: aux alentours de 27%. (Coût du risque = Provisions/PNB).

    Source : Tunisie Valeurs

    Ce constat nous amène à penser que ces niveaux de rentabilité devraient nettement s'améliorer une fois que les banques se seront conformées aux exigences de la BCT en termes de taux de couverture. Mais des réserves doivent être exprimées quant aux démarches que certaines banques vont entamer pour se conformer à ces normes. En effet, nous devrions assister probablement à davantage d'opérations de cessions de créances aux sociétés de recouvrement, détenues dans la plupart des cas par les banques elles-mêmes, ce qui n'améliorait en rien les risques supportés par la banque si on raisonne en termes de chiffres consolidés du groupe.

    5.2 LA PRODUCTIVITE

    Le coefficient d'exploitation élevé peut aussi être imputé d'une part au fait que les banques investissent lourdement dans le développement de leurs réseaux d'agences et la mise à niveau de la qualité de leurs services (à l'instar de l'UBCI qui a doublé son réseau d'agences en 4 ans), et d'autre part, au fait que les salaires dans certaines banques se trouvent à des niveaux supérieurs à la moyenne tunisienne.

    SECTION 3 : LA VALIDATION EMPIRIQUE PAR LE

    MODELE THEORIQUE DE BROUKE (1989)

    De nombreuses études se sont penchées sur la question des déterminants de rentabilité des banques. Ryan (1972) a analysé les banques de taille moyenne. Short (1979) s'intéressa à la relation entre le profit des banques commerciales et la concentration au Canada, en Europe de l'Est et au Japon. Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992), ils se sont penchés sur le cas des banques de grande taille. Quant a nous, nous allons nous intéressés uniquement à des banques de dépôts tunisiennes, en se référant sur l'étude antérieur de Brouke (1089).

    3.1. PRESENTATION DES SOURCES, DE LA PERIODE ET DE

    L'ECHANTILLON RETENU POUR LE MODELE

    Notre travail empirique s'est basé sur des données collectées auprès de l'Association Professionnelle des Banques de Tunisie (APBT) et de chaque banque pris en compte dans l'échantillon. L'échantillon inclut les principales banques de dépôt de Tunisie (BT, BIAT, Amen Bank, UBCI, BH, BNA et la STB) sur une période de huit ans qui s'étale de 2000 à 2007. Toutes les banques dans notre échantillon sont observées sur une période entière, dans notre étude nous emploierons des données en panel.

    3.2. PRESENTATION DU MODELE A UTILISER

    La modélisation appropriée utilisée dans la littérature est la fonction linéaire. Short (1979) conclût que les fonctions linéaires modélisent aussi bien que d'autres types de

    fonctions. Nous adopterons donc la formulation linéaire de Bourke (1989). Ce modèle a été réutilisé par Molyneux and Thornton (1992).

    Yj,t = Cj,t +c1xj1 +c2xj2 + +ctxjt + åj,t

    Y est la variable expliquée

    C est une constante

    c1xj1 + c2xj2 + +ctxjt + åj,t sont les variables explicatives.

    åj,t ., termes d'erreur

    ?ROEj,t = C + C1FPAj,t + C2CMA + C3CTAj,t + åj,t ?ROAj,t = C + C1FPAj,t + C2CMAj,t + C3CTAj,t + ìj,t

    Le test d'hétéroscédasticité de White confirme l'absence de problème d'hétéro scédasticité dans les données internationales. En plus selon Bourke (1989), il n'y a pas de preuve d'existence ni de corrélations inter-temporelles des erreurs ni de différences significatives dans les termes de constantes par pays et par années.

    3.3. LES VARIABLES EXPLIQUEES

    Deux catégories de variables expliquées seront retenues dans notre analyse contrairement a Bourke (1989) qui a retenu trois:

    3.3.1. Le rendement des capitaux (Return on Equity) ROE : Il s'agit un ratio qui mesure la rentabilité des fonds propres de la banque. C'est le résultat net rapporté aux fonds propres. Nous utiliserons aussi le ratio du bénéfice avant impôt par rapport au total des réserves, des emprunts et du capital conformément à Bourke (1989).

    3.3.2. Le rendement des actifs (Return on Assets) ROA : est l'expression de la rentabilité des actifs de la banque. Il rapporte le résultat net au total du bilan.

    3.4. LES VARIABLES EXPLICATIVES

    Ces variables peuvent être regroupées en variables internes et externes. Notre travail se focalisera sur les variables internes. Nous testerons les relations entre la rentabilité et les variables indépendantes suivantes :

    3.4.1. LES DETERMINANTS INTERNES

    1. Les frais de personnel : Ils seront utilisés aussi bien dans leur forme

    structurelle que comme estimateur des frais généraux dont la fiabilité n'a pas été dépeinte dans nos données.

    2. Les ratios de liquidité

    3. Les ratios de capital:

     
     
     

    3.5 STATISTIQUE DESCRIPTIVE

     

    Eléments

    ROE

    FPA

    CMA

    CTA

    Mean

    11.04161

    0.012865

    0.111379

    0.095703

    Sum

    342.2900

    0.398800

    3.452760

    2.966800

    Median

    10.79000

    0.011900

    0.103900

    0.087900

    Maximum

    20.10000

    0.021800

    0.260500

    0.141400

    Minimum

    4.700000

    -0.017200

    0.010960

    0.068000

    Sum Sq. Dev.

    4329.995

    0.007624

    0.444549

    0.2991 12

    Std. Dev.

    4.283927

    0.009117

    0.044715

    0.022494

    Skewness

    0.100210

    -2.197429

    1.204214

    0.483230

    Kurtosis

    1.988494

    8.156006

    6.108585

    1.925064

    Jarque-Bera

    1.373445

    59.28643

    19.97411

    2.698979

    Probability

    0.503223

    0.000000

    0.000046

    0.259373

    Eléments

    ROA

    FPA

    CMA

    CTA

    Mean

    0.996250

    0.012689

    0.099380

    0.083302

    Sum

    55.79000

    0.710600

    5.565260

    4.664900

    Median

    0.815000

    0.014250

    0.093000

    0.080700

    Maximum

    3.100000

    0.021800

    0.260500

    0.141400

    Minimum

    0.080000

    -0.017200

    0.010960

    0.031800

    Sum Sq. Dev.

    76.72930

    0.014021

    0.645146

    0.420755

    Std. Dev.

    0.620095

    0.009538

    0.040915

    0.024181

    Skewness

    1.153782

    -2.157794

    1.239420

    0.519057

    Kurtosis

    4.108938

    7.002452

    6.459694

    2.792159

    Jarque-Bera

    15.29406

    80.83582

    42.26632

    2.615381

    Probability

    0.000477

    0.000000

    0.000000

    0.270444

    A la lumière des résultats obtenus dans ces deux tableaux, que ça soit de rendement des capitaux ou celui des actifs, nous remarquons qu'aucune des variables ne suivent une loi normale centrée et réduite. Pour qu'une variable suive une loi normale centrée réduite, il faut que son Skewness soit nul (0) et son kurtosis soit égal à 3.

    Nous constatons que le ROE moyen pour notre échantillon de sept banques est de 1104.161% avec une médiane de 1079.000%. Quant au ROA moyen de notre échantillon de sept banques, il est de 99.6250% avec une médiane de 81.5000%.

    3.6. RESULTAT DE LA VALIDATION EMPIRIQUE DU MODELE

    Afin de tester la compatibilité de nos données avec le modèle de Bourke (1989), nous procédons à des tests de spécification et d'homogénéité. Notre analyse en panel, conformément aux résultats des tests d'homogénéité et de spécification, sera faite avec un modèle à effets individuel fixe.

    Les tests de spécification nous suggèrent une analyse globale. Nous trouvons des résultats quelque peu différents de ceux de Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992). Ces résultats, bien que surprenants, sont assez difficiles à expliquer. Toutefois les commentaires suivants peuvent contribuer à la compréhension des ces différences :


    · Les données utilisées dans la présente analyse sont issues des états financiers obtenus soit directement auprès des banques, soit dès les déclarations de fin d'exercice. Quelques erreurs peuvent donc provenir de la qualité des données.


    · Nous avons travaillé sur les données brutes par banque contrairement à Short qui travaillait sur des données agrégées par pays.

    · Notre période d'analyse est de (8 ans): Bourke a travaillé sur 10 années. Toutefois Molyneux et Thornton ont travaillé sur la durée de quatre années.

    · Le nombre de banques étudiées (7 banques suivies sur les 8 ans) est faible. Molyneux et Thornton (1992) ont utilisé un échantillon de 671 banques en 1986, 1.063 en 1987, 1.371 en 1988 et 1.108 en 1989. Toutefois Bourke (1989) ne travailla que sur 90 banques mais sur une période de dix années.

    · Notre période d'analyse est récente (2000-2007) contrairement à celle de Molyneux et Thornton (1986-1989) ou encore celle de Bourke (1972-1981). Certains estimateurs peuvent avoir fortement évolué ces dernières années.

    Pour le rendement des capitaux on a :

    Variables

    Coefficient

    T. Statistique

    Probabilité

    C

    22.29174

    6.923719

    0.0000

    FPA

    -109.2112

    -1.496262

    0.1462

    CMA

    -50.72395

    -3.427485

    0.0020

    CTA

    -43.83947

    -1.602108

    0.1208

    R2

    0.451782

    R2adj

    0.390869

    F. Statistique

    7.416831

    L'équation peut s'écrire comme suit :

    ROEj,t = 22.29174 - 109.2112FPAj,t - 50.72395CMA - 43.83947CTAj,t

    Ce résultat montre que nôtre modèle est globalement significatif (F. Statistique = 7.416831).

    R2 et R2 ajusté sont les coefficients de détermination du modèle, ils nous renseignent respectivement sur la part de la variabilité de la variable endogène expliquée par la variabilité des variables exogènes et sur la qualité de l'ajustement.

    Selon les estimations ci-déçus nous remarquons que :

    variables exogènes (FPA, CMA et CTA). Les 54,8218% sont expliqués par des facteurs résiduels (c'est-à-dire par d'autres variables).

    R2adj peut être négatif. La littérature utilise plus le R2adj par rapport au R2 ; toutefois elle n'insiste pas sur les valeurs faibles obtenues.

    R2 ajusté = 0.390869 = 39,0869%, ce coefficient est également faible, ce qui montre que l'ajustement n'est pas de bonne qualité.

    Le coefficient FPA est égal à -109.2112. Il est statistiquement non significatif à 10% (Prob = 0.1462 > 10%).

    Le coefficient CMA est égal à -50.72395. Il est statistiquement significatif à 10%. (Prob = 0.0020 < 10%).

    Le coefficient CTA est égal à -43.83947. Il est statistiquement non significatif à 10%. (Prob = 0.1208 > 10%).

    Pour le rendement des actifs on a :

    Variables

     

    Coefficient

    T. Statistique

     

    Probabilité

    C

     

    0.516783

    1.821090

     

    0.0743

    FPA

     

    -16.57728

    -2.307981

     

    0.0250

    CMA

     

    -4.399718

    -2.534011

     

    0.0143

    CTA

     

    13.52988

    4.586303

     

    0.0000

     

    R2

     

    0.381929

     

    R2adj

     

    0.346271

     

    F. Statistique

     

    10.71093

    L'équation peut s'écrire comme suit :

    ROAj,t = 0.516783 - 16.57728FPAj,t - 4.399718CMA + 13.52988CTAj,t

    Ce résultat montre que nôtre modèle est globalement significatif (F. Statistique = 10.71093).

    R2 et R2 ajusté sont les coefficients de détermination du modèle, ils nous renseignent respectivement sur la part de la variabilité de la variable endogène expliquée par la variabilité des variables exogènes et sur la qualité de l'ajustement.

    D'après les estimations ci-déçus nous remarquons que :

    R2= 0.381929= 38,1929%, ce coefficient est faible, donc nous pouvons dire que 38,1929% de la variation de la variable endogène (ROA) est expliquée par la variation des variables exogènes (FPA, CMA et CTA). Les 61,8071% sont expliqués par des facteurs résiduels (c'est-à-dire par d'autres variables).

    R2 ajusté = 0.346271 = 34,6271%, ce coefficient est également faible, ce qui montre que l'ajustement n'est pas de bonne qualité.

    Le coefficient FPA est égal à -16.57728. Il est statistiquement significatif à 10%. (Prob = 0.0250 < 10%).

    Le coefficient CMA est égal à -4.399718. Il est statistiquement significatif à 5%. (Prob = 0.0143 < 5%).

    Le coefficient CTA est égal à 13.529 88. Il est statistiquement significatif à 1%. (Prob = 0.0000 < 1%).

    3.7. INTERPRETATION DES RESULTATS :

    A la lumière des résultats obtenus, nous remarquons que le modèle retenu est significatif à 1%, ceci explique que malgré la rude concurrence, et l'évolution sans relâche de l'environnement économique, les banques de dépôts tunisiennes restent performantes.

    Dans un premier temps, nous avons analysé l'impact du frais de personnel comme étant un déterminant interne de la performance bancaire. Les résultats de l'estimation du modèle (ROE) révèlent que la part du frais de personnel a un impact statistiquement non significatif sur la performance des banques tunisiennes.

    Cependant, le frais de personnel mesuré par le total de ses actifs a un impact négatif et statistiquement significatif (au seuil de 10% « ROA ») sur la rentabilité de ces actifs. Donc, à partir de l'estimation empirique, plus la banque est petite, plus sa performance est meilleure.

    En second lieu, nous avons trouvé que le ratio de liquidité à une influence positive sur la performance de la firme. La significativité à 5% témoigne de cette influence. Eu égard à cette estimation, nous pouvons conclure que les banques de dépôts tunisiennes les plus liquides détiennent des niveaux de capital le plus élevés, et de même celui du risque.

    Avec un T. Statistique de -1,602108 au niveau de rendement des capitaux (statistiquement non significatif à 10%). Et un T. Statistique de 4.586303 au niveau de rendement des actifs (statistiquement significatif à 1%), nous montre que les banques de

    dépôts tunisiennes sont beaucoup plus performantes quant on les estimes sur la base de leur rendement en actif, que sur leur rendement des capitaux.

    Ainsi nous pouvons dire que, les banques sont de plus en plus rentables qu'elles développent d'autres activités ou elles sont plus grandes. Ces résultats ont aussi été trouvés par Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992).

    CONCLUSION :

    Le secteur bancaire tunisien a nettement évolué depuis les années 80. Il a connu une nette amélioration dans tous ses domaines que ça soit juridique, informationnel ou matériel. La contribution des investisseurs étrangers et l'installation des banques étrangères sur le marché tunisien à contribuer à l'épanouissement du secteur et à donnée un coup de pousse à l'économie.

    La présente étude a été réalisée auprès d'un échantillon de sept banques tunisiennes cotées en bourses de Tunis, pour une durée de huit ans. L'objectif de notre étude était de savoir si les banques de dépôts tunisiennes sont performantes malgré la rude concurrence, et l'évolution sans relâche de l'environnement économique. Les résultats obtenus nous révèlent que globalement les banques de dépôts tunisiennes sont performantes.

    Certes, que la réorganisation de la profession et l'ouverture du capital aux grands opérateurs européens pourront bien introduire un développement qualitatif et quantitatif. La meilleure organisation, l'innovation, l'exploitation de l'information, la saine gestion des engagements, la filialisation de certaines activités (recouvrement et leasing), et l'ouverture sur l'environnement constituent les pistes propices à la réussite du pari de l'avenir.

    CONCLUSION GENERALE :

    L

    es banques ont subi de nombreux bouleversement durant ces dernières décennies : le changement de textes, l'utilisation des nouveaux instruments par la politique monétaire, l'apparition des techniques de financement nouvelles et

    très complexe..., l'objectif essentiel de notre étude est de savoir si les banques de dépôts tunisiennes sont performantes malgré la rude concurrence, et l'évolution sans relâche de l'environnement économique.

    Pour faire face à ces nouvelles mutations que subisse l'environnement bancaire, les banques doivent mettre en place des stratégies permettant d'assurer une performance satisfaisante. Pour ce faire, les dirigeants doivent s'interroger sur les déterminants de la performance financière des banques, et les moyens adéquats pour une meilleure gestion de risque.

    Pour y parvenir, nous avons entrepris dans un premier chapitre à présenter les déterminants de la rentabilité et du risque bancaire. Lequel à consacrer une première section aux déterminants de la rentabilité bancaire, des différents auteurs ont consacré des études à cette doctrine. Les auteurs qui se sont penchés sur la question, on a entre autres Haslam (1968) et Short (1979). La deuxième section a étudiée les outils de mesure du risque bancaire, nous avons remarqué qu'un bon nombre des auteurs se son penchés sur la question, Diamond & Dybving (1983), Gorton (1985) et Jaffe & Stiglitz (1990), elles mettent en évidence les différents risque courut par la banque dans la réalisation de ses activités.

    Le deuxième chapitre a étudié l'analyse empirique des déterminants de la performance de la firme bancaire, dans lequel la première section a été consacrée à une aperçue générale sur l'architecture actuelle du système bancaire tunisien. La section deux a traitée l'efficacité du secteur bancaire tunisien et ses perspectives d'avenir, elle a mis l'accent sur les parts de marchés des banques, leurs ressources, leurs revenus bancaire, leurs structure de PNB, leurs rentabilité et leurs productivité. La section trois a fait l'objet d'une étude empirique, nous avons pris comme échantillon sept banques de dépôts tunisiennes, pour une durée de huit ans. L'objectif de cette validation empirique est d'étudié l'impact du frais de personnel, du ratio de liquidité et du ratio de capital sur la

    performance financière de la firme bancaire (du point de vu de rendement des actifs et des capitaux). Les résultats obtenus nous révèlent que globalement les banques de dépôts tunisiennes sont performantes.

    Néanmoins, nous avons remarqué que certaines variables ne sont pas significatives en ce qui concerne le rendement des capitaux (le frais de personnel et le ratio de capital).

    BIBLIOGRAPHIE:

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    2. RAPPORTS

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2000

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2001

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2002

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2003

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2004

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2005

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2006

    4 Rapport annuel de l'association professionnelle des banques tunisiennes, 2007

    3. SITES :

    http/ / www.bna.com.tn

    http/ / www.bh.com.tn

    http/ / www.tunisievaleurs.com.tn






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