Déterminants De La Performance Financière
Des
Firmes Bancaires
Ousmane Ali SOUGUI
Université Privée
Montplaisir-Tunis
E-mail : alisherdami@
yahoo.fr
Résumé :
La finance a été au centre des recherches
économiques depuis l'époque des classiques jusqu'à nos
jours. Elle fascine tous genre de personne de tous âge, qu'ils vivent
dans les rues de Manhattan ou au fond de villages. L'objectif de ce
mémoire est d'analyser les déterminants de la performance des
firmes bancaires en Tunisie entre 2000 et 2007. Suivant une méthodologie
de panel avec modèle à effets individuels fixes, nous montrons la
diversité des réponses du système bancaire tunisien face
aux variations de certains déterminants. Après une étude
économétrique sur un échantillon de huit banques de
dépôts tunisiennes, nos résultats révèlent
que les mécanismes de déterminants de la performance
financière des firmes étudiées (le frais de personnel, le
ratio de liquidité et le ratio de capital) jouent un rôle
déterminant dans le processus de création de la valeur de
marché des banques tunisiennes.
Mots clés : Banque, Rentabilité,
Déterminants, Méthodologie, Tunisie
INTRoDUCTION GENERALE :
L
a Finance peut être défini comme « science
de la gestion des patrimoines individuels, des patrimoines d'entreprises, ou
des deniers publics » [le petit la rousse 2007]. Depuis les temps les
plus anciens, elle a fait partie intégrante de
l'économie. Elle a connu un bon nombre de changement en
allant de la grande révolution industrielle du 1 9ème
siècle, à la globalisation et la mondialisation du système
en passant par les grandes crises financières qu'a connues
l'humanité.
Dans le système bancaire, l'activité
traditionnelle consiste à collecter les fonds (dépôts)
auprès des agents excédentaires pour le mettre à la
disposition de ceux qui sont dans le besoin (prêter). Cette
manière classique de faire a été rendue encore plus
complexe par la création de la bourse, par la mondialisation
financière et sans parler des multiples crises qu'à connu le
monde depuis la grande crise de 1924.
Le décloisonnement qui conduit de plus en plus à
la déspécialisation des activités bancaires par
l'élimination des barrières aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur du secteur bancaire, fait
perdre à la banque une partie de ses positions
privilégiées J.M. Sahut, (2000).
Quignon (2005), montre que les nouveaux changements dans
l'environnement ont eu un effet négatif et ont causé de
difficultés aux institutions financières et
particulièrement aux banques. Pour faire face à ces changements,
des nouvelles technologies ont vu le jour.
Selon Tufano (2002), le développement technologique a
détruit les barrières existantes entre les pays et les
différents secteurs de l'économie, le phénomène de
« désintermédiation » s'instaure, via le quel les
entreprises se financent à partir du marché et non à
partir des banques. Eu égard à cette façon de faire, les
banques ont été obligées de changer leurs fonctions d'une
manière partielle et leurs outils afin de survivre. Les banques entament
d'autres fonctions génératrices de profits et qui sont
risquées (pratique d'arbitrage de taux sur le marché
monétaire, gestion des portefeuilles de titres pour son compte et celui
de ses clients...) afin de lui permettre d'accroître sa performance et
à survivre dans ce nouvel environnement. Comme l'activité
bancaire comporte un nombre
impressionnant des risques. Plusieurs méthodes et
théories ont vu le jour pour protéger la firme bancaire contre
ces risques.
Plusieurs moyens de gestion de risque bancaire on
été mis en place, tels que les assurances de dépôts
et les règles prudentielles (Bâle I&II) mis en place, ces deux
modes de contrôle ne son pas exclusifs l'un de l'autre, ils se
complètent et ils sont tous le deux élémentaire dans un
environnement caractérisé par l'incertitude découlant de
l'asymétrie d'information et de l'imperfection Barth, Caprio et Levine
(2001). Malgré ces moyens de gestion de risque et par souci de
profitabilité ou par difficulté d'adaptation de leurs techniques
à des activités de plus en plus sophistiquées, complexes
et risquées dans un environnement de globalisation, les banques prennent
des positions importantes sur le marché. Elles sont animées par
l'enjeu de maximisation de valeurs de marché à la recherche de
couple idéal rentabilité-risque.
La performance des firmes bancaires et leurs
déterminants deviennent un enjeu important, dans ce contexte de
différentes mutations qui imposent la restructuration des
systèmes bancaires qui fragilisent de nombreux établissements
financier. En effet, les systèmes bancaires méritent une
attention particulière, car les problèmes bancaires qui
surviennent sont de nature à générer des risques
systématiques importants, qui auront des répercussions non
seulement sur l'environnement économique local, mais également
dans d'autres pays et cela dû à l'intégration croissante
des marchés financiers. L'exemple le plus récent de cet
état de fait est la crise immobilière de l'été 2007
(subprime).
C'est dans cette optique que nous allons étudier les
déterminants de la performance des firmes bancaire d'une manière
générale, et en particulier le cas des banques de
dépôts tunisiennes. La problématique de notre travail est
la suivante : les banques de dépôts tunisiennes sont-elles
performantes malgré la rude concurrence, et l'évolution sans
relâche de l'environnement économique ? Pour ce faire, notre
travaille sera reparti en deux grands chapitres.
Dans un premier chapitre, nous allons exposer les
déterminants de la rentabilité et du risque bancaire, dans lequel
nous développerons des différentes études
théoriques de la littérature financière. La
première section sera réservée aux déterminants de
la rentabilité bancaire. Quant à la section deux, elle relatera
les outils de mesure du risque bancaire.
Dans un deuxième chapitre, nous allons nous
intéresser à l'analyse empirique des déterminants de la
performance de la firme bancaire. Le quel sera reparti en trois sections. La
première section présentera l'architecture actuelle du
système bancaire tunisien, la deuxième section sera
réservée au secteur bancaire tunisien et ses perspectives
d'avenir, quant à la section trois, elle sera consacrée à
la validation empirique qui déterminera si les banques tunisiennes sont
performantes par les biais des ratios ROA et ROE.
Premier Chapitre
LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE ET DU
RISQUE BANCAIRE
INTRDUCTION :
D
epuis toujours la Finance en générale et le
secteur bancaire en particulier ont été au coeur de
l'activité économique et de ses divers niveaux
d'évolution. A cet égard, il y a eu un bon nombre de
théories et de méthodes pour illustré
cet état de fait. Au cours des trente dernières
années, les recherches consacrées à la relation entre le
rendement d'un actif et celui de son risque ont pris une extension
considérable. Les prix Nobel (1990) en économie comme H.
Markowitz et W. Sharpe leurs travaux portent essentiellement sur la relation
entre le rendement et le risque. Par la même occasion on peut citer les
études telles que Levine (1996) montrent que l'efficacité des
intermédiaires financiers peut aussi influencer la croissance
économique. En outre on trouve également certaines études
établissent une relation entre la rentabilité des banques et les
taux d'intérêts. Mise à part ces théories et
méthodes précédemment citées, on a aussi un nombre
conséquent d'études qui se sont penchées sur la question
des déterminants de rentabilité des banques. On a entre autres :
Ryan (1972) a analysé les banques de taille moyenne ; Short (1979)
s'intéressa à la relation entre le profit des banques
commerciales et la concentration au Canada, en Europe de l'Est et au Japon et
quant à Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992), ils se sont
penchés sur le cas des banques de grande taille.
Notre travail sera reparti en trois sections : la section
première parlera des déterminants de la performance et de la
rentabilité bancaire sous tout ses aspects ; la section deux sera
réservée aux différents risques bancaire qui peuvent
influencer la
rentabilité et enfin la troisième section sera
consacré à la validation empirique des données recueillies
au niveau des banques et du modèle théorique retenu.
SECTION 1 : LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE
BANCAIRE
La rentabilité est un rapport entre les gains et les
fonds engagés. Elle mesure l'aptitude d'une opération
économique à produire un flux de revenus actualisé
supérieur aux dépenses engagées. Quant à la
rentabilité financière, elle est une évaluation de la
rentabilité qui tient compte seulement des capitaux propres de
l'institution en question (une banque, une entreprise...).
1.1.APPROCHE THEORIQUE
Le secteur financier est indispensable pour toute nation afin
de lui assurer une économie en bonne santé qui répond aux
besoins et ambitions des principaux acteurs économique qui constitue
cette économie. Il remplit un bon nombre de fonctions importantes pour
l'économie. Les exigences des acteurs économiques ont conduit
à de nombreuses mutations au niveau des prestations.
La rentabilité d'un établissement de
crédit représente son aptitude à dégager de son
exploitation des gains suffisants, après déduction des
coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre
durablement son activité. Elle est issue du processus de transformation
au sens large (telles que sur les contreparties, les taux
d'intérêt, les devises ou les échéances) mis en
oeuvre par les établissements de crédit dans le cadre de leur
fonction d'intermédiation.
1.2. LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE
Dans le jargon de la finance et celle de la littérature
économique, les déterminants de la rentabilité bancaire
sont regroupés en facteurs externes et internes à la banque.
L'estimation de la plupart des facteurs internes indiqués par la
littérature se fait à partir de données difficilement
généralisables. En effet l'on peut trouver des données
pour une zone donnée qui ne sont pas comparables de façon
internationale Haslam (1968).
D'autres variables dont les données sont disponibles et
suggérées par la littérature sont les ratios de capital et
de liquidité, les prêts / Dépôts, les pertes sur
emprunts d'exploitation et certains frais généraux Short (1979.
Ce sont en général des facteurs liés à la gestion.
Quant aux facteurs externes, ils ne sont pas sous le contrôle direct de
la gestion mais sous celui d'autres institutions. La littérature
suggère plusieurs facteurs susceptibles d'influencer la
rentabilité des banques (comme : la taille, le risque bancaire, la
concurrence...).
1.3. MESURE DE LA RENTABILITE
Les autorités prudentielles utilisent plusieurs
instruments d'appréciation de la rentabilité. Ces derniers se
répartissent en trois grandes catégories Nouy D. (1992). Une
première approche consiste à mettre en évidence les soldes
intermédiaires de gestion. Cela permet d'identifier les
éléments ayant concouru à l'obtention du résultat
final. Ces soldes sont globalement le produit net bancaire, le produit global
d'exploitation, le résultat brut d'exploitation, le résultat
d'exploitation et le résultat net. La seconde approche de mesure de
rentabilité consiste à analyser les coûts, les rendements
et les marges. Cela est essentiellement motivé par la
nécessité de prendre en compte l'ensemble de l'activité
bancaire, y compris les activités de service et de hors-bilan, et le
souci de calculer un indicateur simple et facilement utilisable dans les
comparaisons internationales. La troisième approche comprend l'ensemble
des ratios d'exploitation calculés afin de mettre en évidence les
structures d'exploitation. Il s'agit notamment du coefficient global
d'exploitation qui montre de façon synthétique la part des gains
réalisés qui est absorbée par les coûts fixes; Le
coefficient de rentabilité (return on equity, ROE) qui
exprime le rendement du point de vue de l'actionnaire et ne recoupe pas
forcement les besoins de l'analyse financière; Le coefficient de
rendement (return on assets, ROA) qui exprime de façon
assez globale le rendement des actifs. L'inconvénient de sa
référence au total de bilan est qu'elle ne fait aucune
différence entre les actifs malgré les risques non convergents;
l'indicateur de fragilité financière qui doit être
relativisé comme indicateur de poids des risques; et, du ratio de
solvabilité (Ratio de Cooke) qui est destiné à mesurer la
solvabilité.
janvier 1993 les banques doivent respecter un ratio de 8%
entre le total de leurs actifs (pondérés par le risque de non
recouvrement des créances) et leur fonds propres. Il s'agit d'un ratio
de solvabilité qui contraint les banques à réduire leur
crédit et/ou à augmenter leur fonds propres. Un nouveau ratio
prudentiel est en cours d'adoption : il s'agit du ratio Mac Donough.
1.4. LES PRINCIPAUX RESULTATS DE L'ACTIVITE
BANCAIRE 1.4.1. LE PRODUIT NET BANCAIRE PNB :
Le produit net bancaire (PNB) est un indicateur qui rend
compte de l'ensemble des activités de la banque (dans ses
différentes fonctions, d'intermédiation, de marché, etc.)
et détermine sa marge brute. Le PNB s'obtient donc en soustrayant
à la somme des produits d'exploitation la somme des charges
d'exploitation.
Les principaux composants du PNB sont :
- Les intérêts perçus sur la clientèle
et ceux versés aux tiers,
- Les produits du portefeuille titres et des participations,
- Les autres produits d'exploitation bancaire (essentiellement
les commissions de services).
PNB
|
BT
|
BIAT
|
Amen B.
|
UBCI
|
BH
|
BNA
|
STB
|
2000
|
69.914.000
|
135.457.997
|
64.660.000
|
62.268.000
|
80.312.081
|
124.460.000
|
140.216.000
|
2001
|
74.548.000
|
149.148.724
|
77.699.000
|
66.190.000
|
84.484.297
|
131.060.000
|
135.686.000
|
2002
|
83.380.000
|
157.791.000
|
72.125.000
|
64.655.000
|
93.620.279
|
133.416.000
|
124.236.000
|
2003
|
83.475.000
|
158.306.000
|
77.976.000
|
62.670.000
|
86.416.901
|
131.781.000
|
116.916.000
|
2004
|
81.519.000
|
168.525.000
|
78.926.000
|
64.780.000
|
104.892.114
|
135.619.000
|
124.236.000
|
2005
|
89.908.000
|
178.509.000
|
92.414.000
|
68.836.000
|
123.270.286
|
147.937.000
|
143.637.000
|
2006
|
110.326.000
|
212.067.000
|
98.519.000
|
73.481.000
|
145.260.582
|
175.948.000
|
182.727.000
|
2007
|
115.894.000
|
228.627.000
|
114.921.000
|
81.982.000
|
168.931602
|
191.231.000
|
206.548.000
|
Graphique I :
Comme on peut le constater sur le graphique
ci-déçus, la BIAT affiche le PNB moyen le plus
élevé de ses homologues avec un maximum de 173553965,1 dinars en
2007, contrairement de l'UBCI qui a le PNB moyen le plus bas
c'est-à-dire 68107750 dinars.
Graphique II :
Cette figure retrace l'évolution du produit net
bancaire du secteur de la période allant de 2000-2007. Le produit net
bancaire a connu une évolution significative pendant ces huit
dernières années. Il est passé de 96755439,71 dinars en
2000 à 158304943,1 dinars en 2007.
Les commissions sur services sont de plus en plus
recherchées par les banques pour améliorer leur
rentabilité et parce qu'elles ne sont pas sensibles aux variations de
taux.
A noter que le produit global d'exploitation (PGE)
agrège au PNB des produits et des charges relatives à des
activités qui ne relèvent pas d'opérations bancaires au
sens de la loi de 1984 (locations d'immeubles par exemple).
1.4.2. LE RESULTAT : BRUT D'EXPLOITATION, COURANT
AVANT IMPOT, NET - Pour les banques, le résultat brut
d'exploitation (RBE) est égal au PNB (le cas échéant au
PGE) diminué des charges de structure. Il est un indicateur de
référence de l'activité bancaire proprement dite (hors
provisions et éléments exceptionnels). Le coefficient net
d'exploitation est un ratio important qui rapporte les charges de structure au
PNB (il mesure la part du PNB qui est consommée par ces charges : il est
préférable qu'il soit nettement inférieur à
70%).
- Le résultat courant avant impôt est égal au
RBE diminué des dotations aux provisions et des pertes sur
créances irrécupérables, il prend donc en compte le risque
de contrepartie.
- Enfin, le résultat net tient compte des produits et
charges exceptionnels, des dotations ou des reprises au fonds pour risques
bancaires généraux, et de l'impôt sur les
sociétés.
1.4.3. LA RENTABILITE : ROE, ROA :
Pour exprimer l'évolution de la rentabilité,
deux critères sont les plus souvent utilisés : le coefficient de
rentabilité financière (Return on Equity ROE) et le coefficient
de rentabilité économique (Return on Asset ROA).
- Le retour sur fonds propres (Return on Equity, ROE) est un
ratio qui mesure la rentabilité des fonds propres de la banque. C'est le
résultat net rapporté aux fonds propres.
Une autre manière de calculer le ROE est la suivante :
Avec :
> MP = Marge de profit = Bénéfices nets
après impôt / Revenus totaux > RA = Rendement de l'actif=
Revenus totaux / Actifs totaux moyens > LF = Levier financier = Actifs
totaux moyens/ Fonds propres moyens
Le ROE exprime la rentabilité de point de vue des
actionnaires puisqu'il met en évidence le rendement de leurs
investissements. Cependant cet indicateur, peut donner une fausse image de la
rentabilité, car un fort coefficient de rentabilité
financière peut provenir d'un faible niveau de fonds propres.
- Le retour sur actifs (Return on Assets, ROA) est l'expression
de la rentabilité des actifs de la banque. Il rapporte le
résultat net au total du bilan.
L'inconvénient de cet indicateur est, d'une part qu'il
place la totalité des actifs sur un même plan, alors que les
risques correspondant à chaque actif sont différents. D'autre
part, il néglige les activités hors bilan qui prennent de plus en
plus de l'ampleur ces dernières années.
Pourquoi cette référence récurrent aux
« fonds propres » ? C'est que l'activité de banque est
affectée par des risques, pour elle-même et pour ses clients : les
profits de la banque doivent servir non seulement à
rémunérer ses actionnaires, mais aussi à renforcer les
dits fonds propres, dernier recours en cas de réalisation du risque.
1.5. LES NORMES DE GESTION : LES RATIOS DETERMINANTS DE
LA
RENTABILITE BANCAIRE
La réglementation bancaire fait obligation aux banques
de respecter des normes de gestion sous forme notamment de ratios
(liquidité, solvabilité,...). Ces normes sont destinées
à sécuriser l'ensemble du système bancaire, ainsi que
l'amélioration de la performance des banques.
1.5.1. LE RATIO DE LIQUIDITE
Son respect doit permettre aux banques de faire face à
leurs exigibilités à court terme avec leurs utilisations (ou
emplois) de même durée. L'ensemble des crédits
inférieurs à un mois doit être supérieur aux
ressources de la même durée.
1.5.2. LE RATIO DE SOLVABILITE (ou Cooke)
Il concerne le renforcement des fonds propres et leur
solvabilité. Les fonds propres et les fonds assimilés doivent
être supérieurs à 8 % des risques crédit de la
banque (engagements pondérés par les risques crédit et
pays plus équivalent risque crédit hors bilan).
1.6. LE RATIO D'EXPLOITATION
1.6.1. LE RATIO DE RENTABILITE ECONOMIQUE
(ROA)
C'est la rentabilité de l'actif total de la banque. Ce
ratio est un indicateur du rendement et de la profitabilité de la
banque.
ROA
|
BT
|
BIAT
|
Amen Bank
|
UBCI
|
BH
|
BNA
|
STB
|
2000
|
1,91
|
1,28
|
1,42
|
1,6
|
0,95
|
0,81
|
1,20
|
2001
|
2,08
|
1,26
|
1,47
|
1,67
|
0,77
|
0,73
|
1,06
|
2002
|
2,1
|
0,8
|
0,83
|
0,71
|
0,63
|
0,46
|
0,46
|
2003
|
2
|
0,73
|
1,39
|
0,69
|
0,57
|
0,43
|
0,46
|
2004
|
2
|
0,48
|
0,91
|
0,93
|
0,61
|
0,080
|
0,12
|
2005
|
2,1
|
0,52
|
0,91
|
0,58
|
0,66
|
0,19
|
0,82
|
2006
|
2,3
|
0,51
|
0,82
|
0,96
|
0,76
|
0,36
|
0,46
|
2007
|
3,1
|
0,44
|
1,06
|
1,16
|
1,30
|
0,56
|
0,62
|
Données collectées auprès de l'APBT et de
chaque banque
Le rendement de l'actif des banques Tunisiennes tourne autours de
0.99% en 2007. Cette moyenne est en dessous des normes prudentielles qui sont
de 2%.
La tendance générale du secteur est à la
baisse. Sauf la BT qui essaye de s'aligner autour des normes
européennes. On peut conclure que la BT sait bien exploiter la
croissance de ses actifs. Cela peut être expliqué par la
composition du PNB, qui montre que la part des commissions est très
faible.
Cette figure représente l'évolution moyenne du
ratio de rentabilité économique du secteur bancaire en Tunisie,
on constate qu'il est une très grande différence entre le ROA
moyen des banques. La tendance du secteur est très bien illustrée
par le graphique, l'unique banque qui à un ratio de rentabilité
économique raisonnable est la Banque de Tunisie (BT). Via ce graphique
on peut affirmer que l'unique banque en Tunisie qui à la maitrise du
ratio de rentabilité économique et qui sait bien exploiter la
croissance de ses actifs est bien la Banque de Tunisie (BT).
1.6.2. LE RATIO DE RENTABILITE FINANACIERE
(ROE)
Le Return on Equity (ROE) est devenu un ratio de communication
financière pour attirer les investisseurs. Le ROE se définit de
manière très simple :
Cependant cet indicateur peut donner une fausse image de la
rentabilité parce qu'un fort coefficient de rentabilité
financière peut provenir d'un faible niveau des fonds propres.
ROE
|
BT
|
BIAT
|
Amen Bank
|
UBCI
|
BH
|
BNA
|
STB
|
2000
|
15,07
|
12,7
|
17,18
|
12,33
|
11,90
|
6,70
|
11,50
|
2001
|
16,07
|
14,7
|
16,63
|
12,35
|
11,43
|
6,76
|
9,76
|
2002
|
16,2
|
9,45
|
9,33
|
4,80
|
8,85
|
4,22
|
4,60
|
2003
|
13,9
|
9,04
|
14,52
|
4,75
|
8,57
|
4,22
|
4,32
|
2004
|
13,4
|
6,57
|
9,31
|
6,74
|
9,11
|
0,90
|
1,25
|
2005
|
13,4
|
6,71
|
9,23
|
4,70
|
9,57
|
2,29
|
8,48
|
2006
|
14,4
|
5,54
|
8,85
|
8,47
|
11,47
|
4,41
|
4,97
|
2007
|
20,1
|
5,06
|
10,79
|
10 ,65
|
15,85
|
7,27
|
6,87
|
Données collectées auprès de l'APBT et de
chaque banque
On constate d'après le tableau 2 que le rendement des
fonds propres des banques de dépôt est encore faible. La tendance
générale du secteur est à la baisse depuis 2002. La BT est
la seule banque qui a pu garder un niveau de rendement des fonds propres qui la
rapproche un peu des banques européennes dont le rendement des fonds
propres est d'environ 25% . Quant à la BNA, elle accuse une stagnation
en 2002-2003 avec un rendement sur fonds propres de 4,22% et enchaine les
baisses pour les années qui suivent et avec une très forte baisse
en 2004 pour reconnaitre ensuite une hausse significative en 2007. Cependant,
le rendement moyen des fonds propres des autres banques à la fin de
l'exercice 2007 est de 8.45%. Graphiquement on aura :
Cette figure nous montre une fois de plus à quel point les
banques on du mal à avoir la maîtrise des ratios, l'unique banque
qui a un niveau acceptable du Return on Equity ROE moyen sur la période
2000-2007 est la Banque de Tunisie. Les restes des banques n'ont pas seulement
attient le niveau requis, mais ils en sont très loin de ce niveau.
1.7. LE RATIO DE COUVERTURE DES RISQUES (RCR) OU RATIO
Mc
DONOUGH
Le ratio de couverture des risques fait un rapport entre les
fonds propres, composés d'un noyau dur (capital et réserves) et
d'éléments complémentaires tels que les provisions et les
titres subordonnés, et l'actif du bilan et les engagements hors bilan
pondérés aux risques. Ce rapport ne doit, en principe, pas
excéder 8% c'est-à-dire que pour un actif total de 100, la banque
doit avoir au moins 8 de fonds propres.
Il est possible de constater que dans le tableau qui suit nous
nous limitons à six banques au lieu de sept et la période sera de
2000-2005 au lieu de 2000-2007. Ceci est indépendant de notre
volonté, car les données qui servent à la
détermination du ratio de couverture des risques ne sont pas disponible
dans leur totalité.
RCR
|
Amen Banque
|
BT
|
BIAT
|
UBCI
|
BNA
|
STB
|
2000
|
10
|
12,33
|
10,3
|
10,5
|
11,9
|
10,85
|
2001
|
10,50
|
13,36
|
9,40
|
11,3
|
9,94
|
11,23
|
2002
|
9,50
|
16,21
|
9,20
|
14
|
9,01
|
11,27
|
2003
|
9,40
|
17,33
|
8,90
|
15,83
|
9,38
|
10,35
|
2004
|
9,06
|
18,14
|
7,725
|
14,39
|
10,32
|
9,83
|
2005
|
9,51
|
18,79
|
8,01
|
13,02
|
9,84
|
9,106
|
Source : Rapports annuels de l'APBT et de chaque banque
Graphique V :
Il est évident que la tendance générale
du secteur est à la baisse depuis 2003. Malgré cela, on constate
que le ratio de couverture des risques est en moyenne sur ces six
dernières années et pour ces six banques égales à
12%, supérieur à la norme prudentielle fixée par la banque
centrale, soit 8%.
banque paraît la plus stable, et ses excellents
résultats réalisés au cours de ces dernières
années sont le fruit d'un respect de plus en plus affirmé des
règles et normes prudentielles, en plus de sa maîtrise bien
planifiée des risques qu'elle encoure. Graphiquement on aura :
Graphique VI :
Ce graphique illustre très bien à quel point les
banques sont vulnérables vis-à-vis du risque encouru. Parmi ces
six banques, ya une qui sort un peu du lot, c'est la Banque de Tunisie. C'est
l'unique banque qui gère très bien son risque de crédit et
c'est aussi la plus stable parmi les restes.
SECTION 2 : LES OUTILS DE MESURE DU RISQUE
La stabilité et la solvabilité du système
bancaire sont une condition sine qua non pour le bon fonctionnement du
système financier. Le risque peut se définir comme un danger
éventuel plus ou moins prévisible. La caractéristique
propre du risque est donc l'incertitude temporelle d'un évènement
ayant une certaine probabilité de survenir et de mettre en
difficulté la banque. Le risque inhérent au secteur bancaire se
distingue par sa multiplicité et par son caractère
multidimensionnel ne pouvant être mesuré par un seul indicateur.
Les banques gèrent les risques de crédit et de taux par des
opérations sur les marchés de produits dérivés
où elles échangent différents instruments (contrats
financiers à terme, options sur instruments de dette, swaps de taux
d'intérêt, etc.). Elles effectuent aussi divers types
d'opérations, certaines de nature spéculative sur le
marché des changes.
Toutes ces activités de marché, bien que
hautement profitables sont dangereuses, un problème spécifique
à la gestion de ces activités réside dans le fait que les
courtiers qui effectuent des opérations sur les marchés peuvent
être incités à prendre des risques excessifs. Parmi ces
risques on peut citer le risque de la liquidité, le risque de
marché, le risque de taux d'intérêt, les risque de change,
le risque systématique, le risque de crédit et celui
opérationnel.
2.1. LE RISQUE DE LIQUIDITE
Le risque de liquidité est le risque auquel s'expose un
opérateur, dont la situation économique peut être saine,
mais qui n'est pas en mesure de faire face à ses obligations en raison
d'une perturbation du marché ou d'une profondeur insuffisante de ce
marché.
« La liquidité, c'est la confiance. Si la
confiance des investisseurs est particulièrement mise à mal, le
manque de liquidité lié à un choc peut se
révéler particulièrement imprévisible »
(Gouverneur de la FED de New York, Kevin Warsh.).
Durant une période de stress sur le marché,
déclenchée par une forte baisse des prix, selon Andrew Large, il
n'est pas certain que le système bancaire sera capable de faire face
à une augmentation temporaire de la demande de liquidité sans
entraîner des perturbations.
La manière la plus naturelle de justifier l'existence
des banques est leur rôle dans l'assurance de liquidité.
Néanmoins, cette structure fragile de capital n'est pas stable, car le
service de transformation de maturité est une source de
vulnérabilité, notamment quand un grand nombre de
déposants décident d'un coup de retirer. Habituellement, les
banques sont capables de répondre aux retraits à travers leurs
liquidités. Les retraits quotidiens sont généralement bien
anticipés et une réserve de fonds adéquate est
conservée. Le risque de liquidité n'est donc pas le risque qu'il
y ait beaucoup de retraits, mais le risque que ces retraits soient non
anticipés.
Car les besoins de liquidité ne sont pas parfaitement
corrélés entre les banques, la satisfaction des demandes de
retrait justifie la mise en place du marché interbancaire. Au niveau
microéconomique, c'est par le biais de ce marché que les
institutions financières redistribuent leur surplus de liquidité
vers les banques en déficit. Au niveau
macroéconomique, le marché interbancaire contribue
au développement de l'intermédiation financière et
à l'amplification des interdépendances entre les banques.
La contribution du marché interbancaire au renforcement
de la stabilité financière est incontestable, mais il faut
toutefois remarquer qu'il favorise la propagation des difficultés
expérimentées par une banque à d'autres institutions
financières.
C'est ce qu'on appelle le mécanisme de la boule de neige
ou du petit choc qui se propage dans toute l' 'economie bancaire.
2.2. LE RISQUE DE MARCHE
Le risque de marché est le risque de pertes auquel
s'expose une banque sur un marché du fait des variations des cours. Ce
risque est donc lié à la volatilité des cours et à
l'importance des positions prises par les opérateurs.
Les risques généraux d'exploitation : les
résultats d'une banque sont sensibles à différents
facteurs parmi les quels les plus significatifs sont le prix du pétrole
généralement exprimé en dollar, le taux de change,
notamment celui du dollar par rapport à l'euro. Toutes les
activités de la banque sont sensibles à des titres divers et dans
des proportions variables aux évolutions de la parité du dollar
contre l'euro.
Les risques relatifs aux activités de
trésoreries : la gestion des risques relatifs aux activités de
trésorerie et aux instruments financiers de taux et change obéit
à des règles strictes définies par la direction de la
banque et qui prévoient la centralisation systématique en
direction centrale des liquidités, des positions et de la gestion des
instruments financiers. La gestion s'organise autour des services
spécialisés d'intervention sur les marchés et de
contrôle des opérations de trésorerie. Le service
contrôle assure la surveillance quotidienne des limites, des propositions
et effets de variation des résultats. Il procède à la
validation des instruments financiers et le cas échéant, effectue
des analyses de sensibilité. Pour limité les risques, les banques
utilisent la plus du temps des instruments dérivés simple.
La gestion du risque de change : les banques on pour
politique de couvrir systématiquement leurs positions de change
bilancielle par rapport au monnaies fonctionnelles de chacune des
entités concernées qui sont principalement l'euro, le dollar
U.S.A, la livre sterling, le yen, la couronne
norvégienne... Pour les activités commerciales, la couverture de
revenu et coûts en devises étrangères s'effectue
essentiellement par des opérations de changes au comptant et parfois
à terme. Quant à la couverture des flux prévisionnels on
aura recours à des options.
2.3. LE RISQUE DE TAUX D'INTERÊT
La principale source de rentabilité d'une banque
réside dans le taux d'intérêt qu'elle applique à sa
clientèle. Plus ce taux est élevé plus est
élevé le rendement, mais il reste néanmoins un
problème de maintien de la clientèle et de faire face à la
concurrence. Pour que les clients restent fidèles, il faudra leur
accorder un taux d'intérêt sur les prêts inférieurs
à celui des concurrents et un taux supérieur sur leurs
placements. Pour pouvoir faire des bénéfices et rester
maître du jeu, les banques offres plus d'avantage sur les placements des
comptes courants et ainsi elles arrivent à maximiser leur profit tout en
gardant leur clientèle. Le risque de taux d'intérêt se
défini comme l'éventualité pour un établissement de
crédit de voir sa rentabilité affectée par
l'évolution des taux d'intérêts.
L'évolution des taux d'intérêt
présente la particularité d'avoir potentiellement des impacts
micro et macroéconomiques importants. La connaissance de leurs effets
sur les intermédiaires financiers est déterminante pour
l'appréciation de la stabilité financière. Mais cette
indispensable analyse globale du risque de taux d'intérêt et son
intégration dans une réglementation quantitative, à
l'instar de ce qui existe pour d'autres types de risque, est rendue
extrêmement délicate, voire impossible, par le lien étroit
entre la mesure de ce risque et les caractéristiques financières
(type d'activité, mode de financement) et stratégiques
(couverture des expositions ou prise de positions volontaires)
spécifiques à chaque établissement de crédit et
donc peu propices à un traitement uniformisé. Il n'en demeure pas
moins que l'importance relative de ce risque au sein de chaque
établissement et l'incidence potentielle d'une éventuelle
propagation à l'ensemble de l'économie appellent naturellement
les superviseurs bancaires et, plus généralement, l'ensemble des
autorités en charge de la stabilité financière à
suivre ces questions de très près. Cet intérêt est
accru aujourd'hui dans la mesure où l'évolution de
l'environnement financier, réglementaire et comptable est susceptible
d'accroître la sensibilité de certains établissements
à ce risque. Outre l'enrichissement des informations disponibles sur
la
gestion actif-passif (Assets Liabilities Management - ALM) des
établissements concernés (organisation, systèmes
d'évaluation du risque, stratégies de couverture), les analyses
réalisées ont consisté à apprécier, à
partir de simulations ad hoc (stress tests), leur capacité de
résistance à un retournement soudain et de grande ampleur des
taux d'intérêt, scénario dont la probabilité ne peut
pas être totalement écartée, en raison du niveau
historiquement bas de ces taux. L'éventualité d'une
matérialisation plus fréquente et plus large de ce risque via le
développement de valorisations comptables qui favorisent l'utilisation
de valeurs de marché justifie, toutefois, un besoin
d'amélioration, de rationalisation et d'harmonisation du suivi interne
du risque de taux, en particulier dans le cadre de la mise en oeuvre du pilier
2 du nouveau ratio de solvabilité.
2.3.1. PERTINENCE DU RISQUE DE TAUX
2.3.1.1. UN RISQUE INHERENT A L'ACTIVITE
BANCAIRE
Le rôle d'intermédiaire financier des
établissements de crédit les expose structurellement au risque de
transformation ou de taux, en finançant des actifs à long terme
avec des dépôts ou d'autres formes de financements souvent
libellés à court terme. Cette situation s'explique par deux
catégories d'arguments (réexaminés par Maes, 2004). En
premier lieu, les intermédiaires financiers subissent naturellement, du
fait de leur activité, des impasses de maturité et/ou de taux car
les acteurs non financiers sont adverses au risque (ils sont structurellement
prêteurs à court terme et emprunteurs à long terme) et ont
aussi, traditionnellement, peu facilement accès à l'information
sur la qualité des emprunteurs à long terme. Ils doivent passer
par des intermédiaires, les banques, mieux à même de
gérer les problèmes résultant de l'information imparfaite
sur les emprunteurs (Jaffe et Stiglitz, 1990), d'arbitrer différentes
demandes de prêts et d'assurer un suivi des projets d'investissement.
Cela permet de limiter le risque de voir mis en oeuvre un projet
«déviant» par rapport à celui qui a été
originellement contracté, et de protéger ainsi les fonds des
déposants (agents prêteurs). En outre, les déposants
disposent, en théorie, de moyens de pression sur la façon dont
les banques sélectionnent et gèrent les projets d'investissement:
ils sont en mesure de retirer leurs fonds à tout moment (« paniques
bancaires »). Ainsi, entre les activités de crédit, d'une
part, et la collecte des dépôts, d'autre part, il existe une
réelle complémentarité économique
(Diamond et Dybvig, 1983). En second lieu, les banques peuvent
choisir de s'exposer volontairement à des impasses de taux
potentiellement annulées ou réduites par une utilisation
d'instruments de couverture, soit parce que leur prévision
d'évolution de la courbe des taux d'intérêt diffère
de celle du marché, soit parce qu'ils jugent la prime de risque
attractive. Il est intéressant de noter que, bien que le risque de taux
d'intérêt ait toujours existé, puisqu'intrinsèque
à la fonction de transformation des banques, la gestion de ce risque n'a
été introduite qu'à une date relativement récente
dans les pratiques de gestion interne de ces dernières. En effet,
l'ampleur de ce risque s'est accrue en raison de la plus grande
volatilité des taux d'intérêt depuis la fin du
système de taux de change fixes de Bretton Woods et la libération
des mouvements de capitaux. La matérialisation du risque de taux dans le
compte de résultat intervient par le biais des marges
d'intérêt sur les opérations bancaires.
En outre, la valeur actuelle des actifs, passifs et
éléments de hors bilan est modifiée du fait de l'impact de
l'évolution des taux sur les valeurs des flux futurs de ces
différents éléments. Aussi une gestion efficace et
prudente du risque de taux est-elle un facteur essentiel de la qualité
de la gestion interne et, concomitamment, de la solidité des banques et
de la stabilité du système bancaire. Ce suivi interne est
d'autant plus important que la complexité du sujet, qui trouve son
origine dans la diversité des produits (options « cachées
») et des hypothèses comportementales (l'échéance
effective d'un dépôt à vue), ne permet pas de mettre en
oeuvre une réglementation relative au risque de taux harmonisée
au niveau européen ou international. Or, aujourd'hui, l'environnement de
la gestion de ce risque est susceptible d'évoluer rapidement et justifie
une attention accrue de la part des superviseurs bancaires et, d'une
manière plus générale, des autorités en charge de
la stabilité financière.
2.3.2. UN ENVIRONNEMENT NON STABILISE : UN
CONTEXTE DE TAUX D'INTRÊT BAS
La situation actuelle est marquée par des taux
historiquement encore très bas dans bon nombre de pays du G 10. Cette
configuration est inhabituelle ; les établissements doivent donc bien
apprécier leur capacité à absorber les effets d'un
éventuel retournement de tendance. Le déclenchement d'un
mouvement de hausse pourrait avoir des
conséquences immédiates sur les marges de
transformation en augmentant les coûts de refinancement
généralement plus rapidement que les rendements des actifs, en
raison de la transformation de maturité effectuée par les
banques. Or, les concours à taux fixe ou à taux variable avec une
période de révision supérieure à un an
représentaient 66 % de l'ensemble des concours (accordés aux
résidents et au bilan) au 30 septembre 2004. Surtout, la composante
principale et la plus dynamique de ces concours était constituée
par les crédits à l'habitat (50 % du total) et, de mi-2003
à mi-2004, les nouveaux crédits de ce type ont été
octroyés à des taux bas, situés généralement
dans une fourchette allant de 4,20 % à 4,30 %, contre des taux moyens de
4,76 % pour la zone euro en septembre 2004. Dans ce contexte, en l'absence
d'une gestion ALM adaptée permettant de mesurer finement leur exposition
et de couvrir le risque de taux, les établissements de crédit
pourraient, en cas de retournement des taux, subir un effet de ciseaux puisque
le coût des ressources augmenterait alors que les produits
d'intérêt seraient pour une large part figés.
2.3.2.1 UN CADRE REGLEMENTAIRE EVOLUTIF :
Tout comme leurs homologues européennes, les banques
françaises financent une proportion importante de leurs actifs par des
dépôts à vue et à terme. Les dépôts
(hors ceux des autres institutions financières et des administrations
centrales et hors zone euro) représentaient, au 31 octobre 2004, 24,1 %
du total de bilan agrégé des institutions financières et
monétaires (IFM) en France et 30,1 % de celui des I FM dans la zone
euro. Dans les deux cas, ce pourcentage est relativement stable depuis 1999.
Cette stabilité peut toutefois être amenée à
changer, notamment en raison d'évolutions structurelles touchant les
dépôts comme, par exemple, le volume de ces derniers ou
l'écart de rémunération entre les taux de marché et
ceux des dépôts. Si la nouvelle formule d'indexation des taux
réglementés offre une visibilité accrue, l'effet d'une
éventuelle rémunération des comptes courants exige un
effort de modélisation sur au moins deux aspects : les montants en
cause, d'une part, la fixation de leur rémunération, d'autre
part. Ainsi, une conséquence éventuelle de l'introduction de la
rémunération des comptes courants pourrait être
l'augmentation du montant des dépôts à vue.
niveau général de taux d'intérêt,
ainsi que de l'intensité de la concurrence sur ces produits.
L'indexation des taux de l'épargne réglementée et la
levée de l'interdiction de rémunérer les
dépôts à vue pourraient toutefois ne pas significativement
modifier les conditions de la gestion ALM en France. Si la
rémunération proposée était modérée,
compte tenu du niveau actuel des taux d'intérêt et de la
volonté déclarée de certains groupes de ne pas
rémunérer ou de rémunérer faiblement les
dépôts à vue, l'effet serait relativement faible au regard
du composant « taux fixe » représentée par le
coût de collecte (réseau d'agences, moyens alloués de
façon générale). En outre, il est probable que la
rémunération sera le plus souvent fixée par niveaux
ajustables de taux fixes, et non par référence automatique
à un indice externe, totalement variable, de taux. Il reste que la
façon dont la rémunération des dépôts sera
mise en oeuvre par les acteurs bancaires est encore incertaine. Des
comportements trop dé-corrélés des contraintes de
maîtrise du risque de taux global pourraient modifier sensiblement les
caractéristiques, voire l'ampleur, de celui-ci.
2.3.3. UN SUIVI POUR LE RISQUE DE TAUX
La préoccupation première des superviseurs
bancaires et, d'une manière générale, des autorités
en charge de la stabilité financière est de s'assurer que les
banques ont suffisamment de fonds propres pour se protéger d'une
matérialisation éventuelle du risque de taux qu'elles supportent
et que ce risque est correctement suivi et géré. Cette
préoccupation s'inscrit aujourd'hui dans un contexte comptable et
réglementaire renouvelé (cf. supra). En effet, le
développement de valorisations comptables qui favorisent l'utilisation
de données de marché, et donc l'éventualité d'une
matérialisation plus fréquente et plus large du risque de taux,
justifie un souci d'amélioration, de rationalisation et d'harmonisation
du suivi interne de ce risque, par exemple dans le cadre de la mise en oeuvre
du pilier 2 du nouveau ratio de solvabilité.
2.3.3.1. LES EXIGENCES ACTUELLES
L'amendement de Bâle I sur les risques de marché
de 1996 n'avait introduit d'exigences en fonds propres que sur le risque de
taux du portefeuille de négociation.
L'hétérogénéité des pratiques des
établissements en matière de risque de taux sur leur portefeuille
bancaire reflète naturellement la diversité de leurs
stratégies et de leurs structures de financement. La multiplicité
des méthodes, notamment quant à l'évaluation
du risque de taux sur les produits non
échéancés comme les dépôts à vue,
avait conduit les superviseurs à ne pas demander de charge en capital
réglementaire sur le risque de taux du portefeuille bancaire. Le
Comité de Bâle reste néanmoins convaincu de l'importance du
risque de taux d'intérêt sur le portefeuille bancaire. L'attention
des autorités de surveillance s'est donc portée sur la
définition de principes de gestion de ce risque (Comité de
Bâle, 1997). Ces principes ont été mis en oeuvre dans les
réglementations nationales, notamment en France dans le règlement
du CRBF n° 97-02 relatif au contrôle interne ; seules quelques
autorités de contrôle ont institué une remise
d'informations plus détaillées, dont l'Office of Thrift
Supervision (OTS) aux États-Unis, la Commission bancaire et
financière belge ou bien encore la Commission fédérale des
banques suisses.
2.3.3.2. APPORTS DU NOUVEAU RATION DE
SOLVABILITE
(RATIO Mc DONOUGH)
Le nouveau ratio de solvabilité (Bâle II)
améliore la prise en compte des risques (Thoraval et Duchateau, 2003),
mais n'exige pas, au titre du pilier 1, de fonds propres réglementaires
pour la couverture du risque de taux d'intérêt. En revanche, il
inclut le suivi de ce risque de taux sur le portefeuille bancaire dans le
pilier 2, dont l'objectif est de prendre en compte les risques dont le
traitement reste difficilement harmonisable ou formalisable dans le cadre du
pilier 1, avant d'aboutir, sous le contrôle du superviseur
concerné, à un calcul de capital économique regroupant
l'ensemble des risques, ceux couverts de manière harmonisée dans
le cadre du pilier 1, et les autres risques appréhendés au titre
du pilier 2. Dans ce cadre, les établissements financiers devront
fournir à leurs superviseurs les résultats produits par leurs
systèmes d'évaluation interne en anticipant un choc de taux
d'intérêt standard, en l'occurrence une translation
parallèle immédiate de 200 points de base. Aujourd'hui, 30 % des
groupes bancaires appliquent l'approche recommandée par le Comité
de Bâle, à savoir mesurer la sensibilité de leur capital
économique à des chocs de taux d'intérêt.
2.3.4. UNE SURVEILLANCE MACRO PRUDENCIELLE DU
RISQUE DE TAUX
d'indicateur universellement adopté pour la gestion
ALM, alors qu'en matière de risques de marché il existe un
consensus assez large, notamment pour utiliser des modèles de type VaR
et de stress scenarii. Il semble toutefois indispensable, dans un environnement
marqué par une volatilité certaine des valeurs
financières, que les superviseurs bancaires et, d'une manière
plus générale, les autorités en charge de la
stabilité financière aient la vision la plus précise
possible de la sensibilité du système bancaire au risque de taux,
et de sa capacité à transmettre les évolutions de taux
à l'ensemble de l'économie.
Dans ce contexte, l'intérêt du dispositif
Bâle II pour le suivi macro prudentiel du système bancaire est de
fournir une méthodologie qui permet des analyses comparatives
pertinentes relatives à la variation de la valeur économique des
établissements de crédit suite à l'application d'un choc
standard de taux d'intérêt. Il faut toutefois avoir conscience de
ce que les résultats obtenus par ce type de calcul dépendent
très largement des hypothèses sous-jacentes, elles-mêmes
fonction des choix stratégiques retenus par les établissements.
Il en est ainsi, par exemple, des conventions d'écoulement de certains
produits (dépôts à vue, prêts
épargne-logement), des modalités de prise en compte des options
cachées ou encore des choix de modélisation. Aussi la
standardisation des paramètres et la mise en place d'une fonction
détaillée destinée au superviseur afin qu'il calcule le
risque de taux sur le portefeuille bancaire ne font pas l'unanimité au
sein des contrôleurs bancaires. Cette standardisation pourrait, certes,
donner une mesure, homogène pour le système bancaire mais
beaucoup moins fine, voire éloignée de la situation individuelle
des banques. En effet, l'estimation des paramètres et le choix des
modèles comportementaux sont fondés sur des études
étayées par des données historiques adaptées
à la situation individuelle des établissements et à leurs
relations clientèle. La détermination et l'évolution de
ces paramètres internes doivent être évaluées
périodiquement par le contrôle interne des
établissements.
2.4. LE RISQUE DE CHANGE
Crise des Subprime, marchés volatiles,
accélération des changements : dans un contexte économique
de plus en plus incertain, les banques doivent gérer des risques
financiers croissants. Celles qui dépendent directement du commerce
mondial sont notamment exposées à des risques de change qui ont
un impact direct sur leurs résultats.
Une banque est en situation de risque de change lorsqu'elle
est en position de change ouverte. Le marché de change international se
tien tout les jours ouvrable 24h/24 par téléphone entre les
banques de la place. Soit directement de banque à banque soit par les
intermédiaires. Les banques peuvent agir pour leur propre compte ou pour
celui de leurs clients. Lorsqu'elles interviennent pour leur propre compte,
elles peuvent agir soit pour se couvrir contre le risque de change soit pour
réaliser des opérations d'arbitrage et de spéculation sur
des horizons de court terme. L'intervention des banques sur le marché de
changes se fait par l'intermédiaire des spécialistes appeler
« combistes ». Dans ce cas en effet, elle peut subir une perte ou
bénéficier d'un gain en raison d'une modification des taux de
change (dévaluation ou réévaluation en changes fixes,
appréciation ou dépréciation en changes flottants). Le 07
juillet 1997, les autorités tunisiennes franchissent le pas de la
libéralisation de la politique de change et instaurent le marché
de change à terme (forward). Ce nouveau mécanisme qui n'est plus
le monopole de la BCT permettra aux opérateurs tunisiens et
étrangers de couvrir leur risque de change inhérent aux
opérations commerciales et financières internationales.
2.4.1 LES OPERATIONS SUR LES MARCHES DES
CHANGES
· Couverture : protéger les créances et les
dettes commerciales et financières contre les risques de baisse ou de
hausse des cours des devises dans lesquelles elles sont libellées.
· Spéculation : tirer profit d'une évolution
anticipée du taux de change
· Arbitrage : tirer profit d'une divergence non
justifiée dans l'évolution des taux (réservées aux
opérateurs qui peuvent accéder directement au marché)
2.4.2 LA GESTION DES RISQUES DE CHANGE Les
risques
· On distingue 3 risques de change
- Transaction : effets des variations du cours de devises sur
des dettes/prêts commerciaux ou financier) effet sur le résultat
de l'entreprise exposée
- Consolidation : spécifique aux
sociétés qui consolident les résultats de filiales
étrangères dans leurs comptes ; s'effectuent au cours au comptant
au moment o `u le bilan est établi) déforme `a la hausse ou `a la
baisse les résultats des filiales
Economique : englobe les 2 précédents + effets
des fluctuations des changes sur les recettes (prix de vente) et les
dépenses (prix d'achat des inputs) ; effets immédiats et sur long
terme si mouvements longs des devises) affecte la valeur de l'entreprise
· La gestion du risque de change est un processus qui
comporte 5 étapes - détermination de la position de change
- surveillance en temps réel de la position
- évaluation de la probabilité de variation du taux
de change
- calcul des coefficients de risque
- mise en oeuvre des techniques de couverture
adéquates
1. Détermination de la position de change : conversion
dans une monnaie de référence des avoirs et engagements
libellées en devises
· Monnaie de référence : - si entreprise
cotée en bourse, la monnaie dans laquelle les actions sont
libellées
- si cotation sur plusieurs places financières, la
monnaie du marché où se réalise la majorité des
transactions, ou celle des actionnaires contrôlant l'entreprise
- si pas de cotation en bourse, monnaie du pays o`u l'entreprise
est implantée, ou monnaie de la société mère si
multinationale
2. Surveillance de la position en temps réel :
· nécessite d''etablir un tableau de la position de
change - facturations commerciales (clients & fournisseurs) -
opérations financières (prêts & emprunts en devises)
- autres opérations commerciales et financières
(redevances brevets/licences, soumissions aux appels d'offre,
versements/perceptions d'intérêts/dividendes,. . .)
- activité de négoce
- commandes signées mais pas encore facturées,
flux prévisionnels
· établie chaque semaine/mois/année selon
l'activité de la firme
· lorsque plus de dettes que d'actifs dans une devise,
la position de l'entreprise sur cette devise est qualifiée de courte
· l'entreprise subit une perte en cas d'appréciation
de la devise
· inversement, lorsque la firme possède plus
d'actifs que de dettes dans une devise, sa position est dite longue sur cette
devise
· l'entreprise enregistre un gain lorsque la devise
s'apprécie
· les positions diffèrent selon les devises et
selon les horizons ; par ex, une entreprise peut-être en position courte
sur le dollar `a 3 mois et longue `a 1 an et inversement sur le yen.
3. Evaluation des risques auxquels l'entreprise est
exposée
· estimation de la variation probable du cours de
chacune des devises constituant le tableau de position de change : `a 1 mois,
le dollar devrait se déprécier de 10%, le yen s'apprécier
de 15%, . . .
· estimation de la probabilité avec laquelle ces
évènements risquent de se produire (10%, 5%,. . .)
4. Calcul des coefficients de risque = pourcentage de variation
anticipée × probabilité affectée `a cet
évènement
5. Mise en oeuvre des opérations de couverture si
coûts de l'opération sont en proportion < coefficients de
risque.
2.5. LE RISQUE SYSTEMATIQUE
Selon D. Plihon, le risque systématique est la «
possibilité que les difficultés rencontrées par un acteur
ou marché financier dans un pays se propagent à l'ensemble du
système et entraînent son effondrement ». M. Aglietta (la
maîtrise du risque systématique international, 1998),
souligne que le risque systématique résulte de
l'agrégation des réponses rationnelles des agents
économiques aux risques qu'ils perçoivent. Dans certaines
conditions, l'agrégation de ces réponses accroît
l'insécurité financière et monétaire au lieu de la
réduire : on se trouve alors en situation de crise systématique.
Le krach financier et bancaire de 1929 et celui de 2008 aux Etats-Unis est un
exemple de
crise systématique. Quant à F. Mishkin «un
événement soudain et généralement inattendu qui
secoue les marchés financiers et les empêche d'acheminer
efficacement le flux de capitaux là où les opportunités
d'investissement sont les meilleures ». Lorsque cela se produit, les
entreprises et les investisseurs particuliers, à court de fonds, cessent
d'investir ou de dépenser, et il s'ensuit un ralentissement de
l'activité économique voire même une récession
(c'est ce qui est en traine de se passé dans les économies
développées et causé par la crise immobilière et
bancaire de 2008 connu sous le nom de « subprime »).
Dans un article qui sert aujourd'hui de
référence sur le sujet, Olivier De Bandt et Phillip Hartman
(2002) passent en revue les nombreuses définitions qui en sont
données dans les travaux théoriques et empiriques des
économistes. Cela les conduits à proposer une distinction entre
:
- le risque systémique au sens étroit
correspondant à la probabilité d'un choc idiosyncrasique
publication de « mauvaises nouvelles » sur une institution
financière, voire même l'annonce de sa faillite ; chute des cours
sur un marché financier à l'origine d'un phénomène
de contagion avec des effets négatifs sur une ou plusieurs autres
institutions financières ou marchés ;
- le risque systémique au sens large correspondant
à la probabilité d'un choc macroéconomique publication
d'informations déclenchant un effet sur l'ensemble de l'économie
ayant des effets sur un nombre important d'institutions financières et
de marchés.
2.5.1. LES EVENEMENTS SYSTEMATIQUES
« Un événement systémique, au sens
étroit du terme, consiste dans la publication de mauvaises nouvelles sur
la situation d'une institution financière, pouvant même aller
jusqu'à l'annonce de sa faillite, ou dans un krach sur un marché
financier ce qui conduit à des réactions en chaîne avec des
effets négatifs considérables sur une ou plusieurs autres
institutions ou sur des marchés financiers, c'est-à-dire leur
faillite ou leur krach » (De Bandt et Hartman, op. cit.). L'histoire
économique nous apprend que la plupart des crises financières aux
États-Unis ont commencé par la détérioration du
bilan des banques, une forte hausse des taux d'intérêt (souvent
provoquée par une hausse des taux d'intérêt à
l'étranger), une chute importante du marché boursier et un
accroissement de l'incertitude
résultant de la faillite d'une importante firme
financière ou non financière (Ohio Life Insurance & Trust
Company en 1857, Northern Pacific Railroad et Jay Cooke & Company en 1873,
Grant & Ward en 1884, National Cordage Company en 1893, Knickerbocker Trust
Company en 1907, Bank of the United States en 1930). Des cas comparables se
sont produits également dans les autres pays (par exemple, en Angleterre
Overend Gurney en 1866 et Barings en 1890 et, en France, Union
générale en 1882 et Banque nationale de crédit en 1932 en
France). Aujourd'hui, différentes raisons non exclusives peuvent
être à l'origine d'une crise bancaire
généralisée : une libéralisation excessive du
secteur, un choc négatif spécifique (par exemple, un choc
boursier ou l'éclatement d'une bulle immobilière « le cas le
plus récent est celui du subprime » aux Etats-Unis) ou une
ruée sur les dépôts (plus rarement dans les pays
développés).
2.5.2. LES PANIQUES BANCAIRES EXPLIQUEES PAR LA
THEORIE
ECONIMIQUE
On distingue dans la théorie économique deux
grandes catégories de modèles pour expliquer les paniques
bancaires. Dans la lignée de Diamond et Dybvig (1983), une
première catégorie de modèles s'intéresse à
l'instabilité des banques individuelles dans un système de
réserve fractionnaire. Les banques y transforment des
dépôts à court terme en investissements à long
terme, avec une prime de liquidité, alors que les déposants font
face à une externalité de remboursement en raison de l'existence
due à une contrainte de service séquentiel (les retraits de
dépôts se font conformément à une règle,
premier arrivé, premier servi) et il n'y a pas de marché pour les
investissements effectués par les banques. Une partie des clients des
banques enregistrent un choc de liquidité et souhaitent retirer leurs
dépôts rapidement. L'élément important ici est que
la crainte de la multiplication de retraits préventifs par un nombre
très important de déposant soit à l'origine d'une
ruée aux guichets qui constitue une prophétie
auto-réalisatrice. En raison du caractère aléatoire des
retraits préventifs, une autre interprétation possible de ce type
de modèles est que les ruées bancaires constituent des
phénomènes aléatoires (dans le modèle de Diamond et
Dybvig, la fonction des banques est de fournir des services de liquidité
aux déposants en cas de chocs). Dans la seconde catégorie de
modèles, les ruées aux guichets sont causées par la
publication de nouvelles informations sur la viabilité des
investissements effectués par les banques. Gorton (1985) montre que,
dans une situation où l'information est
complète, des ruées aux guichets peuvent
être rationnelles et efficientes. Dans une situation d'information
imparfaite, un bruit peut parfois être à l'origine de ruées
rationnelles mais inefficientes.
2.6. LE RIQUE DE CREDIT
Le risque de crédit est le risque de pertes
consécutives au défaut d'un emprunteur face à ses
obligations, ou à la détérioration de sa solidité
financière ou de sa situation économique au point de
dévaluer la créance que l'établissement de crédit
détient sur lui. On comprend clairement qu'il existe donc deux types de
risque de crédit :
- Un risque de défaut : C'est le risque qu'un
emprunteur ne soit pas en mesure de faire face à ses engagements de
paiement (incapacité d'honorer ses obligations de paiement des
intérêts et/ou du principal d'une créance) ;
- Un risque de dépréciation de la qualité de
crédit : Ce risque est dû à la détérioration
de la solidité financière de la contrepartie et par
conséquent la qualité de la signature.
En face de ce risque crédit, nous sommes en
présence de deux natures de débiteur :
- Un risque émetteur : Il s'agit d'un risque lié
à un instrument "cash" : (obligations, billets de trésorerie,
prêts bancaires, certificats de dépôts...).
- Un risque de contrepartie : Ce risque est lié à
un instrument "non cash" : (produits dérivés, garanties...)
Le risque de crédit et la codification des relations
entre prêteurs et emprunteurs étaient déjà au coeur
des préoccupations des rois des premières civilisations. Il y a
de cela 3800 ans, Hammourabi, roi de Babylone, au paragraphe 48 de son Code des
lois, énonçait que, dans l'éventualité d'une
récolte désastreuse, ceux qui avaient des dettes étaient
autorisés à ne pas payer d'intérêt pendant un an. En
fait, ce paragraphe 48, qui est souvent attribué par erreur au
philosophe grec Thalès, qui a vécu 1200 ans après
Hammourabi, est le premier, contrat d'option qui n'ait jamais été
écrit. Le risque d'une mauvaise récolte était
transféré de l'emprunteur au prêteur, créant ainsi
un risque de crédit pour le prêteur.
Dans l'industrie bancaire, à l'aube du XXIe
siècle, le risque majeur demeure toujours et encore le risque de
crédit. Il est important de garder à l'esprit que c'est l'absence
de diversification et, pire encore, l'illusion de la diversification, qui sont
à l'origine des problèmes éprouvés par les banques.
Les mesures du risque de crédit sur des portefeuilles de prêts ont
considérablement progressé, notamment avec la méthode de
la VaR (Valu at Risk) qui représente la valeur en risque,
transposée de l'univers des marchés à celui du
portefeuille bancaire.
2.7. LE RISQUE OPERATIONNEL a
été officiellement défini et pris en compte dans le
document soumis à consultation par le comité de Bâle (2001)
comme le risque de pertes pouvant résulter de procédures internes
inadéquates ou non appliquées, des personnes, des systèmes
ou d'évènements externes. Ces évènements de risque
sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations
clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les
dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou
partielle des systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution
de certains processus qu'ils soient internes ou externes à la banque.
CONCLUSION:
La croissance notable des PNB depuis 2007, grâce
notamment au développement des produits bancaires aux particuliers et
aux bonnes perspectives économiques, a permis à la
majorité des banques de soutenir leurs efforts de provisionnement. Cette
croissance est contrebalancée par la nécessité de
moderniser les systèmes d'information des banques et densifier leurs
réseaux d'agences pour certaines d'entre elles. Le rendement de l'actif
(ROA) des banques tunisiennes tourne autour de 0,99% qui sont très loin
aux normes prudentielles qui sont de 2%. Le rendement des fonds propres (ROE)
des banques tunisiennes est de 8,45% qui sont d'une différence
significative par rapport à celui des banques européennes qui est
de 25%. Quand au ratio de couverture de risque, la tendance
générale du secteur est à la baisse depuis 2003. Parmi
toutes les banques qui constituent le secteur bancaire tunisien, seule la
Banque de Tunisie qui essaye de s'aligner autour des normes européenne
en ce qui concerne le ROA, c'est aussi la Banque de Tunisie qui à le ROE
qui la rapproche des banques européennes. De même pour le ratio de
couverture des risques, c'est la Banque de Tunisie qui gère très
bien son risque de crédit et c'est aussi la plus stable parmi les
restes. De ce fait, nous pouvions dire que la performance du secteur repose
principalement sur la performance de la banque de Tunisie. Nous devrions
assister à une amélioration notable des indicateurs de
rentabilité dans le secteur,
une fois que les niveaux de couverture requis seront atteints en
2009.
Deuxième Chapitre
ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DE LA
PERFORMANCE DE LA FIRME BANCAIRE
L
e système bancaire tunisien n'a cessé de
progresser en réponse aux changements de l'environnement et ce au moyen
de la réforme des marchés des capitaux (comme par exemple la
nouvelle loi no 2001-65 du 10 juillet 2001), la
redéfinition de la profession bancaire et la
restructuration des banques afin de consolider le secteur, améliorer la
qualité des actifs, assainir le portefeuille des créances non
performantes et faire face à la baisse des taux et à la faiblesse
de l'activité économique. Ces deux derniers pèsent
énormément sur la rentabilité du secteur. Le secteur
bancaire tunisien compte à nos jours une vingtaine de banques, dont 11
cotées sur la place de Tunis. Les banques d'investissement
créées conjointement avec des pays du Golfe dans les
années 70 et 80 se sont transformées en banques universelles.
A cela vient s'ajouter la mondialisation et la globalisation
du monde de la Finance moderne, ce qui ne laisse point indifférent le
secteur bancaire tunisien. Comme tout pays en voie de développement et
enquête d'être sur le même diapason que les pays
émergents voir développés, la Tunisie fait de son mieux
pour maintenir ce cape en se dotant des normes et matériels plus
performants dans la mesure de ses moyens. Notre travail sera reparti comme suit
: la première section sera consacrée à l'architecture
Actuelle du système bancaire tunisien, la deuxième section sera
réservée au secteur bancaire tunisien et ses perspectives
d'avenir et dans une dernière section on parlera de la mondialisation de
l'activité bancaire.
SECTION 1 : ARCHITECTURE ACTUELLE DU
SYSTEME BANCAIRE TUNISIEN
A la lumière de la nouvelle loi no 2001-65
du 10 juillet 2001, le système bancaire se compose essentiellement de la
Banque Centrale, les Etablissements de Crédits, des Banques de
Développements Mixtes et les Banques Offshore.
1.1LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE (BCT)
Elle est l'autorité de tutelle des banques. C'est la
Banque des banques et aussi la Banque de l'Etat en définissant et en
mettant en oeuvre la politique monétaire, elle assure la tenue du compte
courant des banques, le service de compensation, le service information par le
biais des centrales des chèques impayés et des risques. La
fonction du prêteur en dernier ressort fût abandonnée avec
le développement de l'économie de marché qui en assurera
l'essentiel du besoin de refinancement du système bancaire.
1.2 LES ETABLISSEMENTS DE CREDITS
Les Etablissements de Crédits en activité sont
constitués par les banques et les établissements financiers.
- Les banques referment les banques dites
auparavant banque commerciale agréées sous la loi no
67-51 réglementant la profession bancaire en qualité de banque de
dépôt et les banques de développement transformées
en banques Universelles. A la fin de 2004, les banques sont au nombre de dix
sept : Banque Nationale Agricole (BNA), Société Tunisienne de
Banque (STB), Union Internationale de Banques (UIB), Banque de l'Habitat (BH),
Banque Franco-Tunisienne (BFT), Banque Tunisienne de Solidarité (BTS),
Banque du Sud (BS), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), Union
Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI), Banque de Tunisie (BT), Arab
Tunisian Bank (ATB), Amen Bank (AB), CitiBank.NA et l'Arab Banking Corporation
(ABC). La Tunisian Quatarian Bank (TQB), la Banque Tuniso-Koweitienne de
Développement (BTKD) et la Banque de Tunisie et des Emirats
d'Investissement (BTEI) ont réalisées leur transformation en
banque commerciale, respectivement en mois d'avril et mai 2004.
- Les établissements financiers
regroupent les banques d'affaires, les établissements financiers de
Leasing et les établissements financiers de Factoring. Toute fois les
banques d'affaires agréées avant l'entrée en vigueur de la
nouvelle loi bancaire no 2001-65 du 10 juillet 2001, sont
autorisées à utiliser le terme « banque » dans leur
dénomination sociale, documents et publicité, à condition
d'ajouter, dans tous les cas, le terme « banque d'affaire ». Elles
ont pour activité d'assurer des services de conseil et d'assistance en
matière de gestion du patrimoine, de gestion financière et
d'ingénierie financière et d'une manière
générale tous les services destinés à faciliter la
création, le développement, la restructuration et la
privatisation des entreprises. Elles sont au nombre de deux : la Banque
d'Affaires de Tunisie (BAT) et l'International Maghreb Merchant Bank (IMMB).
Les établissements financiers comprennent les établissements de
leasing (10 établissements) et les établissements de Factoring (3
établissements).
1.3 LES BANQUES DE DEVELOPPEMNT MIXTES
Elles ont été créées pour la plus
part, au début des années 80 dans le but d'assurer le financement
de l'économie sous forme d'octroi de crédit à moyen et
long terme à partir de leurs fonds propres et sur ressource d'emprunts
interne te externe, à moyen et long terme. Elles ont pour
activité d'octroyer de crédit à moyen et long terme et
sous certaines conditions, des crédits à court terme, participer
au capital de l'entreprise, collecter des dépôts dont la
durée est supérieur à un (1) an, aussi, collecter des
dépôts à vue de leur personnel et des entreprises dont
elles détiennent la majorité du capital. Eu égard à
leur vocation particulière d'instrument privilégié de
mobilisation des ressources extérieurs au profit de la Tunisie, les
banques mixtes de développement ne reçoivent pas des
dépôts des résidents. Elles ont été au nombre
de cinq (5) et récemment il n'en reste que deux : Banque Arab
Tuniso-libyenne de Développement et de Commerce extérieur (BTL)
et la Société Tuniso-saoudienne d'Investissement et de
Développement (STUISID). Cette dernière sera transformée
en un établissement de crédit en qualité de banque en 2005
avec un capital de 100 MDT. La BTL a assaini sont portefeuille suite à
la création d'une société de recouvrement et
l'émission d'un emprunt international de 30 millions de dollar. Ces
décisions constituent un premier pas vers la transformation en banque
universelle.
1.4 LES BANQUES OFFSHORE
L'activité des banques offshore consiste à
collecter des dépôts auprès des non- résidents,
quelle qu'en soit la forme et la durée. Accorder tout concours aux
non-résidents et de souscription aux emprunts émis par ces
derniers. Assurer les opérations de change manuel au profit de la
clientèle. Effectuer en qualité d'intermédiaire
agréé les opérations de change et de commerce
extérieur de leur clientèle résidente. Elles sont soumises
à ce titre aux même obligations que les intermédiaires
agréés résidents. Il s'agit de : la CITIBANK (branche
offshore), l'Union Tunisienne de Banque (UTB), Loan Investment company (LINC),
Tunis International Bank (TIB), Beit Ettamouil Saoudi Ettounsi (NAIB),
International Bank (ALUBAF), Arab Banking Corporation (ABC).
Organigramme du Système
Bancaire
Source : Loupe sur le Secteur Bancaire en Tunisie par
Elachaâl Mohyeddine de mars 2005
S ECTION 2 : LE SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN ET
SES PERSPECTIVES D'AVENIR
1.2 LES PARTS DE MARCHES
Il est clair que le nombre toujours élevé des
banques en Tunisie empêche l'émergence d'une banque dominante sur
la place de tunis. Mais, si l'on prend en considération le pôle
détenu par l'État à savoir, la STB, la BNA, et la BH,
celui-ci représente plus de 47% du marché en terme de
crédits. Cette part de Parts de marché en termes de marché
s'est maintenue en 2006 puisqu'elle se chiffrait à 46% en 2005. Pour ce
qui est des autres banques, aucune n'est parvenue à augmenter
sensiblement sa part de
marché, et un statu quo quasi général a
été observé dans le secteur bancaire entre 2005 et
2006.
Parts de marché en termes d'encours de
crédit
|
2006
|
2005
|
STB
|
17.6%
|
17.0%
|
BNA
|
16.0%
|
15.9%
|
BH
|
13.7%
|
13.1%
|
BIAT
|
12.3%
|
12.3%
|
Amen Bank
|
8.5%
|
8.3%
|
BT
|
7.1%
|
6.9%
|
ATB
|
5.4%
|
4.9%
|
UBCI
|
4.7%
|
4.5%
|
BTE
|
1.1%
|
1.1%
|
Source : Tunisie valeurs
2.2 LES CREDITS
L'encours total des crédits du secteur bancaire a
enregistré une croissance de 7.5% en 2006, principalement due au
développement des crédits aux particuliers. Plusieurs banques ont
en effet procédé à un redéploiement de leurs
équipes sur ce nouveau métier bancaire. La palme du secteur
revient à l'ATB qui a vu ses crédits croître de plus de
17%.
Le créneau des crédits aux particuliers
présente un bon relais de croissance pour les banques dans un contexte
où l'on assiste à un ralentissement important de l'investissement
privé, et à la fragilité de certains grands groupes
industriels tunisiens souffrant de sous-capitalisation. Il convient de signaler
que cette nouvelle activité nécessite un réseau d'agences
important, exigeant de lourds investissements dans les systèmes
d'information. Les banques d'investissement récemment converties en
banques commerciales auront du mal à concurrencer des banques à
réseau déjà établi et opérationnel.
3.2 LES RESSOURCES
Du coté des ressources, les banques tunisiennes restent
toujours très dépendantes des dépôts de la
clientèle qui continuent de représenter près de 46% de
leurs ressources.
Les dépôts des banques ont enregistré une
hausse de 11%, et les dépôts à vue une croissance de 15%
par rapport à 2005. Cette composante des ressources reste très
convoitée puisqu'elle n'est pas rémunérée. Ainsi,
la croissance de cette ressource a permis aux banques de maîtriser leur
coût des ressources qui s'est situé en 2006 à 3.36% (contre
3.31% en 2005).
Source : Tunisie Valeurs
La bonne performance des banques en terme de croissance des
dépôts est principalement due au développement de leurs
efforts commerciaux vers le démarchage des particuliers. Ces efforts ont
notamment permis à l'ATB de se distinguer en décrochant la
première place du secteur en terme de croissance des dépôts
(+18%). Deux autres grandes banques ont aussi enregistré une croissance
des dépôts supérieure à la moyenne sectorielle, il
s'agit de la BH et la BIAT, respectivement 3ème et 4ème banques
de la place.
3.1.2 LE PROBLEMES DES CREANCES ACCROCHEES
Il est évident que le niveau de créances
classées des banques tunisiennes reste le principal souci des
autorités monétaires. Il faut tout de même rappeler que les
banques tunisiennes subissent à l'instar d'autres pays émergents,
un lourd héritage.
En effet, au lendemain de l'indépendance, les banques
étaient appelées à financer la création d'un tissu
économique et entrepreneurial quasi inexistant à l'époque.
C'est ainsi que des piliers économiques comme le tourisme et l'industrie
textile ont été développés.
Aujourd'hui, la culture de crédits est toujours aussi
forte. Les entreprises tunisiennes sont principalement des PME familiales sous
capitalisées, très endettées et peu transparentes. Les
différents opérateurs sur la place sont conscients de la menace
que peut représenter le problème des créances
accrochées sur la marche du développement du secteur.
Les banques tunisiennes se sont clairement focalisées
sur ce problème. La priorité a été donnée au
renforcement des provisions, au détriment des bénéfices.
Malgré l'amélioration du taux de créances
accrochées qui est passé de 24% en 2003 à 19% en 2006,
celui-ci reste à un niveau relativement élevé. Un
réel effort de provisionnement est en train d'être fourni par les
banques afin de se conformer aux exigences de la Banque Centrale.
A deux ans de l'échéance fixée, seules la
BH, l'UBCI, et la BT ont déjà atteint le niveau de couverture
requis. Alors que la moyenne du secteur en termes de taux de couverture
s'établit à seulement 54%, la BT se distingue par un taux de 95%
à la clôture de l'exercice précédent, et vise les
100% en 2009. Quant à la STB, plus grande banque du pays, elle affiche
un taux de 38%.
Source : Tunisie Valeurs
3.2.2 LES REVENUS BANCAIRE
Le Produit Net Bancaire moyen du secteur a enregistré
une croissance de 17% en 2006. Cette amélioration est essentiellement
due à une croissance notable de la marge d'intérêt de
près de 30 points de base, de 3.15% en 2005 à 3.46% en 2006. Cet
accroissement de la marge d'intérêt s'explique essentiellement par
:
3.2.1.2 Le développement des services bancaires
aux particuliers: Cette niche longtemps délaissée au
profit du 'Corporate' permet aux banquiers d'appliquer des taux
supérieurs à ceux des crédits accordés aux
entreprises.
3.2.2.2 L'importance des dépôts à
vue dans les ressources des banques : Ces ressources sont
quasi-gratuites, ce qui permet de diminuer les coûts de ressources, et
conséquemment d'augmenter les marges.
3.3.2 LA STRUCTURE DU PNB
Le graphique ci-dessous montre un quasi statu quo dans la
structure des PNB du secteur bancaire entre 2005 et 2006 : Aujourd'hui,
malgré le développement des services bancaires à
commissions, les intérêts génèrent toujours le plus
gros des revenus des banques.
Source : Tunisie Valeurs
5.2 LA RENTABILITE
La croissance notable des PNB en 2006 a permis aux banques de
la place de soutenir leurs efforts de provisionnement. Cet assainissement se
fait au détriment des principaux indicateurs de rentabilité, ce
qui relègue les banques tunisiennes derrière leurs consoeurs
étrangères en termes de profitabilité. La
Rentabilité des actifs (ROA) du secteur s'établit à 0.7%,
de même pour la rentabilité des fonds propres (ROE) qui se chiffre
à 7.17%.
Le paradoxe entre le bon niveau de croissance des PNB et les
niveaux relativement bas des indicateurs de rentabilité s'explique par
l'importance des montants affectés au titre des dotations aux
provisions. Ce qui explique un coût du risque moyen du secteur
élevé: aux alentours de 27%. (Coût du risque =
Provisions/PNB).
Source : Tunisie Valeurs
Ce constat nous amène à penser que ces niveaux
de rentabilité devraient nettement s'améliorer une fois que les
banques se seront conformées aux exigences de la BCT en termes de taux
de couverture. Mais des réserves doivent être exprimées
quant aux démarches que certaines banques vont entamer pour se conformer
à ces normes. En effet, nous devrions assister probablement à
davantage d'opérations de cessions de créances aux
sociétés de recouvrement, détenues dans la plupart des cas
par les banques elles-mêmes, ce qui n'améliorait en rien les
risques supportés par la banque si on raisonne en termes de chiffres
consolidés du groupe.
5.2 LA PRODUCTIVITE
Le coefficient d'exploitation élevé peut aussi
être imputé d'une part au fait que les banques investissent
lourdement dans le développement de leurs réseaux d'agences et la
mise à niveau de la qualité de leurs services (à l'instar
de l'UBCI qui a doublé son réseau d'agences en 4 ans), et d'autre
part, au fait que les salaires dans certaines banques se trouvent à des
niveaux supérieurs à la moyenne tunisienne.
SECTION 3 : LA VALIDATION EMPIRIQUE PAR LE
MODELE THEORIQUE DE BROUKE (1989)
De nombreuses études se sont penchées sur la
question des déterminants de rentabilité des banques. Ryan (1972)
a analysé les banques de taille moyenne. Short (1979) s'intéressa
à la relation entre le profit des banques commerciales et la
concentration au Canada, en Europe de l'Est et au Japon. Bourke (1989) et
Molyneux and Thornton (1992), ils se sont penchés sur le cas des banques
de grande taille. Quant a nous, nous allons nous intéressés
uniquement à des banques de dépôts tunisiennes, en se
référant sur l'étude antérieur de Brouke (1089).
3.1. PRESENTATION DES SOURCES, DE LA PERIODE ET
DE
L'ECHANTILLON RETENU POUR LE MODELE
Notre travail empirique s'est basé sur des
données collectées auprès de l'Association Professionnelle
des Banques de Tunisie (APBT) et de chaque banque pris en compte dans
l'échantillon. L'échantillon inclut les principales banques de
dépôt de Tunisie (BT, BIAT, Amen Bank, UBCI, BH, BNA et la STB)
sur une période de huit ans qui s'étale de 2000 à 2007.
Toutes les banques dans notre échantillon sont observées sur une
période entière, dans notre étude nous emploierons des
données en panel.
3.2. PRESENTATION DU MODELE A UTILISER
La modélisation appropriée utilisée dans la
littérature est la fonction linéaire. Short (1979) conclût
que les fonctions linéaires modélisent aussi bien que d'autres
types de
fonctions. Nous adopterons donc la formulation linéaire de
Bourke (1989). Ce modèle a été réutilisé par
Molyneux and Thornton (1992).
Yj,t = Cj,t +c1xj1 +c2xj2 + +ctxjt + åj,t
Y est la variable expliquée
C est une constante
c1xj1 + c2xj2 + +ctxjt + åj,t sont les variables
explicatives.
åj,t ., termes d'erreur
?ROEj,t = C + C1FPAj,t + C2CMA + C3CTAj,t +
åj,t ?ROAj,t = C + C1FPAj,t + C2CMAj,t +
C3CTAj,t + ìj,t
Le test d'hétéroscédasticité de
White confirme l'absence de problème d'hétéro
scédasticité dans les données internationales. En plus
selon Bourke (1989), il n'y a pas de preuve d'existence ni de
corrélations inter-temporelles des erreurs ni de différences
significatives dans les termes de constantes par pays et par années.
3.3. LES VARIABLES EXPLIQUEES
Deux catégories de variables expliquées seront
retenues dans notre analyse contrairement a Bourke (1989) qui a retenu
trois:
3.3.1. Le rendement des capitaux (Return on
Equity) ROE : Il s'agit un ratio qui mesure la
rentabilité des fonds propres de la banque. C'est le résultat net
rapporté aux fonds propres. Nous utiliserons aussi le ratio du
bénéfice avant impôt par rapport au total des
réserves, des emprunts et du capital conformément à Bourke
(1989).
3.3.2. Le rendement des actifs (Return on
Assets) ROA : est l'expression de la rentabilité des
actifs de la banque. Il rapporte le résultat net au total du bilan.
3.4. LES VARIABLES EXPLICATIVES
Ces variables peuvent être regroupées en
variables internes et externes. Notre travail se focalisera sur les variables
internes. Nous testerons les relations entre la rentabilité et les
variables indépendantes suivantes :
3.4.1. LES DETERMINANTS INTERNES
1. Les frais de personnel : Ils seront utilisés aussi bien
dans leur forme
structurelle que comme estimateur des frais
généraux dont la fiabilité n'a pas été
dépeinte dans nos données.
2. Les ratios de liquidité
3. Les ratios de capital:
|
|
|
|
3.5 STATISTIQUE DESCRIPTIVE
|
|
Eléments
|
ROE
|
FPA
|
CMA
|
CTA
|
Mean
|
11.04161
|
0.012865
|
0.111379
|
0.095703
|
Sum
|
342.2900
|
0.398800
|
3.452760
|
2.966800
|
Median
|
10.79000
|
0.011900
|
0.103900
|
0.087900
|
Maximum
|
20.10000
|
0.021800
|
0.260500
|
0.141400
|
Minimum
|
4.700000
|
-0.017200
|
0.010960
|
0.068000
|
Sum Sq. Dev.
|
4329.995
|
0.007624
|
0.444549
|
0.2991 12
|
Std. Dev.
|
4.283927
|
0.009117
|
0.044715
|
0.022494
|
Skewness
|
0.100210
|
-2.197429
|
1.204214
|
0.483230
|
Kurtosis
|
1.988494
|
8.156006
|
6.108585
|
1.925064
|
Jarque-Bera
|
1.373445
|
59.28643
|
19.97411
|
2.698979
|
Probability
|
0.503223
|
0.000000
|
0.000046
|
0.259373
|
Eléments
|
ROA
|
FPA
|
CMA
|
CTA
|
Mean
|
0.996250
|
0.012689
|
0.099380
|
0.083302
|
Sum
|
55.79000
|
0.710600
|
5.565260
|
4.664900
|
Median
|
0.815000
|
0.014250
|
0.093000
|
0.080700
|
Maximum
|
3.100000
|
0.021800
|
0.260500
|
0.141400
|
Minimum
|
0.080000
|
-0.017200
|
0.010960
|
0.031800
|
Sum Sq. Dev.
|
76.72930
|
0.014021
|
0.645146
|
0.420755
|
Std. Dev.
|
0.620095
|
0.009538
|
0.040915
|
0.024181
|
Skewness
|
1.153782
|
-2.157794
|
1.239420
|
0.519057
|
Kurtosis
|
4.108938
|
7.002452
|
6.459694
|
2.792159
|
Jarque-Bera
|
15.29406
|
80.83582
|
42.26632
|
2.615381
|
Probability
|
0.000477
|
0.000000
|
0.000000
|
0.270444
|
A la lumière des résultats obtenus dans ces deux
tableaux, que ça soit de rendement des capitaux ou celui des actifs,
nous remarquons qu'aucune des variables ne suivent une loi normale
centrée et réduite. Pour qu'une variable suive une loi normale
centrée réduite, il faut que son Skewness soit nul (0) et son
kurtosis soit égal à 3.
Nous constatons que le ROE moyen pour notre échantillon
de sept banques est de 1104.161% avec une médiane de 1079.000%. Quant au
ROA moyen de notre échantillon de sept banques, il est de 99.6250% avec
une médiane de 81.5000%.
3.6. RESULTAT DE LA VALIDATION EMPIRIQUE DU
MODELE
Afin de tester la compatibilité de nos données
avec le modèle de Bourke (1989), nous procédons à des
tests de spécification et d'homogénéité. Notre
analyse en panel, conformément aux résultats des tests
d'homogénéité et de spécification, sera faite avec
un modèle à effets individuel fixe.
Les tests de spécification nous suggèrent une
analyse globale. Nous trouvons des résultats quelque peu
différents de ceux de Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992). Ces
résultats, bien que surprenants, sont assez difficiles à
expliquer. Toutefois les commentaires suivants peuvent contribuer à la
compréhension des ces différences :
· Les données utilisées dans la
présente analyse sont issues des états financiers obtenus soit
directement auprès des banques, soit dès les déclarations
de fin d'exercice. Quelques erreurs peuvent donc provenir de la qualité
des données.
· Nous avons travaillé sur les données
brutes par banque contrairement à Short qui travaillait sur des
données agrégées par pays.
· Notre période d'analyse est de (8 ans): Bourke a
travaillé sur 10 années. Toutefois Molyneux et Thornton ont
travaillé sur la durée de quatre années.
· Le nombre de banques étudiées (7 banques
suivies sur les 8 ans) est faible. Molyneux et Thornton (1992) ont
utilisé un échantillon de 671 banques en 1986, 1.063 en 1987,
1.371 en 1988 et 1.108 en 1989. Toutefois Bourke (1989) ne travailla que sur 90
banques mais sur une période de dix années.
· Notre période d'analyse est récente
(2000-2007) contrairement à celle de Molyneux et Thornton (1986-1989) ou
encore celle de Bourke (1972-1981). Certains estimateurs peuvent avoir
fortement évolué ces dernières années.
Pour le rendement des capitaux on a :
Variables
|
Coefficient
|
T. Statistique
|
Probabilité
|
C
|
22.29174
|
6.923719
|
0.0000
|
FPA
|
-109.2112
|
-1.496262
|
0.1462
|
CMA
|
-50.72395
|
-3.427485
|
0.0020
|
CTA
|
-43.83947
|
-1.602108
|
0.1208
|
R2
|
0.451782
|
R2adj
|
0.390869
|
F. Statistique
|
7.416831
|
L'équation peut s'écrire comme suit :
ROEj,t = 22.29174 - 109.2112FPAj,t - 50.72395CMA -
43.83947CTAj,t
Ce résultat montre que nôtre modèle est
globalement significatif (F. Statistique = 7.416831).
R2 et R2 ajusté sont les
coefficients de détermination du modèle, ils nous renseignent
respectivement sur la part de la variabilité de la variable
endogène expliquée par la variabilité des variables
exogènes et sur la qualité de l'ajustement.
Selon les estimations ci-déçus nous remarquons que
:
variables exogènes (FPA, CMA et CTA). Les 54,8218% sont
expliqués par des facteurs résiduels (c'est-à-dire par
d'autres variables).
R2adj peut être négatif. La
littérature utilise plus le R2adj par rapport au
R2 ; toutefois elle n'insiste pas sur les valeurs faibles
obtenues.
R2 ajusté = 0.390869 = 39,0869%, ce coefficient est
également faible, ce qui montre que l'ajustement n'est pas de bonne
qualité.
Le coefficient FPA est égal à -109.2112. Il est
statistiquement non significatif à 10% (Prob = 0.1462 > 10%).
Le coefficient CMA est égal à -50.72395. Il est
statistiquement significatif à 10%. (Prob = 0.0020 < 10%).
Le coefficient CTA est égal à -43.83947. Il est
statistiquement non significatif à 10%. (Prob = 0.1208 > 10%).
Pour le rendement des actifs on a :
Variables
|
|
Coefficient
|
T. Statistique
|
|
Probabilité
|
C
|
|
0.516783
|
1.821090
|
|
0.0743
|
FPA
|
|
-16.57728
|
-2.307981
|
|
0.0250
|
CMA
|
|
-4.399718
|
-2.534011
|
|
0.0143
|
CTA
|
|
13.52988
|
4.586303
|
|
0.0000
|
|
R2
|
|
0.381929
|
|
R2adj
|
|
0.346271
|
|
F. Statistique
|
|
10.71093
|
L'équation peut s'écrire comme suit :
ROAj,t = 0.516783 - 16.57728FPAj,t - 4.399718CMA +
13.52988CTAj,t
Ce résultat montre que nôtre modèle est
globalement significatif (F. Statistique = 10.71093).
R2 et R2 ajusté sont les
coefficients de détermination du modèle, ils nous renseignent
respectivement sur la part de la variabilité de la variable
endogène expliquée par la variabilité des variables
exogènes et sur la qualité de l'ajustement.
D'après les estimations ci-déçus nous
remarquons que :
R2= 0.381929= 38,1929%, ce coefficient est faible,
donc nous pouvons dire que 38,1929% de la variation de la variable
endogène (ROA) est expliquée par la variation des variables
exogènes (FPA, CMA et CTA). Les 61,8071% sont expliqués par des
facteurs résiduels (c'est-à-dire par d'autres variables).
R2 ajusté = 0.346271 = 34,6271%, ce coefficient est
également faible, ce qui montre que l'ajustement n'est pas de bonne
qualité.
Le coefficient FPA est égal à -16.57728. Il est
statistiquement significatif à 10%. (Prob = 0.0250 < 10%).
Le coefficient CMA est égal à -4.399718. Il est
statistiquement significatif à 5%. (Prob = 0.0143 < 5%).
Le coefficient CTA est égal à 13.529 88. Il est
statistiquement significatif à 1%. (Prob = 0.0000 < 1%).
3.7. INTERPRETATION DES RESULTATS :
A la lumière des résultats obtenus, nous
remarquons que le modèle retenu est significatif à 1%, ceci
explique que malgré la rude concurrence, et l'évolution sans
relâche de l'environnement économique, les banques de
dépôts tunisiennes restent performantes.
Dans un premier temps, nous avons analysé l'impact du
frais de personnel comme étant un déterminant interne de la
performance bancaire. Les résultats de l'estimation du modèle
(ROE) révèlent que la part du frais de personnel a un impact
statistiquement non significatif sur la performance des banques tunisiennes.
Cependant, le frais de personnel mesuré par le total de
ses actifs a un impact négatif et statistiquement significatif (au seuil
de 10% « ROA ») sur la rentabilité de ces actifs. Donc,
à partir de l'estimation empirique, plus la banque est petite, plus sa
performance est meilleure.
En second lieu, nous avons trouvé que le ratio de
liquidité à une influence positive sur la performance de la
firme. La significativité à 5% témoigne de cette
influence. Eu égard à cette estimation, nous pouvons conclure que
les banques de dépôts tunisiennes les plus liquides
détiennent des niveaux de capital le plus élevés, et de
même celui du risque.
Avec un T. Statistique de -1,602108 au niveau de rendement des
capitaux (statistiquement non significatif à 10%). Et un T. Statistique
de 4.586303 au niveau de rendement des actifs (statistiquement significatif
à 1%), nous montre que les banques de
dépôts tunisiennes sont beaucoup plus performantes
quant on les estimes sur la base de leur rendement en actif, que sur leur
rendement des capitaux.
Ainsi nous pouvons dire que, les banques sont de plus en plus
rentables qu'elles développent d'autres activités ou elles sont
plus grandes. Ces résultats ont aussi été trouvés
par Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992).
CONCLUSION :
Le secteur bancaire tunisien a nettement évolué
depuis les années 80. Il a connu une nette amélioration dans tous
ses domaines que ça soit juridique, informationnel ou matériel.
La contribution des investisseurs étrangers et l'installation des
banques étrangères sur le marché tunisien à
contribuer à l'épanouissement du secteur et à
donnée un coup de pousse à l'économie.
La présente étude a été
réalisée auprès d'un échantillon de sept banques
tunisiennes cotées en bourses de Tunis, pour une durée de huit
ans. L'objectif de notre étude était de savoir si les banques de
dépôts tunisiennes sont performantes malgré la rude
concurrence, et l'évolution sans relâche de l'environnement
économique. Les résultats obtenus nous révèlent que
globalement les banques de dépôts tunisiennes sont
performantes.
Certes, que la réorganisation de la profession et
l'ouverture du capital aux grands opérateurs européens pourront
bien introduire un développement qualitatif et quantitatif. La meilleure
organisation, l'innovation, l'exploitation de l'information, la saine gestion
des engagements, la filialisation de certaines activités (recouvrement
et leasing), et l'ouverture sur l'environnement constituent les pistes propices
à la réussite du pari de l'avenir.
CONCLUSION GENERALE :
L
es banques ont subi de nombreux bouleversement durant ces
dernières décennies : le changement de textes, l'utilisation des
nouveaux instruments par la politique monétaire, l'apparition des
techniques de financement nouvelles et
très complexe..., l'objectif essentiel de notre
étude est de savoir si les banques de dépôts tunisiennes
sont performantes malgré la rude concurrence, et l'évolution sans
relâche de l'environnement économique.
Pour faire face à ces nouvelles mutations que subisse
l'environnement bancaire, les banques doivent mettre en place des
stratégies permettant d'assurer une performance satisfaisante. Pour ce
faire, les dirigeants doivent s'interroger sur les déterminants de la
performance financière des banques, et les moyens adéquats pour
une meilleure gestion de risque.
Pour y parvenir, nous avons entrepris dans un premier chapitre
à présenter les déterminants de la rentabilité et
du risque bancaire. Lequel à consacrer une première section aux
déterminants de la rentabilité bancaire, des différents
auteurs ont consacré des études à cette doctrine. Les
auteurs qui se sont penchés sur la question, on a entre autres Haslam
(1968) et Short (1979). La deuxième section a étudiée les
outils de mesure du risque bancaire, nous avons remarqué qu'un bon
nombre des auteurs se son penchés sur la question, Diamond & Dybving
(1983), Gorton (1985) et Jaffe & Stiglitz (1990), elles mettent en
évidence les différents risque courut par la banque dans la
réalisation de ses activités.
Le deuxième chapitre a étudié l'analyse
empirique des déterminants de la performance de la firme bancaire, dans
lequel la première section a été consacrée à
une aperçue générale sur l'architecture actuelle du
système bancaire tunisien. La section deux a traitée
l'efficacité du secteur bancaire tunisien et ses perspectives d'avenir,
elle a mis l'accent sur les parts de marchés des banques, leurs
ressources, leurs revenus bancaire, leurs structure de PNB, leurs
rentabilité et leurs productivité. La section trois a fait
l'objet d'une étude empirique, nous avons pris comme échantillon
sept banques de dépôts tunisiennes, pour une durée de huit
ans. L'objectif de cette validation empirique est d'étudié
l'impact du frais de personnel, du ratio de liquidité et du ratio de
capital sur la
performance financière de la firme bancaire (du point
de vu de rendement des actifs et des capitaux). Les résultats obtenus
nous révèlent que globalement les banques de dépôts
tunisiennes sont performantes.
Néanmoins, nous avons remarqué que certaines
variables ne sont pas significatives en ce qui concerne le rendement des
capitaux (le frais de personnel et le ratio de capital).
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