ÇáÌãåæÑíÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÉ
ÇáÌÒÇÆÑíÜÜÜÜÜÜÜÜÉ
ÇáÏíãÞÑÇØíÜÜÉ
ÇáÔÚÈíÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÉ
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET
POPULAIRE
æÒÇÑÉ
ÇáÊÚáÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜíã
ÇáÚÜÜÜÜÜÜÜÜÇáí
æÇáÈÍÜÜÜÜÜÜÜÜË
ÇáÚáÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜãí
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ÌÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÇãÚÉ
ãÍãÏ ÈæÖíÇ
ÇáãÓíáÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÉ
UNIVERSITE MOHAMED BOUDIAF -M'SILA
MEMOIRE
Présenté
A LA FACULTE DES SCIENCES ET DES SCIENCES DE
L'INGENIEUR
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
Pour obtenir
Le diplôme des études supérieures
en Biologie
(DES)
OPTION : MICROBIOLOGIE
Par
Briki Kounouz et Debab Sara
THEME
Etude microbiologique de la microflore des ovins,
méthanogenèse et additifs alimentaires
Encadré (e)(s) par :
Mr .
MEDJEKEL.S
PROMOTION : 2008/2009
Remerciements :
On remercie
vivement :
Notre encadreur, Monsieur Medjekel Samir qui nous a
soutenu et accompagné durant
cette année.
Monsieur Rekik F, professeur à l'université du
Colonel El-Hadj Lakhdar
-Batna-, pour son aide au cours des
recherches bibliographiques.
Dédicaces :
Je dédie ce modeste travail :
A la mémoire de mon grand-père YAHIA
A mon papa qui m'a tout donné, et je lui dois tout, pour
son amour paternel, qu'a façonné positivement mon avenir.
A ma mère, pour ses souffrances endurées, et sa
jeunesse sacrifiée pour me permettre d'être parmi les
meilleurs.
A mes deux frères que j'adore : Yahia et Mouhib
Eddine.
A mon cousin Rafik qui m'a aidé à
réaliser ce travail.
A toute ma famille sans exception.
A mes chères copines : Mounira, Ibtissem, Essma,
Latifa et sa petite fille Lina et à mon adorable Bichètte.
KOUNOUZ
Dédicaces :
Je dédie ce mémoire :
A la mémoire de mon cher père
A mes très chers parents qui ont toujours
été là pour moi, et qui m'ont donné un magnifique
modèle de labeur et de persévérance. J'espère
qu'ils trouveront dans ce travail toute ma reconnaissance et tout mon amour.
A mes chers frères et soeurs : Malik, Abd
Elhalim, El hadj, Saddam Houssine, Linda, Samira, Meriem, Karima. Pour leur
soutien moral et leurs sacrifices le long de ma formation.
A mes nièces : Rozlene, Dina, Ikram.
A mes neveux : Djalil, Akram, Jawad, Ahmed.
A mon fiancé Chouaib qui m'a beaucoup donné.
A mes meilleurs amies : Soria, Sara, Maroua.
SARA
SOMMAIRE
INTRODUCTION...................................................................................1
CHAPITRE 1 : LE TUBE DIGESTIF DES OVINS
1/Anatomie du tube digestif des
ovins...........................................2
1-1/Estomac........................................................................2
1-1-1/Rumen...................................................................2
1-1-2/Réseau...................................................................2
1-1-3/Feuillet..................................................................2
1-1-4/Caillette..................................................................3
1-2/Intestins......................................................................3
1-2-1/Intestin
grêle...........................................................3
1-2-2/Gros
intestin...........................................................3
2/Physiologie du tube
digestif.....................................................3
2-1/Paramètres
physico-chimiques............................................3
2-1-1/
pH.....................................................................3
2-1-2/
Température..........................................................3
2-1-3/ Potentiel
d'oxydo-réduction.......................................4
2-1-4/ Pression
osmotique..................................................4
2-1-5/ Phase
gazeuse.......................................................4
2-1-6/ Phase
hydrique......................................................4
2-2/Rumination....................................................................5
2-3/Digestion.......................................................................5
2-3-1/Microflore du tube
digestif.........................................6
2-3-1-1/Bactéries..........................................................6
2-3-1-2/Protozoaires......................................................7
2-3-1-3/Champignons......................................................8
2-3-1-4/Virus...............................................................8
CHAPITRE 2 : LA METHANOGENESE
DANS LE RUMEN ET
SA CONTRIBUTION A
L'EFFET DE SERRE
1/ La méthanogenèse dans le
rumen............................................11
1-1/ Origines de la
méthanogenèse..........................................11
1-1-1/ Définition
............................................................11
1-1-2/ Différentes origines de la
méthanogenèse........................11
2/ La production du méthane dans le rumen des
ovins.....................13
2-1/ Les fermentations microbiennes du tube
digestif...................13
2-2-1/ Les
méthanogènes..................................................13
2-2-2/ Les fermentations dans le
rumen...................................14
3/ Facteurs influençant la
méthanogenèse dans le rumen..................15
3-1/ Influence de la
ration......................................................15
3-2/ Influence de
l'animal......................................................17
4/ La contribution de la méthanogenèse
ruminale à l'effet de serre......17
4-1/ Interaction aliment -
méthanogenèse..................................18
4-1-1/ Influence de l'apport
protéique..................................18
4-1-2/ Influence de la teneur en
fibres..................................18
4-1-3/ Influence de l'apport de
concentré...............................18
4-1-4/ Influence du
traitement............................................19
4-2/ Estimation des émissions de méthane par
les ovins.................19
4-2-1/ Emission journalière et
annuelle.................................20
4-2-1-1/ Emission de méthane par les
ovins........................20
CHAPITRE 3 : INHIBITION DE LA
METHANOGENESE
1/ Comment réduire le méthane chez les
ruminants........................22
1-1/ Inhibiteur
compétitif......................................................22
1-2/ Inhibiteur non
compétitif................................................22
2/ Utilisation des
additifs .........................................................22
2-1/ Utilisation des
antibiotiques.............................................22
2-1-1/ Les antibiotiques
ionophores.....................................22
2-1-2/ Les antibiotiques
classiques.......................................23
2-2/ Additifs
nutritionnels :....................................................23
2-2-1/ Les acides gras
insaturés...........................................23
2-2-2/ Les analogues halogénès de
méthane...........................24
2-2-2-1/ Effet de
BES....................................................24
2-2-2-2/
Amicloral........................................................25
2-3/ Hydrate de chloral et
chloroforme......................................25
2-4/ Sulfite de
sodium........................................................25
2-5/
Pesticides..................................................................26
2-6/
Divers......................................................................26
3/ Interventions
biotechnologiques.............................................26
3-1/ Défaunation du
rumen.....................................................26
3-2/ L'acétogenèse
réductrice.................................................27
3-3/ Traitement technologique des
fourrages.................................27
CONCLUSION
..................................................................28
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES....................................29
Introduction
Introduction
Les micro-organismes du rumen tirent l'énergie
nécessaire à leur croissance et à leur entretien de
l'oxydation des hydrates de carbone. Les bactéries de méthane
engendrent au cours de cette oxydation une très faible concentration
d'hydrogène dans le rumen, en faveur de certaines réactions
biochimiques productrices d'énergie ; ce qui entraîne une
plus forte synthèse d'ATP par les bactéries du rumen, rendant
éventuellement possible une croissance plus efficace de ces
organismes.
Les méthanogènes font partie de cet
écosystème très diversifié, et comme tous les
micro-organismes, leur croissance et leur entretien nécessitent une
énergie et une source de carbone ; la première est
assurée par l'hydrogène produit dans le rumen par les
différents micro-organismes, suite à la dégradation des
polyosides, la deuxième (source de carbone) est assurée par le
dioxyde de carbone en premier lieu et / ou par d'autres produits finaux tels
que : le formiate, l'acétate, les méthylamines, le
méthanol ..., pour produire enfin le méthane éructé
dans l'atmosphère. Le méthane représente donc le
dépôt final d'hydrogène gazeux dans le rumen. Cependant, il
traduit une perte importante d'énergie pouvant atteindre 13 % de
l'énergie digestible.
Le méthane représente le deuxième
gaz à effet de serre ; cependant, le réchauffement
progressif de notre planète provoqué par l'effet de serre est
devenu une réalité aussi bien politique qu'économique.
Cette situation conduit certains organismes internationaux à inventorier
et contrôler les émissions de méthane qui demeure un
excellent candidat pour faire l'objet d'une étude approfondie au niveau
des ruminants ou même pour les autres sources.
Dans notre document, une tentative pour
comprendre, contrôler et évaluer la variabilité des
productions de méthane émanant du tube digestif animal est
développée. Les estimations sont basée sur des exemples
d'émissions de production de méthane sur les différents
types d'espèces, après une description sur le rumen et son
contenu, les différents moyens d'inhibition de méthane et des
récentes méthodes d'estimation.
Chapitre 1
1/ Anatomie du tube digestif
Le tube digestif des ovins est similaire à
celui des autres ruminants, il est constitué de trois parties
inégales : l'estomac, l'intestin grêle, le gros intestin.
1-1/ Estomac:
C'est la portion digestive comprise entre l'oesophage
et l'intestin. Elle occupe les 3/4 de la cavité abdominale. Elle est
constituée de quatre compartiments: le rumen (panse), le réseau
(réticulum), le feuillet (omasum), la caillette (abomasum) qu'est
considérée comme l'estomac vrai (28) (figure1). Le volume et le
poids de l'estomac varient avec le niveau d'ingestion, la composition de la
ration et le comportement alimentaire (10).
1-1-1/ Panse ou rumen :
Il occupe la partie gauche de l'abdomen. C'est un sac
volumineux représentant 85 à 90% du volume de l'estomac (27,46)
et de 70 à 75% du volume totale de l'appareil digestive (46).
La paroi du rumen est formée d'une tunique
musculaire qui constitue l'essentiel de sa masse. Ce sont les contractions de
ces muscles qui assurent le brassage continu des aliments. Le rumen est
tapissé d'une muqueuse assurant l'absorption des nutriments solubles
(27). Les différentes poches du rumen communiquent par un bourrelet de
deux saillies qui est la goutte oesophagienne (28).
1-1-2/ Réseau ou réticulum :
Il est déposé en avant de la panse,
contre le diaphragme. Sa paroi intérieure est tapissée
d'alvéoles ressemblant à des rayons d'abeilles recouvertes de
papilles cornées. Ces alvéoles augmentent la surface de contact
avec les aliments. Ils jouent un rôle majeur dans la circulation et le
tri, ne laissant passer vers le feuillet que les particules alimentaires
suffisamment fragmentées, les autres particules étant retenues
dans la panse où elles subiront la rumination et la dégradation
microbienne (19). C'est la raison pour laquelle le rumen et le feuillet sont
considérés comme un seul organe appelé
réticulo-rumen (46).
1-1-3/ Feuillet ou omasum :
C'est un réservoir
grossièrement sphérique, plus volumineux que le réseau
(46). Sa paroi intérieure est tapissée de très nombreuses
lamelles muqueuses. Semblables aux feuilles d'un livre, d'où son nom.
Ces lamelles, déposées parallèlement au passage des
aliments
Chapitre 1
assurent la filtration des particules alimentaires et
l'absorption de l'eau et des minéraux du contenu digestif, avant leur
arrivée dans la caillette (27,46).
1-1-4/ Caillette ou abomasum :
Elle est de forme allongée, repliée en
crêtes spiralées. L'épithélium luminal est
constitué de cellules sécrétrices qui produisent du mucus,
de l'acide chlorhydrique et de la pepsine (pH:2-3) (46). Elle se termine par
le pylore qui la relie au duodénum.
1-2/ Intestins :
1-2-1/ Intestin grêle :
Il est divisé en duodénum,
jéjunum et iléon. Sa muqueuse est riche en villosités qui
constituent une surface d'absorption et de sécrétion (9,12). Son
développement dépend de l'alimentation et de l'espèce
(46).
1-2-2/ Gros intestin :
Il est formé d'un réservoir
allongé: Le caecum (0,75m), le colon (9m) qui s'enroule en spirale et
d'une poche ovoïde allongée se terminant par l'anus qu'est le
rectum.
2/ La physiologie du tube digestif
2-1/ Paramètres physico-chimiques
:
2-1-1/ pH :
Il joue un rôle
important dans la régulation de l'activité microbienne. Il est
pratiquement stable (6-7) (27,35,46). Mais une fermentation rapide peut baisser
le pH à moins de 5, ce qui est favorable à la croissance des
micro-organismes qui produisent essentiellement le propionate et le lactate
(46). La salivation abondante et continue assure au contenu du rumen un pouvoir
tampon, par l'apport d'une grande quantité d'ions bicarbonate et
phosphate (30).
2-1-2/ Température :
Elle est généralement supérieure
à celle du corps: 39°- 40,5°C (14). Cependant, elle peut
atteindre 41°C lors de la grande fermentation(33).
Chapitre 1
2-1-3/ Potentiel d'oxydoréduction
:
Le rumen constitue un écosystème
fortement anaérobie, son potentiel d'oxydoréduction moyen est de
-350mv (24,27,35). La zone proche de l'épithélium est très
vascularisée. Il s'y fixe une population microbienne facultativement
aérobie qui contribue à l'élimination des traces
d'oxygène ce qui permet de maintenir l'écosystème en
anaérobiose (12).
2-1-4/ Pression osmotique :
Elle est identique à celle du sang dans les
conditions normales d'alimentation (30). Après absorption d'eau, la
pression osmotique diminue. Mais étant donné la
perméabilité de la paroi du rumen, elle atteint
l'équilibre au bout de dix heures. La pression osmotique de la salive
est plus faible que celle du sang. Son arrivée continue dans le rumen,
affecte peu la pression du milieu.
2-1-5/ Phase gazeuse :
Sa composition moyenne est la suivante (29):
Co2 - - - - - - - - - - - - - - - 60-65%
CH4 - - - - - - - - - - - - - - -
25-30%
N2 - - - - - - - - - - - - - - -
6-9%
O2 - - - - - - - - - - - - - - - 0,3-0,6%
H2 - - - - - - - - - - - - - - - 0,1-0,3%
H2S - - - - - - - - - - - - - - - 0,01%
2-1-6/ Phase hydrique :
2-1-6-1/ Acides gras volatiles :
Ils sont présents à une concentration
d'environ 0,1N dans le rumen. Ils sont en équilibre avec leur formation
et leur absorption à travers la paroi du rumen et leur passage vers
l'intestin avec les digesta.
Les acides gars volatiles (AGV) ont la composition
suivante: acide acétique (70%), propionique (20%), butyrique (8-9%),
acide méthyle- butyrique et l'acide isobutyrique, acide
valérique et isovalérique (1-2%) (30) Ils constituent une source
importante d'énergie pour l'animal, surtout celle produite lors de la
fermentation de la cellulose (46).
Chapitre 1
2-1-6-2/ Acides organiques
Ils se trouvent en très faible quantité car ils
sont rapidement absorbés et métabolisés.
2-2/ Rumination ou Mastication
mérycique :
C'est l'acte par lequel les
aliments sont ramenés du rumen dans la cavité buccale pour
être soumis à une seconde mastication rendant les particules plus
fines et à une deuxième salivation avant de retourner dans la
panse pour y être fermentés. En effet, la rumination facilite
l'action des fermentations microbiennes et la digestion de tous les
composés alimentaires (46).
Par ailleurs, la rumination de la brebis parait
avoir des caractéristiques très comparables à celles de la
vache ou de la chèvre (9). Elle rumine 7 à 8 heures par jour mais
75% de son activité mérycique s'effectue
préférentiellement la nuit avec un cycle de rumination de 51,2
secondes contre 62,4 secondes chez la chèvre (25,19). Quand le broyage
est trop fin, le temps total de rumination est diminué au point de
devenir insuffisant (3).
Selon WELCH CLARCK et RUTLEDGE, le temps de
rumination par gramme de paroi cellulaire consommé est plus
diminué chez le mouton (3). Cependant, GEOFFROY rapporte que le mouton
passe moins de temps que la chèvre pour chaque période de
rumination (3). En parallèle, TANIGUISHI et al trouvent que
l'augmentation de 10 à 80% d'herbe dans la ration s'accompagne par une
augmentation de 162 à 590 minutes de temps de rumination par jour et une
augmentation de 108 à 608 régurgitations des bols alimentaires
(3). Le temps de rumination unitaire est toujours plus long chez le mouton par
rapport à la chèvre.
Une fois le broyage mécanique terminé,
les aliments se trouvent dans la panse où ils vont subir une
deuxième digestion.
2-3/ Digestion :
La digestion met en jeu des phénomènes
physiques (broyage, transit, ...) et des phénomènes dus à
des sécrétions digestives ou à l'action de la population
microbienne développée dans le tube digestif et qui permet
à l'animal à la fois d'utiliser la cellulose des
végétaux et d'assurer sa nutrition azotée en
dégradant les composés azotés simples et de
synthétiser les vitamines du groupe B et la vitamine K.
Chez les ruminants, la caractéristique principale
est que les aliments soient soumis à des actions microbiennes dans les
pré-estomacs avant de subir l'action des enzymes du tube digestif. Ces
Chapitre 1
phénomènes concernent principalement la partie
antérieure du tractus digestif (réticulo-rumen) où les
conditions physico-chimiques sont favorables à l'action des
micro-organismes.
.Figure 1: La représentation graphique du
tube digestif des ruminants.
2-3-1/ La microflore du tube digestif
:
La micro population du rumen se caractérise
par son extrême diversité car l'on y trouve un important nombre de
bactéries, de protozoaires, de champignons, et de
bactériophages.
2-3-1-1/ Les bactéries :
La flore ruminale se caractérise par son
extrême diversité, le nombre d'espèces bactériennes
colonisant le rumen étant important, et présentant des
activités enzymatiques variées. Le rumen d'un adulte contient
environ 1012 cellules bactériennes /ml, les bactéries
seules représentent environ 50%
Chapitre 1
de la biomasse microbienne. Elle est composée
essentiellement de bactéries anaérobies strictes non
sporulées.
La colonisation du tractus digestif des ruminants par
les bactéries est rapide. Dès le premier jour, les
premières bactéries s'installent : Escherichia coli et
des Streptocoques, alors que les bactéries cellulolytiques
apparaissent au 4ème jour chez 75%des jeunes des ruminants
(22). Celles-ci peuvent être regroupées selon le type de substrat
rassemblant attaqué dans le rumen. Les substrats fermentés par
les espèces bactériennes ruminales étant multiples,
celles-ci peuvent donc être retrouvées dans différentes
niches écologiques (dégradation de la cellulose, de l'amidon, de
protéines, ...etc.) (tableau 1).
2-3-1-2/ Les protozoaires :
Les protozoaires sont des
organismes eucaryotes cellulaire. On distingue 02 types dans le rumen :
les flagellés et les ciliés. Les ciliés
représentent prés de la moitié de la biomasse microbienne
et leur concentration varie de 104 à 106
cellules /ml, elle est distribuée entre les particules solides et
la phase liquide (37)
Le type de la ration alimentaire conditionne
fortement les populations des protozoaires (36). Et sont très sensibles
à la non nutrition et peuvent disparaître en 2 à 3 jours de
diète.
Les Entodiniomorphes digèrent les parois
cellulaires et les chloroplastes, des enzymes cellulolytiques étant
retrouvées chez tous les protozoaires de cet ordre .Néanmoins, la
présence de cellulases d'origine bactériennes ne permet pas
d'apporter la prévue sans ambiguïté d'une origine
ciliée plutôt que bactérienne (49) .Les plus gros
protozoaires peuvent également dégrader l'hémicellulose.
D'autre part, les protozoaires jouent un rôle important dans l'hydrolyse
de l'amidon en ingérant les granules d'amidon et les sucres solubles en
diminuant de ce fait l'accessibilité de ces substrats aux
bactéries amylolytiques.
Les interactions avec d'autres microorganismes sont
nombreuses : les protozoaires ingèrent les bactéries
endogènes et exogènes comme source de protéines pour leur
synthèse cellulaire .La prédation augmente la concentration en
ammoniac et de phosphate et aussi la concentration bactérienne et son
efficacité car il y a plus de nutriments utilisables.
Chapitre 1
Les protozoaires ne sont pas indispensables à
la digestion mais leur présence améliorent la
digestibilité, uniformisent la fermentation entre les repas.
2-3-1-3/ Les champignons :
Les champignons du rumen n'ont été
découverts que tardivement (41). La population fongique est
estimée à 103 et 105
cellules /ml soit environ 10 % de la biomasse microbienne (23). Les
zoospores s'attachent sur les particules des plantes déjà
abimées. Le rhizoïde pénétrant dans les tissus par
protéolyse.
L'activité protéolytique est
assurée par des métallospores, ils hydrolysent l'extensine des
parois. Ils contiennent beaucoup d'acides aminés, dont le contenu en
adénine et en thymine est important, et à ce titre, les
protéines des champignons sont très digestibles.
Les champignons produisent une importante
quantité de H2 et sont donc associés, dans les
réactions métaboliques, aux bactéries
méthanogènes, bactéries consommatrices de
dihydrogènes (47). Les bactéries cellulolytiques diminuent
l'activité des champignons. L'élimination des champignons diminue
la digestibilité et augmente la proportion de propionate (50).
2-3-1-4Les virus:
125 types morphologiques de bactériophages ont
été observés dans le rumen. Leur rôle parmi la
population microbienne n'est pas bien connu .Bien qu'ils lysent
Streptococcus bovis et Bifidobactéruim thermophilus in
vitro.
Chapitre 1
Tableau01: Caractéristiques de
quelques bactéries du rumen (48).
Espèce
|
Gram
|
Morpho
|
%G+C
|
Produits: majeurs et mineurs
|
Type
|
Prevatella ruminicata
|
-
|
Bâton
|
49-50
|
Acétate, succinate (Formate, propionate,
isobutyrate, butyrate, isovolérate, lactate)
|
Hémicellulose, protéines
|
Ruminobacter amylophilus
|
-
|
Bâton
|
40-42
|
Formate, acétate, succinate
(lactate)
|
Amidon
|
Fibrobacter succinogenes
|
-
|
Bâton
|
47-49
|
Acétate, succinate (formate, propionate,
isovolérate)
|
Cellulose
|
Setenomonas ruminantuim
|
-
|
Croissant
|
54
|
Lactate, propionate, acétate, H2,
Co2
|
Protéines
sucres
|
Butyrivibrio Fibrisolvens
|
-
|
Bâton
courbé
|
36-41
|
Formate, butyrate, acétate, H2,
Co2
(Lactate, succinate)
|
Répandue cellulolytique
|
Anaurovibrio lipolytica
|
-
|
Bâton
|
|
Propionate, succinate, acétate H2, Co2
(lactate)
|
Lipides
|
Vibrio (wolinella) sucinogenes
|
-
|
Vibrion
|
47
|
Succinate H2, Co2
|
Baisse H2
|
Succinivibrio dextinosolvens
|
-
|
Vibrion
|
|
Acétate, succinate (Formate, lactate)
|
Dextrines
|
Treponema bryantii
|
-
|
Hélice
|
35-37
|
Formate, acétate, succinate
|
Sucres
|
Veillanella parvula
|
-
|
Coque
|
38-41
|
Acétate, propionate, H2 (Lactate)
|
Lactate
|
Sucinomonas amylolytica
|
-
|
Coque ou bâton
|
|
Succinate (acétate, propionate)
|
Amidon
|
Ruminococcus albus
|
+
|
Coque
|
42-46
|
Acétate, éthanol, Co2 (formate,
lactate)
|
Cellulose
|
Ruminococcus flavfaciens
|
+
|
Coque
|
39-44
|
Acétate, succinate, H2 (formate,
lactate)
|
Cellulose
|
Streptococcus bovis
|
+
|
coque
|
37-39
|
Lactate, Co2 (formate, acétate,
éthanol)
|
Amidon
|
Lachnospira multiparus
|
+
|
Bâton
|
|
Formate, acétate, lactate, H2
(succinate, éthanol)
|
Pectine
|
Eubacterium ruminantium
|
+
|
Bâton
|
|
Formate, butyrate, lactate, Co2
(succinate, éthanol)
|
Xylanes, sucres
|
Lactobacillus ruminis
|
+
|
Bâton
|
44-47
|
Lactate
|
Sucres
|
Methanomicrobium sp
|
|
|
49
|
CH4
|
formate
|
Methanobacter ruminantium
|
|
|
31
|
CH4
|
Formate
|
Methanobacterium formteium
|
|
|
41
|
CH4
|
Formate
|
Chapitre 1
Tableau 02: Principales espèces de
champignons anaérobies isolés du tube digestif des ruminants
(48)
Type de thalle
|
Nombre des flagelles sur la zoospore
|
Genre
Espèce
|
Origine
|
Référence
|
Monocentrique avec rhizoides filamenteux
|
>4
|
Neocallimastix frantalis Neocallimastix
patriciarum Neocallimatix harleyensis
Piromyces communis Piromyces mae Piromyces
dumbonica Piromyces rhizinflata
|
Rumen Rumen Rumen
Rumen Caecum de cheval Caecum d'elephant Feces
d'ane
|
Orpin (1975) Orpin et Munn(1986) Web et
Theodoron(1991)
Orpin (1977) Li et al (1990)
Li et al (1990) Breton et al (1991)
|
Monocentrique avec rhizoid bulbeux
|
>4
|
Caecomyces communis Caecomyces equi
|
Rumen Caecum de cheval
|
Orpin (1976) Gold et al (1988)
|
Polycentrique
|
>4
>4
|
Orpinomyces joyonii Orpinomyces bovis
Anaeromyces micronatus Ruminomyces elegaris
|
Rumen Rumen
Rumen Rumen
|
Breton et al (1989) Barr et al (1989)
Breton et al (1990) Ho et al (1990)
|
Tableau 03 : Classification systématique
des protozoaires du rumen(48)
Phylum Subphylum Classe
Ordre Famille Sous
famille Genre
espèce
|
Mastigophorae Métamastigophora Retormonadea
Chilomastix caprea
Parabasta Trichomonadea
Monocercamonas ruminantuim
Tetratrichomonas battreyt
Pemarrichomonas homonis
Citiophora Prostomata Prostomarea
Beutrischira sp
Vestibuliferea Trichostomatida Isotrichidea
Isotricha protoma
Isotricha intestinalis
Dasytricha ruminantuim
Blepharocarytidea
Charonina ventriculi
Entodiniomorphida Ophryoscalccidea Entoniidea
Entodinuim sp
Diplodiniidea Diplodinuim sp
Endinuim sp
Erentaplasuim sp
Eudiplasdinuim sp
Ostrakodinuim sp
Methadinuim sp
Epidimidae Epidinuim sp
Ophryscalerinae Ophryscaler sp
|
Chapitre 2
1/ La méthanogenèse dans le
rumen
1-1/ Origines de la
méthanogenèse :
1-1-1/ Définition :
La méthanogenèse biologique est le
résultat des microorganismes strictement anaérobies et
très primitifs ; les archaea qui se distinguent des
bactéries par :
- Une génétique très différente
- La présence dans la paroi cellulaire de
glycéride éthérique au lieu de glycéride sous forme
d'esters.
- La présence d'une chaîne d'enzymes et de
cofacteur unique, assurant la méthanogenèse comme
dépôt final d'hydrogène gazeux libéré dans
des consortia de réducteur de proton.
La chaîne assure la réduction du CO2 en stade
successif et dépôt pour son activité de coenzyme
lié à des oligo-éléments comme : Ni, Fe, Mo et
le Tengstène.
1-1-2/ Différentes origines de la
méthanogenèse :
Les substrats des différentes espèces sont
l'acétate, le méthanol, l'hydrogène/CO2, le formiate, les
méthylènes ... . On trouve ces organismes dans deux
systèmes avec des taux de renouvellement très
différents : le tube digestif et les marais qui ont des temps de
rétention de quelques jours et au moins de quelques semaines
respectivement. Les systèmes avec rétention longue permettant la
transformation complète des substances en CO2 et en CH4 avec
transformation d'intermédiaires qui s'accumulent dans les fermentations
du tube digestif (figure 2). La stoechiométrie générale
des fermentations dans les deux systèmes est illustrée dans la
figure suivante :
Incomplète(tube digestif
)
57.5 C6H12O6 ----? 65
CH3 COOH + 20 CH3 CH2 COOH + 15 CH3
(H2) 2COOH + 35CH4+60CO2+25H2O
Complète (marais, rizières,
épuration anaérobique)
57.5 C6H12O6 ----? 175.5
CH4 + 175.5 CO2
|
Chapitre 2
Figure 02 : Schéma de la chaîne
trophique de la méthanogenèse et ses différentes
étapes.
Chapitre 2
2/ La production du méthane dans le rumen
des ovins
2-1/ Les fermentations microbiennes du tube
digestif :
2-2-1/ Les
méthanogènes :
Les
méthanogènes sont des membres du domaine des Archaea. Il s'agit
des bactéries anaérobies strictes, représentant environ 4%
des micro-organismes des ruminants (60), et peuvent être aisément
distinguées des autres organismes car ils produisent tous du
méthane comme principale produit de fermentation. Quelques
espèces de méthanogènes ont été
isolées du rumen, mais peu ont été trouvées en
grand nombre. Difficiles à isoler en culture pure, ces bactéries
nécessitent un potentiel d'oxydoréduction de l'ordre de -350mv et
sont très sensibles à l'oxygène (figure 3), parmi ces
espèces il y a :
· Methanobacterium ruminantium qui est la
principale bactérie qui produit le méthane à partir du
formate et d'hydrogène.
· Methanobacterium formicium, Methanobacterium
sohnigeii qui utilisent l'acétate, le propionate et le
butyrate comme substrat.
La production du méthane dans le rumen a un
effet sur les produits terminaux de la fermentation, ainsi que sur le rendement
en ATP. Si les méthanogènes sont présents, les
nucléotides réduites peuvent être ré-oxydés
par l'hydrogénase, plutôt que par un alcool ou une
lactate-déshydrogénase.
La méthanogenèse implique la
consommation d'hydrogène et la réduction par paliers du dioxyde
de carbone (47). Un certain nombre de substrats peut être utilisé
pour la méthanogenèse (acétate, formate, alcools de petite
taille issus de la dégradation des pectines, ...), mais le dioxyde de
carbone et l'hydrogène sont néanmoins les principaux substrats
impliqués. Ainsi, la majorité du dihydrogène provenant de
la dégradation des glucides termine en méthane.
Chapitre 2
Figure 3 : Un
exemple de bactéries méthanogènes (
Methanothrix thermophila )
(45).
2-2-2/ Les fermentations dans le
rumen :
? La fermentation des
glucides :
L'accessibilité des micro-organismes du rumen
aux glucides détermine la vitesse avec laquelle ces derniers sont
fermentés. Généralement, les sucres solubles sont plus
rapidement fermentés que l'amidon. Cependant, les composants de
structure des tissus des plantes, tels que la cellulose et les
hémicelluloses, sont fermentés très lentement.
Selon sa situation d'incrustation, la cellulose est
plus ou moins rapidement hydrolysée par les bactéries
cellulolytiques. Elle est préalablement fractionnée en plusieurs
unités de cellobiose qui sont à leur tour hydrolysées puis
fermentées.
Les hémicelluloses sont des polysaccharides
solubles dans les solutions alcalines diluées, mais non pas dans l'eau.
Ils peuvent être hydrolysés en sucres (pentoses et hexoses) et des
unités d'acides, particulièrement l'acide galacturonique.
Quant à la digestion de la lignine, elle ne
dépasse pas 15 à 20% de l'ensemble de la lignine
ingérée.
Les monomères produits au cours de
l'hydrolyse des composants cellulaires sont fermentés en pyruvate par la
voie d'Embden-Meyerhof et par la voie des pentoses durant lesquelles il y a
formation d'un produit intermédiaire qui est alors
métabolisé en acides gras volatiles (AGV) à courte
chaîne et en gaz (CO2, CH4, H2). L'énergie libérée
durant ces réactions sous forme de chaleur ou de méthane, ne peut
pas être utilisée par l'animal.
Chapitre 2
Cependant, l'énergie stockée sous forme d'ATP
est utilisée pour assurer la croissance microbienne et subvenir aux
besoins des microbes du rumen.
? La fermentation des
protides :
La digestion des protéines dans le rumen est
un processus stable d'hydrolyse. A partir des protides, il libère des
unités d'acides aminés qui sont largement
décomposés par désamination, donnant lieu à une
libération de CO2, d'ammoniac et des AGV. Quelques peptides et acides
aminés peuvent passer directement dans les cellules bactériennes,
mais il est évident que plusieurs espèces de bactéries du
rumen sont capables de synthétiser leurs propres protéines en
utilisant l'ammoniac comme source principale d'azote.
? L'hydrolyse des lipides :
Les triglycérides (TG) dans le rumen
subissent une hydrolyse pour libérer le glycérol et les acides
gras libres (AGL). Aucun mono ou diglycéride n'a été
détecté lors de l'hydrolyse, mais ils peuvent exister de
façon transitoire lors de ce processus.
L'hydrolyse des TG est le fait direct des
micro-organismes du rumen. Le glycérol qui en résulte est
fermenté principalement en acide propionique ; les étapes
transitoires durant lesquelles il y a formation de l'acide succinique et
lactique ont été détectées.
Les acides gras insaturés issus de
l'hydrolyse des triglycérides par les bactéries du rumen sont
ensuite hydrogénés ; les ciliés, principalement les
ciliés Entodiniomorphes participent à l'étape
d'hydrogénation.
3/ Facteurs influençant la
méthanogenèse dans le rumen
Plusieurs facteurs peuvent influencer
la production du méthane dans le rumen, certains sont liés
à la ration (type, quantité), d'autres sont liés à
l'animal.
3-1/ Influence de la ration :
? Influence de la digestibilité du
régime :
A partir des résultats de 20 études sur
moutons et boeufs adultes recevant 55 régimes sur 615 périodes de
mesure en chambres respiratoires, Blaxter et Clapperton (1965) ont
montré que les pertes d'énergie sous forme de méthane (%
EB) augmentent avec la digestibilité du
Chapitre2
régime : pour une augmentation de 10 points de la
digestibilité de l'énergie, l'accroissement est au moyenne de
0,47 points dans le cas de fourrages longs et de 0,74 points dans le cas de
régime mixte. Cet accroissement résulte d'une augmentation des
fermentations dans les réservoirs digestifs mais il dépend aussi
des caractéristiques physiques et de la composition chimiques des
régimes (6).
? Influence de l'apport de
concentré :
L'addition ou la substitution partielle d'aliment
concentré à un fourrage peut modifier les conditions fermentaires
dans le rumen. En particulier, lorsque l'aliment est riche en produits
amylacés, il peut orienter la flore microbienne vers les fermentations
amylolytiques au détriment des fermentations cellulolytiques. Ce
phénomène entraîne alors une diminution de la
digestibilité des parois et des pertes d'énergie sous forme de
méthane.
? Influence du pH :
Une fermentation accélérée
diminue le pH du rumen, avec effet négatif sur la
méthanogenèse et les protozoaires.
? Influence de niveau alimentaire
(ingestion) :
Une augmentation des quantités d'aliments
ingérées entraîne une accélération du transit
digestif, donc une réduction de la digestion microbienne des parois
végétales dans les réservoirs digestifs. Ce
phénomène s'accompagne d'une diminution de la production de
méthane. Pour les rations mixtes, le phénomène est
d'autant plus important que le régime est riche en produits
amylacés et le fourrage lignifié.
? Influence de type de
substrat :
Moins de méthane est formé à
partir de protéine qu'à partir des glucides.
? Influence de la vitesse de
fermentation :
Une vitesse plus élevée diminue la
proportion de méthane produit en faveur de la proportion de
propionate.
? La ration de base de
l'animal :
- Une infusion des glucides facilement fermentescibles
dans le rumen diminue le méthane en faveur du propionate. Ce changement
est sans doute dû à une vitesse de fermentation
accélérée, associée à une population
microbienne modifiée.
Chapitre 2
- Un régime à base de mélasse ou
d'amidon, conditionné pour une ingestion limitée des glucides
facilement fermentescibles, résultera dans un taux de protozoaires plus
élevé et une production plus élevé de butyrate qui
s'accompagne généralement d'une diminution de la production de
méthane.
3-2/ Influence de l'animal :
La méthanogène varie entre 2,10 et 3,45
moles de méthane / kg de matière organique fermentée, avec
le contenu du rumen obtenu avant le repas de trois moutons, alimentés de
la même ration limitée, à base de foin (15).
? Influence du taux de protozoaires dans le
rumen :
L'activité des protozoaires est un
paramètre non seulement déterminé par la nature et le
niveau de l'alimentation mais aussi par le contrôle animal de la
cinétique et le volume du contenu de rumen. La présence de
protozoaires est associée à des taux de
méthanogenèse importante.
? Variabilité intra et
inter-individuelle :
Les mesures effectuées dans la chambre
respiratoire pendant 4 à 5 jours consécutifs sur 36 moutons de
races différentes recevant la même quantité d'aliment par
kg de poids métabolique, montre que les coefficients de variation intra
et inter-individuelle de la production de méthane sont de 5,0 et 7,5
respectivement et qu'il n y a pas de différence significatif entre les 6
races (6).
4/ La contribution de la méthanogenèse
ruminale à l'effet de serre
Le méthane, deuxième gaz à effet
de serre après le dioxyde de carbone, contribue à raison de
16 % à l'effet de serre. L'émission de méthane n'est
que pour 30 % originaire de sources naturelles, les 70 % restants
sont au compte des activités humaines, dont l'élevage de
bétail.
La méthanogenèse du rumen peut être
incluse dans des modèles à différents niveaux de
complexité, basés sur la stchiométrie et la cinétique des fermentations et sur
l'évaluation énergétique des aliments. Mais, les
tentatives récentes d'estimation de la méthanogenèse,
restent sujettes à une variabilité considérable, aussi
bien au niveau de l'animal que global.
En général, on estime que la
production de méthane dans le tube digestif des animaux d'élevage
est responsable de 22 % des sources anthropogènes (18). Des
études ont démontré que chez des moutons à
l'entretien recevant du foin de luzerne en 4 repas par jours, 80% du
méthane est produit dans le rumen : 95% est éliminé
par éructation et 5% par voie pulmonaire. Le complément
Chapitre 2
(13%) est produit dans le gros intestin : 89% est
éliminé par les poumons et 11% par l'anus au cours de la
défécation.
4-1/ Interaction aliment -
méthanogenèse :
Il est clair que l'aliment représente le
facteur le plus déterminant pour la formation de méthane dans le
rumen, le méthane produit doit donc être mesuré par
unité d'aliment distribué, une alimentation
incontrôlée et diversifiée conduit certainement à
une estimation variable et non précise de la formation de méthane
chez les ruminants. D'autres part, une alimentation riche en fibres augmente la
méthanogenèse chez les animaux d'élevage extensif. Ces
facteurs conditionnent certainement l'élevage en Algérie et
peuvent rendre la tache plus délicate. L'important donc, est de
maîtriser tous les paramètres de l'alimentation pour donner une
estimation plus proche.
4-1-1/ Influence de l'apport
protéique :
La teneur en matière azoté des fourrages
constituants la ration de base offerte aux ruminants est un facteur très
limitant ; moins de méthane est formé à partir des
protéines qu'à partir des glucides. Un pourcentage de 10,6% de
matière azoté totale (MAT) pour le foin et
moins encore pour la paille (3,19%), d'une part une
qualité meilleure des foin par rapport à la paille ; et
d'autre part, un pourcentage qui reflète la relation positive entre ces
types d'aliments et la méthanogenèse.
4-1-2/ Influence de la teneur en
fibres :
Cette interaction se confirme aussi avec la teneur en
fibre, l'augmentation de la teneur en cellulose brute (CB) diminue sensiblement
le pourcentage de l'acide propionique à la faveur de l'acide
acétique, un taux de CB de 80% de matière sèche va donc
augmenter le pourcentage de méthane dans le rumen.
4-1-3/ Influence de l'apport du
concentré :
Pour les régimes mixtes, l'augmentation de
proportion de concentré va positivement avec le pourcentage de l'acide
propionique et une diminution de méthane produit. La ration sera mieux
optimisée lorsque on dispose d'avantage d'aliments riche en
concentré ; l'utilisation des concentrés dans notre
système (en Algérie) est très limitée, plusieurs
facteurs sont en cause, on cite :
- Le déficit important des céréales
destinées à l'élevage, par la forte concurrence
prioritaire de la demande agroalimentaire (les grains de céréales
représentent le produit le plus consommé en Algérie).
Chapitre 2
- L'utilisation des concentrés naturels ou les produits
de l'Office National d'Aliment du Bétail (ONAB) est très
limitée, car ces produits ne sont pas rentables pour tous les
éleveurs.
- L'utilisation limitée des céréales (en
général inférieur à 50% de la ration de base) par
risque d'acidose.
4-1-4/ Influence du
traitement :
L'alternance entre le méthane et l'acide
propionique s'exprime aussi dans les aliments traités avec
l'urée. Malgré l'effet négatif du traitement de la paille
par la soude qui améliore la digestibilité des parois, ce
traitement s'accompagne également d'une augmentation des pertes sous
forme de méthane (58), le traitement de la paille par l'urée
donne des résultats en faveur de l'acide propionique et une diminution
sensible du méthane (tableau 4).
Tableau 4 : Influence de différents
régimes sur le profil fermentaire (mol/kg MOF) obtenus à partir
du contenu de rumen des moutons (5)
Régimes
|
Méthanea
|
Acétate
|
Propionate
|
Butyrate
|
Foin+Concentréb
|
1,54
|
5,32
|
3,70
|
1,11
|
Paille+mais+ tourteaux de soja
|
2,83
|
7,26
|
1,58
|
0,81
|
Paille+mais +urée
|
2,32
|
6,28
|
2,56
|
1,16
|
Paille+mais
|
2,85
|
7,32
|
1,66
|
0,76
|
a calculé à partir de model
stoechiométrique. b D. Demeyer (1991).
4-2/ Estimation des émissions de
méthane par les ovins :
Nos estimations sont basées sur des exemples
d'émissions de méthane par des animaux ayant comme aliment du
foin ou herbe plus du concentré (en général 75% de
fourrage plus 25% du concentré).
Les émissions annuelles moyennes de
méthane d'une brebis allaitante sont de16,7 m3, tandis que
celles d'une brebis laitière sont de 17,8 m3. Celles d'un
agneau de boucherie élevé en bergerie avec un régime riche
en aliments concentrés est le tiers (2,9 m3) d'un agneau de
boucherie élevé à
Chapitre 2
l'herbe. L'émission de méthane par kg de lait
est en moyenne de 77 litres pour une brebis. Par kg de carcasse produite,
l'émission de méthane est en moyenne de 60 litres pour les
agneaux des races laitières sevrés précocement et de 1160
litres pour les agneaux élevés près de leurs mères
(tableau 5).
Tableau 5 : Production de méthane
des principaux types des ruminants domestiques (2).
Animal
|
Situation
|
Poids
(kg)
|
Production
(G ou kg/J)
|
Régimes
|
Méthane
(L/J)
|
Agneau
|
Croissance
|
30
|
300 g/J
|
Herbe
|
36
|
Brebis
|
Tarie
Allaitante
|
60
65
|
0
2,2 kg/J
|
Foin
70% F .30%
|
30
65
|
F : foin, C : concentré, H : herbe.
4-2-1/ Emission journalière et
annuelle :
4-2-1-1/ Emission de méthane par les
ovins :
L'émission de méthane des brebis est sans doute
la plus importante par rapport aux autres ovins et à l'ensemble des
ruminants, elle est justifiée par :
· Un effectif de 9 954 980 (plus de 45 %) des
ovins en Algérie.
· Les besoins qui augmentent avec la production et
l'émission de méthane qui augmente en parallèle.
· La nature du régime composé
essentiellement des fibres.
Le méthane émis par les brebis
estimé à 497,74 millions litres/jour, est l'équivalent de
plus de 50 % de la production des ovins et plus de 38 % de la production
journalière totale du cheptel algérien, un pourcentage qui impose
l'inhibition (réduction) de la production de méthane au niveau
des brebis en premier ordre (tableau 6).
Chapitre 2
Tableau 6 : Estimations de la production
journalière et annuelle de méthane des ovins en
Algérie.
Ovins
|
Effectif
|
Production
(g ou kg/J)
|
Régimes
|
Méthane
(106 l/jour)
|
Méthane
(109 l/an)
|
Brebis
|
9 954 980
|
0 à 2 kg/j
|
F ou H+C
|
497,74
|
181,67
|
Béliers
|
624 170
|
-
|
idem
|
34,95
|
12,75
|
Antenaise
|
1 749 490
|
0,15
|
idem
|
69,97
|
25,54
|
Antenais
|
1 266 920
|
0,15
|
idem
|
50,67
|
18,49
|
Agneaux
|
2 034 820
|
0,25
|
idem
|
63,07
|
23,02
|
Agnelles
|
2 318 560
|
0,10
|
idem
|
53,32
|
19,64
|
Totale
|
17 948 940
|
-
|
-
|
769,72
|
281,11
|
* DSA Batna, 1998.
Chapitre 3
1/ Comment réduire la
méthanogenèse chez les ruminants
Le détournement du faciès fermentaire dans
le rumen en inhibant la production du méthane s'élargit vers
l'utilisation d'inhibiteurs compétitifs et non compétitifs dans
la ration.
1-1/ Inhibiteur
compétitif :
Un composé qui présente une certaine
analogie structurale avec le substrat de l'enzyme, est capable d'occuper, dans
le centre catalytique, la place normalement réservée aux
substrats, il y a donc une véritable compétition entre le
substrat et l'inhibiteur pour occuper la place.
Dans notre cas, on parle d'une compétition sur
le plan de l'hydrogène, le détournement d'électrons
(hydrogène) de la réduction de CO2 (CO2 + 4H2 --? CH4 +2H2O) vers
d'autres accepteurs tel que le bleu de méthylène, la riboflavine,
le nicotinamide-adénine-dinucléotide (NAD), le sulfate, le
sulfite et le nitrate. Tous ces composés sont expérimentés
in vitro mais leur application in vivo n'est pas à
conseiller, leur effet sur la fermentation n'était pas suffisamment
sélectif.
1-2/ Inhibiteur non compétitif :
A l'inverse du cas précédent, il n y a
pas de compétition entre le substrat et l'inhibiteur. Ce sont les plus
utilisés ; parmi eux on cite : les antibiotiques ionophores,
les acides gras insaturés, les analogues halogénés de
méthane ..., ils ont un pouvoir toxique et sélectif sur les
bactéries méthanogènes.
2/ Utilisation des additifs
2-1/ Utilisation des
antibiotiques :
2-1-1/ Antibiotiques
ionophores :
Plusieurs antibiotiques ionophores ont la
propriété d'accroître la production d'acide propionique des
cultures mixtes des microorganismes du rumen. Parmi ceux-ci, seul le Monensin
est autorisé actuellement à être incorporé aux
aliments des ruminants. Parmi les autres antibiotiques ionophores
expérimentés in vitro et in vivo, nous
retiendrons plus particulièrement le Lasalocide et la Salinomycine
(2).
Chapitre 3
2-1-2/ Antibiotiques
classiques :
De nombreux antibiotiques ont été
utilisés pour tenter d'orienter favorablement les fermentations dans le
rumen. L'Avoparacine, comme les antibiotiques ionophores,
élèverait le pourcentage de propionate dans les acides gras
volatils, cela a été montré après 100 jours de
traitement chez des bovillons recevant 66 mg d'Avoparacine par kg d'aliment
(32). En règle générale, l'Avoparacine réduit la
quantité d'aliment ingéré par unité de gain de
poids, sont effet serait même supérieur à celui du Monensin
(32,20).
2-2/ Additifs nutritionnels :
2-2-1/ Acides gras insaturés
:
Il y a une dizaine d'années, on a constaté
que l'introduction directe des acides gras non saturés dans le rumen des
ruminants augmente le taux de l'acide propionique (2). Les acides gras
pourraient se lier aux ions Ca2+ nécessaires à
l'attachement des bactéries cellulolytiques sur les particules
végétales réduisant ainsi leur activité ;ce
qui explique pourquoi on complète les rations enrichies en
matière grasse par des sels de calcium. L'effet inhibiteur des acides
gras non saturés sur la production de méthane a été
démontré in vivo par Blaxter et Czerkawski (1966), et
in vivo et in vitro par Demeyer et Hendrickx (1967) et
Demeyer et al (1969), ces derniers ont démontré aussi
que l'inhibition de la production de méthane allait toujours de pair
avec une production accrue d'acide propionique, ce qui a montré
clairement la corrélation négative que l'on a pu déduire
de la considération théorique entre les deux produits de la
fermentation dans le rumen.
L'effet inhibiteur est dû à une influence
toxique sélective exercée par les acides gras sur la flore
méthanogène. Les acides gras les plus actifs sont les
cis-isomères, la toxicité augmente avec le nombre de doubles
liaisons dans la molécule de l'acide gras. Le plus fort inhibiteur dans
cette série de composés est l'acide ricinolique (2).
L' utilisation des acides gras insaturés que
ce soit in vitro ou in vivo,
entraînait toujours une baisse sensible de la production d'acide
butyrique due probablement à une population moindre de protozoaires dans
le rumen. Il est intéressant de constater que les qualités
d'acides gras insaturés employés en vue d'inhiber in vivo
la production de méthane, n'influencent que
légèrement la digestibilité de la cellulose de la ration
(7).
Chapitre 3
Chez le mouton recevant une ration de foin au niveau
d'entretien, l'infusion continue d'acides gras long, mono ou
poly-insaturés (oléique, linoléique, linolénique),
entraîne une chute immédiate de la production de méthane.
La diminution est quasi proportionnelle à la quantité d'acide
gras infusé : elle atteint respectivement 25 et 60% pour des
infusions de 50 et 100 g par jours, correspondant à 5 ou 10 % de la
matière sèche de la ration totale (13). Une étude
effectuée sur des moutons recevant au voisinage de l'entretien des
rations constituées de
25 à 75% d'aliments composés contenant de 0,8
à 8,0% de matière grasse ; a montré qu'une
augmentation d'un point du pourcentage de matière grasse s'accompagne
d'une diminution de 2,6 % de la production de méthane (26). Les moutons
semblent beaucoup plus sensibles que les vaches laitières aux
phénomènes d'interactions digestives liés à
l'apport de matières grasses. L'incorporation de 5 à 11% de suif,
d'huile de soja ou de graines de soja dans l'aliment concentré (soit 3
à 6 % de la ration ) n'a pas d'effet significatif sur la
digestibilité des constituants de la ration, mais réduit de 10
à 18 % la production de méthane (51,52).
2-2-2/ Analogues halogénés de
méthane :
Prins et al en 1972, ont prouvé que les
analogues halogénés du méthane ont un effet direct toxique
sélectif sur les bactéries de méthane. Ces inhibiteurs non
compétitifs sont les plus puissants, on estime que l'action des
composés est due à une interaction avec les co-enzymes analogues
intervenant dans le processus de la méthanogenèse. Ces co-enzymes
analogues interviennent aussi dans la production de propionate.
2-2-2-1/ Effet de BES :
L'acide 2-bromoéthylsulfonique (BES) est un
analogue du co-enzyme M un inhibiteur assez spécifique. Cet analogue
provoque une inhibition sélective de la méthanogenèse en
interférant avec la réduction du méthyl-co-enzyme M des
bactéries méthanogènes (4). Il est surprenant que la
population microbienne du rumen s'adapte à cet inhibiteur puissant.
Récemment, l'usage combiné du bromochlorométhane a
donné des résultats positifs et persistants.
Chapitre 3
2-2-2-2/ Amicloral :
L'inhibition de formation de méthane
s'accompagne généralement d'une élévation des
proportions de propionate, butyrate et parfois lactate qui jouent le rôle
d'accepteur d'hydrogène, mais ce dernier peut aussi s'accumuler
lorsqu'il est en excès (17).
Dans des essais comparatifs en culture discontinue
portant sur le Monensin et l'Amicloral ; Calupa, Corbet et Brethour
(1980) ; ont observé que ce dernier inhibait d'avantage la
méthanogenèse et produits plus de butyrate et d'hydrogène
que le Monensin. Les deux produits réduisait d'environ 50% la
disparition des acides aminés libres ajoutés dans le milieu.
2-3/ Hydrate de chloral et
chloroforme :
Bauchop (1967) découvrit par hasard que de
très faibles quantités de chloroforme, de tétrachlorure de
carbone et de chlorure de méthyle provoquent une inhibition violente de
la production de méthane dans les incubations d'un mélange de
bactéries du rumen ayant comme substrat du formiate ou le mélange
gazeux dioxyde de carbone et d'hydrogène.
Prins et Seekles (1968) publiaient des
résultats d'où ils ressortaient que la formation de l'acide
propionique dans le rumen est stimulée par l'hydrate de chloral en se
basant sur la corrélation négative méthane - acide
propionique, trouvée déjà antérieurement.
Van Nevel et al (1969) ont étudier
l'influence de l'hydrate de chloral dans des essais in vitro et in
vivo ; ils ont trouvé que ce composé freine
complètement la formation de méthane, déjà en
concentration relativement faibles.
Dans les essais in vivo avec du
tétrachlorure de carbone, il a été constaté
que ; par rapport aux essais in vitro, les concentrations
requises pour inhiber la production de méthane devait être
augmentées ; et que l'effet inhibiteur était
temporaire : la flore s'adapte rapidement à l'additif (43), par
contre avec du chloroforme, cette adaptation n'a pas été
observée (11).
2-4/ Sulfite de sodium :
Contrairement à des recherches faites
antérieurement, dans lesquelles le sulfite était
présenté comme un inhibiteur compétitif de la production
de méthane, des essais ultérieurs ont révélé
qu'il s'agissait en réalité d'un effet toxique directe sur les
bactéries méthanogènes, l'adjonction de sulfite produisait
un glissement dans la composition en acides gras volatils du rumen au profit de
l'acide
Chapitre 3
propionique. Chez un mouton fistulé qui recevait une
ration à laquelle on a ajouté du sulfite (0,8%), la formation
d'acide propionique dans le rumen était augmenté et la formation
de méthane réduite.
Il a été démontré que
l'effet du sulfite était passager, ce qui est dû à une
métabolisation ultérieure du produit par la flore (53).
2-5/ Pesticides :
Dans les incubations in vitro, le 2,2
cichlorovinyl-diméthylphosphate inhibait le méthane et stimulait
la formation d'acide propionique. Les composés D.D.T (Dichloro
Diphényl Tréchloréthane), Sevin, Toxaphène,
Toroton, 2,4-T et Simazine augmentaient la production d'acide propionique. Il
est probable qu'ils ont également un effet inhibiteur sur la production
de méthane. Le D.D.T est déchloré par les bactéries
du rumen et transformé en D.D.D (Dichloro Diphényl
Dichloréthane).
2-6/ Divers :
Dans la littérature, le 1-2 propanediol, le
CuSO4, le KClO3, l'acide bromopropionique et les acides anacardiques sont
cités comme inhibiteurs de méthane et stimulants de l'acide
propionique. Les acides carboxyliques tertiaires, le permanganate de potassium,
le chlorate de potassium et le propylène-glycol ont des
propriétés inhibitrices vis-à-vis du méthane.
L'effet stimulant de ces derniers produits sur la production d'acide
propionique était déjà découvert
antérieurement.
3/ Interventions biotechnologiques
3-1/ Défaunation du
rumen :
Quand on dit défaunation du rumen, on parle
plutôt de la suppression des protozoaires ; soit par
isolation : le nouveau-né est séparé de l'adulte (1),
le nouveau-né est séparé de sa mère 2 à 3
jours après la naissance (34) ; soit par l'addition des produits
chimiques.
L'existence des protozoaires, comme les bactéries
et les champignons a lieu 2 à 3 jours après la naissance,
l'isolation du nouveau-né de la mère est la meilleure
méthode de réduire le nombre de protozoaires ; cette
méthode permet à l'animal de conserver ses bactéries
autochtones contrairement à ses ciliés (21) . Pour l'addition des
produits chimiques, on utilise généralement : le sulfate de
cuivre ou le sulfate de sodium (44,45).
Chapitre 3
Avec les protozoaires, on a établi l'existence
d'association physique entre protozoaires Entodinomorphes et bactéries
méthanogènes (figure 3), qui serait responsable pour 9 à
20 % de la méthanogenèse du rumen (39). Les
méthanogènes sont visualisés par la fluorescence de l'un
de leurs co-enzymes uniques, le F420.
3-2/ L'acétogenèse
réductrice :
La nécessité de développer des
alternatives pour les antibiotiques a intensifié les recherches sur les
probiotiques. L'introduction des bactéries actives et impliquées
dans l'acétogenèse réductrice ; capables d'entrer en
compétition avec les bactéries méthanogènes,
diminuent l'activité de ces dernières. Ces bactéries sont
présentes dans le rumen, mais leur activité
hydrogénotrophe ne s'exprime pas dans le rumen selon la
réaction :
2 CO2 + 4 H2 ----? CH3 COOH + 2 H2O.
Ces organismes préfèrent le
métabolisme hétérotrophe dans le rumen, en
compétition avec les autres bactéries acidogènes. Leur
affinité très réduite pour l'hydrogène en
comparaison avec les méthanogènes serait le facteur majeur
responsable de cette situation. Récemment, l'introduction d'une
bactérie acétogène (P.productus) avec un
inhibiteur du méthane (contrôlé) et en présence
d'hydrogène gazeux a déclenché l'acétogenèse
réductrice in vitro dans des incubations avec des contenus de
rumen (40).
Dans un essai similaire, in vivo cette fois, et en
utilisant un extrait de (L.plantarium) comme inhibiteur de la
méthanogenèse, la stimulation de l'acétogenèse
réductrice n'a pas été obtenue.
3-3/ Traitement technologiques des
fourrages :
Le broyage et l'agglomération des fourrages
réduisent leur temps de séjours dans les réservoirs
digestifs et modifient le faciès microbien au détriment des
fermentations cellulolytiques, il entraîne une diminution de la
digestibilité des parois végétales et de la production de
méthane, qui passe de 7,6 à 4,6% de ED dans le cas d'un fourrage
des graminées déshydratées distribuées à un
haut niveau à des moutons (8). Dans le cas de la luzerne et la futuque
déshydratée et condensée, la réduction des pertes
d'énergie sous forme de méthane (%EB) est de 30 % (55).
Inversement, le traitement de la paille par la soude,
qui améliore la digestibilité des parois, s'accompagne d'une
augmentation des pertes d'énergie sous forme de méthane de 1,3
point (%EB) (54).
Conclusion
Conclusion
Grâce à l'activité de la population
microbienne des réservoirs digestifs, l'utilisation des fourrages
grossiers par les ruminants, se fait au prix de pertes d'énergie au
niveau digestif et métabolique, les pertes d'énergie sous forme
de méthane sont de l'ordre de 13 % de l'énergie brute.
L'éventuelle inhibition de méthane chez
les ruminants par les différents produits (antibiotiques, matière
grasse ...) représente une alternative pour réduire la formation
de méthane et par conséquent l'énergie perdue dans le
rumen. Les inhibiteurs disponibles actuellement ne représentent pas une
solution immédiate (utilisation limitée) ; par contre, ils
permettent de savoir plus sur le comportement des méthanogènes
vis-à-vis de ces substances. Les recherches progressives sur
l'inhibition de méthane produit dans le rumen se pointent vers
l'orientation du faciès fermentaire vers d'autres accepteurs
d'hydrogène (bactéries acétogènes semblent les
meilleurs pour réduire cette énergie au profit de l'animal).
La production de méthane des ovins parait
considérable en comparaison avec celle des autres espèces
marquées par la production des bovins (71%), mais ne représente
que 23% de la production totale de méthane qui ne contribuent que pour
3% à 4% à l'effet de serre.
L'élevage traditionnel à partir des
fourrages grossiers permet sans doute d'augmenter le pourcentage des pertes
par rapport à cette ration.
La voie la plus efficace est encore
l'amélioration de la productivité des ruminants qui, pour une
production donnée de lait ou de viande, permet de réduire le
nombre d'animaux, la consommation d'aliment et donc la production de
méthane.
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Résumé
Les ruminants possèdent trois compartiments
digestifs pré-gastriques parmi lesquels le rumen est le plus
volumineux. Les conditions physico-chimiques du biotope ruminal sont
particulièrement favorables au développement d'une
biocénose anaérobie qui dégrade et fermente près de
50 % de la biomasse ingérée par les ruminants. Le
méthane représente un des produits majeurs de la fermentation des
aliments dans le rumen avec les acides gras volatils. Cette voie
métabolique constitue un moyen essentiel d'élimination de
l'hydrogène produit lors de la fermentation des glucides. Outre la perte
d'énergie qu'il représente pour l'animal (jusqu'à 10% de
l'énergie ingérée), son rejet dans l'atmosphère
contribue pour 3% environ à l'effet de serre. Il est possible de moduler
les émissions de méthane d'origine digestive via l'alimentation
des animaux, leur sélection génétique ou l'apport
d'additifs alimentaires dont certains lipides.
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Abstract
Ruminants possess three pre-gastric
compartments, of which the rumen has the largest volume. Physico-chemical
conditions of the ruminal biotope are propicious to the growth of an anaerobic
microbial ecosystem, which degrades and ferment more than 50 % of feed
ingested by ruminants. Methane and volatile fatty acids are the two major end
products of ruminal fermentation. Methanogenesis is the main metabolic pathway
involved in hydrogen sink in the rumen. In addition to the energy loss it
represents for the animals (up to 10 % of ingested energy), methane
released in the atmosphere accounts for about 3 % of total greenhouse
gases. Mitigation of digestive methane is feasible through the feeding systems,
genetic selection of animals, and the use of feed additive including some
lipids.
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