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L'organisation des nations unies face aux conflits armes en afrique: Contribution a une culture de prevention

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par Jean-Désiré Harerimana-Kimararungu
Université de Liège - DEA en relations internationales et intégration européenne 2007
  

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Paragraphe II : Les facteurs d'échec des OMP

Les OMP menées en Afrique comme ailleurs sont confrontées à des difficultés majeures qui assombrissent l'avenir de ces opérations. Elles tiennent pour la plupart au manque de moyens (A) et à l'épineuse question du mandat (B).

A- Le manque de moyens

Dans les situations extrêmement complexes des conflits internes, l'actualité ne cesse de mettre en évidence les difficultés des casques bleus. Pour Boutros BOUTROS-GHALI, alors Secrétaire général de l'ONU, « ...l'impuissance de l'organisation mondiale tient partout à la même raison : sa double inaptitude à imposer la paix quand celle-ci n'existe pas et à la maintenir lorsque les parties en conflit s'échinent à la torpiller55( *) ».

Le manque de moyens militaires pour intervenir efficacement tient au fait que l'ONU n'a pas une armée. Pourtant l'exécution des OMP exige des moyens militaires considérables. Il s'ensuit que « ...rien n'est plus dangereux pour une opération de maintien de la paix que de devoir user de la force lorsqu'elle n'est pas en mesure de le faire (...)56( *) ». Ce ne sont pas les moyens qui manquent à la communauté internationale mais plutôt la volonté politique de les mettre au service de l'ONU conformément à l'article 43 de la Charte. Pour imposer la paix l'ONU est contrainte de sous-traiter l'opération. Cette solution ne paraît pas la plus idoine puisqu'elle implique une délégation du pouvoir au profit d'acteurs, certes efficaces, mais dont la légitimité et l'impartialité peuvent s'avérer douteuses.

Les efforts de certains pays à créer et à maintenir une Brigade multinationale d'Intervention Rapide des Forces en Attente (BIRFA)57( *) représentent une initiative salutaire. Elle participera certes à la dynamisation des OMP. Cependant, l'initiative ne rencontre pas encore l'adhésion de tous les Etats.

Le manque de moyens financiers constitue une autre difficulté des OMP. Leur succès dépend en grande partie de leur financement. Ainsi un financement non assuré peut facilement handicaper les activités des troupes, contraignant ces dernières à sélectionner certaines régions plutôt que d'honorer leur mandat dans son intégralité.

Le mandat des OMP représente d'ailleurs une épineuse question.

B- L'épineuse question du mandat

Depuis la fin de la confrontation idéologique Est-Ouest, le mandat des OMP ne cesse de s'élargir. Il embrasse un nombre considérable d'activités qui, parfois, nuisent à l'efficacité de la mission et à l'image de l'Organisation.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité, pour décider une OMP, recherche le consensus même si sa décision ne doit pas nécessairement être prise à l'unanimité. Cette recherche exige des compromis qui nuisent parfois à la précision. L'ambiguïté qui en résulte peut avoir des conséquences sérieuses sur le terrain si le mandat est interprété différemment par les divers acteurs de l'opération. Dans ces conditions, le rapport BRAHIMI parvient à la conclusion que des mandats clairs, crédibles et réalistes sont déterminants pour le succès des OMP58( *).

Au demeurant, l'opinion ne retient des OMP en Afrique qu'une inefficacité. Nous estimons que l'ONU s'efforce à maintenir la paix et la sécurité au plan régional. Ce n'est donc pas une négation des OMP qu'il importe de prôner mais leur amélioration. Etant donné toutefois que les mécanismes les plus perfectionnés ne permettront jamais de déployer des OMP sur tous les théâtres de conflit, il apparaît nécessaire de penser une véritable culture de prévention permettant d'étouffer à temps les conflits.

* 55 Boutros BOUTROS-GHALI in Le Monde du 13 octobre 1993 cité par André DUMOULIN : Vers une armée permanente de l'ONU ? In L'Onu dans tous ses états, op.cit. p.117

* 56 Boutros BOUTROS-GHALI, Agenda pour la paix, op.cit. p.16

* 57 La BIRFA permet de disposer dans un délai de quinze à trente jours d'une force d'intervention rapide de 5000 hommes pour une durée limitée de 6 mois. Le 15 décembre 1996, sept pays avaient contribué à sa création. Aujourd'hui, ce sont 14 pays : Argentine, Autriche, Brésil, Canada, Chili, Danemark, Italie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Suède. Sa première intervention concrète s'est faite entre l'Ethiopie et l'Erythrée en 2002. (Cf. Patrick SIMON : Quels moyens pour l'Onu et ses missions de paix.)

* 58 Rapport du groupe d'étude sur les opérations de paix de l'ONU, § 56. (Disponible sur www.un.org)

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