5.3.
L'interprétation des analyses chimiques:
L'interprétation des analyses chimiques a pour but
d'établir la genèse et l'origine des éléments
chimiques et d'identifier d'éventuels problèmes de pollutions
(NO3-, K+, Cl- ...etc). Dans notre
étude 16 échantillons en 16 points dans la zone d'étude
(Figure 30)
Figure 30 : Localisation des points de mesures
chimiques.
On trouve d'après le diagramme de Piper (Figure 31),
que les eaux appartiennent principalement au faciès bicarbonatés
calcique, plus ou moins magnésien. En suivant le sens de
l'écoulement (axe SE-NW), l'évolution hydrochimique du
système se fait par un appauvrissement progressif en bicarbonates, et
un enrichissement en chlorures et nitrates. Cette augmentation en
éléments caractéristiques des pollutions anthropiques est
à corréler avec l'occupation du sol. En effet, la pollution
augmente avec la proximité des zones urbaines et industrielles. En
revanche, les sulfates présentent des variations relativement faibles.
Il semble également montrer qu'il n'existe pas de
phénomènes d'échange de bases au sein du complexe
argilo-humique (pas de migration des points vers le pole Na + K).
Figure 31 : Diagramme de Piper des eaux de la
nappe.
Le diagramme Schoeller-Berkaloff (Figure 32) pour 14 points
montre que tous les échantillons présentent le même type de
minéralisation .Toutefois, elle est légèrement plus
élevée que pour le piézomètre 13. Ce
piézomètre est situé en aval d'une zone de chantier, et
compte tenu de la carte piézométrique, cette plus forte
minéralité des eaux pourraient être due à une
pollution engendrée par le chantier.
Figure 32 : Diagramme Schoeller - Berkaloff des eaux
de la nappe
5.4. Distribution spatiale
des éléments:
5.4.1. Distribution des teneurs
en chlorures:
L'eau contient toujours de chlorures, mais en proportion
très variable. La teneur en chlorures d'une eau dépend de
l'origine de l'eau et de la nature du terrain qu'elle traverse. En effet, les
eaux prévenant des granitiques sont pauvres en chlorures, alors que les
eaux des régions sédimentaires en contiennent d'avantage,
d'ailleurs, la teneur en chlorure augmente avec le degré de
minéralisation d'une eau (aussi de la conductivité). Le niveau
guide de la concentration en chlorures des eaux destinées à la
consommation humaine est 25mg/l. La concentration maximale admissible des
chlorures dans les eaux destinées à la consommation
humaine selon les normes françaises est 200mg/l et le seuil
gustatif est à partir de 200 mg/l environ. La majorité des
points s'inscrivent une gamme de concentration faible, seuls les
piézomètres 13 et 11 expriment des teneurs supérieures
à 25 mg/L (figure 33).
Figure 33 : Teneurs en chlorures.
D'après la carte (Figure 34) nous pouvons entrevoir
l'existence d'un gradient de concentration des chlorures. Il est possible de
voir que les concentrations les plus faibles s'observent en bordure de Durance
(valeurs de 19 a 23 mg/L environ).Et les concentrations en chlorures croissent
régulièrement en direction du nord et de l'ouest. Les
concentrations les plus fortes sont rencontrées à l'ouest de la
zone d'étude, près de la confluence de la Durance et du
Rhône. On peut dire que les teneurs en chlorure augmente selon la
direction générale de l'écoulement de la nappe (du SE vers
le NW). Dans l'hypothèse d'une pollution par des chlorures, l'origine de
la pollution ne peut pas être localisée en bordure de Durance
puisque l'ensemble des points de mesure présente des valeurs faibles. La
Durance n'est donc pas un vecteur important de chlorures. Cette distribution
spatiale des chlorures illustre également le fait que l'agriculture n'a
pas d'impact sur la qualité de l'eau de la nappe. En effet, les zones en
bordure de Durance sont les zones traditionnellement agricoles mais aucune
concentration significative en ions chlorures n'est observée dans ce
secteur. Les concentrations en chlorures augmentant légèrement
à l'approche de la ville d'Avignon il est donc plausible de suspecter
une origine urbaine. Les ions chlorures peuvent provenir d'une grande
variété de sources anthropiques tels que des rejets industriels
ou de la décomposition de déchets mais aucune source ne peut
être identifiée avec certitude.
Figure 34 : Distribution spatiale des
chlorures.
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