4.3. Le rôle de
l'irrigation:
Dans la région de la Basse Durance, l'agriculture
repose essentiellement sur son alimentation en eau bien organisée. Cette
eau provient majoritairement de la déviation des eaux de la Durance par
un réseau d'irrigation assez dense et ancien, nécessaire pour
pallier les faibles précipitations de la saison sèche. La
recharge de la nappe est doublée par l'irrigation elle-même et par
le réseau. La figure (28) montre l'excédent mensuel
calculé pour l'année 1994 (la plus pluvieuse sur la
période 1990-2007) avec le niveau NGF de la nappe enregistré
à la Saignonne pour la même année. On y trouve que la nappe
alluviale est en hautes eaux pendant la saison sèche, qui correspond
à la période durant laquelle les canaux sont en eaux. Ce qui
affirme que l'irrigation joue un rôle majeur dans la dynamique de la
nappe alluviale de la plaine d'Avignon. Des études isotopiques
(MICHALLET S. 1999) ont confirmé ce lien, en montrant que les eaux de
nappe possèdent une teneur en isotope Oxygène 18 proche de celle
de la Durance qui fournit les eaux d'irrigation. Par ailleurs, Les eaux
d'irrigation agissent également de façon qualitative sur la nappe
alluviale en diluant les pollutions éventuelles.
Figure 28 : Niveau NGF de la nappe
enregistré à la Saignonne et l'excédent calculé
pour la station de l'INRA.
4.4.
Caractéristiques hydrodynamiques de l'aquifère:
Des essais de pompage ont été effectués
lors de l'étude de la tranchée couverte de la ligne TGV à
Avignon. Conformément à la nature des dépôts, la
perméabilité est élevée, de l'ordre de
5.10-3 m/s. L'emmagasinement est de l'ordre de 10-4, la
porosité efficace a été estimée à 5%
(Burgéap, 1995). Le gradient de la nappe est compris entre 1,5% et 3 %
et varie selon les secteurs et la saison. Il est plus fort près du
captage de la Saignonne, en bordure de la Durance entre l'amont et l'aval des
seuils ainsi qu'en hautes eaux et en période de crue de la Durance. La
vitesse moyenne de l'écoulement de la nappe est de l'ordre de 10
à 30 m/j (Burgéap, 1995).Les relations entre la nappe et la
Durance varient dans le temps en fonction de la hauteur du cours d'eau, de
l'irrigation et localement du cône de rabattement créé par
le champ captant de la Saignonne. En hautes eaux, par exemple, les zones
d'alimentation de la Durance par la nappe sont plus étendues à
cause d'une forte alimentation de la nappe par les irrigations (Burgéap,
1995). Afin d'établir une carte de transmissivité de
l'aquifère, on a supposé que la perméabilité
partout est de l'ordre de 5.10-3 m/s, d'après les essais de
pompage qui ont été effectués lors de l'étude de la
tranchée couverte de la ligne TGV à Avignon et
Conformément à la nature des dépôts. La
transmissivité d'un aquifère est le produit de la
conductivité hydraulique du (K) du matériau aquifère par
son épaisseur (h) (Olivier Banton, 1997).
T (m2/s) = K (m/s). h (m)
A partir de cette équation, puisqu'on a
l'épaisseur de l'aquifère, on a calculé la
transmissivité. La figure (29) montre la distribution de la
transmissivité de l'aquifère.
Figure 29 : Carte de
transmissivité.
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