ROYAUME DE BELGIQUE
FONDATION UNIVERSITAIRE MERCURE
COURS À DISTANCE
MASTER EN GESTION DES PROJETS
THEME :
PROBLEMATIQUE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES INSTITUTIONS DE
MICRO FINANCE : CAS DE L'AGENCE PAPME / BENIN
Réalisé par :
Alassane OSSENI INOUSSA / GP 2408
Février 2009
RESUME
La Micro finance est apparue, ces dernières
décennies, comme un instrument efficace de lutte contre la
pauvreté. Elle s'est, ainsi, révélée très
utile au service des populations exclues des systèmes classiques de
financement faute de pouvoir remplir les conditions (formalités
administratives, garanties et dépôt minimum) exigées par
ces derniers. Elle offre traditionnellement de micro crédits à
des populations pauvres mais économiquement actives en vue de leur
permettre de développer leurs micro entreprises. Mais, de plus en plus,
certaines institutions se positionnent sur des segments plus exigeants (ce que
d'aucuns qualifient de « méso finance ») et
octroient des montants de prêts très importants, en concurrence
ouverte avec les institutions bancaires classiques. Mais cela exige
l'utilisation d'outils appropriés dont l'absence induit des
conséquences désastreuses pour l'institution.
La présente étude est une analyse de la
problématique de la performance financière des institutions de
micro finance, en particulier de l'Agence PAPME qui est l'une des trois plus
importantes IMF du Bénin. Cette étude se justifie par le contexte
de crise généralisée que connaissent les institutions et
qui se traduit par la dégradation prononcée de leurs indicateurs
de performance. Elle s'inscrit dans le cadre de la compréhension du
fonctionnement et surtout de l'identification des perspectives de
viabilité et de pérennisation de cette institution qui joue un
rôle important dans le financement de l'économie béninoise
avec un encours de crédit de près de dix (10) milliards de francs
CFA à fin 2007.
Ainsi, après une description sommaire du cadre de
l'étude (organisation, activités, partenariat et autres), cette
étude propose essentiellement d'identifier les éléments de
performances et les difficultés liées au fonctionnement de cette
institution.
Les objectifs poursuivis consistent à :
§ Identifier et analyser les causes de la
dégradation des indicateurs de performance de l'Agence PAPME à
travers les indicateurs de la qualité du portefeuille de
crédit ;
§ Analyser la politique et les procédures de
gestion des crédits de l'Agence PAPME ;
§ Analyser les conditions de mise en oeuvre des
politiques de diversification des activités, d'une part, et de la
satisfaction de la clientèle, d'autre part.
Par un échantillonnage aléatoire, les clients et
agents de l'institution ont été retenus pour une analyse
qualitative de la mise en oeuvre des normes et procédures et des
services offerts par l'Agence PAPME.
De l'évaluation des indicateurs de performance dont le
plus essentiel est le taux de portefeuille à risque, en raison de la
nature de l'activité principale de l'institution, il ressort que le non
respect des normes et procédures par les agents, les défaillances
de mise en oeuvre de la stratégie opérationnelle, les
insuffisances du système de gouvernance, les insuffisance du
système de supervision, les insuffisances du système
d'information et de gestion, l'absence d'une véritable politique de
gestion des ressources humaines et la mauvaise foi des clients sont entre
autres à la base de la dégradation de ces indicateurs de
performance. Ces résultats s'expliquent par l'accroissement des
impayés entraînant logiquement la constitution des provisions pour
dépréciation des créances, d'une part, et des charges de
recouvrement correspondantes, d'autre part, qui réduisent les
résultats financiers de cette institution avec pour conséquence
l'entame de son image et de sa crédibilité. Ces situations
d'impayés proviennent du non respect du mécanisme de mise en
place des crédits, du manque de suivi réel des prêts
octroyés, de l'exploitation volontaire des failles du manuel de
procédures, de l'absence de la mise en oeuvre des recommandation du
système de contrôle et de l'absence de sanction des agents mis en
cause.
L'analyse des performances indique que les produits ne
couvrent pas les charges, ce qui se traduit par les résultats
déficitaires enregistrés. Ainsi, l'autosuffisance
opérationnelle est remise en cause et confirme la recherche ou le
recours de l'institution aux subventions qui ne favorise pas la rationalisation
des coûts. Les ressources de l'Agence PAPME sont
caractérisées par l'épuisement des fonds propres et
l'absence de l'activité d'épargne, ce qui réduit ses
disponibilités et l'oblige à recourir aux banques classiques de
la place en vue de la mobilisation des ressources financières
nécessaires au développement de l'activité crédit
et ce, à des coûts du marché qui réduisent
suffisamment ses marges. L'accroissement des impayés constitue un
facteur qui entache la crédibilité de l'institution qui n'est pas
en mesure, de ce fait, de respecter ses engagements vis-à-vis des
banques partenaires qui parfois se voient obligées de suspendre la
collaboration. Or, le statut juridique de l'Agence PAPME est limitatif des
possibilités de mobilisation des ressources financières par cette
dernière.
Selon les clients, les conditions d'accès difficiles
(taux d'intérêt élevé, garantie, coût de
formalisation des prêts, et autres) aux produits offerts par l'Agence
PAPME, le mal comportement des agents, l'insuffisance des montants
accordés et les modalités de remboursement qui ne tiennent pas
compte de la nature de leurs activités sont autant de facteurs qui
engendrent des difficultés de remboursement. Et lorsque ces
difficultés surviennent, ils estiment que l'appui conseil des agents
leur fait défaut car ces derniers ne sont préoccupés que
par le bon dénouement du prêt, en l'absence de tout travail de
suivi à priori. Ces éléments compromettent la satisfaction
de la clientèle que l'institution a, de plus en plus, de
difficultés à fidéliser malgré le niveau de la
clientèle resté encore faible jusqu'à présent.
L'absence de solutions appropriées aux questions
d'ordre stratégique et organisationnel, le faible taux de
pénétration de la population cible, la faiblesse et
l'instabilité des ressources financières mobilisées, la
mauvaise politique d'affectation des ressources disponibles en emplois, la non
maîtrise des coûts, l'accroissement des impayés avec pour
corollaire celui des provisions sont autant d'éléments qui ne
garantissent pas la performance financière de l'Agence PAPME, gage de sa
viabilité et de sa pérennité au service des clients
présents et futurs.
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU
|
TITRE
|
PAGE
|
TABLEAU N° 1
|
Présentation du Réseau PAPME
|
17
|
TABLEAU N° 2
|
Situation des plus importantes IMF au Bénin en 2005
|
23
|
TABLEAU N° 3
|
Etat des concours financiers obtenus par PAPME de 2003
à 2007
|
36
|
TABLEAU N° 4
|
Répartition des dossiers financés en 2006 par
secteur d'activités
|
38
|
TABLEAU N° 5
|
Evolution des indicateurs / Phase de croissance
|
43
|
TABLEAU N° 6
|
Evolution des indicateurs / Phase de maturité et
début de déclin
|
44
|
TABLEAU N° 7
|
Synthèse de l'échantillonnage de la population
cible
|
70
|
TABLEAU N° 8
|
Marge bénéficiaire
|
73
|
TABLEAU N° 9
|
Rentabilité des fonds propres
|
74
|
TABLEAU N° 10
|
Rendement sur actifs
|
75
|
TABLEAU N° 11
|
Rendement des actifs productifs
|
77
|
TABLEAU N° 12
|
Productivité du Personnel de terrain
|
78
|
TABLEAU N° 13
|
Productivité du Personnel
|
79
|
TABLEAU N° 14
|
Ratio des frais généraux
|
81
|
TABLEAU N° 15
|
Ratio des Frais du Personnel
|
82
|
TABLEAU N° 16
|
Ratio d'Autonomie opérationnelle
|
83
|
TABLEAU N° 17
|
Ratio d'Autosuffisance Financière
|
84
|
TABLEAU N° 18
|
Taux de Portefeuille à Risque
|
86
|
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISEES
SIGLES ET ABREVIATIONS
|
DEFINITION
|
ACDI
|
Agence Canadienne pour le Développement
International
|
ADEX
|
Association du Développement des Exportations
|
APB
|
Association Professionnelle des Banques
|
BCEAO
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
BIT
|
Bureau International du Travail
|
BOAD
|
Banque Ouest Africaine de Développement
|
CAB
|
Chambre d'Agriculture du Bénin
|
CAT
|
Comité d'Appui Technique
|
CCIB
|
Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
|
CGAP
|
Groupe Consultatif d'Assistance aux Plus Pauvres
|
CNCA
|
Caisse Nationale de Crédit Agricole
|
CNPB
|
Conseil National du Patronat du Bénin
|
CPEC
|
Coopérative pour la Promotion de l'Epargne et du
Crédit
|
COOPEC
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit
|
FCFA
|
Franc de la Communauté Financière Africaine
|
FEB
|
Fondation Entrepreneurship du Bénin
|
FECECAM
|
Fédération des Caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole Mutuelle
|
IMF
|
Institution de Micro Finance
|
ISPEC
|
Institut Supérieur Panafricain d'Economie
Coopérative
|
LISA
|
Projet de Lutte Intégrée pour la
Sécurité Alimentaire
|
MDB
|
Mutuelle pour le Développement à la Base
|
MDR
|
Ministère du Développement Rural
|
MFE
|
Ministère des Finances et de l'Economie
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OIT
|
Organisation Internationale du Travail
|
PAS
|
Programme d'Ajustement Structurel
|
PADME
|
Association pour la Promotion et le Développement des
Micro Entreprises
|
PAPME
|
Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises
|
PARMEC
|
Projet d'Appui pour la Réglementation des Mutuelles
d'Epargne et de Crédit
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
SFD
|
Systèmes de Financement Décentralisés
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africain
|
UNACREP
|
Union Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de
Prêts
|
USAID
|
United States Agency International Development
|
SOMMAIRE
TITRES
PAGES
RESUME
2
LISTE DES TABLEAUX
5
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISEES
6
SOMMAIRE
8
INTRODUCTION GENERALE
10
CHAPITRE I : DEFINITION DU CADRE DE L'ETUDE ET
PRESENTATION DU MILIEU
12
Section 1 : Historique et environnement des IMF
12
Paragraphe 1 : Historique des IMF
12
Paragraphe 2 : Environnement des IMF
21
Section 2 : Structure organisationnelle et
activités de PAPME 24
Paragraphe 1 : Structure organisationnelle
25
Paragraphe 2 : Les activités de PAPME et
ses difficultés
29
CHAPITRE II: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE RECHERCHE
40
Section 1 : Problématique,
intérêt, objectifs et hypothèse de recherche
40
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de recherche
40
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
recherche 48
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche
49
Paragraphe 1 : Revue de littérature
50
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche
65
CHAPITRE III : ANALYSE DES DONNEES DE
L'ETUDE ET IMPLICATIONS MANAGERIALES
72
Section1 : Analyse des données
financières et des enquêtes
72
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des
données financières de PAPME 72
Paragraphe 2 : Présentation et analyse des
données des enquêtes et entrevues 87
Section 2 : Vérification des
hypothèses et implications managériales
107
Paragraphe 1 : Vérification des
hypothèses de recherche
107
Paragraphe 2 : Implications managériales
de recherche 109
CONCLUSION GENERALE
115
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
116
ANNEXES
118
INTRODUCTION GENERALE
Les pays en voie de développement ne constituent pas un
ensemble économiquement homogène, ils connaissent en
général de fortes inégalités. Cela se justifie par
l'inégale répartition des richesses mais certains auteurs pensent
que le difficile décollage de ces pays est lié, en partie,
à la faiblesse du système financier pouvant favoriser
l'allocation des ressources nécessaires à la relance de leur
économie.
En effet dans toute économie, il existe des
agents à capacité de financement et des agents à besoin de
financement. Le financement direct a été longtemps sujet de
nombreux problèmes à tel enseigne que le mode de financement des
pays en voie de développement en général et, ceux de
l'Afrique en particulier a consisté en un financement indirect qui
désigne un système dans lequel les institutions
financières jouent le rôle d'intermédiaire entre les agents
à capacité de financement et ceux à besoin de financement.
Au rang de ce système, on peut dénombrer le système
bancaire classique et le système financier non bancaire.
Au sein du système financier non bancaire se
trouvent les institutions de micro finance qui compte tenu de la nature de
leurs activités, des agents à financer, s'exposent à un
certain nombre de risques. On peut citer : les risques de contre partie,
d'illiquidité, de taux, de fraude, d'insolvabilité, ceux
liés au système d'informations (informatique ou
opérationnel), juridique ou fiscal, macro-économique,
sociopolitique etc. Tous ces risques peuvent être
catégorisés en : risque systémique, risque de
faillite, risque financier et risque de crédit.
Au coeur de tous ces risques se trouve
l'HOMME qui exploite les failles des normes et
procédures mises en place pour, normalement, minimiser la survenance des
risques surtout en relation avec un mécanisme de supervision
efficace.
Le risque peut être défini comme étant la
probabilité de perte à laquelle une entreprise ou une institution
est exposée. Il importe donc pour tout chef d'entreprise de prendre des
dispositions nécessaires pour minimiser les risques en vue de l'atteinte
des objectifs de rentabilité. Le risque est donc indispensable pour la
conduite de la gestion de toute organisation mais il urge de savoir
l'identifier, le mesurer et développer des stratégies pour
l'atténuer.
Le risque encouru par toute institution de micro
finance dans la mise en place des micro crédits au profit des micro
entrepreneurs exclus du système de financement classique est le non
respect de leurs engagements. L'insolvabilité des
bénéficiaires de crédits peut avoir pour
conséquences : la perte des fonds prêtés ou leurs
immobilisations pour une durée plus longue alors que l'institution
elle-même doit faire face à ses propres engagements
vis-à-vis de ses partenaires financiers, gage de sa
crédibilité et de sa pérennité. Il est
mesuré à travers certains indicateurs dont les principaux sont le
taux d'impayés et le taux de portefeuille à risque dont leur
maîtrise s'avère indispensable.
Parmi les premières institutions de micro
finance opérant au Bénin figure l'Agence pour la Promotion et
l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME) qui est le cadre choisi
pour notre recherche.
Cette entreprise comme la plupart des autres IMF,
dans le souci permanent de développer son portefeuille, a
enregistré ces dernières années des contre performances
qui affectent dangereusement sa pérennité financière
à savoir la couverture des frais généraux de gestion, des
pertes sur créances, du coût des ressources et de la
capitalisation pour la croissance par les produits d'exploitation.
L'intérêt porté au
problème de la dégradation des indicateurs de performance
à travers celle de la qualité du portefeuille dans cette agence,
due à la croissance vertigineuse des impayés nous a amené
à réfléchir sur le thème :
« Problématique de la performance
financière des Institutions de Micro Finance : Cas de
PAPME ».
Nous présenterons ce travail suivant un plan
tripartite. En effet, le premier chapitre sera consacré au cadre de
l'étude et à la présentation du milieu, le second chapitre
traitera du cadre théorique et de la méthodologie de recherche et
le troisième chapitre traitera de l'analyse des résultats de
l'étude et des implications stratégiques.
CHAPITRE I : DEFINITION DU CADRE DE L'ETUDE
ET PRESENTATION DU MILIEU
Parmi les modèles de développement capables de
permettre le décollage effectif des économies en voie de
développement, figurent en bonne place, de nos jours, ceux relatifs
à la réduction de la pauvreté à savoir les IMF.
Au Bénin, la libéralisation du secteur bancaire
a amené la Banque Mondiale et d'autres bailleurs de fonds à
soutenir la création et le développement des institutions de
micro finance dont l'Agence PAPME en vue de la satisfaction des besoins
financiers des populations économiquement actives mais exclues du
système bancaire classique. Le mécanisme procède
de :
§ l'aide à la conception des plans
d'affaires ;
§ la mise en place des financements ;
§ et l'appui conseils aux entrepreneurs.
Le présent chapitre fera l'objet d'une part du contexte
d'évolution des institutions de micro finance au Bénin et d'autre
part du cadre de notre étude.
A- Section 1 : Historique et environnement des
Institutions de Micro Finance
Cette section sera consacrée à l'historique de
PAPME et à l'environnement des institutions financières.
Paragraphe 1 : Historique des IMF
Nous développerons d'abord le cadre
général et ensuite celui de PAPME.
A- Cadre général
Le micro crédit a connu, ces dernières
décennies, un développement très rapide grâce
à l'émergence des Institutions de Micro finance sous plusieurs
formes. L'Europe comptait déjà au milieu du
19ème siècle les premières mutuelles
d'épargne et de crédit à l'initiative des hommes qui
voulaient combattre l'usure et surtout la pauvreté tels que :
Friedrich Wilheln Raiffeisen en Allemagne, Johann Evangelist Traber en Suisse,
Alphonse Desjardins au Québec et Ludovic de Besse et Louis Durand en
France. Ces hommes sans être des banquiers sont reconnus comme des
pionniers des Systèmes de Financement Décentralisés (SFD)
au service des pauvres ou des exclus des systèmes bancaires dits
classiques.
L'analyse des pratiques des anciennes sociétés
d'Afrique et d'Asie montre que la micro finance faisait partie de leurs
quotidiens à travers les pratiques de tontines et autres. Ces pratiques
traditionnelles avaient cours légal en Afrique jusqu'au lendemain de
l'échec des banques commerciales nationales et des banques de
développement vers les années 70. Le Bénin à
l'instar des autres pays de l'Afrique a connu une éclosion des
initiatives de création de mutuelles d'épargne et de
crédit sous diverses formes pour répondre au mieux aux multiples
besoins des populations défavorisées. La Micro finance est
apparue comme un outil efficace dont les gouvernements des pays en
développement se servent pour lutter contre la pauvreté qui
caractérise leurs peuples. Elle devient ainsi incontournable et, de ce
fait, doit être mieux formalisée afin de continuer par jouer le
grand rôle qui lui est dévolu dans l'émergence de ces
pays.
La micro finance est aujourd'hui un domaine qui mobilise de
nombreuses énergies, que ce soit dans le domaine de la
coopération, dans celui associatif ou au sein des grandes organisations
internationales. Chacun y va de sa philosophie et de sa vision. Certains
pensent qu'il s'agit avant tout d'un outil susceptible de favoriser une logique
dite inclusive, où grâce aux institutions de micro finance, un
plus grand nombre d'individus peuvent avoir accès aux marchés
financiers afin de développer dans de meilleures conditions leurs
projets productifs. D'autres pensent que la micro finance n'a de sens que si
elle constitue un outil de lutte contre la pauvreté. Toutefois, comme
l'a si bien signifié Marc LABIE « ces deux approches ne
sont pas irréductibles et la différence essentielle est de savoir
si la lutte contre la pauvreté doit être l'objectif prioritaire en
tant que tel ou si c'est plutôt une conséquence heureuse de la
réduction d'imperfections de marché obtenue grâce justement
à la mise en place d'un secteur de la micro finance dynamique et
efficace ».
Dans la réalité, il existe une grande
variété d'organisations impliquées dans le secteur de la
micro finance. Au Bénin, ce secteur est très diversifié en
nombre d'année d'expérience, en objectifs, en moyens, en taille,
en ressources humaines et financières mais aussi et surtout en fonction
de la méthodologie d'intervention telle que : l'approche
minimaliste et l'approche intégrale, l'argent chaud et l'argent froid,
crédits de groupe et crédits individuels qui sont quelques uns
des préoccupations du secteur de la micro finance ces dernières
années.
Ainsi, les Institutions de Micro Finance (IMF) du Bénin
peuvent être réparties en six catégories :
§ Les mutuelles et coopératives d'épargne
et de crédit : ce sont des institutions qui ont des
expériences basées sur le rôle central de l'épargne
pour alimenter le crédit au profit de leurs membres.
Exemple : FECECAM, UNACREP, etc. ;
§ Les associations ayant comme activité unique ou
principale, la distribution de crédit. Ce sont des institutions qui ont
privilégié le crédit comme activité centrale de
leurs opérations. Exemple : PADME, PAPME, VITAL
FINANCE, etc. ;
§ Les projets gouvernementaux pour lesquels l'octroi de
crédit est une activité accessoire. Ils trouvent que coupler le
crédit avec d'autres activités constituera un moyen pour
atteindre leur objectif de développement ;
§ Les sociétés de Micro finance : Ce
sont des institutions constituées en société
spécialisées dans l'octroi de micro crédits.
Exemple : FINADEV SA ;
§ Les organisations non gouvernementales : ce sont
des structures associatives à volet micro finance qui opèrent
pour la plupart dans les petites villes ;
§ Le système traditionnel informel composé
des tontiniers et des usuriers.
Toutefois, cette diversité n'empêche pas une
certaine complémentarité au niveau du secteur. Le marché
de la micro finance reste bien segmenté selon les clientèles
touchées (femmes, agriculteurs, micro entreprises, etc.) ; ce qui
détermine des méthodologies et des formes d'intervention
variées mais en même temps engendre une concurrence de plus en
plus accrue entre les différentes institutions.
B - Présentation de PAPME
L'Agence PAPME, afin de participer durablement aux actions de
réduction de la pauvreté au Bénin a connu plusieurs
étapes dans sa formalisation en une institution de micro finance
autonome. Elle est une Association d'utilité publique issue de la
transformation institutionnelle du Projet d'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises mis en place en Octobre 1993 dans le cadre des reformes
économiques entrepris depuis 1989 pour amortir les effets sociaux du
Programme d'Ajustement Structurel (PAS).
Elle a pour but de relancer le secteur économique
privé à travers la Promotion et le Financement des Petites et
Moyennes Entreprises (PME). En particulier, elle met en place des financements
adaptés aux entreprises, apporte une formation de base de gestion et une
assistance pour le suivi du crédit.
Du 22 octobre 1993, date de démarrage, au 31
décembre 1998, date de création de l'Association PAPME,
l'institution a évolué sous le numéro d'enregistrement
98-401 / MISAT / DC / DAC / SAAPASSOC du 31 Décembre 1998 et a
exercé ses activités de financement conformément aux
dispositions de la loi N° 97 - 027 du 08 Août 1997 portant
réglementation des Institutions Mutualistes ou Coopératives
d'Epargne et de Crédit et dont le décret d'application est le
décret N° 98 - 60 du 09 Février 1998.
Dans le cadre du suivi des financements à mettre en
place, le PAPME a comme mandat d'apporter l'assistance nécessaire
à la poursuite et au développement des activités des PME
en fournissant aux entrepreneurs, en fonction de leur besoin, différents
services financiers et non financiers.
Avec l'appui du Gouvernement du Bénin et de ses
partenaires, l'Agence PAPME qui a démarré ses activités
avec une équipe légère de cinq (5) agents compte
aujourd'hui un peu plus de deux cent soixante cinq (265) employés. Plus
de 128 milliards de FCFA ont été injectés dans
l'économie béninoise depuis le début de ses
activités.
Le recours à une méthodologie
décentralisée favorisant une grande proximité
géographique et culturelle entre le client bénéficiaire et
le mécanisme de financement a permis à l'Agence PAPME
d'être présente sur toute l'étendue du territoire national
avec ses trente trois (33) points de service. Elle offre à sa
clientèle une gamme variée de produits et services notamment les
opérations de crédit et d'épargne, d'assurance, de
formation, d'étude et d'appui conseil. Elle a montré, au cours de
ces années, sa capacité d'adaptation aux réalités
béninoises. Le développement et le niveau actuel de ces
activités en font aujourd'hui l'une des principales institutions de
financement décentralisées du Bénin et de la sous
région.
Le siège abrite l'ensemble des directions techniques de
l'Agence PAPME. Il est le lieu de fixation de la stratégie et des
objectifs, de consolidation des informations et de gestion.
Les agences principales disposent de services de
comptabilité et d'informatique, où sont saisies les
données sur les activités et les opérations comptables, et
où sont prises les décisions d'octroi des crédits pour des
montants limités. Des guichets permettent la gestion des remboursements
et déboursements ainsi que la collecte de l'épargne.
Des bureaux décentralisés placés sous la
supervision des agences principales permettent une plus grande proximité
entre les agents de terrain et les clients des zones plus reculées. Ils
sont composés d'un chef de bureau, des chargés de prêts,
d'un support informatique, administratif et comptable, ainsi que d'un guichet.
Tableau N° 1 : Présentation du
réseau PAPME
ORDRE
|
DEPARTEMENT
|
ENTITES
|
1
|
LITTORAL
|
Bureaux : Jéricho, Akpakpa,
Missèbo,
Tokpa, Kouhounou, Fidjrossè
|
2
|
ATLANTIQUE
|
Bureaux : Calavi, Atrokpocodji
Cellules : Ouidah
|
3
|
OUEME
|
Bureaux : Saint Pierre et Paul,
Houinmey à Porto-Novo
Cellules : Azowlissè
|
4
|
PLATEAU
|
Bureau : Pobè
Cellule : Kétou
|
5
|
ZOU
|
Bureau : kpocon à Bohicon
Cellules : Abomey et Covè
|
6
|
MONO
|
Bureau : Lokossa
Cellule : Comè
|
7
|
COUFFO
|
Bureau : Azovè
|
8
|
COLLINES
|
Bureau : Dassa
Cellules : Savalou, Glazoué et
Savè
|
9
|
BORGOU
|
Bureaux : Madina et Wansirou à
Parakou
Cellules : N'Dali et Tchaourou
|
10
|
ALIBORI
|
Bureau : Kandi
Cellules : Banikoara et Malanville
|
11
|
DONGA
|
Cellule : Djougou
|
12
|
ATACORA
|
Bureau : Natitingou
|
Source : Agence PAPME
Grâce à ce positionnement géographique
l'Agence PAPME se trouve présente dans tous les départements du
Bénin et ainsi fait éviter à ses clients toutes
tracasseries liées aux frais de transaction qui rendraient plus
chères et moins compétitifs ses services et produits. Cependant,
de nombreux défis restent à relever dans le cadre de sa mission
de lutte contre la pauvreté et d'accroissement de la richesse
nationale.
1. Mission de PAPME
Conformément aux dispositions de l'article 5 de ses
statuts, l'Agence PAPME a pour mission :
§ de promouvoir le développement des Petites et
Moyennes Entreprises au Bénin, de renforcer de manière
significative la base économique des personnes pauvres pratiquant une
petite activité d'auto emploi au Bénin, et disposant d'un revenu
fixe provenant d'un emploi salarié ou non ;
§ de sécuriser les promoteurs contre les dommages
auxquels elles sont exposées dans l'exercice de leurs
activités.
A ce titre, l'Agence PAPME mène toute activité
se rattachant à cet objet. En particulier elle met en place des
financements adaptés aux entreprises, les aides à concevoir leurs
plans d'affaires et à mettre en oeuvre leur stratégie de
développement. Elle bénéficie depuis septembre 1999 d'un
agrément quinquennal (1999-2004) dans le cadre de la loi PARMEC.
L'agrément a été renouvelé par tacite reconduction
pour la période 2004-2009.
2. Différentes
phases d'évolution de PAPME
a) La naissance de l'Agence PAPME
Le Projet d'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME)
a été créé en octobre 1993 par le gouvernement
béninois, sous financement de la Banque mondiale et de l'ACDI. Le projet
s'est transformé en Association à caractère
économique reconnue d'utilité publique en juillet 1999
régie par une convention cadre signée avec le Ministère
des Finances et de l'Economie (MFE). L'évolution institutionnelle de PAPME
b) Phase 1 : le projet PAPME
Cette phase a couru du 22 octobre 1993 date de
démarrage de ses activités au 31 octobre 1998. Elle a
été consacrée à :
§ Tester les mécanismes appropriés de
financement, d'appui conseils et de formation des entrepreneurs ;
§ Perfectionner le système d'organisation
interne ;
§ Amorcer le processus d'extension géographique
dans le but d'assurer la couverture du territoire national ;
§ Engager un processus de réflexion visant
à définir clairement la position du PAPME sur le marché
béninois de financement des PME et sa transformation en une institution
autonome viable et pérenne.
c) Phase 2 : L'Association PAPME
Elle a pris le relais des activités du projet à
partir du 1er novembre 1998. Au cours de cette phase, il a été
noté l'élargissement des prestations offertes par PAPME, la
poursuite de la politique d'extension géographique et la mise en oeuvre
des actions visant à assurer la rentabilité de
l'activité.
Phase 1 : projet
Phase 2 : Association
1993
|
|
1997
|
|
1998
|
Le Projet d'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises
(PAPME) est mis en place en octobre 1993 par le Gouvernement béninois en
collaboration avec la Banque mondiale.
L'objectif était d'atténuer les effets sociaux du
Programme d'Ajustement structurel (PAS)
|
|
La création de l'association pour la Promotion et l'Appui
aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME) a été effective le 23
décembre 1997, pour prendre le relais des activités du
Projet d'Appui aux PME
|
|
La reconnaissance officielle de l'association par le
Ministère de l'Intérieur le 31 décembre 1998
|
1999
|
|
2004
|
|
2005
|
* Le 14 mai 1999, il y a eu la reconnaissance
par décret présidentiel du PAPME comme Association à
caractère économique et reconnue d'utilité publique.
* Le transfert de l'actif et du passif du projet
à l'association est intervenu le 6 septembre 1999 entre le
Ministère des Finances et de l'Economie et le Président de
l'Association.
* La signature le 6 septembre 1999 d'une
convention d'autorisation d'exercice entre le Ministère des finances et
le PAPME dans le cadre des dispositions de la loi PARMEC.
|
|
* Le Consortium GEOMAR - CIDRH réalise
une étude de faisabilité de la transformation institutionnelle du
PADME et du PAPME.
* L'étude recommande la transformation du
PAPME en une société anonyme (SA) qui signera une convention
cadre avec le Ministère des Finances et de l'Economie (MFE).
|
|
* Obtention d'une « non
objection » de l'Assemblée Générale de
l'Association PAPME et de la Banque mondiale pour démarrer la mise en
oeuvre de la transformation
* Mise à jour du Plan d'Affaires et des
Projections Financières
* Evaluation des actifs de l'Association
PAPME
* Mise en place d'un plan de transfert des
Actifs du PAPME
|
Source : Agence PAPME
Paragraphe 2 : Environnement des IMF
A- Environnement légal et
réglementaire
Les opérations de crédit au Bénin, quels
qu'en soient l'initiateur et le montant, relèvent de la loi portant
réglementation bancaire N° 90-018 du 27 Juillet 1990 en
remplacement de celle de 1975. La nouvelle réglementation marque une
rupture d'approche dans l'exercice des activités d'épargne et de
crédit et offre un cadre juridique qui se veut résolument
libérale. Elle s'inscrit dans un dispositif légal et
réglementaire adopté par l'ensemble des pays de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Ainsi, les activités bancaires au Bénin sont
exercées par des établissements dotés d'une autonomie
financière (de moyens financiers suffisants), de structures
opérationnelles et de contrôle adéquates et
adaptées, des compétences avérées pour une
meilleure gestion.
Les établissements bancaires et financiers sont
considérés comme des entreprises qui sont jugées par
rapport à leur capacité à rentabiliser leurs actifs,
à atteindre leur autosuffisance opérationnelle et
financière, à renforcer leurs fonds propres et à
accroître leurs activités, à travers une gestion saine
respectueuse des normes, réglementation et procédures en la
matière.
Cette loi complétée par le décret
N° 89 -392 du 07 Novembre 1989 portant classement, forme juridique et
opération des établissements financiers couvre le système
bancaire classique. Les établissements bancaires et financiers sont
considérés alors comme des entreprises et jugés suivant
les critères de rentabilité. La notion de service public n'est
plus prépondérante. La banque n'est plus jugée par rapport
à une quelconque mission de service public mais par rapport à sa
capacité de se gérer en équilibre, à renforcer ses
fonds propres et à accroître ses activités.
Désormais les activités bancaires s'exercent par des entreprises
libres et responsables de leurs décisions.
Les exigences des établissements bancaires par rapport
aux formalités à remplir et surtout aux sûretés
exigées avant la mise en place des crédits les éloignent
de la clientèle pauvre, ce qui a donné naissance à la
formalisation d'autres systèmes de financement intermédiaires
sous forme mutualiste ou coopérative d'épargne et de
crédit. Afin de réglementer de telle pratique d'une part, et
surtout de les uniformiser d'autre part, des efforts de formalisation ont
été entamés dès 1992 pour aboutir à
l'élaboration et au vote le 08 Août 1997 de la loi N° 97- 027
portant réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit (PARMEC). Cette
nouvelle disposition s'applique aux institutions de micro finance et elle a
été mise en application au Bénin par arrêté
ministériel N° 002/MF/DC/DGTP/DAMF du 12 janvier 1998.
La loi dispose en ses articles 5, 6 et 7 que toutes les
institutions non mutualistes ou coopératives ayant pour objet la
collecte de l'épargne et/ou l'octroi de crédit doivent signer
avec le ministère chargé des finances une convention cadre pour
une durée maximum de cinq (5) ans renouvelable. L'Agence PAPME est dans
cette rubrique en plus d'autres institutions de micro finance de la place.
Cette loi détermine les conditions d'exercice des activités, les
modalités de reconnaissance de ces structures ou organisations, les
règles de leur fonctionnement et les modalités de leur
contrôle.
Ce faisant, elle les soustrait du champ d'application de la
loi bancaire. Il faut signaler que l'initiative de cette loi relève
également du souci des autorités monétaires de l'UEMOA
d'uniformiser les pratiques en matière de coopératives
d'épargne et de crédit dans l'union.
B- Environnement bancaire et financier
La fin des années 80 a été
caractérisée au Bénin par la faillite
généralisée des banques commerciales et de
développement. Cette situation a engendré d'importantes reformes
au lendemain de l'historique conférence des forces vives de la nation
provoquant ainsi la restructuration du secteur bancaire et l'émergence
de nouvelles banques et surtout des institutions de micro finance.
Le secteur de la micro finance a connu ces dernières
années une croissance sans pareil avec ses 762 institutions actives
totalisant 1.308 structures affiliées ou points de service
répartis sur toute l'étendue du territoire national et mobilisant
une épargne de plus de 40 milliards de FCFA et distribuant un volume de
crédit de plus de 85 milliards de FCFA pour plus de six cent mille
(600 000) bénéficiaires soit 30,5% de la population
économiquement active estimée à fin Décembre 2004
à environ 2 millions de personnes (Source : Consortium ALAFIA).
Les appuis des institutions de micro finance au Bénin
touchent tous les secteurs d'activités avec pour dominance le commerce
et le service pour les zones urbaines et périurbaines et la
transformation, l'agriculture pour les zones rurales.
De toutes les institutions de micro finance au Bénin
les plus importantes en terme de volume d'activité de crédit et
du nombre de clients sont : Agence PAPME, PADME, FECECAM, Vital Finance,
FINADEV. SA, CPEC et MDB pour un encours total de
68 558 927 705FCFA. En 2005, l'Agence PAPME occupe la
première place avec 29,6% du volume d'activités de crédit
dans le secteur de la micro finance au Bénin (voir tableau ci-dessous).
Tableau N° 2 : Situation des plus
importantes IMF au Bénin en 2005 (en fcfa)
INSTITUTION
|
MONTANT DE L'ENCOURS DE CREDIT
|
PAPME
|
20 337 149 208
|
PADME
|
19 372 076 602
|
FECECAM
|
17 201 543 186
|
FINADEV SA
|
5 584 204 477
|
VITAL FINANCE
|
4 267 850 032
|
CPEC
|
1 343 372 695
|
MDB
|
490 503 708
|
TOTAL
|
68 558 927 705
|
Source : Site CGAP, principaux acteurs de
la micro finance au Bénin
Cependant, les principales IMF du pays concentrent la
majeure partie de leurs activités sur les commerçants en zones
urbaines et périurbaines où le marché de la micro finance
est en voie de saturation. La concurrence est donc très forte et
l'endettement croisé des clients est très fréquent du fait
de la cavalerie financière de ces derniers, en l'absence d'une centrale
d'échange d'informations sur les clients entre les différentes
IMF.
Le secteur de la micro finance a connu une forte croissance
qui, de plus en plus, est entrain d'être remise en cause par la crise que
traverse, actuellement, tout le secteur caractérisé par la
dégradation prononcée du portefeuille de crédit des
différentes IMF surtout les principales.
Le dynamisme du secteur de la Micro finance au Bénin
s'observe à travers la diffusion étendue des institutions dans le
pays d'une part, et la diversité des activités d'autre part.
Selon Michel LELART, les raisons de ce dynamisme sont multiples. Il s'agit
de :
§ Le soutien assez exceptionnel des bailleurs de
fonds, spécialement de la Banque Mondiale ;
§ L'intérêt manifesté par les
banques commerciales de la place qui ont commencé à financer ce
nouveau secteur ;
§ L'importance de l'économie informelle et de
ses besoins de financement auxquels les banques ne sont pas
adaptées ;
§ La volonté politique et la décision
des autorités de soutenir ce secteur à travers la création
d'un Ministère de la Micro finance et l'élaboration d'une
politique nationale de Micro finance ;
§ Enfin, les bonnes performances des institutions qui
ont contribué à faire naître la confiance des usagers
après la crise des années 90 qui a vu les banques fermer leurs
portes avant de disparaître pour la plupart.
B- Section 2 : Structure organisationnelle et
activités de PAPME
Dans cette partie, nous évoquerons l'organisation
interne de l'agence ainsi que les activités qui y sont menées.
Paragraphe 1 : Structure organisationnelle
A- Structure stratégique et de
contrôle
L'Agence pour la Promotion et l'Appui des Petites et Moyennes
Entreprises (PAPME) est dotée d'une structure
hiérarchisée, qui définit les responsabilités de
chacun, ce qui permet donc d'éviter les conflits d'attributions. Ainsi
l'organigramme de l'Agence PAPME se présente comme suit :
1) L'assemblée
Générale
L'Agence PAPME est actuellement dirigée par son
Assemblée Générale (AG) composée de onze (11)
membres, qui sont tous des personnes morales issues du secteur bancaire ou
intervenant dans la promotion des Petites et Moyennes Entreprises :
§ L'Association des Clients du PAPME ;
§ Le personnel de PAPME représenté par la
Direction Générale ;
§ La Bank of Africa (BOA) - Bénin ;
§ L'association Professionnelle des Banques (APB) ;
§ L'Association pour la Promotion et le
Développement des Micros Entreprises (PADME) ;
§ La Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
(CCIB) ;
§ La Chambre d'Agriculture du Bénin
(CAB) ;
§ Le Conseil National du Patronat du Bénin
(CNPB) ;
§ La Fondation de l'Entrepreneurship du Bénin
(FEB) ;
§ L'état représenté par le
Ministère chargé des PME ;
§ Le Ministère chargé de la micro finance.
NB : l'Association Professionnelle des Banques a
démissionné de l'Association PAPME courant 2006.
2) Le Bureau Exécutif
Le Bureau Exécutif (BE), qui est l'équivalent du
Conseil d'Administration, est constitué de cinq membres élus par
l'Assemblée Générale en son sein pour des mandats
renouvelables de deux ans. Il est composé d'un Président, d'un
Vice Président et de trois membres dont le Directeur
Général qui tient le secrétariat des séances.
3) L'équipe de Direction
L'équipe de Direction est composée d'un
Directeur Général, d'un Directeur Général Adjoint
et de six Directeurs techniques (Systèmes Informatiques, Exploitation,
Administration et Développement, Audit et Inspection
Générale, Ressources Humaines et Affaires Juridiques,
Comptabilité et Finances). Les Directeurs techniques ont tous une longue
expérience au sein de PAPME et ont reçu des formations
spécifiques lorsque le besoin se faisait sentir, notamment en
stratégie (planification et projections financières) ou
informatique (SQL Server...).
ORGANIGRAMME DE L'AGENCE PAPME
(Source : Manuel de
Procédures)
4) Le rôle
clé du Comité de Direction
Parallèlement à l'exercice de
responsabilité par le Directeur Général, la prise de
décisions stratégiques apparaît assez collégiale
avec la tenue hebdomadaire d'un Comité de Direction qui donne lieu
à une expression assez franche et animée des diverses opinions
des participants. Ce Comité de Direction (CODIR) rassemble chaque lundi,
le Directeur Général, le Directeur Général Adjoint
et les Directeurs techniques.
Sans existence statuaire, le Comité de Direction est le
lieu où sont examinées et débattues l'ensemble des
orientations stratégiques, le suivi du tableau de bord et les futurs
engagements du PAPME. Il participe ainsi à la socialisation de
l'information au sein de l'association.
5) Le Commissariat aux comptes
L'Agence PAPME a adopté le statut d'association
à caractère économique reconnue d'utilité publique
en juillet 1999, après une phase projet de cinq ans. L'association
opère sous la supervision de la Cellule Micro finance du
Ministère de l'Economie et des Finances du Bénin avec une
convention cadre de cinq ans, reconduite fin 2004, ce qui implique des
reportings réguliers et le suivi des ratios prudentiels. La convention
actuelle de PAPME fait d'elle une institution de crédit direct, ce qui
lui permet de mener légalement des activités d'épargne et
de crédit. PAPME envisage actuellement à travers sa
transformation institutionnelle en Société Anonyme
d'élargir ses possibilités de mobilisation de ressources
financières adaptées à ses activités et
d'améliorer sa politique de gestion.
STATECO, société locale
spécialisée en expertise comptable et en audit de comptes, a
été l'auditeur externe de PAPME durant la phase de projet et en
est le Commissaire aux Comptes depuis 2000. Chaque année, STATECO
approuve les états financiers et les rapports d'activités et
donne son opinion sur leur adéquation avec les procédures de
contrôle interne et les règlements extérieurs. Le cabinet
réalise des contrôles approfondis de la qualité des
informations fournies, il est en contact permanent avec le département
d'audit interne, et émet des recommandations régulières en
vue de l'amélioration des procédures.
Paragraphe 2 : Les activités de l'Agence PAPME et
ses difficultés
L'Agence PAPME offre à sa clientèle des
produits ou services financiers et ceux non financiers, ce qui n'est pas sans
difficulté.
A. Les produits financiers et non financiers de
l'Agence PAPME
1) Produits financiers
L'Agence PAPME offre au profit des micro, petites et moyennes
entreprises sept (07) différents produits financiers qui sont
catégorisés en : Produits d'exploitation ou de renforcement
de fonds de roulement, Crédit d'investissement et Prêts aux
Particuliers. On distingue :
a) Les prêts Ponctuels (PP)
Le Prêts Ponctuels sont des crédits
accordés aux entreprises pour satisfaire leurs besoins d'exploitation.
Cet appui ne peut excéder douze mois dont un à trois mois de
différé pour le remboursement. Le montant maximum à
accorder est de 80 000 000 F CFA avec 2% d'intérêt par
mois sur le capital restant dû.
b) Les prêts Ordinaires (PO)
Les Prêts Ordinaires sont accordés aux
entreprises pour satisfaire leurs besoins d'investissement exclusivement et,
parfois, de renforcement de fonds de roulement. Ces prêts peuvent
être à court ou moyen terme, l'appréciation étant
laissée aux bons soins des chargés de prêts. La
durée de remboursement de ce prêt ne peut excéder trente
six (36) mois avec un à six mois de différé. Le montant
maximum à accorder est de 80 000 000 F CFA au taux annuels de
12,5%.
c) La ligne de crédit (LC)
Elle est une facilité de caisse accordée aux
entreprises pour soulager de façon ponctuelle leur trésorerie
afin de saisir des opportunités ponctuelle qui s'offrent à elles.
Sa durée ne peut excédé trois mois avec deux mois de
différé et un remboursement unique au bout de la durée au
taux de 2% le mois. Le montant maximum est le même que celui du
prêt ponctuel.
d) Les prêts de campagne (PC)
Ils sont accordés aux entreprises pour satisfaire leurs
besoins d'exploitation saisonniers. La durée maximum est douze (12) mois
dont un (01) à onze (11) mois de différé. Le montant
maximum à accorder est le même que celui des PO avec le même
taux d'intérêt.
e) Les crédits de groupes solidaires
(CGS)
Ils sont accordés aux membres des groupes de
solidarité dont la taille ne peut excédé neuf (09)
personnes provenant de la même couche socio-économique. Chaque
membre du groupe doit avoir son entreprise. Le montant maximum à
accorder est de 2 000 000 F CFA à chaque groupe à
rembourser sur douze (12) mois dont un à trois mois de
différé et 2% d'intérêt par mois sur le capital
restant dû.
f) Les crédits aux groupements (CG)
Ils sont accordés aux groupements dont les membres ont
en commun une activité génératrice de revenu. Les
conditions des appuis à ces groupements sont les mêmes que celles
des prêts ponctuels.
g) Les prêts aux particuliers (PAP)
Ils sont accordés aux salariés pour leurs
besoins d'acquisition des biens de consommation. La durée maximum de
remboursement de ce prêt est de cinq (05) ans toutes les autres
conditions étant les mêmes que celles des prêts
ordinaires.
La procédure d'octroi de crédit se
présente comme suit :
§ Séance d'informations sur les produits de PAPME,
elle est obligatoire pour tout nouveau client et elle se déroule au
bureau ou sur le terrain ;
§ Ouverture de dossier au guichet des caisses de
PAPME ;
§ Montage et analyse du dossier par les chargés de
prêts ;
§ Contre-expertise du dossier par le supérieur
concerné compte tenu du montant à accorder ;
§ Mise en forme du dossier ou finalisation ;
§ Approbation du dossier au comité de
crédit concerné ;
§ Formalités de prise de la garantie
retenue ;
§ Ouverture d'un compte d'épargne ;
§ Signature du tableau d'amortissement ;
§ Virement du crédit sur compte et
prélèvement des frais accessoires ;
§ Décaissement par retrait du client du montant
accordé sur son compte d'épargne ouvert à cet effet.
L'institution mène également des
activités d'épargne à travers le fonds de garantie, partie
intégrante de la méthodologie de prêt, et offre des
services de dépôt à vue et dépôt à
terme.
CRITERES D'ACCES AUX CREDITS
CARACTERISTIQUES
|
CREDIT D'EXPLOITATION
|
CREDIT D'INVESTISSEMENT
|
CREDIT AUX PARTICULIERS
|
Cible
|
- Personnes physiques (individus)
- Personnes morales (Ets, SARL, SA)
- Groupement (caution solidaire, association)
|
- Personnes physiques (individus)
- Personnes morales ( Ets, SARL , SA)
- Groupement (caution solidaire, association)
|
Fonctionnaire du secteur public
Salariés du secteur privé
|
Objet
|
- Besoins en trésorerie
- Avances sur marchés
- Campagnes agricoles
- Evènements
|
- Achat d'équipement
- Habitat
- Production agricole (pêche, élevage,
agriculture)
- Construction pour besoin d'exploitation
|
- Achat d'équipement
- Habitat
- Crédit évènement
|
Frais d'ouverture de dossier
|
0 FCFA
|
0 FCFA
|
0 FCFA
|
Frais d'étude de dossier
|
1% du montant de crédit à prélever lors du
déblocage
|
1% du montant de crédit à prélever lors du
déblocage + 10.000 FCFA
|
1% du montant de crédit à prélever lors du
déblocage + 10.000 FCFA
|
Durée
|
12 à 18 mois selon le montant
|
24 à 48 mois selon le montant
|
60 mois au maximum
|
Différé
|
1 à 3 mois de différé
|
1 à 6 mois de différé
|
1 à 3 mois de différé
|
Montant
|
80.000.000 FCFA maximum et selon la tranche du bureau
|
80.000.000 FCFA maximum et selon la tranche du bureau
|
20.000.000 FCFA maximum
|
Taux
|
2% mois dégressif
|
1,5% mois dégressif pour 24 à 36 mois
|
1,75% mois dégressif pour 36 à 48 mois
|
12,5% dégressif annuellement
|
Mode de remboursement
|
Mensuel, bimensuel, trimestriel selon
l'activité
|
Mensuel, bimensuel, trimestriel selon
l'activité
|
Mensuel, bimensuel, trimestriel selon
l'activité
|
Fonds de garantie
|
10%du montant de crédit à prélever au
déblocage
|
Montant = 10.000.000 FCFA
|
10%du montant de crédit à prélever au
déblocage
|
Durée = 36 mois
|
10%du montant de crédit à prélever au
déblocage
|
20% dont 10% à constituer progressivement sur la
durée du crédit
|
Montant > 10.000.000 FCFA
|
20% dont 10% à constituer progressivement sur la
durée du crédit
|
Durée comprise entre 36 et 48 mois
|
Garantie
|
Cautionnement, cession de salaire
dépôt libre de titre, nantissement sans
dépossession : gage sur véhicule
nantissement d'un compte de dépôt à terme,
hypothèque sur immeuble
convention de vente ou cession de terrain
|
Cautionnement, cession de salaire
dépôt libre de titre, nantissement sans
dépossession : gage sur véhicule
nantissement d'un compte de dépôt à terme
hypothèque sur immeuble
convention de vente ou cession de terrain
|
Cautionnement
Cession de salaire
Autres sûretés réelles
|
Délai maximum de traitement
|
Deux semaines pour nouveau dossier et renouvellement
|
Deux semaines pour nouveau dossier et renouvellement
|
Deux semaines pour nouveau dossier et renouvellement
|
Source : Manuel de Procédures
PAPME
2) Les produits non financiers
En plus des produits financiers, l'Agence PAPME offre au
profit des bénéficiaires un appui conseil à la
création et au développement de leurs entreprises. Les types
d'appui apportés aux micro, petites et moyennes entreprises
sont :
§ Etude de marché et recherche
d'opportunité ;
§ Elaboration des dossiers de crédit et leurs
finalisations ;
§ Mise en place des outils de gestion et de suivi des
activités des entreprises
B. Les Partenaires de l'Agence PAPME et mobilisation
des ressources financières
1. Les partenaires de PAPME depuis 1998
Dans le cadre de ses activités, l'Agence PAPME a
collaboré avec plusieurs organismes et institutions au nombre desquels
on peut citer :
a. Banques
§ La Banque Mondiale ;
§ La Banque Ouest Africaine de Développement
(BOAD) ;
§ la Bank Of Africa (BOA) ;
§ la Société Générale de
Banques au Bénin (SGBBE) ;
§ la BSIC ;
§ ECOBANK Bénin.
b. Autres institutions
§ Le Réseau Africain des Micro et Petites
Entreprises (RAMPE) ;
§ La Coopération Canadienne ;
§ la Loterie Nationale du Bénin ;
§ la Fondation de l'Entrepreneurship du
Bénin ;
§ le CONSORTIUM ALAFIA, initiative rassemblant
opérateurs de micro finance du Bénin ;
§ l'USAID ;
§ l'ADEX ;
§ Enterprises Works Worldwide Bénin ;
§ Care International Bénin ;
§ Catholic Relief Services (CRS) ;
§ Investisseurs et Partenaires pour le
Développement (I&P) ;
§ L'ONG Louvain Développement à travers le
projet LISA ;
§ La Cellule d'Appui Technique (CAT).
2. Mobilisation des ressources
financières
L'Agence PAPME, en général,
bénéficie de plusieurs prêts principalement des banques
locales, négociés au taux de base interbancaire affecté
d'une légère prime de risque. Il s'agit de la BOA (BANK OF
AFRICA), de ECOBANK, et de la Société Générale des
Banques du Bénin (SGBBE), mais aussi de la Banque Mondiale par le
truchement de l'Etat béninois via la Caisse Autonome d'Amortissement
(CAA). Pour cette dernière, le montant est de
3 880 700 000FCFA non remboursé jusqu'à ce jour,
donc en impayé.
Il faut noter que la relation avec la BOA est la plus
ancienne, elle date du démarrage du projet lorsque la BOA et PAPME
cofinançaient conjointement les investissements de PME
béninoises. Aussi est-il important de mentionner que la BOA est membre
de l'Assemblée Générale de l'Association PAPME. Les
banques locales restent une source potentielle stable de ressources
financières.
Enfin, PAPME a bénéficié d'un prêt
de la BOAD (BANQUE OUEST AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) d'un montant de cent
quatre vingt dix millions (190 000 000) de francs CFA sur une
durée de cinq années, ce prêt est affecté d'un taux
d'intérêt de 4% annuel. Le tableau suivant donne l'état
global des emprunts auprès des banques partenaires.
Tableau N° 3 : Etat des concours
financiers obtenus par PAPME de 2003 à 2007
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Concours
Financiers
(en FCFA)
|
7 466 807 309
|
9 213 452 615
|
13 173 517 064
|
10 717 223 509
|
8 180 123 331
|
Source : Etats financiers de
PAPME
Il ressort de ce tableau que les concours financiers dont a
bénéficié PAPME diminuent d'année en année.
Cela signifie que de plus en plus, l'Agence PAPME n'obtient plus suffisamment
de ressources financières des partenaires pour accroître ses
financements et développer son portefeuille de crédit. Les
indicateurs de performance de l'Agence PAPME ont amené certains
partenaires à suspendre provisoirement leurs appuis financiers.
C. Pénétration de
marché
Le réseau de PAPME couvre la majeure partie du
territoire béninois à partir de ses quatre (04) Directions
Régionales (Cotonou, Porto-Novo, Parakou et Bohicon), 15 bureaux et
plusieurs unités décentralisées appelées cellules
qui sont des unités regroupant des chargés de prêts et
d'agents administratifs. Les cellules disposent d'une infrastructure minimale,
c'est pourquoi les informations sont transférées aux bureaux pour
traitement.
Les groupes cibles de l'Agence PAPME sont :
§ les Petites et Moyennes Entreprises béninoises,
quels que soient leurs secteurs d'activités et leurs statuts ;
§ l'institution accorde une attention particulière
aux activités génératrices de revenus ;
§ les promoteurs d'entreprises ;
§ les groupements des micros entrepreneurs ;
§ les personnes physiques et le personnel des entreprises
privées et institutions publiques.
La performance d'une IMF se mesure, entre autres, par
l'étendue de sa portée, c'est-à-dire le nombre de clients
financés. Ainsi, une institution leader, selon les différents
acteurs du secteur de la micro finance, est indéniablement celle qui a
une large portée ou un grand nombre de clients. Une IMF leader est par
conséquent celle qui atteint les clients les plus pauvres avec de
faibles emprunts, qui a le plus important portefeuille de prêt, qui est
la plus rentable, la plus efficiente, la plus productive et qui a une meilleure
qualité de portefeuille de prêts.
Selon le Benchmarking de la Micro finance en zone UEMOA
(2006), les méthodologies de crédit telles que les groupes
solidaires ou les caisses villageoises facilitent l'octroi à de nombreux
clients en limitant l'utilisation du personnel. Ainsi, la productivité
des employés des institutions utilisant ce type de méthodologie
est naturellement supérieure à celle d'institutions n'offrant que
des prêts individuels.
Les dossiers financés en 2006 se répartissent
comme suit :
Tableau N° 4 : Répartition des
dossiers financés en 2006 par secteur d'activités
SECTEUR D'ACTIVITES
|
NOMBRE
|
MONTANT
|
Commerce
|
8 869
|
15 580 570 415
|
Industrie
|
185
|
614 317 371
|
Artisanat
|
37
|
29 100 000
|
Elevage
|
30
|
68 020 000
|
Service
|
450
|
2 130 579 919
|
Agriculture
|
80
|
84 385 000
|
Prêts aux Particuliers
|
628
|
845 850 500
|
Construction
|
12
|
109 000 000
|
TOTAL
|
10 291
|
19 461 823 205
|
Source : Rapport d'activité de
l'Agence PAPME, 2006.
De l'analyse de ce tableau, il ressort que la clientèle
a des besoins diversifiés allant du financement de court terme à
l'investissement avec une prédominance du financement du secteur
« commerce » et celui du « service »
surtout informel.
D. Les difficultés de l'Agence
PAPME
Malgré toutes les dispositions organisationnelles et de
gestion prises au niveau de l'Agence PAPME, on pourrait noter les
difficultés suivantes :
§ L'absence pendant longtemps d'une direction des
ressources humaines pour gérer les susceptibilités
inhérentes à toute organisation humaine et du coup tirer le
meilleur profit de la seule ressource capable de valoriser toutes les
autres ;
§ La structure des ressources humaines en quantité
non respectueuse des normes de qualité en la matière ;
§ Les disparités observées au niveau du
traitement des agents opérationnels d'une part, et administratifs
d'autre part, constituant une source de démotivation grave pour les
premiers qui sont la « machine de production » ;
§ La mauvaise circulation des informations occasionnant
une confusion dans les prises de décision au niveau
décentralisé et parfois au niveau du siège ;
§ Le retard dans la mise en place d'un système
d'information et de gestion en réseau pour rendre l'information
disponible et instantanée en tout lieu, ce qui permettrait de
réduire les coûts de gestion et de mieux développer les
produits de transfert ;
§ L'inefficacité de la mise en place de nouveaux
produits et des changements répétitifs intervenus dans la gestion
des anciens ;
§ Insuffisance des études de marché
(absence de phase pilote) avec pour corollaire la mauvaise finalisation des
nouveaux produits avant leur lancement ;
§ L'arsenal juridique mis en oeuvre pour la prise des
garanties n'assure pas un meilleur recouvrement des crédits
contentieux ;
§ La concentration du portefeuille de crédits sur
le secteur « commerce » surtout pour les activités
d'achat et de revente dans le secteur informel dépourvu de toute
organisation maîtrisable et qui augmente le risque de défaut de
paiement ;
§ La corruption organisée avec la
complicité de certains responsables ayant favorisé
l'accroissement des crédits par personnes interposées et le
surendettement de certains clients avec pour conséquence
l'évolution alarmante des dossiers souffrants donc la dégradation
du portefeuille ;
§ L'augmentation vertigineuse des dotations aux
provisions et des montants passés à pertes ;
Les quelques difficultés citées qui entravent la
performance, la viabilité et à terme la pérennité
de l'Agence PAPME, ne peuvent pas toutes, faire l'objet de la présente
étude.
Ainsi, nous nous proposons de concentrer nos réflexions
sur les éléments clés de la performance des
activités, gage de la pérennité de l'institution et enfin
de proposer quelques approches de solutions aux problèmes
soulevés.
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Ce chapitre est consacré à la
problématique, aux objectifs et hypothèses de recherche puis
à la revue de littérature et à l'approche
méthodologique adoptée.
C- Section 1 : Problématique,
Intérêt, Objectifs et Hypothèses de recherche
Dans cette section, il s'agira de développer la
problématique, de fixer les objectifs poursuivis, de poser les
hypothèses de travail et de dégager l'intérêt de la
recherche.
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de la recherche
A- Problématique de La recherche
A chaque stade de développement ou de
l'évolution de l'économie de tout pays, le financement de la
production, gage de création de richesses et d'emplois, est
réalisé par des institutions et des mécanismes mettant en
oeuvre des techniques financières de plus en plus
élaborées. La plupart de ces institutions ont pour
activité principale l'intermédiation financière qui
constitue la base des investissements.
Ainsi, le passage de l'économie d'endettement à
l'économie de marché des capitaux a été
concrétisé dans la plupart des pays industrialisés par le
développement et le perfectionnement du système de financement de
l'économie qui n'est pas sans risque, comme l'indique la crise
financière qui secoue actuellement le monde entier et qui est devenue
pour toutes les grandes puissances mondiales et même pour ceux en voie de
développement un sujet majeur de préoccupations du fait de la
mondialisation de l'économie.
Les crises économiques, le poids de l'endettement et
les problèmes de gouvernance ont rendu très précaires les
conditions de vie de la majeure partie des populations des pays en voie de
développement. Dans ces pays où cohabitent les secteurs
d'activité formel et informel, les micro entreprises n'ont pas toujours
accès au financement bancaire classique pour suppléer l'Etat dans
la création de la richesse et d'emplois.
Or, la création et la mise en oeuvre de projets
susceptibles d'induire la création de richesse et d'emplois sont
l'émanation du secteur privé, l'Etat créant le cadre et
l'environnement adéquats à travers la mise en oeuvre de ses
fonctions régaliennes.
Le choix politique est forcément un déterminant
de l'économie. Ainsi, depuis l'avènement de la démocratie
pluraliste au Bénin en 1990, les décideurs ont opté pour
le libéralisme économique. Or, une économie de
marché ne peut se développer, effectivement, que dans la mesure
où, le financement des activités est réalisé par
des institutions efficaces, viables et pérennes. En effet,
l'émergence d'un secteur privé dynamique capable de soutenir la
relance de l'économie béninoise a amené les
autorités monétaires à favoriser la mise en place des
institutions de micro finance évoluant aux côtés du
système bancaire classique.
Un système financier adéquat s'avère donc
impérieux pour la relance des activités de toute la nation. C'est
dans ces conditions qu'est né au début des années 80 le
concept de micro finance au Bengladesh en Asie. Il avait pour objectif d'offrir
aux personnes ne pouvant pas accéder au crédit bancaire (faute de
garanties nécessaires ou parfois à cause de leur idéologie
culturelle et sociologique, de l'éloignement, de l'analphabétisme
et autres barrières) les services financiers d'épargne et de
crédit pour juguler, à l'époque, la crise des
systèmes financiers.
Au Bénin, le dynamisme du secteur de la micro finance
s'explique par le souci de réduire au maximum les effets néfastes
engendrés par la banqueroute connue dans les années 80 qui a
aggravé la situation des entreprises qui, du coup, ont donc recours aux
usuriers pour le financement de leurs activités. C'est en juillet 1993,
après la réhabilitation de l'ancienne Caisse Nationale de
Crédit Agricole (CNCA) qu'a vu le jour la première
véritable institution de micro finance dénommée la
Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole
Mutuelle (FECECAM). Au cours de la même année sont crées
les projets PAPME et PADME (devenus associations depuis 1999) pour amortir
les effets sociaux du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) imposé par
les institutions telles que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire
International à travers la mise en place des financements et d'appui
conseil.
Très tôt, la micro finance en tant qu'instrument
de développement s'est révélé très efficace
au service des populations exclues des systèmes classiques de
financement faute de pouvoir remplir les conditions exigées par ces
derniers. Elle offre ainsi de très petits crédits (micro
crédits) à des individus pauvres mais économiquement
actifs pour les aider à mener des activités
génératrices de revenus leur permettant de développer leur
micro entreprise. Il participe pour beaucoup dans la lutte contre la
pauvreté et en constitue, de plus en plus, un des outils
privilégiés.
Selon Christiane OMICHESSAN TABELE et Consorts
« la micro finance à travers les micro crédits
permet à 98% de bénéficiaires de se soigner mieux et
à plus de 83% des ménages d'envoyer à l'école leurs
enfants en âge de scolarisation ».
Dans le rapport de Consortium Alafia sur la
pérennité financière des IMF en 2005, on estime à
plus de sept cents (700) le nombre d'institutions toutes catégories
confondues exerçant dans la petite et même grande finance sur
toute l'étendue du territoire béninois avec la concentration du
marché sur une douzaine d'IMF qui contrôlent plus de 90% du
secteur. La masse critique de clients actifs est d'environ 683 634 au
titre de l'an 2005 mais à majorité urbaine. Le volume
d'opérations liées aux activités qui se sont
développées considérablement est estimé à
environ 82 milliards de FCFA au cours de la même année pour plus
de 1250 emplois directs.
Ce rapport indique également que 45% d'IMF n'arrivent
pas à rentabiliser leurs fonds hors exploitation. Les quelques unes qui
ont atteint la pérennité financière dont l'Agence PAPME
connaissent actuellement une régression alarmante due, non pas, à
la baisse des produits mais à une augmentation des charges non
décaissables que constituent les pertes sur créances et les
dotations aux provisions, conséquences des impayés.
Cet état de choses suppose que, les mêmes causes
produisant les mêmes effets, les problèmes qui ont conduit
à la banqueroute des années 80 sont entrain de faire leur retour.
En effet, une présentation des différentes phases
d'évolution de l'Agence PAPME permet d'appréhender
aisément les difficultés auxquelles cette institution est
confrontée.
v La croissance de PAPME
Cette phase est caractérisée par la
réalisation de marges d'intérêt en progression
régulière, l'augmentation de l'encours de crédits, de
même que celui du résultat d'une année à une
autre.
C'est la période de l'expansion économique.
C'est la phase pendant laquelle PAPME a fait connaître ses produits qui
connaissent de véritables succès auprès de la
clientèle et elle occupe tout l'espace médiatique.
Cette période a duré jusqu'en 2004 et s'est
traduite par une bonne santé économique et financière de
l'institution avec les résultats comparés de 2001 à 2004
qui affichent :
Tableau N° 5 : Evolution des
indicateurs / Phase de croissance
Eléments
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Encours de crédit
|
6 807 622 524
|
10 503 178 759
|
15 134 430 677
|
18 704 489 150
|
Nombre de clients
|
2 991
|
7 605
|
11 233
|
12 794
|
Taux de remboursement
|
94%
|
93%
|
95%
|
91,81%
|
Résultat net d'exploitation
|
752 444 911
|
1 514 694 328
|
1 272 652 318
|
1 042 774 405
|
Source : Rapport d'activités PAPME
v La maturité et le
déclin de PAPME
Ces deux phases sont couplées, en raison, de leur
survenance précipitée. Elles sont caractérisées par
une évolution plus lente de la croissance de l'Agence PAPME
jusqu'à la stagnation. Les signaux forts étaient,
déjà, perceptibles dès 2003, à travers la baisse
considérable des résultats malgré la croissance du
portefeuille de crédits. Ces phases coïncident avec le besoin de
diversification des activités, l'exploration de nouveaux marchés.
C'est ce qui a amené PAPME à réaliser des
opérations de crédit-bail et à investir dans
l'immobilier.
Aussi, au cours de la période 2004 - 2005, l'encours de
crédits a augmenté passant ainsi de FCFA
18 704 489 150 à FCFA 21 156 372 138, soit une
augmentation de FCFA 2 451 882 988 par rapport à 2004
donc un taux de croissance de 13,11%.
On note en 2005 une baisse nette du résultat de 92,13%
par rapport à 2004 ; en effet, PAPME a généré
un résultat de FCFA 1 042 774 405 en 2004 contre FCFA
82 028 691 en 2005.
Entre 2005 et 2006, l'encours de crédits a
chuté. Il est passé à FCFA 16 418 229 022
en 2006 contre 21 156 372 138 en 2005.Soit une diminution de
FCFA 4 738 143 116 pour un taux de baisse de 22,40%.
Le résultat dégagé au cours de la
même période est passé de FCFA 82 028 691 en 2005
à un résultat déficitaire de FCFA
3 144 587 439. Soit un taux de baisse se situant à
3933,52%.
L'encours de crédits est en baisse à partir de
2006 ; cela traduit en fait un ralentissement des activités de
l'Agence. Ce qui s'est poursuivi jusqu'en 2007, exercice au cours duquel les
résultats affichent un déficit de FCFA
3 354 829 576.
Tableau N° 6 : Evolution des
indicateurs/Phase de maturité et début de
déclin
Eléments
|
2005
|
2006
|
2007
|
Encours de crédit
|
21 156 372 138
|
16 418 229 022
|
9 826 431 770
|
Nombre de clients
|
15 602
|
14 458
|
12 213
|
Taux de remboursement
|
77,97%
|
80,19%
|
42,32%
|
Résultat net d'exploitation
|
82 028 691
|
-3 144 587 439
|
-3 354 829 576
|
Source : Rapport d'activités
PAPME
De plus en plus, on assiste à des prises de
décisions et à des comportements aussi bien de la part du
personnel que de la clientèle qui dénotent de l'ampleur des
difficultés auxquelles l'institution est confrontée.
Or, pour assurer, de façon durable, leur mission les
institutions de micro finance doivent fournir des services financiers
rentables. Selon FOSSOU K. Francis, « des différents
produits proposés, le crédit en est l'outil de production car
bien géré, il produit pour la plupart des IMF opérant en
Afrique entre 80 et 100% des produits financiers ». La fonction
crédit se présente donc comme la plus essentielle et se trouve,
de ce fait, au coeur du développement de toute IMF oeuvrant dans une
optique professionnelle et visant la pérennité de l'offre de ses
services à ses groupes cibles. Cependant, la gestion du crédit
constitue la source majeure du risque d'exploitation des IMF.
Les données des tableaux ci-dessus pourraient
s'expliquer par un certain nombre de problèmes, notamment :
§ Des choix stratégiques
inadaptés comme la suppression des Directions régionales
dont les responsables ont commencé par faire ombrage aux responsables de
la Direction Générale incapables de maîtriser la
délégation du pouvoir ;
§ La révision intempestive des procédures
d'octroi de crédit occasionnant des abus de la part de certains agents,
d'une part, et la perte d'une certaine clientèle, d'autre part ;
§ La non exploitation des rapports de contrôle et
de supervision (suivi inefficace de la défaillance) rendant du coup
inefficace le système de contrôle interne et même
externe ;
§ L'accroissement des problèmes de gouvernance qui
impliquent la pollution de l'atmosphère de travail au sein du
personnel ;
§ L'insécurité de l'emploi occasionnant le
stress permanent des agents et par conséquent des vagues de
démissions ;
§ La perte de crédibilité de l'institution
vis-à-vis de ses partenaires aussi bien financiers que la
clientèle ;
§ L'amorce d'un processus de redressement de
l'institution, en pleine crise, à partir de novembre 2007 au terme de
l'élaboration et de la validation d'un plan de redressement.
Ces problèmes constituent une préoccupation
alarmante pour tous les acteurs du secteur vue l'importance du rôle
capital que cette structure joue dans le développement
socio-économique du Bénin. Si rien n'est fait, cette situation
due à la dégradation des indicateurs de performance de
l'institution risque de la conduire sous peu vers le gouffre qu'est la
cessation de paiement et des activités.
C'est ce qui justifie le choix de notre thème
intitulé : « Problématique de la
performance financière des IMF : Cas de l'Agence
PAPME ». Il s'agira d'identifier les véritables
causes qui engendrent cette situation de déconfiture de l'Agence PAPME
dont le principal actif demeure l'activité crédit qui
génère des revenus (intérêts et autres commissions)
et de proposer des solutions pour son amélioration.
Au vu de ces faits inquiétants et de tous ces
problèmes spécifiques soulevés ci-dessus, le constat est
que la viabilité et partant la pérennité de l'Agence PAPME
est menacée, donc le risque de ne pouvoir assurer de façon
durable sa mission est perceptible. Dès lors, il y a lieu de
s'interroger. Quelles sont les raisons de la forte dégradation des
indicateurs de performances de l'Agence PAPME ? Comment l'Agence PAPME
peut-elle gérer au mieux le risque de crédit ? L'Agence
PAPME peut-elle baser sa pérennité sur la seule activité
de crédit ? Les projets de diversification des activités
sont ils bien entreprise pour permettre leur réussite ? La
gouvernance de l'Agence PAPME induit-elle la mobilisation du personnel, dans
son ensemble, en vue de l'atteinte de objectif global de l'institution ?
B- Intérêt de la recherche
La question de la dégradation des indicateurs de
performance abordée dans cette étude est d'une importance
capitale car l'épineuse question de la pérennité à
laquelle est confrontée la plupart des IMF découle de la gestion
stratégique et opérationnelle opérée par les
différents acteurs aussi bien internes, qu'externes.
La baisse inquiétante des résultats de
l'institution comme en témoignent les tableaux ci-dessus, en raison des
créances en souffrance et des pertes sur crédits dénote de
l'importance du problème qui s'observe à travers la
détérioration du crédit (énormité des
impayés). Ainsi la perte que subit l'institution en cas de non paiement
des échéances en retard par rapport aux encours globaux (le taux
de portefeuille à risque) est en forte progression.
Généralement, au sein des IMF, les recherches
des causes de la dégradation du portefeuille de crédit sont
faites du point de vue de la gestion des impayés. Ces causes sont
liées à plusieurs facteurs internes (institution,
clientèle) et externes (environnement opérationnel et
institutionnel). Les derniers rapports d'activité (2007) de l'Agence
PAPME indiquent que la baisse de sa performance financière est
liée entre autres à :
§ La mauvaise foi des clients ;
§ La conjoncture économique peu favorable au
développement des affaires ;
§ La persistance des crises politico-économiques
dans certains pays limitrophes comme le Togo ;
§ La limitation de la réexportation de certains
produits vers le Nigeria ;
§ Les problèmes de la filière
coton ;
§ Le non règlement (non paiement) des
marchés exécutés au profit de l'Etat.
Une part prépondérante est de ce fait
attribuée à la clientèle et à l'environnement
extérieur sans pour autant prendre des dispositions appropriées
pour réduire leur impact sur les activités, malgré leur
caractère répétitif.
Dans un tel contexte, la question de la performance de
l'institution ne peut se faire qu'en fonction des causes externes à
l'IMF. Or les causes internes sont d'importance capitale. Notre étude
trouve donc son intérêt dans ce constat. Elle abordera la question
sous l'angle des déterminants contrôlables et internes à
l'IMF au travers de ses politiques et procédures de gestion de ses
activités avec la prise en compte de la réglementation en vigueur
dans le secteur de la micro finance.
Le livre Bleu des Nations Unies (2006, Page 54)
« Construire des secteurs financiers accessibles à
tous » ne fait que conforter l'intérêt du sujet en
affirmant que « l'un des premiers constats effectués en
matière de micro crédit est que les pauvres remboursent leurs
prêts et sont des clients solvables (Christen, 1997, Pages 16-17). Les
stratégies d'atténuation du risque adoptées par les micro
prêteurs ont démontré que le remboursement dépendait
essentiellement de facteurs situés sous le contrôle de
l'institution ». Autrement dit il n'y a pas de mauvais clients
mais il y a de mauvais prêts.
Donc l'IMF se doit de prendre toutes les mesures
appropriées afin d'éliminer tous les problèmes de son
ressort susceptibles de créer des impayés et anticiper sur
l'influence externe. Le risque n'existant pas l'IMF devra éviter son
enlisement dans la dégradation de son portefeuille tout en diversifiant
ses activités.
Il s'agira pour nous de contribuer à
l'amélioration de la viabilité de l'Agence PAPME pour une
pérennité certaine à travers l'atteinte des objectifs
poursuivis dans le cadre de la présente étude.
Paragraphe 2 : Objectifs et Hypothèses de
recherche
A- Objectifs de la recherche
1- Objectif général
Le présent travail de recherche vise à
étudier l'amélioration de la performance financière de
l'Agence PAPME à travers celle de la qualité du portefeuille de
crédit par la mise en place de stratégies opérationnelles
respectueuses des normes en vigueur dans le secteur de la micro finance.
2- Objectifs spécifiques
Conformément aux questions
spécifiques évoquées ci-dessus, les objectifs
spécifiques poursuivis sont les suivants :
§ Identifier et analyser les causes de la
dégradation des indicateurs de performance de l'Agence PAPME à
travers les indicateurs de la qualité du portefeuille de
crédit ;
§ Analyser la politique et les procédures de
gestion des crédits de l'Agence PAPME ;
§ Analyser les conditions de mise en oeuvre de politiques
de diversification des activités, d'une part, et de la satisfaction de
la clientèle, d'autre part.
De la problématique posée et des objectifs
fixés, il convient de formuler des hypothèses qui serviront de
repères pour la conduite de notre recherche.
B- Hypothèses de recherche
Les hypothèses formulées sont
au nombre de trois :
§ Hypothèse 1 :
L'inadaptation des choix stratégiques de gestion de l'Agence
PAPME est à l'origine de la faible maîtrise des risques
opérationnels.
§ Hypothèse 2 : Les
insuffisances des politiques et procédures de mise en place des
crédits sont à la base des impayés.
§ Hypothèse 3 :
L'échec des projets de développement de nouveaux
produits est dû à la forte prédominance de l'importance
accordée à l'activité crédit occasionnant d'autres
besoins non satisfaits des clients.
D- Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche
Cette revue de littérature porte sur les notions
essentielles à savoir :
§ la micro finance,
§ le crédit,
§ la qualité et la gestion du portefeuille de
crédits,
§ la méthodologie décentralisée,
§ la typologie des Instituions de Micro Finance.
Paragraphe 1 : Revue de littérature
A- Clarification des concepts de base
Afin de parler le même langage dans la lecture de ce
document et d'éviter toute ambiguïté, il est
nécessaire d'essayer de clarifier quelques concepts de base.
1. Notion de micro finance
La Micro finance peut être perçue comme l'offre
de services financiers de proximité. Cette définition sommaire,
ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous. D'après
certains, la « Micro finance » ou
« système de financement
décentralisé » est un outil qui permet de
préparer les populations à faibles revenus à
accéder au système bancaire.
Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque
Mondiale: « la Micro finance représente un des outils que
nous utilisons pour essayer de réduire la
pauvreté ».
Pour les spécialistes, « la Micro
finance regroupe une variété d'expériences
d'épargne et/ou de crédit, diverses par la taille, le
degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les moyens
techniques, financiers et humains mis en oeuvre pour les populations à
la base avec ou sans le soutien technique et/ou financier des partenaires
extérieurs en vue d'assurer l'autopromotion économique et sociale
de ces populations » (Rapport BCEAO / BIT 1997).
Avant le développement des Institutions l'ayant
actuellement en charge, les activités de Micro finance étaient
liées à l'usure, qui consistait aux prêteurs locaux,
à accorder de petites sommes à des taux prohibitifs. Cette
activité, au lieu de stimuler le développement des micro
entreprises, servait plutôt à enrichir l'usurier. Toujours
d'après la même source, les Institutions de Micro finance au
Bénin sont identifiées en trois (03) catégories:
§ Les Institutions ou coopératives
d'épargne et de crédit qui subordonnent l'octroi de prêts
à une constitution préalable d'épargne, alimentant le
crédit.
§ Les organisations pour lesquelles l'octroi de
crédit est une activité accessoire
§ Les organisations ayant comme activité unique ou
principale, la distribution de crédit sans une constitution
préalable d'épargne, mais qui se fondent sur des garanties
proposées par les bénéficiaires comme par exemple, la
caution solidaire.
La Micro finance est une finance de proximité par
opposition aux longues procédures administratives des banques
commerciales. Abordant dans ce sens, AGNIKPE A. a présenté la
définition des praticiens qui est celle-ci, « la Micro
finance est un outil performant au service du développement à la
base. Elle constitue l'un des leviers essentiels de lutte contre la
pauvreté en augmentant les revenus, en créant des emplois et en
diminuant les dépendances vis-à-vis des fournisseurs et
usuriers ».
Le terme Micro finance n'est apparu qu'à la fin des
années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD
Yunnus qui fonda la Grameen Bank du Bengladesh. Ce terme a fait l'objet de
controverses. Selon BIO TCHANE A. « Les IMF ont commencé
leur installation au Bénin vers les années 1980, en
réplique à la mauvaise intermédiation financière
formelle ».
Les SFD jouent un rôle important dans la lutte contre la
pauvreté et dans l'amélioration des conditions de vie des
ménages surtout ruraux. Dans les pays de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), même si les IMF
identifiées ont des pratiques différentes, elles ont toutefois en
commun, certaines caractéristiques. Elles naissent avec l'appui des
bailleurs de fonds et certaines évoluent vers le sociétariat afin
d'atteindre une autonomie financière. Pour renforcer cette autonomie, le
gouvernement béninois à travers la cellule de Micro finance du
Ministère des Finances et de l'Economie a insisté sur la
nécessité pour les SFD de disposer d'une liberté totale
dans la définition de leur politique. Ces Institutions sont toutes,
régies par la loi PARMEC et ceci dans une perspective de
compétitivité.
Le secteur de la Micro finance regroupe les institutions de
crédit direct, les COOPEC, les ONG à volet Micro finance, les
projets à volet micro crédit, les banques communautaires, les
associations d'épargne et de crédit, les associations de services
financiers, les institutions de tontine, les banquiers ambulants, les gardes
monnaies, les banques à vocation Micro finance, les fondations de Micro
finance, les holding d'IMF et beaucoup d'autres initiatives informelles. La fin
de la décennie 80 a vu l'émergence du modèle mutualiste
et/ou de type coopératif ayant pour moteur le réseau des caisses
DESJARDIN au Canada, les banques RAFFEISEN en Suisse et le WOCCU aux Etats-Unis
d'Amérique. Ce modèle est basé sur le principe de la
collecte de l'épargne et de la distribution de crédit. Il y a eu
beaucoup de succès dans les pays du Nord, et c'est ce qui a
justifié sa vulgarisation à travers le monde.
D'après un document de séminaire organisé
par l'OIT, « tous les systèmes mutualistes en
général commencent avec un succès rapide pendant les cinq
ou dix premières années, le temps nécessaire qui leur
permet de se constituer en réseau, fruit de leur croissance
rapide ». Le constat général est qu'à
partir d'un sociétariat de 50 000 membres avec un portefeuille
relativement élevé, les réseaux mutualistes commencent par
être confrontés à de sérieux problèmes de
gestion et souvent à tous les niveaux. Les analyses de la FECECAM au
Bénin ont permis d'identifier que c'est souvent la faiblesse de la
capacité de la gouvernance qui ne permet plus de contenir la croissance.
De plus, les contradictions managériales entre les organes
délibérants et la Direction technique, sont de nature à
attiser les crises de gestion. Le principal enseignement est que lorsque le
réseau mutualiste atteint une certaine taille, il ne peut plus
être géré en Afrique comme de simples coopératives.
La croissance des réseaux leur impose la gestion bancaire tout en
gardant leur vocation de distribution de micro crédits.
La méthodologie de crédit direct a d'abord
été initiée par les ONG qui ne peuvent pas exiger des
populations pauvres, une épargne préalable et sont, de ce fait,
contraintes à leur distribuer des micros crédits. La recherche de
performance a conduit progressivement à l'amélioration de la
méthodologie en particulier avec l'institutionnalisation des ONG qui
sont arrivées à maturité. Ce sont ces nouvelles
Institutions couramment appelées IMF qui ont progressivement
constitué le réseau de la Micro finance. Actuellement, elles ont
commencé par se transformer en des banques à vocation Micro
finance après avoir fait preuve d'efficacité avec l'utilisation
des fonds privés d'investissement.
Le même phénomène s'est
réalisé avec les réseaux mutualistes. Ceux qui, à
un moment donné de leur évolution, ont su se transformer en de
véritables banques tout en gardant leur vocation première, ont
résisté à toutes les crises financières. Les
banques RAFFEISEN offrent tous les produits d'une banque commerciale et il en
est de même pour le réseau DESJARDIN qui a opéré
d'énormes transformations structurelles pour s'adapter au marché
et pour faire face à la concurrence. Ce qui veut dire finalement qu'une
IMF, à un instant donné de son développement, devra
prendre la dimension d'une banque même si elle ne l'est pas d'essence.
Comme l'a si bien signifié Marc LABIE,
« la micro finance est aujourd'hui un domaine qui mobilise de
nombreuses énergies, que ce soit dans le monde de la coopération,
dans le domaine associatif ou au sein des grandes organisations
internationales ».
2. Le crédit
« Le crédit peut être défini
comme étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un
pouvoir d'achat contre la promesse de remboursement dans un certain
délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu
et du risque encouru » (BOUDINOT et FRABOT, 1978). Dans ces
conditions, le crédit doit répondre à une double
contrainte à savoir la viabilité de l'Institution de
crédit et la rentabilité du projet pour lequel il a
été accordé.
Selon la théorie de l'intermédiation
financière, le crédit est considéré comme
étant un produit du processus de cette intermédiation. Il permet
de rendre disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou
d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et non
agricoles (ADAMS et al, 1980)
D'après la Banque Mondiale (1997), les SFD se
distinguent par leurs perspectives de pérennité et la
qualité des services rendus. Pour assurer leur pérennité,
les SFD doivent être techniquement et financièrement autonomes
d'une part, puis l'impact et la qualité des services rendus
appréciables d'autre part. Dans ce contexte, « seuls les
taux d'intérêt pratiqués dans chaque SFD permettent
d'améliorer le rendement, de couvrir les charges et de renforcer la
capitalisation à travers les réserves et le report à
nouveau », (BIO TCHANE A).
Selon le rapport MDR / PNUD (1995), « les taux
d'intérêt bonifiés rendent le capital artificiellement peu
cher, favorise son gaspillage, démobilise l'épargne et n'est pas
soutenable à long terme par l'Etat une fois que le contrat avec les
bailleurs de fonds vient à terme ». Il est donc important
de financer le crédit avec de l'argent chaud pour accroître le
sens de responsabilité des emprunteurs et améliorer le taux de
remboursement des prêts. Il s'avère donc nécessaire pour
les SFD de procéder à un réglage subtil entre les
fonctions : Epargne et Crédit, qui constituent les activités
principales du système, tout en s'assurant du remboursement des
crédits par une analyse approfondie des garanties.
L'autonomie d'une institution d'épargne et de
crédit passe par une mobilisation importante de l'épargne qui
sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une
institution financière, l'efficacité de son personnel et les
orientations qui sont le reflet des compétences et de
l'expérience des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne
collectée. Toutefois, une faiblesse de revenus entraîne une
faiblesse de l'épargne. Le taux de réinvestissement est alors
faible et compromet ainsi le développement économique. ADECHOUBOU
(1990) a identifié les déterminants de l'épargne rurale
à savoir :
§ Le
niveau du taux d'intérêt,
§ Le
revenu des populations,
§ Les
facteurs psychologiques tels que la confiance, la sécurité, la
liquidité et l'environnement.
Tous ces éléments devraient contribuer
à la mobilisation d'un volume important d'épargne devant stimuler
l'activité de crédit. Ce qui implique d'autres formes de
mobilisations des ressources financières par les autres types
d'institutions de micro finance qui ne font pas de la collecte de
l'épargne leur priorité.
3. Qualité et Gestion du portefeuille de
crédits
Lorsqu'on parle de gestion du portefeuille, l'on pense souvent
à la gestion des portefeuilles d'actifs financiers. Ce concept a pour
objet de déterminer le comportement des investisseurs en matière
de sélection des actifs financiers. Mais il a évolué et
est beaucoup plus utilisé dans un autre domaine : celui de la
banque ou des institutions financières en général.
Le portefeuille de crédits encore appelé encours
de crédit est le montant du capital restant dû sur les
crédits consentis par l'institution. Il est la raison d'être de
toute institution de crédit car c'est le principal actif qui
génère de revenus (intérêts et commissions).
Selon le CGAP (Directives concertées pour la micro
finance, 2003) « le rapport sur le portefeuille doit montrer
l'importance des crédits en retard pour l'exercice en cours. Il convient
d'expliquer de manière détaillée le calcul des
remboursements en retard et en particulier de définir
précisément ce qui est porté au numérateur et au
dénominateur de tous les ratios utilisés pour mesurer la
qualité du portefeuille de crédits ». Le niveau
des impayés d'un portefeuille de crédits est
généralement le meilleur indicateur des possibilités de
recouvrement des crédits. C'est donc un élément important
pour déterminer le niveau adéquat des provisions pour
créances douteuses. Le principal instrument de mesure des impayés
est le taux de portefeuille à risque, par classe d'ancienneté.
Les méthodes de gestion du portefeuille de
crédits couramment utilisées sont le suivi et la relance des
clients. Mais les IMF mettent également en place des procédures
pour autoriser et suivre la « renégociation » de
crédits impayés et constituer les provisions nécessaires
pour ces crédits. Il s'agit du
« rééchelonnement » qui consiste en
la prolongation de la durée du crédit ou l'assouplissement du
calendrier des remboursements et du « refinancement » qui
consiste au remboursement d'un crédit à problème par
l'octroi d'un nouveau crédit.
Ces procédures sont utilisées lorsqu'un client
a, ou prévoit d'avoir des difficultés à rembourser un
emprunt en temps voulu. Dans les deux cas, le nouveau crédit assorti
d'un nouvel échéancier est habituellement saisi dans le
système de suivi des crédits. Pour Richard ROSENBERG et Consorts
(CGAP, 2003), « si les crédits renégociés ne
font pas l'objet d'un suivi distinct de celui des autres crédits, toute
indication relative aux difficultés de paiement du client
disparaît, du moins initialement. Car un rapport sur les impayés
peut être très trompeur s'il ne décrit pas les pratiques de
l'IMF en matière de renégociation et ne précise pas le
montant des prêts renégociés ». La non
adoption de bonnes pratiques est susceptible de compromettre la
rentabilité de l'institution.
La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale
de sa viabilité et donc de sa pérennité. Selon la Banque
Mondiale (Etudes de cas en micro finance : Cas de la FECECAM-BENIN, 1997)
« les IMF se distinguent par leurs perspectives de
pérennité et la qualité des services
rendus ».
Selon (BCEAO/BIT, 1997), la pérennité des IMF
est subordonnée à la réalisation progressive des
conditions préalables suivantes :
§ Une gestion professionnalisée des structures
sans préjudices de l'implication des membres ou des
bénéficiaires ;
§ Une maîtrise des coûts ;
§ Une diversification des produits et services
adaptés à la demande ;
§ Une mobilisation plus importante des ressources locales
investies dans l'amélioration des capacités de financement.
Pour y parvenir, les IMF doivent se protéger contre les
risques liés à leurs activités passant par
l'autodiscipline et l'observation des règles strictes de gestion. Pour
bien gérer leur portefeuille de crédit, donc lutter contre les
impayés, les institutions de financement utilisent
généralement plusieurs moyens dont les plus courants
sont :
§ La mise en place d'un système d'information et
de gestion assez performant ;
§ Un personnel qualifié ;
§ Et le suivi strict des ratios prudentiels.
L'efficacité de la gestion du portefeuille de
crédits par une institution de micro finance dépend de la mise en
oeuvre appropriée des différentes contraintes stratégiques
et opérationnelles imposées par la méthodologie
d'intervention.
4. Méthodologie décentralisée
La maîtrise de la méthodologie d'intervention par
une IMF est fondamentale dans l'optique d'une performance aussi bien
financière que sociale. Pour une organisation spécialisée
ayant une parfaite maîtrise des aspects méthodologiques de la
micro finance, il est possible d'exercer des activités en micro finance
tout en étant rentable. Pour Marc LABIE, « une application
correcte de la méthodologie du crédit décentralisé
permet une défaillance sur les crédits de l'ordre de 3%, ce qui
est souvent inférieur aux chiffres enregistrés par les banques
sur leurs clients habituels ».
La méthodologie décentralisée est celle
qui favorise une grande proximité géographique et culturelle
entre le client bénéficiaire et le mécanisme de
financement. La décentralisation des unités et des
procédures de décision est donc souvent présentée
comme fondamentale pour garantir cette proximité, non seulement d'un
point de vue géographique (il faut que les agences, les bureaux et
cellules soient proches des gens), mais aussi d'un point de vue sociologique
(il faut que les clients bénéficiaires et les employés des
structures de micro finance puissent s'apprivoiser mutuellement au travers de
discours et de codes communs, constituer donc une même famille).
Les caractéristiques de cette méthodologie sont
entre autres la simplicité et la rapidité des
procédures administratives à accomplir par le client qu'il soit
emprunteur ou épargnant. C'est pourquoi, il est
généralement prôné de mettre en place des
procédures fortement décentralisées où l'agent de
crédit est, dans une grande mesure, responsable des crédits qu'il
octroie.
Cette méthodologie favorise la réduction
significative des coûts de transaction auxquelles seront
confrontés les clients. De nombreuses études ont montré
que pour un micro entrepreneur, le coût le plus important dans
l'obtention d'un crédit n'est pas souvent le taux d'intérêt
appliqué, fût-il élevé, mais les coûts de
transactions qu'il faut assumer pour avoir accès à ce
crédit. Ceux-ci peuvent être compris comme l'ensemble des
coûts qu'il faut supporter pour que l'opération puisse avoir lieu.
5. La typologie des institutions de micro
finance
La typologie des institutions de micro finance est
définie suivant leur mode d'intervention et leur forme juridique. Cela
permet de distinguer :
§ Les institutions d'épargne et de
crédit : ce sont des institutions qui ont des expériences
basées sur le rôle central de l'épargne pour alimenter le
crédit. Pour elles, la constitution de l'épargne est primordiale
et elle doit être préalable à l'octroi de crédit.
Les bénéficiaires des services de ces institutions sont pour la
plupart les propriétaires par le truchement du sociétariat qui
implique la libération d'une ou des parts sociales et le paiement d'un
droit d'adhésion.
§ Les organisations ayant comme activité unique ou
principale, la distribution de crédit : ce sont des institutions qui ont
privilégié le crédit comme activité centrale de
leurs opérations. La constitution de l'épargne ne constitue pas
pour elles une priorité. Elles disposent d'autres moyens de mobilisation
de ressources financières constituées en grande partie par des
prêts auprès d'institutions bancaires classiques. Elles exercent
sous forme associative ou privée.
§ Les organisations pour lesquelles l'octroi de
crédit est une activité accessoire. Elles trouvent que coupler le
crédit avec d'autres activités constituera un moyen pour
atteindre leurs objectifs de développement. Ce sont pour la plupart
les projets de développement pour qui la rentabilité
financière ne constitue pas une priorité.
Les moyens par lesquels ont été mises en place
des activités de Micro finance sont extrêmement variés et
il n'existe pas de modèle unique qui serait parvenu à s'imposer
comme la référence incontournable. Et comme l'a si bien
signifié Marc LABIE : « En termes
opérationnels, il ne nous semble pas vraiment possible de
privilégier tel ou tel modèle car, dans les faits, il y a des
exemples de succès et d'échecs dans chacun d'entre
eux ».
B- Cadre d'analyse
En référence aux caractéristiques de
chaque type d'IMF, il convient de souligner que le niveau d'efficacité
d'une IMF est la résultante de cinq facteurs à savoir : la
forme juridique (gouvernance), la technique d'intervention, le(s) type(s) de
produits offert(s) à la clientèle, l'organisation, les moyens
(financiers et humains).
De plus en plus, les institutions de micro finance sont
confrontées à un double engagement contradictoire pour certains
mais faisable pour d'autres. Il s'agit de la lutte contre la pauvreté ou
la réduction de la pauvreté et l'objectif de rentabilité,
gage de leur émancipation vis-à-vis des subventions et de leur
pérennité. La pérennité étant liée
à la quête permanente de la rentabilité financière,
il convient de s'interroger sur le mécanisme de lutte contre la
pauvreté susceptible d'assurer cette rentabilité.
1- Impact des subventions sur la performance des
IMF
L'essor de la micro finance fondé sur les
stratégies de développement, avec d'impressionnantes subventions,
a suscité de nombreux espoirs dans la perspective de lutte contre la
pauvreté. Mais la question des subventions suscite des points de vue
divergents et déterminants pour la pérennisation de ces
structures.
Dans ce contexte, MORDUCH J. identifie deux catégories
d'attitudes : les uns, partisans de l'autosuffisance financière
s'appuient sur le spectre des échecs avérés des politiques
de crédit subventionnées par l'Etat pour favoriser
l'émergence d'institutions indépendantes financièrement,
l'équilibre financier accompagné de taux d'intérêt
élevés constituant une preuve satisfaisante de leur impact
social. Quant à ceux qui plaident en faveur d'un appui sous forme de
subvention, ils considèrent que l'équilibre financier, qui
implique de faire supporter tous les coûts à la clientèle
des IMF, a des répercussions négatives sur l'impact social de ces
structures. Ainsi, il conclut que les subventions aux IMF se justifient pour
autant que l'impact social de ces subventions sur les populations en
matière de développement soit substantiel par rapport à
celui de politiques alternatives auxquelles ces subsides auraient pu être
consacrées. Il importe donc d'évaluer les coûts et les
bénéfices sociaux des subventions perçues par les
institutions.
Toutefois, la viabilité d'une IMF représente sa
capacité à fonctionner indépendamment des subventions des
bailleurs de fonds ou des gouvernements ; car quel que soit la
finalité du projet, il est nécessaire qu'il soit, à terme,
financièrement autonome pour sa pérennité.
Pour certains chercheurs, il n'est pas toujours
nécessaire d'arbitrer entre prise en charge de la pauvreté et
performance financière car certaines IMF réussissent à
toucher des ménages très pauvres tout en restant rentables ;
par contre, d'autres s'adressent à une clientèle plus
aisée sans pour autant s'en porter mieux financièrement. Pour
Bernd BALKENHOL l'une des principales conséquences de cet état de
choses « est que la performance financière ne
coïncide pas nécessairement avec
l'efficacité ». Par exemple, l'absence de concurrents
locaux peut se traduire par une IMF qui sera financièrement autonome
sans être forcément gérée efficacement. De la
même manière, une IMF pourrait agir efficacement mais ne pas
réussir à franchir le seuil de rentabilité, pas en raison
d'une gestion médiocre, mais de facteurs liés à la
conjoncture locale qui situe les coûts de main-d'oeuvre et de capital
à des niveaux comparativement élevés.
Cette divergence entre performance financière et
efficacité suggère que les politiques publiques ont un rôle
à jouer dans les cas où des IMF efficaces risqueraient de ne pas
être rentables, donc pérennes tout en apportant une contribution
tangible à la stabilisation des revenus et à la
sécurité économique des travailleurs pauvres et où
aucune autre institution, privée ou publique, ne pourrait prendre leur
place.
2- La mesure de l'efficacité comme
critère de la performance financière d'une IMF
Dans la micro finance, l'efficacité relève de la
façon dont une IMF réussit à allouer ses ressources (ses
actifs, son personnel et ses subventions s'il y en a) pour produire un maximum
de résultats (nombre de prêts, autosuffisance financière,
ou impact sur la pauvreté). L'efficacité d'une IMF ne peut
être évaluée qu'en relation avec sa propre catégorie
d'IMF, c'est-à-dire des unités qui opèrent sur des
marchés et dans le cadre d'une gouvernance institutionnelle
comparable ; donc suivant le même mode opératoire.
Plusieurs travaux ont été réalisés
sur la mesure de l'efficacité d'une IMF et les enseignements y relatifs
peuvent être résumés comme suit :
§ La mesure de l'efficacité des IMF est toujours
relative à l'institution qui est la plus proche de la frontière
d'efficacité : « le meilleur de la classe ».
Les techniques de programmation linéaire telles que la technique DEA
(Technique d'enveloppement) calcule la distance à la frontière et
aide à déterminer si une IMF se rapproche ou non de la
frontière au fil du temps.
§ Le niveau d'efficacité peut être
établi sur la base des variables de production : nombre de clients,
nombre de prêteurs, effectifs du personnel, dépenses
administratives, taille et composition du portefeuille global de crédit,
etc.
§ Pour que la performance d'une IMF puisse être
qualifiée de plus ou moins efficace, il faut de l'information sur un
échantillon d'IMF comparable, positionnées de la même
manière sur le continuum pauvreté/profitabilité. Devront
être pris en compte le fait que l'IMF opère en zone rurale ou
urbaine, qu'elle détient un monopole ou subit une concurrence, ainsi que
les différences relatives à la composition des produits et aux
fonctions de production.
§ Il est plus sensé de comparer
l'efficacité des IMF d'un même pays qu'entre IMF de pays
différents, étant donné les grandes disparités des
cadres juridiques, des régimes politiques et des niveaux de concurrence
sur les marchés nationaux, bref de l'environnement.
§ Les dirigeants des IMF peuvent avoir une influence sur
certains facteurs d'efficacité, mais il existe des facteurs pour
lesquels ils ne sauraient être tenus pour responsables et d'autres encore
qui ne sont ni totalement exogènes ni complètement
endogènes.
3- La mesure de la rentabilité comme
critère de performance financière d'une IMF
Quelle que soit la motivation de l'action
« entreprise », il s'agit toujours de tirer le meilleur
résultat de toutes les actions qui exposent à des risques des
capitaux privés ou une fraction des capitaux publics. Donc, parler de
rentabilité, c'est rechercher le rapport de résultats à
des moyens mis en oeuvre afin de permettre des choix ou de juger le bien
fondé des options qui ont été retenues. Selon l'Ordre des
Experts Comptables et Comptables agréés (1969),
« la rentabilité est le rapport d'un résultat et
des ressources engagées pour l'obtenir ». Autrement dit,
« la rentabilité est la capacité d'un capital
placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes
financiers » (Silem et alliés, 1989). Ainsi, la
rentabilité est une dimension essentielle de l'activité de
l'entreprise. Elle reste un critère de choix très prisé
par les dirigeants d'une part et tous les autres acteurs d'autre part. La
rentabilité peut être financière ou sociale.
Le rôle de la rentabilité en tant que type
d'analyse entrepris en vue d'une prise de décision vis-à-vis
d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques
des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel,
prêteurs, dirigeants ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à
cette exigence.
L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de
répondre à deux exigences à savoir :
§ Assurer le maintien de son capital ;
§ Et acquitter les intérêts dûs aux
prêteurs si elle développe l'activité d'épargne
(déposants) et assurer le remboursement des emprunts.
La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des
ratios appropriés suivant certaines normes. Ces ratios permettent des
comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps
spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de
la performance antérieure ou par comparaison avec les structures
similaires. La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa
viabilité et donc de sa pérennité.
4- La maîtrise de l'information, condition de la
performance d'une IMF
La question de la durabilité, qui ne peut être
garantie que par une performance financière de l'IMF, reste posée
et elle est compromise par les impayés engendrés par :
l'inefficacité et l'inefficience de la politique de crédits,
l'inefficacité de la mobilisation des ressources financières, la
mauvaise gestion des ressources humaines, les problèmes de gouvernance,
etc.
Dans ce cadre, le problème fondamental auquel les
institutions de micro finance sont confrontées quotidiennement dans
l'exercice de leurs activités, et qui sert d'alerte, est le
suivant : les crédits accordés à la clientèle
sont-ils convenablement remboursés ? Pour maîtriser ce risque
à travers des prises de décisions adéquates, il convient
de disposer de bonnes informations qui découlent d'un bon système
d'information et de gestion.
En effet, il appartient à l'IMF d'évaluer le
risque, qui lui est parfaitement inconnu ex ante et qui peut évoluer ex
post, une fois le crédit accordé, en fonction des comportements
futurs du débiteur et dont l'IMF n'aura pas nécessairement
connaissance, ou encore au gré des aléas affectant la situation
de l'emprunteur : on parle alors d'asymétrie d'information.
La notion d'asymétrie d'information a été
développée par AKERLOF G. et ensuite par STIGLITZ J. Ils
distinguent deux formes d'asymétrie d'information à savoir :
l'aléa moral et la sélection adverse.
La première, l'aléa moral, qui correspond
à une forme d'opportunisme ex post, fait référence
à la difficulté pour une IMF d'identifier les clients qui
risquent de ne pas rembourser. En effet, une fois le crédit
contracté, certains des débiteurs risquent de modifier leur
comportement. Le défi pour la banque est d'identifier ceux qui vont
continuer à faire attention et ceux qui vont modifier leur comportement.
Une solution serait de pouvoir identifier les individus qui
respectent l'esprit de leur contrat et ceux qui ne le respectent pas. On
pourrait alors sanctionner les abus des seconds sans rien changer dans la
relation avec les premiers. Marc LABIE indique que « ce type de
contrôle est souvent difficile à établir et même
quand il est possible, il est souvent extrêmement
coûteux ».
La seconde forme, parallèlement à l'aléa
moral, est le problème de sélection adverse, qui correspond
à une forme d'opportunisme ex ante et où il peut arriver qu'il
soit impossible d'égaliser l'offre des vendeurs et la demande des
acheteurs. Il faut noter que, comme l'a montré les deux auteurs, dans
leurs articles respectifs, dans certains cas, la sélection adverse peut
aboutir à un rationnement du marché. Ainsi, une augmentation du
taux d'intérêt peut entraîner une modification du profil des
emprunteurs (ne viennent que ceux avec des projets plus risqués), avec
pour conséquence des taux de défaillance plus
élevés, lesquels se répercutent sur les
résultats.
Certes, pour maîtriser cet environnement
d'asymétrie d'information et diminuer les risques potentiels, les IMF
ont développé plusieurs outils autour d'une approche basée
sur la relation avec la clientèle et des formes de garantie dont la
caution solidaire. Il faut ajouter à cela des outils préventifs
(analyse des dossiers, collecte et traitement des données recueillies,
enquête de moralité et autres).
Aussi les données financières sont-elles d'une
importance capitale au sein de l'IMF. Leur existence et surtout leur
maîtrise et fiabilité permet à l'IMF de prendre de
meilleures décisions et de devenir plus efficace et plus rigoureuse dans
l'utilisation des ressources. Les sources externes de financement telles que
les banques commerciales, les épargnants, les organismes de
développement et même les bailleurs de fonds ont besoin d'une base
de données financières correctes pour déterminer si
l'institution est financièrement saine ou non. Ces données
conditionnent l'accès de l'institution à d'autres sources de
financement en vue du développement de ses activités. Ainsi, la
réglementation du secteur de la micro finance veille à l'usage de
normes strictes de comptabilité, avec un traitement transparent des
subventions et de la qualité du portefeuille de crédits.
En définitive, la performance financière d'une
IMF est subordonnée à plusieurs facteurs à
savoir :
§ Une volonté accrue à devenir
autosuffisante financièrement ;
§ La réduction de la structure de ses charges en
s'alignant sur les marges financières en vigueur dans les marchés
locaux ;
§ Une application très stricte du taux de
défaillance de la clientèle ;
§ L'augmentation de la productivité du
personnel ;
§ L'adéquation du mécanisme de
crédit aux demandes du marché local ;
§ Une mobilisation appropriée des ressources
financières ;
§ Et une gouvernance efficace et efficiente fruit d'une
forme juridique conséquente.
Paragraphe 2 : Méthodologie de la Recherche
A- Choix d'une méthodologie et justifications
du cadre de l'étude
1- Choix méthodologique
La méthodologie, selon GRAWITZ (1993, Page 301)
« est constituée de l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre, les
vérifie ».
Pour KAPLAN repris par MULLER (2000, Page 25)
« le propre de la méthodologie est d'aider à
comprendre au sens le plus large, non les résultats de la recherche
scientifique, mais le processus de la recherche
lui-même ».
La méthodologie utilisée dans la présente
étude est la recherche-action essentiellement basée sur
l'approche participative. Le choix de cette méthodologie se justifie par
le fait qu'elle associe activement les différents acteurs dans tout le
processus et est susceptible d'induire des changements dans le milieu
concerné. Elle est l'une des rares démarches employées
avec succès dans beaucoup de programmes de développement et au
regard de sa performance, elle est de nos jours la méthodologie
privilégiée de recherche.
2- Justification du choix de l'Agence
PAPME
Pour réaliser cette étude, nous avons retenu
l'Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises
(PAPME). Ce choix s'explique par plusieurs raisons :
§ Elle est représentative des IMF en zone urbaine,
périurbaine et rurale du fait de son extension géographique.
§ Elle exclut de l'étude la perception qu'ont les
clients des crédits à eux accorder, ce que d'aucuns qualifient du
concept de l'argent froid ou l'argent chaud. En effet, on peut être
tenté d'expliquer la mauvaise qualité du portefeuille de
crédits d'une IMF par le fait que les bénéficiaires
pensent que les crédits sont des dons venus de l'extérieur. Ce
qui n'est pas le cas à l'Agence PAPME qui est une structure
professionnelle du secteur de la micro finance. Toutefois, elle
développe des partenariats avec certains projets de
développement, non pas, sans difficultés.
§ Enfin, pour faire une analyse assez pointue, il
fallait une institution qui tient dans la durée (expériences plus
ou moins prouvées) et disposant d'un système d'information et de
gestion (SIG) qui implique des données fiables mais qui est
menacée dans sa pérennité par la dégradation de ses
indicateurs de performances.
3- Délimitation du champ de
l'étude
Notre étude a concerné toutes les zones
couvertes par l'Agence PAPME. Toutes les quatre (04) régions (Cotonou,
Porto-Novo, Bohicon et Parakou) ont donc été touchées pour
tenir compte des spécificités de chaque région afin
d'obtenir des résultats exploitables pour tout le dispositif. Notre base
de travail a été la Direction Générale.
B- Les outils de collecte de
données
Les techniques de collecte d'informations
utilisées pour l'atteinte des objectifs que nous nous sommes
fixés dans le cadre de notre recherche sont fonction de la nature des
informations recherchées à savoir :
§ Outils de collecte d'informations secondaires ;
§ Outils de collecte d'informations primaires.
1- Outils de collecte d'informations secondaires ou
recherche documentaire
Nous avons effectué les recherches documentaires dans
les centres de documentation de la place et à l'Agence PAPME, dans le
but de recueillir des informations qui présentent un
intérêt pour nos travaux de recherche. Un accent particulier a
été mis sur les documents de l'institution afin d'obtenir des
informations relatives aux statuts, aux procédures, les finances, le
système de contrôle, la comptabilité et les
activités.
Ainsi, à l'interne, nous nous sommes
intéressé aux statistiques liées aux portefeuilles de
crédits (rapports d'activités) ainsi qu'aux documents de
procédures (manuel de procédures, notes de services et guides
d'octroi de crédits).
Enfin, nous avons exploité des informations externes
qui concernent certains ouvrages, mémoires et publications, sites
internet (
www.lamicrofinance.org,
www.microfinance.lu,
www.google.org,
www.cgap.org, etc.) ayant rapport avec
notre thème.
2- Techniques de collecte d'informations
primaires
Les techniques sont inspirées des outils tels que les
questionnaires et guide d'entretien ayant servi de bases d'enquête
auprès des individus qui composent l'échantillon.
a- L'enquête par questionnaire
Elle a consisté à administrer un questionnaire
au personnel et aux clients de l'Agence PAPME. Cette enquête a permis de
collecter auprès du personnel des informations sur la gestion
opérationnelle du crédit, leur besoin en formation, leurs
préoccupations professionnelles (promotion et changement de postes) et
leurs relations avec la hiérarchie et la clientèle. Quant aux
clients, il s'est agit de leurs appréciations des produits et pratiques
de gestion de l'Agence PAPME (satisfaction, fidélisation, attentes non
comblées, etc.).
b- L'enquête par guide d'entretien
Un guide d'entretien a été administré au
personnel stratégique composé des Directeurs Techniques. Les
informations recueillies sont relatives à la gestion stratégique
et opérationnelle susceptibles de réduire les risques courus par
l'institution plus précisément les éléments de
clarification des politiques et procédures de gestion des
crédits, de la gestion des aspects de formation et de plan de
carrières du personnel, du processus de développement de nouveaux
produits, de la gestion des partenariats (avec les banques et projets de
développement). Des relations de la Direction Générale
avec le Conseil d'Administration (la gouvernance) et surtout de celles de la
Direction Générale avec le personnel opérationnel que
constituent les chargés de prêts dans le processus de gestion des
risques opérationnels.
C- Traitement et analyse des données,
échantillonnage
Les données obtenues ont
été classées, dénombrées puis ont servi de
base dans la confection des matrices d'analyse et de calcul de certains
ratios.
Quant aux outils d'analyse statistique utilisés, il
s'agit des matrices et tableaux confectionnés à partir des
informations recueillies à l'issu des enquêtes d'une part, les
résultats de la recherche documentaire d'autre part.
1- Le traitement des données
Le traitement des données a consisté d'abord
à faire le dépouillement des questionnaires. L'opération a
permis d'extraire les données et les regrouper par centre
d'intérêts. Les données recueillies ont permis de
confectionner les tableaux à partir du Logiciel Excel.
2- L'analyse des données
L'analyse des données s'est faite sur la base des
résultats obtenus du traitement des données. Elle a permis de
faire ressortir les liens entre les différentes données pour
servir de base à la vérification des hypothèses de
recherche.
L'analyse qualitative a consisté à
interpréter les données collectées au regard de la
théorie et les normes en vigueur dans le secteur de la micro finance. En
ce qui concerne l'analyse quantitative, nous avons construit un tableau qui a
servi de base de calcul des pourcentages et des taux de variation.
L'analyse des données a permis d'apprécier les
aspects tels que l'évolution de l'encours de crédits, du
portefeuille à risque, de l'efficacité du personnel et autres.
3- Echantillonnage de la population cible
L'échantillon se définit comme un ensemble
d'individus choisis dans une population donnée, de manière
à la représenter de façon aussi fidèle que
possible. Un échantillon est dit représentatif lorsque tous les
individus de la base de sondage ont la même chance d'en faire partie.
L'échantillon concerne les effectifs au 31
décembre 2007 et il est composé de la façon
suivante :
§ Les Directeurs Techniques (Directeur de
l'Administration et du Développement, le Directeur de l'Exploitation, le
Directeur Comptable et Financier, le Directeur de l'Audit et de l'Inspection
Générale, le Directeur des Ressources Humaines et des Affaires
Juridiques et le Directeur du Système d'Information) donc le
Staff ;
§ les Directeurs régionaux ;
§ les Chefs Bureau ;
§ les Chargés de prêts au niveau de toutes
les entités afin d'avoir les spécificités de chaque
zone ;
§ et les Clients sélectionnés aussi bien
en zone rurale, périurbaine qu'urbaine et ayant
bénéficié d'au moins un renouvellement au PAPME
(2ème crédit et plus).
Pour le personnel de l'Agence PAPME, nous avons utilisé
les méthodes empiriques à savoir celle raisonnée et
exhaustive et pour les clients, nous avons combiné la méthode des
quotas et la méthode de sondage aléatoire
élémentaire.
Le tableau ci-dessous présente la synthèse de
l'échantillonnage.
Tableau N° 7 : Synthèse de
l'échantillonnage de la population cible
Population enquêtée
|
Echantillon
|
Echantillonnage
|
Eléments
|
Taille de la population
|
Population prévue
|
Population touchée
|
Coefficient de sondage (100%)
|
Méthode
|
Directeur de l'Administration et du Développement
|
1
|
1
|
1
|
100
|
Exhaustive
|
Directeur de l'Exploitation
|
1
|
1
|
1
|
100
|
Exhaustive
|
Directeur Comptable et Financier
|
1
|
|
|
100
|
Exhaustive
|
Directeur de l'Audit et de l'Inspection
Générale
|
1
|
1
|
1
|
100
|
Exhaustive
|
Directeur des Ressources Humaines et des Affaires Juridiques
|
1
|
1
|
1
|
100
|
Exhaustive
|
Directeur du Système d'Information
|
1
|
1
|
1
|
100
|
Exhaustive
|
Ex Directeurs Régionaux et Chefs Bureau
|
22
|
15
|
12
|
80
|
Raisonnée
|
Chargés de prêts
|
88
|
60
|
50
|
83
|
Raisonné
|
Clients
|
10 020
|
150
|
83
|
55
|
Aléatoire
|
Source : nous même
(2007)
D- Difficultés rencontrées et limites
des données recueillies
1- Difficultés rencontrées
Sur le terrain, nous avons été confronté
à des difficultés de coordination des agents enquêteurs
dont la motivation était moyenne, du fait de leur
rémunération (nos moyens étant très
limités). Ce qui a nécessité beaucoup de sensibilisation
de notre part afin de réduire au maximum la non fiabilité des
données collectées. Cela a été surtout
maîtrisé par notre connaissance du milieu d'étude et du
secteur de la micro finance au Bénin.
La deuxième est relative à la non
disponibilité, en temps opportuns, des agents de l'Agence PAPME
sélectionnés pour être interviewés du fait de leur
occupation professionnelle, occasionnant d'énormes allers-retours.
2- Limites des données recueillies
La première limite est la taille de
l'échantillon pour tenir compte des moyens dont nous disposons et la
seconde limite est relative aux informations obtenues auprès de la
clientèle (majoritairement analphabètes) qui pourraient contenir
des défaillances du fait des difficultés de traduction des termes
techniques et financiers du français en nos langues locales surtout en
l'absence de l'alphabétisation.
CHAPITRE III : APPROCHE EMPIRIQUE DE
L'ETUDE ET IMPLICATIONS STRATEGIQUES
Ce chapitre permettra, d'analyser les données et de
faire quelques suggestions et recommandations au regard des résultats de
la recherche.
E- Section 1 : Analyse des données
financières et des enquêtes
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des
données financières
de l'Agence PAPME
A. Analyse de la rentabilité
La rentabilité de toute entreprise est sa
capacité à générer des résultats suffisants
pour le maintien et la rémunération des fonds mis à sa
disposition. Toute activité économique nécessite la mise
en oeuvre des moyens pouvant permettre de dégager des résultats.
Ainsi, l'on peut analyser la rentabilité de toute activité en
mettant en rapport les résultats générés avec les
moyens engagés. On peut donc, déduire qu'évaluer la
performance par rapport à la rentabilité d'une entreprise comme
l'Agence PAPME revient à déterminer ses indicateurs de
rentabilité qui sont entre autres : les ratios de marge
bénéficiaire, de la rentabilité des fonds propres, du
rendement sur actif, du rendement des actifs productifs.
1. Marge bénéficiaire
Il s'agit d'un indicateur qui mesure les performances
commerciales des Institutions de Micro Finance. Sa formule est :
MB = Résultat net d'exploitation / Montant total
des produits d'exploitation
A la lecture des composantes de la formule on note
aisément que sur la base des éléments constitutifs du
résultat net d'exploitation, cet indicateur est véritablement
fonction des capacités qu'a l'institution de financement à
créer un lien de causalité entre les charges d'exploitation et
les produits d'exploitation. Les charges ne doivent donc pas évoluer
plus vite que les produits mais plutôt le contraire. La survenance d'une
charge supplémentaire doit correspondre à la naissance d'un
produit supplémentaire issu d'un effort commercial supplémentaire
dans une proportion plus forte que celle de la charge en vue de
générer une plus value. Le maintien par une IMF de cet indicateur
supérieur à la norme en vigueur soit 20% serait la preuve que ses
activités sont rentables.
Le calcul de cet indicateur pour l'Agence PAPME a donné
les résultats suivants sur les cinq (05) derniers exercices :
Tableau N° 8 : Marge
Bénéficiaire
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Résultat net d'exploitation
|
1 272 652 318
|
1 042 774 405
|
82 028 691
|
- 3 144 587 439
|
- 3 354 829 576
|
|
Montant total des produits d'exploitation
|
3 902 644 336
|
4 697 182 005
|
4 313 192 065
|
4 825 207 057
|
4 497 090 584
|
Marge bénéficiaire
|
32,63%
|
22,20%
|
1,90%
|
-65,17%
|
-74,60%
|
> 20%
|
Source : Rapport d'activité
PAPME
On note que la marge bénéficiaire a connu une
dégradation continue de 2002 à 2007 ; elle est devenue
négative sur les deux dernières années 2006 et 2007. Cette
situation s'explique par le manque de maîtrise des charges surtout les
charges non décaissables (dotations aux provisions pour créances
en souffrance et les pertes ou abandons de créances). L'Agence PAPME a
donc visiblement un réel problème de gestion de son portefeuille
de crédit.
2. Rentabilité des fonds propres
Elle mesure la capacité des fonds propres à
générer du résultat. Sa formule est la suivante :
RFP = Résultat Net d'Exploitation hors
Subventions (RNE) / Montant
Moyen des Fonds Propres pour
l'exercice
Des composantes de la formule, l'on peut déduire que
cet indicateur montre bien ce que rapportent 100FCFA investis par les
actionnaires et devient de ce fait très intéressant pour toutes
les parties prenantes dans la constitution des fonds propres ou du capital de
l'IMF. Elle permet enfin d'appréhender la capacité des dirigeants
à attirer des investisseurs (actionnaires) à investir dans
l'entreprise mais à la seule condition qu'elle soit nettement
supérieure à 15%. Le calcul de cet indicateur donne les
résultats suivants :
Tableau N° 9 : Rentabilité des
fonds propres
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Résultat net d'exploitation
|
1 272 652 318
|
1 042 774 405
|
82 028 691
|
- 3 144 587 439
|
- 3 354 829 576
|
|
Montant moyen des fonds propres
|
4 687 485 517
|
6 251 645 114
|
4 081 029 403
|
4 320 081 658
|
995 675 662
|
Rentabilité des fonds propres
|
27,15%
|
16,68%
|
2,01%
|
-72,79%
|
-336,94%
|
> 15%
|
Source : Rapport d'activité
PAPME
La rentabilité des fonds propres a connu de 2005
à 2007 une profonde dégradation soit largement en dessous de la
norme. Cette situation signifie que l'exploitation engrange des déficits
qui amenuisent de façon significative les ressources propres de
l'institution qui sont totalement absorbées en 2007.
3. Rendement sur actif
Le rendement sur actif mesure ce que rapporte le total de
l'actif d'une entreprise. Sa formule est :
RA = Résultat Net d'Exploitation / Montant
Moyen des Actifs pour l'Exercice
Il permet de mesurer le résultat qui découlerait
de l'engagement de tous les actifs de l'institution pour un exercice
donné. Il est l'expression de la capacité qu'ont les dirigeants
à rentabiliser tous les actifs de l'institution et ainsi
sécuriser les avoirs des tiers. Il doit servir, pour une IMF, de
boussole pour la réalisation de certains investissements (par exemple
faut-il construire le siège d'un bureau ou investir les fonds
correspondant dans les activités de financement des clients ?). Il
doit être strictement supérieur à 3% pour que l'institution
rentabilise suffisamment ses actifs.
Les résultats de la détermination de cet
indicateur à PAPME sont les suivants :
Tableau N° 10 : Rendement sur
actif
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Résultat net d'exploitation
|
1 272 652 318
|
1 042 774 405
|
82 028 691
|
- 3 144 587 439
|
- 3 354 829 576
|
|
Montant Moyen des Actifs
|
16 212 131 439
|
22 092 678 072
|
15 477 111 509
|
21 391 751 286
|
14 324 635 250
|
Rendement sur Actifs
|
7,85%
|
4,72%
|
0,53%
|
-14,70%
|
-23,42%
|
> 3%
|
Source : Rapport d'activité
PAPME
De 2005 à 2007, cet indicateur est largement en dessous
de la norme ; ce qui signifie que les éléments d'actif de
l'institution sont peu rentables. On note une grave inefficience dans
l'acquisition et la gestion des éléments d'actif de l'Agence
PAPME. Il faille que les dirigeants de l'institution revoient leur politique
d'investissement. Les bâtiments qui abritent certaines entités
comme DASSA, KPOCON, HOUINME, JERICHO et WANSIROU, ne sont pas
rentabilisés du fait de la faiblesse de leur portefeuille de
crédits.
4. Rendement des Actifs Productifs
Le rendement des actifs productifs mesure ce que rapportent
100FCFA placé en crédit. Sa formue est la suivante :
RAP = Montant des intérêts et des
Commissions perçus de la période /
Montant Moyen des Actifs
Productifs
Les actifs productifs des IMF étant essentiellement
composés des encours de crédits, calculer ce ratio revient donc
à rechercher ce que rapportent effectivement les financements des
projets de la clientèle à l'institution. Il est fonction de la
capacité qu'a l'IMF à bien placer et à
accélérer la rotation de ses fonds de financement d'une part et
sa capacité à assurer le suivi des remboursements afin d'obtenir
un très bon taux de remboursement d'autre part. Il constitue un bon
outil d'analyse de l'affectation des ressources de l'institution en emplois.
Le rendement des actifs productifs doit rester strictement supérieur
à 15%. Le calcul de ce ratio donne à l'Agence PAPME les
résultats suivants :
Tableau N° 11 : Rendement des Actifs
Productifs
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Montant des Produits Financiers
|
1 794 679 194
|
2 629 920 622
|
2 676 368 836
|
3 260 359 504
|
1 651 421 917
|
|
Montant Moyen des Actifs Productifs
|
12 445 764 178
|
16 967 229 818
|
20 337 149 208
|
18 922 574 020
|
10 693 039 547
|
Rendement des Actifs Productifs
|
14,42%
|
15,50%
|
13,16%
|
17,23%
|
15,44%
|
> 15%
|
Source : Rapport d'activité
PAPME
Le taux moyen du rendement des actifs productifs sur les cinq
années s'établit à environ 15% traduisant le respect,
très limite, de la norme. Toutefois, il doit être suivi afin de ne
jamais fluctuer négativement et la tendance observée entre 2006
et 2007 doit donner lieu à réflexion parce qu'elle annonce un
début de dégradation de la situation.
B. Analyse de la viabilité
Il convient de vérifier si l'institution, malgré
la situation pas très intéressante de sa rentabilité vers
les années 2005, 2006 et 2007, gère ses activités de
façon à assurer sa viabilité. L'analyse de la
viabilité de l'Agence PAPME sera appréciée à partir
des indicateurs de productivité, de maîtrise des frais
généraux et des autonomies opérationnelle et
financière.
1. La productivité du personnel de terrain
(Agents de crédit)
Etudier l'efficacité et la productivité de
l'Agence PAPME revient à évaluer la productivité de ses
agents de terrain que sont les chargés de prêts. C'est eux qui
constituent la machine de production. Cet indicateur mesure le nombre moyen de
clients que compte le portefeuille d'un agent de terrain de l'institution. Sa
formule est la suivante :
PAC = Nombre de clients actifs / Nombre d'Agents de
crédit
La productivité des agents de terrain permet
d'appréhender à quel point de rentabilité se situent les
chargés de prêts de l'institution sachant que chaque agent de
crédits doit avoir au minimum cent trente (130) clients dans son
portefeuille de crédits pour être rentable. Cela est d'autant
important que les produits générés par les chargés
de prêts doivent servir non seulement à supporter leurs charges
mais aussi et surtout celles des agents administratifs qui les appuient. La
productivité du personnel de terrain de l'Agence PAPME se
présente comme suit :
Tableau N° 12 : Productivité
du Personnel de Terrain
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Nombre de clients actifs
|
11 233
|
12 794
|
15 062
|
12 552
|
10 020
|
|
Nombre d'agents de crédit
|
84
|
146
|
137
|
137
|
88
|
Productivité du personnel de terrain
|
134
|
88
|
110
|
92
|
114
|
> 130
|
Source : Rapport d'activité
PAPME
La productivité des agents de terrain au regard de la
norme est faible sur toute la période et connaît, en plus, une
chute entre 2005 et 2006 avant de connaître une amélioration en
2007. Cet état de choses est dû à l'inefficacité de
la politique de recrutement du personnel de terrain mise en place par les
dirigeants. L'amélioration constatée en 2007 s'explique par le
redéploiement de certains chargés de prêts au poste de
chargés de recouvrement, dans le cadre de la mise en oeuvre du plan de
redressement démarré en novembre.
Selon Franck ADJIVON « une analyse de
l'évolution des effectifs indique que celui des chargés de
prêt sa pratiquement doublé pendant que le nombre de clients en
portefeuille a connu une progression de moins de 50% ». Il se
pose à l'institution un double problèmes à
savoir : le problème du développement de son portefeuille de
crédits et celui de la gestion des ressources humaines.
2. Productivité du Personnel
Elle intègre en plus des agents de terrain tout le
personnel administratif. Elle est le rapport entre le nombre de clients actifs
que gère l'institution et le nombre d'employés qui y travaillent.
Sa formule est :
PP = Nombre de clients actifs / Nombre
d'Employés
Ce ratio mesure comment les efforts des agents de
crédit dans le développement de leurs portefeuilles de
crédits permettent à l'institution de rentabiliser tous ses
employés car ce sont les agents de terrain qui sont sensés faire
travailler les autres. L'atteinte des performances liées à cet
indicateurs est fonction de la capacité qu'à l'institution
à maîtriser l'effectif des agents administratifs dans une
proportion qui puisse lui permettre d'avoir au moins cent quinze (115) clients
actifs par employé. La productivité du personnel de l'Agence
PAPME se présente comme suit :
Tableau N° 13 : Productivité du
Personnel
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Nombre de clients actifs
|
11 233
|
12 794
|
15 062
|
12 552
|
10 020
|
|
Nombre d'Employés
|
242
|
321
|
316
|
307
|
290
|
Productivité du Personnel
|
46
|
40
|
48
|
41
|
35
|
> 115
|
Source : Rapport d'activité
PAPME
Comme pour la productivité des agents de terrain, on
note une grande faiblesse dans la productivité des agents de
l'institution. La productivité des employés de l'Agence PAPME
n'atteint même pas les 50% de la norme, ce qui constitue un
véritable problème et confirme le problème de
l'inefficacité de la politique de recrutement des agents surtout ceux
administratifs. Elle se matérialise par une pléthore d'agents
administratifs, ce qui obère les charges du personnel pour peu de
productivité. Or, il est recommandé que le personnel
administratif représente le 1/3 du personnel, ce qui n'est pas le cas.
Les dirigeants de l'Agence PAPME n'ont aucune maîtrise
de la politique de gestion des ressources humaines pour une plus grande
efficacité. Cet état de choses a forcément des
répercussions sur la productivité des agents de terrain et donc
sur l'institution.
3. Ratio des frais généraux
Il est le rapport entre les frais généraux et le
portefeuille de crédits. Sa formule est la suivante :
RFG = Frais Généraux de la
période / Montant brut Moyen du portefeuille de crédit de la
période
Il mesure ce que l'institution engage avant de placer 100FCFA
en crédit au profit de la clientèle. La performance à ce
niveau ne serait atteinte que si l'institution engage moins de 20FCFA pour
placer 100FCFA en crédit. Autrement dit c'est l'ensemble des charges
décaissables qu'engage l'institution dans la conduite de ses
activités. Le calcul de cet indicateur donne les résultats
suivants pour l'Agence PAPME:
Tableau N° 14 : Ratio des frais
généraux
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Frais Généraux de la période
|
1 626 249 423
|
2 378 169 323
|
2 738 464 338
|
3 534 317 864
|
2 547 313 936
|
|
Montant brut moyen du portefeuille de crédit de la
période
|
12 445 764 178
|
16 967 229 818
|
20 337 149 208
|
18 922 574 020
|
13 122 330 396
|
Ratio des frais généraux
|
13,07%
|
14,02%
|
13,47%
|
18,68%
|
19,41%
|
< 20%
|
Source : Etats financiers de
PAPME
A la lecture des données obtenues, on remarque que
l'institution dégage moins de 20FCFA dans les dépenses pour
placer 100FCFA, ce qui constitue une performance. Il faut, tout de même,
faire remarquer que cet indicateur connaît sur la période de 2002
à 2007 une dégradation progressive. Cette situation permet de
noter que les dirigeants n'ont pas la maîtrise des charges
opérationnelles. Il convient donc, surtout dans le contexte actuel de
baisse des activités, que cet indicateur soit bien suivi.
4. Ratio des Frais de Personnel
Comme pour les frais généraux, cet indicateur
mesure ce que l'institution engage dans le personnel pour placer 100FCFA de
crédit au profit de sa clientèle. Sa formule est la
suivante :
RFP = Montant des Charges du Personnel de la
période / Montant brut Moyen du Portefeuille de crédit de la
période
Le ratio des frais du personnel permet aux dirigeant, en plus
de l'effectif des agents comme indiqué plus haut, de mettre en place des
stratégies de gestion des charges du personnel afin d'engager moins de
10FCFA pour 100FCFA placé en crédit au profit des clients de
l'institution. Le calcul de ce ratio donne pour l'Agence PAPME les
résultats suivants :
Tableau N°15 : Ratio des Frais du
Personnel
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Montant des Charges du Personnel
|
683 400 281
|
1 158 126 523
|
1 109 791 341
|
1 141 453 287
|
1 054 670 051
|
|
Montant brut Moyen du Portefeuille de
crédit
|
12 445 764 178
|
16 967 229 818
|
20 337 149 208
|
18 922 574 020
|
13 122 330 396
|
Ratio des Frais du Personnel
|
5,49%
|
6,83%
|
5,46%
|
6,03%
|
8,04%
|
|
Source : Etats financiers de
PAPME
Cet indicateur reste largement en dessous de la limite
exigée par les normes de gestion des frais du personnel par rapport
à la mise en place du crédit. L'Agence PAPME a, malgré la
non maîtrise de sa politique de recrutement identifiée plus haut,
une parfaite maîtrise de la gestion des frais du personnel. Cet
état de choses est dû à sa politique de
rémunération qui lui permet d'obliger tout nouveau recru à
passer par plusieurs étapes de contrat (deux étapes de stage de
six mois, un contrat à durée déterminée d'un an
renouvelable une fois) avant de bénéficier du contrat à
durée indéterminée (CDI).
La conséquence lointaine d'une telle politique est que
les frais de personnel qui semblent être maîtrisés dans le
court terme, deviennent de véritable problème à long
terme. Aussi est-il important de souligner de les frais de personnel dans une
grande proportion sont destinés au personnel administratif (dont
l'effectif est supérieur à celui des opérationnels), ce
qui est contraire aux normes du secteur. En plus de cette difficulté,
les ratios ainsi obtenus comparés à ceux des frais
généraux montrent que les autres éléments de
charges ne sont pas suffisamment maîtrisés. Un autre
élément justificatif de cette situation est le faible niveau de
rémunération du personnel de l'institution, malgré la
forte sensibilité de ses activités, ce qui contribue au
développement des comportements qui compromettent sa viabilité.
5. Autonomie Opérationnelle
L'autonomie opérationnelle mesure la couverture des
charges opérationnelles par les produits financiers de l'institution. Sa
formule est :
Ratio de l'Autonomie Opérationnelle = Montant
des produits financiers de la période / Montant des Charges
opérationnelles de la période
Il est un indicateur fondamental dans l'appréciation
des sources de financement des charges opérationnelles et par
conséquent permet de mesurer l'indépendance opérationnelle
de l'institution vis-à-vis des partenaires aussi bien internes
qu'externes.
S'il est vrai que tout programme ou institution de micro
finance a obligatoirement besoin des subventions au démarrage, il est
souhaitable qu'il recherche, à terme, son autonomie, gage de sa
pérennité. Sinon, dès que les différents
partenaires vont se retirer l'institution serait contrainte à la
fermeture au détriment des bénéficiaires de ses
services.
Il est souhaitable que la couverture soit au moins à
130%. L'atteinte de cet objectif est fonction de l'adaptabilité des
différents produits de crédits aux besoins des micro, petites et
moyennes entreprises clientes d'une part et la qualité de suivi
remboursement des crédits par les agents de crédit (avoir un bon
taux de remboursement) d'autre part. Le calcul de cet indicateur donne les
résultats suivants :
Tableau N°16 : Ratio d'Autonomie
Opérationnelle
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Produits financiers
|
3 089 870 121
|
4 017 927 002
|
4 313 192 065
|
4 634 174 323
|
1 651 421 917
|
Charges opérationnelles
|
1 626 249 423
|
2 378 169 323
|
2 738 464 338
|
3 534 317 864
|
2 547 313 936
|
Autonomie opérationnelle
|
190,00%
|
168,95%
|
157,50%
|
131,12%
|
64,83%
|
Source : Etats financiers de
PAPME
L'Agence PAPME a enregistré sur la période
allant de 2003 à 2007 une baisse progressive de son autonomie
opérationnelle passant de 190% à 64,83%. Cette situation
s'explique par le fait que les produits financiers ont connu sur la
période de l'étude une chute progressive de 2003 à 2007,
année au cours laquelle elle a été plus prononcée.
Cela s'explique, d'une part, par les impayés qui naturellement bloquent
non seulement la part du capital échu mais aussi les
intérêts et, d'autre part, par la non maîtrise des charges
opérationnelles.
6. Autosuffisance Financière
Elle mesure la capacité qu'a l'institution à
couvrir en plus des charges opérationnelles, celles financières
générées par les ressources empruntées. Elle devra
être strictement supérieure à 100% pour permettre à
l'institution de jouir de son indépendance vis-à-vis de ses
partenaires financiers. C'est le signe de la crédibilité et la
source de confiance de l'institution auprès de ses partenaires
financiers. Sa formule est la suivante :
Ratio de l'Autosuffisance Financière = Montant
des produits financiers de la période / Montant des Charges
d'exploitation de la période
L'autonomie financière permet également
d'appréhender les capacités de l'institution à financer
par elle-même sa croissance. L'autonomie financière de PAPME se
présente comme suit :
Tableau N° 17 : Ratio de
l'Autosuffisance Financière
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Produits financiers
|
3 089 870 121
|
4 017 927 002
|
4 313 192 065
|
4 634 174 323
|
4 211 907 128
|
Charges d'exploitation
|
1 995 011 334
|
3 108 489 804
|
4 597 856 734
|
7 935 097 454
|
7 959 062 229
|
Autosuffisance financière
|
154,88%
|
129,26%
|
93,81%
|
58,40%
|
52,91%
|
Source : Etats financiers de
PAPME
La conclusion à laquelle on a abouti pour l'analyse de
l'autonomie opérationnelle se trouve être confirmée par la
chute brutale de l'autonomie financière parce que cela a pris en compte
les charges non décaissables que sont les provisions pour
créances en souffrance ainsi que les pertes sur créances.
L'Agence PAPME a perdu depuis l'année 2005 son autonomie
financière avec pour corollaire les difficultés de mobilisation
de ressources financières auprès de ses partenaires
financiers.
Au regard des éléments d'analyse qui
précède, l'on peut noter que, malgré les
difficultés de développement et de gestion de la qualité
de son portefeuille de crédit, l'Agence PAPME reste toujours viable mais
nécessite des actions de relance qui passe par une réorganisation
profonde.
C. Evolution de la Qualité du Portefeuille de
crédits
La qualité du portefeuille de crédit de l'Agence
PAPME sera appréciée à partir du ratio de portefeuille
à risque. Cet indicateur paraît important parce que c'est de lui
que découlent les provisions pour créances en souffrance et les
pertes sur créances qui ont un effet direct sur la viabilité de
l'institution, donc sur sa performance.
1. Taux de Portefeuille à Risque
(PAR)
Ce ratio est le rapport entre l'encours total des
crédits en retard de plus de quatre vingt dix (90) jours et l'encours
total de tout le portefeuille de crédits actifs. Sa formule est la
suivante :
PAR = Encours de prêts comportant au moins une
échéance impayée de plus de 90 jours / Encours brut du
portefeuille de prêts
Il mesure le risque que court l'institution en enregistrant
plus de quatre vingt dix (90) jours de retard de remboursement sur un
crédit et doit rester strictement inférieur à 5%. Le
portefeuille à risque de PAPME se présente comme suit :
Tableau N°18 : Taux de portefeuille
à risque
ELEMENT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NORME
|
Portefeuille à risque (91 à 360 jours de retard)
|
326 930 811
|
679 716 297
|
1 315 769 857
|
2 285 483 061
|
2 187 575 517
|
|
Montant total des encours de crédit
|
15 134 430 677
|
18 704 489 150
|
21 156 372 138
|
16 418 229 022
|
9 826 431 770
|
Taux de Portefeuille à Risque
|
2,16%
|
3,63%
|
6,22%
|
13,92%
|
22,26%
|
= 5%
|
Source : Etats Financiers de
PAPME
La qualité du portefeuille de crédit de l'Agence
PAPME s'est sérieusement dégradée entre 2005 et 2007 en
passant de 6,22% à 22,26%. Il convient de préciser que ce taux de
22,26% au lieu de 5% exigé par les normes PARMEC est la preuve des
difficultés de maîtrise de la qualité du portefeuille
identifiées plus haut.
Cette défaillance pourrait s'expliquer par : les
insuffisances dans la mise en oeuvre des procédures d'octroi et de suivi
des crédits, les difficultés d'ordre organisationnel, la
faiblesse de la supervision, la mauvais foi de certains clients, les
comportements peu orthodoxes de certains agents, etc.
L'Agence PAPME connaît des difficultés de gestion
de son portefeuille de crédits et des ressources humaines tant en
quantité qu'en qualité et qui ont tendance à remettre en
cause sa viabilité et par conséquent sa pérennité.
Il s'agit donc des difficultés d'ordre aussi stratégique
qu'opérationnel.
Le portefeuille brut de prêts est le principal actif des
IMF mais également le plus à risque. Ses indicateurs de
qualité révèlent la capacité des IMF à
gérer cet actif, futurs revenus de l'institution qui permettront de
financer le développement de ses activités.
Paragraphe 2 : Analyse des données
de l'enquête et de l'entrevue
A. Données internes à l'Agence
PAPME
1. Existence, mise en oeuvre et efficacité du
manuel de procédures
L'Agence PAPME dispose d'un manuel de procédures qui
décrit sa mission, son organisation, ses objectifs et ses
différentes activités. Il date de 2003 et se trouve très
souvent modifié par des notes de services en raison, d'une part, des
constats soit de l'audit interne ou soit de l'audit externe et, d'autre part,
en raison des questions stratégiques.
Tous les agents (100%) interrogés sont unanimes sur son
existence mais sa parfaite maîtrise, par ces derniers, pose
problème. Or, considéré comme « la bible de
l'institution », cela ne devrait pas être le cas avec pour
conséquence la mise à mal du patrimoine de l'institution. Tous
les chargés de prêts interrogés contre 50% des chefs bureau
et ex Directeurs régionaux ont reconnu l'existence des notes de service
mais leur archivage, pour mémoire, pose problème.
L'exploration des rapports de contrôle et d'inspection
de la Direction de l'Audit et de l'Inspection Générale de
l'institution prouve clairement la non maîtrise du manuel de
procédures aussi bien par une majeur partie d'agents
opérationnels, qu'administratifs, d'une part, et la non
uniformité de sa mise en oeuvre dans les différentes
entité du réseau, d'autre part. Cette anomalie a
été reconnue par tous les agents (100%) interrogés, ce qui
n'est pas de nature à sécuriser les activités de
l'institution. Ils ont, également, estimé peu satisfaisant la
vulgarisation du manuel de procédures qui, selon eux, n'a d'ailleurs,
jamais été réalisée donnant lieu à des
interprétations diverses par les différents agents.
Pour la quasi-totalité (100%) des agents
interrogés, les dispositions du manuel de procédures en
matière de mise en place de crédit allonge le processus
comparativement aux institutions concurrentes telles que PADME. Ils estiment
qu'il y a trop de papiers et d'informations à collecter alors qu'on
pouvait se passer de certaines informations, afin d'alléger le canevas
de montage de dossier de crédit.
Les chargés de prêts ont déploré
l'étape de contre visite, qui consiste en la vérification, par le
supérieur hiérarchique, des informations collectées et
analysées par le chargé, pour leur validation. Pour eux, cette
étape du processus ne change pas, très souvent, la proposition du
chargé de prêt mais occasionne des pertes de temps inutiles que
l'institution pourrait éviter par la responsabilisation accrue des
agents d'une part, et le renforcement des actions contrôle des dossiers
de crédit par la Direction de l'Audit et de l'Inspection
Générale, d'autre part.
En effet, cette situation crée parfois le
mécontentement des clients. Mais les chargés de prêt ont
précisé qu'elle ne dépend pas toujours de l'institution
dans la mesure où l'agent est tenu de composer avec la
disponibilité du client qui lui fournit les informations et surtout la
garantie.
Si le manuel de procédures constitue « le
code de bonne conduite des opérations de l'institution avec les
tiers » la dégradation des résultats de cette
dernière pose le problème de son efficacité qui ne peut
être assurée que par sa mise à disposition à tous
les utilisateurs et par sa parfaite maîtrise par ces derniers.
Selon les résultats des entrevues avec les Directeurs
Techniques, l'une des raisons qui expliquent cet état de choses est la
primauté accordée, par les responsables de l'institution,
à la formation sur le tas. Les anciens se chargent de transmettre les
informations, supposées bonnes, aux nouveaux recrus en l'absence d'une
exploitation préalable de la documentation fondamentale existante qu'est
le manuel de procédures. Concernant la fonction de chargé de
prêts, la même méthode est utilisée pour les
techniques de montage de dossiers de crédits sur le terrain où le
nouveau recru suit comment l'ancien procède pour la collecte des
informations et à son tour imite.
L'amplification de cette technique se justifie par le fait que
l'agent qui est recruté doit commencé par produire de
résultat au plus tard un (01) mois après son entrée au
sein de l'effectif de l'institution et ce, en tant que stagiaire qui, en
réalité, n'a aucune responsabilité administrative, en
raison de la précarité de son statut.
2. Respect du manuel de procédures
Le respect du manuel de procédures de l'Agence PAPME
dirions-nous passe forcément par sa maîtrise. Mais ne pas analyser
son respect revient à dire qu'il est totalement méconnu du
personnel de l'institution or tel n'est pas le cas. Les agents
interviewés ont déclaré maîtriser le manuel de
procédures à 75%. Mais la question qui demeure est de savoir si
tout au moins la proportion maîtrisée est appliquée
judicieusement dans l'intérêt de l'institution ?
Le non respect du manuel de procédures par les agents
découle soit de la mauvaise foi (développement des pratiques peu
orthodoxes) ou soit de la « pression » des objectifs
à eux assignés qui occasionne la négligence de certaines
exigences du document. Les rapports de mission de contrôle portant sur le
respect des normes en matière de mise en place de crédits
indiquent, dans certains cas, des comportements peu orthodoxes de la part
d'agents de terrains, allant jusqu'à la forge des informations dont leur
fiabilité s'avère compromise aux dépens de
l'institution.
A ce niveau, 50% des chargés des prêt et les
chefs bureau et ex Directeurs Régionaux (dans la même proportion)
ont déclaré ne pas exécuter toutes les tâches
indiquées, respectivement, dans le processus de montage et de contre
visite de dossier de crédit. Cette attitude est plus prononcée
pour les renouvellements des prêts bien remboursés par les
clients. Selon eux, les motivations de ce comportement sont, entre autres, la
recherche de la célérité et la confiance induite par le
bon dénouement du prêt précédent. Or tous les
acteurs ont déclaré que l'analyse des dossiers est basée
sur des données estimées (fiabilité moyenne) en raison de
la non tenue de la comptabilité par les clients évoluant pour la
plupart dans le secteur informel. Cette situation impacte négativement
la gestion du risque sur crédit qui, en conséquence,
s'accroît.
Selon les résultats des enquêtes, 60% des
chargés de prêts interviewés ont estimé que les
crédits une fois mis en place ne sont pas régulièrement
suivis ou ne sont pas du tout suivi lorsque le client respecte ses
échéances ; on note parfois le non suivi des clients
défaillants. Ils déclarent être beaucoup plus
préoccupés par le montage des dossiers, donc du
développement quantitatif des activités au détriment de la
qualité. Et lorsqu'un client rembourse bien son crédit, il est
renouvelé en dépit du respect du processus du montage du dossier
et très souvent pour un montant supérieur au
précédent.
Or, un client qui a bien remboursé son prêt
(pour la plupart des cas, la première expérience) n'est pas
forcément un bon client. D'où l'importance de la reprise de
l'exercice du montage et de la contre visite de dossier de crédit en
respectant scrupuleusement toutes les différentes étapes. Une
analyse minutieuse du portefeuille en impayé indique, clairement, qu'il
est majoritairement constitué de clients qui sont à leur
deuxième, troisième crédit et plus, donc d'anciens
clients.
Aussi est-il indispensable de signaler que les informations
relatives aux remboursements ne sont pas traitées au jour le jour (comme
l'indique le manuel de procédures) en vue d'avoir une photographie
instantanée du portefeuille de crédit de l'institution et ce,
même pour les remboursements qui se font aux guichets de l'institution.
La situation est plus alarmante avec les Prêts aux Particuliers et autres
dont les remboursements se font par le truchement soit du Trésor public,
de l'Intendance militaire ou des banques classiques de la place.
Beaucoup de dossiers ont fait l'objet de provisions pour
dépréciation alors que leurs remboursements ont cours normalement
dans les lieux indiqués ci-dessus. Il se pose alors un grave
problème de suivi, de traitement et de gestion des informations qui
entame la fiabilité des états financiers et des rapports
d'activités élaborés par l'institution et certifiés
par le Commissaire aux Comptes à la fin de chaque exercice comptable.
3. Stratégie opérationnelle
a. Diversification des produits
La conception et le développement de nouveaux produits
à l'Agence PAPME est du ressort de la Direction de l'Administration et
du Développement. Au cours des quatre dernières années,
des tentatives de développement des produits d'épargne, de micro
assurance et de transfert d'argent ont été envisagés mais
tous ces produits ont eu du mal à décoller pour plusieurs
raisons :
§ L'absence d'une étude de marché en vue de
cerner, non seulement, le besoin de la clientèle mais aussi et surtout
les conditions de la mise en oeuvre du projet de développement de
nouveaux produits ;
§ Ces produits, surtout d'épargne, ne sont pas en
réalité nés en fonction des besoins exprimés par la
clientèle pour qui la marque de PAPME se confond à
l'activité crédit ;
§ Les produits d'épargne sont nés pour
répondre aux besoins de ressources financières qu'éprouve
l'institution qui, compte tenu du développement de son activité
crédit ne peut pas se contenter, uniquement, des seuls emprunts obtenus
auprès d'institutions bancaires classiques à des taux
d'intérêt qui réduisent fortement leur marge ;
§ La disponibilité de ces produits
(épargne, transfert d'argent) auprès d'autres institutions
financières de la place avec des conditions plus intéressantes,
car l'Agence PAPME ne s'est jamais résolue à servir les
intérêts aux rares épargnants de son portefeuille ;
§ Le manque de communication sur les produits, services
et activités de l'institution.
Des entretiens que nous avons eus avec les différents
Directeurs Techniques, il ressort qu'il n'y a jamais eu d'étude de
marché et les agents chargés de vendre ces nouveaux produits
n'ont pas reçu de formation y afférente. Aussi aucun test pilote
n'a-t-il été effectué pour l'expérimentation des
produits en vue d'identifier les probables incohérences et
difficultés à corriger avant leur généralisation
dans toutes les entités de l'institution.
L'introduction des produits dans ces conditions n'a donc pas
pu capter l'attention de la clientèle même ancienne qui
très souvent déclare, par exemple, « ne jamais
savoir que PAPME développe des activités
d'épargne », bien que disposant des comptes
d'épargne qui servent de transit pour le décaissement des
prêts, le dépôt et le prélèvement des
échéances (de remboursement de leur prêt).
Or, les résultats de l'enquête indiquent, sans
ambages, l'unanimité de tous les agents interviewés et aussi des
Directeurs Techniques sur le fait que la seule activité de crédit
ne peut garantir la viabilité et la pérennité de
l'institution, d'où la nécessité de diversification des
activités ou des produits, en raison de la forte concurrence dans le
secteur et de la disponibilité des ressources financières.
Selon les chargés de prêts interviewés, il
est légion de constater, au cours du montage des dossiers de
crédit que les clients disposent de fonds non négligeables sur
leur compte ouvert auprès d'institutions bancaires qui parfois
reçoit les fonds décaissés, à leur profit par
PAPME, avant leur utilisation. Ce qui témoigne de l'opportunité
du développement de l'activité d'épargne.
b. L'activité crédit
Des entrevues avec les Directeurs Techniques, il ressort que
la stratégie opérationnelle de l'Agence PAPME est exclusivement
orientée vers le développement de l'activité crédit
sans, véritablement, tenir compte de son efficacité et du besoin
réel des clients. Elle est mue par la volonté de l'institution
à développer ses produits financiers. Pour les agents de
l'institution, le terme consacré pour le développement du
portefeuille se résume à : « il faut fouetter
l'encours » et cela s'explique, jusqu'en 2005, par la
disponibilité des ressources financières, qui en
réalité proviennent des banques, donc des emprunts qu'il faut
rembourser.
Ainsi, au niveau de l'activité crédit pour
laquelle l'institution dispose d'énormes atouts, on note l'existence de
plusieurs types de produits, les uns pour le renforcement du fonds de roulement
et les autres pour l'investissement. Mais les conditions de leur mise en place
exposent l'institution à des risques élevés
d'impayés. Les raisons qui expliquent cette mauvaise gestion des risques
sur crédit sont les suivantes :
§ Un même client peut bénéficier de
plusieurs types de crédits à la fois (prêt ponctuel, ligne
de crédit et prêt ordinaire) pour une même activité
et une même garantie. A ce niveau, environ 98% des agents
interrogés ont trouvé « mauvais » cette
stratégie dont les conséquences sont entre autres : le
surendettement des clients et l'augmentation des impayés. Seulement 5%
des chefs bureau et ex Directeurs régionaux ont estimé que, dans
une certaine mesure, si les prêts se dénouent bien, elle permet
l'augmentation des produits financiers de l'institution, les
possibilités d'atteinte des objectifs de développement
fixés aux chargés de prêts et la
« probable » satisfaction des clients. Selon les normes du
secteur de la micro finance, le risque le plus élevé reste le
surendettement des clients qui a pour conséquence inéluctable la
dégradation du portefeuille de crédit. Par exemple, la
suppression brutale des lignes de crédit pour les clients qui disposent
d'autres types de prêt encours a occasionné
systématiquement la mise à mal du remboursement de ces derniers
avec pour conséquence d'énormes montants d'impayés.
§ Il n'est pas rare de constater qu'une seule et unique
garantie matérielle serve à plusieurs clients à la fois
sans une évaluation conséquente de cette dernière. Ce qui
expose, du coup, l'institution à des risques d'impayés car
plusieurs clients ayant bénéficié des crédits dans
ces conditions se sont révélés, par la suite,
défaillants. Des investigations menées, dans certains cas, par
l'équipe de l'audit interne ont conclu à la convergence de ces
prêts vers un seul individu qui, en réalité, est le
« vrai » bénéficiaire de tous ces
prêts. Le terme consacré à cette pratique contraire aux
normes est le vocable « prêts par personnes
interposées » qui occasionnent la dégradation du
portefeuille de crédit de l'institution. Parlant de garantie, la
quasi-totalité (100%) des chefs bureau et Directeurs régionaux
interrogés ont déclaré que les formes de garantie prises
par l'Agence PAPME ne sont pas sécurisante. Les raisons explicatives de
cette situation sont : l'insécurité foncière
(existence de titres de propriété fictifs), le caractère
fongible de certaines garanties, la mauvaise foi des clients (l'utilisation
d'un même titre au niveau de plusieurs institutions à leur insu),
la loi qui protège plus le débiteur, etc.
§ Selon une étude réalisée par la
Direction de l'Administration et du Développement, « le
système de renouvellement (avec le Rating qui donne la chance aux
clients de passer du simple au double de leur niveau de crédit) ne tient
pas compte de l'évolution effective de leurs activités. Mais il
tient compte, surtout, de la régularité dans le remboursement du
crédit ». Etant conscients de cette disposition, certains
clients, dans le but d'accéder à un niveau de crédit plus
important, utilisent la totalité de leur fonds de commerce pour
rembourser les crédits obtenus. Le rapport indique que
« cet état de choses pousse, facilement, les clients dans
une situation de surendettement qui leur donne l'impression d'être
liquides. Par conséquent, ils décident d'investir le surplus dans
d'autres affaires, d'où le détournement de l'objet du
crédit ».
§ L'Agence PAPME communique très peu avec ses
clients. Ce qui fait que la gamme de ses produits n'est pas connue des clients
dans son entièreté. Selon le Directeur de l'Exploitation, cette
situation s'est aggravée par la non maîtrise des contours des
différents produits par les agents de formalités, qui ont pour
tâches d'animer les séances d'informations. Selon les
résultats de l'étude citée ci-dessus, « il
existe une faible corrélation entre la gamme de produits et les besoins
du marché. Si bien que les clients ne pouvant pas avoir un crédit
approprié à leurs besoins, demandent le crédit disponible
pour satisfaire un autre besoin ». Dès lors, le risque
d'impayés devient grand du fait du détournement du crédit
de son objet.
Des entretiens avec les Directeurs Techniques, il ressort que,
toutes ces défaillances n'ont pris d'ampleur qu'avec la
complicité des agents opérationnels, certains pour leurs
intérêts personnels et d'autres en vue de l'atteinte des objectifs
à eux assigné par la Direction Générale qui,
pendant longtemps s'est focalisé sur le volume du portefeuille de
crédits en occultant sa qualité. Ils estiment que le taux de
portefeuille à risque n'a jamais constitué un véritable
critère de sanction des agents de terrain.
Mais cette situation peut s'expliquer par le mécanisme
de mise en place de crédit qui vise la réduction du risque sur
crédit et implique la validation du dossier de crédit par tous
les différents intervenants de la chaîne (du chargé de
prêt jusqu'au supérieur hiérarchique du degré de
comité de crédit correspondant). Il s'agit donc d'une
responsabilité qui devrait être partagée. Mais lorsqu'on
interroge les supérieurs hiérarchiques des chargés de
prêts, ils estiment tous, que seuls ces derniers sont responsables des
impayés, au plan interne. Or, selon les résultats des
enquêtes réalisées, 40% des chargés de prêts
et 50% des chefs bureau et Directeurs régionaux ont
déclaré avoir financé au moins un client sous l'influence
d'un supérieur hiérarchique. Pour les Directeurs Techniques, il
est normal d'envoyer les clients reçus ou prospectés par eux aux
agents opérationnels à qui il revient la latitude
d'apprécier les dossiers de crédit et surtout
l'opportunité de la mise en place du prêt.
Concernant le suivi et la relance des clients en
difficulté, tous les chargés de prêts interrogés ont
déclaré n'avoir pas bénéficié, rapidement,
de l'appui de leurs supérieurs hiérarchiques en raison de leur
occupation privilégiée aux activités de
développement du crédit. Cet état de choses est reconnu
par les chefs bureau et Directeur Régionaux qui déplorent le
manque de temps, le système de travail mais aussi l'insuffisance des
moyens matériels pour le faire.
Selon la quasi-totalité (100%) des chargés de
prêts, chefs bureau et Directeurs régionaux, les produits offerts
par l'Agence PAPME à sa clientèle et susceptibles d'assurer sa
viabilité financière sont les crédits de renforcement de
fonds de roulement destinés, surtout, aux activités commerciales
(Prêt ponctuel, ligne de crédit et crédit de caution
solidaire) et les Prêts aux Particuliers destinés aux personnels
militaires, de la fonction publique et autres disposant de contrat de travail
sécurisant et fiable. Ces choix sont motivés, selon eux,
par : la durée de remboursement et les facilités d'analyse
de la première catégorie de la gamme et la sécurité
du remboursement (rétention à la source) de la seconde.
Pour les Directeurs Techniques, il convient de financer toutes
les activités répondant à chaque type de produit tout en
ayant une attention rigoureuse sur la nature des ressources financières
dont dispose l'institution. Ils estiment que cette règle de gestion est
l'idéal mais, dans la réalité, il est difficile de la
mettre en application.
Ainsi, on peut en déduire une propension des agents
opérationnels à financer les activités du secteur
« commerce » qui représente pour eux un secteur
moins risqué que les autres secteurs de l'économie (agriculture,
industrie, artisanat, et autres). Mais cela n'est qu'une apparence car, en
référence aux indicateurs de performance de l'institution, la
défaillance des clients bénéficiaires évoluant dans
ledit secteur est importante.
Il faut signaler que la nature des ressources
financières de l'institution (constituées majoritairement des
emprunts bancaires de courtes durées avec un taux d'intérêt
avoisinant 10% l'an) affectées dans une certaine mesure à des
emplois longs (crédits à moyen et long terme, taux
d'intérêt 12,5% l'an) rend difficile la gestion de la
trésorerie à travers la mise en place d'un système
d'affectation des ressources susceptible d'engendrer une bonne
corrélation entre les activités de l'institution, les besoins des
clients et l'impératif de performance financière de l'IMF. Des
entrevues avec les Directeurs Techniques,il ressort que cette situation a
conduit à la suspension de l'octroi des crédits à moyen et
long terme en 2007 au profit des clients ; tout crédit
accordé ne devant excéder douze (12) mois au maximum.
Enfin, il n'est pas superflu de signaler que le statut
juridique de l'Agence PAPME est limitatif de ses possibilités de
mobilisation de ressources financières. En tant qu'association (ONG),
elle n'est pas autorisée à recourir aux marchés financiers
où les conditions d'accès pourraient revenir plus avantageuses
à l'institution. De plus, les membres n'étant pas des
actionnaires, les possibilités de recapitalisation ne pourraient
guère être envisagées.
c. Le système de contrôle
Le système de contrôle est chargé de la
protection du patrimoine de l'institution en veillant scrupuleusement aux
respects des réglementations, normes et procédures en vigueur,
à travers des missions de contrôles de routine (audit), des
contrôles inopinés, d'inspections, de révision des comptes
(en appui au Commissaire aux Comptes), etc.
A l'Agence PAPME, ce rôle est dévolu à la
Direction de l'Audit et de l'Inspection Générale (DAIG)
composée d'un Directeur et de cinq (05) inspecteurs pour la couverture
de toutes les entités de l'institution. Des entretiens que nous avons
eus avec les Directeurs Techniques, cet effectif est très insuffisant
compte tenu de l'étendue géographique de l'institution, du volume
de ses activités et surtout de la cartographie des risques
(détectés et à prévenir) puis de ceux à
détecter (l'amélioration des procédures en dépend),
pour une plus grande efficacité.
Si la qualité des ressources humaines chargées
d'animer cette entité n'a pas été remise en cause en
raison de leur ancienneté, leurs expériences à diverses
fonctions, leur sens de rigueur et surtout par rapport à la
qualité de leurs contrôles et investigations, les agents ont
déploré le mécanisme de mise en oeuvre du contrôle.
Ainsi, tous les agents interviewés ont estimé
que la mise en oeuvre du système de contrôle interne est peu
satisfaisante pour des raisons suivantes :
§ irrégularité des missions jugées
très coûteuses pour l'institution ;
§ la non appropriation du système de
contrôle interne par les différents acteurs (surtout les
opérationnels qui le perçoive comme une menace) avec pour
conséquence l'assimilation du rôle des inspecteurs en
« gendarmes » ;
§ la non mise en oeuvre des recommandations issues des
différentes missions de contrôle même celles externes
(BCEAO, Cellule de surveillance du Secteur de la Micro finance) ;
§ le non suivi des recommandations.
d. Le système d'information et de
gestion
Selon Andrew MAINHART, « l'information est au
coeur de la micro finance. Que leur traitement soit manuel ou informatique, les
IMF gèrent un grand nombre de données essentielles à leur
activité, depuis les informations de base sur la clientèle
jusqu'aux analyses détaillées des performances du
portefeuille. Ces données doivent être stockées,
traitées et, plus important, présentées de manière
pertinente aux utilisateurs de façon à ce qu'ils puissent prendre
des décisions informées. Un bon système d'information doit
simplement jouer ce rôle : agir comme un canal grâce auquel des
données brutes sont transformées en information utile et
exploitable ».
Un bon système d'information est un outil
nécessaire à la bonne gestion d'une institution parce qu'il
concourt à une prise de décision efficace et en temps opportun.
Tout système qui répond aux besoins d'une institution de
manière efficiente et permet à l'organisation de croître
sans générer de problèmes ou d'inefficacités est un
bon système.
Les résultats des enquêtes
réalisées indiquent qu'en moyenne 75% des agents
interviewés ont estimé peu satisfaisant le système
d'information et de gestion de l'Agence PAPME et 50% des chefs bureau et
Directeurs régionaux l'a trouvé pas satisfaisant. Les raisons
évoquées sont :
§ le niveau de sécurité très bas du
système, ce qui fait de lui un système ouvert et exposé
aux manipulations malveillantes comme le prouvent certains rapports de la
Direction de l'Audit et de l'Inspection Générale ;
§ l'impossibilité d'avoir l'information voulue en
temps réel, c'est-à-dire que l'information produite à une
date t est susceptible de variation lorsque la même information est
demandée à une date t+1 ; ce qui pose le problème de
la fiabilité du système ;
§ l'absence de formation des utilisateurs avec pour
conséquence la non maîtrise du système impliquant parfois
l'administration des inputs erronés et fréquemment des erreurs de
manipulation qui nécessitent des interventions
répétées des informaticiens.
Des entretiens avec les Directeurs Techniques, il ressort que
la question de l'efficacité du système d'information et de
gestion est récurrente et provient de son origine. Il le qualifie de
« logiciel maison » pour avoir connu d'énormes
modifications de la part des agents de la Direction du Système
d'Information. Signalons que le SIG PAPME conçu en ACCESS est acquis
auprès d'un professionnel (cabinet ProGénia) et il a connu
plusieurs modifications (en vue de répondre aux exigences du
développement des activités) passant du SIG 1 au SIG 2 par
l'intégration de la comptabilité à la première
version. Pour le Directeur du Système d'information, une institution ne
dispose que du système d'information qu'il mérite car il s'agit
d'un investissement qu'il faut accepter de réaliser.
Selon le CGAP, les caractéristiques d'un bon
système d'information sont les suivantes :
§ Opportun ;
§ Fiable ;
§ Exacte ;
§ Facile à utiliser ;
§ Rapports avec suffisamment de détails et juste
« assez » d'informations ;
§ Répondre aux besoins des catégories
diverses des utilisateurs ;
§ Sécurisé ;
§ Bons contrôles internes
intégrés ;
§ L'avantage des informations dépasse les
coûts de les produire.
Toutefois, aucun système d'information n'est totalement
bon ou parfait et il convient de l'adapter à l'évolution de
l'institution et aux besoins des utilisateurs que sont les outputs
résultant des inputs. Ceci implique une prise en compte du facteur
« homme » pour s'assurer de la qualité des
informations fournies.
4. Motivation du personnel
a. Salaires, autres rémunérations et
promotion
La motivation du personnel est souvent perçue en termes
de rémunération salariale autrement dit en termes
pécuniaires. Or, si le salaire constitue un élément
central de motivation du personnel de toute entreprise, il ne constitue pas le
seul et unique élément motivateurs des agents. Il existe d'autres
éléments tels que la formation du personnel, la
responsabilisation du personnel basée sur la confiance, la promotion,
l'assurance santé, les prêts au personnel, etc.
Les résultats de l'enquête indiquent clairement
que la quasi-totalité (100%) des chargés de prêts, chefs
bureau et Directeurs régionaux a estimé que le système de
rémunération et de gestion des carrières de l'Agence PAPME
ne sont pas satisfaisants. Ils ont tous dénoncé les
éléments ci-après :
§ les disparités salariales (les chargés de
prêts estiment que les agents administratifs du même échelon
qu'eux gagnent mieux alors qu'ils constituent la machine de
production) ;
§ la mauvaise définition des clés de
répartition des primes variables et de rendement qui offre de meilleures
situations aux agents administratifs dont l'évaluation n'intègre
pas le taux de portefeuille à risque global de l'entité (bureau,
direction régionale ou Direction générale) à
laquelle ils appartiennent mais plutôt leur niveau de salaire ;
§ l'absence d'avancement en échelon et la
mise en oeuvre de promotions ne tenant pas compte ni des performances de
l'agent, ni de ses capacités intrinsèques à tenir au
poste.
b. Formations
S'agissant des formations, il ressort de l'entretien avec les
Directeurs Techniques surtout celui des Affaires Juridiques et des Ressources
Humaines qu'un plan de formation est élaboré chaque année
pour tenir compte non seulement des besoins identifiés par les
supérieurs hiérarchiques mais aussi et surtout des propositions
de formations faites par certains partenaires en début ou en cours de
l'année. Pour ces dernières, le Directeur des Ressources Humaines
estiment à 75%, au moins, le taux de leur exécution contre 0%
pour les formations identifiées par les agents à l'interne. Les
chefs bureau et Directeurs régionaux ont estimé à 100% ne
pas être satisfaits du niveau de professionnalisme des agents sous leur
responsabilité, d'où la nécessité d'y
remédier par les renforcements des capacités.
Au regard de ce qui précède, on déduit un
véritable problème de financement des formations. Or, pour le
Directeur Comptable et Financier, il existe une ligne budgétaire
dédiée aux formations mais son niveau reste faible quant aux
besoins réels de l'institution en la matière parce qu'estime-t-il
« le secteur de la micro finance est en pleine construction et
seules gagneront en performance les institutions qui investissent dans la
formation de leurs agents en créant les conditions de leur
rétention au sein de l'effectif ».
Des résultats des enquêtes menées, il
ressort que la quasi-totalité des agents interrogées ont suivi au
moins une formation dans le cadre de l'exercice de leur fonction soit à
l'interne ou à l'externe. Ils estiment être passablement satisfait
comme pour dire « tant qu'il reste à faire, c'est comme si
rien n'est fait ».
5. Gouvernance
Il est important à ce niveau de montrer l'impact de
l'efficacité du « système de gouvernance » de
l'Agence PAPME sur celle de ses activités pour plusieurs
raisons :
§ D'abord le « système de
gouvernance », qui constitue l'ensemble du dispositif institutionnel
et comportemental régissant le fonctionnement d'une organisation, et
plus particulièrement, l'action de ses dirigeants, est d'une importance
capitale pour tous les types d'organisations.
§ Ensuite, les interventions dans le domaine de la
finance appellent une grande rigueur dans les procédures, laquelle
rigueur doit se conjuguer avec une grande ouverture d'esprit dans les
orientations et les décisions. Ainsi, une insuffisance du
« système de gouvernance » serait source de
dysfonctionnements et nuirait in fine aux usagers. Pour les IMF, la
fragilité des populations concernées leur ferait ressentir
douloureusement le moindre « bug » dans le dispositif de
crédit et/ou d'épargne auxquels elles ont recours.
§ Enfin, la mise en place de la « bonne
gouvernance », qui n'est rien d'autre qu'un système clair et
transparent, négocié et accepté par toutes les parties
prenantes, concernant aussi bien les organisations contrôlées (les
unités de terrains et les clients respectifs) que les organisations
chargées de ce contrôle (les organes de supervision du secteur,
les bailleurs ou financeurs, et autres), constitue en elle-même un
facteur de développement.
Cela dit, le « système de
gouvernance » de l'Agence PAPME qui est la conséquence de son
statut juridique est révélateur du niveau d'engagement de chaque
acteur. En tant qu'association d'utilité publique régie par la
LOI 1901, les membres de l'Assemblée Générale sont
cooptés en fonction de leur appartenance aux structures dont les
activités ont une quelconque relation avec le développement des
petites et moyennes entreprises. Ceci est la conséquence de la
transformation institutionnelle de la phase de projet à celle
d'association.
Ces membres ne sont pas des apporteurs de ressources
financières comme c'est le cas dans les IMF privées ; ce qui
constitue une limite de leur engagement dans le système de gestion
capable d'assurer la rentabilité et la pérennité de
l'institution en l'absence de toute menace de non retour de leurs
investissements financiers. Or, ils constituent le pouvoir suprême qui
imprime les grandes orientations stratégiques de l'institution à
travers le Directeur Général, responsable de leur mise en oeuvre.
Ainsi, une complicité entretenue entre le Directeur
Général et les membres du Bureau Exécutif (Conseil
d'Administration) du fait de la bonne gestion du « volet
politique » de son pouvoir nuirait gravement la
pérennité de l'institution.
La quasi-totalité des agents interrogés ont
reconnu l'existence de graves problèmes de gouvernance au sein de
l'Agence PAPME et qui se matérialisent par des décisions
incohérentes et contestées par une partie des acteurs
débouchant sur la formation des camps qui s'affrontent en permanence.
Tout ceci a conduit à l'élaboration d'un plan de redressement en
Novembre 2007. Le diagnostic a ressorti ces questions dont la mise en oeuvre de
solutions appropriées devrait être salutaire pour
l'institution.
Les résultats de nos enquêtes indiquent que pour
100% des agents interviewés, l'Agence PAPME ne dispose pas d'un
« système de valeurs partagées » qui non
seulement la différencie des institutions concurrentes mais aussi et
surtout permet d'imprimer la vision de ses dirigeants. Des entretiens avec les
Directeurs Techniques, il ressort que le « système de valeurs
partagées » existe et a été défini dans
le cadre de l'élaboration du plan d'affaire de l'institution en
projection de sa transformation institutionnelle en Société
Anonyme qui n'a pas abouti. Un travail d'appropriation de ce
« système de valeurs partagées » n'a pas
été fait et s'observe aisément à travers les
comportements des différents acteurs.
En ce qui concerne la délégation du pouvoir aux
responsables d'entités (Chefs bureau et Directeurs régionaux),
tous les enquêtés ont estimé qu'elle est peu satisfaisante,
ce qui se matérialise entre autres par :
§ les interventions tout azimut de la Direction
Générale dans les entités en violation de tout lien
hiérarchique ;
§ la fragilisation du pouvoir des responsables
délégués ;
§ la délégation du pouvoir
« à double vitesse » avec pour implication
l'apparition de responsables d'entités et de région plus
puissants que d'autres ; ce qui a pour conséquence le
dépassement du mandat que leur confère leur cahier de charges et
cela en toute impunité.
Ils estiment à 90% participer rarement à
certaines prises de décision stratégiques, ce qui crée des
difficultés de leur mise en oeuvre sur le terrain. C'est le cas, par
exemple, du mécanisme de fixation des objectifs assignés aux
chargés de prêts, chefs bureau et Directeurs régionaux,
jugé pas satisfaisant par ces derniers, en raison de son
caractère unilatéral qui se solde par des difficultés de
mise en oeuvre avec pour conséquence leur non atteinte, parce
qu'arbitraires.
Et comme l'a si bien dit Roland PEREZ de l'IRAM (Institut de
Recherches et d'Application des Méthodes de Développement), 2005,
« la gouvernance des institutions de micro finance reste un enjeu
stratégique pour l'ensemble des acteurs impliqués pour la
construction et la consolidation de ce type d'institutions. La
bonne gouvernance ne se décrète pas,
si les textes, les procédures et les outils peuvent y contribuer, il
demeure une forte dimension humaine qui relève du pacte social entre les
parties prenantes, du jeu des acteurs et des enjeux de pouvoirs. Ce volet
restera propre à chaque institution de micro
finance. »
Cela dit, un audit de gouvernance est indispensable pour une
IMF ; sauf que les dirigeants, acteurs premiers de la gouvernance, sont
réservés car susceptibles d'être remis en cause par une
telle démarche.
B. Données externes à l'Agence
PAPME
1. Appréciations des conditions d'accès
aux services offerts par l'Agence PAPME par la clientèle
Les facteurs explicatifs de l'évolution de
l'activité crédit sont entre autres : le taux
d'intérêt sur les prêts, l'importance du montant
accordé, les conditions d'accès liées aux garanties et aux
modalités de remboursement et la durée de la procédure de
mise en place. Ainsi, en vue d'obtenir des points de vue plus ou moins
objectifs, nous avions décidé d'interroger les clients qui sont
au moins à leur deuxième expérience de prêt.
Les résultats de nos enquêtes indiquent que 90%
des clients interviewés ont estimé que le taux
d'intérêt sur les crédits est élevé contre
10% qui ont estimé qu'il est raisonnable.
Tous les clients interviewés (100%) ont
déploré les difficultés d'accès aux crédits.
Pour ceux qui ne disposent pas de leur propre garantie (60% des clients
interviewés, qui sont majoritairement des femmes), ils déclarent
que son accès passe par des négociations parfois
pécuniaires qui constituent des coûts cachés du
crédit. La garantie privilégiée par l'Agence PAPME est le
bien immobilier (parcelle bâtie ou non).
De plus, le temps qui sépare la demande et l'octroi de
prêt, selon 85% d'entre eux est long et pour 15% raisonnable. Ils ont
estimé que cette situation leur fait perdre des opportunités
d'une part, et occasionne, selon 75% de clients des dépenses
complémentaires liées aux déplacements et des pertes de
temps parce que obligés d'abandonner leurs activités au profit
des démarches de prêt. Ce qui engendre, quelque fois, des
difficultés de remboursement même s'ils jugent nécessaires
les crédits pour le développement de leurs activités.
Certains clients estiment que les crédits à eux octroyé ne
tiennent pas compte des réalités de leurs activités qui
selon eux nécessitent de période de différé
même s'il s'agit des activités d'achats ventes.
Tous les clients interrogés ont estimé que les
frais liés au déboursement des prêts (fonds de garantie,
frais de dossier et assurance décès) sont exorbitants.
Prélevés en déduction du prêt, ils réduisent
considérablement le montant de prêt décaissé alors
que le remboursement doit se faire sur le nominal accordé et très
souvent le mois suivant le décaissement du prêt. Ils
déplorent également la non rémunération, par
l'Agence PAPME, du fonds de garantie et de l'épargne entrepreneur qui
est une épargne forcée.
Le taux d'intérêt élevé sur les
prêts couplé aux difficultés d'accès constituent un
moyen de gérer les risques d'impayés liés à la
gestion des prêts obtenus par les clients. Mais lorsqu'ils sont
exagérés ils contribuent à l'aggravation des risques
d'impayés parce que seuls les mauvais clients s'intéresseront aux
produits offerts par l'institution (asymétrie d'information).
2. Satisfaction de la clientèle et
suggestions
L'Agence PAPME n'octroie pas toujours le volume de
crédits sollicité par les demandeurs. Ainsi, 80% des
bénéficiaires interviewés ont déclaré que
les montants reçus sont insuffisants contre 20% qui ont estimé
qu'ils sont suffisants. Tous ces éléments favorisent le
détournement des crédits par les
bénéficiaires ; ce qui occasionne des situations
d'impayés importants.
L'insuffisance du montant et/ou la volonté d'avoir
beaucoup de ressources financières, en l'absence d'une véritable
opportunité à saisir par les clients, les amènent à
recourir à d'autres institutions financières pour les mêmes
objets et parfois avec les mêmes garanties matérielles
(sûretés réelles).
On assiste donc à une cavalerie financière qui a
pour conséquence le surendettement des clients et l'accroissement des
impayés de ces institutions qui se livrent une concurrence
déloyale au mépris de toute règle, ce qui bloque la mise
en place d'une centrale des risques permettant la détection et le
ciblage des clients défaillants qui profitent de la situation. Bon
nombre des clients ne déclarent jamais avoir une dette vis-à-vis
d'institutions concurrentes, ce qui limiterait leur chance d'accès au
crédit et les chargés de prêts ne font pas des efforts de
vérification de leurs situations auprès de ces institutions en
l'absence d'un système d'échange d'informations entretenu par ces
dernières. Ces agents sont souvent surpris de constater cette
réalité une fois les clients en difficulté de
remboursement.
La satisfaction des clients ne réside pas uniquement
sur les conditions d'accès au financement ni sur le volume des montants
accordés. Elle concerne également leur accompagnement dans la
mise en oeuvre du projet, objet de financement et le développement du
sens d'écoute aux différents problèmes auxquels ils se
trouvent être confrontés dans l'exercice de leurs
activités. A ce niveau, le suivi de la clientèle n'est pas ce
qu'il devrait être pour une bonne imprégnation du respect de
l'objet des prêts, d'une part, et une rapide détection des
problèmes susceptibles d'entraver le dénouement du prêt,
d'autre part. Tous les clients interrogés déplorent l'absence
d'appui conseil dans la gestion des prêts à eux
octroyés.
Très souvent, les chargés de prêts sont
surpris de la défaillance de leurs clients et découvrent des
situations incontrôlables telles que l'amenuisement prononcé du
stock de marchandises ou la non réalisation de l'investissement (objet
du prêt) et ce à très court terme contrairement aux
difficultés qui surviennent après plus de 75% de remboursement
des échéances qui s'expliquent en partie par la baisse des
activités pour les crédits de renforcement du fonds de roulement.
Mais là encore, il se pose un problème d'analyse
des dossiers de crédit qui devrait permettre d'identifier un niveau de
rentabilité des activités financées capable d'assurer le
remboursement, non seulement, des échéances échues mais
aussi et surtout le renouvellement des stocks.
Les clients interviewés (95%) ont estimé que les
agents de PAPME ne sont pas souvent à leur écoute. Ils estiment
que les chargés de prêts réagissent mal face aux
problèmes à eux posé lorsqu'ils ont des difficultés
parce qu'ils ne se préoccupent que du « bon »
remboursement du prêt. Or ils devraient être des conseillers en vue
de favoriser une bonne gestion des prêts à eux octroyés.
Les différentes suggestions des clients portent sur les
conditions d'accès aux crédits telles que : la
réduction du taux d'intérêt sur prêt, l'accord de
période de différé, l'octroi de montant satisfaisant, la
diminution des documents administratifs liés à la formalisation
des prêts obérant leurs coûts, la disponibilité des
chargés de prêts, etc.
Section 2 : Vérification des hypothèses
et implications managériales
Paragraphe 1 : Vérification des
hypothèses de recherche
Au regard de l'analyse des résultats de notre
étude, nous sommes à présent en mesure de procéder
à la vérification des hypothèses.
Hypothèse 1 :
L'inadaptation des choix stratégiques de gestion de l'Agence
PAPME est à l'origine de la faible maîtrise des risques
opérationnels.
Cette hypothèse est vérifiée par les
éléments ci-après :
§ Le statut juridique de l'institution qui pose des
problèmes énormes de gouvernance ;
§ la méthodologie d'intervention qui n'est pas
accompagnée d'un bon mécanisme de contrôle des
activités ;
§ la stratégie de développement de
l'activité de crédit marqué par l'octroi de multiples
prêts à un seul client, ce qui renforce le risque de
crédit ;
§ l'affectation des ressources à l'activité
crédit ne tenant pas compte de leurs natures (les ressources courtes
sont affectées aux emplois longs) ;
§ la délégation apparente du pouvoir qui ne
responsabilise pas suffisamment les délégués sur la base
d'objectifs clairement définis avec des sanctions (positives et
négatives) y afférentes ;
§ la politique de recrutement du personnel et de gestion
des carrières qui ne renforce guère la fidélisation du
personnel ;
§ le faible niveau de rémunération
salariale des chargés de prêts qui constituent la machine de
production et détiennent, pour ce faire, un pouvoir non
négligeable dont la non maîtrise entraîne le
développement des comportements peu orthodoxes.
Hypothèse 2 : Les
insuffisances des politiques et procédures de mise en place des
crédits sont à la base des impayés.
Cette hypothèse est vérifiée par les
éléments ci-après :
§ L'implication des acteurs dans le processus de mise en
place de crédit, sans la définition claire des niveaux de
responsabilité et de sanctions de chacun ;
§ La possibilité de mise en place de plusieurs
crédits à la fois au profit d'un seul et unique client et
celle de plusieurs crédits pour une même garantie ;
§ Les procédures de prise de garantie qui ne
favorisent pas leur réalisation en cas de défaillance des
clients ;
§ L'implication des supérieurs
hiérarchiques des chargés de prêts à toutes les
fonctions de l'entité, ce qui les rend inefficace dans la gestion
du risque sur crédits à travers l'irrégularité des
contre visite et le manque de rigueur dans la tenue des comités de
crédits ;
§ Le système de rating qui a pour
conséquence l'accroissement du montant de crédit basé
exclusivement sur le bon dénouement du précédent, sans
tenir réellement compte des capacités du
bénéficiaire ;
§ La confusion des outils et techniques d'analyse des
dossiers de crédit qu'il s'agisse des données comptables ou des
données estimées alors que la structure du portefeuille montre
qu'il est composé de plus de 90% d'informel, la production des
informations est basée sur des estimations donc peu fiables ;
§ L'évaluation des garanties (parcelles
bâties ou non) par les chargés de prêts qui, en
réalité, n'ont pas compétences pour le faire ;
§ Les outils de collecte d'informations sont
allégés et comportent en leur sein des risques d'impayés
dans la mesure où il s'agira d'étudier très sommairement
les dossiers à partir des informations peu fiables, encore faudrait-il
qu'elles soient disponibles ;
§ Les outils de collecte des informations ne sont pas
spécifiés qu'il s'agisse des entreprises formelles ou informelles
qui constitue les deux segments de l'institution et traités de la
même manière, ce qui biaise les analyses et accroît le
risque sur crédit.
Hypothèse 3 :
L'échec des projets de développement de nouveaux
produits est dû à la forte prédominance de l'importance
accordée à l'activité crédit occasionnant d'autres
besoins non satisfaits des clients.
Cette hypothèse est vérifiée par les
éléments ci-après :
§ L'absence d'étude de marché
préalable à la mise en place du nouveau produit ;
§ La non prise en compte des réels besoins des
clients et des opportunités du marché ;
§ La non prise en compte des forces et faiblesses de
l'institution occasionnant des échecs répétés du
développement de nouveaux produits comme c'est le cas de
l'activité d'épargne ;
§ La non affectation des ressources nécessaires au
développement de nouveaux produits ;
§ L'absence d'une véritable direction
chargée du marketing au sein de l'institution ;
§ L'absence de formation des agents de l'institution pour
la promotion et la distribution du nouveau produit ;
§ L'inexistence d'un plan de communication pour
l'institution.
Paragraphe 2 : Implications managériales de la
recherche
Les résultats de cette étude suscitent des
implications managériales pouvant contribuer à
l'amélioration de la performance financière de l'Agence PAPME. Il
s'agit de :
§ Le statut juridique de l'Agence PAPME (Association
d'utilité publique LOI 1901) est limitatif de son efficacité
opérationnelle et de sa performance financière. Cette forme
suppose a priori une dépendance à l'égard des subventions
et limite l'accès libre de l'institution au marché interbancaire
ou au marché de capitaux pour la mobilisation des ressources
financières. La forme juridique constitue alors un handicap pour
l'institution. Il est donc souhaitable de poursuivre le processus de
transformation institutionnelle de l'institution entamée et suspendue,
depuis, en une société privée composée d'organes
statutaires qui jouent pleinement leur rôle avec pour objectif la
recherche de la rentabilité économique, gage de la
pérennité de l'institution.
§ Pour réduire les risques de non remboursement
des prêts octroyés, l'Agence PAPME doit mettre en place des
mécanismes clairs de mise en place et de suivi des prêts qui
fixent les responsabilités de tous les intervenants, les
modalités d'intervention et le cadre opératoire. Le suivi des
clients doit être effectif et cela éviterait les
détournements de crédits de leur objet, ce qui engendre les
impayés.
§ L'amélioration de la qualité du
portefeuille de crédits passe par la conception des produits et services
répondant aux besoins des clients actifs et potentiels. Les conditions
d'octroi doivent favoriser la célérité des
opérations et la disponibilité des agents permettant aux clients
d'obtenir rapidement et facilement des prêts aptes à contribuer
effectivement à l'amélioration de leur productivité.
§ La maîtrise des coûts d'opération
impose à l'Agence PAPME une meilleure gestion des charges et
l'instauration d'une meilleure politique de taux d'intérêt,
c'est-à-dire offrir un taux incitatif à l'épargne pour
attirer les fonds et pratiquer un taux suffisamment élevé sur les
prêts pour couvrir les coûts d'opération de crédits.
Les responsables de l'institution doivent faire prospérer au maximum les
disponibilités.
§ Le suivi des indicateurs de performance, pour mener une
analyse de la situation de l'Agence PAPME, doit être
développé au niveau de tous les acteurs de l'institution. Il faut
donc assurer la formation de tous les acteurs, surtout les organes statutaires,
à la gestion active et à l'appréciation du risque. Cela
permet d'entreprendre des actions correctives très rapidement. De
même, la production des statistiques fiables doit être
encouragée pour faciliter l'analyse de la situation de l'institution, en
temps opportun. Les statistiques doivent porter sur la collecte
régulière et fiable de données sur sa viabilité,
l'accessibilité de la population cible et l'étendue de sa
portée.
§ La diversification des activités au sein des
institutions de micro finance, surtout celles de crédit direct, demeure
une nécessité afin d'accroître leur performance aussi bien
financière que sociale, gage de leur viabilité et
pérennité. Si au départ, le crédit était
considéré comme un moyen d'atteindre d'autres objectifs tels
que : le développement des activités
génératrices de revenus, l'intensification agricole, la lutte
contre la pauvreté, la promotion des activités féminines
et autres ; l'évolution de ces dernières années a
conduit à réfléchir en termes de services financiers
à savoir le crédit mais aussi l'épargne et l'assurance.
D'une part, si l'épargne n'est pas une priorité, on ne peut
penser la politique de portefeuille de crédits qu'en équilibre
avec le passif d'où l'importance pour les IMF d'avoir à la fois
une activité d'épargne et de crédit. Même s'il
existe d'autres moyens de faire rentrer de l'argent dans le passif, à
long terme, l'épargne est nécessaire. De plus, en l'absence
d'épargne, les IMF sont limitées dans leur croissance car,
à terme, l'objectif est d'avoir un équilibre
épargne/crédit. D'autre part, il s'agit de développer les
produits d'assurance qui concourent à la sécurité
sanitaire des clients, gage de la bonne conduite de leurs activités et
de la garantie du bon remboursement de leurs prêts. D'autres
activités sont autant importantes telles que les produits de transfert
d'argent qui facilitent et sécurisent les échanges entre acteurs
et enfin la formation des clients pour une meilleure gestion de leurs
activités sources de création de richesses.
La réussite de la diversification des activités
implique le respect des règles et normes en matière de
développement de nouveaux produits qui tiennent compte du contexte
environnemental et surtout des forces et faiblesses de l'institution
concernée. Il s'agit donc, d'adopter une démarche professionnelle
de développement de ces nouveaux produits.
§ La poursuite et le renforcement de la démarche
méthodologique décentralisée soutenue par les arguments
aussi bien sociologiques qu'économiques et qui font la
spécificité des IMF par rapport aux banques. Cela a pour
intérêt la réduction substantiel des coûts de
transaction des opérations, donc du coût des opérations,
aussi bien pour l'IMF que pour les bénéficiaires de ses
prestations. Ceci a pour avantage d'améliorer la
célérité de la mise en place des crédits mais aussi
et surtout d'accroître les remboursements fréquents liés
à cette méthodologie et qui sont aussi importants au niveau du
suivi et de la relation sociale avec les clients.
§ Le renforcement des activités d'audit et de
contrôle interne en accordant à la Direction de l'Audit et de
l'Inspection Générale toute son indépendance et les moyens
adéquats en vue de la réussite des missions à elle
assignées par la Direction Générale. Il s'agira
également de procéder à la mise en oeuvre et au suivi des
recommandations issues des différentes missions en vue de favoriser
l'amélioration de la cartographie des risques et surtout leur
maîtrise, gage de la viabilité et de la pérennité de
l'institution.
§ La mise en place d'un service de recouvrement des
créances en impayés. Il s'agira de reconvertir une partie du
personnel administratif qui aura uniquement pour tâche le recouvrement
avec des objectifs clairement définis et ce dans une approche
participative. Aussi est-il nécessaire de mettre en place une bonne
politique de motivation du personnel de recouvrement. Cette motivation du
personnel consistera en l'instauration d'un système d'octroi de prime de
recouvrement aux agents. Pour les dossiers sur lesquels les agents de
recouvrement n'ont aucune emprise, il conviendra de travailler avec les
huissiers de justice, ce qui éviterait les multiples cas d'assignation
de la part des clients.
§ La mise en oeuvre d'une bonne politique de gestion des
ressources humaines à travers l'amélioration des salaires du
personnel, en évitant de grandes disparités, et la
définition d'un bon plan de carrière dépendant de la
stratégie de diversification des activités. Elle permettra
d'accroître le rendement des agents et l'efficacité
opérationnelle de l'institution. Cette politique contribuera aussi
à la suppression des actes peu recommandables auxquels se livrent
certains agents (corruption, les détournements, les prêts par
personnes interposées, etc.). La mise en oeuvre de la politique
salariale est faisable sans pour autant modifier les charges globales de
l'institution.
§ La formation continue et le renforcement des
capacités des agents et cadres de l'institution. Cela favorisera, d'une
part, l'acquisition de connaissances pour une meilleure efficacité et
efficience dans leur fonction respective, et d'autre part, participe à
la motivation du personnel. Il s'agit donc d'élaborer, en début
de chaque exercice, un plan de formation qui tienne compte des besoins
réels identifiés au niveau des acteurs concernés et dont
la mise en oeuvre repose sur une formule mixte associant consultants et
prestataires de la place et les cadres de l'Agence PAPME. L'offre de
financement de formations dans le secteur de la micro finance connaît un
large développement. Il s'agira donc de convaincre le large fichier
d'institutions, d'initiatives et de bailleurs de fonds susceptibles de prendre
en charge totalement ou partiellement le coût des formations et ce, dans
le cadre, de leur volet « renforcement institutionnel » des
organisations qui contribuent à la lutte contre la pauvreté.
Aussi, l'Agence PAPME devrait-elle renforcer la ligne budgétaire
relative aux formations qui constituent un investissement nécessaire
pour la survie de l'institution dans un secteur qui se caractérise par
son dynamisme croissant et rapide, afin de se libérer, à terme,
de la dépendance vis-à-vis des bailleurs.
§ La contribution de l'Etat à la
sécurité foncière grâce à la poursuite du
projet de transformation des permis d'habiter en titre foncier et son
élargissement à toutes les villes du Bénin. Il s'agira
également de revoir les clauses de l'OHADA qui ne sont pas
adaptées au secteur de la micro finance et mettent, en position de
faiblesse, les institutions face à la défaillance vertigineuse
des clients qui en profitent avec pour conséquence un effet de contagion
qui a de beaux jours devant elle si rien n'est fait. L'activation rapide de la
Commission Nationale de recouvrement des créances douteuses des IMF.
CONCLUSION GENERALE
Les institutions de micro finance constituent un instrument
important de financement de l'économie aux côtés des autres
intermédiaires financiers. Elles participent à la
réduction de la pauvreté en favorisant le développement
des activités économiques, sources de création de
richesses et d'emplois.
En effet, l'avènement de l'ère du
« changement » qui fait du secteur de la micro finance son
cheval de bataille, avec en prime la création d'un Ministère de
la Micro finance accorde une place privilégiée à ce
secteur. L'importance de cette création trouve surtout son fondement
lorsqu'on sait qu'elle intervient à un moment où le secteur
traverse une crise de croissance sans précédent. C'est le cas de
l'Agence PAPME dont les indicateurs de performance ont commencé par se
dégrader depuis 2005 avec pour conséquence la baisse des
activités due aux difficultés de mobilisation des ressources
financières, l'accroissement vertigineux des impayés et par
conséquent la baisse de la satisfaction de sa clientèle. Ainsi,
la présente étude qui s'inscrit dans ce contexte revêt une
importance capitale.
Cette étude a consisté à faire le
diagnostic des causes ou des facteurs explicatifs de la dégradation du
portefeuille de crédit de l'Agence PAPME à travers les
dispositifs organisationnels, stratégiques et opérationnels.
Ainsi, elle a permis de mettre en relief quelques unes des causes des
impayés et leurs effets désastreux sur la viabilité et la
pérennité de l'institution.
La méthodologie utilisée a permis de faire une
analyse aussi bien qualitative et quantitative du problème et les
résultats de l'étude ont révélé que la
défaillance des facteurs qualitatifs tels que le système de
gouvernance, la stratégie opérationnelle et la politique de
développement de l'institution, le système de contrôle et
le système d'information sont à la base de l'augmentation du
niveau des risques encourus par l'Agence PAPME caractéristiques de la
forte dégradation du portefeuille de crédit qui se
matérialise par le niveau élevé des provisions pour
créances en souffrance et des pertes avec pour conséquence les
résultats négatifs enregistrés depuis 2006. Il faut
souligner qu'au centre, de tous les problèmes abordés, se trouve
« L'HOMME ».
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
§ ADECHOUBOU Makarimi A. « Taux
d'intérêt et viabilité des caisses de crédit
agricole. Etude réalisée pour le projet de réhabilitation
du réseau CRCAM/CLCAM », 1990.
§ ADJIVON Franck « Le couple micro
assurance/micro crédits comme instrument de maîtrise des
portefeuilles en micro finance : Cas de Mass
Santé/PAPME », Mémoire de Master en Micro Finance,
ISPEC, Avril 2008.
§ Agence PAPME « Rapport sur l'Etude sur
l'identification des causes des impayés et satisfaction des clients
à PAPME », Novembre 2005.
§ AGNIKPE Alain, « La micro finance : un
instrument au service du développement », 1998.
§ BANQUE MONDIALE, « Etude de cas en micro
finance : Cas de la FECECAM BENIN. Sustainable Banking with the
poor », Africa Services, 1997.
§ BALKENHOL Bernd « Micro finance et Politiques
Publiques : Portée, Performance et Efficacité »
(Organisation Internationale du Travail, OIT).
§ BCEAO/BIT, « Banque de données sur les
Systèmes Financiers Décentralisés 1994-1995,
Bénin », Dakar, septembre 1997.
§ BIO TCHANE Aissatou, « La
problématique des taux d'intérêt dans le système
financier décentralisé au Bénin »,
Mémoire de Maîtrise, FASJEP, UNB, 1998.
§ BOUDINOT et FRABOT, « Technique et Pratique
Bancaires », 4ème édition, Sirey, 1978.
§ CGAP, « Comment maximiser l'étendue du
financement des micro entreprises : ce que nous enseignent les
institutions performantes », Focus n°2, octobre, 1995.
§ FOSSOU K. Francis, « Gestion
stratégique et opérationnelle du risque de crédit dans les
institutions de micro finance : Cas du PADME BENIN »,
Mémoire de Master en Micro finance, Décembre 2007, ISPEC.
§ KAPLAN R. S. et NORTON D. P, « Le tableau de
bord prospectif », traduit de l'américain « The
Balanced scorecard », Havard Business School, 2ème
édition, 2003.
§ LABIE Marc. (1999). « La micro finance en
questions : Limites et choix organisationnels », Bruxelles,
Editions Luc Pire - Fondation pour les Générations Futures.
§ LABIE Marc. (2004) « Micro finance : un
état des lieux », Mondes en Développement, vol
32-2004/2 N°126.
§ LABIE Marc, « Introduction à la
gestion des organisations en Micro finance », Cours,
Université de MONS-HAINAUT.
§ LELART Michel, « Les mutations dans la micro
finance : L'expérience du Bénin » ;
Laboratoire d'Economie d'Orléans, Document de recherche n°2007-15.
§ Le livre Bleu des Nations Unies (2006)
« Construire des secteurs financiers accessibles à
tous »
§ MAINHART Andrew « Systèmes
d'information de gestion pour les IMF : Cadre
d'évaluation », Development Alternatives, Inc. Novembre
1999.
§ MORDUCH J., « The Micro finance
Promise », Journal of economics literature, December 1999, volume
XXXVII, n°4, 1569-1614.
§ OMICHESSAN TABELE Christiane et Consorts
« Bilan et perspectives à court et moyen termes de la micro
finance au Bénin : Evaluation et impacts de la micro finance sur
les bénéficiaires de micro crédits.»
§ PEREZ Roland « Entreprise, IMF, OSI : la
gouvernance concerne tout type d'organisation » ; Note
thématique, IRAM, N°1 juin 2005.
§ SILEM A. et ALBERTINI J.M., « Lexique
d'économie », 2ème édition, Paris,
Dalloz, 1989.
§ SIMANOWITZ A., « Quelles méthodologies
pour évaluer l'impact de la micro finance ? Une diversité de
méthode pour une diversité d'objectifs », 2004.
ANNEXE
GUIDE D'ENTRETIEN DES DIRECTEURS
TECHNIQUES
Cette étude a pour objectif de faire
participer les Directeurs Techniques à l'amélioration des
indicateurs de performance de l'Agence PAPME à travers :
l'évaluation des politiques et procédures en vigueur, le
diagnostic des causes des impayés à tendance haussière
puis l'identification et la mise en oeuvre de choix stratégiques
adaptés aux réalités de l'institution.
L'objectif général est de contribuer
à l'amélioration de la performance financière de l'Agence
PAPME.
L'étude s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un travail de fin de programme de formation de Master en
Gestion des Projets à la Fondation Mercure (Cours à distance).
Elle concerne la période 2003-2007 et il importe d'en tenir compte pour
ne pas inclure d'éventuelles nouvelles dispositions prises en
2008.
1. Quelle est la politique de recrutement du personnel de
l'Agence PAPME ?
2. Comment évaluez-vous l'efficacité de la
structure du personnel ?
3. Comment évaluez-vous l'impact du système de
rémunération sur la motivation du personnel en vue de l'atteinte
des objectifs de l'institution ?
4. Y-a-t-il des possibilités d'envisager un plan de
carrière adéquat pour le personnel ?
5. Disposez-vous d'un plan de formation du personnel en
adéquation avec la politique définie (s'il y en a) en la
matière ?
6. Comment procédiez-vous pour la mise en oeuvre dudit
plan de formation ?
7. Comment évaluez-vous le personnel aussi bien
opérationnel qu'administratif ?
8. Qu'en est-il des différentes sanctions (positives ou
négatives) ?
9. Comment assuriez-vous la qualité du portefeuille de
crédits ?
10. Comment apportiez-vous des améliorations au manuel
de procédures ?
11. Comment assuriez-vous la mise en oeuvre des
procédures et le respect des normes du secteur ?
12. Comment garantissiez-vous la satisfaction de la
clientèle ?
13. Comment gériez-vous les différentes plaintes
de la clientèle ?
14. Comment fonctionne le système de contrôle
interne ?
15. Comment est-il perçu par le personnel ?
16. Comment se fait le suivi des recommandations ?
17. Quel est le processus de développement des nouveaux
produits ?
18. Comment les différents acteurs sont-ils
impliqués dans le processus ?
19. Comment gériez-vous les portefeuilles souffrant et
passé à perte de l'institution, donc leur
assainissement ?
20. Comment fonctionne le système d'information et de
gestion de l'institution ?
MERCI POUR VOTRE CONTRIBUTION
QUESTIONNAIRE AUX CHEFS BUREAU ET EX DIRECTEURS
REGIONAUX
Cette étude a pour objectif de faire
participer les chefs bureau et les ex Directeurs régionaux à
l'amélioration des indicateurs de performance de l'Agence PAPME à
travers : l'évaluation des politiques et procédures en
vigueur, l'identification des causes des impayés à tendance
haussière et l'impact des choix stratégiques sur les
résultats.
L'objectif général est de contribuer
à l'identification des solutions appropriées pour
l'éradication des goulots d'étranglement qui entravent la
viabilité et la pérennité de l'Agence
PAPME.
L'étude s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un travail de fin de programme de formation de Master en
Gestion des Projets à la Fondation Mercure (Cours à distance).
Elle concerne la période 2003-2007 et il importe d'en tenir compte pour
ne pas inclure d'éventuelles nouvelles dispositions prises en
2008.
1. Quelle est votre ancienneté à l'Agence
PAPME ?.....................................................
2. Quel est le nombre d'années passé à ce
poste ?.........................................................
3. Avez-vous été chargé de
prêts ? OUI ? NON ?
Si oui, pendant combien
d'années ?...........................................................................
4. Avez-vous connaissance de l'existence d'un manuel de
procédures de l'Agence PAPME ? OUI ? NON ?
Si oui, elle date de
quand ?........................................................................................
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
5. A quelle proportion maîtrisez vous ce manuel de
procédures ?
25% ? 50% ? 75% ? 100%
?
6. Avez-vous connaissance de toutes les notes de service
apportant des modifications au manuel de procédures de l'Agence
PAPME ? OUI ? NON ?
Si oui, disposez-vous d'un classeur pour son
archivage ? OUI ? NON ?
Si non
pourquoi ?.......................................................................................................
7. Que pensez-vous de la vulgarisation du manuel de
procédures y compris les amendements apportés par notes de
service ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant
? Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de
réponse.............................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Pensez-vous que la mise en oeuvre du manuel de
procédures est uniforme au sein de tout le réseau ? OUI
? NON ?
Si non
pourquoi ?.......................................................................................................
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. En quoi consiste la contre visite d'un dossier de
crédit ?
Analyse des données collectées par le
chargé de prêts ?
Entretien avec le candidat au prêt ?
Visite de son domicile ?
Visite de son site d'activité ?
Visite de la garantie proposée pour ledit prêt
?
Enquête de moralité ?
Vérification de son existence dans le portefeuille
d'autres institutions ?
Autres (à préciser)
?........................................................................
10. Procédiez-vous ainsi pour toutes les contre visites
de dossiers de crédits ?
1ère expérience de prêt d'un
client OUI ? NON ?
Renouvellement de prêt d'un client OUI ?
NON ?
Si non, pour quelles
raisons ?....................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11. En quoi consiste le comité de
crédit ?
Collecte d'informations auprès d'autres agents, membres
du comité ?
Accord ou rejet du dossier de crédit ?
Validation ou non du montant proposé par le
chargé de prêts ?
Autres (à préciser)
?........................................................................
12. L'analyse des dossiers se fait sur la base de quelles
données chiffrées ?
Données Comptables certifiées ?
Données estimées ?
En cas d'estimation des données, quel est le degré
de fiabilité ? Elevé ?
Moyen ? Faible
13. Etes-vous satisfait du niveau de professionnalisme des
agents sous votre responsabilité ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
14. Qu'aviez-vous proposé pour y
remédier ?
Formation de remise à niveau ?
Sanctions disciplinaires ?
Autres (à préciser)
?.....................................................
15. Aviez-vous financé un client sous l'influence d'un
supérieur hiérarchique ? OUI ? NON ?
16. Qui est responsable de l'impayé (défaut de
remboursement d'un prêt) ? Chargé de prêts I
? Membres du comité de crédit ? Clients ?
Autres (à
préciser).....................................................................................
17. Pensez-vous que les formes de garanties que prenez sont
susceptibles de protéger l'institution contre le risque ? OUI ?
NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
18. Que pensez-vous de la durée de mise en place des
prêts ? Longue ? Moyenne ? Courte ?
Si longue, qui en est responsable ? PAPME ? CLIENT
? LES DEUX ?
19. Avez-vous des objectifs à vous assigner ?
OUI ? NON ?
Lesquels ?...................................................................................................................
20. Que pensez-vous du mécanisme de fixation des
objectifs à vous assigner ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Si pas satisfaisant, pourquoi ?
Approche non participatif ?
Non prise en compte des contraintes de mobilisation des
ressources ?
Caractère exclusif (non prise en compte des
administratifs pour qui pas d'objectifs) ?
Autres (à préciser)
?......................................................................
21. Que pensez-vous de l'octroi de plusieurs prêts
à un même client ? BON ? MAUVAIS ?
22. Quelles sont les conséquences des multiples
prêts pour un même client ?
Surendettement des clients ?
Augmentation du risque sur crédits ?
Augmentation des impayés ?
Augmentation des produits financiers de l'institution
?
Augmentation de la satisfaction des clients ?
Possibilités d'atteinte des objectifs de
développement par les chargés de prêts ?
Autres (à préciser)
?........................................................................
23. Quels sont, dans la gamme de produits offerts à la
clientèle, ceux susceptibles d'assurer la viabilité de l'Agence
PAPME ?
Prêts Ponctuels (PP) ?
Crédits de Caution solidaires (CCS)
?
Ligne de Crédit (LC) ?
Prêts Ordinaires (PO) ?
Prêts Aux Particuliers (PAP) ?
Crédits aux Groupements (CG) ?
Crédits de campagne (CG) ?
Autres (à préciser) ?
.......................................................................
24. Appuyez-vous les chargés de prêts dans le
suivi de tous leurs clients depuis le déblocage jusqu'au solde des
prêts ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
25. Aviez-vous l'information au jour le jour sur clients en
impayés de votre entité ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................................
26. Bénéficiez-vous rapidement de l'appui de vos
supérieurs hiérarchiques dans la relance des clients qui vous
créent des difficultés ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
27. Aviez-vous suivi des formations dans le cadre de
l'exercice de votre fonction de 2003 à 2007 ? OUI ? NON
?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
Si oui, dans quel (s)
domaine(s) ?.............................................................................
......................................................................................................................................................................................................
En êtes-vous
satisfait ?...............................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
28. Que pensez-vous du système de
rémunération et de la gestion des carrières ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
29. Participiez-vous à certaines prises de
décision stratégiques ? Souvent ? Rarement
? Pas du tout ?
30. Quelle est votre appréciation de la
délégation du pouvoir au PAPME ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant
? Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
31. Que pensez-vous du système d'information et de
gestion de l'Agence PAPME ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
32. Que pensez-vous du système de contrôle
interne de l'Agence PAPME ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
33. Pensez-vous que l'Agence PAPME dispose d'un système
de « VALEURS PARTAGEES » ? OUI ? NON
?
Si oui, constitue-t-il un élément de motivation
pour l'atteinte des objectifs ?..........
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
34. Pensez-vous que la seule activité de crédits
de l'Agence PAPME peut garantir sa viabilité et sa
pérennité ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
MERCI POUR VOTRE CONTRIBUTION
QUESTIONNAIRE AUX CHARGES DE PRETS
Cette étude a pour objectif de faire
participer les chargés de prêts à l'amélioration des
indicateurs de performance de l'Agence PAPME à travers :
l'évaluation des politiques et procédures en vigueur,
l'identification des causes des impayés à tendance
haussière et l'impact des choix stratégiques sur les
résultats.
L'objectif général est de contribuer
à l'identification des solutions appropriées pour
l'éradication des goulots d'étranglement qui entravent la
viabilité et la pérennité de l'Agence
PAPME.
L'étude s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un travail de fin de programme de formation de Master en
Gestion des Projets à la Fondation Mercure (Cours à distance).
Elle concerne la période 2003-2007 et il importe d'en tenir compte pour
ne pas inclure d'éventuelles nouvelles dispositions prises en
2008.
35. Quelle est votre ancienneté à l'Agence
PAPME ?.....................................................
36. Quel est le nombre d'années passé au poste
de chargé de prêts ?.............................
37. Avez-vous connaissance de l'existence d'un manuel de
procédures de l'Agence PAPME ? OUI ? NON ?
Si oui, depuis
quand ?................................................................................................
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
38. A quelle proportion maîtrisez vous ce manuel de
procédures ?
25% ? 50% ? 75% ? 100%
?
39. Avez-vous connaissance de toutes les notes de service
apportant des modifications au manuel de procédures de l'Agence
PAPME ? OUI ? NON ?
Si oui, disposez-vous d'un classeur pour son
archivage ? OUI ? NON ?
Si non
pourquoi ?.......................................................................................................
40. Que pensez-vous de la vulgarisation du manuel de
procédures y compris les amendements apportés par notes de
service ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de
réponse.............................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
41. Pensez-vous que la mise en oeuvre du manuel de
procédures est uniforme au sein de tout le réseau ? OUI
? NON ?
Si non
pourquoi ?.......................................................................................................
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
42. En quoi consiste le montage d'un dossier de
crédit ?
Entretien avec le candidat au prêt ?
Visite de son domicile ?
Visite de son site d'activité ?
Visite de la garantie proposée pour ledit prêt
?
Enquête de moralité ?
Vérification de son existence dans le portefeuille
d'autres institutions ?
Autres (à préciser)
?........................................................................
43. Procédiez-vous ainsi pour tous les montages de
dossiers de crédits ?
1ère expérience de prêt d'un
client OUI ? NON ?
Renouvellement de prêt d'un client OUI ?
NON ?
44. L'analyse des dossiers se fait sur la base de quelles
données chiffrées ?
Données Comptables certifiées ?
Données estimées ?
En cas d'estimation des données, quel est le degré
de fiabilité ? Elevé ?
Moyen ? Faible ?
45. Aviez-vous financé un client sous l'influence d'un
supérieur hiérarchique ? OUI ? NON ?
46. Que pensez-vous de la durée de mise en place des
prêts ? Longue ? Moyenne ? Courte ?
Si longue, qui en est responsable ? PAPME ? CLIENT
? LES DEUX ?
47. Que pensez-vous du mécanisme de fixation des
objectifs à vous assigner ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ? Pas
satisfaisant ?
Si pas satisfaisant, pourquoi ?
Approche non participatif ?
Non prise en compte des contraintes de mobilisation des
ressources ?
Caractère exclusif (non prise en compte des
administratifs) ?
Autres (à préciser)
?......................................................................
48. Que pensez-vous de l'octroi de plusieurs prêts
à un même client ? BON ? MAUVAIS ?
49. Quelles sont les conséquences des multiples
prêts pour un même client ?
Surendettement des clients ?
Augmentation du risque sur crédits ?
Augmentation des impayés ?
Augmentation des produits financiers de l'institution
?
Augmentation de la satisfaction des clients ?
Possibilités d'atteinte des objectifs de
développement par les chargés de prêts ?
Autres (à préciser)
?........................................................................
50. Quels sont, dans la gamme de produits offerts à la
clientèle, ceux susceptibles d'assurer la viabilité de l'Agence
PAPME ?
Prêts Ponctuels (PP) ?
Crédits de Caution solidaires (CCS)
?
Ligne de Crédit (LC) ?
Prêts Ordinaires (PO) ?
Prêts Aux Particuliers (PAP) ?
Crédits aux Groupements (CG) ?
Crédits de campagne (CG) ?
Autres (à préciser) ?
.......................................................................
51. Arrivez-vous à faire le suivi de tous vos clients
depuis le déblocage jusqu'au solde des prêts ? OUI ?
NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
52. Aviez-vous l'information au jour le jour sur vos clients
en impayés ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................................
53. Bénéficiez-vous rapidement de l'appui de vos
supérieurs hiérarchiques dans la relance des clients qui vous
créent des difficultés ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
54. Aviez-vous suivi des formations dans le cadre de
l'exercice de votre fonction de 2003 à 2007 ? OUI ? NON
?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
Si oui, dans quel (s)
domaine(s) ?.............................................................................
......................................................................................................................................................................................................
En êtes-vous
satisfait ?...............................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
55. Que pensez-vous du système de
rémunération et de la gestion des carrières ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
56. Que pensez-vous du système d'information et de
gestion de l'Agence PAPME ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
57. Que pensez-vous du système de contrôle
interne de l'Agence PAPME ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant ?
Pas satisfaisant ?
Citez les raisons pour chaque cas de réponse.
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
58. Pensez-vous que l'Agence PAPME dispose d'un système
de « VALEURS PARTAGEES » ? OUI ? NON
?
Si oui, constitue-t-il un élément de motivation
pour l'atteinte des objectifs ?..........
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
59. Pensez-vous que la seule activité de crédits
de l'Agence PAPME peut garantir sa viabilité et sa
pérennité ? OUI ? NON ?
Si non,
pourquoi ?......................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
MERCI POUR VOTRE CONTRIBUTION
QUESTIONNAIRE AUX CLIENTS
Cette étude a pour objectif de faire
participer les clients à l'amélioration des indicateurs de
performance de l'Agence PAPME à travers le diagnostic des causes
d'impayés, les conditions d'amélioration des prestations de
l'institution, gage de leur fidélisation.
L'objectif général est de contribuer
à l'identification des solutions appropriées qui concourent
à la viabilité et à la pérennité de l'Agence
PAPME en vue de garantir la durabilité des services offerts au profit de
la clientèle.
L'étude s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un travail de fin de programme de formation de Master en
Gestion des Projets à la Fondation Mercure (Cours à distance).
60. Quelle est votre ancienneté dans l'obtention de
prêt à l'Agence PAPME ?.......ans.
61. Quels sont les montants du premier et du dernier
prêt ?
62. Quelles sont les durées de remboursement du premier
et dernier prêt ? 3 Mois ? 6 Mois ? 12 Mois ? 18 Mois
? 24 Mois ? Plus (à préciser) ?
63. Que pensez-vous du montant reçu ?
Suffisant ? Peu suffisant ?
Insuffisant ?
64. Que pensez-vous de la durée de remboursement par
rapport à la nature de votre activité, objet du
financement ?
Long ? Raisonnable ?
Court ?
65. Que pensez-vous des conditions d'accès au
financement ?
Difficiles ? Peu difficiles ?
Faciles ?
66. Le taux d'intérêt est-il ? Bas ?
Raisonnable ? Elevé ?
67. Quelle est la garantie du prêt à vous
octroyer ? Caution solidaire ? Parcelle bâtie ou non ?
Fiche de paie ? Véhicule ? Equipement ? Garantie
financière ? Autres (à préciser)
?
68. Est-elle votre propriété ?
OUI ? NON ?
Si non, quelles sont vos relations avec le propriétaire et
quels sont les critères de
négociation..............................................................................
...................................................................................................
69. Comment trouvez-vous le temps qui sépare la demande
et l'octroi du prêt ?
Long ? Raisonnable ?
Court ?
70. Si le temps est long, implique-t-il des dépenses
complémentaires ? OUI ? NON ?
Si oui, citer les types de
dépenses :........................................................
...................................................................................................
71. Est-il possible de développer vos activités
sans le crédit ? OUI ? NON ?
Pourquoi ?.................................................................................
...................................................................................................
72. Au cours du remboursement des prêts, aviez-vous
senti le besoin d'un prêt complémentaire ? OUI ? NON
?
Pourquoi ?.................................................................................
...................................................................................................
73. Que pensez-vous de l'accueil par les agents de
PAPME ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant
? Pas satisfaisant ?
Pourquoi ?......................................................................................
...................................................................................................
74. Que pensez-vous du comportement des agents de PAPME,
responsables de la mise en place des prêts ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant
? Pas satisfaisant ?
Pourquoi ?......................................................................................
...................................................................................................
75. Le personnel est-il à l'écoute de vos
problèmes ou difficultés ? OUI ? NON ?
Si oui, comment réagit-il face à ces
problèmes ? Bien ? Passablement ?
Mal ?
76. Le chargé de prêt vous a-t-il suivi dans la
gestion du prêt ? OUI ? NON ?
77. Y-a-t-il des incompréhensions entre vous et les
agents de PAPME ? Souvent ?
Quelques fois ? Jamais ?
78. Connaissez-vous des situations d'impayés dans le
remboursement de votre prêt ? OUI ? NON ?
Pourquoi ?......................................................................................
......................................................................................................
79. Avez-vous été relancé par le
chargé de prêts ou d'autres agents ? OUI ? NON
?
80. Que pensez-vous de la démarche de relance en cas
d'impayés ?
Satisfaisant ? Peu satisfaisant
? Pas satisfaisant ?
Pourquoi ?......................................................................................
........................................................................................................
81. Avez-vous bénéficié des arrangements
portant sur l'échéancier de remboursement ? OUI
? NON ?
Si oui,
lequel ?............................................................................................................
82. Qui vous l'a conseillé ? Le chargé de
prêt ? Un autre agent ? Un autre client ?
83. Aviez-vous l'impression que votre activité s'est
développée à la faveur des prêts dont vous avez
bénéficié ? OUI ? NON ?
84. Aviez-vous l'impression que votre condition de vie s'est
améliorée à la faveur des prêts dont vous avez
bénéficié ? OUI ? NON ?
85. Pensez-vous que les populations s'intéressent aux
activités de l'Agence PAPME ? OUI ? NON ?
Pourquoi ?.................................................................................................................
..................................................................................................
86. Bénéficiez-vous d'autres services, autre que
le crédit, de la part de l'Agence PAPME ? OUI ? NON
?
Lesquels ?...................................................................................................................................................................................................................
87. Quelles suggestions faites-vous pour
l'amélioration des activités de l'Agence
PAPME ?...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
MERCI POUR VOTRE CONTRIBUTION
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