II.
L'accessibilité à l'eau
Il convient de noter qu'entre 1996 et 2004, la densité
de la zone irrégulière est passée de 83,2 hab/ha à
106 hab./ha (INSD, 2000 ; URCTEM, 2004). Cette croissance de la population
ne s'est pas accompagnée d'une augmentation du nombre des
infrastructures d'AEP. La première conséquence de cette situation
est l'inadéquation croissante entre l'offre et la demande en eau et la
polarisation des points d'eau existants.
II.1.
Les points d'approvisionnement en eau
Dans les secteurs 29 et 30, les points d'approvisionnement en
eau se repartissent selon la carte 5.
Carte 5 : Localisation des
points d'approvisionnement en eau dans la zone irrégulière des
secteurs 29 et 30
II.1.1. Les sources d'eau non potable
Si l'on se réfère aux définitions du
PN-AEPA pour le milieu urbain, les points d'eau que l'on retrouve dans la zone
non lotie sont des points d'eau modernes (PEM), c'est-à-dire des points
permanents d'exhaure de l'eau souterraine, soit donc des forages
équipés d'une pompe à motricité humaine (Photo 5).
Une fois pompée ou captée, l'eau des forages n'est pas potable,
elle doit subir un traitement destiné à la rendre exempt de tout
danger pour la santé. C'est pourquoi, dans le cadre de la
présente étude, nous considérons l'eau
débitée par ces infrastructures comme étant non potable.
Photo 5 : Vue d'un forage
équipé d'une pompe à motricité humaine
(Cliché Kombasséré, juillet 2006)
Au nombre de 13, les forages équipés d'une pompe
à motricité humaine représentent plus de la moitié
(54%) des points d'eau situés dans la zone irrégulière des
secteurs 29 et 30, et à la limite de la zone régulière.
Souvent qualifiées d'équipement rural, ces infrastructures
constituent une source d'approvisionnement importante en zone
irrégulière. Ils ont été réalisés par
des Organismes Non Gouvernementaux (ONG), par le biais de la coopération
étrangère ou par la municipalité à travers les
projets d'aménagements urbains.
Deux aspects inhérents au fonctionnement de ces
infrastructures ont retenu notre attention et méritent d'être
évoqués. Il s'agit de la fermeture de l'ONPF (Office National des
Puits et Forages), responsable du fonctionnement de ces ouvrages. Cette
fermeture implique l'absence de suivi et de contrôle de la qualité
de l'eau débitée. Deuxièmement, il s'agit de l'absence de
comité de gestion au niveau de certains forages. Le manque
d'organisation est susceptible d'allonger la durée des pannes et de
réorienter les ménages vers d'autres points d'eau,
éventuellement plus éloignés. L'environnement
immédiat des forages laisse par ailleurs souvent à désirer
du fait de la mauvaise qualité de la maçonnerie (lavoirs hors
d'usage, absence de clôture, absence de trottoir, canal
d'écoulement et réservoir de collecte des eaux en mauvais
état). La conséquence de cette situation est la stagnation des
eaux usées à proximité du point d'eau, d'où le
risque de pollution de la nappe. D'une manière générale,
la gestion de ces infrastructures soulève donc la question de la
gouvernance locale de l'eau.
A ces points d'eau non potable, s'ajoutent les bornes
fontaines et les postes d'eau autonomes dont la gestion et le fonctionnement
présentent plus d'enjeux.
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