Dynamique de l'occupation du sol
Les changements
Les facteurs associés
Augmentation des surfaces bâties
Diminution ou disparition de niayes
Facteurs naturels
Facteurs socio-économiques
Facteurs politiques et institutionnels
La dynamique est « un changement
résultant d'un jeu de forces ...» Brunet (1992). Dans ce
contexte, la dynamique est un changement de l'occupation du sol entre deux
dates sous l'impulsion d'un ou de plusieurs facteurs.
L'occupation du sol est « la
couverture physique observable au sol par des techniques de relevés de
terrain ou par la télédétection. Elle comprend la
végétation (naturelle/cultivée) et l'aménagement du
territoire/l'habitat (bâtiments, routes) qui occupent la surface de la
terre ainsi que l'hydrographie... » FAO, 1997.
La description des changements d'occupation du sol est
basée sur l'utilisation des cartes et l'analyse des résultats
statistiques afin d'apprécier les modifications observées dans la
zone d'étude.
Les niayes : au sens large, les niayes peuvent
être considérées comme des paysages constitués de
dunes et de dépressions inter-dunaires qui s'échelonnent le long
de la Grande Côte du Sénégal. Au sens strict, ce sont des
dépressions inter-dunaires accentuées avec une
végétation spécifique et pouvant être
inondées en permanence ou temporairement.
Il s'agira donc dans ce cadre de décrire
l'évolution des espaces verts, des plans d'eau et du bâti. Les
espaces verts se réfèrent aux surfaces couvertes par la
végétation naturelle ou cultivée.
Les plans d'eau temporaires et permanents sont des
surfaces partiellement ou totalement recouvertes par l'eau. Ils peuvent
être des résurgences de nappes ou des mares salées ou
douces.
Les zones bâties sont artificielles et
résultent de l'aménagement. Elles regroupent les habitations et
les infrastructures.
Les zones non aedificandi sont des zones
impropres à l'habitat. Ce sont généralement des
dépressions, des dunes vives et des zones d'emprise. Cependant, on ne
peut pas affirmer qu'elles sont inhabitables, dans la mesure où elles
sont effectivement habitées. D'après Brunet (1992),
« le concept inhabitable n'a d'intérêt réel
que si l'on mesure l'effort que l'on accepte de consentir, les
inconvénients qu'il y a à s'y établir ». La
viabilisation des espaces non aedificandi nécessite un
investissement financier et technologique très important qui n'est pas
toujours soutenable.
Après avoir décrit les changements, il sera
ensuite question d'analyser les différents facteurs associés
à ces modifications. On s'est principalement intéressé
à trois catégories de facteurs : les facteurs naturels, les
facteurs socio-économiques et les facteurs politiques et
administratifs.
Les facteurs naturels sont liés à la variation
des précipitations et de leurs conséquences sur
l'écosystème. Les facteurs socio-économiques sont relatifs
aux populations. Il s'agit des facteurs démographiques, des types
d'habitat et de la perception des populations par rapport à la niaye.
Dans l'analyse des facteurs démographiques, il
s'agira d'établir les relations entre évolution des effectifs,
densification de la population et changements d'occupation du sol. Il faudra
à travers ces liens, voir l'historique de l'habitat sous
intégré généralement dit habitat spontané ou
habitat précaire. Il sera difficile de donner une définition
précise de l'habitat sous intégré. On peut toutefois noter
que le concept est tiré de l'expression « formes de
croissance urbaine sous intégrées » proposée
pour la première fois par le géographe Mohamed Naciri (1982)
cité dans cours de DEA ISE (2004). Elle permet de regrouper dans un
même ensemble taudis, bidonvilles et pseudo villages urbains. Certains
critères de sous intégration ont aussi été
retenus : « L'illégalité du statut foncier, le
manque d'infrastructure, l'occupation de zone non aedificandi, le manque de
viabilisation, le type de construction, la précarité des
matériaux, la densité et la pauvreté des
populations ».
Dans le cadre de cette étude il est important de voir
quelle est la perception des populations, comment se représentent-elles
les niayes ? Pour cela il faudrait voir comment elles l'utilisent ?
Quels sont les problèmes que posent l'existence mais surtout la
localisation des niayes?
Les facteurs politiques et institutionnels couvrent
les aspects liés à la planification de l'occupation du sol et des
projets d'extension de la ville. Ils relèvent de la volonté et
des choix politiques en matière d'urbanisme reflétés par
les différents plans directeur d'urbanisme. Les plans sont comme
l'indique le dictionnaire universel Hachette « un ensemble de
directives décidées par les pouvoirs publics, concernant les
orientations, les objectifs et les moyens d'une politique économique sur
plusieurs années ».
« Les plans directeurs d'urbanisme
sont des documents prévisionnels à long terme permettant
d'intégrer la politique d'urbanisme dans une politique
générale de développement économique et
social » (PDU, 2003).
Le premier plan directeur de la ville de Dakar fut
établi par Pinet Laprade en 1862, la dernière date de 2001. Les
différents plans ont tenté d'organiser l'occupation et
l'aménagement de la capitale.
L'autre élément important est la
décentralisation. Ce processus vise une gestion de proximité.
Elle s'est concrétisée avec la création des communes
d'arrondissement (code des collectivités locales) et le transfert de
certaines compétences notamment l'aménagement du territoire,
l'urbanisme et l'habitat (loi 96-07 du 22 mars 1996).
Il sera question dans la dernière partie, d'identifier
certains problèmes qui découlent des changements d'occupation du
sol (figure2). Il s'agit des inondations, des difficultés liées
à l'assainissement et de la santé publique.
Figure 2: Diagramme
conceptuel des problèmes environnementaux et sociaux liés aux
changements d'occupation du sol
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