Chapitre III : LES
PROBLEMES DE SANTE PUBLIQUE:
Le poste de santé de Aïnoumadhi SOTRAC polarise 47
quartiers (situés entre Station TOTAL de Yeumbeul et Malika) et une
population de 33000 habitants en 2002. Nous nous sommes
intéressée aux affections les plus fréquentes et qui se
trouvent toutes liées à l'eau. Ce sont : le paludisme, les
dermatoses, les maladies diarrhéiques et dysenteries et les
helminthiases (cf. figure 18).
I. LE PALUDISME
Entre 1970 et 1996, dans la région des niayes, le
paludisme avait diminué de 80% à cause de l'assèchement
des mares (Mouchet, 2000). Cependant d'après la même source, il y
a une forme de « paludisme urbanisée » qui
est surtout le fait de l'Anophèle gambia. Ce vecteur
s'accommode presque de toutes les situations humides, ces larves peuvent se
développer dans des espaces très réduits comme une
boîte de conserve (Claval, 1980). A partir de 1998, les larves de
moustiques trouvent dans le site des niayes en général, un cadre
propice à leur développement. Il y a en effet en plus de l'eau
stagnante, la chaleur. La conjonction de ces deux facteurs pendant presque
toute l'année est suffisante pour assurer la prolifération des
moustiques et rendre le paludisme endémique. C'est ainsi que dans la
zone de Yeumbeul où il y a à la fois des eaux stagnantes et des
ordures à proximité des habitations, le paludisme sévit
pendant toute l'année surtout chez les enfants avec une recrudescence
en hivernage.
Ainsi pour l'année 2005, les cas d'accès de
paludisme grave sont signalés du mois d'août au mois d'octobre. En
août, 845 cas de paludisme ont été traités dans le
poste soit 51,8 % des consultations effectuées. Au mois de septembre
1138 cas sont recensés soit 71,5 % des consultations. Ce taux diminue en
octobre jusqu'à 61,9 %. Pour l'année 2005, les cas de paludisme
constituent 46,3 % des consultations effectuées.
D'après l'infirmier chef de poste, la morbidité
pour cause de paludisme est plus importante en 2005. Cette affirmation est
confirmée après comparaison avec les données recueillies
par Wade (1998). En effet, en juillet 1997, 327 cas de paludisme ont
été enregistrés contre 555 cas en 2005 ; au mois
d'octobre respectivement 352 et 969 cas. Les habitants des quartiers
visités soulignent aussi que le principal problème de
santé à Yeumbeul est le paludisme.
Sur les 111 postes de santé de la région de
Dakar, 215010 cas de paludisme ont été recensés en 2004
(DPS, 2004) soit une moyenne de 1937,02 cas par poste. Les cas de paludisme du
poste de santé de Aïnoumadhi sont trois fois supérieurs
à cette moyenne. Cette structure reçoit les 8,06 % des 75981 cas
de paludisme recensés dans les 40 postes de santé de la ville de
Pikine alors que la population de l'ensemble de la commune d'arrondissement
fait 13,5 % de la ville. Ce rapport montre la forte prévalence du
paludisme dans la zone de Yeumbeul et particulièrement dans la zone
polarisée par le poste de Aïnoumadhi SOTRAC.
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