UNIVERSITE PIERRE MENDES FRANCE DE GRENOBLE
INSTITUT D'ETUDES POLITIQUES DE GRENOBLE
UFR ECONOMIE, STRATÉGIE, ENTREPRISE
MASTER 2 ETUDES EUROPÉENNES
Spécialité "Etudes sur l'Europe et
Européanisation",
Parcours Droit, Option
"Recherche",
Année académique :
2007-2008
La dimension politique dans les Relations ACP-UE.
Le cadre des conventions de Lomé IV et de
Cotonou.
Mémoire de Master 2 Recherche présenté et
soutenu par
Monsieur Léopold IDJIDINA
Sous la direction de Monsieur Fabien TERPAN,
Maître de Conférences en Droit public à
l'Université Pierre Mendès France
REMERCIEMENT
Mes sincères remerciements vont au Directeur de
mémoire Monsieur Fabien TERPAN pour s'être
porté volontaire pour m'encadrer dans ce travail de recherche et pour
l'aide et l'attention dont il a fait preuve à mon égard au cours
de la réalisation de ce mémoire.
Mes remerciements vont également à tous
les enseignants du Master 2 recherche "Etudes
Européennes" de l'Université Pierre Mendès France
et de son Institut d'Etudes Politiques de Grenoble pour la qualité des
cours qu'ils nous ont dispensé au cours de cette année
académique et qui nous ont servi de guide ou d'inspiration dans la
rédaction de ce travail.
De même j'envoie mes remerciements à mes nombreux
parents et amis qui n'ont cessé de me rassurer par leur
présence et leur soutien moral et matériel tout au long de mes
recherches et de mes études.
Je dédie ce travail à la mémoire de mon
regretté père Lambert IDJIDINA qui m'a
donné une éducation morale de qualité et m'a
inculqué le savoir vivre qui demeurent des qualités fondamentales
de la vie en société.
La Faculté n'entend donner ni improbation ni
approbation aux opinions émises dans les thèses et
mémoires ; ces opinions doivent être considérées
comme propres à leur auteur.
RÉSUMÉ DU MÉMOIRE
Ce mémoire traite de la dimension politique dans les
relations ACP-UE. La notion de dimension politique a commencé par
prendre corps avec les conventions de Lomé IV et s'est vue par la suite
mieux précisée dans les conventions de Cotonou. Cette dimension
politique est porteuse d'une part de valeurs cardinales tournant autour du
dialogue politique, des droits de l'homme, de la démocratie, de
l'état de droit, de la bonne gestion des affaires publiques ; et
d'autre part de valeurs rattachées à la paix et à la
sécurité des partenaires. La dimension politique est avant tout
animée par des acteurs multiples comprenant les institutions politiques
paritaires, des organisations régionales ou sous-régionales, le
Groupe ACP comme organisation interrégionale, des acteurs non
étatiques et des autorités locales.
Toutes ces valeurs démocratiques portées par des
acteurs multiples dont la mobilisation et l'engagement obeissent aux
critères de gouvernance européenne sont traduites dans la
pratique par des actions contrastées mais souvent concluantes. La
dimension politique est donc effective dans beaucoup de cas mais connaît
des faiblesses internes et des obstacles externes dans sa mise en oeuvre par
les partenaires ACP-UE.
Pour rendre cette dimension politique plus effective et
capable de surmonter les défis de la mondialisation et de la concurrence
d'autres acteurs politiques émergents, les partenaires ACP-UE se doivent
d'appliquer à la lettre les dispositions juridiques de la dimension
politique. De même il s'avère nécessaire qu'ils renforcent
certains organes/acteurs du partenariat pour leur donner plus de
visibilité et qu'ils se concertent selon une périodicité
régulière pour anticiper toutes menaces extérieures au
partenariat politique ACP-UE.
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES
UE : Union
Européenne
ACP : Afrique, Caraïbes et
Pacifique
UA : Union Africaine
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
CEDEAO : Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest
ECOMOG : Economic Community of
West African States Cease-fire Monitoring Group
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CEEAC : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique Centrale
COMESA : Common Market for Eastern and
Southern Africa
SADC : Southern Africa Development
Community
IGAD : Intergovernmental Authority of
Development
CARIFORUM: The Forum of the Caribbean ACP
States
CARICOM : Carribean Community
O.N.G : Organisation Non Gouvernementale
O.N.U. : Organisation des Nations
Unies
E.J.I.L. : European Journal of International
Law
USAID : United States Agency for
International Development
JICA : Japan International Cooperation
Agency
ACDI : Agence Canadienne pour le
Développement International
FED : Fonds Européen de
Développement
PTOM : Association des Pays et Territoires
d'Outre-Mer
EAMA : Etats Africains et Malgaches
Associés
CPI : Cour Pénale Internationale
OIAC : Organisation pour l'interdiction des
armes chimiques
AIEA : Agence Internationale de l'Energie
Atomique
NTIC : Nouvelles Technologies de
l'Informatique et de la Communication
APP : Assemblée Parlementaire
Paritaire ACP-UE
AMIB : African Mission in Burundi
COPAX : Conseil de Paix et de
Sécurité d'Afrique Centrale
MARAC : Mécanisme d'Alerte Rapide de
l'Afrique Centrale
ACPLGP : ACP Local Government Platform
FONAC : Front National de Lutte contre la
Corruption
ASEAN : Association of Southeast Asian
Nations
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES VALEURS MULTIPLES ET LES
ACTEURS MULTIPLES DE LA DIMENSION POLITIQUE AU REGARD DES CONVENTIONS DE
LOMÉ IV ET DE COTONOU
CHAPITRE I : L'EVOLUTION GRADUELLE DES VALEURS
MULTIPLES DE LA DIMENSION POLITIQUE
SECTION 1 : LES VALEURS CARDINALES DE LA DIMENSION
POLITIQUE
SECTION 2 : LES VALEURS RELATIVES À LA PAIX ET
À LA SÉCURITÉ
CHAPITRE II : LES ACTEURS MULTIPLES DE LA
DIMENSION POLITIQUE DANS LOMÉ IV ET COTONOU
SECTION 1 : LES INSTITUTIONS POLITIQUES PARITAIRES
SECTION 2 : LES AUTRES ACTEURS INTERVENANT DANS LA
DIMENSION POLITIQUE
DEUXIEME PARTIE : L'EFFECTIVITE DE LA DIMENSION
POLITIQUE MENTIONNÉE PAR LES CONVENTIONS DE LOMÉ IV ET DE
COTONOU
CHAPITRE I : LA MISE EN OEUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES INSTITUTIONS POLITIQUES PARITAIRES ET PAR LES AUTRES ACTEURS
RECONNUS PAR LA DIMENSION POLITIQUE
SECTION 1 : LA MISE EN oeUVRE DE LA DIMENSION POLITIQUE
PAR LES INSTITUTIONS POLITIQUES PARITAIRES
SECTION 2 : LA MISE EN oeUVRE DE LA DIMENSION POLITIQUE
PAR LES AUTRES ACTEURS DU PARTENARIAT ACP-UE
CHAPITRE II : L'APPLICATION DE LA DIMENSION
POLITIQUE CRÉEE PAR
LOMÉ IV ET COTONOU : FAIBLESSES, OBSTACLES ET
RECOMMANDATIONS
SECTION 1 : LES FAIBLESSES ET OBSTACLES LIEES A
L'APPLICATION DE LA DIMENSION POLITIQUE
SECTION 2 : LES RECOMMANDATIONS A L'ENDROIT DES ACTEURS
DU PARTENARIAT ACP-UE POUR OPTIMISER L'APPLICATION DE LA DIMENSION POLITIQUE
PRÉVUE PAR LOMÉ IV ET COTONOU
CONCLUSION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
La quête du développement est une priorité
pour toutes les nations du monde qu'elles soient du Nord ou du Sud. Mais de
quel développement s'agit-il ? du développement
économique, social, culturel ou tout simplement du développement
durable ? Pour la Communauté Internationale et pour les Nations
Unies en particulier, les Etats doivent plutôt coordonner leurs actions
de manière à aboutir à un développement soutenable
et équitable.
Les pays du sud ne pourront s'en sortir face à ce
défi s'ils ne sont pas aidés par des pays plus riches et plus
développés qu'eux ou encore par des institutions internationales
comme celles du système des Nations Unies par exemple.
En effet, plusieurs acteurs bilatéraux et
multilatéraux investissent dans l'aide au développement des Etats
pauvres. La majorité de ces Etats se trouvent géographiquement au
sud et sont pour la plupart des ex-colonies des puissances européennes
d'antan. Parmi les partenaires au développement des Etats du sud, on
note au premier plan les Etats de l'Europe et l'Union Européenne1(*). D'autres puissances
étrangères investissent également dans l'aide au
développement : Etats-Unis (USAID2(*)), le Japon (JICA3(*)), le Canada (ACDI4(*)), etc. Mais les actions de leurs agences de
développement international ne répondent pas entièrement
aux besoins énormes de développement des Etats du sud et se
présentent comme des interventions éparses au profit du
développement des pays du tiers-monde.
L'Europe, continent qui a de forts liens historiques avec
beaucoup d'Etats pauvres, a plutôt choisi une approche
multilatérale de traitement des problèmes de développement
des pays du Sud. Pour ce faire, les européens ont ciblé entre
autre, trois grandes régions où se trouvent la majorité
des Etats pauvres qui ont le plus besoin de l'aide au développement. Il
s'agit des régions de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
communément dénommées (ACP)5(*). L'UE entretient ainsi des relations commerciales avec
le groupe ACP depuis les années 60 précisément à
compter de 1963 avec la Convention de Yaoundé I et en 1968 avec la
Convention de Yaoundé II. Les relations ACP-UE ont continué
à croître de par le nombre des Etats/acteurs parties et de par
l'étendue de l'objet des conventions successives6(*).
On est ainsi passé de dix-huit (18) pays ACP au
départ pour soixante dix-neuf (79)7(*) pays ACP aujourd'hui. Les objectifs visés par
ces différentes conventions reposaient essentiellement sur la promotion
du commerce international ACP-UE et sur le développement des partenaires
ACP. Les relations ACP-UE ne mettaient pas à l'avant les questions
politiques internes aux ACP. Cette lacune a conduit plusieurs Etats ACP
à la malgouvernance politique et économique.
L'Union Européenne et ses Etats membres, face à
une telle expérience désastreuse, ont décidé
d'exiger de leurs partenaires ACP un minimum de rigueur dans la gestion de la
chose publique. Déjà avec la convention de Lomé III, l'UE,
en dépit des réticences et des réserves des ACP, a dans
une déclaration annexée à ladite convention introduit les
droits de la personne humaine. Mais avec la Convention de Lomé IV la
dimension politique prend corps au sein des dispositions
générales de la convention. Cette irruption de la dimension
politique dans les relations ACP-UE est davantage soutenu par le traité
de Maastricht (1992) qui dispose en son article 177 que toute politique de
développement de l'UE doit être liée à la
consolidation de la démocratie et des valeurs démocratiques que
sont l'État de droit, et les droits fondamentaux de la personne humaine
chez les partenaires de l'UE. Cette disposition juridique a permis à
l'UE d'intégrer graduellement des conditionnalités politiques
dans ses relations extérieures avec les ACP.
Toutefois, le changement de cap dans les relations ACP-UE ne
dépend pas que des éléments précités. Il
découle aussi de la fin de la guerre froide et du communisme dans le
monde. Par ailleurs, la publication par la Commission
Européenne du Livre vert sur les relations entre l'Union
européenne et les pays ACP en 1996 a aussi contribué à
faire évoluer les relations
entre l'Europe et le Groupe ACP. Ainsi pour parer les
insuffisances de la coopération, autrefois centrée sur les volets
commerciaux, économiques, techniques et financiers, l'UE et ses Etats
membres ont inséré dans la Convention de Lomé IV et dans
la Convention de Cotonou une dimension politique.
Nous entendons par le terme « dimension
politique » les valeurs multiples, incluant notamment (la
démocratie, l'état de droit, les droits fondamentaux, la bonne
gestion des affaires publiques, la promotion du genre, la maîtrise des
migrations, la recherche/rétablissement de la paix, la
sécurité) et qui doivent être portées et
partagées concurremment par des acteurs multiples tels que : les
acteurs étatiques internes (Etat central, Collectivités Locales)
et internationales (les institutions politiques paritaires, les organisations
sous-régionales / régionales auxquelles appartiennent les Etats
ACP/UE) et les acteurs non étatiques internes et internationales (les
organisations de la société civile, et les entreprises
privées).
Le développement de ce thème soulève des
questions majeures : quelles sont les raisons fondamentales qui ont
conduit l'UE à graduellement intégrer la dimension politique au
sein de ses relations avec ses partenaires ACP ? A qui profite
réellement l'intégration de la dimension politique dans les
relations ACP-UE? La dimension politique est-elle indispensable dans la bonne
conduite des relations ACP-UE ? Quelles sont les valeurs promues par la
dimension politique ? quels sont les acteurs qui sont impliqués
dans l'application de cette dimension politique ? la dimension politique
est-elle effective au regard des objectifs qui sont les siens ?
Ces questions serviront à familiariser davantage les
acteurs mutiples de la relation ACP-UE au modèle européen de
gouvernance ensuite à aider les deux partenaires ACP-UE à
appréhender l'état actuel de la dimension politique et les
défis qu'elle amène à relever. Nous observons que la
dimension politique a graduellemennt promu des valeurs essentielles et
fondamentales indispensables à la poursuite des relations ACP-UE. Et que
par ailleurs, cette dimension politique est appliquée dans un cadre
institutionnel ou extra-institutionnel regroupant plusieurs acteurs d'origine
publique/privée/international travaillant à son renforcement.
Dans notre travail de recherche, nous ne traiterons pas des
politiques publiques entre l'UE et les Etats ACP, ni de celles internes
à l'UE ou à l'ACP. Seuls les aspects politiques mentionnés
dans les conventions de Lomé IV et de Cotonou sont concernés. Par
ailleurs, pour une question de commodité, et d'harmonie
sémantique, nous utiliserons en lieu et place du terme d'«Accord de
Cotonou », le terme de « Convention de Cotonou »,
telle la Convention de Lomé IV.
Pour mener à bien cette recherche, nous adopterons une
méthodologie basée sur des sources variées mais
principalement dérivées du réseau Internet. Nous avons
choisi tirer la majeure de nos sources d'information à partir de
l'Internet parce que nous n'avons pas dans nos bibliothèques nationales
des ouvrages si spécialisés sur les relations ACP-UE. Le peu
d'ouvrages qui existe en la matière traitent subsidiairement ou
laconiquement de la question de la dimension politique dans les relations
ACP-UE. Néanmoins la méthodologie sera à la fois
documentaire, électronique, et média.
Pour la recherche documentaire, elle reposera sur les
conventions de Lomé IV et celles de Cotonou, les mémoires et
thèses sur les relations ACP-UE, et éventuellement sur les
ouvrages traitant des relations ACP-UE, etc. Pour la recherche
électronique, elle prendra en compte tous les articles scientifiques,
les sites internet du Secrétariat Général du Groupe ACP et
de celui de l'Union Européenne. Pour la recherche média, elle
s'intéressera aux différents colloques/conférences
organisés sur le thème par l'UE ou le Groupe ACP.
L'étude de la dimension politique nous emmènera
primo à analyser la dimension politique au regard des valeurs multiples
et des acteurs multiples qu'elle implique (Partie I) et
secondo à évaluer l'effectivité de cette dimension
politique dans les relations ACP-UE (Partie II).
PARTIE I : LES VALEURS MULTIPLES ET LES ACTEURS
MULTIPLES DE LA DIMENSION POLITIQUE AU REGARD DES CONVENTIONS DE LOMÉ IV
ET DE COTONOU.
La dimension politique des relations ACP-UE comme nous l'avons
vu dans l'introduction promeut des valeurs multiples portées par des
acteurs multiples. Elle n'existe que donc par ses valeurs qu'elle cherche
à promouvoir et défendre auprès des partenaires ACP.
Mais force est de constater que ses multiples valeurs
politiques encadrées par les conventions régissant les relations
ACP-UE sont apparues suivant un processus graduel (Chapitre
I). Ce processus porté par les conventions de Lomé IV et
de Cotonou fait intervenir des acteurs multiples de nature juridique
différente (Chapitre II).
CHAPITRE I : L'EVOLUTION GRADUELLE DES VALEURS
MULTIPLES DE LA DIMENSION POLITIQUE
Les valeurs constitutives de la dimension politique des
relations ACP-UE sont nombreuses et réparties suivant
l'intensité/la priorité que la coopération ACP-UE leur
donne.
Ainsi à la lecture des deux conventions
étudiées nous remarquons que certaines valeurs peuvent être
qualifiées de cardinales (Section 1) car importantes
pour les partenaires ACP-UE.
Tandis que d'autres sans être moins importantes
concourent à la paix et à la sécurité des deux
partenaires (Section 2).
SECTION 1 : LES VALEURS CARDINALES DE LA
DIMENSION POLITIQUE
Les valeurs cardinales de la dimension politique regroupent
d'une part les valeurs essentielles (§-1) -qui traitent
du dialogue politique, de la démocratie et des droits de l'Homme, de
l'état de droit - et d'autre part les valeurs fondamentales
(§-2)- qui elles concernent la bonne gestion des affaires
publiques, la lutte contre la corruption, et l'implication de toutes les
couches sociales au profit de la paix et du dévelopement. Ces deux
catégories de valeurs sont en grande partie encadrées par la
Convention de Cotonou.
§- 1 : Les valeurs essentielles de la
dimension politique
Les valeurs essentielles de la dimension politque apparaissent
dans les conventions de Lomé IV (de manière ramassée) et
de Cotonou (de manière détaillée). Dans Lomé IV,
les valeurs sont d'abord qualifiées de facteurs fondamentaux. Elles
englobent le respect et la promotion de tous les droits de l'Homme et la
participation des forces de la société civile.8(*)
Avec les conventions de Lomé IV révisée
et de Cotonou9(*), les
valeurs précitées sont enrichies par d'autres et sont
qualifiées de valeurs essentielles10(*) de ces conventions régissant les relations
ACP-UE. Ces nouvelles valeurs regroupent : (le respect des principes
démocratiques et de l'État de droit)11(*), le dialogue
politique12(*), (le
respect et la promotion de tous les droits de l'Homme, le respect des principes
démocratiques et des processus de démocratisation, et la
consolidation de l'état de droit.)13(*).
Nous allons alors étudier en profondeur chacune de ses
valeurs en débutant par le dialogue politique (A), en
passant par la promotion et la protection des droits de l'Homme
(B) et en finissant par la promotion des principes
démocratiques et de l'état de droit (C).
A- Le dialogue politique et ses
composantes
Depuis l'avènement de la Convention de Cotonou dans les
relations ACP-UE, le recours à un dialogue politique entre les
partenaires ACP-UE est devenu un élément essentiel des relations
entre l'UE et les ACP. Mais en réalité, le dialogue politique
n'est pas juridiquement rangé parmi les éléments
essentiels de la convention de Cotonou. Pourtant il porte en grande partie sur
des questions relatives aux éléments essentiels de la Convention
de Cotonou. Il constitue surtout une valeur transversale que j'ai jugée
classer parmi les valeurs essentielles de la dimension politique. La notion de
dialogue politique n'existe pas dans le texte de Lomé IV. A Lomé
IV on parle plutôt de conditionnalités politiques. Marie-Elisabeth
LeBrun avance qu' « avec la conditionnalité
démocratique, l'Union européenne passe de l'imposition
unilatérale d'une sanction à une sanction à
caractère négocié et décidée sur la base
d'un partenariat ». Il faut noter que les termes dialogue politique
et conditionnalités politiques ne recouvrent pas les mêmes
réalités14(*). Mais avec la Convention de Lomé IV
révisé15(*),
le dialogue politique fait une apparition timide au niveau du septième
considérant du préambule et devient juridiquement contraignant
avec l'art. 30, §3 de cette convention. C'est avec la Convention de
Cotonou (art.8) que le dialogue politique s'impose résolument. Quels
rôles jouent alors le dialogue politique selon les conventions de
Lomé IV et de Cotonou ?
Dans Lomé IV révisé, il n'est pas
précisé de missions pour le dialogue politique. Lomé IV
révisé se contente de confier la direction du dialogue politique
au Conseil des ministres ACP-UE. De plus, le dialogue politique doit être
élargi et efficace et peut avoir lieu en dehors du cadre des organes
paritaires, selon une répartition géographique ou
thématique en fonction des sensibilités des parties
contractantes.16(*)
Dans Cotonou par contre, les missions assignées au
dialogue politique sont claires. Ainsi le dialogue vise entre autre à
prévenir les situations qui conduiraient une partie à recourir
à la clause de non-exécution17(*). Avec Cotonou révisée, cette
disposition permet au dialogue de prévenir les situations dans
lesquelles une partie pourrait juger nécessaire de recourir aux
procédures de consultation prévues aux articles 96 et
97.18(*)
En outre dans Cotonou, la notion de dialogue politique est
définie de long en large et embrasse de surcroît toutes les
questions essentielles et fondamentales des relations ACP-UE. Selon le
paragraphe 3 de l'art. 8 de la Convention de Cotonou : « Le
dialogue porte sur [...] toutes les questions d'intérêt commun,
général, régional ou sous-régional. Par le
dialogue, les parties contribuent à la paix, à la
sécurité et à la stabilité, et à promouvoir
un environnement politique stable et démocratique. ».
S'agissant des composantes de ce dialogue, elles portent sur
des thèmes politiques tels que : le commerce des armes, les
dépenses militaires excessives, la drogue et la criminalité
organisée, ou la discrimination ethnique, religieuse ou raciale, une
évaluation régulière des évolutions relatives au
respect des droits de l'homme, des principes démocratiques, de
l'État de droit et de la bonne gestion des affaires publiques. Ce
dialogue politique est global, équilibré et approfondi, et doit
faciliter les consultations entre les parties au sein des enceintes
internationales. La convention de Cotonou révisée prévoit
un dialogue politique plus systématique et formel au titre de l'article
8 lorsque celui-ci porte sur les trois éléments essentiels
(droits de l'homme, principes démocratiques, Etat de droit). Le dialogue
doit être mené avec souplesse dans un cadre formel ou informel,
sous la forme et au niveau les plus appropriés, y compris au niveau
régional, sous-régional ou national.19(*) De ce fait, le dialogue
politique inclut le Groupe ACP et l'Assemblée Parlementaire
Paritaire.20(*) Les
organisations régionales et sous-régionales ainsi que les
représentants des sociétés civiles sont de même
associés à ce dialogue.
Par ailleurs, la tenue d'un tel dialogue est désormais
requise avant tout passage aux consultations prévues à l'article
96. L'annexe VII de Cotonou révisée précise les
modalités de ce dialogue structuré. Si, à l'issue de ce
dialogue formalisé, une partie considère que l'autre partie ne
respecte pas une obligation essentielle, elle peut recourir à la
procédure de consultation et, éventuellement, aux mesures
appropriées prévues à l'article 96. Les délais
prévus pour les consultations au titre de l'article 96 et 97 ont par
ailleurs été étendus.
En dehors du dialogue politique, les relations ACP-UE se sont
focalisées sur la promotion et la protection des droits de la personne
humaine (B) qui demeurent une des valeurs essentielles de la
dimension politique encadrée juridiquement par les Conventions de
Lomé IV et de Cotonou.
B- La promotion et la protection des droits de la
personne humaine
Depuis la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS,
la promotion et la protection des droits de l'Homme est devenue une
priorité internationale sans cesse croissante pour le bloc ouest, le
système des Nations Unies et surtout pour l'Union Européenne. Si
autrefois, les droits civils et politiques avaient du mal à exister et
à être exercés dans les Etats appartenant à la
philosophie du bloc est, aujourd'hui, l'indivisibilité et
l'interdépendance des droits humains n'est plus à
démontrer. Grâce aux relations ACP-UE, la promotion et la
protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales est
devenue une réalité dans l'arsenal juridique et institutionnelle
des Etats ACP et du Groupe ACP en général. En effet, selon l'art.
5 des conventions de Lomé IV et de Lomé IV
révisé la coopération entre l'Union
Européenne et le Groupe ACP s'inscrit dans le soutien à la
promotion et à la protection des droits de l'Homme et des
libertés fondamentales comme facteur fondamental d'un véritable
développement durable. Les droits humains visés par cet article
sont les droits civils et politiques d'une part et les droits
économiques, sociaux, et culturels. On remarque à la lecture de
l'art. 5 des conventions de Lomé IV, une volonté manifeste des
partenaires ACP-UE de traiter les deux catégories de droits humains sur
le même pied d'égalité.
Il est dit également que : « Chaque
individu a droit, dans son propre pays ou dans un pays d'accueil, au respect de
sa dignité et à la protection de la loi. »21(*) et que les Parties
contractantes doivent combattre en vue de leur élimination, toutes les
formes de discrimination22(*) fondées sur l'ethnie, l'origine, la race, la
nationalité, la couleur, le sexe, le langage, la religion ou toute autre
situation, comme celle de l'apartheid par exemple.23(*) Pour le cas de l'apartheid les
parties contractantes ont adopté une Déclaration commune sur les
droits de l'homme.24(*)
Dans cette Déclaration, les partenaires ACP-UE « proclament
leur détermination de tout mettre en oeuvre efficacement pour
l'éradication de l'apartheid qui constitue une violation des droits de
l'homme et un affront à la dignité humaine. »25(*)
En outre, les Parties contractantes accordent une
priorité au cadre régional de promotion et de protection des
droits de l'Homme. Dans Lomé IV révisée et dans les
Conventions de Cotonou, le respect des droits de l'Homme est rangé parmi
les éléments essentiels de la Convention et il inspire les
politiques internes et internationales des parties contractantes.26(*) Les conventions de
Lomé IV et de Cotonou reconnaissent la nécessité de
soutenir la promotion et la protection des droits humains par des appuis
financiers de l'UE à la demande des Etats ACP.27(*) De plus dans les Conventions
de Cotonou, on parle d'universalité des droits de l'Homme, on fait
ressortir l'égalité juridique entre les hommes et les
femmes.28(*) Aussi, la
promotion et la protection des droits de l'Homme font partie des domaines qui
constituent un élément important du dialogue politique et que les
Parties dans le cadre de ce dialogue leur accordent une attention
particulière et une évaluation régulière des
progrès effectués en fonction de la situation économique,
sociale, culturelle et historique de chaque pays.29(*)
Enfin, les violations de la promotion et de la protection des
droits de l'Homme par les Etats parties occasionnent au titre de l'art. 96 des
consultations et des recherches de solutions.
Les valeurs essentielles de la dimension politique ne se
limitent pas au dialogue politique et à la promotion et la protection
des droits de l'Homme. Elles prennent aussi en compte la promotion des
principes démocratiques et de l'état de droit
(C).
C- La promotion des principes démocratiques et
de l'état de droit
Les relations ACP-UE tiennent grand compte de la promotion des
principes démocratiques et de l'état de droit. Pourtant cette
préoccupation entre les partenaires européens et ACP était
absente du texte de la convention de Lomé IV du fait peut-être du
clivage est-ouest. Avec la convention de Lomé IV révisé
enfin on note l'intégration de la promotion des principes
démocratiques et de l'état de droit dès le
préambule. Ainsi après les trois premiers
« Considérant » de ce préambule, les
partenaires ACP-UE désirent démontrer entre autres, leur
attachement aux principes de démocratie et de l'État de droit.
Dans le préambule de Cotonou par contre, les partenaires reconnaissent
la nécessité de créer un environnement politique
respectueux des principes démocratiques et de l'État de droit
comme partie intégrante du développement à long terme. Ces
principes proclamés par la convention de Lomé IV
révisé (articles 5, 224§m) et de Cotonou (art.9) sont
traités comme des éléments essentiels des relations
ACP-UE.
Par ailleurs, les partenaires ACP-UE placent la reconnaissance
et l'application des principes démocratiques et la consolidation de
l'État de droit au centre de la politique de développement et de
coopération donc de fait au centre de leurs politiques internes et
internationales.30(*)
L'accord de Cotonou quant à lui va loin dans cette dynamique de
promotion/de respect des principes démocratiques. Il donne en effet une
définition juridique des principes démocratiques et de
l'État de droit ce que les conventions de Lomé IV ne font pas.
Selon l'art. 9 § 2 de la Convention de Cotonou, les principes
démocratiques sont « des principes universellement reconnus
sur lesquels se fonde l'organisation de l'État pour assurer la
légitimité de son autorité, la légalité de
ses actions qui se reflète dans son système constitutionnel,
législatif et réglementaire, et l'existence de mécanismes
de participation.». Cette définition des principes
démocratiques est reprise intégralement par l'Accord de Cotonou
révisé. L'État de droit par contre est défini comme
un système qui « inspire la structure de l'État et les
compétences des divers pouvoirs, impliquant en particulier des moyens
effectifs et accessibles de recours légal, un système judiciaire
indépendant garantissant l'égalité devant la loi et un
exécutif qui est pleinement soumis au respect de la loi.»31(*) Il faut noter que les
Conventions de Cotonou accordent aux Parties la possibilité de
développer leur propre culture démocratique en tenant compte des
principes universellement reconnus.32(*)
Ces conventions accordent aux États ACP la
possibilité suivant les règles de la coopération pour le
financement du développement d'avoir des appuis financiers au profit de
la démocratisation et du renforcement de l'État de
droit.33(*)
Cependant en cas de manquement à l'obligation de
respect des principes démocratiques et de l'état de droit, des
consultations et des mesures appropriées au titre de l'article 96 des
Conventions de Cotonou sont prises afin de remédier à la
situation indésirable ou de rechercher une solution acceptable pour les
parties contractantes.
Mais les valeurs cardinales de la dimension politique ne se
limitent pas seulement aux valeurs essentielles, elles couvrent
également les valeurs fondamentales de la dimension politique
(§-2).
§- 2 : Les valeurs fondamentales de la
dimension politique
Les valeurs fondamentales de la dimension politique viennent
après les valeurs dites essentielles et ne sont pas moins importantes
que les premières. Ces valeurs sont en partie nées à
partir de la convention de Lomé IV révisée et ont connu un
approfondissement dans les conventions de Cotonou. Les valeurs fondamentales
comprennent la bonne gestion des affaires publiques (A), la
lutte contre la corruption (B), et les autres
éléments de l'environnement politique (C).
A- La bonne gestion des affaires publiques
La bonne gestion des affaires publiques est une condition
supplémentaire encadrée juridiquement d'abord par la convention
de Lomé IV bis (art.5) et puis par les Conventions de Cotonou (art.9).
La convention de Lomé IV ne traite pas de bonne gestion des affaires
publiques. Dans la convention de Lomé IV bis comme dans les conventions
de Cotonou, la bonne gestion des affaires publiques n'a pas de
définition juridique à proprement parler. Les Parties ACP-UE se
sont contentées de citer cette valeur à maintes reprises dans la
convention de Lomé IV bis (par exemple à l'art.5,§1et
§3).
Par contre avec les conventions de Cotonou les Parties ne se
contentent pas que de citer ladite valeur sans la définir. Elles
prennent donc la peine de définir juridiquement ce qu'elles entendent
par la bonne gestion des affaires publiques. Ainsi selon l'art.9 des
Conventions de Cotonou, la bonne gestion des affaires publiques
est « la gestion transparente et responsable des ressources
humaines, naturelles, économiques et financières en vue du
développement équitable et durable. ». Le terme de
gouvernance est aussi utilisé pour signifier la bonne gestion des
affaires publiques.
Pour la Commission européenne, la gouvernance
démocratique se définit par la conjugaison de plusieurs
éléments démocratiques tels que les droits fondamentaux,
le soutien à la démocratisation des Etats, la liberté des
citoyens à choisir et à contrôler leurs gouvernants, la
pratique de l'État de droit et le droit de tout citoyen à une
justice indépendante, le droit à l'information, et la
sécurité humaine.34(*)
En outre la bonne gestion des affaires publiques suppose entre
autres la clarté dans les prises de décisions de l'administration
publique, transparence dans la gestion institutionnelle et obligation de rendre
compte, et la primauté du droit dans les affaires publiques.
Par ailleurs, la bonne gestion des affaires publiques
« inspire les politiques internes et internationales des Parties et
constitue un élément fondamental du présent
accord. » (art.9, §3).
Enfin, les Partenaires ACP-UE soutiennent activement la bonne
gestion des affaires publiques au même titre que les autres valeurs
essentielles et affirment que l'ensemble de ces valeurs réunies
constitue des éléments importants du dialogue politique (art.9,
§ 4, conventions de Cotonou).
Les Hautes Parties contractantes en dehors de leurs
préoccupations pour la bonne gestion des affaires publiques,
s'intéressent aussi au corollaire de cette bonne gouvernance
qu'est : la lutte contre la corruption au sein et hors du partenariat
ACP-UE (B).
B- La lutte contre la corruption : Le corollaire de
la bonne gouvernance
La lutte contre la corruption constitue une des
priorités importantes des partenaires européens. Pourtant dans
les premières conventions de Lomé IV et de Lomé IV bis,
aucune référence à cette lutte n'est mentionnée.
Cette absence notoire dans les textes de Lomé n'est pas synonyme
d'inexistence de corruption dans la conduite du partenariat ACP-UE.
Heureusement avec les conventions de Cotonou le partenariat ACP-UE s'enrichit
d'une nouvelle exigence, celle de la lutte contre la corruption. Dans les
conventions de Cotonou, l'accent est mis sur la prévention et la lutte
contre la corruption (art.9, § 3). Au fait, la lutte contre la corruption
constitue un corollaire de la bonne gestion des affaires publiques. Elle ne
doit son existence qu'à celle de la bonne gestion des affaires
publiques. Cette lutte contre la corruption résulte d'une des
implications de la bonne gestion des affaires publiques qui porte sur
« le renforcement des capacités pour l'élaboration et
la mise en oeuvre de mesures visant en particulier la prévention et la
lutte contre la corruption. »35(*).
Contrairement aux autres valeurs que les partenaires ACP-UE
veulent promouvoir et protéger, la lutte contre la corruption constitue
une démarche de sanction de la corruption. Mais cette sanction semble
plus étendue que le cadre tracé par l'art.97 des conventions
de Cotonou. Roland Sourd partage le même avis à ce sujet, en
affirmant que le recours à la sanction prévue par l'article 97 du
partenariat ACP-UE ne s'appliquera pas qu'aux cas de corruption portant sur de
l'argent FED, mais aussi à tous les cas survenant dans des pays
où l'UE est financièrement impliquée et où la
corruption constitue un obstacle au dévelopement.36(*) De plus la sanction de la
corruption tient compte de son degré de gravité (art.97). Il est
prévu à cet effet que les «cas graves de corruption font
l'objet de consultations entre les Parties »37(*). L'initiative de ces
consultations revient à chaque Partie et ces consultations
« commencent au plus tard 21 jours après l'invitation et ne
durent pas plus de 60 jours »38(*). Les conventions de Cotonou précisent aussi
que :
Si les consultations ne conduisent pas à une solution
acceptable par les parties ou en cas de refus de consultation, les parties
prennent les mesures appropriées. Dans tous les cas, il appartient, en
premier lieu, à la partie auprès de laquelle ont
été constatés les cas graves de corruption de prendre
immédiatement les mesures nécessaires pour remédier
à la situation. Les mesures prises par l'une ou 0l'autre partie doivent
être proportionnelles à la gravité de la situation. Le
choix doit porter en priorité sur les mesures qui perturbent le moins
l'application du présent accord. Il est entendu que la suspension serait
un dernier recours.39(*)
Cette procédure de lutte contre la corruption telle que
définie par les conventions de Cotonou offre la possibilité
à la Partie auprès de laquelle un cas grave de corruption est
relevé de prendre ses responsabilités et de sanctionner cette
corruption. Ce n'est que lorsque la Partie concernée échoue dans
cette étape cruciale que la suspension intervient. Mais une lacune dans
ce texte est le manque de lisibilité au sujet de la suspension
prévue. Es-ce la suspension de toute la convention ou la suspension
d'une partie de la convention ?
En dehors de la bonne gestion des affaires publiques et de la
lutte contre la corruption qui constituent les grandes valeurs fondamentales,
il faut noter que les conventions de Lomé et surtout celles de Cotonou
ajoutent aux valeurs fondamentales d'autres éléments de
l'environnement politique (C).
C- Les autres éléments de l'environnement
politique
Les autres éléments de l'environnement politique
sont mentionnés quelque peu par les conventions de Lomé IV et
essentiellement par les conventions de Cotonou. En effet, la terminologie de
« les autres éléments de l'environnement
politique » n'existe pas dans les conventions de Lomé IV.
Cette terminologie est propre aux conventions de Cotonou. Pourtant en regardant
le contenu des autres éléments politiques, nous pouvons par une
analyse téléologique dégager certains de
ses autres éléments de l'environnement politique au sein des
conventions de Lomé IV. Ainsi à l'art. 5 des conventions de
Lomé IV, il est fait mention du rôle et des potentialités
d'initiatives des individus et des groupes, afin d'assurer concrètement
une véritable participation des populations à l'effort de
développement (art.5 des conventions de Lomé IV).
Dans les conventions de Cotonou par contre, l'art.10 traite
des autres éléments de l'environnement politique. Ces autres
éléments comprennent le développement durable et
équitable, la participation active et accrue des acteurs non
étatiques et du secteur privé, et l'application des principes de
l'économie de marché. L'ensemble de ces autres
éléments concourrent d'une part au maintien et à la
consolidation d'un environnement politique stable et démocratique puis
d'autre part à la réalisation des objectifs du partenariat.
(art.10 des Conventions de Cotonou).
Mais apparemment à la lecture des textes des
conventions de Lomé IV et de Cotonou, on remarque que les partenaires
ACP-UE ne focalisent pas si tant leur attention sur sur ses autres
éléments rangés parmi les valeurs fondamentales de la
dimension politique des conventions de Cotonou.
Hormis ces types de valeurs, nous allons nous
intéresser à d'autres valeurs pas des moindres et qui restent
indispensables à la stabilité d'un Etat ou de toute une
région entière. Ce sont les valeurs relatives à la paix et
à la sécurité des partenaires ACP-UE (Section
2).
SECTION 2 : LES VALEURS RELATIVES À LA
PAIX ET À LA SÉCURITÉ
Si les valeurs essentielles et fondamentales de la dimension
politique prônées dans les conventions de Lomé IV et dans
les conventions de Cotonou se rejoignent à bien des égards et
connaissent des conventions de Lomé IV aux conventions de Cotonou un
approfondissement constructif, on remarque que les valeurs relatives à
la paix et à la sécurité des partenaires ne figurent
nullement dans les textes des conventions de Lomé IV. Sont-elles moins
imporrtantes que les premières catégories de valeurs que nous
avons étudié en Section1 du Chapitre I de la Première
Partie ? Nous ne partageons pas cette analyse de la question puisque les
conventions de Cotonou prennent en charge ces valeurs par un encadrement
juridique qui les rend obligatoires pour les Parties.
L'étude des valeurs relatives à la paix et
à la sécurité nous conduira à analyser primo les
valeurs attachées à la sauvegarde de la paix et de la justice
(§-1), et secondo à étudier les valeurs que
nous qualifions de valeurs attachées à la sécurité
des partenaires (§-2).
§- 1 : Les valeurs attachées à
la sauvegarde de la paix et de la justice
Les valeurs liées à la sauvegarde de la paix et
de la justice sont de trois ordres à savoir la consolidation de la paix
et la prévention des conflits armés (A), la
résolution des situations conflictuelles et post-conflictuelles
(B), la référence à la Cour Pénale
Internationale pour marquer la fin d'une certaine
impunité (C). Chacune de ses valeurs sera
analysée notamment au regard des dispositions prévues par les
conventions de Cotonou et quelque peu sur la base des conventions de
Lomé IV. Ces dernières ne traitant pas spécialement ou
expressément ces valeurs, valeurs qui marquent un nouveau type de
partenariat beaucoup plus holistique incluant davantage de questions
politiques, démocratiques et sécuritaires.
A- La consolidation de la paix et la prévention
des conflits armés
La consolidation de la paix et de la prévention des
conflits armés constituent une autre sous-dimension de la dimension
politique des relations ACP-UE. Cette sous-dimension comme nous l'avons
annoncé au début du §1 n'est juridiquement encadrée
que par le Préambule de la convention de Lomé IV
révisé. Elle ne figure pas dans le texte de la convention de
Lomé IV. Ainsi dans Lomé IV révisé les partenaires
ACP-UE affirment leur désir de renforcer leurs relations par un dialogue
politique approfondi et étendu à des questions et
problèmes relevant de la politique étrangère et de
sécurité d'une part et à des situations
d'intérêt général ou communes à des
pays.40(*)
Dans ce texte issu du Préambule de la convention de
Lomé IV révisée, les expressions consolidation de la paix
et prévention des conflits armés ne sont pas employées.
Pourtant une analyse implicite de ce texte nous autorise à penser que
lorsque les partenaires ACP-UE parlent « des thèmes et
problèmes de politique étrangère et de
sécurité et de ceux présentant un intérêt
général et/ou un intérêt commun à un groupe
de pays ; » ils incluent indirectement la consolidation de la
paix et de la prévention des conflits armés. Mais avec
l'arrivée des conventions de Cotonou, le partenariat ACP-UE s'est
enrichi de thèmes politiques nouveaux et expresses, ce qui marque une
évolution nouvelle dans le partenariat ACP-UE. Dans les conventions de
Cotonou, la consolidation de la paix et de la prévention des conflits
armés sont régies par les articles 8 et 11. Ainsi à
l'art.8 § 5, la promotion de la paix et la prévention des conflits
armés sont au centre du dialogue politique ACP-UE. Ces deux valeurs sont
mieux développées à l'art.11,§1et §2 des
conventions de Cotonou. Il est stipulé que « Les parties
poursuivent une politique active, globale et intégrée de
consolidation de la paix et de prévention [...] des conflits dans le
cadre du partenariat. Cette politique se fonde sur le principe de
l'appropriation. »41(*)
En outre, la consolidation de la paix et la prévention
des conflits requièrent le développement des ressources
régionales, sous-régionales et nationales. Il est
recommandé que les conflits violents soient cernés dans leurs
causes profondes à un stade précoce pour éviter qu'ils ne
surviennent en recourant à tous les moyens disponibles. Toutes ces
démarches servent « à assurer un équilibre des
opportunités politiques, économiques, sociales et culturelles
offertes à tous les segments de la société, à
renforcer la légitimité démocratique et
l'efficacité de la gestion des affaires publiques, à
établir des mécanismes efficaces de conciliation pacifique des
intérêts des différents groupes, à combler les
fractures entre les différents segments de la société
ainsi qu'à encourager une société civile active et
organisée. »42(*)
Par ailleurs, les activités relatives à la
consolidation de la paix et à la prévention des conflits
armés recouvrent aussi un soutien aux actions de médiation, de
négociation et de réconciliation, à la
régionalisation des ressources naturelles rares, au suivi social des
anciens combattants, des enfants soldats, à la maîtrise des
dépenses militaires et du commerce des armes en général et
des codes de conduite afférentes, et enfin un appui à la lutte
contre les mines anti-personnelles.43(*)
Toutefois dans les cas où la consolidation de la paix
et la prévention des conflits armés échouent et
débouchent sur des situations conflictuelles, il faudra résoudre
ces conflits et quand ces derniers prennent fin il faudra s'investir dans la
résolution post-conflctuelle (B).
B- La résolution des situations conflictuelles
et post-conflictuelles
La résolution des situations conflictuelles et
post-conflictuelles constituent un deuxième type de valeurs
attachées à la sauvegarde de la paix et de la justice que les
conventions de Cotonou abordent. La résolution des situations
conflictuelles et post-conflictuelles n'est pas du tout prise en compte par les
conventions de Lomé IV. Ces valeurs sont juridiquement encadrées
par l'art.11 des conventions de Cotonou. Selon cet article les parties
s'engagent à conduire une politique active et holistique de
règlement des conflits dans le cadre du partenariat et à
s'approprier cette politique de règlement des conflits.
Comme la consolidation de la paix et de la prévention
des conflits armés, la résolution des conflits armés
s'inscrit également dans un cadre régional, sous-régional,
et national et vise à préserver une meilleure répartition
des possibilités politiques, économiques, sociales, et
culturelles ouvertes à tous les citoyens des Etats partenaires. La
résolution des conflits armés sert aussi à dégager
une voie démocratique couplée de la bonne gestion des affaires
publiques et permettant de reconcilier toutes les composantes sociales, de
réduire les fractures sociales qui minent nos sociétés et
de soutenir la société civile active et
organisée.44(*)
Comme pour la consolidation de la paix et de la
prévention des conflits armés, les actions de règlement
des conflits armés s'étendent également aux
démarches de médiation, à la gestion parcimonieuse
à une échelle régionale des ressources naturelles communes
rares, à la situation des enfants soldats, aux dépenses
militaires, au commerce des armes de toutes natures et à la lutte contre
les mines antipersonnelles.45(*)
Par ailleurs, dans le cadre de la résolution des
conflits armés, les parties s'arrangent pour contenir la violence pour
qu'elle ne s'intensifie pas ou ne se propage pas, et pour permettre ainsi une
résolution pacifique des différends opposant les protagonistes.
Les parties veillent aussi que les fonds de la coopération ACP-UE ne
soient pas détournés vers des objectifs bellicistes.46(*)
Hormis la résolution des situations conflictuelles, les
conventions de Cotonou s'intéressent brièvement à la
résolution des situations post-conflictuelles. Elles disposent
que : « Dans les situations post-conflit, les parties prennent
toutes les mesures appropriées pour faciliter le retour à une
situation durable de non-violence et de stabilité. Elles assurent les
liens nécessaires entre les mesures d'urgence, la réhabilitation
et la coopération au développement. »47(*) Les Parties ne
détaillent pas ce qu'elles entendent par « les mesures
appropriées ». Toutefois, tout semble montrer que ces mesures
touchent notamment l'urgence, la réhabilitation et la coopération
au développement telles que mentionnées par l'art. 11, §5
des conventions de Cotonou. Ces mesures s'étendent également
à la protection des droits des enfants et des jeunes, notamment des
filles ;48(*) et
à la réintégration des enfants dans la
société dans le cadre des situations post-conflit par le biais de
programmes de réhabilitation.49(*)
En dehors des règlements de conflits et des
règlements post-conflits, la convention de Cotonou révisée
fait référence à la Cour Pénale Internationale dans
ses dispositions (C).
C- La référence à la Cour
Pénale Internationale : La fin de
l'impunité ?
La référence à la Cour pénale
internationale n'existe pas dans la convention de Cotonou. Elle est
également aussi absente dans les conventions de Lomé IV. Elle
n'est consacrée que par la convention de Cotonou
révisée en son art.11, §6. Les Parties ACP-UE en se
référant à la Cour Pénale Internationale (CPI) ont
voulu promouvoir et renforcer la paix et la justice pénale
internationale. En effet, la CPI de par sa capacité juridique et de par
sa capacité de juger les auteurs de crimes internationaux contribue
à réconcilier les couches sociales des pays victimes de conflits
armés et donc à les pacifier. Les Parties pour rendre effectif le
Statut de Rome de la CPI prennent d'une part des mesures pour ratifier et
appliquer le Statut de Rome et les instruments similaires et d'autre par elles
partagent leurs expériences en matière d'adoption
d'amendements juridiques liés à la ratification et la mise en
oeuvre du Statut de Rome.
Les Parties combattent aussi la criminalité
internationale par le droit international en général et notamment
par le droit international pénal (dont le Statut de Rome). Mais toutes
ses garanties juridiques édictées pour ramener la paix et lutter
contre les crimes internationaux ne suffisent pas à elles seules pour
mettre fin à l'impunité.
Il faut ajouter à toutes les mesures qui
précèdent une forte volonté politique internationale
(européenne et africaine notamment) et également un engagement
effectif et objectif de tous les Etats puissants ou non puissants à
adhérer et à appliquer le Statut de la CPI. Sans ces deux
dernières mesures, le recours à la CPI resterait un leurre.
En dehors des valeurs relatives à la paix et à
la justice internationale, les Partenaires ACP-UE ont édicté
d'autres valeurs juridiques attachées à leur
sécurité (§-2).
§-2 : Les valeurs attachées à
la sécurité des partenaires
Les conventions de Cotonou contrairement à celles de
Lomé IV ont pour préoccupation de garantir la
sécurité des Etats européens et des Etats ACP. Cette
sécurité recouvre trois thèmes des relations
internationales contemporaines que sont : la lutte contre les armes de
destructions massives et leurs vecteurs (A), la lutte contre
le terrorisme et la prévention des activités des mercenaires
(B), et la maîtrise des migrations Sud-Nord
(C).
A- La lutte contre les armes de destructions massives
et leurs vecteurs
La lutte contre les armes de destructions massives et leurs
vecteurs est un thème non abordé par les conventions de
Lomé IV et par la convention de Cotonou. Seule la convention de Cotonou
révisée s'en préoccupe peut-être du fait de
l'évolution des relations internationales de ce moment
caractérisée notamment par l'attentat du 11 septembre 2001 aux
Etats-Unis et la montée en puissance de mouvements islamistes hostiles
à l'Occident.
Cette lutte est l'un des objets de la coopération
ACP-UE et est axée sur la prolifération des armes de destruction
massive. Pour les Parties ACP-UE, la prolifération de ces armes et de
leurs vecteurs par les acteurs étatiques ou non étatiques
constituent une des menaces les plus graves qui pèsent sur la
stabilité et la sécurité internationales des Etats
Partenaires.50(*)
Pour contrecarrer ces menaces, les Parties décident de
veiller intégralement au respect et à la mise en oeuvre, dans
chacun de leurs Etats ainsi que sur le plan international, des engagements
juridiques internationaux sur les questions de désarmement et de
non-prolifération.51(*) Pour atteindre les objectifs qu'ils se sont
fixés, les Parties orientent leur coopération sur l'objectif de
la non-prolifération en signant, ou en ratifiant, ou en adhérant
à tous les autres instruments juridiques en relation avec ce
thème et en les mettant en application.52(*)
Un dialogue politique permanent permet aux Parties de
renforcer leur coopération dans le domaine de la non
prolifération et de ses vecteurs.53(*) La convention de Cotonou révisée a de
même invité les Partenaires ACP-UE à instaurer un
système efficace de contrôle des mouvements externes d'armes de
destruction massive et assortis de sanctions en cas de violations des
contrôles à l'exportation.54(*)
Par ailleurs, le Partenariat se réfère aux
rapports des Organisations du système des Nations Unies
compétentes dans les questions relatives aux armes de destruction
massive et de leurs vecteurs. Il s'agit notamment de l'Agence internationale de
l'énergie atomique (AIEA), de l'Organisation pour l'interdiction des
armes chimiques (OIAC) puis des autres institutions multilatérales
pertinentes.55(*) Il est
précisé que si une Partie, informée des rapports de ces
Organisations en dépit d'un dialogue politique renforcé tenu,
« considère que l'autre a manqué à une
obligation découlant du paragraphe 1, elle fournit à l'autre
partie ainsi qu'aux Conseils des Ministres ACP et UE, sauf en cas d'urgence
particulière, les éléments d'information utiles
nécessaires à un examen approfondi de la situation en vue de
rechercher une solution acceptable par les parties.»56(*) La Partie informée des
rapports invite l'autre Partie à des consultations appropriées
afin que la situation délicate soit décantée. Ces
consultations doivent être effectuées dans un délai
raisonnable à savoir au plus tard 30 jours après l'invitation et
ne durant pas plus de 120 jours.57(*) Lorsque les consultations sont dans l'impasse, des
mesures adéquates sont prises pour trouver une solution à la
crise entre les Parties.58(*) Enfin, les actions de lutte contre la
prolifération des armes de destruction massive sont financées par
des fonds spécifiques en dehors du cadre financier de la
coopération ACP-UE.59(*)
La lutte contre les armes de destructions massives et leurs
vecteurs ne constitue pas la seule valeur garante de la sécurité
des Partenaires ACP-UE. En dehors de cette valeur, nous avons une autre qui
porte sur la lutte contre le terrorisme et la
prévention des activités des mercenaires (B).
B- La lutte contre le terrorisme et la
prévention des activités des mercenaires
Dans les conventions de Lomé IV et dans la convention
de Cotonou, la lutte contre le terrorisme et la prévention des
activités des mercenaires ne figurent pas dans leur arsenal juridique.
Cette lutte et cette prévention sont prises en compte par l'art.11a de
la Convention Cotonou révisée. Cet article stipule que les
Parties ACP-UE renouvèlent leur condamnation des actes de terrorisme et
s'investissent à les combattre par la coopération internationale
conformément à la Charte des Nations Unies et au droit
international pertinent. Toutefois, il faut reconnaître que la mention
dans le texte de la convention de Cotonou révisée au sujet du
terrorisme et des mercenaires répond davantage à un alignement et
non un engagement résolument matériel des partenaires ACP-UE sur
ces questions contemporaines essentiellement abordées par les Nations
Unies.
Pourtant les Hautes Parties contractantes affirment que pour
mieux réussir la lutte contre le terrorisme, elles doivent
échanger des renseignements sur les groupes terroristes et leurs
réseaux d' appui ; échanger des réflexions sur
les mécanismes et expériences de lutte ou de prévention
contre les actes de terrorisme.60(*)
En dehors de l'idéal de lutte contre le terrorisme, les
Parties ACP-UE coopèrent pour prévenir les activités des
mercenaires selon les obligations qui leur incombent des conventions et autres
textes internationaux d'une part et de leurs législations et
règlements internes.61(*)
La lutte contre le terrorisme et la prévention des
activités des mercenaires n'occulte pas une autre valeur relative
à la sécurité des partenaires qu'est la maîtrise des
migrations Sud-Nord (C).
C- La maîtrise des migrations
Sud-Nord
Les relations ACP-UE dans leur dimension politique recouvrent
également les flux migratoires du Sud vers le Nord. La question des
migrations Sud-Nord est au coeur des conventions de Cotonou et
transparaît dans les conventions de Lomé IV. Dans les conventions
de Lomé IV, le partenariat demande aux Etats ACP de veiller sur la base
de mesures juridiques ou administratives que « les travailleurs
migrants, étudiants et autres ressortissants étrangers se
trouvant légalement sur leur territoire ne fassent l'objet d'aucune
discrimination sur la base de différences raciales, religieuses,
culturelles ou sociales, notamment en ce qui concerne le logement,
l'éducation, la santé, les autres services sociaux, le
travail. »62(*)
Cette disposition est complétée par l'annexe V de la convention
de Lomé IV, qui dispose que chacun des partenaires ACP et UE octroye
à leurs travailleurs réciproques exerçant
légalement une activité sur un des territoires, ainsi qu'aux
membres de leur famille résidant avec eux, les libertés
fondamentales découlant des principes généraux du droit
international, et cela dans le cadre et le respect de la législation
générale d'un des partenaires.
Dans les conventions de Cotonou (art.13), la question de la
maîtrise des migrations Sud-Nord est beaucoup plus
développée et est au centre d'un dialogue politique approfondi.
Ainsi face aux migrations les Parties en vertu de leurs engagements
vis-à-vis du droit international doivent protéger les droits
humains des migrants notamment en matière de discrimination liée
au sexe, à l'origine, à la race, à la langue et à
la religion.63(*)
En outre, les Partenaires ACP-UE doivent accorder aux
ressortissants d'Etats tiers résidant légalement sur leurs
territoires un traitement équitable et la chance de s'intégrer
avec des droits et obligations semblables à ceux de leurs citoyens.
Chaque Etat membre de l'UE ou chaque Etat ACP accorde, aux travailleurs de
l'autre Partie exerçant légalement sur son territoire,
« un traitement caractérisé par l'absence de toute
discrimination fondée sur la nationalité par rapport à ses
propres ressortissants, en ce qui concerne les conditions de travail, de
rémunération et de licenciement. »64(*)
Par ailleurs, les Parties affirment que la réduction de
la pauvreté, l'amélioration des conditions de travail, la
création d'emplois et le développement de la formation vont
permettre dans le long terme de contenir les flux migratoires et d'aider
professionnellement des ressortissants ACP à s'insérer dans leurs
pays d'origine.65(*)
Conformément à ces nécessités de formation et
d'emplois pour les ressortissants ACP, les Parties par le biais de programmes
de coopération offrent aux étudiants des ACP la chance de suivre
des formations à distance par le truchement des NTIC.66(*) Dans la convention de
Lomé IV les partenaires ACP-UE proposent une alternative similaire. Elle
consiste pour la Communauté à appuyer à la requête
de certains Etats ACP, le financement de programmes ou projets de formation ou
encore d'insertion professionnelle des ressortissants ACP de retour dans leurs
pays.67(*)
Par contre face aux questions d'immigration illégale,
il est convenu dans la convention de Lomé IV que : «Les
États ACP prennent les mesures nécessaires pour décourager
l'immigration irrégulière de leurs ressortissants dans la
Communauté. La Communauté peut leur apporter, à leur
demande, l'assistance technique requise pour l'établissement et
l'application de leurs politiques nationales de migration de leurs
ressortissants. »68(*) Dans la convention de Cotonou, il est
décidé que le Conseil des ministres ACP-UE doit par un dialogue
politique définir les moyens pour prévenir cette immigration
illégale. Le Conseil invite les parties concernées à
respecter les droits humains et la dignité des immigrants
illégaux lors de leurs renvois vers leurs Etats de provenance, et
demande à chaque Partie de recevoir sans autres formalités ses
propres ressortissants se trouvant dans une situation illégale sur le
territoire de l'une des Parties.69(*) La convention de Cotonou précise
néanmoins que « Les États membres et les États
ACP fourniront à leurs ressortissants des documents d'identité
appropriés à cet effet. »70(*)
Par ailleurs, une Partie peut signer des accords
bilatéraux fondés sur les principes du droit international et
relatifs à des obligations spécifiques de réadmission et
de retour de ses ressortissants ou mieux de réadmission et de retour de
ressortissants d'Etats tiers et d'apatrides.71(*) Ces accords spécifiques signés entre
les Parties offrent aux Etats ACP une assistance adéquate en vue de leur
mise en oeuvre.72(*)
Après l'étude d'un ensemble de valeurs allant de
valeurs cardinales centrées sur les valeurs essentielles et
fondamentales de la dimension politique ; aux valeurs relatives à
la paix et à la sécurité des partenaires ACP-UE, il est
nécessaire de s'intéresser ensuite aux acteurs multiples de la
dimension politique du partenariat (Chapitre II)
qui constituent la seconde manche de l'évolution graduelle des
valeurs multiples de la dimension politique des conventions de Lomé IV
et de Cotonou.
CHAPITRE II : LES ACTEURS MULTIPLES DE LA
DIMENSION POLITIQUE DANS LES CONVENTIONS DE LOMÉ IV ET DE
COTONOU
La dimension politique des conventions de Lomé IV et de
Cotonou fait intervenir une multitude d'acteurs politiques émanant des
Etats parties ou d'Organisations internationales comme d'acteurs issus de la
sphère non étatique et disposant d'une certaine autonomie dans
les prises de décisions politiques.
Dans ce chapitre nous distinguons d'abord les institutions
politiques paritaires du partenariat ACP-UE (Section 1), puis
les autres acteurs intervenant dans la dimension politique (Section
2).
SECTION 1 : LES INSTITUTIONS POLITIQUES
PARITAIRES
Les institutions politiques paritaires constituent les
principaux acteurs multiples de la dimension politique. Elles sont au nombre de
trois à savoir le Conseil des ministres ACP-UE assisté par le
Comité des Ambassadeurs ACP-UE (§-1), puis
l'Assemblée Parlementaire Paritaire (§-2). Ces
institutions politiques paritaires sont prévues par les articles 29 des
conventions de Cotonou et les articles 14 des conventions de Cotonou.
§- 1 : Le Conseil des ministres et le
Comité des ambassadeurs ACP-UE
Le Conseil des ministres ACP-UE et le Comité des
Ambassadeurs ACP-UE sont deux institutions politiques paritaires émanant
des gouvernements centraux des Etats ACP et des Conseil et Commission des
Communautés européennes. Nous étudierons dans un premier
temps l'encadrement juridique du Conseil des ministres paritaire et son
rôle au regard de la dimension politique des conventions de Lomé
IV et de Cotonou (A) puis dans un deuxième temps
l'assise juridique et les missions du Comité des Ambassadeurs paritaire
(B).
A- Le Conseil des ministres ACP-UE
Le Conseil des ministres ACP-UE est régi par l'art.30
des conventions de Lomé IV et par l'art.15 des conventions de Cotonou.
Le Conseil des ministres paritaire est formé des membres du Conseil des
Communautés européennes73(*) et de membres de la Commission européenne
d'une part, et d'autre part d'un membre de gouvernement de chaque Etat ACP. Le
Conseil des ministres est présidé à tour de rôle par
un membre du Conseil de l'Union européenne ou par un membre du
gouvernement d'un Etat ACP.74(*) Par ailleurs, le Conseil « se
réunit, en principe, une fois par an à l'initiative de son
président, et chaque fois qu'il apparaît nécessaire sous
une forme et une composition géographique appropriée aux
thèmes à traiter. »75(*)
Selon l'art.30, §2 des conventions de Lomé IV, le
Conseil des ministres paritaire a pour fonctions : de définir les
orientations clés des activités entrant dans l'application des
conventions de Lomé IV ; de prendre toutes les décisions
politiques allant dans la réalisation des objectifs de la
présente convention ; de prendre des décisions dans les
secteurs particuliers dégagés par la convention ; de veiller
à un meilleur fonctionnement des mécanismes de
consultations ; de régler les problèmes
d'interprétation juridique, de procédure et de modalités
soulevées par la mise en oeuvre de la convention ; d'étudier
à la demande d'une Partie contractante des questions susceptibles
d'obstruer, ou de favoriser l'application efficiente de la convention ; et
de prendre toutes les mesures pour faciliter des contacts et des consultations
entre acteurs économiques, culturels, et sociaux de développement
des deux Parties Contractantes aux fins de leurs contributions à
l'effort de coopération et de développement.
En outre, le Conseil des ministres engage un dialogue
politique élargi entre les Parties contractantes qui s'arrangent pour
rendre efficace le dialogue politique.76(*) Ledit dialogue peut être tenu en dehors du
cadre formel initié par le Conseil des ministres selon un critère
de répartition géographique ou un critère de
répartition thématique parmi des Parties contractantes du
Partenariat77(*) ou avec
des acteurs de la société civile dans les ACP et l'UE78(*)
Dans les conventions de Cotonou, on note une meilleure
lisibilité des fonctions du Conseil des ministres ACP-UE et un meilleur
accent sur les questions politiques dont la première
responsabilité incombe au Conseil des ministres paritaire. Ainsi, en
plus des fonctions déjà reconnues au Conseil des ministres ACP-UE
par les conventions de Lomé IV, il faut noter que les conventions de
Cotonou prévoit en leur article 15, §2 (a) que le Conseil des
ministres mène le dialogue politique ; que le Conseil se prononce
par commun accord des Parties79(*) ; qu'il délibère en
présence de la moitié des membres du Conseil de l'Union, d'un
membre de la Commission et des deux tiers des membres représentant les
gouvernements des États ACP80(*). En cas d'empêchement d'un membre, ce dernier
doit se faire représenter et le représentant du membre jouit de
tous les droits reconnus au membre titulaire.81(*)
Le Conseil des ministres ACP-UE dispose de son
règlement intérieur qu'il adopte dans un délai de six mois
à compter de l'entrée en vigueur de la convention de Cotonou.
Le Conseil des ministres a également la latitude de
«prendre des décisions qui sont obligatoires pour les parties,
formuler des résolutions, recommandations, et avis. Il examine et prend
en considération les résolutions et recommandations
adoptées par l'Assemblée parlementaire
paritaire. »82(*) Enfin on retient que le Conseil des ministres peut
déléguer certaines de ces compétences au Comité des
ambassadeurs.83(*)
Le Conseil des ministres ACP-UE ayant le privilège
d'orienter et d'encadrer les questions politiques du partenariat, qu'en est-il
alors de l'organisation et du fonctionnement du Comité des Ambassadeurs
ACP-UE (B).
B- Le Comité des ambassadeurs
ACP-UE
Le Comité des Ambassadeurs est une institution
politique auxilliaire au Conseil des ministres ACP-UE. Conformément
à la convention de Lomé IV, le Comité des ambassadeurs
regroupe le représentant permanent de chaque État membre
auprès des Communautés européennes, un représentant
de la Commission, et le Chef de mission de chaque Etat ACP auprès des
Communautés européennes (art.31). Dans la convention de Cotonou,
la composition du Comité des ambassadeurs reste la même sauf qu'on
note une légère différence terminologique au niveau de la
dénomination des Communautés européennes devenues Union
européenne. Outre cette démarcation vis-à-vis des
conventions de Lomé IV, la convention de Cotonou organise au mieux la
présidence du comité des ambassadeurs selon un mode rotatoire
entre le représentant permanent d'un État membre
désigné par la Communauté et par un chef de mission,
représentant d'un État ACP, désigné par les
États ACP.84(*) En
dehors de la composition du Comité des ambassadeurs, les conventions de
Lomé IV et celles de Cotonou précisent les rôles qui sont
échus au Comité des ambassadeurs.
Il est stipulé que le « comité des
ambassadeurs assiste le Conseil de ministres dans l'accomplissement de sa
tâche et exécute tout mandat qui lui est confié par le
Conseil. Il suit l'application de la présente convention ainsi que les
progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs qui y
sont définis. »85(*) Ces prérogatives juridiques accordées
au Comité des ambassadeurs ACP-UE le placent dans une dépendance
vis-à-vis du Conseil des ministres ACP-UE en tant qu'assistant. Par
contre, elles offrent au Comité des ambassadeurs, une certaine autonomie
d'initiatives au sujet du suivi de l'application des conventions de Lomé
IV et de Cotonou qui lui revient comme tâche importante.
Sur un plan plus organisationnel, il est précisé
que le Comité des ambassadeurs « se réunit
régulièrement, notamment pour préparer les sessions du
Conseil et chaque fois que cela s'avère
nécessaire ».86(*)
Enfin, le Comité des ambassadeurs ACP-UE se dote de son
règlement intérieur dans les six mois suivant l'entrée en
vigueur de la convention de Cotonou.87(*)
Il faut par ailleurs remarquer que la convention de
Lomé IV révisée et la convention de Cotonou
révisée, n'apportent aucune modification à la stucture et
aux fonctions du Comité des ambassadeurs telles que stipulées par
les conventions de Lomé IV et de Cotonou.
Cependant, le Comité des ambassadeurs ACP-UE comme le
Conseil des ministres ACP-UE émanations en grande partie des
gouvernements des Etats partenaires ne constituent pas les seuls acteurs
paritaires de la dimension politique des conventions de Lomé IV et de
celles de Cotonou. Une troisième institution paritaire
représentant en grande partie les peuples des Etats partenaires est
constituée sous le nom d'Assemblée parlementaire paritaire
(§-2).
§- 2 : L'Assemblée Parlementaire
Paritaire
L'assemblée parlementaire paritaire est la
troisième institution politique du partenariat ACP-UE. Elle est
composée de membres du Parlement européen pour la
Communauté et de parlementaires ou de représentants
délégués par les Etats ACP.88(*) Cette composition de
l'assemblée parlementaire paritaire est mieux reprécisée
par la convention de Lomé IV révisée d'abord puis par
celle de Cotonou. Ainsi ces deux conventions stipulent que l'assemblée
ACP-UE est formée sur une base égalitaire entre les
partenaires.89(*) De plus,
les deux conventions précisent qu'à défaut de Parlement au
sein d'un Etat ACP, la participation du représentant de l'État
ACP est soumise à l'approbation préalable de l'Assemblée
parlementaire paritaire.90(*) Contrairement à la convention de Lomé
IV où les représentants sont délégués par
les Etats ACP, les conventions de Lomé IV révisée et de
Cotonou laissent cette initiative au Parlement de l'Etat ACP.91(*)
Par ailleurs, l'article 32 de la convention de Lomé IV
traite l'assemblée paritaire d'organe de nature consultative qui vise
à la promotion d'une meilleure compréhension entre les peuples
des Etats européens et les peuples des Etats ACP ; à la
sensibilisation des opinions publiques à l'interdépendance des
peuples, de leurs intérêts, à la nécessité
d'un développement solidaire ; à l'étude des
questions, notamment celles de développement, liées à la
coopération ACP-CEE ; à l'appui aux recherches et aux
initiatives, comme aux propositions allant dans l'amélioration et le
renforcement de la coopération ACP-CEE ; enfin à
l'incitation des autorités compétentes des parties contractantes
à l'application optimale des objectifs des conventions de Lomé
IV. Toutes ces responsabilités de l'assemblée parlementaire
paritaire sont assumées par le biais de dialogues, de débat et de
concertations.92(*)
Toutefois, l'accent mis par la convention de Lomé IV sur l'exercice de
la dimension politique par l'assemblée paritaire n'est pas très
significatif au regard des responsabilités qu'elle lui confie.
Par contre la convention de Cotonou apporte des
compétences politiques plus significatives à l'assemblée
parlementaire paritaire en dehors des compétences reconnues
déjà par la convention de Lomé IV. Cette convention
précise en son article 32, §2 que l'assemblée paritaire a
pour rôles de promouvoir les processus de démocratisation par les
voies de dialogues et de concertations ; de prendre des résolutions
et de donner des recommandations au Conseil des ministres ACP-UE dans le but de
la réalisation des objectifs de la convention de Cotonou.
En outre, l'assemblée parlementaire paritaire
« se réunit deux fois par an en session
plénière, alternativement dans l'Union européenne et dans
un État ACP. »93(*) Dans la perspective de fortifier l'intégration
régionale et de soutenir la coopération entre les parlements des
Etats, des réunions entre parlementaires de l'Union européenne et
parlementaires du Groupe ACP peuvent être tenues à
l'échelle régionale ou sous-régionale.94(*)
De plus, l'assemblée paritaire est compétente
pour organiser des rencontres périodiques avec les
délégués de milieux économiques et sociaux ACP-UE
et les autres acteurs de la société civile pour recueillir leurs
avis sur la réalisation des objectifs de la convention de
Cotonou.95(*)
Enfin, l'assemblée parlementaire paritaire adopte son
règlement intérieur dans un délai de six mois tout juste
après l'entrée en vigueur de la convention de Cotonou. 96(*)
En outre les Partenaires ACP-UE n'ont pas jugé opportun
de confier d'autres attributions politiques à l'assemblée
parlementaire paritaire dans le texte de la convention de Cotonou
révisée. En effet, aucun article de la convention de Cotonou
révisée ne traite de l'assemblée parlementaire paritaire
en ce qui concerne sa composition, ses attributions, ou règlement,
etc.
Si l'étude de la dimension politique nous a conduit
à analyser les rôles des acteurs politiques paritaires des
conventions de Lomé et de celles de Cotonou, il faut remarquer que ces
acteurs ne sont pas les seuls reconnus par la dimension politique
mentionnée dans les conventions faisant l'objet de notre travail.
D'autres acteurs interviennent également dans cette dimension politique
(Section 2) avec des compétences pas des moindres que
leurs confèrent les conventions de Lomé IV et de Cotonou
notamment.
SECTION 2 : LES AUTRES ACTEURS INTERVENANT DANS
LA DIMENSION POLITIQUE
Plusieurs acteurs interviennent dans la dimension politique.
Ces acteurs sont de deux catégories distinctes. Il s'agit d'acteurs
intergouvernementaux regroupant le Groupe ACP et les Organisations
régionales de ses Etats membres (§-1) et d'acteurs
non gouvernementaux composés des acteurs non étatiques et des
autorités locales décentralisées
(§-2).
§- 1 : Le Groupe ACP et les organisations
régionales de ses Etats membres
Le Groupe ACP et les Organisations régionales de ses
Etats membres sont aussi impliqués dans la mise en oeuvre de la
dimension politique en tant que des acteurs politiques. Les conventions de
Lomé IV et de Cotonou confèrent autant aux organisations
régionales des Etats membres du Groupe ACP (A) et au
Groupe ACP lui-même (B) des responsabilités
politiques que nous allons explorer et commenter.
A- Les organisations régionales d'Etats
ACP
Les organisations régionales des Etats ACP sont
très nombreuses et variées. Elles sont soient
sous-régionales ou régionales. Elles sont reconnues
expressément comme des acteurs de la coopération ACP-UE selon
l'article 6,§1,a) de la convention de Cotonou. Dans les conventions de
Lomé IV les Partenaires parlent de coopération régionale
sans pour autant reconnaître les acteurs régionaux comme partie
prenante de la dimension politique. Lomé IV voit l'intégration
régionale sous d'autres dimensions tels que la dimension
économique, la dimension sociale et la dimension culturelle. Elle
stipule par exemple que « La Communauté soutient les efforts
des États ACP visant - à travers la coopération et
l'intégration régionales - à la promotion d'un
développement économique, social et culturel à long terme,
collectif, autonome, auto-entretenu et intégré, ainsi qu'à
une plus grande autosuffisance régionale. »97(*) Cette convention ne fait donc
pas cas de la dimension politique comme activité des organisations
régionales et sous-régionales des Etats ACP.
Toutefois, selon l'annexe VII de la convention de Lomé
IV, portant Déclaration commune relative à la
représentation des organisations régionales, « Le
Conseil des ministres ACP-CEE prendra les dispositions requises pour que les
organisations régionales d'États ACP puissent être
représentées au sein du Conseil de ministres et du comité
des ambassadeurs en qualité d'observateurs. Le Conseil de ministres
examinera, cas par cas, les demandes faites à cet effet. »
La convention de Lomé IV révisée ne
change pas la convention de Lomé IV sur la question de la dimension
politique concernant les organisations régionales. Elle reste muette sur
l'intervention des organisations régionales et sous-régionales
comme acteurs de la dimension politique. Par contre dans la convention de
Cotonou, les organisations régionales et sous-régionales sont
associées au dialogue politique.98(*) La convention de Cotonou met davantage l'accent sur
la coopération régionale entre ses Etats membres. Cette
coopération régionale couvre « d'autres domaines, y
compris la limitation des armements, la lutte contre la drogue, le crime
organisé, le blanchiment de capitaux, la fraude et la
corruption. »99(*) Ces domaines appartiennent en grande partie à
la dimension politique des relations ACP-UE.
En outre il est de même prévu par la même
convention que la coopération régionale serve à promouvoir
et à instaurer un dialogue politique régional sur des questions
liées à la prévention et au règlement des
conflits ; aux droits de l'homme et à la
démocratisation ; ainsi que la promotion d'échanges et de
mobilités entre des acteurs du développement dont les acteurs de
la société civile.100(*) La convention de Cotonou révisée ne
traite du tout pas de la dimension politique au niveau des institutions
régionales des Etats ACP.
En dehors de l'implication des organisations régionales
et sous-régionales des Etats ACP comme acteurs de la dimension politique
des relations ACP-UE, le Groupe ACP en tant que organisation
interrégionale demeure aussi un acteur clé de la dimension
politique (§ 2).
B- Le Groupe ACP en tant qu' organisation
inter-régionale
Le Groupe ACP est une institution politique
interrégionale unique en son genre. Il résulte du partenariat
ACP-UE et est constitué de trois régions : l'Afrique, les
Caraîbes et le Pacifique et comporte aujourd'hui 79 Etats membres
après les nouvelles adhésions de l'Afrique du Sud, du
Cuba101(*), et du Timor
Oriental.
Le Groupe ACP dispose d'un Secrétariat
Général qui s'occupe de l'administration du Groupe et de ses
politiques. La reconnaissance du Groupe ACP comme organisation acteur de la
dimension politique peut être déduite de l'art. 156, §4 de la
convention de Lomé IV qui montre que « Tout en tenant compte
des spécificités régionales, la coopération
régionale peut transcender les notions d'appartenance
géographique. Elle couvre en outre la coopération
régionale intra-ACP. »
Dans la convention de Cotonou, c'est l'art. 8, §7 qui
reconnaît implicitement le Groupe ACP comme organisation régionale
même si trois régions du monde entre en ligne de compte ici. Dans
le cadre de la coopération régionale définie par l'art. 30
de la convention de Cotonou, il est stipulé que « La
coopération appuie aussi des projets et des initiatives de
coopération interrégionale et intra-ACP. »
Par ailleurs, la coopération régionale permet de
promouvoir et de créer un dialogue politique régional sur les
questions relatives à la prévention et règlement des
conflits ; aux droits de l'homme et de la démocratisation, et
surtout celles concernant des acteurs du développement notamment la
société civile.
Tous ces articles montrent qu'en dehors des organisations
régionales classiques reconnues comme acteurs de la dimension politique,
le Groupe ACP est de même traité comme un acteur de plein droit de
la dimension politique, même si ce traitement juridique est plus
implicite qu'explicite.
Pourtant, les organisations régionales d'Etats ACP et
le Groupe ACP, organisation interrégionale du partenariat ACP-UE ne sont
pas les seuls acteurs de la dimension politique. D'autres acteurs contribuent
également à renforcer et à appliquer la dimension
politique. Ce sont les acteurs non étatiques et les autorités
locales décentralisées (§-2).
§- 2 : Les acteurs non étatiques et
les autorités locales décentralisées
Les acteurs non étatiques et les autorités
locales décentralisées sont les nouveaux acteurs de la dimension
politique des relations ACP-UE. Ses acteurs ne sont pas reconnus par les
conventions de Lomé IV comme acteurs parties de la dimension politique.
Mais avec l'arrivée de la convention de Cotonou, l'implication d'acteurs
non étatiques (A) et celle des autorités locales
décentralisées (B) sont devenues une
réalité pour le partenariat ACP-UE.
A- Les acteurs non étatiques
La notion d'acteurs non étatiques est juridiquement
saisie par les conventions de Cotonou. C'est le chapitre 2, art.4 de la
convention de Cotonou qui traite des acteurs du partenariat et qui y
évoque la présence des acteurs non étatiques. Il avance
que les acteurs non étatiques ont un rôle complémentaire et
apporte une contribution potentielle au processus de développement. Ces
acteurs non étatiques également sont informés et
impliqués dans la consultation sur les politiques et stratégies
de coopération, et sur les priorités de la coopération, en
particulier dans les domaines qui les concernent ou qui les affectent
directement, ainsi que sur le dialogue politique. De ces précisions, on
en déduit que les conventions de Cotonou permettent aux acteurs non
étatiques des deux partenaires ACP-UE d'être reconnus comme
acteurs à part entière de la dimension politique. Ces acteurs non
gouvernementaux sont aussi associés au dialogue politique.102(*) Sur ce dernier point,
Bibiane Mabaye est d'avis qu'« Avec la convention de Cotonou, la
participation de la société civile autrefois axée sur
l'exécution de projets de développement s'est élargie au
dialogue politique. »103(*) La convention de Cotonou se référant
au terme : « les représentants des sociétés
civiles » traite au fait des acteurs non étatiques en
général puisque la société civile en est une
spécificité.
Mais cette reconnaissance est fonction de la manière
dont ces acteurs satisfont aux besoins des citoyens, selon un mode
organisationnel de gestion transparente.104(*)
Les acteurs non étatiques sont définis comme des
acteurs en dehors des institutions de l'Etat et regroupant le secteur
privé ; les partenaires économiques et sociaux, y compris
les organisations syndicales; et la société civile sous toutes
ses formes selon les caractéristiques nationales.105(*)
Par ailleurs, il est stipulé que la participation
active des acteurs non étatiques en général permet de
contribuer au maintien et à la consolidation d'un environnement
politique stable et démocratique.106(*)
Néanmoins, une des insuffisances de la participation
reconnue aux acteurs non étatiques à la dimension politique est
la non institutionnalisation du processus de participation des membres de la
société civile donc des acteurs non étatiques ou encore
l'absence dans la Convention de Cotonou de modalités de participation
des acteurs non étatiques.
En outre, il faut remarquer la possibilité pour les
acteurs non étatiques d'être en dialogue suivi avec le Conseil des
ministres ACP-UE.
En dehors des acteurs non étatiques cités par
les conventions de Cotonou, on distingue les autorités locales
décentralisées (B).
B- Les autorités locales
décentralisées des Etats ACP
Les autorités locales décentralisées sont
des acteurs reconnus par la dimension politique des relations ACP-UE. Elles
font partie des autorités publiques telle que définie par la
convention de Cotonou en son article 6, § 1, a). Le terme
« autorités locales décentralisées »
recouvre tous les niveaux de décentralisation, y compris les
"collectivités locales".107(*)
Mais cette reconnaissance est récente et porte au
début sur des activités de développement des Etats ACP
auxquelles ces acteurs de la coopération décentralisée
peuvent apporter une contribution utile au développement de ces
Etats.108(*) Pourtant,
l'apparition des autres conventions succédant aux conventions de
Lomé IV, n'ont pas permis de préciser une meilleure implication
juridique des autorités locales décentralisées comme
acteurs de la dimension politique. Cette contribution des autorités
locales décentralisées demeure donc en dépit de tout,
subsidiaire et peu substantielle.
Mais rien n'empêche les autorités locales
décentralisées d'initier des projets ou de véhiculer leurs
visions au sein des dialogue politiques ACP-UE dans les domaines ciblés
par la dimension politique du moment où ils sont des acteurs reconnus
dans les conventions. Ainsi on peut assister, à ce niveau
décentralisé, au traitement de questions relatives à la
gouvernance locale/ la démocratie locale, la promotion et la protection
des droits de l'Homme au niveau local, à la promotion de l'État
de droit, et à la lutte contre la corruption sur le plan local
également. D'ailleurs, il est affirmé que :
« La politique de développement se donne comme principe de
veiller à ce que le pays partenaire s'approprie les processus de
développement et de démocratisation, en impliquant les
gouvernements et les principaux acteurs concernés au niveau local,
(...).109(*) Il est par
ailleurs stipulé que les autorités locales
décentralisées sont éligibles au financement avec l'accord
des Etats ACP concernés ou des Etats de la communauté.110(*)
La proclamation des valeurs multiples et des acteurs multiples
par les conventions de Lomé IV et par celles de Cotonou ne sauraient
apporter un nouveau visage aux relations ACP-UE sans qu'elle ne débouche
sur la mise en oeuvre de toutes ses valeurs multiples par les différents
acteurs du partenariat ACP-UE. C'est pour répondre à cette
préoccupation que nous avons jugé nécessaire aborder dans
une autre partie l'effectivité de la dimension politique (Partie
II) déclarée dans les derrnières conventions du
partenariat ACP-UE.
PARTIE II : L'EFFECTIVITE DE LA DIMENSION
POLITIQUE MENTIONNEE DANS LES CONVENTIONS DE LOME IV ET DE COTONOU
La dimension politique littérale demeure stérile
tant qu'elle n'est pas éprouvée par les acteurs multiples
juridiquement indiqués par les textes légaux soutendant le
partenariat ACP-UE. Mais cette dimension politique riche de tant de valeurs
peut-elle être effective dans la pratique des relations ACP-UE ? et
s'il survenait que l'application de la dimension politique ne soit pas en
harmonie avec les dispositions affirmées dans les conventions cibles,
que faire alors ? ou mieux que faire quand les partenaires sont
confrontés à des obstacles extérieurs aux dispositifs
ACP-UE ?
Pour répondre à ces interrogations
soulevées par le partenariat, nous avons pensé en un premier
moment analyser la mise en oeuvre de cette dimension politique par les
institutions politiques paritaires et par les autres acteurs politiques ou non
gouvernementaux (Chapitre I). Puis cette analyse nous
conduira à déduire de la mise en oeuvre de la dimension politique
les faiblesses éventuelles, les obstacles constatés, et les
recommandations utiles pour faire face aux défis que présente
notre monde contemporain (Chapitre II).
CHAPITRE I : LA MISE EN OEUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES INSTITUTIONS POLITIQUES PARITAIRES ET PAR LES AUTRES ACTEURS
RECONNUS PAR LA DIMENSION POLITIQUE
Dans ce chapitre nous allons analyser comment les acteurs du
partenariat ACP-UE mettent en oeuvre la dimension politique mentionnée
dans les conventions de Lomé IV et dans les conventions de Cotonou.
Parmi les acteurs politiques à l'avant-garde de l'application de la
dimension politique se retrouvent en première ligne les institutions
politiques paritaires (Section 1). Ces derniers sont
accompagnés parallèlement/concommitamment par d'autres acteurs
pas des moindres qui jouent également leur partition dans l'application
de la dimension politique (Section 2).
SECTION 1 : LA MISE EN oeUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES INSTITUTIONS POLITIQUES PARITAIRES
Les institutions politiques paritaires formés par le
Conseil des ministres ACP-UE, par le Comité des Ambassadeurs et
l'Assemblée Parlementaire Paritaire contribuent chacun en fonction des
compétences juridiques qui lui sont dévolues à mettre en
oeuvre la dimension politique selon les indications des conventions de
Lomé IV et de Cotonou.
Ainsi nous verrons primo comment le Conseil des ministres
paritaire et le Comité des Ambassadeurs contribuent à rendre
effective la dimension politique contenue dans les relations ACP-UE
(§-1) et secondo comment l'Assemblée Parlementaire
Paritaire joue sa partition dans l'application effective de la dimension
politique (§-2).
§- 1 : La mise en oeuvre de la dimension
politique par le Conseil des ministres ACP/UE et par le Comité des
Ambassadeurs ACP/UE
L'étude de la mise en oeuvre de la dimension politique
par le Conseil des ministres paritaire et par le Comité des
Ambassadeurs paritaire nous amène d'abord à relever les apports
déterminants du Conseil des Minsitres ACP/UE à l'application de
cette dimension (A), puis à monter les apports
accessoires ou subsidiaires du Comité des Ambassadeurs à
l'effectivité de cette dimension politique (B).
A- Les apports du Conseil des ministres ACP/UE
à l'application de la dimension politique
Le Conseil des ministres ACP-UE est d'un grand soutien
à la dimension politique des conventions de Lomé IV et de
Cotonou. Il a en effet, la direction du dialogue politique selon les
conventions de Cotonou. Pour remplir cette responsabilité, le Conseil
s'évertue de coller les dispositifs juridiques des conventions
précitées à la pratique des relations ACP-UE et surtout
à l'application des éléments de la dimension politique
à l'intérieur des Etats Parties aux conventions
concernées.
Pour apprécier les apports du Conseil des ministres
ACP-UE à la mise en oeuvre de la dimension politique, nous allons autant
que possible parcourir les différentes valeurs de cette dimension
politique sur lesquelles, le Conseil des ministres ACP-UE prend des
décisions au regard du droit conventionnel régissant les
relations ACP-UE depuis 1989, date marquant l'avènement de la convention
de Lomé IV.
La première valeur qui nous intéresse est le
dialogue politique prévue par les conventions de Cotonou en occurrence.
Sur ce point, le Conseil des ministres paritaire s'investit
énormément et se sert du dialogue politique pour décanter
plusieurs situations délicates. Mais le conseil ne peut entamer un
dialogue politique sans définir des directives pratiques lui permettant
de rendre le dialogue actif, productif, et institutionnalisé. Ainsi en
s'inspirant des dispositions de la convention de Cotonou, le Conseil des
ministres ACP-UE a adopté en mai 2003 les «lignes directrices pour
le dialogue politique ACP-UE dans le contexte de l'article 8 de l'Accord de
Cotonou». Ses lignes directrices recommandent que le dialogue soit
«souple, inclusif, ouvert, et transparent, et couvrir un
vaste ensemble de thèmes, y compris les éléments dits
essentiels et fondamentaux.»111(*) Le Conseil des ministres ACP-UE fort de ses lignes
directrices dispose de toute la latitude nécessaire pour initier,
conduire et parachever le dialogue politique.
Pourtant aucune des Parties au sein du Conseil des ministres
conjoint ne semble disposée à initié des dialogues
politiques conformément à l'art.8 des conventions de Cotonou et
à les conduire. Or c'est à ce niveau que la notion de
« partenaires » est favorable pour la Partie ACP,
puisqu'elle pourra initier le dialogue avec la Partie européenne sur des
sujets ayant trait à la dimension politique essentiellement et
retarder/éviter le recours à l'art.96 des conventions de Cotonou.
Malheureusement, dans la pratique le Conseil des ministres ACP-UE a des
difficultés d'engager un dialogue politique surtout lorsque celui-ci
doit porter sur des situations de rupture de la paix, de la
sécurité ou de violations des droits humains et des principes
démocratiques. Dans le cas du Zimbabwe par exemple, les membres du
Conseil n'ont pas trouvé un terrain d'entente pour engager de dialogue
politique constructif sur ce pays membre du Groupe ACP. Pour Marie Laure DE
BERGH et Gwenaëlle CORRE «la flexibilité de l'article 8 n'est
pas bien exploitée. Tant du côté européen que du
côté ACP on observe des hésitations sur les
modalités de dialogue à adopter. »112(*) Au fait ce dialogue
politique prévu à l'art.8 des conventions de Cotonou est
perçu par les Etats ACP comme le fusible des consultations
prévues aux articles 96 et 97.113(*)
A l'opposé du premier type de dialogue politique, les
dialogues politiques fondés sur l'art. 96 des conventions de Cotonou
sont les plus réussis même s'ils découlent souvent de
l'unilatéralisme de la Partie européenne. En effet, ce dialogue
est « au fait souvent initié et imposé par la
Commission de l'Union européenne. »114(*) Ainsi l'article 96 de la
convention de Cotonou a été appliqué à dix Etats
ACP depuis la signature de cette convention de coopération
ACP-UE.115(*) Le
partenariat ACP-UE reproche à ces Etats ACP d'avoir violé l'une
ou plusieurs des valeurs essentielles et fondamentales de la Convention de
Cotonou comme les principes démocratiques, la tenue
d'élections régulières et transparentes, les coups
d'état, des guerres civiles et des violations des droits humains, la
violation de l'État de droit, l'usage de la corruption dans les affaires
publiques.
Pourtant José-Luis Rocha trouve ces consultations
ACP-UE inégales. Il démontre que les Etats où l'ordre
constitutionnel a été mis à mal par un coup d'état,
acceptent revenir à l'ordre démocratique dans un délai
raisonnable («Niger, Côte d'Ivoire, République
centrafricaine») .
Par contre dans les Etats confrontés à une crise
de gouvernance politique, les protagonistes politiques mettent du temps pour
organiser des élections démocratiques («Haïti,Togo,
Zimbabwe »).116(*)
En outre, les sanctions imposées, le plus
généralement par la suspension de l'aide à ces pays,
restent en vigueur dans le cas d'Haïti, du Libéria, du Zimbabwe et
de la Centrafrique. Ainsi que dans le cas du Togo et du Soudan suite à
la suspension unilatérale par l'UE dans les années 1990. Dans le
cas du Zimbabwe, en plus de la mesure de suspension de l'aide, l'UE a
décidé d'imposer une interdiction de déplacement sur son
territoire des personnes coupables des violations à l'origine des
sanctions.117(*)
Cependant tout n'est pas parfait du côté
européen du moment où par exemple lors des réunions du
Conseil des ministres conjoint certains ministres européens se font
remarquer par leur absentéisme. Mme Billie MILLER, Vice-Premier ministre
de Barbades va dans le même sens lorsqu'elle s'est fortement
indignée de la faible représentaion des européens dans les
rencontres conjointes et de la mise à l'écart des Etats ACP dans
la formulation et l'application des programmes conjoints de
coopération.118(*)
Hormis le cadre du dialogue politique qui demeure un cadre
élargi regroupant beaucoup d'éléments de la dimension
politique, le Conseil des ministres conjoint s'attèle aussi à
mettre en oeuvre d'autres éléments de la dimension politique. Il
s'agit par exemple de la démocratie et des droits de l'homme, les
migrations, de la paix et de la sécurité, et de la bonne
gouvernance pour n'en rester que là.
Ainsi dans le cadre des migrations Sud-Nord
c'est-à-dire des migrations de resssortissants ACP vers l'Union
européenne, les membres du Conseil des ministres ACP-UE ont
échangé entre autre sur la question des migrations en
prélude de la réunion de l'Organisation des Nations Unies en
septembre 2006 sur la même question. Ils ont exprimé le besoin
d'adopter une position commune sur les migrations à la réunion
onusienne de septembre 2006. Ainsi la Déclaration de Bruxelles sur les
migrations a été adoptée dans ce sens le 13 avril
2006.119(*)
Dans le cadre de la défense et de la protection de la
démocratie, des droits de l'homme et des libertés fondamentales
ou encore de l'état de droit, les membres du Conseil des ministres
conjoint se prononcent rarement ensemble sur des violations de droits humains
ou de processus démocratiques ; l'unilatéralité
étant de mise surtout au niveau de la partie européenne. Cette
démarche fausse l'idée de partenariat prévue par les
conventions de Lomé IV et de Cotonou. Cette unilatéralité
est regrettable et témoigne du peu d'intérêt que les
membres européens du Conseil des ministres conjoint ont à
l'égard des responsabilités politiques du Conseil des ministres
ACP-UE. Mais il faudrait pas aussi perdre de vue que la question des droits
humains et de la démocratie est souvent incorporée dans presque
tous les dialogues politiques si bien qu'étudier cette question en
dehors du canal du dialogue politique pourrait donner place à des
répétitions ce qui ne serait pas enrichissant du point de vue
d'apports nouveaux.
Par contre, on note un engagement soutenu du Conseil des
ministres ACP-UE dans l'application des normes juridiques relatives à la
paix et à la sécurité. Cet engagement est à la fois
politique et financier. Sur le plan politique, le Conseil des ministres ACP-UE
a pris une résolution sur la crise politique en Somalie. Dans cette
résolution, le Conseil a réaffirmé l'adhésion
politique de la Somalie aux dispositions de la Convention de Lomé et
accueilli les contributions conjointes d'organisations sous-régionales,
régionale africaines, et de l'Union européenne d'une part et les
contributions d'Etats épris pour la cause de la paix en Somalie. De
plus, le Conseil des ministres ACP-UE a instruit le Comité des
Ambassadeurs ACP-UE pour qu'il contrôle et suive l'application des
recommandations de sa Résolution sur la Somalie et qu'il lui rende
compte à la prochaine réunion du Conseil conjoint.120(*)Sur le plan financier, le
Conseil conjoint a par exemple approuvé un projet de décision
concernant l'utilisation de la réserve du 9ème Fonds
européen de développement afin de permettre l'octroi d'un montant
supplémentaire de 40 millions EUR à la mission de l'Union
africaine au Soudan.121(*)
Nous ne saurions retracer dans ce travail de recherche toutes
les actions entreprises par le Conseil des ministres conjoint pour les
éléments essentiels et fondamentaux des conventions de
Lomé IV et de Cotonou. Par contre, il faut remarquer que le Conseil des
ministres délègue parfois certains de ses pouvoirs au
Comité des Ambassadeurs ACP-UE (B) dont les apports
demeurent somme toute modestes.
B- Les apports accessoires du Comité des
Ambassadeurs ACP/UE à l'application de la dimension
politique
Le Comité des Ambassadeurs, composé
des représentants permanents des Etats
membres de l'UE en poste à
Bruxelles et des chefs de mission des
pays ACP auprès de l'UE, assiste le
Conseil des ministres dans l'application des
conventions de Lomé IV et de Cotonou, notamment dans leur dimension
politique. Le Comité ne détient donc pas le rôle de premier
plan dans la mise en oeuvre des éléments de la dimension
politique. Les réunions de ce Comité, sont prévues
une fois tous les mois122(*), pour préparer les sessions
du Conseils des ministres ACP-UE et aussi pour
examiner les points à porter à
l'ordre du jour.
On retient de la conduite des activités politiques du
Comité des Ambassadeurs ACP-UE, un manque de lisibilité chronique
sur la scène internationale face aux problèmes politiques
contemporains relatifs aux ACP comme à l'UE; ce qui ne laisse pas
percevoir l'utilité réelle du Comité des Ambassadeurs
conjoint. De plus les ambassadeurs européens étant peu enclin
à s'asseoir aux côtés de leurs homologues ACP pour
dialoguer et débattre des préoccupations du partenariat, il s'en
suit que la prise de décisions politiques conjointes par le
Comité des ambassadeurs ACP-UE devient un leurre. C'est ainsi qu'en
prélude des consultations ACP-UE sur la Guinée-Bissau, seul le
Comité des ambassadeurs ACP s'est prononcé sur le coup
d'état du 14 septembre 2003 qu'il condamne fermement tout en notant la
volonté du gouvernement Bissau-guinéen de rétablir l'ordre
constitutionnel.123(*)
Pourtant il arrive quelques fois que le Comité des
ambassadeurs conjoint se prononce sur des questions politiques entrant dans le
cadre des relations ACP-UE. Il s'agit par exemple des consultations ACP-UE sur
la situation au Fidji engagées par la partie européenne avec la
partie ACP. Ces consultations sont effectuées en prélude à
l'application de l'art. 96 des conventions de Cotonou. Elles ont porté
sur des points tels que le renversement du Président
constitutionnellement élu et de son gouvernement puis sur la suspension
de la constitution du Fidji.124(*) Suite à ces interrogations, le gouvernement
du Fidji s'est expliqué pour montrer sa profonde volonté de
revenir à l'ordre constitutionnel et de rétablir les institutions
la république ; de plus le gouvernement du Fidji a promis traduire
devant les tribunaux les auteurs du coup d'état.
Toutefois le Comité des ambassadeurs ACP-UE n'est pas
le seul organe politique paritaire à s'investir dans la mise en oeuvre
de la dimension politique des conventions de Lomé IV et de Cotonou. Il
existe une troisième institution politique paritaire plus remarquable
dans l'application des dispositions juridiques de la dimension politique des
relations ACP-UE. Il s'agit de l'Assemblée parlementaire paritaire
ACP-UE (§-2).
§- 2 : L'Assemblée Parlementaire
Paritaire ACP-UE et son application de la dimension politique
L'assemblée parlementaire paritaire (l'APP) est la
troisième institution politique du partenariat ACP-UE. Elle s'est
beaucoup engagée dans la concrétisation des dispositions
juridiques mentionnées dans la dimension politique des deux
dernières conventions régissant les relations ACP-UE.
Comparativement aux résultats obtenus par le Conseil des ministres
ACP-UE, et par le Comité des ambassadeurs conjoint on constate que
l'institution parlementaire paritaire est la plus active. Elle s'est ainsi
prononcée sur plusieurs éléments de la dimension politique
comme le dialogue politique, le respect des droits de l'homme et des principes
démocratiques, la bonne gestion des affaires publiques, la
maîtrise des migrations, la résolution des conflits armés
affectant des membres du Groupe ACP pour ne citer que ces
éléments là.
Au niveau du dialogue politique, on remarque que l'APP
s'investissait dans la conduite de dialogues politiques bien avant
l'arrivée de la Convention de Cotonou. En effet, l'UE avait
déjà en 1999 par exemple, engagé un dialogue politique
avec le Soudan autour de ces questions politiques.125(*) Ce dialogue portait sur un
large éventail de questions politiques tels que «les droits de
l'homme; la démocratie, l'État de droit et la bonne gestion des
affaires publiques; le processus de paix; le terrorisme; »126(*)
Sur le registre des conflits armés, l'APP a, à
sa 9ème Session tenue en avril 2005 à Bamako (Mali),
adopté deux résolutions sur le Soudan et la région des
Grands Lacs qui condamnent les crimes graves perpétrés par les
parties au conflit et demandent la fin des hostilités et le retour
à l'ordre constitutionnel en passant par un processus électoral
et démocratique.127(*) Elle avait déjà adopté en le
1er novembre 2001 une résolution sur le Soudan dans laquelle
elle invitait entre autres les parties au conflit à respecter les
conventions du droit humanitaire interdisant les attaques indiscriminées
à l'endroit des civils et à s'abstenir d'installer des
infrastructures militaires dans des zones occupées par des civils et
d'effectuer des bombardements aériens non
cadrées».128(*) L'APP a aussi adopté à sa session de
Bamako des résolutions sur la situation dans la région des Grands
lacs en Afrique, et sur la réhabilitation après-conflit dans les
Etats ACP entre autres.129(*) Toujours sur la crise soudanaise, l'APP a
également pris d'autres résolutions qui mettent l'accent sur la
protection des droits humains et sur la nécessité de recourir
à la Cour Pénale Internationale pour punir les crimes
internationaux perpétrés par les parties au conflit. Il s'agit
notamment de sa résolution prise en juin 2006 sur la situation au
Soudan. Dans cette résolution, elle recommandait aux parties au conflit
et à la communauté internationale d'oeuvrer à
«l'élimination de toutes les mines terrestres posées dans le
Sud du pays afin de contribuer à créer un environnement plus
favorable au retour des personnes déplacées et des
réfugiés; »130(*).
Par ailleurs, l'APP demandait aussi d'une part à toutes
les parties en conflit de respecter les droits de l'homme et le droit
international humanitaire en s'abstenant de toute attaque contre des civils, y
compris de violences sexuelles contre les femmes; et d'autre part aux
autorités soudanaises elle les invitait à mettre fin à
l'impunité et à traduire en justice les responsables de
violations graves des droits humains, y compris les crimes sexuels.131(*) L'APP ne s'est pas
arrêtée à ces mesures. Elle a invité la
Communauté internationale et le gouvernement soudanais à soutenir
les enquêtes de la Cour pénale internationale sur les violations
du droit international humanitaire et des droits de l'homme au
Darfour.132(*)
Enfin, l'APP a demandé au Bureau de l'Assemblée
Parlementaire Paritaire de suivre l'évolution de la situation au Soudan
et a chargé ses coprésidents à remettre cette
résolution au Conseil conjoint ACP-UE, à la Commission
européenne, à l'Union africaine, au Secrétaire
général des Nations unies, et au gouvernement du
Soudan.133(*) Cependant
les actions entreprises par l'APP dans l'application des dispositions de la
dimension politique encadrée par les conventions de Lomé IV et de
Cotonou ne se limitent pas à la crise soudanaise ou celle des grands
lacs africains.
En effet, l'APP a aussi adopté d'autres
résolutions sur d'autres crises politiques traversées par
certains Etats ACP ou sur des questions politiques concernant des groupes
régionaux ACP. Il s'agit par exemple d'une part des résolutions
de l'APP sur la situation à Madagascar134(*), sur la situation au Zimbabwe135(*), et d'autre part des
résolutions de l'APP sur la situation en Afrique de l'Ouest136(*), sur la situation en Afrique
centrale et dans la région des grands lacs africains137(*), sur la situation en Afrique
australe138(*), sur la
région des caraïbes139(*) et sur la situation dans la région du
pacifique140(*).
En dehors de ces deux types de résolutions, l'APP a
également pris des résolutions thématiques de divers
ordres : il s'agit de ses résolutions sur la réhabilitation
post-conflit dans les pays ACP141(*), sur les questions du genre142(*), sur la prévention,
le règlement des conflits et l'instauration d'une paix durable143(*), sur le rôle de
l'intégration régionale dans la promotion de la paix et de la
sécurité144(*), sur les migrations de travailleurs qualifiés
et leurs effets sur le développement national145(*), sur la bonne gouvernance,
la transparence, et la responsabilité concernant l'exploitation des
ressources naturelles dans les pays ACP.146(*)
Après l'étude de la mise en oeuvre de la
dimension politique par les institutions politiques paritaires des conventions
de Lomé IV et de Cotonou qui nous a montré les efforts consentis
par chaque institution politique pour faire enraciner les
éléments de la dimension politique nous allons alors nous
intéresser aux contributions des autres acteurs associés au
partenariat ACP-UE (Section 2) pour voir si elles sont
vraiment effectives par rapport aux rôles que leur concèdent les
conventions de Lomé IV et de Cotonou.
SECTION 2 : LA MISE EN oeUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES AUTRES ACTEURS ASSOCIES AU PARTENARIAT ACP-UE.
La dimension politique n'étant pas que du ressort des
institutions politiques paritaires, il va de soi que les autres acteurs
associés juridiquement au partenariat puissent également
s'impliquer activement dans l'application de cette dimension politique. On
distingue comme autres acteurs pertinents du partenariat -oeuvrant à la
mise en oeuvre de la dimension politique - des institutions étatiques ou
dérivant de l'Etat telles que : le Groupe ACP, les Organisations
interétatiques d'Etats ACP, l'Union Européenne et ses Etats
membres (§-1); mais également des acteurs non
étatiques et des acteurs locaux (§-2).
§-1 La mise en oeuvre de la dimension politique
par le Groupe ACP et par les Organisations interétatiques d'Etats ACP en
partenariat avec l'UE et ses Etats membres.
La dimension politique est mise en oeuvre aussi bien par les
organisations interétatiques d'Etats ACP (A) que par le
Groupe ACP en tant qu'institution inter-régionale (B).
Nous verrons dans les prochains développements comment chacune de ses
institutions se débrouillent pour appliquer les éléments
de cette dimension politique conformément aux règles
établies par les conventions de Lomé IV et de Cotonou.
A- Les Organisations interétatiques d'Etats ACP
et leur application de la dimension politique
Les organisations interétatiques d'Etats ACP regroupent
autant les organisations sous-régionales et les organisations
régionales des Etats ACP. On distingue ainsi en Afrique l'Union
Africaine (une organisation régionale) ; la CEDEAO147(*) (une organisation
sous-régionale ouest-africaine) ; la CEEAC148(*)(une organisation
sous-régionale d'Afrique centrale) ; la SADC149(*)(une organisation
sous-régionale d'Afrique australe) ; l'IGAD150(*) et le COMESA151(*)(deux organisations
sous-régionales d'Afrique orientale); le CARIFORUM152(*)(une organisation
sous-régionale des Caraîbes) ; et le FORUM DES ILES DU
PACIFIQUE (une organisation sous-régionale du Pacifique). Chacune de ses
institutions intervient à sa manière dans l'application des
dispositions de la dimension politique mais souvent avec l'appui de l'Union
européenne (l'UE) ou d'Etats européens. Nous verrons ainsi pour
chacune d'elles les contributions qu'elles apportent à l'enracinement
des éléments de la dimension politique des conventions de
Lomé IV et Cotonou.
Au niveau du plan régional, l'UE a tenu avec l'Union
africaine (l'UA) des dialogues politiques notamment sur les questions relatives
à la paix et à la sécurité. A la suite de ces
dialogues politiques, l'UA a reçu de l'UE des soutiens financiers et
matériels pour sa facilité de soutien à la paix en
Afrique153(*). Ces
soutiens s'élèvent à la somme de 250 millions d'euros
prélevés sur les ressources du Fond européen de
développement (FED).154(*) En outre, l'UA a obtenu de l'UE la somme de 25
Millions d'euros issus du FED pour financer sa mission de maintien de la paix
au Burundi (AMIB).155(*)
Cette Facilité de soutien à la paix établie en 2004 par
l'UE pour appuyer les opérations de maintien de la paix en Afrique
initiées par des africains est financée par le FED. La
Facilité fonctionne sur la base de décisions politiques prises de
commun accord par le Groupe ACP et les organes politiques de l'UE et de l'UA en
charge du portefeuille relatif à la paix, la sécurité et
la défense.156(*)
Mais bien avant l'avènement de l'UA, l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA) entretenait déjà avec l'UE des
relations dans le cadre des conventions de Lomé et notamment dans le
cadre de la convention de Lomé IV puisque c'est l'une des conventions
qui fait l'objet de notre étude. Par exemple, l'OUA en prélude
à un accord de coopération avec l'UE a eu avec elle un dialogue
politique basé sur des préoccupations politiques. L'OUA a surtout
reçu le soutien de l'UE dans le domaine de prévention, de gestion
et de résolution des conflits africains.157(*)
En dehors de cette organisation continentale africaine, les
autres organisations africaines à caractère sous-régional
se sont aussi impliquées dans la mise en oeuvre des conventions de
Lomé IV et de Cotonou même si leurs actions dans ce sens sont
financées entièrement ou en grande partie par les fonds de l'UE.
Ainsi en ce qui concerne la CEDEAO, l'UE a financé les
missions au Libéria (2003) des troupes de l'ECOMOG158(*) à hauteur de 50
millions d'euros159(*).
S'agissant du dialogue politique, il faut retenir que l'UE entretenait
déjà avec la CEDEAO des dialogues politiques avant
l'arrivée de la convention de Cotonou et avant son entrée en
vigueur. Par exemple, l'UE a eu des dialogues politiques avec la CEDEAO sur les
questions relatives aux droits de l'homme et à la
démocratie.160(*)
Par ailleurs, la CEDEAO a créé un mécanisme de
prévention et de gestion des crises de même que de
résolution des conflits armés en Afrique de l'Ouest. Sur ces
opérations, la CEDEAO reçoit de l'UE une aide financière
pour mieux assurer la paix et la sécurité dans la sous
région ouest-africaine. Au titre de la résolution des conflits
armés en Afrique de l'ouest, la CEDEAO est intervenue pour
résoudre les crises de la Guinée, du Libéria, et de la
Sierra Léone.161(*) De même sur le volet de la lutte contre le
terrorisme, la CEDEAO et l'UE sont en partenariat pour encadrer et
maîtriser ce fléau.162(*) Fort de tous les efforts consentis par la CEDEAO
dans la paix et la sécurité de la sous-région, l'UE a
décidé de tenir avec la CEDEAO une rencontre au niveau
ministériel.163(*) Cette rencontre portait sur trois importantes
questions politiques à savoir : la prévention des conflits,
la situation sécuritaire dans la région; et le moratoire de la
CEDEAO sur l'importation des armes légères en Afrique
occidentale.164(*) Enfin
l'UE a pourvu la CEDEAO d'un fonds de 1.95 million Euros pour son
mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des
conflits.165(*)
Si la CEDEAO a une expérience enrichie sur le
traitement des questions relatives à la paix et à la
sécurité, il n'en est pas autant pour la CEEAC qui bien qu'elle
s'investit dans la concrétisation de la dimension politique n'a pas
encore atteint le niveau de la CEDEAO.
La CEAAC166(*) de son côté poursuit un mandat
récent sur la prévention des conflits et la gestion des crises
dans la sous-région d'Afrique centrale.167(*) Ainsi
« Lors de la
conférence de Malabo en 1999, les Chefs d'Etat ont confié
à la CEEAC la responsabilité de développer des
capacités de maintien de la paix, de la sécurité et de la
stabilité dans la région. »168(*) A cette fin, la CEEAC a
créé la COPAX (2001) qui comporte la Force Multinationale de
l'Afrique Centrale (FOMAC), le Conseil de Défense et de
Sécurité (CDS) et le Mécanisme d'Alerte Rapide de
l'Afrique Centrale (MARAC).169(*) En outre, la CEEAC se dote aussi de moyens
techniques pour mener la lutte anti-drogue et la lutte contre la
prolifération des armes légères ou de petits calibres en
Afrique centrale.170(*)
Contrairement à la CEDEAO, l'UE ne mène aucun dialogue politique
institutionnalisé avec la CEEAC. Cependant l'Union se tient au courant
de l'évolution de la situation politique dans toute la
sous-région de l'Afrique centrale et dans des pays instables de la
sous-région. L'Union prend parfois des positions communes sur ces pays
instables ou sur des faits critiques. Dans le cadre de l'intégration
sous-régionale, l'Union oeuvre par le biais d'un dialogue politique
soutenu à la stabilisation politique et à la
démocratisation de la sous-région.171(*) Si la CEEAC s'essaie dans la
mise en oeuvre des éléments de la dimension politique, qu'en
est-il alors des interventions de l'IGAD et de la SADC sur des questions ayant
trait à la dimension politique du partenariat ACP-UE ?
La SADC comme les autres institutions sous-régionales
africaines s'impliquent tant bien que mal dans l'application des dispositions
politiques des conventions de Lomé IV et de Cotonou. D'abord la SADC
entretient avec l'UE des dialogues politiques périodiques. Le premier
dialogue politique tenu entre les deux organisations a eu lieu en 1992 à
Berlin. Il est baptisé l'Initiative de Berlin et porte entre autres sur
le soutien européen à la paix, à la sécurité
et à la démocratie dans la région d'Afrique
australe.172(*) La SADC
a par la suite tenu avec l'UE plusieurs autres dialogues politiques sur la
sous-région et portant sur des questions touchant à la
démocratisation/au renforcement de la démocratie de/dans la
sous-région d'Afrique australe, à la protection des droits de
l'homme et surtout des minorités, à la bonne gouvernance,
à l'état de droit, à la prévention et à la
résolution des conflits de la sous-région. De plus la SADC et
l'UE veulent également élargir le dialogue politique entre eux
aux acteurs non étatiques de la sous-région d'Afrique
australe.173(*)
A niveau de l'IGAD, on observe presque la même
détermination dans la mise en oeuvre de la dimension politique. L'IGAD
étant composé de beaucoup d'Etats politiquement instables ou en
conflits armés, l'UE aide surtout l'IGAD sur le volet paix et
sécurité afin que cette dernière puisse contribuer soit
à la prévention des conflits armés soit au
rétablissement/maintien de la paix dans ses Etats membres souffrant de
rupture de la paix. A cette fin l'IGAD et l'UE entretiennent des dialogues
politiques ouverts et approfondis et ont signé un accord de partenariat
politique régional pour faire face aux crises armées de la Corne
de l'Afrique.174(*)
Après le tour des organisations internationales
africaines et de leur place/contribution dans la mise en oeuvre de la dimension
politique des conventions de Lomé IV et de Cotonou nous verrons comment
les Organisations régionales des Caraïbes et du Pacifique jouent
leur partition dans cette dynamique politique des relations ACP-UE ?
Le CARIFORUM est l'organisation régionale des
Caraïbes qui s'investit dans la coopération politique entre ses
Etats membres.175(*) Il
est créé en 1990, et a pour mission de mettre en place un
mécanisme permettant aux 15 États ACP des Caraïbes de
gérer la coopération régionale dans le cadre de la
convention de Lomé au titre du FED.176(*) Il est soutenu par l'Union Européenne qui
l'aide à traiter adéquatement les questions politiques telles que
le renforcement de la démocratie, les droits de l'homme,
l'égalité des genres, la sécurité, la
stabilité, la prévention des conflits, l'immigration, les
stupéfiants et l'intégration régionale.177(*) De plus le CARIFORUM est le
premier interlocuteur de l'UE en matière de dialogue politique de
coopération dans la région.178(*)
Pourtant le CARIFORUM n'est pas la seule institution
régionale des Caraïbes. Il y a aussi le CARICOM qui joue le
rôle d'axe d'intégration économique et a un niveau
d'intégration avancé dans les Caraïbes. Il est prévu
une fusion des secrétariats des deux institutions pour mieux
répondre aux attentes régionales des Caraïbes.179(*)
Par ailleurs, le CARICOM/CARIFORUM est encouragé
à poursuivre ses initiatives sur le plan politique, telles que la
surveillance électorale et les missions spéciales pour la
résolution de questions politiques, qui continueront à l'avenir
d'être soutenues par l'UE.180(*) En dehors des Organisations régionales des
Caraïbes, nous avons le Forum des îles du Pacifique qui constitue
l'Organisation sous-régionale ou régionale du Pacifique. Il
s'implique également tant bien que mal dans la concrétisation des
éléments de la dimension politique des conventions de Lomé
IV et de Cotonou.
De même que le CARIFORUM, le Forum des Îles du
Pacifique est en étroite coopération politique avec l'UE. Les
Etats des Îles du Pacifique ne se sont pas vite décidés
à créer une Organisation internationale régionale.
Heureusement la décision des dirigeants du Forum en octobre 2005
d'adopter un nouvel accord instituant le Forum des Îles du Pacifique
comme étant une organisation intergouvernementale conforme à la
législation internationale, offre une bonne occasion de renforcer le
dialogue entre l'UE et la région Pacifique afin de corriger les
défauts du dialogue post-Forum.181(*) En dehors du dialogue politique de l'UE avec cette
Organisation régionale, l'UE a un intérêt dans la
stabilité et la sécurité de la
région du Pacifique. Les événements survenus au Timor
Leste et dans les Îles Salomon montrent que la région est
menacée par l'instabilité sociale et par l'instabilité
politique. L'UE pour répondre à ces ruptures de la paix, a
envoyé une mission d'observation à l'occasion des
élections générales qui ont eu lieu aux Îles Fidji
en 2006.182(*) Il faut
noter que le dialogue politique que l'UE entretient avec chacun des
États ACP du Pacifique est limité. Par contre au niveau
régional, un large dialogue politique existe avec le Forum par le biais
dudit dialogue post-Forum qui suit traditionnellement immédiatement le
sommet annuel des dirigeants du Forum. L'Union est souvent
représentée par une délégation de la Commission
dans le Pacifique dans le cadre de la tenue de dialogues politiques. Quoique ce
canal ait facilité durant des années des discussions positives
entre l'UE et le Pacifique, le dialogue post-Forum ne laisse pas
transparaître la qualité des relations UE-Pacifique et ne suffit
pas pour justifier les relations bilatérales entre les deux
régions.183(*) En
effet, les deux parties ne se donnent pas le temps nécessaire et le
cadre approprié nécessaire pour conduire ces dialogues politiques
avec beaucoup d'intérêts et d'engagements réciproques.
Par ailleurs, l'article 96 de l'accord de Cotonou relatif aux
éléments essentiels a été appliqué à
l'occasion du coup d'État à Fidji en 2000. La coopération
de l'UE avec cet Etat a été reprise en 2003.184(*) Parallèlement, la
France et le Royaume-Uni, les deux États membres qui sont restés
engagés dans la région Pacifique, ont des
réunions/dialogues séparés avec la
délégation du Forum.185(*)
Toutefois, l'application des dispositions de la dimension
politique ne se limite pas aux seules organisations
régionales/sous-régionales des Etats ACP. Elle est aussi l'oeuvre
du Groupe ACP en tant qu'institution inter-régionale du Partenariat
ACP-UE (B).
B- Le Groupe ACP et son application de la dimension
politique
Le Groupe ACP est également impliqué dans la
mise en oeuvre de la dimension politique. Il initie des dialogues politiques
entre ses Etats membres et suit l'application des décisions issues de
ces dialogues. Le Conseil des ministres ACP a adopté, lors de sa
76ème session de décembre 2002 à Bruxelles, un
«cadre et (des) principes généraux du dialogue politique
intra-ACP» qui établit les grands
paramètres du dialogue politique entre les Etats ACP.186(*) Ce dialogue intra-ACP
constitue un prélude au dialogue ACP-UE et permet au Groupe ACP de mieux
se préparer et de mieux articuler ses positions dans le dialogue
ACP-UE.
De plus à l'aide du dialogue intra-ACP, le Groupe ACP
en collaboration avec les organisations régionales d'intégration
de ses Etats membres appréhendent les causes des crises armées,
et leur appliquent les dispositions relatives aux droits humains, à la
démocratie, à l'état de droit et à la bonne gestion
des affaires publiques prévues par les textes de Lomé IV et de
Cotonou.187(*) En outre,
le Groupe ACP s'attèle ensemble avec la Commission européenne,
les organisations régionales d'intégration des Etats ACP, les
acteurs non étatiques et d'autres acteurs à poursuivre la mise en
oeuvre des résolutions sur les Etats ACP connaissant des crises
politiques.188(*) Par
exemple, lors de la crise politique et armée au Timor-Leste, le Conseil
des ministres ACP a adopté une déclaration
à sa réunion de Port Moresby le 31 mai 2006. Cette
déclaration faisait ressortir la nécessité pour le Groupe
ACP d'user du dialogue politique pour résoudre les situations
conflictuelles auxquelles font face certains Etats ACP. Le Conseil des
ministres ACP a notamment demandé aux hautes autorités politiques
du Timor-Leste de résoudre la crise politique et a également
sollicité les appuis politiques et financiers du Groupe ACP et de l'UE
entre autres.189(*) Au
Fidji par exemple, le Conseil des ministres ACP, lors de sa
84ème session tenue à Khartoum, a également
fait une Déclaration sur la situation politique dans ce pays ACP. Il a
dans sa Déclaration condamné le changement inconstitutionnel et
anti-démocratique de pouvoir à la Primature fidjienne par
l'armée fidjienne. Il a en outre rappelé aux protagonistes son
attachement aux principes démocratiques et d'Etat de droit comme socles
de résolutions de crises, et a demandé à l'armée
fidjienne de tout faire pour rétablir l'ordre constitutionnel
rompu.190(*) Les
mêmes remarques sont formulées par le Conseil des ministres ACP
lors du coup d'état au Sao Tomé et Principe qui a conduit au
renversement du gouvernement du Président Fradique de Menezes.191(*)
Par ailleurs, à la 6ème
Assemblée Parlementaire Paritaire, le Président du Conseil des
ministres ACP, a affirmé que le Groupe ACP envisageait des mesures
concrètes pour d'une part promouvoir l'État de droit et la
démocratie dans les différentes régions du Groupe ACP et
d'autre part pour sanctionner les Etats ACP à l'intérieur
desquels les normes démocratiques étaient
bafouées.192(*)
S'agissant des acteurs non étatiques, le Groupe ACP
s'est fixé comme objectifs de les éclairer et de les suivre en ce
qui concerne leur partition dans l'application de la convention de
Cotonou.193(*)
Sur le registre des migrations Sud-Nord, le Groupe ACP a
adopté le 13 avril 2006, la Déclaration de
Bruxelles194(*). Cette
Déclaration traduit la volonté et l'implication du
Groupe ACP dans la résolution de la problématique des
migrations, conformément à l'article 13 de la Convention de
Cotonou sur les migrations.195(*)
Le Conseil des ministres ACP n'est pas le seul organe
politique du Groupe ACP à contribuer à l'enracinement des
éléments de la dimension politique dans l'espace ACP. Il est
aussi appuyé par les démarches politiques du Comité des
ambassadeurs. Ce dernier envoie des missions vers des Etats ACP, connaissant
des crises politiques et/ou militaires, comme en République
centrafricaine par exemple où il a fustigé le changement d'ordre
constitutionnel à la tête de l'Etat de Centrafrique. Le
Comité des Ambassadeurs ACP est aussi intervenu sur une autre situation
politiquement fragile telle que la crise politico-militaire togolaise. Sur
cette crise, le Comité des Ambassadeurs ACP a adopté une
Déclaration sur l'évolution de la situation dans ce pays ACP. Il
a aussi appuyé et encouragé les actions des organisations
africaines sous-régionale et régionale d'une part, et celles de
la Communauté internationale d'autre part en faveur du processus de
transition qui constitue un préalable à la stabilisation de la
situation socio-politique au Togo.196(*)
De plus, en ce qui concerne la participation des acteurs non
étatiques au dialogue politique prévu par les conventions de
Lomé IV et de Cotonou, le Comité des Ambassadeurs ACP, dans son
rapport au Conseil de Ministres ACP en mai 2003, a fait plusieurs
recommandations relatives à la participation des acteurs non
étatiques au dialogue politique. Le Comité des Ambassadeurs a
pour cela invité les acteurs non étatiques à s'organiser
au niveau national, régional et ACP et à contribuer au dialogue
entre eux.197(*) De
plus, le Comité des Ambassadeurs ACP a souhaité que les
contributions des acteurs non étatiques au partenariat ACP-UE soient
à titre consultatif et que celles des représentants des Etats ACP
et des organisations régionales ACP soient décisives et
décisionnelles.198(*)
En somme le Comité des ambassadeurs ACP promeut une
visibilité plus accrue du Groupe ACP sur la scène
internationale.199(*) Et
Grosso modo, le Groupe ACP reste convaincu que le dénouement de toutes
crises politiques est fondé sur des dialogues politiques larges
associant tous les protagonistes de la crise.200(*)
Il faut aussi remarquer que lorsqu'on parle du Groupe ACP, on
ne pense pas qu'à l'Organisation interrégionale qu'est le Groupe
ACP mais également aux Etats membres qui le composent. En effet, les
pays ACP s'investissent aussi chacun de son côté à la mise
en oeuvre de la dimension politique des relations ACP-UE.
On a pu ainsi noter un engagement des Chefs d'Etat ACP
à créer un Système d'alerte rapide ACP pour la
prévention des conflits.201(*)
Sur le volet des élections démocratiques, il
faut noter un engouement de beaucoup de pays ACP à marcher sur la voie
démocratique ou à chercher à se démocratiser. L'UE
aide alors ces Etats en leur envoyant par exemple des observateurs
européens pour superviser la qualité démocratiques des
élections. C'est ainsi que des membres du Parlement européen ont
été observateurs lors des élections parlementaires de 2001
aux Îles Salomon ou qu'une mission d'observation des élections
envoyée par l'UE a supervisé les élections du Fidji en
2006.202(*)
En outre sur la question des migrations, les chefs d'Etat et
de Gouvernement ACP ont, lors de leur 5ème Sommet à
Karthoum (Soudan), réitéré leur appel en direction de
leurs partenaires européens et internationaux afin qu'ils adoptent des
mesures appropriées pour traiter les migrations Sud-Nord, les questions
de racisme et de zénophobie. Les Chefs d'Etat ACP souhaitent
également que leurs partenaires précités contribuent
à institutionnaliser les aides envoyées par la diaspora aux Etats
ACP.203(*) Pour les pays
ACP, la migration de leurs ressortissants vers les Etats du Nord en
général et vers l'espace européen en particulier constitue
un appui au renforcement de la paix, de la sécurité et de la
stabilité de leurs Etats.204(*)
Les pays ACP ont aussi fait part à leurs partenaires
européens de leurs préoccupations sur les violations
récurrentes des droits humains (traitements inhumains en particulier)
des immigrants illégaux lors des rapatriements de ces derniers dans
leurs Etats d'origine.205(*)
En dehors des migrations, les Etats ACP s'arment
également d'instruments pour lutter contre la corruption corrolaire de
la bonne gestion des affaires publiques. En Centrafique par exemple, le
gouvernement prévoit la mise en place d'un mécanisme
anti-corruption dans lequel tous les ministres et dirigeants des entreprises
publiques doivent déclarer leurs biens avant et après leurs
entrées en fonction.206(*) Au Bénin également, le gouvernement du
Président Mathieu Kérékou avait installé une
Cellule de moralisation de la vie publique pour lutter contre la corruption
organisée par les fonctionnaires de l'Etat, les ministres et autres
directeurs d'entreprises publiques. Toutes ces initiatives de lutte contre la
corruption dans des pays ACP montrent l'engouement de ces derniers à
appliquer les dispositions juridiques des conventions de Lomé et de
Cotonou. En effet, beaucoup d'autres Etats ACP ont institué des cellules
ou des organes de lutte contre la corruption dans l'espace public de l'Etat.
Outre la lutte contre la corruption, les pays ACP s'adonnent
également à la pratique du dialogue politique. C'est le cas de la
république centrafricaine où le Premier Ministre parlant du
dialogue politique national a assuré les partenaires européens
qu' «il est incontournable et que [...] Le forum sera sans exclusive,
ouvert à toutes les couches de la population.»207(*)
D'autre part dans la Déclaration de Maputo208(*), les Chefs d'Etat et de
Gouvernement ont reconnu que la résolution des multiples menaces contre
la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité
passe par le dialogue politique national/international et par l'application
rigoureuse des règles du droit international. Ils se sont aussi
engagés à mettre sur pied des mécanismes internes de
consolidation de la paix. Les Chefs d'Etat et de Gouvernement ACP ont par
ailleurs invité leurs Etats respectifs à légiférer
«contre la fabrication des armes de destruction massive, et à en
criminaliser l'utilisation.», à punir/prévenir selon les
dispositions du droit international les graves crimes internationaux et
à conventionner les réparations dues aux victimes de ces
crimes.209(*) Les Etats
ACP ne s'en arrêtent pas à ces mesures allant dans la promotion/la
protection des droits de l'homme. Ainsi dans la Déclaration de
Libreville adoptée lors du Premier Sommet des Chefs d'Etat et de
Gouvernement ACP, les Chefs d'Etat ACP ont souligné leur attachement au
respect de la dignité humaine de leurs peuples, au respect des principes
démocratiques, de bonne gouvernance, d'Etat de droit, et des droits
fondamentaux.210(*)
Il faut par ailleurs noter qu'à l'exception de Tonga,
qui est pratiquement une monarchie absolue, tous les pays ACP du Pacifique sont
de véritables démocraties ou quasi démocraties, Les
développements politiques de ces dernières années ont en
effet montré une certaine instabilité ou tendance à
l'instabilité au niveau d'Etats du Pacifique.211(*) On observe des cas de
figures similaires en Afrique (Zimbabwe, Ethiopie/Erythrée, Somalie,
etc.) et dans les Caraïbes (Haïti).
Enfin en dehors des gouvernements des Etats ACP les
parlements des Etats ACP participent à l'effectivité de la
dimension politique à travers leur représentation dans
l'Assemblée Parlementaire Paritaire. Mais sur le plan national, les
parlements nationaux n'ont souvent pas été associés aux
consultations nationales relatives à l'application des
éléments de la dimension politique.212(*)
Après l'analyse des contributions des organisations
internationales des Etats ACP et du Groupe ACP avec l'appui de l'UE ou de
certains de ses Etats membres nous allons nous intéresser aux apports
des acteurs non étatiques et des acteurs locaux dans
l'effectivité de la dimension politique (§-2).
§-2 : La mise en oeuvre de la dimension
politique par les acteurs non étatiques et par les acteurs locaux
ACP
Le partenariat ACP-UE étant un partenariat fondé
sur la gouvernance concertée donc impliquant tous les acteurs possibles
au sein d'un Etat, l'implication des acteurs non étatiques
(A) et des acteurs locaux (B) à la
mise en oeuvre de la dimension politique n'est plus une surprise. Comment alors
chaque acteur s'investit-il dans l'application des dispositions de la dimension
politique.
A- Les Acteurs non étatiques ACP et
l'application de la dimension politique
Les acteurs non étatiques sont en vertu des conventions
de Cotonou reconnus comme étant des acteurs participant également
à la mise en oeuvre de la dimension politique. La reconnaissance de ce
rôle aux acteurs non étatiques a mis du temps pour être
accepté juridiquement dans les relations ACP-UE. En effet, au
départ, les organisations non étatiques étaient
marginalisées dans l'application de la dimension politique. Peu à
peu elles ont commencé par être associées aux
sous-éléments de la dimension politique.
Mais il se pose dans les conventions de Lomé IV et de
Cotonou un problème au niveau des modalités de participation de
ces acteurs. C'est que ces modalités pour la mise en oeuvre de la
dimension politique ne sont pas définies.213(*) Néanmoins des efforts
sont faits dans ce sens afin d'éviter l'arbitraire dans la conduite des
relations des partenaires ACP-UE avec ces acteurs non étatiques. Ainsi
les partenaires ACP-UE ont adopté le 25 février 2003 un document
conjoint relatif aux critères d'éligibilité des acteurs
non étatiques aux ressources du FED et partant à la participation
de ces acteurs au dialogue politique.214(*) De plus ces partenaires sont convenues
d'établir une procédure modèle d'invitation des
représentants des acteurs non étatiques aux réunions du
Conseil des ministres paritaire et de l'Assemblée parlementaire
paritaire.215(*)
Dans certains pays ACP on a très tôt noté
une volonté manifeste de leurs acteurs non étatiques de
s'impliquer efficacement dans les activités relevant de la dimension
politique. Au Cameroun par exemple, après les recommandations de
l'Atelier de Niamey216(*), on assiste enfin à l'instauration d'un cadre
durable de dialogue politique entre les acteurs non étatiques et les
autorités parlementaires aux fins de vulgarisation sur les dispositions
de la convention de Cotonou sur tout le territoire camerounais.217(*) Au Sénégal par
contre, les acteurs non étatiques ont su s'organiser pour exercer les
rôles qui leurs sont échus par les conventions de Lomé IV
et de Cotonou. Leurs acteurs non étatiques ont en effet
érigé un cadre institutionnel (la Plateforme des acteurs non
étatiques sénégalais) afin de structurer et d'optimiser
leur participation au dialogue politique avec les autorités publiques
sénégalaises d'une part et avec la Délégation de
l'UE au Sénégal d'autre part et de s'impliquer dans toutes
questions politiques que les conventions de Lomé IV et de Cotonou leur
reconnaissent.218(*) Une
implication beaucoup plus pratique et édifiante des acteurs non
étatiques dans l'application d'éléments de la dimension
politique est la participation sur invitation de l'UE des acteurs non
étatiques du nord et du sud Soudan au dialogue politique relatif
à la crise soudanaise.219(*)
En dehors du rôle joué par certains acteurs non
étatiques ACP au niveau du dialogue politique prévu dans la
dimension politique, d'autres acteurs non étatiques se sont
intéressés à la lutte contre la corruption et de fait
à la promotion de la bonne gestion des affaires publiques dans les Etats
ACP. Il s'agit d'acteurs non étatiques du Bénin tels que le
FONAC220(*), une ONG
locale qui s'occupe de la lutte contre la corruption. Cette dernière
fait un travail remarquable qui va dans la direction des instruments juridiques
de Lomé IV et de Cotonou. Il est en est de même de l'ONG
internationale Transparency International qui intervient aussi au Bénin
sur le combat contre la corruption et la malgouvernance. Un autre cas de
participation des acteurs non étatiques d'un pays ACP à la
dimension politique est le cas des acteurs non étatiques
guinéens. Les actions de ces derniers sont plus focalisées sur
les dysfonctionnements démocratiques du régime au pouvoir en
Guinée et sur la corruption des autorités publiques. 221(*)
Hormis le cadre des interventions d'acteurs non
étatiques à l'intérieur d'Etats ACP dont ils sont des
ressortissants, il existe une affirmation politique des acteurs non
étatiques sur une dimension beaucoup plus grande comme celle du Groupe
ACP. Il s'agit du Forum de la société civile ACP qui est une
plateforme d'acteurs non étatiques de l'Afrique, des Caraïbes et du
Pacifique. La participation de ces acteurs non étatiques au sein du
Forum obéissent à des critères d'éligibilité
définis par le Groupe ACP et son Secrétariat
général. Ces critères reposent surtout sur la bonne
gouvernance à l'intérieur des structures organisationnelles des
acteurs non étatiques.222(*) Par ailleurs les acteurs du Forum souhaitent
être reconnus comme une entité politique aux côtés
des partenaires étatiques/interétatiques ACP-UE. A l'issue du
2ème Forum sur la Société civile ACP en 2006,
les participants non étatiques ont décidé de s'impliquer
davantage dans la réalisation des éléments politiques
relevés par la dimension politique (droits de l'homme,
démocratie, et dialogue politique).223(*)
Enfin, il faut noter qu'au Bénin l'implication de la
société civile dans la gouvernance politique est née sous
le régime du Président Mathieu KEREKOU. Ce dernier avait
même créé un Minsitère chargé des Relations
avec les Institutions et la Société Civile. Cette tendance
à la gouvernance concertée avec des acteurs multiples est
maintenue par le Président Boni YAYI qui octroie aux acteurs de la
société civile des portefeuilles ministériels ne relvant
pas forcément du ministère qui s'occupe de la
société civile.
Si les acteurs non étatiques bien que reconnus comme
l'un des acteurs de la dimension politique restent encore, pour la
majorité d'entre eux, à la quête d'une reconnaissance
politique de la part d'acteurs étatiques et interétatiques avant
certainement de s'engager entièrement dans les possibilités
à eux offertes par les conventions de Lomé IV et de Cotonou,
qu'en est-il de la participation des autorités locales des Etats ACP
dans l'effectivité de la dimension politique ?
B- Les autorités locales ACP face à
l'application de la dimension politique : un rôle
marginal
Les autorités locales des Etats ACP constituées
essentiellement des collectivités locales telles que les
municipalités et dans une moindre mesure les chefs d'arrondissement ou
encore des chefs de village se retrouvent également invitées
comme acteurs auprès des autres acteurs de la dimension politique mise
en exergue par les textes de Lomé IV et de Cotonou. Mais qu'est ce que
ces nouveaux acteurs invités par la Convention de Cotonou pourront ou
apportent déjà à la matérialisation des rubriques
de la dimension politique ? La réponse à cette question
n'est pas encore très perceptible du moment où l'implication des
autorités locales au dialogue politique et aux autres
éléments de la dimension politique a précédé
leur préparation organisatinnelle et technique. Il est ainsi
démontré que les autorités locales ne trouvant pas
forcément par quel cadre visible intervenir sur les
éléments de la dimension politique se confinent souvent sous la
couverture des acteurs étatiques, ce qui est plus que déplorable
puisque cette démarche tue la visibilité politique des
collectivités locales ACP.224(*)
Pour rompre cette anomalie, les autorités locales ACP
se sont organisées entre elles pour se faire représenter
politiquement au sein des dialogues politiques ACP au même titre que les
acteurs étatiques, les acteurs non étatiques, les organisations
interétatiques du Groupe ACP et le Groupe ACP lui-même en tant
qu'institution politique. Elles ont alors créé en 2001 la
Plateforme des gouvernements locaux ACP (ACPLGP).
Mais bien avant l'arrivée de cette institution, la
convention de Lomé IV révisée en son annexe LXXX offrait
déjà aux acteurs locaux ACP issus de la décentralisation
la possibilité de participer aux dialogues politiques ayant trait
à leurs projets et programmes financés par le FED. De plus les
Etats ACP concernés et la Commission européenne doivent les
assister techniquement par la fourniture d'informations utiles dans
l'application de leurs programmes. 225(*)
Par ailleurs, on note également ici au sein des
conventions de Lomé IV et de Cotonou un déficit de conseils sur
les conditions d'identification et de choix des acteurs locaux pour les
consultations, ou dialogues politiques.226(*) En outre les délais impartis à
l'établissement du 9ème FED offrent peu de chance aux
autorités locales entre autres d'être associées aux
consultations avec la partie européenne essentiellement.227(*)
En somme, l'implication des autorités locales à
l'application et à l'enracinement des thèmes de la dimension
politique est encore en grande partie au stade théorique des bonnes
valeurs prêchées au sein des conventions de Lomé IV et de
Cotonou. Mais faut-il en rester là ? Que faut-il faire ? Car
même si la situation des acteurs locaux se pose avec acuité, les
situations des autres acteurs politiques mêmes si elles sont apparemment
meilleures revêtent aussi des lacunes. Il ressort donc de tous ces
questionnements la nécessité de dégager les faiblesses,
les obstacles de l'application de la dimension politique et de faire des
recommandations idoines pour rendre plus effective la mise en oeuvre de cette
riche dimension politique des conventions de Lomé IV (Chapitre
II).
CHAPITRE II : L'APPLICATION DE LA DIMENSION
POLITIQUE CONTENUE DANS LOMÉ IV ET COTONOU : FAIBLESSES, OBSTACLES
ET RECOMMENDATIONS
La mise en oeuvre des valeurs multiples de la dimension
politique par les acteurs multiples du partenariat ACP-UE quoiqu'effective par
endroit revêt des lacunes et de plus est confrontée à
divers obstacles qui minent l'efficacité des acteurs et sous-emploient
les nombreuses possibilités offertes par ces valeurs politiques
(Section 1).
Face à cette donne il est necessaire de faire des
propositions aux partenaires ACP-UE d'une part et d'autre part aux autres
acteurs associés au partenariat ACP-UE afin qu'eux tous s'investissent
à rendre les valeurs multiples de la dimension politique plus dynamique
et plus effective au regard du droit des relations ACP-UE (Section
2).
SECTION 1 : LES FAIBLESSES ET OBSTACLES LIEES A
L'APPLICATION DE LA DIMENSION POLITIQUE
Dans l'application de la dimension politique, on a
relevé à la fois des faiblesses internes au partenariat ACP-UE
(§- 1) et des obstacles externes qui minent
l'épanouissement du partenariat euro-ACP (§-
2).
§- 1 : Les faiblesses internes au
partenariat ACP-UE dans la mise en oeuvre de la dimension politique
L'étude des faiblesses internes au partenariat ACP-UE
nous amène à d'abord dégager les faiblesses liées
à la conduite des partenaires dans la mise en oeuvre de la
coopération politique ACP-UE (A) et ensuite à
faire ressortir les incohérences constatées dans l'application
des valeurs de la dimension politique (B).
A- Les faiblesses liées à la conduite
des partenaires dans la mise en oeuvre de la coopération politique
ACP-UE
L'étude de l'application de la dimension politique par
les partenaires ACP-UE fait ressortir des faiblesses multiples liées
à la conduite de ces partenaires. On a ainsi noté par exemple
à certains moments l'unilatéralisme et l'indifférence de
l'UE dans la conduite de ses relations politiques avec le Groupe ACP et les
Etats ACP. Ce constat est fait par les Etats ACP qui reprochent à l'UE
d'exercer au cours des dialogues politiques un droit d'initiative
unilatéral, de prendre par discrétion des mesures communes aux
partenaires ACP-UE, ou de créer de l'asymétrie dans leur
représentation dans les fora paritaires. 228(*)
On a aussi pu constaté que les européens
prédéterminent quelques fois les conditions de l'exercice du
partenariat politique au lieu de dégager ces conditions d'un dialogue
entre les acteurs reconnus. Ces attitudes du partenaire européen sont
contraires à l'esprit du partenariat ACP-UE qui selon les termes
utilisées dans les conventions de Lomé IV et de Cotonou est une
relation fondée au moins sur l'égalité juridique des
partenaires. Il faut pourtant noter que l'unilatéralisme de l'Union
Européenne s'explique par sa volonté de mieux préparer les
Parternaires ACP à la libéralisation des échanges
mondiaux, de mieux véhiculer ses valeurs communautaires, et de conduire
les Etats ACP vers un développement co-responsable.229(*)
De même la prise des sanctions prévues par les
conventions ACP-UE est parfois hâtive et viole ainsi l'étape des
consultations préalables à tout recours aux sanctions. En
réalité, le problème est que l'art.96 n'est pas souvent
utilisé pour prévenir les ruptures de l'ordre constitutionnel ou
les violations graves et massives des droits humains. Cet article est
régulièrement exploité quand la partie européenne
réagit aux graves violations des valeurs essentielles de la dimension
politique.
S'agissant du problème relatif à
l'asymétrie de représentation il est réel et les Chefs
d'Etat ACP ont fustigé cette attitude d'indifférence
manifestée par la partie européenne. En effet, lors des
réunions ministérielles ACP-UE, on relève la participation
quasi-absente des Ministres de l'UE.230(*)
Par ailleurs, au niveau du profil de gouvernance, la
Commission européenne n'offre pas aux Etats ACP concernés la
possibilité d'intervenir lors de l'élaboration de leur profil. Ce
n'est qu'après élaboration de leur profil par la Commission que
les Etats ACP sont informés et invités à participer non
pas à un dialogue modificateur du profil mais à un dialogue
conduisant l'Etat ACP à accepter d'appliquer le profil à lui
soumis.230(*)
En dehors des Etats (leurs gouvernements), « aucun
représentant du Parlement ou de la société civile ne
participe à l'élaboration de ce document qui aura pourtant de
grandes répercussions sur la coopération future entre l'UE et
l'Etat ACP. » 231(*) La gouvernance telle qu'elle est pratiquée
par les partenaires européens avec les partenaires ACP est en recul par
rapport à la gouvernance formulée dans les conventions de
Lomé IV et de Cotonou particulièrement.
On ne peut penser ou supposer que les européens
prétextent du manque d'expertises de leurs partenaires ACP en
matière de gouvernance ou d'autres valeurs politiques pour
décider unilatéralement de rédiger des
approches/stratégies de gouvernance. Car si les conventions
étudiées parlent d'une phase d'appropriation232(*) des éléments
de la dimension politique, il va de soi que les ACP en s'appropriant ces
valeurs pourront ensemble avec l'UE ou avec des Etats européens
définir leur profil particulier de gouvernance. Sur ce débat
d'expertise en matière de gouvernance et d'autres questions politiques,
« l'Union a tendance à privilégier ceux qui sont le
mieux professionnalisés et les plus occidentalisés, alors
même qu'ils ne sont parfois pas les plus représentatifs et qu'ils
constituent parfois l'émanation plus ou moins directe de services
étatiques non démocratiques.»233(*)
Au registre d'autres faiblesses dans la mise en oeuvre de la
dimension politique, certains auteurs ont relevé que les actions
communautaires sont réalisées de manière superficielle et
que des fonds de soutien à la gouvernance politique et aux droits de
l'Homme sont parfois investis dans des matériels
informatiques que dans des réformes des codes
juridiques.234(*)
De plus comparativement aux traitements de
conditionalités politiques appliqués aux acteurs ACP, «La
Communauté européenne n'a prévu en effet aucune clause de
cet ordre dans ses relations avec la Chine, l'ASEAN, les Etats-Unis et le
Canada. »235(*)
En outre, jusqu'aujourd'hui, aucun pays ACP n'a
demandé de consultations sur la pratique des valeurs
démocratiques au niveau des partenaires européens. Cette
situation entame la réciprocité qui devrait caractériser
le partenariat ACP-UE qui repose avant tout sur le droit international.
236(*)
S'agissant des Organisations de la société
civile surtout celles appartenant à l'environnement ACP, elles ne sont
pas systématiquement consultées dans tous les Etats ACP par les
gouvernements ou par l'Union européenne dans la fourniture de l'aide.
Par exemple, « Non-state actors in Benin were not consulted when this
aid was programmed: until the Cotonou Partnership Agreement was signed, no
specific arrangements were made for them to participate in a strategic dialogue
with the National Authorising Officer (NAO) and the European Commission
(EC). »237(*)
En clair, c'est à la marginalisation des acteurs non étatiques
dans la dimension politique qu'on assiste par endroits.238(*) Pour Bibiane Mabaye,
«le manque d'expérience et quelque fois la nature de certains
régimes, constituent autant de défis à la participation
active de la société civile.»239(*)
Par ailleurs, sur un plan beaucoup plus financier les
partenaires européens promettent aux partenaires ACP des aides
financières énormes si ces derniers acceptent d'appliquer le
profil de gouvernance établi par l'UE pour eux. Cette démarche
affaiblit également l'idée de partenariat prônée
dans les conventions de Lomé IV et de Cotonou. De plus elle
empêche les acteurs ACP de s'approprier les étapes conduisant
à une bonne gouvernance.240(*)
En dehors de ces faiblesses qui minent par endroits
l'application de la dimension politique du partenariat, on dénote
également des incohérences dans la mise en oeuvre des valeurs
promues par la dimension politique des relations ACP-UE
(B).
B- Les incohérences relevées dans la
mise en oeuvre de la dimension politique par
les deux partenaires
Dans l'application de la dimension politique on note un
certain nombre d'incohérences de la part des partenaires ACP-UE. On a
ainsi remarqué au niveau de mise en pratique de la gouvernance que cette
dernière présentée comme conditionnalité
n'obéit pas à des critères objectifs d'évaluation.
Ainsi l'appréciation positive ou négative de la gouvernance par
les européens au niveau des pays ACP est souvent à
géométrie variable et fonction des opportunités viables
qu'offrent ces pays ACP à la partie européenne. Il fût un
temps où le Togo et la Guinée ont bénéficié
d'une appréciation positive de leur gouvernance parce qu'eux deux
disposaient de ressources minières non négligeables.241(*) De même «while
serious human rights violations and lack of rule of law were observed in 2004
in Côte d'Ivoire almost at the same time as the Togo case, the former, as
noted above, was dropped without a decision to open consultations in the
Council in spite of the Commission proposal»242(*) Toujours dans le cadre de la
gouvernance « Le document de la Commission visant à expliquer
aux fonctionnaires la méthode afin de rédiger les profils entre
en contradiction partielle avec les différentes communications de la
même institution qui abordent le principe d'appropriation des
stratégies par les Etats ».243(*)
Une autre sorte d'incohérence dans la mise en oeuvre
des éléments de la dimension politique par l'UE et ses Etats
membres est que quelques fois ils prennent des sanctions à l'encontre de
pays ACP violant les éléments essentiels de la dimension
politique avant d'engager plus tard des consultations avec l'Etat
sanctionné et le Groupe ACP comme d'autres acteurs prévus par les
conventions de Lomé IV et de Cotonou.
En outre, on observe chez les partenaires européens une
sorte de traitement de deux poids deux mesures vis-à-vis des pays ACP et
des pays non-ACP. Ainsi pendant que l'UE et les Etats européens sont
très enclin à sanctionner les pays ACP qui font entorse aux
valeurs démocratiques mentionnées par les conventions de
Lomé IV et de Cotonou, ils appliquent une sanction verbale ou ne
sanctionnent pas les Etats d'Asie, d'Amérique latine, ou du pourtour
méditerranéen pour les mêmes violations commises ou
occasionnées.244(*)
Enfin, il existe également d'incohérence dans
la formulation des articles 96 et 97 des conventions de Cotonou en ce sens
qu'ils ne sont pas adéquatement formulés pour la question des
« mesures appropriées » qui reste floue et sujet
à tous les abus possibles de la part des partenaires
européens.245(*)
Après l'analyse des attitudes de l'UE
et de ses Etats membres sur l'exécution des éléments de la
dimension politique et la constatation des faiblesses et incohérences
qui en sont déduites, nous allons à présent nous focaliser
sur les obstacles externes à l'épanouissement de la dimension
politique du partenariat ACP-UE (§- 2).
§- 2 : Les obstacles externes à
l'application de la dimension politique du partenariat ACP-UE
La mise en oeuvre de la dimension politique des conventions de
Lomé IV et de Cotonou rencontre en dehors des faiblesses
inhérentes au système de partenariat ACP-UE, des obstacles
externes reposant sur l'hégémonie politique du système
onusien masquant la visibilité des relations politiques paritaires
(A) et sur la pesanteur politique de certaines puissances non
européennes sur l'application de la dimension politique
(B).
A- L'Hégémonie politique du
système onusien comme un obstacle à la visibilité des
relations politiques ACP-UE
L'hégémonie politique de l'ONU s'explique
notamment par le caractère universel de l'Organisation et par ses
interventions holistiques sur les questions d'ordre politique/juridique
relatives à la région ACP. En effet, pendant que l'ONU dispose
d'un droit d'initiative principal dans la mise en oeuvre des
éléments constitutifs de la dimension politique mise en avant par
les conventions de Lomé IV et de Cotonou, les acteurs de la
coopération ACP-UE dispose d'un droit d'initiative secondaire. On
assiste donc à une capacité d'intervention limitée des
actions politiques entreprises par l'UE et ses partenaires ACP dans la conduite
et la mise en oeuvre des grandes questions relatives à la
démocratie, la paix, la sécurité, et la jusitice
pénale internationale.
Il ne faut pas de même perdre de vue que selon le
Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, toute Organisation
régionale quelque soit sa région doit requérir un aval du
Conseil de Sécurité des Nations Unies pour toute opération
de maintien de la paix dans l'un des Etats de sa région. Cette
disposition constitue à coup sûr un obstacle même si elle
est mineure à la visibilité des relations politiques ACP-UE.
De plus, l'UE est dans un partenariat constructif avec l'ONU
ce qui lui permet de soutenir l'Organisation mondiale dans la
réalisation de ses objectifs politiques entre autres. Cette
démarche européenne auprès de l'ONU masque en bonne partie
la dynamique ACP-UE dans le domaine de la concrétisation et de la
visibilité des éléments de la dimension politique. Les cas
du Zimbabwe et du Kenya au cours de cette année 2008 sont très
édifiants. En effet, l'instabilité politique dans ces deux Etats
ACP n'a pas reçu des institutions politiques paritaires ACP-UE
l'engagement politique nécessaire pour apporter une résolution
aux crises politiques qui ont miné ces pays. Le Conseil des ministres
ACP-UE pouvait au regard des valeurs de paix et de sécurité de la
dimension politique commettre pour chacun des deux dossiers, un
représentant permanent paritaire qui devra jouer la facilitation
nécessaire et proposer des solutions idoines pour sortir de ces crises.
Mais hélas, l'ONU a vite fait de ravir la vedette à la
coopération ACP-UE dans le domaine de résolution des conflits
puisque l'UE est aussi partenaire de l'ONU246(*) au même moment qu'elle est partenaire avec le
Groupe ACP et les Etats ACP. Aussi devons nous rendre compte que la diplomatie
onusienne comparée à la diplomatie des partenaires ACP/UE sur
des questions politico-juridiques telles les droits de l'Homme, l'état
de droit, la gouvernance, la prévention et la résolution des
conflits, la lutte contre le terrorisme, la justice pénale
internationale a forcément un retentissement éloquent et une
bonne adhésion universelle.
Par ailleurs pendant que l'UE recourt aux sanctions pour
obliger les Etats ACP qui rompent avec les conditionnalités politiques
à revenir à la norme démocratique telle qu'elle est
prévue par les conventions de Lomé IV et de Cotonou, la Banque
mondiale elle (un organe du système des Nations Unies)
préfère recourir à des mesures positives d'incitation
à la démocratie depuis 1998 envers les pays en
développement.247(*)
Pourtant l'hégémonie politique de l'ONU par
rapport au traitement des valeurs de la dimension politique ne constitue pas le
seul obstacle auquel se trouve confronté les acteurs de la
coopération ACP-UE. La pesanteur politique de certaines puissances non
européennes sur l'application de la dimension politique en est un autre
(B).
B- La pesanteur politique de certaines puissances non
européennes sur l'application de la dimension politique
Les relations internationales contemporaines sont
animées par plusieurs acteurs internationaux tels que les Organisations
internationales, les ONG internationales et les Etats. Parmi ces derniers, il
existe des Etats jouissant de grande puissance ce qui leur permet d'influer sur
le traitement des questions politiques telles que celles prônées
par la dimension politique des conventions de Lomé IV et de Cotonou. Il
s'agit de la Chine, des Etats-Unis et de la Russie notamment, tous trois
étant des membres permaments du Conseil de Sécurité de
l'ONU.
Ces trois Etats puissants ont comme caractéristique
commune la propension à ne pas respecter intégralement le droit
international relatif essentiellement aux droits humains et la
démocratie. Or c'est à ce niveau que se retrouve tout le socle de
la réussite des relations ACP-UE. Cette attitude des Etats-Unis, de la
Chine, et de la Russie sur la scène internationale est un mauvais signal
pour certains Etats ACP ne souhaitant pas se soumettre aux exigences des
valeurs multiples de la dimension politique.
En outre, il faut remarquer que les politiques de
développement de la Chine et de la Russie ne mettent pas beaucoup
l'accent sur les critères démocratiques, et partant de
gouvernance et de droits de l'Homme tels que l'UE le fait déjà
avec les Etats ACP. Le cas des Etats-Unis est un cas particulier par rapport
aux cas de la Chine et de la Russie. En effet les Etats-Unis, bien qu'Etat
démocratique font souvent entorse aux normes du droit international
pénal et à certaines normes des droits humains non pas à
l'intérieur de leur pays mais plutôt auprès d'autres
acteurs internationaux. Ce comportement américain ne peut constituer
qu'un mauvais exemple pour les Etats ACP et le Groupe ACP comme pour d'autres
acteurs ACP engagés dans l'application de la dimension politique.
Sur cette triste réalité, la FIDH abonde dans le
même sens que nous. Elle avance que « ...malgré
l'illégalité reconnue par l'Assemblée paritaire ACP/UE des
accords « d'impunité »3, des Etats de la zone ACP continuent
de signer de tels accords avec les Etats-Unis visant à empêcher
toute remise à la CPI de citoyens américains. A ce jour, 24 pays
africains et 7 pays de la zone Caraïbes sont liés par ces
accords. »248(*)
Plus grave encore, cette attitude des Etats-Unis a
encouragé certains Etats ACP à ne pas se lier juridiquement
à l'institution de la Cour Pénale Internationale. Ainsi
vingt-cinq Etats ACP n'ont pas ratifié le statut de la CPI et n'ont pas
adopté la loi du statut de la CPI facilitant l'exécution du
principe de complémentarité et de coopération entre les
Etats et la CPI. 249(*)
La Chine quant à elle ne fait que ravir la vedette
à l'UE et aux Etats européens par sa démarche de
coopération internationale. Elle ne pose aucune conditionnalité
politique relative aux droits humains et à la démocratie ou
à la bonne gestion des affaires publiques. Elle utilise plutôt
« une diplomatie de chèques » évalué
en milliards et demande en retour que les Etats ACP et les acteurs ACP qui
collaborent avec elle de ne pas reconnaître la République de
Taïwan. Cette démarche chinoise attire bon nombre d'Etats du monde
notamment les Etats ACP qui sont pour certains peu respectueux des valeurs de
la dimension politique et qui ne souhaitent même pas les respecter un
temps soi peu. A voir de près,
les résultats du Sommet de Beijing ne sont pas sans
rapport avec la faible participation des Chefs d'États africains (17
contre 48 à Beijing) aux « Journées européennes sur
le développement », à Bruxelles, deux semaines plus tard. Du
concret a découlé du premier, comme par exemple l'obtention par
la Côte d'Ivoire de 3 milliards de francs CFA. Alors que les sommets
afro-européens se terminent le plus souvent par des effets d'annonce,
des promesses sans suite ou soumises à des conditionnalités
foulant aux pieds la souveraineté interne des
États. 250(*)
Toutes ces disharmonies constatées sur la scène
internationale et qui empêchent les acteurs étatiques,
interétatiques et non-étatiques ACP-UE de faire fonctionner
effectivement et efficacement les valeurs multiples de la dimension politique
ne peuvent pas rester sans des approches de solutions. C'est dans le but
d'optimiser l'application de la dimension politique prévue par les
conventions de Lomé IV et de Cotonou que des recommandations sont
formulées à l'endroit des acteurs multiples du partenariat ACP-UE
(Section 2).
SECTION 2 : LES RECOMMENDATIONS A L'ENDROIT DES
ACTEURS MULTIPLES DU PARTENARIAT ACP-UE POUR OPTIMISER L'APPLICATION DE LA
DIMENSION POLITIQUE PRÉVUE PAR LOMÉ IV ET COTONOU
Face aux faiblesses et aux obstacles constatés dans la
mise en oeuvre des conventions de Lomé IV et de Cotonou, il est plus que
nécessaire de faire des recommendations à l'endroit des acteurs
publics et privés européens impliqués dans la dimension
politique des relations ACP-UE (§- 1) d'une part et d'en
faire également au niveau des acteurs publics et privés ACP
impliqués dans la dimension politique des relations ACP-UE
(§- 2).
§- 1 : Les recommendations à
l'endroit des acteurs publics et privés européens
impliqués dans la dimension politique des relations ACP-UE.
Les recommandations pour une amélioration de
l'effectivité de la dimension politique vont à l'endroit des
acteurs publics européens (A) et à l'endroit des
acteurs privés européens (B) impliqués
dans la concrétisation de la dimension politique.
A- Les recommendations à l'endroit des acteurs
publics européens
Les acteurs publics européens sont constitués
notamment des Etats européens et de l'Union Européenne. On
pourrait normalement ajouter d'autres Organisations internationales
européennes à ces acteurs. Au regard de la pratique des acteurs
européens dans la mise en oeuvre des valeurs de la dimension politique
nous recommendons à l'Union Européenne et à ses Etats
membres d'appliquer objectivement les éléments essentiels et
fondamentaux des conventions de Lomé IV et de Cotonou afin de servir de
modèles pour leurs partenaires ACP.
L'UE et ses Etats membres devront désormais
éviter toute unilatéralité dans la mise en oeuvre de sa
coopération politique avec les Etats ACP et le Groupe ACP. Pour cela,
l'UE gagnerait en crédibilté à appliquer tout
élément de la dimension politique en s'appuyant sur l'esprit de
partenariat et de gouvernance concertée et équitable
défini dans les conventions de Lomé IV et de Cotonou. A cette
fin, l'UE doit fixer des critères d'appréciation objectifs et
cohérents en ce qui concerne toutes les violations relatives aux
éléments essentiels et fondamentaux.
Par ailleurs, pour donner plus d'efficacité à
ses relations extérieures avec les Etats ACP et le Groupe ACP, l'UE
devra encourager et inciter les autres grands acteurs internationaux que sont
les Etats-Unis, la Russie et la Chine et bien d'autres puissances
émergentes (Inde, Brésil), à ne pas privilégier,
dans leurs relations avec des Etats ACP, leurs coopérations
économiques et sécuritaires au détriment des valeurs
démocratiques garantes de la paix et de la stabilité
régionale et internationale.
Il faudra de même que l'UE et ses Etats membres oeuvrent
à une meilleure redynamisation et à la visibilté
internationale du Comité des Ambassadeurs ACP-UE afin que cette
institution paritaire intervienne davantage sur les questions relatives
à la prévention et à la résolution des conflits
armés qui minent certains Etats ACP et Etats européens
éventuellement. Ensuite l'UE et ses Etats membres ne doivent pas
focaliser toute leur énergie sur la signature des accords de partenariat
économique au détriment des dispositions d'ordre politique
régies par les conventions de Lomé IV et de Cotonou.
Concernant les acteurs non étatiques nationaux et
régionaux ACP, l'UE doit renforcer son appui à ces acteurs et les
aider à mieux s'impliquer dans la mise en oeuvre des thèmes
couverts par la dimension politique de manière objective aux
côtés des acteurs publics nationaux, régionaux et
auprès des institutions conjointes. L'UE doit aussi aider les acteurs
non étatiques issus de chaque sous-région ACP à asseoir
leurs plateformes représentatives et démocratiques.
L'UE doit également initier des programmes de formation
sur les thèmes relatifs à la gouvernance, à la
maîtrise des migrations sud-nord, à la lutte contre la corruption,
à la sécurité des parties ACP à l'endroit de tous
les acteurs multiples ACP (Etats ACP, Organisations régionales
africaines, caribéennes et du pacifique, le Groupe ACP, les acteurs non
étatiques de l'espace ACP).
En outre l'UE doit créer un fonds autonome hors FED
pour financer l'application des éléments de la dimension
politique au lieu de prélever chaque fois des Fonds
réservés pour le développement.
S'agissant des réponses aux violations d'un
élément de la dimension politique, l'UE doit rigoureusement
respecter l'esprit et les textes (procédures) des conventions de
Lomé IV et de Cotonou. En appliquant les critères
démocratiques et sécuritaires européens, les Etats
européens veilleront à ne pas pénaliser les populations
civiles des Etats qui violent lesdits critères. Les Etats
européens devraient plutôt sanctionner diplomatiquement et
économiquement les gouvernants responsables de ces violations. En
procédant de la sorte, la Partie européenne doit veiller à
ce que les Etats ACP maintiennent « le minimum de structures
administratives opérationnelles pour assister la population. A
défaut, la société civile, et surtout les ONG, devraient
servir d'appui pour exécuter les tâches de gestion et de
contrôle de l'utilisation de l'aide communautaire.»251(*)
En ce qui concerne les Organisations internationales
régionales/sous-régionales issues de chaque sous région
ACP, l'UE doit oeuvrer à leur renforcement institutionnel, humain et
financier accroître davantage ses soutiens financier et matériel.
Elle doit surtout porter une attention particulière et accompagner les
jeunes Organisations internationales des régions ACP. L'Union et ses
Etats membres pourront de même organiser avec leurs partenaires ACP des
rencontres périodiques pour réduire les incohérences qui
subsistent dans la lecture et l'application du volet politique des conventions
de Lomé IV et de Cotonou.
Par ailleurs, l'UE doit inciter ses partenaires ACP à
s'auto-évaluer, à s'auto-contrôler et à
vérifier si les objectifs que chaque acteur public ou chaque acteur
privé se sont fixés dans le cadre de l'application de la
dimension politique des conventions de Lomé IV et de Cotonou sont
réellement atteints.
Enfin, l'UE doit accroître davantage sa
visibilité politique et augmenter les périodes de dialogue
politique dans les régions du pacifique et des caraïbes comme elle
le fait si bien sur le continent africain.252(*)
L'Union doit aussi contrôler et maintenir la
cohérence entre plusieurs dialogues bilatéraux tenus par elle ou
par ses Etats membres avec des acteurs tiers. Elle doit également
vérifier la cohérence entre ses résolutions prises au sein
d'organisation internationale comme l'ONU et les dialogues politiques
fondés sur les droits de l'homme qu'elle tient. 253(*)
Hormis ces recommandations formulées à
l'endroit des acteurs publics européens, il est nécessaire que
des recommandations aillent également à l'endroit des acteurs non
étatiques européens associés à l'application des
valeurs de la dimension politique (B).
B- Les recommendations à l'endroit des acteurs
non étatiques européens
Les acteurs non étatiques européens que nous
pensons toucher dans cette partie concernent essentiellement les ONG
européennes, et des entreprises privées européennes en
occurrence.
Ces acteurs non étatiques européens
s'intéressant aux relations ACP-UE doivent s'investir davantage aux
côtés des Etats européens et de l'Union Européenne
dans la mise en oeuvre des éléments de la dimension politique
couverts par les conventions de Lomé IV et de Cotonou. Pour cela, ils
doivent réclamer leur participation à toute rencontre ACP-UE
comme le leur permet la convention de Cotonou en particulier.
De plus, il serait souhaitable que les acteurs non
étatiques européens établissent des partenariats sous
forme de plateforme conjointe avec les acteurs non étatiques appartenant
aux pays/sous-régions/régions ACP sur les différents
thèmes couverts par la dimension politique.
En outre, les acteurs non étatiques européens
doivent échanger leur savoir-faire avec leurs partenaires non
étatiques ACP en organisant par exemple des séminaires de
formation sur des thèmes de la dimension politique moins cernés
par ces derniers.
Enfin, les entreprises privées européennes et
les organisations syndicales européennes devront mieux s'investir sur
les plans national, régional, et international à l'application
des éléments de la dimension politique plus qu'elles ne le font
actuellement. Pour ce faire, elles pourront créer des Forums de
concertation périodiques sur des thèmes de la dimension politique
qui constituent également des enjeux ou des préoccupations pour
elles.
En dehors des recommandations faites aux acteurs publics et
privés européens, nous distinguons les recommendations à
l'endroit des acteurs publics et privés ACP impliqués dans la
dimension politique des relations ACP-UE (§- 2).
§- 2 : Les recommendations à
l'endroit des acteurs publics et privés ACP impliqués dans la
dimension politique des relations ACP-UE.
La recherche de l'effectivité de la dimension
politique nous conduit aussi à adresser des recommandations en direction
des acteurs publics ACP (A) d'une part et en direction des
acteurs privés ACP (B) d'autre part qui sont
associés à la mise en oeuvre des valeurs de la dimension
politique des conventions de Lomé IV et de Cotonou.
A- Les recommendations à l'endroit des acteurs
publics ACP impliqués dans la mise en oeuvre de la dimension
politique
Les acteurs publics ACP sont constitués des Etats ACP,
du Groupe ACP, des Organisations Régionales/Sous-Régionales de
l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Chacun de ses acteurs est
sensé chacun de son côté d'appliquer de bonne foi les
conventions de Lomé IV et de Cotonou de même que toutes les
résolutions juridiques prises par certains d'entre eux.
Ainsi, le Conseil des ministres ACP doit redynamiser la
contribution politique du Secrétariat du Groupe ACP dans la conduite du
dialogue politique et dans la mise en oeuvre des autres éléments
de la dimension politique contenue dans les conventions de Lomé IV et de
Cotonou.
Au niveau du Comité des Ambassadeurs ACP, il doit de
son côté jouer un rôle de premier plan dans la
prévention, la résolution des conflits, la consolidation de la
paix, la lutte contre le terrorisme, au sein des Etats du Groupe ACP.
S'agissant des Etats ACP, ils doivent éviter de
sacrifier les idéaux promus par la dimension politique des relations
ACP-UE dans leurs relations avec d'autres puissances étrangères.
Ils doivent plutôt s'approprier ces idéaux et les pratiquer dans
leurs rapports internationaux.
Par ailleurs, dans leurs rapports avec les Etats
européens ou avec l'UE, les Etats ACP doivent faire preuve
d'objectivité dans leurs appréciations face à la
necessité de sanctions des violations d'éléments de la
dimension politique perpétrées par un ou plusieurs Etats du
Groupe ACP.
En outre, les Etats ACP dans le cadre de la mise en oeuvre des
éléments constitutifs de la dimension politique doivent veiller
à associer et à former les divers acteurs non étatiques
nationaux. Ils doivent tenir compte pour cela des avis de ces acteurs non
étatiques dans les prises de décisions finales.
Au niveau des Organisations régionales de chaque
région/sous-région ACP, surtout celles du Pacifique, des
Caraîbes, de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique du Centre, elles doivent
s'approprier davantage, en théorie comme en pratique, les
éléments de la dimension politique définis par les
conventions de Lomé IV et de Cotonou. EIles devront pour cela
établir et maintenir un partenariat soutenu avec le Groupe ACP sur les
questions politiques relatives aux relations ACP-UE.
Enfin, les Organisations régionales appartenant
à l'environnement ACP doivent appuyer comme évaluer politiquement
et techniquement les Etats ACP dans la mise en oeuvre des
éléments de la dimension politique.
Si des recommandations sont faites aux acteurs publics ACP
pour qu'ils améliorent l'effectivité de la dimension politique,
qu'en est-il alors des recommandations à l'endroit des acteurs non
étatiques ACP impliqués dans l'application de la dimension
politique (B).
B- Les recommendations à l'endroit des acteurs
non étatiques ACP impliqués dans la mise en oeuvre de la
dimension politique
Les acteurs non étatiques ACP intervenant dans la mise
en oeuvre de la dimension politique sont composés des ONG nationales de
chaque Etat ACP, des ONG à envergure régionale /internationale de
l'espace ACP, des groupes syndicaux de l'espace ACP, et des entreprises
privées de l'espace ACP.
Comme recommandations à l'endroit des acteurs non
étatiques appartenant aux Etats et aux régions du Groupe ACP nous
les encourageons à se professionnaliser davantage sur les
différents thèmes couverts par la dimension politique soit en
recrutant des spécialistes de la coopération politique ACP-UE
soit en envoyant leur personnel actuel en formation de mise à niveau
dans des centres de formation rompues aux questions politiques du partenariat
ACP-UE.
De plus, les acteurs non étatiques des Etats ACP
doivent tous s'organiser en plateformes nationales et régionales
représentatives des populations civiles/secteur privé et de leurs
besoins en matière des valeurs multiples de la dimension politique
définie par Lomé IV et Cotonou.
En outre, les acteurs non étatiques des ACP doivent
participer pleinement à la concrétisation des élements
couverts par la dimension politique en effectuant des recherches approfondies
et en soumettant des propositions originales et objectives sur ces
éléments afin que les acteurs publics trouvent un
intérêt réel à leur implication dans la dimension
politique.
Enfin, les acteurs non étatiques des Etats ACP, par
souci de crédibilité, ne doivent pas se laisser
récupérer par les partis politiques ou les gouvernements de
toutes sortes que ces derniers soient démocrates ou non
démocrates. Ceci y va de leur survie en qualité d'acteurs non
étatiques apolitiques. A cette fin, ils doivent ensemble au sein de
leurs plateformes, instituer des indices de censure contre ces éventuels
abus.
CONCLUSION GENERALE
Les conventions de Lomé IV et de Cotonou ont servi
à promouvoir des valeurs démocratiques et des valeurs de paix et
de sécurité qui ont connu une maturation progressive de 1989
à nos jours. Ces conventions ont aussi conduit à une politisation
plus significative des relations entre d'une part l'ensemble (Union
Européenne, Etats européens, acteurs non étatiques
européens) et d'autre part l'ensemble (Groupe ACP, Etats ACP,
Organisations régionales des ACP, acteurs non étatiques ACP,
autorités locales ACP). Cette politisation qui repose sur une dimension
politique formée de valeurs multiples et d'acteurs multiples marquent
une rupture avec les anciennes conventions régissant les relations
ACP-UE, qui elles ne se harsardaient pas sur les thèmes politiques du
fait des exigences politiques qu'imposaient la guerre froide aux relations
internationales entre les blocs Ouest et Est.
L'Europe a, par sa politique étrangère
vis-à-vis des ACP, contribué ainsi à améliorer la
gouvernance politique et démocratique dans certains Etats ACP comme dans
beaucoup d'organisations régionales ACP. Elle s'est aussi beaucoup
investie pour la prévention et la résolution des conflits
armés qui surviennent au sein de certains Etats membres du Groupe
ACP.
Toutefois, il serait très utile que l'Union
européenne et ses Etats membres fassent davantage recours au dialogue
politique avec leurs partenaires ACP dans une dynamique de partenariat
équitable et non unilatéral. De plus les institutions conjointes
ACP-UE (notamment le Comité des Ambassadeurs ACP/UE), doivent s'investir
davantage dans l'application des divers éléments de la dimension
politique.
Il en est de même pour le Secrétariat
Général du Groupe ACP qui doit mieux s'impliquer diplomatiquement
auprès des Etats membres ACP et des Organisations internationales issues
des régions ACP, pour que ces derniers appliquent de manière
effective les éléments de la dimension politique.
Somme toute nous avons remarqué dans notre recherche
que le Comité des Ambassadeurs ACP-UE et le Secrétariat
Général du Groupe ACP et leurs actions manquent de
visibilité et de lisibilité sur la scène internationale.
Ces deux organes politiques devront être renforcés sur le plan
institutionnel.
Les Délégations de la Commission
européenne méritent les mêmes traitements que le
Secrétariat Général du Groupe ACP et doivent donc
être renforcées dans leurs contributions à la mise en
oeuvre des valeurs de la dimension politique.
Par ailleurs, l'implication des acteurs non étatiques
des deux parties au niveau national, régional et international reste
très partielle du fait du caractère très sensible des
thèmes politiques abordés. Aussi a-t-on trouvé que les
relations politiques ACP-UE doivent être mieux articulées, mieux
synchronisées et être mieux cohérentes de manière
à éviter des hésitations dans les interventions politiques
des différentes institutions conjointes ACP-UE, des Organisations
internationales issues des Etats ACP ou d'Etats européens.
Il faut noter que le nombre d'acteurs associés et le
nombre de thèmes couverts par la dimension politique sont si importants
et hétérogènes que l'étape de sa mise en oeuvre
reste complexe et épuisant. Cependant, cette gouvernance formée
d'acteurs multiples et de valeurs multiples a l'avantage d'une part d'inclure
l'ensemble des acteurs politiques ACP et européens et d'autre part de
contribuer à la stabilité politique, à l'enracinement de
la démocratie chez certains Etats ACP ou à la
démocratisation chez d'autres Etats ACP.
Pour les Etats ACP confrontés à des conflits
armés, l'UE et ses Etats membres essaient par coopération avec
l'ONU ou avec certaines organisations régionales de créer et
d'installer des missions de maintien de la paix et de la sécurité
internationale sur les territoires de ces Etats afin de ramener la paix et la
sécurité à l'intérieur de ces territoires.
Cette contribution européenne à
l'internationalisation de la démocratie, des droits fondamentaux, de la
sécurité, et de la gouvernance ne se limite pas qu'à leurs
partenaires ACP mais s'étend également à des degrés
divers à d'autres partenaires de puissances variées telles que la
région méditerranéenne, l'Amérique Latine, les
Etats-Unis, la Russie, la Chine, etc.
Toutefois, certaines grandes puissances du monde constituent
de par leurs moyens financiers et politiques des obstacles de taille pour
l'effectivité des différentes valeurs de la dimension politique
des relations ACP-UE.
Annexe I :
LISTE DES ETATS ACP SIGNATAIRES DE LA CONVENTION DE
COTONOU
Etats d'Afrique (48)
Angola
|
Guinée
|
République Centrafricaine
|
Bénin
|
Guinée Bissau
|
Rwanda
|
Botswana
|
Guinée Equatoriale
|
Sâo Tomé et Principe
|
Burkina Faso
|
Kenya
|
Sénégal
|
Burundi
|
Lesotho
|
Seychelles
|
Cameroun
|
Libéria
|
Sierra Leone
|
Cap Vert
|
Madagascar
|
Somalie
|
Comores
|
Malawi
|
Soudan
|
Congo
|
Mali
|
Swaziland
|
Côte d'Ivoire
|
Maurice
|
Tanzanie
|
Djibouti
|
Mauritanie
|
Tchad
|
Erythrée
|
Mozambique
|
Togo
|
Ethiopie
|
Namibie
|
Zaïre
|
Gabon
|
Niger
|
Zambie
|
Gambie
|
Nigéria
|
Zimbabwe
|
Ghana
|
Ouganda
|
Afrique du Sud
|
Etats des Caraïbes (15)
Antigua et Barbuda
|
Grenade
|
St Christophe et Nevis
|
Bahamas
|
Guyana
|
St Lucie
|
Barbade
|
Haïti
|
St Vincent et les Grenadines
|
Bélize
|
Jamaïque
|
Surinam
|
Dominique
|
République Dominicaine
|
Trinité et Tobago
|
Etats du Pacifique (15)
Fidji
|
Samoa Occidentales
|
Tuvalu
|
Kiribati
|
Salomon
|
Vunuatu
|
Papouasie-Nouvelle Guinée
|
Tonga
|
Iles Cook
|
Iles Marshall
|
Micronésie
|
Nauru
|
Niue
|
Palau
|
Timor Leste
|
Annexe II :
LISTE DES ETATS ACP SIGNATAIRES DE LA CONVENTION DE LOME
IV
Etats d'Afrique (48)
Angola
|
Guinée
|
République Centrafricaine
|
Bénin
|
Guinée Bissau
|
Rwanda
|
Botswana
|
Guinée Equatoriale
|
Sâo Tomé et Principe
|
Burkina Faso
|
Kenya
|
Sénégal
|
Burundi
|
Lesotho
|
Seychelles
|
Cameroun
|
Libéria
|
Sierra Leone
|
Cap Vert
|
Madagascar
|
|
Comores
|
Malawi
|
Soudan
|
Congo
|
Mali
|
Swaziland
|
Côte d'Ivoire
|
Maurice
|
Tanzanie
|
Djibouti
|
Mauritanie
|
Tchad
|
Erythrée
|
Mozambique
|
Togo
|
Ethiopie
|
Namibie
|
Zaïre
|
Gabon
|
Niger
|
Zambie
|
Gambie
|
Nigéria
|
Zimbabwe
|
Ghana
|
Ouganda
|
|
Etats des Caraïbes (15)
Antigua et Barbuda
|
Grenade
|
St Christophe et Nevis
|
Bahamas
|
Guyana
|
St Lucie
|
Barbade
|
Haïti
|
St Vincent et les Grenadines
|
Bélize
|
Jamaïque
|
Surinam
|
Dominique
|
République Dominicaine
|
Trinité et Tobago
|
Etats du Pacifique (15)
Fidji
|
Samoa Occidentales
|
Tuvalu
|
Kiribati
|
|
Vunuatu
|
Papouasie-Nouvelle Guinée
|
Tonga
|
|
|
|
|
BIBLIOGRAPHIE
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- Danielle Perrot, Les relations ACP-UE après le
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TABLE DES MATIERES
pages
REMERCIEMENTS....................................................................................2
RESUME DU
MEMOIRE.............................................................................4
SIGLES ET
ABBREVIATIONS.....................................................................5
SOMMAIRE .............................................................................................6
INTRODUCTION
GENERALE.....................................................................7
PREMIERE PARTIE : LES VALEURS MULTIPLES ET LES
ACTEURS MULTIPLES DE LA DIMENSION POLITIQUE AU REGARD DES CONVENTIONS DE
LOMÉ IV ET DE COTONOU
.................................................................11
CHAPITRE I : L'EVOLUTION GRADUELLE DES VALEURS
MULTIPLES DE
LA DIMENSION
POLITIQUE......................................................................11
SECTION 1 : LES VALEURS CARDINALES DE LA
DIMENSION POLITIQUE.........................11
§- 1 : Les valeurs essentielles de la
dimension politique........................................12
A- Le dialogue politique et ses
composantes.........................................................12
B- La promotion et la protection des droits de
l'homme ...............................................14
C- La promotion des principes démocratiques et de
l'état de
droit................................16
§- 2 : Les valeurs fondamentales de la
dimension politique.....................................17
A- La bonne gestion des affaires
publiques..........................................................17
B- La lutte contre la corruption : Le corollaire de
la bonne gouvernance....................... 18
C- Les autres éléments de l'environnement
politique...............................................................20
SECTION 2 : LES VALEURS RELATIVES À LA
PAIX ET À LA
SÉCURITÉ......................................21
§- 1 : Les valeurs attachées à
la sauvegarde de la paix et de la
justice...............................21
A- La consolidation de la paix et la prévention des
conflits
armés..........................................21
B- La résolution des situations conflictuelles et
post-conflictuelles.........................................23
C- La référence à la Cour
Pénale Internationale : La fin de
l'impunité ?.................................24
§- 2 : Les valeurs attachées à
la sécurité des
partenaires....................................................25
A- La lutte contre les armes de destructions massives et
leurs vecteurs...................................25
pages
B- La lutte contre le terrorisme et la prévention
des activités des
mercenaires.....................27
C- La maîtrise des migrations
Sud-Nord................................................................................28
CHAPITRE II : LES ACTEURS MULTIPLES DE LA
DIMENSION POLITIQUE
DANS LOMÉ IV ET
COTONOU.......................................................................................30
SECTION 1 : LES INSTITUTIONS POLITIQUES
PARITAIRES......................................................30
§- 1 : Le Conseil des ministres et le
Comité des ambassadeurs ACP-UE.........................30
A- Le Conseil des ministres
ACP-UE.....................................................................................31
B- Le Comité des Ambassadeurs
ACP-UE.............................................................................32
§- 2 : L'Assemblée Parlementaire
Paritaire........................................................................33
SECTION 2 : LES AUTRES ACTEURS INTERVENANT DANS
LA DIMENSION POLITIQUE.............35
§- 1 : Le Groupe ACP et les organisations
régionales de ses Etats membres...................36
A- Les organisations régionales d'Etats
ACP..........................................................................36
B- Le Groupe ACP comme organisation
interrégionale..........................................................37
§- 2 : Les acteurs non étatiques et
les autorités locales
décentralisées..............................38
A- Les acteurs non
étatiques....................................................................................................38
B- Les autorités locales
décentralisées des Etats
ACP.............................................................40
DEUXIEME PARTIE : L'EFFECTIVITE DE LA DIMENSION
POLITIQUE MENTIONNÉE PAR LES CONVENTIONS DE LOMÉ IV ET DE
COTONOU..............................................................................................42
CHAPITRE I : LA MISE EN OEUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES INSTITUTIONS POLITIQUES PARITAIRES ET PAR LES AUTRES ACTEURS
RECONNUS PAR LA DIMENSION
POLITIQUE ..........................................................42
SECTION 1 : LA MISE EN oeUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES INSTITUTIONS POLITIQUES
PARITAIRES.........................................................................................................42
§- 1 : La mise en oeuvre de la dimension
politique par le Conseil des ministres ACP/UE et par le Comité des
Ambassadeurs
ACP/UE.....................................................................43
A- Les apports substantiels du Conseil des ministres ACP/UE
à l'application de la dimension
politique...................................................................................................................................43
B- Les apports accessoires du Comité des
Ambassadeurs ACP/UE à l'effectivité de la dimension
politique.................................................................................................................47
pages
§- 2 : L'Assemblée Parlementaire
Paritaire et son application de la
dimension
politique.............................................................................................................48
SECTION 2 : LA MISE EN oeUVRE DE LA DIMENSION
POLITIQUE PAR LES AUTRES ACTEURS DU PARTENARIAT
ACP-UE........................................................................................................52
§- 1 : La mise en oeuvre de la dimension
politique par le Groupe ACP et par
les Organisations interétatiques d'Etats ACP en
partenariat avec l'UE et
ses Etats
membres...............................................................................................................52
A- Les Organisations interétatiques d'Etats ACP et
leur application
de la dimension
politique......................................................................................................52
B- Le Groupe ACP et son application de la dimension
politique.........................................58
§-2 : La mise en oeuvre de la dimension
politique par les acteurs non étatiques
et
locaux................................................................................................................................64
A- Les Organisations non-étatiques et l'application
de la dimension politique....................64
B- Les autorités locales ACP et l'application de la
dimension politique : un rôle marginal.67
CHAPITRE II : L'APPLICATION DE LA DIMENSION
POLITIQUE CRÉEE
PAR LOMÉ IV ET COTONOU : FAIBLESSES, OBSTACLES
ET
RECOMMANDATIONS....................................................................................................68
SECTION 1 : LES FAIBLESSES ET OBSTACLES LIEES A
L'APPLICATION DE LA DIMENSION
POLITIQUE.............................................................................................................................69
§- 1 : Les faiblesses internes au duo ACP-UE
dans l'application de la dimension
politique................................................................................................................................69
A- Les faiblesses liées à la conduite des
Parties dans l'application
de la coopération
politique....................................................................................................69
B- Les incohérences relevées dans la mise en
oeuvre de la dimension politique
par les
Parties........................................................................................................................72
§- 2 : Les obstacles externes à
l'application de la dimension politique par les partenaires
ACP-UE................................................................................................................................74
A- L'Hégémonie politique de l'ONU : un
obstacle à la visibilité des relations politiques
ACP-UE.................................................................................................................................74
B- La pesanteur politique de puissances non
européennes sur l'exercice de
la dimension
politique............................................................................................................76
pages
SECTION 2 : LES RECOMMANDATIONS A L'ENDROIT DES
ACTEURS DU PARTENARIAT ACP-UE POUR OPTIMISER L'APPLICATION DE LA DIMENSION
POLITIQUE PRÉVUE PAR LOMÉ IV ET
COTONOU................................................................................................................................77
§- 1 : Les recommandations à
l'endroit des acteurs publics et privés européens
impliqués dans la dimension politique des relations
ACP-UE...........................................................78
A- Les recommandations à l'endroit des acteurs
publics
européens......................................78
B- Les recommandations à l'endroit des acteurs non
étatiques
européens.............................80
§- 2 : Les recommandations à
l'endroit des acteurs publics et privés ACP impliqués dans la
dimension politique des relations
ACP-UE.....................................................................81
A- Les recommandations à l'endroit des acteurs
publics
ACP................................................81
B- Les recommandations à l'endroit des acteurs non
étatiques
ACP.......................................83
CONCLUSION
GENERALE................................................................................................84
ANNEXE I
..............................................................................................................................86
ANNEXE
II..............................................................................................................................87
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................88
TABLE DES
MATIERES......................................................................................................96
* 1La dénomination
ancienne utilisée dans les conventions précédentes
à la Convention de Cotonou est: Communauté Economique
Européenne (CEE). Dans ce mémoire, nous nous bornerons à
utiliser le terme « Union Européenne (UE) » pour
signifier la CEE comme l'UE.
* 2 USAID : United
States Agency for International Development
* 3 JICA : Japan
International Cooperation Agency
* 4 ACDI : Agence
Canadienne pour le Développement International
* 5 Avant l'adhésion
de la Grande-Bretagne au sein de l'UE (ancienne CEE) en 1973, les termes
employés étaient d'abord « Association des Pays et
Territoires d'outre-mer » (PTOM) pour la période 1957-1963 et
après l'institution des « Etats africains et malgache
associés » (EAMA) pour la période 1963-1973. Mais le
Groupe ACP n'est juridiquement effectif qu'en 1975 avec la convention de
Georgetown.
* 6 Voir les conventions de
Lomé I, II, III, IV, IV bis, et de Cotonou.
* 7 Cf. le site du
Secrétariat du Groupe ACP :
http://www.acpsec.org/fr/acp_states.htm
, (consulté le 09 décembre 2007).
* 8 Cf. art. 5 de la
Convention de Lomé IV.
* 9 La Convention de Cotonou
et la Convention de Cotonou révisé.
* 10 Cf. art. 8 et 9 de
Cotonou et de Cotonou révisé.
* 11 Cf. art. 5, §1 de
Lomé IV révisé.
* 12 Cf. art. 8 de la
Convention de Cotonou. Mais en réalité, le dialogue politique
n'est pas juridiquement rangé parmi les éléments
essentiels de la convention de Cotonou. Pourtant il porte en grande partie sur
des questions relatives aux éléments essentiels de la Convention
de Cotonou. Il constitue surtout une valeur transversale que j'ai jugée
classer parmi les valeurs essentielles.
* 13 Cf. art. 9 de la
Convention de Cotonou
* 14 Les
conditionnalités politiques sont des conditions démocratiques
imposées aux Etats tiers ACP et qu'ils doivent respecter pour continuer
à bénéficier de l'aide européenne. Par contre le
dialogue politique implique activement les deux parties sur diverses questions
soulevées par la Convention de Cotonou.
* 15 Cf. Accord portant
modification de la Quatrième Convention ACP-CE de Lomé
signé à Maurice le 4 novembre 1995,
http://www.delbfa.ec.europa.eu/fr/kiosque/documents_de_reference/accord_lome_4_rev.pdf,
(consulté le 12 décembre 2007).
* 16 Cf. art. 30, §3 de
la Convention de Lomé IV révisée.
* 17 Cf. art. 8, §2 de
la Convention de Cotonou.
* 18 Cf. art. 8, § 2 de
la Convention de Cotonou révisée.
* 19 Cf. art. 8, § 6 de
la Convention de Cotonou.
* 20 Cf. art. 8, § 6 de
la Convention de Cotonou révisée.
* 21 Cf. l'art. 5 de la
Convention de Lomé IV.
* 22 Y compris les
discriminations à l'égard des étudiants, des travailleurs
migrants, et autres ressortissants étrangers se trouvant
légalement sur le territoire d'une des Parties contractantes.
* 23 Idem
* 24 Annexe IV de la
convention de Lomé IV.
* 25 Idem
* 26 Cf. l'art. 5, §1
de la Convention de Lomé IV révisée.
* 27 Cf. l'art. 5, §3
des Conventions de Lomé IV.
* 28 Cf. l'art. 8, §2
des Conventions de Cotonou
* 29 Cf. les arts. 8,
§4 des Conventions de Cotonou
* 30 Cf. art.5 de la
Convention de Lomé IV révisée et art.9§2 des
Conventions de Cotonou
* 31 Cf. art. 9, § 2 de
la Convention de Cotonou
* 32 Cf. art.
9, §2 de la Convention de Cotonou
* 33 Cf. art. 224m de la
Convention de Lomé IV bis
* 34 Maxime MONTAGNER,
« Le concept de gouvernance dans les discours de la Commission
européenne: Quel apport européen aux débats internationaux
sur la gouvernance dans les politiques de développement? »,
http://www.institut-gouvernance.org/fr/analyse/fiche-analyse-256.html,
(Consulté le 14 décembre 2007).
* 35 Cf. art. 9, des
Conventions de Cotonou
* 36 Roland Sourd,
« L'Union et l'Afrique sub-saharienne : quel
partenariat ? », in Occasional Paper N°58, p.30, mai 2005,
Institut d'Etudes de Sécurité de l'Union Européenne,
http://www.iss.europa.eu/uploads/media/occ58_01.pdf
(Consulté le 14 décembre 2007).
* 37 Cf. art.97, §1 des
Conventions de Cotonou
* 38 Cf. art.97, §2 des
Conventions de Cotonou
* 39 Cf. art.97, §3 des
Conventions de Cotonou
* 40 Cf. Préambule,
§3 de la Convention de Lomé IV révisé.
* 41 Cf. art.11, §1 des
conventions de Cotonou.
* 42 Cf. art.11, §2 des
conventions de Cotonou.
* 43 Cf. art.11, §3 des
conventions de Cotonou.
* 44 Cf. art.11, §1,
§2 des conventions de Cotonou
* 45 Cf. art.11, §3 des
conventions de Cotonou.
* 46 Cf. art.11, §4 des
conventions de Cotonou.
* 47 Cf. art.11, §5 des
conventions de Cotonou.
* 48 Cf. art. 26(a) des
conventions de Cotonou.
* 49 Cf. art. 26(d) des
conventions de Cotonou.
* 50 Art.11b, §1, de la
convention de Cotonou révisée
* 51 Idem
* 52 Art.11b, §2, de la
convention de Cotonou révisée
* 53 Art.11b, §3, de la
convention de Cotonou révisée.
* 54 Art.11b, §2, de la
convention de Cotonou révisée.
* 55 Art.11b, §4, de la
convention de Cotonou révisée.
* 56 Idem
* 57 Art.11b, §5, de la
convention de Cotonou révisée.
* 58 Art.11b, §6, de la
convention de Cotonou révisée.
* 59 Art.11b, §2 de la
convention de Cotonou révisée.
* 60 Art.11a, de la
convention de Cotonou révisée.
* 61 Art.11, 3a, de la
convention de Cotonou révisée.
* 62 Art.5, §2, des
conventions de Lomé IV.
* 63 Art. 13, §1 des
conventions de Cotonou.
* 64 Art. 13, §3 des
conventions de Cotonou.
* 65 Art. 13, §4 des
conventions de Cotonou.
* 66 Idem
* 67 Annexe V, § 3 de
la convention de Cotonou.
* 68 Annexe V, § 4 de
la convention de Cotonou.
* 69 Art. 13, §5 des
conventions de Cotonou.
* 70 Idem
* 71 Idem
* 72 Idem
* 73 A partir de la
convention de Lomé IV révisée, le terme de
« Conseil des Communautés européennes » est
substitué par le terme de « Conseil de l'Union
européenne », cf. A.1) de la convention de Lomé IV
révisée.
* 74 Art.15, § 1, de la
convention de Cotonou
* 75 Idem
* 76 Art. 30, §3 de la
convention de Lomé IV révisée.
* 77 Idem
* 78 Art. 15 ; § 3
des conventions de Cotonou.
* 79 Art. 15, §3 des
conventions de Cotonou
* 80 Idem
* 81 Idem
* 82 Art.15, §3 des
conventions de Cotonou.
* 83 Art. 15, §4, des
conventions de Cotonou.
* 84 Art. 16, §1, des
conventions de Cotonou.
* 85 Art.31, §2 des
conventions de Lomé IV et art.16, §2, des conventions de
Cotonou.
* 86 Art.16, §2, des
conventions de Cotonou.
* 87 Art. 16, §3 des
conventions de Cotonou.
* 88 Art. 32, de la
convention de Lomé IV.
* 89 Art. 32, §1 de la
convention de Lomé IV révisée et art. 17, §1, de la
convention de Cotonou.
* 90 Idem
* 91 Idem
* 92 Art. 32, §2, a) de
la convention de Lomé IV.
* 93 Art. 17, §3 de la
convention de Cotonou.
* 94 Idem
* 95 Idem
* 96 Art. 17, §4 de la
convention de Cotonou.
* 97 Art. 156, § 1, de
la convention de Lomé IV.
* 98 Art. 8, § 7, de la
convention de Cotonou.
* 99 Art. 30, § 1-f, de
la convention de Cotonou.
* 100 Art. 30, § 3, de
la convention de Cotonou.
* 101 Cuba a
été admis dans le groupe des pays ACP en 2000. cf.
http://ec.europa.eu/development/body/publications/courier/courier185/fr/fr_cover_3.pdf,
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* 102 Art. 8, §7, de
la convention de Cotonou.
* 103 Bibiane Mabaye,
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Cotonou en Afrique de l'ouest », Le Courrier ACP-UE n°199,
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http://ec.europa.eu/development/body/publications/courier/courier199/fr/fr_024_ni.pdf,
(Consulté le 12 mars 2008).
* 104 Art. 6, § 2, de
la convention de Cotonou.
* 105 Art. 6, 1, b) de la
convention de Cotonou.
* 106 Art. 10 des
conventions de Cotonou.
* 107 Déclaration
X : Déclaration de la Communauté relative aux articles 4 et
58, paragraphe 2, de l'accord de Cotonou.
* 108 Art. 12 bis de la
convention de Lomé IV.
* 109 Newsletter N°2 -
avril 2006,
http://www.acplgp.net.,
(Consulté le 15 Mars 2008).
* 110 Art. 58, § 2, e)
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* 111 Assemblée
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* 113 Idem
* 114 Cf.
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incidences sur le développement des pays francophones ACP. Rapport
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française de l'APF.
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* 115 Info brief,
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consultations ACP-CE sur la Guinée Bissau ont été
précédées par une réunion spéciale
d'Ambassadeurs ACP durant laquelle les Ambassadeurs ACP ont
réitéré leur condamnation du coup d'état du 14
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Guinée-Bissau de reconstituer rapidement un système d'ordre
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Etats suivants : Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale,
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et Sao Tomé et Principe. Tandis que la CEMAC est composé des
Etats : Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale,
République du Congo, Tchad. La CEMAC s'occupe davantage de
l'intégration économique et commerciale de ses Etats membres et
la CEEAC s'occupe de la coopération politique entre ses Etats
membres.
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été consultés quand cette aide a été
programmée : jusqu'à ce que l'accord de partenariat de Cotonou
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[Traduction personnelle : «Tandis que de sérieuses violations
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étaient observés en 2004 en Côte d'Ivoire ceci presqu'au
même moment au Togo, le cas ivoirien était mis en veille sans une
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