Selon le troisième Recensement Général
de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H3) de 2002, la population de Cobly est
de 46.660 habitants avec un taux d'accroissement de 2,8% par an, une
densité de 57 habitants au km2 et le nombre de ménages
estimé à 7.065, soit environ 7 personnes par ménage. On
dénombre huit ethnies essentielles: les Bèberbè (70%), les
Gangamba, les Kountémba, les Gourmantché, les
Bètammaribè, les Tchokossi, les Peulh et les Dendi.
Quant à la répartition par âge, la
population est très jeune, avec plus de 83% de personnes
âgées de moins de 40 ans. La population active, celle
âgée de 15 à 60 ans, constitue 48% de l'effectif total dont
23% d'hommes et 25% de femmes.
Du coté de Boukoumbé, la population est de
60.568 habitants avec 29.523 hommes et 31.045 femmes. Quant à la
répartition par âge, la population est très jeune, avec
plus de 49,14 % de personnes âgées de moins de 40 ans. La
population active, celle âgée de 15 à 60 ans, constitue
18,03 % de l'effectif total dont 48,74 % d'hommes et 51,25 % de femmes.
L'ethnie Otammari est majoritaire à 92,4% de la population. Les autres
ethnies minoritaires représentent 7,6% et sont composées de :
Lamba, Gangamba, Bèrbè ou Yindé, Djerma , Peulh, Fon,
Yoruba, Cotocoli.
Cette diversité des peuples et des langues pose le
problème de communication au sein des communautés. Ainsi la forte
hétérogénéité de la population dans les deux
communes entraîne souvent l'inexistence de l'intercompréhension
entre les peuples, ce qui peut nuire à la solidarité et à
la coopération intercommunales.
2.2.2- Relations entre hommes et femmes
L'intérêt des relations entre les hommes et les
femmes découle de la place qu'occupe la femme dans la commune de
Boukoumbé et de Cobly (plus de 50% de la population). Les besoins des
femmes sont moins individuels que collectifs; ils sont inspirés par les
aspirations de toute la société qui exige d'elles une importante
contribution au mieux-être de la communauté de point de vue de la
santé de la famille, de l'alimentation et de l'accroissement du revenu
pour la famille, etc.
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La société lui reconnaît son rôle
de pilier dans la promotion du bien-être intégral de la famille et
même de la collectivité, non seulement à travers les
activités économiques, mais aussi à travers sa
contribution dans les activités productives des secteurs clés de
l'économie comme l'agriculture, la transformation et le petit commerce.
Les récentes études sur la pauvreté genre
spécifique dans ces communes (SNV-Bénin, 2003) ont montré
que 72,4% des ménages sont pauvres mais l'incidence de pauvreté
est plus élevée dans les ménages dirigés par les
hommes (77,2%) que dans ceux dirigés par les femmes (60,2%).
Dans le secteur agricole, la femme pratique les
spéculations comme le voandzou, le niébé, le soja, le
sésame, le riz et les cultures maraîchères de saison
pluvieuse. La culture du coton qui est la plus rémunératrice
revient quasi exclusivement aux hommes. Les femmes s'investissent aussi dans
l'élevage des animaux à cycle court (petits ruminants, porcins,
volailles). Quelle que soit la capacité financière de la femme,
elle ne peut avoir directement à charge l'élevage du gros
bétail. Le bovin, propriété d'une femme est souvent
attribué à un de ses frères qui pourra en assurer la
gestion.
Elles sont aussi très dynamiques dans la
transformation des produits agricoles et leurs dérivés.
L'activité de transformation valorise les technologies alimentaires
traditionnelles, un savoir-faire endogène transmis de
génération en génération au niveau des femmes. Dans
le secteur commercial où la contribution des femmes est à la fois
visible et prépondérante dans la commune, celles-ci dominent les
circuits de distribution de produits vivriers, manufacturés et de
transformation.
Globalement, la participation des femmes aux activités
économiques dans la commune de Boukoumbé est
prépondérante.
Sur le plan de la participation de la femme aux structures de
prise de décision, il faut signaler qu'elle est encore très
faible autant dans les structures traditionnelles que dans le domaine
politique. Les deux conseils communaux sont quasiment constitués
d'hommes sauf à Cobly où la seule femme conseillère sur
les 11 occupe le poste de de 2ième Adjoint au maire. Mais avec les
actions de renforcement des capacités des différentes structures
d'appui et projets, elles ont acquis de plus en plus de confiance en soi qui
leur permet de valoriser davantage leur contribution au bien-être de la
collectivité et de relever les conditions de vie de la famille
grâce au rôle dynamique
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qu'elles jouent dans les groupements ou diverses associations
de solidarité et d'entraide tels que UFeDEB, TIKONNA à
Boukoumbé et le Centre d'Echange des femmes de Cobly.