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Développement local participatif dans un contexte de décentralisation : bilan de l'expérience SNV-Bénin dans le cadre de l'appui au renforcement de capacité des communes de Cobly et de Boukoumbé dans l'Atacora-Ouest

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par Marcel Coffi H. Djihoun
Institut Universitaire du Bénin - DESS/Développement et gestion de projet 2007
  

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2.2- Cadre humain

2.2.1- Population

Selon le troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H3) de 2002, la population de Cobly est de 46.660 habitants avec un taux d'accroissement de 2,8% par an, une densité de 57 habitants au km2 et le nombre de ménages estimé à 7.065, soit environ 7 personnes par ménage. On dénombre huit ethnies essentielles: les Bèberbè (70%), les Gangamba, les Kountémba, les Gourmantché, les Bètammaribè, les Tchokossi, les Peulh et les Dendi.

Quant à la répartition par âge, la population est très jeune, avec plus de 83% de personnes âgées de moins de 40 ans. La population active, celle âgée de 15 à 60 ans, constitue 48% de l'effectif total dont 23% d'hommes et 25% de femmes.

Du coté de Boukoumbé, la population est de 60.568 habitants avec 29.523 hommes et 31.045 femmes. Quant à la répartition par âge, la population est très jeune, avec plus de 49,14 % de personnes âgées de moins de 40 ans. La population active, celle âgée de 15 à 60 ans, constitue 18,03 % de l'effectif total dont 48,74 % d'hommes et 51,25 % de femmes. L'ethnie Otammari est majoritaire à 92,4% de la population. Les autres ethnies minoritaires représentent 7,6% et sont composées de : Lamba, Gangamba, Bèrbè ou Yindé, Djerma , Peulh, Fon, Yoruba, Cotocoli.

Cette diversité des peuples et des langues pose le problème de communication au sein des communautés. Ainsi la forte hétérogénéité de la population dans les deux communes entraîne souvent l'inexistence de l'intercompréhension entre les peuples, ce qui peut nuire à la solidarité et à la coopération intercommunales.

2.2.2- Relations entre hommes et femmes

L'intérêt des relations entre les hommes et les femmes découle de la place qu'occupe la femme dans la commune de Boukoumbé et de Cobly (plus de 50% de la population). Les besoins des femmes sont moins individuels que collectifs; ils sont inspirés par les aspirations de toute la société qui exige d'elles une importante contribution au mieux-être de la communauté de point de vue de la santé de la famille, de l'alimentation et de l'accroissement du revenu pour la famille, etc.

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La société lui reconnaît son rôle de pilier dans la promotion du bien-être intégral de la famille et même de la collectivité, non seulement à travers les activités économiques, mais aussi à travers sa contribution dans les activités productives des secteurs clés de l'économie comme l'agriculture, la transformation et le petit commerce. Les récentes études sur la pauvreté genre spécifique dans ces communes (SNV-Bénin, 2003) ont montré que 72,4% des ménages sont pauvres mais l'incidence de pauvreté est plus élevée dans les ménages dirigés par les hommes (77,2%) que dans ceux dirigés par les femmes (60,2%).

Dans le secteur agricole, la femme pratique les spéculations comme le voandzou, le niébé, le soja, le sésame, le riz et les cultures maraîchères de saison pluvieuse. La culture du coton qui est la plus rémunératrice revient quasi exclusivement aux hommes. Les femmes s'investissent aussi dans l'élevage des animaux à cycle court (petits ruminants, porcins, volailles). Quelle que soit la capacité financière de la femme, elle ne peut avoir directement à charge l'élevage du gros bétail. Le bovin, propriété d'une femme est souvent attribué à un de ses frères qui pourra en assurer la gestion.

Elles sont aussi très dynamiques dans la transformation des produits agricoles et leurs dérivés. L'activité de transformation valorise les technologies alimentaires traditionnelles, un savoir-faire endogène transmis de génération en génération au niveau des femmes. Dans le secteur commercial où la contribution des femmes est à la fois visible et prépondérante dans la commune, celles-ci dominent les circuits de distribution de produits vivriers, manufacturés et de transformation.

Globalement, la participation des femmes aux activités économiques dans la commune de Boukoumbé est prépondérante.

Sur le plan de la participation de la femme aux structures de prise de décision, il faut signaler qu'elle est encore très faible autant dans les structures traditionnelles que dans le domaine politique. Les deux conseils communaux sont quasiment constitués d'hommes sauf à Cobly où la seule femme conseillère sur les 11 occupe le poste de de 2ième Adjoint au maire. Mais avec les actions de renforcement des capacités des différentes structures d'appui et projets, elles ont acquis de plus en plus de confiance en soi qui leur permet de valoriser davantage leur contribution au bien-être de la collectivité et de relever les conditions de vie de la famille grâce au rôle dynamique

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qu'elles jouent dans les groupements ou diverses associations de solidarité et d'entraide tels que UFeDEB, TIKONNA à Boukoumbé et le Centre d'Echange des femmes de Cobly.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld