B. Une nouvelle composante du processus de production et de
mise à jour de l'information géographique
La nouvelle tendance de l'information géographique est
basée sur le principe du contenu généré par les
utilisateurs, (User generated content). Ce type de contenu
possède quelques spécificités par rapport à un
contenu institutionnel. Tout d'abord l'information géographique
apportée est une information locale et limitée car chaque
individu ne possède qu'une connaissance partielle de l'environnement
qu'il décrit et localise. Ensuite l'information géographique
crée obéit a un ensemble de règles imposées par des
contraintes juridiques, sociales et techniques.
Avec les nouveaux types d'architectures des réseaux
ouverts, l'information géographique n'émane plus seulement de
grands producteurs d'informations privés ou institutionnels.
Désormais une partie de l'information géographique est produite
par le grand public. On peut considérer le Web 2.0 comme une nouvelle
forme de crowdsourcing29, il
s'agit d'une action pour une entreprise ou une collectivité de confier
par le biais d'un réseau ouvert des fonctions précédemment
effectuées par des salariés. Calqué sur l 'outsourcing
(externalisation), le crowdsourcing consiste à utiliser la
créativité, l'intelligence et le savoir-faire des internautes et
ce à moindre coût. L'exemple type est celui de
l'encyclopédie libre Wikipedia où chaque personne à la
possibilité de positionner comme contributeur actif. Dans cette
dynamique on parle également de crowdsourcing
géographique30 ou de Géocrowdsourcing.
L'initiative d'OpenStreetMap en est un exemple. Le public vectorisent le
réseau routier du monde entier bénévolement. Le site
WikiMapia est fondé sur les mêmes modalités avec son
système de rectangles d'informations qui combinent des informations de
sources multiples.
Les grands groupes comme Google ou Yahoo ont
déjà bien compris ce phénomène et ont mis en place
les infrastructures nécessaires à la collecte des informations
émanant des internautes. Google donne ainsi la possibilité aux
citoyens Américains, Australiens et NéoZélandais de
corriger le placement de géotags sans vérifications. La solution
My Maps de
28 DIDIER M., 1991, Utilité et valeur de
l'information géographique, Ed. Economica, 255 p.
29 Néologisme basé sur
outsourcing crée en 2006 par Jeff Howe et Mark Robinson
rédacteurs à Wired magazine.
30 JOLIVEAU T., 2008, Web 2.0, futur du
Webmapping, avenir de la géomatique ?, Géoévenement
2008, 21 p.
Google Maps permet à l'internaute de créer sa
propre carte en y ajoutant des POI et des liens, mais également comme
avec un SIG traditionnel, de l'information vectorielle (point, ligne et
surface) et des attributs thématiques. Les sites d'informations locaux
s'inscrivent aussi dans cette logique. Ils ont bien compris qu'il était
indispensable de « capter les données pour les
valoriser »31. Ils se positionnent à la
fois comme des infrastructures de collecte, de mutualisation et de diffusion
d'information géographique.
Mais cette tendance ne se limite pas à la seule
utilisation de services cartographiques en ligne. En effet, la participation et
la collaboration du grand public dans le domaine de l'information
géographique prend diverses formes comme celle de la contribution des
utilisateurs. La technologie Mapshare développée par
Tom-Tom permet à un utilisateur de GPS de modifier en temps réel
la base de données. Il peut par exemple signaler qu'une route est
fermée pour cause de travaux et dès lors les autres utilisateurs
en seront informés. Dans le même esprit la société
NAVTEQ propose le service NA VTEQ Map Reporter où l'utilisateur
peut signaler une mise à jour par le biais d'une application
cartographique et d'un formulaire.
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