2) Le réaménagement des mécanismes
d'interventions sur le compartiment des interventions de la BEAC
a. La suppression du guichet B
Le marché monétaire est par définition le
marché de capitaux courts terme. En ceci, le financement des
investissements long terme est de nature à entraver sa
pérennité. Il est donc nécessaire que soit supprim2 le
guichet B du marché monétaire.
b. Le lancement des appels d'offres allant dans un sens.
La coexistence des appels d'offres positif et négatif
est contraire au fonctionnement d'un marché monétaire. La BEAC
jouerait pleinement son rôle de prêteur en dernier ressort en
intervenant hebdomadairement soit pour injecter la liquidité soit pour
ponctionner la liquidité excédentaire. Nous proposons le
lancement hebdomadaire des appels d'offres allant dans un sens.
c. Le choix pour le mécanisme d'adjudication
« à la Hollandaise »
Les adjudications « à la
hollandaise » reflètent, à notre sens, mieux l'esprit
et la logique du marché. La technique d'appel d'offres
« à la hollandaise » consisterait pour la BEAC
à servir les banques lors des soumissions selon les taux qu'elles ont
elle-même indiqués, en commençant par les plus
élevés jusqu'à ce que soit atteint le montant de
refinancement fixé par la Banque Centrale en fonction des
impératifs de la politique monétaire et de l'état de la
liquidité bancaire. Dans ce système, les taux
d'intérêt seraient déterminés par le marché
(en fait par les banques), alors que la quantité de monnaie à
injecter serait arrêtée par la Banque Centrale.
Mais, il est important de souligner que la mise en oeuvre de
l'adjudication « à la hollandaise », rencontrera
quelques difficultés pour les raisons suivantes :
D'une part, le Gouvernement de la BEAC perdra quelque peu le
« destin » du compte d'exploitation de l'Institut
d'Emission car les taux d'intérêt des concours de la BEAC seront
déterminés par les banques soumissionnaires aux appels
d'offres.
Nous nous sommes dès lors posé la question de
savoir si une Banque Centrale devrait avoir des préoccupations de compte
d'exploitation ? Il nous a été répliqué que la
Banque Centrale en effet ne devrait pas se préoccuper de son compte
d'exploitation sous réserve d'une prise en charge par les finances
publiques des conséquences négatives de la politique par un biais
à la baisse des taux d'intérêt proposés par les
banques (donc moins de charges pour elles). Il pourrait donc en résulter
une tendance à la sortie des capitaux en quête d'une meilleure
rémunération à l'extérieur et une fragilisation du
compte d'opérations.
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