Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)( Télécharger le fichier original )par Nina Madeleine Welakwe Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006 |
C- Utilité d'une union monétaire dans le processus d'intégration régionale1) Les leçons de l'union européenneLes étapes de l'intégration proposées par BALASSA montrent que l'intégration peut se réaliser par un processus conduisant vers un plus grand degré d'unité des économies nationales. Dans ce processus, la coopération commerciale et économique est complétée par la coopération monétaire. L'exemple le plus élaboré de ces différentes étapes est la construction européenne, qui s'est faite sur la base de l'analyse de BALASSA (). Partant de la zone de libre-échange, puis de l'union douanière, l'Europe en est arrivé à envisager, par nécessité, la mise en place d'une monnaie unique tout en faisant précéder cette étape par des politiques de convergence. Pour NGUYEN la convergence implique la réduction dans le temps des écarts entre les indicateurs macroéconomiques de plusieurs pays (AVOM D.et GBETNKOM D., 2003). La convergence à deux composantes : la convergence réelle et la convergence nominale. - La convergence réelle renvoie à la structure macroéconomique sous-jacente de chaque pays. Elle crée les conditions de rapprochement des niveaux de vie en termes de revenu, de productivité au sein d'une même zone géographique ou la réduction des différences structurelles (infrastructure, structures industrielles, marché du travail). - La convergence nominale renvoie aux grands agrégats macroéconomiques qui sont, de manière plus ou moins marquée, contrôlés par les autorités monétaires et budgétaires. La convergence nominale vise la réduction des écarts sur des variables nominales telles que les ratios des finances publiques, les taux de change, l'inflation, etc. Des écarts importants à ce niveau risquent d'empêcher la conduite, par une banque centrale unique, d'une politique monétaire capable de répondre simultanément aux attentes de tous les pays membres. Une intégration économique réussie entretient les conditions de complémentarité de ces deux formes de convergence. 2) La libre circulation des capitaux comme facteur d'intégrationL'utilité de la création d'une union monétaire intervient en général lorsque le processus de libéralisation des échanges internationaux des biens et des facteurs mis en place dans le cadre de la constitution du marchée unique est très avancé. C'est en particulier la libéralisation des mouvements de capitaux qui est considérée comme incompatible avec l'existence de monnaies autonomes pour chaque pays. L'existence d'un accord monétaire entre pays permet de réduire cette difficulté. La libre circulation des capitaux s'avère être une condition nécessaire pour pouvoir bénéficier des gains induits par l'ouverture au commerce international : gains liés à la spécialisation des pays selon leurs avantages comparatifs, à l'accroissement de la variété des produits, etc. En effet, elle permet aux capitaux d'être alloués là où leur productivité est la plus grande. La libéralisation des mouvements de capitaux devient particulièrement un complément indispensable à l'obtention d'une zone réellement intégrée à partir du moment où l'on considère l'existence des coûts liés aux transactions internationales. Par coûts de transaction, on entend les charges liées à la conversion d'une devise en une autre. Ces frais concernent tout d'abord la conversion des billets10(*), ils concernent également les transferts bancaires transfrontaliers. * 10 L'anecdote du voyageur traversant 10 pays de l'union européenne en convertissant chaque fois la totalité de ses avoirs et revenant avec 50% de la somme de départ est à cet égard éloquente. |
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