Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)( Télécharger le fichier original )par Nina Madeleine Welakwe Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006 |
CHAPITRE 1 : DE LA CREATION MONETAIRE A LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRELe premier chapitre se propose de répondre à trois questions : - Quels sont l'origine et le but de la régulation de la liquidité bancaire ? - Qui régule la liquidité bancaire ? - Quels sont les instruments qui permettent de réguler la liquidité bancaire ? Une économie moderne comporte une multitude d'agents économiques producteurs et consommateurs de biens et services et, elle est fondée sur des échanges multiples. Ces échanges sont rendus possibles par la monnaie et le crédit. Toutefois, la création monétaire induit la nécessité de réguler la liquidité bancaire (section 1). La régulation de la liquidité bancaire est un processus qui comprend des objectifs et des mécanismes.(section 2). Il revient dès lors à l'autorité monétaire chargée de la mettre en oeuvre de choisir ceux qui lui permettront d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Section 1 : La création monétaire et ses enjeuxLa précision de la notion de liquidité (paragraphe 1) nous permettra de cerner les limites et les enjeux de la création monétaire (paragraphe 2). Paragraphe 1 : La notion de liquiditéLe terme liquidité peut être appliqué aux actifs (A), aux banques (B) et à l'économie (C). A- La liquidité des actifsLa notion de liquidité est inséparable de la notion d'actif. Un actif est un objet matériel ou immatériel qui a pour son propriétaire une valeur monétaire actuelle et/ou future. Mais, cet actif peut être plus ou moins difficile à transformer en monnaie, d'où la notion de liquidité. KEYNES1(*) définit la liquidité comme l'aptitude d'un actif à être vendu rapidement et sans perte en capital. C'est donc la propriété qu'a un actif à être plus ou moins vite transformé en monnaie, selon un coût variable. La monnaie est ainsi « la liquidité par excellence ». Par extension, la liquidité fait référence à la quantité d'actifs liquides possédés. B- La liquidité des banquesLa liquidité bancaire sera abordée sous deux aspects qui traduisent tous deux la même réalité. 1) La liquidité bancaire ou la quantité de monnaie émise par la banque centrale et qui se trouve à la disposition des banques« La liquidité d'une banque recouvre les disponibilités de la banque en monnaie centrale, soit : le montant de son compte-courant créditeur à la banque centrale, les billets en caisse ainsi que le montant de ses comptes-courants créditeurs dans d'autres banques et aux comptes courants Postaux (CCP) dont elle peut toujours exiger la contrepartie en monnaie centrale. La liquidité bancaire comprend tous ces éléments moins les comptes-courants bancaires qui s'annulent pour l'ensemble agrégé des banques (BEZIADE M., 1986, P.55) ». FERRANDIER R. et KOEN V. (1997, P.97) distinguent la liquidité bancaire immédiate et la liquidité bancaire potentielle. Pour ces auteurs, les comptes-courants créditeurs des banques de second rang auprès de la banque centrale constituent la liquidité bancaire immédiate et la liquidité bancaire potentielle correspond à l'ensemble des actifs mobilisables auprès de la banque centrale. La liquidité bancaire immédiate représente donc le poste intitulé « Réserves » qui se trouve au passif du bilan de la banque centrale. L'autre poste du passif de la banque centrale recense les billets mis en circulation par celle-ci. Ces deux types de monnaie émise par la banque centrale forment la base monétaire (monnaie centrale) qui est représentée par l'agrégat M0. Le tableau qui suit est un compte qui schématise le bilan d'une banque centrale et le passif de ce bilan représente la base monétaire. Tableau 1: Bilan d'une banque centrale
Source : Auteur sur la base de la revue de littérature Les réserves sont prioritairement constituées par les réserves obligatoires et dans la mesure du possible par les réserves excédentaires. * 1 Keynes John Maynard [1883-1946], économiste anglais. Son oeuvre principale est la : « General Theory of Employment, interest and Money », 1936 (Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie). On doit à Keynes d'avoir mis la liquidité au premier rang des notions de l'analyse monétaire. |
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