iii) Les limites
à la politique des taux d'intérêt
L'action par les taux peut être inefficace lorsque les
banques sont « hors banque », c'est-à-dire lorsque
leurs excédents de trésorerie les met à l'abri du
refinancement.
Par ailleurs, afin de donner à la politique des taux
toute son efficacité, il est du devoir des banques centrales d'inciter
les gouvernements à limiter l'ampleur des déficits publics et
leur monétisation (création monétaire pour leur
financement). Dans un contexte de forte mobilité des capitaux, un
assainissement budgétaire a pour effet immédiat de réduire
la demande globale, suite à la réduction des dépenses
publiques voire de la demande privée (dans l'hypothèse d'une
hausse des impôts ou d'une réduction des transferts). En
règle générale, plus le déficit budgétaire
est réduit, plus la banque centrale dispose d'une marge de manoeuvre
pour faire varier les taux d'intérêts dans le sens d'une relance
des investissements.
b. Les
réserves obligatoires
i) Le principe de fonctionnement des réserves
obligatoires
La banque centrale peut exiger, pour des raisons de
contrôle de la liquidité bancaire, que les banques constituent
auprès d'elle des réserves obligatoires. Dans ce cas, ces
réserves obligatoires imposent aux banques de maintenir en compte
créditeur à la banque centrale une somme égal à une
fraction, en général, de leurs dépôts (BERGER P. et
ICARD A, P.1995, P.95). Les coefficients appliqués sur les
dépôts à vue sont supérieurs à ceux
appliqués sur les dépôts à terme. Les
réserves obligatoires constituent un instrument adéquat pour le
contrôle de la liquidité bancaire car, « elles
réduisent les liquidités disponibles des établissements de
crédit en neutralisant une partie de celles-ci ». (BEZIADE M.,
1990, P.112)
Les réserves obligatoires appartiennent aux facteurs
institutionnels de la liquidité bancaire. La banque centre en modifiant
l'assiette ou le taux de ces réserves peut moduler le besoin en monnaie
centrale des banques.
ii) La transmission de la politique des
réserves obligatoires
Un relèvement du taux des réserves obligatoires
a, qualitativement, le même effet qu'une hausse des taux directeurs
puisque, dès lors que ces réserves sont
rémunérées à un taux inférieur à
celui du marché, leur augmentation accroît le coût des
ressources des banques. La politique des réserves obligatoires permet de
rationaliser la distribution du crédit par les banques.
Cependant, il est à noter que l'influence de la banque
centrale par le biais des réserves obligatoires dépend du besoin
de refinancement des établissement de crédit.
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