UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE
FACULTE DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION
FILIERE ECONOMIE DE GESTION
~CAMPUS D'EKOUNOU~
ANALYSE CRITIQUE DE LA REGULATION DE LA LIQUIDITE
BANCAIRE PAR UNE BANQUE CENTRALE COMMUNAUTAIRE ET SA CONTRIBUTION AU PROCESSUS
D'INTEGRATION REGIONALE :
LE CAS DE LA BANQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE
(BEAC)
Rédigé et soutenu par
WELAKWE NINA MADELEINE
Titulaire d'une Licence en Economie de
Gestion
En vue de l'obtention
De la
Maîtrise en Economie de Gestion
Sous la direction du
Professeur Hubert NGNODJOM
Maître de conférences à
l'Université Catholique d'Afrique Centrale
Coordonnateur du 2nd cycle d'Economie de
Gestion
Année académique 2005-2006
LE JURY REUNI LE 09 AVRIL 2007 À DECERNÉ
LA NOTE 18/20, LA MENTION TRES BIEN AVEC FELICITATIONS DU JURY.
DEDICACE
A mes parents,
Abel et Jeanne - D'Arc WELAKWE
Quand tout semblait noir
Vous m'avez donné de l'espoir.
Vous avez cru en moi
Et, sur les chemins de la foi
Vous avez conduit mes pas hésitants.
Il monte de mon coeur ce refrain
Que je fredonne tendrement,
C'est un merci sans fin...
Puisse ce travail faire votre fierté ;
Avec tout mon amour,
Nina
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis de remercier les personnes sans
lesquelles le stage que nous avons effectué et le présent
mémoire qui en résulte n'auraient pu être :
En premier lieu, Monsieur Jean Félix MAMALEPOT,
Gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale, qui a bien voulu nous
admettre dans son établissement.
Monsieur Christian OUANZIN, Adjoint au Directeur du
Crédit, pour ces précieux conseils ; nous retenons que nous
ne devons pas mettre de limites à nos ambitions.
Monsieur Pierre TALOM, Chef de Service du Marché
Monétaire. Nous tenons à le remercier pour sa gracieuse
disponibilité. Il nous a permis de comprendre et d'assimiler les
règles de fonctionnement de son service.
Le personnel des services centraux de la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale et particulièrement celui de la Direction du
Crédit dont l'accueil sympathique nous a permis de travailler de
manière épanouissante.
Nos enseignants de l'Université Catholique d'Afrique
Centrale, dont les cours ont constitué la base théorique qui nous
a permis d'aborder en toute aisance le milieu professionnel. Nos remerciements
vont également à l'endroit du personnel administratif ainsi
qu'à l'endroit des agents d'entretien de l'université qui, par
leur travail, ont crée un cadre paisible, sain et propice à nos
études.
Nos camarades de promotion, la « Master
Generation » ! Merci pour l'atmosphère en classe, source
d'une saine émulation. Puissions-nous garder la flamme vive à
travers « la voie lactée » !
Un merci sans fin à mes parents, seul l'amour est
capable d'un tel dévouement...Merci à Georges, à
Rita-Carole, à Nick-Ange et à Philippe-Bernard, pour leur
assistance constante. A travers vous, c'est toute notre famille et tous mes
amis que je remercie.
Merci à vous tous qui avez accepté de relire ce
travail, tâche ingrate, mais devant laquelle vous n'avez n'a pas
reculé, signe de votre amour et de votre amitié.
Enfin, un remerciement particulier, mais également le
témoignage de ma profonde admiration à l'endroit du Professeur
Hubert NGNODJOM qui, malgré ses multiples engagements, a veillé
au suivi académique continu de notre travail. Son souci permanent de la
bonne évolution de ce mémoire, nos a poussé à
donner le meilleur de nous-même. Son exemple dans l'application au
travail a été notre leitmotiv tout au long de notre recherche.
Nous sommes persuadé qu'il nous est impossible de
remercier particulièrement tous ceux qui ont contribué à
l'effectivité de notre stage et à la rédaction de ce
mémoire. Puissent-ils trouver à travers ces lignes le
témoignage de notre profonde reconnaissance et accepter de recevoir le
trophée des artisans de l'ombre !
Nina Madeleine WELAKWE.
LISTE DES ABREVIATIONS
AFD
|
Agence Française de développement
|
AIR
|
Accords d'Intégration Régionale
|
ALENA
|
Accord de Libre-Echange Nord Américain
|
ANASE
|
Association des Nations de l'Asie du Sud-Est
|
BCEAEC
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du
Cameroun
|
BCEAO
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
BEAC
|
Banque des Etats de l'Afrique Centrale
|
CCCE
|
Caisse Centrale de Coopération Economique
|
CCFOM
|
Caisse Centrale de la France d'Outre-Mer
|
CCP
|
Comptes Courants Postaux
|
CEEAC
|
Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Centrale
|
CEMAC
|
Communauté Economique et Monétaire des Etats de
l'Afrique Centrale
|
CER
|
Communautés Economiques Régionales
|
CFD
|
Caisse Française de Développement
|
CMFN
|
Comités Monétaires et Financiers Nationaux
|
COBAC
|
Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
|
FCFA
|
Franc de la Coopération Financière en Afrique
Centrale (pour les pays de la BEAC et Franc de la Communauté
Financière Africaine (pour les pays de la BCEAO)
|
FED
|
Federal Reserve System (banque centrale des Etats-Unis)
|
FMI
|
Fonds Monétaire International
|
GATT
|
General Agreement on Tariffs and Trade (Accord
Général sur les tarifs et le commerce
|
MERCOSUR
|
Communauté Economique des Pays de l'Amérique du
Sud
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OMC
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
SADC
|
Southern Africa Development Community (Communauté de
Développement de l'Afrique Australe)
|
TACP
|
Taux d'intérêt sur les Avances exceptionnelles
garanties par la remise des Certificats de Placement
|
TCM
|
Taux Créditeur Minimum
|
TDM
|
Taux Débiteur Maximum
|
TEN
|
Taux d'Escompte Normal
|
TEP
|
Taux d'Escompte Privilégié
|
TIAO
|
Taux d'Intérêt des Appels d'Offres positifs
|
TIMP
|
Taux Interbancaire Moyen Pondéré
|
TIPP
|
Taux d'Intérêt sur Placement Public
|
TIPP
|
Taux d'Intérêt des Prises en Pension
|
TISIP
|
Taux d'Intérêt Sur les Interventions
Ponctuelles
|
TP
|
Taux de pénalité
|
UE
|
Union européenne
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
UMAC
|
Union Monétaire de l'Afrique Centrale
|
UMAC
|
Union Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale
|
ZMO
|
Zone Monétaire Optimale
|
SOMMAIRE
LE JURY REUNI LE 09 AVRIL 2007 À
DECERNÉ LA NOTE 18/20, LA MENTION TRES BIEN AVEC FELICITATIONS DU
JURY.
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
LISTE DES ABREVIATIONS
IV
SOMMAIRE
VI
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE
DE LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
6
CHAPITRE 1 : DE LA CREATION MONETAIRE
A LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
7
SECTION 1 : LA CRÉATION
MONÉTAIRE ET SES ENJEUX
7
SECTION 2 : LES OBJECTIFS ET LES
MÉCANISMES DE RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE
17
CONCLUSION CHAPITRE 1 :
30
CHAPITRE 2 : PLACE DE LA REGULATION DE
LA LIQUIDITE BANCAIRE DANS LE PROCESSSUS D'INTEGRATION REGIONALE
31
SECTION 1 : LES FONDEMENTS THÉORIQUES
DE L'INTÉGRATION
31
SECTION 2 : ARTICULATION ENTRE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE ET L'INTÉGRATION
RÉGIONALE ET EXIGENCE DE L'INTÉGRATION POUR L'AFRIQUE
42
CONCLUSION CHAPITRE 2 :
52
DEUXIEME PARTIE : APPOCHE EMPIRIQUE DE
LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE ; LE CAS DE LA BEAC
53
MÉTHODOLOGIE
54
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE
LA PREMIÈRE HYPOTHÈSE
54
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE
LA SECONDE HYPOTHÈSE :
56
CHAPITRE 3 : LA REGULATION DE LA
LIQUIDITE BANCAIRE MENEE PAR LA BEAC
57
SECTION 1 : PRÉSENTATION DE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE DE LA BEAC
57
SECTION 2 : AVANTAGES, INCONVÉNIENTS,
LIMITES ET CONTRAINTES DE LA RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE
DE LA BEAC
69
CONCLUSION CHAPITRE 3 :
82
CHAPITRE 4 : LA CONTRIBUTION DE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE MENEE PAR LA BEAC A
L'INTÉGRATION DE LA CEMAC
83
SECTION 1 : L'APPORT DE LA RÉGULATION
DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE À L'INTÉGRATION DE LA ZONE
CEMAC
83
SECTION 2 : PROPOSITIONS VISANT A AMÉLIORER
LA RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE DANS LA ZONE CEMAC
94
CONCLUSION DE LA PARTIE PRATIQUE :
100
CONCLUSION GENERALE
103
BIBLIOGRAPHIE
105
ANNEXES
I
LISTE DES TABLEAUX
XXI
LISTE DES GRAPHIQUES
XXII
PRÉSENTATION SOUTENANCE
XXIII
TABLE DES MATIERES
XXXIV
INTRODUCTION
Le diplôme de Maîtrise en Economie de Gestion la
Faculté de Sciences Sociales et de Gestion de l'Université
Catholique d'Afrique Centrale est accordé sur la base de deux
certificats d'admissibilité. Le premier sanctionne les enseignements de
l'année, le deuxième comporte un projet final à
caractère théorique qui inclut un traitement informatique, un jeu
d'entreprise et un stage d'une durée de treize semaine au minimum dans
une entreprise avec rédaction et soutenance publique d'un
mémoire, devant un jury (Université Catholique d'Afrique
Centrale, 2002, p.40). La présente étude a pour but de satisfaire
à cette dernière exigence académique.
L'introduction de notre travail comporte sept articulations.
Le contexte de l'étude (A) présente notre centre
d'intérêt général et les éléments qui
nous ont amenés à nous pencher sur la question de recherche (B),
question à laquelle nous avons apporté une réponse
provisoire (C). Les objectifs de notre travail (D), nous permettent de lui
reconnaître un intérêt pratique et un intérêt
théorique (E). L'approche méthodologique adoptée (F)
s'arrête sur la démarche utilisée pour vérifier la
véracité ou non de la proposition formulée. Enfin, cette
introduction s'achève sur l'annonce du plan général de
notre travail (G).
A-
Contexte de l'étude
En Afrique, plusieurs facteurs se combinent pour diminuer
l'efficacité des mesures constituant la politique monétaire. Ces
facteurs concernent entre autres, la désintermédiation du
système bancaire, le poids de l'endettement public, l'influence
grandissante qu'exerce le développement des relations économiques
internationales et la construction des grands ensembles économiques sur
les décisions de politique monétaire.
Par ailleurs, partout dans le monde, la crise des indicateurs
monétaires s'est amplifiée. En effet, et conformément
à la loi de GOODHART, le lien entre une variable indicateur et un
objectif s'affaiblit à partir du moment où l'indicateur est
conçu comme un objectif intermédiaire. Ainsi s'explique
l'amoindrissement des liaisons constatées entre les objectifs
intermédiaires et les objectifs ultimes de la politique
monétaire.
Certes, la politique monétaire a toujours
suscité des controverses engendrées par les déceptions
issues d'une part des écarts entre les mesures annoncées et les
mesures effectivement mises en oeuvre et d'autre part, entre l'impact
recherché sur les principales cibles (inflation, emploi, solde
extérieur) et l'impact réel sur le bien-être de la
population. Ce constat, loin de sous-estimer la portée réelle de
la politique monétaire, n'a pour seul but que de mettre en exergue les
nombreux défis qu'elle doit relever. La politique monétaire est
donc attendue sur plusieurs chantiers, dont celui de l'intégration
économique régionale.
En effet, les pays en développement tout comme les
nations industrialisées multiplient de plus en plus leurs efforts en
matière d'intégration économique régionale et on
observe, dans différentes parties du monde, la relance ou l'expansion
d'accords régionaux existants, voire la création de nouveaux
groupements. L'Union européenne (UE), la Communauté Economique et
Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC), l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), l'Association des Nations de l'Asie
du Sud-Est (ANASE), le Mercosur en Amérique latine, la Communauté
de Développement de l'Afrique Australe (SADC), l'Accord de Libre-Echange
Nord-Américain (ALENA) en sont quelques exemples. En outre,
l'aboutissement de l'Uruguay Round a conduit à la mise en place de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont les dispositions renforcent le
système multilatéral régissant les échanges.
L'intérêt marqué des pays en
développement pour l'intégration économique est
justifié par l'idée que cette stratégie présente
pour eux le meilleur moyen de s'intégrer harmonieusement dans
l'économie mondiale et de répondre aux nombreux défis qui
les attendent sur la voie du développement économique et du
bien-être social.
Dans cet élan vers l'intégration
économique, l'intégration monétaire apparaît comme
une suite logique. La zone euro, qui constitue l'exemple régional le
plus avancé (BONZON P. et STRAUSS-KAHN M.O., 2005), nous en donne la
preuve. En effet, la monnaie unique a marqué une nouvelle étape
dans l'intégration européenne. Il est donc question de saisir
toutes les opportunités que peut offrir la politique monétaire et
qui renforceraient l'intégration économique. Toutefois, une
communauté régionale est un contexte particulier dans lequel la
politique monétaire commune doit être menée avec prudence
car les difficultés soulevées plus haut, sur la portée
réelle de la politique monétaire, s'y posent avec plus
d'acuité.
Enfin, on ne peut qu'être frappé de l'importance
que semble avoir actuellement les déclarations des présidents de
certaines banques centrales et en premier lieu de celui de la FED, la banque
centrale américaine. Pour mémoire, pendant la période
où Alan Greenspan était le président de la FED, on avait
l'mpression qu'il gouvernait l'essentiel de l'économie mondiale par la
simple puissance de sa parole. En modifiant les anticipations, Alan Greenspan
agissait peut-être plus efficacement qu'en modifiant les taux courts aux
Etats-Unis.
Ce qu'on peut en retenir, c'est que la politique
monétaire est aujourd'hui, aux dires des meilleurs experts, bien plus
qu'une science : elle est, un art !
B-
Question de recherche
Notre question de recherche part d'un constat : les
économies des pays de la sous-région Afrique Centrale sont
marquées par des écarts qui se traduisent par des taux
d'inflation et des taux de croissance différents. Ces écarts sont
également perceptibles au niveau de la liquidité bancaire qui est
très variable d'un pays à l'autre. Or, la Communauté
Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC),
créée en 1994, a pour mission essentielle de promouvoir le
développement harmonieux des Etats membres dans le cadre de
l'institution de deux unions : une union économique et une union
monétaire. L'Union Monétaire de l'Afrique Centrale (UMAC) a pour
objectif, à travers la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), de
garantir la stabilité intérieure et extérieure de la
monnaie. La question que nous nous posons est celle de savoir
comment est-ce que la BEAC arrive à réguler la
liquidité bancaire, dans sa zone d'émission, compte tenu des
disparités qui existent entre les différents pays qui la
constituent ? L'interrogation sous-jacente peut-être
formulée en ces termes : La régulation de la
liquidité bancaire menée par la BEAC contribue t-elle au
renforcement de l'intégration économique de la zone
CEMAC ?
C- Hypothèse de travail
La réponse provisoire que nous formulons à cette
question est que : la BEAC fait un choix judicieux des
instruments et des objectifs qui lui permettent de réguler la
liquidité bancaire et que cette régulation contribue au
renforcement de l'intégration économique régionale de la
sous-région. Ainsi, elle tient compte des
spécificités macroéconomiques des Etats qui constituent sa
zone d'émission dans l'objectif, d'une part, de mener une politique
commune qui permette l'émergence de la zone BEAC et donc le renforcement
de l'intégration sous-régionale et, d'autre part,
d'améliorer la situation macroéconomique de chacun de ses
Etats.
D-
Objectifs de l'étude
Notre étude à trois objectifs, elle se
propose :
- d'analyser les mécanismes de régulation de la
liquidité bancaire mis en oeuvre par la BEAC,
- de montrer que l'intégration de la zone BEAC
est renforcée par l'utilisation de mécanismes adéquats de
régulation de la liquidité bancaire,
- de retenir et de proposer les mécanismes les plus
pertinents pour la régulation de la liquidité bancaire dans la
zone BEAC et le renforcement de l'intégration économique
sous-régionale.
E-
Intérêt de l'étude
L'intérêt de cette étude est double :
elle a un intérêt pratique et un intérêt
théorique.
- L'intérêt pratique est que cette étude
se propose de présenter les différents mécanismes
existants en matière de régulation de la liquidité
bancaire mais, elle s'arrêtera sur ceux choisis par la BEAC afin de
mettre en exergue les avantages et les inconvénients de ces derniers
dans le processus d'intégration sous-régionale.
- L'intérêt théorique réside dans
le fait que ce travail se propose de mettre en évidence le rôle
d'une union monétaire dans un processus d'intégration
économique régionale.
F-
Approche méthodologique
Notre travail s'inscrit dans la logique déductive qui
va du général (la théorie) au particulier (étude de
cas de la BEAC). Pour savoir si la proposition que nous avions émise
était vraie ou fausse, nous avons élaboré une
stratégie d'accès au réel qui comporte trois
étapes :
- Nous avons procédé à une observation
directe et participante grâce à un stage de trois mois
effectué au Service du Marché Monétaire des Services
Centraux de la BEAC. Les principales tâches que nous y avons
effectué ont été : le lancement et le traitement des
appels d'offres, le calcul des principaux taux pondérés sur le
marché monétaire, la rédaction des rapports hebdomadaires
retraçant l'évolution des opérations sur le marché
monétaire.
- Nous avons eu des entretiens avec le responsable du Service
du Marché Monétaire et avec les responsables de la programmation
monétaire.
- Le concept qui est au centre de notre travail est
« la régulation de la liquidité bancaire ».
Nous avons identifié les dimensions de ce concept, défini ses
indicateurs et, pour chacun d'entre eux, spécifié le type de
donnés à recueillir (Cf. pages 53, 54 et 55). Notre
méthodologie est explicitée dans la seconde partie de notre
travail.
G-
Plan général du travail
Notre travail est organisé en deux parties une partie
théorique et une partie pratique.
La partie théorique présente les
éléments techniques et théoriques que nous avons
utilisés pour justifier notre problématique, pour la situer et
pour l'analyser. Elle s'achève sur la représentation
schématique de la stratégie que nous avons adoptée pour la
vérification empirique de nos hypothèses.
La partie pratique frait une représentation
schématique de la stratégie que nous avons adptée pour
vérifier nos hypothèses. Elle analyse par la suite les
mécanismes de régulation de la liquidité bancaire
utilisés par la BEAC. Elle s'achève sur l'exposé des
résultats auxquels nous sommes parvenu à la suite de notre
démarche empirique.
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE DE LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
La première partie est une approche
théorique de la régulation de la liquidité bancaire. Elle
définit les concepts clés auxquels renvoient les processus de
régulation de la liquidité bancaire et d'intégration
économique régionale. Elle présente les théories
économiques qui sous-tendent chacun de ces processus. Ceci a
été possible à travers deux chapitres : Le premier
est intitulé « De la création monétaire
à la régulation de la liquidité
bancaire ». Le second chapitre a pour titre :
« Place d'une union monétaire dans le processus
d'intégration et exigence de l'intégration pour
l'Afrique ».
CHAPITRE 1 : DE LA CREATION
MONETAIRE A LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
Le premier chapitre se propose de répondre à
trois questions :
- Quels sont l'origine et le but de la régulation
de la liquidité bancaire ?
- Qui régule la liquidité
bancaire ?
- Quels sont les instruments qui permettent de
réguler la liquidité bancaire ?
Une économie moderne comporte une multitude d'agents
économiques producteurs et consommateurs de biens et services et, elle
est fondée sur des échanges multiples. Ces échanges sont
rendus possibles par la monnaie et le crédit. Toutefois, la
création monétaire induit la nécessité de
réguler la liquidité bancaire (section 1). La régulation
de la liquidité bancaire est un processus qui comprend des objectifs et
des mécanismes.(section 2). Il revient dès lors à
l'autorité monétaire chargée de la mettre en oeuvre de
choisir ceux qui lui permettront d'atteindre les objectifs qui lui sont
assignés.
Section 1 : La
création monétaire et ses enjeux
La précision de la notion de liquidité
(paragraphe 1) nous permettra de cerner les limites et les enjeux de la
création monétaire (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La notion de liquidité
Le terme liquidité peut être appliqué aux
actifs (A), aux banques (B) et à l'économie (C).
A- La liquidité
des actifs
La notion de liquidité est inséparable de la
notion d'actif. Un actif est un objet matériel ou immatériel qui
a pour son propriétaire une valeur monétaire actuelle et/ou
future. Mais, cet actif peut être plus ou moins difficile à
transformer en monnaie, d'où la notion de liquidité.
KEYNES1(*)
définit la liquidité comme l'aptitude d'un actif
à être vendu rapidement et sans perte en capital. C'est donc la
propriété qu'a un actif à être plus ou moins vite
transformé en monnaie, selon un coût variable. La monnaie est
ainsi « la liquidité par excellence ». Par
extension, la liquidité fait référence à la
quantité d'actifs liquides possédés.
B- La liquidité
des banques
La liquidité bancaire sera abordée sous deux
aspects qui traduisent tous deux la même réalité.
1) La liquidité
bancaire ou la quantité de monnaie émise par la banque centrale
et qui se trouve à la disposition des
banques
« La liquidité d'une banque recouvre les
disponibilités de la banque en monnaie centrale, soit : le montant
de son compte-courant créditeur à la banque centrale, les billets
en caisse ainsi que le montant de ses comptes-courants créditeurs dans
d'autres banques et aux comptes courants Postaux (CCP) dont elle peut toujours
exiger la contrepartie en monnaie centrale. La liquidité bancaire
comprend tous ces éléments moins les comptes-courants bancaires
qui s'annulent pour l'ensemble agrégé des banques (BEZIADE
M., 1986, P.55) ».
FERRANDIER R. et KOEN V. (1997, P.97) distinguent la
liquidité bancaire immédiate et la liquidité bancaire
potentielle. Pour ces auteurs, les comptes-courants créditeurs des
banques de second rang auprès de la banque centrale constituent la
liquidité bancaire immédiate et la liquidité bancaire
potentielle correspond à l'ensemble des actifs mobilisables
auprès de la banque centrale.
La liquidité bancaire immédiate
représente donc le poste intitulé
« Réserves » qui se trouve au passif du bilan de la
banque centrale. L'autre poste du passif de la banque centrale recense les
billets mis en circulation par celle-ci. Ces deux types de monnaie émise
par la banque centrale forment la base monétaire (monnaie centrale) qui
est représentée par l'agrégat
M0. Le tableau qui suit est un compte qui
schématise le bilan d'une banque centrale et le passif de ce bilan
représente la base monétaire.
Tableau 1: Bilan d'une banque
centrale
Actif
|
Passif
|
Or et devises
Concours nets au Trésor
Refinancement
|
Réserves
Billets
|
Source : Auteur sur la base de la revue de
littérature
Les réserves sont prioritairement constituées
par les réserves obligatoires et dans la mesure du possible par les
réserves excédentaires.
2) La liquidité
bancaire comme mesure de l'aptitude des banques dans leur ensemble à
faire face à leurs obligations
Sous un autre angle, la liquidité d'une banque est
caractérisée par sa capacité à faire face aux
demandes de liquidités de ses clients. En effet, ces derniers peuvent
avoir un besoin de mobiliser leurs actifs, plus ou moins liquides,
présents dans les livres de la banque et cette dernière doit
pouvoir y faire face.
De ce fait, en face des passifs de différentes natures
(le passif pour une banque est constitué des dettes vis-à-vis de
ses créanciers), la banque doit s'assurer qu'elle dispose de
suffisamment de liquidités (suffisamment de monnaie centrale pour
pouvoir régler les autres banques, rembourser les emprunts et aussi
acheter les billets que lui demanderaient ses clients).
C- La liquidité
de l'économie
La liquidité de l'économie est un concept moins
précis que la liquidité des actifs et la liquidité des
banques. En effet, il n'y a pas une mais plusieurs mesures possibles de la
liquidité de l'économie Toutefois, la liquidité de
l'économie, est généralement appréhendée
à travers les agrégats de la partie monétaire du
patrimoine des agents économiques encore appelés agrégats
monétaires. Mais, il convient au préalable, de s'arrêter
sur la définition de la monnaie.
1) Définition
de la monnaie
Définir la monnaie est une tâche difficile. Les
économistes ont convenu d'en donner une définition indirecte,
dite définition fonctionnelle de la monnaie. Dès lors, la monnaie
constitue à la fois, un intermédiaire des échanges (a),
une réserve de pouvoir d'achat (b) et un instrument de mesure de valeurs
(c).
a.
La fonction d'intermédiaire des échanges
La monnaie en tant qu'intermédiaire des échanges
est un moyen de paiement à pouvoir libératoire,
c'est-à-dire que tous les créanciers sont tenus de l'accepter en
règlement de leurs ventes. La monnaie est donc universellement
acceptée par les agents économiques, qui ont la certitude qu'ils
pourront utiliser à leur tour la monnaie qu'on leur remet, pour
régler leurs achats ou leurs dettes. Elle permet d'éviter le troc
et ses contraintes : la double coïncidence des désirs entre
les échangistes, les coûts d'attente et les coûts de
stockage. De ce fait, la monnaie garantit les échanges, facilite les
transactions et en réduit les coûts.
b.
La fonction de pouvoir d'achat ou de réserve de valeur
La monnaie permet de reporter dans l'avenir l'emploi d'un
pouvoir d'achat afin que celui-ci soit utilisé au moment voulu et de la
meilleure façon. Dans sa fonction de réserve de valeur, la
monnaie donne également à son détenteur de se
prémunir contre l'incertitude et le risque. Passerelle entre le
présent et le futur, la monnaie devient alors un instrument d'encaisse.
Toutefois, la monnaie ne remplit correctement sa fonction de réserve de
pouvoir d'achat que si sa valeur interne est sauvegardée,
c'est-à-dire que si le niveau général des prix demeure
stable ou progresse très peu.
c.
La fonction d'instrument de mesure des valeurs ou d'unité de compte
La monnaie est un instrument de mesure des valeurs, elle
fournit une unité de compte qui représente l'étalon de
mesure de la valeur. Ainsi, la monnaie permet de comparer entre elles les
valeurs des différents biens et services, elle sert à les mesurer
et à exprimer leur valeur par un prix. Ce faisant, la monnaie simplifie
le système des prix : elle en est l'équivalent
général.
2)
Les différentes formes de monnaie
Les différentes formes de monnaie peuvent être
réparties en deux groupes : les actifs monétaires (a) et les
actifs quasi liquides et à court terme (b).
a.
Les actifs monétaires
Les actifs monétaires sont les formes monétaires
et les supports monétaires dont l'utilisation dans l'échange
n'exige aucune conversion ou transformation préalable. Il existe deux
formes d'actifs monétaires : la monnaie manuelle et la monnaie
scripturale.
La monnaie manuelle est constituée des billets et des
pièces (monnaie divisionnaire). Ces deux formes de monnaie se regroupent
sous l'appellation de monnaie fiduciaire et sont les seules formes de monnaie
officielle légale (monnaie banque centrale).
La monnaie scripturale est la monnaie d'écriture. Elle
est constituée par les soldes créditeurs des comptes disponibles
à vue et immédiatement transférables. Les banques
secondaires ont le privilège de l'émission et de la mise en
circulation de la monnaie scripturale qui est en quelque sorte une monnaie
privée. Les chèques et les cartes bancaires sont quant à
eux des exemples de support de monnaie scripturale.
b.
Les actifs quasi liquides et à court terme
Les actifs quasi liquides et à court terme sont
à l'origine conçus en vue de l'épargne. On y range
l'ensemble des moyens de paiement dont l'utilisation exige une transformation
préalable (comptes sur livrets d'épargne, comptes bloqués,
etc.).
3)
Les mesures de la masse monétaire : les agrégats
monétaires
La quantité de monnaie en circulation dans une
économie est mesurée par les agrégats monétaires,
ils sont au nombre de quatre. On distingue du plus liquide au moins
liquide : l'agrégat M1, l'agrégat
M2, l'agrégat M3 et
l'agrégat L. Ces quatre agrégats constituent la masse
monétaire, ils ont pour objet de recenser les avoirs détenus par
les agents économiques non financiers.
L'agrégat M1 regroupe les
instruments de paiement à la disposition du public : les billets,
les pièces, les dépôts à vue non
rémunérés auprès des banques.
L'agrégat M2 rassemble
l'agrégat M1 et les placements à
vue en francs rémunérés effectués auprès des
établissements de crédit et du Trésor, non mobilisables
par le chèque.
L'agrégat M3 comprend
l'agrégat M2 plus les placements à
échéances non négociables, les titres à court terme
négociables, les dépôts à vue et les autres
dépôts et titres du marché monétaire en devise.
L'agrégat L regroupe l'agrégat
M3 et les placements liquides pouvant être
transformés rapidement en monnaie mais différents de
l'agrégat M3, soit parce qu'ils sont émis par
des agents non financiers, soit en raison de la nature du contrat entre les
deux agents.
D'une façon générale, la structure des
agrégats monétaires n'est pas figée et sa variation est
due à des origines conjoncturelles (évolution des taux
d'intérêt par exemple) et à des origines structurelles
(fiscalité).
4)
Les contreparties de la masse monétaire
Les contreparties de la
masse monétaire constituent la source de la création
monétaire au profit des agents non financiers. On distingue trois
contreparties de la masse monétaire : les avoirs extérieurs
nets, les créances nettes sur l'Etat et les crédits à
l'économie.
La contrepartie « avoirs extérieurs
nets » mesure l'incidence sur le stock de monnaie des transactions
courantes et en capital entre les agents non financiers résidents et les
non-résidents.
La contrepartie « créances nettes sur
l'Etat » retrace l'endettement net de l'Etat vis-à-vis du
système bancaire dans son ensemble.
La contrepartie « crédits à
l'économie » décrit les financements accordés
aux agents économiques non financiers par les établissements de
crédit. Ces deux dernières contreparties forment le crédit
intérieur. On aura remarqué que les contreparties de la masse
monétaire se retrouvent dans les différents postes de l'actif du
bilan d'une banque centrale.
La notion de liquidité étant
précisée, intéressons-nous à voir comment est-ce
qu'elle est mise en circulation.
Paragraphe 2 : La création monétaire ; ses enjeux, ses
limites
La création monétaire est sous-tendue par le
célèbre adage : « les crédits font les
dépôts » (A), elle fait naître une
dépendance des banques vis-à-vis de la monnaie centrale (B) et
elle crée l'inflation (B).
A- Le mécanisme
de la création monétaire : « Les crédits
font les dépôts »
La création monétaire est l'opération qui
consiste pour une banque ou plus généralement un
établissement de crédit, à mettre à la disposition
d'un agent économique non financier une certaine quantité de
moyens de paiement utilisables sur les marchés de biens et de services
(BERGER P. et ICARD A, 1995, p.18). Les banques commerciales ont l'initiative
de la création monétaire et en créent l'essentiel. Par la
création monétaire, la banque émet une créance sur
elle-même. L'acceptation de cette créance par le public en fait en
moyen de paiement. La banque crée ex nihilo de la monnaie, en
fait, « sa » monnaie : on retrouve l'adage
« les crédits font les dépôts » que la
théorie monétaire doit aux post-keynésiens. C'est de
là qu'a émergé la définition de la monnaie en tant
que créance sur le système bancaire.
La banque centrale et le Trésor public participent
à des degrés différents à l'offre de monnaie. Le
tableau qui suit récapitule les différents acteurs qui
créent de la monnaie et les circonstances qui sont à l'origine de
cette création monétaire.
Tableau 2: Les acteurs de la
création monétaire
Acteurs de la création
monétaire
|
Circonstances à l'origine de la création
monétaire
|
Banque centrale
|
Emission des billets de banque
Concours aux banques secondaires
Avances au Trésor Public
Achat des devises
|
Trésor Public
|
Frappe des pièces de monnaie
Création de monnaie scripturale en créditant les
comptes des titulaires de comptes courants postaux (CCP)
Emission des bons du Trésor
|
Banques commerciales
|
Octroi des crédits
Achat des devises
Achats de bons du Trésor
Achat de titres de créances à leurs clients
(escompte des effets de commerce)
|
Source : Auteur
La création monétaire a d'importantes
répercussions sur l'économie et elle a des limites.
B-
La création monétaire engendre une dépendance des banques
vis -à -vis de la monnaie centrale
Les fuites (1) et les facteurs de la liquidité bancaire
(2) sont à l'origine de la dépendance des banques
vis-à-vis de la monnaie centrale.
1)
Les « fuites » : origine de la dépendance des
banques
Considérée isolément, une banque est
limitée dans son activité de création de monnaie par les
demandes de conversions pouvant émaner à tout moment de sa
clientèle. Ces fuites, sous la forme de règlements versés
au compte d'une autre banque et de demandes de billets ou de devises, diminuent
d'autant les disponibilités en monnaie centrale de
l'établissement en question.
Pour faire face à ces fuites, la banque doit disposer
de réserves en monnaie centrale. C'est également cette forme
supérieure de liquidité que les établissements de
crédits utilisent entre eux pour solder leurs positions dans le cadre
des opérations de compensation.
Certaines de ces fuites affectent les banques commerciales
prises dans leur ensemble et constituent les facteurs de la liquidité
bancaire.
2) Le jeu des facteurs de la liquidité bancaire et le
besoin en monnaie centrale
Les facteurs de la liquidité bancaire sont des
éléments qui déterminent le besoin global du
système bancaire en monnaie centrale. Ce sont des
phénomènes ou des évènements qui améliorent
ou réduisent le volume de monnaie centrale dont disposent les banques.
Les facteurs de la liquidité bancaire peuvent être autonomes ou
résulter de l'action spécifique de l'institut d'émission.
Dans la plupart des cas, les facteurs de la liquidité bancaire
conduisent les établissements de crédit à exprimer une
demande de monnaie centrale. C'est ce qu'explique (BEZIADE M., 1990,
P.70) : « Les limites de la création monétaire
scripturale par les établissements de crédit déclenchent
en grande partie la contrainte de liquidité de monnaie
centrale ». Les limites que rencontrent les banques dans leur
activité de création monétaire font qu'elles peuvent se
trouver momentanément en situation de déficit de
trésorerie. Dans une telle situation, elles doivent pouvoir mobiliser
les crédits qu'elles ont préalablement accordés afin de
retrouver leur trésorerie : on dit qu'elles doivent pouvoir se
faire refinancer.
C- La création monétaire engendre2(*) l'inflation
L'inflation est une hausse généralisée et
auto-entrenue du niveau général des prix ( ). D'après la
théorie quantitative (1) et la théorie monétariste (2),
l'inflation résulte de la création monétaire.
1) La théorie quantitative de la monnaie
La théorie quantitative de la monnaie est
formulée par FISHER3(*)
(cité par BRANA)sous la forme :
MV = PT (1) ; Avec
- M : la quantité de monnaie en circulation dans
l'économie ;
- V : la vitesse de transaction, c'est-à-dire le
nombre de fois où une unité monétaire est utilisée
dans les transactions au cours d'une période donnée ;
- P : le niveau général des prix ;
- T : le volume des transactions.
FISHER suppose que : T est exogène car il est
déterminé par le marché des biens à partir des
facteurs de production disponibles, V est exogène car elle est
déterminée par la technologie et les habitudes de paiements des
agents, M est exogène car elle est contrôlée par les
autorités monétaires. Sous ces hypothèses, FISHER tire de
l'identité (1) ,qui est en fait une équation des échanges,
une relation de causalité entre la monnaie et les prix : un
accroissement de monnaie dans l'économie va provoquer un accroissement
proportionnel du niveau général des prix.
La théorie quantitative de la monnaie fait de la
création monétaire la principale cause d'une hausse continue du
niveau général des prix. Plus une économie est liquide,
plus le risque d'inflation est élevé et plus la monnaie (qui est
un bien public) perd de sa valeur.
2) La théorie monétariste
La théorie monétariste est résumée
par FRIEDMAN F4(*) qui a
entériné la conclusion de FISHER : « La cause
immédiate de l'inflation est toujours et partout la même : un
accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport
au volume de la production. » (FRIEDMAN F., cité par BREMOND
J. et GELEDAN A., 1984, p.189) L'équation de base du monétarisme
est sous forme plus ou moins développée, l'équation de
FISHER : MV = PY (Masse monétaire × Vitesse de
circulation de la monnaie = Indice des prix × Production globale). Les
monétaristes considèrent que la vitesse de circulation de la
monnaie est donnée ou varie peu, que le niveau de production
dépend des conditions techniques et qu'en conséquence, le niveau
des prix est uniquement lié à l'évolution de la masse
monétaire.
La monnaie contribue au fonctionnement de l'économie
mais une économie trop liquide anime des tensions inflationnistes et
à l'inverse, une liquidité insuffisante de l'économie peut
provoquer des pressions sur la trésorerie des entreprises et nuire
à la croissance. La conclusion qu'on en tire est qu'une création
monétaire excessive par rapport au potentiel de croissance de
l'économie engendre de l'inflation5(*).
D'autre part, il est à noter que la monnaie est
créée par des institutions privées en concurrence et
orientées par la recherche de profit. Ainsi, «pour le banquier, le
crédit est pleinement justifié dès lors que le
bénéficiaire sera en mesure de rembourser sa dette à la
date prévue. Mais, si l'ensemble des crédits accordés
provoque une création de moyens de paiements excédents les
exigences de l'équilibre économique, le processus inflationniste
peut prendre de l'ampleur sans compromettre pour autant le remboursement des
créances bancaires » (BERGER P. et ICARD A, 1995, P.119). Il
s'avère indispensable de contrôler la capacité des banques
à créer la monnaie car elles sont relativement immunes à
une dégradation de la qualité de la monnaie.
La régulation de la liquidité bancaire, objet de
la deuxième section de ce chapitre, permet non seulement de couvrir les
besoins en monnaie centrale des banques afin qu'elles puissent boucler leur
trésorerie mais également, de circonscrire leur activité
de création monétaire pour que l'inflation qui en résulte
ait un niveau acceptable.
Section 2 : Les objectifs
et les mécanismes de régulation de la liquidité
bancaire
La définition que nous allons retenir de la
régulation de la liquidité bancaire va être construite tout
au long de cette section. Nous verrons que son objectif général
est de circonscrire la création monétaire (paragraphe 1), qu'elle
est un moyen d'action de la politique monétaire, ce qui justifie qu'elle
soit menée par la banque centrale (paragraphe 2) au sein du
marché monétaire (paragraphe 3). On identifiera quatre
étapes (paragraphe 4) de son déroulement.
Paragraphe 1 : La régulation de la liquidité bancaire permet
de circonscrire la création monétaire
A- La régulation de la liquidité bancaire
permet d'encadrer l'inflation
Nous considèrerons, dans un premier temps, que
réguler signifie contrôler (LAROUSSE). La corrélation qui
existe entre la base monétaire (monnaie banque centrale) et la masse
monétaire (1) et qui est traduite par une relation de causalité
dans les théories de l'offre de monnaie (2) nous montre qu'un
contrôle de la liquidité bancaire (disponibilités des
banques en monnaie centrale) permet de veiller sur l'inflation.
1) La corrélation entre la base monétaire (BM)
et la masse monétaire (M)
Considérons les bilans simplifiés de la page
suivante des banques secondaires et de la banque centrale.
Tableau 3: Bilan d'une banque
de secong rang
Actif
|
Passif
|
Réserves (Ro)
Crédits (C)
|
Refinancement
Dépôts (D)
|
Source : Auteur
Tableau 4: Bilan d'une banque
centrale
Actif
|
Passif
|
Réserves (Ro)
Crédits (C)
|
Refinancement
Dépôts (D)
|
Source : Auteur
M étant la masse monétaire (constituée
des billets émis par la banque centrale et des dépôts
bancaires) et BM la base monétaire (constituée des billets
émis par la banque centrale et des réserves), supposons en
premier lieu que les réserves des banques en monnaie centrale sont
uniquement des réserves obligatoires (Ro), assises au taux g sur les
dépôts (D), si bien que : Ro = g.D (1)
Supposons, en second lieu que le public a un comportement
stable6(*) de détention des
billets tel que : B = b.M (2), b étant la proportion des
billets dans la masse monétaire.
Nous pouvons écrire : BM = Ro + B (3)
et M = B + D
(4)
(1) et (2) dans (3) donnent : BM = g.D + b.M
BM = g (1-b) M
+ b.M car D = M - B = (1 - b) M
BM = [(g (1-b)
+ b] M
1
D'où : M =
. BM (5)
g
(1-b ) + b
1
En posant : k =
g (1-b) + b
Il vient que : M = k.BM (6)
On peut donc conclure que la masse monétaire (M) est
corrélée à la base monétaire (BM). L'expression (6)
[M = k.BM] présente k comme le multiplicateur de crédit
défendu dans la thèse de l'exogéneité de l'offre de
monnaie. Mais le sens de cette causalité ne fait pas l'unanimité
chez tous les auteurs.
2) Exogénéité ou
endogénéité de l'offre de monnaie : exposé des
théories
L'offre de monnaie peut être définie comme
« la quantité de moyens de règlement mise à la
disposition d'une économie » (LABARONE D., 1999, p.18). Le
problème qui se pose concernant l'offre de monnaie est celui de savoir
quelle est la nature de la relation entre la masse monétaire et la base
monétaire. Est- ce la base monétaire qui déclenche la
masse monétaire ou l'inverse ? Pour répondre à cette
question il est nécessaire de parcourir les théories
monétaires de l'offre de monnaie. Deux théories s'opposent :
la théorie de l'exogénéité de l'offre de monnaie
(a) et la théorie de l'endogénéité de l'offre de
monnaie (b).
a. La thèse de l'exogénéité de
l'offre de monnaie
Dans la relation (6) [M = k.BM], k > 1 puisque g (1-b)
+ b <1. La masse monétaire est donc considérée comme un
multiple de la base monétaire et k est appelé multiplicateur de
la base monétaire. La relation (6) traduit l'hypothèse de
l'exogénéité de la base monétaire et des
coefficients g et b (donc de k). Bien que cette thèse fût
proposée par l'école classique, c'est FRIEDMAN M. qui a
posé le postulat central d'exogénéité de l'offre de
monnaie : « Le stock nominal de monnaie est imposé aux
utilisateurs par un organisme extérieur aux relations économiques
privées » (FRIEDMAN M. cité par PASCALLON, 1985,
P.445). Ce postulat est explicité par (LABARONE D., 1999, p.18) :
« l'exogénéité de l'offre de monnaie signifie
que la quantité de monnaie disponible dans l'économie est
déterminée par des facteurs extérieurs au modèle
analysé et que l'offre de monnaie est parfaitement
contrôlée par les autorités
monétaires ».
L'offre de monnaie est donc indépendante du
système économique et, elle ne subirait pas l'influence des
variables explicatives telles que la consommation, l'investissement et la
demande de monnaie. L'exogénéité de l'offre de monnaie
signifie enfin, que la masse monétaire est issue de la base
monétaire qui en est la source ultime.
Mais, le fonctionnement de certaines économies invite
à inverser la logique du multiplicateur ; c'est ce que
présente la thèse de l'endogénéité de
l'offre de monnaie.
b. La thèse de l'endogénéité de
la monnaie
La thèse de l'endogénéité de
l'offre de monnaie stipule que le stock de monnaie est une grandeur
endogène (PASCALLON, 1985, P.507). Cette thèse qui est soutenue
par les post-keynésiens7(*)
énonce que l'offre de monnaie apparaît plutôt
endogène puisqu'elle va dépendre de l'action :
- de la banque centrale qui peut faire varier le montant de
l'émission de monnaie ;
- du Trésor public qui, en fonction de sa politique
budgétaire, fixe le montant du déficit qu'il devra compenser par
appel au système monétaire ou par création de sa propre
monnaie ;
- des banques commerciales qui, en fonction de la
réglementation en vigueur, des avoirs en monnaie centrale qu'elles
détiennent et de leur marge bénéficiaire, vont choisir le
volume de crédits qu'elles peuvent consentir à l'économie
et par là, le volume de la monnaie scripturale à
injecter ;
- des agents non bancaires (ménages) qui vont
opérer un choix dans l'affectation de leur patrimoine financier entre
actifs monétaires, quasi monétaires ou réels ;
- de l'extérieur puisque l'excédent ou le
déficit de la balance des paiements va se répercuter de
manière favorable ou défavorable sur le stock de monnaie
nationale en circulation.
Ainsi, la quantité de monnaie en circulation dans une
économie à un moment donné n'est que le reflet du
comportement d'un ensemble d'intervenants. Dès lors, la relation entre
la masse monétaire et la base monétaire, est
réécrite sous la forme :
1
BM = . M et indique que le besoin en monnaie
centrale résulte de la création
k
monétaire préalablement réalisée
par les banques commerciales. L'offre de monnaie est ainsi
déterminée en amont par les financements octroyés aux
agents non financiers. La base
1
monétaire est alors endogène et le coefficient
s'analyse comme le diviseur de crédit.
k
Malgré cette controverse, les autorités
monétaires déterminent leur offre de monnaie de façon
à contrôler l'inflation en s'appuyant sur la théorie
quantitative de la monnaie (BRANA, p. 58).
B- La régulation de la liquidité bancaire
permet d'assurer le refinancement des banques
La monnaie centrale est une monnaie hiérarchiquement
supérieure aux autres (BEZIADE, 1990, P.24). En effet, les banques quand
elles créent de la monnaie (en fait leur monnaie) ont besoin de la base
monétaire (monnaie centrale) et doivent se la procurer. C'est le souci
de veiller à l'équilibre sur le marché de la
liquidité bancaire qui va impulser leur refinancement.
C- Qu'est ce que la régulation de la liquidité
bancaire ?
Le problème de régulation qui se pose à
tout économiste est celui de savoir comment se réalise
l'équilibre dans un système économique (BREMOND J et
GELEDAN A., 1984, p.363). D'une manière générale,
l'équilibre sur le marché de la monnaie, se réalise par la
rencontre de l'offre et de la demande de monnaie, ce qui permet de
déterminer le niveau général des prix (LABARONNE, p.80).
En outre, pour BREMOND J et GELEDAN, la régulation comprend des
objectifs à réaliser et des moyens d'action pour atteindre le but
fixé.
Ces nouvelles précisions nous permettent d'affiner la
définition donnée en début de paragraphe. La
régulation de la liquidité bancaire repose sur un processus dont
le but est d'atteindre un objectif donné en terme d'inflation
grâce à la manipulation instruments spécifiques.
Réguler la liquidité bancaire signifie également
réaliser l'équilibre sur le marché monétaire.
Paragraphe 2 : La banque centrale est l'autorité monétaire
chargée de réguler de la liquidité bancaire
La mission générale d'une banque centrale est de
veiller sur la monnaie et le crédit, ainsi que sur le système
financier dans son ensemble. Plusieurs fonctions sont traditionnellement
dévolues à la banque centrale : les fonctions liées
à la politique monétaire, les fonctions liées à la
monnaie et aux systèmes de paiement et la fonction de banque de
l'Etat.
L'analyse de ses fonctions nous montre pourquoi elle est la
structure qui régule la liquidité bancaire.
A- La banque centrale veille sur la stabilité des
prix
D'une façon générale, la politique
économique cherche à réaliser le plein emploi, la
stabilité des prix, une croissance soutenue et l'absence de
déséquilibre de la balance des paiements. La politique
monétaire fait partie intégrante de la politique
économique et, elle se voit systématiquement assigner l'objectif
prioritaire de la stabilité des prix (BRANA S.,1999, p.167).
L'assignation à la politique monétaire d'un objectif de
stabilité des prix trouve ses fondements dans les liens entre la monnaie
et l'inflation que la théorie quantitative économique met en
évidence.
Or, la politique monétaire est définie et mise
en oeuvre au sein de la banque centrale. C'est la raison pour laquelle l'action
de la banque centrale vise à contrôler plus ou moins directement
l'offre de monnaie dans le but de préserver la stabilité de la
monnaie. En somme, c'est à la banque centrale que revient la charge
d'assurer la stabilité des prix (BERGER P. et ICARD A, 1995, P.83).
B- La banque centrale assure le refinancement du
système bancaire
Chaque banque détient auprès de la banque
centrale un compte courant par lequel vont passer des règlements avec
les autres banques et avec le Trésor Public, ainsi que les
opérations effectuées avec la banque centrale elle-même
(BEZIADE, 1990, P.24). Les règlements entre banques émanent en
particulier de la compensation et les règlements avec la banque centrale
elle-même procèdent des opérations de refinancement.
C'est en s'adressant à la banque centrale à
travers le refinancement, que les banques peuvent se procurer les moyens de
paiement nécessaires pour faire face à leurs ultimes besoins de
trésorerie (SALLES P., 1986, P.391). C'est de cette manière que
la banque centrale exerce une fonction de banque des banques. La banque
centrale joue ainsi un rôle décisif dans la création
monétaire et donc sur la quantité de monnaie en circulation dans
l'économie, en disposant elle-même du monopole de création
d'une forme supérieure de liquidité : la monnaie
centrale.
D'après BRANA S., la question clé concernant le
refinancement est celle de son exogénéité : la banque
centrale est-elle en mesure de contrôler pleinement la quantité de
monnaie centrale qu'elle souhaite créer au bénéfice des
banques commerciales ? (BRANA S.,1999, P.38). Cette question
récurrente avait déjà été formulée
bien des années auparavant par COULBOIS P. Il se demandait si la banque
centrale disposait des moyens propres, pouvant faire varier la liquidité
du système bancaire, et par là celle de l'économie, dans
le sens et la mesure qu'elle souhaitait.
Il ressort de ces activités, que la banque centrale
doit veiller à ce que la monnaie ne se déprécie pas,
assurer le refinancement des banques et prévenir le risque de crise
bancaire. C'est donc à elle qu'incombe la régulation de la
liquidité bancaire ; elle a lieu au sein du marché
monétaire.
Paragraphe 3 : Le marché monétaire est le cadre de la
régulation de la liquidité bancaire
La présentation du cadre dans lequel se déroule
la régulation de la liquidité bancaire requiert qu'on
définisse ce lieu particulier (A) et qu'on présente son
organisation (B).
A- Définition et activité
Le marché monétaire est le marché des
capitaux à court terme. Il concerne tous les agents qui ont des besoins
ou des excès de capitaux à court terme et qui veulent s'endetter
(pour les emprunteurs) ou placer (pour les prêteurs) leurs
liquidités à court terme (RAMAGE P., 2002, p.1). Les banques, il
est vrai, doivent en priorité approvisionner sur leurs fonds propres les
crédits qu'elles accordent à leur clientèle. Mais, le
rééquilibrage de leur trésorerie est obtenu en s'adressant
soit au marché interbancaire, soit à la banque centrale.
L'objet essentiel du marché interbancaire est de
faciliter les opérations de trésorerie des établissements
de crédits en permettant des échanges de liquidités.
Cependant, la banque centrale joue un rôle important sur ce marché
car c'est elle qui doit assurer la liquidité du marché (RAMAGE
P., 2002, p.1). En effet, du fait du décalage entre les versements et
les retraits, certaines banques peuvent se retrouver momentanément en
situation de déficit de trésorerie. De même, les
compensations entre les banques ne peuvent suffire à satisfaire les
besoins et à éponger les excédents de tous les
participants. Ainsi, « sans l'intervention de la banque centrale, ce
marché ne pourrait s'équilibrer lui même, la demande de
fonds excédant systématiquement l'offre » (BERGER P. et
ICARD A, 1995, P.29).
Le marché monétaire est donc le lieu où
se réalise l'équilibre du marché de la liquidité
bancaire car il permet aux établissements de crédit (banques et
institutions financières) de compenser leurs excédents et
déficits quotidiens de trésorerie. Contrairement au marché
financier qui dispose d'un lieu physique pour la cotation des titres
négociés, le marché monétaire n'a pas d'existence
physique. Il ne se tient pas dans un lieu déterminé mais,
fonctionne par le moyen d'un réseau de communication
(téléphone, fax, télex, e-mail) reliant les
différents participants.
B- Organisation du marché monétaire
L'organisation du marché monétaire dépend
des spécificités de la structure économique et
financière des pays concernés. L'organisation concerne les
acteurs, les supports, les formes et les échéances des
opérations.
D'une manière générale, le marché
monétaire regroupe autour de l'institut d'émission des
participants et des intermédiaires. Les premiers sont ceux qui sont
admis à opérer sur le marché monétaire et les
seconds, quand ils existent, interviennent pour rapprocher les prêteurs
et les emprunteurs. Les opérations peuvent y revêtir des formes
les plus diverses : achats ou ventes fermes d'effets, pensions sur effets,
simples inscriptions à un compte de correspondant banquier. Il existe
également une diversité de supports et les
échéances doivent être conformes avec le court terme.
Le rôle de la banque centrale et celui du marché
monétaire dans le processus de régulation de la liquidité
bancaire étant précisés, il importe de présenter
les étapes de ce processus.
Paragraphe 4 : Les étapes de la régulation de la
liquidité bancaire
La régulation de la liquidité bancaire sera
étudiée comme un processus qui va de la fixation annuelle d'un
objectif en terme d'inflation (A) au choix des instruments permettant cette
régulation (D) en passant par la mise en oeuvre d'une stratégie
(B et C).
A- La fixation annuelle d'un objectif en terme d'inflation
La stabilité des prix est atteinte lorsque l'inflation
est si faible qu'elle n'influence plus les comportements des agents
économiques. On estime généralement qu'un tel
résultat est atteint lorsque la hausse des prix reste inférieure
à 2% (BERGER P. et ICARD A, 1995, P.91). La première étape
du processus de régulation de la liquidité bancaire consiste donc
à fixer un objectif en terme d'inflation. Quant à la seconde
étape, elle repose sur la stratégie à mettre en oeuvre
pour atteindre cet objectif.
B- Le choix des objectifs intermédiaires et des
objectifs opérationnels
1) Les objectifs intermédiaires
Afin de parvenir à la stabilité des prix, les
banques centrales utilisent une panoplie d'instruments (D). Ces instruments ont
pour caractéristique de n'être qu'indirectement reliés
à la stabilité des prix. C'est pourquoi les banques centrales
s'efforcent de mettre en oeuvre une stratégie monétaire
explicite, annoncée au public et destinée à rendre
intelligible leur action.
Il leur est donc plus aisé de suivre des objectifs
intermédiaires. Un objectif intermédiaire se
définit comme une variable sur laquelle les autorités
monétaires peuvent agir de façon directe et rapide, à
l'aide de leurs instruments propres, pour atteindre les objectifs finals de la
politique monétaire (COULBOIS P., 1974, P.227). BRANA S. précise
que les objectifs intermédiaires doivent être directement sous le
contrôle de la banque centrale et correctement reliés à
l'objectif final.
Les objectifs intermédiaires traditionnellement
utilisés sont appliqués soit à des agrégats de
monnaie, soit à agrégats de crédit soit à certains
« prix » comme les taux d'intérêt et les
taux de change (BRANA S., 1999, P. 170).
2) Les objectifs opérationnels
Les objectifs opérationnels permettent d'atteindre les
objectifs intermédiaires. Ils peuvent être les taux bancaires, les
réserves bancaires ou la base monétaire.
La stratégie présentée à la
deuxième étape ne peut être pleinement efficace que dans la
mesure où les autorités monétaires peuvent évaluer
l'impact de la variation de la liquidité bancaire sur celle de la masse
monétaire.
C- La détermination des relations existantes entre les
variations de la masse monétaire et celles de la liquidité
bancaire
Dans une situation où les autorités
monétaires cherchent à contrôler la quantité de
monnaie en circulation dans l'économie, il leur importe au
préalable d'évaluer la demande de monnaie de la part des agents
non financiers, ses déterminants et sa stabilité. La
détermination du niveau de la masse monétaire repose sur
l'hypothèse quantitativiste de la stabilité de la vitesse de
circulation de la monnaie.
La banque centrale ne contrôle pas directement la masse
monétaire mais agit sur la liquidité bancaire pour arriver
à contrôler les agrégats monétaires. Une fois que la
projection de la masse monétaire a permis de déterminer le niveau
de progression voulu, la connaissance des relations existant entre les
variations de la masse monétaire et celles de la liquidité
bancaire servent à orienter celle-ci dans le sens désiré.
Ces relations s'obtiennent grâce à des modèles
économétriques.
D- Le choix et l'utilisation des instruments de
régulation de la liquidité bancaire
La dernière étape du processus consiste à
choisir les moyens techniques ou instruments qui permettront de modifier de
façon aussi fine que souhaitée la liquidité des banques et
de l'ajuster à un niveau permettant d'assurer la disponibilité de
la monnaie et du crédit sans provoquer des pressions inflationnistes ou
les déséquilibres des comptes extérieurs. Les
procédés et techniques utilisés à cette fin sont
nombreux et varient suivant les pays en fonction de l'organisation
institutionnelle. Ils doivent être adaptés à la
réalité des objectifs fixés et à la structure du
système financier du pays considéré (BERGER P. et ICARD A,
1995, P. 94).
1) L'abandon des instruments directs de politique
monétaire au profit des instruments indirects
La régulation de la liquidité bancaire doit son
essor à l'abandon progressif des méthodes coercitives (le
plafonnement ou l'encadrement du crédit, le contrôle de change, la
fixation administrative du taux d'intérêt) utilisées par
les banques centrales pour contrôler la quantité de monnaie en
circulation. Ces instruments ont été abandonnés à
cause de leur lourdeur administrative et du fait qu'ils entravaient la
concurrence
Les instruments de la régulation de la liquidité
bancaire correspondent aux instruments indirects de la politique
monétaire. Les instruments indirects ont pour but d'influencer le
comportement des banques commerciales en faisant varier la quantité et
le coût de la monnaie centrale dont celles-ci peuvent disposer (COULBOIS
P., 1974, P. 201), de façon à atteindre les objectifs
intermédiaires en matière d'agrégats monétaires. Le
recours à ce type d'instruments laisse jouer librement les forces du
marché dans l'affectation du crédit par les institutions
financières.
2) Les instruments de la régulation de la
liquidité bancaire
Les instruments indirects font appel à la relation
entre la monnaie et la base monétaire et s'appuient sur le rôle
que jouent les autorités monétaires dans la création de
cette base monétaire. Les instruments indirects sont : l'action par
le taux d'intérêt (1), les opérations d'open-market (2),
les réserves obligatoires (3).
a. L'action par les
taux d'intérêt
i) Principe de la politique des taux
d'intérêt
L'action de la banque centrale visant à réguler
le niveau de la liquidité bancaire va s'exercer grâce à son
taux de refinancement. Il s'agit pour la banque centrale de le baisser ou de
l'augmenter, ce qui entraîne une variation sur les taux
déterminés par le marché. Les effets sont externes et
internes.
Concernant les effets externes, une augmentation du taux
d'intervention de la banque centrale permet de soutenir la valeur de la monnaie
nationale. Inversement, une baisse entraîne une sortie des capitaux. Les
effets internes se décomposent en un effet sur les coûts et un
effet sur la liquidité. L'effet sur les coûts encore appelé
effet prix est direct, car le taux de refinancement agit sur le prix du
refinancement. L'effet quantité est indirect, dans la mesure où
les variations du taux d'intervention de la banque centrale modifient la valeur
des titres que les banques utilisent pour obtenir la monnaie banque
centrale.
L'action par les taux a une incidence sur le coût et le
volume du crédit bancaire, principale source de création
monétaire.
ii) La transmission de la politique des
taux d'intérêt
Une banque centrale qui désire durcir les conditions
monétaires relèvera ses taux de refinancement. De ce fait, le
coût des ressources en monnaie centrale des banques augmente, ces
dernières devant répercuter, au moins en partie, cette hausse
dans leurs taux débiteurs. In fine, c'est donc la demande de
crédit qui devrait diminuer, et avec elle, la création
monétaire.
L'efficacité de la régulation de la
liquidité bancaire va donc dépendre des effets induits, par la
manipulation des taux du marché monétaire par une banque
centrale. Ainsi, une hausse de taux sur le marché monétaire
devrait avoir pour effet d'augmenter le coût des ressources bancaires et
entraîner un resserrement du crédit dans l'économie et donc
un ralentissement de l'activité de création monétaire des
banques. En effet, une hausse du taux du marché monétaire
augmente non seulement le coût du financement sur le marché
monétaire, mais par voie de contagion, le coût des
dépôts à terme rémunérés, par exemple.
Les banques doivent donc dans ce cas, pour maintenir leur marge bancaire,
augmenter leur taux créditeur. Si la demande de crédit bancaire
est sensible au coût de ce crédit, elle doit normalement
baisser.
La banque centrale a une influence très forte sur les
taux courts car elle est maître de la situation de liquidité du
système bancaire (BERGER P. et ICARD A, 1995, P.32.)
iii) Les limites
à la politique des taux d'intérêt
L'action par les taux peut être inefficace lorsque les
banques sont « hors banque », c'est-à-dire lorsque
leurs excédents de trésorerie les met à l'abri du
refinancement.
Par ailleurs, afin de donner à la politique des taux
toute son efficacité, il est du devoir des banques centrales d'inciter
les gouvernements à limiter l'ampleur des déficits publics et
leur monétisation (création monétaire pour leur
financement). Dans un contexte de forte mobilité des capitaux, un
assainissement budgétaire a pour effet immédiat de réduire
la demande globale, suite à la réduction des dépenses
publiques voire de la demande privée (dans l'hypothèse d'une
hausse des impôts ou d'une réduction des transferts). En
règle générale, plus le déficit budgétaire
est réduit, plus la banque centrale dispose d'une marge de manoeuvre
pour faire varier les taux d'intérêts dans le sens d'une relance
des investissements.
b. Les
réserves obligatoires
i) Le principe de fonctionnement des réserves
obligatoires
La banque centrale peut exiger, pour des raisons de
contrôle de la liquidité bancaire, que les banques constituent
auprès d'elle des réserves obligatoires. Dans ce cas, ces
réserves obligatoires imposent aux banques de maintenir en compte
créditeur à la banque centrale une somme égal à une
fraction, en général, de leurs dépôts (BERGER P. et
ICARD A, P.1995, P.95). Les coefficients appliqués sur les
dépôts à vue sont supérieurs à ceux
appliqués sur les dépôts à terme. Les
réserves obligatoires constituent un instrument adéquat pour le
contrôle de la liquidité bancaire car, « elles
réduisent les liquidités disponibles des établissements de
crédit en neutralisant une partie de celles-ci ». (BEZIADE M.,
1990, P.112)
Les réserves obligatoires appartiennent aux facteurs
institutionnels de la liquidité bancaire. La banque centre en modifiant
l'assiette ou le taux de ces réserves peut moduler le besoin en monnaie
centrale des banques.
ii) La transmission de la politique des
réserves obligatoires
Un relèvement du taux des réserves obligatoires
a, qualitativement, le même effet qu'une hausse des taux directeurs
puisque, dès lors que ces réserves sont
rémunérées à un taux inférieur à
celui du marché, leur augmentation accroît le coût des
ressources des banques. La politique des réserves obligatoires permet de
rationaliser la distribution du crédit par les banques.
Cependant, il est à noter que l'influence de la banque
centrale par le biais des réserves obligatoires dépend du besoin
de refinancement des établissement de crédit.
c. Les
opérations d'open-market
i) Le principe de la politique d'open-market
Les opérations d'open-market consistent pour la banque
centrale à intervenir sur le marché monétaire pour acheter
ou vendre des titres contre de la monnaie centrale. Par cette procédure,
la banque centrale cherche à modifier, à la baisse ou à la
hausse, le taux du marché monétaire.
L'open-market influence la liquidité bancaire
grâce à un effet prix et un effet quantité. L'effet
quantité est direct : en achetant des titres, la banque centrale
met sa monnaie en circulation. En les vendant, elle retire sa monnaie. L'effet
prix est indirect : quand la banque centrale achète des titres,
leurs prix montent et les taux d'intérêt baissent et les banques
peuvent se refinancer à un prix ou à un coût faible. Par
contre, quand la banque centrale vend des titres, les taux
d'intérêt augmentent, ce qui crée une tension sur le
marché.
ii) Les avantages de la technique de
l'open-market
La technique de l'open-market présente plusieurs
avantages :
- c'est une procédure directe de marché, car la
banque centrale intervient comme n'importe quel agent et peut ajuster ses
interventions en déterminant à la fois les montant et le
moment ;
- c'est une procédure à la discrétion de
la banque centrale, d'où une souplesse d'utilisation ;
- c'est une procédure réversible, car les
autorités peuvent fournir ou retirer des liquidités sur le
marché monétaire.
Pour toutes ces raisons, l'open-market permet un
réglage précis de la liquidité du système bancaire
(BERGER P. et ICARD A, 1995, P.98).
iii) Les pré
requis à la politique de l'open-market
La politique d'open-market nécessite l'existence d'un
marché monétaire important et liquide et, elle est difficile
à mettre en oeuvre lorsque le stock de titres de la dette publique n'est
pas développé.
CONCLUSION CHAPITRE 1 :
Au terme de ce premier chapitre, nous savons quelle est
l'origine de la régulation de la liquidité bancaire, en quoi
est-ce qu'elle consiste, qui doit la mener et avec quels instruments. En effet,
la régulation de la liquidité bancaire, qui est dévolue
à la banque centrale, permet d'encadrer l'activité de
création monétaire des banques, en subvenant à leurs
besoins de refinancement et en contrôlant l'inflation. Elle est rendue
possible principalement grâce aux instruments indirects que sont :
les taux d'intérêt, les réserves obligatoires et les
opérations d'open-market. Le choix et la manipulation de ces instruments
dépendent de la spécificité chaque
économie.
Au moment où on assiste de plus en plus à
des regroupements entre pays, on peut se demander comment la régulation
de la liquidité bancaire se fait dans ces zones où les
disparités économiques sont souvent grandes ? La
régulation de la liquidité bancaire contribue t-elle à
l'intégration économique régionale ?
CHAPITRE 2 : PLACE DE LA
REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE DANS LE PROCESSSUS D'INTEGRATION
REGIONALE
Le deuxième chapitre se propose de parcourir les
théories de l'intégration régionale (Section 1) et des
unions monétaires (Section 2) dans le but de montrer que la
régulation de la liquidité bancaire permet un approfondissement
de l'intégration.
Section 1 : Les fondements
théoriques de l'intégration
Les fondements théoriques de l'intégration
peuvent être appréhendés à travers ses étapes
(Paragraphe 1), son impact économique (Paragraphe 2), ainsi qu'à
travers l'économie politique de
l'intégration (Paragraphe 3).
Paragraphe 1 : Les différentes conceptions et les étapes de
l'intégration régionale
Il convient de définir au préalable
l'intégration économique (A) avant d'en présenter les
principales étapes (B).
A- Les différentes conceptions de
l'intégration régionale
Le contexte de mondialisation qui est le nôtre a conduit
à un renouvellement analytique des théories de
l'intégration régionale. A la différence des années
50, en référence aux théories des unions douanières
(VINER, MEADE), l'intégration régionale ne porte pas seulement
sur les échanges commerciaux. Elle concerne aussi les flux de capitaux
et de travailleurs, la mise en place d'un environnement institutionnel commun
où la coordination des politiques permet la convergence des
économies et un ancrage des politiques économiques.
Plusieurs conceptions émergent, à
côté des anciennes, opposant l'intégration planifiée
par les États (conception volontariste) à l'intégration
par le marché (conception libérale), l'intégration
liée aux règles (conception institutionnelle),
l'intégration suscitée par les acteurs en position
asymétrique et liée à des dynamiques territoriales
(conception territoriale) et l'intégration politique.
1) La conception volontariste de l'intégration
Selon la conception volontariste, l'intégration
régionale est un processus de déconnexion qui vise à
protéger les économies de la mondialisation. Elle suppose une
protection, des politiques d'aménagement du territoire, la construction
d'un système productif plus ou moins déconnecté du
système de prix mondiaux. Le cadre d'analyse est celui de
sociétés dépendantes, extraverties et
désarticulées qui ne peuvent construire leur industrie dans le
cadre national. L'intégration régionale vise alors à
réduire l'extraversion, à accroître les capacités de
coalition, à créer un marché, à compenser les
déséquilibres territoriaux. Les principaux instruments renvoient
à l'économie administrée, à la forte protection des
industries régionales. Cette conception a été longtemps
défendue par les organisations du Sud telle la CEPAL ou la CEA (plan de
Lagos, 1980). Ce plan visait à éviter les duplications, à
élaborer des industries lourdes industrialisantes, à lever les
goulets d'étranglement telles que les infrastructures.
2) La conception libérale de l'intégration
Selon la conception libérale, l'intégration
commerciale est assimilée à la libéralisation des
échanges et des facteurs de production ; elle est analysée
au regard de l'intégration mondiale. La théorie statique met en
relief les créations et détours de trafic et l'optimum de second
rang. La théorie dynamique met en relief la concurrence, les
économies d'échelle et les changements de termes de
l'échange. Intégrer, c'est réduire les distorsions des
politiques nationales et déplacer les frontières nationales en se
rapprochant du marché international.
3) La conception industrielle et territoriale de
l'intégration
Selon la conception industrielle et territoriale,
l'intégration productive est la résultante de relations
d'internalisation au sein des firmes transnationales ou des réseaux.
Elle est assurée par les conglomérats déployant leurs
stratégies dans un espace régional. Elle conduit à une
division régionale du travail. La coopération sectorielle
s'appuie sur des projets mis en place par des acteurs ayant des
intérêts convergents : exploitation de ressources en commun,
lutte contre la désertification ou la protection de l'environnement,
régulation aérienne, observatoire économique
régional, corridors ou triangles de croissance. L'analyse de
l'intégration se fait en privilégiant les stratégies
d'acteurs dans un univers de concurrence imparfaite et d'espace
non-homogène.
4) La conception géographique de
l'intégration
Selon la conception géographique, l'intégration
se caractérise par des effets d'agglomération et de polarisation.
D'un côté, il y a réduction des distances et, a priori,
réduction du rôle de la proximité géographique en
liaison avec les révolutions technologiques et le poids des
échanges immatériels. Mais, de l'autre, on observe le rôle
des territoires créateurs d'effets d'agglomération. Pour que des
territoires aient entre eux des échanges, il faut des systèmes
productifs permettant une taille de marché et des produits
diversifiés (et donc une complémentarité entre des effets
d'agglomération). Mais il faut qu'il existe des infrastructures
d'interconnections physiques ou transactionnelles (réseaux) et donc un
capital spatial. Celles-ci conduisent généralement plutôt
à des effets de diffusion ou de contagion de la croissance en
réduisant les coûts de transport, en favorisant les transferts de
technologies ou en baissant les coûts de transaction. Cette diffusion
peut se faire par le commerce extérieur (transfert international de
droits de propriété des marchandises), par les investissements
directs (transfert de droits de propriété des entreprises), par
les coordinations non marchandes (internalisation au sein des firmes ou des
réseaux « ethniques ») ; les dynamiques de
spécialisation territoriale l'emportent alors sur les effets
d'agglomération.
5) La conception institutionnaliste de
l'intégration
Selon la conception institutionnaliste, l'intégration
est la mise en place d'un système commun de règles de la part des
pouvoirs publics en relation avec les acteurs privés. Les institutions
sont des systèmes d'attente permettant la convergence des anticipations
des agents. Elles stabilisent et sécurisent l'environnement, permettant
la crédibilité. L'intégration par les règles
concerne ainsi, dans l'UEMOA, l'harmonisation des fiscalités, un droit
social régional, un droit des affaires, des lois uniques d'assurance.
Les conséquences attendues des accords régionaux concernent
l'ancrage des politiques favorisant leur prévisibilité et
l'attractivité des capitaux et de technologie. L'ancrage des politiques
économiques réduit les risques de réversibilité. La
crédibilité est liée à la dilution des
préférences (en isolant les instance de contrôle et de
pouvoir judiciaire des lobbies nationaux) et à la création
institutionnelle (de Melo, 1993). Les accords de libre-échange n'ont pas
toutefois nécessairement des effets d'attractivité des capitaux.
D'une part, ces effets se diluent avec le nombre d'accords, d'autre part, ils
sont souvent contrecarrés par les conséquences négatives
liées à la libéralisation commerciale et des changes.
Ainsi, les zones attractives d'Afrique subsaharienne (l'Afrique australe) ou
d'Asie de l'Est (la Chine) ont-elles maintenu des contrôles de change et
des mesures protectionnistes.
6) La conception politique ou diplomatique de
l'intégration
Selon une conception politique ou diplomatique,
l'intégration régionale se traduit par des transferts de
souveraineté et par des objectifs de prévention des conflits. Les
convergences d'intérêts économiques sont une manière
de dépasser les rivalités et antagonismes politiques. Les
transferts de souveraineté et la production de biens publics à
des niveaux régionaux sont une réponse au déborde-ment des
États dans un contexte de mondialisation (exemple création d'une
monnaie régionale). Les processus de désintégration
régionale renvoient à des facteurs socio-politiques de
désintégration nationale et de décomposition des
États, à des crises économiques et financières
donnant la priorité aux objectifs nationaux ou à des
environnements internationaux conduisant à des ouvertures erga omnes et
à des politiques se faisant aux dépens des accords
régionaux.
L'intégration régionale est donc un
phénomène pluridimensionnel mais que la théorie
traditionnelle de l'intégration développée par BALASSA B.
(1962) englobe. Il considère l'intégration à la fois comme
une situation et comme un processus. Considérée
comme une situation, l'intégration désigne l'absence de
toutes discriminations entre les économies nationales. En tant que
processus, L'intégration régionale est un ensemble de
mesures destinées à supprimer les discriminations entre les
unités économiques, appartenant à différents pays
en vue de l'intensification des échanges. Ce processus s'effectue en
différentes étapes et montre que les Accords d'Intégration
Régionale (AIR) peuvent rassembler des pays selon des modalités
variées. Sans prétendre couvrir la totalité des
arrangements concevables, il est possible de donner une typologie
simplifiée de ces accords.
B- Les différentes étapes de
l'intégration (BALASSA B.) ou les différentes formes d'AIR
La théorie traditionnelle de l'intégration
développée par BALASSA B. (1962) enseigne que
l'intégration économique est un processus séquentiel qui
se déroule en cinq étapes : la zone de libre échange,
l'union douanière, la marché commun, l'union économique,
l'intégration économique parfaite. Ces différentes
étapes sont distinguées et caractérisées par leurs
dispositions minimales.
1) La zone de libre échange
La zone de libre échange est caractérisée
par l'abolition des droits de douane et des restrictions quantitatives entre
les pays participants, mais chacun d'eux conserve ses propres tarifs douaniers
avec les pays non- membres. Le but est de libéraliser les
échanges entre les pays signataires. L'édification d'une zone de
libre-échange suppose la disparition des freins aux échanges de
marchandises entre les pays membres (barrières douanières) mais
sans que ceci ne se traduise par la mise en place d'une politique tarifaire
commune à l'égard des pays tiers.
2) L'union douanière
L'union douanière, tout en supprimant toutes les
discriminations en ce qui concerne les mouvements de marchandises à
l'intérieur de l'union, égalise les tarifs douaniers dans le
commerce avec les pays extérieurs par l'établissement d'un tarif
commun, appliqué à tout produit importé en dehors de
l'union douanière. Ainsi,. le passage de la zone de libre-échange
à l'union douanière suppose qu'en plus de la suppression des
barrières intérieures aux échanges de marchandises, les
pays membres mettent en place un même et unique droit douanier, pour tous
les pays.
3) Le marché commun
Le marché commun conduit à une
intégration complète, puisque l'abolition des restrictions ne
concerne pas seulement les échanges de produits (comme dans l'union
douanière) mais aussi les mouvements des facteurs de production. Le
marché commun combine les caractéristiques de l'union
douanière à la libre circulation du capital et des travailleurs
au sein de ce marché. Le passage au marché commun se traduit par
la libre circulation de l'ensemble des facteurs de production (marchandises,
travail, capital) entre les pays membres. Il s'agit donc d'une Union
douanière élargie au facteur capital et au facteur travail.
4) L'union économique
L'union économique, en plus de la suppression des
restrictions concernant les mouvements de capitaux, exige une certaine
harmonisation des politiques économiques nationales, afin
d'éliminer les discriminations dues à des disparités qui
peuvent naître des politiques de libéralisation. Les mesures
d'harmonisation concernent les domaines des politiques monétaires,
financières, commerciales et sociales. L'union économique est
donc l'ensemble formé par le marché commun et les politiques
communes. L'intérêt collectif s'impose donc par rapport aux
intérêts individuels des pays membres dans un espace
économique unifié.
5) L'intégration économique parfaite
L'intégration économique parfaite, repose sur
l'unification des politiques monétaires, fiscales, commerciales,
sociales et est régie par une autorité supranationale dont les
décisions lient les Etats-membres. L'adoption d'une monnaie unique peut
constituer une étape particulière du processus d'union
économique. La matérialisation de l'existence d'un marché
unique passe alors par l'adoption d'une monnaie unique qui facilite les
échanges et permet de favoriser la stabilité de ce nouvel espace
économique en supprimant les risques de changes entre les monnaies des
pays membres et en permettant la mise en oeuvre d'une politique
monétaire unique.
Les limites de chacune des étapes
précédentes conduisent à envisager une nouvelle
étape. Les trois premières étapes peuvent se rapprocher de
l'analyse classique et relèvent strictement de la politique commerciale.
Les deux dernières, par contre, contiennent certaines dispositions qui
vont au-delà d'une action sur les seuls flux commerciaux et
nécessitent par conséquent une volonté politique parce
qu'elles surpassent les lois du marché et le cadre de la théorie
du commerce international. Aussi, ces dernières étapes se
rattachent à la conception volontariste. Dans le cadre de ce travail,
nous n'entrerons pas dans les spécificités propres à
chacune des conceptions que nous avons présentées. Nous
retiendrons de l'intégration qu'elle est le processus par lequel
plusieurs Etats souverains s'engagent, moyennant une coordination ou une
harmonisation plus ou moins poussée de certains volets de leurs
politiques économiques, à éliminer toutes formes de
discriminations entre leurs agents économiques, aux fins notamment
d'intensifier leurs échanges commerciaux et financiers.
Ainsi défini, le processus d'intégration
économique implique l'instauration entre les Etats concernés de
la liberté de circulation des personnes, des biens, des services, des
capitaux, la liberté d'établissement et de prestation de
services, ainsi que les conditions d'une libre concurrence, assortie d'une
préférence communautaire.
Paragraphe 2 : L'impact économique de l'intégration
L'impact économique de l'intégration est
perceptible quand on analyse ses avantages (A), ses inconvénients (B) et
la répartition de ces avantages et inconvénients entre les pays
qui forment la communauté considérée (C).
A- Les avantages de l'intégration
1) Le modèle
de RICARDO : La supériorité du libre échange sur
l'autarcie
Les avantages de l'intégration trouvent leurs
fondements dans les théories traditionnelles du commerce international
et plus précisément dans le modèle de RICARDO. Le
modèle ricardien démontre le principe de l'avantage comparatif
qui établit que « les pays sont gagnants à
l'échange s'ils se spécialisent dans la production du ou des
biens qui supportent le ou les coûts de production relatifs les plus
faibles ». Ce modèle montre donc en quoi le
libre-échange est meilleur que le protectionnisme.
L'interprétation qu'on peut en faire est que d'une manière
générale, les pays ont intérêt à
éliminer les barrières aux échanges commerciaux.
2) L'effet de « création de
commerce »
L'analyse moderne des Accords d'Intégration
Régionale (AIR) date de VINER (1950), qui a mis en évidence leurs
effets contradictoires sur les échanges commerciaux et donc sur le bien
être. Viner montre que les accords commerciaux régionaux sont
à l'origine de deux effets : une création de commerce et un
détournement de flux commerciaux. Le premier effet correspond au fait
que les consommateurs de chaque État membre achètent de plus
grandes quantités aux producteurs des autres États membres, ce
qui entraîne l'intensification des échanges entre eux. Les gains
d'efficacité qui en résultent nécessitent que ces
producteurs soient plus efficaces que les offreurs du reste du monde. Le
deuxième effet sera analysé dans les inconvénients de
l'intégration.
3) Les économies d'échelle et l'intensification
de la concurrence
Il y a économie d'échelle dans une branche
productive si l'accroissement du volume des facteurs utilisés provoque
une augmentation plus élevée en pourcentage de la production.
Dans certains pays, la taille du marché
intérieur est trop faible pour permettre de rentabiliser et de
développer la production de tous les biens et services, notamment ceux
dont la production nécessite, pour être compétitive, de
fortes économies d'échelle. L'intégration régionale
offre une voie pour surmonter les inconvénients de la petite taille, en
mettant les ressources en commun et en élargissant les
marchés.
En outre, l'intégration régionale en
élargissant les marchés, permet d'obtenir à la fois une
croissance de la taille des entreprises et des marchés de plus en plus
concurrentiels (SMITH et VENABLES, 1988).
En somme, l'une des finalités des expériences
d'intégration économique réside dans leur vocation
potentielle à impulser l'accélération de la croissance
économique des pays impliqués, du fait :
- des économies d'échelle, susceptibles
d'être favorisées par l'unification des marchés
nationaux ;
- de l'intensification des relations commerciales entre les
pays concernés.
4) La réduction des inefficacités internes
En augmentant l'intensité de la concurrence, l'AIR
oblige les firmes à éliminer les inefficacités internes et
à accroître la productivité. Puisque la concurrence
augmente la probabilité de la faillite et par conséquent des
licenciements, elle incite également les ouvriers à
améliorer leur productivité, et conduit à une allocation
optimale de la main d'oeuvre dans les différents secteurs
d'activité de l'économie.
5)
L'élargissement du marché des consommateurs
L'intégration régionale rassemble les
populations de différents pays en un marché dont la taille
offrirait des débouchés pour le déploiement des
activités industrielles et commerciales de grande envergure.
6) L'augmentation
du pouvoir de négociation
En se mettant ensemble, les pays se dotent d'un important
pouvoir de négociation dans les relations et négociations
internationales. Ils peuvent mieux tirer parti des échanges (obtenir par
exemple des réductions tarifaires) que s'ils avaient agi
individuellement.
7) La stabilité et la paix
L'imbrication des économies entre elles, à
travers des projets intégrateurs est un gage de stabilité et de
paix. En effet, en liant leurs destins dans une communauté, les pays
abandonnent par la même occasion leurs velléités
guerrières et se préoccupent de promouvoir les
éléments qui fondent leur union.
B- Les inconvénients de l'intégration
1) L'abandon des souverainetés nationales
A l'analyse, l'implication dans un processus
d'intégration économique peut requérir de la part des
Etats concernés des abandons de souveraineté plus ou moins
poussés.
2) L'exacerbation
des rivalités de leadership
Un autre inconvénient de l'intégration est le
risque d'exacerbation des rivalités de leadership. Ce risque neutralise
bien souvent les initiatives susceptibles de faire avancer le processus e
l'intégration. Quand elles sont nourries par une volonté de
progrès dans l'intérêt de la communauté, les
rivalités sont une émulation avantageuse pour les pays et
débouchent sur des avancées spectaculaires. Mais, elles sont
dangereuses lorsqu'elles nuisent au bon fonctionnement des institutions.
3) L'effet de détournement de commerce
Le deuxième effet des échanges commerciaux que
VINER met en évidence est celui du détournement des flux
commerciaux. Il correspond au fait que si les consommateurs peuvent acheter aux
autres producteurs des Etats membres, c'est en raison des différences de
coûts créées artificiellement par l'existence d'une
discrimination commerciale en leur faveur. Toutefois, les importations des
produits manufacturés peuvent être détournées par un
pays associé qui a un avantage comparatif par rapport aux autres pays
membres de l'AIR, mais pas relativement au reste du monde.
C- Les gagnants et les perdants
La répartition des coûts et des avantages de
l'intégration régionale entre les pays membres demeure une
question majeure de la théorie économique. Les régions
centrales bénéficient-elles davantage des gains de
l'intégration au dépend des régions
périphériques ? Les pays les plus pauvres ont-ils tendance
à rattraper ou à accentuer leur retard par rapport aux pays les
plus riches ?
Les travaux empiriques montrent que les AIR composés de
pays développés tendent à favoriser une convergence entre
leurs membres. Cependant, pour les AIR composés de pays en voie de
développement, le tableau est plus contrasté avec quelques
exemples de divergence (Banque Mondiale 2000).
D'abord, le détournement de commerce est plus probable
pour des pays avec un avantage comparatif
« extrême », ce qui suggère que dans un AIR
composé de pays en voie de développement, ce sont les moins
dotés qui pâtissent des détournements de commerce.
En second lieu, les industries ont tendance à se
regrouper dans les endroits qui leur offrent un accès commode au
marché ou qui permettent de s'approvisionner facilement en consommations
intermédiaires. Ce phénomène est plus fréquent dans
les pays en voie de développement en raison du manque d'infrastructures
de qualité et de la petite taille du secteur manufacturier qui implique
que les entreprises ont intérêt à se regrouper pour
améliorer leur rentabilité. Cependant, le regroupement des
industries aura tendance à tirer vers le haut les salaires moyens des
pays où à lieu le regroupement au détriment des autres de
l'union.
Paragraphe 3 : Economie politique de l'intégration
A- La profondeur de l'intégration
Dans une union douanière, le traitement des
consommations intermédiaires importées des pays tiers peut
induire des distorsions importantes de concurrence et nécessite la mise
en place de « règles d'origine » pour gérer
les échanges commerciaux à l'intérieur de l'union. Ces
règles qui ne sont pas nécessaires dans une union
douanière, conduisent à une augmentation des formalités
administratives aux frontières internes de l'union et influencent
négativement les flux commerciaux.
B- La mise en oeuvre des réformes et l'engagement
politique
La mise en oeuvre des réformes, en particulier en
matière de politique commerciale, est souvent entravée par la
croyance qu'elles peuvent être réversibles. L'adaptation aux
réformes comporte des coûts, notamment en terme d'investissements.
Ces investissements ne seront pas faits à moins que les investisseurs
soient assurés de l'irréversibilité de la réforme.
FERNANDEZ et PORTES (1998) soulignent toutefois que ces problèmes
peuvent être atténués si les pays disposent d'un «
mécanisme d'engagement » ayant pour objet de garantir la
durabilité de la réforme.
C- Intégration régionale et
multilatéralisme
L'AIR jusqu'ici a été appréhendé
en se plaçant du point de vue d'un pays membre. Mais, une perspective
plus large doit être adoptée si l'on veut juger
complètement de l'optimalité de ce type d'accord. Il faut noter
que l'existence même des AIR est une négation de l'un des
principes fondamentaux de l'OMC, à savoir « la clause de la
nation la plus favorisée » qui dispose que la politique
commerciale doit être non discriminatoire.
Toutefois, il convient de ne pas trop opposer
régionalisme et multilatéralisme. Les deux stratégies
peuvent coexister et même se renforcer pour promouvoir une
libéralisation des échanges profitables pour tous. C'est dans cet
esprit qu'il faudrait appréhender les dispositions adoptées dans
le cadre du GATT et reprises par l'OMC, pour faire des accords
régionaux une exception à l'application de la clause de la nation
la plus favorisée en veillant à ce que la conclusion de tels
accords n'engendre pas un renforcement du protectionnisme de la zone
concernée.
D- Intégration des marchés et harmonisation des
politiques
L'intégration économique internationale n'est
pas seulement le résultat d'accords entre pays. Des facteurs
technologiques, sociaux ou culturels y ont un rôle à jouer. Les
comportements de firmes transnationales, de banques ou d'institutions
financières y contribuent aussi, ne serait-ce qu'en cherchant à
contourner certains obstacles institutionnels. Néanmoins, ces
éléments demeurent insuffisants tant que les pouvoirs publics
maintiennent des dispositions qui limitent les opportunités d'arbitrage
entre les marchés. Ainsi, même si ce sont les comportements de
l'ensemble des agents économiques qui déterminent l'unification
de prix caractéristique d'un marché intégré, c'est
aux Etats nationaux qu'il appartient de prendre les décisions qui
permettent au processus d'intégration internationale de se
développer.
Conçue comme choix de politique économique,
l'intégration économique peut être évaluée en
termes d'aptitude à assurer une plus grande efficacité dans
l'utilisation des ressources, une plus grande stabilité du
système économique ou encore une plus grande équité
dans la répartition. Dans cette perspective, les choix en matière
d'intégration économique sont de deux types : d'un
côté, se trouve ce que TINBERGEN (1965) a dénommé
"l'intégration négative", d'un autre côté,
l'"intégration positive", selon la terminologie du même auteur. La
libéralisation des échanges implique donc des modifications de
politique économique, soit pour éliminer des formes indirectes de
discrimination, soit pour éviter l'apparition de distorsions au sein du
marché intégré, soit encore pour répondre aux
nouvelles contraintes résultant de l'ouverture des marchés.
Section 2 : Articulation
entre la régulation de la liquidité bancaire et
l'intégration régionale et exigence de l'intégration pour
l'Afrique
Le lien entre la régulation de la liquidité
bancaire et l'intégration régionale se fait dans le cadre de
l'union monétaire. L'utilité d'une union monétaire dans le
processus d'intégration (paragraphe 1) nous permettra de comprendre
pourquoi de BALASSA B. (1962) présente l'intégration
monétaire comme une suite logique et un approfondissement de
l'intégration économique, processus qui apparaît de plus en
plus incontournable pour le développement de l'Afrique (Paragraphe
2).
Paragraphe 1 : L'union monétaire parachève le processus
d'intégration
A- Une politique monétaire unique :
caractéristique d'une union monétaire
1) Définition d'une union monétaire
Une union monétaire au sens strict se définit
comme une zone au sein de laquelle les taux de change sont
caractérisés par une relation fixe et permanente et dans laquelle
ne prévaut, en l'absence de contrôle de capitaux, qu'une politique
monétaire unique (MASSON et TAYLOR, 1992). Mais, dans un sens plus
large, l'union monétaire est caractérisée par l'adoption
d'une monnaie unique. Toutefois, il faut noter que les implications
macroéconomiques d'une union monétaire à taux de change
irrévocablement fixes ne sont pas les mêmes que celles d'une union
à monnaie unique. Ainsi, plusieurs auteurs tels que DE GRAUWE (1994)
soutiennent que les gains directs résultant de l'élimination des
coûts de transaction n'apparaissent qu'avec l'adoption d'une monnaie
unique.
2) L'impact économique de l'union monétaire
a. Les
bénéfices de l'union monétaire
i) La suppression du risque de change
L'effet le plus immédiat de l'Union monétaire
sera bien entendu de supprimer toute possibilité de changement de
parité entre les monnaies des pays membres et de garantir ainsi un
système où la variabilité des changes est réduite
à zéro. Cette suppression du risque de change diminue les
coûts de transaction. En effet, lorsque les risques de change existent,
il faut payer une prime de risque qui augmente artificiellement les coûts
et pénalise en particulier l'investissement. La suppression de change
elle-même entraîne quelques économies.
ii) La baisse des prix et des taux
d'intérêt
L'incertitude liée à la variabilité
générale du système de prix exige une gestion
consommatrice de ressources et constitue de plus, un frein à
l'intégration des marchés des biens et services et des
marchés des facteurs. L'adoption d'une monnaie unique devrait ainsi
accroître la transparence du système de prix . En outre, la
stabilité des changes se reflète également sur la
stabilité des prix et des taux d'intérêt pour des
économies interdépendantes. Les possibilités de
comparaison des prix peuvent également permettre une baisse des prix. La
baisse des taux d'intérêt entraîne des coûts
d'emprunts plus faibles du fait de l'élargissement du marché des
capitaux et d'un environnement économique plus diversifié.
iii) L'allocation
plus efficiente des ressources, l'augmentation du volume des échanges et
la réduction des coûts de transactions
L'accroissement de la transparence du système de prix
devrait ainsi permettre d'améliorer son efficience dans l'allocation des
ressources. On peut également espérer que le volume des
échanges internationaux ne pourra que s'accroître dans un cadre
où l'élimination du système de change facilite la
comparaison des prix et favorise la concurrence entre producteurs nationaux.
iv) La protection contre la
spéculation
Une monnaie jugée surévaluée et
suspectée d'être dévaluée dans un futur relativement
proche, amène les investisseurs à s'en défaire afin
d'éviter la perte de capital résultant de cette
dévaluation. Or, cette attitude renforce la probabilité de
dévaluation. De plus, le mécanisme à l'origine de ces
mouvements spéculatifs est tel que la seule croyance d'une
dévaluation peut finir par réellement la provoquer, ce qui met
l'accent sur la grande instabilité qui caractérise une union
monétaire au sens strict dans laquelle le régime de change n'est
qu'administré. Même si le régime de "change
administré" peut, en principe, apparaître comme durable dans un
environnement où les capitaux se déplacent librement d'une devise
à l'autre, le système souffre d'une crédibilité
extrêmement fragile, avec comme corollaire la probabilité de voir
se développer régulièrement (à chaque
période de tensions) des tempêtes spéculatives qui mettent
sa viabilité en question. Cependant, une monnaie unique met à
l'abri de la spéculation.
v) La coordination des politiques économiques
L'union monétaire réduit la capacité des
membres à mener des politiques macroéconomiques
discrétionnaires, ce qui tend à renforcer la
crédibilité de la politique économique et la
stabilité macroéconomique (bénéfice potentiel pour
la croissance). De même, la participation à une union
monétaire peut renforcer les liens commerciaux, ce qui peut
générer des bénéfices à plus long terme.
L'accroissement du degré de synchronisation des cycles économiques entre les pays
membres.
b. Les coûts de l'union monétaire
Pour MUNDELL, l'adoption d'un régime de changes fixes
ou d'une monnaie unique a pour principal inconvénient la perte de change
nominal comme instrument d'ajustement aux chocs spécifiques à un
pays. Chacun des partenaires doit renoncer à utiliser les instruments de
politique économique que sont : la manipulation de la masse
monétaire et des taux de change.
Or, l'absence d'indépendance des politiques de change
et de taux d'intérêt peut être problématique si la
zone n'est pas homogène, si les cycles ne sont pas
corrélés et s'il n'existe pas de moyens d'exporter les chocs dans
les pays voisins. Quand les cycles ne sont pas corrélés, une
partie de la zone sera en récession tandis que l'autre partie sera en
expansion. Faire fluctuer les parités des monnaies et les taux
(dévaluer dans les régions en crise) permet d'empêcher la
crise et l'inflation. Dans une union monétaire, ce n'est pas possible.
Toutefois, DE GRAUWE (1992) précise que la perte de certains instruments
de gestion macroéconomique au niveau national doit être
appréciée dans le cadre des arguments en faveur de
l'intégration monétaire. De même, les auteurs tels que
GUILLAUMONT (1988) et KILLICK (1993) émettent une critique virulente
à l'endroit des mesures de la dévaluation.
Les avantages de l'union monétaire semblent ainsi
l'emporter sur les inconvénients. Cependant, il existe des
critères économiques qui doivent être
considérés pour que les espaces nationaux indépendants se
rassemblent en une zone monétaire unique caractérisée par
une monnaie commune ou par des parités fixes irrévocables. Ces
critères, qui répondent à la question de
l'opportunité et de l'efficacité de l'unification
monétaire, ont donné lieu à une abondante
littérature sur la zone monétaire optimale (ZMO).
B- Les critères qui caractérisent les Zones
Monétaires Optimales (ZMO)
La théorie des ZMO demeure le cadre de
référence pour étudier les conditions de mise en oeuvre et
l'impact économique de l'union monétaire. La théorie des
ZMO doit, en principe, permettre de déterminer si un espace
géographique particulier constitue une zone monétaire optimale,
c'est-à-dire un ensemble de régions ou de pays pour lesquels il
est profitable d'adopter une monnaie unique ou un système de taux de
change irrémédiablement fixes. Des critères dits
traditionnels permettent de mesurer les chances de succès d'une union
monétaire mais, il faut y adjoindre d'autres critères.
1) L'analyse traditionnelle des ZMO
a. Exposé général de l'analyse
traditionnelle des ZMO
La théorie des ZMO dans sa version traditionnelle se
centre sur le coût lié à la perte du taux de change nominal
comme instrument de stabilisation. Ainsi, une zone monétaire est
optimale quand les coûts de renonciation aux taux de change comme
instrument d'ajustement à l'intérieur de la zone sont
inférieurs aux gains résultant de l'adoption d'une monnaie
commune ou d'un régime de changes fixes.
Un des éléments déterminants
l'optimalité ou non d'une zone monétaire est de savoir si
l'ensemble des pays qui en sont membre subissent essentiellement des chocs
symétriques ou encore des chocs asymétriques.8(*) Pour un pays subissant essentiellement
des chocs asymétriques, rentrer dans une union monétaire lui fait
perdre la possibilité d'un ajustement autonome par l'ajustement de son
taux de change9(*). L'ajustement se
réalise alors par d'autres instruments de politique économique ou
par la mobilité des facteurs de production entre pays membres. En cas de
choc asymétrique, par contre, chaque pays de l'union n'a plus besoin ou
a moins besoin, d'un ajustement autonome. Le coût de l'abandon pour
chaque pays membre de sa souveraineté monétaire devient quasiment
nul, car l'ajustement de réalise au niveau communautaire.
Les analyses traditionnelles des ZMO ont été
initiées par MUNDELL (1961), MC KINNON (1963), et KENEN (1969).
b. Les critères traditionnels des ZMO
i) MUNDELL (1961) : Une forte mobilité du facteur
travail ou une forte flexibilité des salaires et des prix
MUNDELL (1961) décrit une ZMO comme une entité
économique au sein de laquelle les facteurs de production (travail et
capital) sont mobiles. Il estime que la flexibilité des marchés
du travail est essentielle en cas de choc asymétrique qui surviendrait
dans une union monétaire. Cette flexibilité va constituer un
substitut important à l'ajustement de change. D'autre part, MUNDELL
(1961) considère un degré relativement important de
rigidité des prix et des salaires comme une entrave potentielle à
la constitution d'une union monétaire.
ii) Mc KINON (1963) : Une forte
ouverture des économies
MC KINON (1963) insiste sur le degré d'ouverture ou
d'interdépendance des économies comme critère de
décision entre un régime de change fixe ou un régime de
change flexible. Selon lui, les coûts liés à l'abandon du
taux de change comme instrument de politique économique diminuent en
fonction du degré d'ouverture des économies et de l'importance de
leurs échanges réciproques. Autrement dit, des économies
très ouvertes peuvent facilement renoncer à la politique du taux
de change et ont intérêt à constituer une zone
monétaire qui remplit les critères d'optimalité. En outre,
plus le volume de commerce intra-régional au sein de l'union
monétaire est important, plus les économies des coûts de
transactions seront élevées.
iii) KENEN
(1969) : Une diversification suffisante de la structure de production
KENEN (1969) introduit le degré de diversification
comme critère d'une ZMO. Selon sa conception les économies
diversifiées constituent plus facilement une union monétaire
puisque les chocs diversifiés touchant chaque pays exerceront un effet
atténué. En effet si la demande pour un produit décline,
les conséquences du choc sur la production et sur l'emploi sont bien
moins étendues que s'il s'agit de la mono production d'un pays. La
diversification de la structure de production constitue, dans une certaine
mesure, une assurance contre les risques de fluctuations économiques.
De nombreuses critiques ont été faites à
l'analyse traditionnelle des ZMO, c'est ce qui a conduit à la
définition d'autres critères.
2) Les autres critères des ZMO
a. Les critiques essentielles de la théorie des
ZMO
La théorie des ZMO a été et l'objet de
vives critiques, nous mentionnerons trois d'entre elles.
La première critique essentielle de la théorie
des ZMO porte sur son caractère opérationnel. Quoique
indiscutables, les critères développés par l'approche des
ZMO ne fournissent pas en pratique un seuil critique en vertu duquel l'union
monétaire peut être jugée comme profitable. C'est le cas
pour le degré de symétrie des chocs mais aussi pour les autres
critères tels que l'ouverture au commerce ou le degré de
rigidité nominale des salaires. Dans les études empiriques, on en
est souvent réduit à comparer l'Europe aux Etats-Unis, tout en
supposant que ceux-ci forment une ZMO.
La seconde critique porte sur le caractère restrictif
des bénéfices pris en compte par la théorie des ZMO.
L'approche traditionnelle des ZMO ne retient à cet égard que les
économies de coûts de transaction liées à l'abandon
de plusieurs devises. Les pourfendeurs de la théorie mettent dès
lors en évidence d'autres bénéfices potentiels de l'union
monétaire.
D'autre part, les critères traditionnels des ZMO
n'intègrent pas la composante financière de la ZMO or, la
détermination du change est liée pour une grande part aux
mouvements internationaux de capitaux.
Dans le cadre de ce travail, nous n'expliciterons pas les
autres critères des ZMO, on retiendra juste qu'ils intègrent les
critiques ci-dessus. Nous présenterons cependant, les gains qui
découlent de la prise en compte de ces « nouveaux
critères ».
b. Les autres bénéfices des ZMO
i) La mobilité totale des capitaux
Une zone monétaire (taux de change fixes ou monnaie
unique) ne peut fonctionner, et à plus forte raison être optimale,
sans une mobilité totale des capitaux et une libéralisation de
l'offre des services financiers.
ii) La crédibilité et
l'indépendance de la banque centrale
Dans une union monétaire, la question est donc de
savoir si la banque centrale unique pourra fournir un cadre plus
crédible et générer ainsi un biais inflationniste moins
important que les biais inflationnistes nationaux. Tout dépend en fait
de la structure de décisions et de l'indépendance de la banque
centrale unique. Pour une banque centrale souffrant d'un manque de
crédibilité, l'ancrage à la monnaie d'une banque centrale
ayant une réputation de politique monétaire rigoureuse peut
être un gage de crédibilité. Le succès d'un union
monétaire dépend également de son degré de
crédibilité et du degré d'indépendance de la banque
centrale.
iii) La
coordination des politiques monétaires
L'Union monétaire peut être vue comme une forme
particulière de coordination des politiques monétaires entre les
Etats participants. Chacun renonce à son autonomie pour adopter une
politique monétaire commune et unique. CANZONERI et HENDERSON (1988) ont
montré que les schémas institutionnels incorporant une
coopération entre partenaires dans la détermination de leurs
politiques économiques sont, en général, supérieurs
au schéma purement non-coopératif.
Les fondements théoriques de l'intégration
régionale et de l'union monétaire que nous venons de parcourir,
nous permettent de relever en quoi l'union monétaire parachève le
processus d'intégration.
C- Utilité d'une union monétaire dans le
processus d'intégration régionale
1) Les leçons de l'union européenne
Les étapes de l'intégration proposées par
BALASSA montrent que l'intégration peut se réaliser par un
processus conduisant vers un plus grand degré d'unité des
économies nationales. Dans ce processus, la coopération
commerciale et économique est complétée par la
coopération monétaire. L'exemple le plus élaboré de
ces différentes étapes est la construction européenne, qui
s'est faite sur la base de l'analyse de BALASSA (). Partant de la zone de
libre-échange, puis de l'union douanière, l'Europe en est
arrivé à envisager, par nécessité, la mise en place
d'une monnaie unique tout en faisant précéder cette étape
par des politiques de convergence.
Pour NGUYEN la convergence implique la réduction dans
le temps des écarts entre les indicateurs macroéconomiques de
plusieurs pays (AVOM D.et GBETNKOM D., 2003). La convergence à deux
composantes : la convergence réelle et la convergence nominale.
- La convergence réelle renvoie à la structure
macroéconomique sous-jacente de chaque pays. Elle crée les
conditions de rapprochement des niveaux de vie en termes de revenu, de
productivité au sein d'une même zone géographique ou la
réduction des différences structurelles (infrastructure,
structures industrielles, marché du travail).
- La convergence nominale renvoie aux grands agrégats
macroéconomiques qui sont, de manière plus ou moins
marquée, contrôlés par les autorités
monétaires et budgétaires. La convergence nominale vise la
réduction des écarts sur des variables nominales telles que les
ratios des finances publiques, les taux de change, l'inflation, etc. Des
écarts importants à ce niveau risquent d'empêcher la
conduite, par une banque centrale unique, d'une politique monétaire
capable de répondre simultanément aux attentes de tous les pays
membres.
Une intégration économique réussie
entretient les conditions de complémentarité de ces deux formes
de convergence.
2) La libre circulation des capitaux comme facteur
d'intégration
L'utilité de la création d'une union
monétaire intervient en général lorsque le processus de
libéralisation des échanges internationaux des biens et des
facteurs mis en place dans le cadre de la constitution du marchée unique
est très avancé. C'est en particulier la libéralisation
des mouvements de capitaux qui est considérée comme incompatible
avec l'existence de monnaies autonomes pour chaque pays. L'existence d'un
accord monétaire entre pays permet de réduire cette
difficulté. La libre circulation des capitaux s'avère être
une condition nécessaire pour pouvoir bénéficier des gains
induits par l'ouverture au commerce international : gains liés
à la spécialisation des pays selon leurs avantages comparatifs,
à l'accroissement de la variété des produits, etc. En
effet, elle permet aux capitaux d'être alloués là où
leur productivité est la plus grande. La libéralisation des
mouvements de capitaux devient particulièrement un complément
indispensable à l'obtention d'une zone réellement
intégrée à partir du moment où l'on
considère l'existence des coûts liés aux transactions
internationales. Par coûts de transaction, on entend les charges
liées à la conversion d'une devise en une autre. Ces frais
concernent tout d'abord la conversion des billets10(*), ils concernent
également les transferts bancaires transfrontaliers.
Paragraphe 2 : L'intégration régionale comme facteur de
l'impulsion du développement de l'Afrique
A- Quelques handicaps au développement de
l'Afrique
1) Les handicaps sur le plan économique
a. L'étroitesse des marchés locaux
Des 53 pays d'Afrique, 39 ont moins de 15 millions d'habitants
et 21 en ont moins de 5 millions (). Ces faibles tailles restreignent les
marchés internes et n'offrent pas de perspectives intéressantes
de rendement aux investisseurs potentiels.
b. La marginalisation de l'Afrique dans l'économie
mondiale
L'Afrique représente moins de 2%, en valeur, du
commerce mondial. Au regard de cette position marginale dans les relations
économiques, l'Afrique ne semble pas en mesure de tirer parti de la
mondialisation. En outre, la participation des pays africains aux
négociations multilatérales a souvent fait défaut en
raison de l'insuffisance de leurs ressources.
2) Les handicaps sur le plan social et politique
L'Afrique est le théâtre des guerres civiles et
de nombreuses pandémies qui déciment ses habitants. De plus, elle
doit encore franchir beaucoup d'étapes pour que la démocratie y
soit un mode de gouvernement effectif.
B- Les solutions apportées par
l'intégration
L'intégration régionale peut permettre à
l'Afrique de remédier à l'étroitesse de ses marchés
locaux (1), à sa faible position dans l'économie mondiale (2).
Elle est également un stimulant du bien être social (3 et 4).
1) Des marchés plus compétitifs
En favorisant l'intégration des marchés locaux,
les pays africains élargissent les marchés locaux, créant
ainsi un espace optimal au développement économique. L'autre
avantage est la stimulation du développement industriel dans les
différents pays engagés. En effet, le rythme croissant de la
concurrence avec l'ouverture des marchés conduira les entreprises les
moins efficaces à améliorer leurs procédures
opérationnelles tandis que d'autres, incapables de s'adapter au nouvel
environnement, devront disparaître. Cet environnement concurrentiel
favorisera la croissance et le profit.
La révolution économique dans laquelle le monde
est engagé peut fournir les marchés de capitaux, les
marchés d'exportation et les technologies dont l'Afrique a besoin pour
son industrialisation. Tout dépend de la manière dont
l'intégration sera gérée.
2) Un pouvoir de négociation plus important
Le rythme rapide de la mondialisation ne fait
qu'accroître les défis économiques de l'Afrique et conduit
à l'idée qu'elle devrait accélérer le processus
d'intégration régional afin de lever les contraintes qui
découlent de la mondialisation. Deux raisons au moins permettent de
justifier cette position.
- Tout d'abord, une libéralisation unilatérale
exige des ajustements budgétaires majeurs, étant donné la
forte dépendance des pouvoirs publics aux taxes liées au
commerce. Mais, une libéralisation dans un cadre régional avec
des tarifs extérieurs communs pourrait faciliter la démarche.
- En deuxième lieu, il apparaît sans doute
judicieux pour les pays africains d'adopter une approche régionale afin
d'être mieux présents dans les sphères de décision
au niveau mondial et d'orienter les décisions qui y sont prises vers les
objectifs qu'ils se sont fixés.
Ainsi, l'intégration peut efficacement lever certaines
contraintes économiques qui pèsent sur le développement de
l'Afrique.
3) L'instauration de la paix et de la
sécurité
L'intégration régionale, par le fait des
imbrications des intérêts économiques qu'elle engendre,
contribue à limiter le nombre de conflits internes.
4) L'amélioration de la qualité de vie
En mettent leurs ressources en commun et en favorisant la
coopération régionale, les pays africains peuvent renforcer leur
participation aux campagnes pharmaceutiques internationales visant l'obtention
des médicaments à des prix abordables. En outre, une mobilisation
conjointe des ressources, permettrait de consolider la capacité de
recherche sur les différentes pandémies qu'ils connaissent.
De même, dans le domaine de l'énergie, la
coopération régionale permettrait la rationalisation des
ressources énergétiques existantes et donc, un plus grand
accès des populations à cette nécessité
domestique.
CONCLUSION CHAPITRE 2 :
A l'évidence, l'intégration régionale
apparaît plus que jamais comme une exigence pour le développement
de l'Afrique. Il faut tout faire pour la construire, en tirant le meilleur
parti de tout ce qui permet d'y parvenir. Nous retenons de ce chapitre que
l'unicité de la politique monétaire caractérise l'union
monétaire et consolide le processus d'intégration
économique. Cela suppose l'unicité des objectifs, des mesures, et
des instruments au service de la politique monétaire dans la zone
considérée. Sur un plan théorique, on s'attend donc
à ce que dans une zone donnée, la régulation de la
liquidité bancaire (instrument de la politique monétaire)
menée par la centrale communautaire soit unique et contribue au
renforcement de l'intégration économique régionale. C'est
ce que nous allons vérifier avec l'étude de cas de la
BEAC.
DEUXIEME PARTIE : APPOCHE EMPIRIQUE DE LA
REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE ; LE CAS DE LA BEAC
La seconde partie, sur la base des soubassements
théoriques de la première partie, analyse la régulation de
la liquidité bancaire telle qu'elle est menée par la BEAC.
La CEMAC regroupe des pays ayant des contextes
économiques différents. On peut dès lors se demander
comment la banque centrale de cette zone, la BEAC, arrive, à travers la
régulation de la liquidité bancaire à répondre aux
besoins d'un ensemble si divers.
La BEAC régule t-elle avec efficacité la
liquidité bancaire ? A-t-elle su adapter les instruments de
régulation que propose la théorie monétaire au contexte
qui est le sien? Quelle est l'incidence de cette régulation sur le
processus d'intégration régional. ? C'est à ces
questions que nous apporterons des éléments de réponse
dans la seconde partie de notre travail. Mais au préalable, nous allons
expliciter la méthodologie que nous avons utilisée pour
répondre à ces questions
MÉTHODOLOGIE
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE LA
PREMIÈRE HYPOTHÈSE
La première hypothèse de notre travail stipule
que la BEAC fait un choix judicieux des éléments qui
concourent à la régulation de la liquidité bancaire.
En d'autres termes, nous disons que la BEAC maîtrise l'inflation et que
ce contrôle résulte d'une démarche qui tient compte des
disparités qui existent entre les économies des pays qui
constituent sa Zone.
Pour vérifier notre propos, nous avons
procédé comme suit.
La régulation de la liquidité bancaire
étant notre concept, c'est-à-dire la notion
théorique qui est au centre de notre problématique, nous lui
avons (sur la base des notions étudiées au chapitre 1 de la
partie théorique) attribué trois
dimensions : la réalisation et la pertinence de
son objectif final et de ses objectifs intermédiaires, la
réalisation de l'équilibre du marché de la
liquidité et l'efficacité des instruments utilisés. Ces
dimensions représentent les éléments que nous avons
choisis pour illustrer la définition de notre concept et permettre le
passage de monde théorique au monde empirique. Pour affiner ce passage,
nous avons adjoints des indicateurs à ces dimensions,
spécifié le type de données recueillies
pour chaque indicateur et précisé les
éléments d'évaluation.
Ainsi par exemple, la sensibilité des banques au taux
de refinancement est l'indicateur retenu pour vérifier
l'efficacité du taux d'intérêt (un des instruments de la
régulation de la liquidité bancaire). Le type de donné
recueilli est le niveau de refinancement et l'élément
d'évaluation est la situation « en banque » ou
« hors banque » des banques considérées.
La figure 1 schématise la stratégie de
vérification de la première hypothèse.
. Graphique 1:
Schématisation de la stratégie de vérification de la
première hypothèse
Concept :
Régulation de la liquidité
bancaire
Dimensions du concept
|
PERTINENCE DES OBJECTIFS
|
EQUILIBRE SUR LE MARCHE MONETAIRE
|
EFFICACITE DES INSTRUMENTS
|
Indicateurs
|
Objectif final
Stabilité des prix
|
Objectifs intermédiaires
Corrélation avec objectif final
Maîtrise par la Banque centrale
|
Rencontre entre besoins et excès des capitaux
Intervention de la banque centrale en dernier ressort
|
Taux d'intérêt
Sensibilité des banques au taux de refinancement
|
Réserves obligatoires
Besoin des banques en monnaie centrale
|
Type de données à recueillir
|
Taux d'inflation
Taux de couverture extérieure de la monnaie
|
|
Montant des transactions sur le marché monétaire
Montant des interventions de la banque centrale
|
Niveau du refinancement
|
Ratio liquidité/dépôts
|
Eléments
d'évaluation
|
Norme communautaire pour l'inflation (Inflation = 3%)
|
|
Prépondérance ou non du marché interbancaire
|
Système « en banque » ou système
« hors banque »
|
Intervalle admis pour le ratio liquidité/dépôts
|
Source : Auteur
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE LA SECONDE
HYPOTHÈSE :
La seconde hypothèse de notre travail stipule que
la régulation de la liquidité bancaire contribue au
renforcement de l'intégration économique régionale des
pays de la zone BEAC. Tout au long du deuxième chapitre de
la partie théorique, nous avons relevé sept
éléments que nous avons appelé les
déterminants de l'intégration. Ainsi, on pourra
dire que la régulation de la liquidité bancaire contribue
à l'intégration si elle les engendre ou les favorise. Ces sept
éléments sont :
1- L'élimination de toute forme de discrimination entre
les agents économiques des pays engagés dans le processus
d'intégration ;
2- L'intensification des échanges commerciaux et
financiers ;
3- La création d'un environnement
macroéconomique sain, favorable à une croissance
durable ;
4- La réduction des coûts de
transaction ;
5- L'utilisation efficiente et de façon optimale des
facteurs de production ;
6- La crédibilité et indépendance de la
banque centrale commune ;
7- Des éléments garantissant
l'irréversibilité des réformes prise en terme
d'intégration.
CHAPITRE 3 : LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
MENEE PAR LA BEAC
Le troisième chapitre,
après avoir présenté les procédés
utilisés par la BEAC pour réguler la liquidité bancaire
(section 1), relève les avantages, les inconvénients et les
limites qui en découlent. Il se propose également d'apporter des
explications qui permettraient de comprendre les choix opérés par
la BEAC. Cette démarche nous emmènera à nous prononcer sur
la véracité ou non de la première hypothèse de
travail que nous avons formulée.
Section 1 : Présentation de la régulation
de la liquidité bancaire de la BEAC
Les objectifs, le lieu et les instruments de la
régulation de liquidité bancaire se retrouvent dans le cadre
institutionnel et stratégique de la politique monétaire de la
BEAC (paragraphe 2). Mais au préalable, il importe de faire une
présentation générale de la BEAC (paragraphe 1)
Paragraphe 1 : La BEAC11(*) ; l'institut d'émission en Afrique centrale
La Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) est un
établissement public international africain qui exerce le
privilège de l'émission des billets et monnaies
métalliques ayant cours légal et pouvoir libératoire dans
les six Etats qui en sont membres et actionnaires à savoir : la
République du Cameroun, la République Centrafricaine, la
République du Congo, la République Gabonaise, la
république de Guinée Equatoriale12(*) et la République du Tchad. La BEAC est
née des Accords dits de Brazzaville, signés les 22 et 23 novembre
1972 à Brazzaville (République du Congo).
Le siège social de la BEAC est fixé à
Yaoundé, en République du Cameroun. La BEAC a un capital de 45
milliards de FCFA souscrit en indivision entre les Etats membres.
A- Historique de
l'émission de la monnaie en Afrique Centrale
Avant les indépendances de 1960, l'émission de
la monnaie, en Afrique Centrale, a une histoire qui peut être
récapitulée par la chronologie suivante :
- De 1901 à 1942, la Banque de l'Afrique Occidentale
(banque française privée) avait le monopole de l'émission
monétaire dans les colonies françaises d'Afrique.
- De 1942 à 1945, la Caisse Centrale de la France
Libre13(*) reprend,
pendant la seconde guerre mondiale, les activités de la Banque de
l'Afrique Occidentale.
- De 1955 à 1960, l'émission de la monnaie
était assurée en Afrique Centrale par l'Institut d'Emission de
l'Afrique Equatoriale et du Cameroun, établissement public
français créé pour prendre la relève de la Caisse
Centrale de la France Libre.
La BEAC a succédé à la Banque Centrale
des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAEC),
établissement public franco-africain issu des accords de
Coopération monétaire conclus en 1960 entre la République
française et les cinq14(*) Etats d'Afrique Centrale et qui fonctionna jusqu'au
31 mars 1973.
La BEAC a officiellement démarré ses
activités le 02 avril 1973. Elle exerce ses activités dans le
cadre de la Zone Franc dont les caractéristiques sont, entre autres, la
libre convertibilité de la monnaie émise, à savoir le
« franc de la Coopération Financière en Afrique
Centrale » ou franc CFA15(*).
B- Les missions de
la BEAC
Conformément à l'article 1er des
Statuts de la BEAC, son objectif final est de garantir la stabilité de
la monnaie émise. Sans préjudice de cet objectif, la BEAC apporte
son soutien aux politiques économiques générales
élaborées dans l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale
(UMAC).
Ainsi, la BEAC a pour missions de :
- définir et de conduire la politique monétaire
applicable dans les pays membres de l'UMAC;
- conduire les opérations de change ;
- détenir et gérer les réserves de change
des pays membres ;
- promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
paiement dans l'UMAC.
C- Organisation16(*) de la BEAC
Depuis le 25 juin 1999, la BEAC comprend les organes
suivants :
- la Conférence des Chefs d'Etat ;
- le Comité Ministériel ;
- le Conseil d'Administration ;
- les Comités Monétaires et Financiers
Nationaux ;
- le Collège des Censeurs et le Commissaire aux
Comptes ;
- le Gouvernement de la Banque, les Services Centraux et les
Directions Nationales ;
Paragraphe 2 : Le Cadre institutionnel et le cadre stratégique de
la politique monétaire de la BEAC
A- Le cadre
institutionnel de la politique monétaire de la BEAC
La Convention régissant l'UMAC, une des composantes
institutionnelles de la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC)17(*), et les statuts de la BEAC confèrent à
l'Institut d'Emission commun les pouvoirs de formulation et de mise en oeuvre
de la politique monétaire dans le cadre général des
dispositions de la Zone Franc18(*).
Le régime de change des six pays de la
Communauté économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
repose sur quatre principes de base :
- une parité fixe entre le franc CFA et l'euro19(*) ;
- une convertibilité du franc CFA garantie par la
France ;
- une liberté totale des transferts entre les pays de
Zone Franc ;
- et la mise en commun des réserves de change.
Conformément à ces principes de base, la gestion
monétaire tient compte, en particulier, des dispositions relatives au
fonctionnement du Compte d'Opérations. Ainsi, si le Compte
d'Opérations est débiteur pendant trois mois consécutifs
ou si le rapport entre le montant moyen des avoirs extérieurs de la
Banque et le montant moyen de ses engagements à vue est demeuré,
au cours de trois mois consécutifs, égal ou inférieur
à 20%, les dispositions ci-après entrent en vigueur de plein
droit :
- Les objectifs de refinancement sont réduits :
· de 20% dans les pays dont la situation fait
apparaître une position débitrice dans le Compté
d'Opérations ;
· de 10% dans les pays dont la situation fait
apparaître une position créditrice dans le Compte
d'Opérations d'un montant inférieur à 15% de la
circulation fiduciaire rapportée à cette même situation
(article 11 des Statuts).
- Le Conseil d'Administration est immédiatement
convoqué pour délibérer sur les mesures de redressement
appropriées à mettre en oeuvre dans les Etats à position
débitrice.
Par ailleurs, l'article 18 des statuts indique que le montant
total des concours consentis par la Banque à un Etat membre de la CEMAC
ne peut dépasser un montant égal à 20% des recettes
budgétaires ordinaires fongibles d'origine nationale constatées
au cours de l'exercice écoulé.
B- Cadre
stratégique de la politique monétaire de la BEAC
1) L'objectif final
de la politique monétaire de la BEAC
La BEAC s'est dotée de nouveaux statuts depuis avril
1998. L'article premier paragraphe 2 des nouveaux statuts stipule que :
« La Banque émet la monnaie de l'Union et en garantit la
stabilité. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son
soutien aux politiques économiques générales
élaborées dans l'Union ». De façon
opérationnelle, cet objectif signifie un taux de couverture
extérieure de la monnaie d'au moins 20% et une faible progression du
niveau général des prix, la norme communautaire étant
fixée à 3% au maximum (Rapport annuel BEAC, 2004, p.90).
2) Les objectifs
intermédiaires de la politique monétaire de la BEAC
Pour évaluer les risques pesant sur la stabilité
monétaire et décider de l'action à mener, la BEAC suit
l'évolution des agrégats monétaires (taux de croissance de
la masse monétaire) et de crédit (crédits à
l'économie) au regard des objectifs arrêtés dans le cadre
des exercices annuels de programmation monétaire. Cependant, ces cibles
ne constituent pas les seules références auxquelles est
directement asservie la gestion des taux d'intérêt. La BEAC
recourt à une large gamme d'indicateurs économiques et financiers
(indicateurs de croissance économique, d'équilibre
extérieure, d'inflation et des finances publiques) dont le taux de
couverture extérieure de la monnaie constitue la variable centrale.
Paragraphe 3 : Les instruments utilisés par la BEAC pour
réguler la liquidité bancaire
La BEAC depuis le démarrage de ses activités le
2 avril 1972 et jusqu'en 1990, a utilisé les instruments directs de
politique monétaire. Ils se sont avérés inopérants
à cause de leur lourdeur et de leur rigidité. De plus, ils
entravaient la concurrence bancaire.
Nous présenterons en premier lieu le marché
monétaire de la BEAC (A) qui est le cadre dans lequel la politique de
refinancement est mise en oeuvre. Ensuite, nous présenterons les deux
principaux instruments de la régulation de la liquidité
bancaire : les taux d'intérêt (B) et les réserves
obligatoires (C). ce sont les trois instruments actuellement utilisés
par la BEAC pour réguler la liquidité bancaire.
A- La gestion de la
liquidité bancaire par le Marché monétaire
Le marché monétaire de la BEAC est entré
en vigueur le 1er juillet 1994. Depuis lors, l'action de la BEAC sur
la liquidité bancaire s'exerce à travers la politique de
refinancement. La politique de refinancement est mise en oeuvre sous forme
d'avances sur titres et revêt deux formes : une action par les
quantités (objectif de refinancement) et/ou une action par les taux
d'intérêt. Le marché monétaire de la BEAC est
constitué de deux compartiments : le Niveau 1 (1) et le niveau 2
(2). C'est à ces différents niveaux qu'a lieu la gestion de la
liquidité bancaire
1) Le niveau 1 du
marché monétaire ou le compartiment interbancaire
Le marché interbancaire est un compartiment
spécifique du marché monétaire sur lequel, un nombre
limité d'intervenants échangent entre eux des liquidités
en compte à la BEAC ou dans les banques commerciales, à des
conditions de montant (en millions de francs CFA), de taux, de durée et
éventuellement de garantie librement débattues (sans
l'interférence de l'Institut d'Emission). Les participants sont libres
d'effectuer des prêts transnationaux à l'intérieur de la
Zone d'Emission.
Les participants20(*), sur ce compartiment sont: les
établissements de crédit (les banques et les
établissements financiers) ; les institutions financières
publiques (les Caisses d'Epargne, les CCP, les Caisses Autonomes
d'Amortissement, ...) et éventuellement la BEAC.
En ce qui concerne la forme des transactions, il s'agit
généralement des prêts (ou emprunts) "en blanc",
c'est-à-dire sans remise d'effets à titre de garantie, sous
réserve toutefois de restrictions statutaires propres à certains
participants (comme la BEAC). Ces transactions donnent lieu
généralement à l'émission d'un "bon de virement
BEAC" au profit du bénéficiaire.
Quant à la durée des opérations, elle est
laissée à l'entière appréciation des parties
contractantes.
Les taux s'établissent à des conditions
librement négociées, suivant la loi de l'offre et de la demande.
Les taux du Marché Interbancaire (Taux Interbancaire Moyen
Pondéré « TIMP ») sont calculés chaque
jour par la Banque Centrale, pour les différentes durées des
opérations à partir des informations collectées
auprès des intervenants sur ce compartiment.
2) Le niveau 2 du
marché monétaire ou le compartiment des interventions de la
BEAC
L'accès aux guichets de la Banque Centrale dans le
cadre du marché monétaire est réservé aux
établissements de crédits éligibles (pour les avances) et
à ces mêmes établissements plus certains organismes
financiers (pour les placements).
Le Niveau 2 se rapporte aux interventions de la BEAC en faveur
des établissements de crédit éligibles. Les
concours21(*) de la Banque
Centrale aux établissements de crédit empruntent deux canaux : le
Guichet A ou canal principal (injections et ponctions de liquidités) et
le Guichet B ou canal spécial institué pour tenir compte des
crédits à moyen terme irrévocables (anciens et nouveaux)
et des avances assimilées. En somme, la BEAC intervient soit pour
injecter des liquidités (guichet A et B), soit pour
ponctionner des liquidités (guichet A).
a. L'injection de
liquidités
L'injection de liquidités ou le refinancement,
se fait à travers deux guichets (deux modalités) : le
guichet A et le guichet B.
i) L'injection de
liquidités à travers le guichet A
L'injection de liquidités à travers ce
guichet se fait soit sous forme d'opérations sur appels
d'offres positifs, soit sous forme d'opérations de prises en pension,
soit sous forme d'interventions ponctuelles.
L'appel d'offres positif : L'appel
d'offres positif est à l'initiative de la BEAC. C'est une
procédure par laquelle la BEAC, en vue d'injecter des liquidités,
entre en contact avec les établissements de crédit
éligibles pour requérir leurs soumissions d'achat de monnaie
centrale. Dans le cadre de cette procédure, la BEAC détermine,
selon une périodicité hebdomadaire, le volume de la monnaie
centrale qu'elle est disposée à fournir. La détermination
de ce volume se fait évidemment en cohérence avec les objectifs
monétaires et de crédit trimestriels, arrêtés dans
le cadre de la programmation monétaire. Après le
dépouillement des soumissions à l'appel d'offres positif, la BEAC
sert, dans la limite du volume de la monnaie centrale à injecter, tout
ou partie des demandes exprimées par les établissements de
crédit. Pour la répartition entre les établissements de
crédit, la BEAC applique la méthode «à la
française»22(*), c'est-à-dire qu'elle sert à un taux
unique tout ou partie de ces demandes.
Les prises en pension : Les prises en
pension sont à l'initiative des établissements de
crédit, c'est un concours qu'octroie la BEAC aux établissements
de crédit à l'initiative de ceux-ci, pour une période
qu'ils choisissent en respectant les bornes de 2 et 7 jours. Ainsi, comme les
appels d'offres ne sont lancés qu'une fois par semaine afin de ne pas
gêner le fonctionnement quotidien du Marché Interbancaire, les
établissements de crédits, qui n'ont pas pu satisfaire leurs
besoins dans le cadre de ce mécanisme, peuvent recourir à la
pension qui constitue en quelque sorte, une soupape de
sécurité.
Les interventions ponctuelles : Les
interventions ponctuelles sont à l'initiative des
établissements de crédit. Les avances de la BEAC au titre des
Guichets A et B cessent dès lors que leur montant cumulé atteint
l'objectif de refinancement au-delà duquel les concours de l'Institut
d'Emission prennent la forme des interventions ponctuelles d'une durée
maximale de 48 heures. L'objectif de refinancement est dépassé si
le taux de couvertures de la monnaie est satisfaisant, s'il existe des
facultés d'avances disponibles recensées au niveau des
établissements de crédit et s'il y a une marge sur l'objectif de
refinancement dans les autres pays de la Zone. Les facultés d'avances
représentent le montant maximum de refinancement que la BEAC peut
accorder à un établissement de crédit sur la base des
effets publics ou privés en garantie à ses guichets.
D'autres avances sont gérées au niveau du
guichet A ; ce sont les avances au taux de pénalités et les
avances exceptionnelles garanties par la remise des Certificats de Placement.
Les avances au taux de pénalité apparaissent d'une part lorsqu'il
y a des impayés résultant des opérations du Marché
Monétaire et d'autre part à titre de sanction contre les
établissements de crédits ayant enfreint la
réglementation.
ii) L'injection de liquidités à travers le
guichet B
Le Guichet B ou avances en compte courant est un guichet
spécial et essentiellement offreur de liquidités où sont
traitées toutes les opérations de crédit à moyen
terme irrévocables (anciens et nouveaux). En d'autres termes, les
crédits à moyen terme qui y sont refinancés sont ceux pour
lesquels la BEAC a marqué son accord de ne pas revenir sur les
conditions de durée et de taux. Le guichet B est un guichet de faveur
dont l'objectif est de favoriser le financement des investissements productifs,
il se caractérise par une multitude de taux d'intérêt.
b. La ponction de
liquidités
La ponction de liquidités ou la reprise de
liquidités est traitée au niveau du guichet A, elle se
fait sous forme d'opérations d'appels d'offres négatifs à
l'initiative de la BEAC. L'appel d'offres négatif est une
procédure par laquelle la BEAC, en vue de ponctionner des
liquidités, entre en contact avec les établissements de
crédit éligibles pour requérir leurs soumissions de vente
de monnaie centrale. Les appels d'offres négatifs sont lancés
hebdomadairement en même temps que les appels d'offres positifs. La
durée des placements est actuellement de 7, de 28, ou de 84 jours,
à la convenance des établissements de crédit placeurs. En
contrepartie des placements au Marché Monétaire, les
établissements de crédit et les organismes financiers
reçoivent des titres de créance sur la Banque Centrale ou
Certificats de placement au Marché Monétaire, qui s'apparentent
à des « Bons Banque Centrale ».
L'action de la Banque Centrale sur le Niveau 2 vise à
réguler le niveau de la liquidité bancaire. Ainsi, lorsque le
solde net des besoins du système bancaire est débiteur, la BEAC
intervient dans le cadre des appels d'offres positifs pour injecter de la
liquidité et assurer le bouclage du circuit de refinancement des
établissements de crédit. En revanche, lorsque le solde net est
excédentaire, la Banque Centrale intervient par le mécanisme des
appels d'offres négatifs et permet aux établissements de
crédit de trouver un emploi à leur surplus de
liquidité.
B- La politique des
taux d'intérêt
La deuxième forme de la politique de refinancement est
réalisée grâce à une action par les taux
d'intérêt. La structure des taux d'intérêt de la
CEMAC concerne les taux du marché interbancaire (1), les taux
d'intervention de la BEAC (2) et les conditions de banques (3).
1) Les taux du
marché interbancaire
Les taux du marché interbancaire sont totalement libres
et sont déterminés par la loi de l'offre et de la demande, sans
intervention de la BEAC.
2) Les taux des interventions de la BEAC
Les différents taux d'intérêt de la BEAC
s'appliquent aux opérations d'injections de liquidités et aux
opérations de ponctions de liquidités.
a. Les taux
d'intérêt qui s'appliquent aux opérations d'injections de
liquidités23(*)
Ces taux diffèrent selon qu'ils concernent le guichet A
ou le guichet B.
i) Les taux
d'intérêt s'appliquant aux opérations d'injections de
liquidités sur le guichet A
On distingue :
- Le Taux d'Intérêt des Appels d'Offres
positifs (TIAO) : le TIAO est fixé par le Gouverneur dans le
cadre des opérations sur appels d'offres " à la française"
et en tenant compte de la conjoncture tant interne qu'externe. Il constitue le
taux directeur de la BEAC. En principe, il est révisable à chaque
opération d'appel d'offres. Le TIAO est actuellement ; de 5,25%.
- Le Taux d'Intérêt des Prises en
Pension (TIPP) : le TIPP est égal au taux des appels d'offres
positifs majoré d'une marge se situant entre un et demi et trois points
(1,5 à 3 points). Le TIPP est actuellement de 7,00%.
- Le Taux d'Intérêt Sur les Interventions
Ponctuelles (TISIP) : le TISIP est inférieur au taux de
pénalité (TP) et supérieur ou égal au taux
d'intérêt sur les prises en pension (TIPP).
- Le Taux de Pénalité (TP) : le TP
est supporté par les établissements de crédit en cas de
manquements graves à la réglementation bancaire, aux
règles de distribution du crédit et, à titre exceptionnel,
dans l'hypothèse d'un défaut de papier éligible. Le TP est
actuellement de 12,00%.
- Le Taux d'intérêt sur les Avances
exceptionnelles garanties par la remise des Certificats de Placement
(TACP) : le TACP est égal au TIAO.
Les taux d'intérêt s'appliquant aux
opérations d'injections de liquidités sur le guichet B
Le Guichet B, en raison du caractère irrévocable
des crédits qui y sont mobilisés (la BEAC ne peut revenir sur les
conditions de taux, de durée ou de refinancement), se caractérise
par une multitude de taux d'intérêt.
b. Les taux
d'intérêt s'appliquant aux ponctions de liquidités24(*)
Le Taux d'Intérêt Sur les
Placements (TISP) des établissements de crédit est
fixé par le Gouverneur dans le cadre des opérations sur appels
d'offres négatifs en prenant en compte l'évolution des facteurs
tant internes qu'externes de manière à limiter les sorties de
capitaux sans pour autant créer une déprime au niveau des
transactions interbancaires. Ce taux varie selon les échéances
(7, 28 et 84 jours). Les taux actuels sont de :
- 1,70% pour les placements à 7 jours ;
- 1,70% majoré de 1/16e de point pour les
placements à 28 jours;
- 1,70% majoré de 1/8e de point pour les
placements à 84 jours.
3) Les conditions
de banque25(*)
La détermination des conditions de banque a
été libéralisée depuis le 16 octobre 1990 et depuis
le 19 mars 19997, les établissements de crédit sont tenus de
publier leur taux de base bancaire et à afficher leur barème des
conditions minimales et maximales applicables aux opérations avec la
clientèle. Le but de cette mesure est d'accroître la concurrence
bancaire et l'efficience de l'intermédiation financière. Ainsi,
les taux d'intérêt débiteurs et créditeurs sont
fixés librement par négociation entre les établissements
de crédit et leurs clients, en respectant les bornes constituées
par le Taux Créditeur Minimum (TCM) et le Taux
Débiteur Maximum (TDM) qui relèvent de la compétence
du Gouverneur.
Depuis le 1er janvier 1996, ces deux bornes sont
déterminées de la manière suivante :
- le TCM, fixé par le Gouverneur s'applique aux petits
épargnants qui sont définis comme étant les
détenteurs des livrets d'un montant inférieur ou égal
à 5 millions de francs CFA ; il est actuellement de 4,25%.
- le TDM qui s'applique à tous les
établissements de crédit éligibles aux concours de la BEAC
est égal au taux de pénalité arrêté par le
Gouverneur plus une marge fixe. Cette marge a été établie
à 7 % par le Conseil d'Administration du 24 novembre 1995. Le TDM est
actuellement de 15,00%.
C- La politique des
réserves obligatoires
La politique des réserves obligatoires complète
le politique de refinancement, elle est une action sur la demande de monnaie
centrale. La constitution des réserves obligatoires est effective depuis
le 1er septembre 200126(*). Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette mesure,
les banques commerciales agréées par la Commission Bancaire de
l'Afrique Centrale (COBAC) sont contraintes de conserver une partie des
dépôts collectés auprès de leur clientèle
dans des comptes rémunérés dits "comptes de
réserves obligatoires" tenus par la BEAC. Les établissements
financiers et les institutions financières publiques sont exclus du
champ d'application des réserves obligatoires, lequel ne concerne que
les banques qui collectent des dépôts et disposent d'un
compte-courant auprès de l'Institut d'Emission. Les modalités
d'application des réserves obligatoires concernent le calcul (1) et la
rémunération (2) des réserves obligatoires.
1) Le calcul des
réserves obligatoires
a. L'assiette des
réserves obligatoires
L'assiette des réserves obligatoires minimales comprend
: les dépôts à vue, à savoir les soldes
créditeurs des comptes créditeurs à vue (résidents
et non-résidents) et les dépôts à terme et
d'épargne, à savoir :
- les comptes de dépôts à régime
spécial ;
- les comptes de dépôts à terme
(résidents et non-résidents).
Les chiffres des dépôts à prendre en
compte pour le calcul du niveau réglementaire des réserves
obligatoires sont ceux relatifs aux encours des dépôts aux dates
des 10, 20 et 30
(ou 31) du mois de référence.
b. Le coefficient des réserves obligatoires
Les coefficients des réserves obligatoires sont
fixés et modifiés par le Gouverneur dans les mêmes
conditions que les taux d'intervention de l'Institut d'Emission, en fonction de
l'évolution de la conjoncture économique interne et externe. Les
coefficients des réserves obligatoires diffèrent en fonction de
la situation de la liquidité du pays où se trouvent les banques.
Ces dernières sont actuellemnt réparties en trois
groupes 27(*):
- Les banques du Groupe I correspondent aux pays à
situation de liquidité abondante. On y retrouve la Guinée
Equatoriale. Le coefficient applicable aux dépôts à vue est
de 12,5%, celui applicable aux dépôts à terme est de
9,50%.
- Les banques du Groupe II correspondent aux pays à
situation de liquidité satisfaisante. On y retrouve le Cameroun, le
Congo et le. Gabon. Le coefficient applicable aux dépôts à
vue est de 10,25%, celui applicable aux dépôts à terme est
de 8,25%.
- Les banques du Groupe III correspondent aux pays à
situation de liquidité fragile. On y retrouve le Tchad. Le coefficient
applicable aux dépôts à vue est de 7,50%, celui applicable
aux dépôts à terme est de 5,50%.
S'agissant du cas particulier de la République
Centrafricaine, il convient de noter que l'application des réserves
obligatoires aux banques de ce pays a été provisoirement
suspendue depuis le 22 mai 2003. Par ailleurs, dans le but d'accompagner les
mesures de restructuration de la COFIPA (une banque congolaise), cette banque a
été exemptée, temporairement, de la constitution des
réserves obligatoires depuis le 1er juin 200528(*).
2) La
rémunération des réserves obligatoires et le régime
des sanctions
Le Gouverneur de la BEAC a reçu par
délégation du Conseil d'Administration, le pouvoir de fixer et de
modifier le taux de rémunération des réserves obligatoir
majoré de 1/16e de point es dans les mêmes conditions
que les taux d'intervention de la Banque. Dans la CEMAC, les réserves
obligatoires sont rémunérées à 0,35%
Section 2 : avantages,
inconvénients, limites et contraintes de la régulation de la
liquidité bancaire de la BEAC
Les développements porteront sur la réalisation
de l'objectif final et la pertinence des objectifs intermédiaires
(paragraphe 1), sur l'équilibre au sein du marché
monétaire (paragraphe 2) et sur l'efficacité des instruments
(paragraphe 3).
Paragraphe 1 : L'impact du cadre institutionnel, les limites de la
maîtrise de l'inflation et la pertinence des objectifs
intermédiaires
A- L'impact du cadre institutionnel
Parmi les principes de base qui constituent le cadre
institutionnel de la politique monétaire de la BEAC, la parité
fixe a un effet particulier sur la régulation de la liquidité
bancaire. La parité fixe signifie que le franc CFA est rattaché
à l'euro par un taux absolument fixe puisqu'il n'est pas
côté sur le marché des changes. L'une des
conséquences de la fixité du taux de change est que
contrôle de la masse monétaire par la BEAC est restreint. En
effet, la BEAC ne peut pas recourir à l'objectif du taux de change comme
variable de régulation de la liquidité intérieure. En
effet, en régime de change fixes, la masse monétaire est
endogène (COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIES POUR LAFRIQUE, 2004).
C'est donc la variation des prix qui entraîne une augmentation de la
masse monétaire et non l'inverse.
B- La maîtrise de l'inflation et
la pertinence des objectifs intermédiaires
1) La maîtrise de l'inflation
L'objectif final de la politique monétaire de la BEAC,
à l'instar de la majorité des banques centrales dans le monde,
est la stabilité des prix. Or, la politique monétaire de la BEAC
est menée à travers la régulation de la liquidité
bancaire. En d'autres termes, la régulation de la liquidité
bancaire faite par la BEAC a pour but de garantir la stabilité des prix.
Les deux indicateurs qui sont suivis à cet effet sont : le taux de
couverture extérieure de la monnaie29(*) qui doit être d'au moins 20% et la progression
du niveau général des prix dont la norme communautaire est
fixée à 3% au maximum. Ce second indicateur représente
l'objectif annuel de la BEAC en terme d'inflation. On retrouve ainsi la
première étape de la régulation de la liquidité
bancaire, conformément à celle présentée dans la
partie théorique. Toutefois, il faudrait voir si cet objectif est
atteint.
Le Tableau 5 présente l'évolution de l'inflation
dans la Zone CEMAC de 2001 à 2006.
Tableau 5: Taux d'inflation
dans la CEMAC (2001-2006)
ANNEE
PAYS
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
CAMEROUN
|
4,5%
|
2,8%
|
0,6%
|
0,3%
|
1,9%
|
2,8%
|
CENTRAFRIQUE
|
3,8%
|
2,3%
|
4,2%
|
-2,1%
|
2,9%
|
3,8%
|
CONGO
|
0,4%
|
3,8%
|
-1,3%
|
3,6%
|
2,8%
|
2,6%
|
GABON
|
2,1%
|
0,2%
|
2,3%
|
0,4%
|
-0,2%
|
2,0%
|
GUINEE EQUATORIALE
|
8,8%
|
7,6%
|
7,3%
|
4,2%
|
5,0%
|
5,0%
|
TCHAD
|
12,4%
|
5,2%
|
-1,8%
|
-5,3%
|
7,9%
|
3,0%
|
ZONE CEMAC
|
4,4%
|
3,0%
|
1,3%
|
0,4%
|
2,9%
|
3,1%
|
Source : Services de la BEAC
On constate que dans certains pays, le taux d'inflation est
supérieur à la norme communautaire de 3%. On pourrait donc
conclure que la régulation de la liquidité bancaire menée
par la BEAC ne permet pas de contenir l'inflation. Mais, il serait hâtif
de faire une telle déduction. En effet, la faible distribution de
crédit (cette affirmation sera justifiée par la suite) qui
prévaut dans la zone BEAC fait que l'inflation qui se manifeste dans
certains pays (Guinée Equatoriale) ne saurait avoir uniquement une
origine monétaire. Elle peut-être une inflation importée et
la régulation de la liquidité bancaire ne peut la contenir. Ceci
confirme bien, comme nous l'a enseigné la théorie, que les
autorités monétaires ne peuvent pas, à elles seules,
lutter contre l'inflation.
Dès lors, on pourrait comprendre pourquoi la BEAC
associe à l'objectif d'inflation un objectif de stabilité externe
de la monnaie.
Le tableau 6 présente l'évolution du taux de
couverture extérieure de la monnaie pour la période allant de
2001 à 2006.
Tableau 6: Taux de couverture
extérieure de la monnaie dans la CEMAC (2001-2006)
ANNEE
PAYS
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
CAMEROUN
|
38,2%
|
49%
|
46,4%
|
51,9%
|
67,4%
|
70,1%
|
CENTRAFRIQUE
|
98,3%
|
98%
|
95,8%
|
85,6%
|
80,8%
|
79,7%
|
CONGO
|
32,2%
|
19,6%
|
16,4%
|
29,3%
|
71,7%
|
83,9%
|
GABON
|
17%
|
37,7%
|
44%
|
61,8%
|
74,8%
|
86,4%
|
GUINEE EQUATORIALE
|
96,7%
|
99,1%
|
100%
|
100,2%
|
100,2%
|
100,1%
|
TCHAD
|
78,5%
|
84,5%
|
73,2%
|
71,4%
|
63,5%
|
62%
|
ZONE CEMAC
|
63,4%
|
66,6%
|
64,9%
|
73,8%
|
86,6%
|
90,9%
|
Source : Services de la BEAC
Il apparaît dès lors que la stabilité
externe de la monnaie est maîtrisée par la BEAC. En effet, le taux
de couverture extérieur de la monnaie se situe (dans tous les pays) bien
au dessus de la norme communautaire qui est de 20%. En définitive,
l'objectif de stabilité monétaire est principalement
réalisé à travers la stabilité externe de la
monnaie.
2) La pertinence des objectifs
intermédiaires et de l'objectif final
La stratégie adoptée par la BEAC se
matérialise par le choix de deux objectifs intermédiaires et d'un
objectif opérationnel. Cette stratégie vise à atteindre le
taux de couverture extérieure de la monnaie voulu et à rester
dans les proportions d'inflation souhaitées. Les deux objectifs
intermédiaires sont : le taux de croissance des crédits
à l'économie et le taux de croissance de la masse
monétaire (M2 dans la zone CEMAC). L'objectif
opérationnel est l'objectif de refinancement
a. Les objectifs
intermédiaires
Le premier constat qu'on peut faire c'est que ces objectifs
intermédiaires appartiennent effectivement aux quatre types
d'indicateurs (ces indicateurs ont été précisés
dans la partie théorique) pouvant servir d'objectif
intermédiaire. D'autre part, les crédits à
l'économie et l'agrégat M2 sont effectivement
corrélés à l'inflation. Ils sont donc un bon
reflet de l'objectif final. Toutefois, leur pertinence est limitée.
En ce qui concerne les crédits à
l'économie, ils sont accordés par les établissements de
crédit qui raisonnent en terme de marge. Ces établissements de
crédit peuvent donc pratiquer un rationnement du crédit en
période de baisse des taux d'intérêt ou, inversement,
distribuer largement du crédit en période de restriction de taux
s'ils ont conscience que leurs marges vont s'améliorer. Leur
maîtrise par la BEAC pose donc des problèmes parce que le niveau
de crédit à l'économie qu'elle fixe (pour pouvoir
atteindre ses objectifs d'inflation) ne dépend pas en fin de compte
d'elle.
Le second objectif intermédiaire représente une
norme de progression de la masse monétaire (M2 dans la zone
CEMAC). Or, la zone BEAC est dans un régime de change fixe. De ce fait,
elle n'a pas le contrôle total de sa masse monétaire car celle-ci
est déterminée par les soldes de la balance des paiements. En
effet, dans les économies où la flexibilité du taux de
change est limitée, la balance des paiements est un facteur de
création ou de contraction de la masse monétaire. Elle permet
à l'offre de monnaie de s'adapter à la demande. Ainsi, l'offre de
monnaie est endogène car l'économie peut se refinancer à
l'extérieur. Le taux de progression de la masse monétaire n'est
donc pas non plus sous le contrôle total de la BEAC
Cependant, l'objectif opérationnel permet de surmonter
ces limites
b. L'objectif de refinancement.
i) L'encadrement de l'inflation dans la
Zone à travers l'objectif de refinancement
L'objectif de refinancement désigne le potentiel de
liquidités que l'Institut d'Emission peut injecter dans
l'économie des Etats membres, sans remettre en cause les grands
équilibres macroéconomiques. L'objectif de refinancement est un
objectif opérationnel. Il représente finalement
l'élément le plus important de la régulation de la
liquidité bancaire et le seul que la BEAC maîtrise et
contrôle pleinement. Il permet véritablement d'encadrer
l'inflation dans la zone BEAC. En effet, si on suppose que l'inflation à
une origine purement monétaire et que la détermination de
l'objectif de refinancement est bien faite, alors il ne pourra pas y avoir
d'inflation tant que ce seuil sera respecté.
Mais l'objectif de refinancement révèle deux
problèmes.
ii) Les
révélations de l'objectif de refinancement
L'analyse de l'objectif de refinancement montre les
disparités entre les économies de la CEMAC et le faible niveau de
refinancement
- Les disparités entre les économies de
la CEAMC
Quand on observe la répartition de l'objectif de
refinancement, on est surpris de constater, comme le montre le tableau
N°7, qu'il est assez disparate d'un pays à l'autre.
Tableau 7: Répartition
de l'objectif de refinancement (Montants en millions de FCFA)
PERIODE
PAYS
|
DEC 05
|
MARS 06
|
JUIN 06
|
SEP 06
|
DEC 06
|
CAMEROUN
|
6 000
|
6 000
|
6 000
|
6 000
|
6 000
|
CENTRAFRIQUE
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
CONGO
|
6 000
|
6 000
|
6 000
|
6 000
|
6 000
|
GABON
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
GUINEE EQUATORIALE
|
500
|
500
|
500
|
500
|
500
|
TCHAD
|
15 000
|
15000
|
15000
|
15000
|
15000
|
ZONE CEMAC
|
43 500
|
43 500
|
58 500
|
58 500
|
58 500
|
Source : Auteur sur la base des bulletins
du marché monétaire des mois d'octobre 2005, et de janvier,
avril, juillet, octobre 2006
L'objectif de refinancement au Tchad pendant le second
semestre de l'année 2006 était de 30 000 millions de francs
cfa pendant qu'en Guinée Equatoriale il était de 500 millions de
francs cfa. Le graphique N°1 nous donne une meilleure perception de cette
disparité considérable
Graphique 2:
Répartition de l'objectif de refinancement du troisième trimestre
2006
On se serait attendu à ce qu'il se dégage dans
une zone intégrée à peu près le même besoin
de liquidités mai, tel n'est pas le cas. Les disparités
observées dans la répartition de l'objectif de refinancement sont
dues au fait que le potentiel économique de ces pays est
différent d'un pays à l'autre, de sorte qu'ils ont donc des
besoins de liquidité distincts.
Toutefois, les écarts constatés dans
l'allocation de l'objectif de refinancement par pays montrent que la
régulation de la liquidité bancaire menée par la BEAC est
en cohérence avec leur cadre macroéconomique. Nous prendrons par
la suite le cas du Tchad, dont l'objectif de refinancement est passé de
15 000 millions de francs cfa (premier trimestre 2006) à
30 000 millions de francs cfa (deuxième trimestre 2006), pour
soutenir cette affirmation.
- Le faible niveau de refinancement
Le niveau d'utilisation de l'objectif de refinancement
révèle que les banques ne se refinancent presque pas. Le tableau
8 présente le taux d'utilisation de l'objectif de refinancement durant
le premier semestre de l'année 2006. Le taux d'utilisation de l'objectif
de refinancement est le rapport total des injections (Guichet A et B) sur
l'objectif de refinancement.
Tableau 8: Taux d'utilisation
de l'objectif de refinancement au cours de l'année 2006
PAYS
MOIS
|
CMR
|
RCA
|
CONGO
|
GABON
|
GE
|
TCHAD
|
ZONE
|
JANVIER
|
3,95%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
100,43%
|
35,18%
|
FEVRIER
|
4,08%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
101,24%
|
35,47%
|
MARS
|
4,50%
|
0,65%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
100,59%
|
35,43%
|
AVRIL
|
4,68%
|
2,73%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
90,66%
|
47,34%
|
MAI
|
5,00%
|
0,05%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
99,81%
|
51,71%
|
JUIN
|
4,98%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
83,00%
|
43,08%
|
JUILLET
|
4,72%
|
0,05%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
81,62%
|
42,41%
|
AOUT
|
5,08%
|
0,14%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
70,51%
|
36,70%
|
SEPTEMBRE
|
5,20%
|
0,21%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
46,63%
|
24,48%
|
OCTOBRE
|
5,30%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
46,46%
|
24,37%
|
NOVEMBRE
|
5,58%
|
4,03%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
40,83%
|
22,06%
|
DECEMBRE
|
6,02%
|
2,29%
|
0,00%
|
0,00%
|
0,00%
|
39,43%
|
21,15%
|
Source : Auteur, sur la base des bulletins
du marché monétaire des mois de janvier à décembre
2006
Le graphique N° 2 permet de visualiser la faible
utilisation de l'objectif de refinancement.
Graphique 3: Taux
d'utilisation de l'objectif de refinancement
Les banques de la Guinée Equatoriale n'ont d'ailleurs,
depuis l'ouverture du marché monétaire, jamais
soumissionnées aux appels d'offres positifs. Les montants de
refinancement utilisés pour ce tableau correspondent aux moyennes
mensuelles.
Les pourcentages supérieurs à 100 s'expliquent
par le mécanisme d'interventions ponctuelles. Ainsi par exemple, au
cours du mois de janvier 2006, deux interventions ponctuelles avaient eu lieu
en faveur d'une banque tchadienne. Cela confirme également que la
régulation de la liquidité bancaire tient compte du cadre
macroéconomique de chaque pays. En effet, durant le premier trimestre
2006, les banques tchadiennes étaient impliquées dans le
financement des campagnes cotonnières. L'économie tchadienne
avait donc un besoin élevé de liquidité et c'est en
réaction à ce besoin que l'objectif de refinancement au Tchad est
passé de 15 000 millions de francs CFA à 30 000
millions de francs CFA.
D'une manière générale, il y a une faible
utilisation de l'objectif de refinancement qui traduit le fait que les banques
de la zone sont pour la plupart « hors banque ». on peut
encore dire qu'elles n'ont pas besoin de refinancement parce que la
création monétaire est marginale à leur niveau. Cette
conclusion confirme encore que l'inflation qui règne dans la Zone ne
peut être attribuée uniquement à une origine
monétaire.
Paragraphe 2 :
L'équilibre sur le marché monétaire
A- Un marché effectif mais qui ne
fonctionne pas à sa pleine capacité
1) L'effectivité du marché
monétaire
Le marché monétaire de la BEAC est effectif, les
banques viennent y confronter leurs offres et leurs besoins. Ainsi, au courant
de l'année 2006 le montant des opérations interbancaire s'est
élevé à 126 30030(*) millions de francs CFA.
2) Les incohérences du
marché monétaire
L'analyse des transactions qui ont lieu sur le marché
interbancaire nous révèle qu'il ne joue pas pleinement son
rôle. Ainsi, pendant que certaines banques viennent placer de l'argent et
se faire rémunérer au TISP (1,70%) d'autres au cours de la
même période viennent se refinancer au TIAO (5,25%) pourtant,
chacune d'elles gagnerait à traiter avec l'autre. Si le marché
interbancaire fonctionnait à sa pleine capacité, les banques en
excès de liquidités ci-dessus auraient pu placer plus d'argent et
à un taux plus intéressant compris entre ]1,70% et 5,25%[. De
même, les banques emprunteuses auraient pu négocier avec leurs
consoeurs un taux d'intérêt compris entre ]1,70% et 5,25%[. Les
participants au marché monétaire évoquent l'absence
d'informations sur la situation individuelle des établissements de
crédit comme étant le principal obstacle au développement
des prêts interbancaires.
D'autre part, la BEAC rencontre une difficulté à
utiliser le taux du marché interbancaire comme indicateur du loyer de
l'argent. Pourtant, lorsqu'il résulte des forces du marché, le
taux d'intérêt du marché interbancaire est un informateur
sur la situation monétaire et un guide pour l'action conjoncturelle.
Mais, dans quel sens la BEAC doit-elle orienter ses taux si dans certains pays
le taux du marché interbancaire est orienté à la baisse
alors que dans d'autres, il est plutôt à la hausse ? Ainsi, au
cours du mois de mars 2006 le taux sur le marché interbancaire au Gabon
était de 2.00% (Bulletin du marché monétaire, mars 2006,
p.15) tandis qu'un mois plus tôt il était de 5.50% (Bulletin du
marché monétaire, février 2006, p. 23) sur le
marché interbancaire au Cameroun.
3) La prépondérance de la
banque centrale sur le marché monétaire
D'une manière générale, la BEAC ne joue
pas sur le marché monétaire le rôle de prêteur en
dernier ressort. Elle apparaît plutôt comme le partenaire
privilégié des banques et n'agit pas sur le solde qui se
dégage du marché interbancaire.
Or, la BEAC devait intervenir dans le cadre des appels
d'offres positifs pour injecter de la liquidité et assurer le bouclage
du circuit de refinancement des établissements de crédit lorsque
le solde net des besoins du système bancaire est débiteur.
Lorsqu'il est excédentaire, la BEAC devait intervenir par le
mécanisme des appels d'offres négatifs et permettre aux
établissements de crédit de trouver un emploi à leur
surplus de liquidités.
B- Les dysfonctionnements du Niveau 2 du
Marché Monétaire (le compartiment des interventions de la
BEAC)
Le
marché monétaire de la BEAC fonctionne principalement selon la
procédure des appels d'offres positifs (refinancement) et
négatifs (placement des banques) basé sur l'adjudication
« à la française ». C'est par ce double
mécanisme, la BEAC régule le niveau de la liquidité
bancaire. Cette action de la BEAC est significativement perceptible au Tchad
où le système bancaire est, comme on l'a vu « en
banque » « en banque ». Toutefois, l'application
simultanée de ce double mécanisme restreint l'efficacité
du marché monétaire.
1) Le paradoxe crée par le
lancement simultané des deux types d'appels d'offres
Le fonctionnement général d'un marché
monétaire voudrait que la banque centrale intervienne en dernier ressort
pour financer ou absorber le solde débiteur ou excédentaire des
demandes et des offres de liquidités exprimées sur le
marché. Or, la BEAC lance hebdomadairement et simultanément les
appels d'offres positifs et les appels d'offres négatifs. Elle
intervient donc au cours de la même semaine pour injecter et pour retirer
la liquidité. C'est une situation qui est paradoxale.
Cependant, ce double emploi peut être imputé en
partie à la crise de confiance qui règne entre les banques de la
sous-région qui préfèrent avoir la BEAC pour partenaire,
et parfois à plus grand frais, que l'une d'entre elles.
2) Les insuffisances de la reprise de
liquidités suivant le mécanisme d'adjudication à la
française
Le système d'adjudication « à la
française » ne reflète pas bien le jeu des forces du
marché et comporte deux insuffisances : la première tient au
fait que le système français ne traduit que de façon
imparfaite le fonctionnement du marché. On n'a pas pu nous expliquer sur
quelle logique repose, par exemple, la ponction de liquidité !
Aller au fond du raisonnement et dire pourquoi c'est problématique Son
montant est fixé unilatéralement par l'autorité
compétente. La seconde inefficacité est relative au taux
d'intérêt et sera analysée par la suite.
3) La présence du guichet B
Le marché monétaire, par définition, est
le marché de capitaux à court terme. Or, à travers son
guichet B, la BEAC finance les investissements productifs et joue le rôle
d'une banque de développement, ce qui n'entre pas dans le cadre de ses
attributions.
A ce sujet, les autorités monétaires opposent la
nécessité de soutenir les investissements productifs et fixent
comme préalable à la suppression de ce guichet, la mise en place
des structures appropriées de financement des investissements.
L'existence de ce guichet peut être dès lors vu comme adaptation
de la politique monétaire de la BEAC aux réalités de sa
Zone d'émission. Mais, l'existence de ce guichet n'en demeure pas moins
problématique surtout que certains aménagements permettraient de
pallier aux difficultés que le guichet B ambitionne de
résoudre.
En effet, le marché interbancaire de la zone
d'émission BEAC reste marqué par le cloisonnement des
opérations par Etat. Toutefois, ce cloisonnement peut être
attribué au manque de confiance entre les établissements de
crédit participants, au nombre limité des intervenants, à
l'insuffisance des supports utilisés et à la surliquidité
actuelle qui réduit les besoins des participants au marché
interbancaire.
Au cours du mois de janvier 2006, les banques tchadiennes se
sont refinancées pour une moyenne hebdomadaire 14 360 millions de FCFA
au TIAO (5,50%). Or, durant la même période, les banques
gabonaises plaçaient hebdomadairement une moyenne de 6 37531(*) millions de FCA au TISP
(1,60%) ! De même, au Cameroun, pendant le mois février 2006,
une banque a soumissionné chaque semaine aux appels d'offres positifs
pour une moyenne de 232 millions de FCFA au TIAO (5,50) tandis qu'au cours des
mêmes semaines, d'autres banques camerounaises soumissionnaient aux
appels d'offres négatifs pour une moyenne mensuelle de 19 000 et
n'arrivaient à placer que 4 000 millions de FCFA au TISP (1,60) !
Si le marché interbancaire fonctionnait à sa
pleine capacité, les banques prêteuses ci-dessus auraient pu
placer plus d'argent et à un taux plus intéressant compris entre
1,60 et 5,50 %. De même, les emprunteuses auraient pu négocier un
taux d'intérêt compris entre 5,50 et 1,60. Déterminer la
marge gagnée en terme de point
Ces exemples ne sont pas des cas isolés et
caractérisent les transactions qui ont lieu sur le marché
monétaire. Les participants au marché monétaire
évoquent l'absence d'informations sur la situation individuelle des
établissements de crédit comme étant le principal obstacle
au développement des prêts interbancaires.
Paragraphe 3 :
Efficacité des taux d'intérêt et des réserves
obligatoires
A-
Efficacité des taux d'intérêts
1) La faible significativité des
taux d'intérêt proposés par les banques
La seconde insuffisance au système d'adjudication
« à la française » est relative au fait que
les taux d'intérêt exprimés par les banques
soumissionnaires lors des réponses aux appels d'offres sont peu
significatifs. Le tableau N°9 illustre ce constat.
Tableau 9 : Comparaison
entre les taux proposés par les banques lors des appels d'offres et le
taux servi par la BEAC
|
TAUX PROPOSES PAR LES BANQUES
|
TAUX SERVIS PAR LA BEAC SUR LES PLACEMENTS A 7
JOURS
|
MOIS
|
MINIMUM
|
MAXIMUM
|
JANVIER 06
|
0,85%
|
1,60%
|
1,60%
|
FEVRIER 06
|
1,30%
|
1,70%
|
1,60%
|
MARS 06
|
0,75%
|
1,60%
|
1,6%~1,55%
|
AVRIL 06
|
0,75%
|
1,60%
|
1,55%
|
Source : Auteur, sur la base des bulletins
du marché monétaire des mois de Janvier à avril
2006
On se serait attendu à ce que les banques qui sont
disposées à être rémunérées à
un taux plus avantageux pour la BEAC soient prioritaires mais, ce n'est pas le
cas. En effet, les banques sont rémunérées lors de leurs
placements au taux unique fixé par le Gouverneur de la BEAC: le TISP. De
même, elles payent en dernier ressort, les ressources empruntées
au taux unique fixé par cette même autorité: le TIAO. Les
taux qu'elles proposent sont de ce fait insignifiants et la concurrence
bancaire réduite de facto.
2) La faible sensibilité des
banques aux variations des taux directeurs de la BEAC
Les banques de la Zone étant pour la plupart
« hors banque » elles sont de ce fait très peu
sensibles aux variations du principal taux directeur de la BEAC (le TIAO).
D'autre part, l'un des aspects les plus critiqué par
les experts du FMI sur le dispositif d'intervention de la BEAC est l'existence
du TCM et du TDM. Selon ces derniers, ces bornes entretiennent des distorsions
au niveau de l'allocation des ressources du système bancaire.
B- L'harmonisation de la
liquidité bancaire à travers les réserves obligatoires
Le recours aux réserves obligatoires vise à
« mettre en banque » le système bancaire,
c'est-à-dire le contraindre au refinancement lorsque les facteurs
autonomes de la liquidité bancaire engendrent un excédent de
monnaie centrale. Ainsi, les réserves obligatoires, par leur action
structurelle, sont un complément à la politique de refinancement.
La BEAC réajuste régulièrement les coefficients des
réserves obligatoires en fonction de la liquidité des pays. Par
ce réajustement, la BEAC évite qu'il y'ait de grands
écarts entre la liquidité des pays de la Zone.
A partir du tableau 10, le graphique N°3 présente
les écarts qui existent entre la liquidité bancaire
immédiate des pays de la zone BEAC.
Tableau 10: Situation
analytique des réserves obligatoires au 31 juillet 2006 (Situation de
fin de période, montants en millions de FCFA)
PAYS
|
Solde des comptes courants des banques
|
Placements bancaires en appels d'offres
négatifs
|
Réserves obligatoires (RO)
|
Réserves totales (RT)
|
RO/RT
|
CMR
|
280 166
|
4 800
|
96 980
|
381 946
|
25,39%
|
RCA
|
3 099
|
500
|
0
|
3 599
|
0,00%
|
CONGO
|
182 850
|
1 033
|
29 383
|
213 266
|
13,78%
|
GABON
|
133 740
|
1 800
|
55 682
|
191 222
|
29,12%
|
GE
|
131 994
|
0
|
33 704
|
165 698
|
20,34%
|
TCHAD
|
33 361
|
0
|
6 923
|
40 284
|
17,19%
|
ZONE
|
765 210
|
8 133
|
22 672
|
996 015
|
22,36%
|
Source : Bulletin du marché
monétaire de juillet 2006
Graphique 4:
Liquidité des banques au 31 juillet 2006 -Solde des comptes
courants-
Mais ces écarts sont réduits par l'application
des réserves obligatoires comme le montre le graphique N°4.
Graphique 5: Situation de
liquidité au 31 juillet 2006 (RO/RT)
L'application des réserves obligatoires permet à
la BEAC d'homogénéiser la liquidité des banques.
CONCLUSION CHAPITRE 3 :
Au terne de ce troisième chapitre, nous pouvons
dire que la régulation de la liquidité bancaire menée par
la BEAC tient compte des spécificités de la zone BEAC et,
même si elle peut être améliorée, permet à la
BEAC de veiller sur la stabilité monétaire. Ceci confirme notre
première hypothèse de travail. Le quatrième chapitre va
nous permettre de vérifier la deuxième hypothèse.
CHAPITRE 4 : LA CONTRIBUTION DE LA RÉGULATION DE LA
LIQUIDITÉ BANCAIRE MENEE PAR LA BEAC A L'INTÉGRATION DE LA
CEMAC
Le but de ce chapitre est triple :
- Montrer en quoi est-ce que la régulation de la
liquidité bancaire favorise l'intégration
économique ;
- Relever les facteurs qui entravent cette
contribution ;
- Donner des éléments qui permettraient
d'améliorer la contribution de la régulation de la
liquidité bancaire au processus d'intégration
Section 1 : L'apport de la
régulation de la liquidité bancaire à l'intégration
de la zone CEMAC
Paragraphe 1 : Les mécanismes de la surveillance
multilatérale ; une nouvelle orientation pour la coopération
en zone CEMAC
A- Les enjeux de l'intégration
pour la CEMAC
Les avantages de l'intégration régionale vus au
premier chapitre sont valables pour l'Afrique centrale. En effet, pour les pays
de cette sous-région qui souffrent de la relative exiguïté
de leurs marchés intérieurs, l'approche régionale, par
l'organisation d'un marché sans frontières avec sa masse critique
de consommateurs potentiels, concourt à accroître
l'attractivité de la sous-région pour les investisseurs
étrangers. Elle permet également d'additionner les ressources
pour la réalisation d'infrastructures viables et, plus
généralement, de projets communs.
En outre, l'intégration régionale revêt
une dimension politique. Elle constitue de nos jours un facteur
indéniable de paix entre les pays de la Sous-région. Elle
est également un facteur multiplicateur de puissance, permettant
à nos Etats membres de faire valoir les intérêts de la
sous-région avec plus d'assurance et plus de force dans le concert des
nations.
Cependant, il est à relever qu'en Afrique Centrale, la
séquence de l'intégration régionale est originale. En
effet, contrairement à l'expérience de l'Union Européenne,
ou à ce que nous a enseigné la théorie,
l'intégration monétaire a précédé
l'intégration économique. C'est une démarche unique
liée à l'histoire politique de ces Etats. D'une manière
générale, le rôle de la BEAC dans ce processus
d'intégration régionale est multiforme et s'est renforcé
au fil du temps.
B- La surveillance multilatérale et
l'intégration de la CEMAC
Le rôle de la BEAC dans le cadre de la dynamique de
l'intégration a constitué principalement à la mise en
place du dispositif de Surveillance Multilatérale. Ce dispositif
participe de la nécessité d'une coordination des politiques
macroéconomiques des Etats membres et de leur mise en cohérence
avec la politique monétaire commune, en vue de tendre vers un bon
« policy mix ». C'est l'une des conditions de
l'efficacité, et donc de la crédibilité, de la politique
monétaire dans une Union Monétaire. L'Harmonisation des
politiques nationales, par les contraintes d'une surveillance
multilatérale, a donc été retenue comme une option
stratégique en vue du renforcement de l'intégration
économique des pays de la CEMAC (COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIS
POUR L'AFRIQUE CENTRALE, 2004, P. )
L'exercice de la Surveillance Multilatérale dans la
CEMAC repose sur quatre critères, à savoir :
- Le solde budgétaire de base (hors dons)
rapporté au PIB qui doit être positif ou nul ;
- Le taux d'inflation annuel qui doit être
inférieur ou égal à 3 % ;
- Le taux d' endettement public (intérieur et
extérieur) qui doit être inférieur ou égal à
70 % du PIB ;
- La non-accumulation par les Etats d'arriérés
intérieurs et extérieurs sur la gestion de la période
courante.
Ces critères sont complétés par de
nombreux indicateurs qui constituent des repères, dont : le solde
budgétaire primaire, le taux de couverture extérieure de la
monnaie, le taux de pression fiscale, la variation comparée de la masse
salariale et des recettes de l'Etat, le déficit du compte courant.
Les résultats de la surveillance multilatérale
semblent satisfaisants au vu de nombreux observateurs. Mais, le
développement des échanges commerciaux dans la sous-région
reste entravé par :
- l'insuffisance des infrastructures de
communication ;
- l'existence de nombreux obstacles non tarifaires ;
- la faible diversification des économies ;
- et, la nature concurrente des produits d'exportation.
Au-delà de ce constat, l'on peut cependant s'interroger
sur le niveau qu'aurait atteint le commerce intra-régional si les pays
de la sous-région n'appartenaient pas à une Union
Monétaire. L'existence d'une politique monétaire commune
n'a-t-elle pas favorisé, aussi modestement soit-il, les échanges
des biens et services dans la sous-région ? Nous pensons que si.
Paragraphe 2 : Contribution de la régulation de la liquidité
bancaire à l'intégration de la CEMAC
La régulation de la liquidité bancaire, telle
que nous l'avons étudiée, est un processus qui part de la
fixation d'un objectif en terme d'inflation au choix des instruments dont la
manipulation dans le cadre du marché monétaire permettra
d'atteindre ledit objectif. Ce processus passe par la détermination
d'objectifs intermédiaires plus faciles à suivre et
déterminés grâce aux travaux de la programmation
monétaire. Nous verrons comment les différentes articulations de
ce processus contribuent au renforcement de l'intégration
régionale.
A- Le but de la régulation de la liquidité
bancaire : un facteur de la stabilité macroéconomique
Le but de la régulation de la liquidité bancaire
menée dans le cadre de la zone BEAC est de préserver la valeur de
la monnaie en veillant à ce que le taux d'inflation ne dépasse
pas 3% et à ce que le taux de couverture de la monnaie soit au moins de
20%. Ces seuils sont fixés aussi bien pour les pays pris
individuellement que pour la communauté toute entière. En
veillant au respect de ces seuils, la régulation de la liquidité
bancaire favorise la stabilité macro-économique des pays de la
CEMAC et de toute la zone. L'avantage de la stabilité monétaire
est qu'elle participe à l'assainissement du cadre
macroéconomique, ce qui favorise l'afflux des capitaux pour le
financement des infrastructures de base, la modernisation des structures
économiques et la diversification des sources de croissance. En outre,
un taux d'inflation annuel moyen inférieur ou égal à 3 %
est l'un des critères de la surveillance multilatérale32(*) adoptée dans la CEMAC
pour renforcer l'intégration régionale. C'est dire que la
régulation de la liquidité bancaire menée par la BEAC,
contribue au renforcement l'intégration de la Zone à travers son
objectif principal. La régulation de la liquidité bancaire
réduit ainsi les écarts entre les pays membres, ce qui est bien
un axe qui conduit au renforcement de l'intégration économique de
ces pays.
A ce titre, beaucoup d'analyses économiques
reconnaissent que les performances en matière d'inflation ont
été en moyenne meilleures que dans les autres pays en
développement (Plane, 1988, Devarajan et de Melo, 1991, Elbadawi et
Nadj, 1996). De plus, la parité de la monnaie n'a été
modifiée qu'une fois, en 1994, depuis les indépendances. Ce qui,
comparé à d'autres pays ou régions, est un fait
exceptionnel. Ces deux éléments constituent une preuve de la
crédibilité de la politique monétaire. Cette
crédibilité, on l'a vu, repose sur trois éléments
essentiels du cadre institutionnel : la fixité de la parité
du taux de change, la convertibilité du FCFA et l'existence d'une union
monétaire.
B- Des instruments au service de l'intégration
régionale
Les injections de liquidités sur le marché
monétaire au niveau de chaque Etat doivent être compatibles avec
l'objectif de refinancement de ce pays. Ces objectifs sont arrêtés
dans le cadre d'un exercice de programmation monétaire unique qui veille
à préserver les grands équilibres macroéconomiques
de la sous-région.
1) Le marché monétaire de la Zone BEAC :
un facteur d'intégration des économies de la sous-région
d'Afrique Centrale.
A plusieurs égards le marché monétaire de
la Zone BEAC apparaît comme un fort instrument d'intégration des
économies de la sous-région d'Afrique Centrale. Il est le cadre
adéquat à la libre circulation des capitaux qui est elle
même une des finalités de l'intégration. D'autre part, dans
une zone intégrée les différentes économies
nationales devraient avoir un niveau de liquidité similaire. Or, ce
niveau dépend largement du rythme d'octroi des crédits à
l'économie. Le marché monétaire, en permettant aux banques
de se refinancer, dispose de la capacité d'uniformiser le niveau de la
liquidité des différents systèmes bancaires.
a. La libre
circulation des capitaux
La BEAC n'applique aucune restriction aux transferts des
capitaux au sein des six Etats de la CEMAC ce qui favorise la libre circulation
des capitaux au sein de la zone. Ces transferts sont totalement libres et
aucune formalité n'est exigée pour transférer des capitaux
d'un Etat à un autre. Les transferts bancaires sont d'ailleurs
exécutés gratuitement et seuls les frais de télex font
l'objet d'une récupération. La libre circulation des capitaux
s'accompagne d'une réduction des coûts de transferts bancaires et
constitue un acquis important dans la recherche de l'intégration au sein
de la Zone CEMAC.
b. Un marché interbancaire unifié
Les six marchés interbancaires des Etats qui composent
la communauté tendent de plus en plus à l'unification de leurs
opérations. Le marché interbancaire sous-régional ainsi
constitué est devenu un espace unique privilégié où
s'échangent les capitaux à court terme entre
établissements de crédit appartenant à des pays
différents. Ainsi, au courant de l'année 2006, 96,60%33(*) de transactions interbancaires
ont été des transactions sous-régionales.
En outre, à l'origine, le développement
d'échanges entre banques était surtout le fait de banques
appartenant au même réseau. Aujourd'hui, on assiste de plus en
plus à un accroissement des transactions entre banques n'ayant aucune
affinité. Cette évolution a été rendue possible par
l'attractivité des taux pratiqués sur le compartiment
interbancaire où les conditions offertes sont souvent meilleures par
rapport à celles pratiquées par l'institut d'émission. Le
TIMP pour l'année 2006 a été de 3,3% pendant que TIAO est
passé de 5,50% à 5,25%.
Par ailleurs, bien que timide, la confiance entre les banques
appartenant à des pays différents est perceptible, comme en
témoigne l'absence de garantie pour les transactions interbancaires dont
la plupart sont réalisées en blanc.
c. Une
harmonisation des règles de fonctionnement du marché
monétaire
Les règles auxquelles doivent se soumettre les
établissements de crédit qui participent aux opérations du
Marché Monétaire et les procédures à suivre pour
bénéficier du refinancement de la Banque Centrale sont les
mêmes pour tous les pays membres.
2) Des taux d'interventions uniques pour tous les pays
La théorie économique nous apprend qu'une hausse
des taux d'intérêt est de nature à calmer les pressions
inflationnistes par son action sur le coût du crédit. Le TIAO,
taux directeur de la BEAC, est unique et s'applique aux refinancements
octroyés à tous les différents établissements du
crédit éligibles au marché monétaire, dans le cadre
des appels d'offres positifs. De même, tous les autres taux
d'intervention de la Banque (Taux d'Intérêt des Prises en Pension,
Taux des Interventions ponctuelles, taux des avances au taux de
pénalité, taux d'Intérêt Sur les Placements, etc.)
sont uniques et s'appliquent indifféremment aux opérations de la
Banque Centrale, quel que soit le pays considéré. Le coût
du refinancement est donc le même pour tous les pays, ce qui leur donne
les mêmes opportunités.
3) Des
réserves obligatoires qui harmonisent la liquidité bancaire dans
la Zone
Le dispositif régissant l'application des coefficients
des réserves obligatoires est commun aux différents Etats de la
Communauté. Cependant, les coefficients ont été
modulés en fonction de la situation spécifique de chaque Etat,
pour tenir compte de la situation de liquidité des banques des
différents pays. Il faut y voir un moyen d'éviter les
disparités de liquidité trop grandes entre ces pays et donc un
souci d'intégration.
La régulation de la liquidité bancaire contribue
à renforcer l'intégration économique, au sein de la CEMAC.
Le brassage des opérations sur le marché interbancaire,
l'unicité des textes juridiques et réglementaires qui
régissent son fonctionnement, l'harmonisation des instruments de la
politique monétaire et l'instauration d'une programmation
monétaire unique, constituent autant d'éléments qui
attestent de la vitalité du processus intégrationniste.
Sa vocation de stabilisation des prix contribue à la
stabilisation macroéconomique.
L'unicité de la régulation de la
liquidité bancaire pour tous les pays de la CEMAC neutralise les
influences nationales et permet de soustraire la politique monétaire
à l'influence de la classe politique des divers pays.
Toutefois plusieurs facteurs restreignent l'efficacité
de la régulation de la liquidité bancaire sur le processus
d'intégration régionale.
Paragraphe 3 : Problématique de la régulation de la
liquidité bancaire dans la CEMAC
Lorsque la banque centrale se situe dans une union
monétaire son action sur la liquidité bancaire, peut être
handicapée par des facteurs spécifiques. S'agissant plus
particulièrement de la BEAC, les problèmes qu'elle rencontre dans
la régulation de la liquidité bancaire du fait de son
caractère multinational sont issus : de l'éparpillement
des centres d'information (A) sur le territoire des différents Etats, de
la faible convergence des économies (B), des différences dans la
structure du système financier (C), de la faible sensibilité des
agents économiques aux variations des indicateurs monétaires (D)
et au régime de change fixe par lequel la Zone CEMAC est rattaché
à la France (E).
A- La dispersion des centres de décision
économique
La BEAC utilise des indicateurs économiques (taux de
croissance du PIB, indice mensuel des prix à la consommation, etc.),
budgétaires (solde budgétaire), monétaires (vitesse de
circulation de la monnaie, taux de couverture extérieure de la monnaie,
taux d'inflation des partenaires économiques, etc.) ou financiers
(coût moyen des ressources des banques, taux de sortie des crédits
à la clientèle, etc.) afin de donner à la liquidité
bancaire le sens voulu. Il lui est difficile de rechercher et de collecter dans
les délais raisonnables l'information adéquate du fait de la
dispersion des centres de décision, du fait du caractère
national des institutions qui établissent certaines de ces
données ou du caractère confidentiel de certaines données
économiques (production ou recettes pétrolières par
exemple, liste des débiteurs indélicats gérés). La
publication tardive des indicateurs de performance économique handicap
la régulation de la liquidité bancaire.
B- Les difficultés liées à la faible
convergence des économies
Le degré de convergence économique entre les
pays membres des communautés des pays en développement joue un
rôle déterminant dans la conduite de la régulation de la
liquidité bancaire par les banques centrales qui y sont
rattachés.
Dans une zone où l' architecture de production est
diverse : certains pays exportent du pétrole quand d'autres
exportent des cultures comme le café, le coton, le cacao par exemple, il
est difficile de mener une politique de régulation de la
liquidité bancaire commune. En effet, en fonction des cours de ces
matières premières, les pays auront des besoins de
liquidité différents.
1) Les difficultés liées à la faible
convergence réelle des économies
La campagne cotonnière au Tchad par exemple
nécessite d'importantes liquidités au moment où les autres
pays n'en n'ont pas forcément besoin. Il est difficile dans un tel
contexte de mener une politique de régulation de la liquidité
bancaire commune. Les pays ont donc des besoins de liquidités qui
diffèrent en fonction de l'architecture de leur production.
2) Les difficultés liées
à la faible convergence nominale des économies
a. La dette extérieure
D'une manière générale, la dette
extérieure des pays africains est énorme. Cette situation rend
encore plus difficile la coordination des politiques budgétaires. En
effet, la rubrique de la dette extérieure occupe le poste majeur des
dépenses budgétaires et rend ces pays dépendants des
conditions de remboursement. Dans un tel contexte, la marge de manoeuvre des
pays endettés est limitée et il leur est difficile de
s'astreindre à un niveau donné de déficit
budgétaire. Les pays de la sous-région Afrique centrale
n'échappent pas à cette réalité.
b. Les disparités des taux
d'inflation et des taux de croissance économique
Les pays de la CEMAC ont une évolution souvent
divergente des taux de croissance ou des taux d'inflation dans les pays
membres. Ainsi, certains pays de l'union connaissaient une hausse des prix
alors que d'autres ne présentent aucun signe de surchauffe. Dans de
pareilles situations, il est difficile pour la banque centrale d'administrer
ses taux directeurs. Le contexte, dans lequel se trouve la BEAC, l'amène
à gérer en permanence les conflits entre les objectifs externes
qui sont communs aux pays de l'union (taux de couverture extérieure de
la monnaie, etc...) et les objectifs internes qui sont propres à chaque
Etat (croissance, emploi, stabilité des prix).
C- La
difficulté à assurer la coordination entre les autorités
monétaires et budgétaires
L'efficacité de la politique monétaire
dépend de son degré de coordination avec la politique
budgétaire. En effet, il est important dans une union monétaire
de réaliser un minimum de convergence entre la politique
monétaire menée par la banque centrale commune et les
différentes politiques budgétaires conduites par les
administrations publiques nationales, afin d'éviter les effets
négatifs de politiques économiques contradictoires et non
concertées.
Si autrefois, les gouvernements pouvaient facilement obtenir
de la part de la Banque Centrale des conditions privilégiées pour
le financement des déficits budgétaires, soit par l'achat des
titres non absorbés par le marché, soit par des avances directes
accordées au trésor, il semble que cette facilité de
création monétaire soit en voie de disparition dans la plupart
des pays occidentaux.
Plus le déficit budgétaire est réduit,
plus la Banque Centrale dispose d'une marge de manoeuvre pour faire varier les
taux d'intérêt dans le sens d'une relance des investissements.
D- Les
difficultés liées à la structure du système
financier
1) La faible intermédiation financière et la
structure des marchés de capitaux
Le système financier dans la Zone CEMAC se
caractérise par la faiblesse de l'intermédiation
financière. Or, la régulation de la liquidité bancaire
nécessite des courroies de transmission qui reposent sur un
système financier sain. Un des obstacles majeurs au développement
de l'intermédiation financière réside dans la faible
diversification des supports et des instruments financiers.
D'autre part, la régulation de la liquidité
bancaire nécessite l'effectivité des différents types de
marchés de capitaux, afin que chacun puisse jouer pleinement son
rôle sans entraver le déploiement de l'autre.
2) L'absence de débouchés aux réserves
excédentaires des banques
La modification de la parité du franc CFA par rapport
au franc Français intervenue le 12 janvier 1994, s'est traduite par une
amélioration sans précédent de la liquidité
bancaire dans la Zone CEMAC. Mais, cette surliquidité reste oisive car
elle ne trouve pas de débouchés qui permettraient aux banques
d'investir ou de recycler leurs liquidités excédentaires.
Il convient cependant de noter que cette liquidité
abondante est une liquidité précaire.
3) Les distorsion dans la structure des taux
d'intérêt et des conditions de banques
La plupart des banques continuent à
rémunérer les dépôts d'épargne au Taux
Créditeur Minimum (TCM) alors que la libéralisation des
conditions de banque leur offre la possibilité d'aller au-delà de
ce taux plancher. Ce faisant, les établissements de crédit ont
accru outre mesure, l'écart entre les taux prêteurs et
emprunteurs. En principe, l'écart entre les taux prêteurs et le
coût moyen des ressources doit être juste et suffisant pour couvrir
les coûts, les risques et la marge bénéficiaire normale des
établissements de crédit. De trop grands écarts pourraient
receler en fait un manque de compétitivité des
établissements de crédit.
E- La faible
sensibilité des agents économiques à la manipulation des
instruments de la régulation de la liquidité bancaire
L'influence de la variation du taux d'intérêt,
sur le comportement des agents économiques reste diffuse et complexe.
Toutefois, cette situation. peut s'expliquer par l'absence
d'autres instruments financiers satisfaisants qui contraignent les agents
à ne détenir que des créances monétaires
(essentiellement sous forme de monnaie fiduciaire et de dépôts
bancaires). De la sorte, les épargnants sont souvent victimes de
l'illusion monétaire et préfèrent parfois un taux de 10 %
sur leurs livrets (alors que l'inflation est de 15 %) qu'un meilleur taux de 5
% quand l'inflation est nulle.
D'autre part, l'environnement économique, politique et
juridique instable confère aux placements bancaires une prime de risque
élevé; d'autant plus que le système formel,
essentiellement composé de banques, n'inspire pas toujours confiance.
D'où la préférence de certains épargnants pour des
placements à l'étranger ou sur le marché informel.
F-
L'endogenéite de l'offre de monnaie en régime de taux de change
fixe
Dans
un système de taux de change fixe, l'influence des autorités
monétaires sur la valeur nominale des agrégats monétaires
est relativement peu importante. L'offre de monnaie s'adapte à la
demande et c'est la demande qui détermine le niveau des agrégats
dans l'économie. En effet, dans un système de taux de change fixe
tout excédent de la demande (ou de l'offre) de monnaie peut être
satisfait (absorbé) par l'extérieur. Les agents
économiques peuvent ajuster le stock nominal des encaisses
monétaires en exportant ou en important ces encaisses par le biais
d'excédents ou de déficits de la balance des paiements. En
revanche dans un système de change flexible, les autorités
monétaires ont une plus grande influence sur le stock de monnaie en
valeur nominale parce qu'ils peuvent agir plus directement sur toutes les
composantes de l'offre. En conclusion, plus la flexibilité des taux de
change est grande et plus le degré de contrôle qui peut être
exercé par les autorités monétaires sur la masse
monétaire est élevé.
Il existe des aspects de l'intégration régionale
sur lesquels la régulation de la liquidité bancaire, même
parfaitement menée, n'a pas d'influence. C'est ce que nous verrons dans
ce paragraphe.
Paragraphe 4 : Les faiblesses de la régulation de la liquidité
bancaire à participer au processus d'intégration régionale
L'intégration dans la zone CEMAC ne peut être
restreinte à la seule intégration économique. Si le
processus de régulation de la liquidité bancaire favorise la
libre circulation des capitaux, il faudrait reconnaître qu'il est
inefficace quand il s'agit de contribuer à l'effectivité du
passeport CEMAC ! Ainsi, d'autres étapes existent sur le chemin de
l'intégration de la CEMAC mais, elles sortent de l'emprise du processus
de régulation de la liquidité bancaire.
A- La coopération en matière d'infrastructures
de transport et de communication
Au chapitre des priorités de l'intégration
régionale, se trouve le développement des infrastructures
routières, portuaires et aéroportuaires, et les infrastructures
des postes et télécommunications. En effet, l'enclavement de
certains Etats de le CEMAC est un frein à
l'interpénétration des cultures, au brassage des peuples et
à la circulation des biens. De même, il est impératif que
les communications entre les Etats de la sous-région, ne transitent plus
en dehors du continent. Nous avons d'ailleurs, lors de notre séjour au
marché monétaire de la BEAC été confronté
à cette difficulté. Ainsi, pour envoyer les réponses (par
fax) aux appels d'offres dans certains Etats de la CEMAC, il fallait parfois
les faire passer par la France !
B- La réduction de l'appartenance à plusieurs
communautés
L'Afrique en général se caractérise par
une multitude d'organisations et de coopérations régionales.
L'Afrique compte quatorze Communautés Economiques Régionales
(CER) et la plupart des pays font partie de deux ou plusieurs blocs. Il en
résulte un chevauchement, voire une opposition de leurs
activités.
En ce qui concerne la sous-région Afrique Centrale, on
note la présence de deux organisations visant les mêmes
buts : la CEMAC et la CEEAC. Il serait judicieux de définir
clairement les activités de chacune de ces organisations.
Section 2 : Propositions visant a améliorer la régulation de la
liquidité bancaire dans la zone CEMAC
Paragraphe
1 : Perspectives d'évolution des instruments de régulation de la
liquidité bancaire
A- Accroître l'efficacité
du marché monétaire
1) La dynamisation du marché interbancaire
a. L'élargissement des participants au marché
monétaire
Les opérations sur le marché interbancaire
doivent être favorisées par l'accroissement du nombre
d'intervenants. L'élargissement des participants au marché
monétaire est essentiel car l'activité des banques est cyclique
et saisonnière dans la Zone BEAC. Il serait alors à craindre que
les banques se trouvent toutes en même temps en situation
d'excédent de liquidités sans que le marché puisse
absorber ce surplus. Aussi, est-il souhaitable que d'autres acteurs participent
au système: les assurances, les investisseurs institutionnels (caisses
de retraites, etc.), les établissements de microfinance. La Banque
Centrale se contentant de jouer son rôle de prêteur en dernier
ressort.
L'admission des établissements financiers au
Marché Monétaire de la BEAC participait de cette vision des
choses.
b. L'amélioration de la qualité des
informations sur le marché monétaire
Le développement des opérations interbancaires
dépend également de la qualité des informations transmises
aux participants et qui portent sur les opérations et les tendances du
marché. Le site internet34(*) et le bulletin du marché monétaire la
BEAC contribuent déjà à cette communication mais, les
participants au marché monétaire continuent d'évoquer
l'absence d'informations comme étant le principal obstacle au
développement des prêts interbancaires.
Diversification des supports des
opérations
L'effort à accomplir doit viser à la fois une
amélioration des supports privés et celles des titres publics.
S'agissant des supports privés, l'objectif est de
donner aux opérations du marché monétaire toute la
souplesse nécessaire au développement des activités. En ce
qui concerne les effets publics, il faut re préciser
qu'actuellement, les règles statutaires de la BEAC disposent que ses
avances aux Trésors nationaux ne peuvent excéder 20% des recettes
budgétaires ordinaires de l'exercice écoulé. Il s'ensuit
que les bons du Trésor souscrits par le système bancaire dans la
zone CEMAC ne peuvent pas être utilisés comme supports des
opérations de refinancement du système bancaire. Sinon on
fournirait à l'Etat (via les banques souscriptrices des bons de
trésor) un financement indirect de ses déficits dont le montant
pourrait alors dépasser le plafond statutaire de 20% des recettes
budgétaires. Toutefois, si les Trésors nationaux
rétablissent leur crédibilité, les bons qu'ils
émettent pourraient être achetés par tous les agents
économiques, même sans la perspective d'être utilisés
à des fins de refinancement à la BEAC. En somme, la
création de nouveaux instruments financiers peut développer un
marché secondaire des titres actif et libre sur lequel la politique
monétaire serait beaucoup plus rationnelle et plus efficace.
Dans ce sens, un projet est en cours à la BEAC :
l'émission des titres publics à souscription libre. Il
contribuera à la diversification et à la modernisation des
instruments financiers en circulation dans la sous-région et à
l'efficacité de la politique monétaire dans la mesure où
facilitera la mise en place de l'open-market.
2) Le réaménagement des mécanismes
d'interventions sur le compartiment des interventions de la BEAC
a. La suppression du guichet B
Le marché monétaire est par définition le
marché de capitaux courts terme. En ceci, le financement des
investissements long terme est de nature à entraver sa
pérennité. Il est donc nécessaire que soit supprim2 le
guichet B du marché monétaire.
b. Le lancement des appels d'offres allant dans un sens.
La coexistence des appels d'offres positif et négatif
est contraire au fonctionnement d'un marché monétaire. La BEAC
jouerait pleinement son rôle de prêteur en dernier ressort en
intervenant hebdomadairement soit pour injecter la liquidité soit pour
ponctionner la liquidité excédentaire. Nous proposons le
lancement hebdomadaire des appels d'offres allant dans un sens.
c. Le choix pour le mécanisme d'adjudication
« à la Hollandaise »
Les adjudications « à la
hollandaise » reflètent, à notre sens, mieux l'esprit
et la logique du marché. La technique d'appel d'offres
« à la hollandaise » consisterait pour la BEAC
à servir les banques lors des soumissions selon les taux qu'elles ont
elle-même indiqués, en commençant par les plus
élevés jusqu'à ce que soit atteint le montant de
refinancement fixé par la Banque Centrale en fonction des
impératifs de la politique monétaire et de l'état de la
liquidité bancaire. Dans ce système, les taux
d'intérêt seraient déterminés par le marché
(en fait par les banques), alors que la quantité de monnaie à
injecter serait arrêtée par la Banque Centrale.
Mais, il est important de souligner que la mise en oeuvre de
l'adjudication « à la hollandaise », rencontrera
quelques difficultés pour les raisons suivantes :
D'une part, le Gouvernement de la BEAC perdra quelque peu le
« destin » du compte d'exploitation de l'Institut
d'Emission car les taux d'intérêt des concours de la BEAC seront
déterminés par les banques soumissionnaires aux appels
d'offres.
Nous nous sommes dès lors posé la question de
savoir si une Banque Centrale devrait avoir des préoccupations de compte
d'exploitation ? Il nous a été répliqué que la
Banque Centrale en effet ne devrait pas se préoccuper de son compte
d'exploitation sous réserve d'une prise en charge par les finances
publiques des conséquences négatives de la politique par un biais
à la baisse des taux d'intérêt proposés par les
banques (donc moins de charges pour elles). Il pourrait donc en résulter
une tendance à la sortie des capitaux en quête d'une meilleure
rémunération à l'extérieur et une fragilisation du
compte d'opérations.
3) La suppression des bornes TCM et TDM
Nous partageons les recommandations des institutions de
Bretton Woods (Fonds Monétaire International et Banque Mondiale) qui
proposent à la BEAC de supprimer les bornes que sont le TCM et le TDM.
En effet, le maintien de ces deux bornes handicape la concurrence et
pénalise les établissements de crédit les plus performants
qui ont tendance à s'aligner sur ces repères par conformisme.
4) Les réserves obligatoires
Il convient de noter qu'il existe à l'heure actuelle un
débat au niveau mondial sur la suppression éventuelle des
réserves obligatoires comme instrument de politique monétaire. En
effet, sous la pression des banquiers primaires qui redoutent cet instrument et
qui sont pour cela fortement appuyés par les penseurs libéraux,
l'idée nouvelle serait que les banques centrales doivent abandonner cet
instrument et se mettre à « l'heure du
marché ». elles sont donc appelées à se
comporter comme tout autre acteur économique et à mener la
politique monétaire selon les règles du marché.
5) La mise en place de l'open-market
La politique d'open-market laisse non seulement au
marché une souplesse souhaitée mais, elle constitue un
véritable contrôle de la liquidité bancaire. De plus, elle
s'applique aussi bien à un marché « en
banque » qu'à un marché « hors
banque ».
Paragraphe 2 :
Amélioration de l'environnement du processus de régulation de la
liquidité bancaire
A- Le développement du
système financier
1) La nécessité d'un
fonctionnement harmonieux du marché financier
Il est indispensable que des instruments à long terme
de financement des investissements soient effectifs afin de permettre au
marché monétaire de la BEAC de s'occuper uniquement de capitaux
à court terme.
2) La poursuite de la restructuration du
système bancaire
Un système bancaire sain ferait grandir la confiance
entre les banques et elles effectueraient de ce fait plus de transactions entre
elles. Le taux d'intérêt sur le marché interbancaire serait
ainsi un bon indicateur du loyer de l'argent et guiderait efficacement la
manipulation des taux directeurs de la BEAC. En outre, La BEAC interviendrait
effectivement en dernier ressort, elle aurait ainsi une plus grande emprise sur
la liquidité des banques.
La restructuration du système bancaire suppose
également la diversification des produits bancaires, ce qui favorisera
par exemple la création d'un marché de titres négociables
et impulsera la concurrence bancaire. Ce sont autant d'éléments
qui permettront de dynamiser le marché monétaire.
3) La création d'agences de
cotation
Les agences de cotation ("rating houses") seraient
chargées de publier des informations sur les institutions
financières qui participent au Marché Interbancaire. et les
tendances du marché (situation hebdomadaire du refinancement, Bulletin
du Marché Monétaire).
B- Les réformes au niveau de la
BEAC
1) La publication des objectifs de
politique monétaire
Il serait opportun de rendre public les objectifs de politique
monétaire. L'affichage d'un objectif clair présente des avantages
appréciables. D'abord il contribue à fonder la
crédibilité de la banque centrale et à renforcer
l'efficacité des mesures prises. En outre, par son effet d'annonce, il
permet de modeler et d'influencer le comportement et les anticipations des
agents économiques dans le sens voulu, compatibles avec les objectifs
visés. Enfin, il donne aux agents économiques un cadre, une
référence, de nature à canaliser leurs anticipations. Pour
BRANA S. en effet, « une stratégie monétaire explicite,
annoncée au public renforce la crédibilité des
autorités monétaires et incite les agents économiques
à agir en tenant compte des orientations de la banque centrale (BRANA
S., 1999, P ).
2) Le développement des moyens de
communication des services de la BEAC
La programmation monétaire de la BEAC nécessite
une quantité importante d'informations qui servent à
apprécier l'évolution économique des différents
Etats. Or, nous avons souligné que la dispersion des centres de
décision économique entravait la collecte de ces informations. Le
développement des moyens de communication des services de la BEAC
devrait favoriser la mise sur pied d'un système efficace d'accès
à l'information et permettre de remédier aux difficultés
de communication rencontrées sur le marché monétaire.
3) Assurer l'indépendance de la
BEAC
L'analyse des performances respectives des divers pays montre
que ce sont les pays dont la banque centrale est indépendante qui
réalisent les meilleures performances en matière de lutte contre
l'inflation (BERGER P. et ICARD A., 1995, p 84). Un assainissement
budgétaire a pour effet immédiat de réduire la demande
globale suite à la réduction des dépenses publiques et
même de la demande privée dans le cas d'une hausse des
impôts ou d'une réduction des transferts. Il en résulte une
baisse des taux d'intérêt. Plus le déficit
budgétaire est réduit, plus la banque centrale dispose d'une
marge de manoeuvre pour faire varier les taux d'intérêts dans le
sens d'une relance des investissements.
Or, comme nous le faisait remarquer le Chef de Service du
marché monétaire de la BEAC, le problème crucial de la
BEAC est celui de son indépendance. En effet, les statuts de la BEAC
donnent la latitude aux responsables de la politique monétaire
d'accorder un financement des déficits publics des Etats (article 18).
Ainsi, le bilan de la BEAC fait apparaître que le poste des
créances aux trésors nationaux est nettement supérieur
à celui des avances aux banques35(*). eg
En outre, pour certains auteurs comme BABISSAKANA l'exigence
d'un minimum pour le taux de couverture extérieure de la monnaie
réduit la dépendance de la BEAC.
C- Accroître l'efficacité
et la convergence des politiques macroéconomiques
Le but de la régulation de la liquidité bancaire
comme on l'a vu est la stabilité des prix. Mais, si la politique
monétaire est une condition nécessaire à la
stabilité des prix, elle n'en est pas pour autant une condition
suffisante. D'autres facteurs, de nature réelle agissent aussi sur les
prix. il est difficile en effet de lutter efficacement contre l'inflation par
la politique monétaire si les autres aspects de la politique
économique, budgétaire et fiscale et si les évolutions
salariales en contrarient les effets (BERGER P. et ICARD A., 1995, p 89). Il
est donc nécessaire d'accroître l'efficacité et la
convergence des politiques macroéconomiques afin d'éviter les
effets négatifs de politiques économiques contradictoires et non
concertées. Cela passe par l'incitation des gouvernements à
limiter l'ampleur des déficits publics et leur monétisation et
par la stimulation de administrations publiques à respecter les
critères de convergence définis dans le cadre de la surveillance
multilatérale. Les efforts du Conseil de Convergence avec ses quatre
critères macroéconomiques sont louables.
CONCLUSION DE LA PARTIE PRATIQUE :
Tableau 11: Résultats
de l'analyse de la régulation de la liquidité bancaire
menée par la BEAC
|
Résultats de l'analyse de la régulation
de la liquidité bancaire menée par la BEAC
|
Réalisation de l'objectif final
|
- Le taux de couverture extérieure de la monnaie est le
principal garant de la stabilité monétaire.
- Les taux d'inflation parfois observés et
supérieurs à la norme communautaire de 3% résultent d'une
inflation importée face à laquelle la régulation de la
liquidité bancaire est impuissante.
|
Pertinence des objectifs intermédiaires et
opérationnels
|
- Les crédits à l'économie et la masse
monétaire sont corrélés à l'objectif final
(maîtrise de l'inflation) mais leur pertinence est limitée par le
fait qu'ils ne sont pas sous le contrôle direct de la BEAC.
- L'objectif de refinancement est l'objectif
opérationnel de la BEAC, il est sous le contrôle de la BEAC et il
se trouve être l'élément qui permet véritablement
à la BEAC d'encadrer l'inflation
|
Equilibre sur le marché
monétaire
|
- Le marché interbancaire a des
défaillances : cloisonnement des opérations par Etat,
difficulté à utiliser la taux du marché interbancaire
comme indicateur du loyer de l'argent, prépondérance de la
BEAC.
- Le niveau 2 du marché monétaire
présente des dysfonctionnements : lancement simultané des
appels d'offres positifs et négatifs, inadéquation du
système d'adjudication à la française, présence du
guichet B.
|
Efficacité de la politique des taux
d'intérêts
|
- Faible significativité des taux
d'intérêt proposés par les banques commerciales
- Existence du TCM et du TDM
- Faible sensibilité des banques à la variation
des taux directeurs de la BEAC
|
Efficacité des réserves
obligatoires
|
- les réserves obligatoires permettent effectivement de
restreindre la liquidité des banques.
|
Tableau 12:
Eléménts de la régulation de la liquidité bancaire
qui contribuent à l'intégration économique de la
CEMAC
|
Contribution de la régulation de la
liquidité bancaire à l'intégration économique de la
CEMAC
|
Déterminant 1 : Elimination de toute forme
de discrimination entre les agents économiques des pays engagés
dans le processus d'intégration
|
- Les règles de fonctionnement du marché
monétaire sont les mêmes pour tous les participants.
- Les taux d'intervention de la BEAC sont uniques pour tous
les pays
- Les réserves obligatoires harmonisent la
liquidité de la zone.
|
Déterminant 2 : Intensification des
échanges commerciaux et financiers
|
- Le marché interbancaire favorise la libre circulation
des capitaux
|
Déterminant 3 : Création d'un
environnement macroéconomique sain, favorable à une croissance
durable
|
- Les objectifs assignés à la régulation
de la liquidité bancaire (taux d'inflation maximal de 3% et taux de
couverture extérieure de la monnaie minimale de 20%) participent
à l'assainissement du cadre macroéconomique
|
Déterminant 4 : Réduction des
coûts de transaction
|
- La libre circulation des capitaux sur la marché
monétaire s'accompagne d'une réduction des coûts de
transferts bancaires
|
Tableau 13: Perspectives
d'évolution des procédés de la régulation de la
liquidité bancaire et d'amélioration de l'environnement dans
lequel elle a lieu
|
Perspectives d'évolution des
procédés de régulation de la liquidité bancaire et
d'amélioration de l'environnement dans lequel elle a lieu
|
Equilibre sur le marché
monétaire
|
- Dynamisation du marché monétaire
* Elargissement des participants au marché
monétaire
* Amélioration de la qualité des
informations
* Diversification des supports des opérations
- Réaménagement des mécanismes
d'intervention sur le compartiment des interventions de la BEAC
- Suppression du guichet B
- Lancement des appels d'offres dans un sens
- Mise en oeuvre de l'adjudication « à la
hollandaise »
|
Efficacité de la politique des taux
d'intérêt
|
- Suppression du TCM et du TDM
|
Amélioration de l'environnement dans lequel a
lieu la régulation de la liquidité bancaire
|
- Réformes au niveau de la BEAC.
* Publication des objectifs de politique
monétaire
* Développement des moyens de communication
* Accroissement de l'indépendance de la BEAC et de
sa crédibilité
- Développement du système financier
* Fonctionnement effectif et harmonieux du marché
financier
* Poursuite de la restructuration du système
bancaire
* Création d'agence de cotation
- Accroître l'efficacité et la convergence des
politiques macroéconomiques
|
CONCLUSION GENERALE
La faible convergence réelle et nominale des
économies qui constituent de nombreuses zones d'émission,
l'expansion des accords régionaux, la prépondérance des
instruments indirects de politique monétaire et la crise des indicateurs
monétaires sont les observations qui ont suscitées notre
étude. La Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) a
été le cadre dans lequel s'est déroulé notre
étude. Elle avait pour but de faire une analyse critique de la
régulation de la liquidité bancaire par une banque
régionale et montrer sa contribution au processus d'intégration
économique régionale.
Au terme de ce travail, nous pouvons dire que les objectifs
que nous nous étions assignés ont été atteints. En
effet, les investigations menées nous ont permis d'expliciter le
processus de régulation de la liquidité bancaire tel qu'il est
conduit par la BEAC, de relever ses avantages, ses limites, ainsi que les
difficultés rencontrées par la BEAC dans la conduite cette
activité. Nous avons également mis en exergue l'impact de la
régulation de la liquidité bancaire sur le processus
d'intégration économique régionale. Aussi, les
hypothèses de travail que nous avions formulées ont
été confirmées. La BEAC en effet adapte les instruments de
régulation de la liquidité bancaire qu'elle utilise aux besoins
de sa zone d'émission et la régulation de la liquidité
bancaire contribue effectivement au renforcement du processus
d'intégration économique régionale de la CEMAC.
Toutefois, et c'était là le troisième
objectif de notre travail, nous pensons que la régulation de la
liquidité bancaire pourrait être améliorée et
participer plus efficacement à l'intégration de la zone BEAC.
C'est dans cette optique que se situe les propositions que nous avons faites.
L'une d'entre elle requiert particulièrement notre attention, celle du
renforcement de la crédibilité de la banque centrale. La
crédibilité est un concept qui acquiert une place centrale dans
l'analyse de la politique monétaire contemporaine et, à l'aube
des grandes mutations, il apparaît que le moyen le plus efficace de
transmission des impulsions de la politique monétaire, c'est la
crédibilité des autorités monétaires. C'est un
credo qui est repris par plusieurs auteurs : « le succès
des politiques monétaires dépend avant tout de la
crédibilité des institutions chargées la
définir » (BERGER P. et ICARD A., 1995, p 89). La politique
monétaire est aujourd'hui, beaucoup plus pragmatique que lors de la
période d'hégémonie de la théorie
monétariste (les années 80) où l'on croyait à des
mécanismes rigides de transmission. L'activité déclarative
y est essentielle, et, des dons de l'artiste qui est aux commandes
dépend décidément énormément de choses.
L'atout du président de la FED (introduction) pourrait ainsi
s'expliquer par sa capacité à influencer les anticipations des
agents économiques par des effets d'annonce. Les effets
d'annonce doivent recevoir une large publicité afin que les agents
économiques sachent que les autorités monétaires ont
l'intention soit de freiner l'inflation, soit de relancer l'activité
économique. Mais, l'effet d'annonce n'est efficace que si les
agents économiques croient en la réussite de la politique
monétaire sinon, les anticipations ne sont pas
modifiées » (BEZIADE M., 1990, p.101).
Il aurait été intéressant dans le cadre
de cette étude de construire un modèle
économétrique qui permettrait de quantifier la contribution de la
régulation de la liquidité bancaire au processus
d'intégration régionale. Les variables de ce modèle
seraient choisies par exemple parmi les mesures relatives au renforcement de
l'intégration régionale de la matrice des vingt principales
mesures du programme sous-régional de redressement économique et
financier des pays de la CEMAC (PSR). C'est une limite de notre travail mais
qui constitue également une ouverture pour des travaux futurs. Une autre
piste de recherche porte sur l'étude des conditions de la mise en oeuvre
de l'open-market par la BEAC. L'open-market en effet permet une meilleure
régulation de la liquidité bancaire. En ce sens,
l'effectivité du projet d'émission des titres publics à
souscription libre actuellement en cours à la BEAC favoriserait
considérablement cette mise en oeuvre.
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http://linflation.free.fr
http://playmendroit.free.fr
http://www.banque-france.fr
http://www.bceao.int
http://www.beac.int
http://www.insee.fr
http://www.izf.net
http://www.unu.edu
ANNEXES
ANNEXE 1: ORGANIGRAMME DE LA
BEAC
II
ANNEXE 2: ORGANISATION DE LA
BEAC
III
ANNEXE 3 : ORGANISATION DE LA BEAC
(SUITE)
IV
ANNEXE 4: ORGANISATION DE LA BEAC
(SUITE)
V
ANNEXE 5: ORGANISATION DE LA BEAC
(SUITE)
VI
ANNEXE 6: ORGANISATION DE LA BEAC
(SUITE)
VII
ANNEXE 7: ORGANIGRAMME DE LA
CEMAC
VIII
ANNEXE 8: LISTE DES ÉTABLISSEMENTS DE
CRÉDIT ÉLIGIBLES AU MARCHÉ MONÉTAIRE (NIVEAU 2)
IX
ANNEXE 9: LISTE DES ÉTABLISSEMENTS DE
CRÉDIT ÉLIGIBLES AU MARCHÉ MONÉTAIRE (SUITE)
X
ANNEXE 10: DÉCISION DU GOUVERNEUR DE LA BEAC
PORTANT RÉAMÉNAGEMENT DES TAUX D'INTERVENTION DE LA BEAC
XI
ANNEXE 11: DÉCISION DU GOUVERNEUR DE LA BEAC
PORTANT RÉAMÉNAGEMENT DES TAUX D'INTÉRÊT SUR LES
PLACEMENTS AU MARCHÉ MONÉTAIRE
XII
ANNEXE 12: COMMUNIQUÉ DE PRESSE INSTITUANT
LA CONSTITUTION DES RÉSERVES OBLIGATOIRES
XIII
ANNEXE 13: COMMUNIQUÉ DE PRESSE INSTITUANT
LA CONSTITUTION DES RÉSERVES OBLIGATOIRES (SUITE)
XIV
ANNEXE 14: DÉCISION DU GOUVERNEUR DE
LA BEAC FIXANT LES COEFFICIENTS DES RÉSERVES OBLIGATOIRES
XV
ANNEXE 15: DÉCISION DU GOUVERNEUR DE LA BEAC
EXEMPTANT LA COFIPA IVESTMENT BANK CONGO DE LA CONSTITUTION DES RÉSERVES
OBLIGATOIRES
XVI
ANNEXE 16: MONTANT DES OPÉRATIONS
INTER-BANCAIRES AU COURS DE L'ANNÉE 2006
XVII
ANNEXE 17: POUCENTAGE DES TRANSACTIONS
SOUS-RÉGIONALES DANS LES OPÉRATIONS DU MARCHÉ
MONÉTAIRE
XVIII
ANNEXE 18: TAUX D'INTÉRÊT SUR
LE MARCHÉ INETERBANCAIRE
XIX
ANNEXE 19: TAUX PROPOSÉS PAR LES BANQUES ET
TAUX SERVIS PAR LA BEAC LORS DES APPELS D'OFFRES NÉGATIF
XX
Annexe 1: Organigramme de
la BEAC
Annexe 2: Organisation de
la BEAC
Annexe 3 : Organisation de
la BEAC (suite)
Annexe 4: Organisation de
la BEAC (suite)
Annexe 5: Organisation de
la BEAC (suite)
Annexe 6: Organisation de
la BEAC (suite)
Annexe 7: Organigramme de
la CEMAC
Annexe 8: Liste des
établissements de crédit éligibles au marché
monétaire (Niveau 2)
Annexe 9: Liste des
établissements de crédit éligibles au marché
monétaire (suite)
Annexe 10: Décision
du Gouverneur de la BEAC portant réaménagement des taux
d'intervention de la BEAC
Annexe 11: Décision
du Gouverneur de la BEAC portant réaménagement des taux
d'intérêt sur les placements au marché
monétaire
Annexe 12:
Communiqué de presse instituant la constitution des réserves
obligatoires
Annexe 13:
Communiqué de presse instituant la constitution des réserves
obligatoires (suite)
Annexe 14: Décision
du Gouverneur de la BEAC fixant les coefficients des réserves
obligatoires
Annexe 15: Décision
du Gouverneur de la BEAC exemptant la COFIPA Ivestment Bank Congo de la
constitution des réserves obligatoires
Annexe 16: Montant des
opérations inter-bancaires au cours de l'année 2006
Annexe 17: Poucentage des
transactions sous-régionales dans les opérations du marché
monétaire
Annexe 18: Taux
d'intérêt sur le marché ineterbancaire
Annexe 19: Taux
proposés par les banques et taux servis par la BEAC lors des appels
d'offres négatif
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1: BILAN D'UNE BANQUE CENTRALE
8
TABLEAU 2: LES ACTEURS DE LA CRÉATION
MONÉTAIRE
13
TABLEAU 3: BILAN D'UNE BANQUE DE SECONG RANG
17
TABLEAU 4: BILAN D'UNE BANQUE CENTRALE
18
TABLEAU 5: TAUX D'INFLATION DANS LA CEMAC
(2001-2006)
70
TABLEAU 6: TAUX DE COUVERTURE EXTÉRIEURE DE
LA MONNAIE DANS LA CEMAC (2001-2006)
71
TABLEAU 7: RÉPARTITION DE L'OBJECTIF DE
REFINANCEMENT (MONTANTS EN MILLIONS DE FCFA)
73
TABLEAU 8: TAUX D'UTILISATION DE L'OBJECTIF DE
REFINANCEMENT AU COURS DE L'ANNÉE 2006
75
TABLEAU 9 : COMPARAISON ENTRE LES TAUX
PROPOSÉS PAR LES BANQUES LORS DES APPELS D'OFFRES ET LE TAUX SERVI PAR
LA BEAC
79
TABLEAU 10: SITUATION ANALYTIQUE DES
RÉSERVES OBLIGATOIRES AU 31 JUILLET 2006 (SITUATION DE FIN DE
PÉRIODE, MONTANTS EN MILLIONS DE FCFA)
81
TABLEAU 11: RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE MENÉE PAR LA BEAC
100
TABLEAU 12: ELÉMÉNTS DE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE QUI CONTRIBUENT À
L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE DE LA CEMAC
101
TABLEAU 13: PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION
DES PROCÉDÉS DE LA RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ
BANCAIRE ET D'AMÉLIORATION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LEQUEL ELLE A
LIEU
102
LISTE DES GRAPHIQUES
. GRAPHIQUE 1: SCHÉMATISATION DE LA
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE LA PREMIÈRE
HYPOTHÈSE
55
GRAPHIQUE 2: RÉPARTITION DE L'OBJECTIF DE
REFINANCEMENT DU TROISIÈME TRIMESTRE 2006
74
GRAPHIQUE 3: TAUX D'UTILISATION DE L'OBJECTIF DE
REFINANCEMENT
75
GRAPHIQUE 4: LIQUIDITÉ DES BANQUES AU 31
JUILLET 2006 -SOLDE DES COMPTES COURANTS-
81
GRAPHIQUE 5: SITUATION DE LIQUIDITÉ AU 31
JUILLET 2006 (RO/RT)
82
PRÉSENTATION SOUTENANCE
TABLE DES MATIERES
LE JURY REUNI LE 09 AVRIL 2007 À
DECERNÉ LA NOTE 18/20, LA MENTION TRES BIEN AVEC FELICITATIONS DU
JURY.
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
LISTE DES ABREVIATIONS
IV
SOMMAIRE
VI
INTRODUCTION
1
A- Contexte de l'étude
1
B- Question de recherche
3
C- Hypothèse de travail
3
D- Objectifs de l'étude
4
E- Intérêt de
l'étude
4
F- Approche méthodologique
4
G- Plan général du travail
5
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE
DE LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
6
CHAPITRE 1 : DE LA CREATION MONETAIRE
A LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
7
SECTION 1 : LA CRÉATION
MONÉTAIRE ET SES ENJEUX
7
Paragraphe 1 : La notion de
liquidité
7
A- La liquidité des actifs
7
B- La liquidité des banques
8
1) La liquidité bancaire ou la
quantité de monnaie émise par la banque centrale et qui se trouve
à la disposition des banques
8
2) La liquidité bancaire comme mesure
de l'aptitude des banques dans leur ensemble à faire face à leurs
obligations
9
C- La liquidité de
l'économie
9
1) Définition de la monnaie
9
a. La fonction d'intermédiaire des
échanges
9
b. La fonction de pouvoir d'achat ou de
réserve de valeur
10
c. La fonction d'instrument de mesure des
valeurs ou d'unité de compte
10
2) Les différentes formes de
monnaie
10
a. Les actifs monétaires
10
b. Les actifs quasi liquides et à
court terme
11
3) Les mesures de la masse
monétaire : les agrégats monétaires
11
4) Les contreparties de la masse
monétaire
12
Paragraphe 2 : La création
monétaire ; ses enjeux, ses limites
12
A- Le mécanisme de la création
monétaire : « Les crédits font les
dépôts »
12
B- La création monétaire
engendre une dépendance des banques vis -à -vis de la monnaie
centrale
13
1) Les « fuites » :
origine de la dépendance des banques
13
2) Le jeu des facteurs de la
liquidité bancaire et le besoin en monnaie centrale
14
C- La création monétaire
engendre l'inflation
14
1) La théorie quantitative de la
monnaie
15
2) La théorie monétariste
15
SECTION 2 : LES OBJECTIFS ET LES
MÉCANISMES DE RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE
17
Paragraphe 1 : La régulation de la
liquidité bancaire permet de circonscrire la création
monétaire
17
A- La régulation de la
liquidité bancaire permet d'encadrer l'inflation
17
1) La corrélation entre la base
monétaire (BM) et la masse monétaire (M)
17
2) Exogénéité ou
endogénéité de l'offre de monnaie : exposé des
théories
19
a. La thèse de
l'exogénéité de l'offre de monnaie
19
b. La thèse de
l'endogénéité de la monnaie
19
B- La régulation de la
liquidité bancaire permet d'assurer le refinancement des banques
21
C- Qu'est ce que la régulation de la
liquidité bancaire ?
21
Paragraphe 2 : La banque centrale est
l'autorité monétaire chargée de réguler de la
liquidité bancaire
21
A- La banque centrale veille sur la
stabilité des prix
22
B- La banque centrale assure le
refinancement du système bancaire
22
Paragraphe 3 : Le marché
monétaire est le cadre de la régulation de la liquidité
bancaire
23
A- Définition et activité
23
B- Organisation du marché
monétaire
24
Paragraphe 4 : Les étapes de la
régulation de la liquidité bancaire
24
A- La fixation annuelle d'un objectif en
terme d'inflation
24
B- Le choix des objectifs
intermédiaires et des objectifs opérationnels
25
1) Les objectifs intermédiaires
25
2) Les objectifs opérationnels
25
C- La détermination des relations
existantes entre les variations de la masse monétaire et celles de la
liquidité bancaire
25
D- Le choix et l'utilisation des instruments
de régulation de la liquidité bancaire
26
1) L'abandon des instruments directs de
politique monétaire au profit des instruments indirects
26
2) Les instruments de la régulation
de la liquidité bancaire
27
a. L'action par les taux
d'intérêt
27
i) Principe de la politique des taux
d'intérêt
27
ii) La transmission de la politique des taux
d'intérêt
27
iii) Les limites à la politique des
taux d'intérêt
28
b. Les réserves obligatoires
28
i) Le principe de fonctionnement des
réserves obligatoires
28
ii) La transmission de la politique des
réserves obligatoires
29
c. Les opérations d'open-market
29
i) Le principe de la politique
d'open-market
29
ii) Les avantages de la technique de
l'open-market
29
iii) Les pré requis à la
politique de l'open-market
30
CONCLUSION CHAPITRE 1 :
30
CHAPITRE 2 : PLACE DE LA REGULATION DE
LA LIQUIDITE BANCAIRE DANS LE PROCESSSUS D'INTEGRATION REGIONALE
31
SECTION 1 : LES FONDEMENTS THÉORIQUES
DE L'INTÉGRATION
31
Paragraphe 1 : Les différentes
conceptions et les étapes de l'intégration régionale
31
A- Les différentes conceptions de
l'intégration régionale
31
1) La conception volontariste de
l'intégration
32
2) La conception libérale de
l'intégration
32
3) La conception industrielle et
territoriale de l'intégration
32
4) La conception géographique de
l'intégration
33
5) La conception institutionnaliste de
l'intégration
33
6) La conception politique ou diplomatique
de l'intégration
34
B- Les différentes étapes de
l'intégration (BALASSA B.) ou les différentes formes d'AIR
34
1) La zone de libre échange
35
2) L'union douanière
35
3) Le marché commun
35
4) L'union économique
35
5) L'intégration économique
parfaite
36
Paragraphe 2 : L'impact économique
de l'intégration
37
A- Les avantages de l'intégration
37
1) Le modèle de RICARDO : La
supériorité du libre échange sur l'autarcie
37
2) L'effet de « création de
commerce »
37
3) Les économies d'échelle et
l'intensification de la concurrence
37
4) La réduction des
inefficacités internes
38
5) L'élargissement du marché
des consommateurs
38
6) L'augmentation du pouvoir de
négociation
38
7) La stabilité et la paix
38
B- Les inconvénients de
l'intégration
39
1) L'abandon des souverainetés
nationales
39
2) L'exacerbation des rivalités de
leadership
39
3) L'effet de détournement de
commerce
39
C- Les gagnants et les perdants
39
Paragraphe 3 : Economie politique de
l'intégration
40
A- La profondeur de l'intégration
40
B- La mise en oeuvre des réformes et
l'engagement politique
40
C- Intégration régionale et
multilatéralisme
41
D- Intégration des marchés et
harmonisation des politiques
41
SECTION 2 : ARTICULATION ENTRE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE ET L'INTÉGRATION
RÉGIONALE ET EXIGENCE DE L'INTÉGRATION POUR L'AFRIQUE
42
Paragraphe 1 : L'union monétaire
parachève le processus d'intégration
42
A- Une politique monétaire
unique : caractéristique d'une union monétaire
42
1) Définition d'une union
monétaire
42
2) L'impact économique de l'union
monétaire
42
a. Les bénéfices de l'union
monétaire
42
i) La suppression du risque de change
42
ii) La baisse des prix et des taux
d'intérêt
43
iii) L'allocation plus efficiente des
ressources, l'augmentation du volume des échanges et la réduction
des coûts de transactions
43
iv) La protection contre la
spéculation
43
v) La coordination des politiques
économiques
44
b. Les coûts de l'union
monétaire
44
B- Les critères qui
caractérisent les Zones Monétaires Optimales (ZMO)
45
1) L'analyse traditionnelle des ZMO
45
a. Exposé général de
l'analyse traditionnelle des ZMO
45
b. Les critères traditionnels des
ZMO
46
i) MUNDELL (1961) : Une forte
mobilité du facteur travail ou une forte flexibilité des salaires
et des prix
46
ii) Mc KINON (1963) : Une forte
ouverture des économies
46
iii) KENEN (1969) : Une diversification
suffisante de la structure de production
46
2) Les autres critères des ZMO
47
a. Les critiques essentielles de la
théorie des ZMO
47
b. Les autres bénéfices des
ZMO
47
i) La mobilité totale des
capitaux
47
ii) La crédibilité et
l'indépendance de la banque centrale
48
iii) La coordination des politiques
monétaires
48
C- Utilité d'une union
monétaire dans le processus d'intégration régionale
48
1) Les leçons de l'union
européenne
48
2) La libre circulation des capitaux comme
facteur d'intégration
49
Paragraphe 2 : L'intégration
régionale comme facteur de l'impulsion du développement de
l'Afrique
50
A- Quelques handicaps au
développement de l'Afrique
50
1) Les handicaps sur le plan
économique
50
a. L'étroitesse des marchés
locaux
50
b. La marginalisation de l'Afrique dans
l'économie mondiale
50
2) Les handicaps sur le plan social et
politique
50
B- Les solutions apportées par
l'intégration
50
1) Des marchés plus
compétitifs
51
2) Un pouvoir de négociation plus
important
51
3) L'instauration de la paix et de la
sécurité
51
4) L'amélioration de la
qualité de vie
52
CONCLUSION CHAPITRE 2 :
52
DEUXIEME PARTIE : APPOCHE EMPIRIQUE DE
LA REGULATION DE LA LIQUIDITE BANCAIRE ; LE CAS DE LA BEAC
53
MÉTHODOLOGIE
54
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE
LA PREMIÈRE HYPOTHÈSE
54
STRATÉGIE DE VÉRIFICATION DE
LA SECONDE HYPOTHÈSE :
56
CHAPITRE 3 : LA REGULATION DE LA
LIQUIDITE BANCAIRE MENEE PAR LA BEAC
57
SECTION 1 : PRÉSENTATION DE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE DE LA BEAC
57
Paragraphe 1 : La BEAC ; l'institut
d'émission en Afrique centrale
57
A- Historique de l'émission de la
monnaie en Afrique Centrale
57
B- Les missions de la BEAC
58
C- Organisation de la BEAC
59
Paragraphe 2 : Le Cadre institutionnel et
le cadre stratégique de la politique monétaire de la BEAC
59
A- Le cadre institutionnel de la politique
monétaire de la BEAC
59
B- Cadre stratégique de la politique
monétaire de la BEAC
60
1) L'objectif final de la politique
monétaire de la BEAC
60
2) Les objectifs intermédiaires de la
politique monétaire de la BEAC
61
Paragraphe 3 : Les instruments
utilisés par la BEAC pour réguler la liquidité
bancaire
61
A- La gestion de la liquidité
bancaire par le Marché monétaire
61
1) Le niveau 1 du marché
monétaire ou le compartiment interbancaire
61
2) Le niveau 2 du marché
monétaire ou le compartiment des interventions de la BEAC
62
a. L'injection de liquidités
63
i) L'injection de liquidités à
travers le guichet A
63
ii) L'injection de liquidités
à travers le guichet B
64
b. La ponction de liquidités
64
B- La politique des taux
d'intérêt
65
1) Les taux du marché
interbancaire
65
2) Les taux des interventions de la BEAC
65
a. Les taux d'intérêt qui
s'appliquent aux opérations d'injections de liquidités
65
i) Les taux d'intérêt
s'appliquant aux opérations d'injections de liquidités sur le
guichet A
65
b. Les taux d'intérêt
s'appliquant aux ponctions de liquidités
66
3) Les conditions de banque
67
C- La politique des réserves
obligatoires
67
1) Le calcul des réserves
obligatoires
68
a. L'assiette des réserves
obligatoires
68
b. Le coefficient des réserves
obligatoires
68
2) La rémunération des
réserves obligatoires et le régime des sanctions
69
SECTION 2 : AVANTAGES, INCONVÉNIENTS,
LIMITES ET CONTRAINTES DE LA RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE
DE LA BEAC
69
Paragraphe 1 : L'impact du cadre
institutionnel, les limites de la maîtrise de l'inflation et la
pertinence des objectifs intermédiaires
69
A- L'impact du cadre institutionnel
69
B- La maîtrise de l'inflation et la
pertinence des objectifs intermédiaires
70
1) La maîtrise de l'inflation
70
2) La pertinence des objectifs
intermédiaires et de l'objectif final
71
a. Les objectifs intermédiaires
72
b. L'objectif de refinancement.
72
i) L'encadrement de l'inflation dans la Zone
à travers l'objectif de refinancement
72
ii) Les révélations de
l'objectif de refinancement
73
Paragraphe 2 : L'équilibre sur le
marché monétaire
76
A- Un marché effectif mais qui ne
fonctionne pas à sa pleine capacité
76
1) L'effectivité du marché
monétaire
76
2) Les incohérences du marché
monétaire
76
3) La prépondérance de la
banque centrale sur le marché monétaire
77
B- Les dysfonctionnements du Niveau 2 du
Marché Monétaire (le compartiment des interventions de la
BEAC)
77
1) Le paradoxe crée par le lancement
simultané des deux types d'appels d'offres
78
2) Les insuffisances de la reprise de
liquidités suivant le mécanisme d'adjudication à la
française
78
3) La présence du guichet B
78
Paragraphe 3 : Efficacité des taux
d'intérêt et des réserves obligatoires
79
A- Efficacité des taux
d'intérêts
79
1) La faible significativité des taux
d'intérêt proposés par les banques
79
2) La faible sensibilité des banques
aux variations des taux directeurs de la BEAC
80
B- L'harmonisation de la liquidité
bancaire à travers les réserves obligatoires
80
CONCLUSION CHAPITRE 3 :
82
CHAPITRE 4 : LA CONTRIBUTION DE LA
RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE MENEE PAR LA BEAC A
L'INTÉGRATION DE LA CEMAC
83
SECTION 1 : L'APPORT DE LA RÉGULATION
DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE À L'INTÉGRATION DE LA ZONE
CEMAC
83
Paragraphe 1 : Les mécanismes de la
surveillance multilatérale ; une nouvelle orientation pour la
coopération en zone CEMAC
83
A- Les enjeux de l'intégration pour
la CEMAC
83
B- La surveillance multilatérale et
l'intégration de la CEMAC
84
Paragraphe 2 : Contribution de la
régulation de la liquidité bancaire à l'intégration
de la CEMAC
85
A- Le but de la régulation de la
liquidité bancaire : un facteur de la stabilité
macroéconomique
85
B- Des instruments au service de
l'intégration régionale
86
1) Le marché monétaire de la
Zone BEAC : un facteur d'intégration des économies de la
sous-région d'Afrique Centrale.
86
a. La libre circulation des capitaux
87
b. Un marché interbancaire
unifié
87
c. Une harmonisation des règles de
fonctionnement du marché monétaire
87
2) Des taux d'interventions uniques pour
tous les pays
87
3) Des réserves obligatoires qui
harmonisent la liquidité bancaire dans la Zone
88
Paragraphe 3 : Problématique de la
régulation de la liquidité bancaire dans la CEMAC
88
A- La dispersion des centres de
décision économique
89
B- Les difficultés liées
à la faible convergence des économies
89
1) Les difficultés liées
à la faible convergence réelle des économies
89
2) Les difficultés liées
à la faible convergence nominale des économies
90
a. La dette extérieure
90
b. Les disparités des taux
d'inflation et des taux de croissance économique
90
C- La difficulté à assurer la
coordination entre les autorités monétaires et
budgétaires
90
D- Les difficultés liées
à la structure du système financier
91
1) La faible intermédiation
financière et la structure des marchés de capitaux
91
2) L'absence de débouchés aux
réserves excédentaires des banques
91
3) Les distorsion dans la structure des taux
d'intérêt et des conditions de banques
91
E- La faible sensibilité des agents
économiques à la manipulation des instruments de la
régulation de la liquidité bancaire
92
F- L'endogenéite de l'offre de
monnaie en régime de taux de change fixe
92
Paragraphe 4 : Les faiblesses de la
régulation de la liquidité bancaire à participer au
processus d'intégration régionale
93
A- La coopération en matière
d'infrastructures de transport et de communication
93
B- La réduction de l'appartenance
à plusieurs communautés
93
SECTION 2 : PROPOSITIONS VISANT A AMÉLIORER
LA RÉGULATION DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE DANS LA ZONE CEMAC
94
Paragraphe 1 : Perspectives d'évolution
des instruments de régulation de la liquidité bancaire
94
A- Accroître l'efficacité du
marché monétaire
94
1) La dynamisation du marché
interbancaire
94
a. L'élargissement des participants
au marché monétaire
94
b. L'amélioration de la
qualité des informations sur le marché monétaire
94
2) Le réaménagement des
mécanismes d'interventions sur le compartiment des interventions de la
BEAC
95
a. La suppression du guichet B
95
b. Le lancement des appels d'offres allant
dans un sens.
95
c. Le choix pour le mécanisme
d'adjudication « à la Hollandaise »
96
3) La suppression des bornes TCM et TDM
96
4) Les réserves obligatoires
96
5) La mise en place de l'open-market
97
Paragraphe 2 : Amélioration de
l'environnement du processus de régulation de la liquidité
bancaire
97
A- Le développement du système
financier
97
1) La nécessité d'un
fonctionnement harmonieux du marché financier
97
2) La poursuite de la restructuration du
système bancaire
97
3) La création d'agences de
cotation
98
B- Les réformes au niveau de la
BEAC
98
1) La publication des objectifs de politique
monétaire
98
2) Le développement des moyens de
communication des services de la BEAC
98
3) Assurer l'indépendance de la
BEAC
98
C- Accroître l'efficacité et la
convergence des politiques macroéconomiques
99
CONCLUSION DE LA PARTIE PRATIQUE :
100
CONCLUSION GENERALE
103
BIBLIOGRAPHIE
105
ANNEXES
I
LISTE DES TABLEAUX
XXI
LISTE DES GRAPHIQUES
XXII
PRÉSENTATION SOUTENANCE
XXIII
TABLE DES MATIERES
XXXIV
* 1 Keynes John Maynard
[1883-1946], économiste anglais. Son oeuvre principale est la :
« General Theory of Employment, interest and
Money », 1936 (Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie). On doit à Keynes
d'avoir mis la liquidité au premier rang des notions de l'analyse
monétaire.
* 2 En réalité,
la simple fabrication de la monnaie est sans conséquence. En effet, la
créance sur le système bancaire s'apparente à une
reconnaissance de dette de la banque mais, qui n'a de valeur que pour celui qui
la reçoit, pas pour celui qui l'émet. En d'autres termes, la
monnaie n'acquiert de la valeur que si elle est mise en circulation.
* 3 FISHER I. (1867-1947) est
considéré comme le premier grand économiste
américain. En 1911, dans Le pouvoir d'achat de la monnaie, il
donne la formulation, devenue célèbre, de la théorie
quantitative de la monnaie, sous forme d'équation.
* 4 FRIEDMANN F., prix Nobel
d'économie en 1976, fondateur de l'école de pensée
appelée Monétarisme. Il est un héritier de la
théorie quantitative traditionnelle de la monnaie.
* 5 Les théories
modernes ont pour la plupart abandonné la stricte vision dichotomique et
quantitativiste faisant de la quantité de monnaie en circulation, le
seul et unique facteur explicatif de la hausse des prix. On distingue en plus
de l'inflation par la monnaie, l'inflation par la demande, par les coûts,
par les structures économiques et sociales, l'inflation importée,
etc.
* 6
* 7 TOBIN J. et SMITH W.L. en
sont quelques uns.
* 8 Un choc
asymétrique est un choc qui affecte de manière différente
deux pays qui ont décidé d'avoir une monnaie commune. A
contrario, un choc symétrique affecte de la même façon,
avec des amplitudes et des degrés de propagation variables les pays de
la zone considérée.
* 9 Le taux de change est vu
ici comme un instrument permettant d'amortir l'effet de fluctuations
macroéconomiques importantes.
* 10 L'anecdote du voyageur
traversant 10 pays de l'union européenne en convertissant chaque fois la
totalité de ses avoirs et revenant avec 50% de la somme de départ
est à cet égard éloquente.
* 11 L'annexe 1 présente
l'organigramme de la BEAC.
* 12 La République de
Guinée Equatoriale a adhéré à la BEAC le
1er janvier 1985.
* 13 Elle sera
transformée le 02 février 1944 en Caisse Centrale de la France
d'Outre-Mer « CCFOM » et plus tard en Caisse Centrale
de Coopération Economique « CCCE » puis en
Caisse Française de
Développement « CFD » et enfin en Agence
Française de développement « AFD ».
* 14 Cameroun,
République Centrafricaine, Congo, Gabon, Tchad.
* 15 La Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) émet également le Franc CFA
mais, dans cette zone il signifie plutôt franc de la Communauté
Financière Africaine.
* 16 Les annexes 2 à
6 présentent le rôle et la composition de différents
organes de la BEAC
* 17 L'annexe 7
présente l'organigramme de la CEMAC
* 18 La Zone Franc est un
système de coopération monétaire entre un groupe de pays
du Sud, des anciennes colonies françaises et territoires sous
administration française d'Afrique, d'une part, et un pays du Nord, la
France d'autre part. Les pays africains de la Zone Franc sont au nombre de
quatorze et comprennent deux groupes (les pays de la BEAC et ceux de BCEAO)
séparés de pays subsahariens et la république
fédérale islamique des Comores.
* 19 A l'origine, le franc
CFA était rattaché au franc français mais, dès
l'entrée en vigueur de l'euro le 1er janvier 1999, il s'est
arrimé à l'euro. Depuis cette date, la parité est de
655,957 francs CFA pour 1 euro.
* 20 Les annexes 8 et 9
présentent, au 30 août 2006, la liste des participants au
marché monétaire de la zone BEAC.
* 21 Tous les concours de la
BEAC aux établissements de crédit au titre des deux Guichets (A
et B) doivent être garantis par des effets primaires
déposés à ses guichets. Ces effets sont
émis en représentation des crédits à
l'économie ayant reçu l'accord de refinancement préalable
de la BEAC (accord de classement ou de mobilisation). Les effets publics
peuvent également servir de garantie aux concours de l'Institut
d'Emission.
* 22 Il existe deux autres
principales méthodes : la méthode « à la
hollandaise » et la méthode « à
l'américaine ».
* 23 L'annexe 10
présente la décision du Gouverneur de la BEAC portant
réaménagement des taux d'interventions de la BEAC ; elle
date du 03 mars 2006.
* 24 L'annexe 11
présente la dernière décision du Gouverneur de la BEAC
portant réaménagement des taux d'intérêt sur les
placements au marché monétaire. Elle date du 13 mars 2006.
* 25 L'annexe 10
présente les taux y afférents.
* 26 Les annexes 12 et 13
présentent le communiqué de presse instituant la constitution des
réserves obligatoires dans la CEMAC.
* 27 L'annexe 14
présente la dernière décision du Gouverneur de la BEAC
fixant les coefficients des réserves obligatoires ; elle date du 03
mars 2006.
* 28 L'annexe 15
présente la décision du Gouverneur y relative.
* 29 Le taux de couverture
extérieure de la monnaie est le rapport entre les avoirs officiels bruts
en devises (ils comprennent le solde créditeur en
Compte-d'Opérations, les avoirs en devises, l'encaisse-or, les avoirs en
DTS, la souscription de la quote-part au FMI en devises) et le total des
engagements à vue de la Banque Centrale (circulation fiduciaire, solde
débiteur en Compte-d'Opérations , compte-courants et
dépôts des institutions financières et des Trésors
publics).
* 30 Annexe 16.
* 31 L'offre proposée
par les banques gabonaises était en fait de 57 625 millions de FCFA.
* 32Le démarrage
effectif de la surveillance multilatérale est intervenu en juin 2001. La
surveillance multilatérale constitue la mesure n°8 de la
stratégie globale de sortie de crise et de relance économique
proposée par le Gouverneur de le BEAC en juin 1999. Cette
stratégie porte le nom de Programme Sous-régional de Redressement
Economique et Financier des pays de la CEMAC (PSR).
* 33 Annexe 17.
* 34 www.BEAC.int
* 35 Annexe 19.
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