2.4.3 Problèmes
d'outils de gestions
Les performances des outils de gestion des IMF sont
très inégales. Les grands réseaux comme les mutuelles
communautaires de croissance bénéficient des systèmes de
gestion, de contrôle et d'audits professionnels. Mais, les petites IMF
souffrent d'un manque d'outils de gestion adaptés. La faiblesse des
instruments de gestion des IMF représente une limite pour le transfert
des méthodes et outils du secteur bancaire vers les IMF, et peut
également empêcher le dialogue et la construction de confiance
entre les deux secteurs.
2.4.5 Le coût du
service financier des banques
Le coût du crédit des IMF qui ont pour objectif
de se pérenniser résulte de la combinaison du coût des
ressources, du coût de transaction et du coût du risque. Il est en
général élevé et peut être un obstacle
important au développement du partenariat de refinancement. Face
à un refinancement bancaire coûteux, si d'autres
opportunités de ressources existent, l'IMF sera tentée de les
valoriser ou de les créer. Par exemple, les mutuelles communautaires de
croissance privilégient la capitalisation sur les élites internes
et externes qui apportent l'essentiel des ressources et leur savoir à
l'origine des innovations.
2.4.6 Un rapport de force
inégal
Le rapport de force reste inégal entre les deux types
d'institutions. Les banques ont une assise financière, institutionnelle,
culturelle que les IMF n'ont pas encore. La capacité de
négociation des IMF est limitée par : leur faible poids
sectoriel, le manque de formation et de pratique de leur personnel, et leur
absence de familiarité avec les standards bancaires.
L'inégalité du rapport de force se traduit de
multiples façons : faible gains des IMF dans la négociation sur
les taux d'intérêt des crédits, risques très
limités pris par la banque, priorité de la banque dans la
récupération des impayés, etc.
Pour éviter ce problème, les mutuelles
communautaires de croissance ne négocient par les conditions de
manière individuelle, mais c'est l'ensemble du réseau des
MC² qui intervient dans les discussions avec la banque d'appui Afriland
First Bank.
Après avoir exposé les différents
obstacles qui peuvent exister dans la construction d'une synergie entre les IMF
et les banques, nous essayerons de donner les moyens pour améliorer le
partenariat entre les deux secteurs.
2.5 QUELQUES MOYENS POUR
AMELIORER LE PARTENARIAT
Afin d'encourager le partenariat entre les institutions de
microfinance et les Banques, nous pensons que l'Etat doit :
· Renforcer la capacité de contrôle des
autorités de tutelle du secteur de la microfinance de manière
à rassurer les banques sur les informations financières produites
par les IMF.
· Mettre en place les méthodes telles que :
les cadres de concertation, les séminaires, les formations communes ou
croisées pour favoriser la connaissance des deux secteurs. Grâce
au dialogue, les complémentarités des deux secteurs et les
besoins des IMF pourront être identifiés. Il sera donc plus facile
de créer les produits et services financiers adéquats.
· Construire des mesures d'accompagnement plus
volontaristes comme c'est le cas entre Afriland et les mutuelles communautaires
de croissance. En effet, du côté d'Afriland, la participation et
la présence au conseil d'administration est un moyen intéressant
d'évaluer les résultats des mutuelles communautaires de
croissance que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de la
qualité des responsables. Du côté des MC², la banque
constituent une source de conseils et d'informations non négligeables.
· Soutenir tous les éléments qui
contribueront à améliorer la position de la microfinance dans le
rapport de force : autonomie, renforcement de la professionnalisation des IMF.
· Mettre en place des systèmes de
récompenses pour dynamiser le secteur de la microfinance.
Dans ce chapitre, nous avons exposé les
intérêts du partenariat entre Afriland First Bank, Les mutuelles
communautaires de croissance et l'ONG ADAF. Nous retiendrons que dans cette
alliance, en plus des avantages que bénéficient les MC² et
Afriland First Bank, différentes catégories d'agents sociaux sont
particulièrement touchées par la synergie. Ce sont les
populations locales, les élites extérieures, les autorités
religieuses et traditionnelles, les sociétés de
développement et les Organisations Non Gouvernementales.
À côté de tous les intérêts
qui ont été présentés pour le développement
de partenariats entre la microfinance et le secteur bancaire, nous avons
montré les différentes contraintes rencontrées pour la
mise en place d'un partenariat entre le secteur bancaire et celui de la
microfinance. Ensuite, nous avons essayé de donner les moyens que l'Etat
pourrait mettre en place pour améliorer le partenariat entre les deux
secteurs.
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