REMERCIEMENTS
Je remercie le Seigneur de m'avoir éclairée et
illuminée tout au long de la rédaction de ce mémoire.
Je remercie mes promotrices, Madame CAPIAU et Madame LELOUP
pour leur soutien et leur encadrement.
Je remercie ensuite tous mes autres professeurs pour leur
enseignement durant mon cursus scolaire.
Un très grand merci à M. Marc Labie pour m'avoir
donné accès à l'information à travers son livre.
J'adresse un merci collectif à toute ma famille en
particulier, mes parents M. et Mme Ngafi pour leur soutien financier et
moral.
Je remercie enfin tous mes amis et toutes les personnes qui
m'ont aidée pendant la durée de mes études.
ACRONYMES
AADC : Association pour l'Action de
Développement Communautaire
ADAF: Appropriate Developmement For Africa
Foundation
BEAC: Banque des Etats de l'Afrique Centrale
BICEC: Banque internationale du Cameroun pour
l'épargne et le crédit
BRS : Banque et les assurances solidaires dans le
tiers monde
CBC: Commercial Bank of Cameroon
CCEI : caisse commune d'épargne et
d'investissement
CEMAC: Communauté Economique et Monétaire
de l'Afrique Centrale
CLC : Crédit lyonnais Camerounais
COBAC : Commission Bancaire des Etats de l'Afrique
Centrale
COOPEC : Coopérative d'épargne et de
crédit
IMF : Institutions de microfinance
MC² : Mutuelle Communautaire de
Croissance
ONG : Organisation Non Gouvernementale
SGBC : Société
générale de banques au Cameroun
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
SAAR : Société africaine d'Assurance
et de Réassurance
SRC : Société de recouvrement des
créances
UBC: Union Bank of Cameroon
RESUME
Le Cameroun est un pays d'Afrique Centrale, Il est
situé au fond du golfe de Guinée. L'environnement financier
Camerounais est constitué d'un secteur formel, d'un secteur informel
(tontine) et entre les deux se situe la microfinance. En 1980, le Cameroun a
connu une grave crise financière, ce qui a amené les banques
à limiter leurs engagements. C'est en fait une inversion de tendance par
rapport au passé où elles avaient au contraire trop
prêté. Pour éviter un effondrement de tout le
système bancaire, un plan de restructuration a été mis en
place en 1989. Grâce à ces réformes et au changement de
politique monétaire, les banques sont devenues plus liquides, mais
souffre du durcissement des conditions d'octroi de crédit. Face au
dysfonctionnement du système bancaire, nous notons un rôle
fondamental de la finance informelle. Cependant elle présente des
limites puisque les fonds mobilisés ne permettent pas le financement
d'activités économiques importantes. À côté
de la finance informelle, la microfinance joue un rôle économique
et social. Elle présente un certain nombre d'avantages : bonne
connaissance du milieu, proximité des clients, capacité
d'innovation, etc. Mais, elle ne peut prétendre se substituer totalement
à la banque.
L'objectif de notre travail était de voir s'il
était possible de choisir entre les banques et les institutions de
microfinance le secteur le plus approprié pour l'économie
camerounaise. Autrement dit quelles stratégies devons nous mettre en
place pour une efficacité du paysage financier. Devrions nous
privilégier un secteur ? Ou bien améliorer les deux ?
Nous avons tenté de répondre à ces questions, nous dirons
la banque et la microfinance sont toutes deux nécessaires et
indispensables au bon déroulement de l'activité économique
du pays. Nous pensons que les banques et les institutions de microfinance
devraient mettre en place des stratégies pour travailler ensemble. C'est
la raison pour laquelle nous avons exposé le partenariat entre une
banque, une institution de microfinance, et une Organisation Non
Gouvernementale. Dans cette alliance, en plus des avantages que
bénéficient les IMF et les banques, différentes
catégories d'agents sociaux sont particulièrement touchées
par la synergie. Ce sont les populations locales, les élites
extérieures, les autorités religieuses et traditionnelles, les
sociétés de développement et les Organisations Non
Gouvernementales. À côté de tous les intérêts
qui ont été présentés pour le développement
de partenariats entre la microfinance et le secteur bancaire, nous avons
montré les différentes contraintes rencontrées pour la
mise en place d'un partenariat entre le secteur bancaire et celui de la
microfinance. Enfin, nous avons essayé de donner les moyens que l'Etat
pourrait mettre en place pour améliorer le partenariat entre les deux
secteurs.
INTRODUCTION GENERALE
Le Cameroun est situé en Afrique Centrale, au fond du
golfe de Guinée. Il est limité au Nord par le Tchad, à
l'Est par la République Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon et
la Guinée Equatoriale, à l'Ouest par le Nigeria.
Au Cameroun, trois types de structures financières
peuvent prétendre à la qualité d'intermédiaire
financier. Deux sont du secteur officiel : les banques commerciales
et les établissements de microfinance. Le troisième est du
secteur informel, il s'agit des tontines qui occupent une place importante
dans le paysage financier du Cameroun. La microfinance suscite un
intérêt grandissant, elle est d'ailleurs considérée
par le gouvernement camerounais comme l'élément essentiel de la
stratégie de réduction de la pauvreté.
La question qui se pose est de savoir : Quel est le
rôle que peut jouer le secteur financier dans le développement de
l'économie ? Qu'est ce qui peut être fait en vue de
l'amélioration des performances de ce secteur vital pour toute
économie ?
C'est pour contribuer à la recherche d'une
réponse à ces questions que nous nous sommes
intéressées à ce qui se fait au Cameroun en cette
matière. Notre objectif est de déterminer le meilleur service
financier pour l'économie camerounaise.
Pour l'élaboration de ce travail, nous allons nous
servir de la documentation (ouvrages, séminaires, articles, etc.) sur le
Cameroun, le système bancaire et la microfinance afin de connaître
ce qui se passe non seulement au Cameroun, mais aussi dans les autres pays.
Nous allons également soumettre un questionnaire
à quelques acteurs du paysage financier Camerounais. Après avoir
collecté nos données, nous ferons une synthèse de nos
recherches.
Dans la première partie de notre travail, nous
présenterons le système bancaire dans les années 80. En
effet nous exposerons la crise, ses principales causes, et la
réglementation. Ensuite, nous examinerons la situation actuelle des
banques, nous montrerons l'évolution du secteur, le rôle des
banques dans le financement de l'économie, les principaux acteurs et
nous proposerons quelques solutions aux problèmes des banques.
Enfin, nous présenterons : les origines de la
microfinance, la réglementation, les principaux acteurs, les
problèmes des institutions de microfinance, et nous donnerons quelques
recommandations pour améliorer l'activité de la microfinance au
Cameroun.
Dans la deuxième partie, nous présenterons le
partenariat existant entre une institution de microfinance, une banque et une
ONG. Nous montrerons les atouts et les contraintes de cette alliance
particulièrement pour le financement des activités productrices
en milieu rural puisque c'est dans cette zone que vit la majorité de la
population.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
1ère partie
INTRODUCTION
8
CHAPITRE I LE SYSTEME BANCAIRE DANS LES ANNEES
80
9
1.1 SITUATION ECONOMIQUE DU CAMEROUN
9
1.2 LA CRISE DES ANNEES 80
10
1.3 LA CONJONCTURE ECONOMIQUE GENERALE
11
1.4 PLAN DE GESTION DES BANQUES
11
1.5 LE DISPOSITIF DE SURVEILLANCE BANCAIRE
12
1.6 LA REGLEMENTATION DU SECTEUR BANCAIRE
12
1.6.1 La restructuration
12
1.6.2 Cadre réglementaire
13
1.6.3 Les ratios prudentiels
15
CHAPITRE II PAYSAGE ACTUEL DU SECTEUR BANCAIRE
CAMEROUNAIS
18
2.1 EVOLUTION DU SECTEUR
18
2.2 SITUATION DES BANQUES
18
2.3 L'ACTIVITE BANCAIRE AU CAMEROUN
22
2.4 LA BANQUE ET LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE
24
2.4.1 La banque et les PME/PMI
25
2.4.2 La banque et le financement de
l'agriculture
25
2.4.3 La banque et les grandes entreprises
26
2.5 LES PRINCIPAUX ACTEURS
26
2.5.1 Afriland First Bank
26
2.5.2 La banque internationale du Cameroun pour
l'épargne et le crédit (BICEC)
27
2.5.3 Le crédit lyonnais du
Cameroun(CLC)
28
2.5.4 Ecobank
29
2.5.5 La société
générale des banques du Cameroun ( SGBC)
29
2.5.6 La standard chartered bank Cameroon
(SCBC)
29
2.5.7 Union bank of Cameroon (UBC)
29
2.5.8 La Citibank
30
2.5.9 Amity Bank
30
2.5.10 Commercial bank of Cameroon (CBC)
30
2.6 QUELQUES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DES
BANQUES
32
CHAPITRE III LA MICROFINANCE AU CAMEROUN
34
3.1 DEFINITIONS DE LA MICROFINANCE
34
3.1.1 Origine mondiale de la microfinance
35
3.1.2 Origine de la microfinance au Cameroun
36
3.2 MICROFINANCE INFORMELLE AU CAMEROUN
38
3.2.1 Microfinance informelle traditionnelle
38
3.2.2 Les banques d'épargne et de
crédit
39
3.2.3 Les fonds d'investissements ou tontines
d'affaires
39
3.3 FORCES ET FAIBLESSES DES TONTINES
40
CHAPITRE IV COUVERTURE DE LA MICROFINANCE AU
CAMEROUN
42
4.1 IMPORTANCE DE LA MICROFINANCE
42
4.2 REGLEMENTATION DE LA MICROFINANCE AU
CAMEROUN
44
4.3 POURQUOI UNE REGLEMENTATION CEMAC ?
45
4.4 LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA MICROFINANCE
AU CAMEROUN
45
4.4.1 Les institutions de microfinance
46
4.4.2 Les autorités
47
4.4.3 les structures spécialisées
47
4.4.4 Les Organisations Non Gouvernementales
47
4.4.5 Les bailleurs de fonds
49
4.5 PROBLEMES DES IMF
49
4.6 QUELQUES RECOMMANDATIONS
50
CONCLUSION
52
2ème Partie
ALLIANCE ENTRE UNE IMF ET LE SECTEUR
BANCAIRE MODERNE : CAS
53
DES MC², DE L'ONG ADAF ET DE AFRILAND FIRST
BANK
53
INTRODUCTION
53
CHAPITRE I PRESENTATION DES DIFFERENTS ACTEURS
DE L'ALLIANCE
54
1.1 PRESENTATION DES MC²
54
1.1.1 Forces et faiblesses d'une MC²
56
1.1.2 Les finances d'une MC²
56
1.1.3 Quels sont les services offerts par les
services offerts par les MC² ?
57
1.1.4 Procédure et critère de
sélection pour l'octroi de crédit
59
1.2 PRESENTATION D'AFRILAND FIRST BANK
61
1.2.1 Forces et faiblesses d'Afriland First
Bank
62
1.3 PRESENTATION DE L'ORGANISATION NON
GOUVERNEMENTAL ADAF
62
CHAPITRE II INTERETS ET CONTRAINTES DU
PARTENARIAT
65
2. INTERÊTS DE L'ALLIANCE
66
2.1 INTERÊT DES AGENTS SOCIAUX
66
2.1.1 Les populations locales
66
2.1.2 Les élites extérieures
67
2.1.3 Les autorités religieuses
67
2.1.4 Les sociétés de
développement
67
2.1.5 Les Organisations Non Gouvernementales
67
2.2 INTERÊTS D'AFRILAND FIRST BANK DANS LA
PROMOTION DES MC²
68
2.3 INTERÊTS DES MC²
68
2.4 CONTRAINTES AU PARTENARIAT ENTRE LES IMF ET
LES BANQUES
70
2.4.1 La fragilité des IMF et des
banques
70
2.4.2 La difficulté d'adapter les produits
des banques aux besoins des IMF
71
2.4.3 Problèmes d'outils de gestions
71
2.4.5 Le coût du service financier des
banques
72
2.4.6 Un rapport de force inégal
72
2.5 QUELQUES MOYENS POUR AMELIORER LE
PARTENARIAT
72
CONCLUSION
74
CONCLUSION GENERALE
75
ANNEXES
76
BIBLIOGRAPHIE
91
INTRODUCTION
Le Cameroun représente environ la moitié du PIB
de la zone CEMAC1(*). Ce qui
lui confère un poids économique important en Afrique Centrale.
Néanmoins 40,2% de la population vit encore en dessous du seuil de la
pauvreté, 85% de cette population vivant en milieu rural.
L'environnement financier Camerounais est constitué
d'un secteur formel d'un secteur informel (tontine) et entre les deux se situe
la microfinance.
Depuis la crise des années 80, les banques
interviennent faiblement dans le financement des activités
économiques. Par contre le secteur informel reste l'instrument de
développement le plus utilisé, cependant elle présente
des limites. De son côté, la microfinance suscite un
intérêt grandissant, il est d'ailleurs considéré par
le gouvernement camerounais comme l'élément essentiel de la
stratégie de réduction de la pauvreté.
L'accès au service financier formel reste un
problème important dans la population camerounaise. Les couches faibles
de la population sont abandonnées par les banques, parfois elles ne
trouvent pas auprès de la microfinance les solutions appropriées
à leurs problèmes. Dès lors, nous nous posons la question
de savoir comment offrir les services financiers à la majorité de
la population, puisque de nombreux rapports2(*) démontrent que le fonctionnement de
l'économie et son développement sont intimement liés
à la présence et à l'évolution d'un système
financier. C'est dans ce sens que nous avons voulu analyser le système
bancaire et l'état des lieux de la microfinance au Cameroun. Notre but
est de voir s'il est possible de choisir entre les banques et les institutions
de microfinance le secteur le plus approprié pour l'économie
camerounaise. Pour ce faire, dans le premier chapitre, nous présenterons
le système bancaire dans les années 80. En effet nous exposerons
la crise des années 80, ses principales causes, et la
réglementation. Dans le second chapitre, nous examinerons le paysage
actuel des banques, nous montrerons l'évolution du secteur, le
rôle des banques dans le financement de l'économie, les principaux
acteurs et nous proposerons quelques solutions aux problèmes des
banques. Dans le troisième et le quatrième chapitre nous
présenterons : les origines de la microfinance, la
réglementation, les principaux acteurs, les problèmes des
institutions de microfinance, et nous donnerons quelques recommandations pour
améliorer l'activité de la microfinance au Cameroun.
CHAPITRE I LE SYSTEME
BANCAIRE DANS LES ANNEES 80
Dans ce chapitre, nous présenterons la situation du
système bancaire dans les années 80. Puis, après un bref
aperçu de la situation économique du Cameroun, nous exposerons la
crise des années 80 et ses principales causes. Nous étudierons
enfin la réglementation du système bancaire.
1.1 SITUATION ECONOMIQUE DU
CAMEROUN
Le Cameroun est situé en Afrique Centrale, au fond du
golfe de Guinée. Il est limité au Nord par le Tchad, à
l'Est par la République Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon et
la Guinée Equatoriale, à l'Ouest par le Nigeria. Il a une
superficie de 475 440 km2 pour une population de 16,4 millions
d'habitants3(*).
Les principaux indicateurs de l'économie camerounaise
sont4(*) :
- Part de l'agriculture 42,6%
- Part de l'industrie 19,6%
- Part de services 37,8%
- Les Principales cultures sont : le cacao, le café,
le coton, l'huile de palme, la canne à sucre, le manioc, l'igname, le
plantain, mil, le sorgho, le bois.
- Elevage : aviculture, bovin, ovin, caprins.
- Les Ressources naturelles sont : le Pétrole, la
bauxite, le fer, titane, la forêt.
L'économie camerounaise dispose de nombreux atouts
à savoir la diversité de ses ressources naturelles, sa position
géographique dans la sous région et une classe d'entrepreneurs
dynamiques.
Le Cameroun représente environ la moitié du
PIB de la zone CEMAC. Ce qui lui confère un poids économique
important en Afrique Centrale. Il constitue la principale voix d'accès
pour les pays enclavés de la zone. Néanmoins 40,2% de la
population vit encore en dessous du seuil de la pauvreté, 85% de cette
population habite le milieu rural.
1.2 LA CRISE DES ANNEES
80
Au milieu des années 80, le Cameroun a connu une grave
crise financière. Trois raisons principales sont à l'origine de
cette profonde crise du système bancaire5(*): la conjoncture économique
générale, les problèmes de gestion et le manque de
contrôle des banques.
Dans le système bancaire, c'est une véritable
crise de confiance car les agents réalisent que les banques sont
insolvables, elles ont en effet accumulé les créances douteuses.
De plus, Le fonctionnement du système bancaire était
inadapté au contexte culturel et social du pays. Le secteur bancaire
était (et est toujours) concurrencé par le secteur de la finance
informelle.
Quelques chiffres pour illustrer la crise des
années 80
Principaux indicateurs
|
1984-1985
|
1986-19896(*)
|
Taux de croissance
|
+7.1%
|
-1,3%
|
Solde budgétaire
|
+1% du PIB
|
-11,4% du PIB
|
Balance de paiements
|
-3,7 du PIB
|
-14,1du PIB
|
endettement
|
+65% du PIB
|
+75% du PIB
|
Avoirs extérieurs nets
|
220 milliards de FCFA7(*)
|
-95 milliards de FCFA
|
Taux de couverture extérieure de la monnaie8(*)
|
56,5%
|
22,3%
|
Comptes d'opérations9(*)
|
+208,7 milliards de FCFA
|
-72,8 milliards de FCFA
|
Source : BEAC, Décennie du changement, 1990-2000
Nous remarquons d'après ce tableau, un environnement,
amplifié par une croissance négative, un déficit du solde
budgétaire de 11,4% du PIB, une carence aggravée de la balance
des paiements, un alourdissement de l'endettement, l'effondrement du solde du
compte d'opérations et de la détérioration de la
couverture de la monnaie. L'ampleur de la crise sur le système bancaire
est telle qu'il faudra deux vagues de restructuration pour ramener la
situation à la normale.
1.3 LA CONJONCTURE
ECONOMIQUE GENERALE
Le Cameroun comme tous les autres pays de la Zone BEAC
10(*)(Banque des Etats de
l'Afrique Centrale) a connu une crise de liquidité causée par la
baisse du prix des produits de base exportés et sur lesquels
était construite toute la stratégie de développement. La
détérioration des finances publiques a eu des conséquences
dramatiques sur la situation des banques.
Au niveau du secteur bancaire, la crise s'est traduite par des
graves pénuries de liquidités, une faible capitalisation et une
mauvaise structure du portefeuille avec une grande proportion des
créances douteuses sans garanties.
En matière de ressources, les dépôts de
l'Etat et des organismes publics ont fortement diminué, entraînant
un affaiblissement de la trésorerie des banques. Entre 1985 et 1987, les
dépôts à terme ont diminué de 33 % et les
dépôts à vue de 22 %.
En matière d'emplois, l'Etat et le secteur public n'ont
pas pu faire face à leurs engagements. Ainsi, les dépôts
des banques ont baissé alors qu'augmentait parallèlement la
proportion des créances douteuses.
Sur le plan social, la défaillance du système
bancaire a entraîné de nombreuses pertes d'emplois, en raison de
la fermeture des entreprises qui se sont retrouvées dans
l'incapacité d'accéder à leur trésorerie
confiée aux banques.
1.4 PLAN DE GESTION DES
BANQUES
D'après le résultat des enquêtes conduites
par les équipes d'inspection de la COBAC (Commission Bancaire des Etats
de l'Afrique Centrale), plus de 90% des faillites bancaires découlent
des défaillances internes et d'une mauvaise gestion.
La faiblesse du système de contrôle interne se
manifestait par : une absence de comptabilité fiable dans certains
établissements, une organisation administrative non performante, un
personnel faiblement qualifié et enfin un manque de dispositifs d'alerte
tel que le contrôle de gestion. Ces banques qui souffraient des
problèmes internes avaient fini par devenir insolvables.
Les banques par manque de stratégie commerciale n'ont
pas vu venir la crise et n'ont pas pu adapter en conséquence leur
politique en matière de collecte des ressources ou d'octroi du
crédit au nouvel environnement qui se présentait.
1.5 LE DISPOSITIF DE
SURVEILLANCE BANCAIRE
Les faiblesses du dispositif de surveillance bancaire
constituaient également un problème sérieux pour la survie
des systèmes bancaires. La supervision du système bancaire
incombait conjointement à la BEAC (pour la conduite des enquêtes)
et au ministère des finances du Cameroun ( pour la prise de
décision). L'efficacité de ce dispositif supposait donc que les
constats dressés par la BEAC donnent lieu à des sanctions. Mais,
les carences observées dans le fonctionnement du ministère des
finances ont rendu inopérant le système de supervision
bicéphale mis en place.
Après avoir présenté les trois
principales causes de la crise des années 80, nous exposerons la
restructuration et le cadre réglementaire du secteur bancaire.
1.6 LA REGLEMENTATION DU
SECTEUR BANCAIRE
Nous exposerons d'abord la restructuration bancaire, ensuite
nous présenterons le cadre réglementaire des banques.
1.6.1 La
restructuration
La restructuration bancaire est une opération qui a
pour but non seulement de résoudre les difficultés
présentes du système bancaire, mais aussi de prévenir les
risques de fragilisation.
Au Cameroun, la crise des années 80 a conduit au plan
d'assainissement de 1989-1992. Ce plan a entraîné la liquidation
de certaines banques et la création de la SRC
(Société de recouvrement de créances du Cameroun). Il faut
noter que la crise des années 80, et les restructurations avaient
touché tous les pays de la zone BEAC. C'est ainsi qu'après avoir
mis en place l'assainissement de leurs systèmes bancaires, les pays de
la zone ont franchi une étape importante en créant un organe
communautaire supranational de supervision bancaire : la Commission
Bancaire de l'Afrique Centrale.
Depuis les réformes bancaires et monétaires, les
banques sont frileuses et s'engagent peu dans le financement de
l'économie. Les crédits à l'économie avaient
diminué de 27 % entre le 31/12/1993 et le 31/12/1994, et de 10% au cours
de l'année suivante. Entre la fin de l'année 1995 et avril 1997,
cette tendance ne s'est pas améliorée, et les crédits
à l'économie ont diminué de 17 %. Les crédits
à court terme étaient prédominants et
représentaient 85 % des crédits accordés.
A partir de 1995, le secteur bancaire camerounais est à
nouveau restructuré. Cette restructuration visera à
libéraliser d'avantage le secteur bancaire tout en rectifiant les
erreurs commises lors de la première restructuration. L'autorité
de la COBAC sera renforcée et ses décisions s'imposeront
dorénavant aux juridictions nationales. Le paysage bancaire est
davantage assaini avec la liquidation de trois banques dont la situation s'est
fortement compromise depuis la dernière restructuration. Celles qui le
méritent sont recapitalisées par apports conjoints de l'Etat et
des maisons mères à hauteur de 50 milliards FCFA et le
fonctionnement de la SRC( société de recouvrement des
créances) est réorganisé par l'ordonnance du 17 août
1995 qui intègre dorénavant un représentant des
banques en liquidation dans son Conseil d'Administration.
Sur le plan financier, la restructuration du système
bancaire a coûté 538 milliards de FCFA. Les conséquences
sociales sont désastreuses : 4000 emplois sont supprimés, 104
guichets de banque sont fermés. Le Cameroun retrouve ainsi un
réseau bancaire moins dense mais très étroitement
contrôlé par la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC),
tour de contrôle du système bancaire de la Commission Economique
et Monétaire de l'Afrique Centrale.
1.6.2 Cadre
réglementaire
L'activité bancaire au Cameroun comme dans tous les
pays de la zone BEAC est régie par les conventions de 1992 portant sur
l'harmonisation de la réglementation bancaire dans les Etats de
l'Afrique Centrale et la création de la Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale (COBAC). Ces deux conventions font force de loi dans tous les pays
membres de la BEAC et priment sur toutes les lois bancaires nationales
préexistantes. Elles confèrent à la COBAC des pouvoirs
(administratif, réglementaire, de contrôle, de sanction) et des
compétences diverses en matière de réglementation et
d'organisation de l'activité bancaire.
Au niveau du pouvoir administratif, ce sont les
autorités monétaires nationales qui délivrent les
agréments aux établissements de crédit et à leurs
dirigeants. Néanmoins, la COBAC détient le pouvoir d'autorisation
préalable sur tous les actes essentiels à la vie de ces
établissements. Aucune banque ou établissement financier ne peut
s'installer sans l'avis conforme de la COBAC. Il en est de même pour la
désignation des directeurs généraux et adjoints ainsi que
des commissaires aux comptes. Le retrait d'agrément est
entièrement de la compétence de l'autorité
monétaire nationale.
Concernant le pouvoir réglementaire, la COBAC a
toutes les compétences pour définir le plan, les
procédures comptables applicables aux établissements de
crédit, et les normes prudentielles de gestion (ratios de
solvabilité, de liquidité, de division de risques, de
transformation, de couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, etc.). Elle est également habilitée à
établir la liste, la nature, les délais de transmission des
documents et les informations que les banques doivent lui envoyer.
A propos du pouvoir de contrôle, la COBAC organise
et exerce la surveillance des établissements de crédit. Les
autorités monétaires nationales sont simplement informées
du déclenchement et du résultat des enquêtes sur place,
tandis que la COBAC garde l'entière maîtrise du déroulement
des missions. Les commissaires aux comptes et tout autre organisme public ou
privé sont tenus de satisfaire aux demandes motivées des
missions, sans pouvoir invoquer le secret professionnel.
Au niveau du pouvoir de sanction, la COBAC est aussi un
organisme juridictionnel et peut intervenir à titre disciplinaire, sans
préjudice des sanctions que pourront prendre du même chef les
autorités judiciaires nationales. Ainsi, lorsqu'un établissement
ne tient pas compte d'une mise en garde ou a enfreint gravement la
réglementation, la COBAC peut prononcer une ou plusieurs des sanctions
suivantes : avertissement; blâme; interdiction d'effectuer certaines
opérations ou toute autre limitation dans l'exercice de
l'activité bancaire; suspension ou révocation des Commissaires
aux comptes; renvoi des dirigeants responsables.
Organigramme du contrôle des
banques
La BEAC
La COBAC
(Donne les avis conformes pour agrément, suit le respect
des normes prudentiels, surveille les établissements, sanctionne)
Elle possède 4 pouvoirs : administratif,
réglementaire, contrôle et sanction
Ministère de l'économie et des finances
Banques
1.6.3 Les ratios
prudentiels
Comme nous l'avons remarqué précédemment,
la COBAC a élaboré une série de ratios prudentiels. Ce
dispositif prudentiel tient compte des spécificités des
économies de la Zone BEAC. Cinq normes de solvabilité et deux
normes de liquidité ont été établies. Parmi les
normes de solvabilité, nous distinguons: le ratio de couverture des
risques, le ratio de division des risques, le ratio de couvertures des
immobilisations, une prise de participation au capital, et les crédits
aux actionnaires.
Le ratio de couverture des risques, fait obligation aux
établissements de crédit de justifier en permanence que leurs
fonds propres nets couvrent au minimum 5 % de l'ensemble de leurs
crédits.
Le ratio de division des risques, interdit aux
établissements de crédit de s'engager en faveur d'un seul client
pour un montant excédant 75 % de leurs fonds propres nets. La limite de
75 % a été ramenée plus tard à 45 %.
Le ratio de couverture des immobilisations, oblige les
établissements de crédit à financer leurs immobilisations
à 100 % par leurs ressources permanentes.
La prise de participation au capital d'une entreprise par un
établissement de crédit est limitée à 15 % des
fonds propres nets, l'ensemble des participations ne pouvant dépasser 75
%. Cette limite est maintenant de 45 %.
Les crédits octroyés aux actionnaires,
associés, administrateurs, dirigeants et personnel sont limités
à 15 % des fonds propres nets.
Le ratio de liquidité et le ratio de transformation
à long terme représentent les normes de liquidité.
Le ratio de liquidité contraint les
établissements de crédit de justifier en permanence des
ressources immédiatement disponibles et susceptibles de couvrir au
minimum l'intégralité de leurs dettes à un mois au
plus.
Le ratio de transformation à long terme permet
d'éviter que les établissements de crédit financent des
emplois longs par des ressources courtes. Les ressources à plus de 5 ans
d'un établissement de crédit doivent être au moins
égales à la moitié des emplois de même
échéance.
Avec ces nouvelles contraintes de gestion, les banques au
Cameroun sont passées en situation de surliquidité de plus en
plus croissante. D'un ratio de liquidité de moins de 70% en 1991, elles
ont atteint au 30 juin 1997 un niveau de 110,5% pour arriver à 113,4% en
décembre 2000. Ceci s'explique par le fait que, même
restructurées, les banques camerounaises n'ont pas
développé une diversité de produits puisqu'elles ne
mobilisent pas assez de ressources stables, elles ont du mal à faire
face aux besoins de financement et à offrir des financements
adaptés11(*). Pour
éviter une nouvelle crise, la plupart des banques privilégient
actuellement les dépôts non ou faiblement
rémunérés et se déploient vers des activités
de conseil, de transfert d'argent, de gestion des moyens de paiement, etc.
Avant juin 2000, l'appréciation de la situation des
établissements de crédit s'effectuait de façon empirique
à travers trois notes (banques saines, banques fragiles et banques en
situation critique) essentiellement dictées par la situation
financière des établissements au regard des principales normes
prudentielles de solvabilité et de liquidité.
En juin 2000, la Commission Bancaire a choisi un nouveau
système de cotation des établissements de crédit,
appelé ``SYSCO''.12(*) Il prévoit quatre paliers de cotation à
savoir :
- Cote 1 : banque à situation financière
solide
- Cote 2 : banque ayant une bonne situation
financière
- Cote 3 : banque fragile
- Cote 4 : banque en situation critique
Le système est structuré autour de cinq
blocs : adéquation des fonds propres, liquidité,
qualité du portefeuille, qualité du management et du
contrôle interne et profitabilité.
En résumé, nous avons
présenté la situation des banques camerounaises dans les
années 80. Nous constatons que les banques ont connu une grave crise due
à trois principaux facteurs: la conjoncture économique
générale, les problèmes de gestion et le manque de
contrôle des banques.
A partir de 1989, afin d'éviter l'effondrement du
système bancaire, des restructurations ont été
entreprises, la crise a conduit à un plan d'assainissement qui a
entraîné la liquidation de certaines banques et la
création de la SRC (Société de recouvrement de
créances du Cameroun). De plus, un organe communautaire de supervision
bancaire a été mis en place par tous les pays de la Zone
BEAC. Cet organe appelé la COBAC possède des compétences
diverses en matière de réglementation et d'organisation de
l'activité bancaire. Malgré les nouvelles contraintes de gestion,
les banques au Cameroun sont passées en situation de surliquidité
croissante. Pour éviter une nouvelle crise, la plupart des banques
privilégient actuellement les dépôts non ou faiblement
rémunérés et se déploient vers d'autres
activités. Dans le chapitre suivant, nous présenterons la
situation actuelle des banques camerounaises et nous verrons si elles jouent
véritablement leur rôle d'intermédiaire financier au
service du développement économique et de l'équilibre
social en général.
CHAPITRE II PAYSAGE
ACTUEL DU SECTEUR BANCAIRE CAMEROUNAIS
Nous montrerons l'état actuel du secteur et le
rôle des banques dans le financement de l'économie. Ensuite, nous
présenterons les principales banques, nous exposerons les
problèmes des banques et nous proposerons quelques solutions.
2.1 EVOLUTION DU
SECTEUR
Après les premières restructurations, le paysage
bancaire s'est un peu modifié. Des banques ont été mises
en liquidation et de nouveaux établissements ont été
créés.
Actuellement, le paysage bancaire Camerounais compte 10
banques commerciales en activité. Il s'agit de :
Afriland first Bank autrefois connu sous la
dénomination de CCEI (caisse d'épargne et d'investissement),
Amity Bank, Bicec (Banque internationale du Cameroun pour
l'épargne et le crédit, CBC (Commercial Bank of Cameroon),
Crédit lyonnais Cameroun, Ecobank, SGBC (Société
générale de banques au Cameroun), Union Bank of Cameroon
(UBC).
Les banques et les établissements publics à
caractère bancaire (Caisse d'Epargne Postale, Société
Nationale d'Investissement, etc.) sont représentés au sein de
l'Association professionnelle des établissements de crédit au
Cameroun (Apeccam).
Selon l'enquête Economia sur le classement
200213(*) des 200
premières banques africaines, le Cameroun apparaît comme un des
poids lourds. Sur les 25 premières banques, 6 étaient des
banques camerounaises.
2.2 SITUATION DES
BANQUES
D'après un rapport de la BEAC portant sur la situation
des banques camerounaises au 31 mars 200514(*). Nous constatons que les crédits bruts
à la clientèle atteignent 1393 milliards de FCFA, ils sont en
hausse de 5,7% par rapport à 2004. Les dépôts
collectés sont en hausse de 2,1% par rapport à l'année
dernière. Cependant, les banques commerciales camerounaises sont en
situation de surliquidités. Une situation qui risque à terme de
nuire non seulement au secteur bancaire mais aussi à l'économie
en général.
D'après certains experts15(*), cette surliquidité
s'explique d'abord par l'accroissement des recettes d'exportations et une
décélération du rythme d'octroi des crédits. En
plus de cette raison, dans le paysage bancaire camerounais, il n'existe pas de
banques d'investissements mais seulement des banques commerciales qui
prêtent à des taux élevés et a des conditions
rigoureuses. Cette situation pousse les clients, notamment les petits
épargnants et les promoteurs de petites et moyennes entreprises (PME)
à se détourner des banques et à solliciter d'autres moyens
de financement.
Par ailleurs, en dehors de deux banques à capitaux
privés camerounais, les banques commerciales qui contrôlent 70% du
marché local sont des succursales de multinationales
étrangères. Ces succursales sont obligées d'appliquer les
recommandations des maisons mères mais aussi celles de la COBAC.
Selon Robert Wanda16(*), la surliquidité des banques au Cameroun
s'explique par 4 principaux facteurs à savoir : l'importance du
risque crédit, la tarification élevé des prestations
bancaires, le caractère disciplinaire de la réglementation, et
l'absence du recours à l'arbitrage comme mode de résolution de
conflits entre les banques et leurs débiteurs.
Brève illustration de l'analyse de Robert
Wanda17(*)
Dans un cahier de recherche, Robert Wanda a
réalisé une étude statistique à l'aide du panel des
10 banques camerounaises pour expliquer les déterminants de la
surliquidité bancaire au Cameroun.
Les hypothèses du
modèle
Hypothèse 1 : Plus les créances
compromises d'une banque sont élevées, plus cette banque est
surliquide.
Hypothèse 2 : Plus les services offerts
par une banque aux grandes entreprises sont chers, plus cette banque est
surliquide.
Hypothèse3 : Plus une banque recourt
à l'arbitrage pour régler ses litiges commerciaux, moins elle est
surliquide.
Hypothèse 4 : L'institution de la COBAC
incite la surliquidité des banques au Cameroun.
La période de l'étude
Elle concerne les exercices 2002, 2003, 2004, 2005 à
cause de la difficulté d'obtenir des données individuelles
quantitatives sur une longue période.
Les variables de l'étude
Il existe une variable endogène ou variable de
surliquidité et 6 variables exogènes ou variables susceptibles
d'expliquer le phénomène de surliquidité.
La variable endogène, C'est un ratio qui mesure la
surliquidité de chaque banque. Son expression est : Y =
Dépôts / crédits nets des provisions. Il indique le solde
des opérations avec la clientèle.
Les dépôts sont constitués des
dépôts à vue (DAV) ou à court terme et des
dépôts à terme (DAT) ou à moyen et long terme.
Une banque est en état de surliquidité si Y >
1, c'est-à-dire s'il existe un excédent de couverture des
crédits non provisionnés par les dépôts courts et
longs. Cette variable est observée sur les 4 années de
l'étude et les données quantitatives ayant servi à sa
mesure sont issues de la BEAC.
Les variables exogènes, sont au nombre de 6 dont 4(X3,
X4, X5, et X6) sont issues des données secondaires et 2(X1 et X2) sont
appréhendées à partir d'une enquête par
questionnaire menée auprès des 10 banques.
X1 : Estime la proportion des
différends résolus par voie d'arbitrage.
X2 : Appréhende l'influence de la
surveillance de la COBAC sur les banques
X3 : Mesure le risque de crédit
(créances compromises, douteuses et impayées/ total des
crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle
du risque de crédit.
X4 : apprécie la volatilité des
ressources bancaires (DAV/total dépôts). la hausse traduit la
forte fragilité des ressources pour les crédits à long
terme.
X5 : Apprécie la tarification des
services offerts aux grandes entreprises
X6 : Mesure la
structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type
de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la
surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée
par le rapport : crédits à CT/ total crédits
Les variables X1, X2, X5, dépendent de 2
modalités (1 et 0). Celle à valeur égale à 1 est
introduite dans le modèle et celle à valeur égale à
0 est exclue du modèle car elle est considérée comme
modalité de référence.
Tableau des modalités des variables
variables
|
1
|
0
|
X1
|
appliqué
|
non appliqué
|
X2
|
incitative
|
non incitative
|
X 5
|
oui
|
non
|
Les variables Y, X3, X4 et X6 sont introduites comme telles
dans le modèle
Le modèle de l'étude
Le nombre d'observation est le produit de la taille de la
population et du nombre d'années d'étude (soit 10x 4 =40
observations). Robert Wanda a considéré que la
surliquidité bancaire peut s'expliquer à priori par des
comportements permanents et propres à chaque banque ou comportements
atemporels (On parle d'effets fixes qui traduisent
l'hétérogénéité des banques) et par des
comportements liés au temps ou temporels c'est-à-dire variables
en fonction des dates d'observation. Les données ont donc
été organisées selon deux dimensions d'indexation. Les
données individuelles par i et les données temporelles par i,t.
Le modèle d'analyse s'écrit : Yi,t =
constante + £Zi +ßXit + uit où i = 1, 2...,
10 ; t = 1, 2, 3, 4 (2002, 2003, 2004 et 2005) et uit représente
une mesure de l'incertitude dans l'estimation des
coefficients(£,ß).
Résultats obtenus
Yit = 0,3729455 - 0,4691891X11i + 0,5834147X21i +
2,182875 X3it + 0,4920778 X51i + uit avec i =1,...,10 et t =1
à 4
Le modèle étant à constante commune ou
unique, il n'y a donc pas d'effet individuel propre à chaque banque. Ce
qui traduit une certaine homogénéité du comportement des
différentes banques face au phénomène de
surliquidité.
La variable endogène Y est expliquée de
manière significative par les variables, X1, X2, X3 et X5. Ces variables
expliquent à 70,85% la variabilité de la surliquidité
bancaire.
Le coefficient de X3( 2,182875), est le plus
élevé. Le signe positif de ce coefficient signifie que le risque
de crédit et la surliquidité évoluent dans le même
sens, autrement dit, une augmentation de ce risque entraîne une hausse de
la surliquidité.
La variable X2 explique la surliquidité avec une marge
d'erreur de 0,2%. Son coefficient positif de 0,5834147 montre que
l'intervention de la COBAC favorise la surliquidité bancaire.
La variable X5 est le troisième facteur explicatif de
la surliquidité avec un coefficient de 0,4920778. Le signe positif de ce
coefficient signifie que l'excès de tarification augmente la
surliquidité.
Le signe négatif du coefficient de X1 (-0,4691891)
montre que l'absence de recours à l'arbitrage est un facteur qui incite
les banques à ne pas octroyer des crédits et à devenir
davantage liquides.
Au regard de ces résultats, nous constatons que toutes
les 4 hypothèses émises sont vérifiées.
Les résultats obtenus à travers l'étude,
ont permis de montrer que la surliquidité des banques au Cameroun est le
reflet d'un contexte risqué où l'asymétrie d'information
obscurcit la relation banque-emprunteur de nature à limiter au mieux les
crédits.
Nous avons présenté la situation actuelle
des banques camerounaises. Dans la suite, nous montrerons le fonctionnement des
banques camerounaises.
2.3 L'ACTIVITE BANCAIRE AU
CAMEROUN
Nous présenterons le rôle de la banque et du
banquier, nous parlerons aussi des conditions d'ouverture de compte et des
modalités d'octroi de crédit.
La banque à pour rôle de collecter
l'épargne des agents économiques à excédent de
revenus en vue de les mettre par le biais des différents concours
bancaires (crédits) à la disposition des agents
économiques qui ont besoin de financement. Cette définition vise
à exclure de la catégorie de banques commerciales et
d'intermédiaires financiers des structures qui y sont souvent
abusivement classées telles que : Les banques centrales, les
trésors publics, les services financiers postaux (caisse
d'épargne postale), les institutions financières
spécialisées (établissements de leasing,
sociétés de crédit à la consommation, etc.) et les
assurances18(*).
En effet, aucune de ces institutions ne réalise
à la fois la collecte des fonds et l'octroi des crédits à
toutes les catégories d'opérateurs économiques.
Le banquier a un rôle de régulateur dans le
cadre de l'intermédiation entre les agents à excédent de
revenus et ceux qui ont besoin de financement. Il doit également
veiller au respect des normes prudentielles.
Conditions d'octroi de crédit et d'ouverture
de compte
Pour accorder un crédit, les banques ont les
possibilités suivantes :
- Octroyer une partie de l'épargne qu'elles viennent de
collecter;
- Réorienter l'épargne préalablement
allouée qui leur est remboursée;
-Emprunter aux autres banques, à la banque centrale, et
à l'étranger (notamment aux maisons-mères).
La mobilisation des ressources par ces différents
canaux constitue la capacité d'offre de crédit.
Pour ouvrir un compte au Cameroun19(*), il faut être majeur,
apporter la preuve de son identité, constituer le minimum exigé
par les banques qui varie de 100.000 (15€) à 1.000.000 CFA
(1500€).
Pour obtenir un crédit, il est nécessaire de
justifier de l'existence d'une source de revenu permanente, d'apporter des
garanties, et des preuves de la solvabilité ou de la rentabilité
du projet à financer.
Les garanties demandées par les banques peuvent
être : des cautions des maisons-mères ou des principaux
actionnaires, des sûretés personnelles, des cautions
hypothécaires et des nantissements de matériel productif. Les
entreprises reprochent aux banquiers de demander des garanties dont le montant
est souvent équivalent ou supérieur au crédit
sollicité.
Selon les banques20(*), la décision finale d'accorder le prêt
est faite de deux manières : Soit le responsable du suivi du
dossier établit l'analyse du risque, soit le travail est confié
à une cellule spécialisée.
Dans le premier cas, le personnel rencontre le client, analyse
le risque et prend la décision d'accorder ou de refuser le
crédit. De cette façon, le responsable du suivi du dossier
connaît le comportement du client. Les banques qui fonctionnent de cette
manière mettent en avant la relation de clientèle.
L'intérêt d'établir une telle relation est avantageuse pour
les deux parties. Elle permet d'échanger des informations et de
s'entendre en cas de crise.
Dans le deuxième cas, les spécialistes de
l'analyse du risque ne rencontrent pas le client mais analysent simplement le
risque à partir des informations à leur disposition.
Nous constatons que les conditions d'ouverture de compte et
d'obtention de crédit sont très rudes. C'est pourquoi, parmi les
particuliers, seules la classe aisée( proportion faible) et une petite
partie de la classe moyenne trouvent une réponse à leurs besoins
de services financiers.
Concernant les entreprises, seules les grandes entreprises et
une faible partie des moyennes entreprises trouvent auprès des banques,
une solution à leurs besoins de crédits productifs.
Après avoir présenté l'évolution
du secteur bancaire, nous exposerons dans la suite le rôle des banques
camerounaises dans le financement de l'économie.
Récapitulatif de l'accès aux services
bancaires
Classe aisée
|
Grandes entreprises
|
1. banque commerciale
2. Secteur informel
moyennes entreprises
|
|
Classe pauvre
|
activités génératrices de revenus, petites
et micro-entreprises
|
Source : Le guide de la microfinance, P 4821(*)
2.4 LA BANQUE ET LE
FINANCEMENT DE L'ECONOMIE22(*)
Nous examinerons la relation de la banque avec chacune des
articulations de l'économie camerounaises à savoir : les
PME/PMI, le secteur agricole et les grandes entreprises.
2.4.1 La banque et les
PME/PMI
Les PME/PMI tiennent une place essentielle dans les
économies des pays en voie de développement. Elles créent
des emplois à la mesure des compétences locales et permettent la
satisfaction à moindre coût des besoins
élémentaires. Le secteur des PME/PMI fait preuve de plus de
dynamisme que le secteur public dont la plupart des entreprises sont en
faillites et en cours de liquidation. Il présente aussi un avantage
d'autonomie par rapport à certaines grosses entreprises privées
trop dépendantes de l'extérieur pour leurs approvisionnements ou
pour leurs ventes. Une enquête menée par le CRETES (Centre de
Recherche et d'Etudes en Economie et Sondage) montre que seulement 31% du
financement des PMI camerounaises est d'origine bancaire, le reste étant
fourni par les tontines, l'épargne personnelle et accessoirement par la
famille, les fournisseurs et les autres sources étrangères. Il
existe donc une profonde rupture entre les PME/PMI camerounaises à la
recherche de financements pour leur expansion et les banques dont les caisses
débordent de liquidités. Les deux parties se rejettent
mutuellement les causes de cette mésentente.
Les banques reprochent aux PME/PMI d'être mal
structurées et de ne pas avoir les documents nécessaires
pour l'instruction du prêt. En effet, certaines PME/PMI sont souvent mal
gérées par des promoteurs qui confondent leur patrimoine et celui
de l'entreprise.
Les PME reprochent aux banques leur excès de
formalisme, l'exigence de nombreuses garanties, la lenteur dans le traitement
des dossiers, et les coûts de transactions élevés.
La différence culturelle entre les PME/PMI
habituées aux solutions simples et immédiates et les banques pour
lesquelles le respect des procédures est la règle d'or conduit
à une méfiance réciproque.23(*)
2.4.2 La banque et le
financement de l'agriculture
L'apport de la banque est insignifiant, voire nul pour ce
secteur. L'abandon des zones rurales par les banques est caractéristique
de l'absence de volonté de travailler avec ce secteur.
Les banques justifient ce retrait par la faible
rentabilité et l'absence d'infrastructures qui rendent difficile le
contrôle des agences dont la fonction principale est la collecte des
dépôts.
La vocation urbaine des banques est confirmée par la
concentration de plus de 42% des agences en zone urbaine (Douala et
Yaoundé)
Le secteur agricole est la principale victime de la situation
de quasi-monopole des banques qui ne favorise pas l'innovation et qui ne permet
pas au client de compter sur l'effet de concurrence.
La réticence des banques commerciales envers le monde
rural, le secteur informel et les pauvres se justifient par :
L'éloignement et l'enclavement des sites d'investissements, l'absence ou
la faiblesse des garanties, le montant trop faible des crédits
individuels par rapport aux coûts de suivi à engager, l'absence de
la bonne maîtrise des techniques modernes par les paysans et
l'imprécision des données climatologiques.
2.4.3 La banque et les
grandes entreprises
Les banques apprécient les grandes entreprises à
cause de leur meilleure lisibilité en termes de documentation et de
style de gestion. Ces grandes entreprises bénéficient du
parrainage des grands groupes internationaux dont elles sont
généralement les filiales.
Les financements portent essentiellement sur le court terme et
ceux à longs termes sont rares.
Après l'examen de la relation entre la banque et
chacune des articulations de l'économie camerounaise, nous constatons
que la banque ne joue pas véritablement son rôle
d'intermédiaire financier au service du développement.
Nous remarquons également que les banques camerounaises
connaissent de nombreux problèmes à savoir : Les coûts
de transaction élevés, la lourdeur des procédures
administratives, la mauvaise connaissance du marché, l'absence de
garanties adaptées pour le milieu rural et la mauvaise connaissance du
fonctionnement des institutions de microfinance
2.5 LES PRINCIPAUX
ACTEURS24(*)
Dans cette partie, nous présenterons les
différentes banques camerounaises et nous montrerons les services
qu'elles proposent à leurs clients.
2.5.1 Afriland First Bank
Afriland first Bank est un établissement qui a vu le
jour en juillet 1987. C'est un réseau de 11 agences reparties sur le
territoire.
Au cours de ces dernières années, elle a
créé plusieurs filiales spécialisées à
savoir :
Une société d' investissement
(CENAINVEST).
Elle a également constitué en 1999 un
fonds de capital risque(MITFUND) destiné aux microprojets. MITFUND
apporte des fonds propres aux micro-entrepreneurs du secteur informel. Les
financements vont de 200 000 FCFA (304,9 EUR) à 5 millions de FCFA
(7622,5 EUR) et concernent divers secteurs (par exemple : la restauration,
la vente à la sauvette, la couture, le commerce, la production).
En 2005, le montant total des financements accordés se situait à
240 millions de FCFA (365881,5 EUR), pour un total de
122 microprojets et 8 micro-banques rurales de développement
financées.
Afriland a également une activité de
microfinance. Elle fait la promotion du réseau d'institutions de
microfinance en leur apportant une assistance technique et des
possibilités de refinancement. La banque s'adresse donc à une
large clientèle (des particuliers aux grandes entreprises).
Pour sa clientèle de PME, elle propose tout type de
financement à court terme, sur une durée maximale de 2 ans. Elle
finance également les investissements par des crédits à
moyen terme (durée maximale de 5 ans) et réalise toutes les
opérations bancaires internationales.
Lors d'une demande de financement, des garanties sont
requises (hypothèques et cautions, nantissement de fonds de commerce,
etc.). La banque demande également un montant minimal d'autofinancement
de 40 %, l'expérience du promoteur ou du gérant est d'ailleurs un
argument de poids.
Les principaux taux de financement proposés
sont :
- Le taux court terme (13 et 15%)
- L e taux long terme (11 et 13%)
Le remboursement se fait selon la nature de l'activité
de l'emprunteur (mensuel, bimestriel, trimestriel, semestriel ou annuel).
2.5.2 La banque
internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit
(BICEC)
La banque internationale du Cameroun pour l'épargne et
le crédit (BICEC) a été créée par l'Etat. En
janvier 2000, elle a été privatisée au profit du Groupe
des Banques populaires de France. Elle dispose du réseau d'agences le
plus étendu du Cameroun et de la CEMAC (Communauté
économique et monétaire de l'Afrique Centrale). Elle offre une
large gamme de produits et services (par exemple : les cartes bancaires,
les guichets Western union et un service de banque à distance par
téléphone ou fax).
Parmi sa clientèle, nous trouvons des particuliers,
des professionnels, des agriculteurs, des PME et des grandes entreprises.
Elle propose tout type de financement à court terme
(maximum 1 an) et à moyen terme (maximum 7 ans) aux entreprises. Elle
réalise également toutes les opérations internationales,
grâce au réseau de correspondants du groupe Banque populaire.
La BICEC finance régulièrement des PME dans
divers secteurs d'activités (bois, pétrole, production de sucre,
transit, cimenterie, aluminium, production bananière). Toutefois, chaque
année, 50% des dossiers venant des PME sont rejetés.
Les critères de financement tiennent compte
principalement de l'expérience du promoteur. Un montant minimum
d'autofinancement de 30 % est généralement exigé, ainsi
que des garanties en fonction du projet et du demandeur (hypothèque,
caution, nantissement, etc.).
Les taux de financement proposés (hors taxes) varient
entre 11 % et 16 % pour le court et moyen terme. La BICEC
bénéficie de ligne de crédit provenant de l'AFD (agence
française de développement) pour encourager ses interventions
auprès des PME.
2.5.3 Le crédit
lyonnais du Cameroun(CLC)
Le Crédit lyonnais du Cameroun est une banque
universelle qui s'adresse prioritairement aux entreprises, elle
préfère les grandes plutôt que les petites entreprises. Les
particuliers ne représentent qu'une très faible part de son
activité. Elle a un large réseau d'agences nationales et de
correspondants internationaux. Elle dispose de solides relations avec les
principaux organismes de financement internationaux.
Pour les entreprises, elle propose tout type de financement
à court terme, sur une durée maximale de 24 mois. Elle finance
également les investissements par des crédits à moyen
terme (durée maximale de 5 ans) et réalise toutes les
opérations bancaires internationales.
Une très faible proportion des dossiers en provenance
des PME est rejetée puisqu'ils sont déjà
sélectionnés à la base. Les PME financées doivent
dégager un chiffre d'affaires au moins égal à 300 millions
de FCFA(457351,9 EUR) par an et l'engagement de la banque doit être au
moins de 50 millions de FCFA(76225,32 EUR).
Lors d'une demande de financement, des garanties sont requises
(nantissement de compte à terme, cautions personnelles et solidaires,
hypothèque). La banque demande aussi un montant minimal
d'autofinancement de 20 à 30%.
Les taux de financement proposés pour le court terme
varient entre 15 et 18%. Ils se situent entre 12 et 15% pour le moyen terme.
2.5.4 Ecobank
Ecobank Cameroun fait partie du réseau de la banque
multinationale africaine, « Ecobank transnational incorporated
(ETI) » basée au Togo. L'agence de Yaoundé est sa
première filiale en Afrique Centrale. Ecobank propose aux entreprises
des financements à court terme, principalement le crédit de
campagne. Elle finance également les investissements par des
crédits à moyen terme d'une durée maximale de 2 ans,
à condition qu'ils soient garantis par une caution bancaire
équivalente à 100 % des engagements.
Ecobank Cameroun finance des PME qui ont un chiffre d'affaires
au moins égal à 50 millions de FCFA. Près de 600 dossiers
par an sont soumis au comité, 2 % seulement sont rejetés. Les
secteurs d'activités les plus souvent rencontrés dans la
clientèle de l'établissement concernent la distribution
pétrolière, les entreprises d'import export, les nouvelles
technologies de l'information, le transport, et l'agro-industrie.
Lors d'une demande de crédit, les garanties sont
nécessaires. La banque ne finance pas les entreprises nouvelles.
2.5.5 La
société générale des banques du Cameroun (
SGBC)
La Société générale de
banques du Cameroun (SGBC) est la plus ancienne banque du Cameroun et la seule
à avoir survécue aux restructurations du système bancaire
camerounais. Sa force se trouve au sein de son réseau d'agence nationale
et de ses correspondants internationaux.
Les financements qu'elle propose à sa clientèle
sont uniquement à court terme d'une durée maximale d'un an. La
SGBC finance des PME dans les secteurs du bois, des industries alimentaires et
de la distribution. Les critères de financement sont fixés en
fonction du dossier.
2.5.6 La standard chartered
bank Cameroon (SCBC)
Elle développe une activité de banque
commerciale axée sur le court terme (avances à moyen terme), elle
n'offre pas de crédit à long terme.
2.5.7 Union bank of
Cameroon (UBC)
Union Bank of Cameroon (UBC) est une banque à capitaux
privés créée par le réseau de caisses
coopératives. Son objectif est de devenir un partenaire local solide en
soutenant des activités qui puissent bénéficier à
ses clients. Elle offre des services aux particuliers et aux entreprises.
2.5.8 La Citibank
La Citibank offre des produits à la pointe de
l'ingénierie et de la technologie bancaire avec un suivi
personnalisé de sa clientèle ainsi que de ses besoins. Elle
dispose d'une expérience dans le financement des PME sous-traitantes des
grandes entreprises locales et multinationales. Son énergie provient
essentiellement de sa capacité d'innovation et de la qualification de
son personnel. Elle se trouve également renforcée par le soutien
du réseau Citibank à travers le monde.
Pour sa clientèle d'entreprises, elle propose tout type
de financement à court terme, sur une durée maximale de 1 an.
Elle finance également les investissements par des crédits
à moyen terme (durée maximale de 3 ans) et réalise des
opérations bancaires internationales. La Citibank oriente une partie de
son activité vers les micro-financements. Cette orientation se
concrétise par la recherche de partenaires (des ONG crédibles
spécialisées dans le domaine) à qui la banque pourrait
offrir des financements.
La Citibank Cameroun finance des PME qui ont un chiffre
d'affaires au moins égal à 250 millions de FCFA et qui
opèrent dans les secteurs de l'industrie manufacturière, du
commerce général et des services. Le montant d'autofinancement
nécessaire est de 50% minimum, la PME doit également disposer
d'une expérience dans le secteur auquel elle opère.
2.5.9 Amity Bank
Amity Bank s'adresse principalement aux entreprises. Pour sa
clientèle, elle propose des financements à court terme(maximum2
ans). Elle finance aussi des PME de tous les secteurs sauf le bois. Lors d'une
demande de financement, les garanties usuelles sont obligatoires, mais le
montant minimum d'autofinancement varie d'une PME à l'autre.
2.5.10 Commercial bank of
Cameroon (CBC)
La CBC est une banque créée par le groupe
industriel camerounais FOTSO. Elle comprend des réseaux d'agences
nationales et des correspondants internationaux.
Pour sa clientèle d'entreprise, elle propose des
financements à court terme (durée maximale 1an), à moyen
terme d'une durée maximale de 5ans. Elle réalise également
des opérations internationales.
La Commercial Bank of Cameroon finance des PME avec un chiffre
d'affaires au moins égal à 100 millions de FCFA. Les secteurs
d'activités les plus souvent rencontrés sont : le transport,
le commerce, les services, et l'élevage. Lors d'une
demande de financement, des garanties sont indispensables ainsi qu'un montant
minimal d'autofinancement qui varie de 25% à 30 %. Les taux à
court terme varient de 14 à a 18% et les taux de financement à
moyen terme varient de 10,5 à 14%. La Commercial Bank
of Cameroon bénéficie d'une ligne de crédit auprès
de bailleurs de fonds (5 millions d'euros) permettant de réduire de 1 %
à 2 % les taux de financement proposés.
Tableau Récapitulatif de l'actionnariat des
différentes banques
banque
|
Part25(*) des privées camerounais
|
Part
Etrangers
|
Part de l'état
|
Expansion géographique
|
Afriland
|
82,14%
|
17,86%
|
|
11
|
Amity
|
100%
|
|
|
6
|
BICEC
|
3,05%
|
52,46%
|
44,49%
|
27
|
Citibank
|
|
100%
|
|
2
|
CBC
|
71,11%
|
28,9%
|
|
7
|
CLC
|
|
65%
|
35%
|
15
|
Ecobank
|
79,6%
|
20,4%
|
|
2
|
SGBC
|
16,32%
|
58,08%
|
25,6%
|
22
|
SCBC
|
|
100%
|
|
2
|
UBC
|
92%
|
8%
|
|
5
|
Source : WANDA R. (2007)
Après la présentation des différentes
banques du Cameroun, nous remarquons que les banques n'offrent pas toutes les
mêmes services. Les taux de financement, les durées de
crédits et les garanties varient en fonction des banques. De plus, elles
ne visent pas la même clientèle, certaines préfèrent
essentiellement les entreprises et d'autres offrent les services à une
large clientèle( entreprises et particuliers)
D'après le tableau récapitulatif, nous
constatons la présence de plusieurs types d'actionnaires à
savoir : les actionnaires privées nationaux, les étrangers
et l'Etat camerounais. En fonction de l'actionnariat, nous distinguons
différents types de banques :
- Les banques purement privées: Afriland First Bank,
Amity Bank, Citibank, CBC, Ecobank, SCBC, UBC.
- Les banques à participation publique: BICEC, CLC,
SGBC.
- Les banques purement nationales : Amity Bank
- Les banques essentiellement étrangères :
Citibank et SCBC.
- Les banques nationales à participation
étrangère minoritaire : Afriland first Bank, CBC, Ecobank,
UBC.
- Les banques étrangères à participation
nationale minoritaire : BICEC, CLC, SCBC.
Nous voyons que les banques les plus implantées
géographiquement sont les banques étrangères à
participation publique. Cependant, le marché bancaire est très
étroit et moins de 10% de la population camerounaise a accès au
service bancaire.
En résumé, l'essentiel des
activités bancaires concerne, en plus des services, des prêts
à court terme liés à des dépôts à vue.
La volatilité importante des dépôts des clients et de
faibles garanties peuvent expliquer en partie le comportement « frileux
» des banques face au crédit. Les investissements productifs
à moyen et long terme sont pour l'essentiel financés hors du
secteur bancaire, surtout par autofinancement. Au Cameroun, seule Afriland
First Bank pratique le capital risque26(*) et le leasing à côté de
ses activités bancaires traditionnelles. Elle est aussi en train de
développer une implantation en France et en Chine.
Comme nous l'avons remarqué, les banques camerounaises
s'engagent peu dans le financement des activités économiques.
Dans la suite, nous essayerons de donner quelques solutions aux
problèmes des banques.
2.6 QUELQUES SOLUTIONS
AUX PROBLEMES DES BANQUES
Nous essayons de donner ici des recommandations pour
l'amélioration des banques camerounaises en nous fondant sur la
littérature, nos connaissances acquises et l'expérience des
banques étrangères. Nous pensons que les banques
doivent :
- Mettre en oeuvre une méthode d'évaluation des
risques adaptée à l'environnement camerounais, ce qui permettrait
aux banques d'offrir plus de crédits ;
- Disposer d'un personnel compétent et encourager
l'innovation ;
- Etendre leurs activités dans les zones
géographiques éloignées des grandes villes puisque nous
remarquons l'éloignement des banques par rapport au reste de la
population ;
- Etablir un partenariat avec les institutions de
microfinance en les soutenant dans le financement des petits projets. Nous
remarquons par exemple que des entreprises multinationales comme Danone ou des
grandes banques internationales comme la Néerlandaise ING,
l'Américain Citygroup27(*), et la Dexia28(*) commencent à s'intéresser à la
microfinance.
- Intégrer les tontines, à ce propos Donatien
Ezé Ezé29(*)
dit « une telle option permettrait la collecte des fonds des
agents à faible revenu qui sont pour le moment exclu du système
financier formel et le financement des petites et moyennes
entreprises ».
Dans ce chapitre, nous avons présenté le paysage
actuel du secteur bancaire camerounais, nous remarquons que, le système
bancaire Camerounais compte 10 banques en activité dont 3 sont à
majorité camerounaise (CBC Bank, Amity Bank et Afriland First Bank)
toutes les autres étant contrôlées par les grands groupes
internationaux qui ne prennent que les risques qu'elles maîtrisent. D'un
point de vue général les banques camerounaises présentent
une bonne évolution, cependant, elles sont en situation de
surliquidité.
Nous avons également constaté la faible
intervention des banques dans le financement des PME, la
préférence affichée des banques pour la clientèle
haut de gamme qui renforce le sentiment d'exclusion de la petite
clientèle nationale. C'est ainsi que la plupart des usagers renforce la
confiance et l'attachement aux structures traditionnelles de financement. Nous
avons aussi proposé des solutions qui contribueraient à
améliorer la performance des banques camerounaises.
Un problème auquel nous avons été
confrontés est le manque d'information concernant les activités
de certaines banques.
Dans le chapitre suivant, nous présenterons un
état des lieux de la microfinance au Cameroun. Nous verrons la place que
la microfinance occupe dans l'économie camerounaise et si elle s'active
mieux que les banque dans le financement de l'économie.
CHAPITRE III LA
MICROFINANCE AU CAMEROUN
Dans ce chapitre, nous
définirons d'abord la microfinance, nous parlerons ensuite de ses
origines dans le monde et au Cameroun. Nous présenterons enfin une forme
de microfinance informelle présente au Cameroun.
3.1 DEFINITIONS DE LA
MICROFINANCE
Marc Labie, définit la microfinance comme l'octroi de
services financiers (généralement du crédit et /ou de
l'épargne), à des personnes développant une
activité productive, le plus souvent de l'artisanat ou du commerce et
n'ayant pas accès aux institutions financières commerciales en
raison de leur profil socio-économique (il s'agit des pauvres, sans
revenus fixes, qui n'offrent aucune des garanties demandées par les
institutions bancaires commerciales)30(*).
Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en
particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. Elle
désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits
crédits («microcrédit ») à des familles pauvres
pour les aider à mener des activités productives ou
génératrices de revenus leur permettant ainsi de
développer leurs très petites entreprises. Avec le temps et le
développement de ce secteur particulier partout dans le monde, la
microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de
services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert
d'argent etc.) et aussi une clientèle plus étendue. La
microfinance ne se limite donc plus aujourd'hui à l'octroi de
microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble
de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système
financier classique ou formel.31(*)
Le CGAP (Groupe consultatif pour l'assistance
aux pauvres) définit la microfinance comme un « ensemble de
services financiers et bancaires à destination des populations les plus
pauvres »32(*).
La synthèse de ces définitions nous permet de
définir la microfinance comme un moyen de développement
économique permettant aux personnes à faibles revenus exclues du
système bancaire formel, d'améliorer leur mode de vie,
d'augmenter leurs revenus, en leur offrant un ensemble de services financiers
tels que : l'épargne, le crédit, l'assurance, le transfert
d'argent, etc.
Nous devons aussi signaler que la microfinance ne touche pas
seulement les pays en voie de développement, mais également les
pays riches. La microfinance se développe ainsi dans les pays
développés pour aider les populations exclues du marché du
travail à créer leur propre micro-entreprise.
Il existe, de nombreux cas d'organisations actives en
microfinance33(*). Elles
sont plus ou moins différentes de par le monde et trois courants
essentiels coexistent :
- Le premier, d'inspiration plus coopérative, a
cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations
populaires où les micros entrepreneurs étaient à la fois
épargnants et emprunteurs du système.
- Le second, a consisté à transformer une banque
existante (ou une partie de cette banque) de manière à la
spécialiser en direction des micros entrepreneurs.
- Le troisième a mis sur pied des ONG (organisation non
gouvernementale) ayant pour vocation de réaliser elles-mêmes
l'intermédiation financière. Dans ce dernier cas, l'accent a
surtout été mis sur l'octroi de crédit, la collecte de
l'épargne étant généralement interdite aux ONG.
Depuis une dizaine d'années à peine, il existe
aussi des cas de banques privées à vocation commerciale qui pour
des raisons de stratégie propre, se sont orientées vers la
microfinance.
3.1.1 Origine mondiale de
la microfinance
C'est au Docteur Muhammad Yunus que nous devons l'acceptation
actuelle de la microfinance qui tient d'outil de développement
économique et social des couches défavorisées. A l'aide
des travaux pratiques réalisés avec ses étudiants sur les
théories de l'investissement, ce brillant économiste bangladais
découvre l'extrême indigence financière de ses concitoyens
fabricants de tabourets en bambou qui n'ont aucun moyen de constituer des
stocks de matières premières. Leur besoin en crédit est
pourtant infime : 27 dollars en tout pour 42 paysans qui ne peuvent avoir
accès aux banques. Leur ayant prêté cette somme de sa
poche, il peut découvrir combien leur activité augmente,
lorsqu'ils peuvent acheter d'avance la matière première,
échappant ainsi aux fluctuations importantes des prix. Il va formaliser
cette expérience en créant en 1976 la Grameen Bank qui propose
des prêts aux populations pauvres du Bangladesh et dont le succès
va inspirer de nombreuses autres expériences à travers le
monde34(*).
Depuis la création de sa banque, la microfinance est
devenue un instrument essentiel de la lutte contre la pauvreté.
D'ailleurs, lors du sommet mondial du microcrédit qui a
été tenu du 12 au 15 novembre 2006 à Halifax au Canada, le
prix Nobel de la paix 2006 Muhammad Yunus avait lancé la
cérémonie d'ouverture par :
« Faisons de ce sommet une occasion historique pour
créer un monde sans pauvreté. J'espère que ceux qui
doutaient de nous seront désormais de notre
côté». L'idée est de faire
bénéficier de petits prêts à plus de personnes afin
qu'ils créent leur propre activité. Avec un objectif
chiffré de175 millions de bénéficiaires d'ici
2015.35(*)
Aujourd'hui, près de 80 millions de personnes à
travers le monde, dont 60% de femmes bénéficient de la
microfinance.
3.1.2 Origine de la microfinance
au Cameroun
La microfinance apparue sous sa forme traditionnelle
(tontine)36(*) date de
plus d'un siècle au Cameroun. En 1963, sous l'influence des
missionnaires hollandais dans la zone anglophone du Cameroun, elle a
démarré sous la forme formelle avec la création de la
première coopérative de crédit
dénommée « credit union » ou caisse
populaire. Mais ce n'est qu'au début des années 90 que la
microfinance s'est diversifiée grâce aux lois n° 90/053 du 19
décembre 1990 sur la liberté d'association et n° 92/006 du
14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et
aux groupes d'initiative commune37(*). De plus, trois éléments principaux ont
favorisé l'apparition et l'expansion de la microfinance.
Premièrement, la crise du secteur bancaire à la
fin des années 80 qui a entraîné des restructurations et de
nombreuses faillites. Ces faillites ont provoqué des craintes dans les
populations à faible revenu et surtout le licenciement de nombreux
cadres de banques expérimentés. Ces derniers vont se reconvertir
en créant de façon incontrôlée des entités de
microfinance. Les plans de restructurations ont eu pour conséquences
l'exclusion d'une grande partie de la population par rapport à
l'accès aux services bancaires et une augmentation de la sous
bancarisation surtout dans les zones rurales. Dès lors les structures de
microfinance sont devenues de plus en plus attrayantes par leur
proximité, et la simplification de leur approche commerciale.
Deuxièmement, sur le plan international, la
microfinance connaît un essor car elle est considérée comme
un des vecteurs essentiels de lutte contre la pauvreté, les bailleurs de
fonds internationaux reconnaissent qu'une grande partie des besoins des
populations exclues peut-être satisfaite par des microcrédits que
les banques n'offrent pas. D'ailleurs, en proclamant 2005 «Année
internationale du microcrédit», l'assemblée
générale des Nations unies a donné une impulsion forte
à la microfinance.
Enfin, l'activité de la microfinance au Cameroun comme
dans les autres Etats membres de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale s'est développée dans un
cadre juridique particulièrement inadapté.
Grâce aux lois du 19 décembre 1990 et du 14
août 1992 le paysage de la microfinance va changer et se diversifier.
C'est dans ce contexte que nous allons donc voir apparaître de nombreuses
institutions telles que :
- Des institutions développées
de manière endogène, c'est le cas des MC² (mutuelle
communautaire de croissance).
- Les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédit
Autogérées (CVECA)
- Des projets de développement ou agro-industriels avec
un volet crédit comme exemple nous pouvons citer la
société de développement du coton (SODECOTON), South- West
development Authority (SOWEDA), etc.
Comme nous l'avons signalé plus haut, la microfinance
au Cameroun a débuté sous la forme informelle. Aujourd'hui ce
type de financement est toujours présent au Cameroun, c'est pourquoi
nous avons voulu présenter un bref aperçu du fonctionnement de la
microfinance informelle dans la partie suivante.
3.2 MICROFINANCE INFORMELLE
AU CAMEROUN
Dans cette partie, nous présenterons différentes
formes d'organisations de microfinance informelle au Cameroun.
3.2.1 Microfinance
informelle traditionnelle
La microfinance informelle38(*) traditionnelle ou tontine reste l'instrument de
développement le plus partagé et le plus important. Elle est
très développée dans l'Ouest du Cameroun. Avec le brassage
de la population et l'exode rural, toutes les tribus du Cameroun la pratique
actuellement avec plus ou moins de réussite.
En effet des groupes de personnes qui se connaissent bien, les
membres d'une même communauté, les groupes d'initiatives communes
constituent des associations, élaborent les statuts39(*) et des règlements
intérieurs qu'ils s'efforcent de respecter. Ils tiennent
régulièrement leur réunion avec un président, des
vices secrétaires, des commissaires aux comptes, un trésorier, et
des censeurs. Ceux ci sont élus parmi les membres de la
réunion.
Pour développer leur famille, leur village, leur milieu
de vie, ils décident de constituer une cagnotte en cotisant chacun une
somme d'argent qu'ils ont fixé en fonction des moyens de chaque
membre.
A la suite d'un tirage au sort, un adhérent se voit
attribuer la cagnotte sans payer d'intérêts. Le
bénéficiaire utilise cette somme pour résoudre ses
problèmes ou pour réaliser des projets (construire une maison,
acheter une voiture, etc.). Toutefois, il doit continuer à cotiser afin
que les autres adhérents à tour de rôle
bénéficient de leur part. À la fin d'un cycle, on
procède à la mise en place d'un nouveau cycle.
Les reconnaissances de dette sont dûment remplies et
signées par chaque bénéficiaire40(*), les cas des
défaillances sont rares, sinon les litiges sont résolus au sein
de l'association.
Dans les centres urbains, les hommes et femmes d'affaires
estiment que le système de tirage est long. Pour cette raison, ils ont
institué la vente aux enchères des cagnottes. La cagnotte revient
en fin de compte au plus offrant c'est à dire à celui qui
achète le plus cher.
3.2.2 Les banques
d'épargne et de crédit
Les adhérents d'une association définissent les
statuts et un règlement intérieur. Ils font
régulièrement des épargnes, chacun selon ses moyens. Ces
épargnes sont prêtées à des membres de l'association
qui en font la demande. Tout bénéficiaire de crédit
présente un avaliste (membre ou non de la réunion) ou une
garantie qui peut être son épargne.
Le taux d'intérêt est fixé de commun
accord, il varie entre 5 et 10% par mois. Les crédits sont de
très courtes durées (maximum 3 mois, le plus souvent 1 mois), et
renouvelables.
En cas de défaillance, le taux d'intérêt
est de 15%. En cas de récidive, le défaillant est suspendu des
prêts pendant deux années consécutives. Son avaliste est
également sanctionné ou bien son argent est saisi.
Imaginons le cas de monsieur Y, qui a contracté un
prêt de 5000FCFA à un taux de 5% pour une durée de
3mois.
Au bout de 3 mois, Monsieur Y devra rembourser :
5000+ (5000*5%*3) = 5750 FCFA
Si au bout de 3 mois monsieur Y ne rembourse pas sa dette, le
taux du prêt passera à 15%. Supposons que Monsieur Y rembourse au
bout de 6 mois. Il devra donc :
5000+ (5000*15%*6)= 9500 FCFA
|
Les hommes et les femmes d'affaires ont beaucoup de
succès dans cette forme de microcrédit, les salariés
n'adhèrent pas beaucoup à ce mode de crédit.
3.2.3 Les fonds
d'investissements ou tontines d'affaires
Ce mode de financement consiste à la mise en place d'un
fond qui résulte de la cotisation de la même somme ou action
(500FCFA au minimum) par chaque membre d'une association et à l'investir
dans un projet fixé de commun accord par les membres de l'association
qui deviennent par conséquent les actionnaires. Chaque adhérent
doit proposer un projet, le meilleur projet est choisi.
Cette forme de microcrédit est très
développée dans les milieux féminins. Les femmes
créent ainsi les emplois et améliorent leur village, leur mode de
vie, etc.
Lorsque les actions individuelles sont importantes,
l'association mobilise une énorme masse monétaire. Une partie est
affectée à la résolution des problèmes sociaux du
groupe et l'autre partie est prêtée aux membres qui la sollicitent
pour une courte durée (3 à 6 mois maximum). Contrairement au
Banques d'épargne et de crédit, il n'existe pas de garantie dans
les fonds d'investissements. La garantie la plus offerte est la confiance car
il s'agit des adhérents qui se connaissent parfaitement.
Nous remarquons que l'argent généré est
rarement placé dans une banque moderne, car la majorité de la
population ne connaît pas la banque, et la banque non plus ne leur vient
en aide puisque les conditions d'octroi de crédit sont très
rudes. Heureusement que les institutions de microfinance organisent des
campagnes de sensibilisations pour inciter la population à ouvrir des
comptes d'épargnes et bénéficier des petits crédits
d'au moins 10.000 FCFA(15€). Mais, beaucoup d'opportunistes ont
dépouillé la population, ces derniers utilisaient une
sensibilisation de proximité. Ils allaient quotidiennement chez les
mutualistes (exemple: les commerçants) collectés les fonds leur
promettant des crédits importants pour développer leurs
activités avant de fermer boutique et de s'enfuir. Ceci justifie la
méfiance de la population à l'égard des
établissements financiers (banques, IMF). C'est ainsi qu'une importante
partie d'argent n'entre pas dans les circuits bancaires, car plusieurs
personnes gardent leur argent chez eux ou bien dans les tontines.
Nous remarquons que ces organisations de microfinance
informelle ont beaucoup de succès auprès de la population,
cependant elles présentent quelques faiblesses. Dans la suite, nous
montrerons donc les atouts et les faiblesses des tontines.
3.3 FORCES ET FAIBLESSES
DES TONTINES
La réussite des tontines peut s'expliquer par plusieurs
facteurs :
Existence du règlement intérieur avec des
procédures très strictes de fonctionnement. Les Camerounais
répètent souvent « la tontine ne meurt pas, ne voyage
pas, ne tombe pas malade » pour illustrer qu'aucune excuse n'est
acceptée en cas de non-respect des règles.41(*)
Les garanties sont plus classiques : aval,
épargne bloquée, etc.
L'argent cotisé et reçu a un caractère
symbolique et n'est utilisé que pour des dépenses utiles par
exemple : construction d'une maison, scolarité, maladie, etc.
Le groupe connaît à peu près la
situation de chaque individu et peut donc évaluer le niveau d'une
personne en cas de défaillance à la réunion.
La principale faiblesse des tontines est la limite dans les
fonds mobilisés, les moyens ne permettent pas le financement
d'activités économiques importantes.
Dans ce chapitre, nous avons présenté l'origine
et l'évolution de la microfinance au Cameroun et nous pouvons retenir
que la microfinance date de plus d'un siècle mais jusque là elle
était restée embryonnaire et ce n'est qu'à partir des
années 90 qu'elle a connu un essor, d'une part grâce aux loi du 19
décembre 1990 et du 14 août 1992, mais également à
cause de la crise du secteur bancaire des années 80 ; la
reconnaissance de la microfinance comme un des vecteurs de développement
et enfin le manque de cadre juridique adapté.
Nous avons également présenté un
aperçu de la microfinance informelle à savoir : les
tontines, les banques d'épargnes et de crédit, et enfin les fonds
d'investissements.
Nous remarquons que la tontine reste encore l'instrument de
développement le plus important puisque les conditions d'octroi de
crédit par les banques sont très rudes et que les taux
d'intérêts pratiqués par les institutions de microfinance
sont perçus comme étant élevés pour la plupart des
personnes. Par la suite, nous présenterons l'importance du secteur de la
microfinance, la réglementation et les principaux acteurs.
CHAPITRE IV COUVERTURE DE LA
MICROFINANCE AU CAMEROUN
Dans ce chapitre, nous présenterons
l'intérêt de la microfinance pour le gouvernement camerounais, la
réglementation, les principaux acteurs. Nous montrerons également
les problèmes rencontrés par les institutions de microfinance et
nous proposerons quelques solutions.
4.1 IMPORTANCE DE LA
MICROFINANCE
Pour le gouvernement camerounais, la microfinance
apparaît comme l'élément essentiel de la stratégie
de réduction de la pauvreté. L'Etat a d'ailleurs diffusé
en avril 2001 une déclaration de politique nationale de la
microfinance42(*), ayant
pour objectif :
- D'améliorer le lien entre les institutions de
microfinance ;
- De créer et aménager un cadre administratif,
juridique et judiciaire propice au développement des Institutions de
Micro Finance ;
- D'encourager le professionnalisme et la transparence dans
la gestion des IMF (institutions de microfinance);
- De consolider et étendre le développement
harmonieux des IMF sur l'ensemble du territoire;
- D'inciter les accords de partenariat entre les projets de
développement, les organisations non gouvernementales, les IMF, et le
système bancaire ;
- De rapprocher les IMF et les organisations
socioprofessionnelles des producteurs.
Le gouvernement, avec le soutien du Fonds International pour
le Développement Agricole (FIDA) a également lancé un
projet de consolidation et de développement de la microfinance qui a
pour mission de faciliter l'accès aux services financiers de
proximité à toutes les catégories
défavorisées de la population surtout dans les zones rurales.
L'Etat a ainsi créé le Comité National de Microfinance
(CNMF), qui est un organe triparti composé de : l'Etat, la
profession et les bailleurs de fonds, dans le but de suivre la politique
nationale de microfinance.
Une enquête réalisée par la Commission
Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) en 2000 a montré qu'il existait
à peu près 652 IMF (institutions de microfinance)
inégalement réparties sur le territoire camerounais et un peu
plus de 300 000 clients. En effet, 52% des IMF fonctionnelles étaient
implantées en zone urbaine contre 48 % en zone rurale.
À cause de l'enclavement de la plupart des zones
rurales (manque d'infrastructures routières,
d'électricité, de téléphone), il est difficile
d'atteindre cette importante couche de la population. Les institutions de
microfinance profitent surtout aux populations des grands centres urbains.
Au total, le secteur traitait 25,4 milliards de FCFA de
crédit, soit 4,3% du total des prêts octroyés par le
secteur bancaire, et 35,9 milliards de FCFA d'épargne mobilisée
ce qui représentait 6% du total de l'épargne mobilisée par
le secteur bancaire. L'importance du secteur reste modeste, des statistiques
récentes font défauts, mais ces proportions ont probablement
évolué positivement.
Sur les 1021 IMF recensées en zone CEMAC en 2000, le
Cameroun comptait 64% des IMF avec 67% des dépôts et 86% des
encours de crédits.
Une récente action gouvernementale visant à
assainir le secteur des IMF a mené à l'exclusion de plusieurs
centaines d'entre elles essentiellement pour des raisons d'agrément ou
de non-respect de la réglementation. Cette action a provoqué un
désordre au niveau de la population et a une nouvelle fois
ébranlée la confiance des usagers des organismes financiers.
En avril 2005, le ministère des finances a
recensé un total de 558 IMF dont 379 (68%) représentaient les
trois43(*) réseaux
les plus importants du pays qui totalisent plus de 60% de l'épargne et
plus de 80% des clients.
Au Cameroun, les principaux produits offerts par les
institutions de microfinance sont : L'épargne, le crédit,
les transferts de fonds, les assurances, la vente des chèques de voyage
et des devises, et enfin le financement des projets d'intérêts
commun.
En juin 2004, les acteurs du secteur avaient
constaté que:
- La répartition géographique des IMF sur le
territoire était inégale;
- L'expansion de la collecte de l'épargne était
remarquable mais la proportion d'octroi de crédit était
faible ;
- Les ressources des IMF étaient insuffisantes pour
financer tout les besoins à court, moyen et long terme de leur
clientèle ;
- L'accès des IMF à des financements
extérieurs était fortement limité ;
- Certains acteurs manquaient de professionnalismes ;
- Les liens entre les banques et les IMF étaient
faibles ;
- Les ressources pour le développement des zones
défavorisées étaient insuffisantes ;
- L'Etat jouait encore un rôle insuffisant dans la
promotion du secteur.
4.2 REGLEMENTATION DE LA
MICROFINANCE AU CAMEROUN
Les IMF au Cameroun sont déclarées sous le
régime d'associations ou de coopérative d'épargne et de
crédit, relative aux lois du 19 décembre 1990 sur la
liberté d'association et du 14 août 1992 portant sur les
sociétés coopératives et aux groupes d'initiative commune.
Ce secteur est largement dominé par les associations ou
coopératives d'épargne et de crédit (80%).
Pour exercer leur activité, les IMF après
l'acquisition de leur forme juridique, doivent demander un agrément
auprès de l'autorité monétaire qui est le ministère
des finances. L'approbation est délivrée après un avis de
la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC).
En effet, depuis le13 avril 2002, les modalités
d'exercice de l'activité de microfinance sont définies par la
Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale
(CEMAC)44(*) et
régies par le règlement n°1/03/CEMAC/UMAC/COBAC entré
en vigueur le 14 avril 2005.
Le règlement CEMAC gère uniquement
l'activité mais pas la forme juridique de l'IMF. Il définit la
microfinance comme étant une activité exercée par des
entités agrées n'ayant pas le statut de banques ou
d'établissement financier et qui pratiquent, à titre habituel,
des opérations de crédit, et ou de collecte de l'épargne,
offrent des services financiers spécifiques au profit des populations
évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel. Ce
code décrit trois catégories d'IMF :
- La première catégorie formée
d'Institutions de microfinance qui ne traitent qu'avec leurs membres, c'est le
cas des coopératives et des associations.
- La deuxième catégorie, avec statut
obligatoire de Société Anonyme est constituée des IMF qui
offrent des services financiers à des tiers.
- La troisième catégorie regroupe des IMF qui
n'offrent que du crédit et qui ne sont pas autorisées à
mobiliser l'épargne, les ressources viennent des bailleurs de fonds.
D'après le règlement, il doit y avoir une seule
association de microfinance et les IMF doivent faire partie de cette
association. C'est ainsi que le 23 mai 2003, L'Association Nationale des
Etablissements de Microfinance du Cameroun (ANEM-CAM) a été
créée, avec pour rôle :
- D'assurer la défense des intérêts
collectifs des membres
- De représenter la profession auprès des
autorités de tutelle, monétaires et des tiers
- D'informer ses membres et le public sous réserve du
respect des dispositions de la loi du secteur sur le secret bancaire.
4.3 POURQUOI UNE REGLEMENTATION
CEMAC ?
Au Cameroun, la loi du 14 août 1992 avait prévu
des dispositions applicables au secteur des coopératives
d'épargne et de crédit, laissant de côté les
établissements ayant opté pour une forme juridique
différente. D'autre part, l'autorité de tutelle pour les
coopératives exerçant des opérations de collecte
d'épargne et de distribution de crédit était le
Ministère de l'agriculture alors qu'il aurait dû être le
ministère des finances.
Cet environnement a contribué non seulement à un
développement incontrôlé des structures de microfinance
mais aussi à de nombreux cas de faillites qui ont asséché
les petites économies des populations devenues très
méfiantes. Par exemple : Le manque de professionnalisme et
l'absence de contrôle a entraîné une crise dans le secteur
des COOPEC.
Dans les cinq autres états membres (Congo,
Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad), les entités de
microfinance se sont appuyées sur des textes qui n'étaient pas
spécifique à l'activité d'épargne et de
crédit.
Conscients de la nécessité de remédier
à cette situation, un texte sous régional va être
adopté par le conseil des ministres des finances de la Communauté
Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) dans le but
d'inclure toutes les formes d'institutions de microfinance et
de renforcer la surveillance et l'encadrement du secteur.
Malgré la réglementation qui a assaini le
secteur en mettant de côté les opportunistes, il reste encore des
insuffisances pour assurer une meilleure flexibilité et permettre
à ces structures d'assurer pleinement leur rôle.
Les exigences en termes de diplôme des dirigeants ne
prennent pas suffisamment en compte les réalités
socio-économiques et culturelles des zones rurales où le taux de
scolarisation est faible et l'exode rural des jeunes très poussé
à cause des conditions de vie peu attrayantes. Il serait plus
indiqué de prévoir des mesures d'accompagnement en vue de
renforcer les capacités des dirigeants, au fur et à mesure de
l'évolution de leurs structures.
4.4 LES PRINCIPAUX ACTEURS DE
LA MICROFINANCE AU CAMEROUN
Parmi Les acteurs intervenant dans la microfinance au
Cameroun, nous distinguons : les institutions de microfinance,
l'association nationale des établissements de microfinance du Cameroun
(ANEM-CAM), les autorités, les ONG, les bailleurs de fonds et des
structures spécialisées dans la formation en microfinance.
4.4.1 Les institutions de
microfinance
Actuellement, il existe plusieurs institutions de microfinance
au Cameroun. Nous distinguons :
La CAMCCUL (Cameroon Cooperative Credit Union League),
fondée en 1963, elle rassemble plus de 290 établissements et
représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du secteur.
Cette fédération a pour but d'assurer la
représentativité au près des pouvoirs publics et de faire
reconnaître l'importance de ce secteur dans le développement
local.
Elle agit aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine. Elle a
pour objectif d'aider les pauvres à sortir de la misère en ayant
accès au microcrédit impossible pour eux dans les banques
conventionnelles. En 1999, elle a créé la Union Bank of Cameroon
(UBC).
Les mutuelles communautaires de croissance(MC²), qui
sont des micro banques de développement rural créées et
gérées par les populations, avec l'assistance d'Afriland First
Bank et de l'ONG ADAF ` Appropriate development for Africa foundation'.
ADAF finance la plupart des IMF du système francophone et joue le
rôle de contrôleur financier.
La MC² est le symbole d'une synergie de la masse
populaire rurale multipliée par la vitesse d'intégration des
valeurs socioculturelles ancestrales au management moderne. La MC² est une
formule magique simple à expliquer. Elle signifie que la victoire sur la
pauvreté (VP) est possible à condition que les moyens (M) et les
compétences (C) de la communauté (C) soient mis ensembles. Ce qui
nous donne la formule: VP =M x C x C = MC²45(*).
Les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédit
Autogérées (CVECA) soutenues par l'ONG microfinance et
développement (MINFED), la Banque internationale du Cameroun pour
l'épargne et le crédit (BICEC) et deux institutions
françaises : Le centre international pour le développement
et la recherche(CIDR) et l'agence française de
développement (AFD).
La Mutuelle Financière de Femmes africaines (MUFFA
Cameroun) ce sont des coopératives d'épargne et de crédit
exclusivement pour femmes, elles reçoivent l'assistance d'Afriland First
Bank et de l'ONG ADAF ` Appropriate development for Africa foundation'.
Les coopératives d'épargne et de crédit
des promotrices (CEC PROM) soutenues par l'Agence canadienne pour le
Développement International (ACDI).
En plus des principaux réseaux d'IMF, nous trouvons des
institutions qui n'offrent pas que du crédit, c'est l'exemple de
l'agence de crédit pour l'entreprise privée au Cameroun (ACEP) et
de « Cameroun Gatsby Trust ».
D'un point de vue quantitatif, d'après l'AFD (agence
française de développement), plus d'un quart des IMF ont un
dépôt moyen inférieur à 10.000 FCFA et
5900 dossiers de crédit traitent d'un montant inférieur
à 50.000 FCFA. Les secteurs principalement concernés par
l'activité du crédit sont le commerce et l'artisanat (22,34%), la
santé (20,74%), l'éducation (20,10%), l'agriculture et
l'élevage (13,36%), et l'habitat (5,7%).
4.4.2 Les autorités
L'autorité monétaire Camerounaise est le
Ministère de l'économie et des finances(MINEFI), après
avis conforme de la COBAC c'est lui qui accorde les agréments aux
établissements de microfinance.
La Commission Bancaire des Etats d'Afrique Centrale(COBAC), a
pour rôle de contrôler l'activité de la microfinance dans la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
Elle est également l'organe de contrôle de la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale.
Le Ministère de l'agriculture et du
développement rural(MINADER) est la tutelle des coopératives.
Toutes les coopératives doivent au préalable s'inscrire
auprès de ses services.
4.4.3 les structures
spécialisées
Parmi les structures spécialisées dans la
formation en microfinance, nous trouvons: La Microfinance Academy et la PACEF.
Ces deux structures sont partenaires du programme CAPAF, qui est une initiative
conjointe du Groupe consultatif d'assistance aux pauvres(CGAP) et du
ministère des affaires étrangères français.
La mission de CAPAF est de promouvoir une approche de
marché pour des services de renforcement des capacités des IMF,
touchant à la formation, à l'appui technique, et à
l'information. Les structures spécialisées dans la formation en
microfinance disposent donc des formateurs certifiés et offrent d'autres
types de services dans le domaine de la microfinance.
4.4.4 Les Organisations
Non Gouvernementales
Les ONG jouent un rôle d'intermédiaire entre les
financiers et les demandeurs de crédits.
Nous retrouvons 4 modes d'interventions des ONG :
- L'intervention en opérateur direct pour la
création et la mise en valeur des structures spécialisées
d'épargne et de crédit ;
- L'appui à la restructuration du secteur
financier ;
- Le soutien financier ou technique;
- L'aide au développement plus large.
Nous retrouvons des ONG camerounaises et
étrangères qui travaillent en partenariat. C'est le cas de l'ONG
camerounaise VEPDEF (femmes volontaires pour la promotion de l'éducation
populaire à la démocratie, à la paix et au
bien-être économique) qui travaille avec une ONG belge AADC
(Association pour l'Action de Développement Communautaire).
En effet l'ONG AADC vient en aide aux organisations de
femmes et offre des formations (technique, gestion d'entreprise,
marketing). Son objectif est l'amélioration de la position
socio-économique de la femme à la campagne et à la ville
par le soutien d'activités génératrices de
revenus.46(*)
L'ONG AADC reçoit l'aide financière de la BRS
(la Banque et les assurances solidaires dans le tiers monde) qui soutient des
projets de développement durable dans le tiers monde.
Le point de vue de la BRS est celui ci :
« Si un habitant du tiers monde a faim, vous pouvez
lui donner un poisson pour assouvir sa faim. Vous pouvez aussi lui donner un
filet et lui apprendre à pêcher. Mais vous pouvez aller encore
plus loin : vous pouvez lui prêter de l'argent afin qu'il
achète un filet et lui apprendre à épargner. Vous
l'aidez ainsi à prendre son sort en main et à offrir à ses
enfants un avenir meilleur. »
C'est l'exemple47(*) de Mme X, une jeune femme qui s'est affiliée
en août 2000 à VEPDEF. En mai 2001, elle a ouvert son petit
commerce. Pour l'achat des marchandises, elle a demandé un prêt de
200.000 FCFA (305 EUR). Mais la politique de VEPDEF est d'accorder les
crédits s'élevant à maximum 3 fois le montant de
l'épargne, elle n'a que reçu 72000 FCFA (110 EUR). Entre temps
elle a remboursé son prêt et a doublé son épargne.
Elle souhaite à présent élargir ses activités. Pour
cela il lui faut 300.000 FCFA (457,35 EUR). Mme X espère qu'elle pourra
faire appel au fonds de crédits supplémentaires mis à la
disposition du VEPDEF.
|
4.4.5 Les bailleurs de fonds
Parmi les bailleurs de fonds48(*), nous trouvons : Le Crédit mutuel pour la
France, la Caisse Desjardins pour le Canada, Raiffesen pour l'Allemagne, le
PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), l'AFD (agence
française de développement), etc.
Ces bailleurs de fonds apportent aux IMF des ressources
financières et des appuis techniques. Ils jouent un rôle de
catalyseur dans la microfinance en renforçant les capacités
institutionnelles des IMF, notamment par la mise en place des programmes
d'assistance technique pour les plus jeunes IMF et la création des
programmes de développement de nouveaux produits orientés vers
les populations non servies (milieu rural).
Cependant, l'appui des bailleurs de fonds décourage
l'investissement privé. En effet, les institutions de microfinance, le
gouvernement et les clients sont tous habitués aux subventions et sont
peu enclins à fonctionner suivant les conditions du marché. De
plus, les interventions des bailleurs de fonds sont souvent commandées
par des priorités ou des accords d'ordre politique qui entravent le
développement du secteur dans son ensemble. Dans ce sens, la
microfinance est parfois considérée comme une sous composante
d'autres programmes plutôt qu'une composante du secteur financier.
Nous constatons que par rapport aux banques, la
microfinance joue un rôle important dans l'économie camerounaise.
Cependant les IMF rencontrent plusieurs difficultés. Dans la suite, nous
exposerons les problèmes des IMF et nous proposerons quelques solutions.
4.5 PROBLEMES DES IMF
Certaines institutions de microfinance sont confrontées
à plusieurs obstacles tels que :
- Le mauvais système d'information entrainant des
mauvais résultats ;
- La fraude (exemple: falsifications des données
financières, transferts dans les comptes personnels afin d'avoir des
gains illégaux, allongement des délais, prêts fictifs,
corruption, dissimulation, etc.) ;
- Les impayés qui illustrent la mauvaise qualité
du portefeuille de crédit ainsi qu'une mauvaise qualité de la
sélection des clients ;
- La concurrence excessive ;
- L'insuffisance des moyens de financement.
4.6 QUELQUES
RECOMMANDATIONS
Nous donnons quelques recommandations permettant de
remédier aux problèmes rencontrés par les IMF. Nous
pensons que pour améliorer leurs méthodes de travail, les IMF
doivent :
- Disposer d'un bon système d'information ;
- Lutter contre la fraude ;
- Motiver le personnel ;
- Encourager les clients, par exemple en renouvelant les
prêts des bons clients ;
- Collecter la liste des clients défaillants pour
lutter contre des multiples emprunts ;
- Déterminer le meilleur échelonnement des
remboursements ;
- Bien utiliser les subsides ;
- Mettre en place des techniques pour intégrer les
banques ;
- Tenir compte du fait que la population à faible
revenu se trouve dans les zones rurales. Dès lors, puisque le
développement est une action dont le but est de contribuer à
l'amélioration des conditions de vie de la population, ce processus ne
saurait commencer ailleurs que dans les zones rurales;
- Prendre en compte la culture et la tradition ancestrale du
lieu d'implantation. L'ouverture de ce type d'institutions contribuera à
améliorer les services financiers au sein d'une communauté qui
connaît mieux ses difficultés et les éventuelles
solutions ;
- Encourager l'innovation et la mise en place instruments
financiers adaptés à toutes les couches de populations.
Dans ce chapitre, nous avons présenté
l'importance et la couverture de la microfinance au Cameroun, un
problème auquel nous avons été confrontés c'est le
manque de statistique récente. Nous remarquons que pour l'Etat la
Microfinance apparaît comme étant un élément
essentiel. Néanmoins, les acteurs du secteur trouvent que l'Etat joue un
rôle insuffisant dans la promotion du secteur.
Nous retiendrons que le secteur de la microfinance est
largement dominé par les coopératives d'épargnes et de
crédit et que les IMF au Cameroun sont déclarées sous le
régime d'associations ou de coopérative d'épargne et de
crédit.
Pour l'exercice de leur activité, les IMF sont tenues
de demander un agrément auprès du ministère des finances.
Les conditions d'exercice de leur activité sont définies par la
CEMAC.
Nous avons également exposé les
différents acteurs de la microfinance au Cameroun à savoir :
les institutions de microfinance, l'association nationale des
établissements de Microfinance du Cameroun (ANEM-CAM), les
autorités, les ONG, les bailleurs de fonds et les structures
spécialisées dans la formation en microfinance. Nous avons aussi
montré quelques obstacles rencontrés par les IMF et nous avons
proposé des solutions pour l'amélioration du secteur. Nous
constatons que par rapport aux banques, les IMF interviennent plus dans le
financement de l'économie puisqu'elles s'efforcent d'offrir des services
financiers à la majorité de la population. Mais pouvons-nous
réellement parler de la microfinance comme d'un instrument de lutte
contre la pauvreté? Les institutions de microfinance sont-elles des
outils de développement? Dans la deuxième partie, nous essayerons
de répondre à ces questions.
CONCLUSION
Nous avons présenté le système bancaire
camerounais et l'état des lieux de la microfinance au Cameroun, nous
constatons qu'après la crise des années 80, le système
bancaire camerounais s'est développé en rupture avec la
société puisque la majeure partie de la population est exclue. De
plus, la fonction d'acteur financier des banques souffre du durcissement des
conditions d'octroi de crédit. Face au dysfonctionnement du
système bancaire, la finance informelle reste l'instrument de
développement le plus utilisé, cependant elle présente
des limites puisque les fonds mobilisés ne permettent pas le financement
d'activités économiques importantes. À côté
de la finance informelle, la microfinance joue un rôle économique
et social. Elle apparaît d'ailleurs pour le gouvernement camerounais
comme l'élément essentiel de la stratégie de
réduction de la pauvreté. Mais comme le souligne Marc Labie,
« La microfinance ne remplacera jamais une politique en
matière d'éducation et de
santé ».49(*) Toutefois, la microfinance présente un certain
nombre d'avantages : bonne connaissance du milieu, proximité des
clients, capacité d'innovation, etc. Cependant, elle ne peut
prétendre se substituer totalement à la banque.
En définitive, la banque et la microfinance sont
toutes deux nécessaires et indispensables au bon déroulement de
l'activité économique du pays. Nous pensons que les IMF doivent
mettre en place des techniques pour intégrer les banques. De leur
côté, les banques doivent établir des partenariats avec les
IMF en les soutenant dans le financement des microprojets. Ces techniques
permettront peut-être d'offrir des services financiers à une
majorité de la population.
Dans la deuxième partie, nous présenterons le
partenariat existant entre une institution de microfinance, une Organisation
Non Gouvernementale et une Banque dans le but de desservir des populations
rurales pauvres et exclues des services financiers classiques.
ALLIANCE ENTRE UNE IMF ET
LE SECTEUR BANCAIRE MODERNE : CAS
DES MC², DE L'ONG ADAF
ET DE AFRILAND FIRST BANK
INTRODUCTION
Au Cameroun, plusieurs personnes vivent en dessous du seuil de
pauvreté, cette situation touche particulièrement les zones
rurales. Parmi les stratégies d'intégration des plus pauvres, le
développement du secteur financier apparaît également comme
un élément important.
Comme nous l'avons mentionné dans la première
partie, pour offrir des services financiers à une majorité de
population, les IMF doivent mettre en place des techniques permettant
d'intégrer les banques, et de leur côté les banques doivent
établir des partenariats avec les IMF en les soutenant dans le
financement des microprojets. Dans ce sens, la stratégie de synergie
entre les Mutuelles Communautaires de Croissance (MC²), Afriland first
Bank et ONG ADAF vaut la peine d'être mentionnée.
Pour la réalisation de cette synergie, Afriland First
Bank a adapté ses services, ses produits à l'environnement de la
microfinance, il s'agit donc d'une stratégie de
« Downgrading ». Par contre, les MC² ont mis en place
une stratégie « uprgrading » c'est à
dire qu'elles associent le professionnalisme, la rigueur de la banque et les
techniques financières de pointe avec le fait de desservir des
populations rurales pauvres et exclues des services financiers classiques.
Dans le premier chapitre, nous présenterons les
différents acteurs de l'alliance, leurs forces et leurs faiblesses.
Dans le deuxième chapitre, nous présenterons les
intérêts des mutuelles communautaires de croissance, d'afriland
et des différents agents sociaux dans la synergie. Nous exposerons
ensuite les contraintes rencontrées dans la réalisation d'une
synergie entre les IMF et les banques. Enfin, nous proposerons quelques
solutions que l'Etat pourrait mettre en place pour encourager les partenariats
entre les deux secteurs.
CHAPITRE I PRESENTATION
DES DIFFERENTS ACTEURS DE L'ALLIANCE
Dans cette partie, nous présenterons les
différents acteurs de la synergie à savoir : Les mutuelles
communautaires de croissance, L'ONG ADAF et Afriland First Bank.
1.1 PRESENTATION DES
MC²
Tout d'abord, le sigle MC² signifie que la victoire sur
la pauvreté (VP) est possible à condition que les moyens (M) et
les compétences (C) de la communauté (C) soient mis ensembles. Ce
qui nous donne la formule: VP =M x C x C = MC².
Les MC² sont intimement liées aux études
réalisées par le docteur Paul K. Fokam50(*)quant à l'impact de la
crise des années 80 sur le système financier camerounais. Il
concluait que 95% de la population étaient exclus de la banque classique
tout en constatant l'existence d'une épargne rurale importante. Devenu
directeur général de Afriland, le docteur Paul K. Fokam n'en
oublia pas pour autant le résultat de ses recherches et s'attacha
à développer le système des MC² à partir de
1992. En effet, les mutuelles communautaires de croissance sont des
microbanques intégrées aux valeurs socioculturelles, elles sont
gérées par les membres d'une communauté sous la
supervision de l'ONG ADAF (Appropriate Development For Africa Foundation) et
d'Afriland First Bank. En fait, chaque MC2 s'adapte aux valeurs
socioculturelles de sa communauté. La mission principale d'une MC²
est de doter les populations rurales d'un instrument de développement
qui favorisera l'épanouissement de l'individu et de la communauté
rurale entière.
La MC² est dotée de 4 organes :
l'assemblée générale constitutive, le conseil
d'administration formé de 3 à 12 membres élus pour une
période de 3 ans renouvelables, le conseil des sages qui est l'instance
juridique, enfin le secrétariat exécutif formé d'un
secrétaire trésorier, d'un comptable et d'une caissière.
Dans chaque MC², un comité de crédit se charge de l'octroi
des crédits et le conseil des sages gère les conflits et les cas
de non-paiement.
Les activités quotidiennes sont gérées
par une équipe de trois personnes au moins. Ils doivent provenir de la
localité, être membres de la MC² et suivre une formation de
six mois auprès d'Afriland Bank, d'ADAF et d'une MC²
déjà opérationnelle.
L'évolution d'une mutuelle communautaire de croissance
est un processus de développement qui se fait en 5 phases :
Phase 1 : La sensibilisation populations rurales
Au cours de cette phase, les élites51(*) expliquent aux populations
rurales le rôle de l'épargne dans le processus de
développement et la nécessité de compter d'abord sur
elle-même avant tout support extérieur.
Phase 2 : La Mobilisation de l'épargne et des
dépôts
Phase 3 : L'Affectation des fonds mobilisés au
financement des activités économiques (individuelles)
créatrices des richesses
Phase 4 : La réalisation des projets
économiques communautaires par exemple :
L'agriculture, la transformation des produits agricoles,
l'amélioration de l'habitat
Phase 5 : Le développement des projets sociaux
communautaires grâce aux ressources générées dans
les phases 3 et 4 par exemple : La construction d'écoles,
l'ouverture des centres de santé, la création des routes, etc.
Evolution des statistiques du réseau des
MC²
|
Juin 1999
|
Juin 2000
|
Juin 2002
|
Nombre de MC²
|
25
|
35
|
43
|
Nombre de membre
|
16866
|
21638
|
31 352
|
Fonds propres (Capital) (en milliers €)
|
504532
|
710267
|
923 347
|
Épargnes mobilisées (en milliers €)
|
2 636 102
|
2 723 956
|
3 303 177
|
Dépôts en compte courant (en milliers €)
|
114 353
|
114 353
|
269 900
|
Total des fonds mobilisés (en milliers €)
|
3 254 987
|
3 582 819
|
4 496 414
|
Total crédits (en milliers €)
|
3 086 900
|
4 139 824
|
7 903 130
|
Source: Afriland First Bank
En 2005, le Cameroun comptait 61 mutuelles communautaires
de croissance et le réseau touchait 364.570 personnes. Le capital
mobilisé était de 2.671.510€, l'épargne
mobilisée de 12.900.750€ et le portefeuille de crédits
5.038.702€. N'ayant pas de statistiques récentes, nous pensons
cependant que ces chiffres ont évolué.
Dans la suite, nous présenterons les avantages et les
contraintes d'une MC², les services offerts par les mutuelles, les moyens
de financement, la procédure et le critère de sélection
pour l'octroi de crédit.
1.1.1 Forces et faiblesses
d'une MC²
Les mutuelles communautaires de croissance présentent
plusieurs atouts tels que : la bonne connaissance du milieu, la
proximité des clients, les capacités d'innovation, les taux de
remboursement élevés, les procédures simples, etc.
Généralement, les principales difficultés
que rencontrent les MC² sont : La faible gamme de services financiers
offerts, le manque de fonds, le niveau de formation des ressources humaines
déficient, le manque d'informations, etc.
1.1.2 Les finances d'une
MC²
Les ressources sont constituées des parts sociales, des
dépôts à vue ou à terme, des subventions, des
prêts obtenus auprès d'Afriland First Bank, et des
réserves. Ces ressources sont utilisées pour des prêts aux
membres ou mutualistes, et aussi des placements auprès d'Afriland. La
garantie des prêts doit être suffisante pour éliminer le
risque d'impayé et assurer une meilleure efficacité de la
mutuelle. Dans la mesure où des excédents ont été
réalisés au cours de l'exercice, l'assemblée
générale peut décider de l'attribution des ristournes ou
autres avantages au bénéfice des mutualistes. En plus, 50% des
excédents sont affectés à un fond d'intervention social,
et 25% aux actions de développement de la communauté tout
entière.
Exemple de projet social
financé
La MC² s'est installée au centre d'un village
d'à peine quatre maisons il y a cinq ans. Aujourd'hui, autour
de cette MC², on trouve près de quarante habitations, des petits
métiers, des boutiques, etc. Tous sont membres de la micro banque.
Celle-ci a permis la rénovation du dispensaire. A l'heure qu'il
est des gens d'autres communautés viennent s'y faire soigner. Les
habitants du village demandaient un collège d'enseignement secondaire
pour leurs enfants. L'Etat donna son accord mais ne le construisit pas. Si les
parents d'élèves avaient dû mobiliser leurs fonds propres,
ils auraient encore pu attendre des années. La MC² a permis le
préfinancement de la construction. Dès la
première année, les enfants ont pu bénéficier de
leur établissement scolaire. Après, avec leur contribution
annuelle, les parents ont remboursé l'argent utilisé.
|
Source : Justin Bomda, secrétaire
exécutif de l'ONG ADAF et du réseau des MC²
1.1.3 Quels sont les
services offerts par les MC² ?
Les MC² proposent à la fois des services
d'épargne, de crédit, de transferts d'argent national et
international et d'autres opérations bancaires. Elles répondent
aux besoins des populations défavorisées en offrant des produits
adaptés à leurs conditions avec des procédures
simplifiées. Nous trouvons par exemple : le compte d'épargne
ordinaire, le compte de dépôts associé, le compte flash
cash, etc.
Le compte d'épargne ordinaire est
accessible à tout membre de la mutuelle locale. Le montant moyen minimal
à y placer est de l'ordre de 5.000FCFA. L'épargne est
rémunérée entre 2,5 et 4% par an, soit moins que dans les
banques commerciales (5%). En effet chaque MC² définit les taux
d'intérêts qu'elle pratique.
Le compte de dépôt associé
est un compte courant destiné à recevoir des virements,
à encaisser des chèques. Il doit présenter en permanence
un solde minimum de 10.000FCFA. Grâce à l'affiliation avec
Afriland, les titulaires de ce compte peuvent réaliser des
opérations dans l'ensemble du Cameroun et même à
l'étranger.
Le compte flash cash est un certificat de
dépôt créé par Afriland. Un apport initial de
25.000FCFA est nécessaire. Le déposant reçoit alors des
chèques de voyage "flash cash".
L'accès au crédit, demande une épargne
préalable. Les taux d'intérêts moyens sont de 13%, donc
largement inférieurs à ceux du marché. Les crédits
sont généralement distribués à un coût annuel
variant de 10 à 15%. Les MC² considèrent en effet qu'il
n'est pas normal d'imposer les taux élevés aux démunis
dans une stratégie de lutte contre la pauvreté. Pour
maîtriser leurs coûts, elles privilégient l'action sur
d'autres variables comme la qualité du portefeuille, le volume des
dépôts et l'économie d'échelle. Le taux de
récupération des crédits affiché par les MC²
est de 97%.
Outre les services financiers classiques, un fonds de capital
risque(MITFUND) a été mis en place pour répondre à
des besoins en financement des micros entreprises. Il permet d'accorder des
prêts pour des périodes allant de 2 à 5 ans, en
combinaison avec des formations en gestion et en comptabilité. Un
accompagnement permanent des entreprises concernées est garanti. Ce
fonds permet également aux MC² d'accorder à leurs membres
des prêts à moyen et à long terme, ce qu'elles ne pouvaient
se permettre jusqu'à présent en raison de la nature "court terme"
de l'épargne mobilisée. Depuis son lancement en 2000, le MITFUND
a permis de soutenir près de 250 projets avec des participations de
840.000€.
Les crédits généralement accordés
sont les crédits sociaux (santé, mariages, enterrement,
funérailles), les crédits d'équipements de maison
(meubles, télévision), les crédits pour l'agriculture,
l'élevage, l'artisanat, les crédits aux petites et moyennes
entreprises, etc.
Répartition des crédits
accordés par secteurs d'activités
Secteurs
|
Nombre de crédits(en %du total)
|
Montant (en %du total)
|
Agriculture et élevage
|
52%
|
31%
|
commerce
|
22%
|
39%
|
Transformation et artisanat
|
5%
|
11%
|
social
|
9%
|
8%
|
Autres secteurs
|
12%
|
11%
|
Total
|
100%
|
100%
|
Source: Afriland First Bank
D'après le graphique, nous constatons que les
crédits les plus octroyés concernent l'agriculture,
l'élevage et le commerce ce qui peut se justifier par le fait que les
Mutuelles couvrent les besoins en financement des populations rurales, en
offrant les crédits aux activités les plus productrices.
La répartition par montant permet de juger du niveau
socio-économique des emprunteurs. La préoccupation de desservir
les moins favorisés s'est traduite par une décision des
présidents des MC² de veiller à maintenir à au moins
30% le nombre de crédits inférieurs à 500.000 FCFA
(762€). Dans les faits, cette option est largement respectée
puisque 64% des octrois sont inférieurs à 500.000 CFA et que 30%
varient de 300.000(457€) à 5.000.000 FCFA.
Exemple de projet financé
Avec 20.000 FCFA de crédit, une femme a pu sortir
de la pauvreté en bénéficiant d'une formation à la
production de savon. Adjaratou, 32 ans, dont le mari est sans travail, peut
dorénavant faire vivre sa famille grâce à sa fabrique de
bonbons traditionnels. Son crédit de 50.000 FCFA amorti sur
5 mois lui a permis d'acheter la matière première
nécessaire (sacs de sucre). Aujourd'hui elle fait des
bénéfices et peut contracter des crédits de
100.000 FCFA. Elle est dorénavant acquise au bien fondé de
l'école depuis qu'elle y a inscrit ses 2 enfants
aînés (16 et 14 ans) et capable aujourd'hui de faire valoir ses
droits de femme en fréquentant un centre de planning familial.
|
Source : mutuelle communautaire de croissance
1.1.4 Procédure et
critère de sélection pour l'octroi de crédit
Lors d'une demande de crédit, un entretien avec un
responsable local de la MC² est organisé ainsi qu'une visite chez
le membre (mutualiste). Suite à cela, un comité de crédit
décide de l'octroi du crédit ou non.
En général, cette procédure de
sélection est longue ; un nouveau membre doit respecter un temps
d'attente et d'observation variant de 6mois à 1 an.
Les coûts de transaction sont relativement
élevés, à la fois pour l'institution et pour le membre,
même si, dans certaines mutuelles, des comités de crédits
restreints sont mis en place pour répondre aux besoins urgents
jusqu'à un certain seuil de crédit fixé par le conseil
d'administration.
L'épargne préalable est obligatoire. En plus, un
ou deux autres mutualistes doivent donner leur aval. En matière de
garantie, l'information est capitale. Dans les MC², tout le monde se
connaît et peut attester de la moralité des autres. Un
crédit peut être octroyé simplement sur base de la
moralité. Cette méthode est parfois complétée par
des garanties matérielles (maison, plantation, etc.). Ces cautions
peuvent paraître exclusives, c'est pourquoi les MC² acceptent
également en gage des objets d'arts traditionnels, à forte valeur
symbolique, des engagements solidaires (familiales), un tissu transmis de
génération en génération, une peau de
panthère, etc. La micro banque reconnaît la valeur symbolique, ce
que ne peut faire la banque classique.
Lors de l'analyse de la demande, une grande attention est
portée à la destination des fonds, c'est elle qui
déterminera dans une large mesure la capacité de remboursement.
Les dossiers sont souvent rejetés pour des causes de moralité des
demandeurs.
Exemple d'une procédure de crédit de
la MC² de BANKA
Mme X voudrait obtenir un crédit de 3.500.000 FCFA,
allant du 26/07/2006 au 31/07/2007
Pour un crédit de 3.500.000 FCFA, Mme X doit :
- payer 10.000 FCFA pour l'étude du dossier
crédit
- augmenter sa part sociale de 10% du montant du prêt
(10%*3.500.000= 350.000 FCFA)
- payer des frais de déblocages de dossier qui
représentent 0,696% du montant du prêt (0,696%*3.500.000=
24360FCFA)
La garantie offerte par Mme X est un titre foncier qui sera
détenu dans un compte de la MC² de BANKA. Mme X présente
également une avaliste, Mme Y.
Le comité de crédit, après enquête
et étude de dossier décide d'octroyer le crédit. La
mutuelle, en collaboration avec Mme X détermine le meilleur
échelonnement des remboursements.
Tableau des remboursements
Le taux d'intérêt est de 16% par an soit 1,33%
par mois
Numéro
|
Date
|
Capital
|
intérêts
|
total
|
1
|
31/12/2006
|
|
560000
|
560000
|
2
|
31/01/2007
|
500000
|
|
500000
|
3
|
28/02/2007
|
500000
|
|
500000
|
4
|
31/03/2007
|
500000
|
|
500000
|
5
|
30/04/2007
|
500000
|
|
500000
|
6
|
31/05/2007
|
500000
|
|
500000
|
7
|
30/06/2007
|
500000
|
|
500000
|
8
|
31/07/2007
|
500000
|
|
500000
|
Total
|
|
3.500.000
|
|
4.060.000
|
Le total à rembourser par Mme X sera donc de 4.060.0000
FCFA avec 5 mois de différé avant le début du paiement. Ce
différé est négociable.
1.1.5 Qui peut adhérer à une
MC² ?
En nous basant sur les statuts de la MC² du village
Banka, nous constatons que les membres d'une MC² peuvent
être :
- Des personnes liées à la communauté par
naissance, mariage ou par affaire ;
- Des personnes ayant des besoins en services
financiers ;
- Des personnes désireuses d'améliorer leurs
situations sociales et économiques.
Pour y adhérer, il faut présenter une photocopie
de sa carte d'identité, payer les frais d'adhésion et d'ouverture
de compte d'un montant de 5000FCFA(8EUR), acheter un minimum de 10 parts
sociales d'une valeur totale de 10.000FCFA(16EUR), signer une
déclaration qui vise à respecter tous les engagements moraux et
financiers et à conserver secrètes les informations à
caractère confidentiel reçues par la mutuelle.
Tout adhérent ou mutualiste s'engage à :
participer à la constitution du fonds d'établissement de la
MC² ; approvisionner autant que possible son épargne,
participer activement aux activités de la mutuelle ; rembourser les
prêts contractés sous peine d'exclusion avec affichage de la
décision sur les portes des sièges de toutes les MC² et sa
publication dans les bulletins trimestriels de la communauté.
Chaque mutualiste a tous les avantages offerts par la
MC², notamment :
- Le droit de placer son épargne et d'autres
revenus ;
- Le droit d'obtenir des prêts et crédits
nécessaires pour le financement de ses activités ;
- Le droit de vote ;
- Le droit de bénéficier de toutes autres
prestations de services de la MC², y compris l'assistance offerte par
Afriland First Bank.
Plus souples et plus proches de leur cible qu'une banque, les
MC² ne sont pourtant pas ouvertes à tous. L'accessibilité
reste problématique pour les plus pauvres, c'est la raison pour laquelle
le projet crédit associatif de solidarité (PCAS) a
été lancé dans quelques MC². Ce projet a deux
objectifs :
- Premièrement, il permet aux plus
défavorisés d'adhérer à un groupe et payer des
frais d'adhésion collectifs. Ils peuvent ainsi bénéficier
de tous les services financiers de la MC² de leur village.
- Deuxièmement, via un « programme croissance
», les membres du groupe acquièrent progressivement leur
affiliation individuelle, en apportant par exemple 1500 FCFA ou 2000 FCFA
(environ 2€) par mois.
Après la présentation des mutuelles
communautaires de croissance, nous exposerons dans la suite les autres acteurs
de la synergie à savoir : Afriland First Bank et ADAF.
1.2 PRESENTATION D'AFRILAND
FIRST BANK
Comme nous l'avons mentionné dans la première
partie, Afriland First Bank est une banque commerciale, elle parraine le
réseau des MC² au Cameroun. En son sein, une équipe est
spécifiquement chargée des MC². Le rôle d'Afriland est
diversifié : formation bancaire des agents, avance de fonds pour le
développement d'une mutuelle, contrôle la gestion. Elle donne son
assistance technique au réseau MC² et offre tous ses produits et
services bancaires aux mutualistes des MC².
1.2.1 Forces et faiblesses
d'Afriland First Bank
Comme toutes les banques camerounaises, Afriland First Bank
connaît des difficultés parmi lesquelles :
- Les coûts de transaction élevés,
- La lourdeur des procédures,
- La mauvaise connaissance du marché,
- L'absence de garanties conventionnelles en milieu rural.
Malgré les difficultés que rencontrent les
banques, Afriland présente différents atouts comme :
- La grande variété des services financiers,
- Un personnel relativement qualifié et
spécialisé en techniques bancaires,
- Des normes de sécurité bien
élaborées,
- Des infrastructures et des systèmes bien
adaptés,
- Des possibilités plus importantes d'accès au
financement.
Différence entre une MC² et une agence
Afriland
MC²
|
AGENCE D'AFRILAND
|
Elle est dirigée par un secrétaire
trésorier
|
Elle est dirigée par un chef d'agence
|
Elle est autonome
|
Elle est une extension d'Afriland first Bank
|
Elle est la propriété des mutualistes
|
Elle est la propriété des actionnaires
|
Le processus de décision est démocratique
(un homme = un vote)
|
Processus de décision n'est pas démocratique
(en fonction des parts )
|
Elle est parrainée par Afriland first Bank
|
Elle appartient à Afriland
|
Elle a un conseil de sage
|
Elle n'a pas de conseil de sage
|
Par la suite, nous continuerons avec la présentation de
l'Organisation Non Gouvernementale ADAF. Nous montrerons les moyens qu'elle
utilise pour venir en aide aux mutuelles communautaires de croissance.
1.3 PRESENTATION DE
L'ORGANISATION NON GOUVERNEMENTAL ADAF
Appropriate Development For Africa Foundation (ADAF) est une
organisation non gouvernementale qui est spécialisée dans le
développement durable et la lutte contre la pauvreté. L'ONG
camerounaise ADAF a été déléguée par
Afriland First Bank afin d'apporter un appui institutionnel dans le domaine de
sensibilisation de la population et un suivi aux mutuelles communautaires de
croissance. ADAF assure la formation du personnel, la centralisation et le
traitement informatique des données comptables, l'amélioration
des procédures, et la recherche. ADAF recherche également des
partenaires nationaux et internationaux. Des partenaires internationaux comme
SOS FAIM, soutiennent financièrement les actions des MC². Par
exemple, en 2001 SOS Faim a apporté 15 millions de CFA ( 22867€)
pour le financement des microprojets.
ADAF a encouragé une collaboration entre les MC²
et la société africaine d'assurance et de réassurance
(SAAR). Le réseau des MC² a signé avec la compagnie SAAR
assurances deux types de contrats :
- La "globale de banque" couvre un certain nombre de risques
tels que l'incendie, le vol, les accidents du personnel, les transports de
fonds, les détournements.
- L'assurance "groupe emprunteurs" couvre les montants dus
(sauf les échéances non respectées) en cas de
décès ou d'invalidité pour tous les clients ayant 60 ans
au maximum au moment du crédit, pour un montant de 10 millions de CFA et
pour une durée inférieure à 3 ans.
Dans cette relation, les mutuelles communautaires de
croissance s'assurent contre les vols, les incendies, et des dommages divers.
Elles améliorent également leurs perspectives de
rentabilité en se protégeant mieux contre les risques
d'impayés. Parallèlement, les clients des MC² s'assurent
contre le décès et l'invalidité. Les membres des MC²
ont ainsi l'opportunité d'accéder à des services formels
d'assurance.
En plus des relations avec Afriland First Bank et ADAF et la
SAAR, les MC² ont des rapports avec les institutions informelles telles
que : les tontines.
La MC² est culturellement très proche de la
tontine et des autres formes de finance informelle avec lesquelles elle se
confond parfois. Elle réussit, mieux que les banques commerciales,
à s'approprier de l'épargne des tontines pour l'intégrer
au système formel. Des nombreuses MC² dont les promoteurs sont par
ailleurs des membres de tontine ont ainsi mis en place des systèmes de
bons au porteur permettant les cotisations directement aux guichets des micros
banques. En général, les tontines sont une cible des MC² qui
développent diverses stratégies pour les attirer, contrairement
aux banques qui s'y intéressent surtout pour les combattre.
Dans ce chapitre, nous avons présenté les
différents acteurs de l'alliance. Nous pouvons retenir que les mutuelles
communautaires de croissance sont des microbanques créées et
gérées par les membres d'une communauté dans le strict
respect de leurs valeurs socioculturelles. Ces mutuelles reçoivent
l'assistance technique d'une banque commerciale Afriland First Bank et l'appui
institutionnel de l'ONG de développement ADAF (Appropriate Development
for Africa Foundation). Elles proposent à la fois des services
d'épargne, de crédit, de transferts d'argent et d'autres
opérations bancaires. La majorité des crédits est
orientée vers des activités productives(agriculture,
élevage et commerce). Cependant, elles accordent également des
crédits sociaux (rentrée scolaire, rénovation de
l'habitat, etc.).
La garantie des prêts doit être suffisante pour
éliminer le risque d'impayé et assurer une meilleure
efficacité de la mutuelle.
Depuis 1992, ces mutuelles ne cessent de croître, faute
de statistique récente, nous n'avons pas les chiffres de 2007.
Nous avons montré que les MC² tout comme Afriland
First Bank ont une série de forces et de faiblesses. Dans le chapitre
suivant, nous présenterons les différents avantages et les
difficultés d'une telle alliance.
CHAPITRE II INTERETS
ET CONTRAINTES DU PARTENARIAT
Schéma récapitulatif de la synergie
ADAF : Développement des capacités
institutionnelles
·Etude de faisabilité des MC²
·Sensibilisation des élites internes et
externes
·Préparation des documents administratifs
·Formation des agents des MC²
·Promotion et assistance au développement du
réseau MC²
·Intermédiation avec les bailleurs de fonds
AFRILAND FIRST BANK ·Auditeur et banque
d'appui ·Refinancement des MC²
·Formation des agents MC² aux opérations
bancaires
·Sécurisation des liquidités des
MC²
·Transfert de fonds à l'échelle
nationale et internationale
MC²
Populations concernées
Petites et micro entreprise
·Avec leurs coutumes
·Propriétaires et gestionnaires
·Bénéficiaires des services
SAAR
En plus des liens institutionnels, le modèle des
MC² présente deux particularités importantes :
Il rassemble les populations rurales et urbaines issues d'une
même communauté. La MC² apparaît donc comme un forum
où les populations locales échangent et
réfléchissent sur les questions liées au
développement de la communauté.
Il fait le lien entre la tradition et la modernité,
en intégrant les coutumes locales dans la gestion de la micro banque.
Par exemple en donnant un rôle important au conseil des sages qui est
composé des autorités traditionnelles, des religieux et des
personnes connues pour leurs valeurs morales.
Dans la suite, nous exposerons d'abord les avantages qui
peuvent ressortir de cette alliance. Ensuite nous présenterons les
obstacles qui existent dans la construction d'une synergie entre le secteur de
la microfinance et le secteur bancaire.
2. INTERÊTS DE
L'ALLIANCE
En plus d'Afriland First Bank, et des mutuelles communautaires
de croissance, plusieurs catégories d'agents sociaux ont des avantages
dans la synergie.
2.1 INTERÊT DES
AGENTS SOCIAUX
Cinq catégories d'agents sociaux sont
particulièrement concernées par la synergie. Ce sont les
populations locales, les élites extérieures, les autorités
religieuses et traditionnelles, les sociétés de
développement et les Organisations Non Gouvernementales.
2.1.1 Les populations
locales
La synergie apporte aux populations locales les avantages
suivants :
Sécurisation de l'épargne ;
Accès à des produits de crédits
appropriés ;
Facilité de transaction financière avec la
ville ;
Création d'emplois ;
Contribution à l'organisation de la
production ;
La transformation et la commercialisation de la production
agricole ;
Transfert de technologie ;
Ouverture sur le reste du monde(transfert d'argent, un
bulletin d'information : "le Défi des
Pauvres", etc.)
Exemple du tableau de flux monétaires
annuels d'un agriculteur
en milliers de francs
|
Sans crédit
Entrés
|
Sans crédit
sorties
|
Avec crédit
Entrés
|
Avec crédit
Sorties
|
Solde initial
|
5
|
0
|
5
|
0
|
Agriculture
Engrais, etc.
|
690
|
455
|
840
|
530
|
Investissement
|
0
|
0
|
0
|
40
|
Consommation
|
|
240
|
|
250
|
Endettement
Principal
intérêts
|
0
|
0
|
100
|
100
20
|
Solde final
|
695
|
695
|
945
|
945
|
D'après ce tableau, nous constatons que grâce au
prêt de 100.000FCFA, l'agriculteur peut acheter plus d'engrais pour
l'agriculture. Le supplément de récolte qu'il a obtenu lui permet
d'améliorer la consommation familiale (nourriture, vêtement,
école, etc.) de 10.000FCFA et aussi de financer le renouvellement de la
plantation d'un montant de 40.000FCFA.
L'agriculteur sans le crédit n'aurait pas pu
améliorer sa consommation familiale. Il ne pouvait pas non plus
renouveler sa plantation.
Par la suite, nous montrerons les intérêts des
autres agents sociaux ( les élites extérieures, les
autorités traditionnelles et religieuses, les sociétés de
développement, les Organisations Non Gouvernementales.).
2.1.2 Les élites
extérieures
Grâce à la synergie, les élites
extérieures peuvent participer au développement de leur
communauté ( investissement dans le village), réaliser les
transferts de fonds vers les campagnes, et freiner l'exode rural.
2.1.3 Les autorités
religieuses
La mise en place d'une MC² est vue comme un instrument
pouvant participer à la lutte contre la pauvreté. Elle joue
également un rôle dans le regroupement de la population locale et
encourage des valeurs morales telles que : l'entraide, l'amour du
prochain, la solidarité, etc.
2.1.4 Les
sociétés de développement
La mise en relation permet aux sociétés de
développement52(*)
:
De baisser leurs coûts lorsque la gestion de la paie
est transférée à la MC²;
De sécuriser les mouvements des fonds;
De diminuer significativement le taux de créances
douteuses ;
D'augmenter la productivité des employés et
leurs niveaux de vie ;
D'améliorer l'image de leur société dans
la communauté.
2.1.5 Les Organisations Non
Gouvernementales
Les ONG comme ADAF améliorent leurs images sur le plan
international grâce aux résultats positifs obtenus sur le terrain
à travers les mutuelles communautaires de croissance. Par le biais des
MC², les ONG atteignent facilement les populations.
Après avoir montré les intérêts des
différents agents sociaux, nous présenterons les avantages
d'Afriland First Bank dans la promotion des Mutuelles communautaires de
croissance.
2.2 INTERÊTS
D'AFRILAND FIRST BANK DANS LA PROMOTION DES MC²
Les intérêts d'Afriland First Bank dans la
promotion des MC² peuvent être vus sur deux longueurs( court et long
terme).
· A court terme
Les MC² sont une source d'informations indispensables
permettant à Afriland First Bank d'améliorer son portefeuille.
Elles permettent également à Afriland de rehausser son image de
marque auprès des institutions nationales et internationales.
· A Long terme
La logique de fonctionnement des MC² déclenchera
le processus de développement du pays, ce qui entraînera aussi la
croissance d'Afriland.
Afriland vise donc dans un premier temps à
élargir son portefeuille de crédit auprès d'une
catégorie de population qui n'a pas accès à ses services
classiques pour des raisons telles que : l'éloignement
géographique et culturel, l'absence de garantie des emprunteurs, les
volumes d'activités économiques faibles. Dans un second temps, la
banque espère amener cette clientèle à accéder aux
normes et aux pratiques des services bancaires classiques.
Après avoir exposé les intérêts
d'Afriland First Bank, nous monterons les avantages des MC² dans cette
synergie.
2.3 INTERÊTS DES
MC²
Grâce à la synergie, les mutuelles communautaires
de croissance bénéficient : de la formation de leurs
personnels ; du contrôle et du suivi de leurs gestions ; de
l'accès au refinancement. L'alliance permet également aux
MC² d'offrir des crédits à un coût raisonnable ;
de placer leurs excédents d'épargne et de trésorerie
auprès d'Afriland First Bank qui en garantit la sécurisation et
la rémunération. Par le biais de l'alliance, les MC²
améliorent leur crédibilité au sein du secteur
financier.
Avec le soutien de l'ONG ADAF et d'AFRILAND, Les Mutuelles
communautaires deviennent des véritables instruments de
développement communautaires. L'exemple ci dessous qui montre comment
une association de vingt-quatre (24) femmes rurales est devenue une association
d'opératrices économiques dans le village de BANKA illustre ce
propos.
Exemple de développement communautaire
soutenu par la MC² de BANKA
Convaincue par le vieil adage bamiléké53(*)qui dit qu'une seule main ne
peut ficeler un colis, une association de femmes a adhéré en
janvier 2004 à la MC2 BANKA. Pour ce faire chaque membre a
apporté une somme de 521F soit un total de 12.504F. Ensuite, en cotisant
chacune 315F, l'association a ouvert un compte d'épargne. Pour
approvisionner leur compte d'épargne elles ont décidé de
placer 100F chacune chaque semaine (un total de 2.400F).
En juin 2004, elles ont sollicité un crédit de
200.000F d'une durée maximale d'un an, pour créer un champ de
cultures maraîchères (piments, tomates, gingembres,
maïs) très sollicitées sur le marché. Suite à
l'étude de leur projet, et une descente sur le terrain, une
enquête de moralité a été menée auprès
du chef du quartier et de leurs voisins. Un avis favorable a alors
été accordé à leur demande. Un technicien agricole
et un gestionnaire ont entretenu ce groupe pour mieux les former et leur donner
quelques notions de gestion.
Après cette formation, le crédit a
été octroyé à l'association. La mise en place des
cultures a été suivie de près par un ingénieur
agronome et un agent de la MC2 BANKA.
Grâce à la MC2 Banka qui a
établi un partenariat avec les mutualistes du secteur petit commerce,
les premières récoltes ont été facilement
écoulées. Cette première vente de récolte a
rapporté 420.000F. cette somme a été déposée
dans le compte de l'association et le crédit fût
remboursé. Le bénéfice dégagé de cette
première vente de récolte était de 220.000F.
En janvier 2005, l'association a demandé un second
crédit plus substantiel de 400.000F, et a augmenté sa part
sociale à 40.000F. Fin mai 2005, la deuxième récolte a eu
lieu et les cultures ont été écoulées, la vente a
rapporté 890.000F. Le bénéfice rapporté par la
deuxième vente est de 490.000F. l'association a donc
dégagé un bénéfice total de 710.000F au bout des
deux ventes. Notons que les cotisations hebdomadaires du groupe ont permis de
payer les intérêts de 8%. Les bénéfices de
l'association ont augmenté, si bien que les cotisations hebdomadaires
sont passées de 100F à 2000F soit un total de 48000F par
semaine.
L'association a même diversifié ses cultures, en
créant une bananeraie et un champ d'ananas. Chacune des 24 femmes est
devenue mutualiste et a son propre compte. Les besoins essentiels de chacune
d'elles sont résolus, leur mode de vie a changé. A ce jour elles
ont créé des emplois pour les jeunes et les filles mères
désoeuvrées. L'essor de ce groupe a influencé la
création de nombreux autres groupes d'activités chez les hommes
et chez les jeunes faisant la fierté du village BANKA.
|
Nous remarquons que grâce à la
MC2 de Banka, l'association s'est développée et
chacune des femmes a amélioré son niveau de vie. Cela n'aurait
pas été possible si la mutuelle ne leur offrait pas la
possibilité de payer des frais d'adhésion communautaire de
12.504FCFA, montant dont aucune d'elle ne pouvait disposer individuellement. La
réussite de ce groupe a permis la création d'emplois et le
développement de la communauté Banka.
Pour les autorités religieuses et traditionnelles,
l'essor de ce groupe de femme est un bon exemple d'union qui fait la force.
Comme le village se développe, les jeunes n'iront plus dans les villes,
l'exode rural va donc diminuer. Le résultat positif obtenu par la
MC² de Banka améliore la notoriété de l'ONG
ADAF, car ce sont ses membres( technicien agricole et gestionnaire) qui
formaient le groupe de femmes.
Concernant Afriland First Bank, le partenariat avec la
MC² de Banka lui permet de mieux remplir sa mission de financement du
monde rural et d'accroitre son image de marque.
Face à tous les intérêts que nous avons
présentés pour le développement de partenariats entre la
microfinance et le secteur bancaire, les contraintes restent très fortes
et de natures différentes.
Dans la suite, nous montrerons les différentes
contraintes rencontrées pour la mise en place d'une synergie entre le
secteur bancaire et celui de la microfinance.
2.4 CONTRAINTES AU
PARTENARIAT ENTRE LES IMF ET LES BANQUES54(*)
Les obstacles qui existent dans la réalisation de la
synergie entre les IMF et les banques sont : la fragilité des deux
types d'institutions financières, la difficulté d'adapter les
produits des banques aux besoins des IMF, les problèmes d'harmonisation
des outils de gestion, le coût élevé des services
financiers des banques, et enfin le rapport de force inégal.
Ici, nous essayerons de développer les
différentes contraintes.
2.4.1 La fragilité
des IMF et des banques
L'intérêt des banques pour les IMF est
conditionné par la solidité, le professionnalisme de ces
dernières et par leur capacité à toucher des
catégories de populations solvables. De plus, même si le secteur
de la microfinance s'est fortement développé, il n'en reste pas
moins un secteur particulièrement fragile. Peu d'IMF ont aujourd'hui
atteint une pleine viabilité financière, institutionnelle et
sociale. Dans les MC², nous notons par exemple, quelques cas de querelles
de leadership, l'informatisation lente du réseau du fait des coûts
élevés, et l'insuffisance des infrastructures de communication en
zone rurale. Nous remarquons également qu'une relation durable de
refinancement des MC² dépend des résultats de gestion, des
résultats financiers que les mutuelles communautaires de croissance
présentent régulièrement à Afriland First Bank.
Tous ces facteurs limitent la capacité des banques
à s'insérer dans le secteur de la microfinance et à y
développer les relations de confiance nécessaires au
développement de partenariats.
2.4.2 La difficulté
d'adapter les produits des banques aux besoins des IMF
Les IMF réussissent leur implantation en milieu rural,
car elles arrivent à répondre de manière fine aux besoins
des populations en adaptant leurs produits et leurs services aux contraintes
locales (montant de crédit, date d'octroi, échéancier de
remboursement, etc.). L'offre des banques obéit à d'autres
règles : standardisation des produits, centralisation des
décisions, etc. Il peut en résulter un décalage entre les
besoins de l'IMF et l'offre de la banque, pouvant aboutir à des
dysfonctionnements importants. Par exemple, le remboursement de crédit
à la banque peut correspondre avec une période où les
emprunteurs ont une très faible capacité de remboursement. La
capacité de négociation de l'IMF et sa crédibilité
auprès de la banque sont des éléments déterminants
pour lever ce type de contrainte.
Dans le cas de la synergie entre les Mutuelles communautaires
de croissance, Afriland et ADAF, nous n'avons pas rencontré ce
problème, car dans le conseil d'administration des MC² nous
remarquons la présence d'un agent d'Afriland qui conseille les autres
membres sur les décisions à prendre.
2.4.3 Problèmes
d'outils de gestions
Les performances des outils de gestion des IMF sont
très inégales. Les grands réseaux comme les mutuelles
communautaires de croissance bénéficient des systèmes de
gestion, de contrôle et d'audits professionnels. Mais, les petites IMF
souffrent d'un manque d'outils de gestion adaptés. La faiblesse des
instruments de gestion des IMF représente une limite pour le transfert
des méthodes et outils du secteur bancaire vers les IMF, et peut
également empêcher le dialogue et la construction de confiance
entre les deux secteurs.
2.4.5 Le coût du
service financier des banques
Le coût du crédit des IMF qui ont pour objectif
de se pérenniser résulte de la combinaison du coût des
ressources, du coût de transaction et du coût du risque. Il est en
général élevé et peut être un obstacle
important au développement du partenariat de refinancement. Face
à un refinancement bancaire coûteux, si d'autres
opportunités de ressources existent, l'IMF sera tentée de les
valoriser ou de les créer. Par exemple, les mutuelles communautaires de
croissance privilégient la capitalisation sur les élites internes
et externes qui apportent l'essentiel des ressources et leur savoir à
l'origine des innovations.
2.4.6 Un rapport de force
inégal
Le rapport de force reste inégal entre les deux types
d'institutions. Les banques ont une assise financière, institutionnelle,
culturelle que les IMF n'ont pas encore. La capacité de
négociation des IMF est limitée par : leur faible poids
sectoriel, le manque de formation et de pratique de leur personnel, et leur
absence de familiarité avec les standards bancaires.
L'inégalité du rapport de force se traduit de
multiples façons : faible gains des IMF dans la négociation sur
les taux d'intérêt des crédits, risques très
limités pris par la banque, priorité de la banque dans la
récupération des impayés, etc.
Pour éviter ce problème, les mutuelles
communautaires de croissance ne négocient par les conditions de
manière individuelle, mais c'est l'ensemble du réseau des
MC² qui intervient dans les discussions avec la banque d'appui Afriland
First Bank.
Après avoir exposé les différents
obstacles qui peuvent exister dans la construction d'une synergie entre les IMF
et les banques, nous essayerons de donner les moyens pour améliorer le
partenariat entre les deux secteurs.
2.5 QUELQUES MOYENS POUR
AMELIORER LE PARTENARIAT
Afin d'encourager le partenariat entre les institutions de
microfinance et les Banques, nous pensons que l'Etat doit :
· Renforcer la capacité de contrôle des
autorités de tutelle du secteur de la microfinance de manière
à rassurer les banques sur les informations financières produites
par les IMF.
· Mettre en place les méthodes telles que :
les cadres de concertation, les séminaires, les formations communes ou
croisées pour favoriser la connaissance des deux secteurs. Grâce
au dialogue, les complémentarités des deux secteurs et les
besoins des IMF pourront être identifiés. Il sera donc plus facile
de créer les produits et services financiers adéquats.
· Construire des mesures d'accompagnement plus
volontaristes comme c'est le cas entre Afriland et les mutuelles communautaires
de croissance. En effet, du côté d'Afriland, la participation et
la présence au conseil d'administration est un moyen intéressant
d'évaluer les résultats des mutuelles communautaires de
croissance que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de la
qualité des responsables. Du côté des MC², la banque
constituent une source de conseils et d'informations non négligeables.
· Soutenir tous les éléments qui
contribueront à améliorer la position de la microfinance dans le
rapport de force : autonomie, renforcement de la professionnalisation des IMF.
· Mettre en place des systèmes de
récompenses pour dynamiser le secteur de la microfinance.
Dans ce chapitre, nous avons exposé les
intérêts du partenariat entre Afriland First Bank, Les mutuelles
communautaires de croissance et l'ONG ADAF. Nous retiendrons que dans cette
alliance, en plus des avantages que bénéficient les MC² et
Afriland First Bank, différentes catégories d'agents sociaux sont
particulièrement touchées par la synergie. Ce sont les
populations locales, les élites extérieures, les autorités
religieuses et traditionnelles, les sociétés de
développement et les Organisations Non Gouvernementales.
À côté de tous les intérêts
qui ont été présentés pour le développement
de partenariats entre la microfinance et le secteur bancaire, nous avons
montré les différentes contraintes rencontrées pour la
mise en place d'un partenariat entre le secteur bancaire et celui de la
microfinance. Ensuite, nous avons essayé de donner les moyens que l'Etat
pourrait mettre en place pour améliorer le partenariat entre les deux
secteurs.
CONCLUSION
Dans cette partie, nous avons montré le partenariat
existant entre la MC², l'ONG ADAF et l'Afriland First Bank. Dans le
premier chapitre, nous avons d'abord présenté les
différents acteurs de l'alliance, nous retiendrons que les mutuelles
communautaires de croissance reçoivent l'assistance technique d'une
banque commerciale Afriland First Bank et l'appui institutionnel de l'ONG de
développement ADAF (Appropriate Development for Africa Foundation). Ces
mutuelles proposent à la fois des services d'épargne, de
crédit, de transferts d'argent et d'autres opérations bancaires.
Nous avons constaté que les MC² tout comme Afriland First Bank ont
une série de contraintes et d'atouts.
Dans le second chapitre, nous avons exposé les
intérêts du partenariat. En effet, dans cette alliance, les
populations locales, les élites extérieures, les autorités
religieuses(traditionnelles), et les sociétés de
développement bénéficient de plusieurs avantages. Ensuite,
nous avons montré les différentes contraintes rencontrées
pour la mise en place d'un partenariat entre le secteur bancaire et celui de la
microfinance. Nous avons également essayé de donner les moyens
que l'Etat pourrait mettre en place pour améliorer le partenariat entre
les deux secteurs.
Nous dirons que le partenariat avec les IMF est une
alternative crédible pour les banques. Les IMF prendront le relais des
institutions informelles qui assurent parfois de manière peu fiable un
rôle d'intermédiation de crédit. Cette stratégie
permettra d'offrir les services financiers formels à une grande partie
de la population. Mais la synergie présentera les atouts tant que les
relations entre les IMF et les banques resteront de type
« gagnant-gagnant ». En effet la banque doit avoir une
volonté d'oeuvrer au développement des secteurs
marginalisés du pays.
En somme, les banques et les institutions de microfinance sont
toutes deux complémentaires, elles doivent cesser de s'ignorer, mais au
contraire mettre en place des stratégies pour travailler ensemble.
CONCLUSION GENERALE
Nous avons présenté le système bancaire
camerounais et l'état des lieux de la microfinance au Cameroun. Notre
objectif était de choisir le mode d'intermédiation
financière adéquat entre le secteur bancaire et la microfinance
pour l'économie camerounaise. Pour ce faire, nous avons d'abord
analysé le secteur bancaire, ensuite celui de la microfinance. Nous
avons identifié les atouts et les problèmes de chaque secteur et
nous avons proposé des solutions pour une plus grande efficacité.
Mais nous avons été confrontés à certains
problèmes comme le manque de statistiques récentes.
Suite à notre analyse, nous remarquons que les banques
camerounaises ne jouent pas véritablement leur rôle d'acteur
financier car elles interviennent faiblement dans le financement des
activités. Nous notons un rôle fondamental de la finance
informelle qui reste l'instrument de développement le plus
utilisé, cependant elle présente des limites puisque les fonds
mobilisés ne permettent pas le financement d'activités
économiques importantes. Toutefois, nous nous demandons pourquoi le
gouvernement ne peut pas moderniser la finance informelle à grande
échelle, car il s'agit d'un exemple d'union qui fait la force, d'un
moyen d'unité national. À côté de la finance
informelle, la microfinance joue un rôle économique et social.
Elle apparaît comme l'instrument approprié pour résorber la
fracture sociale qui caractérise l'économie. Malgré cela,
elle ne peut pas totalement remplacer la banque.
Nous pensons qu'en fonction du secteur
sélectionné, l'accès au service financier ne sera efficace
que dans le cadre d'un environnement sain. Nous dirons que la banque et la
microfinance sont toutes deux nécessaires et indispensables au bon
déroulement de l'activité économique au Cameroun.
Toutefois, elles ne pourront jouer efficacement leur rôle d'acteurs
financiers que dans le cadre d'une étroite intégration des
objectifs et des moyens. C'est pourquoi nous avons exposé la synergie
entre les mutuelles communautaires de croissance, Afriland First Bank et ADAF.
Malgré le fait que la mise en place d'une alliance entre une banque et
une IMF présente quelques obstacles, plusieurs avantages ressortent de
cette association.
En définitive, il est impossible de choisir entre les
banques et les institutions de microfinance car les deux ont des
activités complémentaires. L'idéal serait d'encourager la
mise en place des stratégies pour que les deux secteurs travaillent
ensemble.
ANNEXES
Annexe I Situation du système bancaire
au 31 décembre 2005
Annexe II Exemple de statuts d'une
tontine
Annexe III Formulaire de reconnaissance de
dette
Annexe IV Déclaration de la politique
nationale de microfinance
Annexe V Dexia micro fund
Annexe VI Questionnaire soumis aux banques, IMF et
ONG camerounaises
Annexe I : Le système bancaire
camerounais au 31 mars 2005
Annexe II Exemple de statuts d'une
tontine
Annexe III Formulaire de reconnaissance
de dette
Annexe IV : Déclaration de la
politique nationale de microfinance
Annexe V Dexia microcredit Fund
GENERAL INFORMATION
|
Fund Name
|
Dexia Microcredit Fund
|
Inception year
|
1998
|
Legal status
|
SICAV-Part B
|
Country of incorporation :
|
Luxembourg
|
Fund objectives / Philosophy
|
Dexia Micro-Credit Fund represents a new class of assets that
combines a dimension of considerable social impact with an attractive
risk/return profile. Investors in the fund (retail banking customers, large
investors, funds of funds) are attuned to the concept of socially responsible
investment and cooperation between the North and South hemispheres. The first
commercial investment fund designed to refinance microfinance institutions
specialized in financial services to small companies in emerging
markets.
- Purely commercial - No concessionary lending -
Progressive involvement with MFIs - Long-term commitment - Win-Win
relation in partnership
|
CONTACT INFORMATION
|
Address :
|
32, Rue
Malatrex Genève 1201 Switzerland
|
Phone :
|
41 22 339 0890
|
Fax :
|
41 22 339 0891
|
Email :
|
info@blueorchard.ch
|
Website address :
|
www.blueorchard.ch
|
OTHER AFFILIATION
|
Organization/Company
|
|
Address
|
Comment
|
Contact Info
|
|
BlueOrchard Finance S.A. - Fund Manager
|
|
32, Rue Malatrex Geneva 1201 Switzerland
|
|
(P) 41 22 339 0890 (F) 41 22 339 0891 (E)
info@blueorchard.ch (W)
www.blueorchard.ch
|
|
|
FUND DESCRIPTION
|
Type of Fund
|
· Private Investor
· Public Investor
· SICAV: Société d'Investissement
à Capital Variable
|
Type of Instruments
|
· Loans and Debt Securities
· Guarantees
|
Eligible Partners
|
· Bank
· Non Bank financial institution
· Rural Bank
· Cooperative/Credit Union
· Non profit (NGO)
|
Region(s) of Investment
|
· World
|
Fund Assets
|
USD 161,837,903 ( as of 2007-02-06)
|
Fund Assets allocated to MF Investments
|
USD 107,994,790 ( as of 2007-02-06)
|
Fund Assets invested in or committed to MF Investments, but not
yet disbursed
|
n/a ( as of 2007-02-06)
|
Number of Active MF Investments
|
105 ( as of 2007-02-06)
|
New Funds allocated to MF Investments projected in the next 12
months
|
USD 20,000,000 ( as of 2007-02-06)
|
Countries with MF Investments
|
El Salvador, Equatorial Guinea, Eritrea, Estonia, Ethiopia,
Falkland Islands (Islas Malvinas), Faroe Islands, Fiji Islands, Finland,
France, French Guiana, French Polynesia, French Southern Territories, Gabon,
Gambia, The, Georgia, Germany, Ghana, Gibraltar, Greece, Greenland, Grenada,
Guadeloupe, Guam, Guatemala, Guinea, Guinea-Bissau, Guyana, Haiti, Heard and
McDonald Islands, Honduras, Hong Kong S.A.R., Hungary, Iceland, India,
Indonesia, Iran, Iraq, Ireland, Israel, Italy, Jamaica, Japan, Jordan,
Kazakhstan, Kenya, Kiribati, Korea, Korea, North, Kosovo, Kuwait, Kyrgyzstan,
Laos, Latvia, Lebanon, Lesotho, Liberia, Libya, Liechtenstein, Lithuania,
Luxembourg, Macau S.A.R.
|
Other countries / regions of interest
|
All
|
Annexe VI : Questionnaires soumis aux ONG,
Banques, et IMF
Questions concernant les ONG
1. Quels rôles jouez-vous dans le développement des
institutions de micro finance? (aides, conseils etc.)
2. Quels sont vos principaux objectifs ?
3. comment financez-vous ses institutions?
4. Quels types de risques rencontrez-vous ? Comment
faîtes vous face au risques?
5. quels types de projets financés vous?
6. visez-vous toutes les cibles (hommes, femmes,
PME etc.)
7. En Quoi ces institutions de micro finance sont -elles
attractives au ONG ?
8. Avez-vous recours à l'aide internationale afin de
financer ses institutions ?
(Citez-les)
9. Comment entrez-vous en contact avec ces institutions de micro
finance ? (Ce sont les IMF qui viennent vous voir ou vice versa).
10. Que pensez-vous d'une collaboration entre les IMF et les
banques commerciales ?
Question concernant les banques
1. Quel est le rôle de la banque ?
2. Quel est le rôle du banquier ?
3. Comment fonctionnent les banques au Cameroun ?
4. Quelles sont les différents instruments de
crédits qui existent au Cameroun ?
5. quelles sont les conditions d'octroi de
crédit ?
6 Quelles sont les types de comptes ?
7 quelles sont les conditions d'ouverture d'un compte bancaire au
Cameroun ?
7 Existe-t-il une loi sur la profession bancaire au
Cameroun ? Pouvez vous l'expliquer ?
8 Quelles sont les organes chargés de l'application de
cette loi ?
9 comment fonctionnent les opérations en espèces
(virement, retrait, etc.)
10 Quels types de cartes bancaires existent-ils au
Cameroun ?
11 Quels sont les avantages des cartes bancaires ?
12 Comment gérez-vous les crédits ?
13 Quelles sont les types de banques qui existent ?
14 Que pensez-vous des institutions de Micro finance au
Cameroun ?
15 Pouvez vous me parler de la cotation Sysco ?
Questions concernant les IMF
1. qu'est ce que la micro
finance ?
2. Connaissez-vous des institutions
de micro finance présentes au Cameroun ?
3. A partir de quelles années
ont-elles été créées ?
4. Pourquoi ont-elles été
créées ?
5. comment fonctionnent ses institutions
de Micro finance ?
6. Qui financent les institutions de
micro finance ?
7. Quelles sont les types de
crédit octroyés ?
8. comment font-elles face au risque ?
9. Quelles sont les conditions d'octroi
de crédit ?
10. Pensez-vous que la Micro finance est un vecteur de
développement pour le Cameroun ?
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et articles
1) BOYE S., HADJENBERG J., POURSAT C. (2006), «Le
guide de la microfinance», Paris, Editions d'organisations, P271
2) CREUSOT A. C. (2006), « L'état des lieux
de la microfinance au Cameroun », BIM, n°9, PP1-5
3) DE COSTER T.(2000), « L'équation
MC2 », Défis SUD, n°43, PP1-2
4) EZE EZE D. (2001), « La structure bancaire dans
le processus de financement de l'économie camerounaise »,
Afrique et développement, 26(3,4), PP1-26
5) LABIE M. (1999), La microfinance en
questions, limites et choix organisationnels, Bruxelles, Editions Luc
Pire
6) MEES M. (2001), « Les mutuelles communautaires de
croissances Cameroun », Zoom microfinance, n°6,
Luxembourg, PP1-8
7) MEES M. (2006), « Les mutuelles communautaires de
croissances Cameroun », Zoom microfinance, n°19,
Luxembourg, PP1-8
8) MBENA NGABA M.(2006), Gestion de la liquidité
bancaire: une application au Cameroun, Cahier de recherche de
l'université de Douala
9) TURUNC G. (1999) « développement du
secteur financier et croissance : le cas des pays émergents
méditerranéens », revue région et
développement, n°10, PP 99-120.
10) Wanda R. (2007), Risque comportements bancaires et
déterminants de la surliquidité, cahier de recherche du
CRECCI, Bordeaux IV, IAE Université Montesquieu.
Autres références
11) Communication présentée au XXème
journées ATM-CREDES Droit et Développent, Nancy 25-26-27 mai
2004.
12) HAMADOU O.B. (2006), l'expérience du
Cameroun : cas de la First Bank/MC2/MUFFA, présentation
13) Joseph A. (2004), quels moyens mettre en oeuvre pour
faciliter l'accès des entreprises au crédit bancaires : cas
du Cameroun, document de travail.
14) BEUKAM V., Analyse critique de la banque
assurance, mémoire de DESS en banque, monnaie et finance
internationale, Yaoundé, Université de Yaoundé II
15) Doligez F & Gentil D(2002), Le Financement de
l'agriculture, Paris, IRAM
16) Communication présentée au Forum
professionnel de microfinance, articulation entre le secteur bancaire et
microfinance, Cameroun, 16 mars 2005
17) MBOUBOUO NDAM (2004), Banque contre
microfinance : les enjeux de l'intermédiation dans la zone CEMAC,
mémoire de DESS en banque, monnaie et finance internationale,
Yaoundé, Institut des Relations Internationales du Cameroun.
18) MIROUZE S., GATCHUESI V. (2005), mémoire de master
professionnel économie sociale et solidaire, Lyon, Université
Lumière Lyon II
19) Séminaire sur le financement du
développement rural en Afrique, Addis Abeba, 02-06 décembre
2002
Site internet
19) Agence nationale pour l'emploi au mali, sommet mondial
du microcrédit à Halifax, (page consultée le
23/04/2007),
http://www.anpe-mali.org/news/sommet-mondial-du-micro-credit-a-halifax-canada
20) Banque des Etats de l'Afrique centrale,
Réglementation de la microfinance, (page consultée le
11/10/2006),
http://www.beac.int/cobac/Microfipre.htm
21)Banque des assurances solidaires dans le tiers monde,
soutien des activités d'épargne et de crédit,
page consultée le 20/02/2007,
http://www.cera.be/brs/fr/projects/Africa.htm
22) CHENDJOU L. (2003), Des banques pleines
d'argent, (page consulté le 16/10/2006),
http://www.wagne.net/messager/messager/2003/07/1531/finance.htm
23) Investir en zone Franc, le secteur bancaire
(Cameroun), (page consultée le 11/10/2006), http://
www.izf.net/IZF/EE/pro/cameroun/5020_bank.asp
24) Investir en zone Franc, les banques et les
établissements financiers, (page consultée le 20/04/2007),
http: //www.izf.net/
25) Portail de microfinance, Cameroun données
économiques, ( page consulté le 20/04/2007),
http://www.lamicrofinance.org/resource_centers/profilcameroun/
26) Portail microfinance, Qu'est ce que la
microfinance, (page consultée le 11/10/2006),
http://www.lamicrofinance.org/section/faq#1
27) Radio France internationale, Economie et
développement, (page consultée le 15/04/2007),
http://www.rfi.fr/actufr/articles/083/article_47458.asp
* 1 Communauté
économique et monétaire de l'Afrique Centrale
* 2 Exemple :
Turunç G. (1999) « développement du secteur financier
et croissance : le cas des pays émergents
méditerranéens », revue région et
développement, Bordeaux IV, PP 99-120, n°10.
* 3 Le portail de
microfinance, Cameroun données économiques, ( page
consulté le 20/04/2007),
http://www.lamicrofinance.org/resource_centers/profilcameroun/
* 4 HAMADOU O.B. (2006),
l'expérience du Cameroun : cas de la First Bank/MC2/MUFFA,
présentation
* 5 MADJI A, Point
sur la restructuration bancaire en Afrique Centrale, Etudes
publié par la COBAC, PP3-17
* 6 Les données de
1986-1989 sont des données moyennes
* 7 Franc CFA : est la
devise
officielle des six états membres de la communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale. Il fut
créé en
1945 par l'État
français, sous le nom de franc des Colonies françaises
d'Afrique. En
1958, il prit le nom de
franc de la Communauté française d'Afrique puis en 1960,
le nom de franc de la Communauté Financière
Africaine. Maintenant il s'agit du franc de la coopération
financière d'Afrique centrale. Son code ISO est XAF.
* 8 Avoirs extérieurs
bruts/ engagement à vue (doit être supérieures à
20%)
* 9 Le
fonctionnement du compte d'opérations a été
formalisé par des conventions entre les autorités
françaises et les représentants des banques centrales de la Zone
franc. Ils fonctionnent comme des comptes à vue ouverts auprès du
Trésor français, sont rémunérés et peuvent,
dans des circonstances exceptionnelles, devenir débiteurs. Toutefois,
pour éviter que ces comptes ne présentent durablement un
découvert, des mesures préventives sont prévues.
* 10 Créée en
1972, la Banque des Etats d'Afrique centrale couvre les six pays: Cameroun,
Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République
centrafricaine et Tchad - Institut d'Emission supranational qui couvre
l'ensemble de la sous-région
* 11 MBENA NGABA M.(2006),
Gestion de la liquidité bancaire: une application au Cameroun,
présentation, Université de Douala.
* 12 Banque des Etats de
l'Afrique centrale, situation du système bancaire de la CEMAC au 31
mars 2005, (page consultée le 11/10/2006), http:
//www.beac.int/cobac/sbcam310305.pdf
* 13 Investir en zone Franc,
le secteur bancaire (Cameroun), (page consultée le 11/10/2006),
http://
www.izf.net/IZF/EE/pro/cameroun/5020_bank.asp
* 14 Voir annexe I :
Situation des banques en 2005.
* 15 CHENDJOU L.
(2003), Des banques pleines d'argent, (page consulté le
16/10/2006),
http://www.wagne.net/messager/messager/2003/07/1531/finance.htm
* 16 Rober Wanda, docteur en
gestion, chargée de cours à l'université de Yaoundé
II(Cameroun)
* 17 Wanda R. (2007),
Risque comportements bancaires et déterminants de la
surliquidité, cahier de recherche du CRECCI, IAE Université
Montesquieu, Bordeaux IV
* 18 La définition
que nous adaptons ici est celle donnée par la COBAC.
* 19 Enquête par
questionnaire
* 20 Joseph A. (1994),
quels moyens mettre en oeuvre pour faciliter l'accès des entreprises
au crédit bancaires : cas du Cameroun, document de travail.
* 21 BOYE S., HADJENBERG J.,
POURSAT C. (2006), «Le guide de la microfinance», Paris,
Editions d'organisations, P271
Je me suis servie du schéma qui se trouvait dans le
livre et je l'ai refais différemment.
* 22 Mbouobouo Ndam (2004),
Banque contre microfinance : les enjeux de l'intermédiation
dans la zone CEMAC, mémoire de DESS en banque, monnaie et finance
internationale, Yaoundé, Institut des Relations Internationales du
Cameroun.
* 23 BOYE S., HADJENBERG J.,
POURSAT C. (2006), «Le guide de la microfinance», Paris,
Editions d'organisations, P50
* 24 Investir en zone franc,
les banques et les établissements financiers, (page
consultée le 20/04/2007), http://www.izf.net/
* 25 c'est la part du
capital détenu
* 26 Le capital risque est
une forme de financement qui consiste pour l'établissement financier
à injecter des fonds dans une affaire en difficulté dont elle
prend le contrôle. Lorsqu'elle aura redressé l'affaire, elle la
revendra en réalisant une plus-value.
* 27 Agence nationale pour
l'emploi au mali, sommet mondial du microcrédit à
Halifax, (page consultée le 23/04/2007),
http://www.anpe-mali.org/news/sommet-mondial-du-micro-credit-a-halifax-canada
* 28 BOYE S., HADJENBERG J.,
POURSAT C. (2006), «Le guide de la microfinance», Paris,
Editions d'organisations, P271
* 29EZE EZE D. (2001),
« La structure bancaire dans le processus de financement de
l'économie camerounaise », Afrique et
développement, 26(3,4), P23 (voir annexe)
* 30 LABIE M. (1999),
La microfinance en questions, limites et choix organisationnels,
Bruxelles, Editions Luc Pire, P23
* 31 Portail microfinance,
Qu'est ce que la microfinance, page consultée le 11/10/2006,
http://www.lamicrofinance.org/section/faq#1
* 32 Banque des Etats de
l'Afrique centrale, Réglementation de la microfinance, page
consultée le 11/10/2006, http://www.beac.int/cobac/Microfipre.htm
* 33 Portail microfinance,
Qu'est ce que la microfinance, page consultée le 11/10/2006,
http://www.lamicrofinance.org/section/faq#1
* 34 Mbouobouo Ndam (2004),
Banque contre microfinance : les enjeux de l'intermédiation
dans la zone CEMAC, mémoire de DESS en banque, monnaie et finance
internationale, Yaoundé, Institut des Relations Internationales du
Cameroun.
* 35Radio France
internationale, Economie et développement, (page
consultée le 15/04/2007),
http://www.rfi.fr/actufr/articles/083/article_47458.asp
* 36 Tontine : chacun
cotise une somme fixe pendant une réunion qui a lieu chaque semaine ou
chaque mois. Chacun reçoit à son tour, le total des cotisations
de la réunion. Le tour est déterminé de deux
façons selon les cas: par tirage au sort ou par mise aux
enchères.
* 37 CREUSOT A. C. (2006),
« L'état des lieux de la microfinance au Cameroun »,
BIM, n°9, PP1-5
* 38 Nous avons choisi de
mettre microfinance informelle, plutôt que finance informelle.
* 39 Voir annexe II :
Exemple de Statuts d'une tontine
* 40 Voir annexe III :
Exemple de reconnaissance de dettes
* 41 Creusot A. C.
(1999), « Finance informelle en milieu urbain au
Cameroun » BIM n°36, P3
* 42 Voir annexe IV :
déclaration de la politique nationale de microfinance
* 43 Les trois
réseaux les plus importants sont : les caisses villageoises
d'épargne et de crédit autogérées (CVECA), Cameroon
Cooperative Union League (CAMCCUL), et MC2 (mutuelle communautaire de
croissance).
* 44 CEMAC regroupe 6
pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la
Centrafrique et le Tchad.
* 45 DE COSTER T.(2000),
« L'équation MC2 », Défis SUD,
n°43, PP1-2
* 46 Banque des assurances
solidaires dans le tiers monde, soutien des activités d'épargne
et de crédit, page consultée le 20/02/2007,
http://www.cera.be/brs/fr/projects/Africa.htm
* 47 source :
BRS
* 48 Organisations publiques
ou privées dont l'objet est de soutenir le développement par le
biais de la mise à disposition de dons (subventions) ou de prêts
à taux inférieur à ceux du marché.
* 49 LABIE M.
(1999), « La microfinance en questions, limites et choix
organisationnels », Bruxelles, Editions Luc Pire,
P103
* 50 MEES M. (2001), les
mutuelles communautaires de croissances Cameroun, Zoom microfinance,
n°6, Luxembourg, PP1-8
* 51 Le terme élite
au Cameroun désigne des personnes originaires d'une communauté
rurale qui ont réussi en ville (hommes d'affaires, enseignant,
banquiers, etc.), ces élites apportent souvent une part importante des
ressources nécessaires dans le lancement de la mutuelle locale.
* 52 Ce sont des petites
entreprises
* 53 Tribu de l'Ouest
Cameroun
* 54 WAMPFLER B., BARON C.
(2002), le financement de l'agriculture familiale dans le contexte de
libéralisation, quelle contribution de la microfinance ?,
séminaire international, Dakar
|