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Université d'État
d'Haïti
(UEH)
Faculté d'Agronomie et de Médecine
Vétérinaire
(FAMV)
Département d'Économie et de
Développement Rural
(DEDR)
Analyse de la Rentabilité Financière des
Unités de Transformation de Maïs/Sorgho Installées dans
l'Arrondissement de Mirebalais
Mémoire
Présenté par Elie Mélech
DESIR
pour l'obtention du Titre
d'Ingénieur-Agronome
Option : Économie et Développement
Rural
Damien, Octobre 2008
Analyse de la Rentabilité Financière des
Unités de Transformation de Maïs/Sorgho Installées dans
l'Arrondissement de Mirebalais
Dédicace
Ce mémoire de fin d'études universitaires, fruit
de la faveur imméritée de Dieu, est dédié
principalement à mes parents Mme Josette Joachim Saintilus
DESIR et M. Lyrice DESIR, qui ont consenti
d'énormes sacrifices pour faire de moi ce que je suis aujourd'hui.
Ensuite, à mon frère aîné et ami, Max Obed
DESIR, à ma petite soeur Cherline
DESIR et à ma fiancée Willande
JOSEPH
Remerciements
Mes remerciements s'adressent :
o à Jéhovah, le Grand Dieu de
l'univers qui m'a donné de l'intelligence, de la santé et de la
sécurité nécessaires pour achever avec succès mes
cinq (5) années d'études universitaires ;
o à mon conseiller scientifique professeur
Lucko GASPARD pour son assistance dans la réalisation de ce
travail ;
o au professeur Nemours VINCENT qui m'a
aidé à bien orienter l'étude ;
o aux cadres du bureau technique de coordination du bas
plateau de CECI particulièrement Agronome Ducamel
DORZIN pour sa collaboration ;
o à mon ami Ingénieur-Agronome Jean
Bernard LEBELON pour ses précieux conseils;
o à mes camarades de la promotion (1999 - 2004)
particulièrement Maxim THELIAR, Maxène DESIR, Gaspard
CLERGER, Sylvain SAMA et Fred Jean-Marie AIMÉ pour leurs
conseils et encouragements;
o à toutes celles et à tous ceux qui, d'une
manière ou d'une autre, ont contribué à la réussite
de cette étude. Qu'ils trouvent dans ce travail l'expression de ma plus
haute considération et de ma plus profonde gratitude.
RÉSUMÉ
Les paysans de l'Arrondissement de Mirebalais, dans le
soucis de diminuer les dépenses d'énergie dues au
déplacement dans les villes pour avoir accès aux services de
transformation dans les unités de transformation privées, font la
demande auprès du projet national de développement participatif
(PRODEP) en vue de l'installation de moulins de transformation. Vu l'engouement
des gens à vouloir installer des moulins de transformation, beaucoup de
personnes se questionnent sur leur viabilité et sur leur capacité
à contribuer au développement des zones où ils sont
installés. Pour cela, on a décidé d'analyser le niveau de
rentabilité des unités de transformation et de voir si les deux
modes de gestion (privé et communautaire) donnent des
rentabilités différentes.
La réalisation de ce travail a exigé
l'adoption d'une méthodologie axée sur la collecte d'informations
en vue de calculer quatre indicateurs de rentabilité : Le flux net
de trésorerie actualisé (FNTA), le taux de rentabilité
interne (TRI), le ratio avantages/coûts (Rav/ct) et le taux de profit.
Une analyse sur une période de 7 ans nous permet d'accuser un FNTA de
763 103.97 gourdes pour les unités privées contre 28 819.46
gourdes pour celles gérées collectivement. En ce qui a trait au
taux de rentabilité interne, les unités privées ont un
taux égale à 89.92% et celles
gérées par les communautés 17.22%.
L'analyse des recettes et des coûts effectués sur une
période de sept ans nous a permis d'établir les ratios
avantages-coûts des différents types d'unités de
transformation. Ils sont de 1.70 et 1.81 pour respectivement les unités
privées et communautaires. L'activité de transformation au cours
de l'année 2007 nous montre que les entreprises privées
génèrent un profit moyen de 236 649.3 gourdes et un taux de
profit de 98.45 % alors que les communautaires ont un profit moyen de 88 143.86
gourdes et un taux de profit de 88.53%.
Quelqu'un pourrait, après simple observation, dire que
tel ou tel type d'entreprise serait plus rentable que l'autre. Mais
après une régression, comportant un point de rupture et une
variable dummy (Modèle ANOVA), réalisée sur deux
indicateurs (Le Rav/ct et le taux de profit), nous avons vu qu'il n'y a pas de
différences significatives entre les deux types d'unités de
transformation.
TABLE DES MATIERES
Dédicace
iii
Remerciements
iv
RÉSUMÉ
v
TABLE DES MATIERES
vi
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
ix
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1
1.1.- PROBLÉMATIQUE
2
1.2.- OBJECTIFS
4
1.2.1.- Objectif général
4
1.2.2.- Objectifs spécifiques
4
1.3.- HYPOTHÈSES
4
1.4.- CADRE THÉORIQUE
5
CHAPITRE II : REVUE DE
LITTERATURE
6
2.1.- Quid de la
rentabilité ?
6
2.1.1.- Rentabilité financière
6
2.1.2.- Les indicateurs de rentabilité
financière
6
2.1.3.- La valeur actuelle nette
7
2.1.4.- Le taux de rentabilité interne
7
2.1.5.- Le ratio avantage-coût
8
2.1.6.- Le taux de profit
8
2.2.- Les techniques de transformation de
céréales
9
2.3.- Brève description du projet
PRODEP
9
2.3.1.- Objectifs du PRODEP
9
2.3.2.- Les sous-projets communautaires
10
2.4.- Les travaux déjà
réalisés
11
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA
ZONE
12
3.1.- Localisation
géographique
12
3.2.- Climat
12
3.2.1.- Pluviométrie
12
3.2.2.- Température
13
3.3.- Topographie, Sols
13
3.4.- Hydrographie
14
3.5.- Environnement
socio-économique
14
3.5.1.- Démographie
14
3.5.2.- Organisations paysannes
15
3.5.3.- Marché
16
3.5.4.- Système de culture et
végétation
16
3.5.5.- Système d'élevage
17
3.5.6.- Infrastructures
17
3.5.6.1.- Infrastructures routières
17
3.5.6.2.- Électricité
18
3.5.6.3.- Infrastructures agricoles
18
CHAPITRE IV :
MÉTHODOLOGIE
19
4.1.- Revue bibliographique
19
4.2.- Collecte des informations sur le
terrain
19
4.2.1.- Enquête exploratoire
19
4.2.2.- Echantillonnage
19
4.2.3.- Enquête formelle
20
4.3.- Dépouillement
21
4.4.- Analyse des
données
21
4.4.1.- Procédés de calcul
21
4.5.- Limite de la
méthodologie
24
CHAPITRE V : RESULTATS, ANALYSE ET
DISCUSSIONS
25
5.1.- Positionnement des unités de
transformation
25
5.2.- Etat des bâtiments
25
5.3.- L'activité de
transformation
26
5.3.1.- Etat des recettes
26
5.3.2.- Répartition des coûts
27
5.3.3.- Rendement de la transformation
30
5.4.- Evaluation de la rentabilité
financière des unités de transformation
30
5.4.1.- Le flux net de trésorerie
actualisé (FNTA)
31
5.4.2.- Le taux de rentabilité interne des
deux types unités
33
5.4.3.- Le ratio avantages-coûts des
unités de transformation
33
5.4.4.- Le profit moyen annuel et le taux de profit
des unités de transformation
35
5.5.- Vérification
d'hypothèses
36
5.5.1.- Test sur le ratio avantages/coûts
36
5.5.2.- Test sur les taux de profit annuel
36
5.6.- Discussions
37
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
38
6.1.- Conclusion
38
6.2.- Recommandations
39
BIBLIOGRAPHIE
40
WEBOGRAPHIE
42
ANNEXES
43
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.- Présentation de l'Arrondissement de
Mirebalais
Tableau 2.- Valeurs des précipitations moyennes mensuelles
de Mirebalais en mm.
Tableau 3.- Répartition annuelle de la
température
Tableau 4.- Répartition de la population de
l'Arrondissement de Mirebalais
Tableau 5.- Organisations Communautaires de Base (OCB) inscrites
au PRODEP
Tableau 6.- Répartition des marchés au niveau de
l'arrondissement
Tableau 7.- Répartition de la population et de
l'échantillon par type
Tableau 8.- Positionnement des unités de transformation
Tableau 9.- Dépenses effectuées pour la mise en
place des bâtiments d'installation
Tableau 10.- Recettes réalisées à
différentes périodes de l'année 2007
Tableau 11.- Charges annuelles moyennes d'exploitation et
dispersion
Tableau 12.- Pourcentage des coûts par rapport aux
coûts fixes/variables et du coût total
Tableau 13.- Les produits issus de la transformation
Tableau 14.- Le flux net de trésorerie actualisé
des deux types d'unités de transformation
Tableau 15.- Le taux de rentabilité interne des
unités de transformation
Tableau 16.- Les ratios avantages- coûts actualisés
des unités de transformation
Tableau 17.- Le profit annuel moyen, le taux de profit moyen des
unités de transformation et leurs dispersions
Tableau 18 : Résultat du test de comparaison des
ratios avantages/coûts
Tableau 19 : Résultat du test de comparaison des
taux de profit moyen annuel
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
BM : Banque Mondiale.
BTC : Bureau Technique de Coordination.
CDD : Community Driven Development
CECI : Centre d'Etude et Coopération
Internationale
COPRODEP : Conseil de Projet pour le Développement
Participatif.
DGI : Direction Générale des Impôts.
FNTA : Flux net de trésorerie actualisé
GOH : Gouvernement Haïtien.
IHSI : Institut Haïtien de Statistiques et
d'Informatique
MARNDR : Ministère de l'Agriculture des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
MDOD : Maître d'Ouvrage
Délégué.
MPCE : Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe
OCB : Organisation Communautaire de Base.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
PMA : Pays Moins Avancés
UT : Unité de Transformation
CHAPITRE I :
INTRODUCTION
Au cours des 20 dernières années, Haïti a
connu de profondes mutations affectant tous les secteurs importants de la vie
nationale. Cette longue crise multidimensionnelle a vu Haïti se faire
dépasser rapidement et largement par la plupart des petites
économies de l'Amérique latine et de la Caraïbe si bien
qu'elle est, aujourd'hui, la seule de l'hémisphère occidental
à faire partie du groupe des PMA. En même temps, un processus de
paupérisation massive s'est progressivement imposé comme une
tendance forte et lourde alimentée en premier lieu par le déclin
économique affectant tous les sous-secteurs économiques
antérieurement en croissance (MPCE, 2008). Ainsi, l'agriculture
haïtienne, malgré sa contribution à l'économie
nationale, ne parvient pas à subvenir aux besoins alimentaires de la
population.
De ce fait, l'agro-industrie doit occuper une place de choix
en Haïti comme dans toute stratégie de développement
agricole. Car l'aspect transformation revêt une importance capitale en
termes d'augmentation de la valeur ajoutée des marchandises agricoles et
d'amélioration des revenus des entrepreneurs.
Plusieurs études ont été
déjà réalisées en Haïti dans le secteur
agro-industrie en vue de son développement. Mais, il y a un aspect qu'on
a souvent négligé : il s'agit de l'activité au niveau
des moulins de transformation de céréales. On constate que,
depuis quelques temps la quantité de moulins faisant partie de cette
activité ne fait que d'augmenter au niveau du bas plateau central. Cette
étude propose de faire une analyse de la rentabilité
financière des unités de transformation de maïs et sorgho au
niveau de l'Arrondissement de Mirebalais
1.1.-
PROBLÉMATIQUE
Haïti est le pays le plus pauvre de
l'hémisphère occidental et son agriculture reflète cette
pauvreté. Les infrastructures de base dans le milieu rural sont rares ou
quasi inexistantes, ce qui tend à renforcer l'exclusion de ces
habitants. Ces derniers ont comme activité principale le travail de la
terre, l'agriculture. Ce secteur représente la base de
l'évolution socio-économique des zones rurales. En effet, les
paysans misent sur les récoltes pour subvenir aux besoins primaires de
leur famille ainsi qu'à d'autres services vitaux: soins de santé,
éducation des enfants, etc.
Présentement, considérant les profonds
changements qui se manifestent au niveau de l'environnement, les nouvelles
conjonctures de la réalité de la vie paysanne, l'activité
agricole n'est plus en mesure de subvenir aux besoins des familles, surtout que
cette activité périclite en raison de graves contraintes d'ordre
environnemental et financier.
L'arrondissement de Mirebalais n'échappe pas aux
conditions décrites plus haut. En effet, le maïs et le sorgho sont
deux cultures majeures de la zone. Depuis des temps, les paysans ont eu recours
à des méthodes traditionnelles pour transformer les produits
récoltés à des fins de consommation. Des moulins à
bras ou des pilons taillés dans des troncs d'arbres sont utilisés
à cet effet. Ainsi, des unités de transformation traditionnelles
ont vu le jour. Dans le but d'améliorer le service de transformation,
plusieurs personnalités ont installé des moulins à moteur
dans la zone, d'où la naissance des entreprises privées de
transformation de maïs et sorgho. Mais c'était insuffisant, car
elles se trouvaient souvent trop loin des zones de production. Les paysans sont
obligés de marcher plusieurs kilomètres pour avoir accès
aux services de transformation de leurs grains. Pendant les périodes de
pluies, il devient presque impossible d'effectuer ces activités vu
l'état des routes. De plus, on constate la disparition de certaines
unités due au manque d'entretien et aux difficultés de se
procurer des pièces de rechange. Quoique d'autres se soient
établies dans la zone, ceux qui fonctionnent font face à de
sérieuses difficultés de fonctionnement.
Afin de remédier à cette carence, beaucoup
d'organisations communautaires de base (OCB) ont fait des demandes
auprès du Projet National de Développement Communautaire
Participatif (PRODEP), lequel projet qu'on a implanté dans la zone en
juillet 2005, pour l'installation d'unités de transformation. Le but
principal du PRODEP est de soutenir et d'aider à l'acquisition de
matériel de transformation, à l'amélioration des
infrastructures économiques et sociales ainsi qu'à
l'amélioration de la gouvernance et du capital social des
communautés (Banque Mondiale, 2006). Donc, il doit permettre aux
collectivités et aux communautés d'intervenir dans la gestion des
projets. Il s'agit d'autonomiser les groupes communautaires en leur permettant
de contrôler les décisions et les ressources qui touchent leur
vie.
Mais les sous-projets financés par le PRODEP sont de
moins d'un an soit de 3 à 6 mois. Ces cycles s'avèrent trop
courts pour permettre le renforcement des capacités des
communautés prévu par les projets « Community Driven
Development », CDD (Développement Conduit par les
Communautés) de la Banque Mondiale (Banque Mondiale, 2006). Le
renforcement des capacités est un processus qui prend du temps alors que
ces interventions n'ont pas été conçues pour fournir un
soutien sur le long terme. Les approches CDD de la Banque ont souffert d'un
manque de continuité dans la pratique et d'un manque de maintien
concernant les services après la réalisation des projets.
Considérant que le principal facteur pris en compte
lors de l'installation de ces moulins est de diminuer la distance parcourue par
les paysans pour avoir accès au service de transformation1(*), aucune étude de base n'a
été vraiment réalisée sur la quantité de
matières premières disponibles dans une zone donnée
destinant à desservir les unités de transformation. Ceci revient
à dire qu'une estimation du niveau de production de
céréales d'une zone donnée n'a pas à priori
été faite. Comment donc déterminer l'adéquation
entre volume de production et dimensions des unités de
transformation ? De plus, plusieurs projets de développement
(tel : le PRODEP et le PICV II) financent aussi des sous-projets
d'irrigation de telle sorte que plusieurs petits périmètres
irrigués voient le jour au niveau de certaines communes et que
d'autres sont actuellement en construction. Ceci en principe devrait avoir un
effet considérable surtout pour les agriculteurs producteurs de sorgho
car les terres emblavées en sorgho pendant la saison pluvieuse ne
seront pas encore prêtes en fin d'année pour les cultures
maraîchères.
Beaucoup sont ceux qui se questionnent sur la
viabilité des unités de transformations gérées par
les communautés et sur leurs capacités à contribuer au
développement des zones où elles sont installées. Ce
questionnement nous amène alors à profiler
l'intérêt pour la problématique de notre travail. Il
incombe dès lors à essayer de répondre à ces
questions : Les unités de transformation sont-elles rentables
financièrement? Existe-t-il de différence de rentabilité
entre les unités privées et celles gérées
collectivement ? Cette étude permettra de répondre
tentativement à ces questions tout en mettant à la disposition
de tous les intervenants dans la zone une série de données
fiables.
1.2.- OBJECTIFS
1.2.1.- Objectif
général
Analyser et comparer les rentabilités
financières des unités de transformation de maïs / sorgho
installées dans l'arrondissement de Mirebalais.
1.2.2.- Objectifs
spécifiques
Ø Calculer la rentabilité financière des
unités de transformation gérées collectivement
Ø Calculer la rentabilité financière des
unités de transformation appartenant au secteur privé.
Ø Comparer la rentabilité des unités de
transformation gérées collectivement versus celles du domaine
privé.
1.3.- HYPOTHÈSES
Les hypothèses suivantes ont été
formulées:
1. Les unités de transformations ne sont pas
financièrement rentables.
2. Les entreprises privées ont un niveau de
rentabilité supérieur à celles gérées
collectivement.
1.4.- CADRE
THÉORIQUE
La théorie utilisée est celle de l'entrepreneur
de J. Schumpeter selon laquelle l'entrepreneur joue un rôle central dans
le système capitaliste. Il est animé de motivations individuelles
de réussite. Le profit rémunère la capacité
innovatrice de l'entreprise, c'est-à-dire sa manière d'effectuer
des combinaisons économiques.
CHAPITRE II : REVUE DE
LITTERATURE
2.1.- Quid de la
rentabilité ?
La rentabilité est la possibilité d'obtenir d'un
placement de capital, un rendement financier, un avantage économique ou
un bien collectif (LAKEHAL, 2000). Selon DUFUMIER (1996) la rentabilité
d'une activité ne revêt pas nécessairement la même
signification pour les différentes catégories d'agents
économiques selon la rareté des ressources dont elles disposent
et les rapports de production et d'échange dans le cadre desquelles
elles opèrent. On distingue généralement la
rentabilité financière calculée en terme monétaire
et la rentabilité économique évaluée plutôt
en avantage collectif.2(*)
2.1.1.- Rentabilité
financière
On l'appelle aussi le profit net. C'est l'épargne nette
plus le profit distribué et les allègements des dettes obtenues
par évolution de l'inflation (LAKEHAL, 2000). Elle permet
d'évaluer l'efficacité, ou plutôt l'utilisation rationnelle
de ressources limitées. Concrètement, il y a trois façons
de constater la rentabilité d'une opération:
· Par l'analyse des écarts
· Comparaison avec d'autres activités ou actions
· Comparaison entre différentes phases
(comparaison de temps).
Très simplifiée, notamment en
comptabilité, la rentabilité est le rapport entre les coûts
que l'on peut quantifier et les performances du chiffre d'affaires
(comptabilité). On qualifie ainsi une mesure de "rentable" quand le
chiffre d'affaires obtenu au cours d'une période de temps donnée,
apparaît plus grand que les coûts qui l'ont suscité3(*).
2.1.2.- Les indicateurs de
rentabilité financière
Voici quelques indicateurs permettant de calculer la
rentabilité : Le flux net de trésorerie actualisé ou
la valeur actuelle nette, le ratio avantage-coût, le taux de
rentabilité interne, le taux de profit, la capacité
d'autofinancement, le taux d'enrichissement relatif et l'indice de
rentabilité.4(*)
2.1.3.- La valeur actuelle
nette
Cet indicateur de gestion financière est calculé
de deux manières. Pour certains auteurs, c'est la somme des flux
monétaires actualisés, obtenue après investissement. Pour
d'autres, la justification du qualificatif « nette »
contraint à la comparaison des cash flows actualisés de
l'entreprise et de l'investissement qui les a générés.
La valeur actuelle nette mesure à partir d'informations
comptables si l'investissement peut réaliser les objectifs attendus des
apporteurs de capitaux. Une VAN positive indique que l'investissement peut
être entrepris. ; mais si elle devient négative, il faudra
attendre ou s'abstenir.5(*)
2.1.4.- Le taux de
rentabilité interne
Le taux de rentabilité interne (TRI ou TIR) est un taux
d'
actualisation qui
annule la
valeur actuelle
nette d'une chronique de flux financiers (en général relatifs
à un projet avec un investissement initial suivi de
flux de
trésorerie positifs)6(*).
Le TRI est un outil de décision à l'
investissement. Un
projet d'investissement ne sera généralement retenu que si son
TRI prévisible est suffisamment supérieur au taux
bancaire, pour tenir compte
notamment de la
prime de risque
propre au type de projet. En effet, mathématiquement, si le TRI est
supérieur au taux d'actualisation du capital, la
valeur actuelle
nette du projet est positive (c'est-à-dire que le projet est
rentable).
Les avantages de cette méthode sont qu'elle a rapport
aux flux monétaires et qu'elle tient compte de la valeur temporelle de
l'argent; toutefois, son application est plutôt complexe et fastidieuse.
En outre, cette méthode renferme une hypothèse sur le taux de
réinvestissement qui peut inciter à faire de mauvais choix
d'investissement, comme expliqué ci-dessous.
Le TRI est souvent reconnu comme un critère de
sélection économique entre projets : si on doit choisir
entre plusieurs projets, définis par des investissements et des cash
flows connus dans le temps, on pense souvent que l'on doit choisir le projet
qui a le TRI le plus élevé. Cependant, ceci n'est pas vraiment
justifié, et peut être quelques fois faux. Retenons que la
VAN est le
critère de référence pour comparer des projets, et que le
TRI n'est pas un critère pertinent de choix de projet ; il permet
juste de savoir si les projets sont rentables (comparaison entre le TRI de
chaque projet et du taux d'actualisation du capital). L'utilisation du TRI peut
influencer de façon négative le choix des investissements,
puisque cela suppose implicitement que le montant des rentrées nettes de
fonds sur toute la durée du projet puisse être réinvesti
à ce même taux de rendement interne. L'avantage du TRI est qu'il
s'agit d'un indicateur intrinsèque d'un projet, au contraire de la VAN
dont le calcul dépend d'un taux d'actualisation.
2.1.5.- Le ratio
avantage-coût
L'analyse avantages-coûts permet de comparer les
avantages tangibles et intangibles ainsi que les coûts directs et
indirects d'un projet. Ce type d'analyse peut aider à justifier le
maintien du financement de certaines initiatives de même que la
réutilisation possible, dans d'autres contextes, des mécanismes
sur lesquels se fondent ces dernières7(*).
2.1.6.- Le taux de
profit
Dans la doctrine marxiste, le taux de profit est le rapport,
en pourcentage, de la plus-value extorquée aux travailleurs et de la
somme des capitaux fixes et variables avancée par l'entrepreneur. Mais
dans le langage économique courant, c'est le rapport, en pourcentage, du
bénéfice (profit) obtenu par une opération commerciale ou
durant un exercice comptable et l'investissement (les capitaux) qui a permis de
le réaliser (LAKEHAL, 2000).
2.2.- Les techniques de
transformation de céréales
Il existe plusieurs méthodes de transformation de
grains (PARMENTIER, 1989) :
ü La technologie traditionnelle et
semi-traditionnelle : elle est aussi appelée technique discontinue,
dans laquelle les deux opérations (le concassage et la mouture) sont
effectuées en deux temps différents ; ces deux
opérations peuvent être soient manuelle (utilisation du pilon et
du mortier en bois), soit mécanique (technique semi-traditionnelle).
Dans tous les cas, les grains dépelliculés et
dégermés sont séparés de la pellicule et du germe
par vannage manuel.
ü La mouture mécanique directe et totale où
le grain sec est broyé en entier dans un moulin sans élimination
des pellicules.
ü La technologie industrielle dans laquelle les
opérations de concassage, vannage et mouture se font
mécaniquement et en continu.
Il faut signaler qu'il existe des moulins à marteaux
avec ou sans cyclone, des moulins à disques, des moulins abrasifs. Le
marché haïtien offre deux types, marteaux et disques (VINCENT,
2004). Les unités de transformation faisant partie de cette
étude, sont de la mouture mécanique. Elles utilisent pour la
plupart des moulins à disques.
2.3.- Brève
description du projet PRODEP
Le Projet National de Développement Participatif
(PRODEP) est un projet de l'Etat haïtien financé par la Banque
mondiale dans le but d'appuyer les objectifs de la réduction de la
pauvreté, de la création d'emplois et du renforcement de la
cohésion sociale (Bureau PL-480 du MPCE, 2005).
2.3.1.- Objectifs du
PRODEP
Les objectifs du projet sont :
a) Financer des investissements à petite échelle
proposés, mis en oeuvre et gérés par les organismes
communautaires de la communauté en vue de renforcer l'accès aux
infrastructures sociales et économiques de base et de promouvoir des
activités génératrices de revenus ;
b) Renforcer la cohésion sociale et constituer le
capital social des communautés locales afin qu'elles s'organisent
collectivement pour mieux répondre à leurs propres besoins ;
c) Améliorer la gouvernance locale par le besoin d'une
plus grande participation citoyenne et de la transparence des processus
décisionnelles à prendre par la création et le
renforcement des associations communautaires et des conseils de projets de
développement ;
d) Favoriser la prise en charge d'une intégration plus
étroite des programmes et des projets de développement pour la
réduction de la pauvreté aux niveaux central et local.
2.3.2.- Les sous-projets
communautaires
Les fonds destinés à la gestion et au soutien
des sous-projets communautaires financent, à hauteur de 17,500 dollars
USD, des sous-projets productifs ou sociaux identifiés par ces groupes
(OCB) et plus tard priorisés par les Conseils de Projets de
Développement Participatif(COPRODEP) comme des investissements qui
améliorent leur bien-être.
Ces sous-projets concernent les domaines suivants :
1) Productif (Par exemple production agricole irrigué,
transformation des produits agricoles, cassaverie, moulin pour
céréales, etc.)
2) Infrastructure (par exemple pistes rurales, eau potable et
gestion de ressources naturelles).
3) Social (par exemple assainissement, éducation,
santé.)
Depuis son installation, le bureau technique de coordination
du Bas Plateau Central a réalisé :
- 33 sous-projets productifs parmi lesquels 15 moulins pour
céréales
- 39 sous-projets d'infrastructure et
- 12 sous-projets sociaux.
2.4.- Les travaux
déjà réalisés
Jusqu'à présent, on n'effectue pas encore
d'étude sur l'industrie de transformation de maïs et sorgho dans la
zone. Mais d'autres études sur l'industrie de transformation et dans
d'autres zones du pays ont été déjà
réalisées. Comme c'est le cas de :
Ø DORISCA (2007) qui a analysé les performances
financières de la production de rapadou dans la commune de Thomonde en
utilisant comme indicateur : l'Indice de rentabilité, le taux
d'enrichissement relatif et la valeur actuelle nette et
Ø MATHIEU (2007), pour sa part, qui a
étudié les rentabilités et performances financières
des installations de transformation de canne-à-sucre dans la commune de
Milot. Il a utilisé 4 indicateurs de rentabilité : Le flux
net de trésorerie actualisé, le taux de rentabilité
interne, le ratio avantages/coûts et le taux de profit.
Dans les deux études, ils ont utilisé une
analyse de variance et un test t student pour faire la comparaison des
rentabilités obtenues.
Ce travail utilise les mêmes indicateurs de
rentabilité que celui de MATHIEU mais il diffère de ce dernier en
ce sens que MATHIEU a utilisé le choix technologique comme
critère de différenciation des ateliers tandis que ce travail
utilise le mode de gestion. De plus pour tester l'hypothèse de
départ, on utilise un Modèle ANOVA c'est-à-dire une
régression comportant un point de rupture avec une variable dummy.
CHAPITRE III : PRESENTATION
DE LA ZONE
3.1.- Localisation
géographique
Mirebalais est l'un des deux arrondissements du bas plateau
central. Il est borné au nord par les communes de Hinche, Maïssade
et Thomonde, au Sud par le département de l'ouest, à l'Est par
l'arrondissement de Lascahobas et à l'Ouest par le département de
l'Artibonite. Il compte trois communes présenté comme suit dans
le tableau 1
Tableau 1.- Présentation de l'Arrondissement
de Mirebalais
Arrondissement
|
Mirebalais
|
Communes
|
Mirebalais
|
Saut-d'Eau
|
Boucan Carré
|
Sections communales
|
Grand Boucan, Crête
Brûlée, Gascogne, Sarazin
|
Rivière Canot, La Selle,
Coupe Mardi Gras,
Montagne Terrible
|
Boucan Carré, Petite
Montagne, Des Bayes
|
Source : MPCE, 1998 citant les lois du 19 août 1976
et du 9 octobre 1978.
3.2.- Climat
Le climat est l'état de
l'atmosphère et son évolution dans un milieu donné. Les
principales composantes climatiques qui le caractérisent sont : la
pluviométrie, la température.
3.2.1.- Pluviométrie
La région d'étude se caractérise par la
présence de deux (2) saisons bien distinctes. La première (saison
pluvieuse) où se concentre le maximum des pluies, environ 2000 mm/an,
s'étend d'avril à novembre et la seconde (saison sèche),
bien définie s'étend de Novembre à Mars/Avril.
Tableau 2.- Valeurs des précipitations moyennes
mensuelles de Mirebalais en mm.
Mois
|
Janv.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Total
|
Pmoy
|
29
|
53
|
96
|
216
|
371
|
320
|
307
|
376
|
373
|
299
|
136
|
48
|
2624
|
Source : JEAN, 2008 citant CropWat de la FAO

Figure 1.- Courbe de la pluviométrie
moyenne mensuelle de Mirebalais en mm/ mois
3.2.2.- Température
Les températures maximales mensuelles
varient de 31.80 C en décembre à 340 8 C en
juin. Tandis que les températures minimales varient de 14.80C
en janvier à 19.10C en août. Les moyennes mensuelles
varient de 23.50C en Décembre (mois le plus frais) à
26.80C en juin (mois le plus chaud).
Tableau 3.- Répartition annuelle de la
température
Mois
Temp
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy
|
TM
|
32.6
|
34.1
|
34.6
|
34.6
|
34.2
|
34.8
|
34.2
|
34.7
|
34
|
32.8
|
32.2
|
31.8
|
33.7
|
TX
|
23.7
|
24.7
|
25.6
|
26.3
|
26.5
|
26.8
|
26.5
|
26.9
|
26.5
|
25.7
|
24.4
|
23.5
|
25.6
|
Tm
|
14.8
|
15.4
|
16.6
|
17.9
|
18.9
|
18.8
|
18.9
|
19.1
|
19
|
18.6
|
16.6
|
15.3
|
17.5
|
TM : température maximale
Tm : Température minimale
TX : Température moyenne mensuelle
Source : PREDIN, 2006 citant Logiciel
Cropwat
3.3.- Topographie, Sols
De manière générale, les sols du Bas
Plateau ont quatre caractéristiques (JEAN, 2008 citant PICV 2, 2004).
Ø Ils sont à des degrés divers soumis
à l'érosion. Cette érosion due aux conditions climatiques
et topographiques, est fortement accélérée depuis que le
déboisement est pratiquement complet et que la surexploitation agricole
a atteint des sols aux pentes trop importantes.
Ø Ils sont en général argileux ou
argilo-limoneux, d'assez bonne potentialité, particulièrement
dans les zones de plateau.
Ø Ce sont des sols profonds, ils ont donc une
réserve hydrique assez importante (notamment pour les plantes ayant des
racines pouvant aller en profondeur).
Ø Apparemment la majorité de ces sols se
prêtent bien à l'agriculture attelée.
3.4.-
Hydrographie
Le réseau hydrographique de la zone est
constitué principalement par le fleuve Artibonite qui a un débit
d'étiage de 50 m3/s (PICV 2, 2007), le Fer-à-cheval et
la rivière La Thème. Mais, les ressources en eau de
l'arrondissement de Mirebalais sont relativement abondantes. Le résultat
du dernier recensement général de population et habitat (IHSI,
2003) fait état de :
· 5 rivières et 5 sources pour la commune de
Mirebalais,
· 7 rivières et 5 sources pour Saut-d'Eau et
· 4 rivières et 7 sources pour la commune de
Boucan Carré.
3.5.- Environnement socio-économique
La prise en compte des conditions socio-économiques
permet de mieux comprendre les comportements des agriculteurs,
propriétaires des installations de mouture de maïs et de sorgho, et
d'expliquer les raisons de la diversité des systèmes de
production rencontrés.
3.5.1.- Démographie
Selon les données fournies par l'Institut Haïtien
de Statistiques et d'Informatique (IHSI, 2003), la population de Mirebalais est
estimée à 150,506 habitants. Ainsi, 17,497 vivent en milieu
urbain, soit 11.6% et 133,009 habitent la zone rurale, soit 88.4% et la
densité de la population au kilomètre carré est de 377.
Tableau 4.- Répartition de la population de
l'Arrondissement de Mirebalais
Commune
|
Rural
|
%
|
Ville
|
%
|
Total
|
Mirebalais
|
64363
|
84.5
|
11831
|
15.5
|
76194
|
Saut-d'Eau
|
27209
|
89.2
|
3290
|
10.8
|
30499
|
Boucan Carré
|
41437
|
94.6
|
2376
|
5.4
|
43813
|
Total
|
133009
|
88.4
|
17497
|
11.6
|
150506
|
Source : l'Institut Haïtien de Statistiques et
d'Informatique (IHSI, 2003)
3.5.2.- Organisations
paysannes
Les formes sociales traditionnelles d'organisation de travail
qui assuraient autrefois la cohésion en milieu rural tendent à
disparaître au profit de la main-d'oeuvre salariée. Toutefois, il
existe plusieurs Organisations Communautaires de Base (OCB) dans la zone car,
tous les sous-projets de développement financés par des
organisations internationales et étatiques doivent passer par eux. Le
tableau suivant donne la répartition des OCB inscrites au Projet
National de Développement Participatif (PRODEP) au niveau de
l'Arrondissement de Mirebalais.
Tableau 5.- Organisations Communautaires de Base
(OCB) inscrites au PRODEP
Communes
|
OCB mixtes
|
Associations femmes
|
Associations jeunes
|
Total
|
Mirebalais
|
64
|
11
|
7
|
82
|
Saut-d'Eau
|
67
|
4
|
1
|
72
|
Boucan Carré
|
36
|
3
|
6
|
45
|
Source : BTC/BPC PRODEP, mai 2008
Par ailleurs, 11 OCB de la zone ont déjà
reçu du PRODEP un sous-projet de transformation de maïs et de
sorgho. Voici le nom des 7 faisant l'objet de l'étude :
ü OPDET : Organisation de paysans pour le
développement de Trianon
ü MFDKM : Mouvman Fanm pou Devlopman Koup Madigra
ü MOFAL : Mouvman Fanm Lama
ü MOFADEG : Mouvman Fanm pou Devlopman Gran
Boukan
ü SOFADDESO : Solidarite Fanm Deside pou devlopman
Ekonomik ak Sosyal
ü UPG : Unité des Paysans de Goyavier
ü ASSOJEPC : Association des Jeunes Paysans de
Colaré
3.5.3.- Marché
Le transport et la vente des denrées agricoles sont
assurés en grande partie par les femmes, soit à d'os d'animaux,
soit en véhicule dépendamment de la distance et de
l'accessibilité. Les produits peuvent s'écouler sur plusieurs
marchés. Le tableau suivant donne les différents marchés
et leurs jours de fonctionnement.
Tableau 6.- Répartition des marchés au
niveau de l'arrondissement
Commune
|
Marché
|
Jours de fonctionnement
|
Mirebalais
|
Mirebalais
|
Mercredi, samedi
|
Trianon
|
Lundi, jeudi
|
Marché Canard
|
Mercredi, samedi
|
Saut-d'Eau
|
Saut-d'Eau
|
Mercredi, samedi
|
Destinville
|
Lundi, jeudi
|
Boucan Carré
|
Domond
|
Mercredi, samedi
|
Dufailly
|
Lundi, jeudi
|
Boucan Carré
|
Mardi, vendredi
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
3.5.4.- Système de culture
et végétation
La présence d'une culture dans un endroit donné
dépend de la disponibilité en eau. Les principales cultures
pratiquées actuellement dans les zones irriguées sont le
maïs, l'arachide, le riz, le haricot, et des légumes (chou,
aubergine, tomate, piment etc.). Dans les endroits non irrigués, on
retrouve particulièrement le maïs et le sorgho.
La végétation de la zone est aussi
caractérisée par une gamme d'espèces fruitières.
Elles consistent surtout en manguiers, arbre véritable et cocotiers.
Bien que le déboisement pèse encore très lourd et se fait
de plus en plus à un rythme accéléré, les planteurs
manifestent l'envie parallèlement de greffer davantage de manguiers
surtout la variété appelée «Madam Francisque»
sur d'autres variétés de manière systématique.
3.5.5.- Système
d'élevage
Bien qu'on assiste
à une régression du cheptel au niveau du Plateau Central
considéré traditionnellement comme une zone d'élevage,
celui-ci demeure toujours une activité économique importante dans
l'aire de l'étude. Les personnes rencontrées lors des travaux de
terrain attestent qu'aucun exploitant ne peut ne pas avoir au moins une
tête de bétail pour subvenir aux besoins incompressibles des
familles. Les espèces les plus répandues sont celles
rencontrées un peu partout dans le pays (les volailles, les bovins, les
caprins, les porcins). L'élevage est principalement de type familial,
peu intégré. On remarque un plus grand avancement de ce processus
d'intégration avec l'utilisation de l'attelage, la fertilisation avec le
fumier et l'utilisation des résidus de récoltes pour
l'alimentation des animaux.
3.5.6.- Infrastructures
3.5.6.1.- Infrastructures
routières
Les voies, dans le département du Centre, sont
seulement praticables en saison sèche et ont un revêtement de
gravier, de sable ou de terre mal entretenu (MPCE, 1998). Il y a très
peu de ponts au-dessus des rivières et ravines, ce qui rend les cours
d'eau infranchissables après les pluies. La circulation est suspendue
jusqu'à ce que les crues aient diminué. Cette situation est aussi
vraie pour l'arrondissement de Mirebalais, sauf pour le tronçon reliant
Mirebalais et Pont-sondé et la route reliant Mirebalais à
Port-au-Prince qui est en construction. Il faut mentionner aussi que la
distribution du réseau routier actuel ne facilite pas la libre
circulation des marchandises car les routes intra-communales sont
presqu'inexistantes
La défaillance des structures de transport constitue un
handicap à la libre circulation des biens et des personnes. En effet,
l'impraticabilité des routes existantes rend le trafic difficile et
induit des coûts de transport élevés. Il s'ensuit
dès lors, que les prix des produits sur les marchés deviennent
prohibitifs pour les consommateurs en raison du prix de revient exorbitant de
ces produits. Par ailleurs, l'isolement qui en résulte ne permet pas
d'atteindre facilement les autres marchés en dehors du Centre, ce qui
réduit les possibilités de créer plus de
débouchés pour les produits.
3.5.6.2.-
Électricité
La puissance installée du département est
estimée 48,185 kw dont 47,000 provenant des centrales
hydroélectriques de Péligre (MPCE, 1998), de centrales diesel. La
centrale hydroélectrique de Péligre, de puissance maximale de
47,000 kw, était réduite à 21,600 kw en 1998 à
cause de l'envasement du lac consécutif à l'érosion du
bassin versant (MPCE, 1998). Dans la zone d'étude, elle alimente
seulement la ville de Mirebalais, la ville de Saut-d'Eau, le quartier Dufailly,
la localité de Péligre et l'habitation Domond (commune de Boucan
Carré).
3.5.6.3.- Infrastructures
agricoles
L'irrigation dans le département du Centre est
très peu développée en dépit de l'abondance des
ressources en eau. Malgré les contraintes (topographie
accidentée : alternance de petites plaines et de mornes), on trouve
dans la zone de nombreux petits périmètres irrigués dont
quelques-uns sont en gravité et d'autres utilisent des moto-pompes.
CHAPITRE IV :
MÉTHODOLOGIE
Pour atteindre les objectifs et tester les
hypothèses de l'étude, la méthodologie suivante a
été adoptée.
4.1.- Revue bibliographique
La première étape de la méthodologie
consiste en la consultation des centres de documentation. On a examiné
des documents relatifs au thème de l'étude et à l'histoire
de la zone. Ce travail préliminaire de recherche nous a permis de mieux
caractériser la région et de mieux orienter les enquêtes de
terrain.
4.2.- Collecte des informations sur le terrain
Cette partie de la méthodologie contient une
enquête exploratoire de la zone sous étude, un
échantillonnage et une enquête formelle.
4.2.1.- Enquête exploratoire
L'objectif de cette enquête a été de
confronter les informations documentaires avec les observations de terrain, de
contacter certaines personnes-ressources de la zone, notamment des gens
capables de fournir des informations-clés sur la zone. L'enquête
exploratoire nous a donné une vue d'ensemble sur les informations
élémentaires nécessaires à la connaissance du
milieu, de mieux cerner le problème de recherche et de recueillir des
données préliminaires utiles pour la préparation et la
réalisation de l'enquête formelle.
4.2.2.- Echantillonnage
Deux types d'unités de transformation,
différents par rapport au mode de gestion, sont présents dans la
zone. Il s'agit des installations de mouture privées que nous appelons
de type I et les unités installées par le PRODEP et
gérés par une organisation communautaire qui sont de type II.
Puisque la population des unités n'est pas trop grande, on n'a pas
prévu de sélectionner des échantillons. Mais, il existe
des unités du type II qui sont à leur première
année de fonctionnement. C'est ainsi que 7 des 11 unités
présentes dans la zone font l'objet de cette étude. De plus, il
existe, pour le type I, des unités (au nombre de 4) qui n'étaient
pas fonctionnelles au moment de l'étude ; donc, elles ne sont pas
aussi prises en compte.
Tableau 7.- Répartition de la population et de
l'échantillon par type
Types
|
Population (Nombre
d'unités)
|
Échantillon
|
%
enquêtés
|
I
|
15
|
11
|
73.33
|
II
|
11
|
7
|
63.63
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
4.2.3.- Enquête formelle
Pour arriver à saisir des informations fiables
relatives à ce travail de recherche, une enquête formelle est
utile. Cette étape, à l'aide d'un questionnaire d'enquête,
nous a permis de recueillir des données qualitatives et quantitatives
que l'enquête exploratoire n'était pas en mesure de fournir.
Ainsi, on a:
§ Données qualitatives :
· Origine de la matière première, sa date
de récolte et aussi sa variété.
· Processus de transformation.
· L'état des structures de transformation.
· La gestion des unités de transformation
· Lieu d'écoulement du produit.
§ Données
quantitatives :
· Le rendement (par exemple : nombre de marmites de
sorgho obtenu après transformation d'une barrique).
· Le coût des équipements et leur
durée de vie.
· Coût de consommation de fournitures (carburants
et lubrifiants) et pièces.
· Coût de consommation de la matière
première ou de l'autofourniture.
· Coût de transport
· Coût des bâtiments d'installation
· Coût d'entretien et de réparation
· Coût de la main-d'oeuvre
· Taxes et impôts
· Intérêts sur emprunts
· Coûts des biens importés
· Prix du service de transformation
· Nombre de barriques transformées en
période de récolte
· Nombre de barriques transformées en basse
saison.
4.3.- Dépouillement
Il consiste à extraire ou à rassembler de la
fiche d'enquête des informations relatives à notre travail de
recherche qui sont traitées en fonction des objectifs
spécifiques. Des grilles de dépouillement sur tableur excel ont
été préparées à cette effet.
4.4.- Analyse des données
Pour analyser les données, on a utilisé quatre
(4) indicateurs de rentabilité : le flux net de trésorerie
actualisé, le taux de rentabilité interne, le ratio
avantages/coûts et le taux de profit. Ensuite, on a effectué un
test d'hypothèse en utilisant une régression comportant un point
de rupture et une variable dummy.
4.4.1.- Procédés de calcul
Les différentes formules qui ont été
utilisées pour déterminer des indicateurs de rentabilité
sont les suivantes :
1. flux net de trésorerie actualisé8(*)

Considérant que dans les pays à risque, on
applique généralement des taux d'actualisation compris entre 14
et 20% (note de cours de JEAN BAPTISTE, 2003)
Et considérant le contexte actuel où on vit, on
utilise dans cette étude un taux d'actualisation égale à
16% avec une projection faite sur sept (7) ans.
Coût total
Coût total = Coûts variables + Coûts
fixes
Coûts variables = carburants + lubrifiants + Entretien
des matériels + salaire en fonction des activités
Coûts fixes = Amortissement (linéaire)+ salaire
fixe des employés + frais de location de maison + taxes et
impôts
Recette totale annuelle
Rt : Recette totale annuelle, Rm : Recette
mensuelle
2. Taux de rentabilité interne
TRI = i*/ FNTA = 0 : i* est la
solution de l'équation FNTA= 0
TRI, taux de rentabilité interne
3. Ratio avantage/ coût
9(*)
4. Taux de profit
Le profit
m = Rt - Ct
Rt, recette moyenne totale annuelle et Ct, coût total
moyen annuel et m, profit moyen annuel.
Taux de profit = Profit / Coût total
10(*)
Amortissement linéaire =Vi *tl ,
Vi , valeur d'achat initial, tl , taux linéaire
Test d'hypothèse
Pour faire la vérification de notre hypothèse de
départ, on a utilisé une régression comportant un point de
rupture et une variable dummy (Modèle ANOVA). Cette méthode
permet de vérifier si les valeurs moyennes de deux groupes sont
différentes (GUJARATI, 2006).
L'équation de la régression se présente
ainsi :
(1)
Avec ði : Le taux de profit moyen ou le ratio
avantages-coûts
On donne à Di la valeur de 1 pour les
unités de type I
On donne à Di la valeur de zéro (0)
pour les unités de type II
De telle sorte qu'on a :
Le taux de profit moyen ou le ratio avantages-coûts pour
les unités de type II ainsi :
= â1
Et le taux de profit moyen ou le ratio avantages-coûts pour
les unités de type I :
= â1 +
â2
Donc :
â1: Le taux de profit moyen ou le ratio
avantages-coûts des unités du type II (avec Di = 0)
â2: Le coefficient de la pente (il nous
indique de combien varie le taux de profit moyen ou le ratio
avantages-coûts du type I par rapport à ceux du type II).
â1 +â2: nous montre le taux
de profit moyen et le ratio avantages-coûts des unités de type
I
â2: le coefficient du point de rupture
différentiel
Di : la variable dummy
ui : l'erreur aléatoire
§ Notre hypothèse nulle est dans ce cas :
H0 : Il n'existe pas de différence dans
le taux de profit moyen ou le ratio avantages-coûts moyen des deux types
d'unités de transformation (cela veut dire que â2 =
0).
§ Et notre hypothèse alternative :
H1 : Il existe de différence
significative dans le taux de profit moyen ou le ratio avantages-coûts
moyen des deux types d'unités de transformation (cela veut dire que
â2 ? 0).
On fait la régression de l'équation (1) avec le
système des moindres carrés ordinaires (MCO)
Ainsi l'équation (1) devient :
 , avec : , , et di estimateurs respectifs ði,
â1, â2, et Di
et ei :
terme de l'erreur de l'échantillon
Nous avons utilisé un test de student (à partir
du logiciel Lindep 2.0) pour vérifier si calculé est statistiquement significatif ou non.
Critères de décision:
ü Si le coefficient de la variable dummy est statistiquement significatif, au seuil de
signification á = 0.05, nous disons que les taux de profit moyens ou
les ratios avantages-coûts des deux types d'unités sont
statistiquement différents.
ü Si n'est pas statistiquement significatif, nous disons que les taux de
profit moyens ou les ratios avantages-coûts des deux types
d'unités ne sont pas différents.
4.5.- Limites de la
méthodologie
Ce travail, combien important certes, présente certaines
limites notamment :
1. Eu regard à la non-tenue de documents
comptables sur les unités de transformation (particulièrement les
privées) pour constituer les données techniques et
économiques, on s'est contenté des déclarations des
responsables des entreprises, axées, le plus souvent sur la
mémoire.
2. Vu la non-tenue de cahier comptable dans les unités
privées et compte tenu que le PRODEP n'existait pas depuis sept (7) ans,
on est obligé de faire projection sur les années à venir
avec comme supposition que : les 7 années seront des années
normales (sans cyclones ou autres catastrophes naturelles ou climatiques) et
qu'il n'aura pas d'installation de moulins supplémentaires. Ce qui exige
aussi de notre part l'application d'un taux d'inflation moyen
indifférencié de 13% pour avoir les recettes et les coûts
de l'année suivante.
CHAPITRE V :
RESULTATS, ANALYSE ET DISCUSSIONS
5.1.- Positionnement des
unités de transformation
L'observation sur le terrain montre que les unités
privées se trouvent généralement dans les villes ou dans
des zones ayant un marché plus ou moins important. 90.9% des
unités privées enquêtées sont à
proximité de marché. Les unités communautaires sont
plutôt proches des zones de production. Seulement 1 sur les 7
unités enquêtées dans ce type-là se trouve proche de
marché. Ainsi, les entreprises privées sont surtout
fréquentées par de grands marchands tandis que les unités
gérées par les communautés sont surtout
fréquentées par les consommateurs et de petits producteurs. Le
tableau suivant nous donne une meilleure idée du positionnement des
unités de transformation par rapport au marché.
Tableau 8.- Positionnement des unités de
transformation
Type
|
Ville /Marché
|
Rural
|
Rural / Marché
|
I (moulins privés)
|
7
|
1
|
3
|
II (moulins communautaires)
|
0
|
6
|
1
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
5.2.- Etat des
bâtiments
L'observation des différents bâtiments
d'installation des unités de transformation nous montre que pour les
unités de type I, ils sont en mauvais état. Ce sont
généralement des constructions faites avec des bois dont le toit
est en tôle. Alors que pour celles du type II, ils sont en très
bon état ; ces constructions utilisent des blocs, roches et
beaucoup de ciment. Ce qui fait que les dépenses pour les
bâtiments d'installation diffèrent d'un type d'unité
à un autre. Elles sont de 43 425.73 gourdes pour les
unités de type I et de 305 377 gourdes pour celles de
type II soit plus de 7 fois plus.
Tableau 9.- Dépenses effectuées pour la
mise en place des bâtiments d'installation
Type
|
Coûts des Bâtiments d'installations en
Gourdes
|
I (moulins privés)
|
43425.73
|
II (moulins communautaires)
|
305377
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
5.3.- L'activité de
transformation
L'activité de transformation est différente
suivant la période considérée dans l'année.
L'enquête sur le terrain ne nous a pas permis de déterminer le
nombre de marmites de céréales transformé par an, vu que
la grande majorité des unités de transformation n'ont pas de
cahier comptable et dans celles qui en ont (comme c'est le cas des
unités de type II), les données ne sont pas bien
enregistrées.
5.3.1.- Etat des
recettes
Les informations recueillies nous permettent d'évaluer
l'état des recettes à chaque mois de l'année. Les mois de
janvier, février et de mars sont considérés comme des mois
où il y a beaucoup d'activité pour la mouture du sorgho, tandis
que les mois d'août, septembre, octobre pour le maïs.
72.1% des recettes de l'année 2007 pour les
unités de type I, ont été réalisés en
période de récolte contre 27.9% en basse saison.
Pour les unités de type II, ces chiffres sont respectivement de
69.6% et 30.4%.
Tableau 10.- Recettes réalisées à
différentes périodes de l'année 2007
TYPE
|
Recettes moyennes en période de
Récolte
|
%
|
Recettes moyennes en basse saison11(*)
|
%
|
Total
|
I (moulins privés)
|
294441.2
|
72.1
|
114214.45
|
27.9
|
408655.63
|
II (moulins communautaires)
|
125607.1
|
69.6
|
54937
|
30.4
|
180544.14
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
5.3.2.- Répartition
des coûts
L'analyse des charges au cours de l'année 2007 nous a
permis de voir que les UT de type I effectuent leurs dépenses pour
l'achat de carburants et pour l'entretien des matériels de
transformation, dont leurs coûts respectifs sont de 97064.63 et de
97202.81 gourdes (Cf. Tableau 11). En effet, d'après le tableau 12,
l'achat de carburants occupe 40,38% du coût total et 46,92% des
coûts variables et l'entretien des matériels et l'achat des
pièces de rechange occupe 40,44% du coût total et 47% des
coûts variables. Donc les pièces de rechange ont une place
importante dans les charges d'exploitation au niveau des unités de
transformation de type I. Les propriétaires de ces UT font
généralement l'acquisition de matériels déjà
utilisés ; le niveau d'investissement est faible certes mais cela a
des effets sur les coûts de production.
En analysant la répartition des coûts, on peut
constater que pour les unités communautaires le salaire occupe une place
importante dans les postes de dépense. Ainsi le salaire
représente 24,10% du coût total (Cf. Tableau 12). Le
système mis en place par les unités de type II diffère de
celui des unités de type I. Les moulins des unités de type I sont
gérés par une seule personne (un opérateur) tandis que
ceux des unités de type II ont deux employés un opérateur
et un superviseur. Autre chose qui occupe aussi une place importante dans les
coûts de production pour les UT privées est l'amortissement. Il
est de 21 431,37 gourdes (Cf. Tableau 11) soit 21,53% du coût total (Cf.
Tableau 12). Trois choses étaient essentielles dans notre calcul
d'amortissement : les matériels (moulin et moteur) et le
bâtiment d'installation et pour ces trois facteurs les unités de
type II ont un niveau d'investissement plus élevé que celles du
type I. Etant donné que les unités de type II font
essentiellement l'acquisition de matériel neuf et du fait que leurs
installations sont pour ainsi dire récentes, l'achat de pièces de
rechange n'a pas une trop grande influence sur les coûts de production
(soit 3,5% du coût total).
Tableau 11.- Charges annuelles moyennes d'exploitation
et dispersion
Type
|
Couts fixes12(*)
|
Couts variables
|
|
I
|
Sal
|
Am
|
Imp
|
Loc
|
eau
|
Total
|
sal
|
Carb
|
Lub
|
Ent
|
Autres
|
Total
|
Total
|
Moy
|
14181.81
|
14736.61
|
1155.09
|
2610.9
|
1050.66
|
33544.07
|
5047
|
97064.63
|
6754.545
|
97202.81
|
763.63
|
206832.6
|
240376.7
|
Ecart-Type
|
8060
|
9022.11
|
338.14
|
4515.49
|
289.93
|
11005.31
|
16739.01
|
43832.83
|
2204.96
|
82480.31
|
2532.69
|
119917.7
|
125302.1
|
CV
|
0.56
|
0.61
|
0.292
|
1.72
|
0.27
|
0.328
|
3.316
|
0.451
|
0.326441
|
0.84
|
3.3166
|
0.57
|
0.52
|
II
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moy
|
24000
|
21431.57
|
0
|
0
|
1157.14
|
46588.71
|
1357.85
|
20295.14
|
5460
|
3485.28
|
22367.14
|
52965.42
|
99554.14
|
Ecart-type
|
22649.5
|
189.53
|
0
|
0
|
2674.48
|
25078.86
|
3592.55
|
9173.16
|
0
|
2292.82
|
54652.73
|
57321.65
|
63833.18
|
CV
|
0.94
|
0.008
|
#DIV/0!
|
#DIV/0!
|
2.311
|
0.538
|
2.645
|
0.451
|
0
|
0.65
|
2.44
|
1.08
|
0.64
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
Tableau 12.- Pourcentage des coûts par rapport aux
coûts fixes/variables et du coût total
Type
|
|
Coûts fixes
|
|
|
|
|
|
|
Coûts variables13(*)
|
|
|
I
|
Sal
|
Am
|
Imp
|
Loc
|
Eau
|
Total Fixe
|
Sal
|
carb
|
Lub
|
Ent
|
Autres
|
Total Var
|
Total
|
Moyenne
|
14181.81
|
14736.61
|
1155.09
|
2610.9
|
1050.66
|
33544.07
|
5047
|
97064.63
|
6754.545
|
97202.81
|
763.63
|
206832.6
|
240376.7
|
% cts fixes
|
42.27
|
43.93
|
3.44
|
7.78
|
3.13
|
100
|
---------
|
----------
|
-----------
|
----------
|
---------
|
----------
|
----------
|
% cts variables
|
---------
|
---------
|
--------
|
--------
|
----------
|
--------------
|
2.44
|
46.92
|
3.26
|
47
|
0.36
|
100
|
---------
|
% ct total
|
5.89
|
6.13
|
0.48
|
1.08
|
0.43
|
13.95
|
2.09
|
40.38
|
2.80
|
40.43
|
0.31
|
86.04
|
100
|
II
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
24000
|
21431.57
|
0
|
0
|
1157.14
|
46588.71
|
1357.85
|
20295.14
|
5460
|
3485.28
|
22367.14
|
52965.42
|
99554.14
|
% cts fixes
|
51.51
|
46.00
|
0
|
0
|
2.48
|
100
|
----------
|
-----------
|
-----------
|
------------
|
-----------
|
-----------
|
---------
|
% cts variables
|
----------
|
----------
|
----------
|
---------
|
---------
|
--------------
|
2.56
|
38.31
|
10.30
|
6.58
|
42.22
|
100
|
-----------
|
% ct total
|
24.10
|
21.52
|
0
|
0
|
1.16
|
46.79
|
1.36
|
20.38
|
5.48
|
3.50
|
22.46
|
53.20
|
100
|
Source : calcul de l'auteur
5.3.3.- Rendement de la
transformation
Ni les propriétaires des moulins, ni les
opérateurs n'étaient en mesure de nous fournir ce type
d'information. Ainsi nous ne pouvons pas faire de différence entre le
niveau de rendement des types d'unités de transformation, mais en
enquêtant les marchands qui fréquentent les différentes
unités, on est arrivé à la conclusion que, pour les deux
types d'unités, les moulins donneraient un meilleur rendement dans la
mouture du sorgho que du maïs. Ainsi, la mouture d'une barrique (40
marmites) de maïs donnerait 28 marmites de produit fini soit 70% tandis
que pour le sorgho, ce chiffre serait de 31 marmites soit 77,5%.
Tableau 13.- Les produits issus de la
transformation
Matière première
|
Qté (barrique)
|
Produit 1
|
Produit 2
|
Produit 3
|
|
|
Nature et Qté
|
%
|
Nature et Qté
|
%
|
Nature et Qté
|
%
|
Maïs
|
1
|
Maïs moulu : 28 marmites
|
70
|
Son : 8 marmites
|
20
|
Paille : 8 marmites
|
20
|
Sorgho
|
1
|
Sorgho décortiqué : 31 marmites
|
77,5
|
_________
|
___
|
Paille : 20 marmites
|
50
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
5.4.- Evaluation de la
rentabilité financière des unités de transformation
Pour évaluer la rentabilité financière
des installations de transformation de maïs et de sorgho, on a
privilégié quatre indicateurs de rentabilité
clés : le flux net de trésorerie actualisé (FNTA) ou
valeur actuelle nette (VAN), des ratios avantages-coûts
actualisés, le taux de rentabilité interne (TRI) et le taux de
profit.
5.4.1.- Le flux net de
trésorerie actualisé (FNTA)
Trois facteurs influent grandement le FNTA : les
recettes, les coûts et l'investissement. L'analyse de ces trois facteurs
sur une période de 7 ans (projection faite sur les années
à venir) nous permet d'accuser un FNTA de 763 103.97
gourdes pour les unités de type I contre 28 819.46
gourdes pour le type II. Cela veut dire que les installations de type
I disposent de beaucoup plus de ressources financières pour faire face
à leurs besoins, c'est-à-dire pour effectuer leurs
dépenses de fonctionnement. De plus, les unités de type II
seraient rentables dans sept (7) ans.
Cette variation du flux net de trésorerie entre les
deux types d'unités pourrait s'expliquer par rapport au capital investi
au départ et à la recette générée par
rapport au positionnement des unités de transformation. Les
unités de type I investissent au départ 488 796.5
gourdes en moyenne, tandis que ceux de type II 723 555.2
gourdes, ce qui est tout à fait normal, car les unités
de type II sont celles qui reçoivent du financement de la part du
PRODEP ; car, lors de l'exécution du projet elles ont besoin de
fonds pour l'encadrement technique des Organisations Communautaires de Base
(OCB) et pour la formation du comité de gestion. L'état des
bâtiments est aussi un autre point qui influe le degré
d'investissement au niveau des unités de transformation car, comme nous
l'avons signalé plus haut, les unités de type II investissent
beaucoup plus d'argent pour la mise en place des bâtiments que celles du
type I. Enfin, la recette des unités est grandement influencée
par la présence ou l'absence de marché dans les environs. Ainsi,
les unités de type I ont un niveau de recette beaucoup plus
élevé car elles se trouvent en général proche des
marchés, ce qui est différent pour les unités de type
II.
Tableau 14.- Le flux net de trésorerie
actualisé des deux types d'unités de transformation14(*)
Type
|
Annee
|
Rt
|
Ct
|
Rt-Ct
|
Coa
|
(Rt-Ct) act
|
(Rt-Ct) cum
|
Vr
|
I
|
|
2007
|
408655.63
|
240376.71
|
168278.93
|
1
|
168278.93
|
168278.93
|
|
|
|
2008
|
461780.87
|
271625.68
|
190155.2
|
0.86
|
163533.46
|
331812.4
|
|
|
I
|
2009
|
521812.4
|
306937.02
|
214875.36
|
0.74
|
159007.77
|
490820.16
|
82312.97
|
408796.5
|
(moulins privés)
|
2010
|
589648
|
346838.83
|
242809.16
|
0.64
|
155398
|
646218.02
|
|
|
|
2011
|
666302.23
|
391928
|
274374.35
|
0.55
|
150906
|
797123.91
|
|
|
|
2012
|
752921.52
|
442878.5
|
310043
|
0.48
|
148820.65
|
945944.56
|
|
|
|
2013
|
850801.32
|
500452.71
|
350348.61
|
0.41
|
143642.93
|
1089587.5
|
|
|
|
FNTA
|
|
|
|
|
|
|
763103.97
|
|
|
2007
|
180544.1
|
99554.14
|
80989.95
|
1
|
80989.95
|
80989.95
|
|
|
|
2008
|
204014.83
|
112496.18
|
91518.65
|
0.86
|
78706.04
|
159696
|
|
|
II
|
2009
|
230536.76
|
127120.68
|
103416.07
|
0.74
|
76527.89
|
236223.9
|
227973.65
|
723555.2
|
(moulins communautaires)
|
2010
|
260506.54
|
143646.37
|
116860.16
|
0.64
|
74790.5
|
311014.4
|
|
|
|
2011
|
294372.4
|
162320.4
|
132052
|
0.55
|
72628.6
|
383643
|
|
|
|
2012
|
332640.8
|
183422.05
|
149218.74
|
0.48
|
71625
|
455268
|
|
|
|
2013
|
375884.1
|
207266.92
|
168617.18
|
0.41
|
69133.04
|
524401.03
|
|
|
|
FNTA
|
|
|
|
|
|
|
28819.46
|
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
N.B. Taux d'actualisation 16% et pour une même
technologie, une même capacité technique, un même niveau de
formation et un même type d'activité, on a appliqué un taux
d'inflation moyen indifférencié de 13%.
Avec comme hypothèses :
- les 7 années sont des années normales (sans
cyclones ou autres catastrophes naturelles ou climatiques)
- Pas d'installation de moulins supplémentaires
5.4.2.- Le taux de
rentabilité interne des deux types unités
L'analyse de la rentabilité des unités de
transformation, pour un intervalle de sept (7) ans, accuse un niveau de taux de
rentabilité interne de 89.92% et
17.22% pour respectivement les unités de type I et II. Ceci
nous montre que les unités de type I rentabilisent mieux leurs capitaux
investis que celles du type II. Les unités de transformation de type I
seraient aptes à supporter des taux d'intérêt
élevés si elles avaient emprunté pour constituer leur
capital de départ. Le faible niveau d'investissement des unités
de type I joue un rôle important dans ce résultat : d'une
part, elles n'investissent pas beaucoup pour les bâtiments d'installation
et d'autre part, elles font en général l'acquisition de
matériels (moulin et moteur) qui ont été
déjà utilisés ce qui n'exige pas de leur part beaucoup en
termes d'investissement. De plus, dans un pays comme le nôtre, avec un
taux de rentabilité égale 17.22%, les UT de type II pourraient
être considérés comme des investissements risqués.
Considérant que, comme on l'a dit dans le chapitre
précédent, en Haïti, on peut prendre des taux
d'actualisation compris entre 14 et 20%, un projet ayant son TRI dans cet
intervalle pourrait être considéré comme étant non
rentable suivant l'investisseur.
Tableau 15.- Le taux de rentabilité interne des
unités de transformation
Type
|
Taux de rentabilité
|
I (moulins privés)
|
89.92%
|
II (moulins communautaires)
|
17.22%
|
Source : Calcul de l'auteur, 2008
5.4.3.- Le ratio
avantages-coûts des unités de transformation
L'analyse des recettes et des coûts effectués sur
une période de sept ans nous a permis d'établir les ratios
avantages-coûts des différents types d'unités de
transformation. Les ratios avantages-coûts sont les suivants :
1.70 et 1.81 respectivement pour les types I
et II, c'est-à-dire, chaque unité monétaire
dépensée correspond à un chiffre d'affaires de 1.70 pour
le type I, de même, chaque unité supplémentaire de monnaie
dépensée procure un avantage de chiffre d'affaires de 1.81 pour
le type II, ce qui nous permet de dire que les unités de type II
fournissent un rendement de l'unité de ressource mobilisée un peu
plus intéressant que le type I. On a précisé plus haut que
les UT de type I ne font pas en général l'acquisition de
matériel neuf. Ceci n'est pas sans conséquence, car elles sont
obligées de dépenser beaucoup par l'achat de pièces de
rechange pour l'entretien des matériels. Ce facteur occupe une place
importante dans les dépenses annuelles faites par les UT de type I. Par
ailleurs, les UT de type II font généralement leurs
dépenses pour l'achat de carburant et de lubrifiant.
Tableau 16.- Les ratios avantages- coûts
actualisés des unités de transformation 15(*)
Type
|
Annee
|
Rta cum
|
Cta cum
|
|
2007
|
408655.63
|
240376.71
|
|
2008
|
461780.87
|
473974.8
|
I
|
2009
|
521812.38
|
701108.18
|
(moulins privés)
|
2010
|
589648
|
923085.03
|
|
2011
|
666302.23
|
1138645.37
|
|
2012
|
752921.52
|
1351227.05
|
|
2013
|
850801.31
|
1556412.66
|
|
Rav/ct
|
|
1.70
|
|
|
Rta cum
|
Cta cum
|
|
2007
|
180544.1
|
99554.14
|
|
2008
|
355996.85
|
196300.85
|
II
|
2009
|
526594.06
|
290370.16
|
(moulins communataires)
|
2010
|
693318.24
|
382303.84
|
|
2011
|
855223.06
|
471580.06
|
|
2012
|
1014890.64
|
559622.65
|
|
2013
|
1169003.12
|
644602.1
|
|
Rav/ct
|
|
1.81
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
N.B. Taux d'actualisation 16% et pour une même
technologie, une même capacité technique, un même niveau de
formation et un même type d'activité, on a appliqué un taux
d'inflation moyen indifférencié de 13% (Voir annexe D).
Même hypothèses que dans point 5.4.1.
5.4.4.- Le profit moyen
annuel et le taux de profit des unités de transformation
L'activité de transformation au cours de l'année
2007 nous montre que les unités de transformation étudiées
sont des sources génératrices de revenu. Ainsi, les entreprises
de type I génèrent un profit moyen de 236 649.3
gourdes contre 88 143.86 gourdes pour celles du type
II. De plus, ce qui est beaucoup plus intéressant, les unités de
transformation ont des taux de profit très élevés ;
soit 98.45 % pour le type I et 88.53% pour le
II. Donc, elles n'ont pas besoin d'un investissement annuel élevé
pour réaliser l'activité de transformation. Il faut signaler que,
les unités de transformation de maïs et sorgho au niveau de
l'Arrondissement de Mirebalais sont des entreprises de service ; donc,
elles ne se spécialisent pas dans l'achat de matières
premières et à la vente de produits transformés. Ceci est
tellement vrai que la provenance des matières premières
n'intéressent pas vraiment les unités de transformation de type
I ; sauf le lieu d'écoulement des produits transformés, car
c'est un facteur considérable pour l'affluence des marchands qui ont
besoin du service de transformation. De ce fait, leurs principales
dépenses s'effectueront pour l'achat de carburant et lubrifiant, et des
pièces de rechange si besoin est.
Tableau 17.- Le profit annuel moyen, le taux de
profit moyen des unités de transformation et leurs dispersions16(*)
Type
|
Rt
|
Ct
|
Ð
|
Tx de ð (%)
|
I
(moulins privés)
|
408655.6
|
240376.7
|
Ðm = 236649.5
|
98.45
|
|
|
Ecart-type = 183843.4
|
|
|
Cv = 0.76
|
II
(moulins communautaires)
|
180544.1
|
99554.14
|
Ðm = 88143.86
|
88.53
|
|
|
Ecart-type = 57198.9
|
|
|
Cv = 0.64
|
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
5.5.- Vérification
d'hypothèses
5.5.1.- Test sur le ratio
avantages/coûts
D'après les calculs réalisés sur le logiciel
Lindep 2.0, l'équation de la régression devient :
= 1.82 - 0.13 
Etant donné que est non significatif, nous pouvons donc en déduire qu'il n'y a
pas assez d'évidence statistique pour maintenir notre hypothèse
de départ à savoir que les entreprises privées ont un
niveau de rentabilité supérieur à celles
gérées collectivement.
Tableau 18 : Résultat du test de
comparaison des ratios avantages/coûts
Variables
|
coefficient
|
Erreur standard
|
T calculé
|
P(T) > t
|
T tabulaire
|
Constante
|
1.82
|
0.12
|
15.14 *
|
0.00
|
1.7459
|
D
|
-0.13
|
0.15
|
-0.87 **
|
0.40
|
1.7459
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
* est significatif
** non significatif
5.5.2.- Test sur les taux
de profit annuel
D'après les calculs réalisés sur le logiciel
Lindep 2.0, l'équation de la régression devient :
= 0.89 + 0.04 
Etant donné que est non significatif, nous pouvons donc en déduire qu'il n'y a
pas assez d'évidence statistique pour maintenir notre hypothèse
de départ à savoir que les entreprises privées ont un
niveau de rentabilité supérieur à celles
gérées collectivement.
Tableau 19 : Résultat du test de
comparaison sur les taux de profit
Variables
|
coefficient
|
Erreur standard
|
T calculé
|
P(T) > t
|
T tabulaire
|
Constante
|
0.89
|
0.14
|
6.3 *
|
0.00
|
1.7459
|
D
|
0.04
|
0.18
|
0.23**
|
0.82
|
1.7459
|
Source : Enquête de l'auteur, mai 2008
* est significatif
** non significatif
5.6.- Discussions
Normalement, une étude de rentabilité des
unités de transformation devrait se réaliser sur la durée
de vie des matériels. De cette façon, le travail
reflèterait mieux la réalité. Mais, faute de
données ce n'est pas ce qui a été fait. Ainsi, les sept
(7) années prises pour effectuer ce travail n'ont pour ainsi dire aucune
base théorique. Elles permettent seulement de faire une projection des
activités des moulins de transformation sur les années à
venir et de déduire tentativement leurs niveaux de
rentabilité.
CHAPITRE VI :
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6.1.- Conclusion
L'engouement qu'ont les gens à vouloir installer des
unités de transformation un peu partout au niveau de l'Arrondissement de
Mirebalais peut s'expliquer par le fait que l'activité de transformation
de maïs et sorgho est une source génératrice de revenu
très importante dans la zone. L'analyse du fonctionnement annuel des
unités de transformation nous montre qu'elles ont des taux de profit
très élevés et des ratios avantages-coûts
intéressants. De plus, quoique différentes par rapport à
leur mode de gestion, à leur positionnement et leur source de
financement, les unités de transformation ne sont pas différentes
en termes de rentabilité. Les résultats des tests
réalisés sur les taux de profit annuel et les ratios
avantages/coûts montrent qu'il n'y a pas de différence
significative entre la rentabilité des unités de transformation
privées et celles gérées par les communautés. Les
gains réalisés par les unités privées sont
compensés en dépense, particulièrement en pièces de
rechange.
Le flux net de trésorerie actualisé (FNTA) et le
taux de rentabilité interne montrent que le niveau d'investissement joue
un rôle prépondérant et précisent les unités
qui disposent de beaucoup plus de ressources financières pour faire face
à leurs dépenses de fonctionnement ou quels taux
d'intérêts sont près à subir les unités de
transformation. Avec un taux de rentabilité interne relativement faible,
les unités de transformation communautaires sont des projets très
risqués quoique qu'elles apportent un plus à la communauté
où elles sont établies en ce qui a trait au renforcement
communautaire (car les gens se mettent ensemble pour exécuter leur
projet de développement) et à la création d'emploi.
6.2.- Recommandations
En ce sens, nos recommandations sont les suivantes :
ü Le PRODEP devrait, au lieu de continuer à
installer des moulins à céréales (maïs, sorgho) dans
la zone, travailler beaucoup plus au renforcement de ceux qui existent
déjà c'est-à-dire aider les unités à avoir
un cahier comptable bien élaboré leur permettant de voir toutes
les rentrées et sorties.
ü On devrait aussi mener des études de
faisabilité technique et financière c'est-à-dire sur la
quantité de matières premières destinée à
desservir les unités de transformation et une étude de
marché avant l'installation éventuelle d'autres unités de
transformation.
ü L'Etat haïtien doit aussi aider les
unités privées à renforcer leurs performances, leur
productivité, ce qui aura des impacts positifs sur le
développement économique de la zone en mettant à leur
disposition des prêts pré-garantis dont le taux
d'intérêt ne dépasserait pas 2%.
ü Les gens devraient être encouragés
à se lancer dans la production de sorgho sur les terres inaptes à
l'irrigation.
BIBLIOGRAPHIE
Ø Banque Mondiale, 2006. Les programmes de
Développement Communautaire de la Banque Mondiale. 26 pages
Ø Bureau PL-480 du MPCE, 2005. Projet National de
Développement Participatif- Evaluation Environnementale. 40 pages.
Ø DORISCA, Aldago, 2007. Analyse des performances
financières de la production de rapadou dans la commune de Thomonde.
Mémoire, FANV, Haïti. 39 pages.
Ø DUFUMIER Marc, 1996. Les projets de
développement agricole, 354 pages.
Ø GUJARATI, Damodar, 2006. Principios de
econometría. 546 pages, 3na edición. (réf-
chapitre 10: Modelos de regresión de variables DUMMY).
Ø IHSI 2003. Recensement général de la
population et de l'habitat
Ø JEAN, Robert, 2008. Etude des possibilités
d'utilisation du débit de la rivière coupe gorge pour satisfaire
l'irrigation de 28,56 has du périmètre coupe gorge de la
2ème section Sarazin de la commune de Mirebalais.
Mémoire, FAMV, Haïti. 50 pages
Ø JEAN-BAPTISTE, Jean-Glody, 2003. Notes de cours.
Elaboration et évaluation de projet.
Ø LAKEHAL, Mokhtar, 2000. Dictionnaire
d'économie contemporaine et des principaux faits politiques. 735
pages.
Ø MATHIEU, Luckecy, 2007. Etude des rentabilités
et des performances financières des installations de transformation de
canne-à-sucre dans la commune de Milot. Mémoire, FAMV,
Haïti. 41 pages.
Ø MPCE (Ministère Planification et de la
Coopération Externe), 1998. Elément de problématique
départemental (Département de Centre). 173 pages
Ø MPCE, 2008. Document de stratégie nationale
pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP). 133
pages
Ø PARMENTIER, Michel, 1989. Céréales en
région chaude. Conservation et transformation. 353 pages
Ø PICV 2, 2007. Projet d'irrigation pour
l'amélioration de la production agricole de Pagès
(localité de la section communale des Bayes, commune de Boucan
carré).
Ø PIERRE, Fabre, 1997. Analyse Financière et
Économique des projets de développement. 371 pages
Ø PREDIN, Johnson, 2006. Analyse du fonctionnement du
périmètre irrigué de La tombe (commune de Saut d'eau) et
proposition d'un plan d'aménagement hydroagricole du système.
Mémoire, FAMV, Haïti. 60 pages
Ø RAOULT, Marie-Pierre, 1984. Transformation des
produits agricoles : Aspects réglementaires. 77 pages
Ø Sous-projet de construction d'un centre de
transformation de grains à Dufailly. PRODEP/CECI, 2007.
Ø VINCENT, Nemours, 2004. Notes de cours.
Création d'entreprise en milieu rural.
WEBOGRAPHIE
1. Dictionnaire de sciences économiques et sociales De
Philippe Deubel, Serge D'Agostino (
http://books.google.fr/books?id=Vf0Arl7iStUC&pg=PA188&lpg=PA188&dq=indicateurs+de+Rentabilite+financiere&source=web&ots=ALlvAu1CL2&sig=Kk3kQwnL4O5i5Uy3AZX5_X7lJVY&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=6&ct=result#PPA187,M1)
2.
http://brises.org/notion.php/taux-rentabilite/taux-profit/rentabilite/notId/38/
notBranch/38/
3. http://www.decformations.com/controle_gestion/tri.php
4.
http://ww4.ps-sp.gc.ca/fr/library/publications/research/benefit/section3h.html
5.
http://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_rentabilite_de_l_entreprise.html
6.
http://www.refer.mg/cours/analyse-projet/mod3/chap4/taux_rentabilite.htm
ANNEXES
* 1 Sous-projet de construction
d'un centre de transformation de grains à Dufailly. PRODEP/CECI
* 2 A consulter aussi sur les
sites web:
http://brises.org/notion.php/taux-rentabilite/taux-profit/rentabilite/notId/38/notBranch/38/
* 3
http://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_rentabilite_de_l_entreprise.html
* 4 Dictionnaire de sciences
économiques et sociales De Philippe Deubel, Serge D'Agostino
(http://books.google.fr/books?id=Vf0Arl7iStUC&pg=PA188&lpg=PA188&dq=indicateurs+de+Rentabilite+financiere&source=web&ots=ALlvAu1CL2&sig=Kk3kQwnL4O5i5Uy3AZX5_X7lJVY&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=6&ct=result#PPA187,M1)
* 5
http://www.decformations.com/controle_gestion/tri.php
* 6
http://www.refer.mg/cours/analyse-projet/mod3/chap4/taux_rentabilite.htm
* 7
http://ww4.ps-sp.gc.ca/fr/library/publications/research/benefit/section3h.html
* 8 I : est
l'investissement et Vr est la valeur résiduelle des équipements,
n : durée de vie utile de l'équipement, Rt : recettes
courantes, Ct : charges courantes, i : taux d'actualisation,
t =1,..., n et FNTA : flux net de trésorerie
actualisé
* 9 Rt : la recette de
l'année t ; Ct : le coût d'amortissement et de
fonctionnement de l'année t, i : le taux d'actualisation,
n : la durée de utile de l'équipement, t = 1,..., n,
Rav/ct : le ratio avantage/ coût
* 10 Les formules permettant de
calculer les différents indicateurs sont de PIERRE, 1997
* 11 Basse saison :
Période où il n'y a pas beaucoup d'activité dans les
unités de transformation
* 12 Sal : salaire,
Am : amortissements, Imp : Impôt, Loc : location de
bâtiment, Carb : Carburants, Lub : Lubrifiants, Ent :
Entretien
Autres : Autres dépenses qui ne sont pas ceux qu'on
cite plus haut. Par exemple, il est vrai que les unités ne font pas de
dépenses pour le transport, un propriétaire a choisi de
transporter les produits transformés au marché pour les clients.
Quand l'employé reçoit son salaire
proportionnellement au volume d'activité, nous disons que le salaire est
variable. Dans le cas contraire il est fixe.
L'impôt que perçoit la DGI sur les unités de
transformation est fixe, ce n'est pas en fonction du volume des
activités.
* 13 Sal : salaire,
Am : amortissements, Imp : Impôt, Loc : location de
bâtiment, Carb : Carburants, Lub : Lubrifiants, Ent :
Entretien
% cts fixes : pourcentage par rapport aux coûts
fixes ; % cts variables : pourcentage par rapport aux coûts
variables ; % ct total : pourcentage par rapport au coût
total
* 14 Rt: recette moyenne des
unités de transformation, Ct: coûts moyen, Coa: coefficient
d'actualisation, (Rt-Ct) cum: Recette moyenne-coût moyen cumulé,
(Rt-Ct) act : Recette moyenne- coût moyen actualisé,
Vr : valeur résiduelle actualisée et I : investissement
initial.
* 15 Rav/ct: le ratio
avantanges/coûts, Rta cum: recette moyenne annuelle actualisée
cumulée, Cta cum: coût moyen annuel actualize cumulé
* 16 Ð: profit, ðm:
profit moyen annuel, Rt: recettes moyennes annuelles, Ct: coûts moyens
annuels : CV : Coefficient de variation, Tx de ð : Taux de
profit
|