VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA LOI D'OKUN :
« Cas de la RD Congo entre 1960-2000 »
André MAKUTUBU Balibwanabo
Licencié en sciences
économiques
Option de
gestion financière
Email :
andr_alice@yahoo.fr
ou
balibwanabo@hotmail.com
Tel. : +243 (0) 810 063 015
Juin 2 008
Résumé
L'objet de ce document est de chercher à
déterminer de quelle manière le PIB réel et le taux de
chômage varient autour de leurs niveaux potentiel et naturel ; et
mesurer la relation qui existe entre le PIB réel et le taux de
chômage en R.D Congo; ainsi proposer de pistes de solution pour une
croissance réductrice du chômage chronique en R.D Congo. Le
chômage est un problème sérieux en R.D Congo et le
gouvernement ne peut réduire la pauvreté, qu'en augmentant la
production qui devra s`accompagner par une hausse du niveau de l`emploi. Cet
impératif nous incite à conduire des analyses sur la relation
entre le PIB réel et le taux de chômage en R.D Congo. Notre
analyse sera globalisante, sur le point de vue spatial, elle couvre toute
l'étendue économique de la R.D Congo. Du point de vue temporel,
nous avons opté pour une période allant de 1960 à
2000.Nous allons donc, derrière ces lignes, respectivement estimer le
produit potentiel de la R.D Congo en premier lieu, avant d'analyser les
considérations théorique et empirique de la loi d'Okun pour le
cas de la R.D Congo en deuxième lieu et enfin proposer les pistes de
solution pour une croissance réductrice du chômage chronique en
R.D Congo.
Abstract
The purpose of this document is to try to determine how real GDP
and the unemployment rate vary around their potential and natural levels and
measure the relationship between real GDP and the unemployment rate in DR
Congo; and propose possible solutions for reducing growth of chronic
unemployment in the DR Congo. Unemployment is a serious problem in the DR Congo
and the government can not reduce poverty. What about increasing production,
which must accompanied by an increase in the level of the job. This imperative
encourages us to conduct analyses on the relationship between real GDP and the
unemployment rate in the DR Congo. Our analysis is comprehensive, on the view
space; it covers the full range of economic DR Congo. From the point of view of
time, we opted for a period from 1960 to 2000.we will therefore behind these
lines, respectively estimate the potential output of the DR Congo in the first
place, before analyzing the theoretical and empirical considerations of the
Okun's law for the case of DR Congo in second place and propose possible
solutions for reducing growth of chronic unemployment in the DR Congo.
ABREVIATION ET SIGLES
1. RDC : République Démocratique du Congo
2. Y ou YP : Produit potentiel
3. Y : Produit effectif ou intérieur brut
réel
4. U : Taux de chômage
5. Un : Taux naturel de chômage
6. C : Coefficient de sacrifice
7. DY : Variation du produit effectif ou intérieur
brut réel
8. DU : Variation du taux de chômage
9. k : La moyenne de la variation du produit potentiel autour
de sa moyenne
en pourcentage
10. DYp ou DY : Variation du produit potentiel
11. DUn : Variation du taux naturel de
chômage
12. TVA : Taxe sur la Valeur ajoutée
13. u : terme d'erreurs ou résidus
14. Log : logarithme naturel
15. F : Fonction
16. e : résidus
17. t-1 : Variable décalée d'une
période pour tenir compte des conditions
initiales ou passées
18. D : Différentielle
19. Stat ADF : statistique de Dickey - Fuller
Augmenté
20. NS : Nos Stationnaire
21. I(0) : Stationnaire en niveau
22. I(1) : Stationnaire en différence
première
23. LR : Ratio de Like Lihood
24. CV : Valeur Critique
25. * (**) : 1% et 5%
26. % : Pourcentage
27. DW : Durbin- Watson
28. CNUCED : Conférence des nations unies sur le
commerce et le développement
29. UEMOA : Union économique et monétaire
Ouest-africaine
30. GECAMINE : Général de carrières
et mines
I. INTRODUCTION
Dans cette partie, il nous est utile de présenter les
données qui vont nous servir à estimer nos modèles que
nous allons utiliser dans notre étude. D'une manière
générale, l'évolution de données
présentées dans cette partie sera expliquée sous forme des
graphiques.
Produit intérieur brut réel par
habitant (Y/L)
Dans ce sous point, nous allons présenter
l'évolution du Y/L de la R.D Congo en million de Zaïres à
partir des années 1960-2000.
Graphique n°1 : Evolution du produit intérieur
brut réel par habitant
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-20001.png)
Source : FMI
Le graphique ci haut présenté, nous montre
l'évolution du produit intérieur brut réel par tête
au fil du temps, en million de Zaïres. Ce dernier provient de l'annexe
n°1.
La courbe du Y/L décroît entre 1960-1964,
c'est-à-dire, le Y/L congolais ne cesse de décroître depuis
le lendemain de l'indépendance jusqu'à l'année 1964. Il
passe de 5.28 à 5.52 Zaïres entre 1964 et 1966, soit une
légère augmentation de 0.24 Zaïres entre ces années.
Entre 1966 et 1967, il y a une chute de 0.14 Zaïre du produit
intérieur brut réel par habitant. Le produit intérieur
brut réel par tête passe de 5.64 à 6.65 Zaïres entre
1968 et 1971 soit il croît à une vitesse de croisière.
Cette courbe décline entre 1971 et 1972, soit elle passe de 6.65
à 6.49 Zaïres. Elle subit un léger accroissement entre 1972
et 1973, soit de 0.35 Zaïres puis elle décroît encore
jusqu'au début de 1983, soit elle passe de 6.60 en 1974 à 4.63
Zaïres en 1983 mais elle augmente de 0.07 Zaïre en 1984 et enfin elle
connaît une chute libre entre 1988 et 2000, soit elle passe de 4.49
à 1.61 Zaïres.
Taux d'inflation (Infl.)
Nous sommes, tous, sans ignorer que l'économie Congolaise
est dominée par une inflation persistante depuis de longs moments. En
effet, dans cette section, nous présentons l'évolution du taux
d'inflation depuis les années 1960-2000.
Graphique n°2: Evolution du taux d'inflation
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-20002.png)
Source : FMI
De ce graphique ressort que le taux d'inflation R.D Congo est
stable entre 1960 et 1961, soit de 21.77%. Il passe à 17.88% en 1962,
puis devient de 105.18% en 1963. En 1964, le taux d'inflation
décroît, soit passe de 105.18 à 53.18%. Vers les
années 1965, il devient négatif, soit de -1.31%, pour dire qu'en
cette année, il y avait absence d'inflation dans l'économie
Congolaise soit la monnaie de la R.D.C avait un fort pouvoir d'achat. Ce taux
devient positif en 1966, passe de -1.31 à 23.85%. En 1969, Il devient de
-0.50%, soit la monnaie Congolaise s'appréciait. Il devient de 1.61% en
1970. Il passe de 11.27 à 57.38% entre 1971 et 1978. En 1979, ce taux
passe de 57.38 à 111.13% puis de 47.19 à 19.64% entre les
années 1980 et 1990. Il bat son plein, en prenant une vitesse de
croisière entre 1991 et 1994, soit de 1141.32 à 9796.9%, enfin,
il passe de 370.27 à 511.20% entre les années 1995 et 2000. A
l'exception de l'année 1997, où ce taux est à deux
chiffres, soit de 13,75%. Pour les années sous étude, le taux
d'inflation moyen est de 528,20%, confirmant que l'économie congolaise
souffre d'une hyperinflation.
Ratio d'inflation (RInfl.)
Dans cette section, nous allons présenter
l'évolution de ratio d'inflation par rapport au produit intérieur
brut réel en R.D Congo.
Graphique n°3 : Evolution de ratio d'inflation
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-20003.png)
Source : Nos calculs basés sur les données
du FMI
D'une manière générale, de ce graphique
ressort une évolution sinusoïdale du ratio de l'inflation au fil de
temps. Cette courbe suit la même allure que celle du taux d'inflation.
Terme d'échanges total (TE)
Dans cette section, nous allons présenter
l'évolution de terme d'échanges total de la R.D Congo, en
considérant l'année de base 1960.
Graphique n°4: Evolution de terme d'échanges total
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-20004.png)
Source : FMI
De ce graphique ressort que l'évolution de terme
d'échanges décroît entre 1960-1965, puis augmente de
1966-1970. Il décline de 1971-1972, puis augmente encore de 1973-1974,
enfin, d'une manière générale, il connaît une chute
libre de 1975 jusqu'à 2000.
Taux de chômage
Dans cette partie, nous allons présenter
l'évolution de taux de chômage de la R.D Congo. Ce taux de
chômage, nous l'avons estimé à partir de la formule
suivante :
Taux de chômage = (nombre de
chômeurs/population active totale) *100
Or nombre de chômeurs= Population active totale - nombre de
travailleurs
Graphique n°6 : Evolution du taux de chômage
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-20005.png)
Source : Nos estimations à partir des
données de FMI
Ce graphique nous renseigne qu'il y a un
déséquilibre sur le marché de l'emploi Congolais, soit au
sens de classiques, les demandeurs de l'emploi sont de loin supérieur
à l`offre de travail. D'où la main d'oeuvre congolaise
coûte moins cher sur le marché de l'emploi et les employeurs ou
entreprises offreurs de l'emploi auront tendance à fixer le niveau de
prix ou de salaire, les demandeurs de l'emploi étant limités dans
leurs choix. L'évolution de cette courbe montre en plus que le taux de
chômage croît en moyenne de 0.46% par an en R.D Congo.
A partir de ces données, nous avons estimé le taux
de chômage naturel. Rappelons que le taux de chômage naturel est
défini comme la moyenne de taux de chômage dans une
économie. Soit le taux de chômage naturel est égal à
91.27%.
II.MOLEDES THEORIQUES ET METHODES ECONOMETRIQUES
A. Produit potentiel et loi d'Okun
Produit potentiel
Le produit potentiel est le niveau de
production qu'une économie peut fournir sous condition d'emploi total
(avec un niveau de chômage faible, dit naturel et sans tension
inflationniste). Le produit potentiel s'insère donc dans un contexte
d'équilibre stable de l'économie dans son ensemble, dite
condition de « steady state » ou « état
stationnaire » (Ghislaine, et al, 2005).
A partir de ce concept, nous pouvons
faire appel au concept de l'écart de production.
Par définition, l'écart de production est la
différence entre la production effective et le niveau de production
potentielle (Ghislaine et al, 2005).
L'analyse de l'écart de production peut donc être
considérée comme le point de départ de l'étude de
l'analyse conjoncturelle basée sur le cycle de croissance.
La littérature économique distingue
généralement deux conceptions de la production potentielle
(Lamine, 2005). La première approche qui relève d'une conception
néoclassique soutient que la production potentielle est tirée par
les chocs exogènes de productivité, qui affectent l'offre globale
et déterminent, à la fois, le sentier de croissance de long terme
et les fluctuations à court terme de l'output. Dès lors, les
fluctuations du cycle des affaires ne sont pas causées par
l'insuffisance ou l'excès de demande globale, mais sont
provoquées par le comportement d'investissement d'agents
économiques rationnels qui réagissent à ces chocs de
productivité.
La seconde approche, qui s'inscrit dans la tradition
keynésienne, considère que le cycle des affaires résulte
principalement des mouvements de la demande globale, en relation avec un niveau
d'offre globale dont l'évolution est relativement lente. Durant les
phases de récession, il existe des facteurs de production qui ne sont
pas pleinement utilisés du fait de l'insuffisance de la demande
effective ; en particulier, le taux de chômage se situe au dessus de
son niveau d'équilibre, ce qui exerce une pression à la baisse
sur les prix. Dans ce cadre, l'évaluation de la production potentielle
s'avère nécessaire pour mettre en place une politique (aussi bien
monétaire que fiscale) de gestion de la demande.
L'interprétation des mêmes concepts dans un contexte
purement monétariste est radicalement différente. Dans la
théorie monétariste et la nouvelle macroéconomie
classique, l'économie est supposée être en permanence dans
une position d'équilibre stable (« steady state »)
et donc dans laquelle la production effective coïncide toujours avec la
production potentielle. Seulement des chocs peuvent faire éloigner
l'économie de sa position d'équilibre. Des chocs à
caractère permanent déterminent la position des «steady
state » tandis que des chocs transitoires déterminent des
fluctuations conjoncturelles.
Le produit potentiel est couramment assimilé à la
composante permanente de l'économie qui n'est typiquement pas
stationnaire. L'écart de production quant à lui est
assimilé à la composante transitoire de l'économie,
typiquement stationnaire mais pas nécessairement périodique. La
composante transitoire peut être divisée en une composante
cyclique et une composante irrégulière (Ghislaine, et al,
2005).
Ghislaine, et al. (2005) distinguent deux types de techniques
d'analyse des fluctuations économiques : la déviation par
rapport à la tendance, c'est - à - dire l'interprétation
des changements sur la production et le « gap closing » qui
nous permet d'analyser les phénomènes cycliques. Dans ce sens, si
on se réfère à une approche de moyen terme, le produit
potentiel est assimilé à la tendance et l'écart de
production à la déviation par rapport à la tendance.
Alternativement, si on se base sur le court terme, l'évolution de
l'écart de production correspond aux fluctuations économiques
principalement expliquées par la composante cyclique de
l'économie.
D'un point de vue cyclique, l'analyse de l'écart de
production permet d'identifier les phases du cycle conjoncturel
(accélération, décélération). Du point de
vue de la tendance, l'écart de production identifie les
déviations de la tendance et le lien entre le produit potentiel, et
l'écart de production nous permet de détecter les points de
recouvrement ou récession.
Dans le cas de nos analyses, pour déterminer le produit
potentiel, nous avons tenu compte des conditions et réalités de
l'économie congolaise où l'inflation bat son plein et dans
laquelle on fonctionne en dessous de ses capacités de production. Nous
avons aussi tenu compte de l`ouverture de la RDC à d'autres
économies du monde à travers ses termes d'échanges, voici
l'équation à laquelle nous allons utiliser tout au long de nos
analyses pour déterminer le produit potentiel :
Log(Y/L) = a+b*Infl +c*TE+d*RInfl +u (9) où
Y : produit intérieur brut réel ou production
en valeur réelle ;
L : population totale par année ;
Infl : le taux d'inflation ;
TE : termes d'échanges ;
Rinfl : ratio du taux d'inflation ;
u : terme d'erreurs ;
a, b, c, et d sont toutes des constantes ;
Log : le logarithme naturel.
Dans ces analyses, c'est l'optique production qui nous
intéresse de plus parmi les optiques déterminantes du produit
intérieur brut (soit optique production, optique revenu et optique
dépense).
Notre étude a retenu une variable dépendante
(LogY/L) et trois variables indépendantes (Infl, RInfl et TE). Notre
fonction est construite de la manière suivante :
Log(Y/L)= F(Infl, RInfl, TE)
(+) (-) (+)
Où :
Log : logarithme naturel ;
Y/L : Produit intérieur brut réel par
habitant ;
Infl. : taux d'inflation ;
RInfl. : ratio d'inflation au produit intérieur brut
réel ;
TE : terme d'échanges total
Le signe (+) ou (-) sous chaque variable explicative indique a
priori l'impact attendu de la variable considérée sur le produit
intérieur brut réel estimé.
Loi d'Okun
La loi d'Okun relie la production et chômage
(Mankiw, 2003). Pour Samuelson et Nordhaus (2000), elle fournit le lien, de
toute première importance entre le marché des produits et le
marché de travail. Elle décrit la liaison entre les mouvements de
court terme du PIB réel et les variations du chômage.
La « loi d'Okun » est la relation empirique
entre les écarts de croissance de la production autour de sa tendance et
les variations du chômage. Cette loi montre comment le taux de
chômage observé varie autour du taux de chômage
d'équilibre (Pour Okun, 1970).
L'article qui définit les fondements du concept de
production potentielle fut publié par Okun en 1962. Okun propose une
relation linéaire simple entre l'écart du taux de chômage
à son niveau naturel et l'écart de la production par rapport
à son niveau potentiel. Il existe donc une corrélation
négative entre les changements du taux de chômage et les
changements de croissance de la production. La relation entre le taux de
chômage et écart de production est plus précisément
considérée par Okun comme relatant les déviations de la
production à son niveau potentiel et du taux de chômage à
son niveau naturel (Destais et al, 2005).
La considération mathématique de la loi d'Okun est
la relation linéaire simple entre l'écart du taux de
chômage à son niveau naturel et l'écart de la production
par rapport à son niveau potentiel définit par Okun est
donnée par la fonction suivante :
(Yp-Y)/Yp = c (U-Un) (1) avec
Yp : production potentielle ;
Y : produit intérieur brut réel ;
Un : taux de chômage naturel ;
U : taux de chômage ;
c : facteur de taux de chômage qui se change en
production ou coefficient de sacrifice de taux
de chômage en production
Dans ses analyses de 1965, aux Etats-Unis, Okun trouve la valeur
de c égale 2 ou 3. Dans la loi d'Okun, Yp et Un doivent être
estimés. En d'autres termes, la relation (1) peut s'écrire comme
suit :
VarY/Y = k - cVarU (2) où
Y et c sont définis précédemment ;
VarY : variation de PIB réel ;
VarU : variation de taux de chômage
k : la variation de production potentielle autour de
son produit potentiel moyen sur
production potentielle moyenne multipliée par
100.
L'équation (2) est la variation en pourcentage du PIB
réel. Il nous est important de démontrer la provenance de
l'équation (2), de l'équation (1) :
(Yp-Y)/Yp = c (U-Un) = 1- Y/Yp
en multipliant les deux membres de cette équation par -1,
nous obtenons l'équation suivante :
Y/Yp-1 = c (Un-U) (3)
en calculant la différentielle de l'équation (3),
nous avons l'équation suivante :
Var(Y/Yp) = (Y+VarY)/ (Yp+VarYp)-Y/Yp = c (VarUn-VarU) (4) en
cherchant le dénominateur commun du premier membre de l'équation
(4), nous obtenons :
(YpVarY-YVarYp)/ Yp (Yp+VarYp) = c (VarUn-VarU) (5)
multiplions le premier membre de l'équation (5) par
(Yp+VarYp)/ Y, pour trouver approximativement l'équation (1), nous
aurons :
(YpVarY-YVarYp)/ YpY = VarY/Y-VarYp/Yp = c (VarUn-VarU)
de cette équation nous déduisons l'équation
suivante :
VarY/Y = VarYp/Yp+cVarUn-cVarU (6) en posant k =
VarYp/Yp+cVarUn,
l'équation (6) peut s'écrire comme suit :
VarY/Y= k - cVarU (7)
L'équation (7) nous montre que lorsque le taux de
chômage diminue d'un point de pourcentage, la variation de produit
intérieur brut réel en pourcentage varie positivement d'un
certain pourcentage. Cette fonction est celle qui fait l'objet de la
présente étude, communément appelée « loi
d'Okun ».
Pour étudier cette relation, qui doit normalement
être négative, entre le PIB réel autour de sa tendance et
celle du taux de chômage autour de son taux naturel, nous avons
fixé un principe. Ce dernier est que, par hypothèse, nous allons
considérer que la variation du taux de chômage est la seule
variable qui influence la variation du produit intérieur brut
réel autour de sa tendance et que les autres variables
indépendantes sont isolées.
Alors la variable dépendante est la variation du produit
intérieur brut réel autour de sa tendance en pourcentage
notée (Y-Yp)/Yp et la variable
indépendante, la variation du taux de chômage autour de son taux
naturel notée (U-Un).
Cette fonction se présente de la façon
ci-après :
(Y-Yp)/Yp= F(U-Un)
(Mankiw, 2003)
(-)
Où (Y-Yp)/Yp : variation du
produit intérieur brut réel autour de son produit potentiel en
Pourcentage ;
(U-Un) : variation de taux de
chômage autour de son taux naturel.
Le signe (-) présente en dessous de la variable
explicative indique a priori l'impact attendu de la variable
considérée sur la variable expliquée estimée.
B. Méthodes
économétriques
Test de stationnarité (Unit root test)
Une variable est dite stationnaire si les données
observées pour cette dernière suivent un même ordre ou
degré de probabilité, tandis qu'une variable est dite non
stationnaire si elle ne suit pas le même ordre de probabilité.
Tableau n°1 : Test de stationnarité
Variables
|
Stat. ADF
|
CV (5%)
|
Avec tendance
|
Avec constante
|
Conclusion
|
Log(Y/L)
|
-2.99
|
-1.95
|
NON
|
NON
|
I (0)
|
INFL
|
-4.09
|
-3.20
|
OUI
|
OUI
|
I (0)
|
RINFL
|
-4.13
|
-3.52
|
OUI
|
OUI
|
I (0)
|
TE
|
-2.19
|
-3.52
|
NON
|
NON
|
NS
|
D (Log(Y/L))
|
-2.12
|
-1.94
|
NON
|
NON
|
I (1)
|
D (INFL)
|
-8.24
|
-3.53
|
OUI
|
OUI
|
I (1)
|
D (RINFL)
|
-8.22
|
-3.53
|
OUI
|
OUI
|
I (1)
|
D (TE)
|
-5.75
|
-3.53
|
OUI
|
OUI
|
I (1)
|
Source : confectionné sur base de logiciel Eviews
3.1
NS : non stationnaire
I (0) : stationnaire en niveau
I (1) : stationnaire en différence première
La combinaison de ces séries est stationnaire en niveau
« I (0) », à l'exception de la série
« terme d'échanges total » qui est non stationnaire
en niveau « NS ». Mais toutes les autres variables sont
stationnaires en différence première « I
(1) », ce qui laisse supposer une relation de co-intégration.
Cette caractéristique essentielle nous donne la possibilité
d'analyser la dynamique de long terme du produit intérieur brut
réel par tête avec des modèles faisant appel aux tests de
co-intégration des variables.
Tableau n° 2: Test de stationnarité de DF
variables
|
stat ADF
|
valeur critique 5%
|
Avec trend
|
avec constante
|
conclusion
|
|
- 1,79
|
- 3,52
|
Non
|
Non
|
NS
|
(U - Un)
|
-3,29
|
- 2,93
|
Non
|
Oui
|
l(0)
|
D![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-20007.png)
|
- 7,35
|
-3,52
|
Oui
|
Oui
|
l(1)
|
D(U- Un)
|
-6,09
|
-3,53
|
Oui
|
Oui
|
l(1)
|
Sources : calculs effectués sur les
données à partir de logiciel Eviews 3.1
De ce tableau ressort d'une manière simple et claire
que la variable endogène
est non
stationnaire à niveau tandis que la variable exogène (U- Un) est
stationnaire à niveau. Au seuil de 5% toutes les variables
(endogène et exogène) sont toutes stationnaires ou
différence première, ce qui nous pousse à croire qu'il y a
présence d'une relation de co - intégration dans notre
modèle.
Test de co-intégration
Après le test de co-intégration au sens de
Johansen, nous avons obtenu les résultats suivants :
Tableau n°3 : Test de co-intégration
Eigen value
|
LR
|
CV (5%)
|
CV (1%)
|
Hypothèse NO of CE(S)
|
0.650
|
77.597
|
47.21
|
58.46
|
Aucun**
|
0.521
|
35.565
|
29.68
|
35.65
|
Au moins 1*
|
0.143
|
6.151
|
15.41
|
20.04
|
Au moins 2
|
6.67E-05
|
0.003
|
3.76
|
6.65
|
Au moins 3
|
Source: Estimation des données avec le logiciel Eviews
3.1
LR : ratio de Likelihood
CV : valeur critique
*(**) signifie qu'au seuil de 1% et 5% nous rejetons
l'hypothèse de l'existence de plusieurs vecteurs de
co-intégration.
Nous rejetons l'hypothèse H0 c'est à
dire il existe plusieurs vecteurs de co-intégration aux seuils de 1% et
5%. Soit l'hypothèse H1 d'une co-intégration est
acceptée pour le produit intérieur brut réel et ses
variables indépendantes.
Comme l'hypothèse d'une co-intégration est
acceptée alors nous allons procéder à l'estimation de la
relation de long terme par la méthode de moindres carrés
ordinaires, qui est un modèle capital dans notre analyse.
A partir de l'estimation des données avec le logiciel
Eviews 3.1, nous avons obtenu la relation de long terme suivante :
Log(Y/L)=1.010 + 0.001*Infl - 0.051*RInfl + 0.008*TE
(10.50) (0.89) (-1.009)
(5.962)
R2 = 0.57 n = 41
F-Stat. = 16.663
R2 ajusté = 0.54 Prob.
(F-Stat.) = 0.000001 DW = 0.335
Le signe (+) de coefficient de variable
« inflation » signifie qu'en R.D Congo lorsque le taux
d'inflation augmente d'un pour cent, le log(Y/L) augmente aussi de 0.001 pour
cent.
Les valeurs entre parenthèses présentent la
significativité des variables. Pour notre modèle, les variables
indépendantes expliquent à 57% et 54% le comportement du produit
intérieur brut réel de la R.D Congo; car R2 et
R2 ajusté sont respectivement de 57% et 54%. La statistique
de Durbin-Watson (0.335) tend vers zéro pour notre modèle, montre
que les résidus sont corrélés.
Les valeurs t de student nous montrent que le taux d'inflation
est significativement égal à zéro tandis que les
coefficients de ratio de taux d'inflation par rapport au produit
intérieur brut réel, soit -1.009 et 5.961 pour le terme
d'échanges influencent significativement le produit intérieur
brut réel par tête en R.D Congo. La statistique F de Fisher
(16.663), nous montre que le modèle est globalement significatif et que
la variable dépendante est expliquée à raison de 57% et
54% par les variables indépendantes. En tenant aussi compte de la
probabilité de F de Fisher (0.000001 ou 0.0001%), nous pouvons dire que
le modèle est généralement significatif au seuil de 5%.
Après cette estimation de la relation de long terme entre
les variables, il nous est important d'estimer le modèle à
correction d'erreur selon l'approche à deux étapes de Engle et
Granger. La première étape consiste à estimer la relation
de long terme que nous venons de présenter au paragraphe ci haut (soit
le modèle de long terme). La seconde étape consiste à
récupérer les résidus de cette relation de long
terme « et » pour afin estimer le
modèle à correction d'erreur ou relation à court terme.
Avant d'estimer ce modèle, nous allons d'abord commencer par analyser la
stationnarité de résidus en niveau.
Tableau n°4 : Test de stationnarité des
résidus
Variable
|
Stat.ADF
|
VC (5%)
|
Conclusion
|
et
|
-1.55
|
-3.52
|
NS
|
D (et)
|
-7.17
|
-3.53
|
I (1)
|
Source : Calculs effectués à partir des
données avec le logiciel Eviews 3.1
Nous remarquons que nos résidus ne sont pas stationnaires
en niveau plutôt ils sont stationnaires en différences
première. Le modèle à court terme ne peut pas être
estimé par la méthode de moindres carrés ordinaires.
D'une manière générale, les variables
indépendantes choisies dans nos modèles, soit l'inflation, ratio
d'inflation et terme d'échanges total ; expliquent de 57% et 54% la
variable dépendante à long terme et à court terme, ils
n'ont aucune influence sur cette dernière.
Après une brève présentation et
interprétation de nos résultats sur l'estimation de fonction de
produit potentiel, il nous est important de faire la même chose pour
l'estimation de la fonction linéaire du produit intérieur brut
réel et le taux de chômage.
Nous avons retenu le test de Johansen pour déterminer
le nombre de relation de co - intégration entres nos variables dont les
résultats sont les suivants :
Tableau n°5: Test de co-integration
Eigen value
|
LR
|
CV (5%)
|
CV (1%)
|
Hypotheses et No of CE(S)
|
0,320
0,052
|
17,604
2,157
|
12,53
3,84
|
16,31
6,84
|
Aucun **
Au moins 1
|
Source: Estimation des données avec logiciel et Eviews
3.1
Nous rejetons l'hypothèse Ho c'est-à-dire qu'il
y a plusieurs vecteurs de co-intégration aux seuils de 1% et 5 %. Pour
la variable concernée dont LR est supérieur à CV (soit
17, 60418 supérieur à 12,53 et 16,31) Il y a un vecteur de
co-intégration. L'hypothèse H1 c'est-à-dire il existe une
relation de co-intégration, est acceptée pour la variable
« variation des produits intérieur bruit réel au tour
des son produit potentiel en pourcentage» et sa variable explicative
(variation du taux de chômage autour de son taux naturel).
En effet, comme l'hypothèse d'une relation de
co-intégration est acceptée, alors nous devons procéder
à l'estimation de la relation de long terme par les méthodes de
moindres carrés ordinaires.
Nous avons obtenu la rédaction de long terme ci-dessous
présentée à partir de logiciel Eviews 3.1. Cette
dernière est la suivante :
= 3,335 -
2,141 (U - Un)
(0,896) (-2,155)
R2 = 0.106 F - Stat = 4.645
R2 = 0.084 Prob (F - Stat) = 0.037
DW = 0.430
Les valeurs entre parenthèses présentent les
« t » de student calculés ou la
significativité de variables. Pour notre modèle, la statistique
de Durbin - Watson (0.430) tend vers zéro et cela signifie que les
résidus sont corrélés. Le coefficient de
détermination et celui ajusté sont successivement de 10.64% et
8,35%. La variable indépendante a un faible pouvoir explicative sur la
variable dépendante soit elle explique à 10.64% et 8.35% le
comportement de la variation de produit intérieur brut réel
autour de son produit potentiel en pourcentage.
Les valeurs « t » de student nous montrent
que la variation de taux de chômage autour de son taux naturel influence
significativement la variation de produit intérieur brut autour de sa
tendance en pourcentage. En R.D Congo. La probabilité F de Fisher
(0.037) montre clairement que notre modèle est a ce point significatif,
soit 3.73% < 5% (seuil utilisé). La statistique F de Fisher (4,65)
traduit que le modèle est significatif. La variable dépendante
est expliquée par la variable indépendante à raison de
10.64%, soit ce coefficient est non significatif.
Le signe attendu (-) pour la variable « variation de
taux de chômage autour de son taux naturel » est
confirmé dans notre modèle. Comme R2 = 10.64% et
R2 = 8.35%, cela veut dire que la variation du taux de chômage
n'explique pas significativement la variation du produit intérieur brut
autour de son produit potentiel en R.D Congo.
Apres cette estimation de long terme, il nous est important
d'estimer la relation de court terme, à partir du modèle de
correction d'erreur. Comme déjà fait pour le cas de fonction de
produit potentiel, nous allons faire autant, c'est - à - dire notre
modèle de correction d'erreur va s'effectuer en deux étapes.
Avant d'estimer ce modèle, nous allons d'abord
commencer par analyser la stationnarité de résidus en niveau.
Tableau n°6 : Test de stationnarité des
résidus
Variable
|
Stat.ADF
|
VC (5%)
|
Conclusion
|
et
|
-2.10
|
-1.9492
|
l (0)
|
Source : Calculs effectués à partir des
données avec le logiciel Eviews 3.1
Nous remarquons que nos résidus sont stationnaires en
niveau.
Après cette analyse de stationnarité sur les
résidus, nous avions estimé le modèle à court terme
à partir toujours de la méthode de moindres carrés
ordinaires dont les résultats sont les suivants :
D
= 0.414 -
3.050 D (U - Un) - 0.236*et-1
(0.162) (-1,640)
(-2.089)
R²= 0.124 F- stat= 2.623
R²= 0.077 Prob (F- stat) = 0.086
DW=2.125
Généralement, les modèles estimés
ne semblent pas intéressant dans la mesure où la
probabilité F de Fisher est égale à 8.6% qui est
supérieur au seuil de 5 %, c'est-à-dire que , selon ce
critère, le modèle n'est pas bon. Le coefficient de
détermination et celui ajusté s`établissent à 12.4%
et 7.7%. La valeur de DW (2.125) montre que les erreurs sont
indépendantes. Pour notre modèle, les signes attendus, (-,-),
pour la variation de taux de chômage autour de son taux naturel et les
résidus sont aussi bien confirmés à court termes
qu'à long termes. Par rapport à nos analyses, cette relation
traduit qu'en R.D Congo, la variation de produit intérieur bruit autour
de son produit potentiel en pourcentage est une fonction décroissante
ou négative de la variation du taux de chômage autour de son
taux naturel. En d'autres termes, lorsque le taux de chômage diminue
autour de son taux naturel, le produit intérieur brut réel
augmente autour de son produit potentiel à court terme en R.D Congo.
Les coefficients de correction d'erreurs sont statistiquement
significatifs et présentent les signes attendus. La force de rappel
(coefficient de résidus) qui est de - 0.236, traduit l'effet
d'ajustement de la variation de produit intérieur brut réel
autour de son produit potentiel à chaque période vers
l'équilibre.
En considérant la valeur de t de student de la
variable « variation de taux de chômage autour de son taux
naturel », qui est de -1,640 inférieur au t de student
tabulaire, nous pouvons conclure qu'à court termes la variation de taux
de chômage autour de son taux naturel n'est pas statistiquement
significative. Mais son signe prédit par la loi d'Okun se confirme
aussi bien à court terme qu'à long terme.
III.RESULTATS OBTENUS
Comme dit dans la partie théorique, dans le chapitre
précédent, notre modèle présente des signes
attendus pour toutes les variables, soit les signes suivants (+, -, +)
respectivement pour les variables Infl, RInfl et TE.
Sous forme de graphique, nous pouvons présenter
l'évolution du produit intérieur brut réel global et le
produit potentiel global comme suit :
Graphique n°5 : Evolution du produit intérieur
brut réel global et le produit potentiel global
(En million de
Zaïre)
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-200011.png)
De ce graphique ci haut, nous constatons de quelle façon
le PIB observé et le produit potentiel se sont comporté au fil du
temps ou des années. Si nous retenons la définition selon
laquelle le cycle correspond à une période comprise entre deux
creux successifs, l'étude de l'évolution du PIB réel
congolais permet de distinguer plusieurs cycles asymétriques couvrant
les périodes suivantes : 1960-1967, 1972-1976, 1977-1982, 1983-1993
et 1994-2000.
Pour les années 1960-1967 correspondent aux années
pendant lesquelles la R.D Congo a connu les différents mouvements de
sécession, notamment, la sécession Katangaise, la rivalité
entre le président J. KASAVUBU et la premier ministre P.E LUMUMBA,
l'assassinant du premier ministre P.E LUMUMBA et l'instabilité politique
et économique dans le pays. Comme l'insécurité
déchire la province de Katanga, la production de la GECAMINE devrait
baisser et cela aurait des répercutions majeures sur l'économie
congolaise. Pendant cette période, la balance commerciale de la R.D
Congo était déficitaire, soit les importations
excédées sur les exportations. Le taux d'inflation passe pour la
première fois de deux à trois chiffres, cela veut dire durant
cette période les prix augmentaient sur les marchés, et il y
avait une forte masse monétaire en circulation dans l'économie
ainsi que sur le marché du travail, on assistait à des
licenciements dans des firmes d'où le taux de chômage ne cesse de
s'accroître.
Après cette période, la balance commerciale devient
positive, soit les exportations suppléent aux importations. Le taux
d'inflation diminue jusque même à devenir négatif, pour
dire que sur le marché de biens et services, les prix se sont rabattus
et sur le marché monétaire, la monnaie congolaise
s'apprécie jusque même à être supérieure aux
dollars américains mais sur le marché d'emploi, le taux de
chômage continue à augmenter et cela est dû à la non
création de l'emploi par le pouvoir public.
Vers les années 1972-1976, cette période est
caractérisée par la première crise
pétrolière qui a frappé presque toutes les
économies du monde. La particularité de cette économie
à cette période est que vers le 30 Novembre 1973, il y a une
nouvelle politique économique, fin de l'exploitation des firmes,
carrières,... par des étrangers. Le commerce de détail est
réservé aux seuls zaïrois avec la
« Zaïrianisation ». Cette économie a connu des
moments de baisse de ses exportations, où les importations priment sur
les exportations vers les années 1972. Après cette
période, sa balance commerciale devient à nouveau positive pour
chuter vers les années 1976. Le taux d'inflation se multiplie par 60 par
rapport à l'année 1971, soit pendant cette période les
prix augmentent sur le marché monétaire et celui de biens et
services. Sur le marché d'emploi, les opportunités de travailler
augmentent, soit il y a une diminution de taux de chômage.
Pour la période 1977-1982, en général les
exportations excèdent sur les importations, à l'exception des
années 1977, 1978 et 1982. Sur le marché de biens et services,
les prix fluctuent soit à la hausse ; soit à la baisse parce
que le taux d'inflation fluctue aussi de la même façon. Sur le
marché monétaire, il y a la deuxième dévaluation,
en deux mois, de la monnaie zaïroise en janvier 1979. La plus grande
dépréciation est celle de 1980, qui fait passer le taux
d'inflation une fois encore à trois chiffres, d'où nous dirions
que le pouvoir d'achat de la monnaie a diminué mais aussi la
présence d'une forte circulation de la masse monétaire dans
l'économie congolaise. Sur le marché de l'emploi, le taux de
chômage diminue d'une manière générale.
La période 1983-1993 est celle pendant laquelle le
programme d'ajustement structurel (PAS) s'applique en R.D Congo par le
gouvernement Léon KENGO WA Dondo. Cette période est
caractérisée par le licenciement des travailleurs dans
l'administration publique qui fera à ce que le taux de chômage
continue à augmenter, la diminution de dépenses publiques dans le
domaine social qui a fait à ce que les recettes de l'Etat puissent
augmenter et la dévaluation de la monnaie congolaise fait à ce
que cette dernière s'apprécie. Mais aussi, elle est
caractérisée par la reforme monétaire vers les
années 1990, communément appelée « reforme
BIRINDWA ». Généralement, pendant cette période,
la balance commerciale est positive à l'exception des années
1992, le taux d'inflation passe de deux à quatre chiffres et le taux de
chômage continue à augmenter, d'où la stagflation dans
l'économie congolaise.
La période 1994-2000 est celle caractérisée
par l'instabilité politique et économique en R.D Congo. Les
guerres de 1996 et 1998 caractérisent cette période mais aussi
l'émission et l'entrée en circulation de francs congolais comme
monnaie nationale, qui fait passer le taux d'inflation de quatre à deux
puis à trois chiffres ainsi qu'une hausse continue du taux de
chômage se constate.
Rappelons que les données utilisées dans cette
analyse proviennent de la différence entre le produit intérieur
brut réel et le produit potentiel pour la variable
(Y-Yp)/Yp et pour la variable (U-Un) c'est la
différence entre le taux de chômage et le taux de chômage
naturel. Elles sont représentées sous forme de graphique comme
suit :
Graphique n°7 : évolution de Varpib et VarU
![](verification-empirique-loi-d-okun-rdc-1960-200012.png)
Ce graphique nous montre que la relation qui existe entre la
variation du produit intérieur brut réel autour de son produit
potentiel et celle de taux de chômage autour de son taux naturel est
négative comme l'a démontré Arthur Okun. Les points
présentés sur ce graphique, représentent
l`évolution d` une année à une autre. Cette courbe ou
ligne de régression présentée sur ce graphique, nous
explique combien de fois, lorsque le produit intérieur brut réel
augmente autour de son produit potentiel, la variation du taux de chômage
diminue ; et vice versa. Cela prouve en suffisance qu'il existe une
relation négative entre ces deux variables.
IV.CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de nos analyses qui se sont
articulé autour du sujet : « vérification
empirique de la loi d'Okun, cas de la République Démocratique du
Congo entre 1960 et 2000 ».
Bref, nos résultats sont en conformité avec la
loi d'Okun qui stipule, à titre de rappel,
que : « chaque fois que le produit intérieur brut
réel chute d'un certain pourcentage autour de son produit potentiel, le
taux de chômage augmente d'un point de pourcentage ». Soit il
y a une relation négative entre la variation de produit intérieur
brut réel et la variation de taux de chômage. En RD Congo,
d'après nos analyses, cette loi se vérifie et se confirme,
lorsque le taux de chômage est inchangé autour de son taux
naturel, la variation de produit intérieur brute réel augmente de
3.335% autour de son produit potentiel et chaque hausse d'un point de
pourcentage du taux de chômage ralentie de 2.141% la variation de produit
intérieur brut réel autour de sa tendance (soit le produit
potentiel croît plus vite que le produit intérieur brute
réel).
Nous pouvons, néanmoins, suggérer ce qui
suit :
- Pour le gouvernement congolais, mettre en place des
politiques de lutte contre le chômage et cela n'est possible que si
seulement il crée de nouvelles opportunités d` emploi sur le
marché du travail ;
- Stimuler la production en incitant la population au travail
et à travers des investissements publics et privés nationaux et
étrangers orientés vers le secteur productif ; avec emploi
massif des mains d'oeuvre locales ;
- Et surtout inculquer à la population l'esprit de
travail et l`auto-prise en charge, car le travail est la seule clé de la
lutte contre la pauvreté. « le travail assure
l'indépendance » dit - on.
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