INTRODUCTION GÉNÉRALE
« Il suffit de bien juger pour bien
faire, et de juger le mieux qu'on
puisse faire, pour faire aussi tout son
mieux ».
Descartes
Aujourd'hui, toutes les entreprises
évoluent dans un monde régné par l'incertitude et la
complexité (Manfred.M, 1996) ; un monde marqué par
l'imprévisibilité, l'inconstance et la discontinuité
où le changement devient la règle et le statu quo l'exception
(Chiha Gaha, 2003).
En effet, la question pertinente semble être
celle de survie et de pérennité plus que la recherche
d'être le monopole ou le maître du milieu. Les entreprises doivent
alors comprendre et soutenir le changement. Elles doivent être capables
d'affronter et de gérer la pression de son environnement.
Face à des profondes mutations d'ordre
économique, technologique et social ainsi que le dynamisme
concurrentiel, il devient nécessaire d'introduire le concept
d' « efficacité » parce que les entreprises
sont jugée plus sévèrement sur leur
efficacité qu'auparavant (Handy, 1996) (cité par Oumaya
Khalbous.R, 2003).
En quête d'efficacité, le capital
humain forme le socle de la pensée stratégique de l'entreprise.
Il permet « une représentation distinctive de la firme en
tant que complexe de ressources et de capacités qui ne sont pas toujours
disponibles sur un marché » (Aliout.B & Nekka.H).
Actuellement, on assiste à une tendance vers
une économie de savoir en développant d'une manière
croissante les pratiques du management de savoirs stratégique, où
la carte de réussite économique et l'avantage compétitif
se redessinent autour des compétences des hommes (Mansour.N, 2003).
Il importe, ainsi, pour les entreprises d'identifier
des compétences stratégiques pour favoriser l'innovation et faire
face à une vitesse accélérée de changement et des
évolutions de l'environnement. En effet, face à la mouvance de ce
dernier, la connaissance « vieillit » voire se
décline dans un laps de temps restreint et l'obsolescence des savoirs se
transforme en un fléau qui contamine les compétences.
Au gré d'un besoin intensif de
développer les compétences et de se prémunir contre
l'obsolescence des savoirs, les pratiques de gestion des ressources humaines
n'ont cessé de fournir des modalités d'acquisition et de
développement des compétences pour remédier les effets
dramatiques de changements. La formation professionnelle, occupe une position
centrale dans le développement des ressources humaines et la
mobilisation des compétences. Cette pratique de gestion joue un
rôle capital permettant de mettre à jour les compétences
acquises et faire face aux décalages et aux retards des
connaissances.
Définie comme investissement, la formation
doit apporter des preuves tangibles à sa rentabilité et aux
résultats qu'elle permet. Se pose alors la question de son
évaluation en terme de coût mais aussi en
terme d'efficacité et d'impact sur l'individu et sur l'entreprise.
A cet égard, l'évaluation s'est vue
gagner de l'importance comme moyen pour légitimer les actions de
formation et apprécier son rendement. Elle est devenue, pour toute
entreprise qui tente à investir en formation, porteuse de sens dans la
mesure où elle va servir d'aide à la prise de décision et
à l'adoption des mesures de correction.
En effet, l'évaluation suppose l'adoption
d'une démarche qui doit accompagner l'action de formation dés la
décision de former.
Ainsi, le contexte tunisien est assisté de
plus en plus par des mutations profondes liées à la
libéralisation de l'économie, l'ouverture sur l'extérieur
et l'évolution des progrès technologiques. Cette nouvelle
conjoncture, a poussé la Tunisie à opter pour un programme de
mise à niveau visant l'amélioration de la
compétitivité des entreprises tunisiennes notamment par le
développement des ressources humaines.
Dans ce contexte, d'importantes mesures ont
été prises en vue de revaloriser la fonction formation. C'est
dans cette perspective que s'inscrit le projet MANFORME.
Compte tenu de cette nouvelle conjoncture, la
Société Nationale de Distribution des Pétroles,
opérant dans un secteur concurrentiel constitué par des
multinationales, doit plus que jamais disposer d'une main d'oeuvre
qualifiée maîtrisant les nouvelles technologies et capable
d'améliorer la qualité de ses services en vue de satisfaire les
besoins et les exigences de sa clientèle.
Nous allons opter alors pour une étude
monographique qui prend de la SNDP un terrain d'investigation empirique.
À travers notre recherche, nous allons essayer
d'apporter des éléments de réponses à la
problématique suivante :
Dans quelle mesure peut-on développer une
démarche d'évaluation à froid de la formation pour
satisfaire les attentes de l'entreprise ?
Pour traiter cette problématique, nous allons
nous baser sur une littérature assez variée sur le sujet qui sera
mise en phase avec les tentatives actuelles d'évaluation des effets de
la formation au sein de l'établissement.
A cet égard, nous nous proposons, en premier
lieu de construire une représentation théorique puisée de
la littérature sur notre sujet de recherche, puis, dans un second lieu,
nous espérons fournir au responsable de formation de la SNDP une
démarche afin d'améliorer la qualité de
l'évaluation des effets de la formation.
De ce fait, nous allons articuler notre recherche
autour de trois chapitres. Le premier traitera dans la première section,
la notion de l'évaluation de la formation et les concepts proches, la
seconde section sera consacrée aux difficultés qui peuvent
freiner l'évaluation et les intérêts qui reflètent
son importance dans le développement de l'efficacité des actions
de formation. La relation entre la décision de former et
l'évaluation de la formation sera élucidée dans la
troisième section de ce chapitre.
Dans le second chapitre, nous allons essayer de
présenter dans la première section le fondement théorique
de l'évaluation de la formation. Dans la deuxième section, nous
présenterons les moments forts d'évaluation. Une démarche
théorique d'évaluation de la formation fera l'objet de la
dernière section.
Le troisième chapitre débouchera sur
notre investigation empirique au sein de la SNDP, portant sur ses pratiques
actuelles d'évaluation de la formation notamment l'évaluation
à froid.. La première section de ce chapitre présentera le
cadre et la méthodologie de recherche. La deuxième sera
consacrée à l'analyse des résultats obtenus. La
troisième section aura comme contenu la proposition d'une
démarche d'évaluation des effets de la formation.
Une conclusion générale viendra clore
notre travail, dans laquelle, nous rappelons les principaux résultats de
notre recherche, ses implications managériale, ses limites et les
voies futures qui en dérivent.
CHAPITRE I : POURQUOI PARLE-T-ON DE
L'ÉVALUATION DE LA FORMATION?
« Quand on ne sait ce que l'on cherche,
on ne sait pas ce que l'on
trouve »
Lucien
Fébre
L'irruption des nouvelles technologies et
l'évolution des nouvelles organisations du travail caractérisent
l'environnement dans lequel les entreprises évoluent aujourd'hui. Les
défis économiques et sociaux ainsi que la recherche
d'avantage compétitif s'y ajoutent pour accompagner l'évolution
de la fonction ressources humaines. Une évolution qui a
transformé cette fonction d'une logique de poste qui vise le maintien
d'une main d'oeuvre stable et productive à une logique de
compétences qui vise l'acquisition, le développement et la
conservation des ressources humaines.
A l'heure où l'humain forme le socle du
système organisationnel, le développement et la mobilisation des
compétences s'avèrent une nécessité. Il devient
important pour l'entreprise d'identifier ses compétences
stratégiques pour favoriser l'innovation et faire face à une
vitesse accélérée de changement et des évolutions
de l'environnement.
Face à ce besoin croissant de
développement des ressources humaines et de mobilisation des
compétences, la formation occupe une position privilégiée
dans l'ensemble des modalités d'acquisition et de développement
des compétences. Elle est définie comme « un
moyen d'atteindre les objectifs de l'organisation, un facteur de satisfaction
et de motivation des salariés et un lieu d'échange et de
confrontation » (Thévenet, 1987) (cité par Oumaya
Khalbous Rim, 2003). Cette pratique de gestion permet de mettre à
jour les compétences acquises et de remédier les décalages
et les retards en terme des connaissances.
Ainsi définie comme investissement, la
formation doit faire preuve de ses résultats quantifiables, mesurables
et interprétables. Se pose, alors, la question de son évaluation
pas seulement en terme de coût mais aussi en terme de performance et
d'efficacité.
En effet, la formation doit apporter des preuves
tangibles de sa rentabilité sur toutes
les dimensions humaines et organisationnelles. En effet,
l'évaluation de la formation permet de donner un sens à la
formation et d'apprécier ses résultats et ses acquis.
Selon Barzucchetti.S et Claude.JF
(1995), « évaluer la formation consistera à
dire si oui ou non et dans quelle mesure les objectifs sont atteints ou non
atteints ou dépassés ». A cet égard,
l'évaluation s'est vue gagner de l'importance comme moyen pour
légitimer l'action de formation (Jouvenel et Masingue, 1995).
Suite à une revue de la littérature,
nous allons essayer, dans une première section, de définir la
notion d'évaluation et de la distinguer des concepts proches
qui semblent faire des confusions dans le langage de l'évaluation de la
formation.
La deuxième section traitera les
difficultés et les résistances qui peuvent freiner la mise en
place de l'évaluation de la formation ainsi que les raisons pour
lesquelles l'évaluation se montre utile.
Le lien qui existe entre la décision de
former et l'évaluation sera élucidé dans une
troisième section. Cette dernière aura pour but, dans une
première partie, de voir dans quelle mesure l'évaluation
contribue à l'accroissement de l'importance de la formation
considérée à la fois comme investissement et comme moyen
de développement des compétences. La deuxième partie sera
consacrée au traitement des deux logiques qui existent dans le langage
de formation. En dernier lieu, un survol du processus de formation vient clore
ce chapitre en mettant l'accent sur les étapes qui le composent.
Section 1 : Évaluation de la formation et
concepts proches
1.
1- Évaluation de la formation :
La littérature a révélé une
large panoplie de définitions de l'évaluation de la
formation tout au long de l'évolution historique de
cette dernière.
Ces définitions varient certes, nous
retenons celles qui nous semblent adaptées à notre
étude. Selon Hazebroucq.A (1980) (cité par
Pain.A, 1992), « évaluer, c'est s'interroger sur la
valeur, la portée, le sens de l'action qu'on vient
d'engager ».
De Landsheere.V (1991) (cité par
Strauven.C, 2000) soutient que « l'évaluation est un
terme générique désignant la supputation de la valeur ou
de l'état, le plus souvent par référence à un
idéal ou à une norme, en s'appuyant soit sur des
appréciations subjectives, soit sur des mesures. Plus techniquement,
l'évaluation se définit comme une note d'une modalité ou
d'un critère considéré dans un comportement ou un produit.
Le terme a une acception beaucoup plus large que celle de mesure.
De façon générale, on peut
distinguer trois groupes de définitions de l'évaluation. D'abord
les définitions fondées sur l'objectif où on
détermine dans quelle mesure les objectifs d'un programme ou d'un
traitement sont atteints. Ensuite, les définitions
descriptives dans ce cas il ne s'agit pas d'apprécier
l'écart par rapport aux objectifs, mais bien collecter des informations
aidant à la prise de décision. Enfin, les définitions
judiciaires dont un jugement est porté en termes de
validité, de mérite ou de valeur ».
Nous proposons aussi la définition de
Aubert, Gilbert et Pigeyre (1993) (cités par Strauven.C, 2000) qui
préconisent qu' « un processus d'évaluation de
qualité est un ensemble défini, organisé et
contrôlé d'activité appropriées à un contexte
d'utilisation, par lesquelles des personnes mandatées pour le faire,
portent à l'aide de procédures qu'elles maîtrisent et en
s'appuyant sur des référentiels, explicites, un jugement sur des
caractéristiques individuelles afin de préparer des
décisions de gestion en temps utile ».
Enfin, la définition de Strauven.C
(2000), selon laquelle « l'évaluation consiste en un
processus et en une procédure visant à recueillir des
informations de la manière la plus objective possible afin de prendre
des décisions et de mettre en oeuvre des mesures qui contribueront
à l'efficacité d'une formation compte tenu de ses objectifs et
des compétences à installer ».
A la lumière de ces définitions,
l'évaluation de la formation devient porteuse de sens et
revêt le caractère indispensable à
l'égard d'une action de formation. En effet,
l'évaluation est
une démarche qui a pour finalité
d'apprécier objectivement les effets et les changements qu'une
action de formation peut produire.
Il s'agit d'un ensemble d'outils et des méthodes mis
en place périodiquement et
objectivement pour jauger l'efficacité des actions et
apporter les mesures correctives adéquates. De cette façon,
évaluer une action de formation revient à mesurer
l'atteinte ou non des objectifs prédéfinis, à
apprécier et à juger son efficacité.
Dans ce contexte,
« l'évaluation devient un élément
nécessaire et un moment clé d'un processus d'amélioration
continue de la qualité de la formation dans la mesure où,
rapportant les résultats obtenus aux objectifs visés, elle doit
permettre de dégager les actions correctrices et les voies de
progrès » (Barzzucchetti.S et Claude.JF, 1995).
L'évaluation s'inscrit, dés lors,
dans un processus qui met en relation un référé et un
référant, permettant d'attribuer une valeur et d'apporter un
jugement de valeur sur des résultats et des effets. A cet égard,
le jugement de valeur résulte d'une comparaison entre, d'une part un
référé qui est l'ensemble d'éléments
représentatifs de la réalité appréhendée au
travers d'indicateurs et d'autre part, un référant qui est un
ensemble des résultats recherchés par la formation,
formalisé au travers d'objectifs sous forme de compétences
attendues.
Ainsi, l'évaluation est le
résultat d'une comparaison entre les indicateurs et les critères.
Pelpel.P (1989) (cité par BIEF, 2000) considère que le
processus d'évaluation est un système à deux
entrées. Ce dernier est présenté comme suit:
L'évaluation de la formation : processus
à deux entrées
Pratique de référence
Référé
Indicateurs
Comparaison
Évaluation
Référant
Critères
Objectifs de formation
Source : BIEF:
www.bief.be/entreprise/publication/outil.htm
2.
2. Concepts proches :
Penser évaluation de la formation suppose une
clarification de vocabulaires et de concepts proches pour enlever la
confusion qui existe entre eux. Le concept évaluation ne se
réduit ni à une mesure, ni à une notation et il ne
revêt pas le même sens que celui d'un audit.
a. Évaluation et
contrôle :
Dans le langage de l'évaluation de la
formation, les termes évaluation et contrôle prêtent souvent
à confusion.
Contrôle est d'une origine terminologique dans
le rôle et le contre rôle. Ce mot signifie contre rôle
c'est-à-dire registre tenu en double d'une part, le rôle et
d'autre part le contre rôle et il s'agit de vérifier s'il y a
conformité et concordance. En fait, l'apparition du mot contrôle
revient au domaine administratif et comptable.
Le contrôle consiste en une étude comparative,
une vérification objective et une mesure d'écart entre une
situation donnée et un référentiel d'objectifs, de
règles et des normes préétabli.
Concrètement, et dans le contexte de formation, le
contrôle est la comparaison entre les résultats atteints en terme
de capacités acquises et les objectifs prédéfinis pour en
dégager les écarts. Il met en exergue
les « gaps » qui existent entre les attentes
exprimées vis à vis d'une action de formation et les
résultats qu'elle génère.
En ce qui concerne l'évaluation, elle est
d'origine terminologique dans la valeur. Sa conception dépasse la simple
mesure d'écart. Elle creuse dans le pourquoi des résultats
obtenus. Pour inspirer le sens de complémentarité avec le concept
contrôle, l'évaluation consiste à interpréter les
données fournies par ce dernier pour en construire un jugement sur la
valeur de la formation et sur ses effets.
« A la différence du
contrôle, l'évaluation n'est pas neutre et se distingue de ce
dernier par la notion de jugement de valeur » (Jouvenel et
Masingue, 1995).
Grâce à l'évaluation de la
formation on pourra repérer les causes des résultats obtenus,
expliquer et élucider le sens de ce qui a été
réalisé afin de porter un jugement de valeur.
Ainsi, malgré la profonde confusion qui
règne entre la notion contrôle et la notion d'évaluation on
peut dire que l'évaluation ne peut pas exister sans le contrôle.
En effet, pour évaluer il sera recommander de définir à
posteriori un référentiel de résultats qui contient les
buts que l'action évaluée devra atteindre.
Le tableau suivant trace les traits saillants de
différence et de complémentarité de ces deux notions.
Évaluation et Contrôle (Jouvenel et
Masingue, 1995)
|
Évaluation
|
Contrôle
|
But
|
Expliquer pourquoi les résultats ont été
atteints ou non atteints.
Construire un jugement sur la valeur de la formation et de ses
effets.
|
Mesurer l'écart entre un référentiel
d'objectifs ou de normes, et les résultats obtenus.
|
Critères
|
Choix de critères négociés et
adoptés par un ensemble d'acteurs.
|
Critères objectifs définis avant l'action.
|
Procédures
|
Recueil d'opinions par :
-dialogue
-débats
-concertations
|
Quantification
Examen
Test
Vérification
Recueil de données factuelles
|
b. Évaluation et mesure :
L'évaluation n'est pas réductible
à la notion de mesure. En dépit de la confusion qui existe entre
ces deux termes, le concept évaluation inclut celui de mesure, il est
plus large.
Dans ce passage on s'est basé sur les
travaux de Corte. D (1996) (cité par Strauven.C, 2000) qui affirme qu'
« une mesure de comportements ou de prestations est une
description quantitative de ces comportements. Alors
que évaluer ne signifie pas seulement décrire des
comportements, mais aussi émettre un jugement de valeur en ce qui les
concerne, en fonction d'une norme ou d'un critère donné. En ce
qui concerne la description, l'évaluation implique tant la description
quantitative que qualitative des comportements ».
Le tableau ci-joint met en évidence la différence
qui existe entre ces deux notions.
Évaluation et Mesure
Évaluation
|
Mesure
|
objectif précis au départ
|
peut être totalement gratuite
|
débouche sur une décision
|
peut être menée indépendamment d'une
décision
|
peut être qualitative en tout ou en partie
|
implique nécessairement la quantification
|
produit du sens
|
produit des valeurs numériques auxquelles il convient de
donner un sens
|
Source : BIEF:
www.bief.be/entreprise/publication/outil.htm
c. Évaluation et audit :
L'audit d'une formation ne signifie pas
évaluation de la formation. En effet, l'audit porte lui-même
l'évaluation et a pour objet le fonctionnement d'un système afin
de l'orienter ou de le réorienter.
Soyer.J (2000) a défini l'audit d'un
système de formation comme étant : « Un
examen méthodique et finalisé de tous ses éléments
internes, de ses « sorties » et de ses effets. Il est
réalisé à partir d'un référentiel
préétabli et a pour objet de découvrir les
problèmes qui se posent et de proposer des
solutions ».
A la différence de mesure, le concept
d'audit est plus large que celui de l'évaluation qu'il inclut. Le
tableau suivant trace le rapprochement qui existe entre ces deux termes.
Évaluation et Audit
Évaluation
|
Audit
|
objectif précis au départ en fonction d'une
décision à prendre, de type connu
|
objectif moins précis au départ: diagnostic
générale
|
a pour objet un projet (apprentissage ou autre projet)
|
a pour objet le fonctionnement d'un système, sa
structure
|
a une triple fonction possible: orienter, réguler,
certifier (valider) une action déterminée
|
a pour fonction d'orienter ou de réorienter le
système
|
pas toujours un commanditaire
|
Implique nécessairement l'existence d'un commanditaire
|
produit les informations nécessaires à une
décision
|
produit principalement une connaissance du système
|
Source : BIEF:
www.bief.be/entreprise/publication/outil.htm
Après avoir défini la notion
d'évaluation et la distingué des concepts proches, nous allons
développer dans ce qui suit les difficultés que rencontre
l'évaluation de la formation au sein de l'entreprise ainsi que les
intérêts et les raisons qui encouragent les hommes du domaine
à recourir à l'évaluation malgré ses
difficultés.
Section 2: Difficultés et intérêts
de l'évaluation
Une revue de la littérature nous a
avancé que la mise en place d'une démarche évaluation de
la formation demeure une question délicate, souvent difficile et
coûteuse.
Il s'agit d'une problématique qui
interpelle tant les chercheurs que les praticiens et les académiques, ce
qui nous mène à dresser l'inventaire des « freins et
moteurs » à l'évaluation de la formation (Jouvenel et
Masingue, 1995).
En effet, la pratique de l'évaluation de
la formation au sein des entreprises se heurte à la fois à des
difficultés et des résistances qui freinent sa mise en
application. Pourtant, on ne peut guère nier son importance et
l'intérêt qu'elle revêt grâce aux finalités
qu'elle vise.
D'ailleurs, Jouvenel et Masingue (1995) traitent
bien la question des intérêts et des difficultés de
l'évaluation et leurs travaux nous ont servi de base pour les
développements qui vont suivre.
1. Les difficultés de
l'évaluation :
Les difficultés que rencontre la mise en
place de la démarche évaluation de la formation sont d'ordre
culturel, stratégique et technique.
2.1. Les difficultés
culturelles :
La crainte d'être jugé ainsi que la
confusion entre évaluation et sanction inhibent la mise en application
de l'évaluation. Cette confusion dans l'esprit des formés a comme
source l'héritage scolaire où l'apprentissage est couronné
par un succès ou par un échec. Cet héritage freine la
compréhension de l'objectif réel visé par la
démarche évaluation et empêche son avancement.
Du coté des formateurs, le fait de se
métamorphoser en une personne évaluée après avoir
jouer longtemps le rôle d'un évaluateur, complique la situation.
En effet, les formateurs n'apprécient pas cette
sorte « d'effet balancier » qui transfère
l'acte d'évaluer le maître (formateur) à ses
élèves (les formés).
Chez les responsables de formation, évaluer
une action de formation peut engendrer un fardeau qui naît suite à
l'émergence d'écart entre les objectifs visés et les
résultats obtenus. Ce fardeau est une responsabilité
redoutée par les responsables de formation qui craignent de porter seul
toute cette charge.
Outre les résistances individuelles, il sera
intéressant de souligner les résistances d'ordre collectif qui se
résument en une prise de position contre le changement, dans la mesure
où évaluer c'est juger, corriger pour faire mieux et changer.
Ainsi, « l'action entreprise
pour changer, pour stabiliser, ou pour ne rien faire est principalement
tributaire de la perception des acteurs, de leur manière de penser la
réalité vécue, d'interpréter et de définir
leurs intérêts » (Chiha Gaha, 2003).
2.2. Les difficultés
stratégiques :
L'évaluation de la formation peut induire des
divergences lors de l'interprétation des écarts et leurs raisons.
Comme elle peut semer la zizanie lorsque certaines conclusions mettent en cause
les différents acteurs. Autre difficulté stratégique
réside dans le fait que si le responsable de formation est la seule
personne capable de maîtriser les méthodes d'évaluation, il
risque d'être amener à jouer un rôle dévolu à
l'encadrement ce qui constitue une source de confusion dans les rôles,
une incompréhension de frontière qui aboutissent à
l'apparition des contentieux.
2.3. Les difficultés
techniques :
En quête d'un modèle
d'évaluation scientifique, précis et totalement fiable,
l'entreprise risque de mettre en application un système lourd et
complexe où on cherche à tout mesurer, ce qui est bien ambitieux
mais il s'agit souvent d'un risque qui coûte plus cher que l'objet
à évaluer.
Savoir mesurer le retour sur investissement est une
ambition qui est bien difficile à réaliser dans les domaines de
communication, de recherche et développement et de la formation, plus
précisément dans les domaines où il s'agit de ce que
Pierre Caspar (cité par Jouvenel et Masingue, 1995) a appelé
«l'investissement intellectuel ».
A l'inverse, les démarches qualifiées
de pragmatisme se révèlent trop simplistes. Par exemple,
l'interprétation abusive d'un questionnaire peut donner lieu à
des explications incomplètes voire même erronées. Les
résultats obtenus, suite à ce genre d'évaluation, peuvent
être contestés et au bout du chemin chacun se prévaut de
son droit d'évaluer à sa manière les actions de formation.
Outre les difficultés énoncées par Jouvenel et Masingue,
Pain.A (1992) a présenté, de son coté, les blocages
possibles venant des partenaires de la formation dans le tableau suivant.
Les blocages possibles venant des partenaires de la
formation
(Pain Abraham, 1992)
Formé
|
Crainte d'être jugé
Crainte des éventuelles conséquences sur son
emploi.
|
Formateur
|
Mise en cause de sa compétence
Retombées sur sa carrière et de son emploi.
|
Responsable de formation
|
Mise en cause de ses décisions en ce qui concerne le
formateur, le programme, l'organisme...
|
Hiérarchie
|
Mise en cause de fonctionnement du service ; mise en
évidence de style de management et des relations avec les
subordonnés.
|
Direction générale
|
Demandes des formés pour des retombées de la
formation sur la promotion et les rémunérations
|
2. Les Intérêts :
Nul ne peut douter de l'importance du rôle de
l'évaluation dans le développement de l'efficacité des
actions de formation.
A fin de réduire l'ampleur des
difficultés précitées, ces mêmes auteurs (Jouvenel
et Masingue, 1995) soulignent les raisons pour lesquelles évaluer une
action de formation paraît très utile voire même
indispensable. Ces raisons sont d'ordre économique, politique,
stratégique, pédagogique et de qualité.
2.1 Intérêts
économiques :
Dans une perspective où la formation est
considérée comme un investissement, l'évaluation permet
d'observer des résultats. C'est une exigence de bonne gestion. De
même, et à l'instar de toute politique, la formation est soumise
à la pression de l'efficacité où l'évaluation
permet d'apprécier les retombées de cet investissement.
Dés lors, l'évaluation de la formation
permet une meilleure utilisation des moyens engagés dans l'action
entreprise en temps et en argent.
2.2 Intérêts politiques :
L'évaluation est un moyen d'aide à la
décision dans la mesure où elle favorise la réflexion et
nourrit le débat et permet de clarifier et repérer les
problèmes.
De plus, l'évaluation de la formation constitue
un facteur de changement en favorisant l'installation d'une culture de
résultat au fur et à mesure du temps, elle consolide la
démarche par objectif plutôt que le seul contrôle de
moyens.
Considérée comme un outil de dialogue,
l'évaluation favorise l'apprentissage. C'est un instrument de
communication entre les acteurs concernés par la formation
(participants, formateur, commanditaires, responsables de formation et
hiérarchie).
En permettant le compte rendu et le feed back, elle est un
moyen qui renforce le dialogue social.
2.3 Intérêts
stratégiques :
En apportant une preuve tangible de
résultats, l'évaluation légitime la fonction et l'action
des services formation, en crédibilisant ses responsables.
La démarche appelle la responsabilisation de
tous les acteurs concernés par la formation notamment l'encadrement et
les directions en les impliquant dans la détermination des objectifs
à atteindre, dans l'observation des résultats
réalisés ou non et dans l'analyse de pertinence des moyens
mobilisés.
2.4 Intérêts
pédagogiques :
Vue sous l'angle d'un acte d'apprentissage,
l'évaluation est un moyen qui renforce les acquisitions et leur
pronostic de transfert.
2.5 Intérêts de
« qualité » :
Ayant fait l'objet d'une exigence, la qualité
est une notion qui dévaste pratiquement tous les domaines. A ce titre,
l'évaluation contribue à améliorer d'une manière
importante la conception et la mise en oeuvre d'une action de formation et ceci
à travers :
- l'obtention d'une meilleure précision des objectifs
de l'action mise en application.
- l'accroissement du réalisme des ambitions
initialement affichées en les rendant quelque fois modestes et alors
plus opérationnelles et utiles.
- une meilleure gestion du temps et des moyens de formation
en faisant en sorte qu'ils soient pertinents par rapport aux objectifs.
A côté des travaux de Jouvenel et Masingue
(1995) d'autres auteurs se sont posés la question pourquoi
évaluer afin de dégager les raisons qui justifient
l'évaluation.
Parmi ceux, Phillips (1997) (cité par Dunberry.A
et Péchard.C, 2007) qui énonce dix raisons pour
évaluer :
1) déterminer l'atteinte des objectifs de
formation
2) identifier les forces et faiblesses du processus de
développement des ressources humaines
3) comparer les coûts et
bénéfices d'un programme
4) décider qui devrait participer dans les
prochains programmes
5) tester la clarté et la validité de
certains tests, études de cas ou exercices
6) identifier quels participants ont le mieux
réussi le programme
7) rappeler aux participants certains contenus du programme
jugés importants
8) recueillir des données en vue de la mise en marche
de futurs programmes
9) déterminer si le programme offrait une
solution adéquate au besoin identifié
10) constituer une base de données en appui
à la prise de décision par les gestionnaires.
Kirkpatrick.D (1998) (cité par Dunberry.A et
Péchard.C, 2007), à son tour, propose trois raisons :
1) justifier l'existence du département de formation
en démontrant sa contribution aux objectifs de l'entreprise
2) décider si l'on doit poursuivre ou
arrêter les programmes de formation
3) obtenir de l'information sur comment améliorer les
futurs programmes de formation.
Russ-Eft et Preskill (2001) (cités par Dunberry.A
et Péchard.C, 2007) considèrent que les raisons
de l'évaluation se présument comme
suit :
1) l'évaluation peut contribuer à
l'amélioration de la qualité ou la confirmer
2) elle peut contribuer à accroître les
connaissances des membres de l'organisation, soit en comprenant mieux ce qui
est évalué, soit en apprenant à bien évaluer
3) elle peut aider à déterminer les
priorités, compte tenu de l'ampleur des besoins et des ressources
limitées
4) l'évaluation, utilisée comme outil
diagnostic, peut contribuer à la planification et la livraison de
nouvelles activités au sein de l'organisation
5) elle peut aider à démontrer la
valeur ajoutée des efforts de formation
6) les résultats d'évaluation peuvent aider
à documenter et appuyer certaines demandes de ressources
additionnelles
7) l'expérience en évaluation devient de plus en
plus recherchée.
Enfin, Pain.A (1992) trace les intérêts de
l'évaluation dans la mesure où elle permet :
1) la correction en améliorant les actions de
formation
2) la vérification grâce à la mesure de
l'atteinte des objectifs
3) la formation puisque l'évaluation est
considérée comme une occasion d'apprentissage pour ceux qui y
participent
4) la mesure de la rentabilité économique de
l'action
5) la mesure des changements produits dans l'environnement.
Ainsi, il sera important de savoir pourquoi
évaluer c'est-à-dire les raisons qui nous mènent à
penser à l'évaluation. Il serait également en vain
d'ignorer les difficultés que rencontre la démarche de
l'évaluation de la formation. Il faut les prendre en compte pour en
faire des contraintes et essayer de les surmonter surtout que la revue de
littérature nous a dévoiler qu'il existe une l'étroite
relation entre la décision de former et l'évaluation qui sera
élucidée dans la section suivante.
Section 3: Décision de former et
évaluation
Cette partie traitera le lien qui existe entre la
décision de former et l'évaluation, en d'autre terme ; la
contribution de l'évaluation dans l'accroissement de rendement et de
l'importance de la fonction formation.
Ainsi, on va s'intéresser à la
formation d'une part, comme étant un investissement où
l'évaluation nous permet de mesurer le retour sur cet investissement,
d'autre part, la formation comme moyen de développement des
compétences dont l'évaluation permet d'apprécier les
acquis ainsi que leur transfert. Par la suite, on va élucider deux
logiques de formation où l'évaluation dans l'une est
différente dans celle de l'autre.
Enfin, on va essayer d'identifier les différentes
étapes que constitue l'ingénierie de formation.
1. La formation : un investissement et un moyen
de développement des compétences :
a) investissement en formation
et évaluation:
La formation acquiert de plus en plus une dimension
stratégique. N'étant plus une obligation ni un instrument de paix
social, la décision de former vient préoccuper les
décideurs. Il s'avère, ainsi, nécessaire d'investir en
formation et d'accorder les moyens essentiels pour sa mise en oeuvre.
En effet, pour les entreprises, la formation
s'affirme comme un investissement dont on espère un rendement chiffrable
et interprétable et dont il faut éviter l'« effet
catalogue » ; une conception erronée de la formation.
Face à cette situation, aucune entreprise
ne peut se contenter de former pour former ; former
coûte cher et prend de temps. Plus encore, que pour un investissement
matériel, il importe de connaître ou de situer le retour
d'investissement de la formation pour être sûr de le rentabiliser
et de le rationaliser (Gerard.F-M, 2003).
En effet, l'évaluation sous entend la
légitimation de la formation dans la mesure où elle rend
légitime l'attente d'un retour sur investissement, permet
d'apprécier les résultats obtenus en évaluant les
retombées de la formation comme elle permet de porter les
éléments de réponse à la question de
l'efficacité de la formation.
b) La formation comme moyen de
développement des compétences et évaluation :
Le développement des compétences
apparaît une préoccupation majeure pour les entreprises qui
évoluent dans un marché concurrentiel en terme de
compétences.
A l'heure où elles deviennent un des
facteurs clés d'avantage concurrentiel, les compétences doivent
être renouvelées et développées constamment.
Ainsi au coeur de développement des
compétences, la formation s'avère un moyen parmi d'autre, qui
permet d'actualiser des connaissances et d'intégrer des nouvelles acquis
dans les pratiques professionnelles.
Vincens (2002) (cité par Oumaya
Khalbous Rim, 2003) préconise dans ce sens
que « se former désigne un processus d'acquisition de
connaissances, de savoir faire, de comportements, tout ce qui est susceptible
de donner des compétences, c'est-à-dire des capacités,
notamment celles qui sont nécessaires dans le travail
productif ».
La formation est, donc, une pratique de gestion qui permet de
faire face aux décalages et aux retards en matière de
compétences. A l'égard de développement des
compétences, l'évaluation de la formation est un outil
indispensable qui permet de garantir la rétention des connaissances et
leur transfert dans les milieux professionnels.
c) Les deux logiques de formation :
Selon Jouvenel et Masingue (1995), dans le
contexte du secteur public deux logiques de formation peuvent être
distinguées notamment en matière d'évaluation.
La formation, dans la première logique,
vise l'évolution de carrière de la personne en terme de statut et
de grade. En d'autre terme, elle sert à gérer les
carrières et les promotions sociales. Il s'agit d'une formation initiale
et de préparation aux examens et aux concours. Dans la deuxième
logique, la formation vise le perfectionnement et la professionnalisation des
personnes dans leurs postes, ou pour un changement de fonction ou de
responsabilité, sans qu'ils aient
« d'incidences automatiques» sur la carrière
administrative.
En ce qui concerne l'évaluation de la
formation, dans la première logique, cette dernière est
considérée comme un acte administratif (nouveau grade, nouveau
statut ou échec), la personne concernée est sanctionnée
(notée) individuellement c'est-à-dire elle est touchée
seule par l'évaluation. Alors que, dans la deuxième logique,
l'évaluation s'intéresse à l'action de formation ;
son but est de vérifier si grâce à elle, les participants
arrivent à acquérir de nouvelles compétences et s'ils
peuvent les mettre en application sur le milieu professionnel.
Les deux logiques de formation (Jouvenel et Masingue,
1995)
|
Formation initiale et préparation aux examens et
concours
|
Formation de perfectionnement
|
Finalité
|
Gestion des carrières administratives et promotions
sociales
|
Renforcement des performances professionnelles
|
Buts de la formation
|
Préparer à des épreuves organisées
par les administrations
|
Perfectionner ou faire acquérir des compétences
professionnelles
|
Objet de l'évaluation
|
Les participants
|
Les actions de formation
|
Fonction de l'évaluation
|
Sélection, orientation, promotion des agents dans le
respect des règles et des procédures
|
Diagnostic des résultats des actions de formation
décidées dans le cadre d'une politique définie
|
Méthodes
|
Contrôle des connaissances et de savoir faire
|
Contrôle et évaluation des compétences
acquises et de leur mis en oeuvre
|
Acteurs de l'évaluation
|
L'administration du personnel
|
Le management et les responsables de formation
|
2. L'ingénierie de la
formation :
Guy Le Boterf (1990) (cité par Baroudi.
M, 2005) définit l'ingénierie de la formation comme
étant : « l'ensemble coordonné des
activités permettant de maîtriser et de synthétiser les
informations nécessaires à la conception et à la
réalisation d'un système de formation en vue de :
§ Optimiser l'investissement qu'il contient
§ Assurer les conditions de sa
visibilité
Le processus de formation constitue l'ensemble
coordonné des travaux méthodiques de conception et de
réalisation des systèmes de formation.»
Dés lors, le processus de formation se
constitue d'un ensemble d'étapes cohérentes s'appliquant à
la conception d'un système de formation.
Le processus de formation comporte quatre
étapes. En premier lieu, identification et analyse des besoins de
formation. En second lieu, la conception du plan de formation, ensuite, la
coordination et la réalisation de ce plan. En dernier ressort,
l'évaluation des actions de formation.
Avant d'entamer l'explication de l'ingénierie
de la formation, il sera intéressant de l'introduire par une
définition de la politique de formation et une présentation des
principaux intervenants dans le processus de formation.
2.1 Définition d'une politique de
formation :
Selon Alain Meignant (2001), la politique de
formation « est un élément d'une politique
d'ensemble d'une entreprise, visant à assurer de manière durable
sa rentabilité, la satisfaction de ses clients, l'implication de son
personnel et une relation positive avec son environnement.
Elle exprime une volonté, exprimée par la
direction générale, et engageant toute l'entreprise, portant sur
les axes essentiels qui vont orienter les décisions et les actes de
gestion de la formation. »
Dans le même cours d'idée et selon
Soyer.J (2000) « une politique de formation est l'une des
politiques humaines de l'entreprise. Sa « durée de
vie » est de plusieurs années alors que les orientations
formation sont redéfinies chaque année. Nous considérerons
d'emblée que pour être efficace, la politique de formation doit
être écrite et diffusée.
Il s'agit d'un document qui peut comporter trois
parties :
1. celle qui donne « le sens »,
« la direction », le vers « quoi » il
faut aller. Il s'agit des buts que l'entreprise veut atteindre par le biais de
la formation.
2. celle qui définit « le
comment ». Ce sont les principes d'organisation à respecter.
On y trouve notamment le partage des responsabilités des
différents acteurs.
3. celle qui aborde les conditions de réussite et
exprime donc des principes d'efficacité.
Grâce à la lecture de la politique
de formation, chaque acteur sera en mesure de comprendre le rôle qu'il
aura à jouer et par conséquent les pouvoirs et les
responsabilités seront partagés en évitant le
problème de confusion de rôle.
A ce titre, la qualité et la pertinence
d'une action de formation, selon Jouvenel et Masingue (1995), dépendent
de l'association effective de quatre groupes d'acteurs. Il s'agit des
prescripteurs, des responsables de l'action et les gestionnaires, des
formateurs et des bénéficiaires des actions de formation.
2.2 Les principaux intervenants dans le processus de
formation :
a. Les prescripteurs :
Appelés aussi les commanditaires, ce sont les
« décideurs » de l'action, ceux qui fixent les
résultats globaux attendus des actions de formation.
Les commanditaires peuvent être :
- Les directions : Lorsqu'elles adoptent une
stratégie à travers la formation et se soucient du long terme. De
plus, lorsqu'elles ont confiance dans moyens importants engagés dans la
formation ou lorsque les enjeux de qualification concernent l'organisation
toute entière.
- La hiérarchie :
Lorsque l'action entreprise vise l'atteinte des objectifs
opérationnels de l'unité dont elle est responsable, ou bien
lorsque l'action engendre une qualification collective ou individuelle du
personnel appartenant à son unité de travail.
- Les agents :
Lorsque l'agent a l'ambition, et attend de la formation une
possibilité de grimper les échelons et les échelles de sa
vie professionnelle. Il sera, ainsi, intéressé à voir
évoluer sa situation professionnelle présente et à
venir.
b. Les responsables de l'action et les
gestionnaires :
Ayant pour responsabilité l'assurance de la
préparation, la réalisation et le suivi des actions de formation
dans les meilleures conditions, les responsables de l'action et les
gestionnaires peuvent être des cadres fonctionnels comme par
exemple les responsables de formation ou des cadres opérationnels
à qui l'on confie le pilotage d'une opération
particulière.
c. Les formateurs :
Ayant l'identité de formateurs internes ou
externes, des responsables hiérarchiques, des experts ou des consultants
internes ou externes, ces derniers ont pour principales tâches la
conception et l'animation des actions de formation. Néanmoins, leur
champ d'action peut s'élargir comme par exemple leur intervention en
amont de l'action pour comprendre les problèmes et fournir les
remèdes nécessaires.
d. Les bénéficiaires :
Quelles que soient la pertinence et la
qualité des dispositifs mis en place, aucune formation ne peut
être réalisée si les bénéficiaires n'ont pas
décidé d'apprendre.
Dans cette logique, les bénéficiaires sont des
co-constructeurs et des co-responsables de leur formation.
Les responsabilités respectives de ces quatre familles
d'acteurs peuvent se résumer ainsi :
La responsabilité des acteurs dans le cadre de
la formation
(Jouvenel et Masingue, 1995)
formulent des
exigences de qualification
Prescripteurs
bénéficiaires
négocient leur
contribution
formulent négocient
précisent formulent
des objectifs l'ensemble
leurs attentes des objectifs
d'évolution des moyens
pédagogiques
Responsables de négocient leur
cahier des charges
l'action ou
formateurs
gestionnaire formulent des objectifs
de formation
2.3 Processus de formation :
L'ingénierie de la formation peut être
schématisée comme suit :
L'identification et l'analyse des besoins de formation
La conception du plan de formation
La réalisation de plan de formation
L'évaluation de la formation
1 2
3 4
Ingénierie de la formation
A. Le recensement des besoins de
formation :
L'identification des besoins de formation est une
phase qui conditionne la réussite d'une action de formation. En effet,
cette première étape est déterminante et constitue la base
de la détermination des objectifs et du contenu d'une action de
formation.
La cueillette des données, l'observation, la
formulation des constats sont autant d'outils qui permettent de déceler
les besoins.
Après la mise en place d'une démarche
organisée de recueil et de traitement de données, ces
dernières seront rassemblées pour, ensuite, les analyser afin de
repérer et définir des besoins en actions de formation.
Selon Soyer.J (2000) « la phase
appelée classiquement « recueil des besoins » passe
nécessairement par la formulation des objectifs à
atteindre ». Il préconise l'idée
suivante : « pour effectuer un recensement
correct des objectifs, il ne s'agit pas de recueillir auprès du
personnel ses demandes à suivre tel ou tel stage ni ses
« souhaits » exprimés en termes de contenu mais il
s'agit de relever les objectifs des intéressés pour se poser
ensuite la question : « la formation peut-elle faciliter
l'atteinte de ces objectifs ? ». Si la réponse est
positive, alors nous aurons trouvé des besoins de formation
exprimés en termes d'objectifs à atteindre. »
Il ajoute qu' « après
avoir défini l'objectif il y a lieu de déterminer les moyens
nécessaires, de préciser ce qui sépare la situation
actuelle de la situation souhaitée, de mesurer les écarts pour
découvrir si un développement des savoirs, des savoir-faire ou du
savoir être va résoudre le problème.
C'est la seule façon efficace d'opérer un
recensement des besoins en formation en vue de la construction du plan de
formation. »
B. La conception du plan de formation et de
cahier de charges:
a. Élaboration du plan de
formation :
Après avoir identifier et clarifier les
besoins en les analysant, la conception du plan de formation se basera sur ces
besoins afin de fixer les objectifs des actions à engager.
Cette étape constitue un lien entre le
souhaitable et le réalisable concrétisé par la conception
d'un plan de formation.
Ainsi, une question se pose d'elle-même :
qu'est ce qu'on entend par un plan de formation ?
Selon Soyer.J (2000), « le plan de formation
correspond à un document contractuel qui lie différents acteurs.
Il doit être monté en convergence avec :
- les objectifs économiques, techniques et sociaux
de l'entreprise et en cohérence avec :
- le style de management - la culture de
l'entreprise,
- les politiques de personnel - les modes d'organisation
du travail... »
Il ajoute que « le plan de formation
est la traduction opérationnelle de la politique de formation de
l'entreprise, il n'est pas une fin en soi, sa vocation est de répondre
à des objectifs opérationnels de
l'entreprise. »
Ainsi, après le recensement des besoins, la
conception débute par la mise en ordre de toutes les informations
recueillies, leur classification en groupes de besoins homogènes pour
ensuite les traduire en actions de formation toute en s'assurant de leur
compatibilité avec les moyens de l'entreprise. C'est à cet
égard que la conception du plan de formation est le moyen qui permet le
passage des besoins au plan en créant la solution qui répond
à ces besoins sous forme d'action de formation.
Le plan de formation comporte, ainsi, la
préparation, la conception, la réalisation ainsi que
l'évaluation des actions de formation, en d'autre termes, il s'agit
d'identifier les objectifs à atteindre, les caractéristiques des
agents à former, les modalités de formation et
d'évaluation, les ressources internes, la durée de
réalisation ainsi que les estimations des coûts de formation et
d'évaluation.
b. Élaboration du cahier de
charges :
Le cahier de charges, doit être fait pour
chaque action de formation. Il comporte les objectifs de l'action de formation
ainsi que ses résultats attendus, les populations concernées par
l'action et leurs prérequis et les moyens nécessaires pou mener
à bien l'action de formation et l'évaluation (temps, budget,
investissement matériel, communication).
C. La réalisation du plan de
formation :
Une fois la conception du plan est achevée
et agrée, il devient un document de travail non seulement pour
l'équipe formation mais aussi pour tous les responsables d'actions.
Le plan sera diffusé aux directeurs, aux responsables
d'actions, aux personnels concernés de la DRH (Soyer, 2000).
Ainsi, afin de réussir la réalisation
du plan de formation, il sera utile d'assurer son agrément par la
direction générale puis par la commission consultative de
l'entreprise et enfin, par le Centre National de Formation et de Promotion
Professionnelle.
Une fois agrée, l'action de formation doit
être confirmée auprès du cabinet de formation,
auprès de la personne concernée, par l'envoi d'une convocation,
ainsi qu'auprès du supérieur hiérarchique de cette
dernière.
En dernier lieu, il faut assurer le suivi de l'action de
formation en insistant sur la conformité et la concordance avec ce qui a
été prévu dans le plan.
D. L'évaluation des effets de
formation :
L'évaluation joue un rôle primordial
dans le processus de formation puisqu'elle permet de tracer le bilan des plus
values apportées par la formation et de déceler les insuffisances
et les effets imprévus de la formation.
La formation n'améliorera pas beaucoup le
travail des employés si ceux-ci ne reçoivent jamais de
rétroaction sur la qualité de leur travail ou si l'on ne fait
appel à une vérification de leurs compétences qu'une fois
par an (Sekiou et Blondin, 1990)
Malgré que l'évaluation figure souvent
en dernier lieu dans l'ingénierie de formation, on va voir plus tard que
pour garantir l'efficacité d'une action de formation l'acte
évaluer ne se limite pas à l'après formation mais il
commence avant même la formation. Il doit constituer «
l'accompagnant incontournable » de la formation.
De ce fait, la démarche d'évaluation
des actions de formation ainsi que ses différents niveaux feront l'objet
du chapitre suivant.
Conclusion :
L'évaluation des actions de formation
s'intègre dans l'ensemble de l'ingénierie de formation et
constitue un élément central dans ce processus.
Dans une perspective où la formation est
considérée comme investissement, l'évaluation permet
d'observer des résultats, d'apprécier les retombées de cet
investissement et d'avoir une meilleure utilisation des moyens
engagés.
Dans le cadre où la formation est un moyen de
développement des compétences, l'évaluation permet de
renforcer les acquis et leur pronostic de transfert.
En outre, l'évaluation contribue à
l'amélioration de la conception, la mise en oeuvre ainsi que les
résultats du programme de formation.
Enfin, il est possible de dire que
l'évaluation légitime l'action de formation dans la mesure
où elle apprécie le retour sur investissement et que à son
tour la notion d'investissement en formation légitime
l'évaluation qui doit guider toute l'action de formation.
Les intérêts précités ne
signifient pas pour autant que l'évaluation des actions de formation
est facile à mettre en application et ne fait face à aucune
difficulté mais toujours est-il qu'évaluer est un moyen de
légitimation de l'action de formation et porte un élément
de réponse à la question de son efficacité.
Afin de mettre en exergue l'importance de
l'évaluation de la formation on va s'intéresser, dans les
développements qui vont suivre, à la démarche
d'évaluation de la formation; quoi évaluer, quand
évaluer et comment entrer dans l'évaluation ?
CHAPITRE II : LA DÉMARCHE
D'ÉVALUATION
DE LA FORMATION
« Il faut savoir pour
prévoir,
prévoir pour pouvoir, pouvoir pour
agir »
Auguste Comte
L'évaluation de la formation s'avère
aujourd'hui une nécessité pressante pour les entreprises qui
tentent à investir en formation. En effet, elle suppose la mise en place
d'une démarche d'évaluation de la formation pour une
déclinaison sur les résultats qu'elle génère.
Dans ce sens, un modèle de
référence a été installé pour définir
les dimensions d'évaluation au long de cette démarche. Il a
défini quatre niveaux d'évaluation à
connaître ; la réaction des participants, l'apprentissage, le
transfert et les résultats impactés sur l'organisation.
Le modèle de Kirkpatrick, bien qu'il est
considéré comme un appui pour l'évaluation, diverses
failles lui ont été adressées en introduisant d'autres
variables jugées être indispensables dans le processus
d'évaluation.
Malgré les critiques attribuées à ce
modèle, « il continue à garder le haut du pavé
dans le domaine d'évaluation de la formation » (Dunberry.A et
Péchard.C, 2007).
Ainsi, pour assurer l'efficacité de telle
démarche, il faut prétendre à la faisabilité et
à la pertinence de l'évaluation de la formation.
En effet, la démarche d'évaluation doit
accompagner l'action de formation dés la décision de
former ; trois temps essentiels peuvent être suivis, avant la
formation comme une phase de préparation, pendant la formation comme
étape de réalisation de l'action et après la formation
comme étape ultime de l'évaluation consistant à
apprécier la qualité globale de l'action.
Chaque étape constitue un fil conducteur à
la démarche globale de l'évaluation, mais, compte tenu des
besoins et des spécificités de l'action, un temps peut être
plus important à réaliser qu'un autre comme par exemple une
formation courte nécessite un travail d'évaluation sommaire.
(Jouvenel et Masingue, 1995).
Le présent chapitre contient trois sections.
La première traitera la question quoi évaluer en
présentant le modèle de référence de Kirkpatrick et
ses principales limites. La deuxième consistera à répondre
à la question quand évaluer en identifiant deux moments
d'évaluation : une évaluation à chaud et une
évaluation à froid. Une troisième et dernière
section sera consacrée à la démarche théorique
d'évaluation de la formation.
Section 1 : fondement théorique de
l'évaluation de la formation
1. Le modèle Kirkpatrick : Modèle de
référence
Les recherches en matière
d'évaluation ont dévoilé que le modèle de
Kirkpatrick occupe une place prépondérante dans la
littérature.
Introduit en 1956, ce modèle constitue un cadre de
référence le plus sollicité par les chercheurs et les
praticiens dans ce domaine. D. Kirkpatrick pionner, reconnu en matière
d'évaluation de la formation, préconise quatre niveaux
d'évaluation à savoir les réactions des participants,
l'apprentissage, le transfert et les résultats sur l'organisation.
a) Niveau 1 : la réaction des
participants
Ce niveau tente de répondre à la
question suivante : est-ce que les participants ont aimé la
formation ? Il s'agit de mesurer les sentiments des
bénéficiaires suite à une action et d'évaluer leur
satisfaction par rapport aux différents aspects de la formation tels que
le contenu de l'action de formation, son rythme, sa durée et l'apport
des formateurs.
L'appréciation de la réaction des
bénéficiaires de l'action de formation s'effectue à
travers l'administration d'un questionnaire dans lequel ils expriment
spontanément leur niveau de satisfaction à l'égard de la
formation. Cette appréciation permet de détecter si le programme
de formation a été accepté et d'améliorer les
actions futures à l'instar des résultats obtenus, de recueillir
l'avis des participants sur l'action qu'ils viennent de vivre, de
repérer ainsi les domaines dans lesquels des améliorations
doivent être apportées et de quantifier les réactions et en
tirer les conclusions.
b) Niveau 2 : l'apprentissage
La question qui se pose à ce niveau
est : les participants ont-ils appris ?
La réponse à cette dernière
permet de connaître à quel point le contenu de la formation a
été assimilé par les formés et de mesurer les
améliorations obtenues suite à la formation en terme de
connaissance, d'aptitude et d'attitude. En d'autres termes, il s'agit
d'évaluer à quel point les apprenants ont effectivement acquis et
retenu les connaissances.
En pratique, évaluer le niveau de
l'apprentissage revient à mesurer le niveau de performance de chaque
participant avant et après l'action de formation pour ensuite comparer
les deux résultats et en déduire les conclusions.
Les outils utilisés à ce niveau sont
les tests de connaissances et de performance, les jeux de rôle, les
simulations, les questionnaires d'attitudes ou encore les examens.
c) Niveau 3 : le transfert
« Évaluation du
transfert » ou encore « évaluation des
comportements » sont des appellations qui correspondent au
troisième niveau du modèle Kirkpatrick. Ici, il est possible de
se demander la question suivante : y a-t-il une application des
connaissances et une amélioration des comportements chez les
participants ?
Ce niveau mesure l'étendue du transfert de ce
qui a été appris en formation lors d'une situation de travail. Il
cherche à constater la modification de certains comportements et il
mesure la mise en oeuvre effective des acquis, attitudes et habilités,
fruits d'une action de formation, en situation de travail.
Pratiquement, il s'agit de mesurer la performance
au travail avant et après une action de formation. Afin de fournir le
temps nécessaires aux bénéficiaires de pratiquer ce qu'ils
ont appris en terme de connaissances, ce niveau s'applique trois mois et plus
après la formation.
Il est à remarquer, dans ce cadre, qu'en cas
de formation technique ce niveau fait face à peu de difficultés
dans la mesure où il s'agit de mettre en oeuvre des connaissances
applicables. Par opposition, dans le cas de formation théorique
l'évaluation du transfert s'avère une tâche
extrêmement difficile. De plus, ce niveau d'évaluation est
assimilable à l'évaluation des compétences puisqu'il
s'agit d'évaluer un savoir agir en situation de travail (Dunberry.A et
Péchard.C, 2007).
En ce qui concerne les méthodes
utilisées à ce niveau on peut citer les observations notamment
à travers l'utilisation d'un groupe de comparaison n'ayant pas suivi la
formation en question, afin d'obtenir des écarts sur la base desquels
les résultats de formation seront évalués, les groupes de
discussion, les entrevues, les sondages ou la notification auprès des
personnes observant les bénéficiaires de l'action de formation
telles que les collaborateurs et les subordonnés.
d) Niveau 4 : les résultats de la
formation sur l'organisation
A ce niveau on se pose cette question : quel est
l'impact des effets de la formation sur l'organisation ? Ce niveau
désigne l'impact de la formation sur la performance de l'organisation
mesuré à travers ses résultats finaux.
Les résultats évalués doivent
être quantifiables en terme d'une productivité accrue,
satisfaction de la clientèle, réduction des coûts,
amélioration des chiffres d'affaires et des bénéfices.
Le tableau ci-joint récapitule les quatre niveaux du
modèle de Kirkpatrick:
Modèle de Kirkpatrick
NIVEAU
|
MESURE
|
QUESTION CLÉ
|
MÉTHODES OU INDICATEURS
|
RESTRICTIONS
|
Réaction
|
Satisfaction
|
Comment les participants ont-ils réagi au programme?
|
Fiches d'évaluation du programme, entrevues,
questionnaires, commentaires généraux des participants pendant le
programme
|
Ne peut pas mesurer ce qui est appris, garantir le changement
au niveau du comportement ou savoir si l'apprentissage garantira de bons
résultats
|
Apprentissage
|
Connaissances
|
Qu'est-ce que les participants ont appris?
|
Évaluation avant et après le cours, observations
par les tuteurs, les gestionnaires et/ou les pairs, évaluation en
équipe ou autoévaluation, entrevues et sondages
|
Ne mesurera pas si les participants ont aimé le
programme, si leur comportement sera différent et si les
résultats escomptés seront obtenus
|
Comportement
|
Application de l'apprentissage et atteinte des objectifs de
rendement
|
L'apprentissage des participants a-t-il changé leur
comportement?
|
Évaluation avant et après le cours,
observations, groupes de discussion, entrevues, sondages auprès de
personnes observant les participants, questionnaires
|
Ne peut pas déterminer si les participants ont
aimé la formation et si les comportements ont permis d'obtenir des
résultats
|
Résultats
|
Application ou répercussions sur la
société
|
Le changement de comportement des participants a-t-il eu des
répercussions sur l'organisation?
|
Les indicateurs comprennent une plus grande
productivité, la rentabilité, des ventes et des profits, une
réduction du roulement du personnel et des coûts
|
Ne permet pas de déterminer si les participants aiment
la formation, l'ont comprise ou si elle a changé les comportements
qu'ils privilégient
|
Source : Glenn Crone :
http://www.tbs-sct.gc.ca/eval/pubs/eet-efcs/eet-efcs_f.
2. Les principales limites du modèle Kirkpatrick
2.1 Critiques et remèdes énoncés
par Alliger et Janak
Alliger et Janak (1989) (cités par
Dunberry.A et Péchard.C, 2007) dénoncent le
caractère hiérarchique et causal du modèle Kirkpatrick.
D'une part, ils préconisent que la relation
causale entre les différents niveaux de cette taxonomie n'a pas
été démontrée par les recherches en la
matière et particulièrement la relation causale du niveau 1 sur
le niveau 2 qui ne se confirme pas toujours (en se basant sur les études
de Remmers, Martin et Elliott, (1949) et Rodin et Rodin, (1972)). De
même, ils infirment la relation causale entre les niveaux ainsi que la
corrélation qui en résulte.
D'autre part, les deux auteurs remettent en cause le
caractère hiérarchique en insistant sur le fait que les actions
de formation ne visent pas une ou tous les niveaux du modèle de
Kirkpatrick. Par exemple en cas de formation d'intégration à
l'entreprise, l'évaluation des apprentissages ou des satisfactions sera
plus importante.
De plus, Alliger et Janak énoncent que le
modèle de Kirkpatrick utilise un vocabulaire facile et un certain nombre
de suppositions qui peuvent induire à l'émergence de malentendus
et à des généralisations accrues.
Pour faire face à ces défaillances, et
suite à un travail plus récent, Alliger, Tannenbaum, Bennett,
Traver, et Shortland (1997) ont essayé de rectifier le sort en
subdivisant les niveaux du modèle de Kirkpatrick.
En effet, ce modèle subdivise la réaction
en trois dimensions : la dimension de l'utilité, la dimension
affective et la dimension mixte.
L'apprentissage, de son côté, est
subdivisé en connaissances immédiatement en fin de formation,
rétention des connaissances un certain temps après la fin de la
formation, et comportements dans le contexte de la formation.
2.2 Critiques et remèdes énoncés
par Kraiger, Ford et Salas
La majeure critique énoncée par Kraiger
et al. (1993) (cités par Dunberry.A et Péchard.C, 2007) à
l'encontre du modèle de Kirkpatrick, c'est que ce modèle souffre
d'un manque de clarté et de précision de part le fait qu'il est
simple.
A cela Kraiger (2002) ajoute d'autres limites :
1) les construits utilisés, tels que la satisfaction ou
l'apprentissage, ne sont pas clairement définis, se
révélant plus complexes qu'il n'apparaît
2) une application stricte de l'approche amène des
comportements illogiques, comme ne pas évaluer les apprentissages avant
d'avoir confirmé une réaction positive alors que les participants
ne sont peut-être plus disponibles
3) l'approche présume des relations entre les
résultats de la formation qui ne se confirment pas, comme c'est le cas
entre la satisfaction et l'apprentissage
4) l'approche ne tient pas compte du but de
l'évaluation, en incitant à évaluer les quatre niveaux,
alors que dans certains cas l'évaluation d'autres critères serait
plus pertinente en regard des besoins de l'entreprise.
Pour pallier ces insuffisances, Kraiger (2002) propose
un modèle d'évaluation de la formation.
Ce modèle identifie trois cibles
d'évaluation à savoir le contenu et le design de la formation,
les changements chez les apprenants et le rendement pour l'organisation. Pour
chaque cible, Kraiger précise des objets à évaluer ainsi
que les méthodes appropriées et énonce les raisons
principales d'évaluer. Le tableau ci-après illustre le
modèle de Kraiger (2002) :
Les cibles de l'évaluation (Dunberry.A et
Péchard.C, Février 2007)
Cibles
|
Objets
|
Méthodes
|
Raisons
|
Contenu et design de la formation
|
Design Livraison Validité
|
Méthodologies établies d'élaboration de
formation Jugement d'expert Comité conseil Évaluation de la
satisfaction
|
Feedback au formateur
|
Changements chez l'apprenant
|
Changements cognitifs Changements comportementaux Changements
affectifs
|
Tests écrits Enquêtes Entrevues Échantillons
de travaux
|
Feedback à l'apprenant Prise de décision
|
Rendement pour l'organisation
|
Transfert Résultats Performance
|
Estimations Enquêtes Analyses bénéfices
coûts
|
Prise de décision Marketing
|
1.2.2 Critiques et remèdes
énoncés par Holton
Holton (1996) (cité par
Dunberry.A et Péchard.C, 2007) considère que le modèle de
Kirkpatrik est une simple taxonomie. Il ne constitue ni un modèle ni
une théorie. Il ajoute qu'un véritable modèle ne se limite
pas à identifier juste ce qui doit être évaluer.
Ainsi, un modèle doit soutenir des construits
corrélés entre eux, mieux préciser les résultats de
la formation et présenter des limites à la
généralisation de ces résultats.
De plus, le modèle Kirkpatrick ne tient pas
compte des variables intermédiaires qui peuvent influencer les
résultats d'une action de formation. Ces variables peuvent être
d'ordre organisationnel, individuel ou encore liées au travail
lui-même. Parmi elles on distingue le design de la formation, la
préparation et la motivation des apprenants, les caractéristiques
des apprenants eux-mêmes, les conditions d'application de ce qui a
été appris en situation de travail. Ces variables
intermédiaires influencent les résultats de la formation et
identifient des relations de cause à effet.
Pour remédier ces lacunes, Holton propose un
modèle qui intègre diverses variables contextuelles susceptibles
de mieux exprimer l'apprentissage, les performances individuelles et les
résultats organisationnels. A cet égard, l'auteur identifie les
éléments susceptibles d'influencer ces résultats et il les
regroupe en trois catégories. Les éléments facilitateurs
comme l'influence des aptitudes individuelles sur l'apprentissage ou encore
l'influence du design du transfert sur la performance. Les
éléments environnementaux tels que l'influence de la
réaction sur l'apprentissage ou l'influence du climat du transfert sur
la performance. Et les éléments motivationnels par exemple
la motivation à apprendre ou à transférer.
A côté des éléments
précités, Holton ajoute des facteurs pouvant avoir une influence
qu'il qualifie de secondaire tel que les caractéristiques de la
personnalité ou les attitudes au travail.
Outre ces remèdes, d'autres modèles ont
été conçus soit comme extension du modèle
Kirkpatrick, soit comme moyen pour combattre les failles de ce
modèle.
Le tableau ci-joint trace une analyse comparative de variantes
du modèle de Kirkpatrick.
Modèle de Kirkpatrick et autres modèles
(Dunberry.A et Péchard.C, Février 2007)
Kirkpatrick (1959)
|
Hamblin (1974)
|
Molenda et al. (1996)
|
Phillips (1997)
|
Kearns et Miller (1997)
|
|
|
Comptabilité des activités
|
|
|
Réaction
|
Réaction
|
Réaction
|
Réaction
|
Réaction
|
Apprentissage
|
Apprentissage
|
Apprentissage
|
Apprentissage
|
Apprentissage
|
Comportement
|
Comportement au travail
|
Transfert de l'apprentissage
|
Mis en application au travail
|
Transfert au poste de travail/comportement
|
Résultats
|
Organisation
|
Impact d'affaires
|
Résultats d'affaires
|
Valeur ajoutée
|
|
Valeur ultime
|
Impact social
|
Retour sur l'investissement
|
|
Dans cette section on a traité les
différents modèles dans le domaine d'évaluation de la
formation en partant du modèle de référence de
Kirkpatrick. Malgré la différence des définitions des
niveaux d'évaluation de chaque modèle, il est possible d'admettre
deux moments majeurs dans le processus d'évaluation de la formation.
Section 2: Les temps forts de
l'évaluation
Avant d'entamer la démarche
d'évaluation de la formation, il sera intéressant de
répondre à la question quand évaluer en dégageant
« les temps forts » de cette démarche.
On distingue deux moments d'évaluation :
l'évaluation à chaud et l'évaluation à froid.
1. Évaluation à chaud :
«Évaluation de la satisfaction»,
«évaluation des réactions» et «évaluation
à chaud» sont les trois expressions les plus souvent
utilisées pour qualifier l'évaluation qui intervient à la
fin de l'action de formation.
Ce moment d'évaluation est la pratique la
plus répandue dans les entreprises et se réalise
systématiquement quelle que soit la formation.
Il s'agit, dans ce cadre, de recueillir les
réactions des bénéficiaires d'une action de formation pour
soulever le souci de savoir si les participants sont satisfaits ainsi que leur
degré d'assimilation des connaissances et des capacités acquises
à la fin de la formation.
L'évaluation à chaud sous entend la
possibilité conférée aux bénéficiaires de
s'exprimer et de donner leurs avis. L'acte d'évaluer, à ce
niveau, porte sur le contenu de la formation, sa durée, son rythme,
l'apport des formateurs, les méthodes utilisées et en
général l'ambiance dans laquelle s'est déroulée la
formation.
L'évaluation à chaud n'est pas
significative à elle seule. Elle se limite à apprécier la
satisfaction des apprenants qui ne reflète pas forcément
l'efficacité de la formation. Ainsi, on assiste à l'adoption
d'une conception erronée mais souvent et implicitement adoptée
selon laquelle les praticiens estiment que si les réactions sont
favorables on peut considérer que la formation est réussite et
qu'elle génère des apprentissages alors que si les
réactions sont défavorables cela sous entend que les
résultats de la formation sont en deçà des attentes
(Dunberry.A et Péchard.C, Février 2007).
Les résultats qui découlent de ce
moment sont subjectifs dans la mesure où si un des
éléments de la formation est mal perçu par les
participants cela peut influencer négativement leur perception et leur
jugement par rapport à la formation. C'est pour cette raison que la
subjectivité d'une opinion ne peut remplacer l'objectivité des
résultats (UCANSS, 2001).
Cependant, le recueil d'opinion reste un moyen qui
révèle les grandes tendances en fournissant des indications
importantes concernant l'atteinte des objectifs pédagogiques et un bon
pronostic pour le transfert en situation professionnelle (Barzzucchetti.S et
Claude.JF, 1995).
2. Évaluation à froid :
L'évaluation à froid dite encore
« évaluation factuelle » ou
« évaluation différée », elle est
réalisée après l'action de formation.
Cette évaluation doit être
séparée de la fin de la formation d'environ 3 à 6 mois
voire plus, afin de permettre aux formés de mettre en application les
acquis fruits de l'action de formation.
Ce moment d'évaluation a pour but d'une part,
d'évaluer les acquis et l'évolution des comportements
professionnels en situation du travail, et d'autre part d'évaluer
l'impact de la formation sur les résultats de l'entreprise à
travers le calcul de certains indicateurs de performance.
En effet, cette évaluation consiste à
mettre le formé en situation de travail en vu d'apprécier les
réalisations effectuées. Cette appréciation peut
être réalisée à l'aide de l'administration d'un
questionnaire, l'auto-évaluation, l'observation ou encore les groupes de
discussion.
De plus, cette évaluation souligne les effets
de la formation sur l'organisation à travers des combinaisons et des
rapports de plusieurs paramètres (coût, productivité,
bénéfice, chiffre d'affaire).
Malgré la pertinence de ce moment, il demeure
rarement sollicité. Le manque de précision et la
subjectivité des jugements rendent souvent l'évaluation à
froid peu maîtrisée et difficile à réaliser (Oumaya
Khalbous Rim, 2003).
En résumé, il est possible de
dégager deux temps forts d'évaluation à l'intérieur
desquels se déclinent quatre niveaux d'évaluation se conformant
avec le modèle de Kirkpatrick.
Récapitulatif
Evaluation à chaud
|
Niveau1 : évaluation de la réaction des
participants
Niveau2 : évaluation des acquis et des
apprentissages
|
Evaluation à froid
|
Niveau 3 : évaluation du transfert en situation
professionnelle.
Niveau4 : évaluation de l'impact de la formation
sur les résultats socio-économique de l'entreprise
|
3. Avantages et inconvénients des moments
d'évaluation :
L'évaluation à chaud comme
l'évaluation à froid se situent tant dans le cadre d'une
évaluation individuelle que collective.
En ce sens, l'évaluation individuelle concerne
les participants à l'action de formation et l'évaluation
collective souligne l'impact de la formation sur l'organisation.
Néanmoins, aussi bien l'évaluation à
chaud que l'évaluation à froid présentent des avantages et
des inconvénients illustrés dans le tableau suivant.
Avantages et inconvénients des moments de
l'évaluation
Évaluation individuelle
|
Evaluation « à
chaud »
|
Evaluation «à froid »
|
Evaluation du processus par questionnaire de fin de stage
|
Evaluation des résultats par questionnaire ou entretien
3 à 6 mois après la formation
|
Avantages
-Facile à réaliser
-Permet d'évaluer un grand nombre d'indicateurs de
processus
-Permet de corriger les erreurs en cours de route
-Très économique
|
Inconvénients
-Auto-évaluation plutôt subjective
|
Avantages
-nombreuses variantes possibles
-co-évaluation possible, donc fiabilité accrue
-possibilité de couplage suivi/évaluation de la
formation
|
Inconvénients
-limitée à l'évaluation de système
« compétences- motivation- environnement de
travail »
|
Évaluation collective
|
Simple compilation des résultats des évaluations
individuelles
|
Evaluation des résultats par diagnostic de 3à 18
mois après la fin de la formation
|
Avantages
-seul moyen d'évaluer l'impact sur la performance de
l'organisation
-démarche de diagnostic relativement fiable
|
Inconvénients
-démarche d'évaluation souvent lourde et
coûteuse
|
Source : Dennery. M « Piloter un
projet de formation », Paris, 1999 (cité par BIEF:
www.bief.be/entreprise/publication/outil.htm)
Après avoir apporter, tant
mieux que possible, des éléments de réponse à la
question quoi évaluer et quand évaluer nous allons nous pencher
sur la démarche d'évaluation de la formation en essayant
d'élucider les différents niveaux qui la compose.
Section 3: La démarche théorique de
l'évaluation de la formation
L'objectif de cette partie n'est certainement pas de
reprendre les niveaux d'évaluation déjà
présentés dans le modèle de Kirkpatrick, mais plutôt
de construire une synthèse des démarches d'évaluation de
la formation puisées de la littérature.
Il s'agit d'une réflexion sur les niveaux
d'évaluation ; objectifs et processus de chacun, les acteurs
intervenants, et les outils utilisés, ceci, dans le but de
présenter une démarche cohérente ni trop complexe ni trop
simpliste.
Nous rejoindrons, ainsi, l'idée de Jouvenel
et Masingue (1995), selon laquelle « l'évaluation de
la formation ne commence pas après la formation, elle
commence avant et elle se déroule en
continu tout au long de l'action pour s'achever quelquefois
longtemps après la fin d'une
action ».
1. Le premier niveau : évaluation avant la
formation :
Dénommé aussi
« évaluation générique », ce niveau
comprend l'établissement de la stratégie d'évaluation.
Cette stratégie consiste à
définir, à posteriori de l'action de formation, les objectifs
visés afin de vérifier par la suite s'ils ont été
réalisés.
En effet, à ce stade, l'attention devrait être
mise, en amont, sur ce qu'on veut d'une action de formation en vu de
déterminer, en aval, le degré de conformité des
résultats observés avec les objectifs prévus.
a) Objectifs :
Cette première étape a pour objectif de
définir, de façon formelle, les résultats attendus et de
déterminer les conditions nécessaires qui assurent
l'efficacité de la formation en indiquant qui en sont les
fournisseurs et les responsables, quelles sont les modalités, quelles
sont les ressources disponibles à l'entreprise et quelles sont les
contraintes dont il faut faire face.
Ce niveau d'évaluation consiste également
à déterminer le niveau des compétences actuelles et
nécessaires pour bénéficier de l'action de formation et
ceci, dans le but d'élaborer le plan de formation et le cahier de
charges.
b) Processus :
L'évaluation générique
débute avec la décision de réaliser une action de
formation et elle comporte deux phases.
La première phase consiste à tracer le
portrait de la situation actuelle et la situation désirée,
à négocier et lier les objectifs de la formation avec les
objectifs organisationnels en définissant les besoins en formation et
en discutant les conditions nécessaires au bon déroulement et
à la réussite de la formation (moyens, modalités,
ressources).
La deuxième phase consiste à
concrétiser les efforts entrepris dans la première phase en
élaborant le plan de formation et le cahier de charges.
c) Responsables :
La responsabilité, dans cette première phase
d'évaluation, est assumée par les prescripteurs de l'action,
les supérieurs hiérarchiques des futurs participants, le
formateur et le responsable formation.
Ce tableau définit la contribution de chaque
responsable à ce stade d'évaluation :
La responsabilité des acteurs dans le cadre de
l'évaluation
(Jouvenel et Masingue, 1995)
Qui est responsable ?
De quoi ?
|
Prescripteur
de l'action
|
Hiérarchie
directe
de participants
|
Formateur
|
Responsable de formation
|
Dire les objectifs d'évolution
|
*
|
*
|
|
|
Préciser les résultats attendus
|
*
|
*
|
|
|
Définir et fournir les moyens mobilisables pour la
formation
|
*
|
*
|
|
*
|
Décider des moyens d'accompagnement
nécessaires
|
*
|
|
|
|
Identifier les prérequis des participants
|
|
*
|
*
|
*
|
Relever les demandes et estimer les intérêts des
participants à se former
|
|
*
|
*
|
*
|
Déterminer les conditions et moyens de mise en oeuvre
des acquis
|
*
|
*
|
|
|
d) Outils :
Il s'agit des outils qui aident à identifier et
analyser les besoins en formation ainsi qu'à connaître le contexte
du travail. Parmi ces outils on cite l'entretien, le questionnaire,
l'observation et les discussions dans le cadre de situation formelle ou
informelle permettant la production d'information
2. Le deuxième niveau : évaluation
pendant la formation :
Cette étape d'évaluation est
décortiquée en trois sous étapes à savoir ; au
début de l'action de formation, pendant l'action de formation et
à la fin de l'action de formation.
A. Au début de l'action de
formation :
Ayant comme nom « évaluation
préventive », cette étape intervient au moment de
démarrage de la formation.
Il s'agit d'observer l'écart entre ce qui est
attendu et ce qui a été réalisé dans les premiers
jours de la formation. Cet écart devient plus important si le premier
niveau d'évaluation était négligé
c'est-à-dire que l'absence des objectifs et le manque de
préparation, en amont, fait étendre l'écart entre le
programme planifié et la réalité.
Cette évaluation permet d'apprécier le
climat d'entente entre le formateur et les personnes en formation et de
discuter le processus planifié de la formation afin de prendre des
mesures correctives.
Comme le dit l'adage populaire :
« prévenir mieux que guérir ».
a) Objectifs :
Ce niveau permet, grâce à la
présentation du programme de la formation aux participants, d'extraire
leurs attentes.
Elle permet, également, d'estimer l'écart
entre ce programme et les attentes exprimées, ceci dans le but de
négocier et finaliser l'ensemble des objectifs pédagogiques.
Indirectement, cette évaluation
développe chez les bénéficiaires un esprit de
co-responsabilité et de co-construction de la formation. Ainsi, les
inquiétudes, les malentendus et les résistances se dissipent.
b) Processus :
Dans le but d'ajuster les objectifs de la formation
avec les attentes des futurs bénéficiaires, le formateur
présente l'action de formation à ces derniers. Cette
présentation se déroule en trois moments.
Tout d'abord, il s'agit de présenter le pourquoi
de la formation ; le contexte, l'intérêt de la formation et
les prérequis.
Ensuite, vient la présentation de la formation
d'une manière formelle ainsi que les objectifs pédagogiques.
En dernier lieu, les stagiaires se présentent et
présentent leurs attentes.
c) Responsables :
Á ce stade d'évaluation, interviennent
deux acteurs principaux :
- Le formateur : il intervient pour vérifier si
les conditions de formation sont remplit
- Les bénéficiaires : ils manifestent leur
co-responsabilité en exprimant leurs attentes et les difficultés
qu'ils rencontrent.
Il est à noter que la hiérarchie et le
responsable de formation peuvent également intervenir s'il est
nécessaire.
d) Outils :
Parmi les outils les plus utilisés à ce
niveau, on peut citer les tests de savoir et de savoir faire, le travail
de groupe et l'entretien semi directif.
B. Pendant l'action de formation :
Cette sous étape peut prendre le nom
d' « évaluation formative ». Elle se
réalise pendant l'action de formation. Il s'agit d'évaluer
progressivement le degré de satisfaction des personnes formées
par rapport au formateur et à l'ambiance de la formation ainsi que
l'évaluation de leurs acquisitions, leurs connaissances et leurs
habiletés.
En effet, cette sous étape émane
principalement du souci d'évaluer et de faire le point sur les
différents éléments de la formation ; horaire,
animation, activités proposées, progressivité de
l'apprentissage et relation formateur /formés, qui contribuent
à la production de fruits de bonne qualité (acquisition,
connaissance, habileté, comportement).
a) Objectifs :
Les principaux objectifs visés par le recours
à ce niveau sont le contrôle, l'ajustement et l'adaptation.
Il s'agit de vérifier si les apprentissages
entrepris suivent les objectifs tracés précédemment et de
contrôler la qualité des dispositifs d'apprentissage, d'ajuster de
manière continue les objectifs et d'adopter les mesures correctives
nécessaires.
b) Processus :
L'évaluation pendant l'action de formation prend
cours à l'issu de chaque séquence importante de formation ou
bien lorsque le formateur ou les bénéficiaires manifestent un
besoin d'évaluation.
c) Responsables :
Ce stade d'évaluation entraîne la
responsabilité de deux acteurs principaux d'une part, le formateur et
d'autre part les formés.
Cependant, l'intervention du responsable de formation
s'avère nécessaire s'il est appelé à jouer le
rôle de médiateur ou de régulateur.
d) Outils :
Il est possible de distinguer des outils pour
l'évaluation des résultats (tels que les tests, exercices,
études de cas, le recueil d'opinions et la synthèse ou la
reformulation par les bénéficiaires d'une séquence de
formation) et des outils pour l'évaluation du fonctionnement (tels
que la fiche de suivi de présence, le questionnaire d'évaluation,
le débat formel et informel et l'observation des degrés de
participation, des attitudes et des comportements).
C. Á la fin de la formation :
Qualifié aussi « l'évaluation
sommative », ce stade vise la globalité de ce qui a
été réalisé. Ils'agit de mesurer l'écart
entre la situation au début et en fin de formation et d'avoir les
informations et les indices indispensables pour apprécier
l'efficacité de l'action de formation.
a) Objectifs :
L'évaluation sommative consiste à
recueillir les indices qui expriment la réaction des participants et
leurs satisfactions en regard de la formation.
Elle permet aussi de mesurer leur niveau d'acquisition
par rapport aux objectifs fixés et par conséquent
d'apprécier, d'une part, le programme en relation avec le cahier des
charges et d'autre part, la qualité du dispositif pédagogique
global.
Tous ces indices vont permettre d'analyser,
d'interpréter et d'expliquer le pourquoi des résultats obtenus
afin de prévoir l'applicabilité des acquis en situation de
travail.
b) Processus :
La qualité de l'évaluation finale est
liée à la qualité des informations collectées
(Jouvenel et Masingue, 1995). Pour ce faire trois phases peuvent être
distinguées.
La première phase consiste à collecter des
données auprès de chaque participant portant sur sa
réaction et ses acquisitions et sur la qualité du
déroulement de la formation. Puis, il s'agit d'établir une
synthèse des informations fournies auprès des participants. Un
débat collectif permettant d'enrichir cette synthèse vient
conclure l'action de formation.
c) Responsables :
A ce niveau, on peut dire que le responsable de
formation est le principal acteur chargé de mener et piloter
l'évaluation en fin de l'action de formation. Mais il peut, concernant
l'évaluation des acquisitions, déléguer cette mission au
formateur ou à des experts internes ou externes.
D'une manière ou d'une autre, le responsable
formation reste pour toujours l'évaluateur légitime de la
qualité d'apprentissage.
Les bénéficiaires de la formation vont y
jouer un rôle déterminant à ce stade d'évaluation
par leurs discours et leurs opinions.
Les supérieurs hiérarchiques peuvent
également intervenir en vu de suivre la progression du degré
d'acquisition des formés et prévoir la mise en application de ces
dernières en situation professionnelle.
d) Outils :
Plusieurs outils sont mis à la disposition
de l'évaluateur. Parmi ceux on cite en premier lieu les outils pour
évaluer les acquis comme par exemple les tests, examens en vue
d'évaluer l'acquisition des connaissances, les situations
épreuves, études de cas pour évaluer l'acquisition du
savoir faire et la mise en situation réelle ou simulée afin
d'apprécier le niveau de savoir être.
En second lieu, on cite les outils pour
évaluer la qualité de dispositif de formation tels que le
questionnaire auprès de participants ou formateur et l'entretien
collectif ou individuel.
3. Le troisième niveau : évaluation
après la formation :
Appelé « évaluation
stratégique », ce troisième niveau constitue
« le moment de vérité » (Jouvenel et
Masingue, 1995) dans la mesure où l'évaluation du transfert des
acquis et l'évaluation des impacts organisationnels permettent
d'extraire la réalité qui légitime la formation.
En effet, il s'agit d'apprécier la qualité
globale de la formation, son efficacité et ses répercussions sur
le fonctionnement et les résultats de l'entreprise.
a) Objectifs :
Ce stade d'évaluation a pour objectif de mesurer
l'atteinte ou non des objectifs définis au premier niveau
d'évaluation.
Il permet aussi de fournir des explications quant aux
répercussions prévues ou non de la formation ; ce qu'elle a
produit, ce qu'elle a amélioré ou encore ce qu'elle a
empêché.
De même, il s'agit, à ce niveau,
d'apprécier la qualité globale de l'action et ceci dans le but de
rendre plus crédible et plus légitime le service formation.
b) Processus :
Le processus de l'évaluation stratégique
comprend cinq phases (Jouvenel et Masingue, 1995) :
1. Définir une stratégie d'évaluation en
répondant objectivement aux questions suivantes :
La démarche évaluation s'inscrit-elle dans le
système de gestion de ressources humaines ?
Est-il pertinent d'évaluer l'action ?
Faut-il continuer à évaluer ?
L'évaluation est-elle possible,
réalisable ?
Dispose-t-on des ressources nécessaires en
compétences et en temps ?
Les dépenses du processus d'évaluation est-il
inclut dans une politique budgétaire ?
L'évaluation à froid est-elle
légitime ?
2. Décider du dispositif d'évaluation :
Quels sont les outils de recueil d'informations les plus
efficaces ?
Quel est le système d'exploitation et d'analyse des
données ?
Quelles sont les procédures de restitution qu'on va
utiliser ?
3. Construire et tester les outils du dispositif de
l'évaluation
4. Planifier l'intervention d'évaluation
5. Mettre en oeuvre ce dispositif et le piloter avec les
régulations et les ajustements nécessaires.
c) Responsables :
Les deux responsables de l'évaluation après la
formation sont la hiérarchie des formés et les formés
eux-mêmes.
Cependant, cette évaluation peut être
menée aussi par le responsable de formation ou par une analyse externe
(évaluateur externe).
d) Outils :
Les outils qui peuvent être utilisés à ce
niveau sont les entretiens, l'interview des groupes l'observation formelle
et informelle du travail et le questionnaire.
Conclusion :
La formation est aujourd'hui
considérée comme étant une dimension stratégique
qui contribue à l'efficacité et à la pertinence des
organisations.
Elle est de plus en plus vue sous l'angle d'un
investissement plutôt qu'une simple dépense. Mais, à elle
seule, la formation se limite au perfectionnement et à la
sensibilisation des employés.
Conjuguée à une démarche
d'évaluation de formation, cette dernière intègre son
rôle stratégique et fait ses preuves dans le domaine de
développement des ressources humaines.
Dans le présent chapitre, nous avons
essayé de présenter la démarche d'évaluation de la
formation en élucidant le modèle de Kirkpatrick ; un
modèle de référence, les deux temps forts de
l'évaluation et les différents niveaux qui composent cette
démarche.
Ni trop complexe ni trop simpliste une démarche
d'évaluation de ce genre semble gagner de la place dans l'esprit des
responsables de formation et des professionnels appartenant à ce domaine
qui se rendent compte jours après jours de son utilité et du fait
qu'elle doit accompagner le processus de formation.
Le chapitre suivant présente notre investigation
empirique portant sur l'évaluation de la formation dans le contexte
tunisien. Ainsi, une proposition d'une démarche d'évaluation des
effets de la formation fera notre principale ambition de recherche.
Il s'agit d'examiner la démarche d'évaluation
à froid existante au sein de la SNDP et de proposer une autre
démarche plus efficace.
CHAPITRE III : PROPOSITION D'UNE DÉMARCHE
D'ÉVALUATION DES EFFETS DE LA FORMATION Á LA SNDP
« Si vous fermez votre porte à
tous les erreurs,
la vérité restera
dehors »
Rabindranath Tagore
Il existe une littérature variée et
scientifique sur l'évaluation de la formation. « Le pourquoi
et le comment évaluer ? » occupent une place importante
dans cette littérature à travers laquelle nous avons pu
développer une démarche théorique portant sur les trois
niveaux majeurs d'évaluation de la formation.
Ainsi, afin d'apporter une réponse empirique
à notre problématique, nous avons adopté la monographie
comme méthode de recherche, dans le cadre d'une approche qualitative qui
repose sur une analyse des pratiques d'évaluation des effets de la
formation dans la Société Nationale de Distribution de
Pétrole AGIL.
Pour ce faire, nous avons opté pour un
questionnaire administré auprès des formés et des
entretiens réalisés auprès des responsables, permettant
d'explorer le terrain d'investigation et de fournir des informations
précieuses sur notre sujet.
Ces instruments de collecte de données sont
retenus pour une description, une analyse et une interprétation de
contenu pour finir par une proposition des recommandations nécessaires
et valables pour une évaluation objective de la formation au sein de la
SNDP.
Le présent chapitre comporte trois sections.
La première section sera consacrée à la
présentation de la démarche méthodologique adoptée
pour notre étude. La justification du choix de l'étude
qualitative pour notre investigation empirique, le choix et la
présentation de la SNDP ainsi que les méthodes de recueil des
données feront l'objet de cette partie.
Quant à La deuxième section de ce
chapitre, elle porte sur l'analyse et l'interprétation des
résultats obtenus.
Une proposition de démarche
d'évaluation des effets de la formation pour la SNDP fera l'objet de la
troisième section de ce chapitre.
Démarche empirique de notre
recherche
Proposition d'une démarche d'évaluation de la
formation
Analyse descriptive et interprétation des données
collectées
Revue de la littérature
Recueil des données : auprès de 10
supérieurs hiérarchiques
Recueil des données : 35 questionnaires
collectés sur 40 distribués
4 axes de
réflexion
- La perception de la formation.
-L'évaluation de la formation
-les problèmes rencontrés
- les solutions proposées
Entretiens réalisés auprès des
supérieurs hiérarchiques
Questionnaires administrés auprès des formés
Section 1: Méthodologie de recherche
Cette section a pour but de présenter la
démarche méthodologique adoptée pour mener notre
recherche.
Trois parties y seront traitées. Dans la
première, nous aborderons le choix de la méthode de recherche.
Nous présenterons, dans la deuxième partie, l'entreprise terrain
de notre investigation empirique. La troisième partie sera
consacrée aux outils et méthodes de collecte de
données.
1. Le choix de l'étude de cas comme approche de
recherche :
a) Le choix de l'approche
qualitative :
Afin d'orienter notre étude et d'apporter les
éléments de réponses à notre problématique
nous avons choisi d'adopter l'approche qualitative. Le choix est
justifié par la nature de notre travail qui consiste à analyser
l'existant en matière des pratiques d'évaluation des effets de la
formation pour essayer de les développer.
Ainsi, décrire, analyser, proposer en se
référant à une littérature variée seront les
clefs de déroulement de notre recherche.
b) Le choix de la Société Nationale de
Distribution de Pétrole « AGIL » :
La question de l'évaluation de la formation est
un sujet de débat qui interpelle tous les praticiens de ce domaine.
Cette problématique est vécue par les entreprises tunisiennes qui
éprouvent jours après jours le besoin d'évaluer le retour
sur investissement.
L'orientation vers le choix d'une entreprise parmi d'autres
est motivée par l'ensemble de caractéristiques suivant :
Consacrant des budgets importants pour la formation
professionnelle, ayant le souci d'apprécier les retombées de
cette formation tout en disposant d'un système d'évaluation des
effets de formation et songeant à améliorer son existant.
Cet ensemble de caractéristiques nous a
orienté vers le choix de la Société Nationale de
Distribution de Pétrole « AGIL » comme notre
terrain d'investigation empirique.
2. Présentation de la Société
Nationale de Distribution de Pétrole
« AGIL » :
Sous la tutelle du ministère de l'Industrie et
des Petites et Moyennes Entreprises, la Société Nationale de
Distribution de Pétrole dispose d'un capital de 18112930000 dinars, d'un
chiffre d'affaires égal à 1167 millions de dinars et d'une part
de marché qui représente 49.27%.
L'effectif total de cette entreprise est de 772
répartit comme suit 207 cadres, 291 maîtrises et 274
employés et ouvriers d'exécution.
De plus, AGIL S.A a obtenu sa certification selon le
référentiel ISO 9001 version 2000 en octobre 2005 pour ses
activités de commercialisation et distribution des hydrocarbures
liquides, jet A1, de carburants, de lubrifiants et GPL en vrac.
a) Historique :
La Société Nationale de Distribution
de Pétrole sous le label d'AGIL est une société anonyme
appartenant à l'ensemble des grandes entreprises publiques
tunisiennes.
La naissance de cette entreprise date de 1960 lorsque le
groupe ENI a crée Agip une société anonyme de droit
tunisien. En 1963, l'Etat tunisien est devenu actionnaire à raison de
50% de la société Agip. Suite à la convention du 7
août 1975 signée par le gouvernement tunisien et les
sociétés du groupe ENI, l'Etat rachète toutes les actions
de l'Agip Tunis. Cette convention est ratifiée par la loi 75-81 du 20
décembre 1975. Deux ans après Agip S.A Tunis prend la
dénomination de Société Nationale de Distribution de
Pétrole et le label d' « AGIL »,
« AGILAIR » et « AGILGAZ ». En 2001,
cette entreprise adopte le statut de la société anonyme sous la
dénomination : Société Nationale de Distribution de
Pétrole AGIL S.A.
b) Les activités d'AGIL :
La Société Nationale de Distribution de
Pétrole a pour activité la distribution des hydrocarbures
liquides et gazeux et leurs dérivés.
§ Activité carburant :
Elle constitue l'activité la plus importante dans la
SNDP dans la mesure où elle assume la disponibilité des
hydrocarbures dans des conditions optimales de qualité et en
conformité avec les exigences en la matière.
§ Activité lubrifiant :
Cette activité permet de fournir une large gamme de
lubrifiant et de graisses, de haute qualité et conforme aux normes
internationales, pour moteurs et industrie.
§ Activité Gaz Pétrole
Liquéfiés :
Elle commercialise du gaz conditionné et du GPL en vrac
destiné principalement aux industries, hôpitaux, hôtels et
établissements scolaires.
§ Activité aviation :
Cette activité permet d'assurer le ravitaillement des
avions, pour ce faire elle dispose de la plus grande capacité de
stockage de kérosène répartie sur 5 dépôts
aéroportuaires.
§ Réseau :
AGIL S.A est présente à travers ses 191 stations
services réparties sur tout le territoire tunisien ses 54 stations
portuaires et ses 6 dépôts aéroportuaires.
§ Les ressources humaines :
La Société Nationale de Distribution de
Pétrole, opérant dans un secteur concurrentiel constitué
par des multinationales, doit disposer d'une bonne gestion de ressources
humaines et d'un personnel hautement qualifié maîtrisant les
nouvelles technologies et capable d'améliorer la qualité de ses
services en vue de satisfaire les besoins et les exigences de sa
clientèle.
Pour ce faire, d'importantes mesures ont été
prises notamment en matière de formation qui est
considérée comme une priorité.
§ Le service formation :
La structure formation née au début des
années 80 a passé par des changements. D'une administration du
personnel, on a passé à une gestion des ressources humaines
basée sur la gestion des compétences.
Dans l'ancienne organisation, le Service Formation
était rattaché directement à la Direction Ressources
Humaines.
Dans la nouvelle organisation, un Département
Développement des Ressources Humaines est crée et auquel sont
rattachés deux services :
* Le Service Formation
* Le Service Gestion des Compétences.
Avant la réorganisation
Après la réorganisation
D.R.H
Service Formation
D.R.H
Département Développement Ressources
Humaines
Service Formation
Service Gestion des Compétences
Le budget alloué à la formation est de 250.000
dinars par an. Ce budget est le même pendant 2004, 2005 et 2006.
3. Outils et méthodes de collecte de
données :
Pour mener à bien notre recherche et assurer
une meilleure collecte de données, nous avons opté pour la
combinaison de deux outils à savoir le questionnaire et l'entretien.
A. Méthode de collecte de
données :
a. Le questionnaire :
« Le questionnaire est un document
standardisé. Il est composé d'un nombre variable de questions
écrites ou d'items. La cohérence interne de sa construction
permet, en croisant des réponses, d'obtenir une analyse de type
qualitatif au-delà de son exploitation statistique. »
(Jouvenel et Masingue, 1995)
Le choix de l'outil est justifié par la
volonté d'interroger un grand nombre d'employés formés et
par le fait que le délai imposé exige de terminer cette phase de
recherche dans un temps limité.
La construction de notre questionnaire est
fondée sur une revue de la littérature notamment celle de
Jouvenel et Masingue (1995) ainsi que sur des études empiriques
réalisées en la matière.
Toutefois et malgré l'importance de cette
méthode de collecte de données, il faut signaler qu'elle marque
ses limites dans la mesure où sa conception nécessite une
préparation lourde.
b. L'entretien :
« L'entretien est une technique
qui est centrée sur le contenu du discours. Les thèmes de
discours sont prédéterminés par la personne qui
mène l'interview. Celle-ci conduit l'entretien à partir d'un
guide qu'elle a préalablement établi. L'organisation du discours
qui suit est laissée à la liberté de
l'interviewé : ce dernier parle de ce qu'il veut et quand il le
veut à condition toute fois que son discours s'en tienne aux
thèmes choisis par l'interviewer. » (Jouvenel et
Masingue, 1995)
Il s'agit d'un « entretien entre
deux personnes, un interviewer et un interviewé conduit et
enregistré par l'interviewer ce dernier ayant pour objectif de favoriser
la production d'un discours linéaire de l'interviewé sur un
thème défini dans le cadre d'une recherche. »
(Blanchet et al., 1987) (adapté par Rim Oumaya Khalbous, 2004)
Le choix de cette méthode est motivé
par le fait que la conception du l'entretien est relativement peu
coûteuse en temps. Et par le fait qu'elle permet d'accéder
à une matière première riche et unique. Il s'agit de
recueillir des informations directement issues des acteurs impliqués
dans l'évaluation.
La conception de notre entretien est puisée
d'une littérature variée ainsi que des études
antérieures à cet effet. Cependant, le risque de
subjectivité et le temps important nécessaire pour le traitement
des informations constituent les inconvénients de cet outil.
B. La population cible:
La population cible faisant l'objet de notre
recherche émane de la SNDP dans la mesure où nous sommes dans le
cadre d'une monographie. De même, cette population est composée
de deux acteurs principaux responsables du déroulement de
l'évaluation à froid à savoir les formés et les
supérieurs hiérarchiques. Chacun d'entre eux sera
interrogé différemment. L'utilisation des questionnaires pour les
formés et les entretiens pour les supérieurs
hiérarchiques.
a. Les formés :
Dans le but de collecter le maximum d'informations
pertinentes sur le système existant en matière
d'évaluation nous avons essayé de travailler sur un
échantillon représentatif englobant un effectif en prise directe
avec les pratiques d'évaluation des effets de formation.
En effet, notre échantillon se compose de
personnes qui ont bénéficié des actions de formation dans
le domaine de management et plus précisément dans le domaine de
communication et de qualité.
Le choix de cet échantillon se justifie par
l'importance du domaine de management par rapport à l'activité de
l'entreprise ainsi que par la densité de l'effectif qui y participe.
Le questionnaire est administré auprès de 40
participants à des formations.
b. Les supérieurs
hiérarchiques :
A côté du questionnaire adressé
aux formés, on a vu essentiel d'interroger les responsables en tant
qu'acteur principal dans le processus d'évaluation des effets de la
formation.
En se référant à la citation de
Jouvenel et Masingue (1995), dans le cadre des avantages de l'entretien, selon
laquelle: « un échantillon restreint d'entretiens permet
d'obtenir des informations d'une plus grande richesse », nous
nous sommes entretenus avec 10 responsables.
Les domaines d'appartenance des supérieurs
hiérarchiques n'ont pas fait l'objet d'un choix. En effet, les
entretiens se sont déroulés selon la disponibilité des
responsables.
C. Préparation et administration de
l'outil:
a) Élaboration et administration du
questionnaire :
L'intérêt du recours au questionnaire
est de déterminer la perception des formés quant au processus
d'évaluation de la formation au sein de leur établissement. Le
questionnaire comme on a vu précédemment a été
administré auprès de 40 personnes qui ont
bénéficiés des actions de formation dans le domaine de
management. Cependant, nous avons pu récupérer que 35
réponses.
Ce questionnaire comprend à la fois des
questions ouvertes et d'autres fermées qui s'articulent autour de quatre
axes de réflexion.
Le premier axe concerne la perception de la formation au sein
de la SNDP. Le deuxième axe souligne la perception de
l'évaluation de la formation en général et la
démarche existante en particulier. L'avant dernier axe met en exergue
les problèmes rencontrés. Et enfin, le quatrième axe trace
les solutions proposées.
La combinaison de ces deux formes de questions est
d'une importance ultime pour notre analyse qui s'inscrit dans le cadre d'une
approche qualitative. En effet, cette combinaison nous a permis de laisser le
répondant s'exprimer et donner son avis concernant ces thèmes
à travers le recours aux questions ouvertes et de le guider en vue
d'obtenir des réponses précises grâce à des
questions fermées.
b) Préparation et conduite des
entretiens :
A fin de laisser le répondant s'exprimer
spontanément tout en l'orientant en parallèle pour ne pas
s'écarter de l'objectif des questions, nous avons opté pour un
guide d'entretien semi directif.
L'objectif du recours à l'entretien est
d'interroger l'autre partie intervenante dans le processus d'évaluation
à froid en vue d'extraire sa perception quant au système
existant.
Notre guide d'entretien comporte neuf questions
ouvertes sur quatre thèmes différents à savoir la
formation professionnelle au sein de la SNDP, le processus d'évaluation
et l'évaluation à froid, les obstacles au succès des
pratiques d'évaluation à froid et les solutions possibles pour
les dépasser.
Notre étude empirique a commencé par
contacter le responsable formation qui a exposé les
caractéristiques du système d'évaluation existant, les
problèmes soulevés et ses attentes à l'égard de
notre investigation.
Ainsi, en l'étroite collaboration avec le
responsable formation et son orientation, nous nous sommes entretenues avec dix
autres responsables à savoir le directeur de qualité, le
directeur de système d'organisation et contrôle de gestion, le
chef département aviation, le chef département de
l'approvisionnement, le chef département des ventes directes, le chef
département logistique, le chef département réseau, le
chef département sécurité, le chef service budget et le
chef service d'audit interne.
Les entretiens se sont déroulés en moyenne
en une heure et demi de temps en commençant par la présentation
de notre étude, ses objectifs et les thèmes traités dans
le guide d'entretien.
Les interrogations étaient ouvertes et
n'étaient pas trop complexe afin de donner au répondant
l'occasion de s'exprimer librement et produire un discours complet.
Section 2: Analyse et interprétation des
données recueillies: analyse descriptive
Dans cette section nous allons aborder l'analyse et
l'interprétation de l'existant en terme de pratiques d'évaluation
des effets de la formation. Nous allons procéder à une analyse
descriptive par axe de réflexion sur la base des données
collectées à travers les questionnaires et les entretiens.
1. Rappel des axes de
réflexion :
a. Premier axe : La formation
On vise à travers ce premier axe de savoir ce
que pensent les formés ainsi que les supérieurs
hiérarchiques de la formation au sein de la SNDP. Cet axe nous sera
utile compte tenu de la relation qui existe entre formation et
évaluation. En effet, on ne peut pas parler de l'évaluation sans
évoquer la formation. La perception de cette dernière
légitime le recours à l'évaluation et l'efficacité
de ses pratiques. Si on accorde de l'importance et on investit dans la
formation, l'évaluation s'avère à cet égard
nécessaire puisqu'elle permet d'apprécier les retours sur
investissement. Par opposition, si le recours à la formation est
perçu comme une simple obligation ou un moyen de récupérer
les ristournes, l'évaluation est à ce titre en vain.
b. Deuxième axe : L'évaluation de
la formation
L'intérêt de cet axe est de mettre en
relief la perception des pratiques d'évaluation de la formation
existantes au sein de la SNDP. Le recours à cet axe constituera une aide
précieuse dans les développements de notre apport qui fera
l'objet de la troisième section.
En effet, analyser les objectifs, les phases
d'évaluation, les outils utilisés et les caractéristiques
des acteurs intervenants, permettra la conception d'une démarche
d'évaluation des effets de formation facile à mettre en oeuvre et
adéquate aux spécificités de la SNDP.
c. Troisième axe : Les handicaps aux
pratiques d'évaluation
Le propos de ce troisième axe consiste à
relever les problèmes que rencontre le processus d'évaluation au
sein de la SNDP et ceci à travers les informations collectés
auprès des responsables hiérarchiques et des formés.
L'apport de cet axe est d'une extrême importance
dans la mesure où il nous permettra de détecter les failles sur
la base des quelles nous allons construire la démarche
d'évaluation à proposer.
d. Quatrième axe : Les solutions
proposées
Ce dernier axe de réflexion forme un moyen
opportun permettant d'extraire les propositions émanant des
supérieurs hiérarchiques et des formés pour
l'amélioration de la qualité des pratiques d'évaluation
des effets de la formation. Ces propositions seront prises en compte pour nous
permettre d'améliorer tant mieux que possible l'existant.
2. Analyse descriptive:
a. Premier axe : La formation
« La formation permet de
s'éloigner de la routine et de changer
d'ambiance ».
Opérant dans un secteur concurrentiel, la
SNDP mise sur la formation pour renouveler et développer des
compétences nécessaires pour satisfaire une clientèle
assez diversifiée.
Pratiquement, les supérieurs
hiérarchiques
s'accordent sur l'importance de la formation
comme moyen de renouvellement et d'acquisition
des connaissances ainsi qu'un facteur de motivation.
Certains d'entre eux considèrent la formation
comme « le garant de l'avenir » dans la mesure
où on ne peut pas évoluer si on ne se forme pas.
« Ma devise est de ne pas
s'arrêter sur ce qu'on a appris mais sur ce qu'on n'a pas eu
».
Un des responsables préconise que « la
formation est un déclenchement », un avant goût du
champ d'apprentissage ; « elle ne permet pas à elle
seule de tout apprendre ».
Dans le même cours d'idée, un autre
interviewé
insiste sur la nécessité d'instaurer une
culture
d'apprentissage.
D'autres pensent que l'existence de la formation au
sein de la SNDP est un investissement pour l'entreprise et « un
atout encourageant et motivant » pour le personnel.
Toutefois et en dépit du rôle
prépondérant de la formation, les responsables insistent sur le
fait qu'il reste encore du chemin à faire. En effet, malgré ce
rôle, ces derniers reprochent à la formation le manque de ciblage,
de planification et de suivi.
En ce qui concerne le rôle des
supérieurs hiérarchiques, à l'unanimité, ils ont
répondu qu'ils s'occupaient de l'identification des besoins et ils
donnaient leurs avis et leurs suggestions par rapport au plan de formation.
La majeure critique qui est adressée
à ce niveau, est la lenteur des réponses quant aux besoins
exprimés. Mais il faut savoir également que la formation ne peut
pas satisfaire tous les besoins. Elle doit les classer selon leurs
priorités. Ainsi certains besoins seront réalisés au
détriment des autres.
Du point de vue des formés, la
majorité des réponses qui est d'un taux de 68.97% s'accordent sur
le fait que la formation joue un rôle
« important » au sein de l'entreprise. Il s'agit
d'un rôle « enrichissant »,
« intéressant » qui s'articule autour de la
satisfaction des besoins tant individuels qu'organisationnels et autour de
développement des compétences. Ceci dans le but de garantir la
performance de l'entreprise.
Par ailleurs, 61.26% des répondants trouvent
que la formation au sein de leur établissement tient compte aussi bien
des objectifs individuels qu'organisationnels.
De cette façon, il est possible de dire que
la formation est, d'une part, un moyen qui permet la réalisation des
objectifs plus au moins directement liés à la vie de l'individu.
D'autre part, la formation est considérée comme un moyen qui
permet d'atteindre les buts visés par l'organisation.
« Chaque formation apporte aux
participants indépendamment du sujet puisque le participant va
acquérir des informations qui l'aideront forcement dans sa vie
professionnelle ou autre ».
Ainsi, les objectifs des employés et ceux de
l'entreprise dans la plupart sont harmonise et s'accordent (Soyer.J, 2000).
Dans le même cours d'idée, 51.42% des
interrogés estiment que la formation
apporte beaucoup aux participants.
« La formation permet tout d'abord de
rafraîchir les connaissances et d'acquérir de nouvelles
compétences afin d'améliorer la performance dans
l'entreprise ».
Et 53.13% des formés trouvent
que la formation apporte beaucoup à
l'établissement.
Malgré les efforts multiples pour rendre la
formation un moyen privilégié et sollicité au sein de la
SNDP certains interrogés de l'ordre de 34,37% estiment que la formation
est insuffisante et souffre d'un manque de ciblage de contenu et une absence
d'objectifs. Ils pensent, également, que la formation doit toucher
l'ensemble du personnel de l'entreprise.
Les idées énoncées par la
hiérarchie et les formés convergent dans le même sens. On a
remarqué que ces deux acteurs partagent les mêmes conceptions et
la même vision de la formation. Il est clair que la formation revêt
son caractère indispensable au sein de la SNDP.
Cette pratique de gestion tient compte, en priorité,
des objectifs de l'organisation mais aussi des attentes des formés
Mais cela n'empêche que chacun perçoit la
formation à sa manière en terme d'objectifs et d'attentes
individuels.
AXE 1
la formation
|
Les formés
|
Les supérieurs hiérarchiques
|
-La formation joue un rôle important au sein de la SNDP,
ils trouvent que la formation a un apport important tant sur le plan individuel
qu'organisationnel.
-La majorité s'accorde sur le fait que la formation ne
tient pas compte de la totalité de leurs besoins.
|
-La formation est un moyen de renouvellement et d'acquisition
des connaissances.
- La formation est considérée comme le
« garant de l'avenir » et un facteur de motivation pour le
personnel.
-La formation ne permet pas à elle seule de tous
apprendre.
|
b. Deuxième axe : L'évaluation de
la formation
« Le système actuel est satisfaisant
et peut être amélioré ».
« Le système ne marche pas fort, il
doit être encourager ».
Au niveau de l'évaluation de la
formation, la plupart des interviewés s'accorde sur l'utilité
du système d'évaluation existant ainsi que sur le fait que ce
système est à améliorer, mais ils ne nient
guère les efforts entrepris à cet effet.
Néanmoins, d'autres trouvent que
« l'évaluation de la formation au sein de la SNDP consiste
dans l'établissement de la fiche d'évaluation qui n'est qu'un
processus de formalité administratif obligatoire ».
« Le système d'évaluation de la formation est
limité car il s'agit d'une appréciation verbale et à chaud
à la fin de chaque formation mais jamais à
froid ».
L'analyse de cet axe de réflexion a
également révélé que tous les supérieurs
hiérarchiques sont conscients de leurs rôles et du rôle des
autres intervenants dans le processus d'évaluation (responsable de
formation et formés).
Ainsi, il est clair qu'il n'y a pas de confusion de
rôle dans la mesure où chacun d'entre eux connaît son champ
d'intervention dans le processus d'évaluation notamment
l'évaluation à froid, mais la question qui se pose est le
degré de la mise en oeuvre de ce qu'ils savent en la matière.
En ce qui concerne l'utilisation de la fiche
d'évaluation des effets de formation, l'outil sur lequel on travaille
(voir annexe), rencontre des difficultés telles que l'ignorance ou
encore la confusion avec la fiche d'évaluation de formation (voir
annexe).
Toutes ces difficultés ont abouti à une carence
de l'évaluation de la formation à froid au sein de la SNDP.
Quant aux formés leurs réponses sont
assez variées. Il s'agit des réponses qui sous entendent une
grande confusion dans la perception des pratiques d'évaluation de la
formation existantes. Cette confusion porte sur les niveaux
d'évaluation ; évaluation avant, pendant (début,
pendant et à la fin) et après la formation. Également, on
a soulevé une confusion entre les outils d'évaluation ; la
fiche d'évaluation à chaud et la fiche d'évaluation
à froid.
En effet, 78.13% des formés estiment qu'ils sont
évalués uniquement à la fin de la formation (à
chaud). 62.86% de ces derniers ne sont pas au courant des outils
utilisés en matière d'évaluation dans leur
établissement.
Ceci peut être expliquée par un faible niveau de
communication avant la formation dans la mesure où 31.43% pensent qu'il
n'y a pas eu de communication, 37.14% trouvent qu'il y a eu de communication
mais elle était insuffisante et le reste (31.43%) était satisfait
de la communication.
Ainsi, le manque de communication s'observe, selon les
formés, au niveau des différentes formations susceptibles de les
intéresser (82.35%) et au niveau de suivi des évaluations
effectuées suite à la formation (88.23%).
Dans le cadre de l'évaluation à froid 57.14% des
interrogés trouvent qu'ils ne sont pas du tout informés par leur
supérieurs hiérarchiques, 34.30% pensent qu'ils sont peu
informés par leur hiérarchie alors que seulement 8.57% estiment
qu'ils sont bien informés.
Du côté du suivi assuré par les
supérieurs hiérarchiques, 77.14% des formés pensent que
leur hiérarchie n'opère pas le suivi de la formation après
les trois mois qui suivent leur retour alors que le reste (22.86%) constate ce
suivi.
Les idées des formés quant aux
processus d'évaluation de la formation sont divergeant par rapport aux
propos des supérieurs hiérarchiques. En effet, malgré que
ces derniers pensent qu'ils assurent leur rôle, les formés leur
reprochent, principalement, le manque de communication et de suivi.
En effet, l'insuffisance de communication
observé par les formés ne peut pas être une faille
généralisable au système de communication interne. Il peut
dériver des caractéristiques personnelles, de refus ou
d'inacceptation des méthodes et des outils de communication
utilisés.
Ainsi, des problèmes au niveau des canaux
internes de transmission de l'information peuvent être à l'origine
de bruit survenu lors de la circulation de l'information qui porte sur
l'évaluation de la formation. Ce problème de communication,
soulevé, peut être également expliqué par
l'existence des conflits de personnalités ou des obstacles
professionnels entre les collaborateurs et leurs supérieurs
hiérarchiques.
Quant aux supérieurs hiérarchiques, ils
demandent un effort d'implication de la part des formés. Mais il ne faut
pas oublier que l'implication des formés dépend d'une grande part
de leur degré de motivation et d'encouragement par leurs
supérieurs hiérarchiques.
AXE 2
Évaluation de la formation
|
Formés
|
Supérieurs hiérarchiques
|
-Une grande confusion concernant les niveaux
d'évaluation ainsi que les outils utilisés.
-La majorité estime que l'évaluation se fait
seulement à chaud.
-La plupart trouve que leurs supérieurs
hiérarchiques n'assurent pas le suivi après leur retour de la
formation.
|
-L'évaluation de la formation au sein de la SNDP est
très utile pour assurer le suivi des actions de formation.
-Le système d'évaluation à froid existant
est satisfaisant mais il doit être amélioré.
-Le système d'évaluation rencontre plusieurs
difficultés qui aboutissent à une carence de l'évaluation
à froid.
|
c. Troisième axe : Les handicaps aux
pratiques d'évaluation
« Il faut initier les gens
culturellement à l'évaluation et aux critiques ».
« L'évaluation doit être
une culture partagée ».
« On a pas une culture
d'évaluation ».
A côté des obstacles relevés
lors de l'analyse des deux axes précédents, il est possible
de dire que le principal handicap, selon les supérieurs
hiérarchiques, est l'absence d'une culture d'évaluation.
En effet, cette absence a été citée
à maintes reprises.
Les interviewés considèrent que les
obstacles au succès des pratiques d'évaluation à froid
sont dus à « l'absence d'une procédure
administrative impérative », « un manque de suivi
rigoureux de la part des chefs d'unité ainsi que de la part du service
formation » et « l'inexistence d'une
procédure qui planifie l'évaluation ».
Par ailleurs, et selon la hiérarchie, les
majeures contraintes sont l'absence de communication et de sensibilisation des
formés à l'évaluation de la formation ainsi que le manque
d'implication de l'ensemble des intervenants dans ce domaine.
Selon les formés, l'origine des handicaps
est l'insuffisance d'information en matière de formation et
d'évaluation qui résulte d'un manque de communication et de
feed-back entre les supérieurs hiérarchiques et les
formés.
En effet, l'un des interrogés pense que la
communication manquante
est « l'information ; seul clé pouvant
donner l'impulsion vers les objectifs et la confiance de l'employé et
les réunions pour que les solutions soient plus objectives et
émanant tant de la part des diplômés que des
expérimentés et non une restriction ».
Ainsi selon les deux responsables de
l'évaluation à froid, les principaux obstacles aux pratiques
d'évaluation de formation se présument en trois points. En
premier lieu, l'absence d'esprit d'évaluation et de critique, en second
lieu, le manque de communication et en troisième lieu, une implication
faible des parties prenantes du processus d'évaluation.
En dépit des handicaps soulevés
à ce niveau les supérieurs hiérarchiques ainsi que les
formés ont présenté leurs recommandations susceptibles
d'améliorer l'existant des pratiques d'évaluation notamment
l'évaluation à froid.
AXE 3
Les handicaps aux pratiques
d'évaluation
|
Formés
|
Supérieurs hiérarchiques
|
-L'origine du problème de l'évaluation de la
formation réside dans le manque de communication entre eux et leurs
supérieurs hiérarchiques.
|
- Le principal handicap est l'absence d'une culture
d'évaluation partagée.
-L'absence d'une procédure administrative
impérative
-Manque de suivi rigoureux de la part des chefs d'unité
et de la part de service formation.
-Absence de sensibilisation et de communication
|
Les principaux obstacles selon ces deux acteurs sont :
- absence d'esprit d'évaluation et de critique
- manque de communication
- une implication faible des parties prenantes du processus
d'évaluation
|
d. Quatrième axe : Les solutions
proposées
A ce niveau on a soulevé une grande
richesse en terme de solutions proposées tant de la part de la
hiérarchie que des formés.
Les supérieurs hiérarchiques
préconisent d' « impliquer les
intéressés de la formation (les formés) en
intégrant la formation dans le cadre de la gestion des carrières
avec un rôle plus actif des responsables de la formation ».
Ils insistent sur la nécessité
d' « instaurer une procédure d'encouragement qui
peut aller jusqu'à la bonification à accorder aux
promotions ».
Également, ils considèrent
qu' « une information plus fluide notamment sur les thèmes
de formation proposés à l'ensemble du personnel permet de faire
face aux contraintes ».
Pour ce qui est des pratiques d'évaluation
à froid on a retenu les propositions suivantes :
- Effectuer un rappel systématique du contenu
de la formation, ses objectifs lors de la distribution de la fiche
d'évaluation des effets de formation.
- Rendre obligatoire la réalisation du suivi de
la formation ; si un responsable demande une formation sur un
thème, il doit impérativement garantir le suivi de cette
formation. Autrement dit, l'évaluation doit être relier à
l'expression de besoins.
- Effectuer une évaluation à chaud des
connaissances et des habilités acquises une à deux semaines
après la formation en vue de faciliter l'évaluation à
froid.
Les solutions proposées par les formés
reflètent principalement trois idées :
- La première proposition concerne d'une
part l'amélioration de la qualité d'expression des besoins en
formation et le choix des thèmes. En effet, l'expression des besoins en
formation doit parvenir des intéressés eux même et doit
être en étroite relation avec les pratiques de travail.
D'autre part, elle souligne l'importance d'instaurer un plan
de formation qui tient compte des attentes du personnel avec transparence,
clarté et précision des objectifs à atteindre.
- La deuxième proposition consiste
à intégrer la formation dans le cadre de gestion de
carrières et de gestion des compétences c'est-à-dire une
formation qui contribue à améliorer les statuts des
employés en terme de promotion et d'acquisition de nouvelles
compétences.
Dans le même cours d'idée, il est
recommandé de relier le suivi des formations au rendement en
intégrant les résultats de l'évaluation dans les primes de
rendement.
- La troisième proposition porte sur
la qualité de la communication et la circulation de l'information.
D'ailleurs, tous s'accordent sur l'importance d'organiser des réunions
de groupes et/ou des entretiens de retour de formation avec les formés,
le responsable de formation et la hiérarchie. Comme ils insistent sur la
nécessité d'avoir un feed-back sur les résultats de
l'évaluation.
Il est à noter que ces propositions doivent
être opérer dans un environnement de convivialité avec un
esprit de groupe pour promouvoir le niveau intellectuel à un niveau
supérieur.
AXE 4
Les solutions proposées
|
Les formés
|
Les supérieurs hiérarchiques
|
-L'amélioration de la qualité d'expression des
besoins en formation
-Instaurer un plan de formation qui tient compte des attentes
du personnel avec transparence, clarté et précision des objectifs
à atteindre.
-Intégrer la formation dans le cadre de gestion de
carrières et de gestion des compétences.
-Relier le suivi des formations au rendement en
intégrant les résultats de l'évaluation dans les primes de
rendement.
-Amélioration de la qualité de communication et
la circulation de l'information.
-La nécessité d'avoir un feed-back sur les
résultats de l'évaluation.
|
-Effectuer un rappel systématique du contenu de la
formation, ses objectifs lors de la distribution de la fiche
d'évaluation des effets de formation.
-Rendre obligatoire la réalisation du suivi de la
formation ; si un responsable demande une formation sur un thème,
il doit impérativement garantir le suivi de cette formation.
L'évaluation doit être reliée à l'expression de
besoins.
-Effectuer une évaluation à chaud des
connaissances et des habilités acquises une à deux semaines
après la formation en vue de faciliter l'évaluation à
froid.
|
Ainsi, la richesse et la variété des
réponses, que nous avons obtenu grâce au questionnaire et à
l'entretien, nous ont été d'une aide précieuse dans la
conception d'une démarche d'évaluation des effets de formation
qui fera l'objet de la section suivante.
Section 3: Proposition d'une démarche
d'évaluation des effets de la formation
Compte tenu des caractéristiques du
système d'évaluation de la formation existant au sein de la SNDP,
nous allons essayer d'améliorer le fonctionnement de ce système
en vue d'optimiser la fonction formation.
Cette section soulignera, ainsi, notre apport
théorique qui consiste à proposer des outils qui forment la
démarche d'évaluation à froid.
A cet égard, on débutera par la
présentation de la démarche d'évaluation de la formation
qui doit être communiquée aux deux acteurs principaux
d'évaluation à froid (la hiérarchie et les participants)
par le service formation sous forme d'une note.
Ensuite, on abordera la charte d'évaluation de la
formation. Enfin, on présentera les deux outils permettant
l'évaluation de la formation à froid.
Cette démarche a été
conçue en se référant au développement de notre
partie théorique, en puisant dans une littérature multi
variée souvent de caractère technique tout en tenant compte des
résultats de notre analyse descriptive notamment en matière
d'handicaps et de solutions.
1. Présentation de la démarche
d'évaluation des effets de la formation à proposer
Sous forme d'une note à communiquer à
l'ensemble du personnel de la SNDP, le document qui suit est une
présentation de notre proposition.
Ce document souligne, d'abord, les objectifs de la
démarche d'évaluation des effets de la formation ainsi que les
personnes qui y interviennent. Ces objectifs visent l'amélioration de la
procédure d'évaluation de la formation et l'optimisation du
fonctionnement de la formation. Ceci avec l'étroite collaboration de la
hiérarchie et des employés.
Ensuite, il énonce les différentes composantes
de la démarche en terme de support et explique la manière dont ce
support sera diffusé. En effet, la démarche proposée
comporte deux outils d'évaluation des effets de la formation.
Un outil nommé « fiche
d'évaluation des effets de la formation » adressé aux
supérieurs hiérarchiques des personnes
bénéficiaires de l'action de formation.
La fiche originale sera diffusée auprès des
supérieurs hiérarchiques, deux copies seront distribuées
respectivement au service formation et à la DRH.
Une fois remplit, la fiche originale sera conservée par
le service formation pour apprécier la qualité du transfert des
acquis de la formation sur le milieu de travail. Une copie sera émise
à chaque participant à une action de formation et
évalué par son supérieur hiérarchique.
L'enjeux de l'émission de la fiche d'évaluation
à l'employé, une fois remplit par son supérieur
hiérarchique, est très important.
En effet, cette manière d'agir garantit la diffusion
des résultats, assure le feed-back et encourage ainsi la
communication.
Le deuxième outil est « le
questionnaire après formation » administré
auprès des bénéficiaires d'une action de formation.
Le support original sera adressé à
l'employé et deux copies de ce dernier seront diffusées
auprès du service formation et de la DRH.
Après avoir était remplit, la copie originale du
questionnaire sera détenue par le service formation pour évaluer
l'efficacité des actions de formation entreprises et prévoir des
améliorations futures. Une copie sera transmise au supérieur
hiérarchique dans le but d'optimiser la communication et ouvrir des
voies de discussion favorisant une meilleure ambiance de travail et un
échange fructueux.
En dernier lieu, et à fin d'insister sur le
caractère administrative et impérative de la démarche, une
date limite de réponse est fixée pour garantir le retour de ces
réponses.
Société
Nationale de Distribution de
Pétrole
Le... /.../......
3. Démarche d'évaluation des effets de la
formation
Afin d'optimiser la fonction formation au sein
de la SNDP et l'intégrer dans une vision stratégique, il sera
intéressant d'améliorer la procédure d'évaluation
de la formation déjà existante dans l'entreprise par la mise en
place d'outils d'évaluation à froid.
Cette démarche consiste à distribuer
« une fiche d'évaluation des effets
de formation », « un
questionnaire après formation » et
« une charte d'évaluation à
froid ».
On vise à travers cette démarche
d'une part, une évaluation plus objective que possible et d'autre part,
l'identification des améliorations nécessaires pour les actions
futures de formation.
Il est à noter que « la fiche
d'évaluation des effets de formation » sera adressée
aux supérieurs hiérarchiques des personnes
bénéficières de l'action de formation objet de
l'évaluation. « Le questionnaire après
formation » sera administré auprès des
bénéficiaires de l'action de formation. Ces deux outils seront
distribués après deux mois de la fin de l'action de formation.
Cette démarche démarrera avec le
déroulement de la première action de formation du plan 2007-2008
Public concerné :
Cette démarche d'évaluation implique les deux
acteurs principaux de l'évaluation à froid :
· Les supérieurs hiérarchiques
· Les bénéficiaires d'une action de
formation
Support :
· Une charte d'évaluation à
froid
· Une fiche d'évaluation des effets de la
formation
· Un questionnaire après formation
Diffusion du support :
§ La fiche d'évaluation des effets de la
formation
Supérieur hiérarchique
concerné............Original
Service formation.............................1 copie
(obligatoire)
DRH............................................1 copie
(obligatoire)
Employé.......................................1 copie
(obligatoire pour assurer le feed-back (après avoir était
remplit)).
§ Le questionnaire après formation
Employé.......................................
Original
Service formation.............................1 copie
(obligatoire)
DRH............................................1 copie
(obligatoire)
Supérieur hiérarchique concerné............1
copie (obligatoire pour optimiser la communication (après avoir
était remplit)).
§ La charte d'évaluation à
froid
La charte sera sous forme d'une pièce jointe à
la fiche d'évaluation des effets de formation.
Cette charte doit susciter le respect de chaque acteur
intervenant au processus d'évaluation à froid.
Les supérieurs hiérarchiques sont tenus d'aviser
leurs collaborateurs du contenu de cette charte.
Date limite de réponse :
La fiche d'évaluation des effets de la formation et
le questionnaire après formation devront parvenir au
service formation avant la fin du troisième mois qui suit l'action de
formation.
Chef service formation
Hiérarchie et Employé sont,
ensemble, responsables de
l'évaluation
des effets de la formation
2. Les outils d'évaluation des effets de la
formation
A. « Charte d'évaluation des
effets de la formation »
1. L'évaluation de la formation est un processus qui
comporte trois niveaux ; évaluation au début,
évaluation pendant et évaluation après la formation. Ces
niveaux sont complémentaires et interdépendants dont il faut
garantir l'enchaînement.
2. L'évaluation de la formation suppose l'existence
d'un référentiel d'objectifs d'évaluation afin de comparer
ce qui a été prévu et ce qui a été obtenu.
3. L'évaluation de la formation ne peut s'appliquer que
dans un environnement qui favorise le partage d'une culture d'apprentissage et
une culture d'évaluation.
4. Sensibilisation, communication, diffusion de l'information
et le feed-back sont des clés de succès d'une action de
formation.
5. Cette démarche intègre le caractère
administratif et impératif et nécessite la collaboration de tous
les acteurs.
6. Chaque intervenant dans le processus d'évaluation
à froid doit manifester son implication et assumer ses
responsabilités en veillant à bien mener son rôle. Dans ce
cadre, les employés qui participeront à une action de formation
doivent être avisé qu'ils seront évalués
après cette formation.
La charte d'évaluation des effets de la
formation
B. Fiche d'évaluation des effets de la
formation
C. Questionnaire après formation
SNDP
|
FICHE
D'ÉVALUATION
DES EFFETS DE LA FORMATION
|
Mr/Mme.................................a suivi une formation
intitulée............................................
du.............................au...........................qui
visait les objectifs suivants :
- objectif
n°1................................................................................................
- objectif
n°2................................................................................................
- objectif
n°3................................................................................................
Formation demandée suite
à :
|
Initiative
individuelle
|
EIA
Entretien individuel annuel
|
Orientation stratégique
|
1/ Selon vous, cette formation était-elle
pertinente ?
Oui
Non
Si oui, en
quoi ?.......................................................................................................................................
Si non,
pourquoi?..................................................................................................................................
|
2/ Avez-vous eu la possibilité de rencontrer votre
collaborateur au retour de sa formation et de débattre
avec lui des modalités de sa mise en oeuvre ?
Oui
Non
|
3/ Quels sont, selon vous, les objectifs de la formation
réalisés et à quel degré ?
Objectif N°
Définition del'objectifPoids
(1)Degré de réalisation
(2)12345
(1) Poids : préciser le poids
de chaque objectif par rapport au poids du référentiel
d'objectifs prédéfinis.
(2) Degré de réalisation
0% objectif atteint à 0%
75% objectif atteint à 75%
25% objectif atteint à 25%
100% objectif atteint à 100%
50% objectif atteint à 50%
|
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4/ L'atteinte de ces objectifs a-t-elle entrainé
des évolutions dans la tenue du poste ?
Oui
Non
Si oui, pourriez-vous dire lesquelles ?
Si non, pourriez-vous expliquer les
raisons ?
.......................................................................................................................
.......................................................................................................................
.......................................................................................................................
|
5/ Mr/Mme............... a-t-il (elle) mis en application
les acquis de la formation ?
Oui
Non
Si oui, veuiller remplir ce tableau :
Niveau de mise
en oeuvre (*)Indicateurs de mise en oeuvreNature des acquis
01234N°1 N°2N°3(*) le degré 4
désigne le niveau le plus élevé
Si non, pourriez-vous expliquer les
raisons ?
.........................................................................................................................
.........................................................................................................................
.........................................................................................................................
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|
|
6 / Avez-vous pu faciliter cette mise en
oeuvre ?
Oui
Non
Si oui, en
quoi ?....................................................................................................................................
Si non,
pourquoi ?................................................................................................................................
|
7 / Quels autres besoins avez-vous
repérés pour votre service ou votre collaborateur au cours de
cette
évaluation ?.................................................................................................................................
........................................................................................................................
........................................................................................................................
|
Vos suggestions nous serons très utiles pour
l'amèlioration des actions futures de formation
........................................................................................................................
........................................................................................................................
|
SNDP
|
QUESTIONNAIRE APRÈS FORMATION
|
Participant :..........................
.......................Poste :..................................................
Thème :.................................................................................................................
Période :................................................................................................................
1/ Vos attentes par rapport à l'action ont-elles
été satisfaites ?
Oui
Non
si oui, lesquelles ?
Ø Si non, pourquoi ?
2/ Au regard des objectifs assignés à la
formation, quels sont, de votre point de vue, ceux qui ont été
atteints et à quel degré ?
Objectif
N°
|
Définition del'objectif
|
Degré de réalisation
(1)
|
1
|
|
|
2
|
|
|
3
|
|
|
4
|
|
|
5
|
|
|
(1) Degré de réalisation
0% objectif atteint à 0%
25% objectif atteint à 25%
50% objectif atteint à 50%
75% objectif atteint à 75%
100% objectif atteint à 100%
3/ Pour chaque objectif, estimez, selon vous, votre
niveau de compétence (*)
Objectif n°1
Objectif n°2
Objectif n°3
Objectif n°4
Objectif n°5
0 = pas du tout capable
10 = tout à fait capable
4/ Avez-vous eu la possibilité de mettre en oeuvre
les acquis de la formation ?
Oui
Non
Si oui, lesquels ?
|
Niveau de mise
en oeuvre (*)
|
Commentaires
|
Nature des acquis
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
|
N°1
|
|
|
|
|
|
|
N°2
|
|
|
|
|
|
|
N°3
|
|
|
|
|
|
|
(*) le degré 4 désigne le niveau le plus
élevé
Ø Si non, pourriez-vous expliquer les
raisons ?
5/ Selon vous, quels sont les éléments qui
ont :
§ Ø facilité la mise en oeuvre des
acquis en oeuvre ?
§ Ø empêché ou freiné
cette mise ?
6/ Quelles sont vos recommandations pour
§ amèliorer l'action de formation
§ Ø faciliter le transfert des acquis sur les
situations de travail
Ø 7/ Quel nouveau champ d'intérêt
cette formation a-t-elle ouvert pour vous ?
(*) Cette
question est un moyen qui permet la quantification des résultats en se
fondant sur l'idée que l'évaluation des compétences
acquises passe peut-être, nécessairement, par une
auto-évaluation. (Gerard et Van Lint-Mugueza, 2000) (adapté par
Gerard.F-M, 2003).
Pour chaque objectif, estimez, selon vous, votre niveau
de compétence
Objectif n°1
Objectif n°2
Objectif n°3
Objectif n°4
Objectif n°5
0 = pas du tout capable
10 = tout à fait capable
En effet, grâce à cette dérnière on
peut calculer pour chaque objectif :
nombre des
personnes intérrogées
Valeur accordée en terme d'évaluation
§ La moyenne :
m = ? Xi / n
§ L'écart type :
S = ? (Xi - X
)2 / n
§ Taux
d'hétérogénéité (coefficient de
variation ):
h = S / m
Ce taux permet d'éstimer le degré d'accord entre
les personnes intérrogés. On considère qu'en dessous de
15%, l'accord (ou l'homogénéité) est important(e), alors
qu'au-dessus de 30%, il existe un désaccord (ou une
hétérogénéité) important(e) (D'Hainaut, 1975
; Ouellet, 1985) (adapté par Gerard.F-M, 2003) .
Ainsi, cette question peut constituer un outil
d'évaluation de la formation en additionnant d'autres
éléments.
Il est vivement recommandé que cette même
question soit posée avant et à la fin de la formation.
Autrement dit, il sera très utile de
distribuer cette grille le premier jour de la formation afin d'évaluer
le niveau de compétence du bénéficiaire de l'action par
rapport aux objectifs fixés.
Ensuite, de reprondre cette grille en l'ajoutant à la
fiche d'évaluation à chaud en vue d'évaluer le niveau
d'acquisition des compétences.
Et enfin, après trois mois de la formation cette
question se posera à travers le questionnaire après formation
pour évaluer le niveau de transfert des compétences.
Une fois les évaluations de chaque moment
sont réunies, il sera possible de faire des comparaisons et de calculer
d'autres indices.
Par exemple :
Avant la formation
|
m 1
|
S1
|
h1
|
Objectif n°1
|
|
|
|
A la fin de la formation
|
m2
|
S2
|
h2
|
Objectif n°1
|
|
|
|
Après la formation
|
m3
|
S3
|
h3
|
Objectif n°1
|
|
|
|
Si h 1 est supérieur à h 2
ou bien si h 2 est supérieur à h 3, la
comparaison des taux d'hétérogénéité montre
que la formation a permis de réduire la disparité qui existait au
départ et par ailleurs il est possible de dire que la formation a
contribué à un plus grand partage des compétences
(Gerard.F-M, 2003).
§ le gain brut moyen correspond à
ce qui a été effectivement gagné et se calcule simplement
par la différence entre le score moyen " après " et le
score moyen " avant " la formation (m2 -
m1) ou (m3 - m2) ou (m3-
m1)
§ le gain relatif moyen est le rapport
entre ce qui a été gagné et ce qui pouvait être
gagné et se calcule par la formule suivante :
(Score APRÈS - Score AVANT) / (Score MAXIMUM - Score AVANT) x 100
autrement dit (m2 - m1) / (m max-
m1) x 100
Le traitement de ces indices par rapport à chaque
objectif permet d'avoir une appréciation assez fine de
l'efficacité pédagogique de la formation, notamment en mettant en
évidence les objectifs qui ne seraient pas suffisamment
maîtrisés et pour lesquels un complément de formation
serait éventuellement nécessaire (Gerard.F-M, 2003).
Conclusion :
Le contenu de notre partie théorique
qui est l'éclot d'une revue de la littérature nous a servi comme
un viatique pour le voyageur.
En effet, les développements théoriques nous ont
permis de comprendre le processus d'évaluation de la formation; ses
niveaux, les objectifs, les parties prenantes et les outils utilisés.
Compte tenu de notre problématique qui porte sur le
développement d'une démarche d'évaluation des effets de la
formation pour la SNDP, ce chapitre était un moyen pour utiliser et
exploiter le contenu de la partie théorique.
Ainsi, on a choisi la Société
Nationale de Distribution de Pétrole AGIL comme terrain pour notre
investigation empirique.
En ayant recours à la combinaison de deux
outils de collectes de données dans le cadre d'une approche qualitative
nous sommes arrivées à recueillir des données
auprès des supérieurs hiérarchiques de la SNDP grâce
à des entretiens ainsi qu'auprès des employés grâce
à un questionnaire.
Une fois les données collectées, nous avons
entamer leur analyse ; une analyse descriptives suivant quatre axes de
réflexion. L'analyse de ces axes nous a permis de dégager des
perceptions, des problèmes ainsi que des solutions.
En se référant au
développement de notre partie théorique et en tenant compte des
résultats de notre analyse descriptive nous sommes parvenues à
concevoir une démarche d'évaluation des effets de la
formation.
Cette démarche contient principalement
deux outils d'évaluation de la formation à adresser à deux
acteurs principaux de l'évaluation à froid.
Une fiche d'évaluation des effets de
formation pour les supérieurs hiérarchiques et un
questionnaire après formation pour les formés.
Vu la contrainte de temps, la validation de cette
démarche sera du ressort du service formation de la SNDP.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au long de notre recherche, deux principaux
objectifs ont été assignés, le premier portait sur le
cadre théorique de l'évaluation de la formation en milieu
organisationnel. Le second, résidait dans l'analyse et le
développement des pratiques d'évaluation des effets de la
formation au sein de la SNDP qui forme notre terrain d'étude.
Pour réaliser ces objectifs, plusieurs
apports ont été conçus. Ces apports sont essentiellement
d'ordre théorique, méthodologique et managérial.
Toutefois divers aspects ont été difficiles à cerner
formant ainsi les lacunes de notre travail de recherche.
Sur le plan théorique, nous avons
essayé de clarifier les concepts et les ambiguïtés sur le
sujet de l'évaluation de la formation. En outre, nous avons
montré l'impact de l'évaluation comme un levier capital dans
l'ingénierie de la formation et la relation étroite qui existe
entre la décision de former et l'évaluation. Nous avons,
également, souligné les fondements théoriques de
l'évaluation de la formation. En commençant par le modèle
de référence de Kirkpatrick, ses limites et les remèdes
proposés sous forme de modèles des autres chercheurs dans le
domaine d'évaluation de la formation.
Tous ces développements nous ont permis de comprendre
le concept d'évaluation pour pouvoir dégager une démarche
d'évaluation de la formation puisée d'une littérature
multi variée en se basant sur l'idée de Jouvenel et
Masingue (1995), selon laquelle « l'évaluation de la
formation ne commence pas après la formation, elle
commence avant et elle se déroule en
continu tout au long de l'action pour s'achever quelquefois
longtemps après la fin d'une
action ».
Sur le plan méthodologique, un effort
d'analyse de l'existant a été engagé par le recours a deux
instruments de recherches : le questionnaire et l'entretien.
L'utilisation de ces deux outils nous a fourni un gisement des données
et d'informations sur le sujet. Cette masse d'information a été
analysée et interprétée selon quatre axes de
réflexion.
Ainsi, en se référant au développement de
notre partie théorique, en puisant dans une littérature multi
variée souvent de caractère technique tout en tenant compte des
résultats de notre analyse descriptive notamment en matière
d'handicaps et de solutions, nous avons conçu et proposé une
démarche d'évaluation des effets de la formation à la
SNDP.
Les résultats ainsi obtenus, engendrent
des implications managériales qui concourent à
l'amélioration des pratiques d'évaluation des effets de la
formation au sein de la SNDP et par conséquent à
l'appréciation des retombées de l'investissement et à
l'amélioration de l'efficacité de l'action de formation.
Plusieurs lacunes peuvent être
accordées à notre recherche. Nous nous présenterons les
plus importantes d'entre elles.
La première limite, attribuée à notre
travail de recherche, émerge de la complexité de sujet
étudié qui a engendré une grande difficulté
à cerner tous les aspects autour de notre problématique.
La deuxième limite porte sur la contrainte de temps qui
nous a limité dans l'analyse de certains aspects souvent importants
notamment l'analyse des résultats d'un pré-test de la
démarche à proposer au sein de la SNDP.
La troisième limite est liée à la
généralisation de notre démarche d'évaluation. Le
facteur humain est la clé de succès de cette démarche.
Tout dépend de degré d'acceptabilité de cette
démarche par les acteurs intervenants. En effet, un bon travail de
recherche doit refléter tant mieux que possible la
réalité.
Par ailleurs, plusieurs voies de recherches
dérivent de notre étude. L'axe de recherche le plus important
concerne les niveaux et les moments d'évaluation ; des recherches
futures pourraient intégrer d'autres leviers d'évaluation et
assurer une continuité de processus d'évaluation. Cela
permettrait de mieux appréhender les résultats de la formation
|