REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE SIMON KIMBANGU
U.S.K.
FACULTE DE MEDECINE HUMAINE
B.P. 4893 - KINSHASA/GOMBE
LA RUPTURE PREMATUREE DES MEMBRANES
ETUDE RETROSPECTIVE MENEE AU DEPARTEMENT
DE GYNECOLOGIE - OBSTETRIQUE DE L'HOPITAL PROVINCIAL GENERAL DE
REFERENCE DE KINSHASA
DE JANVIER A DECEMBRE 2002.
Charles LEOLA N'TESSE
Gradué en sciences bio-médicales
Travail de fin d'études présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de Docteur en Médecine,
Chirurgie et Accouchement.
· Directeur : Prof. Dr. NGUMA
MONGANZA
· Co-Directeur : C.T. Dr. LOKOMBA
BOLAMBA
Année Académique 2003-2004
D E D I C A C E
A l'Eternel, le Dieu Tout Puissant, source de toute
connaissance, car Ta crainte est le commencement de la sagesse;
A mes chers parents, pour tant d'affection, sacrifices et
conseils ;
A mes frères et soeurs, cousins et cousines, oncles et
tantes, belles-soeurs et beaux-frères, pour votre abnégation
et votre sentie sur le plan tant moral que financier ;
je dédie ce travail.
AVANT-PROPOS
Le présent travail est l'effort réalisé
à l'issue du parcours de nos études de Médecine
Générale.
Que tous ceux qui s'intéressent à
l'obstétrique, particulièrement à la rupture
prématurée des membranes, trouvent ici quelques informations
que nous souhaitons utiles pour eux afin de pouvoir leurs permettre
d'améliorer la prise en charge des gestantes qui se confieraient
à eux.
Par les quelques lignes ci-dessous, nous avons le devoir
et les sentiments de joie d'adresser nos remerciements à toute
personne ayant contribué, d'une manière ou d'une autre, dans sa
mise en oeuvre.
Nos pensées vont en premier lieu à l'endroit du
Professeur NGUMA et au Chef de travaux et au Chef de travaux Dr. LOKOMBA,
Gynécologues - Obstétriciens qui, en dépit de leurs
occupations, ont bien voulu diriger ce travail ; leur dévouement, leurs
riches expérience scientifique et conseils, ont été utiles
au cours dudit travail.
Nous remercions également tous les Médecins du
Département de Gynécologie - Obstétrique de
l'Hôpital Provincial Général de Référence de
Kinshasa pour leurs conseils et leur collaboration.
Nous sommes reconnaissant envers les Autorités
Académiques et tous les Professeurs de l'Université Simon
KIMBANGU pour leur dévouement scientifique.
Nos remerciements s'adressent aussi à Monsieur
José Philippe BANSIMBA BENA qui avec courage, patience sans limite
et dévouement , a assuré la saisie du présent
manuscrit.
A mes compagnons de lutte de l'Université Simon
Kimbangu et tous mes amis de la croix- rouge pour le soutien reçu
durant tous les temps passés ensemble.
Enfin que tous ceux qui, de près ou de loin ont
pensé à moi durant ma vie estudiantine ; trouvent ici
l'expression de mes sentiments de reconnaissance .
INDEX DES ABREVIATIONS
§ RPM : Rupture
Prématurée des Membranes
§ HPGRK : Hôpital Provincial
Général de Référence de Kinshasa
§ S : Sphingomyélines
§ L : Lécithines
§ PG : Prostaglandines
§ GEM : Grossesse Extra Membraneuse
§ RCP : Reactive -C Proteïne
§ BCF : Bruits du Coeur Foetal
§ ATB : Antibiotique
§ L.A. : Liquide amniotique
§ V.S. : Vitesse de
sédimentation
§ G.G. : Globules blancs
§ F.L. : Formule leucocytaire
PLAN DU TRAVAIL
Introduction
Chapitre I : Généralités
1. Rappel théorique sur les membranes et le liquide
amniotique
2. La rupture prématurée des
membranes.
Chapitre II : Matériel et méthodes
Chapitre III : Résultats
Chapitre IV : Discussion
· Conclusion
· Recommandations.
INTRODUCTION
La rupture prématurée des membranes de l'oeuf
constitue un problème en obstétrique car elle met en
communication la cavité amniotique qui est stérile et la
cavité vaginale où se trouve une flore, microbienne
variée. Ces microbes vaginales peuvent même être la
cause de cette rupture des membranes.
Selon MERGER et col. (8), la rupture
prématurée des membranes (RPM) peut compromettre le pronostic
foetal et même maternel.
En effet, la possibilité de l'infection intra-
amniotique ainsi que l'accouchement prématuré dont elle
peut être à l'origine conduisent souvent à la mort
périnatale ;l'infection accroît la morbidité
maternelle des suites des couches.
La RPM constitue par conséquent une grande
préoccupation pour l'obstétricien dans la prise en charge de la
gestante et du foetus.
En effet , lorsqu'elle survient précocement, elle
pose le problème de prise en charge d'enfant généralement
prématuré d'une part, et, d'autre part elle augmente le risque
infectieux pour le nouveau-né et pour la mère (7)
Dans les pays développés les progrès
réalisés en périnatalogie ont permis de prendre en
charge des enfants nés trop tôt et l' accessibilité aux
antibiotiques les plus efficaces contre la plupart d'infection a permis
d'améliorer le pronostic de ces enfants.
Dans les pays en voie de développement par
contre, les enfants nés trop tôt sont confrontés
à des problèmes de suite de survie liés à leur
immaturité et les enfants nés à terme sont
souvent confrontés à des problèmes infectieux.
Très peu d'études ont été
réalisées dans ce domaine dans nos centres.
C'est pourquoi il nous a paru utile d'effectuer cette
étude dans l'un des plus grands hôpitaux de Kinshasa :
§ L'objectif principal est de contribuer à
l'amélioration de la prise en charge de
la RPM .
§ Les objectifs spécifiques sont les
suivants :
- déterminer la fréquence de la RPM ;
- relever les différents aspects de sa
prise en charge.
Chap. I.- GENERALITES
I.- Rappel théorique sur les membranes et le
liquide amniotique.
A.- Membranes ovulaires.
Les parois de l'oeuf humain proviennent de la transformation
successive des annexes de l'embryon : le chorion et l'amnios. Vers la fin
du troisième mois, ces deux feuilles forment, avec les caduques
réfléchies et pariétales, ce qu'on nomme les
« membranes ovulaires ».
A l'exception de l'amnios dont la structure et la physiologie
ont été bien étudiées, les autres feuillets sont
très mal connus. Ce manque d'information est dû à une
conception devenue classique, défendue notamment par HANON, COQUIN,
CARNOT et PIGNARD (1951), GALLERAT (1959), WYNN (1972) qui considèrent
qu'au cours de l'embryogenèse, à partir de l'oblitération
de la cavité utérine par fusion des caduques, celles-ci
s'atrophient et n'ont plus guère de valeur fonctionnelles.
Au cours de ces dernières années, des
études histologiques (photoniques et ultra structurales), histochimiques
et histo enzymatiques ont permis de réaliser des progrès
substantiels dans le domaine de la morphologie des membranes ovulaires
permettant de mieux comprendre leur physiopathologie.
De dehors en dedans, nous avons le chorion et l'amnios.
· Le chorion
C'est la membrane située entre la caduque et l'amnios.
Elle est fibreuse, transparente et résistante. Dans le placenta, elle
devient la plaque choriale d'où émanent les villosités
choriales.
Le chorion adhère à la caduque et se
sépare facilement de l'amnios. Entre ces deux membranes peuvent se
former des poches amniochoriales.
A l'orifice interne du col, le chorion est directement en
rapport avec le bouchon de mucus qui obstrue le canal cervical. Sa structure
est analogue à celle de la membrane choriale du placenta.
Le chorion est constitué de deux parties : la zone
sous amniotique et le trophoblaste chorial.
- Zone sous- amniotique.
Elle comprend une couche superficielle mince, faite de
collagène dense, riche en fibres et, une couche profonde, myxoïde,
celle-ci réalise un réseau alvéolaire et contient deux
types cellulaires : des fibroblastes allongés ou étroites
dont le noyau est volumineux et dont le mince cytoplasme péri
nucléaire est riche en organites (centrosome, appareil de golgi,
ergastoplasme, mitochondries) et, des cellules de nature histiocytaire
(cellules de HOFBAUER) dispensées dans les mailles du réseau
fibrillaire. Cette zone sous amniotique ne contient pas de vaisseaux aussi bien
sanguins que lymphatiques (DUMINY 1974, HOANG-NGOC MINH et COLL 1976).
- Le Trophoblaste chorial.
Le trophoblaste chorial est parfaitement vivant. Il est
constitué de cellules parfois soutenues par une substance
fibrinoïde dans laquelle on peut reconnaître les axes conjonctifs
hyalinisés ou scléreux et vasculaires ;il s `agit de
villosités choriales dégérées. La couche
trophoblastique choriale est continue, quoique disloquées par places.
Elle est sillonnée de fentes lacunaires. Pour THOMSEN et HEIRSCHE
(1969), ce sont des fentes lymphatiques ; mais l'étendue ultra
structurale révèle qu'il s'agit simplement d'espaces
intercellulaires.
Les cellules trophoblastiques sont volumineuses, souvent
binucléées. Il n'est pas rare d'observer des figures de mitoses.
La surface des cellules trophoblastiques qui regarde le chorio - amnios est
soulevée par de nombreuses protubérances en forme de
pédicelles.
Ces protubérances limitent parfois les embouchures des
canaux intercellulaires qui sillonnent le trophoblaste primitif.
On y trouve des dispositions d'attaches sous forme de
desmosomes vers lesquels convergent des tomofilaments. Comme dans l'amnios, les
canaux intercellulaires du cytotrophoblaste primitif sont bordé de micro
villosités qui font saillie dans leur lumière.
A côté de ces canaux, il existe des passages plus
larges, extracellulaires, occupés par des fibres de collagène
à disposition lâche.
Du côté de la caduque, la membrane plasmique des
cellules trophoblastiques est le siège de quelque imagination. Il est
important de noter qu'il n'existe aucun dispositif fonctionnel intercellulaire
entre les cellules trophoblastiques et les cellules déciduales.
· L'amnios
C'est une membrane mince, transparente, très
résistante, qui circonscrit en dedans la cavité amniotique de 0,3
à 0,5 mm d'épaisseur. (7)
Membrane interne, l'amnios, tapisse la face interne du
placenta, engaine le cordon et rejoint à l'ombilic la peau du foetus. Sa
face externe est accolée au chorion et s'en détache facilement.
(7)
Il est formé par un épithélium
uni-stratifié, d'aspect lisse et brillant, présentant, par place,
des excroissances irrégulières : les caroncules.
Les cellules amniotiques, d'abord cubiques, deviennent
cylindriques en fin de grossesse. Au voisinage du terme, le revêtement
amniotique peut subir une métaplasie pavimenteuse d'intensité
variable, localisée en foyer de quelques millimètres, de
préférence près de l'insertion funiculaire. Ces plages
peuvent être apparentes à l'examen macroscopique, sous forme de
tâches blanchâtres translucides. (7)
L'épithélium amniotique est composé d'une
assise de cellules dont le pôle apicale (correspond à sa surface
libre) est hérissé de nombreuses micro villosités. Entre
de cellules adjacentes, on trouve un système de canaux intercellulaires
bordés d'expansions cytoplasmiques dessinant un puzzle compliqué.
Le pôle basal de la cellule, en rapport avec l'assise conjonctive sous
jacente, s'appuie sur une basale fibrillaire dense. On y note des expansions
cytoplasmiques traques en forme de botte, dont le grand axe est perpendiculaire
à l'axe de la cellule. On peut y observer des hémi desmosomes.
(7)
Les cellules amniotiques sont uninuclées. Elles
possèdent les différents organites cellulaires : chondriome,
réticulum endoplasmique lisse, ergastoplasme, appareil de Golgi.
D'après DUMINY (1974), à mesure que la grossesse approche de son
terme, ces organites, en particulier appareil de Golgi et l'ergastoplasme, se
raréfient tandis que les enclaves lipidiques augmentent.
La plupart des auteurs dont BOURNE, (1962) et
DUMINY, (1974) ne trouvent aucune structure permettant d'évoquer un
capillaire sanguin, un lymphatique ou une fiche nerveuse dans cette couche
amniotique.
B.- Le liquide amniotique.
1.- Définition.
Le liquide amniotique est un liquide clair et transparent, il
devient blanchâtre vers la fin de la grossesse. Son odeur est fade, son
poids spécifique est de 1.007 ; sa réaction est faiblement
alcaline ; le pH est compris entre 6,90 et 7,20 ; son poids atteint
celui du foetus vers le milieu de la grossesse. A terme, son volume varie
entre 500 et 1.000 ml en moyenne. Une quantité supérieure
à 2.000 ml définit l'hydraminios. ( 8)
2.- Composition chimique.
Le liquide amniotique est constitué par de l'eau dans
la proportion de 98,4 à 11,4 %. Le résidu sec se compose de sels
minéraux (0,71 % de chlorures, surtout alcalins) et de substances
organiques (0,25 %).
Les concentrations en ions cl, Na\u-245{ et K\u-245{ varient
avec l'âge de la grossesse. A terme, elles sont les suivantes :
- Na\u-245{ .............................. 120 à 125
mEq/l
- cl .............................. 100 à 104
mEq/l
- K\u-245{ .............................. 4 à 4,5
mEq/l
Le taux du calcium varie entre 72 et 100 mg/l. Celui du
phosphore entre 25 et 45 mg/l.
Le glucose passe de 0,5 g/l au début de la grossesse
à 0,20 g/l près du terme.
Le taux de l'urée passe de 0,22 g/l au début de
la grossesse à 0,33 g/l à la fin.
Celui-ci de la créatinine varie beaucoup et passe de 10
mg/l à la fin du 2ème trimestre à 20 mg/l
à terme.
La bilirubine n'est contenue qu'en faible quantité.
Elle apparaît dès la 12ème semaine, atteint sa
concentration maximum entre 16 et 30 semaines et disparaît après
36 semaines. Elle peut être mise en évidence par
spectrophotométrie.
Les lipides sont de l'ordre de 50 mg par 100 ml. La mesure par
chromatographie de deux d'entre eux, élaborés par le poumon du
foetus, les lécithines (L) et les sphingomyélines (S) a une
application pratique.(8)
Au terme de 36 semaines, les lécithines deviennent
proportionnellement plus importantes que les sphingomyélines. Du rapport
entre ces deux substances, on peut évaluer la maturité pulmonaire
foetale.
Différentes hormones sont également
retrouvées dans le liquide amniotique. Deux semblent
particulièrement intéressantes pour la surveillance du
foetus : l'oestriol et l'hormone chorionique
somatomammotrophique ou hormone placentaire
lactogénique(H.P.L.) .
Le taux de certains de ces constituants représente le
degré de maturité de divers organes du foetus, taux de bilirubine
pour la fonction hépatique, rapport L/S des phospholipides pour la
maturité pulmonaire.
L'alphafoetoprotéine est une glycoprotéine
formée dans le foie foetal et la vésicule ombilicale. Sa
concentration dans le liquide amniotique diminue graduellement à partir
de la 14ème semaine jusqu'au terme. Elle est très
abondante en cas de mort `' in utero'' et surtout lorsque le foetus a
des malformations du système nerveux central avec lésion ouverte
et perte du liquide céphalo-rachidien.
3.- Cytologie.
Le liquide amniotique contient des cellules
épidermiques, desquamées, des poils, de lanugo et des fragments
de matières sébacées qui forment des grumeaux
blanchâtres, également des cellules épithéliales
provenant de l'arbre urinaire foetal, et du vagin lorsque le foetus est de sexe
féminin.
La culture des cellules foetales permet son étude
génétique. On peut ainsi, dès le troisième mois de
la grossesse, établir la caryotype et faire le diagnostic, non seulement
du sexe, mais d'éventuelles anomalies chromosomiques.
4.- Origine.
Elle est essentiellement foetale. Mais le liquide amniotique
est produit par deux autres voies : amniotique et maternelle
a) Origine foetale. Au
début de la grossesse, le liquide amniotique n'est qu'une expansion du
liquide extracellulaire du foetus liée à la
perméabilité de la peau qui disparaît vers 20 semaines.
Plus tard, il provient des sécrétions rénales. Toutefois,
sa composition est différente de celle de l'urine. L'excrétion
urinaire n'entre que pour une part dans la composition du liquide amniotique. A
terme 7 ml/Kg/h sont excrétés par le foetus. Viennent s'y ajouter
au cours du dernier trimestre des sécrétions pulmonaires (300
ml/24 heures)
- 6 -
b) Origine amniotique. Le
liquide amniotique serait aussi sécrété par l'amnios, que
tout l'épithélium participe à cette fonction ou que
celle-ci soit réservée à des cellules
sécrétantes spécialisées. Les études
microscopiques et histochimiques de l'épithélium amniotiques ont
montré des images de sécrétion cellulaire, sans que la
preuve formelle de la sécrétion ait encore été
faite.
Un autre mécanisme a été
évoqué, la transsudation de liquide à partir du sang
foetal contenu dans les vaisseaux villositaires ; pour que cette
transsudation soit possible, il faut que la tension de la veine ombilicale soit
très supérieure à la normale ; aussi ce
mécanisme ne semble-t-il jouer un rôle que dans certains cas
pathologiques.
c) Origine maternelle . La
transsudation de liquide amniotique d'origine maternelle à travers les
membranes ovulaires serait possible. L'injection de colorant dans la
circulation maternelle montre son passage à travers
l'épithélium amniotique
5.- Résorption.
La résorption de liquide amniotique est
expliquée par deux mécanismes :
a) La déglutition du liquide amniotique par le
foetus. Le liquide dégluti est absorbé par l'intestin
parvenu dans le sang foetal, il traverse la barrière placentaire,
emprunte la circulation maternelle et est éliminé par les reins
maternels. On estime à 500 ml la perte de liquide ainsi dégluti
par le foetus en vingt-quatre heures.
b) La réabsorption par
l'épithélium amniotique. Il s'agit d'un processus de
réabsorption active pour certaines substances : l'eau et les
glucides. En somme, on admet en général que le passage de la
circulation maternelle dans le liquide amniotique et, à l'inverse, le
passage du liquide amniotique dans l'organisme maternelle est soit
direct à travers les membranes, soit indirect par
l'intermédiaire du foetus.
Ainsi s'établit, entre la production et la
résorption du liquide, un équilibre qui maintient son volume
sensiblement constant. Son renouvellement s'effectue en 3 heures. Sa
circulation est contrôlée par un mécanisme
régulateur encore mal connu.
6.- Rôle physiologique.
Ce rôle est différent pendant la grossesse et
pendant l'accouchement.
· Pendant la grossesse, le liquide assure
l'hydratation du foetus et lui apporte quotidiennement une certaine
quantité d'eau et de sels minéraux. Il permet le
développement du foetus et ses déplacements. Il facilite
l'accommodation de la présentation. Il réalise l'isolement
thermique du foetus. Il le protège contre les traumatismes
extérieurs, contre les compression du cordon ombilical, contre
l'infection. La cavité amniotique étant close et l'amnios
imperméable aux germes exogènes.
· Pendant l'accouchement , il continue
à protéger contre l'infection et le traumatisme. Il concourt
à la formation de la poche des eaux. Il lubrifie la filière
génitale après la rupture des membranes et facilite les
progrès de la présentation.
II.- La rupture prématurée des
membranes.
1.- DEFINITION.
La rupture des membranes est prématurée lorsque
l'oeuf s'ouvre pendant la grossesse avant le début du travail. (8)
2.- FREQUENCE.
Elle est de 10 % de toutes les grossesses, jeunes ou
à terme. (8)
3.- PATHOGENIE.
Les mécanismes de rupture des membranes sont
variables
- L'augmentation de la pression intra amniotique par les
contractions utérines, poly hydramnios et grossesse
gémellaire.
- La modification de constituant des membranes : on a la
diminution des collagènes par l'augmentation d'activités de
collagénose et protéase ; l'augmentation de la prolactine au
niveau des membranes qui entraîne aussi l'augmentation de passage hydro
électrolytique provoque une altération des
propriétés visco-élastiques favorisant la rupture
L'infection par libération des enzymes lysosomiales par
neutrophile qui détruisent le collagène et l'augmentation de
l'activité phospholipidique aboutissant à une synthèse
accrue du PG et alcalinisation du PH vaginal par certaines bactéries.
4.- ETIOLOGIES.
La RPM peut être due soit à des causes
mécaniques, soit à l'altération des membranes ;
mais il existe également certains autres facteurs
étiologiques de cet accident.
· Les causes mécaniques
sont celles qui relèvent, soit d'une surdistension de l'oeuf, par
hydramnios, par grossesse gémellaire avec ou sans hydramnios, soit d'un
défaut d'accommodation (présentation vicieuse) ; le
placenta bas inséré, la béance cervicale, qu'elle soit
d'origine traumatique ou fonctionnelle peuvent également favoriser la
RPM (8).
· L'altération des
membranes est le fait d'une amniotite infectieuse. Cette amniotite
qui peut être mise en évidence par l'histologie et la
bactériologie (frottis des membranes) fragilise les membranes et
favorise leur rupture. L'infection précède l'ouverture de l'oeuf.
Son origine est souvent urinaire et cervico-vaginale. Nombreux
germes peuvent envahir la cavité amniotique. Certains germes sont plus
fréquents que d'autres ; mais la fréquence respective est en
perpétuel changement. Il y a quelques années, c'était le
streptocoque. Lui ont succédé les entérobactéries,
notamment escherichia coli. Aujourd'hui domine le streptocoque B et
occasionnellement, la listéria. (7)
· Facteur personnel et
constitutionnel : le bas niveau socio-économique, la
malnutrition, le déficit en Vit. C, en cuivre et en zinc, la maladie de
collagène, la multiparité sont évoqués comme
facteurs favorisant de la RPM .(8)
· Facteur physiologique :
Certains auteurs citent les contractions utérines post-coitales
parmi les facteurs susceptibles de provoquer la RPM.
5.- ANATOMIE PATHOLOGIQUE.
La rupture classique, franche, est celle qui ouvre le
pôle inférieur de l'oeuf à son point le plus bas ;
c'est-à-dire ce qui aurait été la poche des eaux au moment
du travail. (8)
Certains auteurs ne croient guère à la
fissuration. Selon eux si une telle lésion existait, elle ne saurait
être que tout à fait éphémère. Elle ne
tarderait pas à se transformer en une rupture franche à la
moindre contraction. En revanche, il faut affirmer l'existence d'une rupture
haute, siégeant à distance de l'orifice interne du col.
De même, il faut admettre la rupture de certaines poches
liquides constituées entre amnios et chorion (poches amniochoriales).
(8)
6.- CLINIQUE.
La rupture spontanée des membranes dans les derniers
mois, se résume, sur le plan fonctionnel, en un seul signe :
l'écoulement par la vulve de liquide amniotique
(hydrorrhée amniotique). Il apparaît d'un coup. Il est
d'abord abondant (300 g environ), puis va continuer de façon permanente.
C'est là son caractère essentiel. Le liquide est incolore ou
opalescent comme une eau légèrement savonneuse.
L'écoulement s'accroît avec certains changements de position et
surtout par la mobilisation de toucher (signe de FARABEUF) ; toucher qui
est licite à condition d'en rester très avare.(7)
7.- DIAGNOSTIC.
Le diagnostic est avant tout clinique ; on observera une
régression de la hauteur utérine par rapport à l'examen
précédant. Au spéculum, on verra le liquide amniotique
sortir par l'orifice externe du col lorsqu'on remonte la présentation
vers le haut (manoeuvre de TARNIER).
Pour les examens para cliniques :
- on peut faire sécher le liquide sur une lame et
observer au microscope à la recherche de signes de cristallisation en
feuille de fougère ou de palmier (FERN test) ;
- on peut observer aussi à l'échographie une
diminution du diamètre de citerne ;
- on peut également mettre en évidence la
DIAMINO-OXYDASE (Enzyme contenue dans le liquide amniotique) par
radio-isotope.
- le test à la fluorescéine donne de bons
résultats, mais il s'agit d'une méthode invasive obligeant
à faire une amniocentèse pour injecter la solution
fluorescente.
- les méthodes calorimétriques testant le pH
vaginal ont les mêmes inconvénients que le test de cristallisation
et sont inefficaces si la rupture est ancienne, s'il existe une infection
vaginale ou si la patiente a reçu des antibiotiques.
- la recherche d'éléments graisseux provenant du
foetus par le noir cerol ou par le soudant III n'est pratiquement plus
utilisée ;
- l'étude cytologique de l'écoulement
après coloration de HARRIS SCHOR ou au bleu de méthylène
est fiable lorsque la desquamation foetale est insuffisante,
par contre, perd de sa précision lorsque la rupture
survient autour de la 32ème
semaine ;
- les méthodes biochimiques dosant le fructose et le
glucose donnent elles aussi des résultats médiocres lorsque
l'écoulement est peu abondant et que la rupture est ancienne.
N.B. : Le test de cristallisation donne
d'excellents résultats lorsque l'écoulement est suffisamment
abondant et qu'il n'est pas souillé par du sang ; par contre, il
devient très infidèle lorsque l'écoulement est minime ou
souillé.
8.- FORMES CLINIQUES INHABITUELLES
Quand les membranes se rompent au début de la
grossesse, l'avortement est de règle. Cependant dans certains rares
cas, la grossesse peut continuer à évoluer. Dans ce
dernier cas, l'accouchement est toujours prématuré, souvent par
le siège, l'enfant est marqué des déformations habituelles
aux grossesses évoluant sans liquide amniotique et le pronostic maternel
est bon en l'absence des complications infectieuses.
Ces formes inhabituelles se présentent sous deux
grandes variétés : la grossesse extra-amniotique et la
grossesse extra-membraneuse.
· Grossesse extra-amniotique.
La grossesse extra-amniotique est une variété
très rare de rupture des membranes ; peut-être est-elle aussi
de diagnostic difficile car, dans la majorité des cas, l'avortement est
précoce. Elle serait la conséquence de la rupture isolée
de l'amnios avant son accolement au chorion ; l'amnios se
rétractant, le foetus se développe entre amnios et chorion.
L'examen du placenta permet le diagnostic.
L'amnios résiduel, peu développé, entoure
le cordon ombilical en prenant souvent un aspect en corolle. La majorité
de la plaque choriale est ainsi formée uniquement par le chorion. La
pathogénie de brides amniotiques et de certaines anoncephalies serait
expliquée par ce mécanisme.
· Grossesse extra- membraneuse.
La GEM est bien connue depuis la fin du siècle dernier
et représente une forme clinique exceptionnelle de la rupture
prématurée des membranes.
Pathogénie, Etiologie. La GEM
ne peut se constituer que si la rupture des membranes a lieu aux alentours du
5ème mois de la grossesse, à un moment où
amnios et chorion sont soudés, mais où la caduque
réfléchie ne s'est pas encore accolée à la caduque
vraie.
Dans les quelques cas exceptionnels à la
vérité, où l'avortement ne se produit pas, le sac
membraneux se colle, laisse sortir le foetus qui vient se loger et continue
à se développer dans la cavité utérine au contact
direct des caduques. La cause de la rupture des membranes reste habituellement
inconnue.
Clinique, Evolution. Les signes
cliniques sont ceux d'une banale rupture des membranes avec hydrorrhée
amniotique persistante. L'évolution de la grossesse peut être
relativement longue après rupture des membranes mais les complications
sont exceptionnelles.
L'enfant à la naissance a un aspect
caractéristique traduisant les conditions de logement anormal
(déformation du crâne et des membres, secondaires à la
compression par l'utérus).
Le pronostic foetal et néonatal est sombre, car
l'accouchement est habituellement prématuré et se fait
fréquemment par le siège. Seul l'examen du placenta permet le
diagnostic.
Anatomie pathologique : Le placenta
présente des modifications caractéristiques. Le sac membraneux
est aplati et possède un orifice ovulaire et régulier par lequel
fait issue le cordon ombilical.
La taille de la cavité amniotique résiduelle et
son orifice montrent à l'évidence qu'ils ne pouvaient contenir ni
laisser passer le foetus au moment de l'expulsion.
Au niveau de l'orifice, les membranes sont réguliers,
un peu épaissies, cicatricielles, à caduque pariétale
nécrotique.
L'écoulement persistant de liquide amniotique a pour
conséquence un oligo amnios chronique. Ce dernier entraîne un
amnion nodusum, à modules relativement grêles, peut
étoffés, en raison, sans doute du nombre réduit de
cellules provenant de la cavité amniotique résiduelle. En
même temps, le placenta est margine, extra chorial, sans doute par
croissance marginale des cotylédons à défaut d'expansion
de la plaque choriale, sous l'effet de la tension du liquide amniotique.
(7)
9.- EVOLUTION.
· La rupture prématurée des membranes
constitue toujours une menace d'accouchement. La rupture basse est toujours
plus défavorable que la rupture haute. En l'absence de traitement, la
moitié des femmes entrent en travail dans les heures qui suivent, et 80
% accouchent dans les 24 heures.
· La breveté du temps est d'autant plus
marquée que la grossesse est plus près du terme. La rupture des
membranes, en effet, favorise la maturation pulmonaire. (7)
· La contamination du liquide amniotique que constitue
l'autre danger de la rupture prématurée des membranes. Elle
aboutira à l'infection amniotique.
10.- PRONOSTIC.
- Le pronostic maternel. Hormis les cas
exceptionnels l'infection amniotique, le pronostic maternel est bon. La
morbidité des suites de couches est plus élevée que
normalement à cause de la relative fréquence des
endométrites (environ 2,5 % des cas).(8)
- - Le pronostic foetal . La
morbidité périnatale liée à la
prématurité essentiellement et à l'infection est
augmentée en cas de R.P.M atteignant même 3%. La
morbidité infectieuse reste une préoccupation sur la prise en
charge.
Nous rappelons que l'ouverture des membranes
accélère, au bout d'un certain laps de temps, la maturation
pulmonaire du foetus prématuré.(8)
11.- COMPLICATIONS.
1) Infection amniotique
déclarée.
L'infection amniotique c'est l'infection du liquide amniotique
par les germes pathogènes. Cette infection s'étend souvent
jusqu'à l'oeuf entier (on dit aussi infection ovulaire).
Etiologie et pathologie : nombreux sont les
germes pouvant envahir la cavité amniotique qu'il s'agisse d'une
espèce microbienne particulière ou de flores associées.
Certains germes sont plus fréquents que d'autres, mais leur
fréquence respective est en perpétuel changement. Il y a plus de
quarante ans c'était le streptocoque. Lui ont succédé les
entérobactéries notamment escherichia coli. Aujourd'hui domine le
streptocoque et occasionnellement la listeria.
Les germes ont, en général, une origine
cervico-vaginale. Leur propagation est ascendante, souvent après rupture
prématurée des membranes ou après un travail
prolongé. Quand l'oeuf est ouvert depuis plus de 12 heures, 90 % des
liquides amniotiques sont contaminés. Mais les résultats de
prélèvement de liquide par voie transcervicale sont incertains.
La souillure du liquide amniotique par les
secrétions des voies génitales basses prélevée par
amniocentèse donne des résultats plus exacts. Par ce
procédé, l'école rouennaise ne trouve que 30 % de
contaminations.
La présence de germes dans le liquide amniotique ne
s'accompagne pas toujours de signes cliniques, ni d'altération
macroscopiques et cytologiques.
Les facteurs qui favorisent l'éclosion de l'infection
sont : la durée de la RPM, l'âge gestationnel, le
méconium et le cerclage.
- La durée de l'ouverture de l'oeuf, bien que la
contamination bactériologique existe déjà 12 heures
après l'ouverture de l'oeuf .
Bien que la contamination bactériologique
existe déjà 12 heures
après l'ouverture de l'oeuf, l'infection
amniotique ne se déclare
cliniquement que dans les 48 et 72 heures ;
- L'âge de la grossesse : l'infection est plus
fréquente après la 32ème semaine ;
- La présence dans le liquide du méconium et du
sang favorise le développement de l'infection ;
- L'existence d'un matériel de cerclage ; comme
tout corps étranger,
aggrave l'infection. (8)
En revanche, le liquide amniotique est, dans une certaine
mesure, capable d'assurer sa défense. Une bactériostase peut
être réalisée par un lysozyme, une bêtalysine et des
immunoglobulines amniotiques.
Les germes peuvent se propager par voie
hématogène et ascendante.
L'infection amniotique préexistante avant la rupture
des membranes traduit l'existence d'une infection générale
intéressant le placenta , le cordon et le liquide amniotique
lui-même. Son origine est souvent urinaire. (8).
Clinique : Les formes
légères sont aujourd'hui, avec tous les degrés, entre
infection latente et l'infection cliniquement exprimée.
Des signes infectieux (fièvre, modification du liquide
qui devient malodorant, rarement purulent) se manifestent lorsqu'une fois le
travail commencé et que la rupture prématurée des
membranes était resté sans d'autres expressions cliniques.
Dans la forme la plus grave, devenue exceptionnelle,
l'infection se manifeste pendant le travail. Cette forme est l'apanage des
accouchements dystociques et traînants, elle se manifeste par la
fièvre, l'altération de l'état
général et du liquide amniotique (voire la
pyrométrie) , l'oedème cervical et vulvaire, et , enfin,
par la mauvaise odeur tenace des téguments du nouveau-né. A
l'extrême degré, la mort du foetus `'in utero'' ouvre la voie
à l'infection par les anaérobies, à la putréfaction
foetale et à la gangrène utérine
caractérisées par l'émission d'un liquide amniotique
spumeux et fétide, par la crépitation neigeuse à la
palpation de l'utérus.
Ces formes oubliées peuvent encore se rencontrer dans
certaines conditions de lieu. Mais très exceptionnellement, elles
peuvent aussi se rencontrer à la suite de contamination par voie
hématogène ou par contiguïté, par exemple
après une occlusion intestinale tardivement reconnue, l'oeuf est alors
fermé, le foetus meurt et la symptomatologie utérine reste
muette. (8)
La radiographie montre une image aérique intra
ovulaire.
Pronostic . Dans
les formes légères habituelles, le foetus échappe souvent
à l'infection, mais le nouveau-né devra être
surveillé.
Dans les formes moyens, le foetus imprégné de
liquide infecté est exposé à toutes les sortes
d'infection.
Dans les formes graves, rarissimes, le pronostic maternel est
réservé ; le pronostic foetal est souvent mortel.
Traitement. Une fois le
travail commencé, il doit autant que possible être
accéléré, on aura recours aux antibiotiques qui
franchissent le mieux le placenta et les membranes (Ampicilline,
Céphaloridine). Lorsque l'on est contraint à la
césarienne, l'opérateur doit utiliser les techniques courantes
d'incision segmentaire, habituellement sans drainage ; mais une
antibiothérapie contrôlée et prolongée est
nécessaire.
Les formes graves relèvent de l'hystérectomie en
bloc et de l'antibiothérapie.
A la naissance, des prélèvements seront faits
sur le nouveau-né (écouvillonnage des orifices (bouche, narines,
oreilles, anus) ; aspiration de liquide gastrique ;
prélèvement de sang au cordon, sur les membranes et le placenta.
Des antibiotiques seront prescrites en fonction de
résultats.
2) La prématurité.
L'accouchement prématuré est une
véritable complication de la RPM car, dans 20 % des cas, l'enfant
pèse moins de 2.500 gr à la naissance et la mortalité
périnatale de cette catégorie d'enfants est directement
liée au degré de prématurité. La RPM est un facteur
étiologique important de prématurité et 20 à 30 %
des accouchements prématurés en sont la conséquence
(CILLBRAND, BUEMANN).
3) Procidence du cordon.
La fréquence des procidences du cordon est
diversement appréciée. Les chiffres retenus sont de l'ordre de
0,5 à 1,5 % , mais sont plus importants lorsque la rupture des membranes
a lieu avant le terme et surtout en cas de présentation du
siège (10 %). (7)
4) La présentation du siège.
La présentation du siège est d'autant plus
fréquente que l'accouchement est prématuré. Selon
Plavanil, cette fréquence serait de 7%.
Dans tous les cas, le pronostic est aggravé par
l'association RPM, présentation du siège. Il existe une
surmortalité importante aussi bien chez les enfants de petit poids (30
à 50 % selon les statistiques) pour les enfants de poids
inférieur à 2.500 gr. que pour l'ensemble du groupe.(7)
12.- CONDUITE A TENIR.
Les complications néonatales sont liées, d'une
part à la prématurité et, d'autre part , à la
durée du temps de latence qui conditionne aussi bien l'infection
néonatale que maternelle.
Près du terme, le seul problème à
considérer est le risque infectieux lorsque l'accouchement ne survient
pas spontanément dans un délai rapide : il faut alors mettre
en balance les risques de la thérapeutique destinée à
hâter l'accouchement avec ceux de l'expectative.
Loin du terme, il faut s'efforcer de gagner du temps pour
diminuer le degré de prématurité et on est donc
amené à prolonger le temps de latence.
La conduite à tenir sera envisagée suivant un
ordre chronologique en étudiant successivement la conduite à
tenir pendant la grossesse et au cours de l'accouchement, sera
envisagée, enfin, la conduite à tenir chez le
nouveau-né.
1) Conduite à tenir pendant la
grossesse.
Deux problèmes doivent être discutés en
premier lieu : l'hospitalisation de la patiente et
l'antibiothérapie.
Ø
Hospitalisation . Lorsque le diagnostic de RPM
est certain, la plupart des auteurs sont d'accord pour hospitaliser la patiente
jusqu'à l'accouchement . Au cours de celle-ci, seront effectuées
régulièrement des investigations maternelles (le dosage de la
RCP, l'hémoculture, l'examen bactériologique du L.A., la VS et
les Globules blancs) et foetales (la surveillance du rythme cardiaque).
(7)
Ø
L'antibiothérapie . Il faut distinguer
deux types d'antibiothérapies : l'antibiothérapie
préventive et l' antibiothérapie curative en cas d'infection
amniotique.
§ Antibiothérapie
préventive . L'antibiothérapie
préventive est généralement systématique. Si
quelques auteurs avaient proposés l'antibiothérapie
préventive systématique par voie générale
dès la survenue d'une RPM (ROUVILLOIS J.L), d'autres, actuellement, la
proscrivent (CREPING , GUNNG) .
Cette dernière attitude est logique en raison de
l'activité antibactérienne du liquide amniotique. D'autre part,
étant donné la richesse de la flore génitale, une
antibiothérapie systématique risquerait de sélectionner
des souches résistantes.
§ Antibiothérapie curative en cas
d'infection amniotique . L'hospitalisation de la patiente
permet une surveillance clinique et biologique minutieux : prise de la
température plusieurs fois par jour, examen bactériologique de
l'écoulement cervical et des urines, en cas de fièvre et au moins
une fois par semaine à titre systématique, l'
hémoculture.
Ces différents examens permettent d'identifier le germe
en cause et d'effectuer un antibiogramme. Les germes le plus souvent
rencontrés sont :
- les entérobactéries (Klebsiella, Escherichia
Coli) ;
- les streptocoques, surtout du groupe B, les staphylocoques,
le listeria et le candida albicans ;
- certains anaérobies.
En attendant le retour de l' examen bactériologique,
on mettra en route un traitement à large spectre suivant la
gravité de l'état infectieux. Par contre, les germes
anaérobies sont plus difficiles à mettre en culture et à
isoler et le délai pour obtenir l'antibiogramme est assez long.
En cas d'infection générale grave
cliniquement exprimée, un traitement doit être entrepris que
les prélèvements sont effectués en utilisant un produit
actif sur les anaérobies avec une posologie suffisante ; parmi
ceux-ci on peut citer :
- la pénicilline G (perfusion IV) 20 à 40
millions d'unités par jour
- la clindamycine (Dalacin IV) 300 mg toutes les 6 heures
- le metronidazole per os 250 mg à 750 mg toutes les 8
heures. Ce produit peut également être administré
par perfusion 3 x 500 mg.
Conduite à tenir en fonction de l'âge
gestationnel
On distingue schématiquement trois
périodes : avant 34 semaines, entre 34 et 37 semaines,
après 37 semaines. Seront examinées quelques situations
particulières pouvant modifier ce schéma.
Avant 34 semaines.
- La tocolyse : le risque de morbidité et
de mortalité néonatale lié à la
prématurité est élevé et il impose la tocolyse en
cas de contractions utérines. Ce traitement comporte néanmoins
certaines contre indications :
* l'infection amniotique ;
* la souffrance foetale ;
* les contre-indications maternelles aux substances
beta-mimetiques (cardiopathie, hyperthyroïdie, etc...)
Dans ce dernier cas, cependant, le recours aux inhibiteurs de
la synthèse des prostaglandines (indométacine par exemple) peut
être utile.
- La corticothérapie préventive :
L'emploi de corticoïdes pour prévenir le risque de maladie des
membranes hyalines chez le nouveau-né est discutable en raison du risque
infectieux. Il semble toutefois justifié car si la RPM semble diminuer,
pour certains, ce risque de maladie des membranes hyalines, elle ne le fait pas
disparaître, surtout dans le cas de grande
prématurité (4).
Avant de prescrire une corticothérapie, il est bien
impératif d'en respecter les contre-indications : infection
patente, toxémie surajoutée, etc....
La posologie de la corticothérapie tient compte de
la dose et de la durée du travail.
- Dose : 4 injections IM de 5 mg de
Béta-Méthasone, sous forme de Betnesol Dépôt
®
N.B. : En l'absence de signes infectieux ou de signes de
toxémie, la prévention de la maladie des membranes hyalines par
l'administration de Béta-Méthasone sous couverture antibiotique
semble logique.
· Entre 34 et 37 semaines
Certains auteurs proposent le déclenchement
systématique du travail après 34 semaines (2) ou dès que
le poids foetal est estimé supérieur à 2000 gr (16).
Malheureusement à cette période les conditions physiologiques
ne sont pas toujours favorables au déclenchement du travail
d'accouchement et l'enfant est fragile. (7)
On n'entreprend ni tocolyse ni corticothérapie
à cette période où le risque infectieux deviendrait alors
plus important que le risque de prématurité. Il est donc
proposé une attitude d'expectative en laissant débuter
spontanément le travail d'accouchement. Il faut, bien sûr,
surveiller la patiente à l'hôpital pour pouvoir intervenir
rapidement en cas de complication. (7)
· Après 37 semaines
Le déclenchement artificiel du travail à ce
stade de la gestation est admis par tous. En cas de contre-indication à
l'accouchement par voie basse, on pratique une césarienne prophylactique
immédiatement. (7)
Après 37 semaines, en principe, le
déclenchement artificiel du travail doit être
réalisé dans les 24 heures si les conditions cervicales sont
favorables (score de BISHOP supérieur à 6). Sinon il faut
attendre que les conditions cervicales de déclenchement soient
améliorées.
Toutefois, il faut éviter que le temps de latence se
prolonge au-delà de 48 heures.
Conduite à tenir dans certains cas
particuliers.
Certaines circonstances particulières peuvent obliger
à modifier le schéma chronologique ci-dessus ; ces
circonstances sont détaillées ci-dessous.
ü Cerclage du col utérin.
En tant que corps étranger, le cerclage constitue un
point d'appel infectieux. Il doit donc être enlevé dès que
la RPM est constatée.
ü Présentation du siège.
Il faut appliquer le schéma chronologique :
tocolyse avant 34 semaines, expectative ensuite. Mais la tendance actuelle est
de pratiquer une césarienne en cas d'accouchement par
présentation du siège avant 35 semaines, sauf en cas d'infection
amniotique. (13)
Après 35 semaines, si le bassin est normal, il faut
attendre le déclenchement spontané du travail et pratiquer
l'accouchement par voie basse. (7)
En cas de rétrécissement pelvien, une
césarienne sera pratiquée immédiatement.
ü Grossesse gémellaire.
Il faut appliquer le schéma habituel : tocolyse et
corticothérapie avant 34 semaines, expectative ensuite.
Par contre, après 37 semaines, il semble
préférable de poursuivre l'expectative plutôt que de
vouloir déclencher artificiellement le travail après 48 heures de
latence.
Si le premier jumeau est en présentation du
siège, on se rapporte à la conduite à tenir dans le cas
précédent. (7)
ü Utérus cicatriciel.
Le schéma chronologique s'applique très bien
pour les deux premières périodes. Par contre, si l'on a choisi
l'accouchement par voie basse après épreuve utérine,
l'expectative jusqu'au début spontané du travail est
préférable au déclenchement, même si le temps
après 37 semaines dépasse 48 heures. (7)
ü Mort du foetus in utero.
Le risque infectieux revient au premier plan puisque le risque
de prématurité ne compte plus.
Dans ce cas, le déclenchement du travail est à
envisager le plus rapidement possible. (7)
2) Conduite à tenir dans pendant le
travail.
La RPM, outre le déclenchement prématurée
du travail, entraîne deux conséquences qui sont :
- le risque de dystocie supplémentaire au cours du
travail,
- la fragilisation foetale (infection, suppression du
rôle amortisseur du liquide amniotique) qui est d'autant plus
marquée que l'enfant est plus prématuré.
Ceci impose une surveillance étroite d'accouchement
avec un respect très strict des délais de l'accouchement
normal.
Les indications de la voie haute.
Elles résultent en premier lieu de certaines
circonstances obstétricales : présentation transversale,
procidence du cordon, procidence d'un membre, placenta praevia.
En ce qui concerne la présentation du siège, la
conduite à tenir a été envisagée ci-dessus.
Enfin la RPM fait souvent accélérer la
décision obstétricale, car le travail prolongé augmente le
risque infectieux.
Précautions particulières pendant le
travail.
Il faut insister sur les précautions d'asepsie vaginale
en cas d'examen vaginal et pour la mise en place des systèmes de
monitorage interne. Ce dernier n'est pas contre-indiqué, en l'absence
d'infection amniotique, et permet de diriger le travail plus efficacement par
un contrôle plus fiable de l'activité utérine. (7)
3) Conduite à tenir chez le nouveau-né.
A sa naissance, l'enfant sera traité pour sa
prématurité et pour une éventuelle infection. Des
prélèvements pour examens bactériologiques seront toujours
faits aux divers orifices : nez, oreilles, anus. Dans le même temps
seront prélevés pour examens histologiques et
bactériologiques les différents constituants ovulaires :
placenta, cordon, membranes, frottis extemporané, pour donner des
renseignements immédiats en particulier en cas de listériose.
(7)
13.- LES ELEMENTS DE SURVEILLANCE.
- Surveiller des signes vitaux (T° et pouls) ;
- Surveiller les signes inflammatoires (VS, GB, amnioculture,
PCR et FL) ;
- Surveiller les contractions utérines, BCF et l'odeur
du liquide amniotique.
N.B. : La grossesse sera interrompue au moindre
signe infectieux si la maturation pulmonaire est acquise
Lécithines = 2.
Sphingomyéline
Mais si le foetus n'est pas viable, c'est à dire moins
de 28 semaines d'aménorrhée, on évacuera la grossesse sans
tarder.(7)
Chap. II.- MATERIEL ET METHODES.
1.- Matériel.
a) Lieu et durée de
l'étude.
Notre étude a été réalisée
au Département de Gynécologie et d'Obstétrique de
l'HPGRK, de Janvier à Décembre 2002.
b) Population d'étude.
- Elle était constituée de toutes les femmes
qui avaient présenté une RPM et porteuse d'une grossesse d'au
moins 28 semaines.
- Etaient exclues de cette catégories, toutes les
femmes admises en travail avec rupture précoce des membranes ou
porteuses d'une grossesse de moins de 28 semaines.
Cette étude nous a permis de retenir 134 cas de rupture
prématurée de membranes sur 888 accouchements, soit une
fréquence de 15,09 % de RPM pour l'année 2002 à
l'HPGRK.
Matériels utilisés : dossiers
obstétricaux des accouchées.
2.- Méthode.
Cette étude est rétrospective. Elle a
consisté à la consultation des dossiers des accouchées
admises pour RPM pendant la période d'étude.
Les éléments suivants ont été
recherchés :
01. Age de la mère
02. Parité
03. Durée de la RPM
04. Age gestationnel
05. Mode d'accouchement
06. Délai de la RPM par rapport à l'accouchement
07. APGAR à la 1ère minute
08. Poids à la naissance
09. Traitement d'ATB et d'autres reçus
10. Présentation
Chap. III.- RESULTATS.
Tableau I : Ages des
accouchées
Age
|
Nombre
|
%
|
19 ans
|
10
|
07,46
|
20 - 24
|
25
|
18,65
|
25 - 29
|
36
|
28,86
|
30 - 34
|
26
|
19,40
|
35 ans
|
32
|
23,88
|
Age inconnue
|
05
|
03,73
|
Sur ce tableau, nous pouvons voir que la majorité des
mères avait un âge compris entre 20 et 34 ans, soit 66,91 %.
Les adolescentes ont représenté 7,46 % et la
maternité tardive 23,88 %
Dans les 3,73 %, l'âge des mères n'était
pas repris dans les dossiers.
Tableau II : Parité des
accouchées.
Parité
|
Nombre
|
%
|
0 - 1
|
73
|
54,40
|
2 - 5
|
49
|
36,50
|
6
|
10
|
07,40
|
Inconnue
|
02
|
01,40
|
Plus de la moitié des mères était des
primipares, soit 54,4 %. Les multipares ont représenté 36,5 %
contre 7,4 % pour des grandes multipares.
Dans 1,4 % de dossiers, la parité n'était pas
reprise.
Tableau III : Temps de latence de la
RPM.
Durée de la RPM
|
Nombre
|
%
|
24 heures
|
78
|
58,20
|
24 heures
|
39
|
29,12
|
Non signalée
|
17
|
12,60
|
Plus de la moitié des gestantes avait consulté
avant les 24 premières heures, soit 58,20 % contre 29,12 % après
24 heures.
Dans 12,6 %, le temps de latence n'était pas
signalé dans les dossiers.
Tableau IV : Age gestationnel.
Age de la grossesse
|
Nombre
|
%
|
34 semaines
|
15
|
11,10
|
34 - 36 semaines
|
13
|
09,70
|
37 semaines
|
68
|
50,70
|
Non connu
|
38
|
28,30
|
La moitié des gestantes était porteuse d'une
grossesse à terme, soit 50,70 % contre 20,80 % des grossesses non
à terme.
Dans 28,30 % des cas, l'âge gestationnel n'était
pas marqué dans les dossiers.
Tableau V : Mode d'accouchement.
Mode d'accouchement
|
Nombre
|
%
|
Voie basse
|
102
|
76,10
|
Voie haute (césarienne)
|
27
|
20,10
|
Non signalé
|
05
|
03,70
|
La grande majorité des gestantes avait accouché
par voie basse, soit 76,10 % contre 20,10 % de césarienne
indiquée, soit par présentation transverse ou soit pour
macrosomie foetale.
Par ailleurs, la voie d'accouchement n'était pas
signalé dans 3,7 % des cas.
Tableau VI : Temps de latence entre la RPM et
l'accouchement
Délai de la RPM par rapport à
l'accouchement
|
Nombre
|
%
|
24 heures
|
78
|
58,20
|
24 - 48 heures
|
30
|
22,30
|
72 heures
|
09
|
06,70
|
Non signalé
|
17
|
12,60
|
Un bon nombre de gestante avait accouché dans les 24
heures qui ont suivi la rupture, soit 58,2 % contre 22,3 % dans les 48 heures
et 6,7 % après 72 heures.
Dans 12,6 %, le temps de latence entre la rupture et
l'accouchement n'était pas signalé dans les dossiers.
Tableau VII : APGAR à la
naissance.
APGAR à la 1ère
minute
|
Nombre
|
%
|
7
|
24
|
17,90
|
7
|
110
|
82,10
|
La grande majorité de nouveau-nés avait un bon
APGAR à la naissance, soit 82,10 % contre 18,9 % d'asphyxie
pré-partum.
Tableau VIII : Poids des
nouveau-nés.
Poids à la naissance
|
Nombre
|
%
|
2,500 Kg
|
25
|
18,60
|
2,500 Kg
|
109
|
81,40
|
Les nouveaux-nés de poids normal ont
représenté 81,4 % contre 18,6 % d'enfants de faible poids.
Tableau IX : Antibiothérapie
pré-partum.
Traitement
|
Nombre
|
%
|
Avec ATB
|
17
|
22,26
|
Sans ATB
|
117
|
87,40
|
La grande majorité de gestante n'avait
bénéficié de rien comme traitement d'ATB, soit 87,40
% contre 22,6 %.
Tableau X : Présentation des
foetus.
Présentation
|
Nombre
|
%
|
Céphalique
|
130
|
97,26
|
Transverse
|
2
|
1,40
|
Siège
|
2
|
1,40
|
Les foetus se sont présentés en
céphalique dans 97,20 % des cas et dans 1,4 % en siège et en
transverse à parts égales.
Chap. IV : DISCUSSIONS
Les recherches antérieures ont notées que la
parité et l'âge semblent nettement en cause. GILLIBRAND trouve
près de 50 % de rupture prématurée des membranes chez les
femmes de plus de 35 ans.
La rupture prématurée des membranes est
également plus fréquente chez la multipare que chez la primipare
(GILLIBRAND) et (PLAVANIL)
Par contre, dans notre étude, nous trouvons 23,88 % des
cas de rupture prématurée des membranes chez les femmes de plus
de 35 ans contre 66,91 % des cas de rupture prématurée des
membranes chez les femmes dont l'âge est comprise entre 20 et 34 ans.
Quant à la parité, nous remarquons que les
grandes multipares représentent un taux faible par rapport aux
primipares.
Nos résultats sont en contradiction avec ceux des
auteurs ci hauts cités.
Cette contradiction pourrait s'expliquer par l'approche
méthodique du fait que GILLIBRAND et PLAVANIL ont utilisé un
grand échantillonnage avec une recherche qui a durée plusieurs
années.
PLAVANIL trouve, dans ses travaux, que la rupture
prématurée des membranes est plus fréquente aux alentours
du terme, puisque dans 80 % des cas, l'enfant pèse plus de 2.500 Gr
à la naissance contre 20 % d'enfants de faible poids.
De même, dans notre travail, la plupart des cas de RPM
surviennent vers la 37ème semaine et plus, soit 50,7 % contre
11,10 % des cas = 34 semaines, 9,7 % des cas entre 34ème et
37ème semaine.
Aussi, pour le poids, nous trouvons 81,4 % d'enfants avec un
poids = 2,500 Kg contre 18,66 % d'enfants avec un poids < 2,500 Kg.
Selon GILLIBRAND, la rupture prématurée des
membranes est trouvée dans 20 à 30 % d'accouchements
prématurées.
Nos résultats (18,60 %) sont inférieurs à
ceux trouvés dans la littérature. Ceci peut s'expliquer par une
différence dans la méthodologie.
Selon PLAVANIL, la présentation siège est de 7 %
lorsque la rupture a lieu avant la 38ème semaine.
Nos résultats (1,40 %·) sont inférieurs
par rapport à ceux trouvés par l'auteur ci haut cité. Sa
littérature place en première position l'Ampicilline et les
Céphalosporines comme antibiotiques de base.
Nous constatons dans nos résultats que 12,6 % des cas
de rupture prématurée des membranes on reçu une
antibiothérapie systématique à l'Ampicilline. Certaines
contradictions et différences trouvées par rapport aux recherches
antérieures (parité et âge).
Nous pensons que la méthodologie utilisée, les
campagnes de sensibilisation pour une maternité sans risque et le
Programme National de Naissances désirables, ont joué un
rôle très important en faveur de certaines évolutions.
CONCLUSION
Cette étude rétrospective consacrée
à la Rupture Prématurée des Membranes à
l'Hôpital Provincial Général de Référence de
Kinshasa avec pour objectifs de déterminer la fréquence de la
rupture prématurée des membranes et de déterminer la prise
en charge des cas de rupture prématurée des membranes, a abouti
à des conclusions suivantes :
- Le profil de la gestante qui présente une rupture
prématurée des membranes est celui d'une primipare jeune
âgée de 20 - 34 ans, soit 66,91 %, porteuse d'une grossesse
soit à terme (50,70 % ) soit avant le terme (49,30 %) avec foetus
en présentation céphalique ( 97,20 %).
- La voie basse a été le mode d'accouchement
prédominant (76,10 %) et la césarienne garde des indications
obstétricales (présentation transversale et la macrosomie
foetale).
- Le temps de latence entre la rupture et l'accouchement a
été de 24 heures dans la majorité des cas
(58,2 %).
- La majorité des nouveaux-nés sont nés
avec un bon APGAR.
- L'antibiothérapie pré-partum a
été de moindre usage ( 22,6 % de gestantes seulement ont
reçu cette antibiothérapie).
RECOMMANDATIONS.
Nos recommandations concernent les autorités
gouvernementales, le personnel médical et les gestantes pour une
meilleure prise en charge et une politique de prévention de la rupture
prématurée des membranes.
Ainsi pour :
Ø Le gouvernement, nous
recommandons que le ministère de la santé mette en oeuvre des
stratégies et des programmes efficaces d'éducation sanitaire et
de promotion des soins préventifs et curatifs des infections
génitales.
Ø Le personnel
médical, nous exhortons le Médecin et l'Infirmier
à comprendre l'importance de l'examen clinique, des
éléments de surveillance médicale de la femme enceinte,
des gestes médicaux essentiels de la consultation prénatale, des
examens complémentaires à demander et des thérapeutiques
chez la femme enceinte, de la prévention des infections vaginales qui
fragilisent les membranes et leur rupture. Nous les exhortons en plus à
respecter le délai maximal de 24 heures pour obtenir
l'accouchement en cas de RPM afin d `améliorer le pronostic
néonatal.
Ø La gestante, nous
recommandons que toute femme enceinte puisse se présenter à la
consultation prénatale au moins trois fois durant sa grossesse afin
d'atteindre la plus grande efficacité de dépistage des
complications précoces et tardives de la grossesse ; qu'elle se
soucie de faire les soins intimes normaux visant à réduire les
infections vaginales, et enfin qu'elle évite les mauvaises habitudes
d'usage systématique des antiseptiques vaginales, qui favorisent la
survenue de la vaginose bactérienne laquelle favorise la R.P.M..
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régions tropicales Kangu Mayombe 1989 ; édition St.Paul.
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