République Algérienne Démocratique Et
Populaire
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
Centre Universitaire De Béchar
MEMOIRE DU FIN D'ETUDE
Présentée pour l'obtention du diplôme de:
Ingénieur d'état
En Science de matériaux
Présentée et soutenue publiquement Par: Douha
abdelouahab
Juin 2008
Etude de l'effet de la température sur les
paramètres
d'une cellule photovoltaIque organique
|
Directrice de these : DAOUDI MEBARKA Devant le Jury:
Président: KADRI .S Maître assistant chargée
de cours (C.U.B)
Examinateur : Pr BELGHACHI .A (C.U.B)
Ce travail a été effectué sous la
direction de l'enseignante M. DAOUDI maître assistant chargé de
cours au centre universitaire de Béchar, qu'il trouve ici l'expression
de ma profonde reconnaissance, pour avoir dirigé ce travail qui a
été réalisé grace a son expérience et son
rigueur scientifique, ainsi qu'aux précieux conseils qu'il m'a
prodigués au cours de ce travail.
Je tiens aussi a remercier les membres de jury qui Trouvent
ici le témoignage de mes sincères remerciements d'avoir
accepté d'examiner ce document.
Introduction ginirale ----- 01
Chapitre I: Les semi-conducteurs organiques
I.1. Introduction
---------------------------------------------------------- ----- 05
I.2. Les différents types des matériaux
organiques---------- ----- 06
I.3. Caractère semi conducteur des matériaux
organiques ------ 06
I.4. Structure électronique des matériaux
organiques ------ ----- 10
I. 5. Conduction électrique
-------------------------------------------- ----- 11
I.5.1 Transport par sauts (hopping) ---------------------------
----- 11
I.5.2. Le saut du polaron
-----------------------------------------
----- 11
I.6. Dopage des semiconducteurs organiques----------------- ----
12
I.7. Mobilité
----------------------------------------------------------------- ----- 14
I.8. Différence entre semi-conducteurs inorganiques et
organiques ----- 14
I.9. Les applications des semiconducteurs organiques
-----------------
15
Chapitre II : Technique de réalisation des cellules
photovoltaïques organ iques
II.1. Introduction ----------------------------------------------
----- 20
II.1. Présentation de l'échantillon
----------------------- ---- 21
II.2. Dispositif expérimental
------------------------------ ----- 23
II.3. Choix des électrodes
supérieures---------------- ----- 24
II.3.1.Dépôt des
électrodes-------------------------- ---- 24
II.3.2. Dépôt de la
cathode--------------------------- ---- 26 II.4. Caractérisations
structurales ------------- -------------- 28
II.4.1. Mesure de l'épaisseur des échantillons
------ 28
II.4.2. Caractérisation de la surface par AFM - -----
29
II.5. Caractérisations optiques
--------------------------- ----- 29
II.5.1. Spectre d'absorption ------------------------ ------
29
II.5.2. Spectre de fluorescence-------------------- ---- 30
II.6. Caractérisations électriques
----------------------- ----- 31
II.7. les avantages des cellules photovoltaïques organiques
----- 31
II.8.les inconvénients des cellules photovoltaïques
organiques ----- 32
Chapitre III: Les cellules photovoltaïques organiques
III.1. Introduction ----- 34
III.2. Le soleil -----
----- 35
III.3. Le rayonnement solaire
------------------------------------------------------------------------ -----
36
III.4. L'effet photovoltaïque
--------------------------------------------------------------------------
----- 39
III.5. Structures des cellules photovoltaïques
organiques-------------------------------- ----- 39
III.5.1. Structure monocouche
--------------------------------------------------------------- ----- 40
III.5.2. Structure bicouche (hétérojonction)
-------------------------------------------- ----- 41
III.6. Principe de fonctionnement des cellules
photovoltaïques organiques------ ------ 42
III.6.1.Cellule photovoltaïque à base de
polymère ------------------------------------ ------ 42
III.6.2. Génération des porteurs de charges dans
les matériaux organiques ----- 43
III.7. Caractéristique courant - tension des cellules
photovoltaïques ---------------- ----- 46
III.8. Paramètres des cellules
photovoltaïques----------------------------------------------- ------
49
Chapitre IV: Résultats et discussions
IV.1. Introduction ----------------------------- ----- 52
IV.2. Notre échantillon ---------------------- -----
53
IV .3. Caractéristique courant- tension ----- 54
IV.4. l'effet de la température ------------ ----- 56
IV.5. Conclusion ----------------------------- ----- 60
Conclusion ginirale ------------------- ----- 61
References bibliographiques
~~~~~ 63
INTRODUCTION GENERALE
Il y a une quarantaine d'années, l'industrie des
semi-conducteurs s'est développée autour de matériaux tels
que le Si et le GaAS. Cependant, depuis quelques années, cette
même industrie s'intéresse à d'autres matériaux:
''les polymères'' [01-02-05-04]. En effet, à côté
des isolants et des photo- résines, il existe une catégorie de
matériaux organiques moins connue: les polymères conducteurs. De
nombreuses perspectives d'applications font de l'électronique organique
un champ de recherche majeur. Bien que l'engouement du secteur
microélectronique envers ces nouveaux matériaux soit
principalement économique, on peut les considérer comme des
alternatives aux matériaux classiques pour d'autres raisons. L'avantage
majeur est la facilité de fabrication. En effet à
côté de la technique classique d'évaporation sous vide, il
existe aujourd'hui des polymères solubles, ce qui rend la
déposition par tournette possible. Des caractéristiques telles
que leurs tenues mécaniques, leur structure flexible les rend
également intéressants à d'autres points de vues [08].
Au cours des deux dernières décades, des efforts
de recherche importants ont été développés dans le
monde pour réaliser des cellules solaires, essentiellement à base
de silicium, produisant le kilowattheure à un prix concurrentiel par
rapport aux autres sources d'énergie (pétrolière,
nucléaire...). Aujourd'hui le prix élevé des
matériaux utilisés et des technologies mises en oeuvre limite la
commercialisation de ces convertisseurs à quelques domaines
particuliers. L'utilisation des matériaux organiques apparaît
comme une solution alternative pour produire des cellules solaires à
faible coût et les rendre compétitives sur le marché de
l'électricité. Ces cellules ne sont pas, jusqu'à
présent, commercialement compétitives à cause de leur
faible rendement de conversion en puissance. Cependant l'immense choix dans la
composition chimique et la structure des couches d'une part, l'avancement des
techniques de croissance d'autre part assurent une continuité du
développement de ces dispositifs.
Ce document qui est devant vous sera partagé en quatre
chapitres comme suit:
Le premier chapitre décri les propriétés des
semi-conducteurs organiques utilisant dans la réalisation des cellules
photovoltaïques organiques.
Le deuxième chapitre indique les techniques
expérimentales mises en oeuvre pour l'élaboration des cellules
photovoltaïques organiques et les méthodes de
caractérisation utilisées.
Le troisième chapitre rappelle d'abord les
propriétés de rayonnement solaire, puis décri le
mécanisme de fonctionnement des cellules photovoltaïques organiques
en comparant à celui des cellules inorganiques. Ainsi que les
paramètres qui caractérisent une cellule photovoltaïque sont
indiquées.
Les résultats de simulation sont donnés dans le
dernier chapitre. La première partie est consacrée à
l'étude de la caractéristique courant- tension d'une cellule
photovoltaïque organique type ITO/PEDOT/CuPc/LiF-Al sous et sans
éclairement, en utilisant un programme MATLAB. Les résultats
obtenus sont comparés et discutés. Dans la deuxième
partie, nous avons présenté l'influence de la température
sur les paramètres de cette cellule.
Les semi-conducteurs organiques
I.1. Introduction
Les matériaux plastiques, qui sont déjà
très largement utilisés, par exemple, dans l'emballage et
l'automobile, se sont ensuite imposés dans le monde de l'optique et sont
en passe de devenir une technologie clef de la révolution
électronique à faible coût. La découverte de
leurs
propriétés de conducteur
d'électricité dans les années soixante dix a donné
lieu en 2000 à l'attribution du prix Nobel de Chimie (A. J. Heeger, A.
G. MacDiarmid, H. Shirakawa) [01].
L'électronique organique ou électronique
plastique introduit des matériaux organiques en lieu et place des semi
conducteurs minéraux classiques, ceci pour réaliser des
transistors, des diodes, des cristaux photoniques, des cellules solaires, des
composants optoélectroniques, des lasers... Les premiers transistors
organiques furent reportés et décrits dans les années 80
et depuis leurs performances n'ont cessé d'être
améliorées [02-06-07]. Cependant, les semiconducteurs organiques
offrent de nouvelles perspectives, car ils permettent des techniques de
fabrication basse température et peu coûteuses qui les rendent
compatibles avec des substrats plastiques et flexibles.
Dans ce premier chapitre, nous allons Décrire tout
d'abord, les semi conducteurs organiques puis on donne quelques types de ces
matériaux organiques et finalement leurs applications.
I.2. Les différents types des matériaux
organiques
Les matériaux organiques peuvent être divisés
en trois catégories selon leurs propriétés
mécaniques : solubles, insolubles et liquides, comme il est
indiqué sur la figure ci-dessous [7].
Cristaux liquides
Colorants
Polymères
Pigments
Insolubles
Polymère
Colorants
Solubles
Polymère
Semi-conducteurs organiques
Figure I.1 : Organigramme des différents états de
matériau organique.
Dans tout que suit, on va consacrer notre étude sur les
matériaux polymères, ci- dessous on trouve quelques types de ce
matériau.
I.3. Caractère semi conducteur des matériaux
organiques
L'appellation électronique `organique' recouvre deux
types de composants, ceux à base de petites molécules et ceux
à base de polymères. La différence entre ces
matériaux se situe au niveau de la taille de la molécule. Un
polymère est une macromolécule dont la structure se
répète régulièrement en de longues chaînes
constituées d'entités élémentaires; les
monomères. Les petites molécules regroupent des oligomères
qui ne sont constitués que de quelques monomères. Leur
fonctionnement physique est le même, mais les méthodes de
fabrication diffèrent.
Figure I.2 : Structure des polymères et des
molécules [03].
· Les petites molécules sont
déposées par évaporation sous vide. C'est une technique
qui présente l'avantage de donner des films minces relativement
ordonnés, le transfert de charges intermoléculaire est donc
facilité.
· Les polymères, sont par contre mis en oeuvre
par des techniques de type voie humide: tournette, tirage. La simplicité
de ces techniques de fabrication confère aux polymères un
intérêt croissant. Cependant, la structure des films
moléculaires obtenue est faiblement organisée, ce qui n'aide pas
au transport de charges [03].
Le principal constituant des semi conducteurs organiques est
l'atome de carbone comme il est indiqué sur la figure I.3, et c'est la
nature des liaisons entre les atomes de carbones qui leur confère ce
caractère semi conducteur.
Figure I.3: La base structurale des matériaux organiques
[08-09].
Les matériaux semi conducteurs organiques sont
constitués d'oligomères ou polymères conjugués. Ces
derniers présentent une alternance de liaisons simples et de doubles
liaisons. Dans la plupart des molécules conjuguées, l'origine de
ces liaisons provient de l'association de deux atomes de carbone
hybridés, comme il est illustré sur la figure I.4:
Figure I.4 : Association de deux atomes de carbone 'le
recouvrement des orbitales' [08-09].
Quand on associe n atomes de carbone, leur interaction produit
n orbitales moléculaires liantes et anti-liantes, qui sont
réparties en des ensembles disjoints. Elles constituent les bandes
permises pour les électrons, dans l'espace des énergies. Les
énergies de transition de ð à ð* sont plus importantes
que celles de ó et de ó*. Les orbitales liantes donnent la bande
HOMO (Highest Occupied Molecular Orbital) et les orbitales anti-liantes, la
bande LUMO (Lowest Unoccupied Molecular Orbital). Elles sont apparentées
dans la figure I.4 respectivement à la bande de valence et à la
bande de conduction [05].
Figure I.5: Représentation simplifiée des niveaux
LUMO et HOMO d'une molécule dans l'état fondamental, d'un
trou, d'un électron, et d'un exciton. On a également
représenté le potentiel d'ionisation de la molécule
ainsi que son affinité électronique.
I.4. Structure électronique des matériaux
organiques
Dans les polymères linéaires non
conjugués, la structure électronique des chaînes d'atomes
ou des groupes chimiques, qui constituent l'axe de la macromolécule, est
formée seulement de liaisons ó (avec la possibilité des
niveaux électroniques ð localisés). Le large gap
d'énergie, dans ces systèmes explique le caractère isolant
et la transparence dans le domaine visible de ses matériaux. Par contre
les polymères conjugués présentent une alternance de
simples (C-C) et doubles (C=C) liaisons, une condition qui conduit à un
faible gap d'énergie dans les systèmes ð
délocalisés [04]. Les structures géométriques de
certains polymères conjugués avec l'alternance simples et doubles
liaisons le long des chaînes polymériques sont données sur
la figure I.6.
Figure I.6: Structures chimiques de quelques polymères.
PE: Polyethylene; PA : trans- polyacetylene; PPV:
poly(para-phenylenevinylene); et le PPP : poly(para-phenylene) Les trois
derniers polymeres sont conjugués.
Les liaisons covalentes carbone- carbone lient deux atomes
identiques et résultent en un partage des électrons
périphériques qui se déplacent alors sur des orbitales
moléculaires communes aux deux atomes. Ces liaisons moléculaires
s'obtiennent par les superpositions des orbitales atomiques.
I. 5. Conduction électrique
Dans les semi-conducteurs inorganiques, les électrons
de la bande de conduction se déplacent comme des électrons quasi
libres à travers des états délocalisés. Le
transport des charges est limité par les vibrations du réseau qui
augmentent avec la température et qui provoquent la diffusion des
porteurs. Ce modèle ne peut pas être appliqué au cas des
semiconducteurs organiques pour lesquels les polarons sont localisés. Le
transport de charges d'un site à un autre s'effectue en fait par effet
tunnel assisté thermiquement.
Le transport des charges est lié à la
conjugaison des liaisons, soit par une conduction intramoléculaire,
c'est-à-dire le long d'une même chaîne conjuguée, ou
par le chevauchement d'orbitales appartenant à deux chaînes
polymère différentes permettant à l'électron de
changer de chaîne. On est alors en présence d'une conduction
intermoléculaire [03-04-05].
I.5.1 Transport par sauts (hopping)
A cause du désordre existant dans les polymères,
le phénomène de transport élémentaire s'effectue
par transfert de charge entre deux molécules adjacentes ou deux segments
de la même chaîne de polymère. La mobilité
correspondante est thermiquement activée ; c'est-à-dire qu'elle
est proportionnelle à l'énergie d'activation. Son énergie
d'activation fait intervenir, en général, deux contributions :
intermoléculaire et intramoléculaire. La première trouve
son origine dans la différence physique entre les sites de sauts due au
désordre local et c'est une propriété inhérente
à tout solide organique amorphe. La dernière contribution est due
au changement de la conformation moléculaire par l'ajout ou
l'enlèvement d'un électron au site du transport.
I.5.2. Le saut du polaron
Compte tenu de la faible liaison de van der Waals entre
molécules dans les matériaux organiques et compte tenu du
couplage électron- phonons important, le porteur de charge est sans
doute accompagné dans touts les cas par un nuage de déformation.
Un polaron à 1D sur une chaîne de carbone est
représenté sur la figure I.7.
Figure I.7: Polaron sur une chaîne de carbone. en noir la
chaîne à l'état initial sans charge excédentaire.
La déformation liée au polaron se manifeste ici par la variation
des longueurs des liaisons.
La déformation induite par la présence de la
charge est donnée à travers les déplacements atomiques. Le
polaron est caractérisé par des niveaux
énergétiques dans le gap du semiconducteur (entre LUMO et HOMO)
qu'il est possible de détecter par des expériences de
spectroscopie. On comprend donc que le transfert de l'électron d'un site
moléculaire à un autre ne peut s'effectuer sans le transfert de
la déformation associée.
I.6. Dopage des semiconducteurs organiques
Dans les semiconducteurs à base de semiconducteurs
inorganiques quelques atomes sont remplacés par des ions en excès
(par exemple le phosphore ou le bore pour le silicium) ce qui leur procure le
type N ou P. Les semiconducteurs organiques peuvent être dopés par
l'ajout d'un réactif chimique qui oxyde (où réduit) le
système, ce qui fait transfère les électrons de la bande
de valence à la bande de conduction, rendant le système plus
conducteur. Il existe deux principales méthodes de dopage [04]:
a. Dopage chimique: est l'exposition de semiconducteur organique
à un oxydant (iode ou du brome) où un réducteur
(métaux alcalins).
b. Dopage electrochimique: utilise une électrode
recouverte d'un polymère et baignant dans une solution
électrolytique dans laquelle le polymère est insoluble. On
applique une tension entre les électrodes qui provoque un mouvement des
ions de la solution et des électrons qui se fixent sur le
polymère traité, ou s'en échappent. Donc on obtient un
semiconducteur organique type N ou type P respectivement. on note que le dopage
N est moins courant que le dopage P. La majorité des dispositifs
étant réalisés avec les matériaux organiques dits
de type p, ceux de type n présentant de plus faibles mobilités
des porteurs de charges et une forte sensibilité à
l'oxygène et à l'humidité de l'air.
Lorsque le taux de dopage augmente, les niveaux apparus dans
la bande interdite se recouvrent, et la notion de bandes de polarons ou
solitons est introduite. Dans tous les cas, la formation d'un polaron,
bipolaron ou soliton maintient la bande de valence pleine et la bande de
conduction vide. Par conséquent, les espèces porteuses de charges
sont des polarons chargés, des solitons chargés ou des bipolarons
chargés. Ces espèces, solitons, polarons et bipolarons, sont
responsables des propriétés électriques,
magnétiques et optiques des polymères conjugués. Cette
particularité a des conséquences directes sur les
mécanismes de transport: la conduction se déroule par saut des
porteurs de charges d'un état localisé à un autre,
plutôt que par propagation cohérente des électrons ou des
trous dans un matériau cristallin. Par conséquent, certaines
propriétés peuvent alors être interprétées en
terme de bande de soliton ou de polaron.
(a) Système non dégénéré (b)
système degenere
Croissance de dopage
Croissance de dopage
Figure 1.8. Description des défauts charges dans le cas
d'un système non degenere (a) et d'un système degeneré
(b) : Evaluation de la structure au cours du dopage5 [06].
I.7. Mobilité
La mobilité est un point faible majeur de
l'électronique organique. C'est le saut entre chaînes qui est en
majorité responsable des faibles mobilités observées. Les
liaisons intermoléculaires sont plus faibles (principalement dues aux
forces de Van- de -Waals) et plus longues qu'à l'intérieur des
molécules. Or, ces deux facteurs influencent de façon
néfaste le hopping. Ainsi, les composants en petites molécules
peuvent atteindre des mobilités jusqu'à deux ordres de grandeur
supérieurs par rapport aux polymères.
La mobilité des porteurs de charge dans les
semi-conducteurs organiques est généralement
déterminée par la technique de temps de vol. Dans ce cas, les
porteurs de charge sont générés à proximité
d'une électrode à l'autre par une excitation photonique
transitoire ce qui donne une mobilité de la forme suivante [06]:
Où d la distance inter- électrode, E le champ
électrique appliqué et ôt le temps de transit mis par le
porteur de charge pour parcourir la distance d.
A basse tension, la mobilité est indépendante du
champ électrique et elle est caractérisée par une
énergie d'activation entre 0.4 et 0.6 eV. A haute tension, la
mobilité est dépendante de
champ électrique E et prend la forme: expS.E,
(2)
'où S est un coefficient dépendant de
la
température.
I.8. Différence entre semi-conducteurs
inorganiques et organiques
Les matériaux organiques, polymères ou petites
molécules, sont souvent des semiconducteurs ou des isolants.
Contrairement aux semi-conducteurs inorganiques, les impuretés jouent le
rôle de pièges plutôt que de sources de porteurs de charges.
Dans le silicium et le germanium, le couplage fort entre les atomes constituant
le matériau et l'ordre du réseau entraîne la
délocalisation des états électroniques et la formation des
bandes de valence et de conduction séparées par une bande
d'énergie interdite (gap). A l'aide d'une activation thermique, les
porteurs de charges sont générés dans la bande de
conduction où ils se déplacent librement. Les défauts
chimiques ou structuraux dans les semi-conducteurs inorganiques introduisent
des états localisés dans le gap. En effet, le porteur de charge,
activé thermiquement, peut être piégé dans ces
états localisés et ne contribue pas à la conduction. Le
porteur piégé dans les états localisés peut se
déplacer entre ces états par effet tunnel. Le porteur de charge
peut surmonter les différences d'énergie entre ces états
par l'absorption et l'émission des phonons [06].
Type de matériau
|
Isolant
|
Semi-conducteurs organiques
|
Semi-conducteurs inorganiques
|
Le matériau
|
Si02
|
A1q3
|
TPD
|
PPV
|
Si
|
Ge
|
Mobifité des trous (cm2/Vs)
|
2 10-7
|
2 10-8
|
2 10-3
|
10-5
|
505
|
2050
|
Tableau I.1 : Mobilités des trous de quelques
semi-conducteurs organiques et inorganiques.
Dans les matériaux organiques, les interactions
intramoléculaires sont principalement covalentes, mais les interactions
intermoléculaires sont des interactions de Van der Waals faibles. Par
conséquent, les bandes de transport dans les organiques sont plus
étroites que celles des inorganiques et la structure de bande est
facilement perturbée par le désordre dans ces matériaux.
Le faible couplage entre les molécules entraîne une localisation
importante des porteurs de charge. En effet, le transport est assuré par
une séquence d'étapes de transfert de charge entre les
molécules, ce qui est similaire au transport par saut (hopping) entre
états localisés dans les semi-conducteurs inorganiques. A cause
du désordre structural dans les semiconducteurs organiques, la
mobilité des porteurs de charge est plus faible et la densité de
pièges est plus élevée que celles des semi-conducteurs
inorganiques. Dans le tableau I.1, on donne la mobilité de quelques
semi-conducteurs organiques et inorganiques en les comparant avec la
mobilité des trous dans SiO2.
I.9. Les applications des semiconducteurs
organiques
Les semi-conducteurs organiques offrent la possibilité
de produire des éléments électroniques et des affichages
économiques, souples et polyvalents. Les écrans organiques sont
déjà commercialisés et leur conception simple, volume
réduit et fortes performances leur ont permis de pénétrer
rapidement le marché dominé actuellement par la technologie des
cristaux liquides. Les semi-conducteurs organiques peuvent être
adaptés à des méthodes de fabrication en continu, comme
l'impression par machine rotative ou la sérigraphie, permettant la
production à la chaîne de composants électroniques
très bon marché. De plus, les piles solaires organiques souples,
avec de petites sources d'alimentation portatives, pourraient offrir une
solution opportune aux préoccupations énergétiques
mondiales [08]. Parmi les nouvelles applications des technologies de
semi-conducteurs organiques, on trouve:
· Affichages plats de grandes dimensions
(téléviseurs, panneaux d'affichage)
· Ordinateurs portables et assistants numériques
personnels
· Téléphones cellulaires, caméras
numériques
· Piles solaires organiques
La conversion de l'énergie solaire en énergie
électrique par les cellules solaire est basée sur l'effet
photovoltaïque. Il consiste à la génération de
charges électriques suite à une excitation photonique du
matériau engendrée, par la suite la création des paires
électron- trou par l'absorption de photons. Ces charges diffusent
ensuite du matériau vers un circuit électrique extérieur
via des électrodes.
L'élément essentiel qui constitue le point de
départ d'étude des cellules photovoltaïques organiques est
la technique fabrication de ces composants. En effet, la qualité, la
reproductibilité et le rendement des cellules dépendent fortement
de la technique d'élaboration et de son environnement. Le prochain
chapitre décrit les meilleures méthodes de fabrication et les
techniques effectuées pour caractériser les cellules
photovoltaïques.
Technique de réalisation des cellules
photovoltaïques organiques
II.1. Introduction
La réalisation de cellules photovoltaïques
à base de semi-conducteurs organiques était une activité
nouvelle dans les laboratoires. La partie technologique relative à la
préparation complète des cellules photovoltaïques a donc
fait l'objet d'une longue période d'essais et d'optimisation pour chaque
étape de fabrication. L'objectif de départ a été de
démontrer la
faisabilité de tels dispositifs au laboratoire.
Progressivement, ils ont développé différents moyens de
caractérisation afin de mettre en évidence les processus
physiques apparaissant avec la modification de cellules. Les cellules
photovoltaïques étudiées au laboratoire sont
réalisées par évaporation sous vide des matériaux
et condensation sur des plaquettes de verre recouvertes de deux bandes d'oxyde
d'indium et d'étain (ITO). L'ITO est utilisé comme
électrode transparente pour permettre à la lumière
d'atteindre la couche organique.
Nous allons dans ce chapitre présenter les étapes
d'élaboration et de caractérisation des cellules
photovoltaïques à base des matériaux organiques.
II.1. Présentation de l'échantillon
Les cellules photovoltaïques organiques
réalisées sont constitués de films organiques pris en
sandwich entre l'ITO et un métal (Al, Ag, Cu ou Au) comme il est
présenté sur la figure II.1. Avant le dépôt des
matériaux organiques sur l'ITO, des préparations
préliminaires sont nécessaires pour obtenir des résultats
reproductibles. Les étapes décrites dans le paragraphe suivant et
sont systématiquement appliquées à tous les
échantillons 08].
Figure II.1 : Configuration des cellules.
Quelque soit le type de cellule étudié, les
positions respectives des travaux de sortie des électrodes et les
niveaux énergétiques HOMO et LUMO des matériaux
organiques, apparaissent déjà comme des paramètres
importants qui conditionnent le rendement quantique. C'est pourquoi de nombreux
matériaux ont été synthétisés et
présentés dans des structures en tant que matériaux
transporteurs de trous (par exemple le PTCDA, Merocyanine, MPc...) ou
transporteurs d'électrons (PTCDIa, PTCBI, PTCDIb, TPyP ...). Quelques
molécules ayant donné des résultats remarquables sont
représentées sur la figure II.2 [08-09].
Figure II.2: Structures moléculaires de quelques
matériaux organiques utilisés dans les
cellules photovoltaïques.
II.2. Dispositif expérimental
La figure II.3 représente le dispositif
expérimental utilisé pour élaborer les
échantillons. Il est constitué d'une cloche en verre, d'une porte
substrat, d'éléments chauffants pour évaporer les
matériaux et d'un mesureur d'épaisseur à quartz qui permet
de contrôler la vitesse de dépôt et l'épaisseur des
couches déposées. L'évaporation des matériaux
organiques placés dans des coupelles de quartz s'effectue grâce au
courant qui circule dans des plaquettes de tantale. La chaleur produite est
transmise aux matériaux organiques par rayonnement. Des creusets en
tungstène sont utilisés pour évaporer les métaux
d'électrode [01-04-08].
Figure II.3: Schéma synoptique du dispositif
expérimental.
Le vide à l'intérieur de la cloche est obtenu
par un groupe de pompage constitué d'une pompe primaire et d'une pompe
turbo- moléculaire. On atteint un vide inférieur à
10-6 Torr. L'évaporateur est placé dans une
boîte à gants à l'intérieur de laquelle
l'atmosphère contrôlée est dépourvue
d'oxygène et de vapeur d'eau. La boîte est équipée
pour cela d'un système de purification d'azote.
Les films organiques sont déposés par
évaporation sous vide à des vitesses de 1 Å/s. Le
dépôt des métaux s'effectue à des vitesses
d'évaporation de 4 Å/s. Un jeu de masques (Figure
II.4) a été utilisé pour créer des
diodes qui sont formées aux intersections entre les bandes d'ITO et les
électrodes arrière. Après élaboration, les
composants sont placés dans une cellule hermétique munie de fils
de connexion. Les contacts de ces fils avec les électrodes (ITO et
métal) sont assurés par de la laque d'argent.
Figure II.4: Masques utilisés durant
l'évaporation des matériaux organiques (à droite) et les
métaux (à gauche).
II.3. Choix des électrodes
supérieures
Généralement les électrodes
utilisées sont des électrodes d'or ou d'aluminium. Ces
métaux ont été choisis à cause de leur travail de
sortie comparé à celui de l'ITO, dont le travail de sortie est de
-4,8 eV, pour l'or est de -5,1 eV, et de -4,28 eV pour l'aluminium. Les valeurs
des travaux de sortie de l'or et de l'aluminium sont donc situées de
part et d'autre de celle de l'ITO [01].
II.3.1.Dépôt des électrodes
L'électrode supérieure correspond à
l'électrode déposée sur le film organique. Ces
électrodes sont déposées sous un vide par condensation en
phase vapeur (Physical Vapor Deposition - PVD). La manipulation est
réalisée dans le bâti représenté sur la
figure II.5.
Figure II.5: Bâti de dépôt PVD [04].
Le métal à déposer est placé dans
un creuset. Ce dernier est chauffé par effet Joule. On augmente la
valeur du courant traversant le creuset jusqu'à ce que l'on atteigne la
température de fusion du métal. Le métal fond et se
vaporise. Il se condense ensuite sur le film polymère. Les
dépôts d'aluminium et d'or présentent chacun des
difficultés d'origine différentes mais qui se contournent en
jouant sur le même paramètre: la vitesse d'évaporation. Il
faut déterminé deux vitesses de dépôt permettant
d'obtenir une électrode d'aluminium métallique et une
électrode d'or ne détériorant pas la couche de
polymère. L'épaisseur de l'électrode est
contrôlée à l'aide d'une balance à quartz. La forme
de l'électrode est obtenue à l'aide d'un masque placé
devant le film et représenté Figure II.6.
Figure II.6: Masque pour le dépôt des
électrodes métalliques [04].
La zone éclairée correspond au disque
supérieur. Le disque inférieur viendra se placer sur le plot
chrome -or préalablement déposé sur la zone du substrat
sans ITO. On évapore tout d'abord le chrome qui adhère
parfaitement sur le verre et l'ITO. On dépose ensuite la couche d'or. On
prendra les contacts électriques sur ces plots, après avoir
ôté le polymère sur une petite zone de façon
mécanique ou avec un solvant. Ce système présente
l'avantage de garantir la qualité du contact électrique,
puisqu'il se fait par une soudure, sans être obligé d'avoir un
contact mécanique direct avec l'électrode métallique.
II.3.2. Dépôt de la cathode
Les échantillons fraîchement revêtus d'une
couche active sont placés dans une nouvelle enceinte se trouvant dans
une boite à gants. Cette enceinte est exclusivement dédiée
à la métallisation des échantillons
réalisés, que ce soit avec l'aluminium ou le calcium. Il existe
Différents masques de cathode à employer [07]:
Type 1
Emploi du masque utilisé au laboratoire pour les OLEDs,
deux surfaces sont disponibles sur un même substrat: 7,1
mm² et 1,77 mm².
Type 2
Masque circulaire de 0,5 cm² (historiquement
utilisé pour les mesures de capacitance au laboratoire).
Type 3
ITO,
Légendes:
Cathode d'Al.
ITO gravé (verre),
Le troisième Type est la dernière
génération de masque développé au laboratoire et
exclusivement dédié aux cellules photovoltaïques de surface
0,5 cm². Les améliorations apportées à ce
masque par rapport aux précédents sont:
· L'abandon de la liaison intermédiaire entre la
surface de la cathode et la surface de prise de contact,
· Une zone clairement définie par la superposition
de la surface d'ITO non gravée et celle de la cathode,
· Une prise de contact améliorée puisque
assurée au niveau de la cathode par la présence d'une bande sous
jacente isolée de l'anode d'ITO.
II.4. Caractérisations structurales
II.4.1. Mesure de l'épaisseur des
échantillons
Les épaisseurs sont mesurées avec un
profilomètre de surface. Le profilomètre est constitué
d'un stylet sur lequel est exercée une pression constante. Ce stylet
balaye la surface de l'échantillon avec une vitesse et sur une distance
choisie. On obtient le profil de la surface explorée. Pratiquement, on
crée une rayure en retirant mécaniquement avec une lame de
scalpel une partie du film polymère déposé sur un
substrat. Le stylet est alors positionné afin de mesurer la hauteur de
la rayure c'est-à-dire l'épaisseur du film [10].
II.4.2. Caractérisation de la surface par AFM
Le microscope à force atomique (ou AFM) permet de
caractériser l'état de surface d'un échantillon à
l'échelle atomique. L'AFM est placé sur une table reposant sur
des vérins pneumatiques qui isolent l'expérience des vibrations
extérieures. L'AFM, schématisé par la figure II.7, est
composé d'une pointe fine déplacée par des cales
piézo-électriques. Le positionnement de la pointe est suivi sur
l'écran d'un PC grâce à une caméra vidéo. La
pointe est portée par une lame très souple, le cantilever, dont
on détecte la déflexion lorsque la surface de
l'échantillon attire ou repousse la pointe. La flexion du levier est
détectée par le déplacement d'un faisceau
laser réfléchi sur l'extrémité du
cantilever. Le microscope délivre un signal dépendant de la
distance de la pointe à la surface étudiée. Par balayage,
on obtient la topographie de la surface.
Figure II.7: Schéma du microscope à force
atomique [10].
Deux modes de mesure sont possibles. Dans le mode «
image à hauteur constante », la distance entre la pointe et la
surface est constante. Les rugosités apparaissent alors comme des
variations du signal. Le mode « signal constant» fixe la force qui
s'exerce entre la surface et la pointe en maintenant fixe le faisceau
réfléchi. La pointe suit alors toute rugosité de
l'échantillon à distance et son déplacement vertical
traduit exactement cette rugosité.
II.5. Caractérisations optiques
II.5.1. Spectre d'absorption
Les spectres d'absorption sont utilisés pour
déterminer la quantité de lumière absorbée par le
film organique ou pour mesurer la transmission d'une électrode semi-
transparente. La comparaison des spectres d'absorption d'un mélange de
deux espèces et des espèces pures peut également mettre en
évidence un transfert de charge, par exemple entre un donneur et un
accepteur.
II.5.2. Spectre de fluorescence
Le spectrofluorimètre permet de réaliser des
spectres d'émission ou spectres de fluorescence pour lesquels la
longueur d'onde d'excitation est fixe.
Figure II.8: Processus de photo- émission.
Si l'énergie des photons est supérieure au
seuil d'émission, l'électron éjecté dispose d'une
énergie cinétique suffisante pour franchir la barrière de
potentiel entre le volume et le vide. Son énergie est directement
liée à celle de son niveau d'origine suivant la relation [10]:
E=hõ-E1-eö (II.1)
E représente l'énergie cinétique de
l'électron émis, hõ est l'énergie des
photons, E, l'énergie de liaison de l'électron émis et
eö son travail de sortie (Figure II.8). L'énergie cinétique
est mesurée par le dispositif expérimental. Elle est
caractéristique de l'élément chimique d'où provient
l'électron et de son environnement chimique. La mesure de spectre de la
lumière émise indiquera s'il y a une recombinaison radiative dans
le film, par la suite implique une diminution du rendement de conversion
photovoltaïque.
II.6. Caractérisations électriques
La voltamétrie cyclique est une technique qui permet
de déterminer l'affinité électronique et le potentiel
d'ionisation des matériaux organiques. Cette méthode dynamique
consiste en un balayage de tension appliquée à une cellule
électrochimique, associé à l'enregistrement des
changements de courant induit par des réactions d'oxydation et de
réduction figure II.9 [08-09- 10].
Figure II.9: Configuration de la cellule
électrochimique.
Le processus d'oxydation correspond à l'extraction
d'un électron de la bande de valence (HOMO) et le cycle de
réduction correspond à l'addition d'un électron à
la bande de conduction (LUMO). Les mesures peuvent être effectuées
sur des matériaux organiques à l'état solide ou en
solution.
II.7. Les avantages des cellules photovoltaïques
organiques
· Il est possible de créer des cellules
transparentes, qui ouvrent de nombreuses possibilités:
Possibilité d'utilisation bifaciale: L'énergie solaire peut
être capter par les deux faces, donc il est possible d'utiliser ces
cellules dans un environnement de faible luminosité ou de
luminosité diffuse.
· Insertion dans des éléments
architecturaux : En raison de leur transparence et de leur efficacité en
faible luminosité, ces cellules pourront être
insérées dans des menuiseries (fenêtres, portes,
lumière zénithale, ...), ou sur des éléments
(toitures, bardages, parois,
...) .Par ailleurs, en choisissant la couleur du colorant, il
est possible de modifier les coloris des cellules.
· Utilisation de multicouches: Plusieurs couches
transparentes peuvent être superposées, ce qui augmentera
l'efficacité des cellules.
· D'un faible encombrement, un panneau de cellule peut
être miniaturisée. Ainsi, certaines cellules expérimentales
sont composées de trois couches de 0.4 mm d'épaisseur.
· Coût plus faible que les cellules à
silicium.
II.8.Les inconvénients des cellules
photovoltaïques organiques
· Ces cellules ne sont apparues sur le marché que
récemment.
· Instabilité dans le temps: une cellule solaire
doit être capable de produire de l'électricité pendant
vingt ans au moins sans baisse de rendement significative
· L'électrolyte actuellement utilisé
majoritairement est instable. Les solvants le composant sont volatils et
présentent un risque d'évaporation et même d'explosion de
la cellule. Les sels d'iodure offrent un risque de corrosion de la cellule,
entraînant ainsi des fuites de produits dangereux.
III.1. Introduction
Les cellules à bases de matériaux organiques se
présentent comme une technologie
alternative aux cellules à base des matériaux
inorganiques comme le silicium. Dans ces nouveaux composants, la
génération des porteurs libres et leur transport doivent
être optimisés. Pour apporter des améliorations, il est
nécessaire de comprendre le fonctionnement de ce genre de cellules et de
le comparer avec celui des composants inorganiques.
La première partie de ce chapitre, consacrée
à un bref définition sur l'effet photovoltaïque et la
présentation d'une source d'énergie durable: le soleil. Puis on
s'intéresse à la description détaillée de
fonctionnement des cellules photovoltaïques organiques. Pour
comparer les performances des différents types de
cellules, leurs paramètres essentiels descriptifs sont
présentés dans la dernière partie.
III.2. Le soleil
Le Soleil est une « petite» étoile, une boule
de gaz, dont le diamètre est de 1 391000km, et qui est placée
à 150000000km de nous. Cette distance est si grande que sa
lumière nous parvient ouit minutes après avoir était
émise. N'oublions pas qu'elle voyage à la vitesse de 300 000
km/s. Avec une densité de 1,41 (contre 5,5 pour la Terre), sa masse est
de 330 000 fois celle de la Terre (1,99.1030 kg). Il représente 99,867 %
de la masse totale du système solaire. Bien que sa lumière soit
600 000 fois plus élevée que celle de la Lune, il n'est visible
qu'à une distance de 60 année- lumière [07-08].
Le Soleil est une énorme boule de gaz composée
de 70% d'hydrogène et de 28% d'hélium, les 2% restants
représentent la plupart des autres atomes présents dans
l'univers. Plus de 60 éléments chimiques furent
identifiés, tel OH (radical hydroxyle ),CH (radical méthylique)
et aussi du titane, du plomb, du mercure, du chlore, du silicium, cuivre,
calcium, indium, antimoine, zirconium, rhodium, etc... On trouve, par exemple,
9 atomes d'or pour 1 000 milliards d'atomes d'hydrogène, soit la
bagatelle de 10 millions de milliards de tonnes d'or (1.1016tonnes) [07].
Figure III.1: le soleil.
Si on assimile le Soleil à un corps noir, est de 5 700 K
selon la loi de Stephan, ce qui lui donne sa couleurjaune figure III.1. La
couleur est en relation directe avec la longueur d'onde, laquelle est
liée à la température. L'analysant de son
la couleur, nous pouvons obtenir facilement sa température de radiation.
C'est une gigantesque bombe thermonucléaire dont la puissance,
émise sous forme de photons, représente un chiffre
considérable: 3,82.1026 Watts. C'est le résultat de la combustion
de 596 millions de tonnes par seconde d'hydrogène convertis en 592
millions de tonnes par seconde d'hélium. La perte, 4 millions de
tonnes/seconde, se traduit sous forme de rayonnement gamma. Chaque
cm² de sa surface émet une énergie de 6
kilowatts. Mais il n'arrive sur Terre que 5 milliardièmes de cette
puissance.
III.3. Le rayonnement solaire
L'intensité lumineuse issue du soleil normalement
incidente sur la surface de la Terre est appelée la constante solaire.
Cette constante est approximativement d'une valeur de 1,4 kW/m²
au-dessus de la couche atmosphérique et est réduite sur Terre
à 1 kW/m² par réflexion et absorption des
particules présentes dans la couche atmosphérique. Cette perte
est appelée la masse d'air(AM) figure III.2 [08].
Soleil
Figure III.2: Trajet optique de rayonnement optique.
La désignation AM0 correspond à une masse d'air
nulle pour la lumière arrivant audessus de notre atmosphère
à incidence normale. Le titre AM1 correspond lui à une même
lumière arrivant à la surface terrestre. L'appellation AM1.5
désigne la masse d'air rencontrée pour la lumière arrivant
à 48.2° sur la surface du Terre, soit une lumière plus
faible du fait que
l'épaisseur de la couche atmosphérique
traversée est plus grande (figure III.2). De manière
générale, l'indice m associée à la masse d'air (AM
m) est calculé comme suit [13]:
1
sin(
(III.1)
A étant l'angle entre l'incidence des rayons lumineux et
l'horizontale à la terre.
Figure III.3: Densité spectrale l'éclairement
énergétique du rayonnement solaire direct. (a) Rayonnement
solaire hors de l'atmosphère. (b). Rayonnement solaire direct au sol
pour une hauteur du Soleil de 65 degrés et une atmosphère
claire standard.
Le tableau III.1 indique les valeurs de l'éclairement en
fonction du nombre de masse.
|
0
|
1
|
1.5
|
2
|
E(0.m-2)
|
1353
|
335
|
-36
|
755
|
Tableau III.1 : L'éclairement solaire en fonction de
masse d'aire [06].
Le rayonnement électromagnétique transporte
à travers l'espace une certaine quantité d'énergie avec
une certaine répartition spectrale. L'énergie transportée
par unité de temps est la mesure naturelle de l'intensité d'un
faisceau. Un faisceau lumineux est caractérisé par la
quantité d'énergie qu'il transforme.
a. L'intensité lumineuse
L'intensité lumineuse d'une source dans une direction
donnée est le rapport [13]:
I d Ö
dÙ
(III.2)
dÙ : Le flux et dÖ : l'angle solide.
b. L'éclairement
On appel éclairement, la densité de puissance
reçue par une surface soumis à un flux lumineux. Il est
donné par le rapport [13]:
E Ö d =
dS
(III.3)
dS est la surface éclairée.
c. Luminance
La luminescence est l'intensité de la source par
unité de surface dans une direction donnée. Elle est
donnée par la relation suivante [13]:
~ = dl
dó
(III.4)
dó est la surface apparente de la source.
III.4. L'effet photovoltaïque
L'effet photovoltaïque est la transformation directe de
l'énergie lumineuse en énergie électrique par
l'intermédiaire d'une cellule photovoltaïque formé d'une
jonction PN. Le phénomène mis en oeuvre est celui de
l'interaction de la lumière avec le semi-conducteur. Pour cette
interaction, la lumière peut être considéré comme
composée de particule; les photons d'énergie qui est lié
à la longueurs d'onde par la relation [10]:
Eph : énergie du photon, h : constante de Planck, c:
vitesse de la lumière, ë: Longueur d'onde.
III.5. Structures des cellules photovoltaïques
organiques
Au cours des deux dernières décennies, deux
types de cellules photovoltaïques organiques moléculaires ont
été intensivement étudiés: celles qui utilisent le
contact Métal/ organique (monocouche) et celles construites avec un
empilement de deux couches organiques (bicouche) ou
hétérojonction. Quelque soit le type de cellule
étudié, les positions respectives des travaux de sortie des
électrodes et les niveaux énergétiques HOMO et LUMO des
matériaux organiques, apparaissent déjà comme des
paramètres importants qui conditionnent le rendement quantique. C'est
pourquoi de nombreux matériaux ont été
synthétisés et présentés dans des structures en
tant que matériaux transporteurs de trous (par exemple le PTCDA,
Merocyanine, MPc...) ou transporteurs d'électrons (PTCDIa, PTCBI,
PTCDIb, TPyP ...).
III.5.1. Structure monocouche
Ce type de cellules a été décrit comme
étant de type Schottky, car une couche de matériau organique est
prise en sandwich entre deux électrodes métalliques d'aluminium
et d'argent. Cependant, comme une fine couche d'oxyde se forme entre
l'aluminium et la couche organique, on obtient en réalité une
structure MIS. En 1978, A. K. Ghosh et T. Feng ont démontré que
le photo- courant généré dans cette structure est
gouverné par la diffusion des excitons vers l'interface organique/
aluminium où ils se dissocient en électron et trou.
L'électron est transporté par l'aluminium et le trou par la
couche organique [07].
En général, les cellules photovoltaïques
organiques décrites comme étant de type Schottky se
présentent sous la forme métal/ organique/ métal ou ITO/
organique/ métal (Figure III.4). Dans ce type de structures, la
différence entre les travaux de sortie des deux électrodes et/ou
la barrière Schottky formée à l'un des deux contacts
métal/ organique sont à l'origine de la création d'une
barrière de potentiel. Les propriétés photovoltaïques
dépendent alors fortement de la nature des électrodes. Le choix
des métaux est déterminant pour réaliser un contact
ohmique d'un coté et non- ohmique de l'autre. Le caractère
Schottky d'une cellule photovoltaïque organique peut changer selon
l'environnement et la méthode d'élaboration [07].
Figure III.4: Structure d'une cellule photovoltaïque
monocouche.
Des structures monocouches présentant un rendement de
conversion en puissance de
8% sous illumination avec une lumière monochromatique
de faible énergie. Cependant ces cellules étaient instables et le
rendement chutait à 0,02% dès qu'on augmentait l'intensité
lumineuse. Les rendements publiés pour ces structures sont faibles
(inférieurs à 0,1%) à cause d'une hauteur de
barrière d'énergie insuffisante pour dissocier efficacement les
excitons, mais aussi à cause d'un faible facteur de forme. L'utilisation
des hétérojonctions s'est avérée une solution pour
pallier ces problèmes.
III.5.2. Structure bicouche
(hétérojonction)
La structure d'une cellule bicouche est
représentée sur la figure III.5. Pour se placer dans le cas d'une
hétérojonction de type PN, les électrodes sont choisies de
telle sorte que l'on obtienne des contacts ohmiques avec les films organiques.
L'ITO est souvent utilisé comme électrode semitransparente car,
d'une part il présente une transmittance de plus de 85% dans le visible
et d'autre part il présente un contact ohmique avec certains
matériaux transporteurs de trous (MPc, PTCDA...). L'électrode
arrière est constituée de métaux comme Al, Ag ou d'alliage
Mg:Ag... qui permettent d'obtenir un contact ohmique avec les matériaux
de type N [09].
Figure III.5: Configuration de la structure d'une cellule PV
bicouche
III.6. Principe de fonctionnement des cellules
photovoltaïques organiques
Les photons absorbés dans les semi-conducteurs
inorganiques, seuls utiles à la génération de l'effet
photovoltaïque, sont ceux dont l'énergie hí est
supérieure ou égale au gap du matériau. L'énergie
absorbée crée alors des paires électron- trou
(génération directe des porteurs libres) qui se séparent
en présence d'une barrière de potentiel (barrière Schottky
ou jonction PN) [06-07]. Ce processus est différent dans les
matériaux organiques à cause de leurs structures
désordonnées. Dans ces matériaux, l'absorption des photons
crée des excitons (au lieu des porteurs libres) qui se dissocient en
présence d'un champ électrique. Il est donc difficile d'appliquer
la théorie développée dans le cas des matériaux
inorganiques aux organiques.
Energie
Niveau de vide
67
Cependant, l'application du modèle du diagramme
énergétique permet de comprendre qualitativement les
phénomènes physiques mis en oeuvre dans ces matériaux. La
bande de valence correspond à ce qu'on appelle l'orbitale
moléculaire non occupée la plus basse (LUMO) et la bande de
conduction correspond à l'orbitale moléculaire occupée la
plus haute (HOMO).
III.6.1.Cellule photovoltaïque à base de
polymère
Après absorption des photons par le polymère,
des paires électron - trou liées (excitons) sont
générées, puis dissociées. Dans les
matériaux organiques seule une faible fraction des paires
électron trou générées par les photons contribue
effectivement au photo courant, à cause de la faible durée de vie
des excitons, et la faible mobilité des charges. L'une des idées
majeures est de distribuer en volume les sites de photo
génération pour améliorer la dissociation des excitons
[10-14]. Cette démarche est basée sur l'augmentation de la
surface de la jonction, grâce à la mise en oeuvre d'un
réseau interpénétré de type donneur/accepteur (D/A)
assurant le transport des trous (P+) vers l'anode (ITO) et le transport des
électrons (e-) vers la cathode métallique (en aluminium Al, par
exemple) comme il est illustré sur la figure III.6.
Figure III.6: Principe de fonctionnement d'une cellule
photovoltaïque bicouche [02].
Si le rendement quantique de séparation des charges
photo- induites des systèmes associant un polymère
semi-conducteur (de type PPV ou polythiophène) à un
dérivé du fullerène (PCBM) est ainsi proche de
l'unité, l'enjeu est désormais de limiter les
phénomènes de recombinaison et de piégeage qui limitent le
transport et la collection des charges aux électrodes.
III.6.2. Génération des porteurs de charges
dans les matériaux organiques
Le processus de photo- génération des porteurs
de charges dans les matériaux organiques, il est attribué
à la dissociation des excitons (molécules à l'état
excité) en présence d'un champ électrique interne
généré par une interface, une impureté ou des
défauts. L'absorption de la lumière entraîne dans un
premier temps la création des excitons décrit par le processus
suivant:
S0 + hí SK
Où S0 et S* dénotent respectivement les
états fondamental et excité de la molécule.
En raison d'un gradient de concentration, ces excitons
diffusent vers un contact, une interface, une impureté, ou autre
inhomogénéité notée M. Ils vont alors se dissocier
pour donner une paire électron- trou (e- et h+).
S* + M e~ + h+
Dans le cas d'une cellule photovoltaïque
hétérojonction, l'absorption s'effectue dans les deux couches en
doublant la largeur de la zone photo- active. La génération de
photo- courant s'effectue à l'interface entre les matériaux
organiques. La figure III.7 résume les étapes de
génération du photo- courant.
Matériau conducteur de trou Matériau conducteur
d'électron
4
e
hí
e
e
3
I
1 2
I
4
I
Figure III.7: Schéma descriptif montrant les étapes
de génération du photo- courant
· L'absorption de la lumière par les
matériaux (excitation des électrons) génère des
excitons dans les deux matériaux,
· La diffusion des excitons vers l'interface entre les
deux matériaux organiques. Si les excitons sont
générés à une distance inférieure à
LDexc (longueur de diffusion des excitons), ils peuvent diffuser jusqu'à
l'interface. Sinon les charges qui les constituent finissent par se
recombiner,
· la dissociation des excitons qui atteignent
l'interface entre les deux matériaux organiques constitue. Les
électrons sont attirés par le matériau ayant une grande
affinité électronique et les trous par le matériau ayant
un faible potentiel d'ionisation. Si la dissociation s'effectue loin de
l'interface dans une région neutre, l'électron et le trou
finissent par se recombiner,
· Enfin les porteurs de charge ainsi créés
rejoignent les électrodes et le circuit externe à la cellule. Le
transport de charge vers les électrodes est contrôlé par
les mobilités des porteurs dans les couches organiques.
Plusieurs processus rentrent en compétition avec la
formation des porteurs de charge et contribuent ainsi à la diminution du
photo- courant. Parmi ces processus [14], on peut citer:
1. La fluorescence
SK S0+hí
2. L'extinction de la lumière `quenching'
SK + M S0+M
3. Le piégeage des porteurs
e =
+ M M
h + +
+ M M
4. Les recombinaisons
e + h +S0
e =
+ M + M
h + +
+ M M
III.7. Caractéristique courant - tension des
cellules photovoltaïques
L'utilisation d'un circuit électrique équivalent
c'est-à-dire l'association des composants électriques comme:
Source, résistance, diode, pour modéliser une cellule
photovoltaïque est fréquemment utilisé afin de
décrire sa comportement électrique. Dans l'obscurité, une
cellule solaire suit le comportement d'une diode classique. Les schémas
de la figure III.8 présentent les circuits électriques
équivalents d'une cellule solaire photovoltaïque idéale sous
éclairement [07].
Figure III.8 : Circuit électrique équivalent
d'une cellule solaire photovoltaïque idéale
sous éclairement.
Si la tension appliquée est supérieure ou
inférieure à une tension seuil, la diode est respectivement
passante ou bloquante. Le courant de polarisation directe de la diode suit une
équation de type Schockley [10]:
1 ~ 1S
=
????
?? -
?eV?? ?expflKBT1 ??
(III.6)
Avec Is le courant de saturation, V--Vappliquee --VbI
où Vbi est barrière de potentiel interne et n le facteur
d'idéalité (0< n = 1 où 1 est le cas idéal).
Une source de courant a été mise en
parallèle à la jonction (diode). Cette source de courant
génère le photo- courant Iph sous illumination. Rc est la
résistance de charge du circuit extérieur. On modélise
sous éclairement le courant I du circuit extérieur comme
étant la somme de Id et de Iph :
?
S1ph
??-
eV
1 1-
? ?
= exp1
?? ?
??fl KBT? ?
(III.7)
Le courant de saturation suit la théorie d'émission
thermoïonique et s'écrit:
?
1AT ~~
E
*.2.exp? Ä
??
S.
=-KBT
? ? (III.8)
T: la température,
A*: constante d'Anderson, KB : constante de Boltzmann,
ÄEac : énergie d'activation.
Pour passer aux cas des diodes réelles, il faut
modifier le circuit électrique, en prenant en compte les pertes dues aux
résistances série et shunt (Rs et Rsh) de la cellule comme il est
présenté sur la figure III.9 [08].
Figure III.9: Circuit électrique équivalent d'une
cellule solaire photovoltaïque réelle sous éclairement
La loi des noeuds donne [07-08-10-13-14]:
? + R?V ? ?1ex~
S- += ? e
? II? ?
Ph ~
? R? ? ? nKBT
() ?
? ?
VIxR -?-1
S? ?
Ix
ShSh
R
(III.9)
D'autre façon l'équation précédente
peut s'écrire comme suit:
R? ? ?
Sh
I = ?I ? exp ?
S
RR
+ ? ? ?
S Sh
e () ? ??VIxR
- ?
S
VIxRI
-SPh
?-1?-+
??RSh ?
nKBT
(III.10)
On note que:
· La résistance série `Rs'
dépend de la résistivité du matériau, de celle des
électrodes et du contact Semi-conducteurs/ métal. On peut la
déterminer géomitriquement par l'inverse de la pente de la
caractéristique courant -tension pour une tension supérieure
à
la tension de circuit ouvert (Voc), comme il est monté sur
la figure III.10.
· La résistance shunt `Rsh' correspond
à la présence de courant de fuite dans la diode. Une mesure de la
résistance de shunt est la mesure de l'inverse de la pente de la
caractéristique courant -tension au point de court-circuit voire la
figure III.10.
Figure III.10: Définition des résistances
série et shunt.
III.8. Paramètres des cellules
photovoltaïques
A l'aide de la caractéristique courant -tension d'une
cellule (voire figure III.11) dans l'obscurité et sous
éclairement, il est possible d'évaluer les performances et le
comportement électrique de la cellule photovoltaïque [13-14].
Figure III.11: Caractéristique I-V et définitions
des paramètres photovoltaïque.
· La densité de courant de court circuit (Jsc), est
obtenue sur la caractéristique pour une tension de nulle. Elle est
proportionnelle à l'éclairement incident.
· La tension en circuit ouvert (Voc) mesurée sur la
caractéristique à courant nul.
e 'S
(III.11)
E ?
avec ' ATg
S .2 exp?
= nKBT
? ? le courant de saturation. A constante dépend de
matériau. Eg
? ?
le gap. N facteur d'idéalité.
· Jmax et Vmax, coordonnée de courant- tension
qui maximise la puissance délivrée par la cellule (rectangle
gris foncé). Plus cette zone rectangulaire est grande, plus la
caractéristique ressemble à un rectangle d'aire VocxIsc
(rectangle gris clair).
'nax = J . xVm.
(III.12)
· Le facteur de forme (FF) est le rapport des aires de ces
deux rectangles. Il représente une mesure de la qualité de
l'allure de la caractéristique I-V.
p VxJ FF = . = m. .
VocxJSc VocxJSc
(III. 13)
· Le rendement de conversion photovoltaïque (ç)
s'exprime par le rapport:
ç
|
p max = maxmax
% #"
p ~ p ~
|
|
(III.14)
Où P, est la puissance lumineuse incidente
(W/cm²). Le rendement, souvent exprimé en pour-cent, est
un paramètre clef de productivité des cellules.
On note que, l'efficacité de transfert de charges,
elle dépend du champ interne. On peut attendre une valeur de 100% pour
une zone de champ fort, par exemple pour la jonction active. Dans une couche
homogène, cela nécessite pour l'exciton d'avoir une longueur de
diffusion proche de l'épaisseur de la couche. Le facteur de forme, peut
être pris proche de 1 (~0.8) si la résistance série est
faible (Rs < 50 0) et la résistance shunt grande (Rsh <25k0).
Nous allons étudier dans le chapitre suivant
l'influence de la température sur la forme de la caractéristique
I- V et par la suite sur les paramètres de la cellule
photovoltaïque organique.
IV.1. Introduction
Après la présentation de principe de
fonctionnement des cellules photovoltaïques organiques et les
modèles théoriques qui sert à modéliser la cellule
par un circuit électrique équivalent dans les chapitres
précédents et puisque la courbe courant - tension est la
caractéristique diagnostique pour la recherche et le
développement des cellules photovoltaïques, nous allons en premier
temps déterminer cette courbe utilisant un programme en MTLAB. Puis,
nous allons évaluer l'effet de la température sur les
paramètres d'une cellule photovoltaïque organique de type
ITO/PEDOT/CuPc/D5P/LiF- Al [14].
ITO: oxyde d'indium et d'étain.
PEDOT: poly(ethylene dioxythiophene)
CuPc: phthalocyanine de cuivre `donneur'.
D5P : dipentyl pérylène `accepteur'.
LiF : fluorure de lithium.
Al : aluminium.
L'électrode LiF-Al (80.6 nm)
Semi-conducteur organique type- P (20 nm)
Semi-conducteur organique
L'anode ITO (30 nm)
Sub strat de ve
type- n (20 nm)
rre
IV.2. Notre échantillon
La structure choisie est une cellule photovoltaïque
bicouche (ou hétérojonction) donneuraccepteur (D-A). Elle permet
d'affranchir quelques problèmes rencontrés dans l'utilisation de
la structure Schottky (semi-conducteur/ métal). En effet, une jonction
D-A, il est équivalent d'éclairer coté ITO ou
côté métal, surtout si les couche sont très minces.
En pratique, l'éclairement est effectué côté ITO qui
transmet prés de 80% de la lumière. Les épaisseurs mises
en jeu (de l'ordre de 20nm pour chaque couche) permet de diminuer l'effet de
filtre (diminuer les phénomènes d'interférences) ainsi les
phénomènes de recombinaisons. Une structure
hétérojonction permet d'accorder les spectres de deux couches
afin de couvrir au mieux le spectre solaire [14].
Dans cette partie de travail, nous allons consacré
notre effort sur la caractérisation d'une cellule photovoltaïque
organique type ITO/PEDOT/CuPc/D5P/LiF- Al de surface 0.32 cm2 comme
elle est illustrée sur la figure IV.1.
Figure IV.1 : Cellule photovoltaïques organique
étudiée.
IV .3. Caractéristique courant- tension
La figure IV.2 présente les caractéristiques
courant- tension de notre cellule composée de 30 nm de PEDOT
déposé sur 40 nm de D : CuPc/ A: D5P.
Figure IV.2: Caractéristiques courant- tension de la
cellule ITO/PEDOT/CuPc/D5P/LiF-Al : (a) dans l'obscurité à
2.5mW/cm² et (b) sous éclairement à
100.7mW/cm². La figure IV.2 (a) montre que dans
l'obscurité, le comportement électrique de la cellule est non
linéaire et la tension du seuil de conduction est plus
élevée. Sous éclairement figure IV.2 (b), une remarquable
amélioration du photocourant est constatée. La cellule
présente une densité de courant de court-circuit de 2200
hA/cm2, une tension à circuit ouvert de 0,444V et un
rendement
de 0.39 %. En plus on observe que le photocourant en
polarisation inverse est nul à l'obscurité, ce qui peut
être expliqué par la non dissociation des excitons malgré
l'augmentation de la tension de polarisation.
Figure IV.3: Puissance de la cellule photovoltaïque en
fonction de la tension de polarisation, sous éclairement à
T=27 °C.
D'après la figure IV.3, la puissance maximale Pmax est
très sensible à l'éclairement: lorsque
l'éclairement augmente de 2.5 mW/cm2 à 100.7
mW/cm2, la puissance Pmax augmente de 4 %. Par contre, cette
puissance maximale augmente légèrement avec la
température.
Les paramètres de la cellule sont regroupés et
comparés à ceux de référence [14] dans le tableau
IV.1 ce dessous:
P (mw/cm2)
|
Vco (V)
|
Jph (pA/cm2)
|
FF
|
ç %
|
Résultat de référence [14] 2.5
/100.7
|
0.35
|
0.44
|
82.1
|
2205
|
0,54
|
0.48
|
0.62
|
0.46
|
Résultats de simulation 2.5 /100.7
|
0.30
|
0.444
|
100
|
2200
|
0.55
|
0.403
|
0.66
|
0.39
|
|
Tableau IV.1 : Paramètres photovoltaïques de la
cellule ITO/PEDOT/ CuPc / D5P/LiF-Al.
Nous pouvons conclure que l'effet de l'illumination est
important, et la forme de la courbe est aussi due à la forte valeur de
facteur de forme qui varie de 0.55 à 0.403 suivant
l'éclairement.
IV.4. l'effet de la température
Dans cette partie de chapitre, nous allons montrer l'effet de
la température sur la caractéristique I-V puis déduire la
sensibilité des différentes grandeurs électriques du
générateur photovoltaïque organique (Vco, Jcc, ff,ç,
et Pmax) en fonction de la température, notons que l'effet de cette
dernière est présenté explicitement et implicitement par
la dépendance du courant de saturation avec la température
équation III.11 page 49. Les résultats obtenus sont
indiqués sur la figure IV.4 et IV.5 ce dessous:
Figure IV.4: Effet de la température sur la
caractéristique courant- tension de la cellule
organique ITO/PEDOT/CuPc/D5P/LiF-Al sous éclairement 100.7
mW/cm2.
Cette figure présente la variation de la
densité de courant de la cellule en fonction de la tension
appliquée pour différentes valeurs de la température. On
peut constaté que l'effet de la température est remarquable sur
le courant de court circuit qui vari de 76% lorsque la température varie
30°C autour de la température ambiante. Par contre la tension de
circuit ouvert est peu sensible à la variation de la température.
En effet, les figures ce dessous confirme ces constatations.
-a-
-b-
-c-
-d-
Figure IV.5 : Variation de (a) la densité de courant de
court circuit, (b) la tension de court circuit, (c) le facteur de forme et
(d) le rendement à l'éclairement 100.7 mW/cm2.
Il apparaît que:
· La densité de courant de court circuit Jcc est
très sensible à la température: lorsque la
température varie de 30°C la densité de courant varie de 74
%.
· La tension de circuit ouvert Vco varie très
peut avec l'augmentation de la température: lorsque la
température varie de 30°C, le Vco varie de 1.6 %. Ces
résultats montrent que le fonctionnement optimal du
générateur photovoltaïque correspond sensiblement à
un fonctionnement à tension optimale constante.
· Le rendement est légèrement sensible
à l'augmentation de la température: lorsque la température
augmente de 30°C autour de la température ambiante et pour un
éclairement de 100.7 mW/cm2 le rendement augmente de 0.5
%.
IV.5. Conclusion
Nous pouvons conclure que l'augmentant de la
température de la cellule photovoltaïque organique présente
une légère dégradation de la tension de circuit- ouvert et
une remarquable augmentation de courant de court- circuit. Cette influence
s'explique par la forte augmentation de courant d'obscurité en fonction
de la température et la diminution de la largeur de la bande
interdite.
CONCLUSION GENERALE
Le travail présenté dans ce mémoire
concerne l'étude de cellules photovoltaïques à base de
matériaux organiques type polymère semi-conducteur. L'objectif
principal est de définir l'influence de la température sur la
caractéristique électrique de la cellule photovoltaïque
organique et par la suite sur ses paramètres.
La majeure partie de notre étude a porté sur de
cellule photovoltaïque. La cellule photovoltaique est de surface 0.32
cm2 constituée d'un film de polymère dopé type
P et de type N placé entre deux électrodes. Le polymère
semi-conducteur choisi est le poly (ethylene dioxythiophene) ou PEDOT. L'ITO
déposé sur un substrat de verre est l'une des électrodes.
L'électrode supérieure est en aluminium. Nous avons montré
la sensibilité de la caractéristique courant - tension de la
cellule étudiée par l'éclairement et par la suite sur le
rendement de conversion. Sous une lumière de puissance égale
à 100.7mWcm2, nous avons déterminé un rendement
de 0.39 % qui est très faible comparant à une cellule
photovoltaïque inorganique.
Notre étude à montrer aussi, que le
paramètre thermique est très important dans l'optimisation des
performances de cellule photovoltaïque organique.
La comparaison des performances organiques/ inorganiques
amène à envisager l'électronique organique non pas comme
un concurrent à la technologie actuelle mais plutôt comme son
complément. Le type d'application déterminera l'emploi de l'une
ou l'autre technologie. De part son coût plus faible,
l'intérêt de l'électronique organique se manifeste dans des
applications moins exigeantes au niveau performances. De plus, grâce aux
propriétés intéressantes de ces plastiques, telles que
transparence et flexibilité, de nouveaux types d'applications sont
également envisageables.
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