Section 2 : Secteurs
stratégiques
Santé et pauvreté
La santé est une condition essentielle de
l'épanouissement d'une population et un des facteurs clés du
développement d'un pays. En effet, un état sanitaire
médiocre a des conséquences négatives sur les populations,
et donc, sur le processus de développement. Il se traduit par un
écart important entre une demande non satisfaite de services sanitaires
et une offre de santé encore faible. La demande de services sanitaires,
peut être appréciée à travers le nombre d'habitants
et l'importance du budget que les populations affectent à la
santé. On distingue ainsi une demande notionnelle, estimée
directement par une correspondance entre la taille de la population et ses
besoins sanitaires d'une part, entre une demande effective et la
capacité des populations à en supporter les implications
financières d'autre part. L'écart entre les demandes notionnelle
et effective explique la précarité de l'Etat de santé des
populations ; cette précarité se reflète, au
Sénégal, à travers le niveau de l'offre de services
sanitaires, l'impact des problèmes de santé et
l'accessibilité aux services de santé.
a -Niveau des
dépenses en soins de santé encore faible :
La demande des ménages en infrastructures et
services sanitaires dépend de leurs revenus, du niveau de tarification
de ces services, ainsi que d'autres déterminants clés des
décisions des ménages, à savoir : le coût total
à supporter ainsi que la qualité des soins médicaux. La
politique gouvernementale en matière de santé aura un impact
d'autant plus significatif qu'elle mettra l'accent sur l'accessibilité
de ces services et infrastructures.
Les dépenses de santé annuelles au
Sénégal s'élèvent à 52 milliards de
FCFA. Elles représentent, en moyenne, 3,4% des
dépenses totales de consommation qui ont été
estimées à 147495 FCFA par personne par an. Ce
taux varie selon le niveau de vie. Ainsi de 2,8% au niveau des
populations rurales contre 4% environ dans les autres centres
urbains ; de même chez les catégories
considérées comme ?non pauvres?. Ces disparités sont
d'autant plus accentuées que les dépenses totales des populations
rurales sont deux fois moins importantes que celles disponibles en milieu
urbain. Ces chiffres montrent la part relativement faible du budget de la
consommation qui est allouée aux services sanitaires par la population,
en raison des bas revenus.
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