Partie I :Introduction sur Importance de
l'attractivité
Le renforcement de l'attractivité d'un pays
vis-à-vis des investissements étrangers est devenu un nouvel
impératif de la politique économique. Ce constat vaut pour les
économies du Nord aussi bien que pour celles du Sud.
L'universalité de la préoccupation reflète la
généralisation des contraintes générées par
le processus de globalisation. Aujourd'hui, l'objectif de l'attractivité
s'ajoute à celui de la compétitivité qui était
caractéristique des années 60. Son apparition reflète le
passage du modèle de l'" économie multinationale " qui
a dominé les décennies 60 et 70 à celui de l'
"économie globale " qui se développe depuis le début
des années 80.
Et donc l'attractivité du territoire national
pour les investissements directs étrangers est devenue un nouvel
impératif des politiques économiques des Etats - non seulement
des politiques industrielles. Il constitue une adaptation aux nouvelles
règles du jeu posées par le processus de globalisation.
Alors, l'attractivité est devenu donc une
réponse aux nouvelles règles du jeu introduites par la
globalisation, comme l'impératif de la compétitivité des
années 60 constituait la réponse à la
multinationalisation. Cependant, au delà d'une continuité
historique qui est celle du capitalisme, il y a rupture radicale dans la
position occupée par la politique économique. Elle tient à
l'effacement de la dichotomie entre le domestique et l'étranger. Mais
avant de rendre compte de ce changement fondamental, il est nécessaire
d'insister sur une autre transformation de fond : avec la globalisation,
les firmes mettent désormais les territoires nationaux en concurrence
les uns avec les autres, alors que dans la multinationalisation,
c'étaient les Etats qui sélectionnaient les " bons "
projets d'investissements proposés par les firmes.
Importance de l'Attractivité « Sur le
Champ »
D'après Les résultats d'une enquête
menée récemment par le Foreign Investment Advisory Service, un
département conjoint de la Banque Mondiale et de la
Société Financière Internationale auprès d'une
centaine de multinationales américaines, japonaises et
européennes dans sept secteurs d'activité confirment les
données sur les flux d'investissements directs telles qu'elles sont
rassemblées dans le " World Investment Report" de la CNUCED. Les
implantations des multinationales sont concentrées dans un petit nombre
de pays. Ces données empiriques montrent que plus des trois quart des
investissements directs obéissent à une stratégie
" horizontale ". Cela signifie qu'ils ont les caractéristiques
suivantes : ils sont Nord-Nord, donc circonscrits aux économies les
plus développées, croisés et intrabranches. Dans leurs
décisions d'investissement, les firmes sont d'abord motivées par
la taille et le taux de croissance des marchés d'implantation
(marchés nationaux ou régionaux) dont l'accès est
facilité par l'absence de réglementations restrictives à
l'entrée des investissements étrangers et à l'acquisition
de firmes locales. Si l'on ajoute aux pays de la " triade " les
nouveaux pays industriels, la proportion des investissements directs
horizontaux est encore accrue et cela d'autant plus que les économies
émergentes drainent à peu près 90% des investissements qui
ne se dirigent pas vers les économies du Nord. En revanche, la
stratégie " verticale ", d'investissement Nord-Sud est
très minoritaire. Elle répond à l'objectif de minimisation
des coûts par des implantations de " filiales-ateliers "
spécialisées dans la fabrication de composants des produits
finals. Leur localisation est fondée sur la différenciation des
dotations en facteurs dans la tradition de la spécialisation inter
sectorielle de la théorie néo-ricardienne de l'économie
internationale.
Mais d'un autre côté selon les résultats
de l'enquête de FIAS, il semble que, de plus en plus, les firmes suivront
des stratégie qui combinent les avantages d'un marché de grande
taille et dynamique avec la minimisation des coûts, ce qui leur permettra
de limiter le nombre de leurs implantations dans le monde. Ce qui implique que
les firmes sont devenu de plus en plus sélectives dans la localisation
de leurs implantations. D'après l'enquête de FIAS on constate que
l'ensemble des firmes interrogées, quelle que soit leur
nationalité, quelle que soit leurs appartenance sectorielle et, aussi,
ce qui peut paraître encore plus surprenant, quelle que soit la
stratégie suivie - horizontale, verticale ou oblique - ont fait figurer
les mêmes pays dans la liste des six pays qui ont leur
préférence. Il est donc possible de parler d'une " short
list " des pays les plus attractifs.
Ce constat ne signifie pas pour autant que la liste des pays
attractifs est définitivement fermée; elle peut se modifier,
entre autre du fait des politiques d'attractivité .
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