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La crise israelo-arabe

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par FADESP/ SJ4 option 1 et 2 Groupe d'exposé N°11
Université d'Abomey calavi - Maîtrise 2008
  

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    ***

    REPUBLIQUE DU BENIN

    ***

    UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI

    FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES

    (FADESP)

    SJ4

    Sciences politiques et Relations Internationales

    MATIERE :

    Grands Problèmes Politiques Contemporains

    EXPOSE 

    THEME :

    LE CONFLIT ISRAELO-ARABE

    Membres du groupe Sous la direction

    Professeur Théodore HOLO

    Agrégé de droit public et de sciences politiques

    1- AGBODOSSINDJI Germain

    2- AGONMA G. Raoul

    3- BIDOUZO S Thierry

    4- CHADARE Sévérin

    5- DANGO-NADEY Raoufou

    6- OBALE S. Martin

    7- SAGNON A. C. Steeve

    8- SASSE Allégresse

    9- TOHOUBI Arnaud

    10- ZAGBO R. S. Borel

     

    Année académique 2007 - 2008

    PLAN

    Introduction

    I- La genèse du conflit israélo-arabe

    A- L'immigration juive

    B- La création de l'Etat d'Israël et les suites conflictuelles

    II- Les impacts et les enjeux du conflit israélo-arabe

    A- Les impacts politico-religieux et l'atteinte au droit international

    B- Les enjeux du conflit israélo-arabe

    Conclusion

    INTRODUCTION

    Le conflit israélo-arabe est né au Proche-Orient après la fin du mandat britannique sur la Palestine, entre les Etats arabes (Egypte, Syrie, Jordanie, ...) et, la population arabe vivant en Palestine d'une part et la population juive sioniste d'autre part.

    L'objet de divergence de ce conflit qui a véritablement pris corps en 1948 avec la création de l'Etat d'Israël et qui n'a pas encore pris fin jusqu'à aujourd'hui, reste la Palestine. Mais il convient de souligner que arabes et juifs avaient des divergences historiques bien qu'ils soient selon la Bible les descendants d'un même ancêtre Abraham. L'histoire retient en effet la destruction des villes juives (Jérusalem et Juda) par NABUCHODONOSOR au prix de sanglants affrontements amenant en captivité à Babylone une partie de la population de Jérusalem.

    La terre Palestinienne, est un carrefour de trois continents (Asie, Europe, Afrique). Elle se trouve au coeur du Proche-Orient et est un centre névralgique du commerce international, un lieu de production et d'exportation des richesses pétrolières qui fournit au « monde occidental » une part importante de son énergie. C'est sans doute ce fait qui explique derrière les belligérants israéliens et arabes l'ombre des grandes puissances mondiales prêtes à y défendre leurs immenses intérêts. Le conflit s'élargira donc au point de devenir un conflit international en raison des nombreuses implications de la communauté internationale à travers le conseil de sécurité ainsi que de certaines grandes puissances.

    Ainsi au face à face, deux systèmes : un système étatique israélien fort appuyé par les USA et un système politique palestinien soutenu par certains Etats arabes rongés par un radicalisme religieux assorti d'actes extrêmement violents. A la clé, des scènes horribles et terrifiantes chaque jour qui passe. Des maisons qui s'écroulent, des villages et des quartiers de ville mis à sac, des affrontements sanglants : les attentats des uns répondent aux assassinats ciblés des autres.

    Voilà le visage sombre, mais alors sombre du Proche-Orient précisément d'Israël et des territoires palestiniens ainsi que de certains Etats arabes.

    Se pose alors une question fondamentale. Le conflit israélo- arabe constitue t-il une menace pour la paix et la sécurité internationale ?

    La réponse à cette interrogation passera par une analyse des impacts politico juridico- religieux et des enjeux qu'implique le conflit. Mais connaître l'histoire de cette question est indispensable afin de mener une bonne réflexion sur ce qui s'y passe actuellement.

    Ainsi, pour mieux appréhender le conflit israélo-arabe dans toute sa complexité, il sera question pour nous dans le cadre de ce travail de partir à ses origines avant d'examiner ses impacts et enjeux.

    I-/ La genèse du conflit ISRAElo-ARABE

    Le conflit israélo-arabe est né après la fin du mandat britannique sur la Palestine.

    Ce conflit qui occupe régulièrement le premier rang des évènements contemporains a des origines diverses. Dès son éclosion, il a connu maints épisodes dont les plus marquants méritent d'être soulignés ici à grands traits.

    A-/ L'IMMIGRATION JUIVE

    L'immigration juive est l'une des causes marquantes du déclenchement du conflit israélo-arabe.

    Comme facteurs ayant favorisé cette immigration, nous pouvons citer l'Antisémitisme, la déclaration de Balfour et la désintégration de l'empire OTTOMAN.

    En effet, l'antisémitisme est le nom donné à la discrimination, l'hostilité ou les préjugés à l'encontre des juifs. Les manifestations de l'antisémitisme peuvent aller de la haine personnelle à des persécutions populaires et violentes ou idéologiques et institutionnalisées. Bien que l'étymologie du terme puisse suggérer que l'antisémitisme est dirigé contre tous les peuples sémites, un groupe linguistique, il est en pratique exclusivement utilisé pour faire référence à l'hostilité envers les juifs comme groupe « religieux », « racial », ou « ethnique ». Cet antisémitisme qui régnait en Europe au XIXe siècle (particulièrement en Pologne et en Russie, où des massacres de juifs se sont répétés, mais aussi en France avec l'Affaire Dreyfus) a entraîné la naissance du sionisme. Le sionisme est le mouvement national de reconnaissance des juifs. Il soutient que les juifs sont un peuple et ont donc le droit à leur autodétermination dans leur propre foyer national. Il vise à fixer et à soutenir un foyer national également reconnu pour les juifs dans leur patrie d'origine et à lancer et stimuler une reconnaissance de la vie, de la culture et de la langue nationale juive. Il prône le retour à Sion, c'est-à-dire à Jérusalem, pour y ressusciter l'antique Etat d'Israël, dont les juifs avaient été chassés. Le sionisme est fondé sur le rassemblement de tous les exilés (juifs), lesquels sont censés ne pas pouvoir continuer à vivre en diaspora du fait de la persistance de l'antisémitisme. Le journaliste Théodore Herzl a joué un rôle déterminant dans le développement de ce mouvement, grâce à son livre « l'Etat Juif ». Ce mouvement s'est aussi étendu aux pays musulmans, où la situation des juifs, considérés comme sujets de seconde zone ("Dhimmis"), était parfois précaire.

    Le mouvement sioniste ne concernait qu'une partie des Juifs, ceux qui voyaient le judaïsme comme une religion et, leur pays natal (France, Allemagne, Royaume-Uni, etc.) comme leur patrie, cependant sans oublier la constante référence à Jérusalem et Israël "historique" (c'est-à-dire les anciens royaumes de Juda et de Jérusalem).

    L'immigration juive a été également favorisée par la désintégration de l'empire OTTOMAN et la déclaration de Balfour. Cet empire, allié des puissances centrales durant la première guerre mondiale fut vaincu suite aux revendications nationalistes de ses minorités. Conformément aux accords secrets Sykes-Picot négociés en 1916 par Mark Sykes pour le gouvernement britannique et Georges Picot pour le gouvernement français, la France et le Royaume-Uni se partagent ses dépouilles. Le Royaume-Uni obtient la Palestine et la France la Syrie et le Liban, etc. Ces accords stipulent entre autre que les lieux saints de la Palestine seraient placés sous contrôle international.

    Mais alors que la France et la Grande-Bretagne commençaient à envisager le démantèlement de l'empire OTTOMAN, l'organisation sioniste s'employa à promouvoir la création d'un foyer national juif en Palestine. Cet objectif fut officiellement accepté par le Ministre des Affaires étrangères britannique Arthur James Balfour dans la fameuse déclaration du 02 novembre 1917 qui stipule : « le gouvernement de sa majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et au statut politique dont les juifs pourraient jouir dans tout autre pays.

    Je vous saurais reconnaissant de porter cette déclaration à la connaissance de la fédération sioniste

    On peut voir dans ces trois facteurs les origines du conflit israélo-arabe. En effet, les accords de 1916 allaient permettre au Royaume-Uni et à la France d'étendre leurs empires coloniaux au Moyen-Orient, en 1920, par les différents traités de paix. De plus, conformément à la déclaration de Balfour de 1917, les Juifs commencèrent à immigrer en plus grand nombre en Palestine, surtout dans les années 1930 à cause de la politique antisémite d'Hitler.

    Aussi, les origines de ce conflit s'étendent-elles à la création de l'Etat d'Israël.

    B-/ LA CREATION DE L'ETAT D'ISRAËL ET LES SUITES CONFLICTUELLES

    « La fin de la seconde guerre mondiale modifie profondément la situation politique au Moyen Orient. L'affaiblissement de la France et du Royaume-Uni favorisent les revendications d'indépendance, tandis que l'extermination de six millions (6 000 000) de juifs rend l'opinion internationale sensible à la revendication sioniste : créer un état juif.

    La guerre terminée, une lutte ouverte oppose le Royaume-Uni aux juifs de Palestine ; certains d'entre eux, les juifs de l'Irgoun, pratiquent une véritable guérilla terroriste. Les britanniques veulent toujours bloquer l'immigration juive vers la Palestine. L'attention culmine lors de l'épisode de l'Exodus, un bateau pour la Palestine chargé de rescapés des camps, refoulé par la marine britannique. »

    Alors intervient en avril 1946 le plan Morrison. Il recommandait sur proposition de l'Agence juive l'introduction en Palestine de 100000 Juifs victimes du nazisme. Il s'opposait à la solution du partage de la Palestine en deux Etats, arabe et juif, et proposait le maintien indéfini du mandat britanique. Mais en février 1947, après avoir échoué sur le terrain de la négociation comme sur celui de la force, le Royaume-Uni soumet le problème à l'ONU.

    Un plan de partage de la Palestine est adopté par l'ONU mais il est refusé par les Arabes. Le dirigeant juif Ben GOURION proclame, le 14 mai 1948, l'indépendance de l'Etat d'Israël. »

    Les arabes refusent de reconnaître la décision de l'ONU, qui les prive de territoires qui sont les leurs depuis près de 13 siècles. La destruction de l'Etat d'Israël et le retour dans leur patrie des réfugiés palestiniens leur paraît donc être le « devoir sacré » de tous les Arabes. Israël fut alors immédiatement attaqué par plusieurs Etats Arabes, ce qui entraîna la première guerre israélo-arabe, dont procède le conflit actuel.

    Ø La guerre de 1948

    La guerre de Palestine de 1948 désigne le conflit qui a opposé juifs et arabes pendant la période du 30 novembre 1947 au milieu de l'année 1949.

    L'humiliation de la défaite entretient, avec une intensité renouvelée, le rejet des juifs, qui devient un élément fondamental de la légitimité des gouvernements et de la cohésion de la nation arabe.

    L'armistice, conclue avec les arabes en février 1949, laisse subsister deux problèmes dont la seule existence explique les conflits à venir : l'Etat hébreu ne dispose pas de frontière reconnue, les palestiniens vaincus par Israël deviennent des réfugiés sans terre. La seule question des revendications territoriales alimente la tension entre juifs et arabes.

    Ø La crise de Suez de 1956

    La crise de Suez est le conflit armé qui a opposé, du 29 octobre au 06 novembre 1956, la Grande-Bretagne, la France et Israël à l'Egypte, après la nationalisation, en juillet 1956, de la compagnie franco-britannique du canal de Suez, par le Président égyptien Gamal Abdel Nasser.

    On pourrait trouver dans le déclenchement de cette crise des raisons économiques et politiques. En effet, le canal de Suez représentait un enjeu économique majeur aussi bien pour les Britanniques, les Français et les Israéliens, que pour le régime de Nasser. Se confrontant au refus américain à financer la construction du grand barrage d'Assouan, lequel refus était justifié par un rapprochement de l'Egypte avec le bloc soviétique, Nasser décida de nationaliser le canal, afin de collecter des fonds pour la construction de ce barrage. Ce dernier était une entreprise propre à irriguer un million d'hectares et à accroître le niveau de vie de nombreuses familles. Cette décision paraissait désastreuse à la France détentrice de nombreuses actions de la compagnie du Canal. Aussi, la France voulait-elle le renversement du régime de Nasser car irritée par le soutien de l'Egypte au FLN d'Algérie. La Grande Bretagne quant à elle, principal usager de cette voie maritime, craignait que la décision de nationalisation ne menace son ravitaillement en pétrole, tout comme son commerce avec l'Extrême-Orient. Enfin cette décision comportait un risque d'asphyxie économique pour Israël qui avait vu ses navires interdits de passage sur le canal. Alors, l'idée de faire échouer la politique de nationalisation fut immédiatement adoptée par les gouvernements français et Britannique qui décidèrent de soutenir les forces Israéliennes.

    Par contre, les Etats-Unis étaient beaucoup plus intéressés au maintien de leurs bonnes relations avec les pays arabes producteurs de pétrole qu'au transit par Suez. Ceci explique tout au long de la crise leur attitude hésitante, face à une URSS qui soutient à fond la politique de nationalisation, ne serait-ce parce qu'elle embarrassait l'Occident.

    La crise de Suez a constitué un revers humiliant pour la Grande-Bretagne et la France, réduites à un rôle de puissance de second ordre, obligées de céder face aux injonctions des deux super grands.

    Ø La guerre des six jours de 1967 : un conflit majeur

    C'est le troisième conflit armé qui a opposé du 05 au 10 juin 1967 Israël aux pays arabes, soit l'Egypte, la Jordanie et la Syrie, soutenus par l'Irak, le Koweit, l'Arabie saoudite, le Soudan, Yémen et l'Algérie. Cette guerre est l'aboutissement de la guerre de 1948 et de la crise de 1956 qui n'ont jamais pu résoudre le conflit opposant Israéliens et Arabes, et qui laisse insoluble la question de l'incertitude des frontières et celle des réfugiés palestiniens. Les hostilités sont déclenchées lorsque le colonel Nasser décréta la fermeture du détroit de Tiran qui ouvre sur le Golfe d'Aqaba, un passage clef du transport maritime privant ainsi les Israéliens de tout approvisionnement en pétrole. Même si l'URSS prit le Parti de Nasser, et accusa Israël d'avoir préparé des opérations contre la Syrie et, le Président Johnson le parti d'Israël, qui regretta qu'il eut des incursions arabes en territoires israéliens en se déclarant déconcerté par le retrait hâtif de la force des Nations Unies, aucun des deux grands n'intervient directement. Au terme de cette guerre qui a bouleversé la géopolitique dans la région, Israël s'empare des territoires peuplés par 1.500.000 d'Arabes : la péninsule du Sinaï, la bande de GAZA, la Cisjordanie, la partie Est de Jérusalem et le plateau du Golan en Syrie. Des milliers de Palestiniens qui vivent dans ces régions sont contraints de trouver refuge dans des camps de réfugiés mis en place par l'ONU. Le 10 juin 1967, jour de cessation des hostilités, l'URSS rompit ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.

    Ø La guerre du Yom Kippour

    Il est certain qu'une telle guerre pouvait subvenir à n'importe quel moment. Aucune des négociations tentées depuis 1967 n'avait réussi à convaincre Israël d'évacuer ne serait-ce qu'une partie des territoires occupés. L'Etat hébreu estimait les garanties offertes insuffisantes. Tout butait sur la résolution 242 des Nations Unies.

    En effet, celle-ci dans son texte, anglais présentait une ambiguïté. Elle ne disait pas que les Israéliens allaient se retirer « from occuped territories » mais « from territories occuped », ce qui pourrait signifier aussi bien : « de tous les territoires occupés » (interprétation arabe, soviétique et française), que « de certains territoires occupés » (interprétation israélienne et des USA). Sur ce, les demandes d'évacuation des territoires occupés réitérés par les pays arabes depuis 1967 se heurtent à des refus successifs.

    En outre, après la mort de Nasser en 1970, son successeur Anouar el sadate est convaincu que l'économie égyptienne ne peut indéfiniment supporter le poids d'une interminable guerre larvée. Mais il comprend surtout qu'une victoire préalable lui est donc indispensable et que la voie de la paix selon lui passe par une dernière guerre. A cela s'ajoute un progrès de la stabilité gouvernementale et des gouvernements forts dans les pays arabes ; sans oublier la grande réconciliation de ces pays en septembre 1973, y compris la Jordanie auparavant hostile aux combattants palestiniens du pays.

    Israël de Golda Meir alors premier ministre et fortement soutenu par les Etats- Unis est éventré par une coalition arabe soutenue avec discrétion toute relative par l'URSS le 06 octobre, fête Juive du Yom Kippour, journée de l'expiation et du pardon.

    Cette guerre connaîtra enfin la victoire des troupes israéliennes et un cessez-le feu sera signé sur la pression prépondérante des deux superpuissances par l' « accord du Km 101 ».

    En outre c'est au cours de la guerre du Yom Kippour que le pétrole a été utilisé pour la première fois comme arme dans le conflit israélo- arabe. En Israël cette guerre confirme le statut des territoires occupés où la population palestinienne considérée avec une méfiance croissante par l'Etat hébreu, allait s'enfoncer de plus en plus dans la misère et dans le désir d'indépendance.

    Ø La guerre de Liban de 1982

    La guerre de Liban de 1982 oppose d'un côté Israël et ses alliés soutenus par l'armée du Liban Sud, une milice libanaise anti-palestinienne (les phalangistes) ; de l'autre, l'OLP soutenue par plusieurs milices libanaises dont les plus importantes sont Armal et la milice du parti communiste syrien.

    En prenant le prétexte d'une tentative d'assassinat d'un diplomate israélien à Londres, SHLOMO Argov, l'armée israélienne envahit les camps de l'OLP alors que l'irresponsabilité de cette dernière était prouvée devant la chambre des communes par le premier ministre britannique Margaret Thatcher. Face à la réplique de l'OLP par des tirs de roquette sur le Nord d'Israël, l'armée israélienne déclenche « l'opération paix en Galilée » pour faire cesser les tirs. Le but de la droite israélienne était d'en finir avec l'OLP dont la seule existence ravivait le nationalisme palestinien dans les territoires occupés et obstruait toute négociation avec Israël. Les troupes du Tsahal traversent les lignes de la FILUL (Force d'Interposition des Nations Unies au Liban), franchissent la ligne des « 40 km » et font la jonction avec les phalangistes de Béchir Gemayel à Beyrouth, provoquant ainsi une grave crise humanitaire. Mais suivant un accord Américain du 21 août 1982, l'OLP quitta Beyrouth sous surveillance internationale et, Béchir Gemayel devenu l'homme fort du Liban fut élu président. Mais très tôt, ce dernier sera assassiné et même si la responsabilité est certainement syrienne, les palestiniens payeront cet acte lors du massacre de SABRA et TSHATILA. En effet Israël réagit à nouveau en occupant une partie de Beyrouth, rompant le cessez-le-feu, et les forces libanaises se livrent aux exactions sans être inquiétées. Le 23 octobre 1989, l'accord de TAËF est signé par les députés libanais en Arabie Saoudite mettant fin à la guerre civile qui faisait rage depuis 1975. Le Liban retrouve la paix même s'il est occupé par la Syrie et Israël, tandis que le Hezbollah et l'Armée du Liban Sud ne sont pas désarmés.

    Ø La guerre de Liban de 2006

    En 2000, Israël se retire intégralement du territoire Libanais sur l'impulsion du gouvernement de Ehud Barak, mais le Liban réclame toujours les fermes de Chebaa, occupées par Israël en 1967. Face aux nouvelles violations répétées du territoire Libanais par des incursions terrestres, maritimes et aériennes, entre 2000 et 2006 par Israël, le Hezbollah établit des bases d'opérations à travers le Liban et envoie à plusieurs reprises des milices dans la région des fermes de Chebaa. Au cours de ces attaques le Hezbollah fait prisonniers des soldats israéliens.

    Cette tension qui était toujours vive jusqu'en juin 2006 va prendre de l'ampleur lorsque le Hamas va enlever un soldat israélien puis réclamera un échange de prisonniers. Cela entraîne le bombardement de Gaza par l'armée israélienne. Désormais le Hezbollah et le Hamas se déclarent solidaires l'un de l'autre et espèrent un échange de soldats israéliens contre les prisonniers libanais détenus dans les prisons israéliennes depuis 30 ans. Cette guerre d'une violence sans précédent confirme certes la puissance de l'armée israélienne mais aussi la capacité des milices armées à mettre en déroute le Tshahal, car en 34 jours de conflit, le Liban va être soumis à de lourds bombardements. Les violences prendront fin le 14 août 2006 avec l'application d'une partie des mesures de la Résolution 1701 (2006) de l'ONU.

    II-/ Les impacts et les enjeux du conflit israélo-arabe

    Le conflit israélo-arabe comme toute guerre a produit des impacts qui peuvent s'analyser d'une part sur le plan politico-religieux et d'autre part sur le plan juridique. Il serait aussi judicieux d'étudier dans le cadre de ce travail les enjeux que représente la région proche et moyen orientale.

    A- Les impacts politico-religieux et l'atteinte au droit international

    Du point de vue politique, le conflit israélo-arabe (précisément la guerre de 1948) a entraîné dans le monde arabe des émeutes anti-Juives, une forte poussée du nationalisme arabe (le Nassérisme apparu en 1952, le Baassisme apparu en 1947), des coups d'Etat et des assassinats politiques (le 1er ministre égyptien Nokrachy Pacha est assassiné fin décembre 1948 par un élément des Frères Musulmans ; Abdallah de Transjordanie est assassiné le 20 juillet 1951 par un palestinien).

    Cette guerre entraîne pour les arabes la perte de la Palestine (la Naqba). Cette catastrophe a fortement affaibli le Baassisme et le grand dessein de l'Etat Arabe progressiste, nationaliste et moderniste qu'incarnaient le Nassérisme et le Baassisme. Mais le problème du Proche-Orient est considérablement compliqué par le développement du Mouvement palestinien. On se rappelle que lors de la guerre de 1948-1949, les palestiniens dirigés par le grand Mufli de Jérusalem avaient été écartés et les pays voisins Syrie, Transjordanie, Egypte s'étaient partagés la partie de la Palestine laissée aux arabes. Ce qui compromettait la constitution de toute Nation Arabe palestinienne.

    Du côté d'Israël, la victoire militaire de 1948 a considérablement conforté le prestige du Mapaï, parti travailliste dominant au sein du Yichouv depuis 1931. Il restera au pouvoir pendant encore presque 30 ans jusqu'à la victoire électorale du Likoud en 1977.

    Mais en réalité, le conflit israélo-arabe a divisé le monde arabe. D'un côté, les Arabes modérés (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar et dans une certaine mesure l'Egypte) qui s'alignent derrière Washington bien que ne soutenant pas la politique d'Israël et les Arabes radicaux (Syrie, Irak de Saddam Hussein, Iran), de l'autre qui non seulement ambitionnent la création d'un Etat palestinien mais aussi et surtout s'opposent farouchement et ouvertement à la politique de colonisation menée par l'Etat d'Israël dans les territoires occupés.

    Par ailleurs la débâcle de 1967 a profondément marqué les comportements voire le système de valeur des sociétés arabes. En effet, la guerre des six-jours représente un tournant politique dans la région avec d'un côté les rivalités entre les régimes arabes et les mouvements palestiniens qui se manifestent par l'action des Fedayins palestiniens ayant leurs bases dans les Etats voisins d'Israël (Liban, Syrie, Jordanie) et se comportant comme un Etat dans l'Etat ; ce qui entraîna des accrochages sanglants entre eux et les troupes libanaises en 1969 et 1973. De l'autre côté, le succès militaire de l'Etat d'Israël, symbolisé par la transformation de ses frontières : occupation de Gaza, du plateau de Golan, les fermes de Chebaa, une partie de la Cisjordanie (Hébron).

    Pour la première fois, depuis 1948 la revendication des palestiniens est portée par eux-mêmes, par l'OLP née en 1964 qui s'engage dans la résistance armée sur la lancée du Fatah à la fin des années 1960. Mais, au fur et à mesure que les pays d'où elle peut mener son action se ferment, elle se tourne vers des modes de résistance alternatifs. Après son élimination de Jordanie en 1970-1971, elle se lance dans le terrorisme international, un instrument de sa stratégie de survie, elle n'y renoncera complètement que dans les années 1980. Cette émergence de groupes armés non étatiques qui mènent des attaques au-delà des frontières est une première. Ces groupes se heurtent autant à Israël qu'au pouvoir des pays à partir desquels ils opèrent.

    Aussi, le conflit Israélo-arabe a-t-il engendré des mouvements de résistance. En effet, le Hezbollah est une organisation qui a vu le jour sur le lit d'un conflit en souffrance de solutions, tout comme le Hamas. Il est né de l'invasion Israélienne du Liban en 1982 qui avait pour objectif de détruire l'OLP. La Syrie et l'Iran constituent les principaux soutiens de ces deux mouvements qui ont à coeur d'arrêter la politique de colonisation de l'Etat Israélien et son implication dans la politique intérieure Libanaise. En réalité ces deux mouvements armés sont nés du ressentiment éprouvé face aux actions d'Israël soutenu par les Etats-Unis dans les territoires occupés et au Sud du Liban. Le raidissement de la politique de l'Etat d'Israël à l'égard des pays arabes, pour des raisons existentielles ont provoqué la montée du terrorisme international. Certains régimes arabo-musulmans recourent à la rhétorique guerrière et placent essentiellement au centre de leur diatribe la lutte contre l'entité sioniste aux fins de se rendre populaires. Ainsi, diverses manifestations violentes anti israélo-américaines sont-elles soutenues par ces régimes. Depuis la guerre de 1967, qui a vu les frontières israéliennes transformées et des milliers de palestiniens privés de leurs territoires, on a assisté à plusieurs affrontements meurtriers entre d'une part les mouvements armés palestiniens (le Fatah et le Hamas etc) et l'armée israélienne, le Tsahal d'autre part entre le Hezbollah libanais soutenus par la Syrie et l'Iran et l'armée israélienne. Le soutien indéfectible des USA à leur allié traditionnel (Israël) complexifie davantage une situation sans issue marquée par l'opposition entre Israël et le monde arabe.

    Par ailleurs, le conflit israélo-arabe, au-delà de l'insécurité constante qu'il entretient au Proche et au Moyen-Orient (car officiellement Israël est toujours en état de guerre avec certains Etats arabes comme la Syrie), constitue également un terreau pour les mouvements terroristes.

    En effet, dans leurs revendications, les mouvements terroristes ont toujours évoqué la question palestinienne et ont toujours désigné Israël et leur allié les USA comme l'ennemi à abattre. Ils qualifient en outre, de traites les autorités nationales (Égypte, Mauritanie) qui entretiennent des relations avec l'Etat d'Israël ou les USA. D'autres mouvements ayant pour ambition de devenir le leader de la défense de la cause arabe mènent des actions terroristes contre les intérêts d'Israël , des USA et parfois de certains pays occidentaux (France, Grande Bretagne). Le conflit israélo-arabe sert donc de prétexte pour le terrorisme international qui frappe sans distinction les objectifs occidentaux se trouvant dans le Proche et le Moyen-Orient et même au-delà. Il en est ainsi des attentats perpétrés contre l'ambassade américaine au Kenya en 1997, à Dar es-Salaam en 1998, ceux du 11 septembre 2001 et les pluies de roquettes déversées sur certaines villes du Nord d'Israël par le Hezbollah et les tirs de Katioucha sur certaines villes du Sud d'Israël par le Hamas.

    D'autre part, les relations diplomatiques entre certaines capitales arabes et

    Tel -Aviv sont toujours restées dégradées (Libye, Soudan, Syrie, Arabie Saoudite).

    De même, les relations sont très froides entre certains pays occidentaux et certaines capitales arabes même si le réalisme oblige parfois ces dernières à coopérer avec les USA, la Grande-Bretagne...pour bénéficier d'un appui militaire leur permettant de juguler la montée de certains groupes islamistes.

    Du point de vue religieux, il convient de remarquer que le Proche et le Moyen-Orient constituent une partie du monde où la religion occupe fondamentalement une place prépondérante dans la vie quotidienne des populations. On y distingue trois religions monothéistes : l'islam, le judaïsme et le christianisme. Il va sans dire que le facteur religieux a constamment marqué le conflit israélo-arabe.

    En effet, le mouvement sioniste développé et défendu par les israéliens en particulier les fondamentalistes est inspiré de la Torah (livre saint des juifs). Depuis la naissance et l'évolution de ce conflit, les différents gouvernements israéliens ont été influencés par les positions de la droite religieuse. Outre l'action du lobby juif formé entre autres de fondamentalistes religieux et du parti de droite religieux israélien, on note dans certains pays occidentaux l'existence de groupes de sensibilité juive qui jouent un rôle incontournable dans l'orientation de la politique étrangère de certaines administrations. L'exemple le plus remarquable est celui des USA. L'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) constitue en effet l'un des groupes de pression les plus influents des USA. Si Israël a gagné cette place privilégiée en Occident, c'est parce que l'Etat hébreu est considéré comme une ligne de front sanglante entre l'Occident et l'Orient, entre la civilisation judéo-chrétienne et la civilisation musulmane. Après les attentats du 11 septembre 2001, cette vision s'est largement répandue en Israël bien au-delà de la droite religieuse pour qui depuis 1967 la colonisation en terre d'Israël obéit à la volonté divine.

    Mais il est aussi évident de noter que la création de l'Etat d'Israël a constitué un point essentiel contre lequel les arabes se sont solidairement opposés. Cette solidarité, née au lendemain de l'expulsion de milliers arabes palestiniens de leurs territoires, a également trouvé sa consolidation dans la religion, l'islam. Elle a toujours été marquée par des divisions internes parce que les hommes politiques arabes ont souvent des intérêts contradictoires. Mais une autre dynamique va caractériser cette solidarité après la guerre de 1967.

    En effet, la guerre des six jours a modifié fondamentalement dans la région les relations entre les autorités politiques et les autorités religieuses. On assiste alors à un tournant entre religion et politique et à la récupération par les dignitaires musulmans de larges franges de l'opinion. Après la défaite et son rappel au pouvoir par de grandes manifestations qui suivent sa démission, le Président Nasser cherche l'appui des religieux avec succès. Le pouvoir voit dans l'instrumentalisation de la religion, un moyen efficace de reconstruire sa légitimité perdue. Pourtant, il en mesurera très vite les risques et cherchera à contenir son influence. La montée en puissance des religions (Al Azhar en Egypte, religieux wahhabites en Arabie Saoudite) les transforme en un pôle alternatif capable de structurer la vie de la société, la capacité d'assurer des services sociaux à une population démunie. La gestion des consciences est alors laissée à l'Establishment religieux, celle des frustrations et aspirations politiques aux mouvements islamistes qui vont se scinder en deux tendances principales : l'une légaliste, c'est-à-dire les Frères Musulmans qui abandonnent les idées de Sayyed Qobb, renoncent à la violence, adoptent une stratégie de conquête progressive et se démarquent clairement des radicaux qui préconisent la guerre à outrance et, l'autre révolutionnaire c'est-à-dire les Gamaat islamya qui voulant s'engager dans l'action violente, quittent les Frères Musulmans, s'implantent dans les universités, les écoles secondaires les plus prestigieuses et recrutent parmi les enfants des grandes familles bourgeoises de Damas, Amman, le Caire, Alexandrie et Khartoum. C'est toujours à partir du foyer égyptien que se définissent les orientations idéologiques et que partent les flux qui ballaient toute la région.

    Du point de vue du droit international il est à souligner du côté d'Israël le non respect des résolutions du conseil de sécurité de l'ONU (les résolutions 242 ; 338). Aussi l'Assemblée Générale proclame t-elle que le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale selon une résolution adoptée le 10 novembre 1975. De même Israël refuse de signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires (résolution 487) avec environ 200 et 400 armes nucléaires, c'est le seul pays du Moyen-Orient l'ayant refusé. Il faut noter aussi la violation constante de la convention de la Haye sur les crimes de guerre (1907), la violation constante de la IVè convention de Genève (1949), violation constante de la convention sur l'élimination de toute forme de discrimination raciale (la situation faite aux arabes israéliens). La Cour Internationale de Justice a déclaré illégal le mur construit par Israël en Palestine. Par ailleurs on note également le non respect par Israël des protocoles ou accords conclus avec les autres Etats ou Institutions :

    · Le protocole de Lausanne du 12 mai 1949

    · Le traité d'Aqaba du 26 octobre 1964 avec la Jordanie sur la libre circulation entre les deux Etats.

    · Suspension de l'accord d'association Euro-méditerranéenne, UE - Israel adopté par le parlement Européen le 10 avril 2002 au motif que la politique d'Israel est en contradiction avec l'article 2 de cet accord.

    D'autres violations parmi lesquelles nous avons celle de l'article 27 du Pacte International des droits civils et politiques ; celle du droit fondamental à l'enseignement des palestiniens et des arabes israéliens ; celle de la liberté de presse sont aussi à souligner.

    Du côté arabe, comme atteinte au droit international, nous avons l'usage de la violence, les attentats terroristes, le terrorisme étatique (Libye, Syrie) et, enfin le financement des groupes armés par certains arabes.

    B-/ Les enjeux du conflit

    Le conflit israélo-arabe se déroule au coeur d'une région hautement stratégique dans la géopolitique mondiale. En effet depuis le 1er gisement découvert en 1908 à Masjed soleyman, le pétrole et le gaz naturel ont placé le Proche et le Moyen Orient au centre des conflits d'intérêts des puissances industrielles. Les « majors » ont constitué un « Etat dans l'Etat » et favorisé les interventions étrangères. Avec 46% des exportations mondiales de pétrole et 60% de réserves prouvées de pétrole, cette région est vouée à demeurer longtemps encore un enjeu majeur de la géopolitique mondiale. Cet important réservoir pétrolier suscite l'engouement des pays occidentaux, au 1er chef les USA qui pour le fonctionnement de leurs industries se doivent de sécuriser les sources d'approvisionnement et pour ce faire, n'hésitent pas à collaborer avec certains régimes pourtant jugés autoritaires (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït). Pour assurer la pérennité de ces régimes alliés, les américains proposent leur soutien sécuritaire lié au problème crucial de la lutte contre le terrorisme.

    Par ailleurs, il se pose le problème de la quête hégémonique dans la région. Il convient de souligner que le Proche et Moyen Orient n'étaient pas au départ un enjeu Est - Ouest. Mais soucieuse de trouver des alliés, faire propager leur idéologie et trouver des débouchés économique et militaire l'URSS supporta les arabes radicaux et les USA, Israël et certains pays arabes riches en pétrole. Mais devenant l'unique superpuissance au lendemain de l'effondrement du bloc soviétique, l'Amérique a outrageusement dominé et joui d'une influence certaine dans le Proche-Orient. Cela se remarque à travers le soutien indéfectible qu'apportent les USA à l'Etat hébreu pour sa sécurité et pour sa survie. Des analystes comme Patrick Seale ont prouvé que la campagne militaire américaine en IRAK en mars 2003 a été motivée par l'envie de donner une leçon aux arabes, par l'ambition de contrôler les importantes ressources pétrolières irakiennes et peut être surtout par la volonté d'améliorer l'environnement stratégique d'Israël en écrasant un grand Etat arabe. Pour preuve, affirmait-il dans "Jeune Afrique l'intelligent" N° 2397 du 17 au 23 décembre 2006 à la page 23 : « N'a -t-il pas été démontré de façon incontestable que c'est le souci de la sécurité de l'Etat hébreu, la volonté d'écarter toute menace à l'Est et l'ambition de remodeler toute la région à son avantage qui a incité le secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et son collègue Douglas Feith à faire campagne pour la guerre en Irak ? ». Mais l'attachement des USA à ce conflit s'explique aussi par le souci d'assurer leur propre sécurité. En effet au lendemain du 11 septembre 2001 les amis arabes et des alliés européens de Washington ont donné à croire que Ben Laden devait son audience au conflit israélo-arabe (référence aux propos de Ben Laden qui prônent le djihad islamique international contre les croisés et les juifs) que les USA avaient tout intérêt pour apaiser les tensions au Moyen-Orient, pour atténuer l'antiaméricanisme, à faire un geste en direction des palestiniens. Aussi les USA se servent-ils du conflit israélo-arabe non seulement pour diviser le monde arabe, son unité constituant un danger pour les intérêts mais aussi pour la sécurité d'un Etat faisant partie du monde judéo-chrétien.

    L'influence des USA dans la région n'est sérieusement concurrencée par aucune autre puissance ou groupe de puissances étrangères. L'UE dont beaucoup ont espéré qu'elle servirait de contrepoids aux USA n'a manifestement pas réussi à construire une politique diplomatique commune. Les membres sont souvent divisés sur des questions aussi essentielles telles que l'Irak, le conflit israélo-arabe et la meilleure manière de contrer l'activisme islamique.

    La Russie, de son côté, a amélioré son économie grâce à ses revenus pétroliers et gaziers mais Moscou est encore loin de recouvrer l'influence considérable qu'il avait au Moyen-Orient en tant que fournisseur d'armes et protecteurs de nombre d'Etats arabes.

    Toujours dans le souci de maintenir leur emprise et celle d'Israël dans le Moyen-Orient, les Etats-Unis sont amenés à vouloir anéantir toute menace à leurs intérêts et à la survie d'Israël. Car, s'obstinent-ils à considérer que l'intérêt national Américain et la survie de l'Etat d'Israël sont une seule et même chose. En effet l'Iran constitue un adversaire sérieux au Moyen-Orient pour Israël et partant une menace pour les intérêts américains dans la région. Cela s'explique à travers la négation scandaleuse de l'holocauste par le président Mahmoud AHMADINEJAD et sa volonté manifeste de se doter de l'arme nucléaire.

    L'autre enjeu stratégique du conflit Israélo-arabe est la lutte pour le leadership dans la région.

    Il s'installe indubitablement dans le Moyen-Orient une concurrence acharnée entre certains Etats, chacun voulant apparaître comme le leader de la cause arabe.

    C'est le cas de l'Iran (Perse), adversaire plus sérieux de la puissance américaine dont les ambitions semblent être purement régionales et défensives. Téhéran cherche à rompre l'isolement artificiel que lui ont imposé les USA et, veut être reconnu comme une puissance de premier plan dans le Golfe et comme le protecteur des communautés chiites partout dans le monde. Sur le plan militaire, plutôt qu'à attaquer d'autres pays, il cherche à se doter de moyens qui lui permettraient de contrer, voire d'empêcher une attaque et d'échapper à une dévastation à l'irakienne.

    La Syrie manifeste le désir d'être aussi présente sur la scène israélo-arabe. En effet, elle est fortement présente au Liban à travers les soutiens incontestables qu'elle apporte au mouvement armé, le Hezbollah (le Hezbollah en permanente confrontation avec l'Etat hébreu). Officiellement, les revendications du Hezbollah consistent en la récupération des fermes de Chebaa ainsi que la libération de quelques anciens dignitaires libanais. Mais la Syrie a besoin de garder de l'influence au Liban pour empêcher Israël ou autre puissance hostile d'installer sur ce territoire une tête de pont à partir de laquelle seraient lancées des opérations contre elle. Elle cherche néanmoins à normaliser ses relations avec les Etats-Unis et Israël d'une part en lançant des négociations avec Israël sur le retrait de l'armée Israélienne du plateau de Golan, d'autre part à aider l'armée américaine à lutter efficacement contre le terrorisme islamiste en Irak, potentiel terreau d'aggravation de la crise Israélo-arabe.

    Au plan régional, l'Arabie Saoudite, pays arabe à majorité sunnite nourrit aussi des ambitions de leadership.

    En effet, elle constitue le 1er pays exportateur du pétrole et compte sur son allié américain qui lui apporte des soutiens militaires pour s'imposer dans la région. Elle joue un rôle déterminant dans le règlement du conflit Israélo-arabe à travers des plans de paix proposés à Israël par la ligue arabe dont elle est l'initiatrice.

    Quant à l'Egypte, elle est présente sur la scène israélo-arabe depuis la période de la guerre froide, et n'a jamais renoncé à cette position de leader qu'elle entend toujours préserver. Pour ce faire, elle a renforcé les liens avec les USA sur le plan militaire (financement de son budget militaire) dans leur lutte contre le terrorisme.

    L'Egypte constitue également un Etat dominé par les sunnites dont le symbole est la mosquée d'Al Azhar et manifeste la ferme volonté de contrôler le mouvement de la défense de la cause arabe face à la montée en puissance de l'Islam chiite dont le centre se trouve en Iran.

    CONCLUSION

    En définitive, le conflit israélo- arabe demeure l'un des conflits internationaux les plus cruciaux que l'humanité ait connu et dont l'extension menace la stabilité de la communauté internationale. C'est non seulement une lutte dramatique pour la terre dont les parties en présence s'en revendiquent la possession mais aussi une guerre de religion.

    A plusieurs occasions, les différentes guerres qu'il a entraînées auraient même pu provoquer le déclenchement d'une troisième guerre mondiale. Face à ce "poison" qui continue toujours d'infecter la région toute entière et de pourrir les relations des Etats-Unis avec les arabes, différentes initiatives en vue de la normalisation des relations israélo-arabes ont été prises (une panoplie d'accords signés entre Israël et les pays arabes, le traité de paix égypto-israélien en 1979 ; les accords d'Oslo en 1993 ; le plan de paix arabe en 2002 etc). Mais la communauté internationale est souvent restée divisée sur les véritables concessions à faire aussi bien par les Etats arabes que par Israël. Les quelques résolutions difficilement obtenues au conseil de sécurité sont restées inapplicables en raison de la mauvaise volonté des dirigeants arabes et israéliens.

    Aussi, malgré les nombreuses tentatives de résolutions du conflit israélo-arabe dont la " feuille de route " adoptée le 30 avril 2003 par le « quartette » diplomatique composé de l'ONU, l'Union Européenne, des USA et de la Russie pour mettre définitivement un terme à ce conflit sur la base du principe de l'existence de deux Etats, malgré la volonté politique affichée ces derniers mois pour une sortie de crise à l'exemple de l'Etat hébreu qui serait prêt à négocier son retrait du plateau de Golan en échange de la paix avec la Syrie, l'opposition entre israéliens et arabes demeure.

    Une sortie de crise et une paix définitive ne se trouvent t-elles pas dans la création d'un Etat palestinien viable, dans le dédommagement des réfugiés palestiniens (solution de rechange au retour des réfugiés palestiniens de 1948), dans le dialogue entre Israël et le Hamas peut-être par l'intermédiaire de l'Egypte, et dans la recherche sincère d'un accord fondé sur le principe de " la terre contre la paix". Mais en attendant les difficiles concessions des autorités israéliennes et arabes, le sang coule et continue de couler...

    ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

    I- Ouvrages généraux

    1- DUROSELLE, Jean-Baptiste & KASPI, André. « Histoire des relations internationales de 1945 à nos jours ». Armand COLIN, Paris, 2004, 703 pages.

    2- GUILHAUDIS, Jean-François. « Relations Internationales Contemporaines ». Juris-classeur, Paris, 2002. 876 pages.

    3- LACOSTE, Yves. « Dictionnaire de géopolitique ». Flammarion, Paris, 1995, 1699 pages.

    4- LAMBIN, Jean-Michel. (sous-dir.) « Histoire Terminale ». Hachette Education, Paris, 1998, 383 pages.

    5- ZORGBIBE, Charles. « Histoires des Relations internationales de 1962 à nos jours ». Hachette, Paris, 1982, 546 pages.

    II- Revues

    Ø KODMANI, Bassma. « Une génération arabe traumatisée par la défaite », in "Le Monde Diplomatique" N° 639, juin 2007, pages 14 - 15

    Ø RAPOPORT, Meron. « Comment l'occupation à transformé Israël », in "le Monde Diplomatique" N° 639, juin2007, page 16

    Ø SEALE, Patrick. « La fin d'une époque », in "Jeune Afrique" N° 2395 du 03 au 09 décembre 2006, pages 20 - 21

    Ø SEALE, Patrick. « Solution globale ou chaos général », in "Jeune Afrique" N° 2397 du 17 au23 décembre 2006, pages 22 - 25.

    Ø SEALE, Patrick. « Jusqu'où ira Israël », "Jeune Afrique" N° 2379 - 2380 du 13 au 26 août2006, pages 10 - 11

    III- Autres sources

    WWW. Google.com

    WWW. Wikipedia. com






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand