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REPUBLIQUE DU BENIN
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UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI
FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES
(FADESP)
SJ4
Sciences politiques et Relations
Internationales
MATIERE :
Grands Problèmes Politiques
Contemporains
EXPOSE
THEME :
LE CONFLIT ISRAELO-ARABE
Membres du groupe
Sous la direction
Professeur Théodore HOLO
Agrégé de droit public et de sciences
politiques
1- AGBODOSSINDJI Germain
2- AGONMA G. Raoul
3- BIDOUZO S Thierry
4- CHADARE Sévérin
5- DANGO-NADEY Raoufou
6- OBALE S. Martin
7- SAGNON A. C. Steeve
8- SASSE Allégresse
9- TOHOUBI Arnaud
10- ZAGBO R. S. Borel
Année académique 2007 -
2008
PLAN
Introduction
I- La genèse du conflit
israélo-arabe
A- L'immigration juive
B- La création de l'Etat d'Israël et les
suites conflictuelles
II- Les impacts et les enjeux du conflit
israélo-arabe
A- Les impacts politico-religieux et l'atteinte au
droit international
B- Les enjeux du conflit
israélo-arabe
Conclusion
INTRODUCTION
Le conflit israélo-arabe est né au Proche-Orient
après la fin du mandat britannique sur la Palestine, entre les Etats
arabes (Egypte, Syrie, Jordanie, ...) et, la population arabe vivant en
Palestine d'une part et la population juive sioniste d'autre part.
L'objet de divergence de ce conflit qui a véritablement
pris corps en 1948 avec la création de l'Etat d'Israël et qui n'a
pas encore pris fin jusqu'à aujourd'hui, reste la Palestine. Mais il
convient de souligner que arabes et juifs avaient des divergences historiques
bien qu'ils soient selon la Bible les descendants d'un même ancêtre
Abraham. L'histoire retient en effet la destruction des villes juives
(Jérusalem et Juda) par NABUCHODONOSOR au prix de sanglants
affrontements amenant en captivité à Babylone une partie de la
population de Jérusalem.
La terre Palestinienne, est un carrefour de trois continents
(Asie, Europe, Afrique). Elle se trouve au coeur du Proche-Orient et est un
centre névralgique du commerce international, un lieu de production et
d'exportation des richesses pétrolières qui fournit au
« monde occidental » une part importante de son
énergie. C'est sans doute ce fait qui explique derrière les
belligérants israéliens et arabes l'ombre des grandes puissances
mondiales prêtes à y défendre leurs immenses
intérêts. Le conflit s'élargira donc au point de devenir un
conflit international en raison des nombreuses implications de la
communauté internationale à travers le conseil de
sécurité ainsi que de certaines grandes puissances.
Ainsi au face à face, deux systèmes : un
système étatique israélien fort appuyé par les USA
et un système politique palestinien soutenu par certains Etats arabes
rongés par un radicalisme religieux assorti d'actes extrêmement
violents. A la clé, des scènes horribles et terrifiantes chaque
jour qui passe. Des maisons qui s'écroulent, des villages et des
quartiers de ville mis à sac, des affrontements sanglants : les
attentats des uns répondent aux assassinats ciblés des autres.
Voilà le visage sombre, mais alors sombre du
Proche-Orient précisément d'Israël et des territoires
palestiniens ainsi que de certains Etats arabes.
Se pose alors une question fondamentale. Le conflit
israélo- arabe constitue t-il une menace pour la paix et la
sécurité internationale ?
La réponse à cette interrogation passera par une
analyse des impacts politico juridico- religieux et des enjeux qu'implique le
conflit. Mais connaître l'histoire de cette question est indispensable
afin de mener une bonne réflexion sur ce qui s'y passe actuellement.
Ainsi, pour mieux appréhender le conflit
israélo-arabe dans toute sa complexité, il sera question pour
nous dans le cadre de ce travail de partir à ses origines avant
d'examiner ses impacts et enjeux.
I-/ La genèse du conflit ISRAElo-ARABE
Le conflit israélo-arabe est né après la
fin du mandat britannique sur la Palestine.
Ce conflit qui occupe régulièrement le premier
rang des évènements contemporains a des origines
diverses. Dès son éclosion, il a connu maints épisodes
dont les plus marquants méritent d'être soulignés ici
à grands traits.
A-/ L'IMMIGRATION JUIVE
L'immigration juive est l'une des causes marquantes du
déclenchement du conflit israélo-arabe.
Comme facteurs ayant favorisé cette immigration, nous
pouvons citer l'Antisémitisme, la déclaration de Balfour et la
désintégration de l'empire OTTOMAN.
En effet, l'antisémitisme est le nom donné
à la discrimination, l'hostilité ou les préjugés
à l'encontre des juifs. Les manifestations de l'antisémitisme
peuvent aller de la haine personnelle à des persécutions
populaires et violentes ou idéologiques et institutionnalisées.
Bien que l'étymologie du terme puisse suggérer que
l'antisémitisme est dirigé contre tous les peuples
sémites, un groupe linguistique, il est en pratique exclusivement
utilisé pour faire référence à l'hostilité
envers les juifs comme groupe « religieux »,
« racial », ou « ethnique ». Cet
antisémitisme qui régnait en Europe au
XIXe siècle (particulièrement en
Pologne et en Russie, où des massacres de juifs se sont
répétés, mais aussi en France avec l'Affaire Dreyfus) a
entraîné la naissance du sionisme. Le sionisme est le mouvement
national de reconnaissance des juifs. Il soutient que les juifs sont un peuple
et ont donc le droit à leur autodétermination dans leur propre
foyer national. Il vise à fixer et à soutenir un foyer national
également reconnu pour les juifs dans leur patrie d'origine et à
lancer et stimuler une reconnaissance de la vie, de la culture et de la langue
nationale juive. Il prône le retour à Sion, c'est-à-dire
à Jérusalem, pour y ressusciter l'antique Etat d'Israël,
dont les juifs avaient été chassés. Le sionisme est
fondé sur le rassemblement de tous les exilés (juifs), lesquels
sont censés ne pas pouvoir continuer à vivre en diaspora du fait
de la persistance de l'antisémitisme. Le journaliste Théodore
Herzl a joué un rôle déterminant dans le
développement de ce mouvement, grâce à son livre
« l'Etat Juif ». Ce mouvement s'est aussi
étendu aux pays musulmans, où la situation des juifs,
considérés comme sujets de seconde zone
("Dhimmis"), était parfois précaire.
Le mouvement sioniste ne concernait qu'une partie des Juifs,
ceux qui voyaient le judaïsme comme une religion et, leur pays natal
(France, Allemagne, Royaume-Uni, etc.) comme leur patrie, cependant sans
oublier la constante référence à Jérusalem et
Israël "historique" (c'est-à-dire les anciens
royaumes de Juda et de Jérusalem).
L'immigration juive a été également
favorisée par la désintégration de l'empire OTTOMAN et la
déclaration de Balfour. Cet empire, allié des puissances
centrales durant la première guerre mondiale fut vaincu suite aux
revendications nationalistes de ses minorités. Conformément aux
accords secrets Sykes-Picot négociés en 1916
par Mark Sykes pour le gouvernement britannique et Georges
Picot pour le gouvernement français, la France et le
Royaume-Uni se partagent ses dépouilles. Le Royaume-Uni obtient la
Palestine et la France la Syrie et le Liban, etc. Ces accords stipulent entre
autre que les lieux saints de la Palestine seraient placés sous
contrôle international.
Mais alors que la France et la Grande-Bretagne
commençaient à envisager le démantèlement de
l'empire OTTOMAN, l'organisation sioniste s'employa à promouvoir la
création d'un foyer national juif en Palestine. Cet objectif fut
officiellement accepté par le Ministre des Affaires
étrangères britannique Arthur James Balfour dans la fameuse
déclaration du 02 novembre 1917 qui stipule :
« le gouvernement de sa majesté envisage favorablement
l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif et
emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet
objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse
porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés
non juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et au statut politique dont les
juifs pourraient jouir dans tout autre pays.
Je vous saurais reconnaissant de porter cette
déclaration à la connaissance de la fédération
sioniste.»
On peut voir dans ces trois facteurs les origines du conflit
israélo-arabe. En effet, les accords de 1916 allaient
permettre au Royaume-Uni et à la France d'étendre leurs empires
coloniaux au Moyen-Orient, en 1920, par les différents
traités de paix. De plus, conformément à la
déclaration de Balfour de 1917, les Juifs
commencèrent à immigrer en plus grand nombre en Palestine,
surtout dans les années 1930 à cause de la
politique antisémite d'Hitler.
Aussi, les origines de ce conflit s'étendent-elles
à la création de l'Etat d'Israël.
B-/ LA CREATION DE L'ETAT D'ISRAËL ET LES SUITES
CONFLICTUELLES
« La fin de la seconde guerre
mondiale modifie profondément la situation politique au Moyen Orient.
L'affaiblissement de la France et du Royaume-Uni favorisent les revendications
d'indépendance, tandis que l'extermination de six millions
(6 000 000) de juifs rend l'opinion internationale
sensible à la revendication sioniste : créer un état
juif.
La guerre terminée, une lutte ouverte oppose le
Royaume-Uni aux juifs de Palestine ; certains d'entre eux, les juifs de
l'Irgoun, pratiquent une véritable guérilla terroriste. Les
britanniques veulent toujours bloquer l'immigration juive vers la Palestine.
L'attention culmine lors de l'épisode de l'Exodus, un bateau pour la
Palestine chargé de rescapés des camps, refoulé par la
marine britannique. »
Alors intervient en avril 1946 le plan
Morrison. Il recommandait sur proposition de l'Agence juive l'introduction en
Palestine de 100000 Juifs victimes du nazisme. Il s'opposait à la
solution du partage de la Palestine en deux Etats, arabe et juif, et proposait
le maintien indéfini du mandat britanique. Mais en
février 1947, après avoir échoué
sur le terrain de la négociation comme sur celui de la force, le
Royaume-Uni soumet le problème à l'ONU.
Un plan de partage de la Palestine est adopté par l'ONU
mais il est refusé par les Arabes. Le dirigeant juif Ben
GOURION proclame, le 14 mai 1948,
l'indépendance de l'Etat d'Israël. »
Les arabes refusent de reconnaître la décision de
l'ONU, qui les prive de territoires qui sont les leurs depuis près de 13
siècles. La destruction de l'Etat d'Israël et le retour dans leur
patrie des réfugiés palestiniens leur paraît donc
être le « devoir sacré » de
tous les Arabes. Israël fut alors immédiatement attaqué par
plusieurs Etats Arabes, ce qui entraîna la première guerre
israélo-arabe, dont procède le conflit actuel.
Ø La guerre de 1948
La guerre de Palestine de 1948
désigne le conflit qui a opposé juifs et arabes pendant la
période du 30 novembre 1947 au milieu de l'année
1949.
L'humiliation de la défaite entretient, avec une
intensité renouvelée, le rejet des juifs, qui devient un
élément fondamental de la légitimité des
gouvernements et de la cohésion de la nation arabe.
L'armistice, conclue avec les arabes en février
1949, laisse subsister deux problèmes dont la seule existence
explique les conflits à venir : l'Etat hébreu ne dispose pas
de frontière reconnue, les palestiniens vaincus par Israël
deviennent des réfugiés sans terre. La seule question des
revendications territoriales alimente la tension entre juifs et arabes.
Ø La crise de Suez de 1956
La crise de Suez est le conflit armé qui a
opposé, du 29 octobre au 06 novembre
1956, la Grande-Bretagne, la France et Israël à l'Egypte,
après la nationalisation, en juillet 1956, de la
compagnie franco-britannique du canal de Suez, par le Président
égyptien Gamal Abdel Nasser.
On pourrait trouver dans le déclenchement de cette
crise des raisons économiques et politiques. En effet, le canal de Suez
représentait un enjeu économique majeur aussi bien pour les
Britanniques, les Français et les Israéliens, que pour le
régime de Nasser. Se confrontant au refus américain à
financer la construction du grand barrage d'Assouan, lequel refus était
justifié par un rapprochement de l'Egypte avec le bloc
soviétique, Nasser décida de nationaliser le canal, afin de
collecter des fonds pour la construction de ce barrage. Ce dernier était
une entreprise propre à irriguer un million d'hectares et à
accroître le niveau de vie de nombreuses familles. Cette décision
paraissait désastreuse à la France détentrice de
nombreuses actions de la compagnie du Canal. Aussi, la France voulait-elle le
renversement du régime de Nasser car irritée par le soutien de
l'Egypte au FLN d'Algérie. La Grande Bretagne quant à elle,
principal usager de cette voie maritime, craignait que la décision de
nationalisation ne menace son ravitaillement en pétrole, tout comme son
commerce avec l'Extrême-Orient. Enfin cette décision comportait un
risque d'asphyxie économique pour Israël qui avait vu ses navires
interdits de passage sur le canal. Alors, l'idée de faire échouer
la politique de nationalisation fut immédiatement adoptée par les
gouvernements français et Britannique qui décidèrent de
soutenir les forces Israéliennes.
Par contre, les Etats-Unis étaient beaucoup plus
intéressés au maintien de leurs bonnes relations avec les pays
arabes producteurs de pétrole qu'au transit par Suez. Ceci explique tout
au long de la crise leur attitude hésitante, face à une URSS qui
soutient à fond la politique de nationalisation, ne serait-ce parce
qu'elle embarrassait l'Occident.
La crise de Suez a constitué un revers humiliant pour
la Grande-Bretagne et la France, réduites à un rôle de
puissance de second ordre, obligées de céder face aux injonctions
des deux super grands.
Ø La guerre des six jours de 1967 : un
conflit majeur
C'est le troisième conflit armé qui a
opposé du 05 au 10 juin 1967
Israël aux pays arabes, soit l'Egypte, la Jordanie et la Syrie, soutenus
par l'Irak, le Koweit, l'Arabie saoudite, le Soudan, Yémen et
l'Algérie. Cette guerre est l'aboutissement de la guerre de
1948 et de la crise de 1956 qui n'ont jamais
pu résoudre le conflit opposant Israéliens et Arabes, et qui
laisse insoluble la question de l'incertitude des frontières et celle
des réfugiés palestiniens. Les hostilités sont
déclenchées lorsque le colonel Nasser décréta la
fermeture du détroit de Tiran qui ouvre sur le Golfe d'Aqaba, un passage
clef du transport maritime privant ainsi les Israéliens de tout
approvisionnement en pétrole. Même si l'URSS prit le Parti de
Nasser, et accusa Israël d'avoir préparé des
opérations contre la Syrie et, le Président Johnson le parti
d'Israël, qui regretta qu'il eut des incursions arabes en territoires
israéliens en se déclarant déconcerté par le
retrait hâtif de la force des Nations Unies, aucun des deux grands
n'intervient directement. Au terme de cette guerre qui a bouleversé la
géopolitique dans la région, Israël s'empare des territoires
peuplés par 1.500.000 d'Arabes : la
péninsule du Sinaï, la bande de GAZA, la Cisjordanie, la partie Est
de Jérusalem et le plateau du Golan en Syrie. Des milliers de
Palestiniens qui vivent dans ces régions sont contraints de trouver
refuge dans des camps de réfugiés mis en place par l'ONU. Le
10 juin 1967, jour de cessation des hostilités, l'URSS
rompit ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.
Ø La guerre du Yom Kippour
Il est certain qu'une telle guerre pouvait subvenir à
n'importe quel moment. Aucune des négociations tentées depuis
1967 n'avait réussi à convaincre Israël
d'évacuer ne serait-ce qu'une partie des territoires occupés.
L'Etat hébreu estimait les garanties offertes insuffisantes. Tout butait
sur la résolution 242 des Nations Unies.
En effet, celle-ci dans son texte, anglais présentait
une ambiguïté. Elle ne disait pas que les Israéliens
allaient se retirer « from occuped
territories » mais « from territories
occuped », ce qui pourrait signifier aussi bien :
« de tous les territoires occupés »
(interprétation arabe, soviétique et française), que
« de certains territoires occupés »
(interprétation israélienne et des USA). Sur ce, les demandes
d'évacuation des territoires occupés
réitérés par les pays arabes depuis 1967 se heurtent
à des refus successifs.
En outre, après la mort de Nasser en 1970, son
successeur Anouar el sadate est convaincu que
l'économie égyptienne ne peut indéfiniment supporter le
poids d'une interminable guerre larvée. Mais il comprend surtout qu'une
victoire préalable lui est donc indispensable et que la voie de la paix
selon lui passe par une dernière guerre. A cela s'ajoute un
progrès de la stabilité gouvernementale et des gouvernements
forts dans les pays arabes ; sans oublier la grande réconciliation
de ces pays en septembre 1973, y compris la Jordanie auparavant hostile aux
combattants palestiniens du pays.
Israël de Golda Meir alors premier
ministre et fortement soutenu par les Etats- Unis est éventré par
une coalition arabe soutenue avec discrétion toute relative par l'URSS
le 06 octobre, fête Juive du Yom Kippour, journée
de l'expiation et du pardon.
Cette guerre connaîtra enfin la victoire des troupes
israéliennes et un cessez-le feu sera signé sur la pression
prépondérante des deux superpuissances par
l' « accord du Km 101 ».
En outre c'est au cours de la guerre du Yom Kippour que le
pétrole a été utilisé pour la première fois
comme arme dans le conflit israélo- arabe. En Israël cette guerre
confirme le statut des territoires occupés où la population
palestinienne considérée avec une méfiance croissante par
l'Etat hébreu, allait s'enfoncer de plus en plus dans la misère
et dans le désir d'indépendance.
Ø La guerre de Liban de 1982
La guerre de Liban de 1982 oppose d'un
côté Israël et ses alliés soutenus par l'armée
du Liban Sud, une milice libanaise anti-palestinienne (les phalangistes) ;
de l'autre, l'OLP soutenue par plusieurs milices libanaises dont les plus
importantes sont Armal et la milice du parti communiste syrien.
En prenant le prétexte d'une tentative d'assassinat
d'un diplomate israélien à Londres, SHLOMO Argov, l'armée
israélienne envahit les camps de l'OLP alors que
l'irresponsabilité de cette dernière était prouvée
devant la chambre des communes par le premier ministre britannique Margaret
Thatcher. Face à la réplique de l'OLP par des tirs de roquette
sur le Nord d'Israël, l'armée israélienne déclenche
« l'opération paix en
Galilée » pour faire cesser les tirs. Le but de la
droite israélienne était d'en finir avec l'OLP dont la seule
existence ravivait le nationalisme palestinien dans les territoires
occupés et obstruait toute négociation avec Israël. Les
troupes du Tsahal traversent les lignes de la FILUL (Force d'Interposition des
Nations Unies au Liban), franchissent la ligne des « 40
km » et font la jonction avec les phalangistes de
Béchir Gemayel à Beyrouth, provoquant ainsi une grave crise
humanitaire. Mais suivant un accord Américain du 21 août
1982, l'OLP quitta Beyrouth sous surveillance internationale et,
Béchir Gemayel devenu l'homme fort du Liban fut élu
président. Mais très tôt, ce dernier sera assassiné
et même si la responsabilité est certainement syrienne, les
palestiniens payeront cet acte lors du massacre de SABRA et TSHATILA. En effet
Israël réagit à nouveau en occupant une partie de Beyrouth,
rompant le cessez-le-feu, et les forces libanaises se livrent aux exactions
sans être inquiétées. Le 23 octobre 1989, l'accord de
TAËF est signé par les députés libanais en Arabie
Saoudite mettant fin à la guerre civile qui faisait rage depuis 1975. Le
Liban retrouve la paix même s'il est occupé par la Syrie et
Israël, tandis que le Hezbollah et l'Armée du Liban Sud ne sont pas
désarmés.
Ø La guerre de Liban de 2006
En 2000, Israël se retire intégralement du
territoire Libanais sur l'impulsion du gouvernement de Ehud
Barak, mais le Liban réclame toujours les fermes de Chebaa,
occupées par Israël en 1967. Face aux nouvelles violations
répétées du territoire Libanais par des incursions
terrestres, maritimes et aériennes, entre 2000 et 2006 par Israël,
le Hezbollah établit des bases d'opérations à travers le
Liban et envoie à plusieurs reprises des milices dans la région
des fermes de Chebaa. Au cours de ces attaques le Hezbollah fait prisonniers
des soldats israéliens.
Cette tension qui était toujours vive jusqu'en juin
2006 va prendre de l'ampleur lorsque le Hamas va enlever un soldat
israélien puis réclamera un échange de prisonniers. Cela
entraîne le bombardement de Gaza par l'armée israélienne.
Désormais le Hezbollah et le Hamas se déclarent solidaires l'un
de l'autre et espèrent un échange de soldats israéliens
contre les prisonniers libanais détenus dans les prisons
israéliennes depuis 30 ans. Cette guerre d'une violence sans
précédent confirme certes la puissance de l'armée
israélienne mais aussi la capacité des milices armées
à mettre en déroute le Tshahal, car en 34 jours de conflit, le
Liban va être soumis à de lourds bombardements. Les violences
prendront fin le 14 août 2006 avec l'application d'une partie des mesures
de la Résolution 1701 (2006) de l'ONU.
II-/ Les impacts et les enjeux du conflit
israélo-arabe
Le conflit israélo-arabe comme toute guerre a produit
des impacts qui peuvent s'analyser d'une part sur le plan politico-religieux et
d'autre part sur le plan juridique. Il serait aussi judicieux d'étudier
dans le cadre de ce travail les enjeux que représente la région
proche et moyen orientale.
A- Les impacts politico-religieux et l'atteinte au
droit international
Du point de vue politique, le conflit israélo-arabe
(précisément la guerre de 1948) a
entraîné dans le monde arabe des émeutes anti-Juives, une
forte poussée du nationalisme arabe (le Nassérisme apparu en
1952, le Baassisme apparu en 1947), des coups d'Etat et des assassinats
politiques (le 1er ministre égyptien Nokrachy
Pacha est assassiné fin décembre 1948 par un
élément des Frères Musulmans ; Abdallah de
Transjordanie est assassiné le 20 juillet 1951 par un palestinien).
Cette guerre entraîne pour les arabes la perte de la
Palestine (la Naqba). Cette catastrophe a fortement affaibli le Baassisme et le
grand dessein de l'Etat Arabe progressiste, nationaliste et moderniste
qu'incarnaient le Nassérisme et le Baassisme. Mais le problème du
Proche-Orient est considérablement compliqué par le
développement du Mouvement palestinien. On se rappelle que lors de la
guerre de 1948-1949, les palestiniens dirigés par le grand Mufli de
Jérusalem avaient été écartés et les pays
voisins Syrie, Transjordanie, Egypte s'étaient partagés la partie
de la Palestine laissée aux arabes. Ce qui compromettait la constitution
de toute Nation Arabe palestinienne.
Du côté d'Israël, la victoire militaire de
1948 a considérablement conforté le prestige du Mapaï, parti
travailliste dominant au sein du Yichouv depuis 1931. Il restera au pouvoir
pendant encore presque 30 ans jusqu'à la victoire électorale du
Likoud en 1977.
Mais en réalité, le conflit israélo-arabe
a divisé le monde arabe. D'un côté, les Arabes
modérés (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar et dans une certaine
mesure l'Egypte) qui s'alignent derrière Washington bien que ne
soutenant pas la politique d'Israël et les Arabes radicaux (Syrie, Irak de
Saddam Hussein, Iran), de l'autre qui non seulement ambitionnent la
création d'un Etat palestinien mais aussi et surtout s'opposent
farouchement et ouvertement à la politique de colonisation menée
par l'Etat d'Israël dans les territoires occupés.
Par ailleurs la débâcle de 1967 a
profondément marqué les comportements voire le système de
valeur des sociétés arabes. En effet, la guerre des six-jours
représente un tournant politique dans la région avec d'un
côté les rivalités entre les régimes arabes et les
mouvements palestiniens qui se manifestent par l'action des Fedayins
palestiniens ayant leurs bases dans les Etats voisins d'Israël (Liban,
Syrie, Jordanie) et se comportant comme un Etat dans l'Etat ; ce qui
entraîna des accrochages sanglants entre eux et les troupes libanaises en
1969 et 1973. De l'autre côté, le succès militaire de
l'Etat d'Israël, symbolisé par la transformation de ses
frontières : occupation de Gaza, du plateau de Golan, les fermes de
Chebaa, une partie de la Cisjordanie (Hébron).
Pour la première fois, depuis 1948 la revendication des
palestiniens est portée par eux-mêmes, par l'OLP née en
1964 qui s'engage dans la résistance armée sur la lancée
du Fatah à la fin des années 1960. Mais, au fur et à
mesure que les pays d'où elle peut mener son action se ferment, elle se
tourne vers des modes de résistance alternatifs. Après son
élimination de Jordanie en 1970-1971, elle se lance dans le terrorisme
international, un instrument de sa stratégie de survie, elle n'y
renoncera complètement que dans les années 1980. Cette
émergence de groupes armés non étatiques qui mènent
des attaques au-delà des frontières est une première. Ces
groupes se heurtent autant à Israël qu'au pouvoir des pays à
partir desquels ils opèrent.
Aussi, le conflit Israélo-arabe a-t-il engendré
des mouvements de résistance. En effet, le Hezbollah est une
organisation qui a vu le jour sur le lit d'un conflit en souffrance de
solutions, tout comme le Hamas. Il est né de l'invasion
Israélienne du Liban en 1982 qui avait pour objectif de détruire
l'OLP. La Syrie et l'Iran constituent les principaux soutiens de ces deux
mouvements qui ont à coeur d'arrêter la politique de colonisation
de l'Etat Israélien et son implication dans la politique
intérieure Libanaise. En réalité ces deux mouvements
armés sont nés du ressentiment éprouvé face aux
actions d'Israël soutenu par les Etats-Unis dans les territoires
occupés et au Sud du Liban. Le raidissement de la politique de l'Etat
d'Israël à l'égard des pays arabes, pour des raisons
existentielles ont provoqué la montée du terrorisme
international. Certains régimes arabo-musulmans recourent à la
rhétorique guerrière et placent essentiellement au centre de leur
diatribe la lutte contre l'entité sioniste aux fins de se rendre
populaires. Ainsi, diverses manifestations violentes anti
israélo-américaines sont-elles soutenues par ces régimes.
Depuis la guerre de 1967, qui a vu les frontières israéliennes
transformées et des milliers de palestiniens privés de leurs
territoires, on a assisté à plusieurs affrontements meurtriers
entre d'une part les mouvements armés palestiniens (le Fatah et le Hamas
etc) et l'armée israélienne, le Tsahal d'autre part entre le
Hezbollah libanais soutenus par la Syrie et l'Iran et l'armée
israélienne. Le soutien indéfectible des USA à leur
allié traditionnel (Israël) complexifie davantage une situation
sans issue marquée par l'opposition entre Israël et le monde arabe.
Par ailleurs, le conflit israélo-arabe, au-delà
de l'insécurité constante qu'il entretient au Proche et au
Moyen-Orient (car officiellement Israël est toujours en état de
guerre avec certains Etats arabes comme la Syrie), constitue également
un terreau pour les mouvements terroristes.
En effet, dans leurs revendications, les mouvements
terroristes ont toujours évoqué la question palestinienne et ont
toujours désigné Israël et leur allié les USA comme
l'ennemi à abattre. Ils qualifient en outre, de traites les
autorités nationales (Égypte, Mauritanie) qui entretiennent des
relations avec l'Etat d'Israël ou les USA. D'autres mouvements ayant pour
ambition de devenir le leader de la défense de la cause arabe
mènent des actions terroristes contre les intérêts
d'Israël , des USA et parfois de certains pays occidentaux (France,
Grande Bretagne). Le conflit israélo-arabe sert donc de prétexte
pour le terrorisme international qui frappe sans distinction les objectifs
occidentaux se trouvant dans le Proche et le Moyen-Orient et même
au-delà. Il en est ainsi des attentats perpétrés contre
l'ambassade américaine au Kenya en 1997, à Dar es-Salaam en 1998,
ceux du 11 septembre 2001 et les pluies de roquettes déversées
sur certaines villes du Nord d'Israël par le Hezbollah et les tirs de
Katioucha sur certaines villes du Sud d'Israël par le Hamas.
D'autre part, les relations diplomatiques entre certaines
capitales arabes et
Tel -Aviv sont toujours restées
dégradées (Libye, Soudan, Syrie, Arabie Saoudite).
De même, les relations sont très froides entre
certains pays occidentaux et certaines capitales arabes même si le
réalisme oblige parfois ces dernières à coopérer
avec les USA, la Grande-Bretagne...pour bénéficier d'un appui
militaire leur permettant de juguler la montée de certains groupes
islamistes.
Du point de vue religieux, il convient de remarquer que le
Proche et le Moyen-Orient constituent une partie du monde où la religion
occupe fondamentalement une place prépondérante dans la vie
quotidienne des populations. On y distingue trois religions
monothéistes : l'islam, le judaïsme et le christianisme. Il va
sans dire que le facteur religieux a constamment marqué le conflit
israélo-arabe.
En effet, le mouvement sioniste développé et
défendu par les israéliens en particulier les fondamentalistes
est inspiré de la Torah (livre saint des juifs). Depuis la naissance et
l'évolution de ce conflit, les différents gouvernements
israéliens ont été influencés par les positions de
la droite religieuse. Outre l'action du lobby juif formé entre autres de
fondamentalistes religieux et du parti de droite religieux israélien, on
note dans certains pays occidentaux l'existence de groupes de
sensibilité juive qui jouent un rôle incontournable dans
l'orientation de la politique étrangère de certaines
administrations. L'exemple le plus remarquable est celui des USA. L'AIPAC
(American Israël Public Affairs Committee) constitue en effet l'un des
groupes de pression les plus influents des USA. Si Israël a gagné
cette place privilégiée en Occident, c'est parce que l'Etat
hébreu est considéré comme une ligne de front sanglante
entre l'Occident et l'Orient, entre la civilisation
judéo-chrétienne et la civilisation musulmane. Après les
attentats du 11 septembre 2001, cette vision s'est largement répandue en
Israël bien au-delà de la droite religieuse pour qui depuis 1967 la
colonisation en terre d'Israël obéit à la volonté
divine.
Mais il est aussi évident de noter que la
création de l'Etat d'Israël a constitué un point essentiel
contre lequel les arabes se sont solidairement opposés. Cette
solidarité, née au lendemain de l'expulsion de milliers arabes
palestiniens de leurs territoires, a également trouvé sa
consolidation dans la religion, l'islam. Elle a toujours été
marquée par des divisions internes parce que les hommes politiques
arabes ont souvent des intérêts contradictoires. Mais une autre
dynamique va caractériser cette solidarité après la guerre
de 1967.
En effet, la guerre des six jours a modifié
fondamentalement dans la région les relations entre les autorités
politiques et les autorités religieuses. On assiste alors à un
tournant entre religion et politique et à la récupération
par les dignitaires musulmans de larges franges de l'opinion. Après la
défaite et son rappel au pouvoir par de grandes manifestations qui
suivent sa démission, le Président Nasser cherche l'appui des
religieux avec succès. Le pouvoir voit dans l'instrumentalisation de la
religion, un moyen efficace de reconstruire sa légitimité perdue.
Pourtant, il en mesurera très vite les risques et cherchera à
contenir son influence. La montée en puissance des religions (Al
Azhar en Egypte, religieux wahhabites en Arabie Saoudite) les
transforme en un pôle alternatif capable de structurer la vie de la
société, la capacité d'assurer des services sociaux
à une population démunie. La gestion des consciences est alors
laissée à l'Establishment religieux, celle des frustrations et
aspirations politiques aux mouvements islamistes qui vont se scinder en deux
tendances principales : l'une légaliste, c'est-à-dire les
Frères Musulmans qui abandonnent les idées de Sayyed Qobb,
renoncent à la violence, adoptent une stratégie de conquête
progressive et se démarquent clairement des radicaux qui
préconisent la guerre à outrance et, l'autre
révolutionnaire c'est-à-dire les Gamaat islamya qui voulant
s'engager dans l'action violente, quittent les Frères Musulmans,
s'implantent dans les universités, les écoles secondaires les
plus prestigieuses et recrutent parmi les enfants des grandes familles
bourgeoises de Damas, Amman, le Caire, Alexandrie et Khartoum. C'est toujours
à partir du foyer égyptien que se définissent les
orientations idéologiques et que partent les flux qui ballaient toute la
région.
Du point de vue du droit international il est à
souligner du côté d'Israël le non respect des
résolutions du conseil de sécurité de l'ONU (les
résolutions 242 ; 338). Aussi l'Assemblée
Générale proclame t-elle que le sionisme est une forme de racisme
et de discrimination raciale selon une résolution adoptée le
10 novembre 1975. De même Israël refuse de signer
le traité de non-prolifération des armes nucléaires
(résolution 487) avec environ 200 et
400 armes nucléaires, c'est le seul pays du
Moyen-Orient l'ayant refusé. Il faut noter aussi la violation constante
de la convention de la Haye sur les crimes de guerre (1907),
la violation constante de la IVè convention
de Genève (1949), violation constante de la convention
sur l'élimination de toute forme de discrimination raciale (la situation
faite aux arabes israéliens). La Cour Internationale de Justice a
déclaré illégal le mur construit par Israël en
Palestine. Par ailleurs on note également le non respect par Israël
des protocoles ou accords conclus avec les autres Etats ou
Institutions :
· Le protocole de Lausanne du 12 mai
1949
· Le traité d'Aqaba du 26 octobre
1964 avec la Jordanie sur la libre circulation entre les deux
Etats.
· Suspension de l'accord d'association
Euro-méditerranéenne, UE - Israel adopté par le parlement
Européen le 10 avril 2002 au motif que la politique d'Israel est en
contradiction avec l'article 2 de cet accord.
D'autres violations parmi lesquelles nous avons celle de
l'article 27 du Pacte International des droits civils et
politiques ; celle du droit fondamental à l'enseignement des
palestiniens et des arabes israéliens ; celle de la liberté
de presse sont aussi à souligner.
Du côté arabe, comme atteinte au droit
international, nous avons l'usage de la violence, les attentats terroristes, le
terrorisme étatique (Libye, Syrie) et, enfin le financement des groupes
armés par certains arabes.
B-/ Les enjeux du conflit
Le conflit israélo-arabe se déroule au coeur
d'une région hautement stratégique dans la géopolitique
mondiale. En effet depuis le 1er gisement découvert en 1908
à Masjed soleyman, le pétrole et le gaz naturel ont placé
le Proche et le Moyen Orient au centre des conflits d'intérêts des
puissances industrielles. Les « majors » ont
constitué un « Etat dans l'Etat » et favorisé
les interventions étrangères. Avec 46% des exportations mondiales
de pétrole et 60% de réserves prouvées de pétrole,
cette région est vouée à demeurer longtemps encore un
enjeu majeur de la géopolitique mondiale. Cet important réservoir
pétrolier suscite l'engouement des pays occidentaux, au 1er
chef les USA qui pour le fonctionnement de leurs industries se doivent de
sécuriser les sources d'approvisionnement et pour ce faire,
n'hésitent pas à collaborer avec certains régimes pourtant
jugés autoritaires (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït). Pour assurer
la pérennité de ces régimes alliés, les
américains proposent leur soutien sécuritaire lié au
problème crucial de la lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs, il se pose le problème de la quête
hégémonique dans la région. Il convient de souligner que
le Proche et Moyen Orient n'étaient pas au départ un enjeu Est -
Ouest. Mais soucieuse de trouver des alliés, faire propager leur
idéologie et trouver des débouchés économique et
militaire l'URSS supporta les arabes radicaux et les USA, Israël et
certains pays arabes riches en pétrole. Mais devenant l'unique
superpuissance au lendemain de l'effondrement du bloc soviétique,
l'Amérique a outrageusement dominé et joui d'une influence
certaine dans le Proche-Orient. Cela se remarque à travers le soutien
indéfectible qu'apportent les USA à l'Etat hébreu pour sa
sécurité et pour sa survie. Des analystes comme Patrick
Seale ont prouvé que la campagne militaire américaine en
IRAK en mars 2003 a été motivée par l'envie de donner une
leçon aux arabes, par l'ambition de contrôler les importantes
ressources pétrolières irakiennes et peut être surtout par
la volonté d'améliorer l'environnement stratégique
d'Israël en écrasant un grand Etat arabe. Pour preuve, affirmait-il
dans "Jeune Afrique l'intelligent" N° 2397 du 17 au 23 décembre
2006 à la page 23 : « N'a -t-il pas
été démontré de façon incontestable que
c'est le souci de la sécurité de l'Etat hébreu, la
volonté d'écarter toute menace à l'Est et l'ambition de
remodeler toute la région à son avantage qui a incité le
secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et son
collègue Douglas Feith à faire campagne pour la guerre en
Irak ? ». Mais l'attachement des USA à
ce conflit s'explique aussi par le souci d'assurer leur propre
sécurité. En effet au lendemain du 11 septembre 2001 les amis
arabes et des alliés européens de Washington ont donné
à croire que Ben Laden devait son audience au conflit
israélo-arabe (référence aux propos de Ben Laden qui
prônent le djihad islamique international contre les croisés et
les juifs) que les USA avaient tout intérêt pour apaiser les
tensions au Moyen-Orient, pour atténuer l'antiaméricanisme,
à faire un geste en direction des palestiniens. Aussi les USA se
servent-ils du conflit israélo-arabe non seulement pour diviser le monde
arabe, son unité constituant un danger pour les intérêts
mais aussi pour la sécurité d'un Etat faisant partie du monde
judéo-chrétien.
L'influence des USA dans la région n'est
sérieusement concurrencée par aucune autre puissance ou groupe de
puissances étrangères. L'UE dont beaucoup ont
espéré qu'elle servirait de contrepoids aux USA n'a manifestement
pas réussi à construire une politique diplomatique commune. Les
membres sont souvent divisés sur des questions aussi essentielles telles
que l'Irak, le conflit israélo-arabe et la meilleure manière de
contrer l'activisme islamique.
La Russie, de son côté, a amélioré
son économie grâce à ses revenus pétroliers et
gaziers mais Moscou est encore loin de recouvrer l'influence
considérable qu'il avait au Moyen-Orient en tant que fournisseur d'armes
et protecteurs de nombre d'Etats arabes.
Toujours dans le souci de maintenir leur emprise et celle
d'Israël dans le Moyen-Orient, les Etats-Unis sont amenés à
vouloir anéantir toute menace à leurs intérêts et
à la survie d'Israël. Car, s'obstinent-ils à
considérer que l'intérêt national Américain et la
survie de l'Etat d'Israël sont une seule et même chose. En effet
l'Iran constitue un adversaire sérieux au Moyen-Orient pour Israël
et partant une menace pour les intérêts américains dans la
région. Cela s'explique à travers la négation scandaleuse
de l'holocauste par le président Mahmoud AHMADINEJAD et sa
volonté manifeste de se doter de l'arme nucléaire.
L'autre enjeu stratégique du conflit
Israélo-arabe est la lutte pour le leadership dans la région.
Il s'installe indubitablement dans le Moyen-Orient une
concurrence acharnée entre certains Etats, chacun voulant
apparaître comme le leader de la cause arabe.
C'est le cas de l'Iran (Perse), adversaire plus sérieux
de la puissance américaine dont les ambitions semblent être
purement régionales et défensives. Téhéran cherche
à rompre l'isolement artificiel que lui ont imposé les USA et,
veut être reconnu comme une puissance de premier plan dans le Golfe et
comme le protecteur des communautés chiites partout dans le monde. Sur
le plan militaire, plutôt qu'à attaquer d'autres pays, il cherche
à se doter de moyens qui lui permettraient de contrer, voire
d'empêcher une attaque et d'échapper à une
dévastation à l'irakienne.
La Syrie manifeste le désir d'être aussi
présente sur la scène israélo-arabe. En effet, elle est
fortement présente au Liban à travers les soutiens incontestables
qu'elle apporte au mouvement armé, le Hezbollah (le Hezbollah en
permanente confrontation avec l'Etat hébreu). Officiellement, les
revendications du Hezbollah consistent en la récupération des
fermes de Chebaa ainsi que la libération de quelques anciens dignitaires
libanais. Mais la Syrie a besoin de garder de l'influence au Liban pour
empêcher Israël ou autre puissance hostile d'installer sur ce
territoire une tête de pont à partir de laquelle seraient
lancées des opérations contre elle. Elle cherche néanmoins
à normaliser ses relations avec les Etats-Unis et Israël d'une part
en lançant des négociations avec Israël sur le retrait de
l'armée Israélienne du plateau de Golan, d'autre part à
aider l'armée américaine à lutter efficacement contre le
terrorisme islamiste en Irak, potentiel terreau d'aggravation de la crise
Israélo-arabe.
Au plan régional, l'Arabie Saoudite, pays arabe
à majorité sunnite nourrit aussi des ambitions de leadership.
En effet, elle constitue le 1er pays exportateur du
pétrole et compte sur son allié américain qui lui apporte
des soutiens militaires pour s'imposer dans la région. Elle joue un
rôle déterminant dans le règlement du conflit
Israélo-arabe à travers des plans de paix proposés
à Israël par la ligue arabe dont elle est l'initiatrice.
Quant à l'Egypte, elle est présente sur la
scène israélo-arabe depuis la période de la guerre froide,
et n'a jamais renoncé à cette position de leader qu'elle entend
toujours préserver. Pour ce faire, elle a renforcé les liens avec
les USA sur le plan militaire (financement de son budget militaire) dans leur
lutte contre le terrorisme.
L'Egypte constitue également un Etat dominé par
les sunnites dont le symbole est la mosquée d'Al Azhar et manifeste la
ferme volonté de contrôler le mouvement de la défense de la
cause arabe face à la montée en puissance de l'Islam chiite dont
le centre se trouve en Iran.
CONCLUSION
En définitive, le conflit israélo- arabe demeure
l'un des conflits internationaux les plus cruciaux que l'humanité ait
connu et dont l'extension menace la stabilité de la communauté
internationale. C'est non seulement une lutte dramatique pour la terre dont
les parties en présence s'en revendiquent la possession mais aussi une
guerre de religion.
A plusieurs occasions, les différentes guerres qu'il a
entraînées auraient même pu provoquer le
déclenchement d'une troisième guerre mondiale. Face à ce
"poison" qui continue toujours d'infecter la région toute entière
et de pourrir les relations des Etats-Unis avec les arabes, différentes
initiatives en vue de la normalisation des relations israélo-arabes ont
été prises (une panoplie d'accords signés entre
Israël et les pays arabes, le traité de paix
égypto-israélien en 1979 ; les accords d'Oslo en 1993 ;
le plan de paix arabe en 2002 etc). Mais la communauté internationale
est souvent restée divisée sur les véritables concessions
à faire aussi bien par les Etats arabes que par Israël. Les
quelques résolutions difficilement obtenues au conseil de
sécurité sont restées inapplicables en raison de la
mauvaise volonté des dirigeants arabes et israéliens.
Aussi, malgré les nombreuses tentatives de
résolutions du conflit israélo-arabe dont la " feuille de route "
adoptée le 30 avril 2003 par le « quartette »
diplomatique composé de l'ONU, l'Union Européenne, des USA et de
la Russie pour mettre définitivement un terme à ce conflit sur la
base du principe de l'existence de deux Etats, malgré la volonté
politique affichée ces derniers mois pour une sortie de crise à
l'exemple de l'Etat hébreu qui serait prêt à
négocier son retrait du plateau de Golan en échange de la paix
avec la Syrie, l'opposition entre israéliens et arabes demeure.
Une sortie de crise et une paix définitive ne se
trouvent t-elles pas dans la création d'un Etat palestinien viable, dans
le dédommagement des réfugiés palestiniens (solution de
rechange au retour des réfugiés palestiniens de 1948), dans le
dialogue entre Israël et le Hamas peut-être par
l'intermédiaire de l'Egypte, et dans la recherche sincère d'un
accord fondé sur le principe de " la terre contre la paix". Mais en
attendant les difficiles concessions des autorités israéliennes
et arabes, le sang coule et continue de couler...
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
I- Ouvrages
généraux
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« Histoire des relations internationales de 1945 à nos
jours ». Armand COLIN, Paris, 2004, 703 pages.
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génération arabe traumatisée par la
défaite », in "Le Monde Diplomatique" N° 639, juin 2007,
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à transformé Israël », in "le Monde Diplomatique"
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époque », in "Jeune Afrique" N° 2395 du 03 au 09
décembre 2006, pages 20 - 21
Ø SEALE, Patrick. « Solution globale ou
chaos général », in "Jeune Afrique" N° 2397 du 17
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Ø SEALE, Patrick. « Jusqu'où ira
Israël », "Jeune Afrique" N° 2379 - 2380 du 13 au 26
août2006, pages 10 - 11
III- Autres sources
WWW. Google.com
WWW. Wikipedia. com