DEDICACES :
Je dédie ce modeste travail :
- à mon père DIAHE MBALLO
- à ma mère NGONE DIABONG
Pour l'éducation qu'ils nous ont donné, les
prières qu'ils n'ont cessées de nous formuler à notre
endroit.
Puisse le bon Dieu nous gratifier encore de votre
présence parmi nous.
A mes soeurs : MARIAMA, AMINATA, ASTOU,
ROCKHY
A mon frère : CHEIKH OMAR
A ma nièce : YACINE FAYE
A KAOLACK :
A mon Oncle AMADOU DIOP Administrateur Civil et sa
Famille
A PAPE SOULEYMANE DIARRA
A ma Tante ADAMA DIABONG et son Mari
A toi ma Grand-mère, GNIMBY
GNINGUE
A mes Oncles : MANE, DJIBY, MOUSTAPHA
A la Famille SOUANE à Kassaville
A DIAOCOUNDA :
A mes parents : MODY, YERO, DEMBA, IDRISSA et
leurs épouses
A mes frères : Aliou, Abdourahmane
....
A KOLDA
:
A MANSOUR SENE, ses soeurs et sa
Famille
A DABO :
A monsieur et madame MANCABOU,
A GUEYE « horloger » et
Famille
A mon ami MASSAMBA DIATTA
SOMMAIRE
INTRODUCTION..................................................................P5
PREMIERE PARTIE : L'ETUDE DU DISPOSITIF
CONVENTIONNEL...P15
CHAPITRE 1er : LA PRESENTATION DU CONTENU
DE LA CONVENTION..P16
SECTION 1er : L'IDENTIFICATION DES DEUX
COLLECTIVITES LOCALES
PARTENAIRES..............................................................................P16
SECTION 2ème : LES DIFFERENTS AXES
DE COOPERATION...................P20
CHAPITRE 2ème : L'ENCADREMENT
JURIDICO- INSTITUTIONNELS.......P25
SECTION 1ère : LES MECANISMES
JURIDIQUES.................................P25
SECTION 2ème : LES MECANISMES
INSTITUTIONNELS........................P29
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN OEUVRE DE LA
CONVENTION........P 35
CHAPITRE 1er : LES MODALITES DE MISE EN
OEUVRE ........................P36
SECTION 1ère : LES MOYENS
JURIDIQUES INSTITUTIONNELS ET
FINANCIERS.................................................................................P36
SECTION 2ème : LES ORGANES DE MISE EN
OEUVRE...........................P44
CHAPITRE 2ème : LES INSIFFUSANCES
DE LA MISE EN OEUVRE..............P49
SECTION 1ère : UN CHAMP
D'APPLICATION LIMITE.............................P49
SECTION 2éme : LES DIFFICULTES RECONTREES
DANS LA MISE EN OEUVRE..P55
?PERSPECTIVES......................................................P64
?CONCLUSION
GENERALE.......................................P72
?BIBLIOGRAPHIE....................................................P
75
?
ANNEXES.................................................................P76
REMERCIEMENTS
« Si les rêves meurent en
traversant les ans je garde intacts mes souvenirs.... »Mariama
BA
Je remercie ALLAH le tout puissant, qui m'a donné
la santé, les moyens ; et la volonté dans la quête du
savoir.
Je remercie également mon encadreur le Docteur
AMADOU KAH qui a bien voulu guider mes premiers pas dans la recherche.
Je remercie aussi Monsieur Babacar Faye du Conseil
Régional de Saint Louis.
Enfin je remercie tous ceux qui m'ont aidé
à réaliser ce modeste travail de près ou de loin
notamment :
? Adji B. Ndoye, Sira Souane, Yousouf Ndao
(au 15 G4 F), Abdou Mbaye (et famille à sanar), Dione Niang, Salimata
Cissokho, Maguette Dieng, Cheikh Fall et Mouhamadou A. Thiaw
? Mes promotionnaires : Salif Ka, Aly
Bâ, Sadou Wane, Cheik H. Kane, Fatou kiné Diouf, Moussa Sarr,
Mohamed « le Tchadien »....
? Aux résidents du G4F
? Aux étudiants de l'AERKD
(Kolda)
? Aux étudiants de l'AREK (Kaolack)
? Aux étudiants de DABO à
l'UGB
SIGLES ET
ABREVIATIONS
A.C.P : Afrique Caraïbes Pacifique
A.F.A: And Feg Askanwi
A.F.V.P : Association Française des
Volontaires du Progrès
A.R.C : Agents Relais Communautaires
A.R.D : Agence Régionale de
Développement
A.T.R : Administration Territoire de la
République
A.T.T : And Takhaw Talibés
B.C.I : Budget Consolidé
d'Investissement
C.C.D : Cadre de Concertation des
Départements
C.C.L : Code des Collectivités Locales
C.M.P.C : Comité Mixte Permanent de
Coopération
C.N.A.O : Centre National d'Appareillage,
d'Orthopédique
C.N.C.A: Caisse Nationale de Crédit Agricole
C.N.C.D: Commission Nationale de la Coopération
Décentralisée
C.R.R.E.J : Centre Régional de Ressources
pour l'Emploi des Jeunes
D.R.C.I : Direction des Relations et
Coopérations Internationales
D.R.E.I : Direction des Relations
Européennes et Internationales
D.R.S.I : Direction des Relations et de la
Solidarité Internationale
D.S.R.P : Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté
F.I.L : Fond d'Initiative Local
G.I.E:Groupement d'Intérêt
Economique
I.E.C : Information- Education - Communication
N.T.I.C : Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication
O.C.B : Organisation Communautaire de
Base
O.N.G : Organisation Non Gouvernementale
P.A.D : Programme d'Appui à la
Décentralisation
P.D.E.F : Programme Décennal pour l'Education
et la Formation
P.M.E : Programme Mère -Enfant
P.M.E : Petites et Moyennes Entreprises
P.M.I : Petites et Moyennes Industries
P.N.D.S : Plan National de Développement
Sanitaire
P.R.D.S : Plan Régional de
Développement Sanitaire
P.R.D.I : Plan Régional de
Développement Intégré
S.A.E.D : Société d'Aménagement
et d'Exploitation du Delta
S.O.C.A.S : Société de Conserverie
Alimentaire du Sénégal
S.I.C.O.D : Solidarité Internationale et
Coopération au Développement
T.G.V : Train à Grande Vitesse
INTRODUCTION
Depuis quelques années, on assiste
à une présence de plus en plus importante des
collectivités locales dans l'ordre international .Ces
dernières, par l'intermédiaire des lois de la
décentralisation, ont pris place, au fur et à mesure que leur
autonomie tendait à s'affirmer et de manière à la
conforter, dans ce qu'on désigne sous le terme générique
la « Coopération Décentralisée » qui
est une forme de coopération internationale et qui désigne les
relations entre collectivités locales.
L'expression « coopération
décentralisée » résulte d'un long processus. En
effet, elle remonte au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Son
premier mode de mise en oeuvre le plus connu, était celui des
comités de jumelage. Ceux-ci constituaient les premières
relations existant entre collectivités locales de différents
pays. Institués en premier lieu, entre communes d'Europe, ces jumelages
favorisaient la réconciliation des populations d'Europe au lendemain de
la seconde guerre mondiale. Une telle démarche, visait dés lors,
à dissiper le sentiment de haine, de méfiance et de promouvoir le
dialogue entre peuples d'Europe qui s'étaient engagés dans la
seconde guerre mondiale mais plus précisément entre populations
françaises et allemandes.
Après les jumelages dits de
réconciliation, les jumelages de paix ont pris le relais pendant la
guerre froide opposant l'Est et l'Ouest. Ceux-ci matérialisaient les
relations entre les collectivités locales des pays de l'Est et celles
de l'ouest .Et, même après, la fin de la Guerre Froide, ces
jumelages dits de paix participaient à asseoir la politique de dialogue
entre les populations de différentes nations à travers des
relations de coopération existant entre leurs collectivités
locales respectives. Et, comme le disait un diplomate français, il
s'agit de « maintenir une fenêtre ouverte » dans les
pays de l'Est.
Il faut attendre vers les années 70,pour
les « coopérations dite de réconciliation »,
puis de « coopérations dite de paix » puissent
être orientées enfin vers des jumelages -coopération.Ces
derniers se sont développés plus particulièrement dans le
sens NORD-SUD. Autrement dit, entre collectivités locales des pays du
Nord (considérées comme collectivités locales
développées) et celles du sud (considérées comme
collectivités locales pauvres).En effet, cette nouvelle forme
coopération résulte d'un souci majeur de rectifier les
inégalités de développement nées de la traite
négrière, de la colonisation, de la détérioration
des termes de l'échange. C'est dans ce sens que les
collectivités locales des pays développés et celles du Sud
ont entrepris des actions de solidarités. Désormais, les Etats se
voient concurrencer sur le plan international par les collectivités
locales qui peuvent également entretenir des relations de
coopération. C'est dans cette perspective qu'elles sont à mesure
de définir leur propre cadre de coopération afin de
réaliser leurs objectifs. Ceux -ci tournent autour de la lutte contre la
pauvreté, de l'émergence de démocratie locale...Et,c'est
dans ce cadre, que s'inscrit la coopération entre la région Nord
Pas de Calais et la région de Saint -Louis.
Toutefois, la Coopération
Décentralisée suscite un débat quant à sa
définition. Et, certains auteurs préfèrent passer sur la
définition formelle d'un phénomène dont on discerne encore
mal toutes les manifestations .C'est pourquoi, sa définition varie d'un
pays à un autre et selon les enjeux en présence.
C'est ainsi pour la doctrine notamment en
France, elle peut être définie comme « les relations
que nouent les collectivités territoriales françaises (et leur
groupement même si les collectivités locales peuvent susciter ou
agréer autour d'elles) avec des collectivités locales
étrangères » selon Bernard Dalloz.1(*)
Alors, on retient que la Coopération
Décentralisée dans l'entendement français désigne
la pratique d'une coopération menée à l'initiative ou avec
l'appui des collectivités territoriales. L'on peut également
constater que les textes législatifs organisant la Coopération
Décentralisée, diffèrent d'un pays à un autre.
Ainsi en France, la coopération
décentralisée est reconnue officiellement aux
collectivités locales aux termes de la loi n :92-125 du 06
février 1992 relative à l'administration territoriale de la
République qui dispose en son article 131-I titre
IV : « Les collectivités territoriales et leurs
groupements peuvent conclure des conventions avec des collectivités
territoriales étrangères et leurs groupements dans les limites de
leurs compétences et dans le respect des engagements internationaux de
la France »2(*)Cette loi vient,ainsi, renforcer d'autres (qui
étaient moins claires ) en matière de Coopération
Décentralisée . Des dispositions de la loi de 1992, on retient
que le législateur français pose deux conditions relatives
à l'exercice à la coopération
décentralisée.
D'une part, on constate qu'il n' y a de
coopération décentralisée en France que si une ou
plusieurs collectivités locales sont impliquées. Dés lors,
on écarte de la coopération décentralisée les
relations pouvant exister entre collectivités locales et des
organismes tels les ONG, Associations, etc. Cet élément est
déterminant comme critère distinctif par rapport à
d'autres définitions. En effet, cet élément permet
d'éviter les risques de confusions possibles qu'engendrait l'extension
de l'expression coopération décentralisée avec d'autres
types de coopération .C'est dans cet ordre d'idées que Hubert
Perrot ,Délégué de l'action extérieures des
collectivités territoriales françaises
affirmait : « il était une incorrection de placer
sous l'appellation coopération décentralisée , des
relations établies directement entre établissements publics
décentralises ...Cela reviendrait a dénaturer la
coopération décentralisée et de rendre illisible les
relations extérieures des collectivités
locales ».
D'autre part, le législateur
français indique de façon claire que l'exercice de la
coopération décentralisée est soumise au respect de la
politique étrangère française .C'est dire donc que les
collectivités territoriales françaises dans l'exercice de la
Coopération Décentralisée, ne doivent pas naviguées
à contre courant de la diplomatie française .Mais, elles ne
doivent également contracter que dans les limites de leurs
compétences.
Contrairement à la France, au
Sénégal il n'existe pas une approche doctrinale de la
coopération décentralisée .Ainsi, au
Sénégal, la coopération décentralisée peut
renvoyer « aux opérations de partenariat mis en oeuvre
directement, ou sous leur impulsion,ou avec leur soutien,par des
collectivités territoriales »3(*). Alors qu'en matière législative la
coopération décentralisée est régie par la loi
96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales en son
article 17 qui dispose : « Dans les conditions
prévues par le présent code ,les collectivités locales
peuvent dans le cadre de leurs compétences propres ,entreprendre des
actions de coopération qui donnent lieu à des conventions avec
des collectivités locales des pays étrangers ou des organismes
internationaux publics ou prives de développement »4(*).En effet,l'analyse de cet
article laisse entrevoir que, contrairement à la législation
française,la coopération décentralisée au
Sénégal ne se limite pas seulement aux relations entre
entités locales. Le législateur sénégalais prend en
considération d'autres acteurs majeurs du développement (ONG,
institutions financières internationales etc..).Ce choix du
législateur, peut trouver une réponse dans le sens de donner aux
entités locales, la possibilité de profiter des avantages
qu'offre la coopération décentralisée. Ainsi la
Coopération Décentralisée en France comme au
Sénégal fait l'objet d'un encadrement.
En outre, des institutions internationales comme
l'Union Européenne s'intéresse également à la
coopération décentralisée. De son coté, elle la
définie comme les rapports de partenariat pouvant exister entre
l'ensemble des acteurs non gouvernementaux. Ainsi, l'Union Européenne
reconnaît comme acteurs de la coopération
décentralisée les pouvoirs publics locaux, les ONG5(*), les coopératives, les
syndicats, les institutions d'aide au développement...
Et,ce concept « Coopération
Décentralisée » a été introduit pour la
première fois dans les textes de l'Union Européenne en
1989.L'importance d'une telle coopération a été, par la
suite, reconnue officiellement par le Règlement numéro 1659/98 du
Conseil de l'Union l'Européenne du 23 Juillet 1998 relatif à la
coopération décentralisée .Sa mise en oeuvre ne sera
effective qu'après la signature de la 4ème convention
de LOME signée entre les pays A.C.P (Afrique Caraïbes et Pacifique)
et ceux de la Communauté Européenne.
On distingue plusieurs formes d'intervention
étrangère des entités locales, et elles ne sont pas
à confondre avec la Coopération Décentralisée.
La notion d'Action Extérieure des
collectivités locales est une notion extensive. En fait, elle regroupe
l'ensemble des actions menées par les entités locales et leurs
groupements. Ces actions, reconnues par une circulaire du Premier Ministre
P.Mauroy6(*) du 26 Mai 1983,
incluent non seulement la Coopération Décentralisée mais
également l'aide humanitaire et d'urgence. En plus, sur le plan
juridique l'action extérieure des entités locales ne repose pas
forcément sur des engagements conventionnels avec une ou des
collectivité(s) locale(s) étrangère(s).Alors que, la
Coopération Décentralisée repose sur une convention
liant une collectivité locale à une ou des partenaire(s)
identifié(s).Mais, ces deux notions, sont à nuancer. Car les
collectivités locales sont au premier plan dans leur mise en
oeuvre.
La Coopération Transfrontalière
est une forme particulière de Coopération
Décentralisée. En effet, elle désigne une
coopération entre collectivités locales d'un pays donnée
et celles étrangères partageant la même frontière
(terrestre ou maritime). Autrement dit, il s'agit d'une coopération
entre collectivités locales de deux pays limitrophes. Elle correspond
dés lors aux relations de voisinage qui s'instaurent avec des
partenaires directement au travers des frontières terrestres ou
maritimes (par exemple le Nord Pas de Calais et le Kent en Grande Bretagne).Et,
elle n'est applicable qu'à un certain nombre de collectivités
locales contrairement à la Coopération
Décentralisée .En effet, seules les entités locales qui
ont une frontière commune avec une autre collectivité locale
étrangère sont concernées.
Quant à la Coopération
Interrégionale, elle désigne toute action de partenariat entre
régions d'un pays déterminé et des entités de
taille régionales étrangères. Elle prend sa source
précisément au sein de l'Union Européenne même si,
aujourd'hui, on constate que ce type de coopération est également
pratiqué hors d'Europe. Par ailleurs, ces relations n'impliquent
pas forcément un voisinage géographique. La différence
fondamentale entre Coopération Décentralisée et
Coopération Interrégionale réside dans le fait que
celle-ci ne se limite et ne mette en relation que deux régions
(collectivités locales) .Tandis qu'en matière de
Coopération Décentralisée, il n'est pas obligatoire pour
que la collectivité locale étrangère soit de même
niveau structurel que sa partenaire (collectivité locale).
Toujours dans cette logique de situer la
Coopération Décentralisée, il serait également
important de la distinguer par rapport à la notion de
Coopération Locale. Cette dernière renvoie aux différentes
collaborations pouvant exister entre collectivités locales dans les
limites territoriales de leur pays respectif. Au Sénégal, par
exemple, elle est régie par la loi 06 du 22 mars 1996 et se
présente sous quatre formes :
1-Les groupements mixtes (article 74 du
C.C.L)7(*)
2- Les communautés urbaines
(article 181du C.C.L et suivants)8(*)
3-L'entente intercommunale (article 179
à 180 C.CL)9(*)
4-Les groupements d'intérêt
communautaire (article 239et suivants)10(*)
Face aux enjeux de développement,
l'apport matériel, financier et humain de la Coopération
Décentralisée peut être un début de solution aux
problèmes auxquels les collectivités locales du SUD sont
confrontées.
La Coopération Décentralisée
implique une nouvelle vision du développement dans les pays du Nord
comme ceux du Sud. Ainsi, cette approche consiste à placer les acteurs
locaux au coeur de leur propre développement. En effet, cette
coopération favorise d'une part, la participation des populations
locales dans la détermination de leurs priorités et à
prendre en charge leur propre développement, et d'autre part, elle
offre le cadre idéal pour que des populations d'ailleurs contribuent au
développement de localités pauvres par l'entremise de leurs
collectivités locales.
Par ailleurs, au-delà de l'apport de la
Coopération Décentralisée dans l'amélioration des
conditions de vie et d'existence des populations, elle participe au
renforcement des capacités institutionnelles et des ressources
humaines.
Ses impacts, sur le terrain, montrent à
bien des égards, que cette forme de coopération pose des actions
concrètes qu'on ne retrouve pas dans l'aide publique au
développement où les Etats sont au centre de celui ci.
Force est de reconnaître que la
coopération décentralisée présente aussi un
intérêt sociologique car se trouvant être la
coopération qui met en évidence des rapports plus humains et plus
personnalisés.
Sur un autre plan, la coopération
décentralisée dépasse de loin les cloisonnements
idéologiques, les égoïsmes nationaux et les lourdeurs
bureaucratiques dont souffre souvent la coopération entre Etats.
L'engouement pour ce nouveau mode de
coopération est favorisé en grande partie par les textes relatifs
à la décentralisation que ce soit en France ou au
Sénégal. Mais, bien avant cette législation, il est
arrivé que certaines collectivités locales plus
particulièrement en France sous l'impulsion d'hommes politiques
influents (par exemple Pierre Mauroy), avaient déjà
commencé à exercer des actions de coopération à
l'étranger.
L'exercice de la coopération
décentralisée a fait, par ailleurs, l'objet d'un encadrement
juridique. Ainsi, pour sa mise en oeuvre, les autorités locales sont
tenues de respecter un certain nombre de dispositions posées par l'Etat.
Il s'agit pour ces autorités locales de ne pas aller au-delà de
leurs compétences telles que définies par les différentes
lois de la décentralisation (française et
sénégalaise).En effet, tout ce qui se rapporte aux
prérogatives régaliennes
(justice,armée,diplomatie,finance,police) de l'Etat n'entre pas dans
les compétences des pouvoirs locaux .Car, permettre aux
« entités infra étatiques d'interférer dans ces
domaines, consisterait à remettre en cause les fondements de
l'Etat ».C'est également dans ce même souci de ne pas
affaiblir les bases de l'Etat, qu'il a été posé un
principe fondamental à savoir l'exercice des compétences
transférées qui doit se faire dans le respect de l'unité
nationale et de l'intégrité du territoire. A cet effet, on peut
retenir que l'exercice de la coopération décentralisée
n'est pas synonyme de substitution des collectivités locales à
l'Etat.
En dépit de cet encadrement, il est
à reconnaître que les autorités étatiques ont
toujours soutenu et continu à le faire aujourd'hui, à travers des
mécanismes tels les Contrats Etats-Regions en France ou au
Sénégal.
En plus des Etats, il existe également
des organismes publics et privés qui appuient les entités locales
en matière de Coopération Décentralisée en amont
comme en aval. A titre d'illustration, on peut citer la
Fédération Mondiale des Cités Unies, l'Association
Française du Conseil des Communes et des Régions d'Europe... (En
Europe) et l'Association des Elus Locaux, l'Association des Maires du
Sénégal... (Au Sénégal).Ces structures de dimension
nationale ou internationale contribuent au renforcement des relations de
partenariat entre collectivités locales du Nord et du Sud.
Eu égard à ces différentes
acceptions de la Coopération Décentralisée,il n'est pas
surprenant que des collectivités locales françaises et
sénégalaises soient en partenariat d'autant plus que leurs pays
respectifs entretiennent d'excellent rapports bilatéraux . C'est dans ce
cadre qu'il faudrait inscrire notre étude : le partenariat entre la
région Nord Pas de Calais (France) et la région de Saint Louis
(Sénégal) : Structuration et Mise en oeuvre de la
coopération
Les concepts
« développement »en général et
celui « local » en particulier, correspondent à
plusieurs réalités selon l'angle dans lequel ils sont
employés (géographique, juridique, sociologique) et selon
l'espace visé. Mais dans le cadre de notre étude, il s'agit du
« développement économique et social qui est
considéré comme « un processus de transformation d'un
territoire donné d'un niveau de vie donné à un autre
jugé supérieur »11(*) tel qu'exprimé par Monsieur Amadou Diokel
Niane lors des Journées de la coopération
décentralisée et de la planification régionale tenues
à Kolda en 2003.
Concernant particulièrement le concept
« développement local », on peut dire qu'il englobe
plusieurs réalités mais toutes convergent vers une
définition selon laquelle, il peut être considéré
comme un processus de diversification et d'enrichissement des activités
économiques et sociales sur une entité locale donnée
à partir de la mobilisation de ses ressources et de ses énergies.
C'est dire alors, que le développement local est une dynamique
économique, sociale et culturelle impulsée par des acteurs
individuels et collectifs locaux comme nationaux ou bien internationaux,
sur un territoire donné pour le bien-être des
populations.
Mais, le développement local passe
nécessairement par la responsabilisation des populations Et le cadre
idéal pour l'expression de cette responsabilisation reste la
décentralisation. Car celle-ci permet aux populations de pouvoir
participer directement ou par l'intermédiaire de leurs élus
à leur propre développement et d'en rechercher les moyens pour y
arriver. On constate ainsi, que la décentralisation constitue non
seulement un outil important entre les mains des autorités locales leur
permettant prendre en compte les exigences du développement local mais
aussi, elle favorise l'exercice de la Coopération
Décentralisée.
La Coopération entre les régions
Nord Pas-de-Calais et de Saint Louis résulte d'un long processus. Tout
d'abord, il s'agissait d'un accord de jumelage qui a été
signé entre la région Nord Pas de Calais et la Ville de Saint
Louis et sa région administrative dés 1988.Cet premier accord se
caractérisait par quelques rares axes de coopération (Tourisme,
Environnement, Santé, Culturel)
Dés lors ; il s'avère
important de souligner que c'est à la suite de l'érection de la
région comme collectivité locale au Sénégal
à travers la Loi 96-06 du 22 Mars 1996 portant code des
collectivités locales), qu'un vrai partenariat s'est établi entre
les régions Nord Pas de Calais et de Saint Louis. Et plus
précisément le 11 juillet 1997 que fut signé le premier
Protocole d'Accord entre la région de Saint Louis (en tant que
collectivité locale) et la région Nord Pas de Calais. Dans cette
convention de juillet 1997, il était question de consolider les acquis
de l'Accord de 1988 d'une part, et d'élargir le champ de
coopération d'autre part, par la prise en compte des nouvelles
préoccupations des populations et d'une assistance technique aux
différentes entités locales.
Après une évaluation de
l'état de cette coopération en 2003 à Saint Louis, les
autorités des deux régions ont décidé de maintenir
le cap tout en s'inspirant du document stratégique d'intervention dans
la région de Saint-Louis : Le Programme Régional pour le
Développement Intégré (PRDI) dans la conduite de leur
partenariat. Cela se traduit par la signature d'une troisième convention
le 16 Avril 2003.
Cette nouvelle convention est
caractérisée par sa spécificité. En effet, elle
fait l'objet de clauses opérationnelles pour chaque axe de
coopération en ce qui concerne sa mise en oeuvre. Ces clauses
opérationnelles déterminent les priorités, les
stratégies et moyens devant être mis pour l'exécution de
l'axe de coopération et éventuellement son suivi.
Pour mieux comprendre les contours de ce
partenariat entre les régions Nord Pas de Calais et de Saint Louis,
objet de notre étude, nous nous poserons trois questions fondamentales :
-Comment est structurée cette
coopération entre la région de Saint Louis et la région
Nord Pas de Calais ?
-Quelles sont les modalités de sa mise en
oeuvre ?
-Quelle appréciation faisons-nous de
l'exécution de cette convention ?
Deux mois passés au sein du Conseil
Régional de Saint Louis et au « Partenariat Lille /Saint
Louis et sa Région » : opérateur principal
chargé de traduire (exécuter les projets et programmes) en actes
concrets les clauses opérationnelles, nous a permis non seulement
d'avoir une vision plus claire par rapport à la manière dont
cette convention est structurée mais également sur ses
mécanismes d'exécution. L'ensemble de ces éléments,
nous a aussi permis d'apprécier l'exécution de la
convention.
Si, à bien des égards, les termes
de la convention expriment la volonté des deux collectivités
locales à coopérer à la fois dans une parfaite
égalité et d'essayer de répondre positivement aux
attentes des populations, il n'en demeure pas moins que les retombées de
ce partenariat ne sont à la hauteur des espérances des
populations.
Cette tendance peut être inversée
à condition qu'un certain nombre de mesures soient prises : une
plus grande implication des populations et un renforcement
institutionnel.
Dés lors pour une meilleure approche de
notre étude, nous analyserons d'abord le dispositif conventionnel
(Première Partie) ensuite nous traiterons de la mise en oeuvre de la
convention (Deuxième Partie)
.
PREMIERE PARTIE :
L'ETUDE DU DISPOSITIF CONVENTIONNEL
L'étude de la Convention Cadre
instituant (cf. annexes) le partenariat entre la région de Saint Louis
et la région Nord Pas Calais nous mènera en deux directions. Il
s'agira dans un premier de procéder à la présentation du
contenu de la convention (CHAPITRE 1er) et dans un second temps d'examiner
l'encadrement juridico institutionnel de cette coopération (CHAPITRE
2éme).
CHAPITRE 1ER : LA PRESENTATION DU CONTENU DE
CONVENTION
Cette présentation passe
nécessairement d'abord par l'identification des deux
collectivités locales partenaires (Section 1ére) et ensuite par
les différents axes de coopération (Section 2eme).
SECTION 1ére : L'IDENTIFICATION DES
DEUX COLLECTIVITES LOCALES PARTENAIRES
Dans l'identification des acteurs, on
procédera à une présentation sommaire en premier lieu de
la région de Saint -Louis (Paragraphe 1er) et en second lieu
de la région Nord Pas de Calais (Paragraphe 2eme)
PARAGRAPHE 1er : La région de Saint
Louis
Géographiquement, la région de
Saint Louis est située dans la partie nord-ouest du
Sénégal. Au nord, elle est limitée par le fleuve
Sénégal, l'Est par l'actuelle région de Matam
(région qui pendant longtemps faisait partie de la région de
saint louis) ; Sud par la région de Louga et l'Ouest par
l'océan atlantique. La population de Saint Louis est estimée
à 703.669 Habitants et que 58% de cette population à moins de 20
ans.
Plusieurs ethnies cohabitent ensemble dans la
région de Saint Louis. Ainsi, on note des Halpoulars (61%), des Wolof
(30%), des Maures (3,5%), des Sonikes (2,7%) et Autres (2,4%).Cette
diversité se retrouve également sur le plan religieux, car on y
retrouve des Musulmans (98%), des Chrétiens (0,4%) et Autres
(1%)12(*)
Sur le plan administratif, les limites
territoriales de la région de Saint Louis dont la capitale
régionale porte le même nom découlent de la réforme
administrative de 2002 portant création de la région de Matam qui
était jusqu'à là dans la région Saint Louis. Les
départements qui composent la région de Saint Louis sont au
nombre de trois : Saint Louis, Dagana et Podor
Avec la décentralisation et à
la suite de l'érection de Matam en région, la région de
Saint Louis comprend désormais 8 communes qui sont : Dagana,
Richard-toll, Rosso-Senegal, Golléré, Ndioum, Podor, Ndiandane,
Saint Louis ; 16 communautés rurales et 1 Conseil Régional
(celui de Saint Louis)13(*).
Sur le plan économique, les
différentes activités qu'on pratique dans la région de
Saint Louis sont : la Pêche, le Tourisme, l'Agriculture,
l'Industrie, l'Artisanat, le Commerce et l'Elevage.
La pêche y occupe une place très
importante car la région de Saint Louis est fortement marquée par
une tradition de pêche qui est à la fois maritime et fluvio-
maritime. Elle est pratiquée par les guet-ndariens14(*) et quelques populations
limitrophes de l'embouchure du fleuve Sénégal et du barrage de
Diama .En outre , ces activités de pêche mobilisent plus de 16000
pécheurs soit 32% du total national15(*).
Le tourisme n'est pas également en reste
dans l'économie de la région de Saint Louis. Elle
bénéficie pour son développement d'une façade
maritime très attrayante (une plage de plus de trois kilomètre
de long) mais aussi de sites touristiques (le parc de djoudj...).
Dans cette même lancée, la
région de Saint Louis dispose également de ressources et de
potentialités agricoles très importantes. L'existence du fleuve
Sénégal qui longe sur près de 500km et les importants
ouvrages hydrauliques réalisées depuis la mise en service des
barrages de Diama de 1986 et de Manamtali de 1992, ont permis la
maîtrise de l'eau dans une grande partie de la région .Les
agriculteurs disposent ainsi de bases solides les permettant de cultiver dans
de très bonnes conditions. Par ailleurs l'agriculture occupe non
seulement près de 70% de la population active mais également
bénéficie d'un encadrement technique (S.A.E.D et I.R.A)16(*)et d'un appui financier
(C.N.C.A)17(*).
S'agissant du tissu industriel, la région
de Saint Louis se caractérise par sa faiblesse et sa mauvaise
répartition géographique. Sans la présence de la
CSS18(*), il aurait
été impropre de parler d'industrie pour la région de Saint
Louis. On compte, en plus, la SOCAS19(*) et l'existence de quelques PMI et PME20(*).
L'artisanat, la région de Saint Louis en
garde une longue tradition avec comme spécificité
régionale : la teinture, la poterie, la fabrication de nattes etc.
L'artisanat connaît un certain essor avec le développement du
tourisme. Ce secteur, très dynamique, est générateur
d'emplois. Il mobilise une part importante de la population active (les femmes
et les jeunes en particulier).
La région de Saint Louis est
également une zone d'élevage .Cette activité est
pratiquée par la quasi-totalité des populations rurales, surtout
par les Peuls dont elle constitue l'activité principale. Dans
l'ensemble, il reste encore de type extensif.
Le commerce est aussi marqué par sa
diversité et l'importance des produits provenant de l'agriculture, de
l'élevage, de la pêche, de l'artisanat fait qu'il constitue une
véritable source de revenus pour les populations. Dans ce même
ordre d'idées, il faut retenir que le secteur informel (commerce) occupe
également une place importante tant au niveau des centres urbains qu'au
niveau du monde rural et emploie surtout les jeunes et les femmes.
Enfin, sur le plan des moyens de
communication, si la région de Saint Louis est dotée d'un
réseau routier assez important, le réseau fluvial quant à
lui fait défaut. On retient aussi l'existence d'un aéroport
international à Bango.
PARAGRAPHE 2éme : La région Nord Pas de
Calais
La région Nord Pas de Calais est
située dans la partie Nord-Est de la République Française.
Elle est limitée à l'Est par la frontière avec la
Belgique ; à l'Ouest par la Manche et la Mer du Nord ; au
Sud-Ouest par la région de Picardie. La population de cette
région est estimée à 4.017.000 Habitants 21(*)et se trouvant repartie sur
une superficie de 12.378Km et dont la densité moyenne est de 320h/km2
.Le Nord Pas de Calais s'étend sur à peine plus de 2% du
territoire de la France et c'est est l'une des régions les plus
peuplées (avec 7% de la population française) et la plus
urbanisée du pays (90% de taux d'urbanisation).
La région administrative Nord Pas Calais
est composée de deux départements : le Nord et le Pas de
Calais avec Lille comme chef-lieu de région.
Sur le plan économique, l'industrie joue
un rôle très important .En effet, la région Nord Pas de
Calais produit un tiers de l'acier français, et la métallurgie
est le premier secteur industriel régional. Mais, elle souffre, depuis
quelques années, d'une crise de reconversion, d'où le
déclin des activités traditionnelles. Ce déclin va ainsi
favoriser l'émergence croissante de nouvelles activités
économiques telles que le textile et la construction de
matériels de transport (10 % de la production automobile
française et 50 % celle ferroviaire).En outre, l'industrie de la
carrosserie participe considérablement au développement
économique de cette région.
L'agriculture, partagée entre la culture
et l'élevage, est sous représentée. En effet, elle
n'emploie que 4,5% de la population active régionale. En plus, la
région Nord Pas de Calais est deuxième producteur de pommes de
terre, troisième producteur de betteraves sucrières,
quatrième producteur de blé de toute la france.
Le cheptel régional compte plus de
800000 bovins et 730000 porcins. Ce secteur fournit à toutes les
régions limitrophes en viande et l'exporte également vers les
autres pays de l'Europe, notamment l'Angleterre.
La région Nord Pas de Calais a su aussi
tirer profit de ses richesses agricoles pour développer son industrie
agroalimentaire : Sucre (betterave), Bière (houblon), farine
(blé).Les produits tirés de l'industrie agroalimentaire sont
commercialisés partout en France, dans l'espace Union Européenne
et participent beaucoup dans le produit intérieur brut (P.I.B)
régional et national.
Le secteur de la pêche s'est
également développé sur les cotes régionales et
plus précisément dans la manche. Bologne sur mer, premier port
halieutique français et l'un des tout premiers en Europe, assure 70% de
la production de poisson gelé en France.Il constitue aussi le premier
Centre Européen pour les échanges de produits de mer.
Le secteur tertiaire s'est aussi affirmé
dans la région Nord Pas de Calais, notamment à Lille
(considéré comme Métropole Européenne) car
jouissant d'une excellence situation géographique. En effet la ville de
Lille est située à moins de 200km de Paris, Londres, Bruxelles,
Anvers, Cologne. Cette position de carrefour a comme conséquence le
développement des services. Ainsi des entreprises de vente et de
correspondance se sont beaucoup développées pour répondre
aux diverses sollicitations de ceux qui séjournent à lille. Le
Nord Pas de Calais reste également un carrefour maritime grâce
à ses ports dont les plus importants sont : le port de Calais et
celui de Dunkerque.
La région Nord Pas de Calais est
largement desservie .En effet, en plus des ports maritimes, elle dispose
plusieurs lignes de T.G.V (Train à Grande Vitesse) mais également
d'aéroports internationaux.
Enfin, la fierté de l'économie de
la région Nord Pas de Calais se trouve, aujourd'hui, dans les secteurs
du tourisme et des services. Concernant le secteur du tourisme, le constat est
qu'il joue considérablement sa partition dans le développement
économique de la région plus que tout autre secteur
d'activité. Son essor est essentiellement lié à
l'existence d'un littoral qui se mesure à des milliers de
kilomètre de plage, de stations balnéaires (Beck, le Touquet
Paris - Plage), de sites touristiques (le parc régional). A cela
s'ajoute une vie culturelle importante avec l'Opéra de ville de Lille,
visite de musées aussi l'organisation de festivals.
Après avoir présenter
brièvement les deux régions partenaires, nous allons examiner le
champ d'application de cette coopération.
SECTION 2éme : LES DIFFERENTS AXES DE LA
COOPERATION
La convention Cadre détermine, par
ailleurs, les différents axes de coopération. Ceux-ci sont au
nombre de trois. Il s'agit de la coopération institutionnelle
(Paragraphe1er), économique (Paragraphe 2eme) et celle relative au
développement durable et à la lutte contre la pauvreté
(Paragraphe 3eme).
PARAGRAPHE 1er : La coopération
institutionnelle
Dans la Convention Cadre signée entre
la Région Nord Pas de Calais et la Région de Saint Louis, la
coopération institutionnelle y occupe une place importante. Ceci
s'explique, d'une part, par l'envie de la jeune région de Saint Louis
(collectivité locale) d'être soutenue et, d'autre part, de la
volonté de la Région Nord Pas de Calais de faire
bénéficier ses expériences en matière de
décentralisation à sa partenaire.
A ce titre, le Conseil Régional Nord Pas
de Calais se dit prêt à apporter à la région de
Saint Louis un appui institutionnel, méthodologique, technique et
financier. Ainsi cet appui doit se manifester par les actions suivantes :
? - fournir au Conseil
Régional de Saint Louis des moyens nécessaires à son
opérationnalité et fonctionnalité ;
S'agissant de la fonctionnalité, la
région Nord Pas de Calais s'engage aux termes des dispositions de la
Convention du 16 Avril 2003 à mettre, à la disposition du
Conseil Régional de Saint Louis, des techniques d'administration
appropriées afin qu'elle puisse prendre en charge pleinement
l'ensemble des compétences qui lui ont été
transférées en vertu de loi n° 96 07du 22 Mars 1996 portant
transfert des compétences aux régions, aux communes et aux
communautés rurales22(*).
Du point de vue de
l'opérationnalité du Conseil Régional de Saint Louis,la
Région Nord Pas de Calais se dit aussi prête à soutenir
sa partenaire à disposer de moyens matériels lui permettant de
pouvoir mener à bien ses diverses et nombreuses actions sur le
terrain.
?- participer activement au
renforcement, d'une part, des capacités des élus locaux et,
d'autre part, du personnel des services administratifs et techniques. En effet,
les élus locaux du Sénégal en général et
ceux de la région de Saint Louis en particulier ont un niveau
intellectuel très faible qui ne leur permet pas de prendre en charge les
compétences qui leur ont été dévolues. Ainsi, la
région Nord Pas de Calais s'engage à participer au financement
des différentes sessions de formation , de renforcement de
capacité des élus locaux .Dans cet même ordre
d'idées , elle s'engage aussi à apporter son appui à la
prise en charge des stages de perfectionnement du personnel administratif et
technique du Conseil Régional de Saint Louis .En effet , ces stages de
perfectionnement ( qui peuvent se dérouler soit à Saint Louis
soit à Lille) permettent aux agents des collectivités locales
d'acquérir des connaissances techniques et des méthodes
administratives solides, afin de remplir leurs fonctions aux cotés des
autorités locales.
?- appuyer l'ensemble des
collectivités locales de la région administrative de Saint Louis
à l'élaboration et à la mise en oeuvre de
stratégies de communication par la création de logos, de site web
etc. L'objectif ici est de rendre ces entités locales visibles tant du
point de vue interne qu'externe. Ainsi, un bon nombre de collectivités
locales disposent actuellement de logos permettant de les identifier et de les
rendre plus attrayantes et respectables aux yeux des populations, de l'Etat
et de leurs partenaires étrangers .Ainsi, toutes les informations
existantes sur le territoire local donné doivent être
retrouvées dans le site web de celui-ci : son histoire, sa
géographie, ses potentialités humaines, économiques,
naturelles etc. En outre , ces sites ,sur le plan organisationnel sont
également appelés à présenter les organes locaux
(exécutif et délibérant) en apportant des informations
sur l'identification les dirigeant, les différents service ,les
réalisations,les projets,les perspectives etc.
?- aider à la mise en oeuvre
du Plan Régional de Développement Intégré
(P.R.D.I) dans la recherche de financement. En effet, le conseil
régional Nord Pas de Calais a émis la volonté de mettre en
relation la région de Saint Louis avec d'autres organismes de
financement français et européens. C'est dans ce cadre que le
conseil régional Nord Pas de Calais a signé un certain nombre de
conventions dans lesquelles ses partenaires (Etat français, bailleurs de
fonds français ou européennes ...) s'engagent à
participer au financement des actions de développement local à
Saint Louis. Parmi ces conventions, figure la convention « contrat
plan Etat - Collectivités Locales » que la région Nord
Pas de Calais a signé avec l'Etat français.
L'Union Européenne appuie
également les entités locales françaises en particulier
dans leurs actions de développement à
l'extérieur.
PARAGRAPHE 2éme : La coopération
économique
Aux termes des dispositions de la
Convention Cadre précitée, la région Nord Pas de Calais
s'engage à apporter son soutien à la politique de
développement économique de la Région de Saint Louis.
Ainsi, les différentes activités économiques, telles
définies dans le Plan de Développement Local (P.D.L) de la
région de Saint Louis, bénéficieront d'un appui
considérable. En effet cet appui peut être, soit en nature,
c'est-à-dire par le financement de projets ou programmes à
caractère économique, soit en matériel, c'est à
dire le transfert de matériel mécanique et de formation
technique.
L'objectif de ce soutien à la
politique économique de la région de Saint Louis est de permettre
celle-ci à contribuer de façon considérable au produit
intérieur mais aussi et surtout à créer des emplois .Pour
ce faire , le Conseil Régional Nord Pas de Calais s'engage à
mettre en oeuvre une politique incitatrice au profit du succès de la
politique économique de son partenaire .Ainsi, toutes les
opérateurs économiques du Nord Pas de Calais qui
décideront d'entreprendre des activités économiques
à Saint Louis, soit en investissant , soit en installant des
unités industrielles, bénéficieront d'un certain nombre
d'avantages : d'exonération d'impôt , subvention,
facilitation pour accéder au crédit.
Concernant les modalités de mise en
oeuvre de la coopération économique, on peut dire qu'elles se
manifestent sous la forme d'échanges interentreprises. Ainsi, les
interventions économiques, de part et d'autre, se feront sur la base
d'une concertation entre les opérateurs économiques du Nord Pas
de Calais et leurs homologues de Saint Louis avec l'implication de la Chambre
de Commerce de Saint Louis.
Les échanges commerciaux entre ces
deux Régions devront s'inscrire aussi dans le cadre du commerce
équitable.
PARAGRAPHE 3éme : La coopération
pour le développement durable et de la lutte contre la
pauvreté
Le développement durable des territoires
et la problématique de la lutte contre la pauvreté ont
été retenus comme des priorités communes aux deux
régions dans le cadre de la Convention Cadre. Pour atteindre les
objectifs tels qu'ils ont été fixés dans le cadre de la
Convention Cadre, les deux collectivités locales ont
décidé de mettre en oeuvre les actions
suivantes :
?-créer des activités
génératrices de revenus au profit des groupements de femmes et
jeunes en leur apportant un appui financier et matériel.Ceci se fera
à travers l'octroi de crédits qui permettra ainsi aux porteurs de
projets viables de pouvoir disposer des moyens afin de réaliser leurs
projets et par la même occasion de créer des emplois. En plus,
dans le cadre de cette de coopération, le renforcement des
capacités des bénéficiaires de micro crédit n'est
pas en reste. En effet, avec le renforcement de leurs capacités, les
femmes et jeunes de la région de Saint Louis disposeront ainsi les
capacités requises pour mieux assurer la gestion des projets. Cette
promotion des activités génératrices de revenues et le
renforcement de capacités des bénéficiaires seront
exécutés dans le cadre d'un fond appelé Fonds
d'Initiative Local (F.I.L).Ce fond servira alors d'instrument de mise en oeuvre
des projets de lutte contre la pauvreté ;
Les modalités de fonctionnement
ainsi que l'exécution dudit fond doivent faire l'objet d'une convention
opérationnelle. Celle-ci déterminera, dés lors, les
principes, les objectifs attendus, les moyens et la durée de sa mise en
oeuvre.
?-implanter un certain nombre
structures socio-éducatives au profit des populations de la
région de Saint Louis. En effet, le Conseil Régional Nord Pas de
Calais décide aussi de contribuer directement ou indirectement à
la réalisation de projets de construction et d'équipement
d'infrastructures socio-éducatives .La volonté des
autorités Nord Pas de Calais est alors d'accompagner leurs homologues
dans la création de structures en matière éducative (
constructions de salles de classes, création de centre professionnelle
), sanitaire ( constructions de cases,postes de santé et de
maternité ) et d'infrastructures hydrauliques(constructions de
forages... ),de production d'énergie( installation de panneaux solaires
et de machines pour l'énergie éolienne) ;
?-protéger l'environnement et
assurer une bonne gestion des ressources naturelles font également
parties des domaines que les deux collectivités locales ont
décidé de coopérer .Face, à l'avancée du
désert et de la surexploitation des ressources naturelles, la prise de
mesures idoines était plus que jamais urgente pour endiguer ces
fléaux. C'est pourquoi, la prévention des calamités
naturelles et la gestion des ressources naturelles restent au coeur de la
coopération pour le développement durable et de la lutte contre
la pauvreté ;
? -Enfin, la région Nord Pas
de Calais s'engage à soutenir la politique de valorisation touristique
de la région de Saint Louis et de collaborer aussi avec
l'UNESCO23(*) dans la
sauvegarde du patrimoine historique et culturel dans la commune de Saint
Louis.
CHAPITRE 2éme: L'ENCADREMENT
JURIDICO-INSTITUTIONNEL DE LA COOPERATION
Au Sénégal comme en
France les autorités centrales et même celles locales ont mis
en place un certain nombre de mécanismes reconnaissant et encadrant
l'exercice de la coopération décentralisée. Ces
mécanismes sont d'ordre juridique (SECTION 1er) et d'ordre
institutionnel (SECTION 2éme)
SECTION 1er : LES MECANISMES JURIDIQUES
Pour mieux examiner les dispositions
juridiques qui sont à la base de ce partenariat, nous allons
procéder à l'étude de la réglementation
reconnaissant la coopération décentralisée aussi bien
au Sénégal (PARAGRAPHE 1er) qu'en France (PARAGRAPHE
2éme)
PARAGRAPHE 1er : Les dispositions juridiques encadrant
la coopération décentralisée au Sénégal
Au Sénégal, la
coopération décentralisée bénéficie d'un
cadre juridique assez consistant .Ce cadre est, à la fois,
constitutionnel, législatif et éventuellement
réglementaire .La source fondamentale de la coopération
décentralisée est d'abord la constitution. En effet, la
constitution du 22 Mars 2001 dispose en son l'article 102 alinéa 2 que
« les collectivités locales s'administrent librement par des
assemblées élues». Par cette disposition, le constituant
sénégalais pose le principe de l'exercice de la
coopération décentralisée par collectivités
locales sénégalaises. Car, de cet article, il réaffirme
le principe de la libre administration des collectivités locales .Du
coup, les entités locales sénégalaises puissent dans
cette disposition la source de légalité de leurs agissements y
compris ceux menés dans l'espace international.
En outre , des dispositions de la loi du
96-O6 du 22 Mars 1996 portant du code des collectivités locales
encadrent également la coopération décentralisé .En
effet, cette loi en son article 17 au chapitre 3
stipule : « Dans les conditions prévues par le
présent code ,les collectivités locales peuvent dans le cadre de
leurs compétences propres ,entreprendre des actions de
coopération qui donnent lieu à des conventions avec des
collectivités locales de pays étrangers ou des organismes
internationaux publics ou privés de
développement. »24(*).Par cet article, le législateur
sénégalais vient jeter les bases d'une véritable
reconnaissance à l'exercice de la coopération
décentralisée par les collectivités locales
sénégalaises (Communes, Régions et Communautés
Rurales). Dés lors, les entités locales disposent de la
compétence de signer des conventions avec des collectivités
locales étrangères ou bien avec des organismes publics ou
privés internationaux étrangers. Toujours dans cette même
loi, on peut lire à son article 26 que : « Dans le
respect des dispositions constitutionnelles et dans les conditions
fixées par le Titre VI du présent code, la région peut
passer des conventions de coopération décentralisée avec
des collectivités locales, des organismes publics ou privés
étrangers ou internationaux ». Ainsi, au delà des
dispositions de l'article 17 précité, le législateur
spécifie la coopération décentralisée
exercée par la région.
En subordonnant par ailleurs la
régularité de certaines conventions internationales
financières de coopération décentralisée à
l'approbation du représentant de l'Etat, le législateur
reconnaît une fois de plus la coopération
décentralisée à l'article 336 du CCL. Celui-ci fait
l'objet d'un décret d'application n°96-1119 du 27 Décembre
1996 fixant les montants des engagements financiers soumis à
l'approbation du représentant de l'Etat.
PARAGRAPHE 2éme Les dispositions juridiques
encadrant la coopération décentralisée en France
Comme au Sénégal, la
coopération décentralisée en France est aussi régie
par des dispositions constitutionnelles, législatives et
réglementaires.
Ainsi aux termes des dispositions de
l'article 72 de la constitution de 1958 (plusieurs fois modifiée), le
constituant français pose le principe de la libre administration des
collectivités territoriales françaises. En consacrant le droit
à la libre administration des collectivités territoriales, il a
entendu donner une base légale, en principe, aux différents
actes entrepris par les entités territoriales y compris ceux
menés à l'étranger.
Sur le plan législatif, les lois de
la décentralisation du 2 Mars 1982 marquent un véritable
tournant en matière de coopération décentralisée.
Ainsi, on peut citer l'article 65 qui dispose :« le conseil
régional peut décider avec l'intervention de gouvernement
à des fins de concertation et dans le cadre de la coopération
transfrontalière des contacts réguliers avec des
collectivités décentralisée ayant une frontière
commune avec la région ».
Mais, cette loi sera par la suite
réaménagée car elle subordonnait l'exercice de la
coopération décentralisée à l'autorisation du
gouvernement.
Certaines dispositions de la loi du 7
Janvier 1983 peuvent également être considérées
comme une source indirecte de la coopération décentralisée
En effet, aux termes des dispositions de cette loi qui
stipule :« les communes, les départements concourent avec
l'Etat à l'administration et l'aménagement du territoire, au
développement économique, social, et scientifique, ainsi
qu'à la protection de l'environnement et l'amélioration du cadre
de vie », le législateur a entendu donner une base
légale cette coopération.
Le point le plus marquant de ce processus de
reconnaissance et de réglementation de la coopération
décentralisée a eu lieu en 1992.En effet aux termes des
dispositions de la loi n°92-125 du 6 février 1992 relative
l'organisation territoriale de la république française , en son
Titre IV 131-I, aliéna 1,le législateur légalise
formellement la coopération décentralisée en disposant
: « les collectivités territoriales et leurs groupements
peuvent conclure des conventions avec des collectivités territoriales
étrangères et leurs groupement dans les limites de leurs
compétences et dans le respect des engagements internationaux de la
France ».
Le principe, reconnaissant la capacité
des collectivités locales(région,département et commune)
à conclure des conventions avec des entités locales
étrangères , est désormais posée de façon
claire et précise par cette loi .On retient ,dés lors, que cette
affirmation est sans précèdent dans la législation
française .L'un des effets de cette consécration est de
fournir pour la première fois en droit positif français une base
législative aux conventions de coopération que la doctrine ,avait
jusque-la analysé comme des pratiques sans régime
juridique.
Ce texte législatif de 1992 sera
complété par une autre loi, notamment la loi n° 98-115 du
février 1998.Les dispositions de cette dernière loi
précitée ont été par la suite
intégrées dans le code général des
collectivités territoriales françaises. Elle se justifiait au
regard du développement rapide de la pratique de la coopération
décentralisée entraînant ainsi plus de
sécurité pour les élus locaux français dans leurs
engagements et leurs actions à l'étranger.
Sur le plan réglementaire, un certain
nombre de circulaires ont été prises allant dans le sens de
confirmer et de permettre la pratique de la coopération
décentralisée. Déjà, en 1983, une circulaire du
Premier Ministre Pierre Mauroy à la suite de la loi 82 du 2 Mars 1982
portant loi de la décentralisation , reconnaissait l'existence du
processus de coopération décentralisée, et admettant son
caractère positif et la volonté des pouvoirs publics à
soutenir ce processus. Pour mettre en oeuvre cette circulaire, un décret
du 8 Juin 1983, instituant un délégué pour l'action
extérieure des collectivités locales, fut pris.
Cette circulaire de 1983 sera modifiée
par une autre circulaire dite de Laurent Fabius du 10 Mai 1985.En
résumé, elle disposait : « les
collectivités locales portent un intérêt de plus
marqué à leurs actions extérieures et notamment à
la coopération transfrontalière et la coopération
décentralisée. Les besoins et les aspirations qui se manifestent
ainsi au niveau communal, départemental et régional et la
diversité des actions entreprises constituent des facteurs positifs,
car les collectivités territoriales contribuent de cette façon au
développement des charges économiques, culturelles, scientifiques
techniques et sociales et par la même occasion au rayonnement de la
France. Résultant d'une libre administration des activités
locales et étrangères dans le respect de nos institutions et de
notre législation, leurs initiatives, dans ce domaine, sont utiles et
méritent d'être soutenues ».
En 1994, le Ministère des Affaires
Etrangères et le Ministère de l'Intérieur prirent une
circulaire commune le 12 Mai et ayant pour objet,d'une part , de
préciser l'interprétation à donner aux dispositions de
l'article de la loi du 6 février 1992 et de faciliter le contrôle
de légalité , et d'autre part , elle (la circulaire) pose le
principe selon : « la convention est la voie
privilégiée de la coopération décentralisée
pour tous les types d'intervention ».Cependant , cette circulaire de
1994 sera complétée par une autre,celle du 26 Février
2003. Celle-ci a pour objet de régir à nouveau, au plan
réglementaire, la coopération décentralisée et le
rôle des services déconcentrés de l'Etat notamment en
matière de cofinancement des actions de coopération
décentralisée par le Ministère des Affaires
Etrangères. Ainsi on peut confirmer les propos de C. Josselin25(*) qui consistent à dire
que la coopération décentralisée en France
est « une liberté conquise en son temps par les
collectivités locales, que la loi reconnaît désormais, et
que l'Etat soutient et encourage».26(*)
On ne saurait terminer sans revenir sur les
conventions (Convention Cadre- Conventions Opérationnelles)
signées entre les Régions Nord Pas de Calais et de Saint Louis.
En effet, ces conventions qui sont des actes juridiques, peuvent être
considérées étant « les dispositions
juridiques » sur lesquelles repose la coopération entre les
deux régions.
Par ailleurs, on ne peut pas classer ces
conventions de coopération décentralisée dans la
catégorie des actes internationaux. En effet, pour le Professeur
BOURGI27(*), il
apparaît que les accords entre les collectivités locales sont des
accords mineurs qui ne relèvent pas de la catégorie des
traités ou accords consacrés par le droit international.
D'ailleurs, en France la circulaire du 10 Mai, déjà
précitée , rappelle que seul l'Etat est habilité à
contracter des engagements internationaux et ces conventions de
coopération décentralisée sont soumises au droit commun
du contrôle de légalité. Il s'agit, dés lors,
d'actes posant des relations infra étatiques, de coopération
internationale initiée par les collectivités locales et qui
demeurent les seuls acteurs de celle-ci.
SECTION 2éme : LES MECANISMES
INSTITUTIONNELS
C'est dans un souci d'appuyer mais
également de donner une certaine cohérence à l'exercice de
la coopération décentralisée que des institutions
encadrant celle-ci, ont été mises au Sénégal
(PARAGRAPHE 1er) et en France (PARAGRAPHE 2éme)
PARAGRAPHE 1er : Le dispositif institutionnel de la
coopération décentralisée au Sénégal
La coopération
décentralisée fait l'objet au Sénégal d'un
encadrement institutionnel général pour l'ensemble des
collectivités locales. Cet encadrement se traduit par la mise sur pied
aussi bien de structures à dimension nationale (administrations
centrales, déconcentrées) chargées de la gestion globale
de celle-ci que de structures décentralisée c'est dire mise en
place par les autorités locales.
S'agissant des structures centrales qui
s'occupent de la coopération décentralisée au niveau
national, on retiendra, par ordre, le Ministère des Affaires
Etrangères. En effet, ce Ministère veille à la
cohérence des politiques de coopération des collectivités
locales à la politique diplomatique du Sénégal. De
façon ,plus spécifique, il revient aux représentations
diplomatiques du Sénégal à l'étranger (ambassades
et des consulats) de mettre à la disposition des entités locales
des informations utiles à la recherche de collectivités
territoriales partenaires du Nord. En second lieu, on a le Ministère de
la micro finance et de la coopération décentralisée.
Ainsi, la Direction de la Coopération Décentralisée (au
sein de ce Ministère) a entre autres missions la promotion et
l'institutionnalisation de la coopération décentralisée
.En effet, à l'étranger, elle se charge de faire la promotion de
la coopération décentralisée avec l'appui des services du
Ministère des Affaires Etrangères en vue d'inciter les
collectivités locales étrangères à entretenir des
actions de coopération avec celles du Sénégal. Au niveau
interne, c'est-à-dire au Sénégal, elle appuie les
collectivités locales sénégalaises dans le cadre
« des Journées de la Coopération
Décentralisée » qui rassemblent l'ensemble des acteurs
pour discuter, échanger des points de vue, faire des études de
cas, etc. sur la coopération décentralisée. Ces
journées offrent également des opportunités
pour :
? - Développer,
enrichir et partager des expériences de coopération
décentralisée ;
?- Créer un cadre de
réflexion pour une meilleure organisation de la coopération
décentralisée, et une répartition judicieuse des
différents projets et programmes issus de cette coopération sur
le terrain,
? - Evaluer et renforcer les
capacités des partenaires du sud pour une meilleure gestion de leur
localité,
? - Prévenir les
conflits entre les collectivités locales en partie,
? - Etc.
Cette Direction de la Coopération
Décentralisée travaille en parfaite collaboration avec les
services du Ministère de l'Intérieur. En effet, le
Ministère de l'Intérieur intervient également dans le
cadre de la coopération décentralisée même si
l'action les autorités centrales sont moins visibles que celle des
autorités déconcentrées à travers le contrôle
exercé par ces dernières sur les autorités locales et
leurs actes.
C'est dans ce cadre qu'il faut inscrire
l'intervention des structures administratives déconcentrées
.Ainsi aux termes des dispositions de l'article 336 du Code des
Collectivités Locales précité les autorités
administratives déconcentrées (Gouverneur; Préfet et
Sous-préfet) sont au coeur du contrôle de l' exercice de la
coopération décentralisée en matière d'engagements
financiers. Mais bien avant ce contrôle dit approbation, ces
autorités exercent aussi un contrôle la légalité
des Protocoles d'Accord de Coopération. Ce contrôle a trait
à la légalité de ces Protocoles d'Accord : le respect
par les autorités locales des dispositions constitutionnelles,
législatives et réglementaires en matière de
coopération décentralisée.
Dans cette même lancée
d'institutionnalisation de la coopération décentralisée au
Sénégal, on peut aussi retenir le Conseil d'Etat. Cette
juridiction administrative peut être amenée à s'immiscer
dans la matière de coopération décentralisée. En
effet, en cas de contentieux, le juge administratif est saisi, soit par le
Représentant de l'Etat, soit par les autorités locales pour
trancher de la légalité des actes pris en matière de
coopération décentralisée. Cependant, le constat
général est que ce genre de contentieux reste très
rare.
S'agissant, enfin, des mécanismes
institutionnels mis en place par les autorités locales
sénégalaises, il y a évidemment les exécutifs
locaux .Ces derniers sont considérés comme les maîtres
d'oeuvre de la coopération décentralisée. Du partenariat
entre la Région de Saint Louis et la Région Nord Pas de Calais,
le Conseil Régional de Saint Louis est au coeur de celui-ci .En effet,
il lui revient le droit de négocier le Protocole d'Accord de
partenariat, de le signer et éventuellement d'exécuter sa part
des engagements.
Cependant, nous déplorons l'absence
d'une structure chargée de la coopération
décentralisée au sein du conseil régional de saint
louis.
L'Agence Régionale de
Développement (A.R.D) de Saint Louis, considérée comme le
bras technique du Conseil Régional intervient aussi dans ce partenariat
.En effet, à coté de son rôle de conseillère du
Conseil Régional dans le processus de négociation, de signature
des conventions, elle apporte également son appui technique dans la
gestion de cette coopération en s'impliquant dans la
définition des axes de coopération, leur mise en oeuvre et
éventuellement leur suivie.
Après avoir fait l'état des
lieux en ce qui concerne des mécanismes institutionnels qui s'occupent
de la coopération décentralisée au Sénégal,
nous allons examiner ce qui se passe également en France
PARAGRAPHE 2éme : Le dispositif institutionnel
de la coopération décentralisée en France
La coopération
décentralisée est mieux structurée en France qu'au
Sénégal. Ceci s'explique par le fait que les entités
territoriales françaises se sont engagées depuis fort longtemps
dans des actions de coopération décentralisée.
Sur le plan national, la gestion de la
coopération décentralisée reste d'abord l'affaire des
Ministères et ensuite des structures interministérielles (qui
sont des Instances de Concertation et d'Appui).Alors qu'au niveau local, on a
les structures déconcentrés de l'Etat (Préfectures de
Régions et de Départements) et les structures
décentralisées, créées par les collectivités
territoriales.
S'agissant de façon globale des
Ministères, on retient en premier lieu, celui chargé des Affaires
Etrangères. Comme au Sénégal, ce Ministère veille
à la cohérence des politiques de coopération des
collectivités territoriales françaises à la politique
étrangère de la France. Ainsi les Ambassades sont tenues
d'informer les entités locales françaises de la situation
politique, économique, sociale...des pays dans lequel se trouvent leurs
partenaires.
Mais, c'est plus
précisément le Ministère chargé de
l'identité nationale , de l'immigration et du
co-développement28(*) qui coordonne depuis Mai 2007 toutes les actions de
coopération décentralisée au niveau national avec l'appui
des services des Ministères de l'Intérieur et des Affaires
Etrangères.
Ce Ministère prépare et met
en oeuvre la politique du gouvernement en matière de coopération
et de façon spécifique la coopération
décentralisée. Ainsi pour mieux gérer la
coopération décentralisée en symbiose avec les
collectivités territoriales, il a été crée au sein
de ce Ministère un Bureau de la Coopération
Décentralisée .Ce dernier se situe au niveau de la Direction de
la Coopération Décentralisée et Non Gouvernementale et
demeure le lieu de capitalisation de l'ensemble des programmes des
collectivités territoriales à l'étranger .Il veille
également à la cohérence des multiples interventions des
entités locales françaises à l'étranger et les
projets cofinancés, inscrits dans les programmes bilatéraux et
multilatéraux existant entre la France et les autres pays.
Au-delà, de ce Bureau de la
Coopération Décentralisée, il y a aussi le Comité
de la Coopération Décentralisée. Ce Comité
intervient le plus souvent lorsque l'Etat octroie des aides financières
aux collectivités locales engagées à
l'extérieur.
S'agissant, par ailleurs, les structures
interministérielles, on a deux organes essentielles :
D' abord, on a le Délégation
à l'Action Extérieure des collectivités territoriales. Sa
création remonte vers les années 80 par le décret du 8
Juin 1983.Elle exerce ses compétences sous l'autorité du
Ministère des Affaires Etrangères et est placée
auprès du Secrétariat Général dudit
Ministère. En outre, elle assure les missions
suivantes :
?- recueillir les informations
relatives à l'extérieure et les analyses ;
?- apporter son concours aux postes
diplomatiques et consulaires français à l'étranger ainsi
qu'aux préfectures .En liaison avec les ambassades et les
préfectures, il conseille les collectivités locales
concernées sur les relations qu'elles proposent d'établir avec
l'extérieur, notamment pour la mise en oeuvre des actions de
coopération décentralisée ;
?- contribuer à
l'élaboration des textes qui, en droit interne ou international, portent
sur la coopération décentralisée ;
?- assurer le secrétariat de
la Commission Nationale de la Coopération
Décentralisée.
En d'autres termes la
Délégation à l'Action Extérieure des
collectivités locales exerce selon « une mission de
renseignement du gouvernement par le recueil d'informations
relatives aux relations extérieures locales, mais aussi d'assistance et
de conseil aux représentants locaux de l'Etat, aux entités
locales et enfin de coordination des différents services centraux
concernés (Ministère des Affaires Etrangères et
Ministère de l'Intérieur) »
Ensuite, on a également la
Commission Nationale de Coopération Décentralisée
(C.N.C.D).Sa création résulte des dispositions de l'article 134
de la loi d'orientation n°92-125 du 6 février 1992 relative
à l' organisation territoriale de la république française
qui dispose : « il est créé une Commission
Nationale de la Coopération Décentralisée qui
établit et tient, à jour, un état de la coopération
décentralisée menée par les collectivités
territoriales .Elle peut formuler toutes propositions tentant à
renforcer celle-ci »
Dans le cadre de ses missions, cette
Commission est susceptible d'être informée et d'étudier les
interrogations pouvant lui être posées par les élus locaux
et l'Administration. Les Ministères des Affaires Etrangères et de
l'Intérieur peuvent être ainsi avisés par cette Commission
des obstacles rencontrés par les entités locales, les
préfectures et les postes diplomatiques. Espace de dialogue et de
concertation entre les représentants de l'Etat et les autorités
locales, la C.N.C.D vise aussi à améliorer les modalités
d'exercice de la coopération décentralisée.
La C.N.C.D exige, en outre, que
« les collectivités territoriales et leurs groupements
tiennent informer la commission de tout acte de coopération entrant dans
le champ du Titre IV de la loi du 6 Février précitée,
conclu entre les collectivités territoriales étrangères et
leurs groupements ».Dans cet même ordre d'idées, la
C.N.C.D est souvent consultée sur tout projet de loi ou de décret
relatif à la coopération décentralisée.
Faut-il reconnaître qu'il existe une
multitude de structures intervenant au niveau national en matière de
coopération décentralisée, mais force est de souligner que
celles citées ci-dessus restent les plus en vue.
Enfin, s'agissant des institutions
locales mises sur pied par la région Nord Pas Calais pour la gestion
des ses actions de coopération décentralisée, on retiendra
un certain nombre d'organes.
Ainsi , suite à l'adoption de la loi
sur A.T.R29(*), la
région Nord Pas de Calais a entendu donner un sens fort à ses
démarches de coopération internationale par la constitution et
aussi par sa participation à l'échelle régionale dans des
institutions s'occupant exclusivement de coopération
décentralisée.
Premièrement, le Conseil Régional
a crée en sein des directions ayant pour mission de s'occuper
uniquement de « sa coopération
décentralisée » en vue de la promouvoir, de la
renforcer et d'assurer le suivi de ses opérations de
coopération à l'étranger. Parmi celles-ci, figure
principalement la Direction des Relations et Coopérations
Internationales (D.R.C.I).Cette Direction a pour mission principale de
gérer et de suivre les différents Accords de Coopération
conclus entre la région Nord Pas de Calais et ses cinq
collectivités locales étrangères partenaires (Saint Louis
au Sénégal,Kayes au Mali,la Province de Voïvode de
Silésie en Pologne,la Province sinistrée de Tchernobyl et la
Province Centre du Vietnam) .Concrètement, elle se charge de la
préparation, des négociations des conventions, de leur signature
et éventuellement de leur mise en oeuvre.
Deuxièmement, pour répondre
à la demande pressente des Associations de société civile
et des autres Collectivités Locales de la Région, le Conseil
Région Nord Pas Calais a participé à la création de
structures de concertation et d'appui en matière de
coopération décentralisée au niveau régional. Le
réseau « LIANES COOPERATION »30(*)en est une illustration. En
effet, cette structure regroupe l'ensemble des collectivités locales
la région Nord Pas de Calais (la région, les deux
départements, les villes et les communes) et se propose d'être
un cadre de mise à niveau des différentes interventions des
acteurs régionaux à l'extérieur par le biais de la
concertation, d'échanges d'information et de soutien
mutuel.
DEUXIEME PARTIE :
LA MISE EN OEUVRE DE LA COOPERATION
L'étude de la mise en oeuvre de la
coopération entre la région de Saint Louis et la région
Nord Pas de Calais nous amènera dans deux directions. Il s'agira
d'abord d'examiner les modalités de mise en oeuvre de la Convention
Cadre (CHAPITRE 1er) et ensuite apprécier l'exécution
de la Convention Cadre (CHAPITRE 2éme).
CHAPITRE 1ER : LES MODALITES DE MISE EN OEUVRE DE
LA CONVENTION
Elles sont de deux ordres. D'une part, on a
les moyens juridiques, institutionnels et financiers (SECTION
1er) et d'autre part les organes chargés de
l'exécution de la mise en oeuvre de la convention (SECTION
2éme)
SECTION 1er: LES MOYENS JURIDIQUES INSTITUTIONELS ET
FINANCIERS
Les moyens utilisés pour la mise en
oeuvre de cette coopération peuvent être regroupés en deux
catégories .D'une part on a les moyens juridiques : les
conventions opérationnelles (PARAGRAPHE 1er) et d'autre part
les moyens institutionnel et financier (PARAGRAPHE 2eme)
PARAGRAPHE 1er : Les moyens juridiques : Les
Conventionnelles Opérationnelles
La région de Saint Louis et la
région Nord Pas de Calais ont affirmé dans la Convention Cadre,
leur volonté de signer une nouvelle convention chaque fois qu'il s'agira
d'exécuter un domaine se trouvant dans la le Protocole d'Accord c'est
à dire la Convention Cadre. Cette convention est appelée
convention opérationnelle.
La conventions opérationnelles est
négociée par les techniciens des deux parties (en plus l'A.R.D
et le Partenariat) et soumise à la signature des deux exécutifs
locaux. De part et d'autre, certaines, d'entres elles, doivent être
soumises a l'approbation du représentant de l'Etat si les montants
prévus dans ces conventions opérationnelles dépassent 100
Millions FCFA (article 336 du CCL)31(*).
Par Convention Opérationnelle, on
entend un document officiel signé par les deux partenaires visant
à préciser les modalités de leurs interventions sur une
problématique donnée : formation, santé
éducation etc. L'Accord de Coopération constitue essentiellement
une déclaration d'intention se doit d'être précisé
pour sa concrétisation. Ainsi, chaque domaine de coopération
(institutionnel, économique et développement durable et lutte
contre la pauvreté) fera l'objet d'une Convention Opérationnelle.
Elles permettent, ainsi, aux deux collectivités locales de fixer de
façon claire les priorités, les stratégies, le coût
financier et la durée de l'exécution. Le contenu des conventions
opérationnelles (il en existe que deux : santé et
éducation) est structuré de la manière
suivante :
1-La définition du champ de la
coopération (c'est à dire de la thématique retenue et
considéré étant le premier choix dans les trois
thématiques que compose la Convention Cadre) : il s'agit, en fait,
de choisir dans la Convention Cadre un axe de coopération que les deux
entités locales entendent mettre en oeuvre .Ce choix devra prendre en
considération et s'inscrire dans la lignée des compétences
transférées aux collectivités locales que ce soit en
France ou au Sénégal. En effet, il est limitativement
énuméré les domaines dans lesquels les
collectivités locales sont appelées à intervenir ou de
coopérer .Au Sénégal, aux termes des dispositions de la
loi n° 96-07 du 22 Mars 1996 portant transfert de compétences aux
régions, aux communes et aux communautés rurales, les
compétences transférées sont au nombre de neuf32(*) .Par voie de
conséquence, il leur interdit d'intervenir ou de coopérer au
delà des compétences transférées dans cette loi.
Ensuite la deuxième exigence dont sont soumises les conventions
opérationnelles, est qu'elles sont tenues de se conformer aux
initiatives spécifiques en la matière prises par les
collectivités locales. En effet , chaque collectivité locale
partenaire a des besoins spécifiques par rapport à un domaine de
coopération et se fixe ainsi des résultats à atteindre
.C'est pourquoi dans la signature des conventions opérationnelles, les
deux collectivités locales sont tenues ,dés lors, de prendre en
compte les particularités et les initiatives de chaque partenaire
(initiatives que l'on retrouve dans le PRDI pour la région de Saint
Louis et le contrat plan Etat-Region pour la région Nord Pas
de Calais) . Enfin, l'axe choisi doit être conforme également
aux politiques nationales dans lesquelles il s'inscrit. Ainsi,par exemple, la
région de Saint Louis est tenue de s'inspirer du Document
Stratégique de Réduction de la Pauvreté de la
République du Sénégal (D.S.R.P) d'avril 2002, du
Plan National de Développement Sanitaire et Social (P.N.D.S) pour la
période 1998-2007 pour la République du Sénégal
mais également du Plan Régional de Développement Sanitaire
(P.R.D.S) pour la Région de Saint Louis et autre documents entrant dans
ce secteur.
2- les principes d'intervention :
la convention opérationnelle fixe les principes sur lesquels la
thématique devra être mise en oeuvre. Il s'agit entre autres
principes de :
? -tendre vers une
meilleure adéquation de la réponse du domaine à
exécuter aux besoins des populations
bénéficiaires ;
? - favoriser la
mobilisation des acteurs et la réciprocité par le
développement d'une approche partenariale à chaque fois qu'il est
question de l'exécution d'une thématique donnée :
élus locaux, opérateurs intervenant en matière
d'éducation par exemple, les ONG33(*), les OCB34(*) ...et le public ;
?-promouvoir la
capacité des acteurs locaux (formation et renforcement des
capacités des intervenants directs...) afin qu'ils occupent leur juste
place dans le système (par exemple) qui sera mis en
oeuvre ;
? -Veiller à ce
que les actions qui seront menées dans l'exécution de la
thématique se fassent dans la transparence.
3-le choix, ensuite, des domaines à
exécuter ciblés à l'intérieur d'une
thématique donnée (considéré comme le second
choix).Etant conscient de ne pas pouvoir intervenir sur tous les plans d'une
thématique bien donnée (par exemple : Coopération sur
le développement durable et la lutte contre la pauvreté), les
deux régions préfèrent ainsi se limiter à quelques
points qu'ils jugeront nécessaires à mettre concrètement
en oeuvre. A titre d'exemple, après avoir choisi en premier lieu la
thématique « coopération pour le développement
durable et lutte contre la pauvreté » et, en second lieu, les
deux collectivités locales porteront leur choix par exemple sur la
santé qu'elles devront par la suite exécutées après
l'avoir traduite sous forme de convention opérationnelle.
Par exemple pour la mise en oeuvre de leur
coopération en matière sanitaire les régions Nord Pas de
Calais et de Saint Louis ont défini ensemble trois axes
stratégiques d'intervention que sont les suivants :
? - définir et promouvoir une
politique de prévention adaptée ;
? -améliorer l'accès aux
soins de qualité ;
? -renforcer la dynamique partenariale
régionale en santé.
Aux termes des dispositions de la convention
opérationnelle sur la santé, ces stratégies devront
permettre à développer un esprit de partenariat répondant
ainsi au principe de réciprocité .Cependant, la région de
Saint Louis n'a rien à apporter dans le domaine de la santé
à sa partenaire Nord Pas de Calais.
4- les objectifs opérationnels :
Afin d'opérationnaliser les différents points retenus dans une
thématique, l'éducation par exemple (le renforcement des
capacités des corps émergents), les deux régions
conviennent de mener des actions répondant aux objectifs attendus pour
chaque thématique. Elles apporteront ainsi les outils
nécessaires pour leur concrétisation. Par exemple, dans l'exemple
de la convention opérationnelle sur la santé, concernant le point
relatif à l'amélioration de l'accès aux soins de
santé de qualité, les réalisations d'infrastructures
s'attacheront d'une part, à définir et à mettre en oeuvre
une politique d'amélioration de la qualité des infrastructures
sanitaires ; d'autre part, à renforcer les capacités des
personnels et des structures sanitaires et enfin à favoriser la
création de mutuelles de santé
5-Autre élément qu'on peut
également retenir dans les conventions opérationnelles demeure
l'engagement des deux parties. Ainsi les régions Nord Pas de Calais et
de Saint Louis chacune en ce qui la concerne s'engage à mettre son
expertise et ses services techniques pour une exécution du domaine
retenu. Mais, plus particulièrement c'est la région Nord Pas de
Calais qui s'engage à promouvoir les projets entrants dans le cadre de
cette cooperation auprès de ses partenaires francais et
européens. En outre, elles (les deux collectivités locales
partenaires) s'engagent à apporter aux opérateurs pressentis
pour la réalisation des programmes ou projets un certain nombre de
facilités administratives.
6- L'évaluation et le suivi des
différents domaines figurent en bonne place dans les conventions
opérationnelles .Pour ce faire, des indicateurs de suivi sont retenus.
Il est également à noter qu'au delà du suivi, des
évaluations périodiques sont effectuées.
7-L'exxecution des conventions
opérationnelles ne doit pas dépassée en principe trois ans
sauf cas de force majeures.
8- Pour terminer, les conventions
opérationnelles peuvent faire l'objet de dénonciation à
l'initiative de l'une des parties, sous réserve que la partie
dénonçant la convention opérationnelle saisisse par
écrit l'autre partie au moins six mois avant l'échéance de
chaque date anniversaire de la convention opérationnelle.
Au delà des moyens juridiques, la mise
en oeuvre de cette coopération requiert aussi des moyens
institutionnels et financiers
PARAGRAPHE 2éme: Les moyens institutionnels
et financiers
Il conviendra d'examiner d'abord les moyens
institutionnels mis en place mais également des moyens financiers
déployés pour la gestion et l'exécution de la
coopération par les deux collectivités locales.
S'agissant des moyens Institutionnels mis en
place pour la gestion et l'exécution de ce partenariat on abordera en
premier lieu la situation de la région Nord Pas de Calais et en second
lieu celle de la région de Saint Louis au plan institutionnel. Il
s'agit de façon globale de revenir sur les structures et les personnes
qui s'occupent de coopération décentralisée dans ces deux
collectivités locales respectives.
Au niveau du Conseil Régional Nord Pas
de Calais, la gestion et le suivi de la Coopération
Décentralisée se fait à un double niveau, interne et
externe.
Sur le plan interne, la gestion de la
Coopération Décentralisée et de son suivi a fait l'objet
d'une structuration progressive des services en charge de cette
compétence.
Ainsi,dés 1990 , une véritable
direction est mise en place pour s'occuper des actions extérieures du
Conseil Régional Nord Pas de Calais:Kayes(Mali),Saint
Louis(Sénégal), la Voïvode de silerie(Pologne),les Provinces
du centre -Vietnam(Vietnam) et les zones sinistrées par la catastrophe
de Tchernobyl(Ukraine).Il s'agit de la Direction des Relations
Européennes et Internationales (D.R.E.I).Pour prendre en charge
l'accroissement de ses actions à l'étranger et la prise en charge
d'autres domaines de coopération ,les autorités régionales
décident de la remplacer par une autre Direction dite Direction des
Relations et de la Solidarité Internationale. (D.R.S.I)
En 1998, un nouveau
réaménagement dans la gestion des relations extérieures du
conseil régional est opéré .Ainsi la D.R.S.I est
scindée en deux, d'un coté une Direction dite Européenne
et d'un autre coté un service dit « Solidarité
Internationale et de la Coopération au Développement
(S.I.C.O.D) ».Ce service est chargé de la gestion et du suivi
des relations de coopération que la Région Nord Pas de Calais
entretienne avec des collectivités locales en dehors de l'Union
Européenne .Au sein de ce service, on retrouve cinq chargés de
missions qui , chacun , prend en charge l'un des cinq Accords de
coopération dont la région Nord Pas de Calais est
signataire.
Au plan externe, la région Nord Pas
de Calais dispose dans chaque localité où elle mène des
actions de coopération une représentation permanente .Mais,
à Saint Louis, elle ne dispose pas d'un « relais
local » pour assurer le suivi de sa coopération .Cette
situation a pu amener un opérateur de développement
dénommé « le Partenariat Lille/ Saint Louis et sa
région » à jouer ce rôle. Ce qui n'est pas sans
grandes failles dans les rapports entre le Partenariat et la région de
Saint Louis. Face à ce problème et d'un besoin incontestable de
suivi de ses actions à Saint Louis, le Conseil Régional Nord Pas
de Calais étudie actuellement la possibilité de faire de
l'A.R.D35(*) de Saint
Louis son relais local.
Contrairement à la région
Nord Pas de Calais, la région de Saint Louis ne dispose pas sur plan
interne de véritable moyens institutionnels chargés de la gestion
et du suivi de l'exercice de ses compétences en matière de
Coopération Décentralisée .Pour pallier cela, les
autorités du Conseil Régional de Saint Louis se sont
orientées vers l'A.R.D36(*) pour la conduite de ses actions à
l'étranger .En principe, les A.R.D ont été
crées au Sénégal dans une logique d'apporter aux
collectivités locales une assistance technique gratuite dans les
domaines d'activités liés à leur
développement : assurer la maîtrise d'ouvrage des
opérations que les trois ordres de collectivités locales (la
région,la commune et la communauté rurale) lui
délèguent et enfin de réaliser toute étude que les
personnes publiques ou privées lui commandent pour des actions de
développement local .Mais,il peut arriver que ses fonctions de l'A.R.D
dépassent ce périmètre ci dessus. C'est donc dans cette
logique qu'il faut inscrire ses rapports que l'ARD de Saint Louis entretienne
avec le Conseil Régional de Saint Louis en devenant en quelque sorte le
« gestionnaire » de sa coopération
décentralisée
Ainsi pour étudier cette
coopération, nous avons été orientés vers les
services de l'ARD au motif qu'elle se charge de la gestion des relations
extérieures de la région. Dans sa mission d'assistance technique
au Conseil Régional en matière de coopération
décentralisée, l'A.R.D est soutenue par les services techniques
de l'Etat disposant de moyens humains et matériels beaucoup plus
importants. Il peut arriver qu'elle soit aux cotés des autorités
régionales lors des signatures de conventionnes et en particulier celles
dites conventions opérationnelles .C'est ainsi qu' en premier lieu ,
elle est chargée de conseiller les autorités régionales
dans les différentes étapes aboutissant à la signature
d'un accord de partenariat. Ensuite, elle participe, avec les services
administratifs et techniques des Conseils Régionaux de Saint Louis et du
Nord Pas de Calais, à l'élaboration des modalités
d'exécution des conventions opérationnelles. En effet, l' A.R.D
assure le suivi et l'évaluation des projets et programmes en cours ou
déjà exécutés pour le compte du Conseil
Régional de Saint Louis.
Au delà des moyens institutionnels mis
en place par chaque collectivité locale pour la gestion et du suivi de
ses actions en matière coopération décentralisée,
les deux entités locales ont décidé de mettre sur pied un
comité dit Comité Mixte Permanent de Coopération
(C.M.P.C).Il s'agit d'une instance commune, de concertation ,de suivi et
d'évaluation .Cette structure est aussi interpellée en cas de
litige entre les deux parties .Elle est composée de
représentants de chacune des parties signataires de l'Accord de
coopération et est co-présidée par les présidents
des deux conseils régionaux ou leurs représentants .Le
C.M.P.C37(*) se
réunit une fois par an , alternativement à Saint Louis et
à Lille .On retrouve également, dans cette structure , des
agents administratifs et techniques des deux conseils régionaux
respectifs.
Le « Partenariat » peut
également être considéré comme faisant partie des
institutions qui s'occupent de cette coopération .En effet , au regard
de son rôle et de la place qu'il joue et occupe dans la mise en oeuvre
et le suivi de cette coopération, il peut être
considéré comme tel.
Pour mieux assurer le suivi de
l'exécution de ce partenariat, il est prévu la création de
deux dispositifs dans un avenir proche : l'un technique, par la mise en
place d'une représentation à Saint Louis pour le compte du Nord
Pas de Calais et l'autre financier, par l'initiation d'un Fond commun
d'Initiatives Locales (F.I.L).
S'agissant enfin des moyens Financiers
mobilisés en vue de la mise en oeuvre des conventions
opérationnelles, on retiendra la modeste contribution financière
de la région de Saint Louis. Par ailleurs, le plus important des moyens
financiers mobilisés dans le cadre de cette coopération
proviennent de la région Nord Pas de Calais, mais aussi de leurs
partenaires.
Les moyens financiers constituent le tendon
d'Achille de la décentralisation sénégalaise .En effet,
les fonds de dotation alloués par l'Etat aux régions, restent
très insignifiants au regards des domaines dans lesquels elles sont
appelées à intervenir .A cela, s'ajoute la non
éligibilité des projets du P.R.D.I38(*) au Budget Consolidé
d'Investissement (B.C.I) et la non effectivité des contrats plan
Etat-Region .C'est dire alors que les moyens financiers des
collectivités locales, notamment pour les régions, restent
limités. C'est pourquoi, de cause à effet, les ressources
financières, consacrées aux investissements dont dispose la
région de Saint Louis, sont insignifiantes .A titre d'illustration, en
2005, la participation du Conseil Régional pour le cofinancement des
projets s'élevait à 182 Millions (12 %) sur un montant global de
1,381 Milliards (82 %) constituant l'apport de ses partenaires
étrangers confondus. Et les rares moyens financiers, dont elle dispose,
proviennent de la capitalisation des moyens de fonctionnement additionnels au
budget d'investissement et de la dotation pour l'investissement octroyé
par l'Etat qui tourne autour de 70 Millions 39(*).C'est sur ces moyens financiers dérisoires
qu'elle compte pour respecter ses engagements financiers dans le cadre de
l'exécution des projets et programmes ciblés dans cette
coopération.
Il revient donc à la région
Nord Pas de Calais la charge de déployer le plus gros des moyens
financiers pour la mise en oeuvre de cette coopération .C'est
pourquoi, il ne serait pas exagérer d'affirmer sans condition que la
région Nord Pas de Calais est le « maître du
jeu » dans la réalisation de beaucoup de projets de
développement .A titre d'exemple, pour seulement l'année 2005,
le Conseil Régional du Nord Pas de Calais a injecté plus de
328.000.000 Millions de francs CFA 40(*) pour la mise en oeuvre de projets ou de programmes.
Ce budget, consacré par le Conseil Régional Nord Pas de Calais
pour sa coopération avec la région de Saint Louis, va au
delà de ses propres ressources, car elles sont renforcées par des
cofinancements de projets venant de l'Etat au titre du contrat de plan
Etat-region, mais aussi de sa collaboration avec les institutions de l'U.E.
Les montants financiers sont injectés
à Saint Louis à travers deux canaux :
? -Appui budgétaire
direct au Conseil Régional de Saint Louis .Cet appui se fait selon les
procédures de transfert financier en vigueur en France .Une fois
transférés, ces montants sont inscrits dans le budget du Conseil
Régional de Saint Louis pour garantir la bonne utilisation des fonds
(sous contrôle du trésor public du
Sénégal) ;
? -Octroi de financement
à des opérateurs de développement local (le Partenariat,
ONG...) porteurs de projets entrant dans le cadre de cette coopération
et s'inscrivant dans le P.R.D.I.
Il faut noter que pour transférer de
l'argent à Saint Louis dans le cadre de la mise en oeuvre de cette
coopération, le Conseil Régional Nord Pas de Calais est tenu de
respecter deux conditions :
? - l'utilisation de l'argent doit présenter
un intérêt local
? -le respect des règles
et procédures françaises en matière de transfert d'argent
Après avoir élucidé,
tant soit peu, les moyens juridiques, institutionnels et financiers
nécessaires à la mise en oeuvre des conventions
opérationnelles, nous allons aborder les organes de mise en oeuvre.
SECTION 2 éme: LES ORGANES
DE MISE EN OEUVRE
La mise en oeuvre de la coopération
entre la région Nord Pas de Calais et la région de Saint Louis
être confiée à deux types d'opérateurs :
Principalement l'exécution des projets et des programmes est
confiée au « Partenariat Lille /Saint-Louis » (PARAGRAPHE
1er) .Mais, il peut arriver que les deux collectivités
locales fassent recours à d'autres Opérateurs » pour
l'exécution de certains projets (PARAGRAPHE 2éme)
PARAGRAPHE 1er : L'opérateur principal:
Le Partenariat
Le Partenariat est une association
française de droit privé, agissant essentiellement en
matière de coopération décentralisée et de
développement local. Au Sénégal, il a le statut d'une
Organisation Non Gouvernementale (ONG) .Il dispose de deux
sièges : l'un à Saint Louis et l'autre à Lille (qui
se trouve être le siège père).
Sa philosophie de travail s'inscrit dans un
esprit d'échange et de solidarité et se fonde sur un important
militantisme et une forte mobilisation de personnes volontaires à Saint
Louis et à Lille .L'implication des acteurs locaux et leur
responsabilisation restent les voies privilégiées dans toutes les
démarches entreprises par le Partenariat.
Parmi ses compétences, on peut retenir
les domaines suivants :
? -la santé, notamment celle de
la mère et de l'enfant ;
? -l'éducation et la
scolarisation ;
?-L'action sociale ;
?- L'assainissement et
l'aménagement urbain ;
?-le développement économique
local ;
?- appui technique et
institutionnel aux collectivités locales partenaires (communes et
région) ;
? - l'exécution des chantiers
(infrastructures sanitaires, éducatives, sociales...) ;
? - etc.
Le choix du Partenariat se justifie
doublement : d'une part, son expérience de plus de 20 ans en
matière d'exécution de programmes et de projets de
Coopération Décentralisée entre la commune de Saint Louis
et la ville de Lille, et d'autre part le Partenariat a initié trois
programmes ( Programme d'Appui aux Initiatives Locales, Programme
Réciprocité et Education à la Citoyenneté
Internationale du Nord et Programme d'Appui à la
Décentralisation) dont l'un intéresse les deux Conseils
Régionaux (Nord Pas de Calais et Saint- Louis).Il s'agit du Programme
d'Appui à la Décentralisation.
Le Programme d'Appui à la
Décentralisation (P.A.D) peut être appréhendé comme
« un cahier de charges » correspondant au mieux de ce
qu'attendent des populations en matière de développement local,
des deux collectivités locales partenaires et conforme avec le
P.R.D.I41(*).
Ce Programme est ainsi soumis à
l'acceptation des deux entités locales, soit de façon collective,
soit à l'un d'eux. Ainsi, lorsqu'il est conforme aux priorités de
la région de Saint Louis, telles que définies dans le P.R.D.I et
de la région Nord Pas de Calais , ces dernières sont alors
disposées à financer le P.A.D .Toutefois, si c'est la
région de Saint Louis qui a reçu en premier lieu , la proposition
de réalisation de projets dans le cadre du P.A.D ,elle est tenue alors
d'envoyer à sa partenaire une lettre d'appui financier Mais le plus
souvent les grands axes de ce Programme sont directement financés par
le Conseil Régional Nord Pas de Calais. Le schéma
d'exécution des programmes et des projets relevant de cette
coopération, est le suivant : la (les) fonction(s) de bailleurs de
fonds relève (nt) soit de la région de Saint Louis soit de la
région Nord Pas de Calais et de leurs partenaires au
développement (Etats, ONG, ...), la maîtrise d'ouvrage
revient à l'A.R.D alors que la maîtrise d'oeuvre est
confiée au Partenariat.
Le Partenariat utilise la démarche
participative dans l'exécution des projets et programmes. Cette
démarche participative se présente comme suit :
- Identification des zones
d'intervention
- Identification des besoins des
populations de concert avec elles
- Concertation avec les populations
des modalités de mise en oeuvre
- Exécution du projet
(construction d'infrastructures, formation,...
- Implication des populations
bénéficiaires ou leurs représentants (Elus Locaux ou
O.C.B42(*)) dans le suivi
des actions
Par ailleurs, le Partenariat dispose dans
chaque département de la région de Saint Louis de structures des
relais appelées « Cadres de Concertation
Départementaux (C.C.D) ».Ces C.C.D représentent le
Partenariat dans les lieux d'exécution des projets ou programmes .Ils
sont composés des représentants des populations, des élus
locaux, de la société civile, du représentant du
Partenariat.
Concrètement, ces C.C.D sont
chargés de conseiller le Partenariat, d'assurer le suivi de
l'exécution des projets, mais aussi et surtout d'anticiper et de
régler les éventuels différends qui pouvaient
survenir.
Après l'exécution
complète des projets ou programmes qui lui ont été
confiés , le « Partenariat » fait un rapport de
« compte rendu de mise en oeuvre ».Une copie de ce Rapport
est remis à chacune des collectivités locales partenaires ( Saint
Louis et Nord Pas de Calais) . Il tient lieu de « Bilan »
de l'exécution.
EXEMPLE D'UN PROJET EXECUTE DANS LE CADRE DU
P.A.D
Intitulé du projet
|
Projet de développement communautaire de
BIDA
|
Localisation
|
Village de BIDA, Communauté rurale de gamadji
saré, Département de Podor
|
Objectifs du projet
|
-Faciliter l'accès a l'eau
-Améliorer les sources de revenus
-Améliorer les conditions hygiéniques et
nutritionnelles
|
Description du projet
|
-Fonçage d'un puits
-Développer des activités
intégrées de création de richesse
-Réaliser des infrastructures
socio-économiques de base
|
Cibles et bénéficiaires
|
Populations de BIDA et environ
|
Coût du projet et partenaire
|
Le Conseil Régional Nord Pas de
Calais
|
Maître d'ouvrage
|
Le conseil Régional de Saint Louis, Maître
d'ouvrage déléguée : A.R.D
|
Maître d'oeuvre
|
Le « Partenariat »
|
Niveau d'exécution
|
Puits en phase de finalisation
|
Durée d'exécution
|
2ans
|
Impact et effets attendus
|
Existence d'une auto promotion dans un environnement
propice à l'initiative privée.
|
SOURCE : CONSEIL REGIONAL DE SAINT LOUIS
PARAGRAPHE 2éme : Les autres
opérateurs de développement
Il peut arriver que l'exécution d'un
certain nombre de petits projets soit confiée à d'autres
opérateurs de développement local en dehors du
« Partenariat ».Ces projets ne figurent pas, en principe,
dans le P.A.D .L'autre cas d'intervention de ces opérateurs dans la
mise en oeuvre de cette coopération,c'est lorsqu'ils participent
à l'exécution d'un projet à titre de maîtres
d'oeuvre délégué .C'est dire alors qu' au-delà de
la contractualisation qui existe entre le Partenariat et ses partenaires
(région Nord Pas de Calais, région de Saint Louis et l'A.R.D),
ces derniers peuvent confier la maîtrise d'oeuvre à un autre
opérateur.
Ainsi l'A.R.D peut, dans certains cas,
assurer directement l'exécution d'un projet .Tel est le cas par exemple
du projet « Centre Régional de Ressource pour l'Emploi des
Jeunes (C.R.R.E.J) ». Mais pour mener à bien certains de
ses « chantiers », l'A.R.D bénéficie
d'appuis à la fois technique et matériel venant des services
déconcentrés de l'Etat ou organismes privés.
Ensuite, on a l'exemple des ONG ou des de
simples Associations. Ces dernières interviennent, lorsque des projets
devant être exécutés ne soient rattachés ni au
P.A.D ou ni confié à l'A.R.D. Ainsi, à titre d'exemple, on
peut citer dans cette logique la réalisation du « projet de
Construction de trois stations de traitement d'eau de surface dans les
communautés rurales de MBANE, GAE et FANAYE » par les
opérateurs GRET et SEMIS.
Enfin, l'exécution peut relever
directement des « personnes physiques
bénéficiaires » des projets .Ces projets sont
relatifs, le plus souvent, à la promotion du développement
économique et social et par voie de conséquence il a
été jugé plus intéressant de confier leur mise en
oeuvre aux bénéficiaires eux-mêmes.
EXEMPLE D'UN PROJET EXECUTE PAR CES AUTRES
OPERATEURS
Intitule du projet
|
Construction de trois stations de traitement d'eau de
surface
|
Localisation
|
-Ndiakhaye (C.R de mbane)
-Kharé (C.R de gaé)
-Fanaye (C.R de Fanaye)
|
Contexte et justifications du projet
|
aux abords d'un fleuve et malgré leur taille
démographique important n'ont pas accès a l'eau
potable
|
Maître d'ouvrage
|
Conseil régional de saint louis
(A.R.D)
|
Maître d'oeuvre
|
GRET, SEMIS
|
Objectifs du projet
|
Faciliter l'accès a l'eau potable des
populations
|
Cibles et bénéficiaires
|
Les populations de Ndiakhaye, de Kharé et de
Fanaye Walo
|
Coût du projet et partenaires
|
-Nord Pas de Calais et autres Institutions
Européennes : 206 Millions de Frs CFA
-Usagers et C.L : 7 Millions
-Autres Partenaires 27 Millions
|
Niveau d'exécution
|
En cours
|
Durée d'exécution du projet
|
3 ans
|
Impact et effets attendus
|
-Amélioration de l'état sanitaire dans les
villages,
-Allégement des travaux de la femme,
-Promotion sociale avec des emplois
|
Observations
|
Ce projet constitue la première phase d'un
important programme dont le financement a vu la participation de l'U.E et de
l'Agence française de Développement.
|
SOURCE CONSEIL REGIONAL DE SAINT LOUIS
CHAPITRE 2éme : LES INSUFFISANCES DE LA MISE EN
OEUVRE COOPERATION
La mise en oeuvre de cette
coopération laisse entrevoir deux limites fort considérables.
D'une part un champ d'application de la coopération très
limité qui se résume en deux domaines : santé et
éducation (SECTION 1ére). D'autre part un certain nombre de
difficultés d'ordre juridiques et pratiques pèsent sur
l'exécution de cette coopération (SECTION 2éme)
SECTION 1er : UN CHAMP D'APPLICATION DE LA CONVENTION
LIMITE
Après dix ans d'existence, la
coopération entre la région de Saint Louis et la région
Nord Pas de Calais, seuls deux domaines ont fait l'objet d'une exécution
ou continuent à l'être sur une multitude d'autres domaines
retenus. Il s'agit, d'une part, du domaine de la santé et de l'action
sociale (PARAGRAPHE 1er) ,et d'autre part du domaine de
l'éducation (PARAGRAPHE 2éme)
PARAGRAPHE 1er : Les domaines de la
santé et de l'action sociale
A - Les actions menées
dans le domaines le domaine de la santé
L'ensemble des actions qui ont
été menées dans le cadre de cette coopération (en
matière sanitaire) ont été conceptualisées et
exécutées par l'opérateur « Partenariat
».Ces actions sont de deux natures: la santé communautaire et le
programme mère -enfant
1- la santé
communautaire
L'objectif de la coopération
décentralisée, c'est de contribuer au développement des
populations bénéficiaires afin d'améliorer leurs
conditions de vie et d'existence dans tous les domaines. Celui de la
santé en constitue l'un des axes les plus importants. Dés lors
des réalisations qui seront menées en ce sens pour apporter des
solutions aux problèmes lies au paludisme, au cholera, à
l'accouchement des femmes enceintes, etc.
Le projet de santé communautaire
est piloté par le Partenariat .Il est aujourd'hui à
l'état de test et plus précisément à Goxumbacc
(quartier de la ville de Saint Louis).Actuellement, il donne de nombreuses
satisfactions en raison de la forte mobilisation sociale qu'il occasionne en
dépit de son exécution à moitié. La méthode
utilisée pour sa mise en oeuvre reste la démarche communautaire
avec l'implication effective et efficace des populations. Ainsi, au debut, un
comité d'initiative représentatif de la communauté
(femmes, jeunes et moins jeunes) a été constitué et
chargé de faire un diagnostic puis des problèmes sanitaires de ce
quartier (Goxumbacc).S'en est suivi, ensuite, un atelier organisé par le
partenariat à l'issue duquel un plan d'actions a été
dégagé en 2002 et l'Association AFA43(*)de Goxumbacc avait la mission
de veiller à l'exécution du projet.
Les réalisations en matière de
santé communautaire se subdivisent en deux volets :
?Un volet formation :
D'abord une formation en I.E.C (Information
.Education. Communication) a été mise à la
disposition des populations de la ville de Saint Louis en général
et de Goxumbacc en particulier. La première phase de ce volet consiste
à la construction d'un local qui sert à la fois d'un lieu de
célébration de cérémonies familiales, d'un lieu
où on tient également diverses autres activités telles que
des séances de sensibilisation sur des thèmes portant sur le
paludisme, le cholera, la nutrition, la vaccination etc .On retrouvait aussi
dans ce local des affiches relatives à la prévention de plusieurs
maladies.
Ensuite, toujours dans ce volet, cinq
Agents Relais Communautaire (rattachés au poste de santé de
Goxumbacc) furent formés aux techniques I.E.C et d'imprégnation
de moustiquaires, avec l'aide de la brigade d'hygiène du district
sanitaire de Saint Louis .Ces A.R.C ont pour mission entre autres de faire le
tour des MBAR44(*) et des
cérémonies familiales pour sensibiliser les population sur la
prévention et la protection contre certaines maladies (paludisme,
cholera, etc.).
Enfin, deux autres formations dites
« élémentaires » ont été
réalisées : D'une part au profit de toute personne
désireuse de maîtriser les mécanismes relatifs à la
prise de température et la conduite à tenir en cas de
fièvre grave, et d'autre part une formation au profit des membres de
l'A.F.A en matière de gestion de petits projets.
?Un volet de mise en oeuvre d'unités
opérationnelles
En février 2003, une unité
dentaire a été mise en place par le Partenariat sur appui
financier et matériel des deux régions partenaires. Cette
structure est dirigée par Monsieur FALL45(*).Cette structure sanitaire offre des soins et des
médicaments financièrement accessibles aux habitants du milieu
.Du début à nos jours, elle accueille environ 120
patients /mois46(*).Cela montre à bien des égards à
quel point cette unité dentaire est utile pour les populations du
quartier (environ 12000 âmes) et autres.
L'une des réalisations les plus
importantes a été sans doute la construction et
l'équipement d'une maternité à Goxumbacc. En effet, face
aux multiples problèmes sanitaires (la mortalité infantile,
absence de visite prénatales, accouchements à domicile et ses
risques,...) que rencontraient les femmes enceintes du quartier pour rejoindre
les deux seules maternités de la ville, la mise en place d'une
maternité plus proche d'elles était devenue une obligation. Ce
« bijou » a fini d'être réalisé avec la
participation financière de la Région Nord Pas de Calais et
d'autres partenaires (Fonds Social de Développement de l'Ambassade de
France au Sénégal, de la Caisse de Dépôt et de
Consignation/ Tiers Monde...).
Cette maternité, qui a ouvert ses
portes le 17 Mai 2005, a coûté trente six mille six cents trois
virgule cinquante quatre euros (36.603,54 EUROS) soit vingt quatre millions dix
mille trois cents quarante cinq F CFA (24.010.345 CFA).47(*)Les cinq agents communautaires
et les cinq matronnes du quartier de Goxumbacc assurent les gardes.La
commission de suivi a été instituée autour de l'A.F.A, du
district sanitaire de Saint Louis, du Partenariat et de l'A.F.V.P 48(*)(qui est également
partie prenante dans la réalisation de cette structure).
2 - le programme mère -enfant
(P.M.E)
L'institution de ce programme en 1992 (et son
extension à partir de 1997) répond, en fait, au cri de coeur du
médecin chef du district sanitaire de Saint Louis relatif à la
santé maternelle et infantile. Ainsi, après concertation, la
Commission Santé Nord (une structure s'occupant de la coopération
en matière sanitaire au sein de la Région Nord Pas de Calais) et
ses partenaires du Nord répondent favorablement à la demande et
décident de mettre en oeuvre un programme de santé maternelle et
infantile au profit Région de Saint Louis (plus particulièrement
de la Région Médicale).Ce programme a ainsi pour but
d'améliorer la santé et l'état nutritionnel des femmes
enceintes et des jeunes enfants.
Dans un premier temps, la mise en oeuvre de
ce programme est orientée vers des actions allant dans le sens d'une
meilleure prise en charge du public ciblé à travers l'appui du
personnel soignant avec la réfection ,la construction et
l'équipement des structures sanitaires.
En 2000, les partenaires ont élargi
les actions du P.M.E au-delà de la commune Saint Louis notamment
à Dagana. D'où les réalisations suivantes ont
été constatées.
REALISATIONS EFFECTUEES AU PROFIT DU DISTRICT
SANITAIRE DE DAGANA
- Réhabilitation et équipement de la
maternité rurale de GAE49(*)
- Construction d'une case de santé polyvalente
d'I.E.C au centre de santé de DAGANA
- Equipement du dispensaire de MBILOR50(*)
- Formation de 25 A.R.C en santé de la
reproduction
- Formation de 21 infirmiers chefs de poste en
soins obstétricaux d'urgence.
Pour la conceptualisation du P.M.E une
Commission fut constitueé. Elle réunie l'ensemble des acteurs de
la coopération et du développement sanitaire en Nord Pas de
Calais et en Région de Saint Louis.
En nord pas de calais : Centre hospitalier
régional , Faculté de médecine de Lille ,le Conseil
régional nord pas de calais, Conseil général du
nord,Mairie de Lille ,Association fondation de Lille,Centre régional de
transfusion sanguine,Pharmacien sans frontière,Ministère de la
coopération et du développement...
En région de saint louis :
Ministère de la santé, Région médicale de saint
louis, Districts sanitaires de la région (Saint Louis -Dagana -Richard
Toll -Podor), Conseil régional de Saint Louis, AFVP...
B- Les actions menées en faveur des
personnes défavorisées
Dans le cadre de ce partenariat entre la
région Nord Pas de Calais et la région de Saint Louis, il est
également prévu de mener des actions en faveur des personnes
défavorisées. Leur mise en oeuvre est assurée par le
« Partenariat ».
Les actions menées dans ce domaine
peuvent être classées en deux catégories: la
première consiste à apporter un appui aux handicapés et la
seconde vise à venir en aide aux enfants en
difficulté.
1-appui aux associations de
personnes handicapées : Dotation de matériel (fauteuils
roulants, vêtements, béquilles), Dotation en médicaments au
Groupe Capital Amitié51(*) , construction de latrines pour les
handicapés. Il faut ajouter à cela l'organisation des
tournées d'appareillage avec l'Association Espoir d'Hellemes et le CNAO
(Centre National d'Appareillage, Orthopédique).
Cet appui se matérialise aussi par un
financement de projets générateurs de revenus (location de
matériels de fête à Podor, don de moulin de mil à
Gollérré, machines à coudre, etc.).Ainsi, plus de 90
projets, dans lesquels l'handicapé pourrait prendre conscience de son
utilité vis-à-vis de sa famille et de la société en
devenant productif, ont été financés.
En outre des séances de formations
ont été réalisées au profit des jeunes filles
handicapées en teinture et en couture. Ces formations sont
assurées par les structures partenaires du Partenariat tels que le
Centre de Promotion et de Réinsertion Sociales de Ndioloféne,
CARITAS...
2-appui aux enfants de la
rue : Il se matérialise par des séance périodiques de
déparasitage des Daara52(*) de l'ensemble des communes de la Région de
Saint Louis d'une part et par une prise en charge socio -sanitaire. Pour ce
dernier volet, les actions menées sont relatives à la mise en
disposition des Daara des boites de Pharmacie avec des médicaments
appropriés et la formation de relais en soins de santé primaire
pour fournir les premiers soins aux talibés malades. Sur le plan
social,le Partenariat, conformément aux directives des deux
collectivités locales et leurs partenaires, travaille avec d'autres
structures comme le centre And Takhaw Talibés (A.T.T) de
Diaméguéne envers lequel il a mené les réalisations
suivantes :
- le financement du creusement d'un puits en
2000
- l'équipement du centre ATT en
matériels bureaucratiques
- la mise en place d'un
télé centre en 2003.Les recettes, générées
par ce télé centre, permettent de payer les factures d'eau et
d'électricité dudit centre où vivent plus de trente deux
talibés (32).
- la sensibilisation et la
prévention. A ce sujet, des journées de sensibilisation pour
l'inscription à l'état civil ont été
organisées et plus de mille enfants ont pu s'être
enregistrés. En outre, des journées de sensibilisation sont aussi
organisées pour informer les marabouts des conséquences et
risques résultant de mauvais traitements des talibés.
PARAGRAPHE 2éme: Le domaine de
l'éducation
Les actions réalisées dans ce
domaine tournent autour de deux axes majeurs : un volet relatif à
la construction et un autre volet dit correspondance.
S'agissant du volet construction : Ce volet
se traduit par des constructions de salles de classes, de blocs administratifs,
de murs de clôture ou de leur réhabilitation de bâtiments,
d'aménagement de terrain de sport, d'électrification des
écoles et collèges. Se conférer au tableau
ci-dessous :
N.B : VOIR TABLEAU A LA ·PAGE
55
Etablissements
|
Nature de l'intervention (réhabilitation ou
construction)
|
Collège de Galoya
|
-construction de deux salles de classes
-adduction d'eau
|
Collège de Ndiawdoune
|
-construction de deux salles classes
|
Collège de Thile Boubacar
|
-construction de deux salles
|
Collège de Tassiere
|
-mur de clôture
-bloc administratif
|
Collège de Aere Lao
|
-électrification du collège
-construction d'un bloc administratif
|
Collège de Ndioum
|
-construction d'une bibliothèque
|
Collège de Donaye
|
-construction de deux salles
de classes
|
Collège de Dimar Dieri
|
-construction d'un mur de clôture
|
Cem de Gadon
|
-construction d'un mur de clôture
|
Cem de H. L .Guillarbert
|
-Construction d'un bloc sanitaire scolaire
|
Cem de Rosso
|
-construction d'un mur de clôture
|
Cem de cas cas
|
-construction d'un magasin
|
Lycée de Podor
|
-aménagement d'un terrain de sport
|
Lycée de Charles de gaules
|
-fourniture en matériel de bureau et don de
livres
|
Lycée de Dagana
|
-construction de deux salles de classes
|
C.R.F.P53(*)
|
-réhabilitation du bloc sanitaire
|
Inspection d'académie de saint
louis
|
-dotation en ordinateurs
|
Inspections départementales de la région
de saint louis
|
-Dotation en ordinateurs
|
SOURCE : CONSEIL REGIONAL DE SAINT LOUIS
En outre, d'autres réalisations ont
été également notées .Ainsi des poulaillers, des
jardins et de boutiques scolaires ont été
créés, permettant ainsi aux écoles (certaines d'entre
elles) de pouvoir disposer plus de revenus et de cantines scolaires. Ces
dernières sont reparties comme suit :
-Dans onze (11) écoles
primaires de saint louis commune ;
-Une (1) au centre CRETEF54(*) ;
-Trois (3) dans le district de
RAO55(*)
S'agissant du volet correspondance :
Ce programme est également piloté par l'opérateur
« le Partenariat » et permet de mettre en relation des
écoles primaires et collèges des Régions de Saint Louis et
Nord Pas de Calais. Actuellement, plus de vingt deux classes du coté de
la Région de Saint Louis correspondent de façon
régulière et permanente avec vingt huit classes de la
Région Nord Pas de Calais. En effet, la correspondance scolaire de
manière générale revêt un intérêt
pédagogique réel. Ainsi elle permet une prise de conscience par
rapport à l'autre. Elle favorise aussi la tolérance entre les
peuple .Ses intérêts sont multiples et
intéressants :
? - constituer un
véritable pont de société à société
en mettant en lien direct des jeunes du nord pas de calais et de saint louis.
Elle participe à une meilleure compréhension du quotidien de
chacun ;
? - sensibiliser les
jeunes du nord pas de calais aux réalités du Sud. Elle est,
à ce titre, utilisée en tant qu'outil de développement et
à la citoyenneté internationale ;
?- mettre en relation
les établissements du Nord et du Sud et d'initier des démarches
solidaires des uns vers les autres.
Cette correspondance concerne tout le
système éducatif allant de la maternelle au lycée en
passant par les écoles primaires et les collèges.
A coté de la correspondance scolaire,
il y a aussi la coopération en matière d'animation audiovisuelle
qui se traduit par la tenue des séances de projection des films sur la
culture sénégalaise et française vis versa.En outre, plus
de deux tonnes de livres et des tables- blancs ont été
collectées à travers toute la Région Nord Pas de Calais au
profit de certains établissements de la Région de Saint
Louis.
Enfin, on retiendra que la
coopération dans le domaine de l'éducation a contribué
aussi à la mise en place d'une coopération entre Association de
Parents d'Elèves du Nord Pas de Calais et de Saint Louis. C'est ainsi
que les différentes Associations de Parents d'Elèves de la
Région de Saint Louis regroupées, au sein d'une même
instance et l'Association de Parents d'Elèves de la région Nord
Pas de Calais, dénommée « Cellule Ecole
Milieu » ont engagé des actions de coopération. Leur
collaboration se manifeste par des actions et des appuis relatifs à la
construction de locaux administratifs, en matériels de bureau, de
financement pour l'achat de fourniture etc.
SECTION 2éme: LES DIFFICULTES RENCONTREES DANS
LA MISE EN OEUVRE
Elles sont de deux ordres. Il s'agit d'une
part de difficultés d'ordre juridique (PARAGRAPHE 1ER) et
d'autre part de difficultés d'ordre pratique (l'inexistence de certaines
institutions, de la position exagérée des certains
opérateurs, la non implication des populations dans la conduite de la
coopération) (PARAGRAPHE 2éme)
PARAGRAPHE 1er : Les Difficultés d'ordre
juridique
Sur le plan juridique, on a eu à
constater, lors de notre séjour au sein du Conseil Régional de
Saint Louis que les certaines dispositions du code des collectivités
locales ne favorisaient pas un très bon épanouissement des
entités locales.
En effet , la première limite vient
du fait que les entités locales sénégalaises sont soumises
aux dispositions de l'article premier de la loi de 96-07 portant transfert des
compétences aux régions ,aux communes,aux communautés
rurales : « l'Etat exerce les missions de
souveraineté... ».C'est dire alors que les
collectivités sénégalaises en général et la
région de Saint Louis en particulier ne doivent pas aller au delà
des compétences qui leur sont transférées. Ainsi en
principe tout ce qui se rapporte à la défense, à
l'économie, la police, la diplomatie et autre (agriculture, pêche,
transport) sont en principe du domaine de l'Etat. Ainsi aux termes de loi
96-07, les domaines transférés aux collectivités locales
sénégalaises sont au nombre de neuf :
1-Education
2-Gestion domaniale
3-Environnement et gestion des ressources
naturelles
4-Sante, population et action
sociale
5-Culture
6-Planification
7-Jeunesse, sport, et loisirs
8-Urbanisme et habitat
9 -Aménagement du
territoire
La région de Saint Louis doit ainsi
inscrire ses différentes actions (interne ou externe) dans le
périmètre de ces neuf compétences
transférées. Cette limite empêche, dés lors,
à la région de Saint Louis de signer des conventions de
coopération portant sur les domaines du Transport, de l'Agriculture .A
titre d'exemple, la région Nord Pas de Calais était prête
à appuyer la région dans la réfection de l'Aéroport
mais aussi d'apporter sa contribution à la réfection du pont
Faidherbe. Le secteur du Transport, par exemple, ne faisant pas l'objet de
transfert aux collectivités locales entraîne, de facto
l'incompétence de la région de Saint Louis de coopérer
dans ce domaine. Pourtant, la région de Saint Louis y gagnerait beaucoup
en ce sens que l'accessibilité de la région serait moins
contraignante : mer, terre et air.
La deuxième limite est relative
à l'article 17 du CCL. En effet , même si cet article pose le
principe de l' ouverture des collectivités locales vers
l'extérieur,il n'en demeure pas moins qu'il soit assorti d'une
contrainte juridique lorsqu'il fait état que cette ouverture doit
s'exercer :« Dans les conditions prévues dans le
présent code, les collectivités locales peuvent dans le cadre de
leurs compétences propres,entreprendre des actions de coopération
qui donnent lieu à des conventions avec d'autres collectivités
locales de pays étrangers ou des organismes internationaux publics ou
privés de développement ».
En outre, un certain nombre d'actes, pris
dans le cadre des relations extérieures, reste soumis à un
contrôle du représentant de l'Etat. Ainsi aux termes des
dispositions de l'article 336 du CCL « tout engagement de la
collectivité locale dont le montant est égal ou supérieur
à 100 millions, l'autorisation préalable du représentant
de l'Etat est nécessaire... ».Avec cette disposition, les
collectivités locales ne peuvent en aucune manière contracter au
delà de cette somme sans l'aval du représentant de
l'Etat.
Du coté de la Région Nord Pas
de Calais, l'article 311-I56(*) précise en substance que les
collectivités territoriales ne peuvent entreprendre des actions de
coopération à l'étranger que dans les limites de leurs
compétences et du respect de la politique étrangère de la
France. Ainsi le législateur français a mis en place un
mécanisme en deux points qui permet aux entités territoriales de
rester dans leurs limites :
D'une part, les collectivités
territoriales ne doivent pas intervenir dans les domaines relevant de la
compétence exclusive de l'Etat (armée, police, finance,
économie, diplomatie).Elles sont également tenues de ne pas
interférer dans les domaines de compétence relevant d'un
autre niveau local que le leur, et dans les domaines de compétence
qu'elles auraient transférées à un groupement, lequel ne
peut, quant à lui, agir dans le cadre de compétences qui leur ont
été transférés. Cependant, il est difficile de
vérifier si les collectivités territoriales n'exercent leurs
compétences dans les limites qui leur ont été
fixées. Toutefois, quelque soit les restrictions législatives
adoptées, il y a une contrainte de portée générale
qui s'impose à toutes ces entités locales
françaises ; elle consiste pour les collectivités
territoriales de n'agir que dans l'intérêt local. Mais, telle
qu'elle peut être interprétée par le juge ,on peut se
demander « si elle n'est pas de nature à limiter ou interdire
aux collectivités territoriales une série d'action qui
constituent pourtant ,actuellement sur le terrain ,un volet non
négligeable de leurs relations extérieures .Parmi celles-ci ,il
peut retenir certaines activités des collectivités territoriales
françaises au profit des pays d'Afrique qui s'analysent en termes
d'aides, secours,et de subventions accordés à des populations ,
d'organismes étrangers dans le cadre d'une action humanitaire ou de
lutte contre le sous développement »57(*) .Faute de s'insérer
dans la logique du « local » et quelle que soit leur
légitimité ,ces actions (citées ci-dessus) dite de
« coopération dite de solidarité » ne sont
elles pas sanctionnées par la jurisprudence administrative ? .Cependant,
le juge a eu l'occasion de censurer de tels actes, comme ce fut du tribunal
administratif de la réunion le 18 Décembre 1991 Mario
Lechat, Commune de Saint Denis (les petites affiches ,21 Juin 1993, p.5 note de
Xavier Philippe) à propos de véhicule usagers et de pièces
détachées pour voiture à la ville de Diego Suarez à
Madagascar. En revanche, il annule tout acte relatif à une aide
humanitaire, car elle n'entraîne aucun retour préalable à
la collectivité locale donatrice et à ses propres
habitants.
D'autre part, comme au Sénégal,
les actes des collectivités territoriales sont soumis à un
contrôle de légalité. Les conventions de coopération
décentralisée relèvent du droit commun pour ce qui est du
contrôle de légalité .Elles sont soumises aux techniques de
contrôle, a posteriori, organisé par les lois 2 et 22 Juillet 1982
en France .Pour s'assurer que le contrôle de la légalité
puisse toujours s'exercer, le législateur fait de la transmission des
conventions de coopération décentralisée une obligation
préalable à leur entrée en vigueur.
Le sursis à exécution peut
également être demandé. La convention ne revêt son
caractère exécutoire qu'après que les formalités de
transmission et de publication sont accomplies. Cette procédure
s'applique aussi aux avenants.
PARAGRAPHE 2éme : Les Difficultés
d'ordre pratiques
Les institutions, comme on l'a vu
précédemment, jouent un rôle extrêmement important
dans la gestion et dans la mise en oeuvre de la coopération. C'est
pourquoi, leurs absences ou bien leurs rapports de force peuvent influencer
considérable sur la conduite, voire sur l'exécution des projets
ou programmes retenus dans le cadre de ce partenariat. Mais, aussi la non
implication des populations dans la gestion de la coopération risque
également d'influer négativement sur la mise en oeuvre.
Les conséquences l`inexistence au sein
du Conseil Régional de Saint Louis d'une structure qui se charge de la
coopération décentralisée sont visibles à un double
niveau :
D'une part, on note la non maîtrise
par la Région de Saint Louis de la conduite et de la gestion de ses
relations extérieures notamment en matière de coopération
décentralisée. En effet, l'absence de cette structure fait que la
région de Saint Louis ne maîtrise pas les tenants et les
aboutissements de « sa coopération
décentralisée » .En effet d'après un des
conseillers régionaux sous couvert de l'anonymat qui a eu à
participer à toutes les réunions relatives aux questions de
coopération décentralisée depuis 2001, disait
: « l'absence d'organe chargé des questions de
coopération décentralisée nous coûte cher parce que
la plupart d'entre nous ne se reconnaissent pas dans ce domaine, ni ces enjeux.
Nos partenaires, après la signature des conventions,
préfèrent s'adresser directement à l'A.R.D, au Partenariat
ou autres opérateurs pour la mise en oeuvre sans demander notre avis.
Nous pensons que tous ces problèmes soulevés pourront être
réglés, si toute fois, on mettait en place cette structure dont
je vous ai parlé ci-dessus... Sans oublier cette absence pose des
problèmes d'archivage (les documents sont le plus souvent
dispersés) »58(*). Si on analyse les propos du conseiller
régional, on retient d'une part que le conseil régional de Saint
Louis ne conduit pas concrètement sa « coopération
décentralisée ».En fait, il n'est associé
réellement que dans la phase de négociation et de
signature.
D'autre part, la région Nord Pas de
Calais constitue le moteur de cette coopération. En effet, c'est elle
qui finance 90%59(*) des
projets ou programmes de cette coopération. C'est ce qui pousse certains
à dire que la coopération se fait en sens unique avec un
« donneur » (la région du Nord Pas de Calais) et un
« receveur » (la région de Saint Louis).
L'inconvénient d'une telle
situation est qu'en général le Conseil Régional Nord Pas
de Calais, à force de financer le développement de son partenaire
sans recevoir en retour, risque de se lasser. Cette prééminence
de la région Nord Pas de Calais produit forcement des effets dans la
conduite de la coopération. Ainsi, l'orientation de la
coopération dépend-elle, en principe, de la volonté de la
région Nord Pas de Calais. Cette mainmise de la région Nord Pas
de Calais se manifeste et est perceptible dans le choix des domaines devant
faire l'objet de coopération, de leur mise en oeuvre mais surtout du
choix des opérateurs qui se chargeront de leur exécution. Ainsi,
il revient à la région Nord Pas de Calais de choisir le
périmètre de coopération, des axes qui seront mis en
oeuvre et des modalités de financement. A titre d'exemple, dans le cadre
des appuis budgétaires directs que la région Nord Pas de Calais
donne au Conseil régional de Saint Louis, on note que le financement
s'effectue par tranches et en fonction de l'avancement de l'exécution.
La région Nord Pas de Calais privilégie souvent les
opérateurs de nationalité française
(Partenariat,A.F.V.P...) que les opérateurs de nationalité
sénégalaise ne s'occupent, en fait, de la sous
traitance.
Toujours sur le plan institutionnel, on
constate que, contrairement aux autres collectivités locales partenaires
de la région de Saint Louis, la région Nord Pas de Calais ne
dispose pas d'une structure permanente à Saint Louis à l'image de
la région Rhône Alpes (France), la Wallonie (Belgique).Ces
représentations permettent de gérer au quotidien la
coopération grâce à la collaboration directe avec les
opérateurs mobilisés dans l'exécution et des
autorités du Conseil Régional. Elles facilitent les descentes
sur le terrain, le suivi, collaboration plus directe avec les populations
bénéficiaires et les élus locaux etc.
L 'autre problème majeur de cette
coopération, qui mérite d'être souligné, reste les
nombreuses actions menées sans au préalable informer ou demander
l'autorisation de la région de Saint Louis alors que celles sont
comptabilisées au titre de cette coopération. Cette situation
conduit souvent à des mésententes, à de blocage dans la
mise en oeuvre. En effet, il existe, aujourd'hui, de nombreuses O.N.G d'origine
française, qu'on retrouve dans les limites territoriales de la
région de Saint Louis sans que celle-ci ne soit au courant de leurs
agissements qui entrent le cadre de cette coopération. Dans ce
même ordre d'idées, le comportement du Partenariat soulève
aussi des interrogations. En effet, partant des enquêtes qu'on a eu
à réaliser auprès des populations de Aéré
Lao60(*), à
Goxumbacc61(*),
Hôpital Régional de Saint Louis, il ressort qu'aux yeux de
celles-ci que c'est le Partenariat qui investit ses propres ressources
(financières, matérielles et humaines) dans l'amélioration
de leurs conditions d'existence. Alors que la réalité est tout
autre. Car, il est clair dans l'esprit des différents acteurs qui
concourent à la réalisation, à l'effectivité de
cette coopération que le Partenariat bénéficie, certes,
d'une position privilégiée dans l'exécution de celle-ci,
mais il n'en demeure pas moins que sa mission se limite là. C'est
pourquoi, la région Nord Pas de Calais et la région de Saint
Louis, et sur demande de cette dernière ont projeté actuellement
de redéfinir la place de l'ensemble opérateurs
général et celle du Partenariat en particulier dans cette
coopération. Désormais, tous les opérateurs devant
intervenir dans le cadre de cette coopération sont tenus obligatoirement
de se présenter devant les autorités régionales de Saint
Louis avec leur cahier de charges. Selon, les autorités
régionales, cette nouvelle démarche qu'ils proposent au Conseil
régional Nord Pas de Calais consiste à ce que tous les
opérateurs (détenteurs de fonds entrant dans ce partenariat entre
les deux collectivités locales) passent obligatoirement dans ses
services avant d'entamer quoique que ce soit sur le territoire
régional.
Par ailleurs, d'autres obstacles peuvent
être relevé dans l'exécution de la coopération. Ces
obstacles sont de divers ordres. Cependant, nous en retiendrons essentiellement
que deux. Il s'agit, d'une part le non respect de tous les engagements contenus
dans les conventionnes opérationnelles, et d'autre part, la non
implication effective des populations dans cette
coopération.
S'agissant du contenu des conventions
opérationnelles, force est de souligner qu'il fait état de la
définition ou du choix du domaine à mettre en oeuvre, des moyens
(financiers, matériels et humains) devant être mobilisés,
les stratégies, les priorités et la durée du projet et de
son exécution. Cependant, dans la pratique, on remarquera que toutes ces
considérations ne sont pas complètement prises en compte par les
parties signataires notamment par la région Nord Pas de Calais. C'est
dire alors que les conventionnelles opérationnelles ne sont pas
effectives comme cela se doit. C'est ce qui entraîne, dés lors,
des dysfonctionnements dans l'exécution des projets ou programmes. Ces
dysfonctionnements se traduisent un déficit soit financier, soit
matériel. A titre d'illustration, prenons le domaine de la santé.
Ici, la quasi-totalité des engagements pris par les deux
collectivités locales partenaires et plus précisément ceux
de la région Nord Pas de Calais n'ont pas été
respectés. En effet, hormis les quelques gestes de dons de
matériel offert à l'Hôpital Régional de Saint Louis,
de réhabilitation, de construction de case de santé, les autres
engagements les plus importants et plus durables attendent toujours
d'être exécutés. Ainsi, quatre après de la signature
de la convention opérationnelle sur la santé, les parties
signataire n'ont pas pu respecter certains de leurs engagements
conséquents pour une bonne politique sanitaire. Ces engagements sont
relatifs à :
-la mise à disposition du personnel
sanitaire de Saint Louis d'une expertise par le biais de missions, de stages
à l'étranger (Nord Pas de Calais) ;
-la mobilisation des financements
consistants (sous réserve d'acceptation des assemblées
délibérantes) ;
-l'octroi de facilités
administratives que devront bénéficier les opérateurs
pressentis pour la réalisation de programmes sanitaires.
Concernant les mécanismes de suivi et
d'évaluation des programmes et des projets, le constat est que rien n'a
été fait à ce niveau. Leur absence est totale. Les deux
collectivités locales se contentent uniquement des différents
rapports d'activités qui leur sont fournis par les opérateurs
à la fin de l'exécution de chaque projet ou programme. La
convention opérationnelle sur l'éducation présente
également des limites. A l'instar de la convention opérationnelle
sur la santé, ces manquements sont encore plus aigus. En effet, le
renforcement des capacités des corps émergents et l'initiation
à l'informatique des élèves et des enseignants se font
toujours attendre malgré les déclarations de bonnes intentions.
S'agissant, enfin, de l'implication des
populations dans l'exécution de cette coopération, il est
à souligner qu'elles ne sont nullement associées dans la conduite
de cette coopération. Il n'existe qu'un semblant de consultations des
populations. Ainsi, on constate que tout le processus de mise en oeuvre de la
coopération reste l'affaire d'une certaine
« élite ».C'est pourquoi, l'exécution de
certains projets rencontre, quelquefois, des réticences de la part des
populations auxquelles elles sont destinées. Combien de fois selon un
agent du Partenariat « les populations ( Association de Parents
d'Elèves par exemple) n'ont pas répondu à nos
séances d'information ou ont refusé de contribuer soit en
espèce, soit en nature modestement à nos
sollicitations » dans le cadre de l'exécution d'un projet. Ces
comportements s'analysent en grande partie par le fait qu'elles ne se sentent
pas impliquées dans la conceptualisation, la gestion et enfin dans la
réalisation des projets. Dans la plupart du temps, elles sont
invitées à prendre langue dés lors qu'il s'agit de
présenter des projets ou programmes. Au-delà de celle-ci, elles
ne sont impliquées en rien. Les populations interrogées, à
Ndiawdoune, disent ouvertement leur souhait d'être associées dans
la coopération décentralisée. Car, les apports de la
coopération décentralisée peuvent être
,aujourd'hui,une source de financement de micro crédit, de
création de petites et moyennes entreprises, de formation
professionnelle aux jeunes etc.
LES PERSPECTIVES DE LA
COOPERATION
Au terme de notre stage nous pensons qu'il
serait intéressant d'approfondir la coopération en investissant
d'autres domaines de coopération .Et ce qu'ont compris les deux
collectivités locales partenaires en décidant et concluant deux
nouvelles conventions opérationnelles (la formation continue et la
réciprocité et à l'éducation à la
citoyenneté internationale).Mais au delà du renforcement de cette
coopération, il est aussi nécessaire aujourd'hui d'apporter des
réformes au plan institutionnel et d'impliquer davantage les populations
dans la conduite de la dite coopération.
1- le renforcement de la
coopération
Celui-ci se manifestera par la signature de
deux conventions opérationnelles. L'une est relative à la
formation continue et l'autre à la réciprocité et
à l'éducation à la citoyenneté
internationale.
La convention opérationnelle sur la
formation continue vient en fait compléter la convention
opérationnelle déjà exécutée et relative
à l'Education .Cette convention sur formation continue s'inscrit dans la
droite ligne du Programme Décennal pour l'Education et la Formation
(PDEF)62(*) adopté
par le gouvernement du Sénégal depuis les années 90 .Ce
programme se structure autour de trois axes qui sont : la formation, la
qualité et l'accès des filles à l'école. Ainsi
cette convention opérationnelle qui sera fonctionnelle début
septembre 2007.En effet, une telle convention viendra en appoint les
autorités académiques de la région de Saint Louis dans la
mise en oeuvre de ce programme. Mais à regarder de près, cette
convention va au-delà des objectifs fixés par le PDEF. Cette
convention sur la formation continue comprend deux volets majeurs.Il s'agit
d'abord un volet échange et ensuite un autre volet relatif à
l'appui à l'éducation.
S'agissant du volet échange, on
retiendra que les deux collectivités locales partenaires par l'entremise
du Partenariat en tant qu'opérateur principal chargé de
l'exécution de cette convention souhaitent la mise sur pied d'une
coopération inter professorale c'est-à-dire entre professeurs de
la région Nord Pas de Calais et de la région de Saint Louis d'une
part et entre les élèves des deux régions. La mise en
oeuvre de ce volet se traduira par des échanges entre les professeurs
des deux collectivités locales partenaires dans plusieurs domaines
entrant dans le cadre du renforcement de capacités du corps enseignant.
Cette convention qui sera finalisée en septembre 2007, prévoit
des voyages d'études du corps enseignant de Saint Louis et de la
région Nord Pas de Calais vis versa. L'objectif recherché
ici selon l'inspecteur d'académie de la région de saint louis est
de « permettre aux professeurs du nord (France) et du sud
(Sénégal) en général de pouvoir échanger sur
beaucoup de domaines notamment en matière de méthode, de
pédagogie d'enseignement mais aussi de se compléter mutuellement.
Car « personne n'a le monopole du savoir » Cet
échange permettra ainsi et surtout par le biais des NTIC63(*) aux enseignants d'horizon
divers de pouvoir se découvrir et de se compléter car chaque
système d'enseignement a ses propres limites. Mais le mérite de
cette future collaboration entre professeurs sénégalais et
français, c'est qu'on reconnaît ici la proximité qui existe
entre les deux systèmes d'enseignement. Ce qui constitue un avantage, un
outil fort intéressant dans une logique d'échange et de
coopération. C'est dans ce cadre qu'il est prévu au delà
des sessions de formation, de renforcement des capacités animées
par des formateurs sénégalais de Saint Louis et français
de la région Nord Pas de Calais à Saint Louis une année et
l'autre année suivante, au Nord Pas de Calais, mais il y a aussi
l'animation de cours par des professeurs venant du Nord Pas de Calais à
Saint Louis. Ceci permettra ainsi aux élèves de
bénéficier de l'expertise de personnes étrangères
.Ces dernières en retour bénéficieront des
autres.
Concernant le volet appui à
l'éducation, on note que dans la première mouture qui sera
finalisée d'ici fin juin de la convention opérationnelle sur la
formation continue, il est prévu que la région Nord Pas de Calais
renforcera son appui en termes de matériel scolaire. Ainsi, l'apport de
la région Nord Pas de Calais sur ce plan, permettra une
amélioration des cadres d'étude des élèves et des
professeurs mais aussi au renforcement de la qualité de
l'enseignement.
En plus, il est prévu toujours dans
le cadre de la formation continue d'appuyer les autorités
académiques régionales en matière de formation et de
renforcement des capacités à l'égard des corps
émergents (vacataires et volontaires) dans l'enseignement primaire et
secondaire au Sénégal. Car en principe, ces derniers ne
reçoivent qu'une formation de courte durée n'ayant aucune
incidence réelle sur leur capacité à tenir une classe.
Peut-on mesurer dés lors, les risques d'une telle formation sur la
qualité de l'enseignement que les élèves vont recevoir.
C'est pourquoi les autorités académiques au niveau
régional attendent beaucoup de la mise en oeuvre de cette convention
opérationnelle.
En marge de cette formation continue, il
est aussi envisagé l'organisation de séances de renforcement de
capacités en direction des conseillers régionaux municipaux et
ruraux de la région de Saint Louis. Mais la spécificité,
cette fois , c'est que ces séances de formation seront faites de
façon périodique car l'expérience a
démontré que c'est grâce à la multiplication des
séances en leur faveur qu'ils parviendront à fixer les
connaissances nécessaires et les aptitudes pouvant leur permettre de
s'acquitter correctement leurs t?ches. Toujours dans ce cadre et sous un autre
angle, il y a le souhait émis par le partenaire du Nord Pas de Calais
d'assurer une formation en informatique aux employés du conseil
régional de Saint Louis afin de renforcer leur capacités
à ce niveau (et une initiation pour ceux qui ne peuvent pas encore
manipuler cet outil moderne est aussi envisager) et de même que pour les
élus locaux après.
Rappelons que déjà le
Partenariat a été choisi comme l'opérateur devant mettre
en exécution cette convention opérationnelle.
Quant à la convention
opérationnelle sur la réciprocité et à
l'éducation à la citoyenneté internationale, elle comprend
deux parties. Une partie relative à la réciprocité et
une autre portant sur l'éducation à la citoyenneté
internationale.
Sur la première, les deux
collectivités partenaires veulent enfin mettre fin à cette
assistance sur tous les plans qui ne dit pas son nom. En effet, jusqu'à
présent, toutes les actions qui sont menées dans le cadre de
cette coopération résulte de la région Nord Pas de Calais.
Cette assistance est à la fois technique, financière etc. Ainsi,
c'est dans une logique de jeter les jalons d'une vraie coopération et
de corriger sa configuration actuelle que la convention opérationnelle
relative à « la réciprocité » est
conclue. Car, même si l'on reconnaît que la plupart des ressources
mobilisées dans le cadre de cette coopération proviennent de la
région Nord Pas de Calais et ses partenaires, il n'en demeure pas moins
que la région de Saint Louis peut apporter quelques chose à sa
partenaire. C'est de façon globale la substance de la convention
opérationnelle relative à la réciprocité. Il
revient ainsi aux deux collectivités locales de mettre en oeuvre ce
principe de la réciprocité afin de mettre fin à cette
coopération à sens unique. Et comme le disait Christophe
Cadrey64(*)
« Nous comprenons que nous devons être le moteur de ce
partenariat mais il faut en retour que Saint-Louis s'ouvre à nous et
que nos concitoyens puissent bénéficier de notre
coopération avec la région de Saint
Louis ».
Comme la plupart des conventions
opérationnelles, la mise en oeuvre de la convention
opérationnelle relative à la réciprocité est
confiée au Partenariat. Ainsi, c'est sous sa responsabilité que
les différentes actions seront exécutées. Ainsi, le
Partenariat se chargera d'informer par exemple les investisseurs du Nord Pas de
Calais des opportunités et des potentialités qu'offre la
région de Saint Louis en matière d'investissement. Au Nord Pas de
Calais, le Partenariat s'évertuera à faciliter la tache aux
opérateurs économiques, aux industriels, aux artisans ou autres
venant de la région de Saint Louis pour qu'ils puissent trouver eux
aussi des opportunités.
Ce qu'on peut retenir en l'espèce
c'est que la réciprocité a un caractère beaucoup plus
économique mais il ne faut oublier qu'elle a aussi une autre dimension.
Sur le plan culturel, elle permet aussi et surtout aux populations des deux
régions d'échanger par l'envoi de part et d'autre d'artistes dans
le cadre du festival de jazz à Saint Louis et des manifestations de fin
d'année au Nord Pas de Calais.
S'agissant enfin de la seconde partie de la
convention opérationnelle c'est-à-dire le programme relatif
à l'éducation à la citoyenneté internationale,
trois objectifs sont visés. Il concerne ce programme plus les
populations du Nord Pas de Calais notamment les jeunes que ceux de Saint Louis.
Les objectifs sont les suivants :
Premièrement, un objectif relatif
à la connaissance, à l'ouverture vers l'autre :
connaître et comprendre les réalités de vie dans les pays
du sud (Sénégal- Saint Louis) et du nord (France - Nord Pas de
Calais).C'est à dire en d'autres termes : « favoriser
une ouverture sur le monde, favoriser une meilleure compréhension de
l'autre (que ce soit par exemple le voisin de classe ou le
Sénégalais vivant en Afrique) ».
Deuxièmement, un objectif relatif
à l'attitude : Celui-ci consiste à favoriser un
état d'esprit de tolérance, de respect, de refus du racisme, en
clair « stimuler un comportement plus citoyen, de respect et de
tolérance envers les populations du sud et les immigrés vivant en
France ».
Troisièmement, un objectif ayant
trait au comportement : Ce troisième point vise à encourager
des pratiques d'échanges entre les acteurs socio -économiques,
éducatifs de la région Nord Pas de Calais et la région de
Saint Louis, de solidarité et d'intégration.
Pour sa mise en oeuvre, des projets
pédagogiques sont animés dans les établissements
scolaires, au sein les foyers des jeunes ... du nord pas de calais sur des
thèmes portant sur l'immigration, l'intégration, l'antiracisme et
le développement. Le public visé ici est principalement les
jeunes. En effet, ceci s'explique par le fait que ce sont plus les jeunes issus
de l'immigration d'origine Saint Louisienne qui restent à la fois les
auteurs et les victimes de tous les problèmes relatifs à la
violence, au racisme, à l'emploi...
En plus, il existe également des
objectifs intermédiaires. Ils découlent des trois objectifs
généraux et se déclinent comme suit :
-corriger les idées reçues
et les images négatives, transmises par les medias ;
-donner une idée
objective de la situation des pays du sud notamment du Sénégal et
de leurs populations ;
-sensibiliser sur la
différence culturelle, valoriser la richesse culturelle, sociale et
historique des pays du sud, participer à la lutte contre le
racisme ;
- développer
l'esprit critique des enfants et des adultes face aux
déséquilibres à l'échelle de la
planète ;
- susciter des rencontres
et des échanges interculturels entre populations du nord et du
sud ;
-renforcer les
correspondances entre les élèves, les professeurs,...des deux
collectivités locales partenaires.
Il faut rappeler également comme pour
la première convention opérationnelle sur la formation
continue, celle-ci relative à l'éducation au
développement reste également confiée au Partenariat pour
son exécution.
Pour terminer nous proposerons un certain
nombre d'orientations au terme desquelles nous pensons que la
coopération entre la région de Saint Louis et la région
Nord Pas de Calais pourra s'améliorer mais aussi atteindre son objectif
principal c'est à dire contribuer au développement local
notamment celui de la région de Saint Louis.
2-les réformes nécessaires pour une
bonne mise en oeuvre de la coopération
Ces réformes que nous proposons
concernent essentiellement les rectifications devant être
apportées d'une part au niveau institutionnel mais aussi la
nécessaire implication des populations dans la mise en oeuvre de cette
coopération.
La nécessité d'apporter des
corrections d'ordre institutionnel entre dans un souci de réaliser les
attentes en matière de développement local. Ainsi les correctifs
que nous proposons s'articulent autour de trois points :
D'abord, aujourd'hui tous les acteurs de
cette coopération sont unanimes à reconnaître la
nécessité de créer au sein du conseil de Saint Louis un
organe chargé exclusivement de la gestion au quotidien des relations
extérieures de la région de Saint Louis .L'inexistence de cette
structure coûte extrêmement chère à la région
de Saint Louis. Car la conséquence immédiate de son absence reste
que le Conseil Régional de Saint Louis ne maîtrise pas comme ce
doit ses relations extérieures. La gestion de celles-ci se fait
à la limite, de façon informelle frôlant ainsi
l'amateurisme. Mais, autre conséquence de l'inexistence de cette
structure demeure être que la région de Saint Louis ne sera pas en
même de tirer le maximum de profits. Car, en principe il devait revenir
de droit à cette structure de concevoir et de dégager les grandes
orientations du partenariat d'une part et d'accompagner la mise en oeuvre
et assurer le suivi de la coopération d'autre part. Au regard donc de
toutes ces considérations, nous pensons qu'il est plus que jamais
indispensable de mettre en place cette structure et d'affecter en son sein des
spécialistes en Coopération Décentralisée. Car
c'est seulement cela qui permettra à la région de maîtriser
ses relations extérieures et de pouvoir financer son
développement local.
Ensuite, la position du Partenariat dans le
cadre de cette coopération mérite aussi d'être
révisée. Car aux yeux des populations bénéficiaires
des actions de cette coopération, en tout cas dans leur
majorité, « l'amélioration de leurs conditions
d'existence et de vie résulte de l'activisme du
Partenariat ».Ce point de vue découle d'une certaine
« politique menée par certains agents du
Partenariat ».En effet, ces derniers, d'après les population
interrogée( agents de l'Hôpital Régional de Saint Louis) au
cours de nos enquêtes sur le terrain, leur font croire que le conseil
régional n'y ait pour rien de l'amélioration de leur plateau
médical. Or tous reconnaissent que le Partenariat n'est qu'un
opérateur au même titre que les autres opérateurs. C'est
même contraire à la législation française en
matière de coopération décentralisée qu'une
collectivité territoriale entretienne des relations extérieures
autres que des collectivités locales. C'est pourquoi, la place du
Partenariat doit être éclaircie par rapport aux autres acteurs de
la coopération pour que des confusions de ce genre ne puissent
prospérer dans l'avenir.
Enfin et dernière recommandation,
nous pensons que la région Nord Pas de Calais à l'instar de ses
quatre autres partenaires extérieurs, doit disposer d'une structure
« relais » à Saint louis. En effet, cette
représentation permettra ainsi à la région Nord Pas de
Calais de pouvoir coordonner ses actions de coopération à partir
de la base c'est-à-dire à Saint Louis et d'en assurer
convenablement le suivi. Avec cette représentation certaines pratiques
(détournement d'objectifs et de fonds etc.) contraires à
l'esprit de ce partenariat seront évitées .Ainsi, les
réalisations seront faites sur la base des prioritaires retenues dans
les conventions opérationnelles que sur des critères
définis par les « politiciens » soucieux
beaucoup plus de satisfaire leurs intérêts que ceux des
populations les mieux indiquées.
La nécessité d'une
participation plus considérable des populations reste aussi plus que
jamais indispensable. Il est constaté que cette coopération se
présente beaucoup plus sous l'angle institutionnel que sous l'angle du
développement local. En effet, jusqu'à présent, seules les
autorités régionales surtout celles de Saint Louis restent
ménagées dans cette coopération. Les populations ne font
que réceptionner les ouvrages ou actions de solidarités. Une
telle situation les met dans une position de
« réceptionnistes » ou d
« assistées ».C'est le constat majeur qu'on a eu
à faire au cours de notre séjour dans l'hôtel de la
région de Saint Louis et dans certaine localités telles que
Gaé et Ndiakhaye .En effet, elles (les populations) ne sont pas
impliquées dans les différentes étapes de la mise en
oeuvre de cette coopération allant de la conception à
l'exécution proprement dite en passant par le choix des domaines de
coopération. Ce qu'on retient dés lors c'est que les populations
de la région de Saint Louis principalement sont en fait exclues
dans tout le processus de cette coopération. Or que toutes les actions
qui seront menées sur le terrain les concernent directement.
Au regard de tout ce qui
précède nous préconisons une participation plus importante
des populations à tous les niveaux de cette Coopération
Décentralisée d'autant plus qu'elle a pour objectif de permettre
à ces dernières d'être au coeur de leur propre
développement. En effet, l'une des conditions du développement
local est une participation sans faille des populations. Car, « en
aucun moment elles ne doivent se sentir écartées des politiques
de développement les intéressant » .Mais aussi les
acteurs de ce partenariat doivent faire en sorte que la participation des
populations ne soit pas être dénaturée. En effet, il
arrive souvent dans cette zone qu'une certaine élite locale (marabouts,
politiciens, chefs coutumiers...) dénature l'implication des populations
dans la gestion de la coopération en s'interposant entre les populations
et les autorités locales de la région de Saint Louis et du
Partenariat .Ces actes restent fréquents au Sénégal et
particulièrement dans notre zone d'étude (la région de
Saint Louis) où certains « notables » s'arrogent le
titre sans en avoir le droit ,
de « représentants légitimes » de la
masse laborieuse. En fait, il ne s'agit pas de se retrouver avec ces soi-disant
« représentants de la masse laborieuse », soucieux
beaucoup plus de leurs intérêts personnels que ceux de la
majorité pour parler d'une réelle implication des populations.
C'est pourquoi nous pensons que le Conseil Régional de Saint Louis
soutenu en cela par le Partenariat, et ce, en dépit des efforts fait en
ce sens vont devoir comprendre que « la participation des citoyens
est une condition indispensable de l'existence et de la réussite d'une
véritable politique de développement, surtout dans un cadre
local »65(*).
Par ailleurs, au delà de ces
suggestions que nous venons de dégager pour une bonne politique
développement local, nous pensons aussi qu'il semble important de faire
adhérer les populations lors des conférences relatives à
l'élaboration des PLD66(*).Sans oublier également qu'elles doivent
être conviées à participer aux journées
d'étude sur la « décentralisation », la
« coopération décentralisée », la
« planification locale », la démocratie
locale » etc. En effet, ces journées présentent des
avantages majeurs pour tous les acteurs de la décentralisation et du
développement local. Or , le constat est qu'au lieu qu'elles servent de
cadre d'échange et de dialogue entre acteurs du développement
local et de décentralisation, elles constituent au contraire le plus
souvent des lieux de rencontre entre élites et autorités locales
décentralisées et déconcentrées: les experts en
décentralisation et les acteurs du développement local, les
ONG67(*),
collectivités locales partenaires, élus locaux, autorités
étatiques, etc. Mais jamais les populations bénéficiaires
ne sont conviées à ces débats. Et Selon M. Diagne de
rajouter que ces « rencontres se font entre personnalités qui
logent dans des hôtels et se tiennent le plus souvent dans des locaux
administratifs provocant ainsi une certaine méfiance de la part des
populations »68(*).Au terme de ces propos il ressort tout
l'intérêt qu'il y a à faire ménager les populations
bénéficiaires des actions de la coopération
décentralisée au processus de celle-ci.
Enfin, cette coopération se doit
aussi d'élargir son périmètre d'intervention. En effet,
jusqu'à présent, seules les zones urbaines et périurbaines
restent les seules bénéficiaires des retombées de cette
coopération. Les zones rurales restant les plus démunies, ne
bénéficient pas concrètement des actions de ce
partenariat. Ainsi pour corriger cet état de fait, il nous semble
nécessaire de redéployer les interventions de ce partenariat dans
ces zones.
En somme, quels que soit les moyens
déployés, la réussite de cette coopération passe
nécessairement par une forte implication des populations locales dans
sa mise en oeuvre. En plus, les populations rurales mériteraient un peu
plus de soutien de la part de ce partenariat.
CONcLUSION
L'inéfficacité de la
coopération interétatique a mis à la mode le
« Small is beautiful69(*) » du développement et la
coopération directe entre collectivités locales du Nord et du
Sud. Ce cadre d'expression entre collectivités locales et celles d'un
autre pays à l'étranger est connu sous le nom de
coopération décentralisée.
La coopération
décentralisée perçu comme un nouveau mode de partenariat,
est un atout pour les collectivités locales du Nord (par l'acquisition
d'expériences qu'elles pourront appliquer chez elles...) et surtout
celles du Sud (par l'appui technique, matériel, financier dont elles
bénéficient).
Avant de se développer, elle a
connu beaucoup de difficultés relatives à la souveraineté
des pays, seuls ayant la qualité de sujets de droit international. Cette
contradiction se manifeste dans la difficile conciliation entre
souveraineté et principe de libre administration. Si aujourd'hui, elle
est certes permise, il n'en demeure pas moins qu'elle fait l'objet d'un
encadrement qui est à la fois réglementaire et législatif.
Le degré d'encadrement de l'exercice de Coopération
Décentralisée varie en fonction des Etats mais aussi au
degré de maturité des collectivités locales. Quel soit
souple ou rigide, le niveau d'encadrement de la coopération
décentralisée à des conséquences sur la prise en
charge du développement local.
De la coopération entre la
région Nord Pas de Calais et la région de Saint Louis on
retiendra qu'elle repose sur une Convention Cadre qui remplie toutes les
conditions de cohérence dans son élaboration permettant ainsi sa
bonne mise en oeuvre. Mais, réellement, ce qui fait la
spécificité de cette coopération entre les deux
entités locales est la traduction de la Convention Cadre en de multiples
conventions opérationnelles. Ces conventions opérationnelles
permettent, dés lors, aux deux institutions locales, de mieux
décliner en des termes beaucoup plus détaillés la
Convention Cadre. Ainsi, elles fixent les conditions dans lesquelles les
domaines de coopération seront exécutés. Pour rappel
la convention opérationnelle est un document officiel signé par
les deux partenaires visant à préciser les modalités de
leurs interventions sur une problématique donnée :
formation, éducation, santé ...
La mise en oeuvre de la majorité des
programmes et projets et figurant dans le cadre du Programme d'Appui à
la Décentralisation revient au Partenariat Lille/Saint Louis. Cependant
pour les autres projets ne figurant pas dans le PAD70(*), leur exécution est
confiée à d'autres opérateurs (Association de jeunes,
Groupement de femmes, des G.I.E71(*), ...).
Aujourd'hui, après dix ans de
partenariat, la coopération entre ces deux régions se mesure
à la mise en oeuvre de deux conventions opérationnelles
(santé et éducation).C'est pour dire alors que beaucoup de choses
restent à faire .A cela, s'ajoute que, l'exécution de cette
coopération rencontre un certain nombre de difficultés d'ordre
juridique, politique, et même institutionnel qu'il faudra redresser.
D'où l'intérêt qu'il y a à résoudre ces
problèmes pour que l'apport de la coopération
décentralisée puisse contribuer efficacement au
développement local de la Saint Louis.
En définitive, on retiendra que la
Coopération Décentralisée peut être un des moyens
de mise en oeuvre des politiques de co-développement (entre
collectivités locales des pays du Nord et celles du SUD) à
condition que tous les obstacles qui entravent son effectivité, soient
levés.
BIBLIOGRAPHE
OUVRAGES
-Actes de kolda, 1ére, Edition, 2003
-Cours de DEA «les relations
extérieures des collectivités locales », Dr amadou Kah,
chargé de cours à l'université Gaston Berger de Saint
Louis
-Guide de la coopération
décentralisée, ministère des affaires
étrangères de la France ,2000
-M. Diagne, droit administratif local, 1ére
Edition, 2003
-.M Coly, mémoire de DEA, 2006
- Pierre Teisserenc, « les politiques de
développement local », economica, 1994
-Rapport d'activités du Partenariat
,2005
-Rapport annuel des activités du conseil
régional de Saint Louis, 2005
ARTICLES
-Christian Auterier, « de la
Coopération Décentralisée », (commentaire du
titre IV de la loi du 6 Février 1992 relative a l'Administration
Territoriale de la République), Revue Français du Droit
Administratif, Mai Juin 1993, page 411
-Christian Auterier, « le cadre juridique de
l'action extérieure des régions », RFDA page
763-813
-Coopération Décentralisée et
Coopération Multilatérale francophone (sous la direction de
G.Cognac, C.Desouches et J.C.Nemery) : Colloque international des 15 et 16
Décembre 1988, paris economica, 1989
LOIS
- Recueil des textes de la décentralisation (loi
n° 96 06 du 22 Mars 1996
portant code des collectivités
locales)
- Loi n° 96 07du 22 Mars 1996 portant transfert des
compétences aux régions, communes et des communautés
rurales
- Loi d'orientation n°92-125 du 6 Février
1992 relative a l'administration territoriale française
SITES WEB
www.gouv. sn
www. npc.fr
www.crsl.sn
www.gouv.fr
ANNEXES
* 1 Bernard Dalloz nouvelles et
perspectives de la coopération décentralisée, regards sur
l'actualité juin 92
* 2 Loi n : 92-125du 06
février 1992 relative à l'administration territoriale de la
République française
* 3 Mr.diagne, droit
administratif local,1ere édition xamal , 2003
* 4 La loi du 22 Mars 1996
portant code des collectivités locales du Sénégal.
* 5 Organisation non
gouvernementale
* 6 Ancien premier ministre
français
* 7 La loi du 22 Mars 1996
portant code des collectivités locales du Sénégal.
* 8 La loi
précitée
* 9 La loi
précitée
* 10 La loi
précitée
* 11 Fonctionnaire au
Ministère de la Coopération Décentralisée et de la
Planification Régionale
* 12-source conseil
régional de saint louis
* 13 Cf. annexes
* 14 Populations de
pécheurs vivant à guet ndar (quartier)
* 15 -source conseil
régional de saint louis
* 16-société
d'aménagement et d'exploitation des terres du delta
* 17 -caisse nationale de
crédit agricole
* 18 -compagnie sucrière
sénégalaise
* 19 Société de
conserverie alimentaire du Sénégal
* 20 -petites et moyennes
entreprise -petites et moyennes industries
* 21 Source: www.npc.fr
* 22 -déjà cite
* 23 Organisation des Nations
Unis pour l'Education,la Science et la Culture
* 24 Deja cite
* 25 -ancien ministre francais
charge de la cooperation
* 26 Tire dans le guide de la
cooperation decentralisee,page 5
* 27 Professeur a
l'université de Reims
* 28 Nom du nouveau
ministère en remplacement du ministère chargé de la
coopération
* 29 -loi sur l'administration
territoire de la république française
* 30-liaisons informations et
appui a la coopération nord -sud
* 31 Déjà
cité
* 32 Dejà cite
* 33 Organisation non
gouvernementale
* 34 Organisation communautaire
de base
* 35Agence Régionale de
Développement
* 36 Deja cité
* 37 Comite mixte permanent de
coopération
* 38 Déjà
cité
* 39Source conseil regional de
saint louis, Rapport sur la coopération décentralisée
,2006
* 40 Source :www.npc.fr
* 41Déjà
cité
* 42 Organisation communautaire
de base
* 43-And Feg Askanwi
* 44 Mot Wolof signifiant abri
sommaire fait de paille ou de zinc où les pécheurs se retrouvent
pour boire du thé et discuter
* 45-chirurgien dentiste et
habitant à Goxumbacc
* 46 -source Partenariat
Lille / Saint louis
* 47 -source Partenariat Lille
/Saint louis
* 48 Association
Française des Volontaires du Progrès
* 49Cf. carte annexe
* 50 Cf. carte annexe
* 51 -Organisation
réunissant les handicapés dans les quartiers
* 52- Ecole Coranique
* 53 Centre régional de
formation professionnelle
* 54-centre régional
d'enseignement technique féminin
* 55Cf. annexe
* 56 De la loi du 6
février 1992 relative a l'administration territoriale de la
république
* 57 Mémoire de DEA,
2006 de Mr. Marcel Coly
* 58 -propos recueillis
auprès d'un conseiller régional sous couvert de l'anonymat
* 59 Source www.npc.fr
* 60-cf. annexe
* 61 Quartier de saint louis
commune
* 62Plan décennal pour
l'éducation et la formation
* 63 Nouvelles technologies de
l'information et de la communication
* 64-chargé de mission
à la direction de la coopération décentralisée,
conseil régional nord pas de calais
* 65- Pierre
Teisserenc « les politiques de développement
local » économisa, 1994, page 159
* 66 -plan local de
développement
* 67 -précitée
* 68 -interviewé par
l'auteur du mémoire
* 69Extrait discours de
l'ancien maire de new York tenu au cap (afsud), Rudolph. Juliani, le
monde diplomatique janvier 2000, page 21
* 70 Programme d'appui à
la décentralisation
* 71 Groupement
d'intérêt économique
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