I.2 L'évolution des réseaux: de la «
correspondance publique » au GSM
Pour remplacer le premier réseau manuel, un second
système est développé. Il utilise la même bande de
fréquence, mais les capacités augmentent : il est
désormais possible à plusieurs utilisateurs de converser en
même temps, grâce à l'adoption d'un système de
gestion de plusieurs canaux simultanés. De même, le réseau
devient automatique.
Les appareils utilisés sont dérivés d'une
radio de type professionnelle, le copilote de Thomson CSF, (figure I.1).
Même si les platines radios sont identiques, on leur
associe une carte de gestion à microprocesseur 4 bits,
ainsi qu'une série de quartz (deux par fréquence), permettant de
changer le canal de transmission.
Figure (I.1): Thomson CSF,
1973.
Dans les années 80, la France accuse un retard
important dans les technologies de téléphonie mobile. Le seul
réseau en place ne permet qu'un nombre limité d'utilisateurs, il
est uniquement disponible dans les grandes améliorations, et ne permet
en aucun cas une intégration dans un volume portable. Pour ces raisons,
le ministère des télécommunications décide de
lancer le programme Radiocom 2000. Le réseau "Correspondance Publique"
fonctionnera jusqu'à la fin des années 80,
C'est à dire jusqu'au déploiement complet du
Radiocom 2000, (figure I.2). Les abonnés reçoivent alors une
proposition personnalisée de changement de système.
Figure (I.2) : Radiocom 2000,
1987.
Lancé en 1986, il s'agit d'un réseau
fonctionnant dans la bande des 400 Mhz, utilisant la technologie
numérique pour la signalisation (gestion des appels, des connexions). La
modulation est cependant standard (analogique pour la voix). Les
fréquences sont attribuées dynamiquement en fonction des
besoins.
Contrairement au réseau précédent, le
Radiocom utilise un synthétiseur de fréquence, supprimant ainsi
les nombreux quartzs tout en augmentant le nombre de canaux utilisables,
l'autre grande nouveauté est la notion de téléphone
cellulaire : les fréquences sont attribuées au sein d'une
"cellule", c'est à dire une zone géographique
délimitée par la portée de l'émission radio.
Lorsqu'un mobile sort de la zone de couverture radio, il peut
"s'inscrire" sur la zone de couverture adjacente. Alors que lors de son
lancement la communication était perdue lorsque le mobile sortait de la
cellule d'inscription précédente l'appel, l'ajout de la fonction
de "hand over" permet de continuer la communication en changeant de zone de
couverture. Cette dernière évolution technique a
coûté le rapatriement de tous les mobiles pour mettre à
jour le logiciel de gestion du mobile. Enfin, ce réseau a pour vocation
de couvrir la totalité du territoire français, y compris les
zones à faible population.
Toutes ces évolutions techniques permettent de
créer assez rapidement le premier téléphone portable,
c'est à dire libérer de la voiture : Le Poctel, (figure I.3).
Figure (1.3) : Poctel 1989, et GSM
2001
Dès ses débuts, ce téléphone est
un objet de luxe. D'abord par le coût de l'abonnement, mais aussi pour
son prix d'acquisition (25 000 Fr en 1991). L'énergie est assurée
par une batterie rechargeable de type Nickel Cadmium, et l'antenne est
raccourcie au minimum possible. L'objet remporte un grand succès en
regard de son prix.
Le réseau NMT- F
En 1989, l'état français décide de
déréguler le marché des télécommunications
mobiles. Un appel d'offre est lancé pour compléter le Radiocom.
La société SFR répond à cet appel d'offre avec un
réseau basé sur le standard NMT.
Il sera adapté au marché français,
d'où son nom, le NMT-F. Le fonctionnement est très similaire au
Radiocom 2000 (modulation analogique pour la voix, et signalisation
numérique, bande de fréquence en 400 Mhz).
Les terminaux mobiles sont très proches des versions
Radiocom. Extérieurement, la seule différence visible sera la
couleur adoptée pour chaque terminal.
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De l'analogique au numérique : le GSM
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En 1982, un consortium d'opérateurs européens
décide de lancer les études d'un système de
télécommunication mobile universel. Le Groupe Spécial
Mobile, ou GSM, voit officiellement le jour en 1987, date à laquelle ses
spécifications sont adoptées.
Le cahier des charges précise que ce système
devra être compatible quel que soit le pays, les terminaux étant
reconnus à l'aide d'une carte d'identification (la carte SIM pour
Subscriber Identification Module).
Le mode de transmission adopté est très novateur
: entièrement numérique pour la voix et la signalisation, mode
TDMA (Time Division Multiple Access), compression des données vocales,
large utilisation, fax, ou messages courts de 160 caractères (SMS).
Toutes ces évolutions font de ce système un
véritable défi lancé aux centres de recherches. Comment
intégrer toutes ces technologies dans un volume aussi réduit
qu'un paquet de cigarettes ?
Ces évolutions n'ont plus aucun réglage par
potentiomètre, aidant ainsi à la fiabilité de l'ensemble.
La bande de fréquence à 900 Mhz est également nouvelle
dans le monde civil. Les premiers terminaux sont encore des versions
"téléphone de voiture", en forme de petite mallette. Ils seront
très rapidement remplacés par des versions portables.
Le service commercial GSM démarre en 1991 dans les
grandes agglomérations françaises. Une tentative avortée:
le Bi Bop, (figure I.4).Alors que le réseau GSM poursuit sa croissance,
lentement mais sûrement, un réseau alternatif est proposé
en 1993, le Poctel, (figure I.3).
Ce réseau, contrairement au GSM, n'est pas à
proprement parler un téléphone mobile. Il ne permet pas de
recevoir d'appel, seulement d'en émettre lorsque l'usager se trouve
à proximité immédiate d'une borne. Il est à ce
titre qualifié de "cabine téléphonique de poche".
Figure (1.4) : Bi Bop, 1995.
Le succès de ce réseau n'aura pas lieu. Le
développement rapide du GSM, la réduction de taille des
téléphones devenant réellement portables annihilent tout
espoir et avantage du Poctel, (figure I.4).
France Télécom tentera un ultime rattrapage en
lui associant la compatibilité avec les téléphones
portables domestiques (avec une base chez un particulier). Le réseau
fût abandonné en 1997, n'ayant convaincu qu'une centaine de
millier d'usager.
GSM : un développement continu
Un des développements les plus remarquables du GSM est
son usage international. Le réseau en lui-même n'est pas visible
par l'usager (antennes relais mises à part). Il permet cependant de
communiquer avec le même téléphone quel que soit le pays,
pourvu que ce dernier aie adopté le standard. Victime de son
succès, le GSM se voit rapidement attribuer d'autres bandes de
fréquences.
On retiendra la bande des 1800 Mhz pour le DCS, et 800/1900 pour
la version américaine.
Ces évolutions imposent aux fabricants des modèles
"multi bandes" pour assurer la compatibilité avec l'ensemble des
réseaux.
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