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Etude de l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVVIH et OEV de la ville de Bukavu dans le cadre du projet AMITIE CRS-USAID

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par Bernadette FURAHA BALANGALIZA
Université du CEPROMAD Extension de Bukavu - Diplôme de Graduat en Management et Sciences Economique 2007
  

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CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre travail intitulé « Etude de l'Impact Socio-économique des micro -crédits octroyés aux PVV de la ville de Bukavu par AMITIE/CRS  de 2006 à 2007 »

La problématique du travail s'était résumée une série des questions dont notamment :

· Quel est le nombre de PVV bénéficiaires de cet appui « AMITIE » dans la ville de Bukavu ? A quel type de catégorie sociale appartiennent-ils ? Quel type de micro-crédit le projet AMITIE/CRS applique et quel montant octroi-t-il aux bénéficiaires ? comment ce micro-crédit est-il géré par les bénéficiaires ? présente-il une rentabilité économique positive ?

· Quelle mesure d'encadrement ou de suivi pour ce micro crédit ? Quelle efficacité de ce micro-crédit sur la situation socio-économique et sanitaire de la PVV et du ménage entier (situation avant et pendant l'intervention du projet AMITIE) ?

· Les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV ont-ils un impact social et économique  en faveur de ses bénéficiaires? Et pourquoi l'octroi des micro-crédits au PVV.

Pour répondre à cette question, nous avons formulés l'hypothès selon laquelle si les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV et OEV de la ville de Bukavu ont un impact socio-économique sur les bénéficiaires, alors la bonne gestion de ces micro-crédits serait d'une importance capitale suite à sa rentabilité non seulement sociale mais aussi économique.

Cette étude a combiné l'approche quantitative et l'approche qualitative et, ainsi avons fait ainsi recours à la méthode historique et aux techniques d'observation documentaire, d'observation directe et d'interview tel qu'appréhender dans son aspect descriptif et explication afin de rendre opérationnel notre démarche.

Ainsi, nous avons subdivisés le travail en trois chapitre hormis l'introduction et la conclusion dont :

· Le premier chapitre a constitué le cadre théorique le cadre théorique du travail qui définit les concepts de bases du sujet tout en présentant une brève historique de CRS et du projet AMITIE CRS-USAID.

· Le deuxième chapitre a été consacré aux Généralités sur le VIH/SIDA et sur les Micro-crédits

· Le troisième chapitre a pour sa part constitué l'aspect pratique et/ou donc le vif du travail. Dans ce chapitre nous y avons présenté les enquêtes effectuées sur le terrain, les données récoltées et leurs analyses sur l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVV et OEV par le projet AMITIE CRS-USAID pour enfin dégager l'interprétation des résultats ainsi obtenus par la recherche.

Ayant suivi cette démarche, nous sommes arrivés aux résultats selon lesquelles le programme des micro -crédits présentent les avantages que voici :

Avantages :

· Avec des petits prêts accordés aux plus démunies (PVVIH) à taux d'intérêt plus ou moins élevé, ils leur permettent d'accéder par eux même à un travail autonome et a une certaine autosuffisance dans la dignité ;

· En plus des emplois qu'il crée, le Micro-Crédit contribue au développement de compétences entrepreneuriales nouvelles, encourage la mobilisation de l'épargne, permet la création d'un vaste réseau de petites activités productives et de services s'adaptant facilement à la demande de nombreuses catégories de consommateur ;

· Le Micro-Crédit est un outil de lutte contre le chômage et contre la pauvreté et l'exclusion sociale par le financement de mini-projets ;

· Cette politique de Micro-Crédit peut encourager la sous-traitance qui est bénéfique aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petites, elle peu aussi avoir des effets positifs sur la productivité des grandes entreprises et la compétitivité des produits nationaux ;

· Inexistence d'un fond de garantie, ce qui permet de corriger les inégalités quant à l'accès au crédit...etc.

En d'épie de cette confrontation, sans aucun doute, le Micro-Crédit a pu relever le défit, en constituant à lui seul une stratégie de lutte contre la pauvreté solide et fiable malgré les difficultés qu'elles affrontent les différentes associations et fondations dans leurs initiatives au Sud Kivu. Et tant qu'il porte ses fruits, l'appuie des bailleurs de fond nationaux et internationaux restera solide en présence d'une comptabilité régulière, claire et transparente.

Enfin, malgré l'apport incontestable du Micro-Crédit, le renforcement du secteur informel se pose ; puisque la majorité des activités financées échappent à toute réglementation sectorielle. Ainsi, l'informel est une étape vers le formel si toutefois des mesures d'accompagnement et de réglementation voient le jour.

Cette analyse a été complétée par les données de la base de données qui ont, elles, permis d'identifier le profil d'entrée et la qualité des bénéficiaires de ce projet.

Sur la base des résultats ainsi analysés, les conclusions suivantes peuvent être dégagées :

a) Concernant la capacité actuelle des communautés et familles/ménages, le degré de mobilisation des réponses communautaires ainsi que les mécanismes de pérennisation de cette réponse en vue de la prise en charge des OEV et PVVIH :

ü Le contexte socio-économique délabré sur l'ensemble du pays et à Bukavu en particulier constitue un facteur aggravant de la vulnérabilité des familles et ménages ; il rend ces derniers fortement dépendant des ressources extérieures ou tout simplement désarmés devant les problèmes des OEV et PVVIH.

ü Pour les mêmes raisons ci-haut évoquées, la capacité actuelle des familles d'accueil des OEV et PVVIH, ainsi que celle des organisations religieuses et autres ONG locales restent encore faible. Dans le chef de bon nombre de ménages, une confusion demeure par rapport à la situation de simple misère et du statut d'OEV et PVVIH.

b) Concernant le niveau d'accès et la qualité des services offerts aux OEV et PVVIH :

ü Du fait de leur grande vulnérabilité, les besoins ressentis et exprimés par les OEV et PVVIH sont très diversifiés. Cependant, on peut noter que l'alimentation, les soins médicaux ainsi que les AGR et la scolarisation des enfants constituent les services clés les plus réclamés. Bon nombre de bénéficiaires et leurs proches estiment que les AGR renforcent mieux leurs capacités d'autoprise en charge, to en s'inscrivant dans une vision de pérennisation.

ü Tant en termes de quantité ou volume, que de qualité, le niveau des services actuellement offerts aux OEV et PVVIH par les ménages d'accueil, les institutions opérationnelles tout comme le projet AMITIÉ lui-même, reste insignifiant par rapport à la demande.

ü Au niveau communautaire, la formation et les recyclages des prestataires des soins, tout comme des PSPS, l'apport des ressources financières additionnelles sont autant d'éléments susceptibles d'étendre la couverture et d'améliorer qualitativement et quantitativement le niveau d'accès des OEV et PVVIH aux services de base.

c) Concernant l'environnement national et le niveau de la réponse actuelle du Gouvernement par rapport à la protection des droits des OEV ainsi que des PVVIH:

ü En plus des ONG, plusieurs services gouvernementaux et paraétatiques ont été identifiés comme susceptibles d'interférer ou de coaliser dans le cadre de la riposte nationale contre le sida et la prise en charge des OEV et PVVIH.

ü A ce jour, on peut à la fois déplorer une insuffisance des textes spécifiques sur les droits des OEV et PVVIH, ainsi le manque d'harmonisation et de vulgarisation des multiples textes existant ou à promouvoir, en vue de la protection des droits des OEV et PVVIH.

d) Concernant les activités du projet AMITIE :

ü Le projet AMITIÉ s'avère être une intervention très acceptée et qui suscite déjà beaucoup d'espoirs, en tant que réponse à un certain nombre des aspirations fondamentales des OEV et PVVIH. Après une année d'activités, les structures du projet se consolident, mais on doit reconnaître que la couverture en services offerts demeure encore assez faible, par rapport au nombre de bénéficiaires déjà recrutés dans le programme. L'extension des activités d projet vers d'autres villes et cités des mêmes provinces, voire des autres provinces, est souhaitable.

ü S'il est vrai que l'approche holistique proposée et le paquet de services offerts rencontrent l'assentiment des bénéficiaires, il est important de noter que le contexte socio-économique délabré tend à aggraver la pauvreté des ménages avec le risque d'annihiler les résultats et les performances du projet AMITIÉ.

D'où notre hypothèse de travail a été confirmée au vu des résultats, nous pouvons formuler les recommandations suivantes susceptibles d'aider le projet AMITIE CRS-USAID à améliorer les conditions de vie de personnes vivant avec le VIH et Orphelins et Enfants Vulnérables.

i. Que les responsables du CRS et leurs partenaires conduisent un plaidoyer en vue du renforcement quantitatif et qualitatif des structures, de la couverture géographique, ainsi que des services du projet AMITIÉ sur l'ensemble de la ville de Bukavu.

ii. Ce renforcement implique des financements additionnels non seulement pour le projet actuel mais aussi pour des éventuels nouveaux projets complémentaires avec d'autres ONG. Ce renforcement devra cibler notamment les services ci-après :

ü Un accès plus important aux services monétisés du projet actuel : AGR (par l'octroi des micro-crédits), scolarisation et formation professionnelle, soins médicaux et assistance nutritionnelle ;

ü Une assistance alimentaire à toutes les familles des bénéficiaires du projet AMITIÉ, recrutées d'office parmi les plus démunis et indigents de la communauté (PAM ?) ;

ü L'assistance juridico-légale grâce à plus d'implication des Commissions Justice et Paix catholiques ou autres, ainsi qu'à la collaboration avec les associations des Juristes/Avocats.

iii. Que les responsables du CRS, de l'USAID, de l'UNICEF et de tous leurs partenaires et autres ONG concernées puissent organiser un plaidoyer d'envergure et des tables rondes en vue de dialoguer et d'amener le Gouvernement de la RD Congo à harmoniser, à légiférer et à vulgariser les textes en rapport avec la protection des droits des OEV (besoin d'un Plan National pour l'Enfance).

iv. Que le Gouvernement de la RD Congo, par le biais du PNMLS et autres structures concernées, puisse assumer rationnellement son rôle de coordination et de normalisation dans le cadre de la riposte nationale contre le sida et de la prise en charge des OEV et PVVIH.

v. Que les responsables du projet AMITIÉ puissent organiser des ateliers thématique de formation, notamment sur un système interne et cohérent de suivi et évaluation et de supervision à différents niveaux, afin d'améliorer la qualité des prestations des différents acteurs qui accompagnent les OEV et PVVIH.

A court et à moyen termes, ces mesures devront permettre de renforcer les capacités et les performances des ménages et des communautés dans l'autosubsistance, la prise en charge des OEV et PVVIH de leurs ressorts, ainsi que l'appropriation et la pérennisation des interventions.

Nous ne prétendons pas avoir épuisé tous les aspects de la problématique de notre sujet.

Tout en sachant qu'aucune oeuvre humaine n'est parfaite, nous sommes convaincu que ce travail a atteint son objectif en vérifiant notre hypothèse et en répondant aux questions auxquelles ce travail voulait répondre.

En fin nous invitons les chercheurs ultérieurs à bien vouloir compléter notre essai par leurs critiques constructives.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard