Etude de l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVVIH et OEV de la ville de Bukavu dans le cadre du projet AMITIE CRS-USAID( Télécharger le fichier original )par Bernadette FURAHA BALANGALIZA Université du CEPROMAD Extension de Bukavu - Diplôme de Graduat en Management et Sciences Economique 2007 |
Sur le plan pratique, travail est une véritable piste de recherche pour n'importe qui cherchera à élucider le moyen de relancer non seulement le programme de microcrédit pour le démunis mais l'étude de l'impact socio-économique et l'étude de performance de ces derniers.0.2. ProblématiqueA quelque niveau que ce soit, le VIH/SIDA reste un problème multidimensionnel dans ses causes et conséquences. En effet, comme l'a écrit l'ONUSIDA dans son 4ème rapport d'orientation, « Les conséquences de la pandémie du VIH/SIDA ont dépassé celles de toutes les autres crises connues dans le monde. Depuis le premier diagnostic en 1981, le VIH/SIDA aura causé dans le monde, 20 millions de décès, 38 millions de personnes infectées (fourchette 34.6 à 42.3 millions, dont 4.9 millions en 2004)1(*), 3.1 millions de morts en 2004, et plus de 14 millions d'orphelins. Selon le rapport de l'Onusida publié en novembre 2006, 39,5 millions de personnes vivent désormais avec le VIH dans le monde. Parmi elles, 4,3 millions ont contracté la maladie durant l'année 2006 (soit 400 000 de plus qu'en 2004) et près de 3 millions en sont mortes2(*). Les fourchettes autour des estimations définissent les limites dans lesquelles se situent les chiffres mêmes, sur la base des meilleures informations disponibles. En République Démocratique du Congo, le Programme National de Lutte contre le Sida, PNLS, a aussi décrit, l'épidémie du HIV/Sida comme « un défi majeur en soi, qui aggrave les nombreux autres défis auxquels le pays doit faire face. L'épidémie pose un sérieux problème de santé publique et constitue une menace pour le redressement économique et le développement. » 3(*). En effet, avec une population globale estimée à 54. 417.000 habitants, les données révisées et publiées par l'ONUSIDA sur la base de ses nouvelles méthodes se présentent de la manière suivante en RD Congo, en ce qui concerne les personnes vivant avec l'infection VIH au 31 décembre 2003, et ayant développé ou non le SIDA4(*). Depuis plus de deux décennies, notre pays la République Démocratique du Congo se voit être de plus en plus affecté par la pandémie du VIH/SIDA. A l'instar d'autres pays de l'Afrique subsaharienne, les statistiques les plus récentes démontrent que L'épidémie du VIH /SIDA en RDC est en nette progression avec un taux de prévalence estimée à 4,5 % (PNLS, 2004). En effet, le nombre de personnes infectées en 2004 était de 2,6 millions contre environ 700 000 en 1995, dont environ 780 000 seraient au stade avancé de la maladie. Ce nombre représenterait une multiplication par 3 en 10 ans du nombre de séropositifs estimé de 1995, ce qui en terme absolu, prédit une aggravation de la situation. Le nombre de décès (enfants et adultes) avoisine 110.000, soit en moyenne 301 décès par jour. Il en découle que les orphelins dus au SIDA sont estimés aux environs de 700 000 actuellement dans le pays5(*). Les malades du SIDA sont souvent confrontés à des dépenses de santé et de funérailles liées à la diminution du revenu entraîné soit par la perte du travail (stigmatisation), soit l'incapacité de travailler, ou le coût de traitement (360 $ par an). Pour parer à ces difficultés, les ménages affectés sont obligés de vendre leurs actifs physiques (bétails et équipements agricoles, mobiliers et moyens de transport), faute d'une politique de prise en charge adéquate. Depuis les années 1990, la République Démocratique du Congo, est caractérisé par une multitude de problèmes dans tous les domaines de la vie : économique, politique, culturelle, social, etc. Mais le plus marquant est sans doute le problème lié à la crise économique. Toute personne sensible connaît la grandeur des conséquences fâcheuses qui découlent d'une crise économique caractérisée notamment par l'infection et / ou l'affection du VIH/SIDA. Beaucoup de Personnes vivant avec les VIH/SIDA et d'enfants affectés par le VIH/SIDA vivent dans des conditions de pauvreté extrême. L'impact économique du VIH/Sida est important, il a largement réduit les ressources économiques des familles ; entraînant et aggravant à la fois la pauvreté. Les maladies et les décès associés au VIH/Sida augmentent les dépenses des familles et réduisent leurs revenus, épuisant par conséquent leurs ressources économiques. Prendre en charge davantage des PVV et d'OEV accroît aussi le fardeau des familles qui se trouvent déjà dans des situations difficiles. Dans de nombreux pays, les communautés et les familles élargies n'ont pas les ressources nécessaires pour soutenir financièrement les PVV, OEV et les familles affectées. Les facteurs favorisant la pauvreté dans les familles affectées par le VIH/SIDA sont entre autres : · L'augmentation des dépenses pour les soins de santé · La réduction et/ou la perte des revenus de famille · La réduction et/ou l'épuisement de la force du travail entraînant ainsi la consommation des épargnes des ménages. · L'augmentation des dettes vis-à-vis des tiers · Les coûts des funérailles. Ces facteurs entraînent les conséquences suivantes : · Changement des activités principales des ménages · Dépense des économies · Recherche d'un travail · Pratique des cultures de subsistance · Vente des biens (bétail, terre, immobiliers, bijoux, habits voire même des parcelles et maisons, etc.) · Emprunt de l'argent · Réduction de la consommation et les dépenses sur la nourriture, la santé et l'éducation · Émigration · Faire travailler les enfants ou augmenter la charge de travail des enfants · Déscolarisation des enfants · Recours à la mendicité · Diversification des activités productives · Séparation des membres du ménage. Pour pallier à toutes ces conséquences chez les PVV, certaines agences et organismes humanitaires ont pris l'initiative de leur venir en aide en vue de promouvoir les petites activités génératrices des revenus, en leur octroyant des prêts, des fonds en espèces et des crédits rotatifs en nature, etc. C'est dans ce cadre que le Catholic Relief Services « CRS/CONGO » programme CONGO, dans le cadre de son programme AMITIE, a mis à la disposition des personnes vivant avec le VIH/SIDA et les Orphelins et enfants Vulnérables des moyens sous forme des micro-crédits en vue d'entreprendre des Activités Génératrices des Revenus pour leurs subsistances et leur auto-prises en charge. Eu égard aux multiples problèmes énumérés ci-dessus, une série des questions mérite d'être posées, à savoir : · Quel est le nombre de PVV bénéficiaires de cet appui « AMITIE » dans la ville de Bukavu ? A quel type de catégorie sociale appartiennent-ils ? Quel type de micro-crédit le projet AMITIE/CRS applique et quel montant octroi-t-il aux bénéficiaires ? comment ce micro-crédit est-il géré par les bénéficiaires ? présente-il une rentabilité économique positive ? · Quelle mesure d'encadrement ou de suivi pour ce micro crédit ? Quelle efficacité de ce micro-crédit sur la situation socio-économique et sanitaire de la PVV et du ménage entier (situation avant et pendant l'intervention du projet AMITIE ) ? · Les micro-crédits qu'octroie AMITIE/CRS aux PVV ont-ils un impact social et économique en faveur de ses bénéficiaires? Et pourquoi l'octroi des micro-crédits au PVV Telles sont les questions qui guideront nos recherches, bref, nous permettront d'appréhender l'Impact Socio-économique des micro-crédits octroyés aux PVV de la ville de Bukavu par AMITIE/CRS. * 1 ONUSIDA: Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA (4ème rapport)/Résumé d'orientation, p-3. * 2 ONUSIDA : Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA publié en Décembre 2006 * 3 PNLS/Ministère de la Santé : Projet RDC multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA, 2004 * 4 UNAIDS: Epidemiological Fact Sheets on HIV/AIDS and STI, UNAIDS, UNICEF, WHO, update 2004 RDC), * 5 RDC, Document de la stratégie de croissance et de la réduction de la pauvreté, juillet 2006, P. 43-44 |
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