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Le président Mobutu selon Serge Kuhani Matende Kasongo

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par Serge Kuhani MATENDE KASONGO
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques 2008
  

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II. L'ORGANISATION DU REGIME DICTATORIAL DE LA SECONDE

REPUBLIQUE.

Le Zaïre fut le nom porté par l'actuel territoire de la République démocratique du Congo sous la deuxième république, entre et 1997. Bien que l'appellation ne date que de 1971, le nom de Zaïre est aussi généralement utilisé pour la période 1965-1971 de la deuxième république, l'ensemble de la période étant marquée par la prise de pouvoir dictatorial de Joseph Mobutu.

Comme justification rétrospective de la coupure intervenue en 1965, Mobutu établit un bilan de la première république comme "chaos, désordre, négligence, et incompétence." Le rejet de la légitimité de la première république allait au delà des mots. Au cours des deux premières années de son existence, le nouveau régime mit ses priorités sur les tâches de reconstruction et de consolidation politique. Créer les nouvelles bases de la légitimité de l'Etat, en particulier sous un régime de parti unique, devint la priorité de Mobutu. Une autre priorité fut de reconstruire les structures sociales et politiques du pays, processus qui débuta en 1970 et culmina avec l'adoption de la nouvelle constitution de 1974. En 1976. Cependant, cette politique commença à préparer le retour d'un système bula matari ("celui qui brise les rochers") fait de brutalités et répressions.

a. Reconstruction politique

Mobutu Sese Seko dans les années 1970, affichant ses symboles de la toque en peau de léopard, la canne et lunettes.

De 1965 à 1967, l'État de Mobutu s'attache à renforcer sa légitimité en démantelant graduellement les institutions de la première république et même temps que d'accroître la centralisation du contrôle du pouvoir autour du président. Bien que le parlement continua à se réunir occasionnellement, ses prérogatives furent sensiblement réduites, les décisions exécutives étant généralement dorénavant prises par ordonnances-lois présidentielles. Tous les partis politiques furent dissous et les activités politiques interdites, Mobutu ayant promis que "pendant 5 années, il n'y aurait pas d'activité des partis politiques.

Nombre des sympathisants de l'opposition Tshombiste des années 1960 furent rapidement incorporés au système étatique à travers diverses opérations de patronage. Avec la même célérité, une justice sommaire put disposer des plus farouches opposants au régime. Le 30 mai 1966, quatre personnages-clef de la première république, dont l'ex-Premier Ministre désigné Évariste Kimba, furent accusés de complot envers l'État, juger en une parodie de procès et pendus publiquement à Kinshasa. Les menaces contre le régime persistèrent cependant. Des poches d'insurrection existaient encore, notamment au Kivu (dont le maquis de Laurent-Désiré Kabila à Fizi) et au Haut-Zaïre (province Orientale).Des mois s'écoulèrent avant que ce foyers de dissidence puissent être contrôlés

Déjà en janvier 1966, une étape majeure de la consolidation du régime fut effectuée avec la création du Corps des Volontaires de la République (CVR), une organisation dont les membres fut essentiellement recrutée parmi les étudiants de l'Union Générale des Étudiants Congolais (UGEC). Nombre des idées produites par la CVR provenaient d'un groupe d'étudiants radicaux promouvant les thèmes de nationalisme, indépendance économique, et socialisation. Plus qu'un parti, le CVR était essentiellement un mouvement destiné à mobiliser la population derrière Mobutu, notre deuxième héros national (après Lumumba). Les succès variables du CVR comme agent de mobilisation populaire et politique, reflétant en partie les excès des étudiants impliqués, incitèrent Mobutu à lancer un mouvement plus large et plus fédérateur, par lequel, selon les mots de Mobutu, "serait animé par le Chef de l'État lui-même, et dont le CVR ne serait pas l'embryon.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius