3.5.2 - Aire d'introduction :
Le cèdre de l'Atlas a été introduit
depuis longtemps dans quelques pays du circum - méditerranéen,
d'abord comme arbre d'ornement puis comme espèce de reboisement. Ses
possibilités d'acclimatation en dehors de son aire d'origine, ont permis
aux forestiers d'avoir de très beaux peuplements. Son introduction
depuis plus d'un siècle dans le sud de la France, lui a permis de jouir
d'un intérêt certain auprès des reboiseurs. Il couvre en
France 10.000 ha, avec une cadence de 1.000 ha par année. En Italie, il
était de 1.000 ha environ en 1965 (TOTH 1980 a).
TOTH (1980 a), M'HIRIT (1982,1993) et AUSSENAC (1984)
signalent également son introduction aux U.S.A, en Crimée
(Caucase), en Bulgarie, au Portugal, en Yougoslavie, en Belgique et en
Allemagne
3.6 - Variabilité géographique :
L'aire du genre Cedrus s'étend de l'Himalaya
au Maroc, aussi une forte variabilité inter et intraspécifique
est-elle prévisible?(PRADAL, 1979).Cette variabilité aboutit
à la création d'écotypes (races) suite à un
changement du milieu.
BIDAUT (1971) note que chez les végétaux
supérieurs tous ceux qui ne s'adaptent pas au milieu sont
élimines.
L'existence d'écotypes est largement
démontrée. En effet le cèdre de 1 'Atlas de type
méridional localisé dans l'Atlas Saharien (Aurès et Hodna)
s'est adapté à la sécheresse en donnant un écotype.
L'autre écotype localisé dans l'Atlas Tellien (Babors, Djurdjura,
Chrea...), accepte des humidités beaucoup plus fortes et redoute la
sécheresse. Il est fort probable que ce sont deux écotypes
d'écologie nettement différente (GAUSSEN, 1964).
ARBEZ et al (1978) ont mis en évidence des
différences intraspécifique entre les populations de
différentes provenances dans une étude biométrique de la
morphologie des aiguilles et des rameaux de jeunes plants de Cedrus
atlantica M âgés de là 4 ans.
Parmi les populations étudiées, deux sont
aurassiennes et trois marocaines (Rif, Haut et Moyen Atlas) ; les
résultats obtenus montrent que les populations des Aurès
présentent des aiguilles plus longues que les populations marocaines. Le
nombre de stomates des aiguilles des Aurès est semblable à celui
des aiguilles des populations du Rif et du Moyen Atlas. Le nombre d'aiguilles
par rosette est moins important sur les rameaux courts (mésoblastes) des
populations aurassiènnes; ces caractères sont dus à
l'adaptation des populations de l'Aurès à la
sécheresse.
Le tableau n° 2 récapitule les principales
différences intraspecifiques.
13
Tableau N° 2 : Essai de
caractérisation du cèdre de l'Atlas sur la base des
caractéristiques morphologiques (ARBEZ et al. 1978).
Régions
|
Caractères étudiés
|
Longueur des aiguilles
|
Longueur de la partie cornée de l'apex
|
Nombre de lignes de stomates
|
Nombre d'aiguilles par rosette
|
Adaptation : G S P
|
Croissance (Croissance en hauteur de 0 à 20)
|
Maroc
Rif Moyen Atlas Haut Atlas
|
+++ ++++ ++
|
++ ++ +
|
++ ++ +++
|
+++++ ++++ ++++
|
G+ S- P-
|
Bonne surtout sur schistes avec forte
variabilité
|
Algérie
|
+++++
|
+++
|
+++
|
+++
|
G+ S+ P-
|
Bonne sauf Belezma
|
G : Résistance aux gelées printanieres.
S : Résistance au stress hydrique. P:
Résistance aux pucerons.
DUCKEY (1993) note que le débourrement
végétatif des cèdres est très précoce ; il
présente une grande variabilité interspécifique : les
provenances de biotopes humides poussent plus longtemps que les provenances de
biotopes secs quand les conditions hydriques sont favorables.
Il existe chez les cèdres une forte variabilité des
croissances juvéniles en hauteur entre les espèces et entre les
provenances d'une même espèce (BARITEAU, 1993).
NEDJAHI (1993) note à ce propos que la croissance radiale
des différentes provenances montre une variabilité
géographique en Algérie.
DERRIDJ (1990) a montré l'existence de variation
clinale des dimensions des graines de pollen des populations Algériennes
de Cedrus atlantica M ; et que les dimensions des cônes et des
graines de l'Atlas Tellien sont plus importantes que celles de l'Atlas
Saharien. Ceci montre l'existence de deux gradients géographiques: Nord
- Sud et Est - Ouest. En tenant compte de la tendance évolutive, cet
auteur note l'existence de deux écotypes, celui de l'Atlas Saharien
considéré comme étant plus ancien et celui de l'Atlas
Tellien comme étant plus récent.
Il faut remarquer que les provenances algériennes sont
plus vigoureuses que les écotypes marocains. Ainsi, BARITEAU (1993)
souligne que les provenances algériennes de Cedrus atlantica M.
sont moins sensibles à la sécheresse que les Marocaines.
14
CHAPITRE II : la zone d'étude
|
|