Université GASTON BERGER de Saint-
Louis
***
U.F.R. des Lettres et Sciences Humaines
***
Section de Sociologie
***
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro1.png)
SUJET :
Identification
des contraintes et stratégies
des
structures de
recherche
face à la problématique
de la
recherche
dans les universités
sénégalaises : Cas des
laboratires de
l'UGB
Présenté
par Sous la direction
de
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro2.png)
M..bdoulaye Dramé
Pr. .bdoulaye Niang
Maître
de
Conférences
.NNEE .C.DEMIQUE 2004 - 2005
DEDICACE :
A la mémoire de :
> Feu Lieutenant Abdoulaye Coumba Dramé, mort pour la
patrie le 30 Octobre 1997 en Casamance ;
> Feu Mouhamadou Oumou Dramé ;
> Feu Samba Souaré Diaby ;
> Feu Hamady Diné Dramé ;
> Feu El hadji Mansour Niang, pour son courage et sa
disponibilité intellectuelle. Que l'Eden soit leur éternelle
demeure. Amen
Je dédie également ce travail à
:
> Mes parents pour l'éducation qu'ils m'ont
donné, pour m'avoir encadré, entouré mais aussi pour
leur affection et leur patience, que Dieu les garde longtemps.
> Ma grand-mère Diéba Sakho
> Penda Daff et toute la maison de PODOR pour avoir fait de
moi un membre à
part entière dans la famille de Mame Ablaye Daff. Je ne
vous oublierai jamais. > L'armée du G5C pour leur
disponibilité et pour l'estime qu'il me porte.
> Mes quatre neveux (Bath, Toulaye, Cheikh, Souaré) et
à Awa Abdoulaye Sy, de
véritables partenaires qui m'ont apporté soutien
psychologique et amour
> Grande dédicace à Bakaly TOÏ, pour ces
conseils, sa disponibilité et sa grande
capacité d'écoute. Pour tout cela, je vous dit
MERCI.
REMERCIEMENTS :
Il nous plaît de remercier du fond du coeur un certain
nombre de personnes sur qui nous avons compté tout au long de cette
entreprise scientifique.
D'abord, notre encadreur le Professeur Abdoulaye Niang qui a
dirigé ce travail avec toute la rigueur scientifique qui sied à
un mémoire de maîtrise.
Puis, tous les enseignants de la section de Sociologie qui nous
ont inculqué la science sociologique tout au long de notre formation.
Enfin, les anciens de la section en l'occurrence Messieurs
Amédoune Bâ, Bouna Ahmet Fall, Abdoulaye Niang Junior et
Mouhamédoune Abdoulaye Fall « mon voiz »pour leur conseil et
leur disponibilité sans faille.
Nos remerciements vont également à l'endroit des
responsables de laboratoire et des différentes structures du rectorat
pour nous avoir écouté et répondu à nos
sollicitations. Lamine Ndao, Mamadou Seydou Kane, Amadou Badji, Ibrihima
Touré, Abass Kane, Thierno Mbow, Lassana Dramé ont bien voulu
corriger ce travail. Qu'ils en soient remerciés.
C'est aussi l'occasion de remercier du fond du coeur :
+ Zeng, Papis « le Fugitif », Ibnou, MEF,
Lumére, Thierno Faye, Djiby mon Voiz, Kao Diaby, Tapha, Mo,
Baldé, Am Déme et Dany
+ Mamadou Thiam, Mouhamadou Dia, Sérigne Cheikh, Ass, Imam
Malick, Ibrahima Sy, Mame Cheikh, Mon parent Vito
+ Salane, Mame Coumba, Daba et Fina, Noella, Hady, Kadia,
+ La classe : Ndéye Yama, Astou, Demba, Fatou Sakho,
Zakaria Ziguilon, Alpha, Cina, Astou, Fall....
+ Mes cousins : Moctar, Boubacar et Boudia...
+ Mes oncles Ba Souaré, Abdoul Diaby, Moussa Waldé,
Famoro, Bath Khassé... + Mes frères : Oumar Sokhna, Las sana
Poulo, Kaouné, Mouhamadou Mbintouné,
Issa, Bakary, Youba, Lassana Biya, Lassana Dalla, Ousmane,
Kao...
+ Mes soeurs : Manthinta, Bakao, Waldé, Mbouré,
Sira Sylla, Maimouna Dramé,
les deux Waldé, Khardiatou Tiréra, Hawa, Sira Kao,
Astou Kao,...
+ Mes compagnons du « tour du Sénégal » :
David, Rokhya, Mbaye, Fatou Cissé et Faye notre chauffeur.
+ Tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs, leurs
pensées, nous vous disons Merci.
|
LISTE DES TABLEAUX ET ACRONYMES
|
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie
BAST : Bureau des Affaires Scientifiques et
Techniques
BM : Banque Mondiale
BU : Bibliothèque Universitaire
CAMES : Conseil Africain et Malgache pour
l'Enseignement Supérieur CCOS : Centre de Calcul
Ousmane Seck
CIERVAL : Centre Interdisciplinaire d' Etudes
et de Recherche de la Vallée CIRST : Conseil
Interministériel de la Recherche Scientifique et Technique
CMES : Conférence Mondiale sur l'Enseignement
Supérieur
CNDST : Centre National de Documentation
Scientifique et Technique CNRS : Centre National de la
Recherche Scientifique
CODESRIA : Conseil pour le Développement
de la Recherche Scientifique en Afrique CRE : Centre de
Recherche et d'Essais
DAST : Direction des Affaires Scientifique et
Techniques
DEA : Diplôme d'Etude Approfondie
DESS : Diplôme d'Etude Supérieur
Spécialisé
DGRST : Délégation
Générale à la Recherche Scientifique et Technique
DIETEL : Diplôme d'Ingénieur en Electronique et
Télécommunication DUG : Diplôme
Universitaire de Gestion
DURIG : Diplôme Universitaire en
Réseau Informatique et de Gestion EGEF : Etats
Généraux de l'Enseignement et de la Formation ERMURS
: Equipe de Recherche sur les Mutations du Rural Sahélien
FIRST : Fonds d'Impulsion de la Recherche Scientifique et
Technique GELL : Groupe d'Etude Linguistique et
Littéraire
GERCOP : Groupe d'Etude et de Recherche
Constitutionnel Politique GERSEC : Groupe d'Etudes et de
Recherche en Sciences Economiques
GIRARDEL : Groupe Interdisciplinaire de
Recherche pour l'Appui à la Planification Régionale et au
Développement Local
IFAN: Institut Fondamental d'Afrique Noire
IMP : Institut de Physique
Météorologique
ISRA : Institut Sénégalais de
Recherche Agricole
ITA : Institut de Technologie Alimentaire
ITNA : l'Institut Technique Nucléaire
Appliquée
LANI : Laboratoire d'Analyse Numérique et
d'Informatique
LERSTAD : Laboratoire d'Etudes et de Recherches
en Statistique et Développement LSH : Lettres et
Sciences Humaines
MASS : Mathématiques Appliquées
aux Sciences Sociales
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication
ORSTOM: Office de la Recherche Scientifique et
Technique Outre Mer
PAS : Programmes d'Ajustement Structurel
PER : Personnel Enseignant et de Recherche PNB
: Produit National Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
SAES : Syndicat Autonome des Enseignants du
Supérieur
SAT : Sciences Appliquées et
Technologies SEG : Sciences Economiques et de Gestion
SERST : Secrétariat d'Etat chargé de la
Recherche Scientifique et Technique
SJP : Sciences Juridiques et Politiques
SST. : Services Scientifiques et Technologiques
UCAD : Université Cheikh Anta Diop
UFR : Unité de Formation et de Recherche
UGB : Université Gaston Berger
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture URED : Université
Recherche et Développement
URIC : Observatoire pour l'Etude des Urgences,
des Innovations et des Mécanismes du Changement Social
UVA : Université Virtuelle Africaine
LISTE DES TABLEAUX
Courbe 1 : Evolution Taux d'Accroissement Naturel des Etudiants
par année (1990 à 2005)
Courbe 2 : Evolution des dépenses de fonctionnement des
véhicules des UFR et des subventions, allocations et bourses ou frais de
publication de 2003-2005
Diagramme 1: Répartition des étudiantes en fonction
des UFR en 2005
Diagramme 2 : Répartition des enseignants de l'UGB selon
le grade 2004-2005 Diagramme 3 : Taux d'encadrement des étudiants de la
maîtrise et du troisième cycle en 2005 à l'UGB
Diagramme 4 : Répartition du budget des UFR en fonction
des chapitres en 2005 Figure 1 : Organigramme de l'UGB
Tableau 1 : Répartition des personnes
enquêtées en fonction des laboratoires Tableau 2 : Evolution des
effectifs de l'UGB par UFR
Tableau 3: Répartition de l'effectif du PER de l'UGB par
catégorie en 2005 Tableau 4 : Répartition du PER selon le sexe
Tableau 5 : Résultats du concours d'agrégation du
CAMES de 1991 à 2005 Tableau 6 : Pourcentage des réussites au
concours d'agrégation de 1991 à 2005 Tableau 7 : Rythme
d'accès au rang magistral à l'UGB
Tableau 8 : Répartition du taux d'encadrement des
étudiants en fonction des années Tableau 9: Les différents
enseignements offerts par l'UGB
Tableau 10 : Répartition des différentes
publications de l'URED en fonction des années Tableau 11 :
Répartition de la documentation en fonction des UFR
Tableau 12: Répartition de la documentation dans les
centres de documentations des UFR de l'UGB
Tableau 13 : Répartition des membres selon l'âge
Tableau 14 : Répartition des membres selon le sexe
Tableau 15 : Avez-vous publié des articles dans des revues
scientifiques ? Tableau 16 : Répartition des laboratoires de recherche
selon le statut juridique Tableau 17 : Répartition des laboratoires en
fonction du domaine d'investigation Tableau 18 : Répartition des
laboratoires en fonction du type de recherche
Tableau 19 : Répartition des laboratoires de recherche de
l'UGB en fonction de la possession d'un organe de diffusion
Tableau 19 : Répartition des laboratoires en fonction du
type de réalisation et d'activité scientifique
Tableau 20 : Répartition des laboratoires en fonction de
leur critère d'adhésion
Tableau 21 : Inventaire de la documentation et de la logistique
des laboratoires de recherche de l'UGB
Tableau 22 : Répartition des laboratoires en fonction de
leurs sources de financement
Tableau 23 : Répartition des pourcentages des budgets
primitifs des UFR de l'UGB (2003-2005)
SOMMAIRE :
INTRODUCTION : 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : Cadre théorique 4
CHAPITRE II : Approche méthodologique
35
DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ETUDE
CHAPITRE I : Présentation
socio-historique et organisationnelle de l'Université Gaston Berger
de Saint
Louis 43
CHAPITRE II : Présentation des
structures, des supports pédagogiques et de recherche ...57
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
CHAPITRE I : Identification des laboratoires et
de leur
fonctionnement 63
CHAPITRE II : Contraintes et stratégies
des laboratoires de recherche de l'UGB ...74
CONCLUSION
...91
BIBLIOGRAPHIE GENERALE .94
ANNEXE
.99
INTRODUCTION
Le débat sur les universités est d'une
actualité brûlante. En effet, les crises au sein des institutions
d'enseignement supérieur constituent une préoccupation majeure
des nations du monde et celles africaines en particulier. Cette situation n'est
pas paradoxale au regard de l'importance des universités dans la
production et la reproduction des connaissances d'une part et des diverses
missions des universitaires dans la marche des sociétés vers le
développement et l'émancipation des masses, d'autre part. Au
préalable, pour que l'université joue pleinement sa mission de
développement, un environnement économique et social propice lui
est nécessaire.
C'est pourquoi, la recherche des conditions de travail et de
vie est devenue les repères sur lesquels fonctionnent et convergent les
universitaires. Ainsi, la migration internationale des chercheurs1
se développe de plus en plus et prend des dimensions
inquiétantes. Le chercheur n'a plus de nation, il est la
propriété de tous, surtout du plus offrant.
Ce phénomène n'épargne pas certains pays
du Nord comme la France2.Les Etats économiquement
faibles3 à l'image des pays africains également ,
sujets à des crises sociales de tous genres, sont des terrains
favorables à la fuite des cerveaux ; ce qui rend encore tout effort de
développement difficile. Est-ce encore une forme nouvelle de
déportation des têtes« intelligentes »4 de
l'Afrique qui souffre encore des conséquences de la traite
négrière ? Où est-ce une réalité qui vient
confirmer les injonctions de la
1 Aussi longtemps que l'on remonte dans l'histoire
de l'humanité, la migration des savants ou chercheurs a toujours
existé. Durant la révolution industrielle, des savants
français quittaient la France agricole pour aller en Angleterre, pays
qui a amorcé la révolution industrielle. Il est possible qu'entre
l'Egypte pharaonique et la Grèce qu'il se soit passé les
mêmes mouvements. Pendant les guerres mondiales 14-18 et 39-45, les
vainqueurs se sont accaparés des intellectuels des vaincus. Les
Etats-Unis et l'Union soviétique ont entre autres
bénéficié de l'exode massif des compétences
allemandes.
2 15% de l'ensemble des chercheurs et cadres
supérieurs que compte la population française sont
expatriés. Aux Etats-Unis travaillent ou étudient 5000
ingénieurs et chercheurs français. Pour plus de détails
sur cette question, consulter les sites
www.frontnational.com/argumentaires/fuitecerveaux.php
et
www.swiss-list.com/news/swl_bra1.pdf.
3 « 13% de la population mondiale, l'Afrique n'accueille
que 1% des investissements directs étrangers dans le monde, assure
seulement 1% du PIB mondial et environ 2% du commerce mondial (...). 33 des 48
pays les moins avancés du monde. 40% de sa population habitant au Sud du
Sahara vivent au dessous du seuil de pauvreté international de 1$ par
jour et par personne ». Ce sont les constats de la Commission de l'Union
Africaine dans «Le plan stratégique de la Commission de l'Union
Africaine. Volume 1 : Vision d'avenir et missions de l'Union Africaine
»,Mai 2004 in
www.africa-union.org/au.
4 Nous utilisons ce concept dans le but de faire un
parallélisme entre la fuite des cerveaux et la traite
négrière. Cette comparaison connaît des limites si l'on
sait que les esclaves en partant n'avaient aucune idée de ce qui les
attendaient en Amérique ce qui n'est toujours pas le cas des
chercheurs.
Banque Mondiale (BM) qui affirmait que « l'Afrique n'avait
pas besoin d'enseignement supérieur »5 ?
Toutefois, force est de reconnaître que l'enseignement
supérieur est en crise et le tableau que lui peignent les analystes
n'est pas des plus reluisants.
L'enseignement supérieur a souffert et pâtit
encore des conséquences des politiques d'ajustement structurel. Ces
dernières, en réduisant la capacité d'intervention de
l'Etat -qui est financièrement limité -a programmé la
« mort » de l'université au profit des secteurs dits
productifs. Ainsi, par la faute des bailleurs de fonds, l'enseignement
supérieur vit depuis les années d'ajustement, une situation de
décrépitude sans précédent.
Partant de là, les chercheurs en général,
les universitaires en particulier, se trouvent limités dans leur
volonté de faire de la recherche et s'obligent (ou sont obligés)
de s'expatrier pour qu'enfin, loin d'être une utopie, la recherche comme
activité soit une réalité. Au moment où elle
constitue une priorité nationale des grandes puissances du monde, la
recherche semble être en Afrique une activité de luxe
réservée à une classe « privilégiée
».
En réalité, la participation de l'Afrique dans
la production scientifique internationale est minime. Comme l'écrivait
Joseph Ki-Zerbo « la contribution de l'Afrique Subsaharienne à la
littérature mondiale n'est que de 0.3%. L'Amérique latine
à titre comparatif produit 0.94% de cette littérature, pendant
que les pays du Nord de notre planète assurent 94% des publications
scientifiques du monde »6 .
Qu'est-ce qui empêche les universitaires africains en
général, et sénégalais en particulier de faire de
la production scientifique ? Comment se porte la recherche au sein de
l'Université Gaston Berger de Saint Louis (UGB) et
particulièrement ses structures de recherche ?
5 M.I.ANESHA et A.MAMA. (1994), « Limitation ou
élargissement de la liberté académique : la
responsabilité des universités », in Liberté
académique, Dakar, CODESRIA : 82.
6J.KI-ZERBO. (1992), La natte des autres. Pour un
développement endogène en Afrique, Dakar, Karthala, CODESRIA
: 8.
Ainsi, cette étude que nous nous proposons de faire sur
la situation de la recherche en nous appuyant sur les laboratoires existants
à l'UGB de Saint Louis s'articule autour de trois directions :
D'abord, il s'agira de préciser le cadre
théorique et méthodologique. Ici, seront abordés notamment
l'état de la question, la position du problème,
l'intérêt du sujet, les objectifs de l'étude, avant de
dégager une hypothèse et de faire la conceptualisation.
L'approche méthodologique sera axée autour de l'histoire de la
collecte, de l'inventaire des techniques de recueil de données, des
techniques de traitement des données, de l'échantillonnage et
enfin des difficultés rencontrées ;
Ensuite nous présenterons le cadre d'étude. Dans
cette partie, nous ferons dans un premier moment la présentation
socio-historique et organisationnelle de l'UGB et dans un second moment, nous
aborderons la question des structures et supports pédagogiques et de
recherche ;
Enfin la troisième étape sera consacrée
à l'analyse et à l'interprétation des résultats de
l'enquête qui permettront d'identifier autant les membres que les
structures de recherche, les contraintes que rencontrent les laboratoires dans
leur fonctionnement et les stratégies déployées par leurs
membres afin de trouver des solutions alternatives.
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro4.png)
Dans cette première partie, il est
question de faire état des grandes étapes de la démarche
intellectuelle et empirique de
l'étude. Le premier chapitre ou cadre
théorique de l'étude consiste ainsi à
conquérir et construire son objet, tandis que le second
chapitre en expose la démarche empirique ou la
méthodologie.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Dans ce chapitre, nous nous proposons de dégager
l'intérêt scientifique du sujet (état de la question,
position du problème, motivations) ainsi que les objectifs que nous
ambitionnons de poursuivre à travers cette étude. Ensuite, nous
allons procéder à la définition des concepts, à les
rendre opérationnalisable sur le terrain d'étude et enfin
construire le modèle d'analyse.
I.1.ETAT DE LA QUESTION 7
La crise générale qui secoue les
sociétés africaines, n'épargne aucun secteur de la vie,
que celui-ci soit politique, économique ou social. L'enseignement
supérieur d'ou émergent l'innovation, le changement et la
formation de la population, vit depuis des années dans une situation peu
enviable. Pourtant, nul ne semble ignorer son apport dans le processus de
développement8 aussi bien au niveau de la
détermination des priorités qu'au niveau de son accès.
C'est dire que le secteur éducatif et plus particulièrement
universitaire est plus que jamais nécessaire à toute
société soucieuse de son avenir, de son devenir dans un monde
globalisé ou la connaissance est une ressource comme tant d'autres.
« Avant d'agir, il faut penser, tracer les lignes d'action,
réfléchir en innovant, ne pas craindre une pensée hors des
sentiers battus. Les universitaires ou les formateurs ont dans ce cadre, un
rôle fondamental »9 dit Edwige Avice. Mieux,
toujours selon elle, « les politiques pour agir, pour définir
des stratégies ont besoin des chercheurs »10.
Depuis quelques années, l'université, à
travers des rencontres aussi bien nationales, sous-régionales
qu'internationales, est au coeur des préoccupations des dirigeants
africains, des universitaires et de tous les acteurs y intervenant et qui
tentent de voler à son secours. C'est effectivement dans ce sillage que
s'est tenue à Paris en
7 Par soucis de clarté, nous avons choisi
d'exposer les différents éléments expliquant la crise
universitaire de manière séparée. Dans la
réalité, ces éléments disparates sont intimement
liés et leur agencement explique la crise de la recherche dans les
universités africaines.
8« (...) le mot « développement »
résume le caractère défiant des problèmes de la
pauvreté et de la nécessité d'une renaissance sociale, de
la redécouverte culturelle et de l'identité politique qui se
posent aux pays africains individuellement et collectivement »T.M.YESUFU,
(1975), L'édification de l'Université Africaine. Les
problèmes des années 1970, AUA : 20.
9E.AVICE, (1992). Démocratisation,
économie et développement : la place de l'enseignement
supérieur, Montréal, éditions AUPELF, volume 2 :1.
10E.AVICE, Op.cit :1.
1998, la Conférence Mondiale sur l'Enseignement
Supérieur (CMES)11 qui a réuni plus de quatre mille
participants. Cette conférence était l'occasion pour les
intervenants et partenaires de l'enseignement supérieur
(ministères, responsables de l'éducation et de l'enseignement
supérieur, enseignants, chercheurs, étudiants, parlementaires,
représentants d'organisations intergouvernementales et non
gouvernementales, le monde de l'économie, les organismes de financement,
les maisons d'édition...) de diagnostiquer les maux auxquels celui-ci
était confronté et de proposer des solutions de sortie de crise.
L'université, au sortir de la rencontre de Paris, devait contribuer au
développement durable et à l'amélioration de la
société dans son ensemble.
En fait, redéfinir les missions de l'université
africaine, trente ans après les indépendances, c'est aussi
reconnaître son échec dans la mise en oeuvre de l'assistance que
les universités devaient à leur société.
Qui en sont les responsables ? Comment en est on arrivé
là ? Comment faire de l'université un élément
incontournable dans le développement de l'Afrique ? En somme, quel
enseignement supérieur pour l'Afrique ? Telles sont les
différentes questions autour desquelles les spécialistes ont
bâti leurs réflexions.
Certains ont convoqué les facteurs
économico-politiques en insistant sur le problème de la
liberté académique, ou encore l'impérialisme de la BM.
D'autres rejettent la responsabilité de la crise sur le fonctionnement
interne qui, disent-ils, n'est pas en adéquation avec les aspirations
des peuples ou peu propice à la recherche.
Nées pour la plupart pendant la période des
indépendances12, les institutions d'enseignement
supérieur étaient des supports essentiels à la
construction de l'édifice national. Comme l'électricité,
l'eau et la communication, l'enseignement supérieur était la
chasse gardée des Etats indépendants13. A en croire
Akilagpa Sawyer, trois missions
11
www.unesco.org/education/educprog/wche/fra.htm
12 Selon M. MAMDANI, les universités
à la veille des indépendances se comptaient sur le bout des
doigts. Il y avait une en Afrique de l'Est (Université de
Makéré), une en Afrique Occidentale Française
(Université de Dakar)
13 Le monopole de l'Etat sur le secteur
éducatif tend à disparaître. Comme le souligne T.MANUB dans
« La situation des enseignants du supérieur et l'avenir du
développement en Afrique » in L'Afrique dans le
nouveau millénaire, Dakar, CODESRIA, n° 3et 4, 2002 :47.,
« Dans la plupart des pays, il existe maintenant plusieurs
universités privées à but lucratif ou non lucratif, dont
quelques-unes détiennent des franchises d'institutions d'enseignement
supérieur étrangères, de petits instituts offrant des
Master in Business Administration(MBA) et autres qualifications, et les
universités virtuelles. »
fondamentales expliquent l'importance que les nouveaux
dirigeants accordaient aux universités :
- La première est le développement optimum de la
capacité humaine .Pendant la période post
indépendance, dit-il, les diplômés étaient au
départ destinés essentiellement à la gestion de la machine
étatique et de leurs institutions. Les universités étaient
en outre pourvoyeuses d'une main d'oeuvre qualifiée ;
- La deuxième fonction importante de
l'université est la génération et la transmission des
idéologies et d'être un vivier pour le mouvement intellectuel ;
- La troisième fonction est la génération
et l'application des nouvelles connaissances.14
Sur certain plan, l'université a rempli sa mission en
« formant des cadres nécessaires au fonctionnement de la machine
administrative héritée du pouvoir colonial »15 .
A ce titre Aïssatou Gadio remarque que l'Etat sénégalais,
dans sa volonté de remplacer les cadres expatriés, a
pratiqué de 1960 à 1979 le plein emploi. Il offrait, dit- elle,
un emploi « à presque tous les diplômés sans tenir
compte de leur qualification professionnelle. Sa préoccupation
était alors le recrutement des nationaux capables d'occuper les postes
laissés vacants par le départ du colonisateur »16
.
Depuis lors, la situation des universités a
évolué. De nos jours, l'université est qualifiée de
« budgétivore », d' « usine à chômeurs
» ce qui traduit à bien des égards les mutations et
perceptions dont elle fait l'objet. Michèle Gendreau-Massaloux, rectrice
de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) rend compte de cette
situation en ces termes :
« Le ministre de la santé, le ministre des
finances, le ministre du développement et de la planification tiennent
les premiers rôles. Dans la plupart des cas, les priorités
déclarées d'un État, surtout de jeunes nations comme
beaucoup de nations en Afrique, sont ailleurs. L'éducation est admise
par tout le monde comme une sorte de nécessité, mais elle n'est
pas forcément reconnue comme
14A.SAWYER, (1998), « Faut-il brûler
l'université africaine », in Globalisation et sciences sociales
en Afrique, Dakar, CODESRIA n°3/4 :pp.19-24.
15T.MANUB, (2002), Op.cit: pp.47-54.
16A.GADIO, (200 1-2002), « Enseignement
supérieur et Emploi : Problématique de l'insertion
socioprofessionnelle des diplômés en Sociologie de
l'Université Gaston Berger : Cas des cinq premières promotions
», UGB, Mémoire de maîtrise : 15.
une priorité par l'État. »17.
L' Etat, principal actionnaire de l'université, ne lui accorde pas
pour autant une place de premier choix.
Les universités africaines sont confrontées
à des crises aux raisons multiples. Sibri JM Tapsoba distingue à
ce titre trois niveaux de la crise :
D'abord, une crise du fonctionnement interne (pléthore
d'étudiants, manque d'infrastructures pour laboratoires et
documentations, manque d'enseignants dans certaines disciplines, grèves
et années blanches) ;
Puis celle culturelle (rupture entre formation universitaire
et valeur positive du milieu) ;
Enfin au niveau de l'efficacité externe (relation
formation - emploi)18.
Déjà, dès les années 1970, les
universitaires africains n'ont pas hésité à faire un bilan
de l'enseignement supérieur dans un ouvrage collectif, «
l'Edification de l'université africaine. Les problèmes des
années 70 ». A cette époque, notaient les auteurs, il
urgeait d' « africaniser » les programmes. Il s'agit, en fait,
d'inscrire l'université dans le prolongement des cultures africaines,
car la question de l' endogénéisation transcende celle de
l'adaptation des programmes. De toute évidence, notait J.F.A.Ajayi,
« malgré tous leurs efforts pour s'adapter à travers la
réforme des programmes, les universités demeurent partie d'une
culture étrangère, jouissant d'un grand prestige et souvent de
beaucoup d'avantages économiques mais sans aucune dans la culture du
peuple »19. C'est pourquoi « la masse des
africains ne comprennent pas à quoi servent nos universités. En
l'absence d'une véritable compréhension, ils ne les accepteront
pas, et ne feront que les tolérer »20.
L'africanisation des programmes des universités de
l'Afrique post indépendance, en rapprochant le peuple de l'institution,
exige que les méthodes d'enseignement soient changées. A cet
effet, Ki-Zerbo propose une nouvelle pédagogie. Les méthodes
d'enseignement doivent prendre en compte les réalités de la
culture africaine et
17M.GENDREAU-MASSALOUX, (28 Mars 2002), « Les
besoins en éducation de l'Afrique », in
www.refer.sn/article201.
18 S.J.M.APSOBA, (Mars 1993), «Université
et développement en Afrique subsaharienne. Dilemme des années 90
», in Université Recherche et
Développement n°1 : pp. 1-10.
19J.F.A.AJAYI, (1975), « Vers une
communauté académique africaine » in
L'édification de l'Université Africaine. Les problèmes
des années 1970, AUA : pp.24-33.
20J.F.A.AJAYI, Op.cit : pp.24-33.
encourager l'introduction des langues nationales. Pour cela,
il faut privilégier « le contact personnel ainsi que la culture
de l'oralité dans le dialogue et la palabre si caractéristiques
de l'Afrique», mais aussi « le caractère
communautaire si fréquent en Afrique [qui] peut être
sollicité par l'organisation de petites équipes dotées
chacune d'un professeur coordinateur »21.
Sur la même lancée de remise en cause du
système d'enseignement par rapport aux réalités
africaines, aux exigences du quotidien des peuples, à l'urgence de la
résolution de leurs différentes interrogations et sollicitations
des universitaires, Ela propose que l'on révise entièrement le
programme et prône une révision des structures pédagogiques
surtout au niveau des sciences sociales. A le croire, ceci permettra, d'une
part la professionnalisation des filières en rapport avec le
marché de l'emploi et de la recherche, et d'autre part de pouvoir «
regarder l'Afrique au delà de l'africanisme »22 qui a
longtemps jeté un regard étriqué sur le continent et son
histoire.
Pour trouver des solutions à la crise qui secoue
l'enseignement supérieur, surtout celle des sciences sociales, afin de
conférer à celle-ci une place hautement valorisée au sein
des populations, il faut, selon l'auteur de Restituer l'histoire aux
sociétés africaines23, créer un
institut d'études africaines, un département de sociologie et
d'anthropologie, un centre d'études urbaines, un département des
sciences du développement et de la population.
Pour les tenants de la liberté académique,
l'ingérence de l'Etat dans l'Université,
matérialisée par le contrôle allant jusqu'à la
tentative de museler les enseignants, sert de cadre pour analyser la crise qui
sévit dans les systèmes d'enseignement supérieur en
Afrique.
C'est ainsi que Taladidia Thiombiano affirme qu'il existe une
absence de liberté académique qu'il définit comme
étant la possibilité pour les enseignants «
d'enseigner,
21J.KI-ZERBO, (1975), « L'africanisation des
programmes dans l'enseignement supérieur » in
L'édification de l'Université Africaine. Les problèmes
des années 1970, AUA : pp33-45.
22 J.M.ELA, (1994), Restituer l'histoire aux
sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique
Noire, Paris, l'Harmattan : 77.
23 Pour plus de détails sur cette question,
se reporter à l'ouvrage de J.M.Ela cité
précédemment afin de saisir la pertinence de ces enseignements
par rapport aux réalités africaines et les contenus de ces
différentes filières.
de faire de la recherche, de réfléchir,
d'écrire et de publier librement »24. Dans
certaines matières, cette liberté de penser, de faire de la
recherche et de la soumettre aux ayants droits (intellectuels, Etat, le peuple)
est sanctionnée et réprimée sévèrement. Ces
matières sont « hors la loi » c'est-à-dire subversives,
appelant à la révolte parce que permettant un éveil de la
conscience populaire face au diktat du pouvoir établi.
Dans ce lot de matières à abattre figurent les
sciences sociales, notamment la philosophie et la sociologie. Cette
dernière, remarque Bourdieu, à un statut assez particulier du
fait qu' « aucune science n'engage des enjeux sociaux aussi
évidemment que la sociologie (...). La sociologie touche à des
intérêts, parfois vitaux »25. Ainsi, le point
de vue des spécialistes en sciences sociales est perçu comme
étant une critique du monolithisme politique, surtout dans la
période des indépendances.
C'est pourquoi la cohabitation entre les sciences sociales et
le pouvoir n'a pas été des plus tendres. Après 1968, par
exemple, les sciences politiques et la sociologie n'avaient plus droit de
cité au Rwanda et au Sénégal, tandis que le droit disparut
des universités mozambicaines quelques années plus tard. Presque
partout, la censure sévissait. Elle était particulièrement
sévère au Kenya, au Malawi et dans l'Afrique du Sud de
l'apartheid.
Plus récemment, on se souvient de l'occupation du
campus de Lubumbashi (ex- Zaïre) par les forces de sécurité
(1990), des brutalités policières à Yopougon, en
Côted'Ivoire (1991), de l'élimination de nombreux universitaires
tutsis et hutus contestataires pendant le génocide rwandais (1994) et
des meurtres d'intellectuels algériens. Au Nigeria, les régimes
militaires ont liquidé les conseils d'administration des
universités pour les remplacer par d'anciens généraux. Au
Burkina Faso, sur décision gouvernementale, la bourse de
troisième cycle a été refusée aux étudiants
des sciences sociales prétextant qu'ils ne sont pas productifs.
Par ailleurs, les amphithéâtres sont
infiltrés par la police pour pouvoir endiguer toutes
velléités de révolte de la part des étudiants. Les
enseignants pour leur part sont obligés de se soumettre au pouvoir, sous
peine de licenciement, de liquidation ou, s'ils
24T.THIOMBIANO, (Novembre 1990), « Les
conséquences d'une absence de libertés académiques sur la
formation et la recherche scientifique » in Symposium sur
liberté académique, Recherche et
Responsabilité sociale de l'intellectuel en
Afrique, 26-29 Juin : 3.
25P.BOURDIEU, (Novembre 2002), Questions de
sociologie, Paris, Les éditions de minuit : 7.
sont étrangers, d'expulsion dans leur pays d'origine.
Ces quelques lignes de Boubacar Ly épousent le point de vue de Taladidia
Thiombiano : « Les sciences sociales sont considérées
comme inutiles et faute de ne pouvoir les éliminer, la stratégie
consiste très souvent à les contenir quand on ne les faits pas
reculer »26.
Ainsi, à en croire Claude Aké, la privation des
libertés académiques de la part des nouveaux Etats
indépendants transcende les sciences sociales. En effet elle est
à situer au niveau de la nature du pouvoir qu'il décrit sous ces
traits : « la quête obsessionnelle du pouvoir, une tendance
à fouler au pied le respect de la loi, à réduire le droit
au pouvoir, à légitimer l'oppression et la brutalité
exercées sur les sujets, souvent de façon gratuite, sont les
traits caractéristiques de la vie politique en Afrique qui ont rendu la
réalisation de la liberté- même de la liberté
bourgeoisie- absolument impossible »27.
C'est face à cet anéantissement dont faisaient
l'objet les universitaires et les intellectuels en général, qu'a
été adoptée la déclaration de Kampala le 29
Novembre 1990. Celle-ci est constituée de 27 articles portant sur la
liberté intellectuelle et la responsabilité sociale des
universitaires. Elle milite pour la défense de l'intégrité
physique autant que la liberté d'expression des universitaires
africains. Dans son article2, la déclaration de Kampala insiste sur le
respect des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels
des intellectuels africains28.
Par ailleurs, la situation économique n'est pas des
plus enviable. En effet, depuis l'accession à l'indépendance, la
situation économique des pays africains, à défaut
d'empirer, ne s'est pas améliorée. Tous les secteurs de la vie
économico sociale en sont affectés. Selon des analystes «
la région africaine ne connaît que sous développement,
appauvrissement et dette depuis les indépendances
»29.
26B.LY, Les sciences sociales dans quelques
pays africains francophones (Cote d'Ivoire, Burkina Faso, Togo,
Caméroun, Sénégal). Esquisse d'un programme
général de formation et de recherche, Dakar, CODESRIA/UNESCO
: 72.
27C.AKE, « Liberté académique et
base matérielle » in Liberté académique en
Afrique, Dakar, CODESRIA : pp. 20-30.
28 « Etat de la liberté académique trois ans
après la déclaration de Kampala », (1993), Dakar, CODESRIA
n°3,24 p.
29A.IMAM et A.MAMA, (1994), « Limitation ou
élargissement de la liberté académique : la
responsabilité des universitaires » in Liberté
académique en Afrique, Dakar, CODESRIA : pp. 82-123.
En effet, l'économie mondiale a connu dans les
années 70 une crise sans précédent. Au cours des
années 80 comme le note Mahmood Mamdani, les recettes d'exportations ont
baissé et les problèmes budgétaires des Etats se sont
exacerbés. Ainsi, confrontés aux déficits
budgétaires croissants, les Etats africains, les uns après les
autres, ont fini par se plier aux injonctions des bailleurs de fonds. C'est
alors que les programmes de stabilisation ou Programmes d'Ajustement Structurel
(PAS) vont être appliqués sur 35 pays, soutient Jimi Adesima.
L'application des PAS, ayant pour objectif de relancer les
économies africaines et l'assainissement des finances publiques,
était sujette à des conditionnalités qui visent entre
autres la réduction du train de vie de l'Etat en le rationalisant
(diminution des salaires et déflation du personnel du secteur publique),
la dévaluation de la monnaie afin de permettre l'exportation des
produits africains et encourager la privatisation des unités de
production.
Toutefois, le secteur éducatif et plus
particulièrement l'enseignement supérieur furent les cibles des
institutions financières internationales. En vérité
l'enseignement supérieur a été sacrifié sur l'autel
des PAS. « L'éducation constitue une cible des PAS, soumise
à une restriction des finances et des allocations
»30. S'agissant de l'université, les experts de la
BM, lors du sommet de Harare en 1986, recommandaient aux pays africains
d'envoyer leurs étudiants se former à l'extérieur. Selon
toujours ces derniers, l'enseignement supérieur était un luxe
auquel les pays africains devraient se soustraire pour leur survie; les
priorités étant ailleurs. « Eduquer c'est investir, et
à l'image de n'importe quel investissement, il n'est raisonnable que s
'il est rentable »31. Or « les étudiants
des universités africaines coûtent trop cher ; ils sont trop
nombreux par rapport aux capacités d'absorption du marché du
travail ; ils sont insuffisamment orientés vers les disciplines utiles
pour le développement, leurs diplômes sont de qualité
insuffisantes et finalement ils consomment des ressources publiques dont
l'allocation n'obéit ni à des critères
d'équité ni à des critères d'efficacité
»32 . La BM s'inscrivait alors dans une logique
productiviste et la solution préconisée par ses experts
était de
30A.IMAM. et A. MAMA,
Op.cit :82.
31M.MAMDANI, (1993), « Crise et réforme de
l'université : une réflexion sur l'expérience africaine
» in Bulletin du CODESRIA n°3, Dakar: pp.14-19.
32P.JUDET, (1992), « Situations et perspectives
», in Démocratisation, économie et développement
: la place de l'enseignement supérieur, Montréal, AUPELF,
Volume 2 : pp.37-46.
critiquer le fonctionnement et les produits de
l'Université comme étant incapables de développer leur
continent.
Cependant, face à l'indignation des universitaires
africains, la BM « consciente que son appel à fermeture
étant politiquement insoutenable, l'institution financière a par
la suite modifié son programme en demandant une réduction
doublée d'une restructuration des universités afin de ne prendre
que les qualifications requises sur le marché »33.
Il y a eu un assouplissement dans ces positions, mais les institutions
financières internationales ont toujours souhaité de voir
fermés les instituts d'enseignement supérieur.
S'appuyant sur le cas du Niger, les auteurs de «
Limitation ou élargissement de la liberté académique : la
responsabilité des universitaires » notent que le gouvernement
nigérien, pour avoir un prêt de 149 millions de dollars,
était obligé malgré la révolte des étudiants
et universitaires en 1990 de se soumettre aux conditionnalités de
l'institution. Ces conditions pour avoir un prêt de la BM étaient
de « réduire le personnel dans les universités, d'y
rationaliser les programmes »34.
Il est évident que, face au durcissement des
institutions financières internationales dans le financement des
universités, parce qu'effectivement l'heure est à
l'éducation scolaire primaire pour tous, bon nombre de pays africains ne
peuvent plus faire face aux coûts croissants de l'éducation
tertiaire. Dans une situation pareille, le nombre d'étudiants augmente
de façon exponentielle, les bâtiments légués par la
colonisation sont vétustes, la fonction enseignante
dévalorisée, la recherche, principale activité de
l'université, se trouve être le fruit d'une oeuvre titanesque.
Effectivement, comme le notent les auteurs de « l'édification de
l'université africaine. Les défis des années 70 »,
« il est difficile de trouver aujourd'hui en Afrique une
activité de l'université qui soit autant remise en question que
la recherche »35 .
Bien qu'étant une activité qui soit remise en
question, la recherche, dont tous les analystes restent convaincus de
l'importance, est une nécessité pour toute université qui
se veut innovatrice et soucieuse de la formation qu'elle dispense. A ce titre,
Ahmadou
33M.MAMDANI, Op.cit: 15.
34A.IMAM et A.MAMA, Op.cit : 82.
35 T.MYESUFU, (1975), L'édification de
l'Université Africaine. Les problèmes
des années 1970, AUA : 84.
Lamine Ndiaye note avec force que : « l'enseignement
supérieur ne peut se concevoir sans la recherche qui, à son tour
ne peut vivre sans diffusion car alors, les aboutissements de la recherche
n'auraient aucun effet ni, sur le progrès de la connaissance, ni sur
l'amélioration des conditions de vie des individus et des
sociétés »36. Cette assertion pose à
la fois la nécessité de la recherche, la diffusion des
résultats des travaux mais aussi leurs finalités
pratiques(recherche appliquée/ recherche fondamentale).
Cependant, reconnue comme une activité
nourricière de l'université, la recherche occupe une place minime
dans les institutions d'enseignement supérieur. Takyiwaa Manub citant
Mamdani nous permet d'avoir une idée sur la modicité de la
participation de l'Afrique dans la production scientifique internationale :
« Selon Mamdani(2002) citant des sources de l'UNESCO, des 900 titres
produits en 2001, seulement 1.5 pour cent étaient publiées en
Afrique parmi lesquels 65 pour cent en Afrique du Sud et 25 pour cent en
Afrique du Nord, ce qui est un reflet de l'absence de la recherche, qui conduit
au manque de pertinence de l'institution concernée avec des terribles
conséquences sur les processus d'apprentissage dans les pays de l'OCDE,
les gouvernements financent près de 80 pour cent de la recherche
»37.
En outre, la production scientifique africaine est
paradoxalement l'oeuvre de non africains dans sa grande partie, ce qui pose des
problèmes d'objectivité. Ki-Zerbo nous le rappelle en ces termes
: « 85% de la recherche sur l'Afrique est l'oeuvre de non africains
»38 . Plusieurs raisons sont avancées pour
expliquer cette situation. L'environnement dans lequel baignent les chercheurs
n'est pas propice au développement de la recherche. Cette
dernière est exigeante et elle nécessite, en plus des moyens
financiers, d'un environnement politique et social stimulant pour la recherche.
Sans quoi, toutes activités de trouvaille seraient vaines.
36A.L.NDIAYE, (Mars 1993), Université
Recherche et Développement, Saint Louis, n°1, 118
p.
37 T.MANUB, (2002), « La situation des
enseignants du supérieur et l'avenir du développement en Afrique
», in l'Afrique dans le nouveau millénaire,
Dakar, CODESRIA 10°Assemblée Générale : pp.47- 54.
38J.KI-ZERBO, (1992), La natte des autres. Pour un
développement endogène en Afrique , Dakar, Karthala,
CODESRIA, 494 p.
Ce n'est point une surprise si François
Vézina39 décompte plus de 30000 docteurs africains qui
vendent leurs compétences hors du continent pauvre et très
endetté qu'est l'Afrique.
Quel est alors l'impact de la fuite des cerveaux sur le
continent africain ? Peut- on retenir ou doit-on continuer de vouloir retenir
des chercheurs si le continent n'est pas apte à leur permettre de
produire ?
Dans tous les cas, l'état des bibliothèques, la
rareté des conférences, l'inexistence de toute activité
d'animation scientifique et le manque de structures de diffusion et de
production des connaissances, ne militent pas à la
sédentarisation des chercheurs. Boubacar LY, pour sa part, diagnostique
les universités et y trouve six facteurs qui ne sont pas en faveur de la
recherche dans celles ci. Ces blocages sont :
Une « absence de politiques nationales de
planification et d'institution centrales nationales, de la recherche
»40 ;
Un manque de conscience de l'importance de la recherche et une
absence de politique. Ainsi, dans beaucoup de pays africains les
ministères de la recherche n'existent pas et la tâche est
dévolue à de simples services dans des institutions de tutelle
;
Aussi, note-t-il un manque au niveau du financement de la
recherche. Pour ce qui est des sciences sociales, le financement est
dérisoire et, d'autre part, il note une stagnation du budget.
Comme alternative, les chercheurs recourent au financement
extérieur. Celui-ci, loin d'être une panacée, est souvent
conditionné et ne s'inscrit toujours pas dans la logique du chercheur
indigène. Boubacar LY dira que le financement extérieur «
n'est pas organisé systématiquement dans une perspective
nationale. Le résultat c'est que le financement extérieur,
lorsqu'il existe, se fait selon la logique et les règles de jeu de
l'organisme bailleur de fond. Dans certains cas, l'institution qu'apportent les
fonds par
39F.VEZINA, (Avril 2004), « L'utilisation du
savoir des titulaires de doctorat originaires d'Afrique au profit du
développement de leur pays d'origine : Etude de cas sur les professeurs
oeuvrant dans les universités québécoises »,
maîtrise en relation internationale Institut Québécois des
Hautes Etudes Internationales, in
www.iqhei.ulaval.ca/Pdf/EssaifrançoisVezinaMRI.pdf
40B.LY, Op.cit: 73.
une sorte de financement à la carte n'est
disposé à financer que ce qu'elle veut bien financer,
c'est-à-dire qui l'intéressent et qu'elle considère comme
prioritaires »41.
Dans une telle situation, les programmes, à l'image des
projets de développement, sont parachutés sans tenir compte des
priorités des chercheurs qui ne sont que des exécutants ou
collaborateurs le plus souvent. Le financement, tel qu'il est pratiqué
en Afrique, ne fait pas avancer la recherche et pose au plan
général un problème de souveraineté nationale.
Autres griefs, l'auteur note la rigidité liée au
caractère bureaucratique de la gestion de la recherche et surtout
l'absence de logistiques nécessaires pour aider les chercheurs à
se mouvoir dans des conditions idoines de travail. À cela s'ajoute le
problème de la documentation, l'absence de publications
spécialisées et le manque de revues. Devant une telle
dégénérescence et une faillite générale du
système éducatif, la recherche ne peut être que
condamnée ou ravalée au second plan.
Après avoir exposé les différentes
approches tentant d'apporter des réponses au pourquoi de la crise de
l'enseignement supérieur, nous remarquons, au terme des
réflexions qui précèdent, que l'approche qui consiste
à analyser la crise universitaire à travers l'insuffisance de la
recherche est celle qui nous semble la plus pertinente par rapport à
l'étude que nous menons.
Cette approche nous permettra d'orienter notre travail dans
une perspective moins globalisante qui consistera à centrer notre
recherche sur les structures de recherche (laboratoires) de l'UGB.
Après avoir passé en revue la
littérature, nous nous attellerons à poser le problème qui
focalise notre attention dans la présente étude
I.2. Position du problème
« Les cerveaux fuient pour sauver la recherche
»42 . Ce constat de Abdoulaye Niang pose le problème
délicat de la recherche dans les universités africaines.
41B.LY, Op.cit:72.
42A.NIANG, (17 Février 2003), « Les
cerveaux fuient pour sauver la recherche » in Walf Fadjri,
www.refer.sn.
En effet, comme le note Abdoulaye Niang, la recherche
scientifique pour se réaliser nécessite la mise sur pied d'un
certain nombre de pré-requis qui lui sont vitaux. Ceux-ci sont «
une situation de paix, ainsi que de bonnes conditions matérielles de
travail et de recherche et d'une forte mobilisation de la part de ceux qui la
portent »43.
L'histoire de l'humanité et plus
particulièrement celle de l'Europe montre à quel point recherche
scientifique et stabilité politico-économique sont liées.
A juste titre, rappelons la fuite des savants occasionnée par la seconde
guerre mondiale, surtout avec la politique ségrégationniste de
Hitler. Bref, pour faire de la recherche, « le chercheur a besoin de
tout un espace politique, social et juridique qui lui garantit sont plein
épanouissement »44.
La recherche est exigeante et nécessite la mobilisation
non seulement des hommes qui s'y consacrent mais surtout des moyens qui doivent
permettre aux chercheurs de pouvoir se consacrer à fond à la
recherche.
A ce titre, elle cesse d'être simplement l'affaire du
chercheur et interpelle ainsi toutes les composantes de la
société : la finalité première de la recherche
universitaire est d'abord sociale (assurer le bien-être de la
population). Dès lors, « oser penser qu'on peut
développer l'Afrique et y réduire la pauvreté structurelle
en marginalisant l'enseignement supérieur est un échec
programmé. Car aucun pays au monde ne semble avoir résolu ses
problèmes de développement en assurant la seule éducation
de base tout en laissant dépérir son enseignement
supérieur »45 .
Conscients de ses enjeux, les jeunes nations africaines ont
manifesté avec le « Plan de Lagos »46 en 1978 leur
volonté de soutenir et d'accroître son autonomie. Dans ce plan,
les pays africains adoptent deux décisions majeures. Ainsi, chaque pays
doit :
- accorder à la recherche 0,5% de son Produit National
Brut (PNB) dans le but d'arriver à 1% en 1980 ;
43A.NIANG, Op.cit.
44T.THIOMBIANO, (1990), « Les
conséquences d'une absence de libertés académiques sur la
formation et la recherche scientifique », in Symposium sur liberté
académique, Recherche et Responsabilité sociale de l'intellectuel
en Afrique, Dakar, CODESRIA (à revoir).
45F-M.AFFA'A. et T.DES LIERRES, (2002), «
L'Afrique noire face à sa laborieuse appropriation de
l'université. Le cas du Sénégal et du Cameroun
», l'Harmattan, les Presses de l'université de Laval : 22.
46 Pour plus de détails sur le Plan Lagos, voir
B.SCHNEIDERS, (1987), « L'Afrique face à ses priorités
», Paris, ed. Econmica, pp. 113-118.
-avoir en 1980 une proportion de 200 scientifiques par million
d'habitants.47
Au finish, l'examen de la place de l'Afrique dans la
production scientifique montre l'échec du « Plan de Lagos ».
Selon le Pr. Issoufou48 du Bénin, le continent africain
dispose de 0.4% du potentiel mondial de recherche et ne produit que 0.3% des
travaux scientifiques. William.S.Saint49 ajoute que, dans les
domaines spécifiques des sciences naturelles et de la biologie, les
chercheurs africains ne produisent que tous les 7ans. Il ne peut en être
autrement si l'on essaie de comprendre les conditions moyenâgeuses dans
lesquelles se meuvent les chercheurs africains qui sont encore fidèles
aux moyens rudimentaires de travail, au moment où la science et la
technologie ont simplifié la recherche scientifique.
Les quelques phrases qui suivent, aussi ironiques qu'elles
puissent paraître, retracent les conditions dans lesquelles travaillent
les étudiants africains (nigériens en particulier) : «
nous sommes censés faire fonctionner un laboratoire de Physique sans
électricité, réaliser des expériences de Biologie
et de Zoologie sans eau et faire des observations précises avec des
microscopes que l'usage et les ans ont rendus aveugles. Et on n'imagine pas la
pénurie de produits chimiques. Il résulte de tout cela que nous
avons un laboratoire de Chimie qui ne produit pas de l'eau distillée et
que certains étudiants en Sciences obtiennent leur diplôme sans
avoir jamais vu la moindre expérience »50.
Dans d'autres pays, en sus de ces problèmes
cités ci-dessus, s'ajoute un manque d'infrastructures, de moyens
techniques, de documents récents entre autres. Devant
une telle raréfaction des moyens, les chercheurs ont fini par perdre
espoir en la recherche, et sont même devenus des « complexés
» surtout si l'on sait que « les avocats, médecins ou
administrateurs sont non seulement mieux rémunérés mais
également bénéficient d'un statut social plus
élevé. Toutes ces raisons empêchent le bon
développement de la recherche en Afrique »51 .
47P.J.M.TEDGA, (1988), « Enseignement
supérieur en Afrique noire francophone. La catastrophe »,
Paris, L'harmattan, 223 p.
48 Le Soleil N°10159 du Mardi 13 Avril
2004.
49W.S.SAINT, (1993), « Les Universités en
Afrique. Pour une stratégie de stabilisation et de revitalisation
», in Document technique de la BM numéro 194F, 156 p.
50A.B. SAMB, (Décembre 2003), « Impact
du financement des Institutions financières Internationales (IFI) pour
l'amélioration de l'enseignement supérieur au
Sénégal : Cas de la Banque Mondiale », Mémoire ENEA :
8.
51P.J.M.TEDGA, Op.cit :89.
Dans des conditions pareilles, l'on se demande comment la
recherche, se faisant à travers des moyens rudimentaires, peut-elle
être vecteur de développement ? Ou encore, par quels
mécanismes peut-on étendre les activités des
universités au secteur productif ?
C'est à ces niveaux que résident toute la
problématique et les défis à relever afin de permettre aux
chercheurs de participer pleinement au développement du continent. La
recherche consiste à cerner d'abord les contraintes qui empêchent
la recherche d'étendre ses tentacules. Les spécialistes en ont
retenu trois :
-L'absence de politique scientifique (institutionnelle et
organisationnelle) : elle se manifeste à travers l'absence de services
compétents chargés de la gestion et de la coordination des
programmes de recherche se menant dans les pays africains52. Cette
situation entraîne un manque de suivi de la recherche. Tout se fait alors
comme si les résultats doivent être tenus secrets .Ce n'est donc
point une surprise si les structures de recherche peinent à faire des
rapports d'activités scientifiques. L'évaluation de la
qualité de la recherche et son suivi dans le monde scientifique
constitue une préoccupation mineure de l'Etat et des laboratoires.
C'est pourquoi, très souvent, l'on est toujours
confronté à des difficultés lorsqu'il s'agit de savoir le
nombre de structures de recherche, les thèmes de recherches
abordés par les diverses centres de recherche sur le continent. Depuis
quelques années, des efforts sont en train d'être faits pour
mettre fin à la dispersion des scientifiques du continent. Le Conseil
pour le Développement de la Recherche Scientifique en Afrique
(CODESRIA)53 , depuis sa création, milite pour le
développement des sciences sociales en Afrique et de la reconnaissance
des chercheurs africains. Nous croyons que « l'ère des
destinées singulières est révolue », l'Afrique
après la création de l'Union Africaine doit songer à
mettre sur place des structures régionales pour en arriver à une
structure continentale. Les thèmes de recherche prioritaires sur la base
d'un appel d'offre régional ou continental se verront confier à
des laboratoires.
52 Avant CASTAFRICA (Conférence des
ministres de la Science et de la Technique d'Afrique) I (1974), seuls cinq pays
africains avaient des programmes scientifiques et technologiques à un
niveau politiquement élevé, in M.N.B.AYIKU (1990), Liens
entre l'université et le secteur productif. Examen de la situation en
Afrique, Accra, AUA, 95p.
53 Le CODESRIA, né en 1973, a pour mandat
d'oeuvrer pour le développement de la recherche multidisciplinaire, la
promotion de publications issues de la recherche, le renforcement des
compétences des chercheurs africains. Toutefois, son champ d'action se
trouve être les sciences sociales.
La politique africaine de la recherche doit aller
au-delà de la création de structures à l'image du Centre
National de la Recherche Scientifique (CNRS)54, mais aussi donner du
tonus au métier de chercheur en lui conférant un statut juridique
ainsi que tous les avantages qui l'accompagnent. En « consacrant 75%
au moins de leur temps à la préparation et à la
présentation des conférences, à la conduite des «
tutorials », à la préparation et à la correction des
devoirs »55, les enseignants de l'université font
difficilement de la recherche.
- L'absence d'entretien des structures de recherches (gestion
de l'existant) : la logistique à savoir les laboratoires, les
équipements, les bâtiments entre autres, sont « la
parente pauvre dans cette bataille pour le savoir moderne en Afrique
»56 Héritées la plupart de la colonisation,
les structures de recherche sont désuètes. Beaucoup
d'universités africaines sinon la plupart souffrent du manque chronique
de documents récents surtout dans les domaines de la recherche de
pointe. L'équipement n'est composé que de quelques ordinateurs
difficilement connectés à Internet. Or, il s'agit d'un facteur
décisif. La pauvreté de l'équipement scientifique des
laboratoires finit par freiner la recherche.
Si nous nous intéressons au budget alloué
à la recherche et la part réservée à l'entretient
du matériel et à l'achat des équipements, on est
édifié sur la modicité de la part qui lui est
attribué. En Guinée « en 1988 si 98% du budget
de l'éducation va aux salaires du personnel, 2% seulement va à
l'entretien du matériel. Les documents du budget prévisionnel de
l'Université Nationale de Cote d'Ivoire pour 1987 révèlent
que les installations et les équipements datent pour la plupart de plus
de 19ans. D'où les coûts de maintenance et de réparation
très élevés »57.
- Enfin, une absence de la gestion du budget alloué
à la recherche : sur ce chapitre, beaucoup d'études attestent que
les Etats africains fournissent des efforts considérables, surtout
financier, pour faire fonctionner les institutions d'enseignement
supérieur.
54 Le Centre National de la Recherche Scientifique,
créé en 1939, est un organisme public français ayant pour
mission de développer et de coordonner les recherches scientifiques dans
tous les domaines, notamment en Physique Nucléaire (PNC), Sciences
Physiques et Mathématiques (SPM), Sciences pour l'Ingénieur
(SPI), Sciences Chimiques (SC), Sciences De l'Univers (SDU), Sciences De la Vie
(SDV) et Sciences de l'Homme et de la Société (SHS). Pour ce
faire, il travaille en étroite collaboration avec les Universités
et les Grandes écoles.
55 T.M.YESUFU, Op.cit:89.
56J.KI-ZERBO, (1990), Eduquer ou périr.
Impasses et perspectives africaines , UNESCO-UNICEF : 31
57J.KI-ZERBO, Op.cit :32.
Certains sont allés jusqu'à dire que les
universités coûtent trop chères pour les pays sous
ajustements. En effet, « les Etats d'Afrique noire allouent 5,2% de
leur PNB à l'éducation. Cette somme signifie que 0,7% de leur PNB
est consacré à l'enseignement supérieur. Un tel chiffre se
situe à un niveau respectable si on considère que beaucoup de
grands pays occidentaux en font moins. La RFA par exemple consacre 0.61% de son
PNB à l'enseignement supérieur contre 0.5% pour la France. Cet
effort financier montre que les pays africains consentent beaucoup de
ressources pour le fonctionnement de leurs universités
58».
Ce constat suscite chez nous naturellement un certain nombre
de questions, d'inquiétudes. Pourquoi les universités
occidentales sont plus rentables sur les plans production scientifique et
réponse aux attentes de leurs populations ? Comment sont alors
gérés les budgets des universités africaines ? Quel rang
occupe la recherche dans l'échelle des priorités dans les
universités africaines par rapport au budget de fonctionnement ? En
somme, comment sont utilisées les ressources financières mises au
service de la recherche ?
Au niveau du financement et de la gestion, les
responsabilités sont partagées et se situent tant au niveau des
pouvoirs étatiques qu'au niveau de l'administration universitaire et des
enseignants-chercheurs. C'est pourquoi une analyse substantielle du budget des
universités s'avère nécessaire pour saisir l'autre facette
des chiffres et comprendre son utilisation par les ayants droits. Aussi
considérables que soient les efforts déployés par le
pouvoir étatique pour entretenir le fonctionnement de
l'université, l'état des lieux révèle à
grands traits que les budgets alloués ne se limitent cependant qu'
à quatre rubriques essentiellement (administration, salaires des
enseignants, dépenses de matériel et bourses ou aides sociales
diverses destinées aux étudiants) alors qu'on voudrait
paradoxalement faire de la recherche un vecteur clef de
développement.
A ce propos, la meilleure chose à faire est de citer
les mots de Orivel François qui a souligné que « 55,5%
en moyenne des financements constituent des bourses et des différentes
aides sociales destinées aux étudiants tandis qu'une part
très faible est orientée vers les dépenses de
matériel (2,7%) comme si la tache première de cet
58P.J.M.TEDGA, Op.cit: 126.
enseignement était d'apporter à une certaine
catégorie de la population, pas obligatoirement la plus
nécessaire, de revenus plutôt qu'un savoir
»59.
Une autre étude réalisée par l'AUA en
1991 révèle que les dépenses de recherches ne
représentent que 2,7% du budget des universités. Donc dans
l'échelle des priorités des universités, les
dépenses à caractère social occupent la première
place, suivies de celle de fonctionnement tandis quelques subsides reviennent
à la recherche. C'est à ce niveau que se situe la
responsabilité des états qui sont plus disposés à
faire taire les conflits, revendications estudiantines et des enseignants
plutôt que de déployer une véritable politique pour le
développement de la recherche. Pour y arriver, les centres de recherche
ne sauraient ignorer dans leur programme de recherche les préoccupations
des entreprises, des Petites et Moyennes Entreprises. Ces derniers peuvent
être de potentiels pourvoyeurs de ressources financières et
propulseurs de la recherche tout en amoindrissant la charge de l'Etat.
Dans les pays occidentaux la recherche s'est
développée c'est tout simplement parce que les chercheurs ont su
intégrer dans leurs travaux les besoins réels des entreprises et
être des pôles d'où émergent les grandes
décisions. Sur ce plan, les enseignants-chercheurs africains doivent
être inventifs, avoir l'esprit d'entreprise et pouvoir être
à l'écoute de la société. C'est pourquoi le manque
de dialogue entre le monde du travail et celui des chercheurs oblige les
chercheurs à se ruer vers les bailleurs de fonds.
Le financement de la recherche par les bailleurs, bien que
permettant aux chercheurs de s'adonner à la recherche, n'est pourtant
pas exempt d'inconvénients. Il est l'une des causes de
l'assujettissement intellectuel du chercheur qui ne fait qu'exécuter le
plus souvent le programme et suivre les directives du donateur qui est plus
intéressé par le produit de la recherche. Au Kenya, par exemple,
remarque William S. Saint « on a calculé que le financement
étranger de la recherche était dix fois supérieur au
financement national60 ».Le financement de la recherche,
s'il ne fait pas défaut, est tout simplement sujet à une gestion
des plus nébuleuses voire frauduleuses. Les maigres ressources
destinées à la recherche sont déviées de leur
objectif premier, à savoir servir la recherche, pour être un outil
servant à assurer l'épanouissement du chercheur.
59P.J.M.TEDGA, Op.cit: 127.
60W.S.SAINT, Op.cit:29.
La production scientifique et son développement sont
intrinsèquement liés à la déontologie de
l'enseignant faite de rigueur et de ferme croyance en la recherche. Cependant,
le comportement et l'utilisation des fonds destinés à la
recherche par certains chercheurs deviennent embarrassants et constituent un
élément de moins pour la promotion de la recherche. « La
politique du ventre » et la logique de carrière font que certains
enseignants se trouvant à certains postes stratégiques, dans
l'optique de vouloir conserver les avantages que leur confère leur
statut dans la station décisionnelle et financière, bloquent
toutes tentatives des jeunes chercheurs à progresser.
C'est pourquoi, « quand on alloue un budget de
recherche à l'un d'eux [chercheurs], ça voyage beaucoup à
l'étranger, ça construit aussi sa maison, ça achète
aussi sa voiture personnelle (...). Ce mal des professeurs africains n'est pas
seulement grave parce que l'argent destiné à la recherche est
dilapidé à d'autres fins, mais aussi parce que cette
catégorie d'enseignants de haut niveau sont cramponnés à
leurs privilèges et bloquent des jeunes éléments plus
consciencieux et plus travailleurs qui sont prêts à
véritablement s'investir dans la recherche pour avoir des
résultats concrets »61.
Le conservatisme qui fait légion dans les
universités africaines, en sus des autres contraintes citées plus
haut, a entraîné le départ massif des chercheurs africains
vers des cieux plus propices où ils pourront s'épanouir et
prouver toutes leurs capacités de chercheurs. Ils sont nombreux à
« fuir » ou du moins à émigrer vers l'Europe,
l'Amérique et même le continent asiatique à la recherche
d'une terre d'accueil où la recherche leur sera possible.
Le Sénégal, à l'instar des autres pays
africains n'ayant pas été épargné par la fuite des
cerveaux, est en train de vivre les conséquences de la crise de la
recherche. Les enseignants, à travers leurs syndicats, bloquent de plus
en plus l'enseignement supérieur et demandent de meilleures conditions
de travail, d'avancement dans la carrière. Bien que les solutions
proposées soient différentes, toutes visent peu ou prou à
trouver une panacée à la lancinante question de savoir : quelle
politique pour promouvoir la recherche dans les universités
sénégalaises face au découragement des enseignants-
chercheurs ?
61 P.J.M.TEDGA, Op.cit:86.
Avant d'aborder cette question, faisons d'abord l'état
de la situation de la recherche au Sénégal. L'histoire de
l'organisation du système national de recherche scientifique et
technique, au Sénégal62, se décline en trois
temps qui vont d'une période de balbutiement de la recherche, à
un fléchissement de l'intérêt porté à la
recherche, en passant par l'age de la maturité.
De 1960-1972, la recherche au Sénégal ne se
faisait qu'à travers les structures héritées de la
colonisation que sont l'ORSTOM, l'IFAN et l'IPM pour ce qui est de
l'université. La recherche, ses préoccupations et ses
orientations dépendaient du pays colonisateur à savoir la France.
Ce ne sera qu'au cours des travaux préparatoires du deuxième plan
de développement économique et social (1965-1969) que furent
créée la « commission recherche scientifique » en
charge de l'élaboration du volet « Etudes et recherches » du
Plan économique et social avec un budget de 7milliards. Aussi, furent
créés sous les injonctions de l'UNESCO, le Conseil
Interministériel de la Recherche Scientifique et Technique (CIRST) et le
Bureau des Affaires Scientifiques et Techniques (BAST) dépendant du
Secrétariat Général de la Présidence.
Le second moment considéré comme l'âge
d'or de la recherche scientifique au Sénégal, par rapport
à l'organisation de la recherche, aux ressources qui lui sont
allouées et à la volonté politique des autorités,
va de 1974 à 1985. La première décision importante fut la
création de la Délégation Générale à
la Recherche Scientifique et Technique (DGRST) le 11 Décembre 1973.
Cette structure a pour objectif d'impulser la recherche au plan national en
misant sur trois aspects essentiels :
-La rationalisation dans l'organisation de la recherche ;
-La mise en cohérence des différents
éléments du système gravitant désormais autour de
la DGRST ;
-La création des services d'appui à la recherche,
appelés Services Scientifiques et Technologiques (SST).
Pour parvenir à jouer pleinement son rôle, elle
était représentée dans l'Assemblée de
l'Université de la Commission Recherche et des Comités
Scientifiques des Instituts.
62Pour cette partie traitant de l'histoire de la
recherche scientifique au Sénégal, notre principal source
documentaire reste le document de B.M.DAFFE, (24-26 Avril 1998), «
Organisation du Système National de Recherche Scientifique et Technique.
Historique- Atouts et Faiblesses- Perspectives d'avenir », Dakar, 35p.
En outre, elle disposait du Fonds d'Impulsion de la Recherche
Scientifique et Technique (FIRST) qui consacrait plus de 95% de ses ressources
parmi les 100Millions FCFA/an dont elle disposait à la recherche
universitaire.
Ses prérogatives vont être accrues, le 9 Avril
1979, avec son érection en Secrétariat d'Etat auprès du
Premier Ministre chargé de la Recherche Scientifique et Technique
(SERST). Avec cette structure, la défunte DGRST voit son budget passer
de 158Millions (1978-1979) à 215Millions (1979-1980). Avec ce budget et
la coopération tous azimuts avec des pays tels que la France, la RFA,
l'Italie, et les organismes internationaux tels que le PNUD entre autres, le
potentiel de recherche des Instituts de Physique Météorologique
(IMP devenu CERER) et celui de l'Institut Technique Nucléaire
Appliquée (ITNA), sera considérablement renforcé.
Il faudra attendre le 3 Avril 1986, pour que la recherche ait
un département ministériel de plein exercice sous l'appellation
de Ministère de la Recherche Scientifique et Technique qui
malheureusement ne fera pas long feu puisqu'il sera dissout le 2 Janvier 1986,
PAS oblige, et pour toute explication : « le Ministère a
été supprimé parce que la recherche a atteint ses
objectifs »63.
De 1986 à 1997, la recherche au Sénégal
connaît un fléchissement consacrant ainsi la destruction du
Système National de Recherche. Le ministère disparaît et
à sa place est érigée une Direction des Affaires
Scientifique et Techniques (DAST) rattachée au ministère du Plan
et de la Coopération, ce qui nous ramène à la situation
qui prévalait en 1972. La DAST n'était chargée de la
recherche que de nom puisqu'elle ne pouvait ni influer sur la formulation des
projets encore moins sur l'orientation des programmes et politiques sectoriels
de recherche.
Au total, « dans cet environnement
caractérisé par des politiques déflationnistes et la
poursuite d'objectifs purement économiques et financiers, la recherche
cessait d'être une préoccupation des pouvoir publics, qui ne s'y
intéressaient désormais qu'à travers les recherches
d'accompagnement dans le secteur agricole ou les projets
d'expérimentation dont celui des énergies renouvelables
»64. La recherche universitaire constituait une
préoccupation mineure des autorités.
63B.M.DAFFE, (24-26Avril 1998), Op.cit :13.
64B.M.DAFFE, Op.cit :13.
A la lecture de ce qui vient de précéder, quatre
critiques essentielles peuvent être formulées à l'encontre
du SNRST :
- D'abord, l'instabilité chronique dans laquelle se
trouve les structures habilitées à diriger la recherche qui sont
parfois des simples directions sans portefeuille ou des ministères.
Finalement, cette situation finit par créer un flou au plan de
l'organisation, de l'orientation et de la coordination de la recherche comme le
note la Direction de la Planification dans ses Travaux Préparatoires du
Xème Plan (2002-2007) ;
- Ensuite, au niveau des structures de recherche, seuls l'ISRA
et l'ITA ont le statut d'établissement Publics à caractère
scientifique et technique. Avec ce statut, ces structures de recherche ont vu
leur situation améliorée sur le plan de la gestion administrative
et financière. Les structures de recherche n'ayant pas de
personnalité juridique, de l'avis des rédacteurs du Xeme plan,
rencontrent des difficultés pour l'exploitation de toutes les
potentialités dont elles disposent (développement de partenariat,
constitution d'équipes pluridisciplinaires, diversification des sources
de financement) ;
- Aussi, le financement de la recherche est-il largement
dominé par les ressources provenant des donateurs. « Sur les 11
milliards FCFA que le Sénégal consacre annuellement à la
recherche (tous secteurs confondus), plus de 60% sont fournis par les
partenaires extérieurs. Une telle dépendance réduit les
capacités nationales, de pilotages et de gestion de nos priorités
de recherches »65 ;
- Enfin, pour ce qui est de la vulgarisation et de la
valorisation des résultats de la recherche, le Sénégal
fait face à un certain nombre d'obstacles. Il s'agit de l'absence d'un
dialogue pérenne entre le monde universitaire et celui de l'entreprise,
même si les autorités sénégalaises en un certain
moment ont voulu amoindrir la distance en créant le Technopole qui
jusqu'à ce jour n'arrive pas à remplir cette fonction.
Cependant, depuis l'avènement de l'alternance politique
au Sénégal, les autorités ont posé un certain
nombre d'actes pour le développement de la recherche universitaire. Ils
l'ont affirmé ouvertement dans le Xeme plan en ces termes : «
la recherche scientifique s'inscrit dans le plan de développement
comme un des facteurs essentiels d'aspiration du pays à devenir une
nation prospère et respectée. Il est en effet
65 Direction de la planification Travaux
préparatoires du Xeme plan (2002-2007), Commission
macroéconomique et de synthèse, 2001 :94.
largement établi qu'il ne peut y avoir de
développement sans recherche »66. Toujours sur la
même lancée, le Ministère de la Recherche Scientifique,
annonce la création des Centre de Recherche et d'Essais (CRE). Avec ces
centres, la recherche sera décentralisée à
l'échelle locale c'est-à-dire de la région, du
département, de la commune, de la communauté rurale, du village
selon les besoins.
Est-ce encore des promesses non-tenues ou encore une
véritable ère de rupture envers la recherche ?
Quoi que l'on puisse dire, l'enseignement supérieur au
Sénégal n'est sujet à autant de débats,
d'inquiétudes, et de grèves de la part des enseignants que de par
le passé. C'est pourquoi, l'on peut être tenté d'affirmer
que les universités Sénégalaises vont mal, le
départ massif des enseignants de tous rangs vers d'autres cieux
constituent l'illustration la plus parfaite du malaise de l'université
Sénégalaise.« Les compétences académiques
de tous rangs préfèrent partir dans les pays du Nord où
elles jouissent davantage de considération et de respect et où
elles pourront trouver des meilleures conditions pour leur exercice et leur
développement »67.Professeurs, chercheurs et
doctorants partent à l'étranger. « La grande saignée
des enseignants » a coûté au Sénégal en moins
de 10ans selon Abdel Kader Aidara68 , 105 départs de
professeurs dont 15 postes sont déclarés vacants à
l'Université Gaston Berger de Saint Louis.
Pour pallier la fuite des cerveaux au Sénégal,
certains enseignants pensent qu'il faut essayer d'abord de trouver une solution
à la question relative à l'avancement des enseignants dans la
carrière. Cela pose le problème de la titularisation des
maîtres assistants qui a suscité un débat houleux dans les
milieux universitaires. Pour Sémou Pathé Guèye « la
titularisation n'est pas une revendication digne de notre université
»69. Face à la fuite des cerveaux, il pense qu'
« il faut créer les conditions pour tous ceux qui veulent
effectivement progresser : car à l'université, on est
obligé de progresser si on ne
66 Direction de la planification Tavaux
préparatoires du Xeme Plan, Recherche Scientifique et Technique et
Nouvelles technologies Fiche technique n°64, Juillet 2001 :2.
67A.NIANG, (17 Février 2003), Op.cit,
www.refer.sn.
68 Pour plus de détails sur cette question,
consulter le site Internet
www.refer.sn ou lire l'article de
A.K.AIDARA, (24 Décembre 2002), « Universités du
Sénégal : la grande saignée des enseignants », Le
Soleil n°922.
69S.P.GUEYE., (24 Décembre 2002), « La
titularisation n'est pas une revendication digne de notre université
», Le soleil in
www.refer.sn.
le fait pas, on est largué par le savoir qui, lui,
progresse »70 . Donc, il faut mettre à la
disposition des assistants stagiaires de la documentation fraîche et
récente, permettre aux enseignants de faire des voyages d'étude
et leur imposer un rapport à leur retour après les avoir
assurée bien sur les moyens financiers nécessaires, revoir les
charges horaires pour que le temps accordé à la recherche soit
importante71, et promouvoir un encadrement adéquat aux jeunes
chercheurs.
Par rapport à l'encadrement, Libasse Diop dégage
quelques perspectives :
- Donner des Bourses de thèse aux assistants de la
première catégorie ; cette Bourse leur permettrait, en
semestrialisant leurs cours (premier semestre de la première
année et deuxième semestre de l'année suivante), d'aller
à l'étranger effectuer leurs recherches en vue d'une thèse
(ceci est aussi applicable aux maîtres-assistants). Deux à quatre
séjours ainsi définis permettraient aux uns de passer une
thèse de troisième cycle et aux autres une thèse de
doctorat d'Etat ;
-Donner les moyens matériels et financiers
conséquents aux laboratoires et groupes de recherches qui s'engagent
à encadrer un assistant ou un maître-assistant en vue d'une
thèse ;
- Réactualiser l'arrêté du Recteur
Niang72 et récompenser ceux qui essaient de faire de
la recherche dans les conditions extrêmement difficiles de
l'Université sénégalaise»73.
Les syndicalistes de leur coté soutiennent qu'il faut
sécuriser les assistants en les titularisant d'office dans la fonction
enseignante. Bien que les solutions de sortie de crise soient
différentes, la solution à la crise universitaire passe d'abord
par la satisfaction et la promotion de la recherche, car les enseignants
continuent encore de migrer.
70 S.P.GUEYE, Op.cit, Le soleil in
www.refer.sn.
71 L'indemnité de recherche des enseignants du
supérieur au Sénégal s'élève à 105%
de la solde mensuelle (Code 148). Paradoxalement un enseignant-chercheur qui ne
fait pas de la recherche n'est pas sanctionné alors que l'enseignement
est une obligation.
72 Le recteur Souleymane Niang « avait
signé un arrêté tendant à récompenser
financièrement les maîtres de conférences et Professeurs
qui s'investissaient dans la recherche pour la formation des jeunes assistants,
afin qu'ils puissent passer maîtres-assistants après la soutenance
de leur thèse de troisième cycle, mais aussi des
maîtres-assistants, afin qu'ils passent maîtres de
conférences après la soutenance de leur thèse de doctorat
d'Etat » .
73L.DIOP, (14 Janvier 2003), « À propos de
la titularisation des assistants de l'université », Le
Soleil in
www.refer.sn.
Les destinations sont aussi bien les universités du
Nord qui connaissent un manque criard en professeurs (conséquence du
vieillissement de la population entre autres raisons), que des pays de la sous
région74 comme la Cote d'Ivoire, la Mauritanie etc.... ou les
enseignants sont mieux payés ou tout simplement deviennent des
consultants. Selon le Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur
(SAES) la recherche n'est pas une priorité dans les institutions
universitaires.
A l'UGB, la recherche repose en premier chef sur les projets
de recherche des sections et des professeurs qui ont créé des
structures de recherche ou laboratoires. L'UGB dispose de structures de
recherches multidisciplinaires avec des thèmes de recherche très
variés. Les laboratoires de l'UGB sont au nombre de dix. Ces derniers
sont :
· Laboratoire d'analyse Numérique et d'Informatique
(LANI),
· Groupe d'Etude et de Recherche Constitutionnel Politique
(GERCOP),
· Groupe d'Etude Linguistique et Littéraire
(GELL),
· Groupe d'Etudes et de Recherche en Sciences Economiques
(GERSEC),
· Observatoire pour l'Etude des Urgences, des Innovations
et des Mécanismes du Changement Social (URIC),
· Groupe Interdisciplinaire de Recherche pour l'Appui
à la Planification Régionale et au Développement Local
(GIRARDEL),
· Laboratoire d' Etudes et de Recherches en Statistique et
Développement (LERSTAD),
· Equipe de Recherche sur les Mutations du Rural
Sahélien (ERMURS),
· Centre Interdisciplinaire d'Etudes et de Recherche de la
Vallée (CIERVAL).
Comment ces laboratoires nés d'initiative individuelle
ou collective des enseignants, parviennent-ils à fonctionner ?
Faillent-ils les financer pour fonctionner ou ne faudrait-il pas prouver
d'abord à travers des résultats concrets pour se
financer/s'autofinancer ? Quel est l'état de la recherche à l'
UGB ? En somme, quelles sont les contraintes et stratégies
de recherche des laboratoires de l'Université Gaston Berger de Saint
Louis ?
74 Lire à ce propos SAES -LIAISON,
n°10 Janvier 2004 :7.
I.3. Intérêt du sujet
Le choix de ce sujet procède essentiellement de deux
raisons. A travers cette étude, nous comptons amener notre modeste
contribution dans la compréhension des pratiques universitaires qui ont
été pendant longtemps laissées en rade dans les travaux
des sociologues de l'UGB.
Par ailleurs, être convaincu que l'institution
d'enseignement supérieur est un lieu de formation, de transmission, mais
aussi de production de connaissances, c'est aussi affirmer qu'elle ne peut
alors se passer de la recherche qui lui est d'une nécessité
vitale. Les universités les plus remarquables sont celles où la
recherche occupe une place notoire. A ce titre, une étude introspective
sur la recherche à l'UGB est judicieuse. Le choix des laboratoires nous
a été dicté par la tendance actuelle qui fait
légion dans tous les grands pays de recherche : le travail
d'équipe. De nos jours, le temps du chercheur solitaire est
révolu, la tendance actuelle est au travail d'équipe.
L'université de Saint Louis a opté pour la
recherche en équipe d'où l'existence de laboratoires dans toutes
les Unités de Formation et de Recherche (UFR). Etudier ces laboratoires
de recherche qui ont à leur actif certaines réalisations, acquis
un capital d'expériences, explique aussi le choix de ces structures de
recherche.
Dans cette perspective, notre terrain d'étude se limite
uniquement aux activités de recherche se faisant au sein des
laboratoires sans occulter aussi l'apport s'il y a lieu des UFR et du rectorat
(administration centrale) dans la recherche, mais toujours au sein de ces dites
structures de recherche.
I.4. Objectifs :
Le but de cette étude que nous menons au sein des
laboratoires de recherche de l' UGB s'inscrit largement dans la logique de
satisfaire à l'objectif principal que voici :
y' Analyser les différentes contraintes auxquelles les
laboratoires de l' UGB sont confrontés pour faire de la recherche et les
stratégies pour pallier cette situation.
Au-delà de cet objectif principal, nous envisageons de:
y' Décrire la structure et le fonctionnement des
laboratoires de recherche de l'UGB ;
y' Comprendre les différentes pratiques de recherche de
ces laboratoires et faire l'état de leur production.
I.5. Hypothèse :
L'hypothèse centrale qui structure notre étude se
présente comme suit :
La faiblesse des ressources financières,
matérielles, informationnelles et humaines dont disposent les
laboratoires de recherche à l'UGB, amène les chercheurs à
développer des stratégies de recherche, de financement, de
moindre coût ou de sécurisation des recherches en vue de faire des
productions scientifiques.
Conceptualisation
Elle se compose de la définition des concepts et de l'
opérationnalisation de ces derniers.
I.6.1 Définition des concepts
Nous allons procéder à une définition d'un
certain nombre de concepts clés de notre hypothèse : production
scientifique ; stratégie ; ressource.
+ Production scientifique
Selon que l'on se situe dans la perspective technique ou dans
celle économique, les définitions du concept de « production
» varient.
Du point de vue technique, la production « est
l'ensemble des opérations qui permettent d'obtenir, par la combinaison
et la transformation des biens existants, mais imparfaitement utilisables, des
biens nouveaux, mieux adaptés à la satisfaction d'un besoin. La
production n'est pas une création physique absolue, mais une
série de transformations nécessaires75 ».
Les économistes dans leurs tentatives de
définition du concept, iront au-delà de la transformation
matérielle prônée par les technicistes et chercheront
à comprendre le
75R. FRUIT, (1990), « Production et surproduction
», in Encyclopaedia Universalis, France : 5
lien qui s'établit entre production et satisfaction des
besoins ou consommation. La production est « définie comme la
création d'utilités 76». S'agissant de
l'activité productrice, les économistes émettent des avis
partagés. Ainsi « à la fin du XVIIIe siècles,
pour les physiocrates, seules l'activité agricole est productrice et
créatrice de richesse. L'industrie et le commerce sont, pour eux, des
activités « stériles » qui ne font que transformer ou
déplacer des biens déjà
créés77 ».
Cette conception est critiquée par Malthus en
Angleterre et Says en France. Pour Malthus, « l'activité
industrielle a un caractère productif, mais la production se limite
à la transformation des objets matériels78
». Says, quand à lui, va plus loin, il affirme avec autorité
que « la fourniture de service est une production ».
Marx, pour sa part, s'inscrivant dans la pensée de
Malthus et de Ricardo, soutient que« seul le travail est
créateur de richesses, donc productif, mais la production reste
limitée au domaine des biens matériels et exclut les
services79 ».
Pour ce qui est de la science, A. Lalande l'a définit
comme étant un « (...) ensemble de connaissances et de
recherches ayant un degré suffisant d'unité, de
généralité et susceptibles d'amener les hommes qui s 'y
consacrent à des conclusions concordantes, qui ne résultent ni de
conventions arbitraires, ni de goûts ou des intérêts
individuels qui leurs sont communs, mais de relations objectives qu'on
découvre graduellement, et que l'on confirme par des méthodes de
vérifications définies80 ».
Sur la même lancée, Abdoulaye Niang remarque que
« la science consiste, d'une part, en une rigueur
méthodologique opératoire destinée à favoriser, sur
son objet spécifique, la collecte d'informations objectives et, d'autre
part, en un effort de rationalisation de haut niveau visant la mise en
cohérence logique de celles-ci et la conceptualisation des rapports
significatifs dégagés, aux fins de produire une pensée
systématisée qui se prête à la vérification
et à des opérations de prévision81
».
76R. FRUIT, (1990), Op.cit :5.
77 R.FRUIT, (1990), Op.cit :5. 78R. FRUIT,
(1990), Op.cit :5. 79R.FRUIT, (1990), Op.cit :5.
80 A.LALANDE, (2002), Vocabulaire technique et critique de la
philosophie , Paris, Quadrige/PUF :
954.
81A.NIANG, (Janvier 2003), « La science, l'homme
de science et le social : l'implication cognitive et éthique dans
l'entreprise scientifique » in Revue Sénégalaise de
Sociologie, Saint Louis, IPF : 7.
Dans notre entendement, la production scientifique des
laboratoires est l'ensemble des documents ou supports de vulgarisation
scientifiques produits par les laboratoires de l'UGB. Ces derniers peuvent
être audiovisuels, écrits ou sonores qui constituent le
résultat des recherches menées au sein de la structure de
recherche.
+ Stratégie
La stratégie est un ensemble de « moyens ou
actions mis en oeuvre dans le but d'atteindre certaines fins. Le langage
courant distingue la mise en oeuvre à long terme (stratégie) des
étapes intermédiaires ou secondaires qui permettent d'arriver
à cette fin (tactique)82 ». Au début, le
concept de stratégie renvoie à l'art de la préparation et
de la conduite de la guerre. A l'époque moderne, le concept a
évolué pour être utilisé aussi bien dans la
sphère politique (stratégie électorale) que celle
économique (stratégie d'entreprise) et enfin sociale. De
spécialité militaire, le concept de stratégie est devenu
transdisciplinaire. Il consiste d'abord à définir des
finalités générales que l'on cherche à atteindre
par la combinaison de tous les éléments à la disposition
des acteurs. Elle implique également une activité
intégrant des facteurs économiques, politiques, culturels et
sociaux. Elle s'oppose ainsi à la tactique qui est l'art de disposer et
de manoeuvrer des forces ou des éléments sélectifs pour
atteindre un objectif ou une fin limitée dans le temps et dans
l'espace.
La stratégie est alors comme le dit I.P. LALEYE «
l'art de coordonner des forces pour atteindre un but bien
déterminé, les forces peuvent être militaires, politiques,
intellectuelles, morales ou opérationnelles83 ».
En économie, « l'analyse des comportements
stratégiques a été introduite par le biais de la
théorie des jeux et a permis de compléter les modèles de
comportements économiques qui se limitaient à une simple
optimisation. Ainsi ont été mises en évidence les
stratégies conditionnelles ou l'action stratégique d'un agent
dépend de ce que font où feront les autres agents
84».
82 Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales,
(2002), in BEVOL.R., Hachette éducation : 373.
83 I.P.LALEYE, (1992), «
Transdisciplinarité et développement endogène », in
La natte des autres. Pour un développement endogène en
Afrique, Dakar, CODESRIA : 311.
84 Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales,
Op.cit :373.
En sociologie, le « comportement stratégique
» a été développé par Michel
Crozier85 dans l'analyse des comportements au sein des organisations
et contribue profondément au « retour de l'acteur » sur la
scène sociologique. Les acteurs ont des objectifs multiples,
différents et qui peuvent être contradictoires. En effet, les
acteurs, dans les limites de leur marge de liberté, se saisissent des
opportunités qui se présentent à eux plutôt qu'ils
n'accomplissent un plan de « carrière » bien établi.
Pour cela, les acteurs doivent « percevoir » les opportunités
et avoir la capacité d'y répondre.
C'est ainsi que l'organisation apparaît comme la
résultante de la réalisation plus ou moins achevée et
comprise des objectifs des acteurs. Les acteurs ont une forte influence sur
l'organisation : ils peuvent la modifier, la transformer. Les relations de
pouvoir entre acteurs, leurs interactions, sont importantes pour expliquer la
mise en oeuvre de l'action collective initiée par le dirigeant.
Les acteurs sont en effet contraints par le contexte
organisationnel qui influence leurs objectifs. Cela peut les conduire à
modifier ou à reporter leurs objectifs initiaux. En effet, le
modèle « officiel » descriptif (les rites, les habitudes, le
système de récompense formel, le système formel de
contrôle) détermine le contexte de l'action et définit
quelles sont les ressources disponibles de chacun. Cela se traduit au niveau
des acteurs par la distribution de pouvoir (on évoque aussi les termes
d'allocation des droits décisionnels). Dans le même temps,
l'organisation utilise la culture pour « canaliser » les objectifs
des acteurs, le pouvoir alloué. La culture joue alors un double
rôle de détection mais aussi de limitation des opportunités
que les acteurs peuvent saisir.
Face à ces contraintes, les acteurs développent
des stratégies en fonction des ressources disponibles et des contraintes
qu'ils perçoivent. Ce ne sont donc pas les structures de l'organisation
qui déterminent les choix stratégiques des individus, ces
derniers sont libres de choisir d'agir ou de ne pas agir dans le « sens
indiqué » par l'organisation. L'organisation apparaît alors
comme un ensemble intégrateur des différentes stratégies
d'acteurs. Elle peut se définir comme un « système
d'action concret (...) :) [l'] ensemble des jeux dans lesquels ses participants
sont acteurs, qui définissent les buts réels de l'organisation et
la façon dont elle affronte les problèmes concrets quotidiens et
coordonne les actions des participants membres 86»
85
M.CROZIER. et E.FRIEDBERG,
(1977), L'acteur et le système, Paris, Seuil, 500
p.
86 Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales,
Op.cit :373.
La stratégie, dans notre étude, se
définit par rapport à un ensemble de contraintes qui se posent
aux chercheurs. Ce faisant, les acteurs évoluant dans les laboratoires
de l'UGB en réponse à ces éléments inhibant la
recherche, inventent ou développent tout un ensemble de pratiques
(stratégie). Celles-ci sont : financières, de recherches, de
moindres coûts et de sécurisation des recherches.
+ Ressource
Dans le Dictionnaire économique et
financier87, le concept de « ressource » renvoie aux
biens, services ou capitaux dont on peut disposer. Toujours chez les
économistes, le terme « ressource » ne signifie pas la
même réalité et est fonction des comptes et de leur niveau
d'agrégation. C'est ainsi que le concept de « ressource »
varie en fonction :
-du compte global des ressources et emplois de biens et
services de la nation : les ressources constituent l'ensemble des biens et
services dont a disposé la nation au cours d'une année, elles
comprennent la production intérieur brute et les importations.
-du compte des opérations de répartition : les
ressources désignent les revenus ou les transports au sens large dont
les agents économiques ont bénéficié au cours d'une
année.
-du compte des opérations financières : les
ressources des agents correspondant à leur capacité de
financement augmentée des variations de leurs dettes à court,
moyen et long terme. On notera qu'au niveau des opérations
financières, traitées en variations d'actif ou des passifs, les
recouvrements sur créances sont comptabilisés en diminution
d'actif et les remboursements sur dettes en diminution passive.
Au total, le concept de ressource renvoie à un ensemble
de "moyens pécuniaires, moyens matériels d'existence. On
emploie généralement le pluriel pour désigner des moyens
assez importants tenus en réserve pour les mauvais jours ou constituant
des revenus sûrs88". Au sens large, moderne (XIXe
siècle), toujours au pluriel, "moyens
87 Dictionnaire Economique et Financier (1996),
Bernard et Collin, Paris, Seuil, 1515 p.
88 Dictionnaire Robert, (1976), in
www.cig.ensmp.
matériels (hommes, réserves
d'énergie, etc.) dont dispose ou peut disposer une collectivité.
Ressources d'un pays89 ".
Par exemple, la ressource en eau est définie comme
étant l'eau dont dispose ou peut disposer un utilisateur ou un ensemble
d'utilisateurs pour couvrir ses besoins. Dans le cadre de ce travail, la
ressource est un ensemble de moyens dont disposent les laboratoires et qui leur
permet d'assurer leur fonctionnement. Il s'agit dès lors des ressources
humaines, informationnelles, logistiques, culturelles, psychiques et
financières nécessaires au bon fonctionnement des
laboratoires.
89 Dictionnaire Robert, (1976), Op.cit.
I.6.2. Opérationnalisation des
concepts
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro5.png)
Stratégies financières
-Cotisations des membres -Participation de chercheurs
extérieurs voulant se faire publier par une revue de l'UGB
-
Stratégies de moindre coût et de
sécurisation des recherches
-Lecture et correction des recherches
- Prépublications
Ressources financières -Crédits
budgétaires de l'UFR et de la Commission scientifique (Rectorat) -Autres
financements publiques, privés, mixtes
Documents écrits -Ouvrages
-Périodiques -Bulletins
-Revues
Ressources humaines -Enseignants-chercheurs
-Doctorants
-Intervenants extérieurs
Ressources psychiques -Motivation
-Imagination
-Intuition
-Goût pour la recherche
FONCTIONNEMENT DU LABORATOIRE
PRODUCTION
RESSOURCE
STRATEGIE
Ressources culturelles -Ambiance collective
-Compétition
-Implication des membres -Implication des services
pédagogiques (UFR, Conseil scientifique)
-Emulation pour la recherche
Ressources informationnelles
-Bibliothèque centrale de l'UGB -Centres de documentation de
l'UGB
-Documents disponibles au laboratoire
Ressources matérielles -Equipements
informatiques et logistiques
-Local
Documents audiovisuels -Cassettes (vidéo/
audio) -CD-R
-Manifestations scientifiques (colloques, séminaires,
conférences, etc.)
Stratégies de recherche et de diffusion des
travaux
-Appel aux partenaires de recherche
-Voyages d'études -Recours aux étudiants
I.6.3. Construction du modèle
théorique
En sciences sociales et tout particulièrement en
sociologie, toute tentative d'élucidation du réel s'inscrit dans
un canevas théorique. C'est pourquoi, la saisie de « l'intelligence
du social » ou « la capacité d'établir des liens et
de saisir des relations90 » se fait à travers
l'utilisation des schèmes d'intelligibilité.
De ce fait, la compréhension de la nature de la
relation existante entre les ressources dont disposent le laboratoire et sa
production scientifique d'une part, et d'autre part, les stratégies que
déploient les chercheurs des laboratoires de l' UGB pour faire de la
recherche dans un environnement marqué par une rareté de ces
ressources (contraintes), nous amène à utiliser deux
schèmes. Il s'agit des schèmes causal et actanciel.
D'abord, nous allons faire recours au second programme du
schème causal.
Sa forme logique (S1 S2)= (S2=f (S1) signifie
qu'un système S2 est sous la dépendance d'un
système S1 antérieur à lui et le plus souvent plus
fondamental que lui. Dans ce programme, « la correspondance
structurale entre systèmes sera ainsi la preuve d'une relation de
détermination, que l'antériorité logique de l'un permettra
de définir comme causale »91 .
Ainsi, pour J.M. Berthelot., ce sous-programme « tend
à chercher derrière une construction sociale B (système
politique, système de parenté, idéologique, système
de représentations...) le système A qui le fonde et dont B est
l'effet ou le « reflet »92 ».
Rapporté à notre étude, nous pouvons
considérer :
S1= Ressources dont disposent les laboratoires
de recherche de l'UGB ; S2= Production scientifique.
Ce schème nous permettra de voir la relation de
dépendance qui existe entre la production des laboratoires et les
ressources dont ils disposent. Ensuite, puisque nous parlerons de
stratégies déployées par les laborantins face à
l'absence de ressources pour fonctionner, force est pour nous de faire appel au
schème actanciel qui implique la
90 J.M.BERTHELOT, (1990), L'intelligence du
social, Paris, PUF : 9.
91 J.M.BERTHELOT, (1990), Op.cit:64.
92 J.M.BERTHELOT, (1990), Op. cit:64.
reconnaissance de l'intentionnalité de
l'action93 et son irréductibilité à une
détermination causale. La forme logique de se schème est la
suivante :
(ApB) = (B*S, S
{~a-- ~e}
--B--S)
~a=Ensemble des acteurs
~e= Ensemble des effets de leurs actions
B= Résultante du comportement des acteurs
impliquées S= Système d'action
Cette forme logique signifie concrètement qu'un
ensemble d'acteurs adopte des comportements individuels ou collectifs dont
l'agrégat donne un phénomène émergent B qui,
à son tour, rétroagit sur le système.Appliqué
à notre étude, nous aurons :
~a= Ensemble des chercheurs évoluant dans
les laboratoires de recherche ;
~e= Ensemble des stratégies qui sont
à la fois interne qu'externe mis en oeuvre par les chercheurs du
laboratoire ;
B= Possibilité de produire dans les
laboratoires ;
S= Laboratoire de recherche.
Dès lors, les chercheurs évoluant dans les
laboratoires vont faire appel à toutes sortes de stratagèmes.
L'agrégation de ces diverses stratégies permettra le
fonctionnement des laboratoires qui, concrètement, s'appréciera
à travers la production scientifique de ces structures de recherche.
93 L'analyse stratégique s'inscrit dans cette
perspective en se sens qu'elle affirme que « l'acteur se saisit des
opportunités qui s'offrent à lui dans le cadre des contraintes
qui sont les siennes. Elle n'est donc jamais entièrement
prévisible car elle n'est pas déterminée mais, au
contraire, toujours contingente » in M.CROZIER et E.FRIEDBERG,
Op.cit :46
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre retrace la démarche empruntée en
décrivant l'ensemble des techniques d'investigation utilisées. Il
retrace aussi les différents moments qui l'ont rythmés partant de
la phase exploratoire, en passant par la construction de l'échantillon
jusqu'aux difficultés rencontrées dans cette étude.
II.1. Histoire de la recherche
Dans le souci de recueillir des informations portant sur notre
thème d'étude, notre travail a été conduit en trois
temps :
· la recherche documentaire ;
· les entretiens exploratoires ;
· l'enquête proprement dite.
II. 1.1 La recherche documentaire :
Cette présente étude nous a amené
à consulter des documents ayant un rapport avec notre thème de
recherche. Dans ce cadre, nous avons eu à fréquenter divers lieux
dont notamment :
-la Bibliothèque Universitaire (BU) de l'UGB
-les Centres de documentations de Sciences Sociales de l'UFR
de Lettres et Sciences Humaines (LSH), de Sciences Juridiques et Politiques
(SJP) et de Sciences Economiques et de Gestion (SEG)
-le siège du Syndicat Autonome des Enseignants du
Supérieur (SAES)/ Saint louis -la Bibliothèque Centrale de l'UCAD
(section Sciences de l'éducation)
-le CODESRIA à Dakar
-le Centre National de Documentation Scientifique et Technique
(CNDST) du Ministère de la Recherche Scientifique
-Internet surtout le moteur de recherche
www.google.fr qui nous permis
d'accéder à d'autres sites Internet.
Fort de l'ensemble de matériaux théoriques
obtenus à travers la recherche documentaire, nous avons eu dans un
premier temps à mieux cerner la problématique de la recherche qui
se trouve être une manifestation de la crise que traverse
l'enseignement supérieur en Afrique et, dans un second
moment, de construire notre problématique de recherche.
Cette phase documentaire terminée, nous avons investi
notre terrain d'étude.
II. 1.2 Les entretiens exploratoires
Cette étape a été d'une grande
utilité pour la continuité du travail en ce sens que, au
début de la recherche, nous avions des idées plus ou moins
approximatives sur notre problématique de recherche. Il en était
ainsi de la formulation de notre problème et questions de recherche
ainsi que de l'hypothèse théorique qui ne nous apparaissaient pas
sous des rapports clairs. C'est pourquoi, nous avions jugé opportun de
nous rendre auprès des personnes ressources qui maîtrisent de par
leur position, leur expérience dans la recherche, la
problématique de la recherche à l'UGB. Ces derniers nous ont
aidé à lever le voile sur certains aspects du problème que
nous ne maîtrisions pas. Nous nous sommes entretenus avec le
Président du Conseil Scientifique de l'UGB, 3 enseignants de l'UGB
évoluant dans des structures de recherche, 2 étudiants de
troisième cycle membres de laboratoire, le responsable de la revue
Université Recherche et Développement (URED), le
secrétaire général du SAES/ UGB, un responsable du service
des finances d'une UFR, le Chargé de la communication de l'UGB ainsi que
le Chef du Service des Ressources Humaines et de la Formation.
Au total, nous avons interrogé 11 personnes
ressources. Le mode de choix de ces personnes varie en fonction de
l'information recherchée. Par exemple, le Président du Conseil
Scientifique nous aura permis de comprendre la politique de recherche de l'UGB,
le fonctionnement de la Commission Scientifique et les différentes
relations qu'elle entretient avec les laboratoires de recherche. Quant aux
enseignants, ils nous ont permis d'identifier les contraintes auxquelles les
laboratoires de recherche sont confrontées et les différentes
stratégies déployées. La situation générale
de la recherche et les différents grades existant au niveau de l'UGB
nous ont été éclaircis grâce à la rencontre
que nous avons eue avec le Secrétaire Général du SAES. La
compréhension du budget des UFR, n a été possible que
grâce aux explications détaillées du Chef du Service
Finance d'une UFR. Enfin, le fonctionnement de l'UGB en général,
du rectorat en particulier et l'obtention de donnée sur les enseignants
sont redevables
respectivement au Chargé de la Commination du rectorat et
du Chef des Ressources Humaines et de la Formation.
II.1.3. L'enquête proprement dite
Cette phase de recueil des données a été
elle aussi essentielle dans la mesure où le corps des informations
obtenues a été la base sur laquelle s'est effectué tout le
travail d'interprétation de l'enquête. Au cours de cette
étape, il s'agissait de rassembler le maximum d'éléments
se rapportant à notre objet d'étude. Ces investigations se sont
déroulées au cours du mois de Juin, s'étalant jusqu'au 17
Août à l'UGB. D'une manière générale, les
populations composant les structures de recherche se sont montrées
très ouvertes et accueillantes à notre égard. Elles ont
accepté sans commune mesure de se soumettre à nos interrogations
pour certains et d'autres d'accepter de remplir nos questionnaires qu'ils nous
ont remis plus tard.
Plusieurs techniques d'investigation adaptées à
notre champ d'étude ont guidé l'enquête de terrain.
II.2 Les techniques de recueil de données :
L'orientation de notre étude nous a amené à
faire recours à la méthode quantitative sans pour autant
négliger la méthode qualitative.
II.2.1 Le guide d'entretien
Nous avons dans un premier temps eu recours aux guides
d'entretien. Ces entretiens se sont déroulés auprès des
responsables de laboratoires. Les thèmes suivants ont été
abordés :
· Contexte de création du laboratoire de recherche
;
· Implication de l'administration à travers ses
structures pédagogiques (UFR, Conseil Scientifique du rectorat) dans le
fonctionnement des laboratoires de recherche ;
· Contraintes et stratégies des laboratoires de
recherche ;
· Politique incitative pour la promotion de la recherche
à l'UGB.
Ces entretiens ont eu lieu le plus souvent dans les bureaux des
enseignants pendant le mois d'Avril. La durée moyenne d'un entretien est
de 25mn.
II.2.2 Le questionnaire
Pour ce qui est de la méthode quantitative, nous avons
utilisé deux questionnaires administrés respectivement aux
responsables de laboratoire et aux membres de laboratoire.
Le questionnaire des responsables comportait les rubriques
suivantes :
V' Identification du laboratoire de recherche ;
V' Structure et fonctionnement des laboratoires de recherche de
l'UGB ;
V' Ressources des laboratoires ;
V' Réalisations scientifiques des laboratoires.
Quant aux membres, le questionnaire qui leur était
administré s'organise autour :
V' de l'identification sociologique ;
V' des implications et conditions de travail du chercheur ; V'
des contraintes dans la recherche.
Ces questionnaires ont été distribués
pendant les mois de Juin, Juillet et Août.
II.2.3 Les entretiens informels
De temps à autre lorsque la situation l'exige, nous
avons fait recours aux discussions informelles. Elles venaient compléter
et nous aider à mieux appréhender certains faits nouveaux qui
ressortent lors d'un entretien, d'une lecture d'un texte.
Ces discussions ont été utilisées avec
un certain nombre d'enseignants qui s'intéresse à notre
thème d'étude. La durée des entretiens informels est
fonction de la disponibilité de l'enseignant et du problème
soulevé.
II.3 L'échantillonnage
Dans cette étape, nous avons d'abord
procédé à l'établissement d'une population
mère à travers laquelle nous avons pu par la suite tirer notre
échantillon.
II.3.1. La constitution de la population mère
Nous avons fait un travail de recensement pour pouvoir
identifier les laboratoires existants au sein de l'UGB ainsi que leurs membres.
Ce travail a pu être fait grâce au site Internet de l'UGB (
www.ugb.sn) qui nous a permis de
répertorier 10 laboratoires de recherches et de recenser 130 membres.
Ceci constitue notre population mère.
II.3.2. Nettoyage du fichier
La phase n°2 de la constitution de l'échantillon
nous a permis de soumettre la liste des membres, recueillie à travers le
site Internet de l'UGB, aux responsables de laboratoires. Avec ces derniers, la
liste a été réactualisée. Certains qui ne faisant
plus partie du laboratoire ou qui sont en voyage au moment de l'enquête
ont été éliminés de l'échantillon tandis que
de nouvelles entrées (membres ne figurant pas sur la liste du site
Internet de l'UGB) sont venues compléter notre première liste.
Les membres après nettoiement du fichier sont au nombre de 97,
étudiants et enseignants confondus, en plus des 10 responsables de
laboratoires.
II.3.3. Echantillon
Ayant conscience de la taille réduite de la population
composée de 97 membres et de 10 responsables de structures de recherches
d'une part, et d'autre part, de l'écart au niveau des effectifs des
laboratoires, nous avons jugé nécessaire de faire un
échantillonnage exhaustif. Cela nous permettra de saisir et de
comprendre le point de vue de tous les acteurs évoluant dans les
laboratoires de recherche. Ainsi, 97 questionnaires ont été
distribués aux membres et 10 questionnaires aux responsables de
laboratoires. Pour être plus explicite, nous allons illustrer nos propos
à travers le tableau (n°1) ci-après :
Tableau 1 : Répartition des personnes
enquêtées en fonction des laboratoires
Laboratoires Enquêtées
|
LERSTA D
|
LANI
|
ERMUR S
|
CIERVA L
|
GELL
|
GERCO P
|
GERSE G
|
GIRARDE L
|
URIC
|
LSAO
|
Total
|
Responsables
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
10
|
Membres (étudiants et enseignants)
|
15
|
16
|
0
|
10
|
6
|
7
|
10
|
27
|
3
|
3
|
97
|
Total
|
16
|
17
|
1
|
11
|
7
|
8
|
11
|
28
|
4
|
4
|
107
|
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro6.png)
Source : Construit à partir des différentes
informations recueillies auprès des responsables de laboratoires de
recherche.
Au total, nous avons pu récupérer 70
questionnaires pour les membres, soit 72,16% d'enquêtés. Pour ce
qui est des responsables, sur les 10 questionnaires distribués, seul 03
n'ont pu être récupérées, soit 30% de la population
à enquêter. Dès lors, au cours des développements
qui vont suivre, seuls les laboratoires dont les responsables ont
répondu à nos questionnaires figureront dans nos tableaux.
II.4.Techniques de traitement des données
Les techniques d'exploitation ont été le
traitement statistique des données et l'analyse de contenu. Le
traitement statistique a été à la base des tableaux
simples ou corrélatifs qui nous ont permis de mettre à jour les
relations existant entre les différents indicateurs. L'analyse de
contenu quant à elle, nous a permis de reproduire la pensée des
acteurs.
Par ailleurs, pour la construction des graphiques et courbes,
nous avons eu recours au logiciel Excell.
II.5. Les difficultés rencontrées
Tout travail comporte des obstacles plus ou moins difficiles
à surmonter comme ce fut le cas dans cette présente étude
qui constitue notre première expérience dans la recherche.
Cependant, il convient de souligner que pour un chercheur ou du
moins quelqu'un
qui aspire à l'être, les difficultés
constituent en même temps des réalités instructives.
Car c'est à force d'être confronté
à elles que l'on cultive le sens de l'adaptation. Pour y arriver «
il faut être plus têtu que les difficultés » et tenir
tête aux différentes contraintes qui jalonnent un travail de
recherche scientifique depuis les premiers contacts avec le sujet, en passant
par la documentation jusqu'à la phase de rédaction finale du
mémoire.
En effet, les difficultés surgissent dès
l'instant que l'on comprend les implications d'un sujet aussi complexe, aussi
problématique que la recherche dans laquelle les personnes
impliquées sont nombreuses (étudiants, professeurs...). Le
problème devient alors épistémologique et
méthodologique à la fois et demande de la part de
l'étudiant chercheur un grand effort de dépassement et de
neutralité pour pouvoir pénétrer le
phénomène.
D'abord, un problème de documentation s'est
posé au début de l'étude. Les quelques rares documents
(bulletins du CODESRIA) dont nous disposions traitant du sujet, n'abordaient
que lapidairement la question de la recherche. A l'UGB, aucune étude n'a
été faite sur la problématique de la recherche. Ainsi,
nous avons consacré des mois entiers à lire et à tenter de
construire une problématique, mais au finish, nous avions l'impression
de ne pas avancer.
Cette étape de désillusion surmontée qui
constitue des moments pénibles qui nous fait douter de nos
capacités à traiter du sujet, nous voilà confronté
à la lourdeur des structures administratives et surtout à leur
nature informelle. Ainsi, il nous a fallu compter le nombre d'ouvrages de la
BU, roder et suppléer même certains responsables des Services des
Finances parfois sans succès, pour pouvoir disposer des budgets
jalousement gardés des UFR. Heureusement les
délégués d'UFR en disposaient. Du coté du rectorat,
disposer des résultats du Conseil Africain et Malgache pour
l'Enseignement Supérieur (CAMES) fut long et pénible. Partout, il
nous semblait qu'il y avait une boite de pandore à ne pas toucher et que
la carrière de l'enseignant dans l'UGB relève du domaine
privé, donc à ne pas évoquer à nos risques et
périls.
Par ailleurs, l'autre difficulté majeure à
laquelle nous avons été confrontée est relative à
la nature de la population à enquêter. Les professeurs de l'UGB,
avec la surcharge horaire, les voyages d'études, mais surtout les
examens de Juillet, n'ont pratiquement pas le temps de nous recevoir. Donc, il
nous a fallu plusieurs rendez-vous pour enfin rencontrer un professeur qui
accepte de nous recevoir et de discuter avec
nous ou, à défaut, qu'on lui remette le
questionnaire94 qu'il remplit pour nous le restituer
ultérieurement. C'est pourquoi nous avions fait deux mois
d'enquête avec des situations de retour chez la personne
enquêtée pour pouvoir déchiffrer une écriture,
compléter une information (ce fut le cas pour les questionnaires auto-
administrés).
94 « Le remplissage du questionnaire assuré par
le répondant lui-même peut être réalisé en
dehors de la présence de charges d'étude (par voie postale) ou en
présence d'une personne chargée de l'enquête », in
N.BERTHIERB, (2000), « Les techniques d'enquêtes. Méthode
et exercices corrigés », Paris, Armand Collin : 143
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro7.png)
Cette partie appelée aussi monographie du terrain se
compose essentiellement de deux chapitres. Dans un premier
temps, nous faisons la présentation
socio-historique et organisationnelle de
l'UGB et dans un second moment, nous
présentons les structures et supports pédagogiques de
l'UGB.
CHAPITRE I : Présentation socio-historique et
organisationnelle de l'Université Gaston Berger de Saint Louis
Pour faire la présentation socio-historique et
organisationnelle de l'UGB, nous avons parlé de l'historique de l'UGB,
de la structure démographique de l'UGB, des résultats au CAMES et
de l'encadrement des étudiants et enfin de la structure et de
l'organisation de l'UGB.
I.1. Historique de l'UGB :
Sur une superficie de 240ha, entre les Sanar Wolof et Peul,
l'UGB, la seconde institution universitaire du Sénégal, s'impose
avec sa grande tour. OEuvre nationale qui a la principale
caractéristique de n'être pas un legs de la colonisation, l'UGB de
Saint Louis détient une histoire qui est intimement liée aux
grandes grèves qui ont secoué le Sénégal sous le
régime de Senghor.
Suite aux périodes de grèves qu'a
traversé l'Université de Dakar en 1968 et 1972, la construction
d'une seconde institution d'enseignement supérieur s'imposait au
régime du Président Senghor. Il fallait que la nouvelle
université soit implantée loin de Dakar, la capitale et aussi
qu'il y soit transféré la faculté de lettres et sciences
humaines indexée comme étant l'investigatrice des troubles. La
pose de la première pierre de ce nouveau temple du savoir
implanté à Saint Louis a eu lieu en 1974 par le Président
Senghor en compagnie de son homologue Gabonais de l'époque Léon
Mba. Seize ans après, l'université de Saint Louis ouvrira ses
portes en 1990 par la loi N° 90-03 du 02 Janvier et le N°90-054 du 19
Janvier 1990.
Par rapport à l'Université Cheikh Anta Diop
(UCAD) de Dakar, l'UGB présente un certain nombre de
spécificités au niveau de l'organisation des études
à travers son projet pédagogique novateur. En effet, l'UGB dans
sa mission de participation à la formation des cadres du
Sénégal et des autres pays africains, s'est inscrite en droite
ligne des objectifs des Etats Généraux de l'Enseignement et de la
Formation (EGEF) qui est de bâtir une université de
développement. Pour y arriver, comme le suggère le Rapport de
l'EGEF « l'université doit se rénover en se dotant de
nouvelles structures
adaptées et capables de lui faire jouer un
rôle dynamique dans le processus de développement
national95 ».
Née dans un contexte de crise du système
éducatif comme l'attestent les grèves
répétées de 1988 qui se sont soldées par une
année blanche, l'UGB traversa des crises qui constituent des dates
repères. En effet, deux grandes crises ont secoué la jeune
institution quatre ans juste après son ouverture entraînant ainsi
une année invalide (1994) et une session unique en 1998. En 1999, le
départ de son ancien recteur fait suite à des grèves
aussi.
I.2. Structure démographique I.2.1. Les
étudiants
Tableau 2 : Evolution des effectifs de l'UGB par
UFR
UFR
Effectif
|
UFR/SAT
|
UFR/SEG
|
UFR/SJP
|
UFR/LSH
|
UGB
|
Taux d'accroissement annuel
|
1990/1991
|
98(10)
|
100(10)
|
101(26)
|
296(104)
|
595(150)
|
|
1991/1992
|
176(22)
|
139(18)
|
140(33)
|
536(198)
|
991(271)
|
66,55
|
1992/1993
|
210(25)
|
175(25)
|
157(34)
|
737(264)
|
1279(348)
|
29,06
|
1993/1994
|
245(34)
|
193(29)
|
216(48)
|
953(3 14)
|
1607(3 14)
|
25,64
|
1994/1995
|
274(44)
|
174(23)
|
253(48)
|
1121(341)
|
1822(456)
|
13,37
|
1995/1996
|
285(48)
|
174(30)
|
261(42)
|
1245(394)
|
1975(514)
|
8,39
|
1996/1997
|
285(47)
|
177(36)
|
291(74)
|
1343(448)
|
2096(605)
|
6,12
|
1997/1998
|
268(40)
|
173(32)
|
290(89)
|
1426(481)
|
2157(642)
|
2,91
|
1998/1999
|
252(37)
|
186(41)
|
299(87)
|
1441(481)
|
2178(646)
|
0,91
|
1999/2000
|
265(36)
|
203(43)
|
318(94)
|
1486(465)
|
2272(638)
|
4,31
|
2000/2001
|
269(29)
|
257(60)
|
411(127)
|
1486(510)
|
2526(726)
|
11,17
|
2001/2002
|
234(28)
|
291(64)
|
519(154)
|
1483(503)
|
2663(749)
|
5,42
|
2002/2003
|
495(76)
|
325(76)
|
542(173)
|
1556(863)
|
2918(1118)
|
9,57
|
2003/2004
|
590(101)
|
349(85)
|
575(171)
|
1668(543)
|
3202(900)
|
9,73
|
2004/2005
|
737(121)
|
382(92)
|
604(182)
|
2219(583)
|
3560(978)
|
11,18
|
|
( ) : Effectif des femmes
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro8.png)
Source : Construit à partir des données du
SCS/IP 2005
95A.FELIX-MARIE et T.DES LIERRES, Op.cit
:164
Dans le tableau n°2, nous pouvons noter que les
effectifs des étudiants ne cessent de croître d'année en
année. En 15 ans, l'UGB a quintuplé son effectif en passant de
595 étudiants à 3560 étudiants, ce qui dénote de la
volonté des autorités d'accroître les effectifs. Mais
aussi, cette situation est due à la création de nouvelles
filières surtout dans les UFR de Sciences Appliquées et
Technologies (SAT) et de Sciences Economiques et de Gestion (SEG) telle que
l'Université Virtuelle Africaine (UVA), le Diplôme
d'Ingénieur en Electronique et Télécommunication (DIETEL)
et les Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales (MASS)
entre autres.
Cependant, la courbe d'évolution du taux
d'accroissement naturel des effectifs de l' UGB, montre une baisse tendancielle
des effectifs (voir courbe n°1). De 66,55% en 1990, le taux à
chuté jusqu'à atteindre 0,91% en 1998/99. Cette situation peut
s'expliquer par les différentes crises qui ont jalonné
l'existence de l' UGB. En effet, l'année 1997/98 fut marquée par
les mouvements estudiantins qui ont atteint leur paroxysme avec les
événements du 5 Mai 1998. L'accrochage entre les étudiants
et les forces de l'ordre s'est soldé par de nombreux blessés chez
les étudiants et une session unique. Par ailleurs, l'UGB a connu une
année invalide, deux sessions uniques, et a aussi échappé
de justesse à une troisième session unique en 1997/98 du fait de
la longue grève du SAES. Ces différents événements
ont dû peser négativement sur le choix de l'université par
les nouveaux bacheliers.
Ce tableau laisse aussi apparaître un certain nombre de
disparités tant au niveau des UFR qu'au niveau de la répartition
de l'effectif par rapport au sexe. Ainsi, sur les 3560 étudiants
inscrits en 2005, l'UFR/LSH occupe la première importance
numérique avec plus de la moitié de l'effectif total de
l'Université soit 2219 étudiants répartis dans les
différentes sections dont celle d'Anglais avec 393 inscrits, de la
section Sociologie avec 418 inscrits, la section de Français 382
étudiants et enfin celle de LEA avec 259 inscrits. Cette inégale
répartition constitue une caractéristique que l'UGB partage avec
bon nombre d'universités africaines. En effet au moment où
l'UFR/LSH occupe les 62,33% des effectifs en 2005, les UFR SAT, SEG, SJP
représentent respectivement 20,70% ;10,73% et 16,6%.Cette situation
montre le manque d'affluence pour les matières scientifiques et une
ruée vers les sciences humaines et sociales et de langues.
Quant à la disparité entre sexes, elle est
notoire et est inégalement ressentie au sein des disciplines
scientifiques (SAT et SEG) et celles littéraires (SJP et LSH) où
les étudiantes sont beaucoup plus présentes. Le diagramme
n°1 nous édifie davantage sur la situation.
Diagramme 1: Répartition des
étudiantes en fonction des UFR en 2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro9.png)
23%
33%
26%
18%
UFR LSH UFR SEG UFR SAT UFR SJP
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro10.png)
Source : SCS/IP 2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro11.png)
Courbe 1 : Evolution Taux d'Accroissement
Naturel des Etudiants par année (1990 à 2005)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro12.png)
70
60
50
40
30
20
10
0
1990/91 1991/92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98
1998/99 1999/00 2000/01 2001/02 2002/03 2003/04 2004/05
Source : Construit à partir des
différentes séries statistiques de la SCS/IP 2005
I.2.2. Le Personnel Enseignant et de Recherche (PER)
Tableau 3:
Répartition de l'effectif du PER de l'UGB par
catégorie en 2005
Catégorie d'enseignants
|
Professeurs
|
Maîtres de Conférence
|
Chargés d'Enseignement
|
Maîtres Assistants
|
Maîtres Assistants Associés
|
Assistants
|
Total
|
Effectif
|
10
|
5
|
35
|
7
|
22
|
36
|
123
|
Pourcentage
|
8,13
|
4,06
|
28,45
|
5,69
|
17,88
|
29,26
|
100
|
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro13.png)
Source : Service des Ressources Humaines/Division
Formation (SRH/DF), (Rectorat-UGB) 2005
L'analyse de ce tableau révèle l'existence de
deux catégories d'enseignants à l' UGB. D'abord, il y a le
personnel titulaire constitué des Professeurs, des Maîtres de
Conférence et des Maîtres Assistants. Ces derniers constituent le
véritable personnel de l'Université et ont en charge
l'enseignement. Puis, la seconde catégorie est celle du personnel non
titulaire composée essentiellement des Maîtres Assistants
Associés. Leur particularité réside en ce qu'ils ne sont
pas seulement enseignants mais font d'autres activités
para-académiques.
Par ailleurs, le tableau n°3 atteste de l'inégale
répartition qui existe entre les enseignants de la hiérarchie A
(Professeurs et Maîtres de Conférence), faiblement
représentés, et ceux de la hiérarchie B constitué
par le reste des enseignants, comme le laisse voir le diagramme 2 ci-dessous et
qui font plus de 81% de l'effectif total du PER.
C'est pourquoi, on note une massification des enseignants au
niveau des Chargés d'enseignement (28,45%) précédés
des Assistants (29,26%).Pour les premiers, la nomination à ce grade se
fait au sein de l'UGB qui l'octroie aux Maîtres Assistants. Quand aux
seconds, ils sont des nouveaux recrutés, le plus souvent des doctorants
ou titulaires d'une thèse de troisième cycle. Cette situation
manifeste encore une fois de plus, le problème de l'avancement des
enseignants dans les grades et, au-delà, pose la délicate
question de l'encadrement des étudiants entre autres.
A ce niveau, la stratégie de l'UGB a consisté
à créer un grade intermédiaire entre le Grade de
Maître de Conférence et celui de Maître Assistant à
savoir le Chargé
d'enseignement96. Cela a permis à
l'université de trouver une solution au manque de personnel et aussi de
mettre l'enseignant dans des conditions lui permettant de produire et d'avancer
dans les grades. Effectivement, il a obligation de passer au grade de
Maître de Conférence au bout de 6ans, sans quoi il regagne son
grade d'avant à savoir celui de Maître Assistant.
Autre remarque, on note aussi une distribution inégale
des PER par rapport au sexe. En effet, les femmes constituent 4,87% de
l'effectif soit 6 femmes contre 117 hommes soit 95,12% (voir le tableau
n°4 ci-dessous). Ceci montre une fois de plus la domination masculine dans
l'enseignement supérieur.
Diagramme 2 : Répartition des enseignants
de l'UGB selon le grade 2004-2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro14.png)
Professeurs
Maitres de Conférence Chargés d'enseignement
Maitres Assistants
Maitres Assistants Associés
Assistants
4%
32%
30%
19%
6%
Source : S.R.H/D.F(Rectorat/UGB) 2005.
9%
96 Les conditions d'éligibilité au
grade de chargé d'enseignement sont définies dans le
décret n°81-12 du 9 Décembre 1981 fixant les conditions de
nomination, d'emploi, de rémunération et d'avancement des
personnels enseignants non titulaire des universités, qui stipule en son
article 19(abrogé et remplacé par le décret n°86-1577
du 22 Décembre 1986) que « les chargés d'enseignement sont
recrutés et nommés par arrêté du ministre
chargé de l'enseignement supérieur, sur proposition de
l'Assemblée ou du conseil de l'établissement
intéressé siégeant en formation restreinte.
A la faculté des Sciences Juridiques et à la
faculté des Sciences Economiques, ils sont choisis parmi les titulaires
doctorat d'Etat d'enseignement justifiant de titres et travaux suffisants.
A la faculté des Sciences et à la faculté
des Lettres et Sciences Humaines, ils sont choisis parmi les titulaires du
doctorat d'Etat ou parmi les maîtres assistants inscrits sur la liste
d'aptitude à la 1ere classe ».
Tableau 4 : Répartition du PER selon le
sexe
Sexe
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Masculin
|
117
|
95,12
|
Féminin
|
6
|
4,87
|
Total
|
123
|
100
|
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro15.png)
Source : S.R.H/D.F (Rectorat/ UGB) 2005
I.3. L'UGB : Résultats au CAMES et encadrement
des étudiants
I.3.1. Les résultats au
CAMES
Le Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement
Supérieur (CAMES) regroupe 17 pays d'Afrique et de l'Océan Indien
dont le Sénégal. Il a entre autres missions d'assurer la
coordination des systèmes d'enseignement et de recherche au sein des
pays membres en harmonisant les programmes et les niveaux de recrutement dans
les différents établissements supérieurs et de recherche.
De ce fait, le CAMES évalue les aptitudes des enseignants à
travers leurs différents travaux pour les faire accéder à
des grades universitaires. Pour avancer dans les grades, l'enseignant du
supérieur a deux options. Soit, il opte pour la voie courte s'il est
enseignant en SEG ou en SJP à travers le concours d'agrégation,
ou il opte pour la voie longue qui est réservée en sus des
enseignants cités ci-dessus, aux enseignants de Mathématiques et
de LSH97.En ce qui concerne la voie courte, les résultats se
présentent comme suit :
Tableau 5 : Résultats du concours
d'agrégation du CAMES de 1991 à 2005
Année
|
1991
|
1993
|
1995
|
1997
|
1999
|
2001
|
2003
|
2005
|
Nombre de candidats
|
54
|
50
|
61
|
69
|
84
|
72
|
58
|
79
|
Admis
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
13
|
14
|
13
|
11
|
9
|
15
|
20
|
Admis
|
|
|
|
|
|
|
|
|
UCAD+UG
|
2
|
6
|
4
|
3
|
3
|
3
|
2
|
2
|
B
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Admis UGB
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro16.png)
Source :
www.cames.bf.refer.org
97 Pour plus d'informations sur les conditions
d'admission voir
www.cames.com
Tableau 6 : Pourcentage des réussites au
concours d'agrégation de 1991 à 2005
|
1991
|
1993
|
1995
|
1997
|
1999
|
2001
|
2003
|
2005
|
Admis
|
16,66
|
26
|
22,95
|
18,84
|
13,09
|
12,5
|
25,86
|
25,31
|
Admis UCAD+UGB
|
3,70
|
12
|
6,55
|
4,34
|
3,57
|
4,16
|
3,44
|
2,51
|
Admis UGB
|
1,85
|
2
|
1,63
|
0
|
0
|
0
|
1,72
|
0
|
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro17.png)
Source : Construit à partir des différentes
séries statistiques du
www.
cames.bf.refer.org
Pour ce qui est de la voie longue, faute de pouvoir disposer
des statistiques au niveau de l'UGB, nous allons l'analyser à travers le
rythme d'accès au rang magistral (Professeur et Maître de
Conférence) à l'UGB.
Tableau 7 : Rythme d'accès au rang
magistral à l'UGB
Année
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
2003
|
2005
|
Nombre d'enseignants
|
33
|
44
|
60
|
67
|
67
|
68
|
69
|
71
|
102
|
123
|
Nombre d'enseignants de rang A
|
8
|
11
|
11
|
11
|
11
|
11
|
12
|
13
|
13
|
15
|
Taux d'accroissement de rang A
|
|
37,5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9,09
|
8,33
|
0
|
15,38
|
|
Source : Construction faite à partir des
différentes séries statistiques du SCS/IP 2005
Le taux d'admission au CAMES est dans l'ensemble faible aussi
bien pour la voie longue que pour l'agrégation. En effet, pour ce qui
est du Sénégal, les pourcentages d'admis peinent à
dépasser les 4% au niveau de l'agrégation. L'UGB, quand à
elle, en 14ans d'existence, n'a enregistré que 4 succès au
concours d'agrégation.
De même, en ce qui concerne la voie longue, l'UGB, depuis
sa création, n'a enregistré que 7 enseignants qui ont
accédé au rang magistral.
L'échec massif des enseignants au CAMES semble
discréditer aussi bien le CAMES que les enseignants. D'ailleurs de plus
en plus, des voix s'élèvent contre le CAMES et dénoncent
les mécanismes à travers lesquels sont évalués les
enseignants98.
I.3.2. L'encadrement des étudiants
Tableau 8 : Répartition du taux
d'encadrement des étudiants en fonction des années
Année
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Pourcentage
|
22,5
|
22,4
|
23,3
|
23
|
33,7
|
35,6
|
34,17
|
35,64
|
33,10
|
28,94
|
|
Source : SCS/IP 2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro18.png)
L'encadrement des étudiants est un indicateur
permettant d'apprécier le ratio enseignant/enseigné
c'est-à-dire combien d'étudiants se font encadrer par un
enseignant. Il est, d'une part un indicateur de taille pouvant permettre
l'élucidation d'une situation de surpopulation des étudiants ou
un manque d'enseignants. Il nous permet, d'autre part, de trouver des
éléments de réponse à la bonne tenue d'une
institution.
Concernant le taux d'encadrement de l'UGB, il est
resté toujours élevé depuis la création de
l'université. En effet, comme nous pouvons le lire à travers ce
tableau ci- dessus, un enseignant encadrait 23 étudiants en 1992. En
2000 ce taux est passé à 34 étudiants pour un enseignant.
Mais toutefois depuis 2002, ce taux connaît un fléchissement
faisant passer le taux de 35,6% en 2002 à 28,94% en 2005. Si l'on pousse
l'analyse plus loin en étudiant le taux d'encadrement en fonction des
grades, des disparités énormes apparaissent. Pour ce faire, nous
allons nous intéresser aux étudiants en année de
maîtrise et ceux du troisième cycle (qui doivent présenter
les mémoires maîtrise, les DEA et les thèses) des
différents UFR et des catégories d'enseignants qui assurent
l'encadrement par rapport à l'année 2005(Voir diagramme
n°3).
Ce diagramme n°3 atteste du déficit d'enseignants
(15 enseignants de rang A et 43 de rang B pour 1186 étudiants) auquel
l'UGB est confronté et qui a des conséquences non
négligeables sur la formation des étudiants.
98 Voir M.YOURY, (27 Février 2004), « La
modernité et les universités liées au CAMES », in Le
Quotidien,
www.refer.sn
En effet l'UGB accueille de plus en plus d'étudiants
au moment où le nombre d'enseignants reste stable. Les effectifs des
enseignants n'ont augmenté que de 90(33 enseignants en 1991, 123 en
2005), alors que celui des étudiants de 2955.
À cela s'ajoute la tendance de certains enseignants
à être très sélectifs et à limiter le nombre
d'étudiants à encadrer. Cette situation fait que bon nombre
d'étudiants quittent l'université sans leur maîtrise
complète tout juste avec leur certificat de maîtrise, victimes du
manque d'encadreurs.
Diagramme 3 : Taux d'encadrement des
étudiants de la maîtrise et du troisième cycle en 2005
à l'UGB
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro19.png)
Professeurs
Maitres de Conférence Chargés d'Enseignement
Maitres Assistants
21%
30%
6%
43%
Source : SCS/IP 2005
I.4. Structure et organisation de l'UGB
L' UGB de Saint Louis est un établissement public
doté de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière. Elle est dirigée par le Recteur, par
l'Assemblée de l'Université avec les différentes
commissions qui lui sont rattachées et des Directeurs d'UFR au niveau de
ces structures décentralisées.
I.4.1. Le rectorat et ses différents organes
L'UGB est administrée par le Recteur et par
l'Assemblée de l'Université. Le recteur est secondé dans
sa tâche par le Secrétaire Général chargé de
la coordination des activités administratives.
Le recteur, président de l'Assemblée de
l'Université, exerce le pouvoir hiérarchique sur l'ensemble du
personnel de l'Université. Il a en outre les responsabilités
suivantes :
· diriger les services administratifs et contrôler le
fonctionnement de tous les établissements qui constituent
l'Université ou en dépendent ;
· statuer sur tous les problèmes individuels
relatifs aux inscriptions des étudiants ;
· ordonner le budget de l'Université qui est
arrêté par le gouvernement sur sa proposition.
Le cabinet du recteur a pour mission d'assister ce dernier
pour l'exécution de tâches particulières. Il est
composé d'un Conseiller en communication, d'un Attaché aux
affaires juridiques et à la coopération, d'un Chargé de
Mission et d'un Secrétariat Particulier.Le bureau du courrier, le
standard, le bureau de liaison de l'UGB à Dakar et la Maison de
l'Université sont rattachés au Cabinet du Recteur.
Pour ce qui est de l'Assemblée de l'Université,
elle statue sur les questions disciplinaires mais aussi crée :
- une Commission Enseignement et Reforme qui est
chargée de coordonner les programmes d'enseignement entre les UFR ;
d'évaluer et de renforcer les capacités pédagogiques de
l'Université et enfin de proposer et de se prononcer sur les innovations
pédagogiques. A ce propos, la CER est entrain de réfléchir
sur les modalités d'applications du système LMD (Licence Master
Doctorat) à l'UGB.
- un Conseil Scientifique. (Pour ce qui est de cette
commission se référer au II.1, p 64) - et une Commission
Coopération et Relations Extérieures. La COREX se charge de la
gestion des différents accords de coopérations signés
entre l'UGB et ses partenaires nationaux ou internationaux. Par ailleurs, elle
identifie les partenaires susceptibles d'accorder des bourses ou d'allouer des
aides à l'UGB.
Figure 1 : Organigramme de l'UGB
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro20.png)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro21.png)
Source :
www.ugb.sn
2005.
I.4.2. L'organisation pédagogique des UFR de
l'UGB
A l' UGB, l'organisation de l'Enseignement et de la recherche
est faite dans les différentes UFR qui sont aussi des structures
décentralisées de l'UGB. Ces dernières dispensent un
enseignement à orientation fonctionnelle, devant préparer
l'étudiant à la vie active à travers une formation
tournée vers la spécialisation et la professionnalisation. Dans
ce cadre, l'UGB dispose de quatre UFR qui offrent les enseignements suivants
dans ces différentes UFR que sont:
V' Lettres et Sciences Humaines (LSH) ;
V' Sciences Appliquées et Technologies (SAT) ; V'
Sciences Economiques et de Gestion (SEG) ; V' Sciences Juridiques et Politiques
(SJP).
Ces différentes UFR fonctionnent avec des Sections.
Les sections sont les cellules de base de l'UFR sur les plans de la formation
et de la recherche. Une section est une structure regroupant un personnel
pédagogique qui partage la même discipline et un service
administratif qui oeuvre pour le fonctionnement de la structure.
L'UFR LSH comprend cinq sections :
· Anglais ;
· Français ;
· Géographie ;
· LEA (Langues Etrangères Appliquées) ;
· Sociologie.
L'UFR SJP organise son enseignement autour de trois
enseignements :
· Collectivités Locales (droit public) ;
· Droit de l'entreprise (droit privé) ;
· Science Politique.
L'UFR SEG comprend deux filières :
· Gestion informatisée ;
· Gestion agricole.
L'UFR de Sciences Appliquée et Technologies est
composée de trois sections :
· Mathématique appliquée ;
· Informatique ;
· Physique.
Outre ces enseignements au sein de ces différentes UFR,
nous avons au sein de l'UGB d'autres établissements à
caractère privés comme c'est le cas du Diplôme
Universitaire de Gestion (DUG), du Diplôme Universitaire en Réseau
Informatique et de Gestion (DURIG).
Depuis quelques années, la professionnalisation des
filières est devenue l'une des priorités à travers la
création de nouvelles filières professionnelles et
spécialisées.
Ce souci d'arrimer les enseignements aux exigences du
marché du travail est beaucoup plus manifeste dans les UFR de SAT et de
SJP. En effet, l'UFR de SAT a renforcé ses enseignements avec la
création du DIETEL, d'un Diplôme d'Etude Supérieur
Spécialisé (DESS) en Informatique et de la mise en place de
nouvelles filières de formation (MASS avec l'UFR/SEG). L'UFR/SJP, quant
à elle, a ouvert un DESS en droit économique et des affaires et
en partenariat avec l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) un DESS en
cyber espace africain. Tous ces efforts sont autant d'éléments
qui attestent de la volonté des autorités à adapter la
formation aux exigences du marché de l'emploi.
Tableau 9: Les différents enseignements
offerts par l'UGB
UFR
|
1er et 2em cycle
|
3eme cycle
|
Option
|
Diplôme et
Certificats
|
Option
|
Diplôme et
Certificats
|
LSH
|
Anglais
Français
Sociologie Géographie
|
DEUG
Licence Maîtrise
|
Littérature Africaine, Linguistique Littérature
Africaine, Orale et Moderne
Filière Saharienne Aménagementurbain-rural
Environnement et développement
|
DEA, Doctorat DEA ,Doctorat DEA, Doctorat DEA
|
LEA
|
DEUG Licence Maitrise
|
|
|
SAT
|
MAI
MASS MPI
UVA
|
DEUG
Licence Maîtrise DEUG
DIETEL Certificat en Sciences Informatiques
Master en Sciences Informatiques
|
Probabilité et Statistique Analyse numérique DESS
informatique
|
DEA, Doctorat DEA, Doctorat
|
SEG
|
Gestion des entreprises
agricole
Gestion Informatique
|
DEUG Licence Maîtrise
|
Analyse économique et quantitative
|
DEA
|
MASS
|
MIAGE
|
|
|
SJP
|
Sciences Juridique Sciences Politique
|
DEUG
Licence Maîtrise
|
Décentralisation et gestion des
collectivités locales
Droit économique des affaires
DESS en cyber espace africain
|
DEA, Doctorat DEA, Doctorat
|
Source : SCS/IP 2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro22.png)
CHAPITRE II : Présentation des structures, des
supports pédagogiques et de recherche.
Dans cette partie concernant la présentation des
structures, des supports pédagogiques et de recherche figure le Conseil
scientifique, la Bibliothèque Universitaire, le Centre de Calcul Ousmane
Seck et la coopération internationale.
II.1. Le Conseil Scientifique
Organe de l'Assemblée de l'Université, le
Conseil Scientifique est une structure oeuvrant pour l'organisation rationnelle
de la recherche. De ce fait, le conseil scientifique « veille dans son
article premier, à l'impulsion et à la valorisation de la
recherche scientifique dans l'Université et à partir d'elle, au
double plan national et international ».
Le Conseil Scientifique, est alors la structure
représentative des UFR ainsi que les structures de recherches qui sont
au sein de l'Université. Ainsi, il est chargé de coordonner
toutes les activités de recherches de l'Université et
d'établir une politique scientifique pertinente pour l'institution. Le
Conseil Scientifique a les missions suivantes :
- évaluer les structures de recherches ;
- cibler les opportunités de recherches
pluridisciplinaires au sein de l'Université ; - définir des
stratégies d'animations scientifiques ;
- organiser l'attribution des allocations, des subventions ou
des bourses de recherche aux enseignants chercheurs, aux doctorants et aux
structures de recherche ;
- attribuer des missions de recherche de longues durées
pour les enseignants chercheurs et chercheurs ;
- arbitrer les différends de nature scientifiques opposant
des chercheurs ou des structures de recherches.
Ces diverses missions permettent au Conseil Scientifique de
promouvoir et de valoriser les activités de recherche.
Pour cela, il :
- élabore un guide de recherche
réactualisé chaque année destiné aux partenaires,
que ces derniers soient de l'Université ou appartiennent au milieu
socioprofessionnel ;
- informe les structures de recherche et les chercheurs de l'UGB
sur les opportunités de recherche et le financement de leurs
activités ;
- appuie les structures de recherche et les chercheurs dans
l'élaboration de projets de recherche et de financement.
Dans le cadre de sa mission d'animation scientifique, le
Conseil Scientifique organise depuis 2004 les séries des grandes
conférences qui sont au nombre de 06. Entre autres réalisations,
le Conseil Scientifique, à travers sa revue scientifique
pluridisciplinaire URED créée depuis 1993, assure la publication
des travaux des enseignants. A son actif, la revue URED a produit 9
numéros ordinaires et 2 numéros hors série.
Sur le tableau n°10, il apparaît que la production
de la revue URED connaît une certaine régularité depuis
1993 avec au moins une revue toute les années. Toutefois, de 1997
à 2000, on note un fléchissement de la production imputable aux
changements intervenus avec le départ de l'ancien recteur.
Tableau 10 : Répartition des
différentes publications de l'URED en fonction des
années
Année
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1993
|
1994
|
1996
|
1997
|
2001
|
2002
|
2004
|
Total
|
Publications
|
|
|
|
|
|
|
|
|
URED
|
2
|
2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
9
|
Source : Commission scientifique/ Rectorat
2005
II.2. La Bibliothèque Universitaire :
Tableau11 : Répartition de la documentation en fonction des
UFR
UFR Année
|
LSH
|
SAT
|
SJP
|
SEG
|
TOTAL
|
1990
|
266
|
274
|
464
|
281
|
1285
|
1991
|
1985
|
773
|
769
|
319
|
3846
|
1992
|
2462
|
484
|
560
|
538
|
4044
|
1993
|
692
|
356
|
387
|
1262
|
2697
|
1994
|
2899
|
555
|
327
|
398
|
4179
|
1995
|
998
|
561
|
361
|
418
|
2338
|
1996
|
1196
|
96
|
223
|
129
|
1644
|
1997
|
537
|
285
|
205
|
198
|
1225
|
1998
|
565
|
155
|
958
|
256
|
1934
|
1999
|
471
|
1195
|
71
|
532
|
2269
|
2000
|
1006
|
67
|
382
|
402
|
1857
|
2001
|
4588
|
4854
|
406
|
459
|
10307
|
2002
|
454
|
29
|
1658
|
2182
|
4323
|
2003
|
5774
|
3636
|
2119
|
4539
|
16068
|
2004
|
1149
|
1076
|
398
|
795
|
3418
|
2005
|
592
|
264
|
215
|
359
|
1430
|
Total
|
27334
|
14660
|
9503
|
13067
|
62864
|
Source : Bibliothèque Universitaire
2005
Le système documentaire de l'UGB repose essentiellement
sur la bibliothèque centrale autour de laquelle gravitent les centres de
documentations sectoriels installés au niveau des différentes
UFR. L'université dispose d'un fond de documentation composé de
62864 ouvrages et 19796 ouvrages dans les centres de documentation des UFR.
Elle a pour principale mission d'appuyer les activités d'enseignements
et de recherche menées dans les UFR.
La BU offre un service continu de 8h à 22h et un
service minimum (vacances et jours fériés de 8H à 12H et
15H à 18H). Elle dispose d'une salle de lecture et d'une salle
accès à Internet. La salle de lecture est divisée en deux
secteurs. Le premier est
celui des étudiants de SJP et de LSH tandis que dans le
second compartiment se retrouvent les étudiants de SEG et de SAT. La
salle d'accès a Internet est composée de 30 ordinateurs pour le
public et 20 postes de travail.
Par ailleurs, l'UGB dispose de Centre de Documentation dont
l'organisation et le fonctionnement sont du ressort de la direction des UFR de
l'UGB. Ces centres de documentation sont au nombre de quatre et viennent
compléter la documentation, surtout en revues scientifiques qui
constituent le talon d'Achille de la BU. Le tableau n°12 nous fait
état de la documentation existant dans les différents centres de
documentation des quatre UFR de l'UGB.
Tableau 12: Répartition de la documentation
dans les centres de documentations des UFR de l'UGB
UFR
|
Nombres de documents disponibles
|
LSH
|
6810
|
SJP
|
8369
|
SEG
|
2682
|
SAT
|
1755
|
Total
|
19796
|
Source : Centres de documentation UGB/SL 2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro23.png)
II.3 Le Centre de Calcul Ousmane Seck (CCOS)
Consciente de l'importance et de l'utilité de
l'enseignement de l'informatique dans la formation de l'étudiant, l'UGB
dès sa création en 1990 en a fait une priorité. C'est
ainsi que le CCOS a comme tâche principale de dispenser les cours
d'informatiques aux étudiants des quatre UFR. L'UFR SAT en assure la
gestion.
Le CCOS a pour mission d'assurer l'accès de
l'Université et des structures de recherches aux Nouvelles Technologies
de l'Information et de la Communication (NTIC), de leur faciliter
l'accès et favoriser le transfert des connaissances scientifiques et
techniques par l'information et la communication.
II.4 La coopération internationale
L'université de Saint Louis entretient des relations de
coopération avec des universités des pays
développés mais aussi avec des universités des pays
africains et du Sud. A ces deux types de coopérations s'ajoutent, les
relations avec des institutions internationales ou nationales de recherche.
L'Université de Saint Louis est membre de :
- l'Association des Universités Africaines (AUA) ;
- l'Association Internationale des Universités (AIU) ;
- l'Association des Universités Entièrement ou
Partiellement de Langue Française (AUPELF) ;
- l'Université des Réseaux d'Expression
Française (UREF) ;
- le Centre d'Appui à la Formation du Secteur Agricole et
Para -Agricole (CIFA) ;
- International Student Exchange Program (ISEP) ;
- la Conférence des Recteurs des Universités
Francophones d'Afrique et de l'Océan Indien (CRUFAOCI) ;
- l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ;
- le Kinkeliba ;
- l'Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche
(UNITAR).
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro24.png)
Cette troisième partie s'attache
à analyser et interpréter les données
recueillies. Elle comporte deux chapitres. Le
premier est relatif à l'identification des membres des
laboratoires et des structures de recherche. Quand au
second, il tente d'appréhender les
différentes contraintes et de répertorier les stratégies
mises en oeuvre pour faire des productions scientifiques.
CHAPITRE I : Identification des laboratoires et de leur
fonctionnement.
Dans le présent chapitre, nous nous attelons à
saisir le profil des membres des laboratoires de recherche à travers des
indicateurs tels que l'age, le sexe, le nombre de publication et dans un second
moment il sera question de dresser le profil des laboratoires en faisant
recours au statut juridique, aux domaines d'investigations et aux
différentes réalisations scientifiques de la structure de
recherche. Après quoi, nous nous intéressons à la
structure et au fonctionnement des laboratoires de recherche de l'UGB
I. Profil des membres
I.1.1. Age des membres des laboratoires Tableau 13 :
Répartition des membres selon l'âge
Membres Age
|
Enseignant
|
Etudiant
|
Total
|
Pourcentage
|
Effectif
|
25-30
|
0
|
26
|
26
|
37,14
|
30-35
|
4
|
11
|
15
|
21,42
|
35-40
|
5
|
0
|
5
|
7,14
|
40-45
|
2
|
0
|
2
|
2,85
|
45-50
|
2
|
0
|
2
|
2,85
|
50-55
|
2
|
0
|
2
|
2,85
|
55-60
|
6
|
0
|
6
|
8,57
|
60-65
|
7
|
0
|
7
|
10
|
65-70
|
5
|
0
|
5
|
7,14
|
Total
|
33
|
37
|
70
|
100
|
Source : Données de l'enquête
2005
L'analyse des classes d'âge représentées
dans le tableau n°13 fait ressortir une diversité des classes
d'âge présentes au sein des laboratoires de l'UGB. En outre, ce
tableau nous permet de distinguer deux types d'acteurs qui constituent le
personnel des laboratoires à savoir les enseignants et les
étudiants. Sur une population totale de 70 enquêtés plus de
37% sont compris dans l'intervalle 25-30 soit 26 membres (des
étudiants). La tranche d'âge 30-35 qui fait un effectif de 15
membres soit 21,42% de la
population détient la deuxième importance
numérique. La population adulte dont l'âge se situe entre 40ans et
plus capitalise un pourcentage de 34,26%.
La présence massive des étudiants dans les
laboratoires constitue un fait majeur. Ils constituent la ressource humaine
première des structures de recherche de l'UGB. Selon un responsable de
laboratoire « les étudiants constituent la charpente sur
laquelle repose les structures de recherche et sont ainsi des
éléments essentiels pour le bon fonctionnement des laboratoires
». Ces étudiants sont pour la plupart des étudiants
avancés (Maîtrise, Diplôme d'Etude Approfondie (DEA),
Doctorants).Leur présence dans les laboratoires, selon les
résultats de l'enquête, est liée à l'encadrement
qu'ils y reçoivent, mais aussi des subventions d'étude, bourses
ou la possibilité d'imprimer entre autres.
La catégorie adulte est constituée d'enseignants
chercheurs de l'UGB qui justifient leur présence dans les laboratoires
à travers ces trois raisons :
y' le laboratoire comme espace de publication à travers
les organes de publications ;
y' le laboratoire comme cadre d'échange entre chercheurs
travaillant sur le même thème ;
y' le laboratoire comme endroit où se fait l'encadrement
des jeunes chercheurs.
En dehors de ces motivations classiques avancées par
les enseignants, les laboratoires sont aussi des endroits qui permettent
à ces derniers de faire de la consultance. En effet, « le
combat de survie que mènent les enseignants » selon un membre,
amène ces derniers à transformer les structures de recherche en
centres de consultance.
Par ailleurs, le questionnaire administré aux
responsables de laboratoires fait ressortir la présence d'un
troisième type d'acteurs membres des laboratoires, à savoir les
intervenants extérieurs. Cette catégorie est composée de
consultants, des experts ou des enseignants d'autres universités.
I.1.2. La répartition des membres en fonction du
sexe
Tableau 14 : Répartition des membres selon le
sexe
Sexe
|
Enseignant
|
Etudiant
|
Total
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Masculin
|
30
|
25
|
55
|
78,51
|
Féminin
|
3
|
12
|
15
|
21,42
|
Total
|
33
|
37
|
70
|
100
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro25.png)
Source : Données de l'enquête
2005
Comme on peut le lire sur tableau n°14, nous remarquons
qu'aussi bien chez les étudiants qu'au niveau des enseignants, les
femmes sont sous représentées dans les structures de recherche.
En effet, celles-ci ne constituent que 15 membres soit 21,42%. Les hommes, plus
représentatifs, constituent 78,51%, soit 55 membres.
La sous- représentation des femmes dans les
études du troisième cycle est à mettre en
corrélation avec la faiblesse des effectifs féminins dans
l'enseignant supérieur d'une part. Les diagrammes sur la
répartition des effectifs des femmes inscrites en troisième cycle
et celles des enseignantes attestent de leur faible présence au sein de
l'Université.
D'autre part, l'attitude de la société à
l'égard des femmes ne leur permet pas de postuler pour des études
poussées. En effet, la société telle qu'elle est
structurée en Afrique, définit des rôles sociaux en
fonction du sexe. Dans cette direction, elle assigne à la femme les
statuts de femme de ménage où l'environnement familial constitue
sa sphère d'évolution. Ces contraintes freinent l'accès
des femmes à l'enseignement supérieur et les empêchent de
prospérer dans la recherche. Pour mettre fin à l'absence des
femmes dans l'enseignement supérieur, La conférence mondiale sur
l'enseignement supérieur au XXI siècle tenue à Paris les
5-9 Octobre 1998, décline ses objectifs pour l'an 2010 en trois axes
:
- D'abord, augmenter de 20% a 30% l'effectif des femmes dans
l'enseignement supérieur dans les pays où elles étaient
faiblement représentées ;
- Aussi, corriger la sous représentation des femmes
dans les instances de prise de décision au sein des universités
(chaires, rectorat....) en favorisant la parité entre hommes et femmes
(50% de présence féminine dans ces postes cités) ;
- Et enfin, combattre les préjugés sexistes dans
certaines aires culturelles qui sont préjudiciables aux femmes et les
empêchent de participer pleinement à la recherche et au
développement de leur pays.
I.1.3. Expériences des membres des laboratoires dans
la recherche
Tableau 15 : Avez-vous publié des articles
dans des revues scientifiques ?
Publication
|
Enseignant Etudiant
|
Total
|
Pourcentage
|
Oui
|
27
|
0
|
27
|
27
|
Non
|
6
|
37
|
43
|
61,42
|
Total
|
33
|
37
|
70
|
100
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro26.png)
Source : Données de l'enquête
2005
Nous constatons sur le tableau n°15 que les
étudiants membres des laboratoires n'ont fait aucune publication
d'articles scientifiques antérieure à leur venue au sein du
laboratoire. Les seules recherches effectuées par ces derniers entrent
dans le cadre de leur formation et sont des mémoires de maîtrise,
de DEA ou de Thèses de Troisième cycle. Outre ces
étudiants, nous notons la présence d'enseignants qui n'ont fait
aucune publication. Ces derniers sont essentiellement constitués
d'assistants qui viennent d'embrasser la carrière d'enseignants.
Par ailleurs, 27 enseignants sur 33 attestent avoir
publié des articles dans des revues scientifiques. Ils sont
essentiellement constitues de maîtres assistants, de chargés
d'enseignement et de professeurs. La moyenne de leurs publications est de 3
articles. La plupart de ces publications sont faites dans le cadre de leur
avancement dans la carrière d'enseignant.
I.2. Profil des laboratoires :
II.2.1 Statut juridique
Tableau 16 : Répartition des laboratoires
de recherche selon le statut juridique
Laboratoire Statut
juridique
|
LERSTAD
|
GIRARDEL
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCOP
|
GELL
|
Public
|
X
|
X
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
Prive
|
|
|
|
|
|
|
|
Autre
|
|
|
|
|
|
|
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro27.png)
Source : Données de l'enquête
2005
L'ensemble des structures de recherche, comme nous le montrent
les résultats de l'enquête, sont publics. Le statut juridique,
pour ce qui est des structures de recherche de l'UGB l'est plutôt
à travers la nature des services offerts par la structure de recherche
que plutôt au niveau des statuts ou textes réglementant son
organisation. A l'UGB aucun laboratoire ne dispose de texte juridique statuant
sur son fonctionnement, ses objectifs, ses activités ou mieux situant
les différents rapports qu'il doit entretenir avec le Rectorat, les
UFR.
Cette situation montre le caractère artisanal de la
création des laboratoires de recherche qui mettent sur pied une
structure sans pour autant au préalable penser à mettre sur pied
le cadre juridique dans lequel elle aura à évoluer. Ici, ce sont
des enseignants chercheurs qui, en toute autonomie, décident de
créer une structure qui se donne pour objectif la recherche. Ces
derniers dans le cas de l'UGB, proviennent des différentes UFR et
sections de l'UGB. Les laboratoires ne sont pas donc l'émanation de
l'institution universitaire mais plutôt d'individus isolés.
Le statut public des laboratoires est à chercher alors
dans le fait que ces derniers inscrivent leurs activités dans le
prolongement de la mission de l'Université qui est de former les jeunes
chercheurs et surtout aussi de participer au développement de la
recherche. Ce statut leur permet alors de « bénéficier
de l'appui de l'Université, tant sur les plans des infrastructures que
du financement de la recherche », dit un responsable de laboratoire
de recherche.
Toutefois, nous avons noté lors de nos enquêtes,
que les laboratoires de recherche de l'UGB sont prestataires de service c'est
à dire qu'ils mènent pour la plupart des études
commanditées par des privés. Cette question sera abordée
plus largement dans la partie réservée aux stratégies des
laboratoires.
I.2.2. Domaine d'investigation
Tableau 17 : Répartition des laboratoires
en fonction du domaine d'investigation
LERSTAD
|
GIRARDEL
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCOP
|
GELL
|
Recherche
|
Gestion de
|
Etudes
|
Mécaniqu
|
Urgences
|
Les élections
|
Langues et
|
météorologiq ue au Sénégal
|
territoire Gestion des
|
économiques, de gestion
|
e des fluides
|
et mécanisme
|
Professionnalisati on de la politique
|
littérature Critique des
|
Modélisation
|
ressources
|
Economie du
|
Dynamiq
|
de
|
|
oeuvres
|
de la pauvreté
|
naturelle
|
développeme
|
ue des
|
changeme
|
|
littéraires
|
au Sénégal
|
Planification
|
nt
|
populatio
|
nt
|
|
Analyse des
|
Modélisation
|
territoriale
|
Etudes
|
ns
|
Innovation
|
|
oeuvres
|
en hydrologie (fleuve Sénégal)
|
Décentralisati on Développeme nt
local
|
d'impact socio- économiques
|
|
s
|
|
linguistiques
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro28.png)
Source : Données de l'enquête
2005
Le tableau n°17 relatif aux domaines d'investigation des
laboratoires de recherche de l'UGB, atteste de la diversité des
problématiques développées par les structures de
recherche. Toutefois, l'analyse de ces dernières révèle
deux faits majeurs :
- Premièrement, le domaine d'investigation est choisi
par rapport aux enseignements dispensés au sein de l'UFR qui abrite la
structure de recherche. C'est dire que le laboratoire de recherche
définit ses objets d'étude par rapport aux préoccupations
pédagogiques, aux enseignements dispensés dans l'UFR. A l'UGB, le
laboratoire, comme nous l'avons montré plus haut, est une structure qui
accueille et se charge de l'encadrement des étudiants dans leur
recherche ;
- Deuxièmement, on note qu'au-delà de ces objectifs
de nature pédagogique qui
dictent le choix des domaines d'investigation, la
problématique du développement
constitue une thématique majeure qui structure
l'ensemble des études menées. Comment articuler la recherche dans
les laboratoires vers une problématique de développement ?
Quelles stratégies de développement pour le Sénégal
et l'Afrique ? Telles sont les grandes questions que se chargent de
résoudre les laboratoires de recherche.
En effet, les domaines d'investigation des laboratoires de
recherche posent la lancinante problématique de la finalité des
recherches universitaires qui font valser les chercheurs entre le besoin
d'utilitarisme et de production de la connaissance scientifique. Dans une
période marquée par la crise économique et sociale, les
laboratoires de l'UGB accordent la primauté à la recherche
appliquée (voir tableau 18).
L'analyse du tableau n°18, atteste du rôle que les
structures de recherche ont à jouer dans la résolution des
problèmes socio-économiques sus-mentionnés. Dans ce cadre,
un responsable de laboratoire retrace en ces termes le processus à
travers lequel est choisi leur projet d'étude : « nous
effectuons une tournée annuelle de collecte d'information au près
des collectivités. Cette tournée nous permet d'identifier les
problèmes auxquels les populations sont confrontées et de les
traduire en problématique de recherche ».
En somme, nous pouvons dire que l'objectif principal est de
produire des connaissances théoriques et pratiques qui serviront
d'alternative au développement.
Tableau 18 : Répartition des laboratoires
en fonction du type de recherche
Laboratoire
Type
de
recherche
|
LERSTAD
|
GIRARDEL
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCOP
|
GELL
|
Fondamentale
|
x
|
X
|
x
|
|
x
|
|
|
Appliquée
|
x
|
X
|
|
x
|
x
|
x
|
x
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro29.png)
Source : Données de l'enquête
2005
I.2.3. Réalisations et activités
scientifiques du laboratoire
La finalité première de toute recherche est
d'être soumise à l'appréciation de la communauté
scientifique. Pour cela, le laboratoire doit disposer d'un organe de diffusion
ou support de vulgarisation qui constitue un endroit où sont
exposés les
résultats des recherches menées au sein de la
structure. Ainsi, ce ne sera qu'au regard de la production scientifique de la
structure de recherche que cette dernière peut se prévaloir du
droit d'avoir réussi ou non sa mission de production de
connaissances.
Pour cela nous nous sommes intéressé de savoir
si le laboratoire possède un organe de diffusion, sinon comment parvient
elle à faire connaître les résultats de sa recherche. Le
tableau ci- dessous rend compte de cette situation.
Tableau 19 : Répartition des laboratoires
de recherche de l'UGB en fonction de la possession d'un organe de
diffusion
Laboratoire Réponse
|
LERSTA D
|
GIRARD EL
|
GERSE C
|
LANI
|
URIC
|
GERCO P
|
GELL
|
Oui
|
X
|
X
|
|
|
X
|
|
X
|
Non
|
|
|
X
|
X
|
|
X
|
|
Source : Données de l'enquête
2005
Comme le montre le tableau n°19, l'obtention d'un organe
de diffusion pouvant permettre la dissémination des résultats de
recherche menée au sein du laboratoire, n'est pas totalement acquise au
sein des structures de recherche. En effet, sur les 7 laboratoires de
recherche, seul 4 en possèdent. Avoir un organe de diffusion pour soi
est d'une importance capitale, en ce qu'elle soustrait le laboratoire au joug
des revues internationales qui imposent leur norme, bref leur diktat à
toutes personnes qui voudraient se faire publier par eux. Mieux, «
(...).La [création d'une] revue permet ainsi de valoriser les
écrits scientifiques car pour l'enseignant-chercheur, il s'agit à
travers ses recherches de renouveler son enseignement en l'adaptant à
l'état des connaissances et aux réalités
locales99 ».
Ces organes de diffusion portent les noms de Revue
Sénégalaise de Sociologie (URIC), Afrika Stastika (LERSTAD), les
Cahiers du GIRARDEL (GIRARDEL), la Revue du GELL (GELL). Les laboratoires ne
disposant pas d'une revue ont recours à l'URED, à la
prépublication des UFR ou à des Revues internationales. Ainsi,
l'identification des productions des laboratoires de recherche (voir tableau
20) de l'UGB montre une disparité entre les différentes
structures et des méthodes de diffusion.
99 A.NIANG, (17 Février 2003), « Les
cerveaux fuient pour sauver la recherche » in Walf Fadjri,
www.refer.sn.
L'URIC et le GELL parviennent à publier 1 revue au
moins chaque année. Le GIRARDEL quant à lui, opte pour les
séminaires qui constituent des lieux où sont exposés les
résultats de recherche (ou une réflexion sur une
problématique) relative à la décentralisation, aux
collectivités locales entre autres.
Par ailleurs, l'analyse de la production scientifique des
laboratoires de recherche de l'UGB, permet de faire une catégorisation
des structures de recherche de l'UGB. On a alors des laboratoires de recherche
qui font de la publication de revue leur priorité (URIC, GELL). D'autres
comme le LANI et LERSTAD, mettent l'accent sur l'enseignement. Le GIRARDEL et
le GERCOP organisent leurs activités autour de projets d'études
financés par des partenaires extérieurs.
Tableau 20 : Répartition des laboratoires
en fonction du type de réalisation et d'activité scientifique
(T.R.A.S)
Laboratoire
T.R.A.S
|
LERSTAD
|
GIRARDEL
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCO P
|
GELL
|
Revues, actes,
cahiers
|
4
publications « P ublications de l'UFR SAT »
1
publication « A frika Statiska
|
2 publications « Cahier I et II du Girardel »+6
« Actes d'ateliers »
|
0
|
|
7 publication
s « Revue Sénégalaise de
Sociologie
»
|
5 études
sur les
élections législativ es et président
ielles au Sénégal
|
9 publications
de la « Revue
du GELL »
|
Colloques, Conférences , autres
|
1
|
23 « Mercredi du
GIRARDEL »
|
0
|
1
|
1
|
1 journée de
réflexion
|
1 Conférence
|
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro30.png)
Source : Données de l'enquête
2005
II. Organisation et fonctionnement des laboratoires de
l'UGB
II.1. Organisation du laboratoire
L'enquête auprès des responsables de laboratoire de
l'université par rapport à l'organisation de la structure de
recherche, révèle deux modèles organisationnels.
Le premier se refère au modèle standard
d'organisation qui définit les responsabilités et les taches de
chaque membre pour le bon fonctionnement de la structure. Dans ce type de
laboratoire, le modèle organisationnel est plus formel, donc mieux
structuré. C'est ainsi qu'à la tête du laboratoire, il y a
le responsable qui a comme tâche de représenter et de
défendre les intérêts de la structure mais aussi celle de
veiller à son bon fonctionnement. Ces laboratoires sont dirigés
par un responsable ou un coordonnateur, chez qui l'idée de la mise sur
pied de la structure est partie. Ce dernier assure, le poste de responsable.
Au second palier, les enseignants assurent la coordination des
activités de la structure à travers la supervision des
équipes de recherche composées d'étudiants et
d'enseignants. A ce niveau aussi, dans une structure de recherche comme le
LANI, des équipes de recherche se constituent autour des thèmes
centraux du laboratoire ou les doctorants ayant les mêmes
préoccupations scientifiques s'activent et se partagent les
résultats de leurs travaux lors des séminaires hebdomadaires.
Dans les laboratoires où il existe un organe de
diffusion comme une revue, en sus des responsables cités plus haut, les
résultats de l'enquête font ressortir la présence d'un
directeur de publication, d'un comité scientifique et d'un comité
de rédaction. Le directeur de publication s'occupe de la vie de la
revue. Le comité de rédaction collecte les articles. Le comite
scientifique quant à lui, récolte les résultats des
lectures et procède au choix des articles qu'il soumet à
l'Assemblée Générale du laboratoire.
Le second modèle organisationnel, moins
structuré, est dit « organisation informelle » par un
responsable de laboratoire. Contrairement au premier modèle, la
responsabilité du laboratoire est confiée à un enseignant
choisi à travers son dynamisme et son intérêt pour la
recherche. Dans ce cas de figure, le fonctionnement du laboratoire repose
essentiellement sur un groupe d'enseignants qui choisit un responsable
chargé de diriger la recherche.
La raison principale qui sous-tend la mise sur pied de cette
structure de recherche est selon un responsable de laboratoire «
dictée par un besoin de recherche. Nous sommes tous des enseignants
chercheurs et sommes conscients que la promotion de notre UFR est intimement
liée à notre avancement. Comme cela ne se fera qu'a travers le
canal de la recherche, nous nous sommes décidés à mettre
sur pied un
laboratoire de recherche. Pour le moment, il n'a pas de
structure classique déterminée ».
Cependant, les laboratoires structurés ainsi sont des
centres de consultance qui en fonction des marchés ou études
gagnés s'organisent en se cherchant un personnel capable de faire le
travail. A la fin de la consultance, comme le remarque un membre, « le
laboratoire n'existe plus, les rencontres se font rares jusqu'à ce qu'un
nouveau marché soit gagné. Le fonctionnement est circonstanciel.
Ces laboratoires ne sont là que pour capter des financements. A la
limite ce sont des laboratoires alimentaires ».
II.2. Critères d'adhésion des membres dans
les laboratoires de recherche
Tableau 21 : Répartition des laboratoires
en fonction de leur critère d'adhésion
Laboratoire Critère
d'adhésion
|
LERSTAD
|
GIRARDEL
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCOP
|
GELL
|
Spécialisation Scientifique
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
X
|
Grade
|
|
|
|
|
|
|
X
|
Compétence Méthodologique
|
|
|
|
|
X
|
X
|
X
|
Affinité
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Données de l'enquête
2005
L'analyse du tableau n°21 montre que l'adhésion
des membres au laboratoire se fait à travers des critères
objectifs. Ces critères sont d'abord la spécialisation
scientifique, puis le grade et la compétence méthodologique.
L'explication relative à ces différents critères est
à mettre sur le compte des domaines d'investigation et des types de
recherche menés au sein des laboratoires. En effet comme nous l'avons
déjà montré dans le tableau relatif au type de recherche
(tableau n°18), il apparaît nettement que les structures de
recherche optent dans leur grande majorité de s'investir aussi bien dans
de la recherche appliquée que fondamentale. De l'avis de ce responsable,
la « recherche fondamentale nous permet de rester dans le cadre de la
vocation de l'Université, c'est à dire la production des
connaissances fondamentales. La recherche appliquée, quant
à
elle, nous aide à appuyer les collectivités
locales dans leurs missions ».Mieux, dit cet autre responsable de
laboratoire, « les deux types de recherche sont complémentaires
et utiles pour la connaissance et le développement ». A cet
effet, des ressources humaines de qualité sont nécessaires pour
pouvoir répondre au double impératif de production de
connaissances scientifiques et de résultats concrets pour appuyer le
développement.
CHAPITRE II : Contraintes et stratégies des
laboratoires de recherche de l'UGB
Cette partie s'intéresse aux contraintes et
stratégies mises en oeuvres par les laboratoires pour produire. Pour ce
qui est des contraintes, notre argumentation se fait en trois temps. D'abord,
nous évoquons les contraintes d'ordre organisationnel, puis celles
relatives aux financements des laboratoires de recherche et enfin les
contraintes logistiques et matérielles. Par rapport à ces
contraintes, les laboratoires développent trois sortes de
stratégies, à savoir les stratégies financières, la
stratégie du moindre coût et de sécurisation des travaux et
enfin celle relative à la diffusion (produits de la recherche) et
à la recherche.
I. Les contraintes
Les résultats de l'enquête révèlent
une kyrielle de contraintes auxquelles sont confrontées les structures
de recherche. Toutefois, trois grandes familles de contraintes peuvent
être retenues :
y' Les contraintes d'ordre organisationnel ; y' Les contraintes
financières ;
y' Et enfin les contraintes logistiques et matérielles
I.1. Les contraintes d'ordre
organisationnel
I.1.1. Au plan interne
L'organisation des laboratoires de recherche de l'UGB, comme
le révèle les résultats de l'enquête, est sous la
responsabilité d'une équipe restreinte. La direction au sein des
laboratoires est réduite au strict minimum, ou mieux, au strict «
nécessaire ». Cette situation rend compte de toute l'opacité
qui entoure l'organisation des structures de recherche et de la gestion
paternaliste des laboratoires de l'UGB. C'est pourquoi, la survie des
laboratoires de l'UGB dépend essentiellement du dynamisme du responsable
qui constitue le pivot de la structure. Ce responsable note ceci : «
dans notre laboratoire, je dirige tout, si je ne suis pas là, le
laboratoire ne fonctionne pas, je suis le seul interlocuteur du
laboratoire ».
La centralisation du pouvoir entre les mains des responsables
affecte incontestablement le fonctionnement et la coordination des
activités du laboratoire en empêchant ainsi la circulation des
informations. En effet, un seul laboratoire a engagé une
secrétaire qui travaille à plein temps dans la structure. Dans
les autres laboratoires, ce sont des étudiants qui assurent les
fonctions de secrétaires.
Par ailleurs, au niveau des membres des expressions comme
« je ne suis pas responsable », « je ne suis qu'un
simple membre sans responsabilité aucune », ou encore «
je ne suis qu'un simple étudiant de DEA » reviennent tout
au long de l'enquête et attestent une fois de plus leur non implication
dans les activités du laboratoire. C'est pourquoi à la question
« avez-vous entrepris une action pour le bon fonctionnement du laboratoire
? », la réponse a été catégorique et fut la
suivante : non. Les raisons avancées pour rendre compte de cette
situation sont les suivantes :
D'aucuns affirment : « nous ne sommes pas trop
impliqué dans la marche du laboratoire », tandis que d'autres
arguent qu' : « il n'existe pas de coordination et de suivi des
activités du laboratoire ». La gestion de l'information, sa
circulation constituent pour certains membres des éléments
justifiant leur non implication dans les activités du laboratoire. Ces
derniers l'expriment ainsi : « c'est le responsable qui dirige tout.
Nous, nous ne sommes même pas informés du planning des
activités du laboratoire. Pire encore, il n'existe pas de support pour
les membres en vue de connaître les objectifs et les activités du
laboratoire. A ce niveau, Il y a un flou total dans lequel baignent les membres
des laboratoires de recherche ».
Sur le plan de la recherche, ces contraintes agissent
négativement sur la dynamique de groupe, sur laquelle repose
essentiellement la production des laboratoires. Ainsi face à cet
environnement peu propice au fonctionnement des structures de recherche et face
à la condition d'exercice du métier de chercheur, les membres des
laboratoires ne sont plus motivés pour participer pleinement aux
activités du laboratoire en général et la recherche en
particulier.
En effet, comme le note un membre « le manque de
suivi entraîne parfois de la part du chercheur de délaisser
partiellement ces recherches. Mais s'il se trouve qu'on est dans un laboratoire
ou le directeur est absent ou inaccessible comme c'est notre
cas, on ne peut pas produire mais surtout cela pose le
problème de l'organisation des séminaires ».
Aussi, comme le remarque un autre membre, les
responsabilités sont à situer au niveau des membres. C'est
pourquoi il souligne l'inactivité des membres qui selon lui «
ne proposent pas de projet porteur». Il ajoute que « chaque
membre cherche dans son coin ce qui est en contradiction avec les objectifs du
laboratoire ».
I.1.2. Les laboratoires et leurs relations avec le Conseil
Scientifique du rectorat
Les rapports qu'entretiennent les structures de recherche de
l'UGB et le Conseil Scientifique sont quasi nuls voire inexistants. En effet,
le Conseil Scientifique, comme nous l'avons noté dans la deuxième
partie, est la structure chargée de soutenir, d'organiser et stimuler la
recherche dans l'Université. Dans cette dynamique, pour la
réalisation de ses objectifs, le Conseil Scientifique se trouve dans
l'obligation d'intégrer les laboratoires de recherche dans
l'élaboration de sa politique de recherche. Paradoxalement, les
résultats de l'enquête révèlent un manque
d'intérêt de cette structure pour le fonctionnement des
laboratoires. Mieux, le dialogue est rare entre les laboratoires de recherche
et le Conseil Scientifique. Tour à tour, les responsables ont
exprimé cette situation délétère entre ces deux
entités. A ce propos, un responsable de laboratoire affirme : «
je n 'ai aucun rapport avec le Conseil scientifique. Je n 'ai jamais
été convoqué par cette structure. Je ne suis même
pas au courant de son existence. Par contre l 'UFR prévoit un budget de
500.000FCFA pour les laboratoires et a mis à notre disposition un local
et des outils de travail ».
Un autre responsable de laboratoire exprime sa mise en
quarantaine par le Conseil Scientifique en ces termes : « à
cause d'un conflit interne entre moi et une autorité de
l'Université, on m'a ignoré dans le Conseil Scientifique. Les
réunions se tenaient et je n'y étais pas invité. Chose
tout à fait injuste, parce que comme les autres collègues, je
suis aussi responsable de laboratoire ».
Toujours dans le cadre de la description des rapports entre
les structures de recherche et le Conseil Scientifique, un responsable de
laboratoire souligne : « le Conseil Scientifique a attribué une
seule fois une subvention au laboratoire et ceci c'est
grâce à moi que j'ai pu l'obtenir. Il y a
aucun contrôle de la part du Conseil Scientifique ».
Par contre un autre responsable, dans ses propos, note
l'implication du Rectorat dans ses activités en ces termes : «
chaque fois qu'il y a un projet, l'information est transmise au niveau du
rectorat. La durée du projet, les modalités d'exécution et
les moyens à mobiliser lui sont communiqués. Le Rectorat a mis
à notre disposition des locaux et signe les conventions d'engagement de
nos projets. Quant au Conseil Scientifique, nous avons été une
fois financé par lui et c'était lors de nos premières
activités ».
Le constat général qui se dégage à
travers ces propos des responsables montre l'échec du Conseil
Scientifique dans sa mission d'organisation de la recherche. En effet,
l'article 7 de l'arrêté rectoral portant organisation et
fonctionnement du Conseil Scientifique définit les
responsabilités de cette structure en ces termes : «le Conseil
Scientifique est chargé au sein de l'Université de la
coordination de toutes les activités de recherche et de
l'élaboration d'une politique scientifique pluri annuelle sur la base
d'une programmation scientifique sélective et prioritaire de
l'Université ».
Toutefois, le Président du Conseil Scientifique, pour
sa part souligne l'absence d'un dialogue permanent et organisé avec les
structures de recherche. En outre, il note l'inexistence d'un budget de
fonctionnement. En effet note-t-il : « le Conseil Scientifique
recevait un financement de la BM. Mais il y a de cela deux ans, le donateur a
cessé d'alimenter le fond. » .
I.2. Les contraintes liées à la logistique et
à la documentation
Tableau 22 : Inventaire de la documentation et de
la logistique des laboratoires de recherche (I.D.L.L.R) de l'UGB
Laboratoire I.D.L.L.R
|
LERSTA D
|
GIRARDE L
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCOP
|
GELL
|
Ordinateur et accessoires
|
5 postes 1
impriman te
|
34 postes
5 imprimante
s
3 scanners
2 clefs
USB
1vidéo projecteur
|
Inexistant
|
5Postes
1 imprimant
e
|
2 postes 1imprimant e
|
1 ordinateur 1
imprimante
|
Inexistan t
|
Internet
|
Pour une seule machine
|
Inexistant
|
Inexistant
|
Pour les
cinq machines
|
Pour une
seule
machine
|
Pour 1 seule machine
|
Inexistan t
|
Documentati on (ouvrages, mémoires)
|
Inexistant e
|
934 ouvrages+2 8 mémoires de maîtrise
|
Inexistant e
|
244 ouvrages
|
230
mémoires
de maîtrises et de DEA
|
Inexistante
|
Inexistan te
|
Documentati on
électronique
|
Inexistant e
|
Inexistante
|
Inexistant e
|
|
|
Inexistante
|
Inexistan te
|
CD-ROM ou logiciel
|
Base de
données ESAM100
I et II
|
20CD-
ROM (séminaires )
|
Inexistant
|
GID (simulation numérique
)
|
Inexistant
|
|
Inexistan t
|
Autres
|
Local
|
Local
|
Inexistant
|
Local
|
|
Local
|
Local
|
Source : Données de l'enquête
2005
100 Enquête Sénégalaise Auprès des
Ménages de 1994/95 et de 2000/01
Par rapport aux contraintes liées à la
logistique et à la documentation, les points de vue recoupent que l'on
soit responsable de laboratoire ou membres. En effet, comme l'exprime Boubacar
LY « L'une des grosses difficultés auxquelles sont
confrontées les chercheurs, au point de vue matériel, a trait
à l'information scientifique. Si la situation varie d'un pays à
un autre, d'une manière générale, les chercheurs estiment
que les moyens documentaires mis à leur disposition sont loin de pouvoir
contribuer au développement de la recherche
»101.
La situation des laboratoires de recherche sur les plans de la
documentation et de la logistique de l'UGB est à la limite humiliante et
elle constitue un sérieux handicap à la recherche. Les propos
d'un membre vont dans ce sens : « sans ordinateur, sans imprimante il
est même paradoxale pour un numéricien d'avancer dans la recherche
». Mieux selon un autre membre « l'absence de logistique et
une documentation récente et variée, surtout des revues, freinent
la recherche et cela pourrait déteindre sur les motivations des
chercheurs ».
Un autre membre beaucoup plus catégorique campe les
responsabilités et pointe un doigt accusateur les responsables de
laboratoires en ces termes : « les responsabilités se situent
au niveau des professeurs [responsables] plus soucieux de créer des
laboratoires de recherches pour se donner un prestige et redorer leur rang
académique sans veiller à l'opérationnalisation des
laboratoires sur le plan de la documentation et tant d'autres ».
Aux contraintes liées à la documentation, les
laboratoires de recherche de l'UGB brillent de par leur retard sur
l'accès aux NTIC. Sur les 7 laboratoires enquêtés, 1 seul
(LANI) possède une connexion Internet pour ses 05 machines au moment
où aucune structure de recherche ne possède de documentation en
ligne. Cette situation agit négativement sur les performances des
laboratoires sur les plans de la recherche et constitue un frein pour le
fonctionnement du laboratoire.
Les laboratoires de l'UGB disposent pour la majorité de
local qui leur sert de cadre où s'effectuent les activités de
recherche. Par rapport au local, il est à mentionner qu'il est souvent
obtenu tardivement et que dans l'attente d'un bâtiment qui abrite le
101 B.LY, « Problèmes épistémologiques
et méthodologiques des sciences sociales en Afrique », Dakar,
CODESRIA :18
laboratoire, le bureau du professeur se transforme et devient
ainsi un abri provisoire pour la structure.
Pour ce qui est de la documentation et de la logistique, seul
le GIRARDEL102 est pourvu d'une quantité assez
intéressante avec 934 ouvrages et 28 mémoires de maîtrises,
20 CD-ROM contenant des conférences ou des supports de cours.. Pour ce
qui est de la logistique, il dispose de 34 postes, 5 imprimantes, 3 scanners et
2 clefs USB. Il en est de même pour le LANI qui dispose de 244 ouvrages,
de 5postes tous connectés à Internet, une imprimante, et un
serveur. Outre ces deux structures qui puisent l'essentiel de leur ressource
documentaire et logistique des partenariats qu'ils nouent avec d'autres
institutions103, les autres structures pêchent dans une
pauvreté documentaire et logistique qui fait tenir à un membre
ces propos : « dans le laboratoire, les membres font du bricolage. On
bricole pour se documenter d'autant que le laboratoire ne dispose pas de revue
internationale et les maigres ressources documentaires dont on dispose ne
sortent pas du laboratoire. L'Internet qui devait aider les laboratoires
à combler le vide documentaire, n'est pas accessible. L 'Internet, pour
en disposer, il faut venir tôt et le réseau n'est pas des
meilleurs ».
I.3. Les contraintes financières
La problématique du financement de la recherche fait
partie des contraintes majeures auxquelles sont confrontés les
laboratoires de recherche de l'UGB, comme nous avons pu le constater à
travers nos différents entretiens avec les responsables. Pour ce qui est
de l'UGB, les résultats ont montré :
- Premièrement, une modicité des crédits
alloués a la recherche. L'analyse du mode de répartition interne
des ressources budgétaires des UFR montre que plus de 65% du budget des
UFR sont engloutis dans les dépenses de fonctionnement et du personnel
tandis que 30% seulement sont destinés à l'enseignement, à
la recherche et aux dépenses à caractère
général (voir tableau 24 et diagramme 4). Si l'on pousse
l'analyse
102 Les projets de recherche que le GIRARDEL gagne sont
accompagnés d'un lot de matériel rendant ainsi possible la
faisabilité des projets. Le GIRARDEL a eu à participer à 3
projets dont le projet Désertification (2 ordinateurs, 1 scanner, 1
imprimante), le projet CORUS (2 ordinateurs, 1 imprimante, 2 clefs USB) et le
projet Centre de Recherche et d'Essai (30 ordinateurs, 2 imprimantes, 2
scanners....)
103 Les UFR de l'UGB, depuis ces quelques années
mènent une politique consistant à équiper les enseignants
d'ordinateurs et une connexion à Internet. L'action des UFR
s'arrêtent à ce niveau et ne va pas au-delà du PER,
d'où le recours à des partenaires extérieurs.
un peu plus loin, l'on remarque que le coût de
l'entretien des véhicules des UFR de 2003 à 2005 (dotation en
carburant, le paiement des primes annuelles d'assurance, les réparations
des véhicules pour les voitures du Directeur, du Directeur Adjoint et du
Chef des services administratifs) fait plus de 5 fois celui des dépenses
à caractères général ou de publication( c'est dans
ce chapitre que les crédits alloués à la recherche peuvent
être identifiés), comme le montre la courbe 2 à la page
;
- Deuxièmement, dans les budgets des UFR, aucun
chapitre n'est réservé spécifiquement à la
recherche. La subvention destinée aux laboratoires est inscrite dans le
chapitre Dépenses à caractère général
Subventions/allocations et bourses de recherche englobant à la fois les
demandes de subvention du PATS, du PER, des étudiants, des syndicats,
des participations à des colloques internationaux, à des
séminaires, à des activités de recherche des sections et
des centres de recherche pour certaines UFR. Cependant dans d'autres elle se
trouve dans le même chapitre mais cette fois ci dans la rubrique Frais de
publication. Ainsi, nous notons un manque d'harmonisation quand à la
localisation du crédit accordé à la recherche ;
- Ensuite, si les crédits existent, l'enquête a
relevé qu'ils ne sont pas toujours disponibles au moment où l'on
en a besoin. Généralement pour ce qui est des laboratoires
disposant d'organes de diffusion, les structures de recherche ne peuvent
disposer des fonds que lorsque la revue est publiée. En effet, comme le
remarque un responsable de laboratoire, « nous sommes obligés
de cotiser ou de faire recours aux financements extérieurs surtout ceux
des pays du Nord ». Les conséquences d'une telle
dépendance aux organismes de financement extérieur « est
de travailler sur les programmes de recherche de ces derniers et de se
soumettre à leur discipline, surtout en matière de destination
des résultats de la recherche. Les laboratoires sont obligés de
faire le mercenariat scientifique pour se donner un semblant d'existence. Mais
il s'agit, en fait, d'une existence qui les infantilise, puisqu'ils finissent
par perdre toute autonomie et, en définitive, toute capacité
d'initiative scientifique »104.
Partant de ce constat, avons-nous cherché à savoir
les différentes sources de financement des structures de recherche
consignées dans le tableau n°23.
104 A.NIANG, Op.cit.
Tableau 23: Répartition des laboratoires en
fonction de leurs sources de financement :
UFR
Sources de financement
|
LERSTAD
|
GIRARDEL
|
GERSEG
|
LANI
|
URIC
|
GERCOP
|
GELL
|
UFR
|
X
|
|
|
X
|
X
|
|
X
|
Partenaires extérieures
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
X
|
Source : Données de l'enquête
2005
A travers le tableau n°23, nous remarquons que le recours
aux financements extérieurs, que ceux-ci proviennent des ONG, des
structures de recherche du Nord pour travailler sur un projet commun, est
pratique courante et permet alors de combler le vide occasionné par la
modicité des crédits alloués aux laboratoires.
- Enfin, le financement des laboratoires de recherche varie en
fonction des UFR. Dans certaines UFR de l' UGB, l'analyse des budgets
révèle l'inexistence d'un crédit alloué à la
recherche dans les laboratoires. Seulement l'intervention de l'UFR dans les
activités du laboratoire est circonstancielle et se fait notamment
lorsqu'il s'agit d'organiser des manifestations scientifiques. A ce propos, un
responsable de laboratoire note qu'il a bénéficié une
seule fois de subvention de la part de son UFR et ceci à hauteur de 50
000FCFA dans le cadre d'un séminaire organisé par son
laboratoire. Cependant dans d'autres UFR un crédit est alloué
annuellement aux structures de recherche. Le crédit à allouer
n'est pas fixe et fluctue en fonction de la volonté des directeurs
d'UFR. Dans l'UFR/LSH par exemple, la somme est de 300 000FCFA par laboratoire
et de 500 000FCFA dans l'UFR/SAT105.
Les conséquences d'une telle politique non incitative
et frileuse envers la recherche sont nombreuses sur la rentabilité
scientifique de la structure de recherche et constituent ainsi des facteurs
inhibant toute activité de recherche. La rareté ou la faiblesse
des financements, soutient Boubacar LY, « a des incidences sur la
recherche
105 Entretiens avec des responsables de laboratoires
tant au point de vue de la quantité qu'à
celui de la qualité »106. Sur le chapitre de ces
conséquences sur les laboratoires de l'UGB, nous pouvons remarquer
qu'elle limite considérablement les activités du laboratoire.
C'est pourquoi, il n'est pas étonnant de voir à l'UGB, une
structure de recherche qui n'a pas d'organe de diffusion et mieux qui n'arrive
pas à organiser des séminaires ou des colloques. Toujours dans ce
sillage, la faiblesse des moyens alloués aux laboratoires amène
ces derniers à réduire leur publication. Dès lors, «
faute de moyens suffisants, dit Abdoulaye Niang, on est obligé
malgré la forte demande de limiter le tirage à 300 exemplaires en
moyenne. Le dernier numéro, consacré à « La
société civile », est fortement demandé au niveau
national et international mais les difficultés rencontrées pour
l'édition nous empêchent d'y répondre et d'accroître
la promotion des oeuvres produites par les chercheurs sénégalais
et africains »107.
Par ailleurs, le manque de ressource financière n'est
pas favorable à la sédentarisation des chercheurs surtout des
doctorants dans les laboratoires. Comme le remarque un responsable «
les chercheurs avancés sur qui reposent le fonctionnement des
laboratoires ne sont pas stables du fait que le travail qu'ils effectuent au
niveau du laboratoire n'est pas rémunéré ».
106B.LY, Op.cit :10
107 A.NIANG, (31 Juillet 2002), « Notre système ne
favorise pas la publication », in Walf Fadjri,
www.refer.sn
Tableau 24 : Répartition des pourcentages
des budgets primitifs des UFR de l'UGB (2003-2005)
UFR
|
LSH
|
SEG
|
SJP
|
SAT
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005
|
2003
|
2004
|
2005
|
Chapitres budgétaires
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépense de
|
50200000
|
54000000
|
52800000
|
14000000
|
18800000
|
21300000
|
19262822
|
25383453
|
26459929
|
21716106
|
28350000
|
23881875
|
personnel
|
(51,21)
|
(41,85)
|
(40,92)
|
(29,26)
|
(31,35)
|
(35,70)
|
(42,55)
|
(42,11)
|
(43,90)
|
(39,65)
|
(38,51)
|
(35,36)
|
Dépense de
|
32070000
|
46570000
|
51150000
|
22200000
|
22240000
|
22750000
|
15492138
|
18882138
|
20450000
|
19563480
|
24649306
|
29000000
|
fonctionnement
|
(32,72)
|
(36)
|
(39,64)
|
(46,4)
|
(37,09)
|
(38,13)
|
(34,22)
|
(31,32)
|
(33,93)
|
(35,70)
|
(33,49)
|
(40,51)
|
Dépense
|
8600000
|
20200000
|
14000000
|
7252500
|
12836545
|
10419218
|
8414969
|
8604338
|
8460000
|
9125000
|
15150000
|
11650000
|
d'enseignement et de recherche
|
(8,77)
|
(15,65)
|
(10,85)
|
(15,15)
|
(21,40)
|
(17,46)
|
(18,58)
|
(14,27)
|
(14,03)
|
(16,65)
|
(20,58)
|
(16,27)
|
Dépense à
|
713872
|
8238972
|
11058972
|
4391580
|
6085651
|
5185151
|
2100000
|
7400000
|
4900000
|
4384950
|
5450000
|
7038181
|
caractère général
|
(7,28)
|
(6,36)
|
(8,57)
|
(9,17)
|
(10,14)
|
(8,69)
|
(4,63)
|
(12,27)
|
(8,13)
|
(8,00)
|
(7,40)
|
(9,83)
|
BUDGET
|
98008972
|
12900872
|
129008972
|
47844080
|
59962196
|
59654369
|
45269929
|
60269929
|
6026992
|
54789536
|
73599306
|
71570056
|
( )= Pourcentage
Source : Construit à partir des différents
budgets des UFR de 2003 à 2005
Diagramme 4 : Répartition du budget des UFR
en fonction des chapitres en 2005
30000000
20000000
60000000 50000000 40000000
10000000
0 dépense de pers dépense de fonct. dépense
d'ens et rech. dépense à car. Gén.
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro31.png)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro32.png)
SAT
SEG SJP LSH
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro33.png)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro34.png)
Source : Construit à partir des budgets des UFR en
2005
Courbe 2 : Evolution des dépenses de
fonctionnement des véhicules des UFR et des subventions, allocations et
bourses ou frais de publication de 2003-2005
60000000
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro35.png)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro36.png)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro37.png)
50000000 40000000 30000000 20000000 10000000 0
Totaux entretien et fonct véhicule des UFR Totaux Sub
Alloc (frais de publ)
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro38.png)
2003 2004 2005
![](Identification-des-contraintes-et-strategies-des-structures-de-recherche-face-a-la-pro39.png)
Source : Construit à partir des budgets des UFR de
2003-2005
II. Les stratégies déployées par
les laboratoires de l'U.G.B pour la recherche :
Par rapport aux diverses contraintes qu'ils rencontrent, les
laboratoires mettent sur pied des solutions alternatives. Ces dernières
sont financières, de moindre coût et de sécurisation des
recherches, de diffusion et de recherche.
II.1 Stratégies financières :
II.1.1. Cotisation :
Cette stratégie est le propre des laboratoires de
publications. En effet, face à l'insuffisance des crédits qui
leur sont alloués chaque année d'une part, et d'autre part, le
retard qu'accusent les laboratoires pour disposer de ces fonds, les structures
de recherche de l'UGB ont recours à la cotisation entre membres qui
pré-financent la publication des revues. Les responsables soutiennent
que les subventions ne sont disponibles que lorsque la revue est
publiée, donc, elles ne servent qu'à payer les dettes que le
laboratoire a déjà contracté avec l'éditeur.
L'opération de cotisation dans un laboratoire se passe
comme suit : un retrait d'une somme de 1000FCFA à la source sur les
salaires des membres du laboratoire est effectué à la fin de
chaque mois. La somme collectée est versée dans le compte
bancaire du laboratoire. Cette opération permet au laboratoire de
disposer d'une somme permettant la publication de la revue.
Par ailleurs, toujours dans la gamme des stratégies
financières développées par les structures de recherche de
l'UGB pour publier, nous pouvons mentionner la participation des chercheurs
étrangers. Elle consiste à exiger à l'auteur d'un texte
venu de l'étranger (chercheur étranger qui voudrait se faire
publier dans la revue) de participer à hauteur de 10.000FCFA. Sur ce
plan, une précision est à faire : la publication n'est pas
conditionnée par la participation du chercheur : il faudrait au
préalable que l'article respecte les critères scientifiques
définis par le laboratoire pour être publié.
II.1.2. Consultance
La consultance, dans le cadre des laboratoires de l'UGB, consiste
à effectuer des prestations pour un organisme qui voudrait disposer
d'information par rapport à une
situation donnée. L'intérêt du laboratoire
est double. D'abord, elle permet aux laboratoires de fonctionner et surtout de
disposer des moyens financiers qui leur permettent de mener une recherche
d'envergure. Ainsi, à travers les consultances, les laboratoires peuvent
disposer d'une certaine autonomie financière et ne faire recours que
très rarement à l'administration centrale.
Elle permet aussi dans un second angle, de disposer
d'informations récentes et en abondance par rapport à une
problématique donnée. Cette dimension de la consultance est
très importante du fait qu'elle permet aux membres de la structure de
continuer la réflexion et d'utiliser les résultats des
enquêtes menées lors d'une consultance, dans un but
pédagogique, mieux, à produire des articles et d'avancer dans la
carrière.
II.2. La stratégie du moindre coût et de
sécurisation des recherches
II.2.1 La lecture et la correction des recherches
menées au sein du laboratoire
Elle est l'apanage des laboratoires possédant des
organes de publication. La pertinence et la validité d'un article d'une
revue scientifique repose essentiellement sur la pertinence et la rigueur du
comité scientifique chargé de la sélection et de la
lecture des articles qui leur sont soumis. Généralement, les
lecteurs sont des chercheurs avérés, bénéficiant
d'une longue expérience par rapport au domaine ou thématique sur
lequel porte le texte soumis à leur attention. Pour ce service, ils
jouissent d'une rétribution financière. Par rapport à cela
et partant d'une analyse sur leur situation peu reluisante sur le plan
financier, les laboratoires de recherche de l'UGB optent les stratégies
suivantes :
- la lecture et la correction des textes sont faites par les
membres du laboratoire qui, après avoir mesurée leur pertinence,
décident ou non de les publier. Les membres du comité de lecture
peuvent être des enseignants comme des doctorants qui travaillent sous la
responsabilité du directeur de laboratoire. Dans certaines structures de
recherche, la première lecture est opérée par le
responsable du laboratoire ;
- l'autre stratégie consiste pour le laboratoire
à avoir parmi les professeurs de renoms des membres d'honneurs. Ces
derniers peuvent être sollicités à tout moment par le
laboratoire.
Au total, le recours aux membres du laboratoire ou aux membres
d'honneur permet à la structure de recherche de trouver un palliatif
à l'absence de ressources financières. Hormis ces derniers, toute
opération de lecture est payante, ce qui ne va pas sans alourdir les
dépenses de publication des laboratoires.
II.2.2. La sécurisation des travaux à
travers la prépublication
Dans les disciplines scientifiques, la publication des
résultats de la recherche dans une revue, ne peut se faire sans l'aval
d'un comité d'arbitrage. Ce comité se charge d'étudier et
d'émettre son avis par rapport à la validité scientifique
de l'article proposé. Cette opération dure dans le meilleur des
cas 6 mois. Ce qui fait qu'avant qu'il y'ait publication du dit article,
d'autres chercheurs peuvent s'intéresser au même sujet et en faire
des publications.
Pour éviter qu'un tel cas de figure se produise, la
stratégie des laboratoires de recherche consiste à faire de la
prépublication qui permet tout juste de faire connaître à
la communauté scientifique nationale et internationale que le
laboratoire de recherche explore un domaine précis et que les recherches
y sont très avancées. Toutefois, dès qu'une revue accepte
de publier l'article, la prépublication ne constitue plus une
référence sur le plan scientifique.
II.3 Les stratégies de diffusion et de
recherche II.3.1. Voyage d'étude
Tous les deux ans, les enseignants de l'Université
Gaston Berger bénéficient d'un voyage d'étude. Ce voyage
entre dans le cadre du plan de carrière de l'enseignant et constitue un
appui à la recherche. Il permet aux enseignants de se documenter, de
finaliser des recherches ou de rencontrer leurs encadreurs pour les enseignants
qui sont inscrits en thèse, entre autres.
Cette occasion est saisie et utilisée au profit du
laboratoire de recherche doublement. En effet, les membres du laboratoire
emportent dans leur périple des exemplaires de leur revue qu'ils
distribuent à des bibliothèques ou à des enseignants. Ceci
entre dans le cadre de la stratégie publicitaire ou de diffusion des
résultats de la recherche qui permet au laboratoire de se faire
connaître à travers la communauté
scientifique et susciter un intérêt chez des
professeurs étrangers qui peuvent vouloir se faire publier par le
laboratoire.
Aussi, le voyage d'étude permet aux laboratoires de
réduire son déficit documentaire. En effet, les enseignants
membres des laboratoires de recherche achètent ou font des photocopies
des revues ou des publications récentes qui seront utilisées par
le laboratoire.
II.3.2. Le partenariat avec des organismes de recherche et
le recours aux étudiants
Si l'on se refère au contexte de création des
laboratoires de recherche, on voit nettement apparaître l'importance que
les organismes de recherche y ont joués et ceci jusqu'à nos
jours.
En effet, comme le note le responsable du GIRARDEL à
propos du contexte d'émergence du dit laboratoire. Comme le note-t-il :
« Dans le delta, deux projets avaient été concomitamment
organisé et les sections de l'UGB y étaient invitées. Le
premier projet était le Pole Système Irrigué (PSI)
piloté par l 'ISRA et regroupant le Sénégal et la
Mauritanie. Dans la section de Géographie, des étudiants y
étaient envoyés et cela nous a permis de nouer un certain nombre
de contacts matérialisés par les séminaires et le
co-encadrement des étudiants de maîtrise .Le deuxième
projet était le projet pilote d'occupation et d'affectation des sols de
Ross Béthio dont les parties contractant étaient Ross
Béthio, ISRA et l'UGB en tant qu'invité. La rencontre créa
des opportunités de contrats. Ces différentes rencontres avec les
populations et les expériences vécues auprès de ces
organismes, nous ont amené à créer le GIRARDEL
».
Pour ce qui est des modalités à travers lesquelles
les laboratoires bénéficient de l'apport des partenaires, les
approches sont doubles :
- la structure de recherche est demandeur. Dans pareille
situation, le laboratoire développe ses thématiques de recherche
en toute autonomie et se cherche un partenaire de recherche par rapport
à l'objectif et la problématique de recherche ainsi
dégagée. Selon un responsable, la définition des
thématiques s'effectuent ainsi : « Nous effectuons une
tournée de collecte d'informations au près des
collectivités locales. Ces tournées nous permettent d'identifier
les différents problèmes auxquels ils sont confrontés,
problèmes que nous traduisons en thème de recherche.
»
- la structure répond à un appel d'offre. C'est
le plus courant lorsque le laboratoire est en situation de déficit
financier et matériel, comme nous l'avons montré dans les parties
précédentes. La procédure est la suivante : un organisme
lance un appel d'offre et définit les modalités
d'exécutions, les objectifs entre autre. Les structures
intéressées compétissent en proposant des projets et une
sélection se fera par l'organisme demandeur. La réponse à
un appel d'offre ne fait pas du laboratoire une structure de consultance, en se
sens que comme l'affirme un responsable : « le projet, nous
l'élaborons toujours en essayant d'y glisser et de le contextualiser par
rapport aux domaines d'investigations du laboratoire. Ce faisant, nous
parvenons à trouver aussi une réponse à nos
préoccupations de chercheurs ».
Pour ce qui est du recours aux étudiants, il est
monnaie courante dans les laboratoires de l'UGB. En effet, cette population
constitue une ressource humaine très importante pour les laboratoires
qui les « utilise »dans la réalisation des projets surtout
lorsque ces derniers sont commandités. Dans ce cadre, la
stratégie consiste à décliner la problématique
générale en plusieurs thèmes d'études
proposés aux étudiants dans le cadre de leur mémoire de
maîtrise. Les étudiants sélectionnés
bénéficieront de l'encadrement des enseignants membres du
laboratoire, d'une subvention et aussi d'une facilité dans l'impression
entre autres. Le recours aux étudiants permet laboratoire de satisfaire
dans les délais les préoccupations de l'organisme demandeur de
l'étude, à l'étudiant de finaliser son mémoire et
à la collectivité de trouver réponse à un certain
nombre d'interrogations
CONCLUSION
Principalement axée sur la problématique de la
recherche dans les universités africaines à travers
l'identification des contraintes et des stratégies de recherche dans les
laboratoires de recherche de l'UGB, notre travail ne peut se prévaloir
d'une généralisation sur une grande échelle compte tenu de
la spécificité de l'UGB. De nos analyses se dégageait la
question centrale suivante : Quelles sont les contraintes et
stratégies de recherche des laboratoires de l'Université Gaston
Berger de Saint Louis ?
Par rapport à cette question, nous avons construit un
modèle d'analyse par le biais duquel une hypothèse de travail a
été formulée : La faiblesse des ressources
financières, matérielles, informationnelles, culturelles,
psychiques et humaines dont disposent les laboratoires de recherche à
l'UGB, amène les chercheurs à développer des
stratégies de recherche, de financement ou de moindres coûts et de
sécurisation des recherches en vue de faire des productions
scientifiques.
Cette hypothèse de départ n'a pas
été postulée d'entrée de jeu comme absolument
vraie. Elle a été soumise à l'épreuve des faits
comme nous l'exige toute démarche scientifique. Dans cette dynamique,
nous avons ensuite été amené à définir ses
concepts clefs tout en construisant leurs dimensions et leurs indicateurs. La
traduction empirique de tout ce protocole de la recherche s'est
matérialisée d'une part, par une étude diachronique de
l'étude et d'autre part, par une approche descriptive de la zone
d'investigation. Elle a été facilitée par la mise en
oeuvre d'une méthodologie fondée sur un choix rigoureux et
combiné de plusieurs outils de collecte et d'analyse des informations
qui nous ont permis de d'aboutir à un certain nombre de résultats
:
- l'implication de l'administration centrale (Conseil
Scientifique, UFR) est encore très faible pour appuyer et soutenir la
recherche. Au niveau du Conseil Scientifique, nous avons noté une
absence de politique de recherche perceptible à travers un
déficit d'orientation, de contrôle bref d'organisation de la
recherche qui se mène au niveau des laboratoires. De cela, naissent des
rapports faits d'ignorance, d'opacité entre le Conseil Scientifique et
les structures de recherche qui ne lui reconnaissent aucune utilité.
Pour ce qui est des UFR, leur manque d'intérêt pour la recherche
est perceptible à travers la faiblesse ou l'absence de crédit
accordé aux structures de recherche ;
- les laboratoires de recherche de l'UGB sont des structures
qui sont crées de manière« informelle ». En effet, ils
n'ont aucun statut juridique définissant les objectifs du laboratoire,
les différentes activités et les rôles de chacun de ses
membres. C'est ce qui explique que le fonctionnement des structures de
recherche dépend du responsable du laboratoire. Ces dernières
sont ainsi sujettes à une gestion autocratique de la part du responsable
qui a pour corollaire le désintéressement des membres aux
activités du laboratoire qui constituent les ressources humaines sur
lesquelles repose la recherche ;
- les laboratoires de recherche de l'UGB sont confrontés
à un déficit criard en ressources documentaires et logistiques
propices au développement de la recherche.
Néanmoins, face à ces contraintes, les
structures de recherche de l'UGB parviennent tout de même à
produire en mettant en place un certain nombre de stratégies qui
permettent aux structures :
- de faire de la recherche et des publications à
travers la participation à des projets de recherche. Aussi, cela leur
permet de résorber leur déficit logistique, car les projets de
recherche financés par des bailleurs viennent avec le lot
d'équipements nécessaire au bon déroulement de
l'étude ;
- de financer la publication ou d'amoindrir les coûts de
production à travers la cotisation, la consultance entre autres.
En définitive, notre hypothèse de recherche a
résisté à l'épreuve des faits. Ainsi, sans
prétendre à un quelconque messianisme, nous pensons que sa
validation témoigne de :
- l'érection du Conseil Scientifique en une Direction
jouissant d'une autonomie financière et organisationnelle qui
impliquerait davantage les laboratoires de recherche dans ses activités.
Ceci permettrait à l'Université d'avoir son programme de
recherche avec des thématiques précises dans lesquelles les
structures de recherche prendront part (de la conception à
l'exécution) et, partant de là, auront obligation de
résultats ;
- la nécessité pour les UFR d'appuyer
substantiellement la recherche à travers des subventions
octroyées aux structures de recherche et des revues qui existent. Un tel
financement doit être inscrit dans le budget des UFR ;
- la mise sur pied d'une gestion transparente des structures
de recherche qui permettrait l'implication de tous les membres dans le
fonctionnement du laboratoire. Pour cela, il devient impérieux de
définir un cadre juridique organisant le fonctionnement des structures
de recherche vis-à-vis de ces membres mais aussi vis-à- vis de
l'administration centrale (Rectorat, UFR).
Ce travail ouvre également de nombreuses pistes de
recherche qui n'ont pu être explorées dans le cadre de ce
mémoire de maîtrise. En effet, il serait intéressant dans
des recherches ultérieures de mener des études comparatives entre
les pratiques de recherches des universités du Nord et celles du Sud
afin d'en saisir les forces et les faiblesses.
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30. NIANG, A. (Janvier 2003), « La
science, l'homme de science et le social : l'implication cognitive et
éthique dans l'entreprise scientifique » in Revue
Sénégalaise de Sociologie, Saint Louis, IPF, pp. 7-46.
31. NIANG, A. « Les cerveaux fuient pour
sauver la recherche » in
www.refer.sn (Walf Fadjri 17
février 2003).
32. SAES-LIAISON, (Janvier 2004), Dakar, n°10,7
p.
33. SAINT, W.S. (1993), « Les
Universités en Afrique. Pour une stratégie de stabilisation et de
revitalisation », in Document technique de la BM numéro
194F, 156 p
34. SAMB, A.B. (Décembre 2003),
« Impact du financement des Institutions financières
Internationales (IFI) pour l'amélioration de l'enseignement
supérieur au Sénégal : Cas de la Banque Mondiale »,
Mémoire ENEA, 81 p.
35. SAWYER, A. (1998), « Faut-il
brûler l'université africaine », in Globalisation et
sciences sociales en Afrique, Bulletin du CODESRIA n°3/4, Dakar,
pp.19-24.
36. SCHNEIDER, B. (1987), L'Afrique face
à ses priorités, ed. Economica, Paris, pp. 113- 118.
37. TAPSOBA, S.J.M. (Mars 1993), «
Université et développement en Afrique subsaharienne. Dilemme des
années 90 » in Université Recherche et
Développement n°1, pp 1-10.
38. TEDGA, P.J.M. (1988), Enseignement
supérieur en Afrique noire francophone. La
catastrophe, l'Harmattan, 223 p.
39. THIOMBIANO, T. (Novembre 1990) «
Les conséquences d'une absence de libertés académiques sur
la formation et la recherche scientifique » in Symposium sur
liberté académique, Recherche et Responsabilité sociale de
l'intellectuel en Afrique, 26- 29 Juin, 10 p.
40. VEZINA, F. (Avril 2004), «
L'utilisation du savoir des titulaires de doctorat originaires d'Afrique au
profit du développement de leur pays d'origine : Etude de cas sur les
professeurs oeuvrant dans les universités québécoises
», maîtrise en relation internationale Institut
Québécoise des Hautes Etudes Internationales, in
www.iqhei.ulaval.ca/Pdf/EssaifrançoisVezinaMRI.pdf.
41. YESUFU, T. (1975), L'édification
de l'Université Africaine. Les problèmes des années
1970, AUA, 304 p.
ANNEXE
Guide d'entretien adressé aux responsables de
laboratoire
Thème 1 : Historique du laboratoire de
recherche.
Thème 2 : Le laboratoire et ses diverses relations
avec les Services pédagogiques de l'Université (UFR et Conseil
scientifique du Rectorat).
· organisation, suivi et contrôle de
l'activité de recherche ;
· financement, subvention ou aide ;
· ambiance collective, volonté.
Thème 3 : Contraintes et stratégies
développées.
Thème 4 : Appréciation de la situation de la
recherche et suggestions pour développer la recherche.
.
Questionnaire adressé aux responsables de
laboratoires de recherche
I/ Identification du laboratoire de recherche
I.1.Nom du laboratoire :
I.2. Date de création du laboratoire
I.3. Statut juridique
Privée Publique Autres
I.4. Type de recherche
Fondamentale Appliquée
Pourquoi ?
I.5. Domaines d'interventions et objectifs assignés
à la recherche
I.6. Envergure du domaine d'interventions
Saint louis Autres
II/ Structure et fonctionnement des laboratoires de
recherche de l'UGB II.1 .Comment est organisé le laboratoire
?
II.2.Avez-vous un organigramme ?
Oui Non
Si oui, comment est-il libellé ?
II.2. Quel est l'effectif du personnel dans le laboratoire et
leur provenance ? II.3.Quels sont les critères de recrutement du
personnel du laboratoire ? Spécialisation scientifique Grade
Compétence méthodologique
Affinité Autres
II.4.Quels avantages tirent-ils de leur appartenance au
laboratoire ?
Pécuniaire Possibilité de publier Autres
II.5. Quels sont les catégories de personnels composants
le laboratoire ? Enseignants de l'UGB Intervenants extérieurs
Etudiants l'UGB
II.6. Comment s'effectue la recherche dans le laboratoire ?
Projet de recherche du laboratoire Projet individuel
II.7. Le laboratoire a-t-il des thèmes ciblés ?
Oui Non
Si oui, pourquoi procédez vous ainsi?
Quelle est sa durée ?
Si non, pourquoi ?
II.8. Existe-t-il une répartition des tâches entre
les différents membres du laboratoire ? Comment s'organise-t-elle ?
III. Les ressources du laboratoire
III.1 .Quelles sont vos sources de financement ?
III.2. Quelles sont les contraintes auxquelles vous êtes
confrontés dans le financement
de la recherche?
Par rapport à ces contraintes, quelles sont vos
stratégies?
III.3. Quels sont les divers équipements dont dispose le
laboratoire ?
Comment l'appréciez-vous? A quand datent-ils?
III.4. Avez-vous des ressources informationnelles
Oui Non
Si oui, quelle est la quantité ?
Nombre d'ouvrages Nombre de périodiques Nombre de
revues
Documents sonores Documents visuels Autres
III.5.Comment l'appréciez-vous ? VI.
Réalisations scientifiques
VI.1. Quel est le nombre de publications faites par le
laboratoire?
Documents écrits (nombre et le genre) Documents sonores
(nombre et le genre) Documents visuels (nombre et genre) Autres
VI.2. Quelle est sa périodicité ? VI.3 Quelles
sont les maisons de publications du laboratoire ?
VI.4.Quelles sont les dépenses de publications durant les
dernières années (2000-
2005) ?
VI.5. La production, l'assurez- vous seul ou avec des
partenaires ?
Oui Non
Si des partenaires interviennent, qui sont-ils ?
VI.6. Comment participent-t-ils ? Existe-t-il des
conditionnalités ? Oui Non
Si oui, lesquelles ?
Si non, pourquoi ?
VI.7.Comment se fait la diffusion des résultats du
laboratoire ?
VI.8.Quelles sont les contraintes que rencontre le laboratoire
à ce niveau et quelles sont vos stratégies par rapport à
cela ?
Questionnaire adressé aux membres des
laboratoires
I. Identification sociologique
I.1.Age
I.2.Sexe
I.3 .Grade (Enseignant) Niveau (Etudiant) Autres
I.4. Publication(s) antérieure(s).
II. Implication et conditions de travail du
chercheur
II.1 .Occupez-vous un poste de responsabilité dans le
laboratoire ?
Si oui, lequel ?
Si non, pourquoi ?
II.2.Comment appréciez-vous vos rapports avec la
direction du laboratoire ? Bonne Pas du tout Autres.
II.3.Sur quelles bases travaillez-vous dans le laboratoire ?
Projet de recherche du laboratoire Projet individuel Autres.
II.4.Quels commentaires faites-vous de cela ?
II.5.Personnellement avez-vous entrepris une action pour le bon
fonctionnement du laboratoire ?
Si oui ; de quoi s'agissait-il ?
Comment cela a-t-elle été appréciée
?
Si non, pourquoi ?
II.6.Quelles sont les avantages que vous tirez du laboratoire
sur le plan de la recherche ? Encadrement Saisie et impression Voyage
d'étude Autres. II.7.Si vous devez les classer, dites-nous par ordre
de priorité comment disposeriez-vous ces différents
éléments qui justifient votre participation au laboratoire ?
III. Contraintes dans la recherche
III.1 .Quelle appréciation faites-vous de l'ambiance de la
recherche au sein du laboratoire ?
III.2.Dites-nous les différentes contraintes qui font
obstacle à la recherche au sein du laboratoire ?
III.3. Parmi ces contraintes, citez au moins trois
éléments qui sont les plus handicapants pour la recherche et
dites nous pourquoi.
III.4. Selon vous, à quel niveau se situe la (les)
responsabilité(s) et dites-nous le pourquoi ?
III.5. Quelles attitudes adoptez-vous par rapport à ces
contraintes ?
Attentiste Recherche de solutions Autres
III.6. Comment êtes-vous impliqué dans le
fonctionnement du laboratoire ? Cotisation (Préciser la somme et la
périodicité).
Recherche de partenaires (Nom du partenaire, nature du
partenariat, processus à travers lequel ce partenariat a pu être
noué).
Autre(s)
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