Section 2 : Risque opérationnel
1.
Définition
« Le risque opérationnel est défini
comme le risque de perte résultant de carences ou de défaillances
attribuables à des procédures, personnels et systèmes
internes ou à des événements extérieurs. La
définition inclut le risque juridique mais exclut les risques
stratégiques et d'atteinte à la réputation ».
Dans la pratique, on peut considérer comme
réalisation d'un risque opérationnel tout événement
qui perturbe le déroulement des processus et qui génère
des pertes financières ou une dégradation de l'image de la
banque. Donc les risques opérationnels sont réalisés
essentiellement par : les employés (fraudes, dommages,
sabotages,...), le processus interne de gestion (risque sur opérations,
de liquidité,...), le système (risques liés à
l'investissement technologique, violation,...) et par des
événements externes (aspects juridiques, catastrophes
naturelles,...).
2. Méthodes de mesures
On distingue trois méthodes pour mesurer le risque
opérationnel. En effet, il s'agit de trois options avec des exigences en
fonds propres décroissantes en fonction de la sophistication de
l'approche. Les banques peuvent passer de l'approche la plus simple à
l'approche la plus complexe à mesure qu'elles développent des
systèmes et des pratiques de mesure plus élaborés du
risque opérationnel.
2.1. Approche indicateur de base (BIA : Basic
Indicator Approach)
C'est la méthode de mesure du risque
opérationnel la plus simple. Le capital économique requis pour
couvrir la perte en risque opérationnel est égal au Produit Net
Bancaire (PNB) multiplié par un ratio forfaitaire "", fixé par le régulateur, qui varie entre 15% et 20%,
généralement prend la valeur de 15%. Elle représente la relation entre
l'exigence en fonds propres pour l'ensemble du secteur et l'indicateur pour
l'ensemble du secteur.
Avec : FPRO = exigence en fonds propres
pour le risque opérationnel
PNBtotal est le produit annuel brut moyen sur les
trois dernières années
2.2. Approche standard (SA : "Standardised
Approach")
L'exigence est liée aux produits nets bancaires des
métiers (8 lignes métiers) multipliés par des facteurs de
pondérations (donnés par le régulateur) qui varient selon
le métier.
Pour chaque ligne de métier (i), un indicateur
d'exposition unique (PNBi) est multiplié par un
facteur de pondération () reflétant le risque lié à l'activité.
Ainsi, la charge de capital est fixée d'une façon arbitraire sur
le "Gross Income" de chaque ligne de métier
pondéré par un coefficient bêta fixé dans le cadre
de l'accord de Bâle. Le comité de Bâle a divisé les
activités des banques en huit catégories à savoir :
banque de financement des entreprises, banque de détail, banque
commerciale, négociation et vente, gestion d'actifs, services d'agence,
paiements et règlements et courtage de détail.
Tableau 3 : Analyse de calibration
des Fonds propres exigés
Ligne de métier
|
â i
|
â médiane
|
â proposé pour les PME de EL
|
Proportion de valeur de perte
|
Finance d'entreprise
|
â 1
|
13,1%
|
18%
|
7,4%
|
Négociation et vente
|
â 2
|
17,1%
|
18%
|
19,1%
|
Banque de détail
|
â 3
|
12,5%
|
12%
|
39,4%
|
Banque commercial
|
â 4
|
13,2%
|
15%
|
22,9%
|
Paiements et règlements
|
â 5
|
20,8%
|
18%
|
4,8%
|
Agences et services de garde
|
â 6
|
17,4%
|
15%
|
2,2%
|
Gestion d'actifs
|
â 7
|
13,3%
|
12%
|
2,1%
|
Courtage de détail
|
â 8
|
11,3%
|
12%
|
2,1%
|
Moyenne
|
|
14,8%
|
15%
|
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Source : Pardo, C., (2003) : « Quels
outils pour une régulation efficace des risques opérationnels de
la gestion pour compte de tiers », Revue d'économie
financière, n°73.
Bêta "â" représente une mesure
approchée de la relation entre l'historique des pertes imputables au
risque opérationnel sur une catégorie donnée et le montant
agrégé du produit brut de cette catégorie
d'activité. Le produit brut est mesuré par catégorie et
non pour l'ensemble d'établissement. Ainsi, l'exigence globale en fonds
propres représente la somme des exigences de fonds propres pour chacune
des catégories des activités.
On peut conclure que des critères
d'éligibilité sont à respecter pour l'application de cette
méthode. Ils prennent en compte la qualité du système de
gestion du risque et le suivi des données de pertes.
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