Les risques liés au manque d'information
Ø Incapacité à classer les risques
par priorité :
Un élément clé du processus de gestion
des risques est le classement par priorité. Cela peut se faire en
utilisant une matrice pour classer les risques selon la possibilité
qu'un évènement arrivera (la fréquence) et une estimation
du coût potentiel (l'impact). La non disponibilité d'informations
historiques rendra ce processus plus difficile.
Ø Incapacité à détecter la
fraude :
Si une fraude est commise dans une banque, son effet se
constate le plus souvent sur la qualité de portefeuille. Si des
informations à temps et exactes sur le portefeuille sont disponibles, la
fraude liée aux déboursements et remboursements peut être
détectée plus facilement.
Ø Non-conformité avec les
réglementations :
Sans des informations correctes et à temps, les
rapports réglementaires seront inexacts ou incomplets.
Ø Manque de contrôle sur les
actifs :
Il est important de garder les registres d'entrée et
sortie des fournitures de bureau, d'utilisation des véhicules, et de
tenir un registre des immobilisations.
Ø Non-conformité avec le
budget :
Un système d'information financière doit
comprendre une comparaison entre les résultats et le budget. Si un
directeur n'est pas en mesure de vérifier la raison des écarts,
une manipulation du système ne pourra pas être
détectée.
Ø Etats financiers inexacts :
Des procédures d'enregistrement et de
comptabilité imprécises ne créent pas seulement un
environnement favorable aux activités frauduleuses, mais laissent les
dirigeants et les parties prenantes avec les informations incorrectes pour la
gestion de l'entreprise.
1.2. Audit interne
L'audit interne est une appréciation
systématique et objective par les auditeurs internes des diverses
activités et contrôles d'une institution.
L'objectif d'un audit interne est de déterminer si les
risques auxquels s'expose l'institution peuvent être identifiés en
vérifiant si :
Ø Les informations financières et les
données d'exploitation sont exactes et fiables
Ø Les politiques et les procédures internes sont
respectés
Ø Les risques d'exploitation de l'institution sont
identifiés et réduits au minimum
Ø Les réglementations externes sont
respectées
Ø Des critères d'exploitation satisfaisants sont
remplis
Ø Les ressources sont utilisées de
manière efficace et économique
Ø Les objectifs de l'institution sont effectivement
atteints
Si une petite banque n'a pas l'argent lui permettant
d'embaucher un auditeur interne à plein temps, la fonction d'audit
interne peut être contractée à l'extérieur. Si les
services d'une société sont requis, elle ne doit pas
être la même que celle qui fait l'audit externe annuel. En
combinant les deux, l'indépendance de l'audit externe sera mise en
cause.
1.3. Audit externe
Un audit externe est un examen formel et
indépendant des états financiers, registres,
transactions, et opérations d'une structure par une partie externe en
vue d'exprimer une opinion sur les états financiers des banques.
Les avantages d'un audit externe pour une banque sont :
· Donner de la crédibilité aux
états financiers et autres rapports de gestion
· Garantir la transparence sur l'utilisation des
fonds des investisseurs
· Identifier les faiblesses dans les contrôles
internes et les systèmes
Les termes de référence de l'auditeur externe
:
· Peuvent varier de façon significative entre
les institutions.
· Comprennent les objectifs spécifiques de la
banque.
Un système de contrôle interne efficace est le
mécanisme primaire pour identifier, mesurer, e atténuer les
risques opérationnels
2. Reporting
La comptabilité analytique et le contrôle
budgétaire se traduisent par des informations détaillées,
exhaustives.
Or, la gestion d'une organisation (service, entreprise,
groupe, organisation publique) nécessite des informations
synthétiques et triées.
2.1. Définition
Outil de suivi et d'évaluation des performances, pour
informer la hiérarchie de la marche et de l'évolution des
unités décentralisées.
C'est un système normalisé de remontée de
l'information essentiellement comptable et budgétaire, après
synthèse et tri.
2.2. Champ d'application
L'application du reporting met l'accent sur deux principaux
volets :
Ø comparer les réalisations par rapport aux
prévisions.
Ø identifier les causes des écarts et
définir les actions correctrices.
Pour y parvenir trois principes de bases sont à la
disposition des preneurs de décisions :
Ø exception : pour faciliter la vérification par
la direction générale, un seuil de tolérance est
fixé.
Ø contrôlabilité : chaque rubrique a un
responsable ; on ne juge les gens que ce sur quoi ils sont responsables.
Ø correction : s'il y a un écart, le responsable
du centre doit pouvoir proposer une action corrective.
Pour l'élaboration d'un reporting efficace il faut
suivre les étapes suivantes :
Ø Ciblage des données puis des sources de
données à rassembler, avec par exemple un paramétrage de
l'année, du domaine, etc.
Ø Extraction des informations utiles : groupement,
tris, fonctions d'agrégation, calculs d'indices, etc.
Ø Mise en forme d'un rapport avec un canevas
défini.
Ø Production du rapport sous sa forme lisible.
Ø Publication ou diffusion du rapport (intranet,
messagerie électronique, document, etc.).
3. plan de secours
Un plan secours, a pour but la reprise des activités
après un sinistre important touchant le système bancaire. Il
s'agit de redémarrer l'activité le plus rapidement possible avec
le minimum de perte de données. Ce plan est un des points essentiels de
la politique de sécurité bancaire.
Il existe 3 étapes pour l'élaboration d'un plan
de secours :
· Analyse du risque et d'impact
· Choix de stratégie de sécurisation
· Développement du plan
Conclusion
Face aux fluctuations des cours de la monnaie, les banques ont
eu recours aux instruments de couvertures.
Ces instruments sont en perpétuelles innovations et
créations.
Chapitre 3 : Les déterminants du risque
bancaire
Introduction
Les fondements théoriques de la gestion des risques
financiers découlent principalement des travaux de Stulz. Ses
premières recherches sur le sujet ont permis d'identifier l'aversion au
risque des gestionnaires en tant que justification à
l'établissement de la gestion de risques chez les banques. Par la suite,
les travaux de Smith et Stulz (1985) ont décelé certaines
imperfections de marché pouvant justifier la gestion des risques dans
une optique de maximisation de la valeur de la firme. Par conséquent,
les résultats obtenus par ces auteurs ont engendré une importante
littérature sur les motivations de la couverture des risques financiers.
Parmi celles-ci, nous retrouvons les coûts de détresse
financière, la convexité de la fonction de taxe et les
imperfections du marché des capitaux. Afin de véritablement
contribuer à la maximisation de la valeur de la firme, ces motivations
doivent impliquer une optimisation non linéaire afin que le
décideur économique se préoccupe de la variabilité
des revenus (Santomero et Babbel 1997).
1. Coût de détresse
financière
Les coûts reliés à la détresse
financière ou la faillite peuvent prendre différentes formes.
Tout d'abord, il peut s'agir de coûts directs, par exemple des
coûts légaux reliés à une liquidation des actifs.
D'autre part, ces coûts peuvent être de type indirect et survenir
avant la faillite. Dans un tel cas, ils prennent la forme de coûts
liés à une restructuration financière. Ces coûts
sont spécifiques aux entreprises qui ont recours à la dette dans
leur structure de capital, et advenant le cas, la valeur espérée
des coûts de détresse financière affecte directement la
valeur des firmes. Par conséquent, plus une entreprise a recours au
levier financier dans sa structure de capital, plus elle s'expose à des
coûts de détresse financière importants. Dans cette
optique, une couverture classique des risques de la banque permet à
celle-ci de réduire la variabilité de ses revenus, diminuant
ainsi les probabilités de se retrouver en état de détresse
financière. La répercussion de cette activité de gestion
des risques contribuera alors à augmenter la valeur de la firme
proportionnellement à la diminution de l'espérance des
coûts de détresse financière.
H1 : plus le coût de détresse
financière est important plus les responsables tendent vers les
méthodes nouvelles.
2. Convexité de la fonction de
taxes
Tel que le décrivent Smith et Stulz (1988), une banque
qui à une forte convexité de la fonction des taxes utilise des
méthodes de gestion classique et car les méthodes classiques sont
plus fiables et elles ont fait leurs preuves dans la résolution des
risques bancaires.
Graham et Smith (1999) notent que les nouvelles
méthodes de gestion sont plus efficaces et contribuent à une
meilleure gestion des risques et cela moyennant le recours au marché
financiers qui présente divers produit pour la couverture. Les
probabilités qu'une firme se trouve dans une portion convexe de la
fonction de taxe : une espérance de revenus avant impôt
près de zéro, une forte volatilité des revenus avant
impôt et une auto corrélation négative des revenus avant
impôt.
H2 : plus l'impôt est important, plus
en tend vers le choix des méthodes classiques.
3. Taille de la firme
La taille de la firme est un facteur important dans la
détermination de sa politique de gestion des risques. En effet, la mise
en place d'une équipe de gestion des risques, du matériel
nécessaire ainsi que les frais de transactions sont des coûts
inévitables pour une firme qui cherche à couvrir ses risques
financiers. Ces coûts comportent des économies d'échelle
importantes, rendant la gestion des risques plus accessible pour les firmes de
plus grosses tailles.
Selon Triki (2005) les firmes de petite taille sont plus
affectées par les problèmes d'asymétrie d'information
lorsque celles-ci ont recours au financement externe et font donc face à
de plus importants coûts de transaction et pour remédier à
ce problème la meilleure couverture sera par les nouvelles
méthodes de gestion.
Ainsi, suivant le raisonnement de Froot, Scharfstein (1995),
ces coûts de transaction devraient inciter ces firmes à se couvrir
contre les risques et cela moyennant les méthodes classiques.
H3 : plus la taille de la banque est petite
plus choix des méthodes de gestion est classique.
4. L'impact de la dualité de direction sur le
choix de la méthode de couverture des banques
On commence tout d'abord par définir la dualité
comme étant la nomination de la même personne, sur la même
période, aux deux postes de directeur général et de
président du conseil. Louizi, (2006).
Le PDG de la banque possède un poste très
précieux pour poursuivre une stratégie d'enracinement et
bénéficier de ses privilèges. En effet, en plus de la
rémunération complète, le PDG a un accès plus
facile à la conclusion des contrats implicites avec les partenaires. De
ce fait, le dirigeant dispose d'un contrôle direct sur les actifs et peut
en profiter pour valoriser son capital humain.
Le PDG peut aussi accroître son avantage informationnel
sur les membres du conseil et renforcer la sécurité de son
emploi ; Paquerot, (1997).
** S'il y a dualité de direction, le dirigeant va
cumuler les avantages du directeur général et de président
du conseil.
Selon Dietsch et Petey, (2003) les banques qui
présentent une dualité dans leurs structures optent pour les
méthodes de gestion nouvelles car elles sont plus adaptées aux
fluctuations du marché.
D'autres auteurs, par contre, ont démontré que
les méthodes les plus efficaces sont les méthodes classiques
à l'instar de Dermine et Bessis.
Après avoir présenter quelques idées
concernant l'effet de la dualité de direction sur le choix des
méthodes de gestion des banques, on peut dégager
l'hypothèse à tester dans la partie empirique :
H4 : Si il existe une dualité, le
choix porte sur les nouvelles méthodes de gestion des risques
bancaire
5. L'impact du pourcentage des représentants de
l'Etat et des établissements publics au conseil sur le risque
bancaire
Cette variable fait l'exception d'unifier la plupart ou
presque la totalité des avis des auteurs. Cet avis réside dans
l'effet d'un pourcentage élevé des représentants de l'Etat
et des établissements publics dans le conseil d'administration sur le
choix des méthodes de gestion des risques bancaires, en effet les
établissement publics optent dans leurs choix aux nouvelles
méthodes de gestion et cela pour faire face aux changements
perpétuels de l'environnement bancaire.
La Porta, Lopez-de-Silances et Shleifer, (2002) admettent que
l'actionnariat de l'Etat dans les banques commerciales surtout dans les pays en
voie de développement constitue une cause de leurs manques
d'efficacité. Ces banques connaissent une faible efficience et souffrent
d'un important taux de prêts improductifs, ce qui peut être
dû aux différents objectifs des appartenants à l'Etat,
à savoir le financement des secteurs ou des régions
spécifiques, l'accord des crédits directs à l'exportation,
etc.
L'hypothèse à tester pour cette variable est
plus claire que les précédentes :
H5 : les banques qui ont un pourcentage des
administrateurs représentants l'Etat et les établissements
publics élevés, utilisent des méthodes de gestion
nouvelles.
6. L'impact du pourcentage des administrateurs
étrangers sur le risque bancaire
Certaines études ont été établies
pour analyser l'effet des administrateurs étrangers sur le choix de la
méthode de gestion du risque bancaire. Selon Beck et al. (2004),
Claessens et al. (2001), Berger et al. (2000), les institutions bancaires
à forte propriété étrangère ont un niveau de
risque différent de celui des institutions bancaires à forte
propriété locale privée d'ou ils utilisent les nouvelles
méthodes de gestion.
En effet, les premières banques sont
généralement des filiales des holdings bancaires. Elles ont donc
l'avantage de profiter de l'économie d'échelle. En plus, elles
peuvent servir une base multinationale de clientèle en s'installant dans
d'autres pays essentiellement ceux qui abritent des filiales
étrangères de leurs clients (sociétés locales).
Goldberg et Saunders, (1981).
Selon Vintzel (2001), les banques à forte
propriété étrangère bénéficient d'un
accès plus facile aux marchés des capitaux, d'une capacité
supérieure à diversifier les risques et de plus grande
opportunité à offrir certains de leurs services à des
clients étrangers qui ne sont pas facilement accessibles aux banques
locales. Même dans les pays en voie de développement, les banques
à propriété étrangère provenant des pays
développés ont également accès à des
technologies nouvelles surtout en matière d'informations.
L'hypothèse à tester pour cette variable est
tout à fait claire :
H6 : les banques à forte
propriété étrangère utilisent les nouvelles
méthodes de gestions.
7. L'impact de la taille du conseil d'administration
sur les risques bancaire
Certains auteurs, comme Jacquillet. (1997), ont
considéré que la taille du conseil d'administration a un effet
positif sur l'accroissement des risques dans les banques. En effet, une taille
élevée du conseil crée des conflits
d'intérêts et facilite au dirigeant de s'enraciner, ce qui va
engendrer un conseil fragmenté, inefficace et présentant des
difficultés lors de prises de décisions d'ou ils optent pour les
méthodes classiques car elles sont plus connues ce qui va réduire
le taux de conflit entre eux.
Contrairement à Jacquillet, d'autres auteurs ont abouti
à la fin de leurs recherches à conclure que les méthodes
classiques sont inefficaces face à l'alternance de l'environnement
bancaire. On cite entre autres, Forbes et Milliken, (1999).
Ces différentes études nous permettent d'avoir
l'idée de tester l'hypothèse suivante :
H7 : plus la taille du conseil
d'administration augmente plus le choix s'oriente vers les méthodes
classiques de gestion des risques des banques.
8. L'impact du pourcentage des administrateurs
institutionnels sur le risque bancaire
Les investisseurs institutionnels (financiers ou autres) ont
des moyens financiers importants, qui leur permettent de jouer un rôle
important dans la gouvernance des banques et notamment le contrôle des
dirigeants et le contrôle des risques. Selon Carleton et al. (1998) ; La
pointe, (2000), leurs représentants au conseil peuvent ainsi influencer
les décisions des dirigeants en vue de minimiser les risques de la
banque en utilisant les nouvelles méthodes de gestion et ainsi augmenter
leurs rentabilités.
Ces administrateurs institutionnels ont un nombre important
d'investissements qu'ils réalisent, ce qui leur permet de
bénéficier d'un accès privilégié à
l'information abondante de l'environnement. Ce qui va générer une
meilleure croissance du secteur et surtout une meilleure appréciation de
la performance des dirigeants. Alexandre et Paquerot, (2000).
H8 : les banques qui présentent des
administrateurs institutionnels utilisent les nouvelles méthodes de
gestion des risques bancaires.
9. L'impact du pourcentage détenu par
l'actionnaire majoritaire sur le risque bancaire
Un actionnaire majoritaire est une personne qui est
propriétaire d'une action. C'est un actionnaire détenant la
majorité des droits de vote mais pas obligatoirement la majorité
du capital
Selon Griffith, (1999), les conseils dominés par les
administrateurs majoritaires sont plus capables de contrôler les
dirigeants des banques et par la suite le contrôle des risques.
Nam, (2004), supporte l'avis de Griffith. Il démontre
que les administrateurs majoritaires sont les plus influents et qu'ils sont les
seuls qui peuvent assurer que les banques appliquent les réglementations
propres à leurs activités et que les dirigeants n'ont pas des
comportements discrétionnaires qui nuisent à la richesse des
actionnaires.
Cet actionnaire possède un pouvoir important au sein de
la banque et il possède de gros moyens financiers qui lui permettent de
s'orienter vers les nouvelles méthodes de gestion des risques bancaires
qui semblent plus efficaces et plus adéquat aux environnements bancaires
Contrairement à ces auteurs, Prowse, (1997), par
exemple, affirme que ces administrateurs majoritaires sont moins efficaces dans
la discipline des dirigeants des banques que les mécanismes de
réglementation instaurés par les pouvoirs publics.
D'après cette petite analyse de la littérature,
on peut décider de tester l'hypothèse suivante :
H9 : les banques administrées par les
actionnaires majoritaires optent pour les nouvelles méthodes de
gestion.
Conclusion
L'étude théoriques a permis d'avancer plusieurs
hypothèses sur lesquels on c'est fondé pour l'élaboration
de notre travail de recherche qui opéra sur le cas des banques
commerciales tunisiennes.
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