Introduction générale
L'environnement bancaire est devenu très instable et
très vulnérable face aux différentes fluctuations de la
sphère monétaire, face à ces différentes
perturbations les banques sont de plus en plus menacé par une
diversité de risques nuisant à son activité et à sa
position sur le marché financier.
Le risque est une exposition à un danger potentiel,
inhérent à une situation ou une activité. Mais
réduire le danger et réduire le risque sont deux choses
distinctes. La réduction des risques est une démarche
archaïque par rapport à celle de la réduction des
dangers.
L'évaluation des risques est le facteur
déterminant de toute prise de décision. Elle est bien trop
souvent intuitive dans nos actions de tous les jours, mais gagne à
être formalisée dans le cadre d'un projet industriel qui comporte
une dimension financière.
Donc le risque apparaît comme l'un des défis
actuels des dirigeants pour le définir, le mesurer et le gérer
pour améliorer la performance.
Partie 1 : Les risques bancaires :
cadre conceptuel
1. Définition
Le risque désigne un danger bien identifié,
associé à l'occurrence à un événement ou une
série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne
sait pas s'ils se produiront mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se
produire dans une situation exposante. Il est aisé de comprendre
pourquoi la notion de risque, ainsi définie, ne permet pas de
décrire les situations d'incertitude et de rendre compte des
modalités de la prise de décision dans de tels contextes. On sait
ce qu'on ne sait pas mais c'est à peu près tout ce que l'on sait
: il n'y a pas de meilleure définition de l'incertitude. Savoir
anticiper, traquer les débordements potentiels, mettre en place un
système de surveillance et de collecte systématique des
données pour déclencher les alertes dès que des
événements inhabituelles se produisent : la liste des mesures
à prendre est longue, qui suggère que l'ignorance n'est pas une
fatalité et que raisonner en terme d'incertitude, c'est
déjà se donner les moyens d'en prendre la mesure.
2. Fondement théorique
Qu'il soit de crédit, de change ou du taux
d'intérêt, la problématique du risque bancaire fait partie
des thèmes récurrents de l'actualité. Le risque bancaire
est, à tort, considéré comme bien identifié. En
réalité, le risque bancaire connaît une explosion
"démographique".
Juvin (2001) dans son analyse distingue huit classes de
risque: Le risque commercial, le risque informatique, le risque
opératoire, le risque juridique et fiscal, le risque politique, le
risque de concurrence, le risque d'environnement, et le risque des
ressources.
Face à cette nomenclature explosive, la culture
bancaire traditionnelle s'essouffle. Pour y faire face, les
établissements bancaires hiérarchisent les risques, mettent en
place une charte de contrôle pour chaque risque et clarifient les
responsabilités. Mais l'essentiel réside dans une
évolution nécessaire et délicate de la culture du
risque.
Une littérature importante s'intéresse à
la notion de risque et de performance. Cette littérature découle
de la modélisation de Shrieves et Dahl (1992) qui démontrent une
influence simultanée et positive entre l'évolution du niveau de
capital et l'évolution du niveau de risque des banques
américaines. Ainsi, à une hausse du niveau de risque correspond
une hausse du niveau de fonds propres détenu et inversement. De
même, d'autres travaux confirment cette relation à savoir Kwan et
Eisenbeis (1995) pour les banques américaines, Altunbas et al. (2004)
pour les banques européennes, Heid et al. (2004) pour les banques
allemandes et Godlewski (2004) pour les banques des pays en
développement.
D'autres travaux arrivent aux mêmes conclusions sur le
fond que Shrieves et Dahl concernant la prise de risque des banques mais il y a
un point de distinction qui réside dans l'indicateur du niveau de
capital qui est retenu dans ces études. Dans les travaux de Shrieves et
Dahl et ceux qui suivirent et démontrèrent une influence positive
et simultanée, l'indicateur retenu est le ratio fonds propres sur total
des actifs bancaires. Cependant, les travaux de Jacques et Nigro (1997),
Aggarwal et Jacques (2001) pour les banques américaines, Van Roy (2003)
pour les banques européennes, Rime (2001) pour les banques suisses et
Murinde et Yaseen (2004) pour les banques africaines et du Moyen-Orient
trouvent une influence simultanée, mais négative entre le niveau
de capital et le niveau de risque. L'indicateur du niveau de capital retenu
alors est le ratio Cooke, c'est-à-dire un ratio qui intègre des
pondérations en risque selon la nature de l'actif bancaire. Ces
résultats semblent en apparence différents, mais
l'interprétation aboutit à reconnaître
l'intérêt de la réglementation Cooke dans la contrainte
d'une prise de risque excessive des banques.
Enfin, les travaux de Kwan et Eisenbeis (1995), Altunbas et al.
(2004) et Godlewski (2004) mettent en évidence une influence
simultanée, mais négative entre le niveau de risque et la
performance de la banque. Ce résultat indique qu'une hausse du niveau de
risque de la banque conduit à une baisse de la performance et
réciproquement. Ce résultat s'inscrit dans la filiation des
préconisations du Comité de Bâle et souligne
l'intérêt d'une réduction de la prise de risque en vue
d'améliorer la performance de la banque.
Chapitre 1 : les risques bancaires :
définitions et Mesures
Introduction
Les risques bancaires sont nombreux et divers. Nous allons
nous intéresser, dans ce chapitre, à l'énumération
de quatre risques dont on va présenter les définitions et les
mesures.
Section 1 : Risque de
crédit
1. Définition
Le risque de crédit est défini comme
étant le risque de perte auquel la banque est exposée en cas de
détérioration ou de défaillance de la contrepartie. Il
résulte de la combinaison de 3 facteurs : le risque de
contrepartie, le risque d'exposition et le risque de récupération
(modèle dit CER).
1.1. Risque de contrepartie
Le risque de contrepartie est caractérisé par la
probabilité de défaillance du client relative à,
principalement, 2 facteurs qui sont la qualité du débiteur
(classe de risque ou notation) et la maturité du crédit.
1.2. Risque d'exposition
Le risque d'exposition est l'évaluation du montant des
engagements au jour de la défaillance. Ce montant dépend du type
d'engagement accordé (facilité de caisse, prêt moyen
à terme, caution, opérations de marché, ...), du niveau
confirmé ou non, de la durée de l'engagement et de sa forme
d'amortissement (linéaire, dégressif,...).
1.3. Risque de
récupération
Le risque de récupération est, après
coût de récupération et de partage, la valeur attendue de
la réalisation des garanties (sûretés réelles et
personnelles) et de la liquidation des actifs non gagée de la
contrepartie.
La valorisation des garanties détenues vient en
déduction de l'exposition. Elle est fonction de la valeur initiale du
bien, du caractère nécessaire ou non pour la poursuite de
l'activité, de sa durée de vie, du marché d'occasion et de
la décote en cas de vente forcée.
2. Méthodes de mesures
Dans le nouvel accord Bâle II, chaque
établissement aura le choix entre trois méthodes :
Ø La méthode Standard (notation
externe) ;
Ø La méthode IRB Fondation (notation interne
simple) ;
Ø La méthode IRB Avancée (notation
interne complexe).
L'idée sous jacente à la multiplicité des
modèles d'évaluation du risque de crédit est d'inciter
davantage les meilleures pratiques en matière de mesure et de
contrôle de risque de crédit pour calculer au mieux les charges en
fonds propres.
Les approches de mesure de crédit doivent être
envisagées en tenant compte d'une dimension évolutive, en effet
le comité de Bâle espère voir de nombreuses banques passer
de l'approche standard à l'approche IRB simplifiée puis
avancée.
En effet, les établissements de crédit auront
donc globalement deux grandes options : soit laisser la
responsabilité de la notation de leurs portefeuilles à des
organismes de notation externes, soit chercher à élaborer en
interne des systèmes de gestion des risques des contreparties pleinement
adaptées à leurs natures d'activités.
2.1. Approche Standard
Cette approche, entrant en vigueur à partir du
1er janvier 2007, est fondée sur une classification des
risques obtenus à partir de notations externes (agences de notation,
assureurs de crédit...).
La pondération des expositions est fonction des
notations externes. Il existe différentes grilles de pondération
selon les catégories d'emprunteurs. Les encours pondérés
sont des encours nets de provisions spécifiques.
Sept catégories d'emprunteurs sont définies pour
les grilles de pondération : souverains, entités du secteur
public non gouvernemental, banques, entreprises, détail
(retail), crédits hypothécaires garantis par de
l'immobilier, crédits garantis par une hypothèque commerciale.
L'approche standardisée mènera à un
niveau de couverture en capital similaire à Bâle I (8%), mais avec
des changements importants : allocation de 2,8% (pondération de
35%) sur les prêts immobiliers au lieu de 4%.
La distinction entre pays de L'OCDE et non OCDE ne s'applique
pas aux engagements souverains ou bancaires. Les engagements à moins
d'un an ont un facteur de conversion de 20% (au lieu de 0%).
Pour la détermination des pondérations par
catégories d'emprunteurs, les banques doivent recourir à des
"notateurs externes". Six critères d'éligibilité sont
recensés pour la reconnaissance de ces agences de notation externes par
le régulateur national : objectivité, indépendance,
accès international et transparence, publication, ressources et
crédibilité.
Tableau 1 : Notations externes
Catégorie de contrepartie
|
Notation
|
|
|
AAA à BB-
|
A+ à A-
|
BBB+ à BBB-
|
BB+ à B-
|
Moins de B-
|
Non noté
|
États et banques multilatérales de
développement
|
0%
|
20%
|
50%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Banques
|
20%
|
50%
|
100%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Sociétés
|
20%
|
50%
|
100%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Détail
|
Immobilier
|
|
40%
|
Autres
|
75%
|
Source : Quantitative Impact Study n°3 :
Octobre 2002
La Banque des Règlements Internationaux (2001) a
suggéré que la fiabilité des agences de notations est un
élément crucial et fondamental pour l'efficacité de
l'approche standardisée de mesure du risque de crédit. Aussi, les
régulateurs du marché financier doivent certifier
l'évaluation externe du risque de crédit.
Roy, V. P. (2005) simule le capital réglementaire des
banques de l'Union Européenne selon l'approche standardisée de
mesure de risque de crédit pour les combinaisons possibles de notations
externes (ECAI), Moody's, S&P et Fitch rating,
et ce en reposant sur la simulation Monte-Carlo. Il trouve des
différences significatives du capital réglementaire pour ces
trois agences de notations, mais ces divergences n'excédent pas 6% du
minimum du capital réglementaire.
2.2. Approche Notations Internes (Internal Ratings Based)
Selon cette approche, entrant en vigueur à partir du
1er janvier 2007, la banque utilise ses ratings internes et estime
la probabilité de défaut correspondant à chaque
emprunteur. Les régulateurs fournissent toutes les autres informations
permettant de calculer le niveau de capital réglementaire requis (taux
de recouvrement standard, maturité standard...).
A cet effet, pour générer le niveau du capital
réglementaire sous IRB, les banques appliquent une formule
mathématique à leurs estimations des risques :
Ø La Probabilité de Défaut
(Probability of Default : PD) : la PD est une notion
orientée "emprunteur". Exprimée en pourcentage, elle correspond
à la probabilité qu'une contrepartie soit défaillante sur
un horizon de douze mois.
Ø La Perte en Cas de Défaut (Loss Given
Default : LGD) : la LGD est une notion orientée
"transaction ", les pertes étant généralement
dépendantes des caractéristiques de financement
(caractéristiques de l'emprunteur, caractère subordonné du
crédit, garanties reçues, etc...). Exprimée en
pourcentage, elle correspond au taux de perte constaté en cas de
défaillance.
Ø Exposition Au défaut (Exposure At Default
: EAD) : la EAD correspond à l'exposition en cas de
défaillance. La notion d'exposition englobe les encours bilanciels ainsi
qu'une quote-part des engagements hors bilan.
Le Défaut se manifeste par un impayé
supérieur à 90 jours ou une incapacité de l'emprunteur
à honorer les échéances prévues en nominal,
intérêts, frais annexes (un rééchelonnement des
prêts, un provisionnement constaté sur l'encours, une cessation de
paiement, une liquidation judiciaire).
Selon cette approche, la banque doit évaluer
elle-même la probabilité de défaut (PD)
associée à une catégorie d'emprunteur et se fonder sur les
éléments fournis par les autorités de contrôle pour
l'estimation des autres éléments de risques.
L'approche basée sur la notation interne ou IRB
proposée par le comité de Bâle constitue un
élément important dans le sens où les banques auront une
approche statistique de leurs risques afin d'établir une segmentation de
l'ensemble des risques de crédits en portefeuilles homogènes.
Cette approche a pour fin de faire passer la mesure du capital
réglementaire d'un calcul arithmétique (ratio Cooke)
à un calcul probabiliste (ratio McDonough).
Selon une étude d'impact menée par la commission
bancaire, les exigences en fonds propres relatives seraient inférieures
de 2,5% pour les banques adoptant l'approche Notation Interne Simple et de 5%
pour celles optant pour l'approche Notation Interne Complexe par rapport
à l'utilisation de la méthode standard révisée.
2.3. Méthode IRB avancée
Le comité a également défini une approche
avancée, entrant en vigueur à partir du 1er janvier
2008, déclinaison de la précédente, dans laquelle les
banques fournissent leurs propres estimations pour tous les paramètres
de risque : la probabilité de défaut ; la perte en cas de
défaillance ("Loss Given Default" LGD), l'exposition
en cas de défaillance ("Exposure At Default" EAD) sous
réserve de respecter les exigences des autorités de
surveillance.
Cette méthode est destinée aux grandes banques
ayant des systèmes de gestion des risques bien élaborés et
des données historiques.
2.4. Choix de la méthode d'estimation
Le choix de la méthode de notation interne constitue une
opportunité pour les banques. En effet, le nouvel accord de Bâle
incite les établissements à mener une réflexion dynamique
sur l'emploi de leur capital afin de piloter de façon globale leurs
activités en intégrant le coût de risque. Mais, il faut
remarquer que le comité a laissé le choix aux banques et à
l'autorité de contrôle et ceci en fonction des choix
stratégiques de chaque entité. La complexité des
méthodes varie en fonction des processus de détermination des
paramètres. En effet, la méthode standard basée sur des
notations externes est très simple, par contre, la marge de
liberté par rapport à l'allocation de capital est faible :
il s'agit d'une relation inverse entre simplicité de la méthode
et marge de latitude par rapport à l'allocation des ressources.
Tableau 2 : Les
approches d'estimation du risque de crédit
|
Méthode Standard
|
Méthode Notation Interne
Approche fondation
|
Méthode Notation Interne
Approche Avancée
|
Paramètres
|
Pondérations fixées à partir de notations
externes
|
PD estimation interne
Les autres non
|
Estimations internes
PD, LGD, READ, EL
|
Simplicité de la méthode
|
Élevée
|
Moyenne
|
Faible
|
Marge de latitude par rapport à l'allocation de
capital
|
Faible
|
Moyenne
|
Élevée
|
Source : LGB Finance, (2002) :
« Bâle II : comment concilier pragmatisme et efficacité
dans la mise en oeuvre des recommandations ».
Section 2 : Risque opérationnel
1.
Définition
« Le risque opérationnel est défini
comme le risque de perte résultant de carences ou de défaillances
attribuables à des procédures, personnels et systèmes
internes ou à des événements extérieurs. La
définition inclut le risque juridique mais exclut les risques
stratégiques et d'atteinte à la réputation ».
Dans la pratique, on peut considérer comme
réalisation d'un risque opérationnel tout événement
qui perturbe le déroulement des processus et qui génère
des pertes financières ou une dégradation de l'image de la
banque. Donc les risques opérationnels sont réalisés
essentiellement par : les employés (fraudes, dommages,
sabotages,...), le processus interne de gestion (risque sur opérations,
de liquidité,...), le système (risques liés à
l'investissement technologique, violation,...) et par des
événements externes (aspects juridiques, catastrophes
naturelles,...).
2. Méthodes de mesures
On distingue trois méthodes pour mesurer le risque
opérationnel. En effet, il s'agit de trois options avec des exigences en
fonds propres décroissantes en fonction de la sophistication de
l'approche. Les banques peuvent passer de l'approche la plus simple à
l'approche la plus complexe à mesure qu'elles développent des
systèmes et des pratiques de mesure plus élaborés du
risque opérationnel.
2.1. Approche indicateur de base (BIA : Basic
Indicator Approach)
C'est la méthode de mesure du risque
opérationnel la plus simple. Le capital économique requis pour
couvrir la perte en risque opérationnel est égal au Produit Net
Bancaire (PNB) multiplié par un ratio forfaitaire "", fixé par le régulateur, qui varie entre 15% et 20%,
généralement prend la valeur de 15%. Elle représente la relation entre
l'exigence en fonds propres pour l'ensemble du secteur et l'indicateur pour
l'ensemble du secteur.
Avec : FPRO = exigence en fonds propres
pour le risque opérationnel
PNBtotal est le produit annuel brut moyen sur les
trois dernières années
2.2. Approche standard (SA : "Standardised
Approach")
L'exigence est liée aux produits nets bancaires des
métiers (8 lignes métiers) multipliés par des facteurs de
pondérations (donnés par le régulateur) qui varient selon
le métier.
Pour chaque ligne de métier (i), un indicateur
d'exposition unique (PNBi) est multiplié par un
facteur de pondération () reflétant le risque lié à l'activité.
Ainsi, la charge de capital est fixée d'une façon arbitraire sur
le "Gross Income" de chaque ligne de métier
pondéré par un coefficient bêta fixé dans le cadre
de l'accord de Bâle. Le comité de Bâle a divisé les
activités des banques en huit catégories à savoir :
banque de financement des entreprises, banque de détail, banque
commerciale, négociation et vente, gestion d'actifs, services d'agence,
paiements et règlements et courtage de détail.
Tableau 3 : Analyse de calibration
des Fonds propres exigés
Ligne de métier
|
â i
|
â médiane
|
â proposé pour les PME de EL
|
Proportion de valeur de perte
|
Finance d'entreprise
|
â 1
|
13,1%
|
18%
|
7,4%
|
Négociation et vente
|
â 2
|
17,1%
|
18%
|
19,1%
|
Banque de détail
|
â 3
|
12,5%
|
12%
|
39,4%
|
Banque commercial
|
â 4
|
13,2%
|
15%
|
22,9%
|
Paiements et règlements
|
â 5
|
20,8%
|
18%
|
4,8%
|
Agences et services de garde
|
â 6
|
17,4%
|
15%
|
2,2%
|
Gestion d'actifs
|
â 7
|
13,3%
|
12%
|
2,1%
|
Courtage de détail
|
â 8
|
11,3%
|
12%
|
2,1%
|
Moyenne
|
|
14,8%
|
15%
|
-
|
Source : Pardo, C., (2003) : « Quels
outils pour une régulation efficace des risques opérationnels de
la gestion pour compte de tiers », Revue d'économie
financière, n°73.
Bêta "â" représente une mesure
approchée de la relation entre l'historique des pertes imputables au
risque opérationnel sur une catégorie donnée et le montant
agrégé du produit brut de cette catégorie
d'activité. Le produit brut est mesuré par catégorie et
non pour l'ensemble d'établissement. Ainsi, l'exigence globale en fonds
propres représente la somme des exigences de fonds propres pour chacune
des catégories des activités.
On peut conclure que des critères
d'éligibilité sont à respecter pour l'application de cette
méthode. Ils prennent en compte la qualité du système de
gestion du risque et le suivi des données de pertes.
2.3. Approches de mesures avancées (AMA :
Advanced Measurement Approaches)
C'est une approche plus complexe, réservée aux
établissements bancaires les plus avancés et les plus
exposés aux risques, permettant une optimisation des exigences en fonds
propres. Le comité ne précise ni l'approche ni les
hypothèses concernant le type de distribution utilisée pour
modéliser la mesure du risque opérationnel.
Dans le cadre de l'approche des mesures avancées, la
notion de risque prend toute son importance car il s'agira d'évaluer la
perte potentielle dans 99,9 % des cas. Cette méthode, permettant moins
d'exigences en fonds propres, doit respecter les critères
suivants :
Ø Un critère général :
l'approbation préalable de l'autorité de supervision.
Ø Des critères qualitatifs : une fonction
" risque opérationnel" indépendante, une implication des
dirigeants, un reporting régulier des expositions et des
pertes, une documentation sur les contrôles et les procédures, des
audits internes/externes.
Ø Des critères quantitatifs : processus de
gestion et bases de données cohérents avec la définition
du risque opérationnel, système d'information approprié,
procédures en cas de changement de taille, revue périodique des
méthodologies et paramètres.
La mesure du risque opérationnel est basée sur
des modèles internes de l'établissement. On distingue 3
possibilités à savoir : l'approche de mesure interne
(IMA : Internal Measurement Approach), les approches
basées sur la modélisation des pertes (ou LDA : Loss
Distribution Approach) et les approches basées sur un scoring
des lignes de métier (Scorecard Approach).
Pour l'approche IMA, on distingue entre 8 lignes
de métier i et 7 types d'évènements j.
Ainsi, les Fonds propres pour le risque opérationnel est :
Avec : ã : un facteur de pondération
PEij : Probabilité de
l'évènement j pour la ligne métier i
LGEij : Pertes moyenne en cas d'occurrence de
l'évènement j EIij :
Indicateur d'exposition pour le métier i
Cette méthode considère que les pertes non
anticipées sont en fonction des pertes anticipées. Aucune raison
ne l'approuve, on peut déduire que c'est une approche extra
réelle.
L'approche par distribution des pertes ou LDA :
il s'agit d'estimer la distribution des pertes pour chaque ligne de
métier et type d'évènement (hypothèses sur la forme
de la distribution ou simulation de type Monte-Carlo). La valeur
en risque de l'institution correspond ensuite aux fonds propres à
allouer (horizon d'un an et intervalle de confiance de 99,9%).
Les approches par "scoring" : ce sont des approches
qualitatives consistant à produire, pour chaque type de risque, une
grille d'appréciation regroupant des indicateurs quantitatifs comme le
taux de turn-over, le nombre d'opération,... et qualitatifs comme
l'appréciation de la vitesse de changement d'une activité. Un
score est donné par un groupe d'experts spécialistes pour chaque
ligne métier. Donc le capital réglementaire est égal
à la somme des produits des pertes (EL), des pondérations (W) et
du score de risque (RS).
Section 3 : Le risque de taux
d'intérêt
Toute entreprise se caractérise par des besoins de
financement à plus ou moins long terme, que ce soit pour financer des
projets d'investissement ou simplement pour assurer son développement.
Elle a ainsi recours à l'endettement soit auprès d'une banque,
soit directement sur les marchés financiers à court terme ou
obligataire, et se trouve alors exposée au risque de taux
d'intérêt.
1. Définition
Les fluctuations des taux d'intérêt exposent le
détenteur de titres financiers au risque de moins-value en capital.
C'est paradoxalement un risque de taux dans la mesure où il se traduit
pour l'investisseur par un coût effectif ou un manque à gagner en
dépit du respect scrupuleux des engagements par l'émetteur.
2. Méthodes de mesure
On distingue trois techniques de mesure du risque de taux
d'intérêt : la mesure de volume, la mesure de marge et la
mesure de valeur.
2.1. La mesure de volume : Gap et impasse
L'objet de cette mesure est de déterminer l'assiette du
risque de taux d'intérêt
Démarche et outil
La mesure du gap de taux procède d'une démarche
en plusieurs étapes portant sur les emplois et ressources à taux
variable sur une période donnée :
- d'abord, il faut recenser à l'actif comme au passif
du bilan tous les postes à taux variable à refinancer, en prenant
soin de le faire sur une même période de référence
sinon la distinction fixe-variable perd son sens
- ensuite, on calcule pour chaque période le total des
encours à refinancer à l'actif et au passif
- enfin, on calcule le gap de taux par différence
algébrique entre les totaux à l'actif et les totaux au passif
(Gap = Actif - Passif) à taux variables. Pour affiner l'analyse on
calculera aussi les gaps cumulés sur les différentes
périodes. Notons que l'on peut calculer le gap par différence
entre passifs et actifs (Gap = Passif - Actif) à taux fixe. En faisant
attention aux signes (plus ou moins) dans ses calculs, les deux méthodes
conduisent le gestionnaire de risque aux mêmes conclusions.
En toute logique, il y a autant d'impasses que de taux de
référence. Si l'on dispose de taux fortement
corrélés avec un même taux de référence, on
peut contourner cette difficulté en regroupant les lignes du bilan en
encours dont les taux sont corrélés. Cela permet de calculer une
seule impasse représentant le solde des encours indexés sur ce
même taux. Rappelons enfin que l'on peut calculer le gap ou impasse en
taux après financement en ajoutant algébriquement l'impasse en
liquidité à l'impasse en taux avant financement.
Interprétation
Lorsqu'on a un excédent des ressources sur les emplois,
la banque est dite sur-consolidée ou en position longue en taux et le
gap (Emplois - Ressources) est négatif. Cet excédent de
ressources doit être replacé sur le marché à un taux
incertain. Si les taux baissent, c'est la rentabilité de la banque qui
diminue car les ressources sont réinvesties à un taux
inférieur à leur coût d'acquisition. C'est pourquoi un gap
négatif est préjudiciable en cas de baisse des taux alors que
cela devient une situation favorable en cas de hausse des taux.
Inversement, quand les emplois excèdent les ressources
la banque est dite sous consolidée en taux ou en position courte et le
gap (Emplois - Ressources) est positif. La banque est courte en ressources et
doit se refinancer à un taux incertain. Si les taux baissent, elle se
refinance à un coût inférieur aux taux client et sa
rentabilité augmente de ce fait. C'est pourquoi un gap positif est
favorable en situation baissière des taux pour la banque. Par contre en
situation haussière des taux, ce gap positif devient défavorable,
le refinancement se faisant à un coup supérieur au taux client.
Si le gap est nul, la banque est dite consolidée en
taux car il y a adossement parfait entre ressources et emplois.
Le risk manager s'attellera donc à
réduire autant que possible les gaps défavorables et surtout les
mauvais gaps cumulés dans la mesure où ces derniers lui
permettent de voir comment évoluent son gap et son exposition dans le
temps.
2.2. La mesure de marge : sensibilité de la marge
aux taux d'intérêt
Elle permet d'apprécier l'incidence de
l'évolution des taux sur la marge de transformation et donc sur les
résultats d'un établissement bancaire éclairant ainsi la
décision du gestionnaire de risque, ce que la simple mesure du gap est
insuffisante à faire. Par exemple, « le parfait adossement en
taux des emplois et ressources garantit la stabilité de la marge de
transformation dans le temps au niveau où elle s'est constituée
initialement, mais cette marge peut avoir été figée
à un niveau insuffisant, voire négatif ». La
sensibilité de la marge aux fluctuations adverses des taux
d'intérêt apporte donc plus de lumière à l'analyse
du risk manager et l'indicateur de mesure dont il dispose à cet
effet est le Earnings-At-Risk (EAR) ; encore
appelé Income-At-Stake (IAS) ou Dollar-At-Risk (DAR).
Il mesure la dégradation en valeur absolue de la marge
d'intérêt suite à une fluctuation adverse des taux
d'intérêt.
Lorsque la variation des taux d'intérêt est
connue avec précision on peut calculer l'EAR en posant : EAR =
|gap|.Ä taux d'intérêt. Lorsque la variation des taux
d'intérêt n'est pas connue avec précision, on peut à
partir de données historiques et pour un seuil de confiance
donné, généralement 95%, estimer la volatilité de
ces taux en situation normale c'est-à-dire en dehors des cas pires ou
stress scenarios. Dans ce cas on calcule l'EAR en posant : EAR =
|gap|.Ä95% taux d'intérêt.
Il ressort de cette formule que lorsque le gap est nul, l'EAR
est aussi nul. Il y a alors un adossement parfait en taux et la marge est
immunisée contre les variations de taux. L'EAR étant
mathématiquement calculé en valeur absolue, il ne faut perdre de
vue pour autant qu'un gap (Emplois - Ressources) positif est défavorable
en cas de hausse des taux si bien que la marge décroît avec la
hausse des taux et elle se croît avec leur baisse. Inversement, un gap
négatif représente une situation préoccupante en cas de
baisse des taux car la marge se détériore alors qu'elle
s'améliore si les taux croissent.
L'incidence de la variation des taux d'intérêt,
mesurée par l'EAR, reste possible dans les cas de stress
scenarios par la formule précédente pourvu que l'on puisse
estimer, pour un seuil de confiance donné, ce que sera la
volatilité des taux.
2.3. La mesure de valeur : VAN du bilan et
sensibilité des fonds propres
Ce type de mesure fait généralement appel
à l'utilisation de concepts mathématiques tels que la Valeur
Actuelle Nette (VAN) ou la duration pour apprécier l'incidence des
variations négatives des taux d'intérêt sur la valeur
patrimoniale de la banque.
2.3.1. La sensibilité de la VAN et la duration
La VAN a pour objet de mesurer l'impact
défavorable de la fluctuation des taux d'intérêt sur la
valeur patrimoniale de la banque dans le cas d'une activité à
taux fixe. Certains établissements disposent d'un important portefeuille
obligataire ou de titres de créances négociables. Si la valeur de
ces actifs est liée au taux du marché, l'établissement est
exposé au risque de perte sur leur valeur de revente
consécutivement à une hausse des taux d'intérêt.
C'est donc une perte en capital et non une détérioration
étalée dans le temps de la marge. Cette
détérioration de la valeur patrimoniale est nulle à taux
variables car dans un tel cas, la valeur des actifs est très voisine du
pair malgré les variations de l'index de taux variable. En effet la
fluctuation des taux variables se reporte directement sur la charge
d'intérêt sans impacter véritablement sur le prix et donc
sur le capital. Il n' y a alors qu'à taux fixe que le risque est
réel.
Le risk manager, soucieux de la liquidité de
ses actifs et de la rentabilité de son activité devra, en
appliquant la mesure de valeur, calculer puis comparer la VAN de l'actif et du
passif de son bilan. Il tirera les conclusions suivantes :
- si VAN de l'actif < VAN du passif, alors il
réalise une perte financière
- si VAN de l'actif > VAN du passif, alors il
réalise une marge financière.
La détermination des VAN peut être couplée
à celle de la sensibilité de la différence des VAN de
l'actif et du passif à la variation des taux. La différence (VAN
Actif - VAN Passif) est appelée VAN du bilan ou Situation Nette
Actualisée (SNA) du bilan. La norme est que cette différence soit
proche de zéro à tout instant. En partant du principe que
l'immunisation d'un bilan est obtenue lorsque les valeurs présentes de
l'actif et du passif sont égales et lorsque la variation de l'actif est
égale à celle du passif, la méthode de la VAN revient
à calculer la duration de l'actif et celle du passif et espérer
que ces deux durations soient égales. Sinon, on conclura que :
- si duration de l'actif > duration du passif :
l'actif se déprécie plus vite que le passif en cas de hausse
des taux d'intérêt. La VAN du bilan se dégradera donc avec
cette hausse et s'améliorera en cas de baisse des taux
d'intérêt.
- si duration de l'actif < duration du passif :
l'actif se déprécie moins vite que le passif en cas
d'augmentation des taux, donc la VAN du bilan s'améliorera avec la
hausse des taux mais elle chutera avec une baisse des taux
d'intérêt.
2.3.2. La
sensibilité des fonds propres aux taux d'intérêt
Pour mesurer la sensibilité des fonds propres aux
changements de taux d'intérêt, le gestionnaire de risque utilise
comme instrument la duration. La duration d'un actif permet de calculer
l'exposition au risque de la valeur de cet actif (Value-at-Risk ou VAR),
c'est-à-dire la perte maximale attendue sur cet actif pour un seuil de
confiance donné. On démontre que cette sensibilité
à la variation des taux d'intérêt, toutes choses
égales par ailleurs, est donnée par la formule :
Sensibilité des Fonds Propres = -(A/FP).
[(DuA - DuD.D/A)/(1 + t)].Ät
Où
FP = Fonds Propres, A = actifs, D = dépôts ou
dette, DuA = duration des actifs
DuB = duration des dettes, Ä = seuil de
confiance, t = taux d'intérêt.
Il ressort de cette formule, après quelques
manipulations algébriques, que :
Sensibilité des Fonds Propres = -Levier.Gap de
duration.Ät
La sensibilité des fonds propres aux taux
d'intérêt est alors le produit de trois termes : le levier,
le gap de duration entre les actifs et les dettes et enfin la variation des
taux d'intérêt. Si la sensibilité est négative,
alors les fonds propres se détérioreront avec une hausse des taux
d'intérêt. Ils s'amélioreront avec une baisse des taux car
la sensibilité devient positive dans ce cas.
2.4. Tableau comparatif des mesures du risque de taux
d'intérêt
Le tableau ci-dessous présente de façon
synthétique les avantages, inconvénients et l'objet des trois
techniques de mesures précédemment décrites.
|
Mesure de valeur
|
Mesure de marge
|
Mesure de volume
|
Objet
|
Mesurer l'incidence des risques financiers sur la valeur
patrimoniale
|
Mesurer l'incidence des risques financiers sur la
rentabilité
|
Mesurer l'assiette du risque
|
Avantages
|
- Caractère synthétique
- Permet d'intégrer les instruments optionnels
- Proches des valeurs de marché (trading book)
- Utile pour une activité à taux fixe
|
- Proches des notions comptables
- Visualisation de la chronique des flux
|
- Facilité de mise en oeuvre
- Outil de décision
-Facilité de compréhension
|
Inconvénients
|
- Difficulté de mise en oeuvre
- Eloigné des notions comptables
- complexité de la méthode du fait de son
caractère trop synthétique
|
- Intègre difficilement les options
-Mise en oeuvre délicate
|
- N'intègre pas les instruments financiers
optionnels
- Ne donne pas d'indication de l'incidence du risque sur la
marge
|
Interprétation
La lecture de ce tableau révèle que les mesures
de volume, de marge et de valeur loin de s'exclure, sont
complémentaires. Elles ne sauraient donc être utilisées
séparément au risque de compromettre une analyse saine des
risques auxquels la banque est confrontée de même que l'adoption
de mesures adaptées pour leur couverture.
Section 4 : Le risque change
Dans ce paragraphe nous traiterons des sources du risque de
change, des techniques utilisées pour mesurer ce risque.
1. Définition
Il traduit le fait qu'une baisse des cours de change peut
entraîner une perte de valeur d'avoirs libellés en devises
étrangères. De même, la hausse des taux de change peut
entraîner une hausse de valeur en monnaie nationale d'engagements
libellés en devises étrangère sa mesure du risque de
change.
Plusieurs facteurs, généralement
macroéconomiques, peuvent être à l'origine du risque de
change :
- les variations des cours aussi bien sur le marché
domestique qu'à l'étranger
- le volume et le sens des flux de marchandises et de capitaux
dans un pays
- les évènements politiques prévisibles
et imprévisibles
- les anticipations des agents et les opérations
spéculatives sur les devises
Tous ces facteurs affectent les cours des devises et exposent
de ce fait la banque à un risque de change lequel peut revêtir
trois formes : il peut s'agir d'un risque de transaction, de traduction ou
de consolidation. Généralement, on parle de risque de :
- transaction, quand il y a une modification
de la rentabilité des opérations libellées en devises du
fait des fluctuations des taux de change
- traduction, lorsqu'il s'agit pour un
établissement de convertir, il s'agit dans ce cas de ramener dans les
comptes sociaux les résultats générés par une
activité en devise.
- consolidation, lors de la consolidation des
comptes d'un groupe ayant des filiales à l'étranger.
Les sources du risque de change étant
précisées, quelles sont les techniques de mesure d'un tel
risque.
2. Les techniques de mesure du risque de change
A l'instar du risque de taux d'intérêt, on peut
évaluer le risque de change par des mesures de volume, de marge et de
valeur.
2.1. La mesure de
marge
Cette mesure permet d'apprécier, à travers la
marge d'intérêt, l'impact des variations adverses du risque de
change sur la rentabilité de la banque. En effet lorsqu'un
établissement de crédit finance une opération dans une
devise A en empruntant les ressources nécessaires
à cette opération dans une devise B, Dubernet
(1997) démontre que la marge réalisée (exprimée
dans la devise B) par l'établissement au dénouement
l'opération peut s'écrire :
Mb = Rb/Mb = (Ta - Tb) + (Co/Cn - 1) (1 +
Ta)
Où
Mb = marge exprimée dans la devise B ;
Rb = résultat exprimé dans la devise B ;
Ta et Tb = taux d'intérêt respectifs des devises
A et B ;
Co et Cn = cours d'achat respectifs au comptant et à
terme de la devise B.
A l'analyse, cette formule montre que la marge
réalisée est fonction et deux facteurs :
le différentiel d'intérêt entre
les deux devises (Ta - Tb) et la fluctuation des taux de change entre les deux
devises (Co/Cn - 1) (1 + Ta).
2.2. La mesure de
volume
En calculant la position de change, courte ou longue, sur
chaque devise puis la position de change totale, cette mesure donne une
idée sur l'assiette du risque de change de la banque comme
illustré dans le tableau ci-après :
Tableau 3 : Les positions ouvertes en devises
Fin de mois
|
USD
|
GPB
|
CHF
|
EUR
|
JPY
|
Total
|
Total des actifs immobilisés
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Total des dettes à long terme
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Position nette au comptant
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|
Engagement à terme décalé
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|
Filiales étrangère/opération
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|
|
Position nette sur produits dérivés
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|
|
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|
|
Position nette ouverte effective après couverture
|
|
|
|
|
|
|
Position nette ouverte maximale au cours du mois
|
|
|
|
|
|
|
Les éléments listés dans ce tableau
traduisent une démarche pour calculer la position nette ouverte sur les
devises d'intervention d'une banque sur une période d'un mois, par
exemple, en tenant compte à la fois des éléments de bilan
et de hors bilan. En additionnant leurs valeurs absolues, on obtient la
position nette ouverte totale.
2.3. La mesure de
valeur
La prise en compte des instruments financiers de bilan et de
hors bilan et le calcul de leur VAN permet d'apprécier la
sensibilité de cette VAN aux fluctuations de taux de change d'une part
et de taux d'intérêt d'autre part. En effet pour ces postes, des
flux de capital (c'est-à-dire le principal) et d'intérêt
ont toujours lieu à l'occasion des opérations sur devises. Les
instruments de ce type de mesure ont été présentés
au paragraphe précédent sur le risque de taux
d'intérêt.
Conclusion
Face à la multiplicité des risques bancaire et
leurs diversités, les banques se trouvent dans l'obligation de se
protéger contre ces risques qui sont considéré comme une
menace majeure pour les banques, d'où l'adoption des méthodes de
gestion.
Chapitre 2 : Les méthodes de gestion du
risque bancaire
Introduction
Les banques, en tant qu'entreprises, sont soumises aux
risques. Toutefois, elles sont exposées à plus de formes de
risques et la maîtrise de ceux-ci devient un défi
important à relever.
L'idée de risque zéro est donc un concept loin
de la réalité. Il y a toujours un risque résiduel
après avoir couvert le risque principal. A cet effet, toute banque doit
adopter une politique de gestion des différents risques découlant
de son activité.
Section 1 : risque de
crédit
1. Definition
La gestion du risque de crédit est depuis quelques
années facilitée par la disponibilité de nouveaux produits
financiers dérivés permettant une protection contre le risque de
défaut, ou encore, une protection contre une augmentation des
probabilités de défaut pouvant être mesurées par
l'écart de crédit. Avant d'analyser les différents
dérivés de crédit, nous définirons certains termes
associés à la gestion du risque de crédit.
· Défaut :
Une dette sera considérée être en
défaut au moment ou une entreprise ne respecte pas les engagements quant
au remboursement des intérêts (coupons) ou du capital d'une
certaine dette. Le défaut peut donc être associé à
une variable discrète. Une dette est ou n'est pas en défaut.
· Écart de crédit (Credit spread) :
Prenons 2 obligations ayant exactement la même
structure, c'est-à-dire, 2 obligations générant exactement
les mêmes flux financiers. Une de ces obligations est émise par le
gouvernement canadien (donc sans risque de crédit) et l'autre est
émise par une entreprise privée. La différence entre le
taux de rendement exigé (TRE) entre l'obligation canadienne et
l'obligation corporative peut-être associée à la prime de
risque de crédit de l'obligation corporative. L'écart de
crédit est associé à une variable continue.
Écart de crédit = TRE
obligation corporative - TRE obligation CDN.
2. Les méthodes de gestion utilisées
2.1. Les options
Que ce soit une option dont le sous-jacent est le prix d'une
commodité, le prix d'une action ou la qualité de crédit
d'une dette, ce type de contrat financier offre toujours la possibilité
à l'acheteur d'exercer ou non l'option.
2.1.1. Option sur l'écart de crédit
Le sous-jacent d'une telle option sera l'écart de
crédit entre une dette risquée et une dette non risquée
(EC). L'exercice de cette option se fera si et seulement si l'écart de
crédit est supérieur à l'écart de crédit
préalablement fixé (E).
Payoff = Durée * Valeur nominale de l'option *
Max [EC - E ; 0]
La valeur de cette option augmentera au fur et à mesure
que l'écart de crédit s'accroîtra. À
l'échéance si EC > E, l'acheteur exerce l'option et
reçoit un payement du vendeur. Il est donc possible de faire un profit
sur une telle option malgré que la dette sous-jacente ne soit pas en
défaut.
2.1.2. Option sur l défaut
Le vendeur de cette option devra payer à l'acheteur un
certain montant (M) si la dette sous-jacente est en défaut. Si
après l'échéance la dette n'est pas en défaut,
l'option expire et n'est pas exercer.
Payoff défaut = M
Payoff pas de défaut = 0
2.2. Contrats à terme sur l'écart de
crédit
Cet instrument est similaire à l'option sur
écart de crédit, mais n'offre pas la possibilité d'exercer
ou ne pas exercer l'option à maturité. À maturité
l'acheteur recevra un montant d'argent si l'écart de crédit (EC)
est plus élevé que celle définit au début du
contrat (E) (EC > E). Au contraire l'acheteur devra payé un
montant si l'écart est inférieur à celle
préalablement définit (EC < E).
Payoff = Durée * Valeur nominale de du
contrat à terme * [EC - E]
2.3. Credit default swaps
Les CDS sont des contrats financiers bilatéraux entre
acheteurs et vendeurs de protection. L'acheteur de protection verse une
prime ; cette prime est constituée du taux LIBOR du marché
plus une marge qui, elle, est appelée prime de CDS, exprimée en
points de base (un centième d'un point de pourcentage) par an en
fonction du montant notionnel de l'actif, au vendeur de protection qui promet
de compenser ex post les pertes de l'actif de référence en cas
d'événement de crédit.
Il s'agit d'une transaction non financée : sans
obligation de mettre de côté des fonds pour garantir la
transaction, le vendeur de protection reçoit des primes
périodiques et augmente ses avoirs sans nul investissement en capital si
aucun événement de crédit n'a lieu jusqu'à
maturité du contrat. Dans le cas contraire, événement plus
ou moins probable mais très coûteux, il est contraint de faire un
paiement contingent, donc de fournir des fonds ex post. Il s'agit donc
d'une exposition de hors bilan.
L'élaboration d'un contrat de CDS
L'élaboration d'un contrat de CDS nécessite
l'agrément des cocontractants sur plusieurs points.
Ø
L'actif de référence
Ils doivent fixer l'actif de référence pour
lequel la protection est envisagée. Il peut s'agir de pays souverains,
d'institutions financières, ou toute autre entreprise qu'elle soit
notée ou pas ; l'absence de notation et par conséquent le
manque d'information affectent néanmoins la liquidité des CDS sur
cet actif
Ø La
valeur notionnelle, la maturité, le montant de la prime
Sont également fixés la valeur notionnelle de
l'actif, la maturité de la transaction qui est habituellement de 5 ans
et le montant de la prime à verser par l'acheteur de protection.
Ø La
définition des événements de crédit
Les cocontractants doivent se mettre d'accord sur une
définition précise des événements de crédit
afin d'éviter toute contestation ex post. Les défauts de la
Russie en 1998 et de l'Argentine en 2002 ont en effet mis en évidence le
manque de précision dans la documentation des contrats CDS ce qui
constitue exactement un événement de crédit. A cet
égard, l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA) a
poussé en avant une standardisation de la définition d'un
événement de crédit. Un paiement contingent de la part du
vendeur de protection est déclenché lorsqu'il y a faillite,
défaut de paiement, moratoire (délai de paiement) ou
restructuration (prolongement de la durée de remboursement).
Les CDS étant des contrats bilatéraux, les
cocontractants ne sont pas obligés de se conformer à cette
définition d'événements de crédit, et omettent
effectivement souvent la restructuration qui ne constitue à proprement
parler une perte de capitaux pour le préteur. Les cocontractants doivent
avoir fixé la compensation à payer par l'acheteur de protection
s'il y a un événement de crédit.
Ø Le
paiement contingent
Le vendeur peut souhaiter faire une compensation par
espèces ou par règlement physique. Dans le premier cas, le
paiement contingent équivaut à la différence entre la
valeur nominale de l'actif et son prix de marché, dans le
deuxième, le vendeur de protection paie le montant notionnel de l'actif
et reçoit les titres touchés en contrepartie.
Section 2 : Risque de taux d'intérêt
Une fois le risque est identifié, les entreprises
disposent de plusieurs modes de protection contre le risque de taux. On
distingue les méthodes traditionnelles (couverture contractuelle,
adossement et immunisation) et les méthodes qui fond appel aux
marchés financiers.
1. Les méthodes traditionnelles de gestion du
risque de taux
La couverture contre le risque de taux peut tout d'abord
être réalisée contractuellement en prenant en compte les
possibilités de remboursement par anticipation des emprunts ou de
renégociation des taux en cas d'évolution à la baisse des
taux. Une seconde méthode classique de gestion du risque de taux
consiste à procéder à des opérations d'adossement
des emplois aux ressources. Il s'agit par exemple, de faire correspondre
à un emprunt obligataire, des placements de même nature dont les
flux monétaires permettront de compenser les sorties de
trésoreries engendrées par l'emprunt. La variation de valeur
encourue sur la position au passif à la suite d'une baisse des taux sera
ainsi compensée par une variation de valeur équivalente sur la
position à l'actif constituée par le placement.
Enfin, la couverture contre le risque de taux peut
s'opérer également par immunisation. Un placement est dit
immuniser si le taux de rentabilité obtenu à la fin de l'horizon
d'investissement est égal au taux actuariel initialement. Cette notion
est transposable immédiatement au financement. On démontre qu'un
placement est immunisé si sa duration est égale à
l'horizon de placement de l'investisseur.
1.1. Contrats à terme ferme
Le principe de couverture du risque de taux par l'usage des
contrats à terme ferme consiste à compenser les variations de
valeurs subies sur une position au comptant, par les variations de valeur d'une
position de sens contraire, constituée de contrats à terme.
Ainsi, l'endettement représentant une position comptant au passif, une
diminution des taux engendre une perte pour l'entreprise qui se traduit par une
augmentation de la valeur actualisée de la dette. Cette perte peut
être éliminée par la constitution d'une position à
terme symétrique à l'actif, et ce, par l'acquisition de contrats
à terme qui s'apprécient lorsque les taux évoluent
à la baisse. De la sorte, l'accroissement du coût de la dette est
compensé par la plus-value réalisée sur le contrat
à terme.
1.2. Terme à terme
Le terme à terme ou forward-forward résulte d'un
accord entre une banque et une entreprise ayant pour objectif de fixer par
avance le taux d'intérêt d'un placement ou d'un emprunt. C'est une
technique qui permet au trésorier de fixer à l'avance le taux
d'intérêt qui sera appliqué à une opération
future de placement ou d'emprunt. Il implique un mouvement de fonds,
c'est-à-dire un placement ou un emprunt réel auprès d'une
banque.
1.3. Le forward rate agreement
Le contrat de FRA permet de garantir un taux
d'intérêt en dissociant l'opération de couverture du
risque, de l'opération de prêt ou d'emprunt. L'acheteur du contrat
est supposé être emprunteur au taux du contrat et le vendeur
prêteur.
Le FRA est un contrat qui permet de fixer le taux
d'intérêt appliqué à une opération future de
prêt ou d'emprunt. Le taux fixé est un taux de n'importe quelle
maturité jusqu'à un an. C'est un instrument de hors bilan qui
n'engendre pas de mouvements de fonds en dehors du versement du
différentiel de taux. En effet, le contrat porte uniquement sur les taux
d'intérêt, en aucun cas il n'y a prêt ou emprunt effectif
à l'échéance du contrat. Par convention, un
trésorier qui anticipe et craint une hausse des taux (cas d'un
emprunteur) achète un FRA, celui qui anticipe et craint une baisse des
taux vend un FRA.
Avantages et inconvénients du FRA
Avantages du FRA
|
Inconvénients du FRA
|
Instrument de hors bilan
Produit sur mesure
Facilité de montage
Protection séparée du prêt ou de l'emprunt
(pas d'impact sur les lignes de crédit)
|
Le taux d'intérêt est fixé
définitivement
|
2. Les méthodes nouvelles de gestion du risque
de taux
2.1. Les contrats swaps
Un swap est un contrat conclu entre deux parties qui
s'engagent à changer une certaine somme d'argent suivant un
échéancier précis. Ces sommes sont calculées de
manière à représenter la différence entre les
cash-flows résultant de deux opérations
financières distinctes. Le swap revient donc à changer les
cash-flows résultant d'une première opération
financière. Les swaps de taux d'intérêt peuvent servir
à spéculer, se protéger contre les variations
défavorables du taux d'intérêt, ou effectuer de
l'arbitrage, et notamment l'arbitrage financier , qui permet aux
entreprises de se financer à un coût net inférieur à
ce qu'elles pourraient obtenir sur le marché financier. Il est
basé sur l'utilisation des forces inhérentes à chaque
firme qui échange, via le swap de taux d'intérêt, son
avantage comparatif.
2.2. Les options
Les options sont de tels instruments. Il s'agit de contrats
qui permettent à l'acheteur, moyennant le versement d'une prime
(premium) au vendeur, d'acheter (ou de vendre) à (ou avant) une date
déterminée (dite date d'échéance de l'option) des
actifs financiers (option sur cash) ou des futures sur de tels actifs
(option sur futures) à un prix fixé à l'avance,
dit prix d'exercice. Si, à la date d'échéance,
l'acquéreur de l'option n'a pas effectué l'opération
à laquelle le contrat passé avec le vendeur lui donne droit, il
abandonne l'option. L'avantage des contrats optionnels par rapport aux contrats
ferme est qu'ils permettent de se protéger contre le risque tout en
ayant la possibilité de profité d'une évolution favorable
des taux. Dans le cas des options sur taux d'intérêt, l'actif
sous-jacent est constitué par un titre d'emprunt. L'acheteur d'une
option d'achat (d'une option de vente), en cas d'exercice acheté (vend)
un emprunt au cours fixé que le vendeur s'engage à livrer
(à recevoir). Ce type d'option permet ainsi de fixer un taux maximum
pour un emprunt ou un taux minimum pour un placement.
2.3. Les Caps, les floors et les collars
Le recours au options dans le but de s'assurer un taux sur une
longue période est délicat du fait que les
échéances maximales sont d'environ un an.
C'est la raison pour laquelle on a vu se développer
d'autres contrats : les caps, les floors et les
collars qui portent sur des échéances pouvant aller
jusqu'à dix ans et représentent des contrats conditionnels
négociés de gré à gré.
2.3.1. Le cap
C'est un contrat établi entre deux parties pour une
duré déterminée. Il mentionne un taux fixe et un montant
qui servent de référence pour évaluer la somme à
verser. A la fin de chaque mois, si le taux du marché, par exemple, le
TMM est supérieur au taux fixe de référence, l'acheteur du
cap reçoit une somme en fonction du différentiel de
taux. A l'inverse, si le TMM est en dessous du taux fixe, il n'y a aucun
versement. L'acquisition d'un cap permet ainsi de garantir un taux
maximum d'emprunt. Le vendeur reçoit en contre partie une somme fixe au
début de chaque année, pendant la durée du contrat.
2.3.2. Les floors
Un floor est une série d'options de prêt
qui sert à se couvrir contre la baisse des taux. Ses principes sont
symétriques à ceux du cap, puisqu'il permet à un
prêteur de se protéger contre une baisse des taux sur une longue
période, tout en ayant l'opportunité de bénéficier
d'une hausse éventuelle. Cet instrument garantit un plancher de
placement. Quand le niveau du taux de placement est supérieur au taux
garanti, l'acheteur d'un floor exerce son option afin de recevoir le
différentiel de taux du vendeur.
2.3.3. Les collars
Le collar (ou tunnel) complète efficacement la
gamme des instruments des marchés de gré à gré en
apportant à la fois le caractère d'assurance du cap et
du floor et une réduction du coût de la prime. Il permet
de garantir une fourchette de taux. C'est un contrat qui permet à sont
acheteur de se garantir une zone de taux d'intérêt,
encadrée par un taux minimum et un taux maximum. L'achat de ce produit
correspond à l'achat d'un cap et à la vente
simultanée d'un floor, ce qui permet de réduire la prime
versée. Sa vente correspond à l'achat d'un floor et la
vente d'un cap. Les deux stratégies permettent d'assurer un
taux d'intérêt compris entre un taux plancher et un taux plafond.
Si le taux s'élève au dessus du taux plancher. C'est pour cette
raison que le prix d'un collar est inférieur à celui
d'un floor. Il varie entre 0,1% et 1% par an selon la maturité
et la largeur du tunnel.
Section 3 : le risque de change
1. Couvertures sur le physique ou
«traditionnelles »
1.1. le termaillage : « leads and
log »
C'est une technique qui consiste pour une entreprise à
accélérer ou à retarder ses paiements en devises selon les
prévisions et les évolutions de hausse ou de baisse des cours, en
fonction bien évidement de l'incidence éventuelle des agios.
Boronad et al (1998).
Cette technique, est relativement artisanale, semble toute
fois être tombée en désuétude du fait des
possibilités offertes par le marché des changes. Mais ceci
n'empêche qu'elle permet la réduction de l'exposition au risque de
changes. Simon (1997).
1.2. le netting
Le netting tend à se développer puisqu'il s'agit
d'organiser à l'échelon d'un groupe la compensation
généralisée de toute les créances, dettes et
mouvement de fonds. Boronad et al (1998).
Le principe du netting est de procéder à une
compensation multilatérale des positions des débitrices ou
créditrices réciproques des différentes filiales d'un
groupe multinational au moyen d'un centre de compensation localisé dans
un pays acceptant ce type de procédure. Simon (1997).
La trésorerie générale débite et
crédite chaque entreprise dans chaque pays en fonction de règles
établies par avance, et aussi en fonction des cours de change et taux
d'intérêt. Le solde, exposé au risque de change, est
géré à l'échelon de l'établissement central.
Boronad et al (1998).
Le système de la compensation évite les doubles
achats et ventes de devises. Il réduit considérablement les
montants à couvrir et, par le fait même, l'importance des frais.
1.3. la couverture à terme
La couverture à terme se fait par le biais de contrat
à terme. Ce type de contrat présente un risque
symétrique : c'est-à-dire que chaque contrat partie à
autant de chance que l'autre de gagner ou de perdre dans le future un
même montant.
Il existe différentes sortes de contrat à terme
ayants des sous-jacents : taux d'intérêt, indice boursier,
action, devise.
1.3.1. Contrats de change à terme (CAT)
Les contrats à terme sur devises, ayant pour
sous-jacent l'ensemble des devises, permettent de fixer aujourd'hui un cours de
change futur en fixant aussi la date de l'échange futur des devises, la
nature et le cours de change futur, le montant de devises
échangées. De Labaume et al (1999).
1.3.2. Contrats de change à terme à cours unique
(CATU)
Ce type de contrat correspondant à un engagement
réciproque d'acheter (ou de vendre), une certaine quantité de
devises sur plusieurs futures à un cours unique
prédéterminé le jour de la négociation a pour
sous-jacent l'ensemble des devises.
Le contrat de change à terme à cours unique est
utilisé dans le cadre d'opérations à moyen et à
long terme.
La différence entre le contrat de change à terme
et le contrat de change à terme à cours unique réside dans
le fait que ce dernier contient plusieurs dates d'échéance.
1.3.3. Change à terme à préavis
C'est un contrat qui permet de déterminer, dés
la naissance du risque, cours de change à une date
différée, inconnue lors de la mise en place du dossier.
L'échéance n'est pas précise ; mais
le cours est fixé.
1.4. L'avance en devises (AD)
L'avance en devises est une méthode de protection
contre le risque de change, mais elle est également et
simultanément une technique de financement du commerce international.
C'est ainsi que, toute entreprise résidente peut
obtenir de tout établissement de crédit résident ou
non-résident tout prêt en toutes devises quelle que soit son
échéance, la nature et la monnaie de libellé de
l'opération financée (notamment importation et exportation).
Prissert et al. (1998).
L'avance en devises est dite aussi contrat de prêts et
d'emprunt en devises :
A l'export : avance en devises exportation ou emprunt en
devises,
A l'import : avance en devises importation ou prêt
en devise.
2. les nouveaux instruments
2.1. les options de changes
Une option de change est un contrat donnant à son
acquéreur le droit d'acheter ou de vendre un montant
déterminé de devises, jusqu'à une échéance
convenue, à un cours fixé par avance, appelé pris
d'exercice (strike price, striking price, exercice price). Le prix de l'action
est appelé prime (premium). Il résulte de la confrontation en
continue des ordres d'achat et de ventes présentées sur le
marché.
2.1.1. Les options lookback
Le sous-jacent est l'action, l'indice boursier, l'obligation
ou la devise.
L'option Lookback est une option exotique dont la
particularité est d'être dépendante du chemin parcouru par
le sous-jacent. Ainsi elle procure à son détenteur le niveau le
plus favorable pour lui atteint par le cours du sous-jacent sur une
période de temps définie au départ. De Laubaume et al.
(1999).
2.1.2. Les options asiatiques
Le détenteur d'une option standard du type
européen déplore souvent la baisse brutale du cours de l'actif
sous-jacent, lorsque celle-ci arrive à maturité. Il regrette
alors de ne pas avoir pu verrouiller, durant la vie de l'option, des niveaux
qu'il pourrait reprendre et moyenner avec le cours initiale de l'actif. Les
options « à moyenne », ou
« asiatique » -car la première transaction dur ce
type de produit eut lieu à Tokyo- sont nées de ce constat.
2.1.3. Les options sur options
Le sous-jacent est l'option sur action, l'indice boursier,
l'obligation, la devise ou le taux.
Les options sur options, ou « compound
options », confère à leur détenteur le droit
d'acheter ou de vendre des options dont les caractéristiques ont
été fixées au préalable. Cette option, dont le
sous-jacent est une autre option, nécessite la fixation de deux strikes
et deux maturités.
Remarquons que, d'une part, l'option sur option ne sera
exercée que si la valeur de l'option sous-jacente est supérieure
au premier prix d'exercice, et que d'autre part, l'échéance de
l'option mère doit être plus courte que celle de l'option fille.
De Labaume et al (1999). Sont distingués quatre types d'options sur
options :
Le call sur call,
Le call sur put,
Le put sur call,
Le put sur put,
2.2. les produits bancaires
« packages »
La plupart des grandes banques nationales se sont
souciées de mettre à la portée des petites et moyennes
entreprises des produits « composites » de gestion de
risque de change parmi les quels ont peu citer : le Pack Hedge, le Forward
Price Agreement, les Tunnels, le change à terme avec
intéressement, le change à terme optimisé. Prissert et al
(1998).
2.2.1. Le Pack Hedge
Le Pack Hedge du CCF, le Budget terme du crédit
lyonnais, ou Budget fixe d CIC Paris représente une garantie gratuite
d'un cours unique, sans contrainte d'échéance, pour toutes
transactions (commerciale ou financière), sur des périodes qui
s'étalent généralement sur les 6 à 12 mois à
venir.
On peut contracter ce produit sur des périodes
inférieures ou supérieures cette fourchette avec comme effet une
baisse d'efficacité. Il s'adresse aux entreprises ayant un volume de
flux de devises constant, permettant des prévisions de
trésoreries sur lesquelles les banques vont garantir un cours.
L'exportateur s'engage à céder à la
banque le montant des devises convenues dans le contrat, tandis que
l'importateur s'engage à acheter un volume de devise prévu par
contrat selon un échéancier précis, pendant une
période considérée. En cas de non respect de
l'échéancier, le trésorier se verra obligé de
réaliser soit une avance soit un placement en devises.
2.2.2. Le Forward Price Agreement
Avec le Forward Price Agreement l'entreprise se garantit
gratuitement un cours à terme égale au cours à terme
normal, mais sans effectuer l'opération à terme.
Ce produit est déconnecté de toute
opération de trésorerie. Il permet de couvrir efficacement des
flux en monnaie nationale liée au cours d'une devise.
Si à l'échéance, le cours garanti est
plus favorable que le cours au comptant, la banque verse la différance
et inversement. La principale limite du FPA réside dans le montant
minimum d'intervention qui rend ce produit peut accessible aux petites et
moyennes entreprises.
2.2.3. Les Tunnels
Les tunnels sont des combinaisons simples d'options de
change.
On distingue les tunnels simples des tunnels
améliorés adaptés à un besoin spécifique.
Un tunnels simple, permet à l'entreprise de se
garantir gratuitement une plage de cours autour du cours à terme, avec
un minimum et un maximum. A l'échéance, l'opération de
change se fait au cours du marché, si ce dernier es compris dans la
limite maximum/minimum ou bien au cours minimum ou maximum si ce dernier est
sortie de la limite. Toutefois, il y a de même un coût du fait
d'une perte d'opportunité, lié à l'existence de l'option
vendue. En effet, l'entreprise ne peut bénéficier de
l'évolution favorable d'une monnaie que dans la limite prévue. Le
coût s'apprécie en fait en terme de taux de change garantis. Mais
il est vrai qu'il n'apparaîtra clairement dans les comptes au contraire
du paiement d'une prime.
2.2.4. Le change ou couverture à terme avec
intéressement
Le change ou couverture à terme avec
intéressement créé par le crédit lyonnais en 1987
, certaines banques ont développé des produits similaires tels
que : accord de change à terme évolutif , futur
gain, terme ouvert participatif, change à terme avec
intéressement (CTI), ou change à terme à bonus.
Ces produits permettent aux entreprises de s'échanger
à une date donnée des devisent sur la base d'un courts plancher
si on est vendeur ou d'un cours plafond si on est acheteur, ce cours
étant fixé dès origine (2)
Ce contrat hybride, à mi-chemin entre le change
à termes et l'option permet de garantir un cours à terme tout en
en profitant dans une certaine limite, d'une évolution favorable des
cours. De la baume et al. (1999).
2.3. Les swaps
Un swap signifiant échange et une opération
d'échange de flux d'intérêt et / ou de devises, portant sur
un montant et une durée définit à l'avance.
La réalisation d'un swap correspond donc à la
signature d'un contrat par le quel deux contre parties vont accepter de
s'échanger des flux sur une période, donnée les obligation
de l'une des parties étant contractuelle dépendantes de la
réalisation des obligations de l'autre contre partie. Le
caractère conditionnel de cet échange permet de faire figure
cette transaction dans le hors bilan dans les comptes de bilan de chaque
contre partie. (1992).
Il existe plusieurs formes de swaps comme swaps de taux
d'intérêt, swaps libor, constant maturity swaps, swaps de devises.
Or, on est dans la couverture contre le risque de change donc c'est les swaps
de devises qui nous concernent.
On va s'intéresser essentiellement sur les swaps sur
les devises, on distingue trois catégories de swaps su devises :
Ø Les swaps de devises fixe / variables, dans lesquels
l'une des contreparties paie des intérêts dans une devises sur la
base d'un taux fixe, alors que l'autre paie les intérêts dans la
seconde devise d'un taux variable.
Ø Le swaps de devises fixe / fixe, dans lesquels les
intérêts des deux branches du swaps sont calculés sur la
base d'un taux fixe.
Ø Les swaps de devises variable / variable, dans
lesquels les intérêt sont indexés sur des
références variables.
Section 4 : Le risque opérationnel
La gestion des risques opérationnels est le processus
qui consiste à contrôler l'éventualité et la
gravité potentielle d'un incident défavorable ; tel les
fraudes ; les incidents et les pannes informatiques.
Les banques sont exposées à ce risque et pour y
remédier ils utilisent des méthodes de gestion qui leurs
permettent de l'atténuer.
Dans cette partie nous allons nous intéresser à
quelques méthodes qui nous estimons les plus utilisées.
1. Processus de surveillance
1.1. Contrôles internes
Les contrôles internes correspondent à l'ensemble
des ressources et procédures utilisées par les dirigeants pour
contrôler efficacement les activités. Grâce à eux, la
direction et le personnel peuvent être raisonnablement certains
d'atteindre les objectifs. Ils aident à corriger les contradictions et
à détecter les anomalies survenant entre les différents
centres décisionnels (par exemple, les chefs d'agence) dotés de
niveaux d'autonomie variés. Les contrôles internes doivent
être préventifs, détectives, et
correctifs.
Une gestion des risques opérationnels efficace est
composée des :
· Contrôles de prévention :
conçus pour éviter les incidents indésirables
avant leur survenue.
· Contrôles de détection :
conçus pour identifier les incidents indésirables
lorsqu'ils surviennent. Ils identifient les erreurs après
qu'elles soient survenues.
· Contrôles de correction :
conçus pour s'assurer que des mesures correctives sont prises
en vue de réparer les incidents indésirables ou d'éviter
qu'ils se renouvellent.
Les risques liés au manque d'information
Ø Incapacité à classer les risques
par priorité :
Un élément clé du processus de gestion
des risques est le classement par priorité. Cela peut se faire en
utilisant une matrice pour classer les risques selon la possibilité
qu'un évènement arrivera (la fréquence) et une estimation
du coût potentiel (l'impact). La non disponibilité d'informations
historiques rendra ce processus plus difficile.
Ø Incapacité à détecter la
fraude :
Si une fraude est commise dans une banque, son effet se
constate le plus souvent sur la qualité de portefeuille. Si des
informations à temps et exactes sur le portefeuille sont disponibles, la
fraude liée aux déboursements et remboursements peut être
détectée plus facilement.
Ø Non-conformité avec les
réglementations :
Sans des informations correctes et à temps, les
rapports réglementaires seront inexacts ou incomplets.
Ø Manque de contrôle sur les
actifs :
Il est important de garder les registres d'entrée et
sortie des fournitures de bureau, d'utilisation des véhicules, et de
tenir un registre des immobilisations.
Ø Non-conformité avec le
budget :
Un système d'information financière doit
comprendre une comparaison entre les résultats et le budget. Si un
directeur n'est pas en mesure de vérifier la raison des écarts,
une manipulation du système ne pourra pas être
détectée.
Ø Etats financiers inexacts :
Des procédures d'enregistrement et de
comptabilité imprécises ne créent pas seulement un
environnement favorable aux activités frauduleuses, mais laissent les
dirigeants et les parties prenantes avec les informations incorrectes pour la
gestion de l'entreprise.
1.2. Audit interne
L'audit interne est une appréciation
systématique et objective par les auditeurs internes des diverses
activités et contrôles d'une institution.
L'objectif d'un audit interne est de déterminer si les
risques auxquels s'expose l'institution peuvent être identifiés en
vérifiant si :
Ø Les informations financières et les
données d'exploitation sont exactes et fiables
Ø Les politiques et les procédures internes sont
respectés
Ø Les risques d'exploitation de l'institution sont
identifiés et réduits au minimum
Ø Les réglementations externes sont
respectées
Ø Des critères d'exploitation satisfaisants sont
remplis
Ø Les ressources sont utilisées de
manière efficace et économique
Ø Les objectifs de l'institution sont effectivement
atteints
Si une petite banque n'a pas l'argent lui permettant
d'embaucher un auditeur interne à plein temps, la fonction d'audit
interne peut être contractée à l'extérieur. Si les
services d'une société sont requis, elle ne doit pas
être la même que celle qui fait l'audit externe annuel. En
combinant les deux, l'indépendance de l'audit externe sera mise en
cause.
1.3. Audit externe
Un audit externe est un examen formel et
indépendant des états financiers, registres,
transactions, et opérations d'une structure par une partie externe en
vue d'exprimer une opinion sur les états financiers des banques.
Les avantages d'un audit externe pour une banque sont :
· Donner de la crédibilité aux
états financiers et autres rapports de gestion
· Garantir la transparence sur l'utilisation des
fonds des investisseurs
· Identifier les faiblesses dans les contrôles
internes et les systèmes
Les termes de référence de l'auditeur externe
:
· Peuvent varier de façon significative entre
les institutions.
· Comprennent les objectifs spécifiques de la
banque.
Un système de contrôle interne efficace est le
mécanisme primaire pour identifier, mesurer, e atténuer les
risques opérationnels
2. Reporting
La comptabilité analytique et le contrôle
budgétaire se traduisent par des informations détaillées,
exhaustives.
Or, la gestion d'une organisation (service, entreprise,
groupe, organisation publique) nécessite des informations
synthétiques et triées.
2.1. Définition
Outil de suivi et d'évaluation des performances, pour
informer la hiérarchie de la marche et de l'évolution des
unités décentralisées.
C'est un système normalisé de remontée de
l'information essentiellement comptable et budgétaire, après
synthèse et tri.
2.2. Champ d'application
L'application du reporting met l'accent sur deux principaux
volets :
Ø comparer les réalisations par rapport aux
prévisions.
Ø identifier les causes des écarts et
définir les actions correctrices.
Pour y parvenir trois principes de bases sont à la
disposition des preneurs de décisions :
Ø exception : pour faciliter la vérification par
la direction générale, un seuil de tolérance est
fixé.
Ø contrôlabilité : chaque rubrique a un
responsable ; on ne juge les gens que ce sur quoi ils sont responsables.
Ø correction : s'il y a un écart, le responsable
du centre doit pouvoir proposer une action corrective.
Pour l'élaboration d'un reporting efficace il faut
suivre les étapes suivantes :
Ø Ciblage des données puis des sources de
données à rassembler, avec par exemple un paramétrage de
l'année, du domaine, etc.
Ø Extraction des informations utiles : groupement,
tris, fonctions d'agrégation, calculs d'indices, etc.
Ø Mise en forme d'un rapport avec un canevas
défini.
Ø Production du rapport sous sa forme lisible.
Ø Publication ou diffusion du rapport (intranet,
messagerie électronique, document, etc.).
3. plan de secours
Un plan secours, a pour but la reprise des activités
après un sinistre important touchant le système bancaire. Il
s'agit de redémarrer l'activité le plus rapidement possible avec
le minimum de perte de données. Ce plan est un des points essentiels de
la politique de sécurité bancaire.
Il existe 3 étapes pour l'élaboration d'un plan
de secours :
· Analyse du risque et d'impact
· Choix de stratégie de sécurisation
· Développement du plan
Conclusion
Face aux fluctuations des cours de la monnaie, les banques ont
eu recours aux instruments de couvertures.
Ces instruments sont en perpétuelles innovations et
créations.
Chapitre 3 : Les déterminants du risque
bancaire
Introduction
Les fondements théoriques de la gestion des risques
financiers découlent principalement des travaux de Stulz. Ses
premières recherches sur le sujet ont permis d'identifier l'aversion au
risque des gestionnaires en tant que justification à
l'établissement de la gestion de risques chez les banques. Par la suite,
les travaux de Smith et Stulz (1985) ont décelé certaines
imperfections de marché pouvant justifier la gestion des risques dans
une optique de maximisation de la valeur de la firme. Par conséquent,
les résultats obtenus par ces auteurs ont engendré une importante
littérature sur les motivations de la couverture des risques financiers.
Parmi celles-ci, nous retrouvons les coûts de détresse
financière, la convexité de la fonction de taxe et les
imperfections du marché des capitaux. Afin de véritablement
contribuer à la maximisation de la valeur de la firme, ces motivations
doivent impliquer une optimisation non linéaire afin que le
décideur économique se préoccupe de la variabilité
des revenus (Santomero et Babbel 1997).
1. Coût de détresse
financière
Les coûts reliés à la détresse
financière ou la faillite peuvent prendre différentes formes.
Tout d'abord, il peut s'agir de coûts directs, par exemple des
coûts légaux reliés à une liquidation des actifs.
D'autre part, ces coûts peuvent être de type indirect et survenir
avant la faillite. Dans un tel cas, ils prennent la forme de coûts
liés à une restructuration financière. Ces coûts
sont spécifiques aux entreprises qui ont recours à la dette dans
leur structure de capital, et advenant le cas, la valeur espérée
des coûts de détresse financière affecte directement la
valeur des firmes. Par conséquent, plus une entreprise a recours au
levier financier dans sa structure de capital, plus elle s'expose à des
coûts de détresse financière importants. Dans cette
optique, une couverture classique des risques de la banque permet à
celle-ci de réduire la variabilité de ses revenus, diminuant
ainsi les probabilités de se retrouver en état de détresse
financière. La répercussion de cette activité de gestion
des risques contribuera alors à augmenter la valeur de la firme
proportionnellement à la diminution de l'espérance des
coûts de détresse financière.
H1 : plus le coût de détresse
financière est important plus les responsables tendent vers les
méthodes nouvelles.
2. Convexité de la fonction de
taxes
Tel que le décrivent Smith et Stulz (1988), une banque
qui à une forte convexité de la fonction des taxes utilise des
méthodes de gestion classique et car les méthodes classiques sont
plus fiables et elles ont fait leurs preuves dans la résolution des
risques bancaires.
Graham et Smith (1999) notent que les nouvelles
méthodes de gestion sont plus efficaces et contribuent à une
meilleure gestion des risques et cela moyennant le recours au marché
financiers qui présente divers produit pour la couverture. Les
probabilités qu'une firme se trouve dans une portion convexe de la
fonction de taxe : une espérance de revenus avant impôt
près de zéro, une forte volatilité des revenus avant
impôt et une auto corrélation négative des revenus avant
impôt.
H2 : plus l'impôt est important, plus
en tend vers le choix des méthodes classiques.
3. Taille de la firme
La taille de la firme est un facteur important dans la
détermination de sa politique de gestion des risques. En effet, la mise
en place d'une équipe de gestion des risques, du matériel
nécessaire ainsi que les frais de transactions sont des coûts
inévitables pour une firme qui cherche à couvrir ses risques
financiers. Ces coûts comportent des économies d'échelle
importantes, rendant la gestion des risques plus accessible pour les firmes de
plus grosses tailles.
Selon Triki (2005) les firmes de petite taille sont plus
affectées par les problèmes d'asymétrie d'information
lorsque celles-ci ont recours au financement externe et font donc face à
de plus importants coûts de transaction et pour remédier à
ce problème la meilleure couverture sera par les nouvelles
méthodes de gestion.
Ainsi, suivant le raisonnement de Froot, Scharfstein (1995),
ces coûts de transaction devraient inciter ces firmes à se couvrir
contre les risques et cela moyennant les méthodes classiques.
H3 : plus la taille de la banque est petite
plus choix des méthodes de gestion est classique.
4. L'impact de la dualité de direction sur le
choix de la méthode de couverture des banques
On commence tout d'abord par définir la dualité
comme étant la nomination de la même personne, sur la même
période, aux deux postes de directeur général et de
président du conseil. Louizi, (2006).
Le PDG de la banque possède un poste très
précieux pour poursuivre une stratégie d'enracinement et
bénéficier de ses privilèges. En effet, en plus de la
rémunération complète, le PDG a un accès plus
facile à la conclusion des contrats implicites avec les partenaires. De
ce fait, le dirigeant dispose d'un contrôle direct sur les actifs et peut
en profiter pour valoriser son capital humain.
Le PDG peut aussi accroître son avantage informationnel
sur les membres du conseil et renforcer la sécurité de son
emploi ; Paquerot, (1997).
** S'il y a dualité de direction, le dirigeant va
cumuler les avantages du directeur général et de président
du conseil.
Selon Dietsch et Petey, (2003) les banques qui
présentent une dualité dans leurs structures optent pour les
méthodes de gestion nouvelles car elles sont plus adaptées aux
fluctuations du marché.
D'autres auteurs, par contre, ont démontré que
les méthodes les plus efficaces sont les méthodes classiques
à l'instar de Dermine et Bessis.
Après avoir présenter quelques idées
concernant l'effet de la dualité de direction sur le choix des
méthodes de gestion des banques, on peut dégager
l'hypothèse à tester dans la partie empirique :
H4 : Si il existe une dualité, le
choix porte sur les nouvelles méthodes de gestion des risques
bancaire
5. L'impact du pourcentage des représentants de
l'Etat et des établissements publics au conseil sur le risque
bancaire
Cette variable fait l'exception d'unifier la plupart ou
presque la totalité des avis des auteurs. Cet avis réside dans
l'effet d'un pourcentage élevé des représentants de l'Etat
et des établissements publics dans le conseil d'administration sur le
choix des méthodes de gestion des risques bancaires, en effet les
établissement publics optent dans leurs choix aux nouvelles
méthodes de gestion et cela pour faire face aux changements
perpétuels de l'environnement bancaire.
La Porta, Lopez-de-Silances et Shleifer, (2002) admettent que
l'actionnariat de l'Etat dans les banques commerciales surtout dans les pays en
voie de développement constitue une cause de leurs manques
d'efficacité. Ces banques connaissent une faible efficience et souffrent
d'un important taux de prêts improductifs, ce qui peut être
dû aux différents objectifs des appartenants à l'Etat,
à savoir le financement des secteurs ou des régions
spécifiques, l'accord des crédits directs à l'exportation,
etc.
L'hypothèse à tester pour cette variable est
plus claire que les précédentes :
H5 : les banques qui ont un pourcentage des
administrateurs représentants l'Etat et les établissements
publics élevés, utilisent des méthodes de gestion
nouvelles.
6. L'impact du pourcentage des administrateurs
étrangers sur le risque bancaire
Certaines études ont été établies
pour analyser l'effet des administrateurs étrangers sur le choix de la
méthode de gestion du risque bancaire. Selon Beck et al. (2004),
Claessens et al. (2001), Berger et al. (2000), les institutions bancaires
à forte propriété étrangère ont un niveau de
risque différent de celui des institutions bancaires à forte
propriété locale privée d'ou ils utilisent les nouvelles
méthodes de gestion.
En effet, les premières banques sont
généralement des filiales des holdings bancaires. Elles ont donc
l'avantage de profiter de l'économie d'échelle. En plus, elles
peuvent servir une base multinationale de clientèle en s'installant dans
d'autres pays essentiellement ceux qui abritent des filiales
étrangères de leurs clients (sociétés locales).
Goldberg et Saunders, (1981).
Selon Vintzel (2001), les banques à forte
propriété étrangère bénéficient d'un
accès plus facile aux marchés des capitaux, d'une capacité
supérieure à diversifier les risques et de plus grande
opportunité à offrir certains de leurs services à des
clients étrangers qui ne sont pas facilement accessibles aux banques
locales. Même dans les pays en voie de développement, les banques
à propriété étrangère provenant des pays
développés ont également accès à des
technologies nouvelles surtout en matière d'informations.
L'hypothèse à tester pour cette variable est
tout à fait claire :
H6 : les banques à forte
propriété étrangère utilisent les nouvelles
méthodes de gestions.
7. L'impact de la taille du conseil d'administration
sur les risques bancaire
Certains auteurs, comme Jacquillet. (1997), ont
considéré que la taille du conseil d'administration a un effet
positif sur l'accroissement des risques dans les banques. En effet, une taille
élevée du conseil crée des conflits
d'intérêts et facilite au dirigeant de s'enraciner, ce qui va
engendrer un conseil fragmenté, inefficace et présentant des
difficultés lors de prises de décisions d'ou ils optent pour les
méthodes classiques car elles sont plus connues ce qui va réduire
le taux de conflit entre eux.
Contrairement à Jacquillet, d'autres auteurs ont abouti
à la fin de leurs recherches à conclure que les méthodes
classiques sont inefficaces face à l'alternance de l'environnement
bancaire. On cite entre autres, Forbes et Milliken, (1999).
Ces différentes études nous permettent d'avoir
l'idée de tester l'hypothèse suivante :
H7 : plus la taille du conseil
d'administration augmente plus le choix s'oriente vers les méthodes
classiques de gestion des risques des banques.
8. L'impact du pourcentage des administrateurs
institutionnels sur le risque bancaire
Les investisseurs institutionnels (financiers ou autres) ont
des moyens financiers importants, qui leur permettent de jouer un rôle
important dans la gouvernance des banques et notamment le contrôle des
dirigeants et le contrôle des risques. Selon Carleton et al. (1998) ; La
pointe, (2000), leurs représentants au conseil peuvent ainsi influencer
les décisions des dirigeants en vue de minimiser les risques de la
banque en utilisant les nouvelles méthodes de gestion et ainsi augmenter
leurs rentabilités.
Ces administrateurs institutionnels ont un nombre important
d'investissements qu'ils réalisent, ce qui leur permet de
bénéficier d'un accès privilégié à
l'information abondante de l'environnement. Ce qui va générer une
meilleure croissance du secteur et surtout une meilleure appréciation de
la performance des dirigeants. Alexandre et Paquerot, (2000).
H8 : les banques qui présentent des
administrateurs institutionnels utilisent les nouvelles méthodes de
gestion des risques bancaires.
9. L'impact du pourcentage détenu par
l'actionnaire majoritaire sur le risque bancaire
Un actionnaire majoritaire est une personne qui est
propriétaire d'une action. C'est un actionnaire détenant la
majorité des droits de vote mais pas obligatoirement la majorité
du capital
Selon Griffith, (1999), les conseils dominés par les
administrateurs majoritaires sont plus capables de contrôler les
dirigeants des banques et par la suite le contrôle des risques.
Nam, (2004), supporte l'avis de Griffith. Il démontre
que les administrateurs majoritaires sont les plus influents et qu'ils sont les
seuls qui peuvent assurer que les banques appliquent les réglementations
propres à leurs activités et que les dirigeants n'ont pas des
comportements discrétionnaires qui nuisent à la richesse des
actionnaires.
Cet actionnaire possède un pouvoir important au sein de
la banque et il possède de gros moyens financiers qui lui permettent de
s'orienter vers les nouvelles méthodes de gestion des risques bancaires
qui semblent plus efficaces et plus adéquat aux environnements bancaires
Contrairement à ces auteurs, Prowse, (1997), par
exemple, affirme que ces administrateurs majoritaires sont moins efficaces dans
la discipline des dirigeants des banques que les mécanismes de
réglementation instaurés par les pouvoirs publics.
D'après cette petite analyse de la littérature,
on peut décider de tester l'hypothèse suivante :
H9 : les banques administrées par les
actionnaires majoritaires optent pour les nouvelles méthodes de
gestion.
Conclusion
L'étude théoriques a permis d'avancer plusieurs
hypothèses sur lesquels on c'est fondé pour l'élaboration
de notre travail de recherche qui opéra sur le cas des banques
commerciales tunisiennes.
Chapitre 4 : Performance bancaire
Introduction
La performance apparaît comme un concept cléf
dans la littérature financière et managériale. En effet,
bien qu'il soit important, peu de recherches se sont attardées à
examiner la performance. Charreaux (1996), essaie d'éclairer la notion
de performance, et cela à travers « le notion de
performance absolu conduit à s'interroger sur les objectifs de celui qui
cherche à mesurer la performance ».
1. Définition de la
performance
La notion de performance est issue de l'ancien français
performance qui signifie «achèvement». Dans la
littérature, plusieurs définitions sont conjointement ou
indistinctement employées en vue d'établir de manière
précise le concept de performance.
Dans le langage courant, la performance renvoie à
quatre significations majeures :
- Les résultats de l'action : la performance
correspond alors à un résultat mesuré par des indicateurs
et se situant par rapport à un référant qui peut
être endogène ou exogène.
- Le succès : la performance renvoie à
un résultat positif, et par la même aux représentations de
la réussite propres à chaque individu et à chaque
établissement.
- L'action : la performance désigne
simultanément les résultats et les actions mises en oeuvre pour
les atteindre, c'est à dire un processus.
- La capacité : la performance
renvoie alors au potentiel.
Pour certains auteurs, elle est assimilée à
l'efficacité, à la compétitivité ou encore à
la capacité, et d'autres la considérant comme semblable à
l'efficience, le rendement, la productivité.
La performance est définie comme « la raison
des postes de gestion, elle implique l'efficience et
l'efficacité » Albanes (1978).
La performance est définie comme « la
capacité de l'organisation à réaliser une satisfaction
minimale des attentes de sa clientèle stratégique »
Miles (1986).
2. La performance financière
d'inspiration comptable
Si l'on s'intéresse aux multiples études
réalisées sur la performance financière des banques, nous
sommes confrontés à l'utilisation d'une multiplicité de
critères retenus. Il s'agit essentiellement de ceux qui font intervenir
les données comptables de l'entreprise et d'autres qui se basent sur les
valeurs de marché.
Il est possible d'apprécier la performance
financière à partir des critères qui font intervenir les
données comptables de l'entreprise. Nous avons ainsi
sélectionné deux critères de performances de ce type, le
Return On Equity (ROE) et le Return On Assets (ROA), qui sont
des indicateurs calculés de manière ex post.
2.1. Le Return On Equity
La performance financière se mesure par le ROE. Il
s'agit du rapport entre le résultat net et les fonds propres.
ROE= Résultat Net / Fonds propres
Ce concept intéresse particulièrement les
actionnaires dont l'attention se porte sur le profit qui rémunère
leurs apports.
2.2. Le Return On Assets
La rentabilité des actifs (ROA) se calcule en divisant
le résultat net par le total actif.
ROA= Résultat Net / Total actif
Le résultat après impôt traduit
l'enrichissement ou l'appauvrissement de l'entreprise au cours de l'exercice
considéré ; il relève donc d'un concept patrimonial et non
de trésorerie. Ce résultat net peut donc être
distribué sous forme de dividendes, ou mis en réserves (et
augmenter ainsi le montant des capitaux propres de l'entreprise)
.
Ces mesures ROE et ROA sont bien évidemment soumises
aux critiques classiques inhérentes aux mesures comptables de
performance.
En effet, ces mesures ne permettent pas de comparaison
internationale fiable dans le sens où les référentiels
comptables diffèrent encore d'un pays à l'autre. D'autre part,
ces mesures ne permettent pas d'intégrer la valeur des
éléments intangibles Chakravarthy, (1986). Enfin, la mesure de la
performance par le rendement comptable est court termiste. D'où, on ne
tient pas compte du risque de l'actionnaire alors que cet élément
est fondamental dans l'évaluation de tout rendement.
Conclusion
La difficulté de fixer une définition
universelle du concept de performance existe toujours, mais les recherches qui
s'articulent autour de ce concept le rendent plus claire et
compréhensible. De ce fait, on peu aller plus loin que la
définition exacte du terme, jusqu'à l'identification des facteurs
qui déterminent et affectent, que ce soit positivement ou
négativement, la performance essentiellement bancaire.
Partie 2 : Gestion du risque bancaire : Cas
des banques tunisiennes.
Introduction
Dans cette partie, nous proposons la démarche que nous
avons suivie pour l'élaboration de notre questionnaire, la
sélection de notre échantillon, la collecte et le traitement des
données.
Section 1 : Définition de la
problématique
La problématique que nous essayons de traiter dans
notre travail de recherche est l'identification des méthodes de gestion
des risques bancaires et leur impact sur la performance.
L'importance de cette étude peut être
expliquée par la fréquence des risques que peut avoir une banque,
ces risques peuvent causer des dommages considérables aux banques qui
doivent à leurs tours se couvrir contre eux.
En particulier les banques tunisiennes n'échappent pas
à cette règle et se trouvent de plus en plus exposé
à ces risques qui à leurs tours influent la performance de ces
établissements financiers. Nos banques tunisiennes ; qu'ils soient
de petite ou grande taille font recours à différentes
méthodes de gestion qui leurs permettent de se couvrir contre ces
risques pour amélioré leurs performances sur les
différents niveaux.
Section 2 : Instrument de recherche
1. Le questionnaire
Le questionnaire est un outil d'investigation auquel nous
avons eu recours. Si nous voulons le classer parmi les différentes
classes de collecte d'information, il est dans la rubrique enquête qui
représente un intermédiaire entre l'observation et
l'expérimentation. L'enquête s'adapte bien à la recherche
causale, en effet, ce type de recherche sert à déterminer des
relations de cause a effet entre les variables.
1.1. Processus d'élaboration du questionnaire
Pour élaborer notre questionnaire nous somme
passé par deux étapes :
· Nous avons eu recours en premier lieu au rapport
théorique lié à nos problématiques.
· En deuxième lieu nous avons mené une
étude préliminaire auprès d'un échantillon
réduit de la population mère. Le but étant de recueillir
des informations complémentaires ou des éléments
d'appréciation pour ajuster et adapter notre recherche théorique
au contexte des banques tunisiennes.
1.2. La forme du questionnaire
Notre questionnaire est présenté sous forme
d'une grille de choix à travers laquelle les responsables des banques
peuvent y répondre aisément.
La première ligne intitulée
« Degré d'exposition », porte sur les idées
et les perceptions du répondant. Nous avons imposé une
échelle et c'est au responsable de choisir parmi les degrés
proposés le niveau qui correspond le mieux à sa perception.
Les autres lignes intitulées
« Méthodes de gestion », porte sur le choix du
responsable.
Enfin les colonnes intitulées « Risque de
crédit, risque de change, risque du taux d'intérêt, risque
opérationnel ».
2. Les états financiers
Pendant la collecte des informations nécessaires pour
l'élaboration de notre base de donnée, on a eu recours aux
états financiers des banques (bilan, état de résultat)
présentent dans notre échantillon pour le calcul de quelques
variables nécessaires pour l'estimation de notre modèle empirique
comme par exemple : le BN et l'impôt payer par les banques ...etc.
Section 3 : Echantillonnage
1. La taille de l'échantillon
Le questionnaire a été soumis à 30
agences bancaires appartenant à 10 banques commerciales opérant
dans la région de Sfax. Ce choix peut être expliqué par les
différentes limites matérielles, humaines et temporelles
sous-jacentes à tout travail de recherche et aussi dans le but
d'atteindre un nombre d'agences qui peut nous procurer des résultats
statistiquement fiables.
2. Le contact de l'échantillon
Pour contacter notre échantillon, nous étions
devant deux alternatives :
· Questionnaire par e-mail.
· Entretien personnel.
· Interview par téléphone.
· Questionnaire postal.
Pour le besoin de notre travail de recherche, nous avons
opté pour entretien personnel et questionnaire par e-mail.
3. Les difficultés rencontrées pendant
l'enquête
Le premier problème rencontré dans la recherche
est le choix du mode de contact vu qu'un questionnaire postal a des chances
minimes de réussite.
Le deuxième problème rencontré lors du
contact par e-mail : la majorité des responsables concerné
n'ont pas répondus à notre questionnaire.
Le troisième problème rencontré lors de
l'entretien personnel est que les responsables n'étaient pas toujours
disponibles pour nous recevoir.
Section 4 : Résultats et
interprétation
1. Influence de la perception du risque sur le choix de
la méthode de gestion
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
á0
|
C
|
3.800503
|
0.1109
|
á1
|
RISKC
|
-1.015392
|
0.0950 *
|
á2
|
RISKCH
|
-0.768018
|
0.2900
|
á3
|
RISKTI
|
1.241247
|
0.1321
|
á4
|
RISKO
|
-0.593670
|
0.2917
|
|
dépendance
|
0.466667
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact de
l'appréciation du risque sur le choix de la catégorie des
méthodes de gestion (classique ou nouvelle).
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
MGR = á0 +á1
RISKC+á2 RISKCH+á3
RISKTI+á4 RISKO+å1
Après avoir collecter et régresser les
informations nécessaires sur l'appréciation des responsables
vis-à-vis de ces risques selon la régression logistique, on a
obtenu les résultats suivants :
· Pour se couvrir contre le risque de crédit, de
change et opérationnel ; les responsables ont tendance à
utiliser des méthodes de gestion classiques en dépit de leur
importance au sein de leurs banques.
· Par contre, pour se couvrir contre le risque du taux
d'intérêt, ils ont tendance à utiliser les nouvelles
méthodes de gestions ; même si ce risque ne présente
pas une grande menace pour ces établissements en vertu de la
régulation de ce taux de la part de la BCT.
· Ces résultats ne sont pas significatifs sauf
pour le risque de crédit qui présente une probabilité
inférieure à 10%.
· Le pouvoir explicative de ces variables est de l'ordre
de 46,67% ceci montre que le choix de la méthode de gestion
dépend de l'appréciation du risque par les responsables des
banques.
2. Influence des variables de gouvernance sur le choix de
la méthode de gestion
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
â0
|
C
|
-11.90516
|
0.7467
|
â1
|
PMAJ
|
-54.05676
|
0.4678
|
â2
|
PINS
|
-14.96904
|
0.5028
|
â3
|
PETR
|
54.61516
|
0.4635
|
â4
|
ETAT
|
-2.203685
|
0.8567
|
â5
|
DUALITE
|
4.155745
|
0.5292
|
â6
|
LOGCA
|
8.482269
|
0.6672
|
|
dépendance
|
0.466667
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact des variables
de gouvernances sur le choix de la catégorie des méthodes de
gestion (classique ou nouvelle).
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
MGR = â0 +â1
PMAJ+â2 PINS+â3 PETR+â4
ETAT+â5 DUALITE+
â6
LOGCA+å2
Après avoir collecter et régresser les
informations nécessaires sur les variables de gouvernances selon la
régression logistique, on a obtenu les résultats
suivants :
· Les banques qui possèdent une forte
participation majoritaire, institutionnel et de l'Etat présentent des
coefficients négatifs donc ils ont tendance à utiliser des
méthodes de gestion classiques pour se couvrir contre les
différents risques.
· La participation majoritaire et institutionnelle
à une forte influence sur le choix des méthodes de gestion,
tandis que l'état à une influence moyenne.
· Les banques qui ont une forte participation
étrangère, qui présente une dualité et qui ont une
taille du conseil d'administration élevé possèdent des
coefficients positives d'où ils optent pour les nouvelles
méthodes de gestion.
· La dualité et la taille du conseil
d'administration ont une forte influence sur le choix des méthodes de
gestion tandis que la participation étrangère a une très
forte influence.
· En se basant sur les probabilités obtenues, on
remarque que tous ces variables ne sont pas significatifs car elles
dépassent le seuil de 10%.
· Le pouvoir explicatif de ces variables est de l'ordre
de 46,67%, ceci montre que le choix de la méthode de gestion est
fortement influé par les variables de gouvernances.
3. Influence des variables de structure sur le choix de
la méthode de gestion
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
è0
|
C
|
45.69556
|
0.0475**
|
è1
|
LOGTAIL
|
-3.183838
|
0.0454**
|
è2
|
DETSKP
|
0.598584
|
0.1918
|
è3
|
IPBN
|
2.257752
|
0.5369
|
|
dépendance
|
0.466667
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact des variables
de la structure des banques sur le choix de la catégorie des
méthodes de gestion.
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
MGR = è0 +è1
LOGTAIL+è2 DETSKP+è3
IPBN+å3
Après avoir collecter et régresser les
informations nécessaires sur les variables de structure bancaire selon
la régression logistique, on a obtenu les résultats
suivants :
· Les banques de petites tailles ont un coefficient
négatif mais qui à une influence importante cela signifie que
leurs responsables choisissent des méthodes de gestion classiques pour
atténuer les menaces des risques.
· Les banques qui possèdent un coût de
détresse financière fort et une forte convexité de la
fonction de taxe ont recours aux nouvelles méthodes de gestion pour se
protéger contre ces risques.
· Le coût de détresse financière a
une faible influence, tandis que la convexité de la fonction de taxes
influe fortement sur le choix des méthodes de gestion.
· Les résultats obtenus de ces trois nous
démontrent qu'il existe une seule variable significative, qui a une
probabilité inférieure à 5%, qui est la taille de la
banque.
· Le pouvoir explicatif de ces variables est de l'ordre
de 46,67%, ceci montre que le choix de la méthode de gestion est
fortement influée par les variables de gouvernances.
4. Influence du choix de la méthode de gestion sur
la rentabilité des actifs
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
ë0
|
C
|
0.002375
|
0.7370
|
ë1
|
MGR
|
-0.007404
|
0.4761
|
|
dépendance
|
0.018288
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact du choix de la
méthode de gestion sur la rentabilité des actifs au sein de la
banque.
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
ROA = ë0 +ë1
MGR+å4
On déduit les résultats suivants :
· L'utilisation des nouvelles méthodes de gestion
influe négativement sur la rentabilité des actifs aux seins des
banques.
· Le pouvoir explicatif de cette variable est très
faible car on se trouve avec un R2 est de l'ordre de 1,82% ceci
explique que la rentabilité des actifs est indépendante des
méthodes de gestion.
· A la lumière de ces résultats, on
déduit que la variable explicative n'est pas significative car sa
probabilité est de l'ordre de 47,61%.
· Le choix de la méthode de gestion influe
très faiblement la performance et cela s'explique par un coefficient
faible de l'ordre de -0. 74%.
5. Influence du choix de la méthode de gestion sur
la performance financière
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
ì0
|
C
|
-0.040400
|
0.7778
|
ì1
|
MGR
|
-0.148714
|
0.4797
|
|
dépendance
|
0.018002
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact du choix de la
méthode de gestion sur la rentabilité des actifs au sein de la
banque.
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
ROE = ì0 +ì1
MGR+å5
On obtient les résultats suivants :
· L'utilisation des nouvelles méthodes de gestion
influe négativement sur la performance financière aux seins des
banques.
· Le pouvoir explicatif de cette variable est très
faible car on se trouve avec un R2 de l'ordre de 1,80% ceci
explique que la performance financière des banques est
indépendante des méthodes de gestion.
· A la lumière de ces résultats, on
déduit que la variable explicative n'est pas significative car sa
probabilité est de l'ordre de 47,97%.
· Le choix de la méthode de gestion influe
faiblement sur la performance et cela s'explique par un coefficient faible de
l'ordre de -14,8%.
.
6. Impact des déterminants bancaires sur la
rentabilité des actifs
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
ä0
|
C
|
-119.4767
|
0.0061***
|
ä1
|
PMAJ
|
30.11843
|
0.0085***
|
ä2
|
PINS
|
-12.21469
|
0.0069***
|
ä3
|
PETR
|
-2.423793
|
0.2329
|
ä4
|
ETAT
|
-35.27248
|
0.0075***
|
ä5
|
DUALITE
|
7.650746
|
0.0092***
|
ä6
|
LOGCA
|
2.070291
|
0.0025***
|
ä7
|
DETSKP
|
5.181361
|
0.0059***
|
ä8
|
LOGTAIL
|
6.514888
|
0.0217**
|
|
dépendance
|
0.531009
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact des
déterminants du risque bancaire sur la rentabilité des actifs
sans pour autant tenir compte du choix de la méthode de gestion.
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
ROA = ä0 +ä1
PMAJ+ä2 PINS+ä3 PETR+ä4
ETAT+ä5 DUALITE+ä6
LOGCA+ä7 DETSKP+ä8
LOGTAIL+å6
On obtient les résultats suivants :
· La rentabilité des actifs des banques augmente
par l'augmentation de la part majoritaire, de sa taille, de la taille du
conseil d'administration, du ratio dettes/capitaux propres et qui
présente une dualité dans sa structure.
· La taille de la banque, la dualité, le
coût de détresse financière et la taille du conseil
d'administration ont une forte influence sur la rentabilité des actifs,
tandis que la part majoritaire a une influence très
élevée.
· En revanche, l'augmentation de la part
institutionnelle, étrangère et celle de l'état
évoluent dans le sens inverse de la performance ; ceci dit une
augmentation de l'une de ces parts fait baisser la rentabilité des
actifs de la banque.
· La participation institutionnelle et de l'Etat ont une
très forte influence sur la rentabilité des actifs tandis que la
part étrangère a une influence simplement moyenne.
· On constate, d'après les probabilités
calculés que toutes les résultats obtenus sont très
significatifs sauf pour la taille de la banque qui est moyennement
significative et la participation étrangère qui n'est pas
significative.
· Il existe une bonne dépendance entre ces
différents déterminants et la rentabilité des actifs ceci
est expliqué par coefficient de dépendance R2 qui est
de l'ordre de 53,1%.
7. Impact des déterminants des risques
bancaires sur la performance financière
|
variables
|
coefficients
|
Probabilité
|
ã0
|
C
|
-5.467105
|
0.0109**
|
ã1
|
PMAJ
|
1.402071
|
0.0133**
|
ã2
|
PINS
|
-0.592953
|
0.0084***
|
ã3
|
PETR
|
-0.110604
|
0.2750
|
ã4
|
ETAT
|
-1.659482
|
0.0111**
|
ã5
|
DUALITE
|
0.359106
|
0.0169**
|
ã6
|
LOGCA
|
0.098279
|
0.0041***
|
ã7
|
DETSKP
|
0.257982
|
0.0084***
|
ã8
|
LOGTAIL
|
0.294905
|
0.0222**
|
|
dépendance
|
0.519377
|
|
Interprétation
Le tableau si dessus représente l'impact des
déterminants du risque bancaire sur la performance financière
sans pour autant tenir compte du choix de la méthode de gestion.
Ce tableau se traduit par l'équation suivante :
ROE = ã0 +ã1
PMAJ+ã2 PINS+ã3 PETR+ã4
ETAT+ã5 DUALITE+ã6
LOGCA+ã7 DETSKP+ã 8
LOGTAIL+å7
On obtient les résultats suivants :
· La performance financière des banques augmente
par l'augmentation des part majoritaire, de sa taille, de la taille du conseil
d'administration, du ratio dettes/capitaux propres et qui présente une
dualité dans sa structure.
· La taille de la banque, la dualité, le
coût de détresse financière et la taille du conseil
d'administration ont une faible influence sur la performance financière,
tandis que la part majoritaire a une influence moyenne.
· En revanche, l'augmentation de la part
institutionnelle, étrangère et celle de l'état
évoluent dans le sens inverse que la
performance financière; ceci dit une augmentation de l'une de ces
parts fait baisser la performance de la banque.
· La participation institutionnelle et de l'Etat ont une
faible influence sur la performance financière tandis que la part
étrangère a une influence simplement moyenne.
· On constate, d'après les probabilités
calculées que tous les résultats obtenus sont moyennement
significatifs sauf pour la participation étrangère qui n'est pas
significative ; mais en ce qui concerne la participation institutionnelle,
la taille du conseil d'administration et le coût de la détresse
financière, ils sont fortement significatifs.
· Il existe une bonne dépendance entre ces
différents déterminants et la performance financière ceci
est expliqué par coefficient de dépendance R2 qui est
de l'ordre de 51,9%.
Tableau d'illustration de la
significativité
Désignation
|
Symbole
|
Intervalle de significativité
|
Significative
|
*
|
] 5%, 10%]
|
Moyennement significative
|
**
|
] 1%, 5%]
|
Fortement significative
|
***
|
<1%
|
8. Vérification empirique des
hypothèses
L'étude théorique nous à permis d'avancer
quelques hypothèses sur les quels on c'est basé pendant notre
recherche pour leur vérification par le tableau présenté
si dessous, tout en tenant compte de la significativité des
résultats obtenu.
Tableau de vérification des
hypothèses
Hypothèses
|
Vérification empirique
|
H1 : Le coût de détresse financière
influe positivement le choix des nouvelles méthodes de gestion
|
Non vérifiée
|
H2 : L'augmentation de l'impôt influe positivement le
choix des méthodes classiques
|
vérifiée
|
H3 : L'accroissement de la taille de la banque favorise le
choix des nouvelles méthodes de gestion
|
Non vérifiée
|
H4 : La dualité influe positivement le choix des
nouvelles méthodes de gestion
|
Non vérifiée
|
H5 : La présence d'administrateurs présentant
l'Etat et les établissements publics affecte positivement l'adoption de
choix des nouvelles méthodes de gestion
|
Non vérifiée
|
H6 : Les banques à forte propriété
étrangère adoptent les nouvelles méthodes de gestions
|
Vérifiée
|
H7 : L'augmentation de la taille du conseil d'administration
influe positivement le choix des méthodes classiques de gestion des
risques
|
Vérifiée
|
H8 : Les banques qui présentent des administrateurs
institutionnels influent positivement le choix des nouvelles méthodes de
gestion des risques
|
Vérifiée
|
H9 : Les banques administrées fortement par des
actionnaires majoritaires optent pour les nouvelles méthodes de
gestion
|
Vérifiée
|
Conclusion
D'après notre étude qui a été
menée auprès des banques commerciales Tunisiennes, on aboutit aux
conclusions suivantes :
· Les banques qui optent pour les méthodes
classiques de gestion des risques sont celles qui :
Ø Ont le coût de détresse
financière le plus élevé.
Ø Ont l'impôt sur bénéfice net le
plus élevé.
Ø Présentent une dualité du rôle du
PDG.
Ø Ont une forte participation de l'Etat.
Ø Ont un conseil d'administration plus nombreux.
Ø Ont la taille la plus élevée.
· Les banques qui optent pour les nouvelles
méthodes de gestion des risques sont celle qui :
Ø Ont une forte propriété
étrangère.
Ø Ont une forte propriété
institutionnelle.
Ø Sont administré par un actionnaire
majoritaire.
Conclusion
Dans ce travail de recherche nous avons essayé de
mettre en évidence la relation entre certains déterminants du
choix du risque bancaire et la performance des banques.
Maîtriser et gérer les risques est une
tâche importante pour les responsables des banques ; moyennant des
différentes méthodes de gestion, classiques et / ou nouvelles,
les responsable peuvent atténuer ces risques et faire accroître la
performance de leurs établissements.
Nous avons tout d'abord passé en revue les
différents arguments théorique traitant cette relation pour
développer neuf hypothèses ; puis nous avons
étudié empiriquement la validité de ces hypothèses
par le biais des informations des états financiers et à l'aide
d'un questionnaire complémentaire adressé aux différentes
banques de la région de Sfax.
Les études théoriques ont montré l'existence
d'un ensemble de facteurs qui déterminent le choix des méthodes
de gestion adéquates. A travers la vérification de nos
hypothèses dans le contexte Tunisien, nous avons pu dégager les
méthodes de gestion les plus utilisées dans le cadre du secteur
bancaire.
Pour cela, une étude a été
élaborée sur un échantillon de 30 banques ; cette
dernière nous a permis de constater l'influence du degré
d'appréciation du risque, des différentes variables de la
gouvernance et des variables de la structure de la banque sur le choix de la
méthode de gestion adéquate pour remédier les
différents risques et accroître la performance.
Ensuite, nous avons essayés de voir l'impact du choix des
méthodes de gestion sur la performance ; ceci dit les
méthodes de gestion n'influencent pas la performance et cette
dernière est mieux expliqué par ces déterminants
classiques.
Une question se pose : pourquoi les méthodes de
gestion n'influencent pas la performance vu la diversité et les
différences qui existent entre eux ?
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